mercredi 19 mai 2010

En refusant l’entrée à Chomsky, Israël pousse au boycott académique

Carlo Strenger 
publié le mardi 18 mai 2010.
Traduction : M.C.
Si Israël ne se sent pas capable de survivre à la libre parole,
il flirte d’un peu plus près avec le totalitarisme
17/05/2010
Le professeur Noam Chomsky, penseur et militant radical de gauche, est régulièrement plébiscité comme l’intellectuel le plus influent du monde. Il est très critique de la politique d’Israël depuis de nombreuses années, en particulier depuis l’époque de la première guerre du Liban en 1982.
Dimanche, Chomsky, qui voyageait d’Amman à Ramallah, où il devait donner une conférence sur la politique étrangère américaine à l’Université de Bir Zeit, s’est vu refuser l’entrée [en Cisjordanie] au pont Allenby.
Selon son propre récit, il semble que les autorités avaient prévu de le garder en rétention : on lui a respectueusement demandé de suivre un jeune homme, qui semblait un peu gêné de cette tâche, pour interrogatoire.
Cela a duré des heures, au cours desquelles le jeune homme a eu plusieurs conversations téléphoniques, apparemment avec le ministère de l’intérieur à Jérusalem. Chomsky a, entre autres choses, dit qu’Israël n’aime pas que ce qu’il fait.
Personne de censé ne peut prétendre que Chomsky représente une menace pour la sécurité d’Israël. Il a 81 ans. Ce n’est pas un spécialiste de l’insurrection armée, et il n’a jamais appelé à la violence contre Israël.
En lisant les commentaires sur les articles relatant le refus d’entrée qui lui a été opposé, je suis tombé sur des déclarations comme "C’est un négateur de l’Holocauste bien connu" qui se situent quelque part entre l’ignorance crasse et un début de paranoïa.
Donc, pour mémoire : Chomsky est en faveur de la solution à deux états, et il n’appelle ni à la violence contre Israël ni au démantèlement de l’état. Il est même contre le boycott académique des universités d’Israël (alors que c’est depuis quelques années une cause plutôt populaire chez les partisans de gauche de l’Union Européenne).
J’ai plusieurs fois entendu Chomsky s’exprimer en Israël dans les années 1980 et 1990. Selon ses propres dires, la dernière fois qu’il est venu ici était en 1997.
Puisque Chomsky n’a pas changé de point de vue, ce doit être Israël qui a changé, —et nettement en pire. Voici ce qu’Otniel Schneller, membre du parti Kadima (faction prétendument centriste) et député à la Knesset, a trouvé à dire sur l’affaire Chomsky : "il est bon qu’Israël n’ait pas autorisé l’un de ses détracteurs à entrer sur son territoire. Je recommande [à Chomsky] d’essayez un des tunnels qui relient Gaza et l’Égypte".
Je n’ai jamais entendu parler d’un état démocratique qui refuse l’entrée aux penseurs (ou quiconque d’ailleurs) qui n’appellent ni à la violence ni à enfreindre la loi nationale ou internationale. Qu’arrive-t-il donc à Israël ? Le ministère de l’intérieur est-il vexé que Chomsky n’ait pas aussi prévu de s’exprimer en Israël ? Si oui, est-ce une raison pour lui refuser l’entrée ?
Israël se bat actuellement contre des appels internationaux au boycott de ses universités et universitaires. Quiconque pense-t-il que refuser l’entrée à Chomsky renforcera notre cause ?
Tout au contraire, refouler Chomsky donne des munitions à ceux qui disent qu’Israël enfreint la liberté académique au sein de l’Autorité Palestinienne et qu’un boycott contre ses universités est donc justifié.
Si Israël se sent capable de défendre ses actes moralement et politiquement, il ne doit pas craindre les penseurs qui le critiquent. Mais Israël commence à bricoler avec la liberté d’expression, et c’est là une évolution extrêmement inquiétante.
Si Israël ne se sent pas capable de survivre à la libre parole, il flirte alors d’un peu plus près avec le totalitarisme. En fait, au cours de son interrogatoire, Chomsky s’étant vu demander si on lui déjà avait refusé l’entrée dans un pays, a dit Oui : en Tchécoslovaquie en 1968, quand il a voulu rendre visite à son ami Dubcek après l’invasion russe. Voilà qui place Israël en bien piètre compagnie.
Cet épisode honteux me fait à nouveau penser au sophisme de Yeshayahu Leibowitz : "Je ne sais pas si la politique que mène Israël depuis 1967 est d’une stupidité malfaisante ou d’une malfaisance stupide. En l’occurrence, je dirais qu’elle est les deux à la fois.
C’est malfaisant de priver l’université de Bir Zeit de conférences, même si certains membres du gouvernement [israélien] n’en aiment pas la teneur. Et c’est totalement stupide, parce qu’Israël a une fois de plus réussi à faire les gros titres du monde sous les traits d’un état brutal qui porte atteinte aux droits de l’homme, à la liberté d’expression et à la liberté académique, —à la défense desquels travaillent ici très dur nombre d’entre nous.
http://www.haaretz.com/blogs/strenger-than-fiction-israel-is-encouraging-academic-boycott-by-denying-entry-to-chomsky-1.290814 http://www.protection-palestine.org/spip.php?article8837

Le processus de paix a besoin d'actions concrètes à Gaza et en Cisjordanie

18 mai 2010 –  
Le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, a encouragé mardi les Israéliens et les Palestiniens à réaliser des avancées dans leurs pourparlers de proximité, qui ont été lancés début mai sous médiation américaine, et a jugé que des mesures positives sur le terrain, à Gaza et en Cisjordanie, étaient cruciales pour le processus de paix.
Les dirigeants palestiniens et israéliens « ont montré du courage politique en entrant dans ces négociations. Ce courage fera à nouveau l'objet d'un test à la table de négociations, initialement sous forme de pourparlers de proximité, avec pour perspective d'évoluer vers des pourparlers directs dès que possible », a dit M. Serry, dans un exposé sur la situation au Moyen-Orient devant le Conseil de sécurité.

Il a rappelé que les Nations Unies continueraient à jouer pleinement leur rôle dans ces efforts pour faire avancer le processus de paix au Moyen-Orient.

« Il faut se rendre compte que nous n'avons pas de temps à perdre. Il y a de la méfiance et du scepticisme chez les populations des deux côtés. Leurs dirigeants sont confrontés à de multiples défis politiques. Et il y a des éléments puissants qui chercheront à faire dérailler les progrès », a-t-il ajouté. « Les négociations doivent répondre aux questions de fond et ne peuvent pas stagner. De même, le processus doit être soutenu par des mesures positives sur le terrain, y compris à Gaza et à Jérusalem, et par un renforcement de la construction d'un Etat palestinien ».

Concernant Gaza, il a suggéré qu'il fallait intervenir dans le domaine de l'eau et de l'assainissement. « La nappe phréatique sous Gaza est en train de s'effondrer et elle devrait être complètement inutilisable d'ici deux ans », a-t-il souligné. « La salinité de l'eau disponible réduit la productivité agricole, tandis que les eaux usées continuent d'être déversées dans la mer à des niveaux alarmants ».

Deuxièmement, a expliqué M. Serry, l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a besoin de construire 100 écoles à Gaza, en commençant immédiatement par en bâtir au moins 15, pour répondre à l'augmentation du nombre d'élèves.

Le Coordonnateur spécial a souligné également les besoins en matière de construction dans le domaine de la santé, ainsi qu'en matière d'équipements. Selon lui, il est nécessaire de laisser entrer dans les jours à venir tous les matériaux nécessaires pour assurer la maintenance de la centrale électrique et permettre ainsi de réduire le nombre de coupures d'électricité à travers la bande de Gaza.

Enfin, Robert Serry a jugé nécessaire une augmentation significative du trafic commercial aux points d'entrée de Gaza. « Actuellement, le commerce illégal florissant à travers des tunnels permet aux trafiquants et aux activistes de contrôler le commerce », a-t-il dit.

S'agissant de Jérusalem-Est, le Coordonnateur spécial a noté qu'aucun ordre de démolition de maisons palestiniennes n'avait été exécuté ces dernières semaines, malgré des déclarations officielles israéliennes menaçant de nouvelles démolitions. Aucune nouvelle colonie israélienne n'a été approuvée ou soumise à Jérusalem-Est, a-t-il également relevé.

Quant à la Cisjordanie, il s'est inquiété de l'augmentation de la violence chez les colons israéliens, rappelant que deux mosquées avaient été attaquées, dont l'une victime d'un incendie criminel, par des assaillants non identifiés le 4 mai dans un village entre Naplouse et Ramallah. « Les autorités israéliennes ont condamné ces incidents et ont ordonné des enquêtes, mais personne n'a encore été poursuivi », a-t-il souligné. M. Serry a appelé Israël à faire plus pour combattre la violence contre les colons extrémistes.

Par ailleurs, le Coordonateur spécial a encouragé l'Autorité palestinienne à intensifier ses efforts en matière de sécurité notamment la saisie d'armes et de munitions. Il a également appelé à la libération du soldat israélien Gilad Shalit détenu depuis 47 mois.
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=21953&Cr=Isra%EBl&Cr1= 

"Israël" prépare sa réponse à l'accord Iran/Turquie/Brésil

18/05/2010  
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devait discuter mardi avec les principaux ministres de son gouvernement pour préparer la réponse d'"Israël", qui détient le grand arsenal nucléaire dans la région,  à l'accord nucléaire signé par l'Iran, la Turquie et le Brésil, c'est ce qu'a annoncé une source officielle israélienne.  
Lundi soir, Netanyahu a ordonné à ses ministres de ne pas discuter de cette question jusqu'à ce qu'"Israël" y réponde officiellement, a fait savoir son bureau.  
Lundi, un haut responsable israélien avait accusé Téhéran d'avoir "manipulé" la Turquie et le Brésil en "faisant semblant d'accepter" un arrangement sur un échange d'uranium enrichi en Turquie. 
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=138045&language=fr

La bataille de Jérusalem

publié le mardi 18 mai 2010
Maxime Perez
 
Afin d’empêcher toute division future, des organisations de colons juifs se sont engagées dans une lutte sans merci pour le contrôle des quartiers arabes de la Ville sainte. Silwan et Cheikh Jarrah cristallisent tous les enjeux.
L’air remonté, un Palestinien jaillit brusquement sur son perron et interpelle un groupe de touristes  : « N’écoutez pas ses salades, c’est un menteur  ! » Le guide, interrompu en pleine explication, ne se démonte pas. « Je dis la vérité, c’est ça qui te dérange », réplique-t-il, en arrangeant la kippa qu’il porte sur la tête. La discussion entre les deux hommes s’emballe, le ton monte, quand soudain une violente explosion retentit au loin. Du nuage de fumée qui s’élève au croisement de deux ruelles, une dizaine de silhouettes surgissent. « Jets de ­pierres sur un véhicule israélien », alerte la voix grésillante d’un talkie-walkie. La police est intervenue en tirant une grenade assourdissante en direction des assaillants, des jeunes. Si le calme revient aussitôt, le groupe de touristes n’est pas rassuré et choisit de ne pas s’attarder.
Scène de vie ordinaire à Silwan, où l’atmosphère délétère tranche littéralement avec l’apparente quiétude de ce village jalonnant les flancs d’une vallée chargée d’histoire. Situé face aux murailles de la vieille ville et de la porte des Immondices, Silwan est l’un des épicentres de la nouvelle bataille de Jérusalem. Ce quartier, majoritairement peuplé d’Arabes, est un foyer de tensions multiples entre ses habitants et les autorités israéliennes. Depuis une vingtaine d’années, diverses organisations religieuses y opèrent activement afin de renforcer la présence juive. Leur motif  : Silwan se situe sur l’ancienne Cité du roi David, précisément là où fut bâtie la capitale de son royaume, il y a près de trois mille ans.
Mainmise progressive
À l’entrée de Silwan se trouve un parc abritant les ruines de l’ancienne cité biblique, Ir David. « Bienvenue à l’endroit où tout a commencé », mentionne la brochure mise à la disposition des visiteurs. Chaque semaine, des milliers d’écoliers israéliens et de tou­ristes affluent sur ce site pour explorer le puits de Warren, le tunnel d’Ézéchias ou encore la piscine de Siloé. Ces vestiges de l’Antiquité servent avant tout d’outils de revendication politique. Ainsi, le circuit proposé se conclut par la projection d’un film glorifiant la renaissance de la vie juive à Jérusalem. À l’inverse, toute référence à une culture arabe est soigneusement omise, comme le Dôme du Rocher, qui n’apparaît pas dans l’animation en 3D.
Cet oubli ne doit rien au hasard. Ir David est géré par Elad, une association de colons qui s’est implantée à Silwan au début des années 1990. Après s’être vu confier la responsabilité du parc archéologique, cette organisation s’est progressivement emparée de maisons arabes en utilisant la loi controversée sur la propriété des absents, qui autorise la saisie de biens abandonnés par les réfugiés palestiniens en 1948, au moment de la création de l’État hébreu. « La moitié du quartier est entre les mains d’Elad. Leur stratégie est claire  : ils cherchent à rendre impossible tout partage de Jérusalem », estime Orly, de l’ONG israélienne Ir Amim, « la ville des peuples ».
Cette mainmise s’accompagne de fouilles archéologiques souterraines, dont l’une vise à l’aménagement d’un tunnel qui doit relier le quartier au Mur des lamentations, distant d’à peine 500 mètres. Effectués en catimini, ces travaux menacent d’effondrement plusieurs maisons palestiniennes. « Un jour, on a découvert d’importantes fissures sur la route principale du village et sur des bâtiments, raconte Jawad Siam, qui dirige le centre d’information de Silwan. Personne n’a daigné nous prévenir. C’est à ce moment-là que notre lutte a pris de l’ampleur. » Pétitions, tente de protestation et recours devant la justice ont fini par donner raison aux habitants. Les fouilles ont été interrompues il y a deux ans, sur ordre de la Cour suprême.
Radicalisation des jeunes
Une bataille de gagnée, mais pas la guerre. L’enjeu s’est désormais déplacé à Al-Bustan, au creux de la vallée de Kidron. En 2005, la municipalité de Jérusalem a annoncé vouloir restaurer le « jardin du roi », jadis lieu d’inspiration pour David, qui y aurait écrit ses psaumes. Approuvé par Nir Barkat, le maire de la ville, ce plan doit entraîner la démolition de 89 habitations palestiniennes, toutes déclarées illégales. Les 1 500 personnes menacées d’expulsion auraient reçu l’assurance des autorités d’être relogées à Beit Hanina, à mi-­chemin entre Jérusalem et Ramallah.
« On nous a déjà envoyé un ordre d’évacuation », déclare Fakhri Abou Diab, qui dirige le comité de résistance du quartier. Ce père de cinq enfants est pourtant résolu à ne pas quitter sa terre. « On attend les bulldozers depuis le 21 mars. Mais, pour moi, pas question de bouger. Je préfère me faire ensevelir vivant sous les décombres. » En désignant un groupe d’adolescents palestiniens assis à quelques mètres de lui, il ajoute  : « Je le vois bien, les ­jeunes se radicalisent. Si on détruit leur maison, ils se vengeront. Il y aura une nouvelle Intifada. » Les résidents ­d’Al-Bustan prétendent que la plupart des habitations existaient bien avant 1948. « La mienne date de 1870, s’offusque Hassan, 65 ans. Ce sont les Ottomans qui l’ont construite, et, à l’époque, il n’y avait pas un Juif ici. »
Daniel Loria n’est pas de cet avis. « Jetez un coup d’œil, où voyez-vous une maison  ? » demande-t-il en brandissant une photo aérienne prise en 1951 et sur laquelle une immense tache noire apparaît à l’emplacement d’Al-Bustan. Loria est l’un des dirigeants d’Ateret ­Cohanim, un groupe qui s’est donné pour mission d’installer le plus de familles juives possible dans la partie orientale de Jérusalem. À Silwan, cette organisation est passée maître dans l’expropriation de maisons palestiniennes. « Les investissements viennent de particuliers. Nous, on sert juste d’intermédiaires entre des Juifs qui veulent acheter et des Arabes qui veulent vendre », se défend Daniel Loria. En réalité, cette pratique n’est pas toujours légale. Ces dernières années, combinant harcèlement juridique, falsification de documents et utilisation d’hommes de paille pour faciliter des transactions immobilières, Ateret ­Cohanim a pris possession de dizaines d’habitations en plein cœur de Silwan.
Beit Yonatan incarne certainement à lui seul toute la complexité de cette entreprise. Recouvert d’une immense bannière bleu et blanc – les couleurs d’Israël –, ce bâtiment de cinq étages a été construit sur les hauteurs du village par Mohamed Maraji, un Palestinien qui travaillait il y a dix ans pour Ateret ­Cohanim. Moyennant finance, il a favorisé l’arrivée de colons, ce qui lui vaut d’être aujourd’hui menacé de mort. Mais Beit Yonatan a été bâti sans permis. En février 2007, la Cour suprême a ordonné l’évacuation immédiate de cet immeuble. Mais, depuis trois ans, la mairie de Jérusalem refuse de se plier à cette injonction, estimant que deux cents autres maisons illégales devaient au préalable subir le même sort.
En attendant, Beit Yonatan adopte des ­allures de forteresse assiégée. « Chaque jour, on nous attaque avec des pierres et des cocktails Molotov, affirme Nava, une Israélienne qui a emménagé dans le bâtiment il y a deux ans. On n’a pas le droit de sortir sans escorte. Parfois, on attend de longues heures avant d’avoir une autorisation. » La sécurité de l’immeuble est assurée par une société employée par le ministère du Logement. Lourdement armés, les gardes offrent une présence dissuasive. Au grand dam des Palestiniens de Silwan.
Nouvelle ligne de front
À Cheikh Jarrah, un autre quartier arabe de Jérusalem-Est, la présence de colons juifs est tout aussi ostentatoire. Comme pour marquer le territoire, un drapeau israélien flotte sur chacune des maisons en leur possession, tandis que des caméras de surveillance et des grillages électroniques sont là pour signaler toute intrusion hostile. De temps à autre, lorsqu’une voiture s’arrête pour déposer femmes et enfants, quelques insultes fusent pour rappeler que ces nouveaux résidents ne sont pas ici chez eux.
Ces derniers mois, la situation s’est brutalement détériorée après l’expulsion manu militari, en août 2009, de deux familles arabes. « Les forces de police sont arrivées à 5 heures du matin, témoigne Nadia Hanoun, la quarantaine, qui s’est retrouvée dans la rue en quelques minutes. On s’est barricadés à l’intérieur de notre maison. Du coup, ils ont brisé la porte et nous ont sortis un par un, poursuit-elle. Au bout d’une heure, des colons sont arrivés et se sont installés dans notre maison. On a dormi pendant deux semaines dehors, ma fille est traumatisée. »
Situé à quelques encablures du mont Scopus, Cheikh Jarrah est l’ultime point de friction entre Israéliens et Palestiniens. La plupart des maisons ont été construites en 1953 par les Jordaniens, qui contrôlaient à l’époque le quartier, pour abriter des réfugiés palestiniens de la guerre de 1948. Mais, depuis les années 1970, une association séfa­rade y revendique un droit de propriété, arguant qu’une importante communauté juive y était établie à la fin du XIXe siècle.
« Ça fait vingt ans qu’on essaie de prouver que les documents des colons n’ont aucune validité, explique Hatem Abou Ahmad, l’avocat de plusieurs familles palestiniennes du quartier. Le problème, c’est que les Jordaniens ne nous ont jamais donné de titres de propriété, alors qu’ils s’étaient engagés à le faire. » En 2008, un tribunal israélien a donné raison aux colons, réduisant de facto les Palestiniens à de simples locataires. Vingt-huit maisons sont désormais menacées de destruction, même si, dans certains cas, une bataille juridique est toujours engagée auprès de la Cour suprême.
Une situation irréversible  ?
Sans ressources, plusieurs familles palestiniennes expulsées ont installé un camp de fortune à même le trottoir, face aux habitations qu’elles ont été contraintes de quitter. D’autres, en passe de l’être, ont déjà entassé leurs affaires dans des cartons et attendent. « Normalement, les familles disposent de trois mois pour se préparer, précise Rana, une psychologue qui vient en aide aux habitants du quartier. Mais les colons peuvent débarquer quand bon leur semble et sous protection de la police. Ils n’ont de considération pour personne. »
« À Cheikh Jarrah, on a atteint un seuil critique », affirme Angela, membre du Comité israélien contre les démolitions de maisons (Icahd). Depuis plusieurs années, elle consacre la plupart de son temps à alerter l’opinion et les hautes instances internationales sur la situation à Jérusalem-Est.
« J’ai pris la parole devant des dizaines de commissions de l’ONU et j’emmène régulièrement des députés européens sur le terrain afin de les sensibiliser », raconte Angela. Cette infatigable militante ne lâche jamais son téléphone. En contact régulier avec les Palestiniens de Cheikh Jarrah, elle se tient prête à accourir sur les lieux à la moindre rumeur d’évacuation.
Comme Angela, des centaines d’Israéliens manifestent chaque vendredi à Cheikh Jarrah, appuyés par des paci­fistes internationaux et des députés de la Knesset, arabes ou de gauche. Souvent, la protestation dégénère en affrontement avec les forces de ­l’ordre ou avec des militants de droite. Plusieurs intellectuels israéliens font également entendre leur voix  : « Au lieu d’y bâtir un havre de coexistence, notre gouvernement permet aux colons de faire passer ce quartier pour un nouveau symbole d’agressivité et d’injustice israéliennes, s’indigne l’historien Zeev Sternhell. Une fois de plus, cela va accentuer la délégitimation d’Israël. »
Ce sursaut est assurément tardif. À Silwan, Cheikh Jarrah, Ras al-Amoud et Abou Tor, les organisations de colons ont acheté ou repris aux Palestiniens des centaines d’habitations et planifient autant de projets immobiliers. « La victoire est proche, affirme Daniel Loria, d’Ateret Cohanim. Aujourd’hui, 220 000 Juifs vivent à l’est de Jérusalem. Une division de la ville est impossible, même la gauche le sait parfaitement. » Face à cette perspective, qui compromet sérieusement tout accord de paix, les Palestiniens semblent résignés. « Tout ça, c’est de la politique, lâche Ziad, un habitant de Silwan de 48 ans. De toute façon, dans cette partie du monde, les pierres ont plus d’importance que les hommes. »

Israël aurait rejeté des offres d’ouverture du Qatar

19/05/2010
Israël a par deux fois rejeté une offre du Qatar de rétablir des liens diplomatiques et de rouvrir un bureau commercial israélien à Doha, a rapporté hier le quotidien israélien Haaretz. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman avaient au départ accueilli favorablement l'idée, affirme le journal, citant un haut responsable israélien non identifié. Mais ils ont fini par s'y opposer face à une demande du Qatar de pouvoir faire entrer de grandes quantités de ciment et de matériaux de construction à Gaza, Israël craignant que les matériaux ne soient utilisés « pour construire des bunkers et des positions renforcées pour des missiles », selon le responsable.
Le Qatar a rompu ses liens avec l'État hébreu et fermé la mission commerciale israélienne à Doha pour protester contre l'offensive israélienne dans la bande de Gaza en décembre 2008-janvier 2009. Déclenché par Israël pour stopper les tirs palestiniens de roquettes contre son territoire, le conflit a fait plus de 1 400 morts chez les Palestiniens.

Les jeunes Palestiniens font du porte-à-porte pour boycotter les produits des colonies

19/05/2010
Elvis Costello annule deux concerts en Israël en invoquant « l'humiliation » des Palestiniens.
Des milliers de jeunes Palestiniens ont commencé hier à faire du porte-à-porte en Cisjordanie occupée pour inciter au boycottage des produits des colonies juives. « Cette campagne (...) fait partie d'une campagne nationale pour combattre les produits des colonies », a affirmé Haïtham Kayali, coordinateur du projet. L'Autorité palestinienne a lancé une campagne de boycottage fin 2009, dans le cadre du projet du Premier ministre, Salam Fayyad, d'établir les institutions d'un État palestinien d'ici à mi-2011. Le mois dernier, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a signé un décret interdisant la vente et le négoce des produits fabriqués dans les colonies juives en Cisjordanie. Toute personne reconnue coupable de se livrer au négoce de produits issus des colonies serait passible de deux à cinq ans de prison et 16 000 euros d'amende. D'après M. Kayali, 3 000 jeunes Palestiniens vont rendre visite à quelque 427 000 maisons à travers la Cisjordanie en distribuant des brochures listant les produits des colonies et informant les familles du « danger » qu'ils incarnent pour l'établissement d'un État palestinien. Ils accrocheront ensuite des posters sur les maisons affirmant qu'elles ne contiennent pas ces produits.
La principale organisation de colons, Yesha, a riposté à cette campagne en la qualifiant de « terroriste », et a appelé à « interdire l'accès de tous les ports israéliens aux importations et exportations palestiniennes ». Yesha a en outre indiqué qu'Israël pourrait compenser les pertes occasionnées aux compagnies israéliennes en prélevant des fonds sur les taxes collectées par Israël à l'intention de l'Autorité palestinienne sur les biens importés via ses ports et destinés à la Cisjordanie et la bande de Gaza.
Par ailleurs, Elvis Costello, figure influente du rock anglais depuis les années 1980, a annulé deux concerts prévus en Israël en invoquant « l'humiliation » des Palestiniens par les autorités israéliennes. « C'est après une réflexion considérable que je suis dernièrement arrivé à la décision que je dois me retirer des deux concerts prévus en Israël le 30 juin et le 1er juillet », a affirmé M. Costello sur son site Internet. 

La police Israélienne attaque la rue du marché de Jérusalem

Ecrit par PNN / trad : Monique Poupon
18/05/2010
Jérusalem - PNN - Des officiers de police Israéliens ont attaqué lundi la rue du marché des Palestiniens dans la Vieille Ville de Jérusalem.
Les officiers de police ont confisqué les kiosques et ont attaqué leurs propriétaires. Ce marché est l'un des plus vieux marchés de Jérusalem à vendre de la nourriture et des légumes.
Des sources locales ont dit que la police agissait sur la base d'ordres de la municipalité Israélienne.
Les propriétaires des kiosques ont été arrêtés et emmenés à un poste de police dans la Vieille Ville de Jérusalem où on leur a donnés des amendes. La plupart des propriétaires ne pourraient pas payer la somme d'argent qu'on leur a donnée comme amende, ont ajouté les sources.

La résistance fait face à une incursion sioniste au nord de Gaza

[ 18/05/2010 - 10:48 ]
Gaza – CPI

La résistance palestinienne a fait échouer, aujourd'hui à l'aube, le mardi 18/5, une tentative des forces sionistes pour s'infiltrer au nord de la Bande de Gaza.
Les brigades des Moudjahiddines et de Nasser Salah Eddine ont affirmé dans un communiqué commun qu'un groupe commun de résistants a fait face aux forces spéciales sionistes qui ont tenté de s'infiltrer dans la colonie évacuée de "Dougheit", au nord de la Bande de Gaza.
Le communiqué a dit que les résistants ont fait exploser deux charges explosives sur la force sioniste avant de s'accrocher pendant 10 minutes avec cette force qui s'est retirée de la région, tout en affirmant la blessure de plusieurs soldats sionistes.
"L'ennemi sioniste a cru qu'il a pu affaiblir la résistance après sa guerre sauvage menée au début de l'année 2009 contre la Bande de Gaza, mais elle doit savoir que cette guerre ne peut que nous renforcer", a ajouté le communiqué.
Les deux brigades ont affirmé leur bonne préparation pour faire face à toute agression sioniste contre la Bande de Gaza.

Redhouan affirme que le droit au retour est devenu plus réalisable

[ 18/05/2010 - 11:04 ]
Gaza - CPI

Le dirigeant au Hamas, Dr. Ismaïl Redhouan a affirmé qu’en dépit du passage de 62 années de la Nakba du peuple palestinien qui a été expulsé de ses territoires par la force et la barbarie de l’occupation israélienne, mais le droit au retour aux terres confisquées est devenu plus réalisable.
"La résistance nationale s’attache plus que jamais aux principes de la nation, et elle est déterminée pour réaliser le droit de retour et qu'elle ne renoncera jamais aux droits légaux du peuple palestinien", a souligné Redhouan.
En commentant aux menaces de l’occupation israélienne d'intervenir par la force contre la mission humanitaire du convoi maritime «Liberté», dirigé par des militants internationaux, Redhouan a souligné que l’occupation israélienne viole toutes les lois internationales, en pratiquant le terrorisme programmé de l’état, et donnant le feu vert à ses navires pirates d’attaquer le convoi maritime international pro-palesitnien qui tente de soulager les grandes souffrances des habitants de la Bande de Gaza assiégés depuis plus de 4 ans consécutifs.
Redhouan a attiré l’attention à l’échec de la politique internationale visant à éloigner le Hamas de la scène palestinienne et de l’isoler après avoir arrivé au pouvoir suite à des élections démocratiques, tout en soulignant que le Hamas a prouvé au monde entier qu’il représente une partie très importance qui a été choisie par le peuple palestinien lors des élections libres et transparentes, en indiquant à la dernière réunion du chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal avec le premier ministre russe, Dmitri Medvedev, qui a provoqué les colères des dirigeants sionistes, notamment le terroriste, Avigdor Libermann.

L'entité sioniste annonce officiellement son intention d'empêcher l'entrée de la flotte "Liberté"

[ 18/05/2010 - 11:22 ]
Al-Nassera – CPI

Le ministère sioniste des affaires étrangères a annoncé, le lundi soir 17/5, qu'il ne permettrait pas à la flotte "Liberté" d'arriver à la Bande de Gaza pour transporter des aides humanitaires aux habitants innocents assiégée pour la quatrième année successive, dans un défi à des centaines de solidaires libres et à leurs pays qui ont l'intention d'accompagner la flotte jusqu'à son arrivée prévue en fin mai.
Des sources de la presse sioniste ont rapporté du directeur du département des affaires européennes au ministère sioniste des affaires étrangères qu'il a convoqué, lundi, les ambassadeurs des pays dont leurs citoyens vont participer à cette flotte qui va se diriger à partir des ports européens pour casser le blocus imposé injustement contre la Bande de Gaza.
Les sources ont ajouté qu'il a appelé l'ambassadeur de la Grèce, l'Irlande, la Turquie et la Suède.
Il a dit qu’"Israël" ne permettra pas l'arrivée des bateaux à la Bande de Gaza, alors que ceux qui veulent offrir des aides humanitaires aux Gazaouis doivent contacter le bureau de coordination gouvernemental dans les régions, selon ses prétentions.
On note que les forces occupantes imposent un blocus très sévère contre la Bande de Gaza, en interdisant l'entrée des matières et produits alimentaires, comme le lait des enfants, ainsi que les matières de construction et tous les besoins nécessaires aux habitants de Gaza.
On souligne que plus de 500 solidaires étrangers qui appartiennent à 20 pays vont accompagner les neuf bateaux de la flotte "Liberté" vers la Bande de Gaza.

Des centres juridiques condamnent le renouvellement de la détention d’Abdallah Al Bargouthi

[ 18/05/2010 - 11:34 ]
Ramallah - CPI

Des centres juridiques, ainsi que des dirigeants et députés ont condamné fortement la décision du tribunal sioniste qui stipule le prolongement de la détention et l’isolement du captif Abdallah Al Bargouthi, pour une durée de 6 mois supplémentaires.
Le directeur du centre «al Ahrar» chargé des études des captifs et des droits de l’homme, Fouad Al Khafache a déclaré que la loi internationale est plus forte que toute loi locale qui se contredit avec elle, tout en contestant contre les violations sionistes et ses décisions arbitraires et discriminatoires.
"La loi internationale et les conventions de Genève interdisent l’isolement des captifs, mais l’occupation israélienne viole solennellement toutes les lois, règles et chartes internationales", a ajouté le responsable palestinien.
De leur part, les députés islamiques en Cisjordanie ont porté l’occupation israélienne responsable de la vie et la sécurité du captif Al Bargouthi, en appelant les institutions, organisations et les parties internationales concernées par les droits de l’homme à intervenir immédiatement pour protéger le captif et presser sur l'occupation pour qu'elle le libère immédiatement de la prison «d’Eshel», où il s’expose à un isolement individuel qui dure depuis son enlèvement en 2003.

La municipalité de l'occupation affirme qu'elle se prépare pour démolir le quartier de Boustane

[ 18/05/2010 - 11:54 ]
Al-Qods occupée – CPI

 Le membre du comité de défense des terres de Selwan, Fakhri Abou Diab, a affirmé qu'il a reçu un message d'avertissement du responsable du dossier de la partie Est, à la municipalité de l'occupation, dans la ville occupée d'al-Qods.
"Ce message dit que la démolition du quartier de Boustane s'effectuera, durant les jours prochains, et que la municipalité a pris toutes les mesures nécessaires pour cette exécution, le plus tôt possible", a ajouté Abou Diab.
Abou Diab a déclaré au centre d'information d'al-Qods qu'il a reçu un coup de téléphone du responsable sioniste qui lui a dit que la démolition des maisons dans le quartier de Boustane sera durant les jours prochains, malgré toutes les pressions pratiquées à tous les niveaux pour annuler cette décision, et que le 15 juin prochain sera la dernière date pour commencer la démolition, au moment où la municipalité a préparé tout le nécessaire pour cette opération.
Il a indiqué que ce message vient au moment où la municipalité a infiltré aux masses médias une annonce visant à presser sur les habitants du quartier pour qu'ils se soumettent aux décisions de la municipalité de l'occupation, en annonçant que les habitants du quartier refusent totalement ces plans et projets sionistes.
Il a mis en garde l'occupation de l'exécution de ces plans dangereux, en appelant les associations officielles et populaires, ainsi que les personnalités Maqdissis et les habitants de la ville sacrée d'al-Qods occupée à soutenir les habitants du quartier de Boustane face à ces mesures oppressives sionistes.

Des appels sionistes pour tirer la citoyenneté du Cheikh Raed Salah et des leaders islamiques

[ 18/05/2010 - 12:24 ]
Saout al-Haq – CPI

Le ministre sioniste des finances, Youval Steinitz, a appelé au retrait de la citoyenneté de certains leaders du mouvement islamique dans les territoires palestiniens occupés dont le Cheikh Raed Salah, après avoir déclaré, la semaine dernière, lors d'un festival au village de Kafr Kana, que la colonisation sioniste dans la partie est de la ville occupée d'al-Qods représente une nouvelle Nakba pour le peuple palestinien.
Steinitz qui appartient au parti du "Likoud" a dit en réponse aux déclarations du Cheikh Raed Salah, que ces déclarations sont inacceptables et qu' "Israël" comporte des arabes et des juifs qui défient son entité et sa création.
En commentaires aux provocations du ministre sioniste contre les dirigeants du mouvement islamique, le porte-parole de ce mouvement, Zahi Noujeidat, a dit : "L'équipe de provocations croit qu'elle peut nous effrayer à travers ces menaces, alors que nous possédons une expérience qui dure depuis 62 ans de la Nakba.

Un écrivain sioniste : le blocus a échoué de renverser le Hamas

[ 18/05/2010 - 12:49 ]
Al Qods occupée - CPI

Un écrivain sioniste, Dany Rubinstein, a reconnu que le blocus sioniste imposé illégalement contre les habitants de la Bande de Gaza a échoué d’atteindre ses objectifs, notamment de renverser le pouvoir du Hamas afin de faire retourner l’autorité de l’ex-président, Mahmoud Abbas.
Danny a dit dans une longue analyse dans le supplément économique du journal Yediot Ahronot, le lundi 17/5, qu'il était évident dès le départ qu'on ne pouvait pas éliminer le "Hamas", dans la Bande de Gaza par la force militaire, et que l'armée ne pouvait pas occuper l'ensemble de ce secteur, alors que la restauration de l'autorité palestinienne, signifie le retour du Président Abou Mazen sur un char israélien; et vu les grandes difficultés et grands risques pour réaliser cette action, "Israël" a adopté pour le renforcement du siège contre Gaza, comme la seule et meilleure solution pour mettre fin au pouvoir du Hamas et faire retourner Abou Mazen.
Rubinstein a ajouté que l'amélioration de la Cisjordanie par l’occupation et l'Occident pour des fins politiques est très claire, afin que les habitants de la Bande de Gaza soient convaincus que l’existence de Mahmoud Abbas leur apporte des avantages économiques et va les pousser à se soulever contre le Hamas.
L’auteur a avoué qu'il existe une exagération explicite dans les médias hébreux, en parlant de l'effondrement de l'économie du Hamas dans la Bande de Gaza, et a conclu en disant : "Il est clair pour tout le monde que le blocus économique contre la Bande de Gaza est encore loin d'atteindre son objectif pour renverser le gouvernement du Hamas". 

Un captif d'Al Qods appelle à lui permettre de visiter sa mère malade

[ 18/05/2010 - 13:40 ]
Al-Qods occupée – CPI

Le captif Maqdissi, Ahmed Joumoua Khalaf, a appelé les organisations juridiques et des droits de l'homme ainsi que le comité international de la Croix-Rouge à l'aider pour voir sa mère malade qui se trouve dans la chambre des soins intensifs, à l'hôpital de Hadassa Eïn Karem, depuis plus de 10 jours.
La mère de Mohamed Khalaf, 67 ans, des habitants de la porte de Silsilah, dans la vieille ville d'al-Qods occupée, souffre d'un caillot de sang et souhaite voir son fils captif dans les prisons de l'occupation.
Les autorités de l'occupation avaient refusé plusieurs demandes présentées par cette famille à la direction de la prison d'Ashkelon pour permettre à Ahmed, condamné à 23 ans de prison et qui a terminé 19 ans, de voir sa mère qui souffre de plusieurs maladies.
Notons qu cette mère a perdu également la vue à cause de son chagrin après la détention de son fils, Ahmed, et l'interdiction de l'occupation de la laisser lui rendre visite depuis plus de 6 ans.
Le père du captif est décédé, avant plusieurs années, après une grande souffrance du cancer, sans pouvoir voir son fils avant sa mort à cause des mesures sionistes oppressives.
Il est à noter que le captif, Ahmed Khalaf, est né le 5 juin 1975, et a été arrêté le 24 novembre 1992, où il s'est exposé à de grandes tortures pendant 40 jours dans les centres d'enquêtes sionistes avant qu'il soit condamné à 23 ans de prison.

Le convoi "Liberté" : Les députés et responsables internationaux sont déterminés à arriver à Gaza

[ 18/05/2010 - 13:51 ]
Gaza - CPI

Le député et président du comité anti-blocus, Djamel al-Khoudari a affirmé que des responsables internationaux, dont des députés européens sont déterminés à rejoindre les côtes de Gaza, à travers le convoi maritime «Liberté» qui effectue un geste humanitaire pour soutenir la population de la Bande de Gaza assiégée totalement par l’occupation depuis plus de 4 ans consécutifs.
Dans une déclaration de presse, le lundi soir 17/5, Al Khoudari a considéré que la décision du ministère sioniste des affaires étrangères de contrarier l’arrivée du convoi en destination de Gaza, n’est qu’une tentative pour presser sur les activistes internationaux et les pays participants afin d'annuler leur acte humanitaire, tout en condamnant les menaces sionistes qu'ils ont qualifié de piratage officiel exercé par l’état de l’entité sioniste, et en soulignant que tout assaut sera confronté à 40 pays dont leurs ressortissants organisent cet acte humanitaire pour soutenir les Palestiniens.
De sa part, le chef du haut comité international de suivi, Mohamed Redhouan déclaré, le lundi 17/5, que le convoi maritime regroupe aussi le bateau intitulé «8000» en symbolisant le nombre des captifs palestiniens qui souffrent extrêmement dans les geôles de l’occupation.
"Plusieurs personnalités célèbres internationales, dont des députés et responsables européens ont rejoint le bateau «8000», après le discours choquant des familles des captifs prononcé durant la conférence des palestiniens en Europe qui s’est tenu dernièrement, à Berlin", a ajouté le chef du haut comité.

L'occupation terrorise les familles des captifs pour les empêcher de visiter leurs fils

[ 18/05/2010 - 17:45 ]
Gaza – CPI

Le haut comité national pour le soutien des captifs a affirmé que les autorités de l'occupation continuent d'exercer la politique des escalades et des mesures oppressives contre les familles des détenus palestiniens, dans le but de les obliger de ne pas rendre visite à leurs fils dans les prisons sionistes à cause des pratiques inhumaines sionistes.
Le responsable d'information du comité, Riad al-Achkar, a déclaré dans un communiqué de presse publié, le mardi 18/5, que l'occupation enquête avec les familles des captifs lors de leurs visites.
Al-Achkar a indiqué que les sionistes utilisent plusieurs moyens qui poussent les familles des captifs d'éviter les visites à leurs fils, dont la confiscation des autorisations de visites sur les barrages et les portes des prisons, malgré que le comité international de la Croix-Rouge publie ces permissions, ainsi que l'arrestation des hommes et femmes âgés sur les barrages avant de voir leurs fils.
"Les autorités sionistes ont commencé, dernièrement, de pratiquer la politique des fouilles nues sur les barrages militaires et l'interdiction des petits enfants, comme le fils du frère et de la sœur en obligeant les familles qui les accompagnent de retourner avant la visite", a-t-il ajouté.
Le haut comité a condamné fortement ces mesures oppressives et les pratiques inhumaines sionistes qui visent à terroriser les Palestiniens pour les empêcher de rendre visite à leurs fils captifs.

Barhoum : le silence arabe encourage l'occupation pour accentuer ces crimes

[ 18/05/2010 - 18:45 ]
Gaza – CPI

"Les plans sionistes visant à démolir le quartier de Boustane, dans la ville occupée d'al-Qods, représente une sauvagerie, ainsi qu'un terrorisme d'état pratiqué par l'occupation sioniste contre le peuple palestinien", a affirmé Fawzi Barhoum, le porte-parole du mouvement du Hamas, qui a souligné que ces plans sont les premiers résultats des négociations inutiles entre l'autorité du Fatah et l'occupation.
Dans une déclaration de presse publiée, le mardi 18/5, Barhoum a dit que l'absence du soutien arabe au peuple palestinien, ainsi que l'alignement des Etats Unis et de la communauté  internationale au côté de l'occupation ont donné une couverture à l'entité sioniste pour qu'elle poursuive ses crimes.
Il a appelé le côté arabe à prendre une position forte, sérieuse et urgente pour faire face aux pratiques israéliennes oppressives et mettre fin à ces crimes qui visent le peuple palestinien et ses lieux saints, tout en demandant l'autorité du Fatah à revoir sa politique et arrêter les négociations inutiles et les coordinations sécuritaires avec les sionistes.
Le porte-parole du Hamas a poursuivi que les visites répétées de l'émissaire américain à la région du Proche-Orient, George Mitchell, sont formulaires et n'ont aucun sens, alors que le peuple palestinien ne parie pas sur ces visites qui viennent pour servir la direction américaine et l'occupation, à travers  la reprise de telles négociations qui couvrent les crimes sauvages de l'occupation.
Il a confirmé, de nouveau, que l'occupation exploite les visites de Mitchell pour dépêcher ses plans visant à imposer les agendas sionistes sur le terrain.

Baraka : La lutte contre l'occupant sioniste va se poursuivre jusqu'à la libération de la Palestine

[ 18/05/2010 - 19:53 ]
Beyrouth – CPI

 Le responsable du mouvement du Hamas au Liban, Ali Baraka, a affirmé que la lutte contre l'ennemi sioniste va continuer  jusqu'à ce que le peuple palestinien réalise tous ses buts, dont la libération de ses territoires, le retour des réfugiés à leurs maisons et la reprise des lieux saints.
Baraka a rappelé les événements de l'année 1948 en précisant que les peuple palestinien a fait face aux bandes sionistes à l'aide de moyens primitifs, au moment où les forces de l'occupation avaient des armes britanniques développées, en soulignant que les Bandes sionistes ont perpétré des massacres affreux en Palestine, en obligeant le peuple palestinien de quitter ses territoires et ses biens pour vivre comme des exilés dans les pays de refuge.
Ces déclarations sont venues lors d'une conférence donnée, le mardi 18/5, dans la Mosquée de Daoud al-Ali, à l'Oued de Zina, dans la région sud de la montagne du Liban, à l'occasion de la 62e commémoration de la Nakba palestinienne, sous le titre, "La question palestinienne après 62 ans de la Nakba".
Baraka a montré que les solutions pacifiques depuis l'accord d'Oslo jusqu'à maintenant n'ont pas réalisé les droits légaux du peuple palestinien, au contraire, elles ont causé la division du peuple palestinien, dont une partie avec les négociations et le prétendu processus de paix et les autres sont avec le choix de la résistance, au moment où l'ennemi sioniste a exploité et continue de profiter de ces accords et solutions pour imposer le fait accompli sur le terrain, à travers la judaïsation d'al-Qods, la construction des colonies, la confiscation des terres palestiniennes et la construction du mur raciste d'apartheid.
Le responsable politique du Hamas au Liban a considéré que la priorité actuelle est le travail pour reprendre l'unité nationale palestinienne afin de faire face aux projet sionistes qui visent à mettre à la cause palestinienne, notamment les plans de fixation dans certains pays et d'expulsion des Palestiniens, en soulignant que l'unité nationale doit être sur des bases claires qui adoptent le choix de la résistance armée contre l'occupation israélienne.

Nouvelle résolution de l’OMS appelant à lever le blocus de Gaza

Publié le 18-05-2010
L’organisation Mondiale de la Santé (OMS) a voté aujourd’hui un appel à lever immédiatement le blocus de Gaza.
Lors de son assemblée annuelle à Genève, 63 pays membres ont voté en faveur de cette résolution, tandis que 8 autres, dont les Etats-Unis s’y opposaient, et 51 s’abstenaient, indique l’AFP.
L’union Européenne s’est courageusement abstenue, expliquant qu’elle aurait préféré une résolution soulignant davantage les aspects sanitaires de la situation !!!
L’Algérie, le Bahrein, le Bangladesh, Cuba, la Libye, le Koweit, le Nicaragua, Oman, le Pakistan et le Venezuela ont fait partie des pays moteurs dans le vote de cette résolution qui demande qu’Israël "mette immédiatement un terme au blocus des territoires palestiniens, et en particulier à celui de la bande de Gaza, qui sont responsables de pénuries de médicaments et de matériel médical".
La résolution réclame également "la circulation non entravée des ambulances palestiniennes, de même que le respect et la protection du personnel médical, ainsi que l’accès des patients palestiniens et du personnel médical à Jérusalem Est".
Pour rappel, l’OMS avait voté une résolution similaire en 2009.
Et l’on voudrait s’en prendre au boycott d’Israël ?
CAPJPO-EuroPalestine

Les Palestiniens de l’extérieur, une envie ardente de rentrer et un refus de négocier

[ 19/05/2010 - 01:22 ]
Spécial – CPI

Nous vivons la 62ème commémoration de la Nakba (la catastrophe de 1948). Les Palestiniens du monde entier marquent leur envie ardente de retourner sur la terre de leurs pères et grands-pères. Et pour ce qui est des négociations, ils marquent leur mécontentement à leur égard ; elles les éloignent des principes palestiniens.
Contre l’oubli
Le Palestinien Mohammed Salah vit dans la capitale italienne Rome. Il dit à l’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) : « C’est vrai que nous vivons loin de la Palestine, que nous vivons en Europe, mais nous n’oublions jamais notre droit au retour. C’est un droit qui ne tombe en prescription. Et nous ne le laissons jamais tomber. Toutes les générations n’oublieront jamais ce qui s’est passé à nos pères et à nos grands-pères, lorsque les bandits occupants les ont pourchassés durant la Nakba (la catastrophe de 1948) ».
« Nous sommes contre les négociations, ajoute-t-il, qu’elles soient directes ou indirectes avec l’occupation israélienne. Cette occupation devra quitter sans discussion la bande de Gaza et la Cisjordanie, ainsi que tous les territoires occupés en 1967. Après cette retraite, des négociations seront possibles. Toutefois, ce que l’autorité palestinienne guidée par Abou Mazen mène n’est que jeux ; on joue avec la cause palestinienne. Il faut les laisser tomber, car cela nous fait mal, ainsi qu’à tout le monde ».
Enfin, Mohammed dit : « Beaucoup de Palestiniens qui vivent en Europe croient comme moi, parce que c’est logique, il devra en être ainsi ».
Négociations non équilibrées
Mme Halima Ibrahim vit en Europe depuis plus de 20 ans. Elle est catégoriquement contre toutes nouvelles négociations avec les occupants israéliens. Le côté palestinien est très faible, politiquement comme militairement. Il n’a donc aucun atout, ce ne sont que des négociations sans équilibre.
Puis, ajoute-t-elle, les occupants israéliens ne font que profiter de ces négociations pour dire au monde qu’ils sont sérieux dans leur recherche de trouver une solution avec les Palestiniens, sans plus.
Le conflit interne
Mme Halima s’adresse à l’autorité de Ramallah en lui demandant de mettre fin au conflit interne avant de penser de reprendre les négociations avec les occupants israéliens. « Vous êtes très faibles et par conséquent, vous ne pouvez rien faire », dit-elle.
Et pour ce qui est du droit au retour, Mme Halima dit que les Palestiniens sont les vrais propriétaires de la terre et qu’ils ne la laissent jamais tomber.
Retour à la terre des ancêtres
La Palestinien Abdou As-Salam Ibirahim vit, lui, au Qatar. Nous sommes des Palestiniens et nous ne cédons jamais notre droit au retour en Palestine, toute la Palestine.
Mme Taghrid Ahmed vit aux Emirats Arabes Unis. Elle croit que personne n’a le droit de faire de concession sur les droits palestiniens, dont le droit au retour qui reste un droit sacré. « J’attends avec impatience le jour où je retournerai à Haïfa, Akka, Jaffa et Alled. J’attends avec impatience le jour où nous irons sur notre terre volée », a-t-elle ajouté.
« J’ai honte de voir les négociations reprises sans raisons convaincantes. Je m’interroge et je m’adresse à l’autorité de Ramallah en leur disant : comment négociez-vous sans demander l’avis du peuple palestinien ? Et puis sur quoi négociez-vous ?! », dit-elle.
Enfin, elle dit que continuer les négociations avec les occupants israéliens ne fait qu’affecter la cause palestinienne. Elle appelle les factions palestiniennes à sortir de leur mutisme et à pratiquer des pressions sur l’autorité de Ramallah pour faire un pas en arrière dans ces négociations qui ne servent personne.

Gaza : le CBSP participe au convoi maritime contre le blocus

Publié le 18-05-2010
Le Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens (CBSP) prend part à la flotte humanitaire internationale en faveur de Gaza, qui quittera la Turquie le 24 mai prochain avec pour objectif de briser le blocus israélien.
Communiqué du CBSP
"L’aide humanitaire qui sera fournie comprend, entre autres, des vivres, des médicaments, des matériaux de construction.
Le CBSP achemine une centaine de maisons préfabriquées à destination des familles palestiniennes dont les maisons ont été entièrement détruites. Cette action de solidarité s’inscrit dans le cadre de l’opération "une Famille, un Toit " lancée à la suite de l’agression israélienne de l’hiver 2008/2009.
A ce jour, un grand nombre de familles vit dans des conditions plus que précaires. Le blocus les maintient dans un état de détresse constant. Il affecte dangereusement tous les secteurs de l’activité humaine.
Plus de 1000 jours de siège pour les habitants de Gaza...
La situation humanitaire ne cesse d’empirer. Impossible pour la population gazaouie de reprendre le cours d’une vie normale. Les statistiques parlent d’elles-mêmes : le taux de pauvreté s’élève à 90 % et celui du chômage dépasse les 80 %. Une tragédie inacceptable qui s’apparente plus à une punition collective contraire au droit humanitaire international. La Communauté internationale porte une lourde responsabilité dans l’aggravation des souffrances et doit agir sans plus tarder notamment en mettant fin au blocus israélien.
Fidèle à sa vocation, le CBSP déploie son énergie pour apporter une aide concrète et durable en dépit des obstacles rencontrés. Nous sommes déterminés à construire une solidarité forte face à un drame sans précédent dans l’histoire contemporaine. Une volonté d’agir que réaffirme Khaled Al Shouli, président du CBSP : "Notre organisation s’appuie sur la générosité de donateurs pour apporter un message d’espoir aux habitants de la bande de Gaza qui souffrent tant. En 2009, nous avons consacré plus de 4,5 millions d’euros pour la réalisation de nombreux projets dans cette région coupée du monde. Nous lançons un appel pressant à toutes personnes éprises de justice et de liberté afin de soutenir notre action."
*Fondé en 1990, le CBSP est la première ONG française dont l’action humanitaire est exclusivement axée sur la Palestine. Nous apportons une aide concrète au profit des Palestiniens les plus vulnérables dans des domaines aussi variés que l’aide alimentaire, la santé, l’éducation, le développement économique ainsi que l’urgence. Parallèlement, le CBSP place au cœur de son action le parrainage d’orphelins, de personnes handicapées, de familles et enfants démunis. Nous intervenons également dans les camps de réfugiés du Liban et de Jordanie où persiste une extrême misère.
CAPJPO-EuroPalestine

Une nakba de plus

Farahat Hossameddine
Le gouvernement israélien extrémiste présidé par Benjamin Netanyahu a dernièrement retiré le projet de loi concernant la nakba (défaite) que la Knesset avait proposée et qui stipulait d’interdire aux Arabes d’Israël de commémorer, le 15 mai de chaque année, la nakba de la Palestine en 1948. Selon cette loi, toute personne qui participerait à cette commémoration est considérée criminelle et mérite une peine de 3 ans de prison. Cette loi a été annulée suite à une forte opposition à l’intérieur d’Israël.
En effet, cette loi a été refusée par les partis arabes, certains membres de la Knesset, des activistes et des mouvements de paix et également par la Gauche israélienne. De plus, la presse israélienne s’est fortement opposée à la loi, la décrivant de stupide, raciste, étouffant les sentiments du cinquième des citoyens d’Israël, effaçant leur passé, consacrant la discrimination et ne reconnaissant pas les droits de ces citoyens.
Or, Netanyahu a eu recours à une manière détournée et a réussi à obtenir l’approbation de la Knesset sur la loi de la nakba après son amendement. Cette loi interdit à toutes les institutions, partis, municipalités, écoles et toute association ou institutions obtenant une subvention gouvernementale de commémorer cet événement. Et toute contravention de cette loi peut causer le retrait de la subvention et impose des amendes financières énormes. De plus, la loi interdit à tous les Arabes d’Israël de participer à toute festivité relative à cette commémoration ou exprimant une désapprobation envers Israël en tant qu’Etat ou symboles.
La question ici est : pourquoi Netanyahu a présenté ces deux projets de loi ? Il a lui-même répondu à cette question : la commémoration de la nakba le 15 mai de chaque année coïncide avec la commémoration d’Israël de sa fondation et de son indépendance. De plus, cette question est étroitement liée à la démocratie, car si la démocratie est le pouvoir de la majorité et la majorité en Israël est juive, la minorité (les Arabes) est appelée à ne pas transformer le jour de l’indépendance d’Israël en jour de chagrins.
Quant aux Arabes d’Israël, (1,5 million représentant 20,3 % du total des 7,587 millions d’habitants d’Israël), ils sont les fils et petits-fils de 160 000 Palestiniens seulement, qui sont restés sur leurs terres après la fondation de l’Etat israélien. Ceux-ci insistent chaque année à commémorer leur nakba pour rappeler au monde entier que la terre palestinienne a été usurpée et occupée. Si les Arabes avant la fondation d’Israël constituaient la majorité et représentent aujourd’hui la minorité, ils ont au moins des droits et, en premier lieu, le droit d’exprimer leurs sentiments à travers la commémoration de cette nakba inscrite dans l’Histoire. Ils ne doivent donc pas être punis parce qu’ils expriment leurs sentiments de défaite pour avoir perdu leurs terres et leur patrie. Cette défaite, ils la résument en quelques mots dans ce slogan : le jour de leur indépendance est le jour de notre défaite (nakba).
Les Arabes d’Israël se soumettront-ils à la nouvelle loi ou bien continueront-ils à pratiquer leur droit d’expression en commémorant la 62e nakba, quelles qu’en soient les répercussions ?

Elvis Costello annule ses concerts en Israël

Publié le 18-05-201
Le chanteur britannique Elvis Costello a annulé deux concerts en Israël en invoquant l’"humiliation" des Palestiniens par les autorités israéliennes. "C’est après une réflexion considérable que je suis dernièrement arrivé à la décision que je dois me retirer des deux concerts prévus en Israël le 30 juin et le 1er juillet", a affirmé Elvis Costello sur son site internet.

"Le public des concerts prévus comprenda sans doute, car j’imagine qu’il y aurait compté beaucoup de gens qui se posent des questions sur la politique de leur gouvernement, sur la colonisation et déplorent les conditions qui vont jusqu’à l’intimidation, l’humiliation ou bien pire à l’encontre des civils palestiniens, au nom de la sécurité nationale", a-t-il ajouté.
Avant Elvis Costello, le guitariste et chanteur américain d’origine mexicaine Carlos Santana et Gil Scott-Heron, un musicien américain considéré comme l’un des pères du rap, avaient déjà annulé des concerts dans l’Etat hébreu.
Ci-dessous la lettre en anglais d’Elvis Castello, dont on appréciera l’honnêteté et la lucidité ,quand il dit que musique et politique ont forcément un rapport, à moins de se limiter à concevoir la musique comme du bruit.
On peut le remercier d’avoir été receptif aux arguments de la campagne BDS lancée par les Palestiniens en lui écrivant à gilmour@mfmgt.com
"It is after considerable contemplation that I have lately arrived at the decision that I must withdraw from the two performances scheduled in Israel on the 30th of June and the 1st of July.
One lives in hope that music is more than mere noise, filling up idle time, whether intending to elate or lament.
Then there are occasions when merely having your name added to a concert schedule may be interpreted as a political act that resonates more than anything that might be sung and it may be assumed that one has no mind for the suffering of the innocent.
I must believe that the audience for the coming concerts would have contained many people who question the policies of their government on settlement and deplore conditions that visit intimidation, humiliation or much worse on Palestinian civilians in the name of national security.
I am also keenly aware of the sensitivity of these themes in the wake of so many despicable acts of violence perpetrated in the name of liberation.
Some will regard all of this an unknowable without personal experience but if these subjects are actually too grave and complex to be addressed in a concert, then it is also quite impossible to simply look the other way.
I offer my sincere apologies for any disappointment to the advance ticket holders as well as to the organizers.
My thanks also go to the members of the Israeli media with whom I had most rewarding and illuminating conversations. They may regard these exchanges as a waste of their time but they were of great value and help to me in gaining an appreciation of the cultural scene.
I hope it is possible to understand that I am not taking this decision lightly or so I may stand beneath any banner, nor is it one in which I imagine myself to possess any unique or eternal truth.
It is a matter of instinct and conscience.
It has been necessary to dial out the falsehoods of propaganda, the double game and hysterical language of politics, the vanity and self-righteousness of public communiqués from cranks in order to eventually sift through my own conflicted thoughts.
I have come to the following conclusions.
One must at least consider any rational argument that comes before the appeal of more desperate means.
Sometimes a silence in music is better than adding to the static and so an end to it.
I cannot imagine receiving another invitation to perform in Israel, which is a matter of regret but I can imagine a better time when I would not be writing this.
With the hope for peace and understanding".
Elvis Costello
CAPJPO-EuroPalestine

Israël menace la sécurité hydraulique de l’Egypte

Abdallah Al-Achaal
Le nil est la source de vie en Egypte, il a toujours été porteur de bien-être. Amr bin Al-Aass (conquérant arabe de l’Egypte) a écrit à propos du Nil sa fameuse lettre au calife Omar bin Al-Khattab, dans laquelle il décrivait la passion qu’il avait pour ce fleuve majestueux pour les dons qu’il gratifiait à l’Egypte. A tel point que le dieu du Nil chez les anciens Egyptiens faisait l’objet d’estime et de sacralisation.
Puisque l’Egypte comptait de manière absolue sur les eaux du Nil, il était donc nécessaire de sécuriser cette source et de l’éloigner des mains des manipulateurs. Et puisque beaucoup de pays se partagent la source du Nil qui traverse de nombreux autres pays, cela veut dire que la sécurisation du quota de l’Egypte nécessite une diplomatie d’eau complémentaire. Les intérêts hydrauliques de l’Egypte étaient garantis lorsqu’elle était la pionnière des mouvements de libération, arabe et africain. Gamal Abdel-Nasser, à l’époque, était l’idole des Africains ; d’ailleurs, Mandela continue toujours de répéter que Nasser était son exemple. Bien que Mandela fût celui ayant mené une guerre sans merci contre le régime de l’apartheid en Afrique du Sud dans les années 1950 et surtout 1960 pour deux raisons. La première est due au fait que le régime de l’apartheid confisque la liberté des Africains et leur droit à la vie. Et la deuxième est cette coalition criminelle entre l’Afrique du Sud raciste et Israël. Il suffit de savoir que les aviateurs juifs, qui ont mené une offensive contre l’Egypte et les autres pays arabes en 1967, étaient originaires d’Afrique du Sud. Israël, quant à lui, entravait les mouvements de libération nationaux et ravivait les séditions pour menacer l’indépendance des pays africains et encourageait les putschs à travers des mercenaires. En quelque sorte, Israël s’infiltrait dans le continent noir à un moment l’Egypte tenait une position de prééminence, à tel point que le soutien africain à la cause palestinienne dépendait pendant longtemps du prestige de l’Egypte. Lorsque l’Egypte a mené la guerre de libération en octobre 1973, 23 pays africains ont rompu leurs relations avec Israël en un seul jour.
Le problème de l’Egypte avec l’Afrique a commencé avec la signature de l’accord de paix entre l’Egypte et Israël qui a minimisé le rôle régional de l’Egypte. La normalisation des relations égypto-israéliennes a dissipé l’embarras ressenti contre Israël dans le continent noir.
La nouvelle équation consiste à dire que l’Egypte, à travers l’accord de paix avec Israël, a non seulement perdu de son influence arabe et régionale, mais a également laissé le champ libre devant l’Etat hébreu pour gagner plus en force et en atrocité dans la région. Et plus tard pour s’ériger contre les intérêts égyptiens dans le continent africain. La question qui s’impose est : y a-t-il un problème avec les pays riverains du Nil ? Est-ce un problème d’ordre juridique, politique ou artistique ?
En réalité, nous sommes devant un problème complexe, d’ordre juridique d’apparence, mais qui se rapporte plus profondément à la détérioration de la place régionale de l’Egypte et il est révélateur de la conspiration d’Israël et de ses alliés contre les intérêts égyptiens. Vraisemblablement, Israël a compris que la paix avec l’Egypte voulait dire lui laisser libre cours de porter atteinte à ce pays et à ses intérêts.
La solution immédiate consiste à mettre en place une stratégie de négociation claire et d’évaluer le comportement de négociation qui s’est étendu sur plusieurs années. La stratégie comporte également le développement des relations égyptiennes tournées vers l’Afrique et celle la liant aux pays du bassin. Ensuite, il est nécessaire que les relations égypo-israéliennes deviennent plus modérées, d’autant plus qu’il n’est plus permis que l’Egypte continue de prendre en considération Israël aux dépens de ses propres intérêts, alors que Tel-Aviv insiste à leur porter préjudice. La question est extrêmement complexe et compliquée. Le dossier comprend des aspects juridiques et objectifs, mais la crise réside dans les aspects négatifs de cette paix illusoire entre Le Caire et Tel-Aviv.
Lorsque l’Egypte a conclu l’accord de paix avec Israël en 1979, chacune des parties, y compris les Etats-Unis, ont vu cet accord à partir des perspectives divergentes. L’Egypte s’est imaginée que cet accord serait profitable pour elle et qu’il lui procurerait les dépenses du conflit militaire et politique pour servir les plans de développement d’une manière à ce que la vie sur les rives du Nil soit plus prospère. L’Egypte rêvait que cet accord serait le prélude d’une paix réelle dans toute la région arabe. A cette époque, la compréhension égyptienne était limitée quant à la nature du projet sioniste. L’Egypte considérait l’accord avec Israël comme étant l’un de ses plus grands acquis et que son danger équivalait à la création d’Israël en 1948. Les politiques israéliens, quant à eux, ont conçu cet accord autrement. Il l’ont considéré comme le grand prix à la persistance d’Israël et à sa capacité de briser la volonté arabe, de marginaliser l’Egypte en tant qu’acteur sur la scène arabe et régional, en l’éloignant de son environnement arabe, musulman et africain. Raison pour laquelle il ne sera pas convenable de dire qu’il y a une carence égyptienne envers l’Afrique, mais qu’il y a un complot sioniste fomenté contre l’Egypte. Sans doute lorsque l’Egypte négocie avec ces pays, avec un soutien arabe, ils le feront armés d’une bonne volonté. Surtout que ces pays ne marchandaient pas les droits de l’Egypte, mais c’était le complot sioniste qui les avait incités contre elle. Ainsi, les récents résultats de l’accord de paix menacent la sécurité hydraulique de l’Egypte, qui est considérée comme la dernière ligne de survie. Pourvu que l’Egypte officielle reconsidère ses calculs et ses comptes à la lumière de ce danger.