jeudi 1 octobre 2009

Que doit faire Ahmadinejad pour recevoir le prix Nobel ?

mercredi 30 septembre 2009 - 15h:19

Mohamed Hassan/Michel Collon - Grégoire Lallieu


La menace iranienne gronde-t-elle aux portes de l’Occident ? Les élections étaient-elles truquées ? Quels en étaient les véritables enjeux ? Pourquoi les Etats-Unis ont-ils soutenu le mouvement d’opposition ? Pour notre dossier “Comprendre le monde musulman”, Mohamed Hassan répond à ces questions. Le spécialiste éclaire les différentes forces qui s’affrontent en Iran, pourquoi Ahmadinejad fait si souvent la une des journaux et comment la république islamique pèsera sur l’avenir de l’empire US, affaibli.

SERIE « COMPRENDRE LE MONDE MUSULMAN » : L’IRAN

INTERVIEW DE MOHAMED HASSAN

PAR MICHEL COLLON ET GREGOIRE LALIEU

Les médias nous disent que l’Iran est une grande menace. A preuve les déclarations d’Ahmadinejad sur Israël et son programme nucléaire. L’Iran est-il réellement un pays dangereux ?

(JPG)Tout d’abord, vous devez savoir que ce fameux programme nucléaire a débuté à l’époque du régime précédent, celui du Chah. Avec le soutien des Etats-Unis ! De plus, une campagne est menée par les opposants d’Ahmadinejad à l’intérieur et à l’extérieur du pays, prétendant que l’Iran veut entrer en guerre avec Israël. C’est faux. L’Iran ne veut entrer en confrontation avec personne. Il veut juste affirmer sa souveraineté nationale. L’enjeu nucléaire doit être abordé sous cet angle. Pour le peuple iranien, c’est une question de droit à l’auto-détermination.

Mais Israël se dit menacé. Car Ahmadinejad nie l’Holocauste, non ?

Non. Il a reconnu que l’Holocauste était un événement terrible mais il a surtout souligné le fait que les personnes qui ont commis ce génocide n’en ont pas payé le prix alors que les Palestiniens l’ont fait. Durant la Première Guerre mondiale, l’Allemagne a attaqué ses voisins et en a payé le prix. Par exemple, la Belgique a été dédommagée par l’Allemagne.

Quelle est la vraie position d’Ahmadinejad ? Il dit que pour établir quelles sont les personnes responsables de l’Holocauste et les faire payer, nous devons étudier cet événement tragique et rendre ce débat public. Cet élément essentiel est caché par la campagne anti-Ahmadinejad : certaines personnes lui posent des questions et puis sortent ses réponses de leur contexte. De plus, la question de la responsabilité dans l’Holocauste est devenue un tabou. Toute cette propagande contre Ahmadinejad vise à déstabiliser l’Iran.

Pourquoi ?

Noam Chomsky a expliqué dans son livre The Fateful Triangle comment Israël, à l’époque du Chah, voulait construire une alliance avec l’Iran, la Turquie et l’Ethiopie pour briser le nationalisme arabe dans la région. Aujourd’hui, Israël voudrait que l’Iran soit dirigé par un gouvernement complaisant. L’objectif immédiat de la campagne contre Ahmadinejad, c’est de faire cesser les relations entre l’Iran d’un côté, et le Hezbollah et le Hamas de l’autre. Cela consoliderait la position d’Israël sur deux points. D’abord, les pays pro-occidentaux de la région en bons termes avec Israël (comme l’Egypte ou la Jordanie) seraient renforcés. Ensuite, en Palestine, la position d’Abbas serait confortée et les éléments qui veulent résister à Israël seraient affaiblis. Voilà les raisons de la campagne israélienne contre Ahmadinejad.

La question palestinienne et le programme nucléaire n’ont-ils pas servi de prétextes électoraux à Ahmadinejad pour rallier la population autour de sentiments nationalistes ?

C’est ce qu’ont aussi prétendu certains opposants d’Ahmadinejad durant la campagne. Bien sûr, le peuple iranien, qui a connu les privations avec le Chah, a de la solidarité pour les Palestiniens. Mais ça ne pouvait être un élément crucial pour déterminer le résultat des élections : ce n’est pas la Palestine qui va donner du travail et à manger aux Iraniens. En fait, la vision politique d’Ahmadinejad porte sur l’Etat : pour lui, il doit tout contrôler. C’est pour cela qu’il a été élu par les travailleurs, les paysans et les ouvriers des villes : ces personnes bénéficient de l’intervention de l’Etat et de sa politique économique. Par contre, les réformistes comme Moussavi (qui était soutenu par l’Occident) ne sont pas d’accord avec cette vision.

Quelle est leur position ?

Ces réformistes proviennent de ce qu’on appelle la « bourgeoisie du Bazar », une bourgeoisie qui existe depuis très longtemps dans les pays islamiques. Elle est composée des producteurs artisans associés à la paysannerie. A l’époque du Chah, la bourgeoisie du Bazar n’était pas si importante. Car le pays était dominé par la bourgeoisie compradore, qui utilisait l’appareil d’Etat et les finances du gouvernement pour commercer avec les pays impérialistes à travers l’import-export. Les compradores ne produisaient rien, ils ne faisaient que vendre des produits. C’est pourquoi l’économie iranienne était très dépendante des forces étrangères.

A cette époque, la bourgeoisie du Bazar n’était pas soutenue par les compradores, si bien qu’elle manquait de capitaux et de technologies. C’est pourquoi elle a soutenu Khomeiny durant la révolution islamique de 1979. Le système économique iranien fut ainsi transformé et avec le développement de la bourgeoisie du Bazar au détriment de celle des compradores, le pays passa d’un statut néocolonial à un modèle indépendant.

Les gens issus de la bourgeoisie du Bazar virent dans la révolution une opportunité d’utiliser le capital de l’Etat pour se faire beaucoup d’argent. Et aujourd’hui, certains d’entre eux sont milliardaires ! Les réformistes tels Moussavi, Rafsandjani ou Khatami proviennent de ce groupe. On les appelle « réformistes » non parce qu’ils ont des idées progressistes mais parce qu’ils veulent changer le système économique actuel, avec moins d’intervention de l’Etat et plus de privatisations. Cela permettrait à certains d’entre eux de devenir encore plus riches, l’Iran représentant un énorme marché. Tel était l’enjeu principal des dernières élections et comme je l’ai dit, la plupart des Iraniens, qui bénéficient de l’intervention de l’Etat, ont choisi Ahmadinejad au lieu du « réformiste » Moussavi.

Selon vous, ces élections n’ont pas été manipulées ?

Bien sûr que non. L’idée qu’elles ont été truquées vient de la propagande menée pour marginaliser Ahmadinejad et placer en Iran un gouvernement pro-occidental. Il suffit d’analyser certains éléments pour voir que cette idée de fraude n’est pas sérieuse. Tout d’abord, la Fondation Rockefeller a financé une ONG pour réaliser un sondage d’opinion deux semaines avant les élections : Ahmadinejad était donné vainqueur à trois contre un. Deuxièmement, nos médias n’ont jamais montré les débats qui ont été organisés durant la campagne en Iran : n’importe qui aurait pu voir qu’il s’agissait de débats très ouverts et aurait pu mieux comprendre pourquoi Ahmadinejad a été élu par les travailleurs. Troisièmement, nous pourrions demander : qui sont ceux qui prétendent qu’il y a eu une fraude en Iran ? Pourquoi les Etats-Unis ne s’intéressent-ils pas à la démocratie dans les Emirats ? Pourquoi n’y a-t-il pas de campagne contre l’Afghanistan où les élections ont été manifestement truquées ? Etc.

Pour répondre à ces questions, nous devons comprendre que selon les intérêts impérialistes, des certificats sont donnés pour définir où sont les bonnes élections et où sont les mauvaises. Enfin, le peuple iranien a vu ce que les forces impérialistes ont fait en Irak, en Afghanistan et au Pakistan. C’est aussi une des raisons pour lesquelles les Iraniens ont choisi Ahmadinejad, qui construit une alliance anti-impérialiste avec des pays comme la Chine ou la Russie. Par contre, les réformistes, dits plus « pragmatiques », sont en fait prêts à établir de bonnes relations avec les pays impérialistes pour commercer avec eux.

Hillary Clinton a récemment avoué que les Etats-Unis avaient encouragé le mouvement d’opposition iranien après les élections. Mais ce n’était pas la première fois que Washington intervenait dans la politique de l’Iran, n’est-ce pas ?

En 1953, en effet, la CIA a renversé le premier ministre iranien Mossadegh. Il avait été élu pour ses idées nationalistes et progressistes. En 1951, il nationalisa l’industrie pétrolière, ce qui provoqua la colère des intérêts anglo-saxons dans la région. Une opération orchestrée par la CIA le remplaça par Mohammad Reza Pahlavi, le Chah, qui défendra les intérêts impérialistes dans la région pour un long moment.

Pour les Etats-Unis, il était très important d’avoir un allié en Iran. Car le Golfe avait été longtemps dominé par l’Empire britannique. Mais après les années soixante, ce dernier déclina et les Britanniques n’eurent plus les moyens de financer leurs positions stratégiques dans cette région. Alors qu’ils quittaient le Golfe, les Etats-Unis craignirent que l’influence des Soviétiques et que le nationalisme arabe en profitent pour se renforcer. C’est pourquoi Washington utilisa le Chah pour jouer le gendarme dans la région et défendre ses intérêts. Le Chah profita de l’argent du pétrole pour construire une énorme puissance militaire et un service de renseignements solide et impitoyable : la Savak. A ce moment, deux forces s’affrontaient dans la région : les révolutionnaires, qui acquéraient de plus en plus de légitimité auprès des masses, comme le gouvernement de Nasser ou la révolution républicaine au Yémen ; de l’autre côté, les pro-impérialistes comme le régime saoudien wahhabite, le gouvernement du Koweït ou la Jordanie. La dictature militaire établie par le Chah avec l’aide des Etats-Unis contribua sérieusement à la victoire des forces pro-impérialistes.

Quelle était la situation en Iran sous la dictature du Chah ?

Le peuple iranien souffrit beaucoup de ce régime. Comme je l’ai dit, le pays était dominé par la bourgeoisie compradore, menée par des royalistes féodaux et un régime militariste, dans un Etat semi-colonial sans la moindre vision de construire une industrie nationale. La bourgeoisie nationale pour sa part était très faible et la majorité de la population était composée par la paysannerie, la petite bourgeoisie et le petit prolétariat. Les différences sociales étaient énormes. Certains étaient encore plus riches que tout ce que vous pourriez voir à Beverly Hills ; par contre, beaucoup d’Iraniens n’avaient jamais vu la couleur d’une chaussure. C’est pour cela que la grande majorité du peuple iranien soutint la révolution islamique de 1979 qui renversa le Chah. Les enjeux des diverses classes sociales, voilà en fait l’unique moyen de comprendre l’Iran avant et après la révolution.

Comment la révolution s’est-elle produite ? Comment l’Iran a-t-il été transformé ?

Bien sûr, à cause des énormes différences entre les classes sociales, des partis et des associations voulaient changer de régime. Le plus important de ces partis a longtemps été le parti communiste « Toudeh ». Le Chah les a vigoureusement combattus, mais sa plus grande erreur a probablement été de laisser se développer l’Organisation des Moudjahiddines du Peuple Iranien (OMPI). Celle-ci s’inspirait de la théologie de la libération (en Amérique latine), combinant une analyse marxiste des classes avec la pensée islamique. Le Chah pensait que si un groupe apportait une nouvelle théorie mélangeant Marx et l’Islam, l’influence de son principal ennemi, le communisme, déclinerait. Mais l’OMPI était en fait bien plus qu’un parti car ces gens avaient une véritable vision, comme les sandinistes au Nicaragua. Ils sont devenus populaires et très forts. Cependant, pour parvenir à renverser le Chah, il leur manquait un leader. C’est pourquoi ils voulurent se servir de Khomeiny (qui était alors exilé en France), car c’était un leader religieux charismatique et anti-impérialiste. Mais Khomeiny avait sa propre vision. Si bien que lorsque le Chah fut renversé, Khomeiny affirma aussitôt son idéologie et prit le pouvoir. Cela créa des tensions avec les Moudjahiddines du peuple. Les deux camps s’affrontèrent et finalement Khomeiny s’imposa parce qu’il bénéficiait du soutien de la bourgeoisie du Bazar.

Quelle était la vision de Khomeiny ?

Pour Khomeiny, c’est aux peuples du tiers monde, oppressés par l’impérialisme, que devait revenir le pouvoir. Il voulait créer un front uni des peuples et soutint par exemple les sandinistes du Nicaragua. De cette façon, l’Iran passa du statut d’Etat néocolonial à celui d’Etat indépendant. La première mesure du gouvernement fut de nationaliser le pétrole tout comme Mossadegh l’avait fait plus tôt. Khomeiny changea également le système politique dictatorial du Chah. Il déclara qu’il fallait un parlement et quelqu’un pour le contrôler sur base de la religion et de l’indépendance nationale : le Guide Suprême.

Etant donné que la candidature aux élections doit être approuvée par le Guide Suprême, le système politique iranien est-il vraiment démocratique ?

La définition de la démocratie est elle-même une grande question. Y a-t-il en Iran une démocratie de type occidental, une démocratie d’Etat bourgeois ? Bien sûr que non. Le Guide Suprême contrôle en effet le système politique iranien mais il serait naïf de croire que les élections des pays occidentaux sont un exemple d’une meilleure démocratie. Les élections par ici se font sur la base de forces qui se trouvent derrière les partis et que l’on ne voit pas directement. L’Iran pour sa part est une république islamique et tous les partis doivent donc se baser sur la religion. Les partis laïques y sont vus comme une invention de l’Occident qui pourrait diviser le peuple et menacer la souveraineté nationale du pays.

C’est précisément cette indépendance iranienne qui frustre les pays impérialistes. Ceux-ci n’ont en réalité aucun problème avec le fait que l’Iran soit un Etat islamique. L’Arabie Saoudite est un Etat islamique où il n’y a même pas d’élections, et les pays impérialistes n’ont aucun problème avec ça car l’Arabie Saoudite est un pays ami. Le vrai problème, c’est que l’Iran a une vision indépendante sur sa souveraineté nationale. Imaginons qu’Ahmadinejad abandonne sa vision d’indépendance nationale et adopte un système où les intérêts impérialistes seraient défendus comme en Arabie Saoudite : il recevrait certainement le Prix Nobel !

Il y a quelques jours, Zbigniew Brzezinski, le conseiller d’Obama, a déclaré que si Israël attaquait l’Iran, les Etats-Unis devraient intercepter ses bombardiers. N’est-ce pas surprenant ?

Brzezinski constate que les Etats-Unis ont été gravement affaiblis sur le plan économique et militaire pour deux raisons. Tout d’abord, les néoconservateurs, quand ils sont arrivés au pouvoir, ont utilisé le 11 septembre comme prétexte pour faire la guerre et ont transformé l’ensemble du monde musulman en ennemi. C’était totalement fou et contre-productif pour les Etats-Unis. De plus, l’invasion de l’Irak était une lourde erreur : elle n’a pas renforcé les Etats-Unis, mais les a plongés dans de sérieux problèmes.

Dans ce contexte, Brzezinski essaie de trouver des solutions tout en gardant à l’esprit que l’objectif le plus important pour son pays est de contenir le développement de son principal rival : la Chine. Une partie de la solution consiste à renforcer l’Otan, car cette institution peut apporter une réponse aux problèmes de l’Occident en général et des Etats-Unis en particulier. C’est d’ailleurs pour cette raison que Brezinski a approuvé la proposition de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne et de la France de tenir une nouvelle conférence internationale sur l’Afghanistan : il est primordial que l’Otan ne connaisse pas une défaite afghane comme en ont connue les Soviétiques car l’Otan est la seule clé qui permettra aux Etats-Unis de jouer un nouveau rôle important dans le monde.

Une autre partie de la solution repose sur de nouveaux partenariats pour construire une alliance plus forte contre la Chine. Dans cette optique, Brzezinski considère que la politique à l’égard de l’Iran en particulier, mais aussi à l’égard des autres pays musulmans et même de la Russie, ne devrait pas être agressive. Elle devrait être basée sur le dialogue et ne pas se retrouver piégée par la propagande sioniste d’Israël.

Voilà qui explique le discours d’Obama au Caire. Les Etats-Unis doivent convaincre les musulmans, les hindous et la bourgeoisie russe qu’ils ont plus d’intérêt à s’allier avec les forces occidentales plutôt qu’avec la Chine. C’est pour cela que Brzezinski a dit que la colère des pays qui avaient été considérés comme des ennemis par l’administration Bush devait maintenant être prise en considération. Ces pays devraient maintenant avoir le droit d’utiliser leurs propres ressources. Les raisons de ce changement politique sont claires : les Etats-Unis doivent empêcher ces pays de construire un autre système mondial pour les garder dans un système dominé par Washington.

Est-ce le signe que les relations entre les Etats-Unis et Israël ne sont plus si bonnes ?

Tout d’abord, ce n’est pas Israël qui fait la politique aux Etats-Unis. C’est la bourgeoisie américaine qui décide. Mais c’est un fait : il existe une profonde division au sein de l’impérialisme US. Vous avez ce premier courant, arriéré, qui persiste à croire qu’ils peuvent continuer sur la voie militaire. Mais ce n’est pas réaliste : le pays va connaître un problème démographique et une confrontation militaire avec la Chine est perdue d’avance. L’autre tendance, où vous trouvez Brzezinski et Obama, sait par contre qu’il faut faire preuve de tactique et se montrer réaliste pour maintenir l’hégémonie US. Ils disent : « Nous devons connaître notre force et nos limites et travailler sur cela. Afin d’être certains que notre force ne soit pas perçue de manière négative mais positive. Notre force doit constituer une garantie pour nos partenaires. »

Les Etats-Unis ont évidemment des liens très forts avec Israël, mais l’enjeu euro-asiatique (le contrôle de l’Eurasie) est le plus important : c’est là que se décidera l’avenir de l’humanité. Brzezinski veut donc contrôler la marmite. Il sait que la température de cette marmite doit être décidée par des cuisiniers très malins, pas par des lunatiques. En effet, si la marmite déborde, ça va brûler tout le monde et les Américains seront boutés hors de la région. Voilà qui explique la déclaration de Brzezinski sur les bombardiers israéliens et le fait que pour la première fois, les Etats-Unis font des concessions et autorisent d’autres forces occidentales à venir dans le Golfe. C’est le cas par exemple de la France avec une base militaire dans les Emirats Arabes Unis. Mais cela témoigne aussi de la faiblesse dans laquelle se trouvent maintenant les Etats-Unis.

29 septembre 2009 - Site de Michel Collon

http://info-palestine.net/article.php3?id_article=7384

Un monde sans loi

mercredi 30 septembre 2009 - 06h:16

Professeur Wiliam A. Cook
The Palestine Chronicle


Imaginons les conséquences de la campagne israélienne de relations publiques tous azimuts qui couvre actuellement le monde comme une réaction de défi à l’enquête des Nations unies sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité par l’Etat d’Israël, un défi au Rapport Goldstone.

(JPG)
Les Nations unies reposent sur ce postulat :
le droit de tout people à un traitement égal selon le droit.


Paradoxalement, l’existence des Nations unies, en tant qu’organisme internationalement reconnu chargé de protéger tous les citoyens du monde avec sa Charte, la Déclaration universelle des Droits de l’homme et l’approbation constante par ses membres des Conventions de Genève, cette existence résulte pour une part des actions de l’Etat nazi contre les juifs.

Aujourd’hui, l’Etat juif d’Israël, d’une manière qui rappelle la situation des juifs en Europe occupée, est accusé de crimes contre un peuple qui n’a aucun Etat ni d’autre défense que le droit international tel qu’intégré par l’ONU à travers la Cour internationale de Justice. Si la campagne israélienne devait effectivement neutraliser l’action des 192 nations qui constituent les Nations unies, obligeant les Etats-Unis à opposer leur veto à toute action résultant du Rapport Goldstone, alors cette campagne aura aboli la primauté du droit dans l’arène internationale. Israël aura fait clairement entendre qu’il n’est soumis à aucune loi, hors la sienne.

Imaginons les conséquences de cet acte. L’ONU ne pouvait, en toute logique, amener une quelconque nation à se mettre en conformité avec ses résolutions comme l’a fait George W. Bush avec l’Iraq de Saddam. Ce fait illustre l’hypocrisie des Etats-Unis et d’Israël alors qu’ils accusent la Corée du Nord, la Syrie et l’Iran de ne pas tenir compte des Nations unies, pendant que ces deux nations échappent aux Nations unies comme à une question de cours. L’ONU y perdrait tout pouvoir et toute influence en tant qu’assemblée internationale d’Etats égaux dont le but est d’administrer par une loi selon laquelle tous les Etats membres sont tenus de respecter la même législation. Si les Etats-Unis cédaient aux exigences d’Israël, les nations du monde comprendraient que l’ONU, comme constituée actuellement - avec une A.G. où chaque membre a une voix et un Conseil de sécurité où six nations ont un droit de veto pour s’opposer à toute action acceptée par le reste de l’Assemblée -, les nations comprendraient qu’une telle ONU comporte une faille importante : une nation parmi ces 6 du C.S., ou une nation qui peut contrôler le vote de l’une de ces six, peut nuire à l’équité de l’action de l’ONU.

Imaginons les conséquences pour l’ordre public si un cartel de la drogue commandait une telle force militaire dominante et serait à la tête d’une telle fortune qu’il pourrait défier les tribunaux d’un Etat et agir en toute impunité quelles que puissent être la mort et les destructions qu’il aurait semées. Les conséquences pour le citoyen ordinaire seraient incalculables : sa sécurité personnelle disparaît, la protection de ses biens disparaît, ses droits individuels disparaissent, ses espoirs, ses attentes, ses rêves disparaissent et sont remplacés par l’abattement, la dépression et le désespoir. Si les citoyens ne sont pas tous soumis aux mêmes règles de droit, la valeur de la vie humaine n’a plus cours. Ce qui est vrai pour le citoyen d’un Etat est vrai également pour une nation dans un monde de nations où certaines sont des grandes puissances et d’autres, de petites nations sans défense.

Imaginons quelle est la première action d’une personne vertueuse qui est accusée d’avoir commis un crime : elle demande justice devant les tribunaux pour que son nom soit blanchi. Si elle est déclarée innocente, elle proclame la vérité au monde. Si donc Israël a un droit sur la terre de Palestine, qu’il le prouve devant les tribunaux internationaux. Si Israël a un droit à se défendre, qu’il indique ses véritables frontières pour que la communauté internationale sache ce qu’il défend. Si la commission d’enquête des Nations unies n’a pas été créée dans le respect des procédures et de la politique des Nations unies, si les Nations unies n’ont pas exigé un traitement impartial à l’égard des deux parties, si un quelconque membre de la commission a eu des motifs douteux ou un parti pris démontrable, qu’Israël fasse appel contre le rapport de la commission devant les Nations unies.

Si les conclusions identiques de B’Tselem, Amnesty International, de la Croix-Rouge et du Conseil des Droits de l’homme sont tout aussi viciées et partiales au détriment d’Israël, qu’Israël les emmène devant un tribunal, et qu’il le prouve. Si le Hamas est une organisation terroriste agissant au mépris du droit international, il faut le prouver en traduisant le Hamas devant les tribunaux, pas en le déclarant organisation terroriste au motif qu’Israël et les Etats-Unis l’ont affirmé.

Si le Hamas a lancé des milliers de « roquettes » sur Israël, qu’Israël défende son droit à lancer en réponse des milliers de missiles les plus sophistiqués, son droit à envahir un peuple enfermé derrière des murs avec des chars d’assaut et du matériel militaire, pendant que le ciel se remplit de F-16, d’hélicoptères et de drones armés, et que la mer se couvre de destroyers qui bombardent Gaza et son peuple incapables d’échapper à la dévastation et au chaos, et qu’Israël démontre quelle est la logique de cette action devant les tribunaux internationaux. Si le Hamas est coupable d’avoir provoqué les atrocités de l’invasion de Gaza à Noël, qu’Israël défende cet argument devant les tribunaux et montre comment un peuple qui est emprisonné peut fournir la nourriture, l’eau, l’électricité, les médicaments, l’infrastructure et l’emploi nécessaires à ces prisonniers alors qu’ils sont encerclés par les forces de défense israéliennes. Si Israël est innocent, il n’a rien à craindre après tout, il est membre d’une organisation dont les membres l’ont accepté parmi eux en 1949.

Quelle horreur de penser que des juifs, qui ont si cruellement souffert aux mains d’une puissance implacable et insensible, n’auraient pas eu le recours à la justice, comme défini par le Tribunal de Nuremberg, ni la création d’une patrie en Palestine, ni l’adhésion à part entière à l’organisation créée pour maintenir la justice pour tous, quelle horreur si leur Etat, gouverné par une puissance implacable et insensible, devait à travers des moyens insidieux rendre nulle et de nul effet cette justice pour tous. La force des Nations unies repose sur un postulat simple, le droit de chaque nation et de tout peuple à un traitement égal en vertu de la loi. Aucune force militaire ne correspond aux Nations unies ; elles ne peuvent lever aucune armée, elles ne peuvent emprisonner aucune nation, elles ne peuvent détruire aucun Etat membre. Elles existent en raison de la persuasion morale, par la confiance mutuelle, et elles ont reconnu et défini le respect et la dignité de toute vie.


William A. Cook enseigne l’anglais à l’université de La Verne en Californie du Sud, et il est l’auteur de Tracking Deception : Bush’s Mideast Policy.

Il peut être contacté à l’adresse : cookb@ULV.EDU.

Du même auteur :

- Al-Nakba : il n’y a rien à célébrer
- Démasquer l’AIPAC

28 septembre 2009 - The Palestine Chronicle - traduction : JPP

http://info-palestine.net/article.php3?id_article=7371

Menaces de guerres israéliennes : cri de détresse ou cri de guerre ??

mercredi 30 septembre 2009 - 06h:00

Leila Mazboudi
Al-Manar


La stratégie des menaces, c’est le tour de force auquel s’adonne ces derniers temps l’administration israélienne, avec une hystérie inégalable.

Elles sont proférées presque quotidiennement, comme à tour de rôle, par des responsables militaires ou politiques : contre l’Iran, le Liban ou la Syrie, voire la bande de Gaza. Relayées par les médias israéliens, elles sont reprises presque instantanément par les médias arabes qui suivent à la lettre les nouvelles des médias sionistes. Et parfois, par des médias occidentaux. Le tout sur fond de manœuvres militaires israéliennes de toutes sortes, exercées sur un rythme presque mensuel, avec une hystérie jamais vue.

Il faut dire que depuis la défaite israélienne dans la guerre de juillet 2006 contre le Liban, Israël a tiré la sonnette d’alarme. Le souvenir de son fondateur, David Ben Gourione a resurgi ; surtout ses derniers propos : "Israël ne supporte aucune défaite militaire ; une seule suffira à en entrainer d’autres".

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La peur qui bouffe tout

En plus de cette déroute militaire, c’est sa force de dissuasion, vitale pour sa survie artificielle dans la région qui en a pris un coup. Toute sa stratégie militaire a du être révisée. Toutes ses guerres dans la région ont été révisées. Une guerre a été spécialement conçue pour restituer cette dissuasion : Plomb durci, contre la bande de Gaza.

Les mêmes généraux qui ont vanté la victoire de cette offensive ne semblent eux-mêmes pas prendre au sérieux leurs allégations. La bande de Gaza est certes le maillon le plus faible du camp de la résistance dans la région. En raison de l’enfermement et du siège qui lui sont imposés.

En revanche, ce sont deux autres éléments qui hantent le plus les sionistes : les systèmes de défense antiaériens et le nucléaire. S’ils parviennent aux mains des forces résistantes, ils changeront la donne dans la région du Moyen orient, à leur détriment.

C’est grâce à la supériorité militaire aérienne israélienne incontestable dans la région et à son accaparement de l’arme atomique que l’entité sioniste nourrit sa prédominance et garantit sa survie. Raison pour laquelle, les menaces israéliennes ciblent ces deux domaines particulièrement.

Or, le nucléaire, l’Iran l’a déjà acquis. De par la connaissance et non par importation. Quels que soient les bombardements qui seraient perpétrés contre les installations nucléaires de ce pays, rien n’y fera pour éradiquer la connaissance nucléaire incrustée dans la matière grise iranienne. Il revient désormais à la République islamique de décider de sa portée militaire

Le ministre de la Guerre américain Robert Gates a été des plus clairs : "un bombardement ne fera que gagner du temps". Question de dire que les menaces israéliennes sont vaines. Elles auraient pour but de pousser les Occidentaux à promouvoir un durcissement des positions à l’encontre de Téhéran, plus qu’à introduire une réelle frappe. En vue "de sanctions paralysantes", selon les termes du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. L’objectif final : promouvoir un mouvement de contestation interne pour renverser le régime. Le chef de la diplomatie israélien Avigdor Lieberman l’a dit haut et fort, au micro de la radio israélienne : "Il est à présent clair que le nucléaire iranien est le problème du monde entier et non seulement de l’Iran. Sans perdre de temps, il faut œuvrer au renversement du régime fou de Téhéran".

Dans le dossier du système de défense antiaérien, deuxième source de hantise israélienne, force est de constater que l’entité sioniste est sérieusement inquiète. Se ralliant ses alliés occidentaux, elle se déploie à tort et à travers pour dissuader Moscou de vendre les S 300 à l’Iran. Voyages à Moscou, en public (Shimon Perez) et en secret (Netanyahou) ; enlèvement du bateau de cargaison Arctique Sea, de crainte qu’il ne transporte cette arme ; suspension du bouclier antimissile en Pologne et en Tchéquie, si cher aux Américains ; vente par Israël de drones dont le manque a fait défaut à l’arsenal russe dans la guerre contre la Géorgie ; promesses de l’Otan d’améliorer les relations bilatérales. Les actes de séduction dissuasives fusent de toutes parts. Le dernier mot revient aux Russes.

Dernièrement, et sur fond de cette inquiétude, c’est le Liban qui a fait l’objet des menaces israéliennes : "L’introduction de missiles anti aériens va pousser l’Rtat hébreux à mener une guerre contre le Liban" a déclaré le chef d’état-major adjoint israélien Dan Hariel, pour le quotidien israélien Yediot Aharonot. Rappelant à l’appui la destruction des Sam 6 déployés par les forces syriennes dans la Békaa libanaise, dans les années 80.

Durant la dernière guerre contre le Liban, face au Hezbollah, seule la force aérienne israélienne a été hors de portée. La force maritime avait été neutralisée dès la première semaine des hostilités, alors que celles de l’infanterie et des chars Mirkavas ont dû essuyer leur plus grande défaite, les derniers jours de la guerre.

En s’acquérant le système antiaérien russe, le Liban s’accorde un atout de force considérable. Sachant que les S 300 ont une qualité qui remédie aux défauts des Sam 6 : ils sont mobiles et donc adaptables à la méthode d’action du Hezbollah. Ce système, aux mains des Libanais, contraindrait l’entité sioniste à compter jusqu’à cent avant de s’aventurer dans l’espace aérien libanais, violé perpétuellement, et rendraient lettre morte toutes ses menaces.

En temps de paix, ces mises en garde auraient plus pour but de faire peur à certains Libanais, incrédules, pour les pousser à renforcer les pressions sur l’armement de la résistance libanaise, que d’introduire une guerre contre le Liban.

Le chien qui aboie ne mord pas, dit une maxime qui va si bien à la récente stratégie israélienne marquée par l’hystérie des menaces de guerre et des exercices militaires. Et quant bien même il mord, ses supposés victimes se devraient, averties par ses aboiements, se prémunir contre ses morsures.

28 septembre 2009 - Al-Manar

http://info-palestine.net/article.php3?id_article=7376

L’entité sioniste cherche un moyen pour fuir la Cour pénale de La Haye

30/09/2009
Embarrassé, l’entité sioniste cherche une parade diplomatico-judiciaire aux pressions internationales déclenchées par le rapport très critique de la commission onusienne du juge Richard Goldstone, l'accusant de "crimes de guerre" durant son offensive barbare dans la bande de Gaza fin 2008.


Selon un haut responsable israélien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a procédé à des consultations ministérielles sur la création d'une commission d'enquête israélienne indépendante sur le conflit de Gaza.
Le ministre des Affaires sociales, Yitzhak Herzog, a pour sa part suggéré de mettre sur pied une instance chargée de traiter des conséquences juridiques internationales du rapport Goldstone.
"Le juge Goldstone a fixé les risques auxquels Israël est exposé en demandant que son rapport soit transmis au Conseil de sécurité de l'ONU, qui pourrait ensuite le confier à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye", a expliqué Ruth Lapidot, professeur de droit à l'Université hébraïque de Jérusalem.
"Si le rapport est effectivement transmis au Conseil de sécurité, Israël n'aura alors pas d'autre recours que de compter sur le veto d'un des Etats membres de cette instance", a-t-elle souligné.
Selon le professeur Lapidot, Israël devra par ailleurs tenter de convaincre les pays étrangers de renoncer à poursuivre ses ressortissants non protégés par l'immunité diplomatique. Elle a spécifiquement mentionné la Grande-Bretagne, l'Espagne et la Belgique qui défendent le principe de compétence universelle.
Pour Lapidot, le meilleur moyen pour Israël de couper court à une éventuelle vague de procès intentés à l'étranger contre ses ressortissants serait de créer une commission d'enquête indépendante.

Pour le juriste Ouriel Reichman, Israël "serait ainsi en mesure non seulement d'assurer son droit à l'autodéfense contre le terrorisme mais aussi le respect des règles éthiques de la guerre et de la morale juive".

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=105200&language=fr

Goldstone: Les juifs ont le droit de critiquer Israël!

Par TOVAH LAZAROFF

30.09.09

Anne Bayefsky, de l'Institut Hudson, a violemment critiqué mardi le juge sud-africain Richard Goldstone. Selon-elle, le principal auteur du rapport controversé de l'ONU sur l'incursion de l'armée israélienne dans la bande de Gaza exploite son judaïsme pour mettre en danger l'Etat d'Israël.
« Richard, comment se sent-on quand on utilise sa judéité pour compromettre la sécurité du peuple d'Israël? Et de se retrouver en compagnie des violateurs des droits de l'homme? », s'est-elle emportée.
Bayefsky a été l'une des rares personnes à avoir pris la défense d'Israël au Conseil des droits de l'Homme de Genève. L'ONU avait passé toute la journée à débattre sur le rapport publié il y a deux semaines. Et de comparer le rapport Goldstone au Protocoles des Sages de Sion: « La mission Goldstone restera dans l'histoire comme son équivalent du 21e siècle ».
« À sa base, le rapport Goldstone réitère les accusations classiques contre le peuple juif, des allégations qui condamnent les Juifs assoiffés de sang s'acharnant sur des innocents », a-t-elle commenté. Avec ce rapport, l'ONU a défini le droit du peuple juif à l'auto-défense de « crime contre l'humanité », a-t-elle ajouté.
Goldstone a répondu que les accusations ne lui étaient que trop familières, faisant référence au régime de l'apartheid en Afrique du Sud.
« Pendant toute ma vie d'adulte j'ai été critiqué par les Sud-Africains blancs pour avoir osé m'élever contre la politique de l'époque et le gouvernement de mon pays. J'ai été accusé de traîtrise par la minorité blanche », a-t-il dévoilé. « Les Juifs ont le droit de critiquer Israël », a tranché le juge.
Goldstone a ajouté que l'histoire des Juifs en tant que peuple persécuté demeurait « une raison pour que les Juifs s'élèvent contre l'injustice et la violation des droits de l'homme ».

http://fr.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1254163552275&pagename=JFrench/JPArticle/ShowFull

Responsables saoudien et israélien ensemble lors d'une rencontre au Caire

Leila Mazboudi

30/09/2009 Normalisation à petites gorgées, les Arabes semblent fléchir, en cati mini.
Selon le quotidien en ligne arabe, al-Quds al-Arabi, l'ex-responsable des services de renseignements saoudien et l'ex-ambassadeur saoudien à New York Tourki al-Fayçal s'est trouvé mardi soir lors d'une rencontre internationale en présence de l'ex-ministre israélien des affaires étrangères Shlomo Ben Ami.

La conférence organisée au Caire avait pour thème l'amendement du traité international de non prolifération nucléaire, pour réduire les risques d'armement nucléaire. Fayçal y a défendu la nécessité d'évacuer la région du Moyen Orient de l'armement nucléaire: " la position saoudienne est celle de la Ligue arabe qui en appelle à évacuer la région du Moyen Orient de tout armement de destruction massive" a-t-il déclaré.
(Seule l'entité sioniste détient un armement nucléaire, estimé à 200 ogives.)
Fayçal a surtout omis d'évoquer la présence du responsable israélien à la rencontre régionale, sachant que ce genre de rencontre israélo-saoudienne publique est rare. ((Ces derniers temps, plusieurs médias arabes avaient rapporté qu'il avait rencontré en secret des responsables des renseignements israéliens.))

Depuis le lancement du processus de paix par la direction américaine de Barak Obama, Riad est pressée par Washington, sur demande de Tel Aviv, d'entamer des démarches de normalisation avec l'entité sioniste, pour obtenir en échange un gel des colonisations en Cisjordanie occupée. Parmi ces démarches, l'ouverture de son espace aérien aux avions civils israéliens.

Des médias occidentaux ont fait part à plusieurs reprises, d'une soi-disant tolérance saoudienne pour le survol de son espace aérien en cas de frappe aérienne contre l'Iran. Ce que Riad a démenti.
Lors de la 42ème réunion de l'Assemblée générale des Nations Unies, l'Arabie Saoudite a réaffiché son refus de toute normalisation avec l'entité sioniste, estimant que ce serait " récompenser Israël pour les crimes qu'il a commis", réitérant son attachement à l'initiative arabe de Beyrouth 2002.

Préconisant la reconnaissance d'Israël et une normalisation totale, en échange d'un retrait total des territoires arabes, cette initiative a toujours été méprisée par les dirigeants israéliens.
Sans pour autant ébranler le laxisme arabe, ni susciter aucune pression de sa part.

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=105233&language=fr

La mort d'un petit enfant lève le nombre des victimes du blocus à 358 martyrs

[ 30/09/2009 - 19:18 ]
Gaza – CPI

Le ministère Palestinien de la santé a annoncé la mort de l'enfant, Abdel-Rahman Salem Souker, 4 ans, des habitants de la ville de Gaza, en précisant qu'il souffrait d'un cancer du foie et que les forces occupantes ont interdit son voyage à l'étranger pour aller se soigner, malgré sa possession de tous les papiers nécessaires pour le voyage.

Dans un communiqué dont le centre palestinien d'information a reçu une copie, le ministre a annoncé, le mercredi 30/9, la mort de l'enfant Souker, en élevant le nombre des victimes du sévère blocus sioniste imposé injustement contre la Bande de Gaza à 358 martyrs.

Le ministère a lancé un appel d'aide à toutes les personnes conscientes et vivantes au monde, en appelant à soutenir les habitants de la Bande de Gaza et les malades encerclés et surtout de presser sur l'occupation pour finir les pratiques sionistes sauvages contre le peuple palestinien, au moment où la communauté internationale garde un silence ferme.

Le bureau des réfugiés : La grande Bretagne doit présenter ses excuses aux palestiniens

[ 30/09/2009 - 18:47 ]
Gaza - CPI

Le chef du bureau chargé des réfugiés palestiniens, allié au Hamas, Houssam Ahmed a annoncé que les déclarations du ministre Britannique des affaires étrangères provoquent, de nouveau, le rôle de la Grande Bretagne et sa responsabilité de la tragédie du peuple palestinien et qu'elle avait volé les territoires palestiniens pour instaurer une entité étrange, surnommée, aujourd'hui, "Israël".

Lors d'un communiqué de presse dont le centre palestinien a reçu une copie, le mardi 29/9, Ahmed a commenté les déclarations du ministre britannique des affaires étrangères, David Miliband, qui a dit : "les Palestiniens doivent faire des concessions à propos de la question des réfugiés!", tout en condamnant ces propos en disant: "la Grande-Bretagne était responsable, et d'une façon directe, de la souffrance des palestiniens en les poussant à vivre en exil loin de leur pays la Palestine sous des conditions très difficiles".

Le président du département des affaires des réfugiés, allié au Hamas, a été surpris par les propos et déclarations du ministre britannique des affaires étrangères qui a prétendu qu' "Israël" est un pays pacifique, alors que l'entité sioniste continue d'exercer toutes les formes de terrorisme et de massacre contre le peuple palestinien innocent, en utilisant tous les types d'armes interdites au niveau international.

Ahmed a souligné que le gouvernement britannique doit présenter ses excuses au peuple palestinien, car la Grande Bretagne a commis des horreurs et des crimes contre le peuple palestinien, que ce soit durant l'époque de l'occupation britannique ou après avoir implanter les bandes sionistes, en expulsant les palestiniens de leurs foyers et maisons et commettant des massacres contre eux.

En confirmant que le Royaume-Uni continue de servir le projet sioniste après avoir causé sa création sur la terre de la Palestine, le leader palestinien a souligné que ce biais britannique représente actuellement la continuation de sa politique hostile contre le peuple palestinien.

Saadate : l'annonce d'une réconciliation nationale est la réponse aux violations sionistes

[ 30/09/2009 - 18:04 ]
Gaza - CPI

Le secrétaire général du front populaire pour la libération de la Palestine, le captif Ahmed Saadate a affirmé que l'annonce de la réconciliation est la réponse unique et immédiate face aux crimes et violations de l'occupation israélienne qui représentent un grand danger contre la mosquée sainte d'Al Aqsa.

Lors d'un communiqué de presse, le mardi 29/9, Saadate a dit qu'il faut finir tous les désaccords et ratifié un consensus palestinien durant les entretiens prévus au Caire, le mois d'octobre prochain, en rappelant à l'occasion de la 9ème commémoration de l'Intifada au respect des sacrifices des martyrs palestiniens.

En critiquant les rencontres des dirigeants de l'autorité palestiniens avec les occupants israéliens, en marge des réunions de l'ONU, et en confirmant qu'elles ne servent que les agendas de l'occupation sioniste, Saadate a appelé au soutien illimité des efforts égyptiens afin d'arriver à la ratification de la réconciliation palestinienne.

On ne peut pas faire face aux défis et faire échouer les complots que par la réalisation d'une réconciliation interne", a souligné le leader palestinien.

Saadate a confirmé que sa détention administrative a été prolongée à 6 mois supplémentaires dans la prison sioniste de "Raymon".

Il a ajouté que l'occupation continue d'interdire à sa femme, depuis 3 mois, de lui rendre visite, en le privant également des journaux en ne lui permettant qu'une ou deux fois par semaine seulement.

Ismaïl Haniyeh espère arriver à un accord avec le Fatah en mi-octobre

[ 30/09/2009 - 19:00 ]
Gaza – CPI

Le premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh, a annoncé, hier mardi 29/9, que son mouvement va rencontrer en mi-octobre une délégation du mouvement Fatah pour étudier, et peut-être ratifier, un projet d'accord politique, sous les auspices de l'Egypte.

Interviewé sur la chaîne de télévision Al Arabia, il a précisé que le mouvement du Hamas avait demandé aux Egyptiens d'amender certaines propositions du projet de pacte.

Interrogé sur l'éventualité d'une ratification de ce texte au mois d'octobre, il a répondu : "c'est ce que nous attendons et espérons, en soulignant qu'il est très possible que nous signions un accord, mettions fin aux divisions et que nous rétablissions l'unité nationale".

De son côté, le membre du bureau politique du Hamas, Ezzat al-Rachaq a dévoilé, le mardi 29/9, que les Egyptiens ont proposé des dates fixes pour signer l'accord entre le mouvement du Hamas et du Fatah, tout en considérant que la garanti de la continuation de l'entente est l'arrêt du travail du général américain, Keith Dayton, qui contrôle les entraînements des milices d'Abbas en Cisjordanie, selon sa méthode sécuritaire qui considère que l'entité sioniste et un voisin et que le mouvement du Hamas est un ennemi.

Communiqué de la Campagne BDS France

Paris - 30-09-2009
KKL DEGAGE D' ICI, LE TEMPS DES COLONIES, C EST FINI !
Par Campagne BDS-France > campagnebdsfrance@yahoo.fr
Le KKL ou « fond national juif », qui se présente comme une organisation "verte" et écologique, a pour finalité de collecter des fonds pour l'État d'Israël et pour les colonies installées dans les Territoires occupés, en violation du droit international.

Samedi 26 septembre, des militant-es de la campagne BDS France « Boycott - Désinvestissement -Sanction » ont donc mené une action citoyenne afin de protester contre la présence de cette organisation au Salon "Planète mode d'emploi".

A l'intérieur du salon qui se tenait porte de Versailles, une trentaine de citoyens sont venus interpeller les organisateurs et leur demander de renoncer à l'avenir de recevoir le KKL dans leur enceinte.

Une coordinatrice de la campagne BDS France a été reçue par Mr René Sylvestre, président de "Action Planète mode d'emploi » et lui a exposé les raisons de cette mobilisation. La lettre de la campagne BDS concernant le KKL lui a été remise.
http://campagneboycott.blogspot.com/2009/09/lettre-adressee-aux-organisateurs-du.html

KKL, créé au début du siècle dernier et directement impliquée dans une longue série de violations du droit international, a reconnu depuis longtemps que son objectif est de conquérir les terres palestiniennes. Elle se targue, entre autres, de planter des arbres dans le Néguev, après l'expulsion des bédouins palestiniens sédentarisés qui y habitent depuis des milliers d'années. KKL encourage également les crimes de guerres, puisqu'elle organise chaque année en France les « Galas pour le bien- être du soldat israélien ».

Ces galas visent à récolter des fonds pour l'armée d'occupation israélienne, armée accusée de crimes de guerre par de très nombreuses ONG dont Amnesty International et récemment par le rapport Goldstone des Nations-unies.

En coordination avec le comité national BDS palestinien, qui siège à Ramallah (Palestine occupée) et avec les campagnes BDS nationales des autres pays européens, les militant-e-s pour le droit et la justice de la campagne française mènent régulièrement des actions d'information et d'interpellation pour faire cesser la complicité active des institutions et entreprises françaises avec l'État d'Israël.

PAS DE RACISTES, CHEZ LES ECOLOGISTES !

KKL DEGAGE D' ICI, LE TEMPS DES COLONIES, C EST FINI !

KKL VOLEURS DE TERRES !

BOYCOTT KKL, BOYCOTT ISRAEL !


Voir la vidéo de l'action, filmée par Chris Den Hond.

Al-Quds : L'occupation lance une campagne d'arrestation contre les jeunes

Jérusalem - 30-09-2009
Par Al Manar
L'armée d'occupation israélienne a lancé, le mardi 29 septembre, une campagne d'arrestation contre les jeunes palestiniens de la ville d'al-Quds occupée.
Plus de 50 jeunes, originaires de cette ville, ont été arrêtés, sous prétexte d'avoir fait face aux forces occupantes et groupes de colons sionistes qui ont tenté d'envahir, dimanche, les esplanades de la mosquée sainte d'al-Aqsa.
Les forces d'occupation ont également interdit aux jeunes palestiniens de participer à la prière de l'aube dans la mosquée d'al-Aqsa.

Un jeune Palestinien écrasé par une jeep des Forces d’Occupation Israélienne à la sortie d’une école dans un village de la région de Jénine

Jénine - 30-09-2009
Par ISM
Vers 11h ce matin, Foad Mahmoud Naiyf Turkman, 17 ans, a été écrasé par une jeep des Forces d’Occupation Israélienne alors qu'il se trouvait à l’extérieur de son lycée.
Les témoins disent que les élèves avaient terminé leurs cours et s’étaient rassemblés à l'extérieur du lycée Izz ad-Din al-Qassam dans le village de Yabad, à l'ouest de Jénine.


Selon l'oncle de Turkman, Mohammad Naiyf, qui enseigne dans le lycée et a été témoin de l’accident :
"La jeep a foncé sur un groupe d'étudiants. Foad a été écrasé, la jeep a reculé et l’a écrasé une seconde fois. Puis les soldats ne nous ont pas autorisés à nous approcher de Foad pendant environ 15 minutes."
Turkman a été transporté à l'hôpital de Jénine où il est mort une heure plus tard de ses blessures.
Le village de Yabad est entouré de plusieurs colonies illégales à l'ouest et au sud : Mevo Dotan, Hermesh, Rehan, Shaqed, et Hinnanit. Le mur de séparation est situé à l'ouest du village de Yabad.
La Route 585, située au sud de Yabad est utilisée principalement par des véhicules des Forces d’Occupation Israélienne.

Courage et résistance dans le camp de réfugiés d’Aida

Bethléem - 30-09-2009
Par Dina Elmuti
Dina Elmuti est doctorante en neurobiologie à l’Université-Est de l’Illinois, USA.
Avec le sentiment d’être aussi insignifiante qu’un insecte, j’attendais pendant qu’un des soldats surveillant le checkpoint fortifié contrôlait nos passeports derrière la vitre à l’épreuve des balles. Après quelques instants de l’examen habituel, il nous a rendu nos passeports et nous a fait signe de passer, l’air suffisant, d’un geste de la main. Nous avons continué notre chemin autour des tours et détours du mur israélien massif qui coupe à travers Bethléem, encerclant villes et banlieues. La construction hideuse est ornée de peintures de résistance qui servent de guide à notre destination : le camp de réfugiés d’Aida.

















Dans un contraste saisissant, le camp d’Aida est situé derrière l’opulent hôtelPalace Intercontinental. Le camp héberge près de 5.000 résidents, et il a été le témoin d’innombrables histoires d’injustice et d’héroïsme humble que je voulais entendre depuis longtemps.

Ma famille et moi avons passé une chaude journée d’août parmi des activistes énergiques, des familles accueillantes et des enfants curieux, tous plus que prêts à laisser ce tout qu’ils faisaient pour nous faire découvrir l’endroit où ils étaient tous venus pour en faire leur foyer, il y a tant d’années. C’est dans des endroits comme Aida que les vies sont mises en perspective. Du moins la mienne le fut, en commençant avec la première famille à laquelle nous avons eu la chance de rendre visite.

Nous avons rencontré un père dévoué qui consacre sa vie à élever ses cinq enfants, après que sa femme ait été impitoyablement tuée par un soldat israélien qui a ouvert le feu, alors qu’elle était à sa fenêtre, attendant ses enfants qui revenaient de l’école. « C’était pendant la deuxième Intifada, » raconte-t-il. « Elle est morte en martyr et les enfants étaient si jeunes. » Trois ans après, son visage reflète toujours sa tristesse. « Elle était l’amour de ma vie, » dit-il. « Tout le monde me dit de me remarier, pour que mes enfants aient une mère qui s’occupent d’eux, mais je n’y arrive pas. Je ne peux pas l’effacer de ma mémoire comme ça. Elle était ma femme. » Quelques instants après, ont surgi les plus jeunes de ses filles, excitées et nous accueillant avec de grands cris. Excitées parce que la nouvelle année scolaire approchait, elles nous regardaient les yeux brillants, pleins de curiosité.

Un peu plus tard, nous avons eu la chance de rencontrer notre guide, Mohammed, un militant du camp qui nous l’a fait visiter, nous présentant patiemment une famille après l’autre. Toutes nous ont invités à entrer et nous ont raconté leurs histoires d’adversité, et comment elles continuaient à la surmonter. Personne dans le camp n’est immunisé contre les épreuves, même pas notre guide calme et maître de lui, qui a été blessé et emprisonné par les forces israéliennes il y a quelques années. « A cause de la prison, je n’ai pu suivre que deux années d’école, » dit-il gravement avec un haussement d’épaule. Ce jour là, j’ai rencontré des familles entières souffrant de cancer, pas seulement un membre de la famille atteint de la maladie, mais des familles entières. J’ai entendu des histoires de familles qui avaient perdu leurs bien-aimés dans les conditions les plus inconcevables, et je suis entrée dans des maisons qui n’ont pas d’eau courante tous les jours.

Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à ce qu’a été mon enfance, dorlotée et confortable, comparée à celle des enfants que j’ai rencontrés ce jour-là. Contrairement à moi et à mes frères et sœurs, ces enfants vivent sans le privilège de pouvoir simplement ouvrir le robinet pour avoir de l’eau claire, fraîche à leur disposition. A la place, ils reçoivent des quantités d’eau insuffisantes, par un réseau d’eau et d’égout défectueux, tous contrôlés par Israël.

« Ces citernes d’eau arrivent ici à peu près toutes les trois semaines, quelquefois non. Nous faisons de notre mieux pour la conserver, sinon nous en manquons, et il nous faut attendre la prochaine livraison. Nous restons quelquefois plus d’une semaine sans eau potable, » nous dit un jeune garçon. Il ne semble pas avoir plus de dix ans, et pourtant il parle avec la connaissance et la sagesse d’un jeune bien plus âgé. J’essaie d’imaginer ce que je ferais si je devais passer une semaine sans ma douche quotidienne, un luxe qui nous semble un dû. Quand est-ce devenu normal de priver des enfants du droit humain fondamental d’avoir de l’eau ? Et, plus important, quand est-ce devenu normal que le monde regarde ailleurs et accepte une telle injustice, alors que ce problème est aussi répétitif et familier pour ces enfants ?

Alors que se terminait cette journée de prise de conscience pleine de nouvelles leçons qui m’ont dessillée les yeux, nous avons dit au revoir à nos nouveaux amis. Pour remercier notre guide, qui nous avait patiemment guidés sous la chaleur écrasante, ma mère a tendu à Mohammad un coca-cola. A ma grande surprise, il l’a décliné, mais pas simplement en signe de politesse ou de fierté arabe coutumière, comme je l’ai d’abord pensé. « Oh, excusez-moi, s’il vous plaît, mais je ne soutiens aucune compagnie qui soutient Israël ou son occupation, » nous a-t-il dit fièrement, portant sa main à sa poitrine, en geste de gratitude.

Au milieu de l’occupation, de la pénurie et du chaos politique, l’initiative deboycott, désinvestissement et sanctions (BDS) se développe à Bethléem et rien ne pouvait me rendre plus heureuse et plus fière. Mohammad nous a dit qu’il avait eu connaissance de la campagne BDS par le Centre Lajee (réfugiés en arabe) du camp. Le Centre Lajee a été créé il y a une dizaine d’années par un groupe de jeunes du camp qui rêvaient d’apporter des changements et de nouvelles stratégies pour défendre les droits, ce que leurs soi-disant dirigeants n’avaient jamais fait.

Après avoir raconté cette histoire stimulante à mon ami Rich, un vrai militant désintéressé du camp d’Aida qui m’a fait connaître le Centre Lajee, j’en ai appris un peu plus sur la naissance de la campagne BDS dans le camp. Il m’a expliqué que bien que Lajee ait été un des premiers signataires de l’appel palestinien BDS et qu’il le pratique à l’intérieur du centre, cette année a vu une poussée du boycott au sein des nouvelles générations du camp à la suite des massacres de l’hiver dernier à Gaza.

Les gens d’Aida, qui ont enduré une réelle calamité, ont pourtant choisi d’agir de façon productive plutôt que de s’apitoyer sur leur sort, et c’est ce défi qui définit le mieux le peuple de Palestine, qui ne cesse de me stupéfier. Avoir passé ce court laps de temps dans le camp m’a permis de réaliser que si ses habitants réussissent à boycotter ces mêmes produits qui aident à financer leur calvaire injuste, il n’y a aucune excuse logique, morale ou convaincante à ce que nous ne fassions pas la même chose aux USA, avec tous les choix, ressources et libertés dont nous avons la chance de jouir chaque jour.

Alors que j’étais dans la file, à la grille, prête à quitter Bethléem, je n’ai pu m’empêcher de me sentir minuscule une fois de plus. Cette fois, cependant, j’ai choisi de voir les choses un peu différemment. Même si j’étais considérée comme rien de plus qu’un simple insecte, au mieux une puce, aux yeux d’Israël, je me suis souvenue d’avoir entendu jadis qu’il suffit d’être une puce contre l’injustice.

Suffisamment de puces convaincues piquant stratégiquement peuvent perturber le chien le plus gros et transformer même la plus grande nation. Je me suis rendue compte que même les plus jeunes des habitants du camp d’Aida avaient le courage de résister aux humiliations fondamentales de l’apartheid et de l’occupation, que je le pouvais moi aussi, et que je n’étais pas seule.

La Syrie exhorte à obliger le régime israélien à coopérer avec l'AIEA

Téhéran.Irna. 29 septembre 2009.

La Syrie exhorte la communauté internationale à obliger le régime israélien à transmettre toute l'information sur ses sites nucléaires à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a déclaré lundi à New-York le chef de la diplomatie syrienne Walid Moallem.

"La Syrie insiste sur la nécessité d'obliger le régime israélien à appliquer la résolution adoptée par l'AIEA le 19 septembre dernier sur le problème des sites nucléaires israéliens et invitant ce régime à transférer ses sites nucléaire sous les régimes de l'Agence et à adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP)", a indique le ministre syrien dans le cadre du débat général à la 64e session de l'Assemblée générale de l'ONU.


Le régime israélien avec la Corée du Nord, de l'Inde et du Pakistan n’a toujours pas signé le TNP. Il pratique une politique du silence concernant son programme nucléaire militaire en particulier.


L’ancien premier ministre israélien, Ehud Olmert à mots à peine couverts, avait inclus pour la première fois son pays dans une liste de pays disposant de l'arme nucléaire alors que le premier ministre israélien était en visite à Berlin.


Les capacités nucléaires du régime israélien , enfant illégitime de l'Occident, ne sont en rien une nouveauté et des experts étrangers estiment que le pays possède jusqu'à 200 ogives nucléaires pouvant équiper des missiles à longue portée.


Le chef de la diplomatie syrienne a rappelé que Damas avait exhorté depuis de très longues années à transformer le Proche-Orient en zone dénucléarisée et avait soumis encore en 2003 une résolution appropriée à l'examen du Conseil de sécurité de l'ONU.

http://www2.irna.ir/fr/news/view/line-96/0909296385232323.htm

Manouchehr Mottaki : l’Iran ne cédera pas face aux pressions

Téhéran.Irna. 30 Septembre 2009.

Le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, à New-York pour participer à la 64ème session de l’assemblée générale de l’ONU au cours d’une entrevue avec le secrétaire général de l’ONU, Ban ki-Moon a souligné que dans la défense du droit absolu de l’Iran et notamment dans l’avancement de son programme nucléaire pacifique, l’Iran ne cédera pas aux pressions politiques.

Selon notre correspondant sur place au cours de cette entrevue, Manouchehr Mottaki a évoqué les questions internationales et régionales majeures souhaitant que le regard général des Nations Unies et de son secrétaire général sur la région et l’Iran repose sur des faits réels et davantage de justice.

Manouchehr Mottaki évoquant la récente rencontre entre le président iranien et le secrétaire général de l’ONU a souligné qu’« en ce qui concerne la question nucléaire iranienne, certains propos ont été tenus par quelques responsables politiques alors que la République Islamique d’Iran n’agit que conformément aux règlements internationaux ».

Le ministre iranien a rappelé que Téhéran poursuit ses coopérations de manière transparente avec l’Agence internationale de l’énergie atomique exhortant les Nations Unies à souligner ces efforts.

Manouchehr Mottaki a rappelé par ailleurs les nombreuses questions que le président iranien a évoqué et en particulier les crimes de guerre perpétrés contre le peuple de Gaza lors de l’opération « plomb durci » par le régime israélien demandant à l’ONU d’y apporter une attention particulière et de poursuivre ces questions.

Le secrétaire général de l’Onu, pour sa part, au cours de cette rencontre évoquant le rapport Goldstone des Nations Unies sur les crimes commis à Gaza a annoncé que ce rapport doit être examiné mardi 29 septembre à Genève au cours du conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies.

Etabli par la résolution de l'Assemblée générale 60/251 du 15 mars 2006, le conseil des droits de l’Homme remplace la Commission des droits de l'homme. Il se réunit en sessions régulières trois fois par années et au besoin en session extraordinaire et présente son rapport annuel à l'Assemblée générale.

http://www2.irna.ir/fr/news/view/line-98/0909308833094428.htm

Gaza, suite

Par Christian Merville | 01/10/2009
LE POINT
Elle, c'est Nicole Goldstone, un modèle de piété filiale qu'envieraient nombre de parents. De son père elle dit : « C'est un sioniste convaincu, qui adore Israël. » Elle dit encore : « S'il n'avait pas participé à l'enquête qui a débouché sur le rapport qui porte son nom, celui-ci aurait été encore plus accablant pour l'État hébreu. » Lui, c'est Richard Goldstone, un juge unanimement respecté dans son pays d'origine, l'Afrique du Sud, et dans les milieux de la magistrature internationale. Cet homme, qui fut procureur général devant les instances juridiques chargées de connaître des abus commis dans les Balkans et au Rwanda, doit faire face, depuis le 15 septembre, à un tir nourri, déclenché par Tel-Aviv et les « amis » de celui-ci partout dans le monde, qui jugent odieuses les accusations de crimes de guerre perpétrés par les soldats de Tsahal durant les 22 jours qu'avait duré l'entreprise de massacre systématique contre la population de Gaza, en janvier dernier.
Le document de 575 pages, établi à l'issue de longs mois d'investigations consciencieusement menées par une équipe qualifiée, évoque 36 cas typiques de la conduite de cette guerre d'extermination qui, aujourd'hui encore, refuse de dire son nom. Extrait : « Ce qui s'est passé durant un peu plus de trois semaines à la fin de 2008 et au début de 2009 représentait une attaque délibérée et disproportionnée, destinée à punir, humilier et terroriser une population civile, à miner radicalement les capacités de l'économie locale à produire et à assurer son autosuffisance pour la forcer à être encore plus dépendante et vulnérable. » En quelques lignes, tout est dit et c'est terrible.
Les multiples contre-feux aussitôt allumés par la propagande israélienne s'inscrivent dans la droite ligne d'un système de défense qui, s'il avait fait ses preuves jadis, a beaucoup perdu de son efficacité depuis. Il y eut pour commencer les hérauts du gouvernement Netanyahu qui se sont dépêchés de dénoncer « un parti pris flagrant », un texte « conçu dans le péché » (sic), alors que, dixit Mark Regev, porte-parole du cabinet, « notre système judiciaire est profondément indépendant » et que « tout ce que font les militaires est sujet à enquête ». Chiche ? Eh bien, non ! Car dans la foulée, toute la caste politique s'est dépêchée de refuser ce principe, la palme revenant à Shimon Peres qui, dressé sur ses ergots de Prix Nobel (de la paix, s'il vous plaît), a lancé le désormais célèbre « a mockery of History » à propos d'un acte d'accusation « qui évite d'établir la distinction entre l'agresseur et un État exerçant son droit à se défendre ». Le chef du gouvernement, pour sa part, s'est contenté sobrement de parler de « truquage », mais l'ancien fort des Halles reconverti en émule de l'évêque d'Autun, Avigdor Lieberman, a évoqué, sans rire, « un retour aux jours sombres des Nations unies, quand sionisme était synonyme de racisme ».
Après deux semaines d'errements, Israël donnait l'impression, hier, de prendre conscience de la gravité de la situation. Il ne s'agit plus de se draper dans les oripeaux de la vertu outragée par de basses calomnies, mais bel et bien de trouver une riposte adéquate au tollé soulevé un peu partout dans le monde par le rapport Goldstone. Plus question d'ignorer cette véritable bombe ni de faire assumer la responsabilité de ce qui s'est passé au seul Hamas, lui aussi condamné par le magistrat sud-africain et qui, lui aussi, en a rejeté la teneur. Les experts sont presque unanimes à considérer que le document en question est l'œuvre d'une mission dûment mandatée par l'organisation internationale et que l'on ne saurait, en conséquence, repousser dédaigneusement comme un vulgaire torchon de papier. La mise sur pied d'une commission d'enquête israélienne indépendante est envisagée ; le ministre du Commerce et de l'Industrie, Benjamin Ben Eliezer, voudrait que l'on « prenne les devants » et que l'on s'attaque aux Palestiniens ; enfin le ministre des Affaires sociales, Haïm Herzog, propose la création d'un organisme étatique capable de s'occuper des conséquences du rapport, « parce que les acteurs et les règles du jeu ont changé ». Il ne croit pas si bien dire : le vaillant État pionnier, si respectueux, dit-il, des droits de l'homme - à condition qu'il ne soit pas palestinien - risque de finir devant un tribunal international pour peu que le Conseil de sécurité donne son aval à une telle démarche. Figurerait, peut-être, au sein de l'aréopage l'Espagnol Baltasar Garzon, le tombeur d'un certain Augusto Pinochet. Mais les protecteurs sont là qui veillent au grain et peuvent toujours brandir la menace d'un veto. Ouf !
Au Canada pendant ce temps, une certaine Nicole Goldstone continue de se désoler : elle aurait tant voulu passer avec son père les vacances du Rosh Hashanah.

Percée dans le cas Shalit : une vidéo contre 20 Palestiniennes

01/10/2009
Israël libérera vendredi 20 Palestiniennes contre une vidéo montrant le soldat vivant.
Israël et le Hamas se sont entendus sur la libération de 20 prisonnières palestiniennes en échange d'une vidéo récente de l'otage israélien Gilad Shalit, une percée dans les laborieuses négociations menées depuis l'enlèvement du jeune soldat en juin 2006. « Il est important que le monde entier sache que Gilad Shalit est en vie et en bonne santé et que le Hamas est responsable de (...) son état », a déclaré le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour justifier l'accord conclu avec les islamistes du Hamas. Dans un communiqué rendu public en fin de matinée, le bureau du Premier ministre a annoncé que le cabinet de sécurité israélien avait « décidé d'autoriser la libération de 20 détenues palestiniennes » en échange d'une preuve « claire et récente » de l'état de santé du soldat Gilad Shalit.
« La preuve qu'il est en vie sera remise à Israël par les médiateurs (égyptiens et allemands) sous la forme d'une vidéo récemment filmée », précise-t-il. Un haut responsable israélien a affirmé que les 20 prisonnières seraient libérées vendredi simultanément à la remise de la vidéo aux Israéliens. L'enregistrement date « probablement de quelques semaines », a-t-il précisé.
De leur côté, les Brigades Ezzedine al-Qassam, le bras armé du Hamas, ont confirmé l'échange lors d'une conférence de presse à Gaza. Cet accord représente une importante percée dans les laborieuses négociations indirectes en cours entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle Gaza. Ces tractations sont menées depuis 2006 par l'intermédiaire de l'Égypte. L'Allemagne s'y est jointe en juillet. Gilad Shalit, 23 ans, qui a également la nationalité française, a été capturé le 25 juin 2006 à la lisière de la bande de Gaza par trois groupes palestiniens, dont le bras armé du Hamas. Un officiel israélien a précisé qu'un médiateur allemand avait vu la vidéo.
« Nous avons des indications sur son contenu, mais aucun responsable israélien ne l'a vue », a-t-il ajouté, refusant de se prononcer sur l'état de santé de l'otage. Sami Abou-Zouhri, un porte-parole du Hamas, a indiqué que la vidéo était déjà entre les mains des médiateurs, sans préciser s'il s'agissait des Allemands ou des Égyptiens. Abou Moudjahid, porte-parole du Comité de la résistance populaire (CRP), un autre groupe armé palestinien qui a participé à l'enlèvement du soldat, a précisé à l'AFP que la vidéo durait une minute et constituait une preuve irréfutable que Gilad Shalit est en vie.
Selon le porte-parole des Brigades al-Qassam, les prisonnières sont quatre membres du Hamas, cinq du Fateh (le parti du président Mahmoud Abbas), trois du Jihad islamique, une du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et sept sans affiliation.
Le haut responsable israélien a précisé que ces prisonnières - 19 originaires de Cisjordanie et une de Gaza - étaient libérables au cours des deux prochaines années.
Elles ne sont pas impliquées dans la mort de citoyens israéliens, a-t-il assuré. Le ministre palestinien chargé des Prisonniers, Issa Qaraqaë, s'est félicité de l'annonce. « Bien que n'ayant pas pris part à cet accord, nous nous réjouissons de la libération de ces prisonnières et nous nous préparons à les accueillir vendredi », a-t-il déclaré.
Le président israélien Shimon Peres a estimé qu'un signe de vie du soldat Shalit « serait un pas important vers sa libération ».
D'autre part, M. Netanyahu a donné son accord au président français, Nicolas Sarkozy, pour la reconstruction par la France et le Qatar d'un hôpital à Gaza, a indiqué hier le quotidien Haaretz. Sur le terrain, deux Palestiniens ont été tués, quatre blessés et cinq sont toujours portés disparus après un raid aérien israélien contre le sud de la bande de Gaza.
Enfin, en Cisjordanie, un adolescent palestinien a été tué par une jeep de l'armée israélienne qui l'a renversé dans le village de Yaabad, au nord de Jénine.