mardi 23 juin 2009

Reconstruction de Gaza : la population d’abord !
publié le mardi 23 juin 2009

Oxfam
En juin 2009, le blocus de la bande de Gaza entre dans sa troisième année. Oxfam a rédigé un rapport sur l’impact du blocus et de ce qu’Oxfam appelle la « politisation de l’aide ». Les parties impliquées dans le conflit et la communauté internationale ont fait passer leurs ambitions politiques avant les droits et besoins de la population.

Dans son nouveau rapport « Reconstruire Gaza : priorité aux civils plutôt qu’à la politique », Oxfam démontre l’impact désastreux de la politique de fermeture intensive, combinée à la récente opération militaire menée par Israël (« Plomb durci ») sur la vie du million et demi d’habitants de Gaza. Cette situation les conduit à la pauvreté et la dépendance vis-à-vis de l’aide.

Le rapport souligne comment le gouvernement israélien a fait passer son objectif politique - à savoir l’isolement du Hamas - avant sa responsabilité juridique de puissance occupante : veiller au bien-être de la population de Gaza. Ainsi, l’importation de vivres et l’aide humanitaire dans la bande de Gaza sont fort limités. Dans ces conditions-là, difficile d’aborder la reconstruction et le développement. « Le ’non-développement’ persistant provoqué par le blocus s’est encore aggravé avec l’opération militaire israélienne dévastatrice qui a causé la destruction de l’infrastructure civile. », confirme Jérôme Chaplier, coordinateur politique d’Oxfam - Magasins du Monde.

La division profonde entre les autorités palestiniennes à Ramallah et à Gaza a elle aussi un impact négatif sur la situation humanitaire. En effet, les individus, les collectivités et les ONG qui tentent de remédier aux pénuries se retrouvent coincés dans cette lutte pour le pouvoir. Cette déchirure du territoire palestinien rend le ravitaillement en soins de santé très difficile. La lutte pour contrôler l’aide humanitaire et le soutien à la réparation conduit à une politisation des efforts entrepris pour reconstruire Gaza.

Oxfam dénonce également l’impuissance de la communauté internationale à exercer une pression sur les différents acteurs du conflit et à donner la priorité à la sécurité et aux intérêts de la population civile. De nombreux bailleurs et institutions internationales n’ont pas entrepris l’action politique nécessaire pour arrêter le blocus, et n’ont pas soutenu activement la réconciliation du côté palestinien, ce qui aurait été dans l’intérêt de la population de Gaza. Au contraire, la communauté internationale s’est laissée mener par des prérogatives politiques et n’a pas daigné revoir sa politique néfaste d’isolement vis-à-vis du Hamas. Selon Stefaan Declercq, secretaire général d’Oxfam Solidarité, « De nombreux gouvernements étrangers utilisent leur soutien et leur aide pour servir des buts politiques, et contribuent ainsi à l’aggravation de la déchirure intra-palestinienne. »

Après deux ans de blocus israélien et trois semaines de combats intenses, la population de Gaza est plus éloignée que jamais de son droit fondamental à mener une existence décente et normale. C’est pourquoi Oxfam appelle toutes les parties impliquées à agir concrètement : il faut lever le voile sur les facteurs politiques sous-jacents qui empêchent la reconstruction et la réparation des vies des enfants, femmes hommes de Gaza.

Enfin, avec ce rapport, Oxfam adresse une série de recommandations au gouvernement israélien, aux acteurs palestiniens et à la communauté internationale, afin que le blocus puisse être levé et la reconstruction de Gaza amorcée, et ce au bénéfice de la population de Gaza.

Contact :
- Mehdi Maréchal, gestionnaire de programme Moyen-Orient chez Oxfam-Solidarité Tél. 02 501 67 81 — gsm : 0485 52 07 77 — mma (at) oxfamsol.be
- Steven Van Damme, collaborateur lobby humanitaire chez Oxfam-Solidarité Tél. 02 501 67 42 — gsm : 0485 442 747 — sva (at) oxfamsol.be
- Le rapport : « Reconstruire Gaza : priorité aux civils plutôt qu’à la politique » se trouve en pdf dans le lien ci-dessous

Palestine : Abbas écarte toute reprise du processus de paix sans arrêt de la colonisation

imageD.R.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a écarté samedi dernier toute reprise "de négociations sérieuses, sans l'arrêt total de la colonisation à El Qods occupée et dans les autres territoires occupés". S'exprimant devant des délégations officielles arabes, à l'occasion de la célébration d'El Qods "capitale de la culture arabe" à Beit lehm (Cisjordanie), M. Abbas a estimé que le prochain gouvernement en Israël devrait accepter "clairement" la solution de deux Etats "pour prouver son sérieux dans la poursuite du processus de paix". M. Abbas a par ailleurs dit qu'il "déploierait tous les efforts possibles en vue de rendre possible une trêve qui protégera notre peuple de l'agression", après l'agression militaire israélienne qui a dévasté la bande de Ghaza et fait 1.330 morts Palestiniens, dont la moitie de femmes et d'enfants. Sur le dialogue en vue d'une réconciliation inter-palestinienne qui s'est déroulé au Caire, M. Abbas a affirmé qu'il devrait se poursuivre "jusqu'à ce que l'on puisse tourner la page des divisions et du conflit interne".

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Publié le 23-06-2009


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Journée mondiale des réfugiés : Les Palestiniens adhérent au droit au retour

mardi 23 juin 2009 - 06h:06

Saud Abu Ramadan - Xinhua



« Netanyahu n’a pas seulement clos le dossier des réfugiés, il a aussi menacé d’expulser 1,5 million de Palestiniens (les Arabes palestiniens) hors d’Israël après avoir déclaré qu’il voulait que les Palestiniens reconnaissent un Etat juif pur. »

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Responsables politiques et intellectuels palestiniens ont convenu à l’unanimité
de soutenir le droit au retour des réfugiés palestiniens.


Les responsables politiques et les intellectuels palestiniens ont convenu à l’unanimité de soutenir le droit au retour des réfugiés palestiniens, lors de l’atelier qui s’est tenu à Gaza samedi, pour marquer la Journée mondiale des réfugiés (20 juin). Au cours de cet atelier, organisé par la Société des réfugiés basée à Gaza, les participants ont réitéré le droit au retour des réfugiés palestiniens dans leur patrie et rejeté toute tentative de remise en cause (*).

Les réfugiés palestiniens, non seulement dans les Territoires palestiniens mais dans le monde entier, se sont montrés très préoccupés s’agissant de leur droit au retour après les propos bellicistes du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sur les réfugiés palestiniens, le 14 juin. Dans un discours portant sur sa politique dans la processus de paix au Moyen-Orient, Netanyahu a déclaré qu’Israël n’acceptera jamais le retour des réfugiés palestiniens sur le territoire d’un Etat juif, mais sur celui d’un Etat palestinien démilitarisé.

Ramzi Rabah, spécialiste palestinien des affaires des réfugiés, a déclaré durant l’atelier que Netanyahu « avait renversé les rôles et tué tout espoir d’une solution politique au problème des réfugiés palestiniens. »

Pour lui, « Netanyahu n’a pas seulement clos le dossier des réfugiés, il a aussi menacé d’expulser 1,5 million de Palestiniens (les Arabes palestiniens) hors d’Israël après avoir déclaré qu’il voulait que les Palestiniens reconnaissent un Etat juif pur. »

Un rapport publié samedi par le bureau central des Statistiques palestinien (BCSP) pour commémorer la Journée mondiale des réfugiés indique que fin 2008, le nombre de réfugiés palestiniens dans le monde était de 4,7 millions.

Pour le BCSP, le peuple palestinien est en proie à une véritable tragédie humanitaire, « quand des milliers d’entre eux ont été expulsés, par la force, de leurs villes et villages, saisis par Israël ».

Talal Oukal, analyste politique palestinien à l’universite al-Azhar à Gaza, a appelé les factions palestiniennes à réunir d’urgence un sommet palestinien et arabe pour réagir au déni israélien du droit au retour.

« Israël et les Etats-Unis ne réussiront pas à trouver un seul Palestinien qui ferait une concession sur ce droit légitime (au retour), » dit Oukal au participants de l’atelier.

« Nous ne devons pas regarder ce que sont en train de faire l’administration US et l’Union européenne pour les réfugiés. Les mouvements palestiniens, Fatah et Hamas, doivent faire tout leur possible pour mettre fin à la fracture politique actuelle entre la bande de Gaza et la Cisjordanie. » a-t-il déclaré.

Le mouvement islamique Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza mi-juin 2007 après l’incursion des forces de sécurité du Fatah du président Mahmoud Abbas soutenu par l’Occident. Depuis lors, le Fatah a une grande influence en Cisjordanie. Les deux factions sont pressées par l’Egypte de signer un accord d’union en juillet prochain pour mettre fin à leur fissure interne.

D’après les derniers chiffres de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient), les réfugiés palestiniens vivent actuellement dans 58 camps de réfugiés dans les Territoires palestiniens et plusieurs pays arabes.

« Il y a 12 camps de réfugiés au Liban, 10 en Jordanie, 9 en Syrie, 19 en Cisjordanie et 8 dans la bande de Gaza, tous supervisés par l’UNRWA, » indique l’organisation internationale.

Khaled el-Batsh, haut responsable du Jihad (Guerre sainte), a déclaré à Xinhua que la question des réfugiés palestiniens « ne doit pas dépendre des sentiments et des émotions de l’humeur de telle ou telle faction, » ajoutant, « nous devons trouver des moyens pratiques pour faire pression sur le Fatah et le Hamas pour aller à l’union. »

« Aussi longtemps que dureront notre querelle, notre déchirure et notre fissure, il sera facile pour Israël de mettre ses plans à exécution. Ce dont nous avons besoin, c’est d’être unis et de faire face à ces défis qui visent à nous priver de l’exercice de nos droits légitimes, » dit-il.

Les participants à l’atelier ont conclu que l’Autorité nationale palestinienne (ANP) devait rompre les négociations avec Israël « jusqu’à ce qu’il s’engage totalement à cesser la colonisation et à respecter les résolutions internationales, y compris celle relative au droit au retour des réfugiés palestiniens dans leur patrie. »

Ils ont également appelé les Palestiniens à s’unir pour mettre fin à la fissure actuelle et faire front à Israël jusqu’à ce que les Palestiniens atteignent leurs objectifs nationaux, « principalement le droit au retour des réfugiés, conformément à la Résolution n° 194 des Nations Unies, et la création d’un Etat palestinien. »


*) voir notamment : Les scénarios d’implantation de Morsi Attalla

21 juin 209 - The Palestine Telegraph - traduction : JPP

Israël « tabasse des enfants »

lundi 22 juin 2009 - 06h:58

Jonathan Cook - The National



NAZARETH - Les droits des enfants palestiniens sont régulièrement violés par les forces de sécurité israéliennes, selon un nouveau rapport qui affirme que les passages à tabac et la torture sont routiniers.

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Territoires Palestiniens sous Occupation - Enlèvement d’un jeune garçon palestinien par les soldats de l’occupant.

En outre des centaines de mineurs palestiniens sont poursuivis chaque année par Israël sans procès décent et privés de visites de leur famille.

Les conclusions de l’association « Defence for Children International » (DCI) suivent de peu les révélations de soldats et de hauts responsables militaires israéliens selon lesquelles c’est une « procédure normale » en Cisjordanie afin de terroriser les civils palestiniens, notamment les enfants.

Le Colonel Itai Virob, commandant la Brigade Kfir, a révélé le mois dernier que pour accomplir une mission, « l’agressivité vis-à-vis de chacun des habitants du village est habituelle ». Il ajoutait que les interrogatoires comprennent gifles, coups de poing et coups de pied.

A la suite de quoi Gabi Ashkenazi, chef des services armés, a été forcé de comparaître devant le parlement israélien pour désavouer le comportement de ses soldats. Les tabassages seraient « absolument interdits », a-t-il dit aux députés.

Le Colonel Virob a formulé ses remarques au tribunal pendant un témoignage soutenant la défense de deux soldats, notamment son commandant adjoint, accusés d’avoir battu des Palestiniens dans le village de Kaddum près de Naplouse. L’un d’eux a déclaré à la cour que « dans les FDI [l’armée], les soldats sont éduqués pour l’agression ». Le Colonel Virob est venu confirmer son observation, disant que c’était une politique visant à « troubler l’équilibre » de la vie du village pendant les missions et que la grande majorité des agressions avaient lieu « contre des personnes non impliquées »

La semaine dernière, d’autres révélations sur de mauvais traitements à des Palestiniens, dont certains n’avaient que 14 ans, ont été diffusées à la télévision israélienne, montrant le matériel recueilli par des soldats dissidents faisant partie du projet « Breaking the Silence », qui braque les projecteurs sur les brutalités de l’armée.

Deux soldats servant dans le bataillon Haroub disent avoir été témoins de passages à tabac dans une école du village cisjordanien de Hares, au sud-est de Naplouse, lors d’une opération effectuée en mars pour faire cesser des jets de pierres. Beaucoup des personnes arrêtées n’étaient pas impliquées, disent les soldats.

Au cours d’une opération de 12 heures entamée à 03 heures du matin, 150 détenus, les yeux bandés, ont été menottés dans le dos avec des liens en nylon tellement serrés que leurs mains sont devenues bleues. Les pires tabassages, disent les soldats, ont eu lieu dans les toilettes de l’école.

Selon le témoignage d’un des soldats, un garçon de 15 ans environ a reçu « une gifle qui l’a jeté au sol ». Il ajoute que beaucoup de ses camarades « donnent des coups de genou [aux Palestiniens] simplement parce qu’ils s’ennuient, parce qu’on est là pendant 10 heures sans rien à faire, alors on tabasse les gens ».

Le tableau brossé par les soldats en service confirme les conclusions de DCI, qui notait que beaucoup d’enfants étaient ramassés lors de ratissages généraux après des troubles ou lors de rafles nocturnes tardives de leurs maisons.

Son rapport inclut un choix de témoignages d’enfants qu’il représentait en 2008, dans lesquels ceux-ci décrivent comment des soldats israéliens les battent ou comment des interrogateurs les torturent.

Un garçon âgé de 10 ans, identifié comme Ezzat H, a décrit une perquisition de sa maison familiale à la recherche d’un fusil. Il dit qu’un soldat l’a giflé et battu à coups de poing pendant deux heures d’interrogatoire, avant qu’un autre soldat ne pointe une arme sur lui. « Le canon de l’arme était à quelques centimètres de mon visage. J’étais tellement terrifié que je me suis mis à trembler. Il s’est moqué de moi ».

Un autre garçon, Shadi H, 15ans, dit que lui et son copain ont été forcés par des soldats de se déshabiller, dans une orangeraie près de Tulkarem, pendant que les soldats leur lançaient des pierres. Ensuite ils ont été battus à coups de crosse.

Jameel K, âgé de 14 ans, décrit comment il a été emmené dans un camp militaire où il a été agressé après quoi on lui a passé une corde au cou en un simulacre d’exécution.

Yehuda Shaul, de “Breaking the Silence”, dit que des soldats traitent tout Palestinien de plus de 12 ou 13 ans comme un adulte.

« Pour la première fois un soldat de haut grade [le col. Virob] nous a rejoints en soulevant cette question - même si ce n’était pas son intention - que l’usage de la violence physique contre les Palestiniens ne relève pas de l’exception mais d’une politique. Il y a quelques années, aucun officier haut gradé n’aurait eu le culot de le dire » ajoute-t-il.

Le rapport de DCI souligne également l’usage systématique de la torture par les interrogateurs de l’armée et de la police secrète, le Shin Bet, pour essayer d’arracher des confessions aux enfants, souvent dans des affaires de jet de pierres. Islam M, 12 ans, dit qu’on l’a menacé de lui verser de l’eau bouillante sur le visage s’il n’avouait pas avoir lancé des pierres, avant d le jeter dans un buisson épineux. Un autre garçon, Abed S, 16 ans, dit qu’il a eu les mains et les pieds attachés au mur d’un local d’interrogatoire en forme de croix pendant toute une journée, avant d’être mis à l’isolement pendant 15 jours.

Le mois dernier, le Comité des Nations Unie contre la Torture, un panel d’experts indépendants, a exprimé sa « profonde inquiétude » devant le traitement de mineurs palestiniens par Israël.

Selon le rapport de DCI, quelque 700 enfants sont inculpés chaque année devant des tribunaux militaires israéliens, avec des enfants de plus de 12 ans interdits de contact avec un avocat en cours d’interrogatoire.

Il ajoute que les interrogateurs ont l’habitude de bander les yeux et de menotter des enfants détenus pendant les interrogatoires et d’utiliser des techniques incluant gifles et coups de pied, privation de sommeil, détention en isolement, menaces contre l’enfant et sa famille, l’enfant étant ligoté pendant de longues périodes.

De telles pratiques ont été interdites par la Cour Suprême israélienne en 1999 mais des groupes israéliens en faveur des droits humains ont prouvé qu’elles sont toujours largement utilisées.

Dans 95% des cas, les enfants sont inculpés sur la base de confessions signées écrites en hébreu, langue que peu d’entre eux comprennent.

Une fois jugés, les enfants sont détenus, en violation du droit international, dans des prisons en Israël, où la plupart se voient interdire la visite de leur famille et où ils ne reçoivent que peu ou pas d’éducation.

« Yesh Din », un groupe israélien pour les droits de l’homme, rapportait en novembre dernier que les soldats se voient rarement infliger une mesure disciplinaire pour l’illégalité de leur conduite.

Les données de l’armée de 2000 à fin 2007 ont révélé que la police militaire n’avait inculpé des soldats que dans 78 enquêtes sur 1.268. La plupart des soldats ont reçu des sentences minimes.

(JPG)Jonathan Cook est écrivain et journaliste basé à Nazareth, Israël. Ses derniers livres sont : Israel and the Clash of Civilisations : Iraq, Iran and the Plan to Remake the Middle East (Pluto Press) et Disappearing Palestine : Israel’s Experiments in Human Despair (Zed Books).