jeudi 24 septembre 2009

Une interview exclusive de Khaled Meshal, dirigeant du Hamas

mercredi 23 septembre 2009 - 06h:47

Ken Livingstone


Ken Livingstone discute en exclusivité de religion, de violence et des chances pour la paix avec le leader du Hamas, Khaled Meshal.

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Khaled Meshal est responsable du bureau politique du mouvement Hamas

Lisez la première partie

KL : Quelles sont vos principaux objectifs ? Le Hamas est-il principalement une organisation politique ou religieuse ?

KM : Le Hamas et un mouvement de libération nationale. Nous ne voyons pas de contradiction entre notre identité islamique et notre mission politique. Bien que nous confrontions les occupants par le biais de la résistance et de la lutte pour obtenir les droits de notre peuple, nous sommes fiers de notre identité religieuse tirée de l’islam.

Mais à l’encontre de l’expérience des Européens avec le christianisme, l’islam ne prévoit pas, n’exige pas ni ne reconnaît une autorité ecclésiastique. Il fournit simplement une série de directives larges dont l’interprétation détaillée est soumise à la réflexion humaine (ijtihad) et en découle.

KL : Est-ce que vous vous consacrez à la destruction d’Israël ?

KM : Ce qui se passe en fait c’est la destruction du peuple palestinien par Israël ; c’est lui qui occupe notre terre, nous exile et nous tue, nous incarcère et persécute notre peuple. Nous sommes les victimes, Israël est l’oppresseur et ce n’est pas l’inverse.

KL : Pourquoi le Hamas adopte-t-il la force militaire dans ce conflit ?

KM : La force militaire est une option à laquelle notre peuple a recours parce que rien d’autre ne marche. La conduite d’Israël et la complicité de la communauté internationale, que ce soit sous forme de silence, d’indifférence ou de participation, justifie la résistance armée. Nous aimerions tellement que ce conflit soit résolu pacifiquement.

Si l’occupation devait cesser et que notre peuple puisse exercer son autodétermination dans sa patrie, il ne serait pas nécessaire d’avoir recours à la force. La réalité est que près de 20 ans de négociations de paix entre les Palestiniens et les Israéliens n’ont restauré aucun de nos droits. Au contraire, les compromis unilatéraux conclus par l’équipe de négociation palestinienne nous ont fait subir plus de souffrances et de pertes.

Depuis que l’OLP a conclu le traité de paix d’Oslo avec Israël en 1993, les Israéliens ont exproprié de nouvelles terres palestiniennes en Cisjordanie afin de construire des colonies juives illégales, d’étendre les colonies existantes ou de construire des routes réservées exclusivement aux Israéliens vivant dans ces colonies. Le mur d’apartheid que les Israéliens ont érigé en Cisjordanie a absorbé de vastes terres qui étaient censées être rendues aux Palestiniens d’après le traité de paix.

Le mur d’apartheid et des centaines de postes de contrôle ont transformé la Cisjordanie en enclaves isolées comme les cellules d’une grande prison qui rend la vie intolérable.

Jérusalem est constamment malmenée afin d’en modifier le paysage et l’identité et des centaines de maisons palestiniennes ont été détruites dans la ville et alentour, laissant des milliers de Palestiniens sans abri dans leur propre patrie. Au lieu de libérer les prisonniers palestiniens, les Israéliens ont arrêté 5000 Palestiniens de plus depuis la conférence de paix d’Annapolis en 2007 - action qui atteste que la paix ne les intéresse absolument pas.

KL : Le Hamas s’engage-t-il dans une activité militaire en dehors de la Palestine ?

KM : Non. Depuis sa création il y a 22 ans, le Hamas a confiné son champ d’opération militaire à la Palestine occupée.

KL : Souhaitez-vous établir en Palestine un état islamique dans lequel toutes les autres religions auront un statut subalterne ?

KM : Notre priorité comme mouvement de libération nationale est d’en terminer avec l’occupation israélienne de notre patrie. Une fois que notre peuple sera libre sur sa terre et bénéficiera du droit à l’autodétermination, c’est lui seul qui aura le dernier mot sur sous le système de gouvernement avec lequel il souhaite vivre. C’est notre ferme croyance que l’Islam ne peut pas être imposé aux gens. Nous ferons campagne, dans un processus entièrement démocratique, sur un programme islamique. Si c’est ce que les gens choisissent, alors ce sera leur choix. Nous croyons que l’Islam est la meilleure source d’inspiration et le meilleur garant pour les droits des musulmans comme des non-Musulmans.

KL : Le Hamas impose-t-il la tenue islamique dans Gaza ? Par exemple, oblige-t-on à Gaza que les femmes portent le hijab, le niqab ou la burqa ?

KM : Non. Intellectuellement, la vision du Hamas vient de la culture et de la religion du peuple. L’Islam est notre religion et il est le constituant de base de notre culture. Nous ne refusons pas à d’autres Palestiniens le droit d’avoir des visions différentes. Nous n’imposons aux gens aucun aspect concernant la religion ou leur conduite sociale. Les aspects de la religion dans la société de Gaza sont sincères et spontanés ; ils n’ont été imposés par aucune autorité autre que la foi et la conviction du croyant.

KL : Il est dit que la division dans le peuple palestinien entre de Cisjordanie et de Gaza et entre le Fatah et le Hamas, qui affaiblit évidemment leur position, est survenue parce que Hamas a pris par la force le contrôle de Gaza. Est-ce vrai et comment expliquez-vous cette division ?

KM : Assurément, la division affaiblit les Palestiniens et nuit à leur cause. Cependant, la division n’est pas le fait du Hamas, mais de l’insistance de certaines parties internationales et régionales à vouloir effacer les résultats de la démocratie palestinienne. Cela les a consternés que Hamas ait été élu par le peuple palestinien.

La division vient de l’existence d’une partie palestinienne qui cherche le soutien de ces mêmes parties régionales et internationales, dont les Etats-Unis et Israël, qui souhaitent voir Hamas mis hors jeu. Peu après sa victoire aux élections de janvier 2006, tout a été fait pour miner la capacité du Hamas à gouverner.

Après que ces efforts aient échoué, le général Keith Dayton de l’armée d’Etats-Unis, qui sert actuellement de coordonnateur de sécurité entre Israël et l’Autorité palestinienne [de Ramallah], avait été expédié à Gaza pour préparer un coup de force contre le gouvernement d’unité nationale conduit par le Hamas et issu de l’accord de la Mecque de 2007. Ce complot a incité le Hamas à Gaza à agir en situation d’autodéfense lors des événements de juin 2007.

Prétendre que le Hamas a effectué un coup de force est sans fondement parce que le Hamas était à la tête d’un gouvernement élu démocratiquement. Tout ce qu’il a fait était d’agir contre ceux qui préparaient un coup contre lui sous la direction et les conseils du général Dayton.

KL : Est-ce que ceux qui ont d’autres vues politiques ou religieuses, comme le Fatah, bénéficient-ils des libertés démocratiques à Gaza ? Quelle est la situation de ceux qui appartiennent au Hamas dans les territoires de la Cisjordanie sous contrôle du Fatah ?

KM : Des factions palestiniennes ont été inspirées par le nationalisme arabe, d’autres par le marxisme ou le léninisme, et d’autres par le libéralisme. Alors que nous sommes persuadés que ces idées sont étrangères à nos peuple et ont échoué à répondre à ses aspirations, nous insistons sur le fait que le peuple est le dernier arbitre sur qui souhaite-t-il voir diriger et sous quel système désire-t-il être régi. Ainsi, la démocratie est notre meilleure option pour diminuer nos divergences internes. Celui que le peuple choisi devra être respecté.

Nous essayons au mieux de notre capacité de protéger les droits de l’homme et les libertés civiles de ceux qui sont affiliés au Fatah et à toutes les autres factions dans la bande de Gaza. En revanche, les Palestiniens en Cisjordanie sous occupation israélienne et sous l’Autorité palestinienne de Ramallah continuent de se voir niés leurs droits fondamentaux.

Le Général Dayton supervise en Cisjordanie une répression sévère et brutale contre le Hamas et d’autres groupes palestiniens. Plus de 1000 prisonniers politiques, dont des étudiants, des professeurs d’Université et des professionnels dans tous les domaines sont pourchassés, détenus et torturés, parfois jusqu’à la mort, par les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne commandités et entrâinées par les Etats-Unis, les Britannique et l’Union Européenne.

KL : Croyez- vous possible de regrouper le peuple palestinien ? Si oui, comment pensez-vous que cela puisse être fait et dans quel type de délai ?

KM : Il est possible de réunir les Palestiniens. Afin que cela se produise deux choses sont nécessaires. D’abord, les interventions et les exigences étrangères doivent cesser. Il faut laisser le peuple palestinien traiter ses propres divergences internes sans pression externe. En second lieu, toutes les parties palestiniennes doivent respecter les règles du jeu démocratique et se soumettre aux résultats de son processus.

KL : Le refus du Hamas de reconnaître Israël est fréquemment cité comme obstacle insurmontable aux négociations et à un règlement pacifique.

KM : Cette question est uniquement employée comme prétexte. Israël ne reconnaît pas les droits du peuple palestinien, pourtant ceci n’est pas un obstacle pour qu’Israël soit reconnu au niveau international ou participe à des pourparlers. La réalité est que c’est Israël qui occupe la terre et dispose de la plus grande force. Plutôt que de solliciter les Palestiniens, qui sont les victimes, c’est Israël qui est l’oppresseur qui devrait être invité à reconnaître les droits des Palestiniens.

Dans le passé, Yasser Arafat a reconnu Israël mais a il a peu obtenu [en échange]. Aujourd’hui, Mahmoud Abbas reconnaît Israël, mais nous avons encore à voir les dividendes promis dans le processus de paix.

Israël ne fait de concessions que sous la pression. En l’absence de pression réelle sur Israël par les Arabes ou par la communauté internationale, aucun accord n’aboutira.

KL : Avez-vous une « feuille de route » pour des étapes intérimaires qui pourraient normalement mener à un règlement pacifique du conflit ? Pensez-vous que les juifs, les musulmans et les chrétiens peuvent un jour vivre ensemble et en paix en Terre Sainte ?

KM : Nous, au Hamas, croyons qu’un règlement pacifique réaliste au conflit devra commencer par un accord de cessez-le-feu entre les deux côtés basés sur un plein retrait d’Israël de tous les Territoires Occupés en 1967. L’intransigeance israélienne et le manque de volonté pour agir de la part de la communauté internationale sont ce qui empêche ce règlement. Nous croyons que nous pourrons déterminer le futur du conflit uniquement lorsque notre peuple sera libre et de retour sur sa terre.

Il faut rappeler ici que nous ne résistons pas aux Israéliens parce qu’ils sont juifs. Par principe, nous n’avons pas de problèmes avec les juifs ou les chrétiens, mais avons un problème avec ceux qui nous attaquent et nous oppriment. Durant de nombreux siècles, les chrétiens, les juifs et les musulmans ont coexisté paisiblement dans cette présente partie du monde. Notre société n’a jamais été témoin de ce type de racisme et de génocide contre « l’autre » que l’Europe a hébergé jusque récemment Ces problèmes ont débuté en Europe. Le colonialisme a été imposé à cette région par l’Europe, et lIsraël a été le produit de l’oppression des juifs en Europe et non pas d’un problème en terre musulmane.

KL : Quel rôle pensez-vous que d’autres pays et organismes, en particulier les Etats-Unis, l’Union Européenne et la Grande-Bretagne, jouent actuellement dans le conflit israélo-palestinien et dans les divisions entre les Palestiniens ?

KM : Le rôle joué par tout ceux-ci jusqu’ici a été négatif. L’attitude à l’égard des crimes israéliens contre peuple a été l’objet de silence ou de connivence. Les politiques et les prises de positions adoptées par ces parties ont contribué à la division palestinienne ou l’ont augmentée. D’une part, on énumère des conditions qui ont pour effet de torpiller des discussions sur l’unité et les efforts de réconciliation. D’autre part, certaines de ces parties internationales sont directement impliquées en éliminant nos partisans en Cisjordanie.

Les Etats-Unis et l’Union Européenne fournissent l’argent, la formation et les conseils pour construire un appareil de sécurité palestinien spécialisé dans la persécution de ceux qui sont critiques vis-à-vis de l’autorité palestinienne de Ramallah.

Nous sommes préoccupés en particulier par des informations selon lesquelles le gouvernement britannique, directement aussi bien qu’indirectement et au moyen de firmes privées spécialisées en sécurité et de services de vétérans de l’armée, d’officiers de police et d’agents de renseignements, est totalement impliqué dans le programme conduit par le Général Dayton contre le mouvement Hamas en Cisjordanie.

KL : Que devraient faire les pays tels que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne pour aider à un règlement pacifique ?

KM : Ils devraient simplement confirmer le droit international - l’occupation est illégale, l’annexion de Jérusalem est illégale, les colonies sont illégales, le mur de ségrégation est illégal, et le siège de Gaza est illégal. Pourtant rien n’est fait.

KL : Quelles relations le Hamas souhaite-t-il avoir avec le reste du monde, et, par exemple, avec la Grande-Bretagne ?

KM : Le Hamas défend une cause juste. À cette fin, il désire s’ouvrir au monde. Notre mouvement cherche à établir de bonnes relations et à mener un dialogue constructif avec le tous ceux concernés par la situation en Palestine.

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* Ken Livingstone est ancien maire de Londres

17 septembre 2009 - Cet article peut être consulté à :
http://www.newstatesman.com/middle-...
Traduction de l’anglais : Anne-Marie Goossens et Claude Zurbach

Le Viet Nam d’Obama

mercredi 23 septembre 2009 - 06h:40

Graham Usher - Al Ahram Weekly


Huit années après les attentats du 11 septembre, Obama a sur les bras en Afghanistan une guerre qu’il ne peut que perdre, écrit Graham Usher.

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Bien que sur-équipés, sur-entraînés, bardés d’électronique et de gilets pare-balles, les soldats de l’OTAN sont les victimes maintenant quotidiennes d’une insurrection anti-coloniale classique qualifiée d’asymétrique.

Lors d’une réunion en août avec des vétérans de l’armée, le Président Barack Obama avait justifié la « bonne guerre » menée en Afghanistan par opposition « à la guerre sourde et muette » perdue en Irak.

« Ce n’est pas une guerre où nous avons le choix, » a-t-il dit. « C’est une guerre nécessaire. Ceux qui ont attaqué l’Amérique le 11 septembre [2001] complotent pour récidiver. Si on les laisse faire, l’insurrection des Talibans créera encore un plus grand refuge où Al-Qaeda fera ses plans pour tuer plus d’Américains. Ainsi c’est non seulement une guerre au combat valeureux. C’est fondamental pour la défense de notre peuple. »

Obama a été cohérent avec son discours. Une de ses premières décisions en tant que commandant en chef des forces armées a été d’expédier 21 000 soldats supplémentaires en Afghanistan, faisant passer le total des troupes à 68 000 — le plus grand déploiement depuis que les Etats-Unis et leurs alliés afghans ont évincé le régime taliban en novembre 2001.

Une augmentation similaire est instamment sollicitée dans un rapport déposé sur le bureau du Président Obama par le général Stanley McChrystal, son commandant nouvellement nommé pour les troupes des Etats-Unis en Afghanistan. Mais le président doit encore prendre son téléphone. Et son ardeur pour la « bonne guerre » s’est refroidie. Comme c’est le cas pour l’Amérique.

La plupart des Américains sont maintenant contre la guerre en Afghanistan, avec une majorité absolue opposée à l’envoi de troupes supplémentaires. Le propre Parti Démocrate d’Obama est circonspect. « Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de soutien pour envoyer plus de troupes en Afghanistan - que ce soit dans le pays ou dans le Congrès, » a dit la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi du parti Démocrate, le 10 septembre, alors qu’elle était interrogée sur la requête de McChrystal pour disposer de plus de soldats.

Froidement soutenue à domicile, la guerre laisse de glace à l’étranger. Les Pays Bas et le Canada retireront respectivement leurs troupes d’Afghanistan en 2010 et 2011. Le 6 septembre dernier, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France, membres de l’OTAN, ont réclamé une conférence des Nations Unies qui superviserait et accélérerait une augmentation rapide des forces de l’armée et de la police afghanes, non pas parce qu’ils imaginent que ces forces soient prêtes à assurer la sécurité en Afghanistan, mais parce que leurs opinions publiques considèrent la guerre comme futile et veulent voir rentrer leurs soldats.

Et avec raison. Rarement autant d’argent et de troupes venant de l’étranger ont été investis en Afghanistan, mais jamais l’insurrection n’a été aussi violente, l’influence des Talibans plus étendue, le gouvernement afghan soutenu par l’OTAN si peu crédible et le coût en vies si élevé parmi les civils, les soldats [des troupes d’occupation] et les combattants.

Selon le groupe de Conseil International en Recherche et Politique sur la Sécurité et le Développement (ICSD), les Talibans disposent maintenant d’une présence sur 80% de l’Afghanistan, alors que cette présence était de 54% en 2007. Dans de larges zones les combattants Talibans ne sont pas que présents mais ils administrent un gouvernement de l’ombre, avec des cours de justice, des forces de police et des percepteurs d’impôt, et demandent une loyauté passant avant celle accordée au « vrai » gouvernement.

Alors que l’insurrection se transforme en soulèvement général, les pertes civiles font un bond, beaucoup de gens étant tués par les Taliban et leurs cohortes, mais encore plus par des soldats des Etats-Unis et de l’OTAN et particulièrement dans des attaques aériennes. La confiance de l’OTAN dans sa puissance aérienne était une politique que McChrystal voulait justement changer après sa nomination comme commandant des Etats-Unis en juin, conscient du fait que rien n’aliène d’avantage l’opinion dans le pays que de devoir retirer des cadavres de maisons réduites en miettes. Mais rien n’a pas changé.

Le 4 septembre les soldats allemands de l’OTAN ont requis l’intervention d’avions de chasse américains après que les combattants Talibans aient détourné deux camions-citernes dans la province de Kunduz, une région du nord de l’Afghanistan jusque récemment épargnée par l’insurrection. Les premiers rapports de l’OTAN ne faisaient état que de Talibans tués dans le bombardement. Mais une organisation afghane des Droits de l’Homme, en se basant sur des interviews de riverains, a fait savoir que ce sont plus de 60 civils qui ont été tués en même temps qu’une dizaine de combattants.

La colère des Afghans a encore grimpé d’un cran après une opération foireuse de l’OTAN, menée par les Britanniques pour sauver un journaliste britannique et un journaliste afghan capturés par les Talibans. Le journaliste britannique a été libéré mais son collègue afghan et plusieurs civils ont littéralement été laissés pour morts. Les organismes de presse afghans ont condamné l’OTAN pour son imprudence et ses « doubles standards » dans la protection des journalistes étrangers et afghans. Ils ont condamné également les Talibans pour l’utilisation des enlèvements comme moyen de guerre.

Il a été annoncé le 10 septembre que le président Hamid Karzai avait remporté 54 % des voix exprimées lors de la récente élection présidentielle en Afghanistan, donc suffisamment pour lui garantir un deuxième mandat de cinq ans. Le gouvernement du premier mandat de Karzai avait été décrit par ses alliés de l’OTAN comme inepte, corrompu et prédateur. La victoire était à peine proclamée que la Commission des plaintes des Nations Unies [ECC : Electoral Complaints Commission] annonça « une fraude claire et évidente » à l’occasion du scrutin du 20 août.

La Commission des plaintes a éliminé du comptage des voix 83 bureaux de vote et a mis les voix en quarantaine dans 600 autres. Les bureaux en question sont principalement dans le sud Pashtun et dans l’est de l’Afghanistan, là où la participation était la plus basse et l’insurrection la plus forte et où Karzai est censé disposer de sa base. Mis face à l’accusation de fraude massive, favorisée par le gouvernement lui-même, le président a réagi sans aucun émoi. « Il y avait fraude en 2004, et il y a fraude aujourd’hui, et il y aura fraude demain. C’est hélas inévitable dans une démocratie qui se construit » a déclaré Karzai au journal Le Figaro.

Obama et ses alliés de l’OTAN avaient espéré que la seconde élection présidentielle en Afghanistan pourrait au moins endiguer une marée qui pendant les trois dernières années a vu se rétrécir l’appui aux institutions mis en place par les forces d’occupation, et se développer l’insurrection. Tout au contraire, Obama et ses alliés entrent dans l’année la plus critique en Afghanistan depuis le 11 septembre, menant une guerre déjà perdue, avec des appuis en baisse et la perspective d’une absence de gouvernement, ou d’un gouvernement dont la seule motivation semble avoir été vol. Les Américains appellent cela être à une mauvaise place. D’autres appellent cela le Viet Nam d’Obama.

17 septembre 2009 - Al Ahram Weekly - Vous pouvez consulter cet article à :
http://weekly.ahram.org.eg/2009/965...
Traduction : Claude Zurbach

"Israël" se félicite d'avoir marqué un point face à l'administration américaine

23/09/2009 Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman s'est félicité, ce mercredi, d'une reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens sans "conditions préalables".

Il réagissait au sommet tripartite mardi à New York entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président palestinien Mahmoud Abbas et le président américain Barack Obama, qui n'a cependant pas permis de relancer les négociations gelées depuis fin 2008.

"L'important, c'est que ce gouvernement respecte ses engagements (auprès de ses électeurs) et ne cède pas aux pressions", a déclaré à la radio publique Lieberman, chef du parti d'extrême droite Israël Beiteinou.

Il a en outre rejeté toute demande de gel de la colonisation israélienne comme préalable à l'ouverture de négociations, affirmant que les Palestiniens "n'avaient jamais soulevé cette exigence en 16 ans de pourparlers".

"La négociation va être longue et complexe. Il ne faut pas en attendre des résultats un chronomètre à la main", a-t-il averti, interviewé depuis New York.

Il a aussi jugé de nouveau peu probable un accord de paix avec les Palestiniens dans les années à venir, estimant que, tout au plus, il serait possible de parvenir à un modus vivendi, soulignant que "des dizaines de conflits perdurent dans le monde sans accord pour les régler".

De son côté le responsable de l'information du Premier ministre a déclaré à la radio Nir Hefetz, que "Netanyahu est satisfait car son point de vue sur la reprise du dialogue sans condition préalable l'a emporté".

Il s'est félicité par ailleurs que Netanyahu n'ait pas évoqué explicitement un gel de la colonisation dans les territoires palestiniens occupés, "parlant uniquement d'une limitation" des activités de la colonisation.

"Limiter ou geler ce n'est pas la même chose", s'est félicité pour sa part Netanyahu, dans une interview au quotidien à grand tirage Yediot Aharonot.

Pour les médias israéliens, le gouvernement Netanyahu, a marqué un point face à l'administration américaine en lui faisant renoncer au préalable d'un gel de la colonisation.

Ils soulignaient par ailleurs la "froideur" de la rencontre et le fait qu'Obama ait "tancé" Israéliens et Palestiniens pour le blocage du processus de paix.

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=104206&language=fr

L’eau du Nil... Quand l’eau va-t-elle aller à l’Etat sioniste, après le gaz ? C’est une déclaration de guerre

Egypte - 23-09-2009
Par Ali Hattar
Ali Hattar est ingénieur, mais aussi analyste politique et poète. Il vit à Amman, Jordanie. Cet article est traduit de l’arabe par Adib S. Kawar.
Ce qui se passe au sujet de l’eau du Nil n’est pas anodin… sans exagérer, c’est aussi important qu’une guerre elle-même…
Lieberman, le ministre des Affaires étrangères de l’entité sioniste courroucée, est en train de faire la tournée des pays africains qui bordent le Nil, et avant qu’il ne soit trop tard, et avant que ceux qui ont la charge de notre destin prennent l’initiative de mendier la paix aux sionistes, il faut qu’ils lisent attentivement ce qui se met en place. Toutes les forces nationalistes arabes doivent lire ce qui se met en place... Parce que cela ne concerne que la résistance… C’est une guerre de l’eau… Nous connaissons bien le slogan historique de « l’Etat des Juifs »… Du Nil à l’Euphrate… ou de l’Euphrate au Nil… Le grand fleuve de l’Egypte, comme le dit la Bible… Le slogan veut dire l’eau… l’eau… Et aujourd’hui, ce la veut dire aussi le gaz et le pétrole.


















































L’eau est un besoin vital, après la politique et l’armée, pour la survie de « l’Etat des Juifs », qui n’en fait pas mystère… les sionistes veulent l’eau, même s’ils doivent la voler comme ils ont volé la terre arabe… Et le Jourdain, le Litanie, le Wadi Arab et l’eau de la Cisjordanie, c’est aussi leur affaire, comme d’interférer dans les questions sur l’eau jordanienne, libanaise et syrienne, ce que nous savons tous parfaitement.

Les sionistes seront-t-ils en mesure de réaliser le rêve géographique d’établir un Etat du Nil à l’Euphrate ? Ils n’ont pas renoncé à y parvenir, même sans l’établissement d’un Etat dans ces limites… C’est-à-dire contrôler la région et ses ressources, ses marchés et ses décisions. Et s’ils y parviennent, ils contrôleront l’eau du Nil et celle de l’Euphrate aussi… Le Nil est plus proche, c’est la raison pour laquelle ils veulent contrôler son eau.

Les obstacles et les interdictions ne viennent pas du gouvernement égyptien… Sadat la leur a promis.

Les interdictions et les obstacles sont redevables à la position du peuple égyptien, et aux objections de quelques Etats actifs, et aux Etats où sont situées ses sources.

Position populaire égyptienne qui pourrait être reprise par le gouvernement lié à l’Accord de Camp David, qui forme une extension du gouvernement Sadat depuis sa célèbre visite à l’entité sioniste.

Comme celle de l’opposition des pays d’Afrique, c’est une question que l’entité sioniste devra traiter, et c’est pour cette raison que la visite de Lieberman a eu lieu au Kenya, en Ethiopie et en Ouganda.

Avant de commenter le sujet, nous devons donner au lecteur quelques informations :

Les pays qui ont un lien avec le Nil sont : l’Ethiopie, l’Ouganda, le Kenya, le Soudan, l’Erythrée, le Rwanda, la Tanzanie, le Congo et l’Egypte avec l’estuaire, c’est-à-dire la fin du fleuve qui se jette dans la Méditerranée, après avoir irrigué le Delta du Nil et lui avoir donné vie. Le Nil fait 6.700 km de long, ses affluents 3.700 km et plus de 10 barrages sont construits sur lui et ses affluents.

Son volume représente plus de 84 milliards de m3/an, sur lesquels la part de l’Egypte est de 55 milliards, et pour comprendre la signification de ces chiffres, il faut savoir que l’Egypte y prend 83% de ses besoins en irrigation… ce qui représente 80% de la totalité de ses besoins (complétés par les sources souterraines).

C’est ce qui reste à l’Egypte sans la partager avec les sionistes, ce qui signifie que ce n’est pas suffisant pour les besoins propres d’un pays qui est appelé « Le cadeau du Nil »

Les experts égyptiens prévoient que l’Egypte subira une pénurie en eau en 2017 due à l’augmentation importante de la population et aux changements environnementaux, et une possible augmentation de la consommation de la population du Haut Nil.

L’Egypte a des accords avec les pays du bassin du Nil, qui lui donnent la part du lion de ses eaux, et, selon les accords de 1929, l’Egypte a un droit de veto sur tous projets futurs sur le Haut Nil.

Mais, pour notre région, il est important de savoir que :

- l’individu sioniste qui occupe notre terre consomme 15 fois plus d’eau que l’individu arabe (le ratio diffère parmi les citoyens arabes entre certaines parties de la terre arabe et les autres).

- l’entité sioniste a grand besoin de l’eau du Nil, et son président Peres a suggéré de construire une conduite depuis l’Egypte et l’entité sioniste au lieu de l’eau turque lointaine ; Herzl aussi en avait parlé en 1903, c’est-à-dire longtemps avant d’avoir volé la Palestine !...

- Le Nil ne représente pas seulement une ressource en eau, mais un moyen de pression et d’extorsion utilisé pour faire pression sur l’Egypte, car le Nil représente son élément le plus vital de sécurité nationale (plus que la fameuse cellule de Sami Shebab, pendant la dernière guerre sur Gaza, dont le régime égyptien a prétendu qu’il était le leader du Hezbollah !). Le Président Al-Bashir a dit en 1994 que l’entité sioniste se focalisait sur le Nil pour installer son influence en Egypte. Je mentionne ceci dans un souci de documentation, et nous savons tous ce que veut l’ennemi, qu’il le dise ou non.

- Le Nil est la source d’eau la plus proche de l’ennemi sioniste, il n’est qu’à une petite douzaine de kilomètres de la Bande de Gaza ; l’eau du Nil est à 40 km de Rafah, qui est presque sur sa frontière.

- Dans son discours de 1979 à Haïfa, Anwar As-Sadat a promis aux sionistes de leur donner l’eau du Nil, et a dit que c’était un MONUMENT POUR LE DOSSIER DE LA PAIX, la contribution du peuple égyptien au nom de millions de Musulmans, et serait comme l’eau Zamzam (qui vient d’un puits situé sur le site de la Kaaba) pour les croyants !!! As-Sadat parlait du canal de paix qu’il voulait construire sous le canal de Suez pour transférer l’eau du Nil au Sinaï et au désert du Néguev, au sud de la Palestine occupée. Et il a envoyé une lettre à Begin, qui était Premier ministre de l’Etat sioniste à l’époque, lui promettant l’eau en échange de la restitution de Jérusalem Est… Begin a répondu en disant : « Si l’eau du Nil signifie que nous devons abandonner Jérusalem, nous n’en voulons pas. »… Plusieurs sources sionistes ont fait des commentaires sur la présence de bilharziose dans l’eau du Nil, ce à quoi As-Sadat a répliqué : « Ils la veulent avec ou sans bilharziose !!! »

Les experts ennemis ont présenté des études et des cartes sur le projet, parmi lesquels le Docteur Alisha Kelly, qui a suggéré de donner l’eau aux Arabes se trouvant sur la route (Gaza), comme justification pour obtenir l’accord du peuple arabe (quel sacrifice généreux de la part des occupants sionistes !!!).

Tous les observateurs internationaux et arabes sont unanimement convenus que la visite de Lieberman avait pour cible l’Egypte et sa relation avec les Etats du Haut Nil, ainsi que les eaux du Nil elles-mêmes, et la presse ennemie l’a elle-même confessé. Personne n’a réfuté ce message clair, sauf les ministres du gouvernement égyptien et leurs porte-paroles, qui croient aux bonnes intentions de l’ennemi, en particulier celles de Lieberman, qui a menacé de bombarder le Haut Barrage [Assouan, ndt.] pendant sa première semaine au gouvernement Netanyahu.

L’ambassadrice Muna Omar, vice-ministre des Affaires étrangères pour les affaires africaines, a dit : « L’Egypte n’a aucune crainte sur cette visite, parce qu’elle ne constitue pas une menace sur la part de l’Egypte sur les eaux du Nil, et elle n’inclut pas l’établissement d’un quelconque projet de barrage sur le Nil dans ces Etats. » (la pauvre, elle n’a pas le temps de lire les journaux !!!!).

Muhammad Nasr El-Dine Allam, ministre égyptien des ressources en eau et de l’irrigation, a déclaré que la visite de Lieberman n’avait pas d’effet sur les relations entre son pays et les Etats du bassin du Nil !!!

Khaled Othman, ancien ambassadeur au Zimbabwe, a dit : « Tout Etat a le droit de se déplacer n’importe où dans le monde. » (juste une question de sport !!!).

Je ne sais pas si ces gens sont faits pour les responsabilités qu’ils ont sur les épaules, et si la défense de l’ennemi est le passage obligé pour obtenir le boulot.

Revenons à la visite…

La visite du ministre sioniste a été circonscrite aux Etats africains traversés par le Nil ou d’où partent ses sources. Ce n’est pas une simple coïncidence !!!

L’expert en affaires sionistes du Centre de Recherche Al-Ahram, le docteur Omar Jad, a dit : « Lieberman cherche à inciter les Etats du bassin du Nil contre l’Egypte. » (Nous nous demandons si les gens de Camp David lisent ce qu’écrivent leurs experts !?).

Que lisons-nous dans la presse sioniste, Ha’aretz et autres ?

1) Lieberman était accompagné par des économistes dans le domaine de l’industrie de l’armement et du commerce, de l’aviation, de la marine, de l’énergie, des communications et de l’agriculture.

2) Lieberman a discuté des questions de l’eau et de l’agriculture avec ces Etats.

3) En Ethiopie, il a discuté, selon Ha’aretz, d’une possible aide sioniste, parce que l’Ethiopie contrôle les routes de navigation, et a de l’influence sur la Somalie à cause de l’influence d’Al-Qaida dans ce pays, et a de l’importance vis-à-vis des activités iraniennes en Afrique, et envisage d’autoriser les soldats sionistes à travailler là !

Le quotidien français Le Figaro a titré : « La visite de Lieberman en Afrique menace l’Egypte. » L’article révèle les projets d’’Israël’ d’accéder aux eaux du Nil après qu’il ait auparavant suggéré aux Etats africains de procéder à un nouveau partage des eaux du fleuve.

Il est bien connu que l’ennemi sioniste ne base sa politique ni sur l’amitié avec les dirigeants arabes, ni sur ses accords avec eux, ni sur sa sincérité à leur égard. Les exemples sont nombreux, il est possible que la liste soit sujette à des changements permanents, et la possibilité de l’entrée en scène de ceux qui refusent la présence sioniste peut se produire à n’importe quel moment ; c’est pourquoi l’ennemi travaille sur une base stratégique pour assurer sa continuité, même si cela menace la sécurité de ces dirigeants.

L’ennemi sait que les eaux du Nil sont une question de vie et de mort pour l’Egypte depuis des temps immémoriaux :

Le gouvernement de Muhammad Ali Pacha au 19ème siècle a mis en œuvre un plan d’urgence contre l’interférence militaire de tout Etat qui constituerait une menace à la circulation des eaux du Nil.

Même As-Sadat, qui a promis aux sionistes un partage des eaux du Nil, a ordonné à l’armée de prévoir un plan d’urgence en 1979 lorsque l’Ethiopie a déclaré son intention de construire un barrage pour irriguer 90.000 feddans (un feddan équivaut à peu près à 4.200 m²) sur le bassin du Nil Bleu, et a menacé de détruire ce barrage.

Faisons un rapide examen, au travers des médias des Etats que visite Lieberman, des positions déclarées de ces Etats.

- Le Premier Ministre du Kenya a dit que l’Egypte faisait un bon usage du Nil pour l’irrigation et l’agriculture, que c’est une honte que le Kenya ne fasse pas comme l’Egypte, et que son pays devrait utiliser toutes les ressources en eau disponibles pour augmenter sa production (ce que dit le Premier Ministre kényan devrait être attentivement lu et analysé par les officiels égyptiens).

- The Daily Nation , un journal kényan, écrit : « Lieberman a signé avec le Président kényan un accord de gestion des ressources en eau pour l’irrigation et la construction entre le Kénya et ‘Israël’, » et il ajoute que le Kenya a un grand besoin de projets sur l’eau qui seront soutenus par ‘Israël’ (donc, l’eau avec le Kenya fait partie de la visite).

- Paul Kemanzi, journaliste du journal kényan, a dit : « C’est une honte que l’aide vienne d’un pays désertique comme l’Egypte, qui utilise les eaux du Nil dont la source prend dans le Lac Victoria, qui revient au Kenya, à l’Ouganda et à la Tanzanie. » (c’est une honte que des dirigeants arabes ne lisent pas ce journaliste kényan au sujet de cette honte dont parle son Premier ministre… !!!).

- Le quotidien ghanéen Statesman a écrit que Lieberman avait mis l’accent, pendant sa visite, sur « le renforcement des relations d’’Israël’ avec les pays africains, en particulier les Etats du bassin du Nil, » question significative liée au fait que Tel Aviv joue un rôle dans le bassin du Nil (à nouveau l’eau du Nil, vous, les dirigeants de l’Egypte).

- Le quotidien éthiopien Jima Times a dit : « ‘Israël’ peut aider les Etats africains à utiliser les eaux du Nil contre le fait d’en concéder la moindre part, ce qui affectera la part de l’Egypte. » (le Nil, encore et encore, vous…).

Ceux qui sont au pouvoir dans les Etats visités par Lieberman et leurs presses expriment la situation du gouvernement de Camp David.

Je ne parlerai pas du partage des eaux du Nil entre l’Egypte et les autres Etats du bassin du Nil.

Mais je me centrerai sur l’accès aux eaux du Nil par l’ennemi sioniste, gouvernement qui se conforme à l’accord de Camp David, ce qu’il essaie de cacher !

Alors que l’Etat ennemi essaie de mettre en place sa stratégie de prise de l’eau à sa source, les dirigeants du sommet arabe se précipitent pour mettre des annonces dans la presse de l’ennemi et des encarts en hébreu pour essayer de convaincre les sionistes d’accepter la position du sommet arabe… même s’ils souffrent de la soif…

Il y a deux côtés à cette affaire, faire le siège de l’Egypte et du Soudan, des eaux du Nil, et faire le siège de l’Egypte pour éclipser son rôle, faire pression sur elle pour recevoir une partie du Nil, comme l’a promis As-Sadat.

Les accords de l’Egypte avec les Etats du bassin du Nil lui donnent la part du Lion sur ses eaux, l’ennemi incite ces Etats contre l’Egypte ; alors l’Egypte cèdera et lui donnera l’eau sur laquelle il a toujours eu un œil, parce que les accords de l’Egypte avec ces Etats lui donnent le droit à la décision ultime, et les empêchent de construire des projets sans sa permission, lorsqu’il était possible de le faire, et non pas lorsque ses dirigeants l’ont affaibli, et lorsque les Etats du bassin ont eu leur indépendance, et si l’Egypte refuse de donner l’eau à l’ennemi, ‘Israël’ sèmera la zizanie dans les Etats africains pour qu’ils fassent pression sur l’Egypte et la déposséder des vieux privilèges obtenus par accords… le résultat en sera une Egypte assoiffée.

Ainsi, c’est soit le canal de la paix et l’eau du Nil pour l’entité sioniste, soit un ‘Israël’ financièrement et économiquement fort qui incitera ces Etats contre l’Egypte ; et même si l’Egypte donne l’eau du Nil à l’ennemi sioniste et qu’elle crève de soif, cette question restera une épée éternelle qu’ ‘Israël’ brandira si l’Egypte renâcle à donner l’eau ; c’est comme ça que les « dirigeants » de Camp David défendent les bonnes intentions de Lieberman (ce même Lieberman qui a menacé de bombarder le barrage d’Assouan, et dont l’objectif de la visite est d’empêcher l’eau du Nil de couler par le barrage, après avoir renoncé à le bombarder).

Si après avoir pris le gaz de l’Egypte, l’ennemi sioniste prend l’eau, alors à quoi sert l’« initiative de paix » arabe ?

Au sujet du Soudan, qui renvoie à l’Egypte, je vous communique le texte suivant, même s’il n’est pas directement relié au sujet :

« Dans un discours officiel que le Ministre de la Sécurité sioniste, Avi Dichter, a fait à Tel Aviv le 30 octobre 2008, il a souligné la subtilité d’un siège sur l’Egypte par les Africains. Il a ajouté : ‘Lorsqu’Israël a précisé sa politique et sa stratégie en relation avec le monde arabe, il a fait une projection sur l’avenir qui dépasse la portée actuelle et future. ‘Israël’ cible le Soudan, parce qu’il représente une profondeur stratégique pour l’Egypte, nous devons donc nous efforcer d’affaiblir le Soudan, parce que c’est une obligation pour soutenir et renforcer la sécurité nationale israélienne. »


On peut lire, sur ce sujet :
« Israël et l'Egypte luttent pour le Nil », sur Wikio.fr

Barak donne son accord à la construction de 37 nouveaux logements en Cisjordanie

Naplouse - 23-09-2009
Par Efrat Weiss
Après l’appel d’Obama à de «la réserve» concernant la colonisation, Ynet a appris que le Ministre de la Défense avait autorisé la construction de logements supplémentaires à Karnei Shomron.

Le Ministre de la Défense, Ehud Barak, a autorisé la construction de 37 logements supplémentaires dans la colonie de Karnei Shomron en Cisjordanie, a appris Ynet mercredi.

Lors de ses discussions à New York avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas, le président américain Barack Obama a appelé à de la «réserve» concernant la colonisation, par opposition à la demande précédente de Washington de cesser toute construction de colonies.

Il y a quelques semaines Barak avait approuvé la construction de 455 logements en Cisjordanie, bien que les chefs des colons aient déclaré que la construction des logements avait déjà été approuvée par le gouvernement de l'ancien Premier ministre Ehud Olmert.

Les projets de construction ont été approuvés malgré la politique non officielle du Premier ministre Benjamin Netanyahu de s'abstenir d'accorder des permis de construire pour de nouveaux logements de colons en Cisjordanie.

Le chef du Conseil local de Karnei Shomron, Herzl Ben-Ari a déclaré à Ynet que la décision de Barak «faisait partie de la reprise d’un grand projet", en ajoutant que la construction du nouveau quartier avait commencé en 1999 et que «tout ce dont ils avaient besoin, c’était de le faire renaitre à la vie."

Ben-Ari a dit que Barak avait promis à la famille du capitaine Bnaya Rayan, qui a été tué pendant la seconde guerre du Liban, de construire un autre quartier à proximité de leur maison familiale à Karnei Shomron.

Le Secrétaire général de La Paix Maintenant, Yariv Oppenheimer, a également critiqué la décision de M. Barak, en disant que le ministre de la Défense était devenu le «fournisseur du Yesha."

Selon lui, «construire des logements à Karnei Shomron - entre Qalqilya et Naplouse - est une erreur historique qui prote préjudice à la vision de deux Etats.

"Le gouvernement israélien détruit tout seul toute chance d'accord de paix et met en péril nos relations avec les Etats-Unis" a déclaré Oppenheimer.
Traduction : MG pour ISM

L’apartheid israélien au Moyen-Orient

Moyen-Orient - 23-09-2009
Par Kristoffer Larsson > kristoffer.larsson@sobernet.nu
« Pour moi, le sionisme est une maladie mentale qui a pour effet que des gens par ailleurs normaux se comportent à l’instar de nazis ou d’Afrikaners ». Jeff Blankfort (militant antisioniste californien).
Bien qu’ayant rayé la Palestine de la carte en chassant plus de sept-cent mille Palestiniens de chez eux et en confisquant les terres sur lesquelles ils vivaient depuis des générations, Israël comporte encore aujourd’hui une importante minorité palestinienne à l’intérieur de ses frontières (pré-1967). Adoptées afin de faire une réalité du rêve de créer un Etat réservé aux seuls juifs, un projet qui avait manifestement échoué, des lois d’apartheid furent imposées afin de faire en sorte que les citoyens non-juifs de l’Etat juif quittent celui-ci.

















Beaucoup de défenseurs en vue des droits de l’homme ont qualifié à juste titre d’apartheid la situation régnant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza (occupées). Les punitions collectives, les démolitions de maisons, la construction de colonies réservées exclusivement aux juifs, les prix de l’eau et de l’électricité plus de deux fois plus élevés pour les Palestiniens que pour les colons juifs : l’apartheid, dans les territoires (palestiniens) occupés (par Israël) saute aux yeux.

Néanmoins, je trouve étrange que l’inégalité que subissent les Palestiniens vivant en Israël soit à ce point négligée. Par certains aspects, leurs droits, à l’intérieur d’Israël proprement dit, sont aujourd’hui (encore) plus limités que ceux des Palestiniens vivant dans les territoires conquis par Israël en juin 1967. Cela est dû à la manière dont l’Etat d’Israël a été constitué. Quand les gens entendent dire qu’Israël est un « Etat juif », ils ont tendance à interpréter cela comme si Israël était un pays peuplé d’une majorité de juifs. C’est exact. Mais ça n’est pas seulement cela. Le principe d’Etat juif signifie qu’Israël « appartient » au peuple juif, ce qui veut dire que tout juif dispose du droit d’immigrer en Israël, alors que les non-juifs n’ont pas ce droit (sauf s’ils épousent un(e) juif/ve israélien(ne)). Il en résulte qu’Israël « n’appartient » en aucun cas à un non-juif, pas même à ses propres citoyens non-juifs [1].

De fait, l’Etat juif ne reconnaît pas de nationalité israélienne. La carte d’identité israélienne comporte une rubrique indiquant la « nationalité » de son (sa) titulaire [2]. Toutefois, parmi les cent-quarante nationalités qu’Israël reconnaît officiellement, il ne figure pas de nationalité « israélienne ». En lieu et place, la carte d’identité israélienne indique une ethnicité, qui révèle si vous êtes « juif », « arabe », « druze » ou toute autre nationalité sous laquelle le titulaire est enregistré auprès du ministère de l’Intérieur. Cela, à lui seul, montre qu’Israël doit définir qui est juif et qui ne l’est pas.

Notez qu’il n’est nul besoin de pratiquer une religion pour être juif, ni même de se sentir juif. Un juif est juif parce que sa mère est juive. Qu’elle soit arabe, américaine, asiatique, africaine ou suédoise : peu importe, dès lors qu’elle est juive. Un juif (une juive) est un juif (une juive) de par son sang. Manifestement, les sionistes pensent que le juif doit avoir des droits différents de ceux des non-juifs (tout au moins en Israël/Palestine), simplement en raison de son sang. Cela prouve que les sionistes ressentent un besoin de distinguer les juifs des non-juifs. D’ailleurs, s’ils ne pensaient pas que les juifs soient différents des non-juifs, en raison de leur sang, ils n’adopteraient pas des lois discriminatoires à l’encontre des non-juifs en Israël/Palestine [3].

Il est stupéfiant de voir que des juifs ayant survécu à la Seconde guerre mondiale demandent (à bon droit) des compensations pour les biens qui leur avaient été confisqués par les nazis, et qui ne sont eux-mêmes absolument pas gênés de vivre sur des terres volées aux Palestiniens. C’est à croire que le droit international ne s’appliquerait pas au foyer national juif… Les juifs sionistes sont en général des partisans de la démocratie et de l’égalité des droits partout dans le monde – sauf en Terre sainte. C’est ça, le sionisme : un Etat « juif », réservé aux seuls juifs. Cela fait peur, c’est vrai, mais c’est l’évidence même pour quiconque a un minimum étudié le sionisme.

En 1985, Israël [qui n’a toujours pas de constitution, ndt] s’est doté d’une Loi fondamentale (4) qui interdit aux partis politiques de participer à des élections dès lors qu’ils sont opposés à « l’existence de l’Etat d’Israël en tant qu’Etat du peuple juif. » [5] Vous aurez noté que ce n’est pas l’opposition à l’existence d’Israël qui est cause de bannissement ; non, c’est la non-adhésion à l’ « Etat du peuple juif ». Autrement dit, ceux qui ne veulent pas que l’Etat d’Israël soit réservé exclusivement aux juifs, mais soit l’Etat de tous ses citoyens, sont d’entrée de jeu écartés de toute participation démocratique. Cela aurait revenu, pour l’Afrique du Sud, à adopter une Loi fondamentale interdisant aux candidats à se présenter à des élections dès lors qu’ils auraient été opposés au système de l’apartheid blanc.

Dans son ouvrage Histoire juive, religion juive : Le poids de trois millénaires, le regretté Professeur Israel Shahak notait :

« En 1956, j’avais avalé allègrement toutes les raisons politiques et militaires invoquées par Ben Gourion pour justifier le déclenchement, par Israël, de la guerre de Suez, jusqu’au moment où (bien qu’il fût un athée très fier de son mépris pour les commandements de la religion juive), il déclara, à la Knesset, au troisième jour de cette guerre, que la véritable raison de la guerre était « la restauration du royaume de David et de Salomon dans ses frontières bibliques ». Immédiatement, presque tous les membres de la Knesset se levèrent spontanément, puis ils entonnèrent l’hymne national israélien, HaTikva. A ma connaissance, aucun homme politique sioniste n’a jamais rejeté cette idée de Ben Gourion selon laquelle la politique israélienne devait être fondée (dans les limites de considérations pragmatiques) sur la restauration de frontières bibliques qui seraient, du même coup, les frontières de l’Etat juif. De fait, une analyse détaillée des stratégies générales d’Israël et de ses principes réels en matière de politique étrangère, tels qu’ils sont exprimés en hébreu, montre de manière très claire que c’est une « idéologie juive », bien plus que tout autre facteur, qui détermine la politique israélienne effective ».

Cette « idéologie juive », plus exactement, ce judaïsme vu et interprété par les sionistes, stipule que seuls les juifs « ont des droits sur la totalité de la Terre d’Israël », pour reprendre la formule d’Yitzhak Rabin [6]. Les non-juifs se voient interdire d’acheter ou de louer des terres sur plus de 80 % de la superficie de l’Etat d’Israël à l’intérieur de la Ligne verte (et cela vaut aussi pour les territoires contrôlés par Israël dans les territoires occupés). 93,7 % des terres d’Israël sont qualifiées de « terres d’Israël » [7] et sont soit propriété de l’Etat d’Israël, de l’Autorité du Développement ou du Keren Keyameth Le-Israel [KKL, ou Fonds National Juif]. Ces terres nationales sont des propriétés qui ont été confisquées par les sionistes – à l’exception de quelques pourcents, qui furent achetés par le KKL – et les Palestiniens, de nos jours, ne possèdent que 3,5 % des terres en Israël, ce qui représente la moitié des terres privées.

Le KKL fonctionne suivant le principe que seuls les juifs sont autorisés à vivre sur ses terres. Toutefois (ces dernières années), des Palestiniens ont remporté des procès à l’issue desquels leur droit de résider sur des terres propriétés du KKL a été reconnu, permettant ainsi y compris à des non-juifs d’accéder à une terre [8].

Mais si les Palestiniens peuvent, de par la loi, vivre partout en Israël, pourquoi sont-ils donc empêchés, dans la pratique, de résider sur plus de 80 % de la superficie de ce pays ? J’ai beau y penser et y repenser, je ne parviens qu’à cette seule conclusion : le racisme pur et simple. Les propriétaires de terrains juifs ne louent tout simplement pas de terres à des citoyens israéliens répertoriés comme « Arabes ». Je ne peux qu’adhérer à l’expression « judéo-nazisme », crée par les Professeurs (israéliens) Yeshayahu Leibowitz et Israel Shahak, car elle est tout à fait apte à décrire cette forme de fascisme.

Cette politique d’apartheid est strictement appliquée dans la plupart des régions du pays, Jérusalem en étant un exemple typique. Sharon a dit très clairement qu’ « Israël ne négociera jamais Jérusalem » et que cette ville « est la capitale d’Israël, unifiée et indivisible pour l’éternité ».

En 1980, la Knesset a adopté une Loi fondamentale disant que « Jérusalem, complète et unifiée, est la capitale d’Israël » [9]. ‘Complète et unifiée’, cela ne peut que vouloir dire qu’elle inclut Jérusalem Est, ce que confirme le tracé du Mur d’apartheid (de fait, celui-ci incorpore aussi une partie de la Cisjordanie, créant un Jérusalem encore plus étendu – et, si cela était possible – encore plus juif que jamais auparavant).

La « judaïsation » de Jérusalem est l’euphémisme signifiant sa purification ethnique destinée à rendre Jérusalem aussi juive que possible [10]. Un Palestinien né à Jérusalem Est et qui serait allé vivre à l’étranger se voit interdire d’y retourner, alors qu’un juif qui n’a jamais mis les pieds dans cette ville peut y aller et en venir à sa guise. Imagineriez-vous que des juifs se voient interdire de rentrer à Washington DC au seul motif qu’ils sont juifs ? Sans doute que non, et c’est très bien ainsi. La question posée est de savoir comment il se fait qu’Israël puisse se comporter impunément de la sorte ? Et pourquoi pratiquement aucun journal, ni aucune revue, que ce soit en Europe et en Amérique du Nord, n’aborde jamais de cette question ?

En conséquence du racisme institutionnalisé qui règne en Israël, les conditions de vie des Arabes israéliens sont bien plus mauvaises que celles des juifs, et cela n’a rien d’étonnant. De fait, près de la moitié des familles arabes israéliennes sont pauvres (48 %). Un tiers des enfants israéliens vivent au-dessous du seuil de pauvreté, mais ce chiffre atteint le pourcentage effrayant de 60 % en ce qui concerne les enfants palestiniens d’Israël [11]. Les Palestiniens sont incités, en permanence, à quitter le pays.

Le professeur de science politique à l’Université de Haïfa Ilan Pappe, qui est sincèrement solidaire des Palestiniens, a très bien résumé les lois racistes d’Israël à l’encontre des Palestiniens, lors d’une interview :

« Il y a, par exemple, cette loi sur les terres, qui dit que 94 % des terres, en Israël, appartiennent au seul peuple juif, et non à l’Etat d’Israël. Par conséquent, 20 % de la population – les Arabes – se voient interdire tout accès à ces terres. Bien que la population arabe en Israël ait triplé, par rapport à la population juive, il n’y a eu aucun village ou aucune implantation arabe qui ait été construits, tandis que des centaines de villes, de villages et de colonies juifs étaient édifiés. L’on assiste donc à une discrimination, en matière de droits de la propriété terrienne, sur des critères d’ethnicité. Or, vous ne pouvez pas exister, dans une société agraire comme l’est la société arabe, si vous ne pouvez pas étendre vos terres en fonction du groupe démographique auquel vous appartenez. Voilà pour une de ces lois. »

« Et puis il y a la loi sur la citoyenneté, qui dit que les Palestiniens, qui peuvent avoir des frères, des sœurs et de la parentèle dans l’ensemble du monde arabe, ne sont pas autorisés à rejoindre leurs familles, alors que les juifs, dans le monde entier, ont le droit le plus absolu de venir (en Israël, ndt) et qu’ils en sont les citoyens de plein droit du seul fait, et à partir du jour même, de leur naissance.

« Troisième loi : la loi sur la sécurité sociale, qui dit que seuls les gens qui ont fait leur service militaire sont éligibles de plein droit aux prestations sociales. Mais les Arabes ne sont pas admis à faire le service militaire (à de rares exceptions près, comme par exemple les druzes), et par conséquent, ils n’ont pas droit à la totalité des prestations sociales. Ce ne sont là que quelques exemples de lois formelles. Mais il y a de nombreuses manifestations d’apartheid de facto, à l’encontre de la population arabe, dans la manière dont le budget est distribué, dans les traitements quotidiens que lui infligent les autorités, la police, etc. » [12].

Une question demeure pendante : comment diable se fait-il qu’Israël s’en tire à si bon compte ? Pourquoi Israël, tous les jours que le Bon Dieu fait, continue à être qualifié de « seule démocratie du Moyen-Orient, alors que ses citoyens arabes, non-juifs, se voient interdire de résider dans 80 % de son territoire ? Comment se fait-il que pratiquement aucun quotidien ne mentionne le fait que Jérusalem fait l’objet d’une véritable épuration ethnique ?

Jusqu’à un certain point, je pense que cela est dû à l’image d’Israël qui domine les médias occidentaux depuis soixante ans. Que des non-juifs soient expulsés de leurs terres pour la seule raison qu’ils ne sont pas juifs, cela semble tellement impensable que très peu de personnes ont la capacité de le reconnaître.

Mais il y a un autre facteur, que l’on ne saurait négliger : le fait de critiquer Israël bousille quasi à tout coup la carrière d’un journaliste. Le pouvoir du Lobby est le plus souvent ignoré, ou bien (dans le meilleur des cas) il est sous-estimé. Les éditeurs sont terrorisés par l’idée de se voir accuser de « parti-pris » par les lobbyistes pro-israéliens. Si vous m’aviez posé cette question, il y a ne serait-ce qu’un an, je vous aurais rétorqué : « délire total ! » Mais après avoir vu de quelle manière rédacteur en chef après rédacteur en chef, éditeur après éditeur ont été visés et contraints à capituler, j’ai compris à quel point la situation est désastreuse. Même si les médias ne sont pas contrôlés par des juifs, dans l’immense majorité des cas, le fait de défendre les droits des Palestiniens est un acte politiquement incorrect, qui ne peut que vous attirer de très gros ennuis.

Accusant le célèbre linguiste américain Noam Chomsky de minimiser l’influence du Lobby, l’écrivain et animateur radio Jeff Blankfort avait décidé de demander a Professeur Shahak ce qu’il en pensait. Shahak lui a répondu :

« J’ai le regret de dire que Chomsky, en dépit de ses merveilleuses qualités et de tout le travail qu’il fait, est quelqu’un de tout à fait dogmatique, sur bien des sujets. Je ne doute pas que l’erreur funeste qu’il commet en affirmant que l’Aipac [American Israel Public Affairs Committee] importe peu, comme il le répète souvent, aide les sionistes, exactement comme vous l’avez décrit d’une manière tellement limpide.» [13].

Les crimes de guerre commis dans les territoires occupés sont, dans une certaine mesure, des informations qu’il est considéré légitime de rapporter (à la condition que cela ne soit pas fait d’une manière par trop « biaisée » ou « anti-israélienne »), mais la dénonciation de l’apartheid et du racisme caractérisé d’Israël reste une zone interdite. L’évêque Prix Nobel de la paix Mgr Desmond Tutu a écrit :

« Mais vous savez aussi bien que moi que, d’une certaine façon, le gouvernement israélien est mis sur un piédestal [aux Etats-Unis] et que le fait de le critiquer vous fait immédiatement accuser d’antisémitisme, comme si les Palestiniens n’étaient pas des Sémites. Je ne suis pas même anti-Blancs, en dépit de la folie de ce groupe humain. Comment se fait-il qu’Israël a toujours collaboré avec le gouvernement d’apartheid, en matière sécuritaire ?

Dans notre pays [les Etats-Unis], les gens ont peur de dire que ce qui est inadmissible est inadmissible parce que le lobby juif est puissant – extrêmement puissant. Bon. Et puis alors ? So what ? Pour l’amour du Ciel, ce monde appartient à Dieu ! Nous vivons dans un univers moral. Le gouvernement d’apartheid, en Afrique du Sud, était très puissant, mais aujourd’hui, ce gouvernement n’existe plus. Hitler, Mussolini, Staline, Pinochet, Milosevič et Idi Amin Dada étaient tous des dictateurs impitoyables, mais, à la fin des fins, ils ont tous mordu la poussière…
» [14].

Puisse la prophétie de l’Evêque devenir réalité !


Notes :

[1] "Law of Return", by Kristoffer Larsson; IMEMC, August 4, 2005.

[2] Le terme hébreu figurant sur la carte d’identité « israélienne » est « leom », qui signifie « nation », ou « peuple ». Le terme signifiant nationalité est « netinut ».

[3] Je n’utilise pas ici l’expression « Arabe israélien » parce que 1) la majorité des Arabes vivant en Israël sont des juifs, et non pas des Palestiniens et 2) les lois racistes d’Israël ne sont pas discriminatoires envers les Arabes, mais seulement envers les non-juifs. La raison pour laquelle l’expression « Arabe israélien » ou « Israélien arabe » est couramment utilisée est le fait qu’un Arabe israélien non-juif est enregistré en tant qu’ « Arabe » au ministère israélien de l’Intérieur, alors qu’un juif arabe est enregistré en tant que « juif ».

[4] La Loi fondamentale d’Israël est désignée par Shahak sous l’intitulé de « lois constitutionnelles », qu’il définit comme « un ensemble de lois surpassant les attendus d’autres lois et qui ne peuvent être révoquées que par une procédure exceptionnelle ». Elles sont appelées Lois fondamentales parce qu’Israël n’a pas de constitution.

[5] Basic Law: The Knesset .

[6] Analysis of Israeli Policies: The Priority of the Ideological Factor, by Israel Shahak.

[7] Basic Law: Israel Lands.

[8] Rapport de l’association Adalah.

[9] Basic Law: Jerusalem, Capital of Israel.

[10] "La solution finale de Sharon", par Kristoffer Larsson, traduit par ISM, 8 novembre 2005.

[11] 60% of Arab Israeli children are poor; Globes online, 10 août 2005.

[12] "Ennemi de l’Etat : Conversation avec le professeur Ilan Pappe", par Don Atapattu. Traduit par ISM, 20 juillet 2005.

[13] Damage Control: Noam Chomsky and the Israel-Palestine Conflict, par Jeffrey Blankfort; in Left Curve no. 29.

[14] "Apartheid en Terre Sainte", par Desmond Tutu. Site Contre-Info.


Cet article a été plaisamment repris (en anglais), le 21 septembre 2009, par le site ultra-sioniste de l’Union des Patrons (et des Professionnels) Juifs de France – UPJF, avec ce subtil commentaire de M. Menahem Macina, un grand Lettré :

Incitation à la haine

"Israeli Apartheid in the Middle East", By Kristoffer Larsson

Au pilori de la haine anti-israélienne (Menahem Macina). L'auteur est étudiant en théologie - si vous voyez ce que je veux dire. Il avait 22 ans lors de la rédaction de cet article, il en 25 aujourd'hui. Comme disait Corneille, révisé par mes soins, "mais aux âmes [damnées], la valeur n'attend pas le nombre des années"... (Menahem Macina).
Source : Al Jazeera
Traduction : Marcel Charbonnier

Israël utilise l'eau comme moyen pour l'épuration ethnique contre le peuple palestinien

23 Sept 2009

Damas/ Vingt organisations juridiques et politiques israéliennes ont dévoilé les tentatives d'Israël de priver les Palestiniens au sud d'Hébron (Al-Khalil) en Cisjordanie, de l'eau comme moyen pour l'épuration ethnique.

Des organisations palestiniennes et internationales ont publié un communiqué conjoint diffusé par la chaîne al-Jazira, dans lequel elles ont proclamé le lancement des activités du travail de solidarité avec les citoyens d'al-Khalil sous le thème : /Ensemble on va écraser la soif/ pour dévoiler l'utilisation par Israël de /l'eau du ciel/ comme moyen de l'épuration ethnique contre le peuple palestinien.

Les organisations juridiques ont indiqué qu'un convoi international conjoint contre l'occupation israélienne va organiser une tournée au sud d'al-Khalil et dans des villages de Kherbet, Jenba, Halawa, Taben, Fkheit et Toba avec des citerne d'eau pour attirer l'attention de l'opinion publique internationale de la privatisation des Palestiniens de leur droit en l'eau.

Les organisations ont précisé que la pénurie de l'eau encercle la bonne marche de la vie des Palestiniens, cause leur souffrance et compromet la source de leur vie.

Les organisations ont ajouté qu'Israël œuvre pour mettre en application ses plans d'épuration ethnique dans la région du sud d'Hébron par tous les moyens tels que la publication de décrets judiciaires, la destruction des maisons, le ravage des récoltes agricoles et l'établissement de zone militaires fermées.

Selon le communiqué, Israël utilise les colons extrémistes pour porter atteinte aux Palestiniens, les agresser corporellement et priver les villes et villages palestiniens des réseaux de l'eau alors que les colonies voisines jouissent de l'eau abondante.

Ces organisations ont indiqué que les colons consomment des grandes quantités de l'eau sans citer les superficies des plants verts dans les places de leurs colonies au moment où un grand nombre de bétails ont soifs.

Les organisations ont enfin indiqué que la moyenne de la consommation palestinienne de l'eau en Cisjordanie est de /66/ litres par jour et au Sud d'al-Khalil cette moyenne se réduit à /15/ litres, tandis qu'un colon consomme seul /236/ litres/j.

Raghda Bittar

http://www.sana.sy/fra/55/2009/09/23/246123.htm

Obama hier à propos d’Israël : « La poursuite de la colonisation n’est pas légitime »

Les États-Unis « ne reconnaissent pas la légitimité de la poursuite de la colonisation israélienne », a déclaré hier le président américain Barack Obama dans son discours devant l’Assemblée générale de l’ONU.

« Nous continuons d’appeler les Palestiniens à cesser les provocations envers Israël et insister sur le fait que l’Amérique n’accepte pas la légitimité de la poursuite de la colonisation israélienne », a déclaré M. Obama dans son allocution lors de la séance d’ouverture de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU. La poursuite de la colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem-Est est la principale pierre d’achoppement empêchant la reprise des négociations de paix israélo-palestiniennes suspendues depuis fin 2008. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, qui s’est entretenu mardi à New York avec M. Obama et le leader palestinien Mahmoud Abbas, refuse en effet de geler la colonisation, faisant fi des appels de la communauté internationale et en premier lieu Washington. Lors de ce sommet, M. Obama s’était contenté d’évoquer « une limitation » de la colonisation tout en exhortant Israéliens et Palestiniens à reprendre au plus vite les négociations. « Je poursuivrai la quête d’une paix juste et durable entre Israël, la Palestine et le monde arabe », a dit M. Obama mercredi à l’ONU, en faisant état de « progrès » enregistrés selon lui lors de la rencontre tripartite.

« Il est temps de relancer, sans conditions préalables les négociations portant sur les questions du statut final : la sécurité pour les Israéliens et les Palestiniens, les frontières, les réfugiés et Jérusalem », a-t-il ajouté. « L’objectif est clair : deux Etats vivant côte-à-côte en paix et en sécurité. Un Etat d’Israël juif, offrant une réelle sécurité à tous les Israéliens, et un Etat palestinien viable, indépendant et disposant d’un territoire contigu mettant fin à l’occupation israélienne qui a commencé en 1967 », a encore dit M. Obama. L’Autorité palestinienne s’est aussitôt félicitée de ces propos. « Nous apprécions énormément et sommes encouragés par les déclarations du président Obama sur l’illégitimité des colonies et l’appel à la fin de l’occupation qui a commencé en 1967 », a déclaré à l’AFP le négociateur palestinien en chef, Saëb Erakat, présent à New York.

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Après le sommet de New-York : Abbas intransigeant sur les colonies


Après le sommet de New-York : Abbas intransigeant sur les coloniesObama a indiqué avoir demandé à Abbas et Netanyahu de renvoyer leurs négociateurs la semaine prochaine à Washington.

Le président palestinien Mahmoud Abbas s’est montré intransigeant sur le gel de la colonisation juive et les frontières du futur Etat palestinien après le sommet qui l’a réuni à New York, mardi, avec les dirigeants israélien Benjamin Netanyahu et américain Barack Obama. « Nous avons insisté (lors du sommet) sur la nécessité du respect par Israël de ses engagements, notamment l’arrêt de la colonisation sous toutes ses formes, y compris la croissance naturelle », a déclaré M. Abbas à New York. « La reprise des négociations dépend (aussi) de la définition de bases claires pour ce processus. Ces bases doivent être une reconnaissance (israélienne) que le retrait doit se faire selon les frontières du 4 juin 1967 », avant la conquête des territoires palestiniens par Israël, a ajouté M. Abbas. Selon lui, cette question a fait l’objet d’une entente avec le précédent gouvernement israélien de Ehud Olmert « avec lequel nous avons défini les territoires occupés comme étant la Cisjordanie et la bande de Ghaza, ce qui prend en compte Jérusalem, la Mer morte et la Vallée du Jourdain ». « Notre position avant ce sommet et après reste la même », a poursuivi M. Abbas.

Cependant, Obama a indiqué à la presse avoir demandé aux deux dirigeants de renvoyer leurs négociateurs la semaine prochaine à Washington. Il a ainsi appelé à une reprise « rapide » des négociations de paix israélo-palestiniennes. Les pourparlers « doivent commencer, et elles doivent commencer rapidement », a lancé le président américain. Ces discussions sont à l’arrêt depuis fin 2008 en raison de 34 jours d’agressions militaires israéliennes contre la bande de Ghaza (1400 martyrs et plus de 5000 blessés), suivies de l’arrivée d’un nouveau cabinet israélien de droite qui refuse de geler la construction de colonies de peuplement juives dans les territoires occupés, en dépit des appels de la communauté internationale. Le mouvement palestinien Hamas a condamné la participation de Mahmoud Abbas au sommet tripartite de New York sous l’égide des Etats- Unis. »Nous condamnons la participation de Mahmoud Abbas à cette réunion. Il ne peut prétendre représenter les Palestiniens, mais seulement son mouvement, le Fatah », a déclaré un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri qui a accusé Obama « de tenter de faire accepter aux Palestiniens l’occupation israélienne ». Le porte-parole du Hamas a appelé « toutes les parties arabes à rejeter les pressions américaines ».

De son côté, George Mitchell, l’envoyé spécial de Obama pour le Proche-Orient, a reconnu que des divergences persistaient entre Israéliens et Palestiniens pour une relance de leurs négociations. Tout en affirmant que des progrès avaient été accomplis, George Mitchell a ainsi reconnu que ce sommet n’avait pas donné lieu à une percée alors que les négociations entre Israéliens et Palestiniens sont arrêtées depuis fin 2008. « Les deux parties cherchent à relancer les négociations le plus vite possible, bien qu’il y ait des divergences sur la manière de procéder », a-t-il dit devant des journalistes. Lors de son périple de quatre jours dans la région du Proche-Orient, Mitchell a échoué à obtenir un accord israélien sur l’arrêt des activités de colonisation, notamment en Cisjordanie occupée, réclamé par les Palestiniens et la communauté internationale. Les responsables israéliens, eux, affichaient hier leur satisfaction devant une reprise du dialogue avec les Palestiniens sans, selon eux, des « conditions préalables », tout en manifestant leur scepticisme sur son issue. Le chef de la diplomatie, Avigdor Lieberman, s’est félicité du sommet de New York qui n’a cependant pas permis de relancer les négociations de paix gelées depuis fin 2008.

Par R. I.

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Le dilemme d’Obama

Par Christian Merville | 24/09/2009
LE POINT
Depuis trente ans, le Proche-Orient ne cesse de causer des insomnies aux présidents américains. En 1979, Jimmy Carter parvenait à arracher à l'Égypte et à Israël un accord de paix, il est vrai demeuré pratiquement sans conséquence aucune sur les rapports entre les deux pays, si l'on excepte la longue mise en quarantaine du régime d'Anouar Sadate qui avait abouti à l'installation à Tunis du siège de la Ligue arabe. Mardi, Barack Obama a connu à son tour l'humiliation de l'échec, ne parvenant pas à arracher la moindre concession aux derniers en date des protagonistes de la mère de toutes les crises. Ce sera donc, pour Benjamin Netanyahu, non au gel des implantations, et, pour Mahmoud Abbas, non à une reprise des pourparlers. Voilà qui est clair, dira-t-on. Pour autant, s'attendait-on à une quelconque éclaircie dans un ciel uniformément sombre, dans lequel Tel-Aviv s'acharne à multiplier les nuages ?
On n'a pas oublié les temps pas si lointains où Ehud Barak, alors en délicatesse avec la justice, s'engageait à restituer aux Palestiniens 93,5 pour cent de la Cisjordanie et même une partie de Jérusalem. Aujourd'hui, son successeur tient un langage pour le moins étrange puisqu'il promet de « ne pas ignorer » les positions de son prédécesseur tout en affirmant ne pas être tenu de les faire siennes. Kabbalistes, au secours ! Il reproche à ses interlocuteurs de poser comme préalable - pour la première fois en quinze ans, dit-il - la question des implantations alors qu'« il est impossible d'arrêter le cours de la vie » et qu'après tout, « les colons sont là pour rester ». Tout cela, conclut-il péremptoire, représente une perte de temps. D'où le satisfecit décerné à son chef par l'inénarrable Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères et faucon notoire, « content du fait même que cette rencontre ait eu lieu et qu'un dialogue reprenne sans conditions », et qui précise : « L'important est que ce gouvernement respecte ses engagements auprès de ses électeurs et ne cède pas aux pressions. » La suite est toute tracée, à en croire le chef de la diplomatie israélienne : un accord de paix dans les années à venir étant peu probable, au mieux pourrait-on parvenir à un modus vivendi. Et puis, n'est-ce pas que « des dizaines de conflits perdurent dans le monde sans accord pour les régler » ?
Tel n'est pas l'avis de Washington qui suit avec inquiétude l'évolution de la situation et réclame avec insistance un arrêt des constructions sauvages où près d'un demi-million d'Israéliens sont déjà installés. Mardi, Obama n'a pas caché son impatience. « On ne peut continuer indéfiniment à parler d'engager un dialogue, a-t-il lancé à ses deux hôtes. Le temps est venu d'aller de l'avant, en dépit de tous les obstacles, de tout ce que représente le passé. » Hillary Rodham Clinton s'égosille à dire la même chose depuis quatre mois et avec elle d'autres membres de l'administration démocrate, même si George Mitchell s'emploie, sans doute pour s'assurer quelque chance de succès dans sa mission (impossible), à arrondir les angles, n'hésitant pas à recourir à un langage propre à rendre jaloux Alan Greenspan lui-même qui disait, avec son incomparable sens de l'humour : « Si quelqu'un pense avoir compris ce que j'ai dit, c'est que sans doute je me suis mal exprimé. » C'est ainsi qu'à l'issue de la rencontre tripartite de New York, l'émissaire US dans la région s'est adressé en ces termes aux journalistes : « Nous n'avons jamais estimé les étapes de ce dossier comme étant une fin. »
Plus subtils dans leur approche du problème, les stratèges de la Maison-Blanche sont sur le point de passer à la phase 2 de leur offensive. Leur discours à l'adresse du cabinet israélien pourrait se résumer désormais comme suit : puisque vous ne voulez pas en parler, laissons donc de côté le délicat problème des colonies de peuplement et passons à l'étape suivante, qui porte sur le statut final des territoires. Or la simple évocation de cet aspect de la question est propre à donner des urticaires à Netanyahu, coincé à sa droite par les ultras d'Israël Beiteinou et du Shass, convaincus, eux, que le temps joue en faveur de l'État hébreu.
Le grand dilemme pour l'Amérique a traditionnellement été de vouloir foncer avec l'espoir de réaliser une percée - laquelle ne s'est jamais concrétisée -, ou de ne rien faire et de voir les choses empirer. Écoutez plutôt le sage George Mitchell, héros jadis du marathon irlandais : « Nous savions au départ que ce ne serait pas facile. » Voilà ce que l'on appelle, en langage diplomatique, un délicat euphémisme.