samedi 14 août 2010

Situation critique en Israël, selon Yitzhak Aharonovitch

Samedi, 14 Août 2010 09:28 
IRIB - Pour le ministre de la sécurité intérieure du régime sioniste, Yitzhak Aharonovitch, la situation en Israël est une bombe à retardement. Selon l'agence de presse palestinienne Yitzhak Aharonovitch qui parlait dans un réunion avec les responsables sécuritaires et judiciaires de ce régime a souligné que les Arabes résidents en Israël se trouvaient dans une situation intenable, ce qui pourrait mener à une implosion d'un moment à l'autre.  Yitzhak Aharonovitch  a estimé que l'arrestation du cheikh Raëd Salah, chef du mouvement  islamique ainsi que  la destruction des centaines de maisons des Palestiniens au Néguev et en Galilée, étaient les principales causes du soulèvement des arabes en Palestine occupée.  
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Rassemblement à Berlin pour défendre le droit des Palestiniens à vivre à Jérusalem

L'ambassade du régime israélien à Berlin est le témoin indiffèrent du drame d'un Palestinien qui a entamé voila 17 jours une grève de la faim pour obtenir que sa fille ait le droit de vivre à Jérusalem.
Firas Maraghy, qui est originaire de Jérusalem et actuellement résident à Berlin, est en grève de la faim devant l'ambassade d'Israël à Berlin depuis le 26 Juillet, exigeant que le régime israélien accorde un droit de séjour à Jérusalem pour sa petite fille et le droit de conserver le sien.
Firas Maraghy s’est installé à Berlin en septembre 2007 après avoir épousé Wiebke Diehl, une ressortissante allemande. Le couple a choisi de vivre en Allemagne pour que Wiebke Diehl puisse terminer ses études. En Décembre 2009, lorsque leur fille est née Zaynab, Firas Maraghy a demandé que l'ambassade d'Israël à Berlin l’enregistre sur son livret de famille. Sa demande a été rejetée le 17 avril de cette année, au motif que sa mère était allemande.
La situation s’est encore compliquée par le fait que le ministère israélien de l'Intérieur à Jérusalem a également refusé d'enregistrer le mariage de Firas et de Wiebke en mai 2009, prétextant du fait que Firas Maraghy vit maintenant à l'étranger et qu’ il a donc compromis son propre de résidence à Jérusalem.
"Mon père est né avant la création de l'État d'Israël. Mon grand-père est né avant la Déclaration Balfour. Et je vais perdre mon droit de résider à Jérusalem juste parce que j'ai séjourné en Allemagne pendant quelques années?" s’est indigné Firas Maraghy .
La législation israélienne supprime les droits de résidence des Palestiniens à Jérusalem après une absence de sept ans, mais Firas Maraghy a vécu en Allemagne pendant seulement deux ans. En tant qu’habitant de Jérusalem, Firas Maraghy n'est ni palestinien, ni ne dispose d'un passeport israélien. Il est considéré comme un résident d'Israël et détient une carte lui permettant de résider à Jérusalem. En mai 2009, il a été délivré une autorisation de court séjour, valable que jusqu'en mai 2011, à la condition qu'ensuite il retourne à Jérusalem pour une période minimale de 1 an et demi. 
Si Firas Maraghy ne retourne pas à Jérusalem, il sera définitivement déchu de ses droits de résidence et s'il revient, il sera contraint d'abandonner sa fille pendant au moins une année et demie. Firas Maraghy ne veut pas s'installer en Allemagne de façon permanente, mais espère être en mesure d'amener sa fille et sa femme à Jérusalem en toute légalité pour y résider. 
"Comment puis-je planifier pour l'avenir quand j'ai besoin de retourner à Jérusalem afin de ne pas être déchu de mon droit de résidence? Comment puis-je m'engage dans un emploi ici quand je ne sais pas si je peux revenir lors de mon prochain séjour à Jérusalem ? Comment puis-je convaincre ma femme d'aller à Jérusalem avec moi quand elle pourrait ne pas être en mesure de quitter Israël pendant quatre ans jusqu'à ce qu'elle reçoive le statut de résidente permanente? " s’est-il interrogé. 
L’ambassadeur en poste en Allemagne, Yoram Ben-Zeev, est venu me parler pendant la première semaine, de grève de la faim pour me dire qu’il allait tenter de faire ce qu’il pouvait mais de stopper ma grève soulignant que j’etais toujours a même de la reprendre, explique Firas Maraghy qui a répondu: «J'ai une meilleure idée. Essayez de faire ce que vous pouvez, je vais continuer ma grève de la faim en même temps. Peut-être que cela pourra même vous aider.
"Un groupe se faisant appeler «Voix juive pour une paix juste au Moyen-Orient » a décidé d’organiser une manifestation ou les manifestants ont brandi des banderoles soulignant le droit de Firas Maraghy de vivre avec sa famille à Jérusalem. 
L'ambassade d'Israël a poursuivi ses tactiques évasives en refusant d'accorder les papiers nécessaires au séjour de l’enfant bébé de sept mois.
S’adressant à la presse en marge du rassemblement, Firas Maraghy a réitéré le droit de sa fille droit à séjourner à Jérusalem.
"Je ne veux pas qu'elle entre à Jérusalem en tant que touriste » a déclaré Firas Maraghy.Même si ma fille est née à l'étranger, elle a un droit de retour ", a t-il souligné tout en qualifiant Israël d’Etat« raciste ». 
Firas Maraghy s'est engagé à poursuivre sa grève de la faim jusqu'à ce que les responsables israéliens lui accordent les documents auxquels il a droit. 
Pendant ce temps, un ami proche de Firas Maraghy, Laif Khalil a déclaré à l’IRNA que ce rassemblement visait à "faire preuve de solidarité et de soutien» pour les Palestiniens militants. 
Laif Khalil a accusé le régime israélien de poursuivre une politique «raciste» et «de nettoyage ethnique à Jérusalem ». 
Il a souligné que les responsables israéliens avaient également refusé de lui délivrer des papiers simplement parce qu'il a vécu en Allemagne pendant 18 ans. 
Khalil a souligné qu’il ne s’agit pas seulement d’un problème palestinien mais d "un problème mondial.Il a exhorté la chancelière allemande Angela Merkel à accentuer la pression sur la régime israélien pour mettre fin à son nettoyage ethnique.

Moratinos: Levée complète du blocus imposé à Gaza

13 Août 2010
Dans un entretien aujourd'hui à la chaine satellitaire qatarie "Al-Jazeera", Moratinos a expliqué que l'UE au moment où son pays présidait l'Union avait pris des positions contraignantes condamnant le recours excessif à la force dans la bande de Gaza, comme elle a demandé à Israël de lever son blocus imposé à Gaza, faisant noter que l'UE est engagée à la solution de deux Etats.
"Conformément aux dispositions de la charte de Lisbonne et grâce aux efforts de la présidence espagnole, l'on a convenu de mettre sur pied la commission de la politique extérieure de l'UE, et c'est pour la 1ère fois qu'on parle d'une politique extérieure commune de l'UE", a-t-il affirmé.
Moratinos est convaincu que l'UE va disposer de stratégies communes en direction des principaux acteurs sur la scène internationale, de même pour les questions du Moyen-Orient et du monde arabe.
Dans un autre contexte, Moratinos a dit que son pays a toujours soutenu l'adhésion de la Turquie à l'UE, s'interrogeant sur les réserves de certains pays membres, considérant que cette adhésion constituerait un plus pour l'UE.
Moratinos considère la Turquie comme un grand pays et son peuple aussi et il est persuadé que tous en Europe vont comprendre à la fin que l'adhésion de la Turquie à l'UE est meilleure que l'existence de pays en dehors de l'UE.
T. Slimani
Madrid / Le ministre espagnol des AE, Miguel Angel Moratinos, a affirmé qu'il faut lever le blocus israélien imposé à Gaza d'une manière complète, précisant que la question ne réside pas dans sa levée partielle comme prétend Israël.

Assiéger le siège d’Israël

Israel - 13-08-2010

Par Omar Barghouti 
En dépit du siège de Gaza par Israël et du déplacement accru de populations dans le Néguev et à Jérusalem Est, les Palestiniens ont quelques raisons de se réjouir. A Washington, une coopérative alimentaire a voté une résolution appelant au boycott des produits israéliens (1), confirmant que le mouvement de boycott – cinq ans le mois dernier – a finalement traversé l’Atlantique. Le soutien à la démarche est venu de personnalités éminentes, dont les prix Nobel Desmond Tutu et Máiread Maguire, et du rapporteur spécial des Nations Unies pour les territoires palestiniens, Richard Falk.
Le Mouvement pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions (BDS) contre Israël a été lancé en 2005, un an après que la Cour Internationale de Justice ait déclaré que le mur et les colonies construits par Israël sur le territoire palestinien occupé étaient illégaux. Plus de 170 partis politiques, syndicats, mouvements de masse et ONG palestiniens ont approuvé le mouvement, qui est dirigé par le BNC, une coalition d’organisations de la société civile.
Enracinée dans un siècle de résistance civile palestinienne, et inspirée par la lutte anti-apartheid, la campagne a chapeauté des boycotts précédents, partiaux, pour présenter une approche globale pour la réalisation de l’autodétermination palestinienne : unifier les Palestiniens en Palestine historique et en exil, en face d’une accélération de la fragmentation.
BDS évite la prescription de tout programme politique particulier et insiste, au contraire, sur la réalisation des droits fondamentaux, reconnus par les Nations Unies, qui correspondent aux trois principaux segments du peuple palestinien : mettre fin à l’occupation et à la colonisation israéliennes de toutes les terres occupées depuis 1967 ; mettre fin à la discrimination raciale contre les citoyens palestiniens ; et reconnaître le droit des réfugiés palestiniens à revenir chez eux, comme stipulé par la Résolution 194 des Nations Unies.
Créé et dirigé par des Palestiniens, BDS combat toutes formes de racisme, y compris l’antisémitisme, et est ancré dans les principes universels de liberté, de justice et d’égalité des droits qui a motivé les luttes antiapartheid et pour les droits civiques aux Etats-Unis.
Caractériser le système légalisé d’Israël de discrimination comme étant de l’apartheid – comme l’ont fait Tutu, Jimmy Carter et même un ancien procureur général israélien (2) – ne met pas Israël sur le même plan que l’Afrique du Sud. Les deux régimes oppressifs ne sont pas identiques. L’attribution par Israël de droits et de privilèges en fonction de critères ethniques et religieux correspond à la définition de l’apartheid définie par les Nations-Unies.
BDS a connu une croissance sans précédent après la guerre d’agression contre Gaza et l’attaque de la flottille. Des gens de conscience du monde entier semblent avoir franchi un seuil, recourant à la pression, et non à l’apaisement ou à « l’engagement constructif », pour mettre fin à l’impunité d’Israël et à la collusion occidentale qui maintiennent son statut d’Etat au-dessus des lois.
« Assiéger votre siège » - le cri du poète palestinien Mahmoud Darwish – prend un nouveau sens dans ce contexte. Parce que convaincre une puissance coloniale de tenir compte d’arguments moraux pour la justice est, au mieux, délirant, beaucoup comprennent maintenant qu’il est nécessaire de « assiéger » Israël par des boycotts pour augmenter le prix de son oppression.
Les militants BDS ont réussi à convaincre des institutions financières en Scandinavie, en Allemagne et ailleurs, de se désinvestir de compagnies complices des violations israéliennes du droit international. Plusieurs syndicats internationaux ont endossé le boycott. A la suite de l’attaque de la flottille, des syndicats de dockers en Suède, en Inde, en Turquie et aux Etats-Unis ont repris un appel des syndicats palestiniens de bloquer le déchargement des navires israéliens.
Les soutiens à BDS par des personnalités culturelles comme John Berger, Naomi Klein, Iain Bnaks et Alice Walker, et la vague d’annulations d’événements en Israël par des artistes, dont Meg Ryan, Elvis Costello, Gil Scott-Heron et les Pixies ont promu le caractère international du mouvement, le rapprochant du courant principal occidental. Le scepticisme sur son potentiel n’est plus de mise.
Le Boycott de l’Intérieur (“Boycott from Within”), un mouvement de protestation important en Israël aujourd’hui, a été créé en 2009 pour adopter l’appel BDS palestinien.
Un projet de loi qui imposerait de lourdes amendes aux Israéliens qui s’engageraient ou inciteraient à des boycotts contre Israël a été récemment adopté en première lecture à la Knesset. Cela souligne les craintes d’Israël vis-à-vis de la portée mondiale et de l’impact de BDS comme campagne non violente, moralement cohérente pour la justice. A bien des égards, cela souligne que le « moment sud-africain » palestinien est arrivé.

Omar Barghouti
(1) “Food co-op in Rachel Corrie's hometown boycotts Israeli goods”, par Natasha Mozgovaya, Ha’aretz, 20 juillet 2010
(2) “The war's seventh day”, par Michael Ben-Yair, Ha’aretz, 3 mars 2002

Au nom de qui l’Egypte martyrise-t-elle la population de Gaza ?

Egypte - 13-08-2010

Par Khaled Amayreh 
Un afflux d’histoires à faire dresser les cheveux sur la terre continue à venir du côté égyptien du terminal frontalier de Rafah. Presque toutes ces histoires soulignent le traitement dégradant auxquels sont soumis les Gazaouis, déjà soigneusement torturés par le siège criminel imposé par Israël sur l’enclave côtière, en coordination avec plusieurs acteurs régionaux et internationaux, dont l’Egypte elle-même. En fait, selon les témoignages des Gazaouis qui sont allés dans « l’enfer égyptien », le traitement des Gazaouis par l’Egypte est bien pire que celui que leur inflige Israël.
C’est plus que scandaleux. C’est criminel.
Il y a quelques semaines, une Palestinienne de Gaza est morte alors qu’elle attendait à la frontière égyptienne. Bien sûr, la mort est un acte de Dieu, mais elle peut aussi être le résultat d’une négligence criminelle et d’un traitement dégradant, en particulier si la personne décédée était malade et nécessitait des soins particuliers.
Un journaliste fiable de Gaza m’a dit que son frère, qui était allé en Egypte, a été laissé sans nourriture pendant quatre jours. Habituellement, les Egyptiens ne donnent aucune explication sur leur conduite vis-à-vis de la population de Gaza.
De plus, il semble que les autorités égyptiennes traitent tous les Palestiniens visitant ou voyageant en Egypte comme des coupables, jusqu’à preuve du contraire. Cette politique insolente et brutale est menée au prétexte de la sécurité.
Nous ne contestons pas bien sûr les droits de l’Egypte à protéger sa sécurité. Sa sécurité est la nôtre et les Palestiniens sont les derniers sur terre qui songeraient à saper la sécurité d’un pays arabe musulman, et encore moins celle de l’Egypte.
Cependant, torturer les Palestiniens, à l’occasion à mort, ne sert en aucune manière la sécurité de l’Egypte. Au contraire, cela mine gravement la fiabilité en un pays frère voisin, sans laquelle aucune protection sécuritaire ne peut être efficace.
Nous savons que le régime égyptien méprise le Hamas à cause de son idéologie islamique. Nous savons aussi que le régime du Caire s’inquiète que le succès du Hamas dans la Bande de Gaza n’ait un impact positif sur les Frères Musulmans, le principal groupe d’opposition en Egypte.
Ceci étant dit, il n’y a pourtant aucune justification à incriminer et à dévaster tous les Gazaouis car le seul bénéficiaire de cette politique stupide et inutile est Israël, l’ennemi tant de l’Egypte que des Palestiniens.
Plus précisément, loin de chercher à justifier le traitement dégradant de l’Egypte contre un peuple systématiquement torturé par l’oppression néo-nazie d’Israël, l’Egypte a le devoir légal, moral et religieux de faciliter les déplacements des Gazaouis sur son territoire.
Puisque Dieu, dans son infini sagesse, a voulu que Gaza soit limitrophe de l’Egypte, pour qui se prend le régime égyptien pour tourmenter ainsi les gens de Gaza dès qu’ils ont besoin d’aller en Egypte pour des raisons d’étude, de traitement médical ou d’affaire ?
Que sont donc supposés faire ces gens opprimés pour satisfaire les volontés morbides du régime égyptien ? S’envoler vers une autre galaxie ? Se suicider collectivement ? Ou devenir, pour survivre, des informateurs et des espions pour Israël ?
Nous nous rendons compte que l’Egypte a une coordination sécuritaire étroite avec Israël, cette même entité qui s’acharne à miner la sécurité, l’économie et la force de l’Egypte. Cette coordination est une réalité scandaleuse, exactement comme la coordination sécuritaire de l’Autorité palestinienne avec Israël est une réalité scandaleuse, et qui atteint des proportions pornographiques.
La coordination sécuritaire entre l’Egypte et l’entité raciste signifie une chose, c’est que l’Egypte considère Israël comme un ami et un allié, alors qu’elle voit le peuple de Gaza, et probablement les Palestiniens en général, comme des ennemis, ou du moins des ennemis potentiels. En dernière analyse, la coordination sécuritaire égypto-israélienne, et n’importe quels autres arrangements tacites que les deux côtés peuvent avoir, n’est pas dirigée contre la Côte d’Ivoire ou la Colombie, mais contre le peuple palestinien, en particulier le camp islamique.
Un tel discours empoisonné ne peut être que le résultat d’un aveuglement moral de la part du régime égyptien, qui est probablement le pire et le plus corrompu que l’Egypte ait connu depuis les Pharaons.
En ce qui concerne le Hamas, le régime égyptien devrait réaliser que le Hamas est un mouvement démocratiquement élu dont la légitimité découle non pas de pots-de-vin et de documents faits pour protéger des intérêts étrangers, mais du soutien populaire dont il jouit et qui s’est manifesté par les urnes.
Que le régime égyptien l’aime ou non, le Hamas est le choix d’une majorité de Palestiniens, et tous les complots, qu’ils viennent de Ramallah, du Caire ou de Washington, ne réussiront pas à le marginaliser.
Il n’y aura pas de paix réelle et durable en Palestine occupée sans le Hamas et autres groupes palestiniens aux positions similaires, qui insistent et luttent pour la restauration des droits palestiniens et la préservation de la dignité nationale palestinienne.
C’est peut-être notre destin, en tant que peuple, de supporter et de tenir, non seulement en face des crimes de l’ennemi, mais aussi en face de la traîtrise, la stupidité et les conspirations de nos supposés frères et amis. Et nous ne fuirons pas notre destin.
Toutefois, les traîtres et les hypocrites qui ont choisi d’être de minables esclaves servant les intérêts des puissances étrangères en échange de quelques millions de dollars payés par l’empire du mal de notre époque doivent savoir que leur place dans l’histoire ne sera pas meilleure que celle des pires traîtres et collaborateurs, comme Abi Rughal, Iban al Alqami, and Abdullah al Saghir.
Ravager et torturer d’innocents Palestiniens pour le compte d’Israël n’apporteront aucune gloire à l’Egypte, ni au régime égyptien l’amour de ses propres masses. L’inverse est vrai. Cela ne fera que générer du mépris pour le régime, et rien d’autre que du mépris.
Moubarak et son régime partiront, tôt ou tard. On se souviendra de lui comme le leader du plus grand et du plus puissant pays arabe, qui a aidé à affamer, martyriser, persécuter et tuer ses frères musulmans de l’autre côté de la frontière.
L’histoire ne montrera aucune pitié pour un tyran qui n’a pas montré la moindre pitié envers son propre peuple, sans parler des Palestiniens.
Mais la manière dont l’histoire traite les tyrans et les dictateurs, bien qu’elle soit importante et qu’elle serve de leçon pour les générations à venir, n’est rien comparée à ce qui attend ces scélérats le jour du Jugement dernier.
Dans la Sourate Abraham, le Tout-Puissant nous montre ce qui attend les oppresseurs :
42. Et ne pense point qu'Allah soit inattentif à ce que font les injustes. Il leur accordera un délai jusqu'au jour où leurs regards se figeront.
43. Ils courront [suppliant], levant la tête, les yeux hagards et les cœurs vides.
44. Et avertis les gens du jour où le châtiment les atteindra et ceux qui auront été injustes diront : "Ô notre Seigneur accorde-nous un court délai, nous répondrons à Ton appel et suivront les messagers". - N'avez-vous pas juré auparavant que vous ne deviez jamais disparaître?
45. Et vous avez habité, les demeures de ceux qui s'étaient fait du tord à eux-mêmes. Il vous est apparu en toute évidence comment Nous les avions traité et Nous vous avons cité les exemples.
(Abraham, 42-45)
48. au jour où la terre sera remplacée par une autre, de même que les cieux et où (les hommes) comparaîtront devant Allah, l'Unique, Le Dominateur Suprême.
49. Et ce jour-là, tu verras les coupables, enchaînés les uns aux autres,
50. leurs tuniques seront de goudron et le feu couvrira leurs visages.
51. (Tout cela) afin qu'Allah rétribue chaque âme de ce qu'elle aura acquis. Certes Allah est prompt dans Ses comptes.
(Abraham, 48-51)

Appel urgent : Emad Mohammad Salem Al-Ashhab, 17 ans, en détention administrative depuis le 21 février 2010

Hébron - 13-08-2010
Par Addameer
Sur le chemin [du centre de détention] les soldats se sont mis à me frapper avec un bâton. Ils m’ont menotté avec des menottes en fer, j’ai eu très mal. Ils m’ont aussi brûlé les mains avec des cigarettes”. – Emad Al-Ashhab
Date de naissance : 2 janvier 1993
Age au moment de l’arrestation : 17 ans
Date de l’arrestation : 21 février 2010
Lieu de résidence : Hébron
Lieu de détention : Prison Ofer, section 13

Adresse postale :
Ofer Prison
Givat Zeev, P.O. Box 3007
via Israel
Nombre d’ordres de détention administrative : Trois
Accusations : Aucune
ARRESTATION ET INTERROGATOIRE
Emad Al-Ashhab, 17 ans, a quitté sa maison familiale d’Hébron aux premières heures du 21 février 2010 pour accompagner son père à Al Khan Al-Ahmar, une zone bédouine entre les colonies israéliennes de Maale Adoumim and Kfar Adumim. Emad aide régulièrement son père, qui travaille dans une imprimerie israélienne, après avoir quitté l’école un an et demie avant son arrestation.
Vers 9h30, l’autobus transportant Emad et son père est arrivé au checkpoint Container, situé sur la route Wadi Nar, entre Bethléem et Ramallah. Les soldats israéliens en poste au checkpoint arrêtaient toutes les voitures ce matin-là, vérifiant les cartes d’identité et fouillant les véhicules. Quelques minutes après, ils ont demandé à Emad de descendre de l’autobus sans lui fournir la moindre explication, ils l’ont emmené dans une pièce de détention provisoire située au checkpoint. Le père d’Emad a attendu trois heures sans qu’on l’informe des raisons de la détention de son fils. Chaque fois qu’il essayait de demander comment son fils allait, les soldats ignoraient ses questions. Finalement, vers 12h30, il a décidé de quitter le checkpoint Container et de continuer vers son lieu de travail pour alerter un avocat pour les droits de l’homme de l’arrestation de son fils.
Emad a été gardé, sans nourriture ni eau, dans la pièce de détention provisoire du checkpoint Container jusqu’à 13h. Pendant tout ce temps, il n’a pas été autorisé à aller aux toilettes. On lui a dit d’attendre sur une chaise, pieds et mains liés. Vers 13h, Emad a été transféré à un autre endroit, sans qu’on lui dise où. Dans une déclaration sous serment remise à Addameer par l’avocat Anan Odeh, Emad raconte que pendant son transfert dans ce lieu non spécifié, les soldats israéliens ont couvert son visage d’un sac en laine et l’ont frappé à coups de bâton sur tout le corps, alors que ses mains et ses pieds étaient attachés. Les soldats lui ont aussi brûlé les mains avec des cigarettes tandis qu’ils resserraient les menottes autour de ses poignets. Depuis ce lieu non spécifié, Emad a été transféré dans un second centre de détention, toujours sans être informé du nom ou du lieu. Plus tard dans la soirée, il a été transféré une troisième fois, et vers 19h, il est arrivé au Centre de Détention et d’Interrogatoire d’Etzion, près de Bethléem. Là il a été autorisé à aller aux toilettes pour la première fois de la journée.
Emad a été détenu à Etzion pendant cinq jours ; pendant cette période, il a été emmené à la Base militaire d’Ofer, près de Ramallah, pour des interrogatoires. Des officiers du Service de Sécurité Israélien (Israeli Security Agency – ISA) l’ont interrogé sur ses appartenances politiques, mais Emad a nié tous les soupçons des enquêteurs. Selon les ordres militaires israéliens qui régissent le Territoire palestinien occupé, être membre d’une organisation – que ce soit un parti politique ou une organisation caritative – déclarée illégale par le commandement militaire israélien est un délit et est classé comme « activité terroriste hostile ».
A aucun moment du processus d’enquête Emad n’a été accompagné par un conseiller juridique ni par un parent, un droit que les autorités israéliennes nient systématiquement aux enfants palestiniens arrêtés en vertu des règles militaires. Le cinquième jour de son interrogatoire, Emad a reçu son premier ordre de détention administrative, l’information qu’il serait détenu sans accusation ni procès.
DETENTION ADMINISTRATIVE
Nombre de renouvellement de l’ordre : Deux
Nombre de jour de détention sans accusation ni procès : 164 à ce jour
Le premier ordre de détention administrative d’Emad a été établi pour une période de six mois. Lors de l’examen judiciaire de l’ordre, le juge du Tribunal miliaire des détenus administratifs de la Base militaire d’Ofer a confirmé l’ordre initial. Le conseil juridique d’Emad, l’avocat Anwar Abu Amer, a fait appel de la décision du juge. L’ordre de détention administrative a été ramené à deux mois et demi lors de l’audience d’appel. Cependant, le 6 mai 2010, jour de l’expiration du premier ordre, la détention administrative d’Emad a été renouvelée pour six mois supplémentaires. Lors de l’audience de révision judiciaire du deuxième ordre, elle a été réduite à une période de trois mois se terminant le 4 août 2010. L’avocat Abu Amer a par conséquent interjeté un deuxième appel, qui a été refusé. Quelques jours avant l’expiration du deuxième ordre, la détention administrative d’Emad a été à nouveau renouvelée. Pendant la révision judiciaire de l’ordre, le 4 août, le juge militaire a confirmé la détention administrative d’Emad pour une période de trois mois, fixant sa possible libération au 3 novembre 2010.
CONDITIONS DE DETENTION ET PREOCCUPATIONS SANITAIRES
Emad souffre d’une paralysie de Erb-Duchenne, affection partielle du bras provoqué par une blessure aux nerfs principaux du bras suite à une luxation de l’épaule à la naissance qui nécessite une rééducation continue. Lorsqu’il était plus jeune, Emad a suivi une thérapie à l’hôpital, mais avec le temps, sa mère en a pris la responsabilité et a même suivi une formation spéciale pour pouvoir lui masser le bras dès que nécessaire. Cette sorte de physiothérapie spécialisée ne peut pas être pratiquée à la clinique de la prison et Emad souffre de douleurs dans le bras résultant du manque de traitement.
Il n’y a pas de section spéciale pour les enfants détenus à la Prison Ofer. Pas plus qu’il n’y a une section spéciale pour les détenus administratifs, qui, selon le droit international et la loi israélienne, devraient être détenus séparément des prisonniers condamnés. Emad est actuellement détenu à la section 13 d’Ofer et partage une cellule avec des détenus adultes en attente de transfert et de prisonniers condamnés.
VISITES FAMILIALES
Pendant les trois premiers mois suivant son arrestation, Emad n’a reçu aucune visite d’un membre de sa famille. Cette situation n’est pas exceptionnelle, étant donné que les autorités israéliennes cherchent à isoler les prisonniers pendant la première période de détention et, pour cette raison, ne délivrent pas de permis de visite. Parce que l’utilisation de téléphone n’est pas non plus autorisée pour les détenus palestiniens « de sécurité », Emad n’a eu aucun contact avec le monde extérieur, à part les rencontres avec son avocat.
Après sa première période de trois mois en détention, Emad n’a pu voir son père, 52 ans, et sa mère, 44 ans, que deux fois car les visites familiales à Ofer ne sont autorisées qu’une fois par mois. En comparaison, les autres prisons israéliennes où sont détenus les prisonniers palestiniens autorisent des membres des familles à rendre visite à leurs détenus toutes les deux semaines. Au cours de la dernière visite, qui a eu lieu en juillet, Emad a pu voir également son plus jeune frère, Ahmad, 10 ans.
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La détention administrative est une procédure qui permet à l’armée israélienne de détenir indéfiniment des prisonniers sur des preuves secrètes, sans charge ni procès. En Cisjordanie occupée, l’armée israélienne a l’autorisation d’émettre des ordres de détention administrative contre les civils palestiniens sur la base de l’Ordre militaire 1591. Cet ordre donne aux commandants militaires le pouvoir de détenir un individu pour des périodes allant jusqu’à six mois renouvelables, si ils ont « des fondements raisonnables de présumer que la sécurité du secteur ou la sécurité publique requièrent la détention. » Le jour de la date d’expiration, ou juste avant, l’ordre de détention est fréquemment renouvelé, processus qui peut se répéter indéfiniment.
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AGISSEZ MAINTENANT !
Voici comment vous pouvez aider Emad Al-Ashhab :
• Ecrivez-lui des lettres de soutien à son adresse postale
• Ecrivez au gouvernement israélien, aux autorités militaires et juridiques et exigez qu’Emad Al-Ashhab soit immédiatement libéré et que sa détention administrative ne soit pas renouvelée.
• Ecrivez à vos propres représentants élus et exhortez-les à faire pression sur Israël pour libérer Emad Al-Ashhab et de mettre fin à un système d’incarcération sans procès tellement injuste, arbitraire et cruel.
Pour plus d’informations sur la détention administrative et la Campagne d’Addameer pour mettre fin à la détention administrative, merci de visiter notre site.

Appel à sanctionner "Israël" au sein des instances sportives

13/08/2010  
Le Comité olympique palestinien a lancé une campagne visant à sanctionner "Israël" au sein des instances sportives internationales en raison de son refus d'autoriser les athlètes palestiniens de circuler librement.  
Le différend a éclaté cette semaine. Six joueurs de l'équipe nationale de football palestinienne originaires de Gaza, vivant et jouant en Cisjordanie occupée, ont été refoulés pour des soi-disant "raisons de sécurité" par les autorités d'occupation à la frontière entre ce territoire et la Jordanie alors qu'ils se rendaient en Mauritanie pour un match amical.    
Ils ont été remplacés in extremis, notamment par trois joueurs palestiniens évoluant dans le championnat jordanien, et la rencontre s'est achevée par un match nul, 0 à 0.    
Cette affaire pourrait compromettre des années d'efforts qui ont permis au football palestinien de progresser considérablement, notamment avec la construction en Cisjordanie, aux portes de Jérusalem AlQuds occupée, d'un stade de 6.000 places où la Palestine a disputé son premier match international en 2008, contre la Jordanie, en présence du président de la FIFA, Joseph Blatter.    
Un responsable de la sécurité israélienne a justifié la décision de l'occupation, en prétendant que les joueurs originaires de Gaza ont omis de renouveler un permis spécial les autorisant à évoluer en Cisjordanie "à titre humanitaire".  
"Les joueurs sont restés en Cisjordanie illégalement, car la Fédération palestinienne de football n'a pas renouvelé leurs permis, et lorsqu'ils ont demandé à se rendre en Jordanie, cela leur a été refusé pour des raisons de sécurité", a indiqué ce responsable qui a requis l'anonymat.   
Choqué par cette décision, le président du Comité olympique palestinien, Jibril Rajoub, a déterré la hache de guerre.   
"Nous allons lancer une guerre ouverte contre l'occupant pour garantir la liberté de mouvements des joueurs palestiniens, des équipes et des membres de clubs, ce qui nous permettra d'établir nos institutions sportives sur notre terre", a déclaré M. Rajoub, un ex-chef de la sécurité de l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas.   
Il a rejoint des dizaines de manifestants rassemblés dans une tente dressée face à l'imposant stade Fayçal al-Husseini. "Nous exigeons qu'Israël soit radié des organisations sportives internationale", a ajouté M. Rajoub, qui préside aussi la Fédération palestinienne de football.   
"Quand on m'a signifié que je ne pourrais pas aller en Mauritanie, j'ai été très déçu, car le rêve de tout athlète est de porter les couleurs de son pays à l'étranger", a déclaré Suleiman al-Obeid, un des six sportifs refoulés.  Il vit depuis un an et demi en Cisjordanie et n'est pas retourné à Gaza pour voir sa femme et ses deux enfants, de peur de se voir interdire ensuite de retrouver son équipe.  
La Palestine est affiliée à la Fifa depuis 1998 bien que les territoires de Cisjordanie et de Gaza n'aient pas encore acquis leur indépendance. 

« La Turquie achemine l’armement du Hezbollah ?? »

13/08/2010  
Après l’allemand Deir Spiegel, le français le Figaro, le kowétien As-Syaça, c’est au quotidien italien Corriere de la Serra  de se mêler à la valse des informations et spéculations véhiculées sur le Hezbollah, recueillies toujours de sources anonymes, et formulées au conditionnel.
Les objectifs étant à chaque fois différents…
« Les deux services de renseignements iraniens et turcs se seraient convenus d’œuvrer ensemble pour fournir des armements sophistiqués au Hezbollah » a prétendu le correspondant du journal pour les questions d’intelligence et de terrorisme, Goydo Olympio, connu pour ses positions pro sionistes et son aversion pour la résistance.  
« Les missiles et les moyens de combats les plus sophistiqués pourraient frayer leur chemin à partir de l’Iran, en passant par la Turquie et la Syrie jusqu’au Liban » a aussi supposé ce journaliste qui a travaillé entre 1999 et 2003 comme correspondant de plusieurs journaux italiens en Israël.  
Et d’ajouter, citant une certaine source anonyme que «  l’acheminement de cet armement a déjà été discuté  lors d’une rencontre qui a réuni le chef des services secrets des Gardiens de la révolution iraniens, Hussein Taeb, et le nouveau chef des renseignements turc Hakân Fidan, lequel est considéré comme influent et voulant entretenir des liens étroits avec les Iraniens ».
Ce correspondant italien postule aussi que les armements seront transportés via des camions et des voitures, et que Fidan aurait déjà ordonné à ses hommes de trouver une couverture convenable  pour éloigner les unités militaires turques.
A la base de ses assertions, Téhéran voudrait créer un nouveau canal similaire à celui qui serait mis au point au Soudan pour acheminer des armes au Hamas dans la bande de Gaza. Il signale entre autre que «  les capitales occidentales examinent avec préoccupation les relations irano-turques », sachant toujours, selon Olympio «  que les services de renseignements turcs sont des meilleurs dans la région,…, tout autant que leurs homologues iraniens ».
 A noter que l’article italien a joui d’une couverture médiatique israélienne importante. Entre autre de la part du Yediot Aharonot, dont le correspondant s’est entretenu avec  son auteur. Ce dernier lui a affirmé que les Turcs ne sont pas encore au point de non retour pour renoncer à l’Occident en contrepartie d’un axe puissant avec l’Iran, , …, mais qu’ils veulent un prix convenable pour renoncer à leurs liens présumés avec l’Iran et le Hezbollah.
A noter qu’à l’origine c’est la désignation de Fidan à la tête des renseignements turcs qui a le plus préoccupé les Israéliens : «  Israël partage des secrets avec la Turquie, et il est à craindre qu’elle ne les passe à Téhéran, vu que Fidane sympathise avec le régime des ayatollahs à Téhéran », avait indiqué lors d’un huis clos le ministre de la guerre Ehud Barak, selon le journal israélien.  
Selon le quotidien libanais AlAkhbar, le journaliste italien est soupçonné de véhiculer dans les médias italiens des informations venant de sources israéliennes, mais que les Israéliens ne voudraient pas qu’elles soient émises de leurs parts ou via leurs médias.
Il est donc fort probable qu’il en soit de même pour l’article ci-dessus.
Présentant un scénario fictif invraisemblable,  sur un présumé acheminement d’armes au Hezbollah via la Turquie, les Israéliens semblent  vouloir amener les Européens à réviser leur rejet d’intégrer ce pays musulman au sein de sa communauté.
Chose qui tient particulièrement à cœur pour les Turcs, et considérée être pour les Israéliens l’une des raisons de la détérioration de leurs liens avec eux.  

Enquête de l’ONU sur le massacre contre la Flottille : la nomination d’Uribe garantit son échec...

vendredi 13 août 2010 - 06h:25
José Antonio Gutiérrez et David Landy - The Electronic Intifada
Au début de ce mois, le gouvernement israélien a annoncé qu’il allait participer à une des deux commissions d’enquête internationales parrainées par les Nations Unies, sur le massacre commis le 31 mai dernier contre la Flottille de la Liberté pour Gaza, un changement d’attitude que le secrétaire général Ban Ki-moon a qualifié de « sans précédent ». Toutefois, ce que l’on sait de cette commission et de ceux qui y prennent part - en particulier le président sortant de la Colombie, Álvaro Uribe Vélez [2] - mette le doute sur son impartialité.
La Commission est composée de quatre personnes, l’une choisie par la Turquie, l’une choisie par Israël et les deux autres choisies dans une liste fournie par Israël [ci qui revient à dire qu’Israël a sélectionnné 3 membres sur 4 ... N.d.T]. Les deux derniers désignés sont l’ancien premier ministre de Nouvelle-Zélande, Geoffrey Palmer, qui sera président de la commission, et Uribe, qui en sera le vice-président. Alors que Palmer [1], expert en droit international, est un choix incontestable, la nomination d’Uribe est aussi surprenante que choquante. Il semble que « l’équilibre » dans cette commission serait un équilibre entre une personne connaissant le droit et les lois internationales pour la défense des droits de l’homme, et une autre qui y est catégoriquement opposée. Cette notion d’équilibre affaiblit fatalement cette commission avant même qu’elle ait commencée ses travaux, et ternit l’image du droit international.
Uribe est un président controversé dont le régime s’est rendu coupable de graves violations des droits de l’homme, de surveillance illégale et de harcèlement à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme par ses services de renseignement (DAS), de violations du droit international (comme le bombardement du territoire équatorien), de corruption, de crimes contre l’humanité et de multiples excès commis par l’armée dans sa guerre anti-insurrectionnelle soutenue et financée par les Etats-Unies.
Le mépris d’Uribe pour les défenseurs des droits de l’homme est notoire. Selon Human Rights First, « le président Uribe et d’autres responsables de l’administration ont fustigé [les défenseurs des droits humains] comme sympathisants de terroristes et ont prétendu que des connexions existaient entre les ONG [organisations non gouvernementales] défendant les droits de l’homme et des groupes armés interdits. Ces propos irresponsables tenus en Colombie par des officiels gouvernementaux mettent la vie des défenseurs des droits de l’homme encore plus en danger et risquent de compromettre la valeur et la crédibilité de leur travail » (« Human Rights Defencers in Colombia »).
En Septembre 2009 la Colombie a eu la visite de Margaret Sekaggya, rapporteur spécial de la Commission des droits de l’homme sur la situation des défenseurs des droits de l’homme. Sekaggya a constaté les problèmes permanents encourus par les défenseurs des droits de l’homme en Colombie, notamment « la stigmatisation [des défenseurs des droits de l’homme] par les agents de l’Etat et des acteurs non étatiques, leur surveillance illégale par les services de renseignement de l’État, leur arrestation et détention arbitraires et leur harcèlement judiciaire, les raids contre les ONG et le vol d’informations » (« Report of the Special Rapporteur ..., »...,4 Mars 2010, pp. 13-18 [PDF]).
Les personnages officiels en Colombie attaquent constamment les défenseurs de droits de l’homme et les membres de l’opposition politique et sociale, les accusant d’aider les « terroristes, » c’est-à-dire, les guérillas de gauche.
Uribe a pris la tête de ces attaques, traitant ces militants de « larbins au service du terrorisme qui lâchement brandissent le drapeau des droits de l’homme, » « de trafiquants des droits de l’homme, » de « charlatans des droits de l’homme, » de « collègues des bandits [ les guérilleros], » « front intellectuel des FARC [les Forces Armées Révolutionnaires de la Colombie] » et il a déclaré que « chaque fois que les terroristes et leurs supporters sentent qu’ils seront défaits, ils s’empressent de dénoncer des violations des droits de l’homme. »
Uribe a fait référence en termes particulièrement durs à Amnesty International et à Human Rights Watch : « Amnesty International ne condamne pas les violations de la loi d’humanitaire internationale par les guérilleros et légitime le terrorisme [...] Ils font le tour des bureaux européens comme des rats de bibliothèque, bavassant à voix basse, minant les institutions colombiennes. » Et il a dit de José Miguel Vivanco, directeur de la division des Amériques de Human Rights Watch : « Avant que Vivanco, un défenseur des FARC [et] un de leurs complices, vienne ici pour critiquer notre politique de sécurité démocratique, nous faisions de sérieux efforts pour mettre notre pays sur ses pieds — Je n’ai rien à apprendre de M. Vivanco quand il vient parler des droits de l’homme » (« Defensores de derechos humanos : bajo el estigma del presidente Uribe, » Agencia de prensa (IPC), 23 octobre 2009).
C’est juste une brève vue d’ensemble des attaques systématiques d’Uribe contre les défenseurs des droit de l’homme. En juin 2010 une mission internationale des droits de l’homme a enquêté sur la plus grande fosse commune de l’hémisphère occidental — contenant environ 2000 victimes d’exécutions, jetées là depuis 2004 — qui venait juste d’être découverte près de la ville colombienne de La Macarena. Au même moment Uribe s’est rendu dans cette même localité, mais pas pour présenter ses condoléances aux familles des victimes ou pour garantir qu’une enquête déterminerait ce qui s’est produit là. Au lieu de cela, il est allé visiter la base militaire locale, rencontrant exactement les mêmes personnes qui - selon les récits de survivants - ont rempli cette fosse commune avec son effroyable contenu, pour les féliciter de leur travail.
Uribe a déclaré à cette occasion : « Je veux que le pays sache que maintenant les terroristes veulent condamner notre victoire même partielle en fusionnant leurs moyens de lutte. Maintenant les porte-parole des terroristes parlent de la paix pour avoir un instant de répit afin de pouvoir récupérer, avant que nous accomplissions notre victoire finale. Le terrorisme combine des moyens de lutte, c’est pouquoi leurs porte-parole parlent de paix ; d’autres viennent ici à La Macarena pour rechercher des moyens de critiquer les forces armées et de les impliquer dans des violations des droits de l’homme. Nous ne tomberons pas dans ce piège, restez fermes ! » (« Voceros del terrorismo estan proponiendo la paz para poderse recuperar : Uribe » El Espectador, 25 juin 2010).
Il est difficile de croire que malgré son bilan effroyale en matière de droits du homme, Uribe ait été nommé pour faire partie d’une commission de droits de l’homme des Nations Unies. Allant au delà d’Uribe lui-même, n’importe quel représentant de l’état colombien doit être considéré comme suspect quand il est censé étudier des transgressions des droits de l’homme, alors que ceux qui violent ces droits de l’homme, qu’ils agissent officiellement ou « officieusement » avec l’accord de l’Etat, agissent en toute impunité ; 98% de ces violations restent sans poursuites (« Baseless Prosecutions of Human Rights Defenders in Colombia » février 2009).
Il est aussi très difficile de croire que la Colombie, le plus important destinataire de « l’aide » militaire des Etats-Unis après Israël et l’Egypte, un pays qui a accepté l’année passée d’accueillir sept nouvelles bases militaires des Etats-Unis sur son territoire, puisse être impartiale par rapport à Israël. Les gouvernements israélien et colombien partagent une même approche idéologique par rapport à leurs adversaires, basée sur une croyance que le respect des droits de l’homme est un faux problème quand il est question de poursuivre leurs buts militaires contre des groupes rebelles. De façon absolument pas étonnante, il y existe une coopération militaire à grande échelle entre ces deux États voyous.
Ces dernières années, selon des rapports d’agences de presse, Israël est devenu le fournisseur d’armes numéro un de la Colombie, pour une valeur représentant des dizaines de millions de dollars et « incluant des avions Kfir, des drones, des armes et des systèmes de repérage », employés contre les adversaires du régime colombien (« Report : Israelis fighting guerillas in Colombia » Ynet, 10 août 2007). Selon un haut gradé de la défense israélienne, les « méthodes d’Israël pour combattre le terrorisme ont été réutilisées en Colombie » ( « Colombia’s FM : We share your resilience » 30 avril 2010).
Il y a une raison pour laquelle les latino-américains se réfèrent souvent à la Colombie comme « l’Israël de l’Amérique latine, » et en effet le nouveau président élu colombien, Juan Manuel Santos, ex-Ministre de la défense et main droite d’Uribe, a exprimé sa fierté d’une telle comparaison (« Santos, orgulloso de que a Colombia lo comparen con Israel » El Espectador, 6 juin 2010).
Le parti pris du gouvernement colombien en faveur d’Israël s’est clairement exprimé pendant une visite en Israël, en avril 2010, du ministre des affaires étrangères Jaime Bermudez. Le Jerusalem Post a rapporté le désir de Bermudez « de renforcer les relations militaires de la Colombie avec Israël » et de la « nécessité de faire plus en termes de combat contre le terrorisme. » Il a fait part de sa confiance que « celui qui remportera l’élection présidentielle [en Colombie] le mois prochain sera un supporter d’ [Israël]. J’admire votre peuple. J’admire votre pays et je vous admire. Vous avez beaucoup d’amis en Colombie », « Colombia’s FM : We share your resilience »).
L’admiration est mutuelle, et Uribe se lance dans son rôle d’enquêteur soit-disant impartial en étant particulièrement plombé par les récompenses de divers organismes sionistes. On trouve dans la liste « La récompense de la Lumière sur les Nations » de l’ American Jewish Committee et en tombant encore plus bas dans le double-langage orwellien, « la médaille d’or présidentielle pour l’Humanitarisme » de B’nai Brith.
Alors que le gouvernement colombien et Uribe ont le droit de choisir leurs amis, tout ceci met en évidence qu’il n’y aura aucune objectivité — pour ne pas dire plus — à attendre de la part d’Uribe ce qui concerne son rôle dans la commission.
Il s’avère qu’Israël a accepté de coopérer avec cette enquête-là des Nations Unies uniquement parce qu’il n’y a quasiment aucune chance que cette commission prenne une attitude indépendante et produise un verdict impartial à propos de la brutale attaque israélienne contre la Flotille de la Liberté pour Gaza. En effet, Israël a refusé de coopérer avec l’autre commission d’enquête sur l’attaque et désignée par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. On peut raisonnablement estimer que la coopération colombienne et israélienne sur cette question est un pas supplémentaire dans cette objectif commun de « faire plus en termes de combat contre le terrorisme » (pour paraphraser les remarques de Bermudez lors de son séjour en Israël).
En réalité ceci signifie attaquer les défenseurs de droits de l’homme et les artisans de l’aide humanitaire, affaiblir encore plus le droit international et le respect des droits de l’homme. Participer à un blanchissement du meurtre illégal et brutal de militants pacifistes et présenter ceux-ci comme des « terroristes déguisés » servira les objectifs militaires des deux pays qui se battent dans leurs zones respectives pour se débarrasser des défenseurs des droits de l’homme et « des communautés ennemies ».
Cette commission d’enquête est une escroquerie, manquant de la moindre crédibilité et qui servira juste à démontrer l’influence des Etats-Unis et d’Israël sur l’équipe de Ban Ki-moon. Une telle commission décevra quiconque s’attend à une enquête neutre et impartiale exposant la vérité au sujet du massacre du 31 mai. Cette commission mine encore un peu plus la crédibilité des Nations Unies et sert à transformer la loi internationale et en un simple jeu entre ceux qui la violent.
* José Antonio Gutiérrez et David Landy sont des militants résidant en Irlande, et impliqués respectivement dans le Latin American Solidarity Centre et la campagne de solidarité Irlande Palestine. José Antonio Gutiérrez écrit fréquemment sur la Colombie pour www.anarkismo.net
Notes :
[1] Geoffrey Palmer fut brièvement Premier ministre de Nouvelle-Zélande (1989-90). Il déconcerta ses électeurs travaillistes en laissant son ministre des Finances conduire d’importantes privatisations, supprimer des droits de douane, et supprimer les subventions aux organisations de la société civile. Rapidement contraint à la démission, il laissa derrière lui un Parti travailliste en ruine. Par la suite, il représenta la Nouvelle-Zélande à la Commission internationale de pêche à la baleine et siégea comme juge à la Cour pénale internationale. Réseau Voltaire
[2] Álvaro Uribe fut président de la Colombie (2002-10). Ancien maire de Medellin, il aurait entretenu des relations étroites avec le cartel de Pablo Escobar, assurent des sources fort diverses. Elu président avec l’argent des Etats-Unis et le soutien des groupes para-militaires, il mena un combat quotidien contre les guérillas de gauche. Au travers du Plan Colombie, il fit de son pays le porte-avion des Etats-Unis en Amérique latine et une base arrière pour la déstabilisation du Vénézuéla. Il a institué des liens économiques et militaires étroits entre la Colombie et Israël. Réseau Voltaire
6 août 2010 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction : Claude Zurbach
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Un étudiant palestinien torturé par la police égyptienne

vendredi 13 août 2010 - 12h:45
Brigades Ezzedeen Al-Qassam
Un jeune palestinien, nommé ici sous le pseudonyme de Talal a révélé des détails choquants de sa détention dans les prisons égyptiennes et des graves tortures subies aux mains des policiers qui voulaient lui arracher des informations dont il n’avait aucune connaissance.
(JPG)
La torture est une pratique extrêmement courante dans l’Egypte de Moubarak, lequel est considéré pourtant comme un "modéré" par nos oligarchies occidentales.
Talal a décrit en détail à l’agence Al-Quds les premiers instants de sa détention à l’aéroport du Caire et comment il avait été soumis, dans des centres d’interrogatoire, à différentes formes de torture, notamment des coups et des décharges électriques sur la tête et les zones sensibles, et des brûlures avec des cigarettes.
« Après que je sois arrivé à aéroport international du Caire et ais donné aux agents de sécurité mon passeport, un certain nombre de policiers se sont approchés puis m’ont conduit à une salle à l’intérieure de l’aéroport. Je suis resté en détention pendant plusieurs heures, pendant lesquelles j’ai pu contacter ma famille et les informer de ce qui se passait », a dit Talal, en entamant son récit.
« Plus tard, ils ont confisqué mon téléphone portable, m’ont mis un sac sur ma tête, m’ont menotté puis poussé dans une voiture, comme sont traités les criminels et les voleurs. »
« Une ou deux heures plus tard, je ne peux dire exactement, je me suis retrouvé dans un endroit où j’entendais des cris et des bruits de coups ; alors j’ai réalisé que j’étais dans la division des enquêtes des services égyptiens de sécurité, notoirement connus », a-t-il expliqué.
Le jeune homme a affirmé que, pendant les séances de torture, les agents égyptiens l’ont interrogé sur les armes de la résistance palestinienne et les militants à Gaza et en Syrie, mais ils l’ont libéré des jours plus tard [2 semaines], après avoir été obligés de reconnaître qu’il n’était qu’un simple étudiant et qu’il n’avait rien à voir avec la résistance [palestinienne].
Il a souligné que la torture et les mauvais traitements qu’il a subis de la part des policiers agents égyptiens ne pourront jamais être effacés de sa mémoire.
Talal est arrivé à son domicile dans Gaza après avoir passé deux semaines dans les geôles de la sûreté de l’Etat égyptien. Il est étudiant dans une université de la capitale syrienne Damas, et il se rendait à Gaza pour rendre visite à sa famille.
L’histoire de Talal est un nouvel exemple parmi des dizaines d’histoires semblables vécues par de nombreux patients et étudiants palestiniens qui voulaient rentrer à Gaza. Ils ont été les victimes de la sécurité égyptienne qui bien connue pour ses pratiques de torture et sa collaboration avec Israël.
http://www.qassam.ps/news-3275-Egyp...
Traduction : Info-Palestine.net
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Gaza : le siège interminable

vendredi 13 août 2010 - 06h:23
Haidar Eid
Al-Shabaka
Quelles leçons peut-on tirer du combat antiapartheid pour faire tomber le siège de Gaza ?
Vue d’ensemble
On a accordé beaucoup d’attention à « l’allègement » du siège de Gaza par Israël, début juillet 2010. Les Palestiniens dans la bande de Gaza ont maintenant accès à des produits précédemment interdits, comme les pâtes alimentaires et le chocolat. Cependant, il n’existe toujours aucune liberté de déplacements ni pour les personnes ni pour les marchandises. Autrement dit, Gaza reste assiégée comme elle l’est depuis 2006, presque complètement isolée du reste du monde.
Le conseiller politique d’Al-Shabaka, Haidar Eid, réfléchit sur l’ampleur de ce qui est analogue entre l’apartheid et la situation dans Gaza. Il en dégage des comparaisons révélatrices avec le combat contre l’apartheid en Afrique du Sud et soutient que le mouvement national palestinien en a ignoré les enseignements, à ses propres dépens.
(JPG)
Afrique du Sud de l’apartheid : place sur le banc réservée aux Européens ;
Cisjordanie occupée : route coloniale réservée aux colons juifs.
Un apartheid israélien dans Gaza ?
Le mouvement national palestinien n’a pas pris en compte cette question : la bande de Gaza ressemble-t-elle aux bantoustans racistes de l’apartheid d’Afrique du Sud ? Durant cet apartheid, la population noire d’Afrique du Sud est restée isolée et privée de ses droits politiques et civiques. Est-la même chose à Gaza ? La réponse est oui, et non.
Qu’est-ce qu’un apartheid ? Tel que défini par la Convention des Nations-Unies de 1973, un apartheid est une politique de ségrégation raciale ou ethnique fondée sur un ensemble de pratiques discriminatoires qui favorisent un groupe spécifique afin d’assurer sa suprématie raciale sur un autre groupe (1). En Israël, la discrimination raciale institutionnalisée est sans équivoque fondée pour assurer la primauté d’un groupe de colons juifs sur les Arabes palestiniens. Quand on compare les applications de ces politiques d’apartheid, il est difficile de faire ressortir des différences entre la domination blanche en Afrique du Sud et la domination israélienne en Palestine, en termes de ségrégation et de désignation de certaines zones réservées aux juifs israéliens et d’autres aux Arabes, de contenu de certaines lois et certains privilèges pour les juifs et de l’ensemble des lois discriminatoires qui s’appliquent seulement pour les Palestiniens.
Actuellement, tant en Israël que dans les Territoires palestiniens occupés (TPO), il existe deux systèmes de routes, deux systèmes de logements, deux systèmes d’enseignement, et des systèmes judiciaires et administratifs différents selon que l’on est juif ou non juif. A chaque loi votée pendant l’apartheid d’Afrique du Sud correspond une loi en Israël. Notamment les lois sur les Zones réservées, sur l’Interdiction des mariages mixtes, sur les Déplacements et les Laissez-passer, sur la Sécurité publique, sur la Classification de la population, d’Immoralité, sur la Terre, et, bien sûr, la loi sur la Citoyenneté des Noirs des homelands. A ces lois, correspondent des lois israéliennes, la loi du Retour, les lois « temporaires » de 2003 sur l’Interdiction des mariages mixtes, les lois sur l’Enregistrement de la population, sur la Citoyenneté et l’Entrée en Israël, sur la Nationalité israélienne, et les lois sur la Terre et la Propriété.
Comme en Afrique du Sud. Le type d’apartheid d’Israël se mêle à un colonialisme de peuplement. Comme aux Etats-Unis et en Australie, ce colonialisme d’implantation en Israël et en Afrique du Sud implique un nettoyage ethnique ou un génocide de la population aborigène, influencé par un racisme et/ou une idéologie religieuse de suprématie.
Quand on l’évalue sous cet angle, le terme d’apartheid s’applique manifestement à la politique israélienne dans la bande de Gaza. Les Palestiniens de la bande de Gaza sont isolés du reste de la population de la Palestine historique et ne bénéficient d’aucun des droits politiques minimums ni des conditions de vie élémentaires à la disposition des résidents juifs, parce qu’ils sont nés de mères d’une religion « qui est dans l’erreur ». Dans ce contexte, il faut rappeler que 80% de la population de la bande de Gaza sont des victimes du nettoyage ethnique de 1948, et ont l’interdiction de revenir dans les villages et villes d’où ils furent chassés.
Les bantoustans relevaient de la formule raciste du régime d’apartheid pour séparer la population noire et préserver la « suprématie blanche ». Bien que les bantoustans aient été appelés des « homelands indépendants », leurs habitants ne disposaient ni de droits égaux ni même d’un pouvoir de décision politique indépendant - signes avant-coureurs de ce qui a été prévu pour le soi-disant Etat palestinien indépendant dans les frontières de juin 1967. En Afrique du Sud, le débat portait sur 11 Etats qui pouvaient vivre côte à côte dans la paix. En dépit des plus grands efforts de Pretoria, les bantoustans n’ont jamais acquis une reconnaissance internationale, un problème pour Israël.
Gaza échappe à cette formule raciste. Israël apparemment a tiré cette leçon de l’Afrique du Sud. Il n’a pas désigné de chefs locaux pour donner « une autonomie limitée » à la Cisjordanie et à la bande de Gaza. A la place, en coordination avec les Etats-Unis et protégé par la communauté internationale, Israël a permis la tenue d’élections « libres », de sorte que son processus de bantoustanisation puisse acquérir une « légitimité » et une approbation internationale, avec le consentement du peuple aborigène. Bien que saluées internationalement, les élections qui eurent lieu sous l’occupation furent une tragédie pour les Palestiniens. Israël a réussi à persuader le peuple aborigène de Palestine de promouvoir l’illusion d’une « indépendance » éventuelle sur des parties de territoires représentant 22% de la Palestine historique. Israël présentant au monde ces parcelles de terre sans souveraineté comme un Etat palestinien indépendant.
Gaza assiégée
En même temps, à la question de savoir si la notion d’« apartheid » s’applique aussi à Gaza, on peut également répondre non. La bande de Gaza est passée, au cours des années des accords d’Oslo (1993-2002), du stade de bantoustan à celui d’un vaste camp de concentration. Plusieurs militants antiapartheid sud-africains, notamment le Prix Nobel de la Paix, l’archevêque Desmond Tutu, ont déclaré lors de leur venue dans les TPO que ce qu’ils voyaient était pire que ce qu’ils avaient connu pendant l’apartheid d’Afrique du Sud. La différence entre les deux régimes apparentés - Israël et l’Afrique du Sud de l’apartheid - est la différence qui existe entre infériorité et déshumanisation. Comme Saree Makdisi l’a expliqué, c’est la différence entre exploitation et génocide (2).
Jamais, dans toute l’histoire de l’apartheid en Afrique du Sud, les forces racistes n’ont utilisé toute la force de l’armée contre la population civile des ghettos. Par contre, depuis le déclanchement de la Deuxième Intifada en septembre 2000, et surtout lors de l’invasion de l’hiver 2008-2009, Gaza a été agressée par des F16, des hélicoptères de combat Apache, des navires de guerre, des chars d’assaut Merkeva, et des bombes au phosphore, prohibées internationalement.
Le siège d’Israël contre Gaza a été imposé après que les Palestiniens eurent élu le Hamas dans des élections, autorisées et observées internationalement, en janvier 2006. Le siège a été renforcé après la victoire du Hamas sur les forces fidèles au Fatah du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, en juin 2007. Depuis lors, ce furent plus de 200 produits qui devinrent interdits d’entrer dans Gaza, notamment le ciment, le papier, les médicaments contre les cancers, et même les pâtes alimentaires et le chocolat ! Selon l’organisation israélienne Gisha - centre juridique pour la liberté de mouvement -, Israël ne laissait entrer que 97 produits, à comparer avec les 4 000 d’avant le blocus. Environ 80% de la population de la bande de Gaza ne survivaient que grâce à l’humanitaire. Plus de 90% des entreprises de Gaza avaient fermé.
Alors que le siège durait depuis 18 mois et qu’il avait été incapable de briser la volonté des Palestiniens de Gaza, Israël lança son invasion assassine fin 2008. Selon des organisations des droits humains et le rapport Goldstone demandé par les Nations-Unies, plus de 1 400 Palestiniens, dont plus de 300 enfants, ont été tués, et des milliers d’autres blessés. Israël a détruit au moins 11 000 logements, 105 usines, 20 hôpitaux et centres médicaux, et encore 159 écoles, universités et instituts techniques. En outre, l’agression a poussé 51 800 Palestiniens à partir de chez eux, dont 20 000 sont toujours sans toit.
Commentant cette situation, Karen Abu Zayd, ancienne commissaire générale de l’UNRWA (Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens au Proche-Orient) déclara : « Gaza est sur le point de devenir le premier territoire à être intentionnellement réduit à un état de misère inimaginable, en toute connaissance et avec l’accord - et certains diraient avec l’encouragement - de la communauté internationale ».
(JPG)
L’un des 630 barrages permanents en Cisjordanie sous occupation ;
les colons (illégaux) passent librement sur les routes qui leur sont réservées.
Tirer les leçons de l’Afrique du Sud
Il est un besoin urgent, à ce moment historique qui suit l’invasion israélienne de l’hiver 2008-2009 de Gaza, de reformer l’opinion publique internationale favorable à la cause palestinienne, en mettant l’accent sur les multiples similitudes existant entre le régime sioniste et le régime d’apartheid d’Afrique du Sud. On peut le faire en se focalisant sur la souffrance commune de la population noire aborigène et des Palestiniens aujourd’hui, non seulement en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, mais aussi dans la diaspora palestinienne et à l’intérieur d’Israël.
Il est regrettable que la direction palestinienne « officielle » n’ait pas étudié et tiré les leçons de l’expérience sud-africaine. Au contraire, elle a accepté, quasiment à l’unanimité, la création d’un système basé sur la bantoustanisation, système que le mouvement antiapartheid d’Afrique du Sud a rejeté. On s’interroge sur la véritable raison à ce manque d’intérêt délibéré pour cette expérience sud-africaine très riche. Découle-t-elle de la même notion erronée que celle de dirigeants de bantoustans qui revendiquaient un nationalisme racial africain ? Implique-t-elle un chauvinisme et un manque d’ouverture à l’égard de ce qu’ont pu vivre d’autres peuples ? Notre cause est-elle si vraiment exceptionnelle, d’un point de vue historique, que nous devions exceptionnellement accepter des solutions racistes, présentées comme solutions « autonomes » ?
Malheureusement, le combat pour la libération a été ramené à un combat pour des bantoustans. En d’autres termes, la conscience du combat palestinien a été déchirée par la fétichisation du concept d’Etat au détriment de la libération, invalidant le droit au retour sans le dire, et par la répétition fastidieuse du « projet national palestinien ». Cela entre en conflit avec les aspirations de l’immense majorité des Palestiniens qui sont des réfugiés et dont le droit au retour est garanti par le droit international.
L’option d’un Etat palestinien indépendant est devenue impossible pour plusieurs raisons, et notamment en raison des tentatives d’Israël visant à faire des colonies de véritables villes, à augmenter le nombre de colons jusqu’à plus d’un demi-million, à construire un mur d’apartheid en Cisjordanie occupée, à étendre le Grand Jérusalem et à le nettoyer de ses habitants palestiniens, et à faire de Gaza, méthodiquement, le plus grand centre de détention sur la face de la terre. Il est évident que le mouvement national palestinien, dans son ensemble, a été infecté par le virus d’Oslo. Le virus d’Oslo crée une fausse conscience qui transforme le combat pour la libération, pour le retour des réfugiés, les droits humains et une pleine égalité, en un combat pour une « indépendance » avec une souveraineté dérisoire : un drapeau, un hymne national, et un petit bout de territoire sur lequel exercer une souveraineté municipale et installer des ministères, le tout avec la permission de l’occupant. (3) Il n’est pas surprenant dès lors que l’ancien premier ministre Ariel Sharon et l’actuel, Benjamin Netanyahu, avec son ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, ne s’opposait pas et ne s’opposent plus à la création d’un Etat palestinien.
L’autre fraction de la direction palestinienne propose fréquemment une trêve de 10 et 20 ans, faisant valoir que la trêve est une « alternative » après la disparition de la solution à deux Etats. Bien qu’il n’y ait aucune différence significative, au niveau du principe de l’acceptation d’une pure solution nationaliste à la cause palestinienne, entre ces deux fractions de l’Autorité palestinienne, ce désaccord mineur a pris une plus grande importance et il a été utilisé pour servir la solution raciste. La soi-disant « alternative » d’une trêve de 20 ans fait le pari que la nature pragmatique de cette proposition va réussir à « convaincre » la communauté internationale. En réalité, elle manque d’une vision stratégique claire permettant de résoudre le conflit de manière à garantir le retour des réfugiés. Que veut dire une trêve de 20 ans ? N’est-ce pas un message vers les réfugiés leur disant qu’ils vont devoir le rester 20 ans de plus, jusqu’à un certain équilibre grâce à un changement dans les rapports de forces ? Et qu’advient-il en absence de changement ?
La solution à deux Etats est malheureusement devenue le discours politique dominant au cours de ces vingt dernières années. Certains intellectuels, traditionnellement de gauche, qui se sont transformés, socialement et politiquement, en une droite ou une gauche « néolibérales », défendent cette solution comme la seule disponible compte tenu de l’équilibre des forces qui prévaut. Ils la défendent aussi comme un projet transitoire - c’est-à-dire intermédiaire. Ils menacent de temps à autre d’épouser la solution à un seul Etat, s’en servant comme d’un épouvantail non seulement pour faire peur à Israël mais aussi contre nous, la population aborigène. Ces tentatives démontrent un déclin idéologique et un manque de foi dans la capacité du peuple palestinien et plus largement, dans celle des mouvements internationaux de solidarité, à construire des changements révolutionnaires tels que ceux qui se sont produits dans le régime d’apartheid.
Dans une histoire courte, La Musique du violon, de l’écrivain sud-africain Njabulo Ndebele, l’un des personnages commente ainsi les « concessions » faites par le régime d’apartheid au peuple aborigène : « Voilà comment c’est prévu. Il s’agit de nous donner un peut de tout, et le prix pour nous du peu que nous aurons est d’oublier la liberté. » Dans ce même récit, un intellectuel révolutionnaire noir dit que « (qu’il) préfère être un chien affamé divaguant librement dans les rues, qu’un chien gras, enchaîné, accablé par lui-même et le poids de sa chaîne. » (4) Ces deux exemples qui nous viennent d’Afrique du Sud résument les leçons que nous devons tirer de Gaza 2009. Il n’y avait aucune possibilité de coexistence avec l’apartheid en Afrique du Sud, et nous ne pouvons pas en accepter moins.
Notes :
2) - Saree Makdisi, Un racisme en dehors du langage : l’apartheid d’Israël , Pambazuka News, 11 mars 2010
3) - Voir la brève politique de Camille Mansour sur Al-Shabaka : Quel État souverain ? et celle de Mouin Rabani : Palestine 2010 : le moment pour le Plan B
4) - Ndebele Njabulo, Imbéciles et d’autres histoires, (1983)
A) - Photo : Afrique du sud : photo Ernest Cole, site blog.zphoto ; Cisjordanie : route vers la colonie Ariel, en Cisjordanie, près du village palestinien de Marda, photo Palestine Chronicle.

(JPG) Le Dr Haidar Eid est maître de conférence au département Littérature anglaise de l’université Al-Aqsa, Bande de Gaza, Palestine. Le Dr Eid est membre fondateur du Groupe pour un seul Etat démocratique (ODSG) et membre de la Campagne palestinienne pour le boycott universitaire et culturel d’Israël (PACBI).

Août 2010 - Al-Shabaka - traduction : JPP
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Tony Judt, l’irremplaçable

publié le vendredi 13 août 2010

Doug Ireland

 
La mort la semaine dernière de l’historien britannique Tony Judt, directeur de l’Institut Erich Maria Remarque à l’université de New York, a réduit au silence la voix irremplaçable d’un renégat de l’establishment intellectuel bien-pensant sur la question israélo-palestinienne [1].
Tony Judt est décédé le 6 août. Renégat de l’establishment intellectuel bien-pensant sur la question israélo-palestinienne, il avait reçu en 2008 le prix du livre européen pour "Après-guerre : une histoire de l’Europe depuis 1945".
Né à Londres en 1948 d’un père belge issu d’une lignée de rabbins lituaniens et d’une mère juive d’origine russe, bercé dans la culture yiddish, Judt, après avoir reçu son diplôme de l’université de Cambridge, est allé dans un kibboutz israélien et s’est porté volontaire comme chauffeur-traducteur pour Tsahal pendant la Guerre de Six Jours.
Auteur de nombreux ouvrages sur la France et l’Europe (dont 7 sont disponibles en français), son anticommunisme primaire et ses critiques acerbes (et parfois à tort voire même sans fondement) d’intellectuels européens de gauche -comme Foucault, Althusser, E.P. Thompson ou Eric Hobsbawm- en ont fait une plume chouchoutée de l’influent hebdomadaire centriste The New Republic sous la férule de son proprio et rédac-chef Martin Peretz, supporter inconditionnel et fielleux d’Israël.
Mais en 2003, dans un retentissant essai paru dans la prestigieuse New York Review of Books, Judt a rompu définitivement avec le sionisme en appelant à un État binational en Palestine, ce que lui a valu d’être chassé des colonnes de The New Republic.
« Le problème avec Israël, » dixit Judt alors, « n’est pas, comme c’est parfois suggéré, qu’il est une ’enclave’ européenne dans le monde arabe, mais qu’il est arrivé trop tard. Il a importé un projet séparatiste typiquement fin-de-19eme-siècle dans un monde qui est passé à autre chose : un monde des droits de l’homme individuels, des frontières ouvertes, et de droit international. L’idée même d’un ’État juif’ — un État dans lequel les juifs et la religion juive ont des privilèges exclusifs dont les non-juifs sont exclus à jamais— prend ses racines dans un autre temps et un autre lieu. Israël est un anachronisme. La conduite d’un soi-disant État juif affecte le regard qu’on porte sur tous les juifs, et la triste vérité aujourd’hui est qu’Israël est mauvais pour les juifs. »
Soudainement, Judt est devenu avec Noam Chomksy un des intellos les plus haïs par l’establishment ; et la cible de polémiques féroces.
Mais en dépit des accusations ridicules d’« antisémitisme » et des menaces de mort, Judt n’a eu de cesse, dans une série d’essais et d’articles, de marteler son rejet de sionisme. Il a dénoncé le lobby pro-israélien et ses « manipulations éhontées » du gouvernement américain, et l’utilisation de la Shoah à des fins politiques (« la plupart des Israéliens sont coincés dans l’histoire de leur singularité, mais Israël a changé et sa manière de parler de lui est aujourd’hui absurde, car il est devenu un pouvoir colonial régional et la quatrième puissance militaire du monde. »)
Judt a même disséqué la psyché juive : « C’est quoi être un juif-américain ? Aujourd’hui c’est une identité dans l’espace et une dans le temps. L’espace est Israël, et le temps c’est Auschwitz. Ceci est quelque chose que je trouve obscène et en réalité dangereux et abusif pour de multiples raisons. »
Judt est décédé le 6 août des suites d’une longue maladie. Il nous manquera.
Son chef d’œuvre, Après-guerre : une histoire de l’Europe depuis 1945, qui a reçu le Prix du livre européen 2008, est édité en français par Hachette.
[1] voir aussi le Monde diplomatique : Tony Judt, 1948-2010
publié par Bakchich info le 12 août
ajout de note : CL, Afps

Mort d’un journaliste sans importance

publié le samedi 14 août 2010
Jacques-Marie Bourget

 
OPINION :
Tous les journalistes sont égaux… Mais certains moins que d’autres. La mort du reporter libanais Assaf Abou Rahhal ne compte pas puisqu’il était « proche du Hezbollah ».
Assaf Abou Rahhal, quel drôle de nom pour un journaliste. Ce type est sûrement un imposteur. Un journaliste, un vrai, son nom est un patronyme du genre Mougeotte, Pujadas, Ferrari, Drucker ou Duhamel. En aucun cas Assaf Abou Rahhal. Ce plumitif libanais n’a donc eu que ce qu’il mérite : la mort. Il a été pulvérisé par un tir israélien lors d’un accrochage de frontière, à propos d’un arbre, hors de la ligne de démarcation, dont les branches empêchaient les soldats hébreux de bien voir venir le danger du nord et qu’ils entendaient élaguer. Relatant la meurtrière querelle les gentils médias, toujours à la recherche du bonus en matière de rigueur, ont précisé que ce rastaquouère, cet Assaf Abou Rahhal, travaillait pour le journal Al-Akhbar « proche du Hezbollah ». Tout est dans ce « proche du Hezbollah ». Une façon de dire que cet Assaf est un pas bien joli type et que sa mort compte pour pas grand-chose. Ouf, j’ai eu peur que les Israéliens aient tué un vrai reporter.
Avec de semblables principes ont pourrait rire beaucoup dans les cimetières de presse. Je ne veux que du bien à ce cher Etienne (Mougeotte) qui dirige un grand journal, Le Figaro. Mais imaginez (à Dieu ne plaise) qu’un obus tiré par un soldat de Voïvodine orientale lui érafle la tong, lirait-on chez nos confrères : « Etienne Mougeotte, collaborateur d’un journal proche de l’UMP » ? Bien sûr que non. Imaginez aussi que des imbéciles présentent nos deux confrères prisonniers en Afghanistan comme « travaillant pour une chaîne d’Etat en France », ce qui les ravalerait au rang d’un Assaf, celui de journalistes chair à canons.
Au palmarès de RSF tous les journalistes sont égaux mais un Assaf est moins égal que d’autres. Et il faut se méfier de ces degrés que nos protecteurs professionnels mettent en accordant la qualité de journaliste. En 1937, observateur de la Guerre d’Espagne, Georges Bernanos n’aurait donc été qu’un « reporter proche des Républicains ». Quelle horreur !
publié par Mondialisation

Etat d’Israël contre Citoyens d’Israël

publié le vendredi 13 août 2010
Gadi Algazi

 
Un épisode de la guerre d’usure contre les Bédouins
Aujourd’hui, un village entier a été détruit en Israël ; un village bédouin non reconnu : al-Arakib au nord du Néguev, à quelques kilomètres au nord de Beersheba, près de la route 40.
Des centaines de policiers et de membres des unités de Patrouille Spéciale, des bulldozers et des personnels de sécurité ont participé à l’opération. Trente militants de gauche de différentes régions du pays ont parvenu au site au dernier moment, en signe de solidarité avec les habitants et pour protester contre la destruction. Mais contre des forces si supérieures et si dissuasives, il n’y avait guère de chances. La police a créé une zone tampon entre les Bédouins et leurs maisons ; elle formait un mur humain entre les militants et habitants et les maisons – tout en arrêtant plusieurs militants. Les femmes et les enfants ont été expulsés de leur maison. Et puis devant les yeux des gens d’al-Arakib, les bulldozers ont détruit leurs maisons et leurs champs.
Rien ne ressemble à la démolition d’une maison.
Nous savons : privations et discriminations, négligence et privatisations n’existent pas qu’en Israël. Même dans les pays auxquels les politiciens israéliens rêvent souvent d’appartenir, les ‘États blancs et bien ordonnés’ – il y a racisme, discriminations et privations. Mais tous les Etats ne mènent pas la guerre contre leurs propres citoyens jusqu’à démolir leurs maisons.
Quand les autorités mobilisent des centaines d’agents de sécurité, les unités des Patrouilles Spéciales et la police pour une opération devant débuter à l’aube, quand vous amenez des bulldozers pour détruire les maisons de civils ; quand vous déclarez qu’ils sont un ennemi potentiel et agissez préventivement pour empêcher un risque imaginaire par la destruction et la violence, c’est la guerre. Guerre moderne bien sûr : guerre dont l’arsenal n’inclut pas seulement des tanks, mais des bulldozers ; pas seulement des avions, mais des permis de construire et des décisions des comités d’aménagement du territoire. Et le gouvernement d’Israël, au nom de l’État, mène une guerre continue contre ses citoyens discriminés, contre les pauvres et les désavantagés. Ce gouvernement ne néglige pas seulement ces citoyens, il dépossède, menace et détruit.
Souvenons-nous : ce sont les gens d’al-Arakib qui dans le passé, ont vu leurs champs arrosés de pesticides par avion, leur santé affectée et leurs champs détruits. À la Knesset, ceux qui défendaient ses actions ont discuté de la dose exacte de pesticide à utiliser. Les gens souffraient-ils réellement de migraines et d’effets secondaires comme ils le prétendaient ? Était-il possible d’utiliser une dose plus raisonnable ? Il fallut plusieurs années avant que la Cour Suprême déclare finalement que l’épandage aérien de ces champs était un acte clairement illégal.
L’ennemi intérieur
Alors pourquoi apporter cette destruction sur les gens d’al-Arakib ? La veille même des démolitions, les récentes remarques du premier ministre Benjamin Netanyahou concernant le projet de Loi de Loyauté ont été publiées. Netanyahu a indiqué clairement sa position :
« Nous sommes un État-nation, ceci veut dire que la souveraineté absolue du pays est réservée au peuple juif […] Aujourd’hui, une campagne internationale est menée contre la définition d’Israël comme État juif. Je ne peux pas laisser les choses en l’état [sans un serment de loyauté révisé, GA], parce que nous sommes attaqués sur cette question. Le sens de ces attaques est que divers éléments sont susceptibles de demander leurs propres droits nationaux et les droits d’un État dans l’État d’Israël – au Néguev par exemple, s’il devient une région sans majorité juive. Ceci s’est produit dans les Balkans et constitue une réelle menace » (Souligné par moi ; la déclaration de Netanyahou était dans l’édition hébreu d’Haaretz (26/7/2010) mais pas dans celle en anglais).
Les mots sont clairs : l’État appartient aux Juifs, pas à tous ses citoyens. La pleine égalité civile de ses citoyens – individuelle et collective – constitue une menace. D’où l’effet miroir : une agression imaginaire (« attaqués », « réelle menace ») justifie une agression réelle. Les Bédouins du Néguev sont transformés en « réelle menace », parce que quelque chose pourrait s’y produire ; Netanyahou ne dit pas quoi mais il se réfère aux Balkans. Il y a eu plusieurs cas de nettoyage ethnique dans les Balkans. Les partisans du nettoyage ethnique expliquent souvent qu’ils ne font que se défendre d’un groupe minoritaire, dont la simple existence est une menace à leurs yeux.
De quoi sont accusés les Bédouins ? Comment leur simple existence est-elle devenue une « réelle menace » ? Le Néguev, dit Netanyahou, pourrait devenir une « région sans majorité juive ». Quelle bonne blague ! vous pouvez aller d’une région à l’autre dans le pays et découvrir que dans une zone particulière en Israël il n’y a pas de majorité juive, par exemple entre Kafr Qara’ et Umm al-Fahem, ou entre Sakhnin et ‘Arabe. Et alors, ne faut-il pas faire quelque chose contre cette menace ? Oui bien sûr, et on le fait ! Pensez au projet d’établir la ville d’Harish dans le Wadi ‘Ara, pas pour résoudre la crise du logement que subissent les habitants actuels de la zone, ni dans le cadre de plans de développement bénéficiant à tous les habitants de la région, mais plutôt comme une tentative d’utiliser la crise du logement des ultra-orthodoxes comme une arme contre les habitants Arabes [Palestiniens] de la région – tout en empêchant en même temps les citoyens Arabes de se développer et d’étendre leurs propres communautés. Juste comme les colonies établies dans le nord pour encercler et diviser, pour combattre la « menace » des communautés arabes en Galilée.
C’est une guerre permanente, une guerre d’usure contre une partie des citoyens du pays, une guerre dont l’arsenal inclut les interdictions de construction et des ordres de démolitions et dont les soldats sont les inspecteurs des bâtiments et la Patrouille Verte.
Et alors que tout cela a lieu, on demande aux citoyens arabes de faire leur service national et de prouver leur loyauté à un État qui n’est pas loyal envers eux. Il y a à peine quelques semaines, près du croisement Shoket dans le Néguev, dans un contexte de démolitions quotidiennes de maisons, un club de soldats Bédouins a été démoli. Alors, quel est le message ? Clairement : aucun service, militaire ou civil, ne garantira l’égalité des droits. Le Druze de Galilée [qui fait son service militaire] ne bénéficie pas vraiment de l’égalité, n’est-ce pas ?
Évacuer, déplacer, expulser, construire, évacuer.
Alors pourquoi faut-il évacuer les gens d’al-Arakib ? Pourquoi sont-ils chassés ? Les habitants d’al-Arakib ne sont pas des ‘envahisseurs’ sur les terres d’État. Leur village existe depuis avant la fondation de l’État. Comme des milliers d’autres Bédouins Arabes du Néguev, ils ont été expulsés, évacués, déplacés ‘temporairement’, avec ou sans promesse d’être autorisés à revenir, pour une semaine ou pour six mois, mais en fait pour de bon – et puis leurs terres ont été confisquées. Le Néguev est plein de communautés bédouines évacuées et transférées vers différents emplacements. C’est facile pour l’État de croire que les Bédouins sont sans terre, que ce sont des simples nomades sans droits. C’est une fiction commode que l’Etat peut réciter pour justifier leur transfert forcé de lieu en lieu. En vérité, c’est l’État qui a retransformé les Bédouins en ce que Hana Hamdan a appelé un ‘nomadisme forcé’.
On dit aux gens que l’État essaye de sédentariser les Bédouins, de les ‘moderniser’. En réalité, c’est l’État qui s’active à les nomadiser à nouveau, en sabotant leur emprise sur leurs terres. Dans les villes où l’État essaie de les clôturer, tout en ignorant leur mode de vie, leurs traditions, leur culture, leurs droits – là, les Bédouins ne seront plus liés à la terre. Ils deviendront une source de travail bon marché.
Les Bédouins peuvent être transférés de place en place pour des raisons de sécurité nationale, comme au début des années 1950, puis être à nouveau transférés et pour des raisons de paix, comme à la fin des années 1970, après le traité de paix d’Israël avec l’Égypte, pour que de nouvelles bases de l’armée soient construites dans le Néguev. Ils peuvent être évacués pour des raisons d’environnement, parce qu’ils se sont établis sur des « espaces ouverts » – et puis les mêmes milliers d’hectares peuvent être alloués à des ‘ranchers individuels’, des ranchers juifs bien sûr, qui ‘garderont les terres nationales’, en s’établissant sur ces mêmes ‘espaces ouverts’.
En réalité, sans même que le public l’ait remarqué, le 17 juillet, la Knesset a passé une des plus importantes pièces de la législation récente : une loi qui légalise rétroactivement des saisies massives de terres et de ressources, et des colonies non autorisées clairement illégales ; une loi qui alloue la terre à des intrus – mais des intrus positifs, les « aventuriers » Juifs qui ont établi des ranchs individuels pour eux-mêmes dans le Néguev.
Qui sont les intrus ?
Pour le bénéfice de qui faut- il évacuer les habitants d’al-Arakib ? Pour planter des forêts par le Fonds National Juif (KKL/FNJ, ndt). Rien de moins. Évacuer des gens pour des arbres – les arbres, comme le Fonds National Juif a dû l’admettre, sont plantés sans plan directeur et sans raison environnementale ou agricole. Ce ne sont pas des arbres bénéfiques, mais plutôt des arbres intrus. Des arbres conçus pour assurer le contrôle.
On peut voir ce genre d’arbre ailleurs. On voit de tels arbres près des colonies en Cisjordanie, des centaines et des centaines de pousses, parfois simplement plantés dans leur pot, pour assurer l’emprise sur des champs où les agriculteurs palestiniens sont interdits d’entrée. Si vous visitez ‘Ajami (à Jaffa) ou Kfar Shalem (à Tel-Aviv sud), vous verrez de tels bois décoratifs, des bois plantés pour assurer le contrôle, hectare après hectare, pour assurer les droits des requins de l’immobilier ou simplement limiter l’emploi de la terre par les habitants locaux. Et autour d’al-Arakib, vous pouvez vraiment voir des centaines et des centaines de tels arbres : des collines nues, sans herbe, sur lesquels se tiennent droits, comme des soldats en formation, des centaines d’arbres conçus pour empêcher les gens d’al-Arakib de travailler leurs terres. Ces arbres sont une barrière, une barrière vivante.
Al-Arakib n’est pas un cas unique : deux autres villages non reconnus du Néguev nord, Um-Hiran and ‘Atir, où les habitants vivent depuis plus de 50 ans (ils y ont été transférés depuis leur emplacement précédent par ordre des Autorités de la Loi Martiale), sont supposés disparaître pour que leur place soit prise par une forêt – la forêt Hiran. Aujourd’hui, il faut un regard perçant pour y voir une forêt, parce qu’il y a aucun arbre. La forêt est un projet, et les habitants actuels sur les lieux sont un simple obstacle à sa réalisation. Mais cachée derrière la forêt virtuelle il y a une communauté virtuelle, une nouvelle communauté, pour Juifs seulement – Hiran. C’est ainsi qu’on rend le Néguev juif.
Les nouveaux plans de développement du Néguev sont des plans de dépossession. Les Arabes Bédouins furent submergés par une l’immense vague de dépossession au début des années 50, ils ont à nouveau payé le prix du traité de paix avec l’Égypte, et ont été expulsé par force du peu qui leur restait, des lieux où dans certains cas ils avaient été transférés par les Autorités de la Loi Martiale, vers d’autres emplacements souvent non viables. Et maintenant nous sommes face à la prochaine grande vague. Il est important de noter que cette vague brutale, qui détruit toute possibilité de développement régional alternatif bénéficiant à tous les habitants du Néguev, dans l’intérêt de judaïser la région – vient d’une collaboration bien planifiée entre le capital privé et les entreprises avec l’État.
Les plans futurs pour le Néguev (Blueprint Negev) ont été préparés par une firme de consultants américaine, McKinsey & Company (la première firme de consultants privés dont les services aient été utilisés par l’armée israélienne) ; l’initiative a été menée par le Fonds National Juif des USA (JNF-USA). C’est un énorme partenariat entre l’État d’Israël et du capital privé étranger. Et pourtant, c’est eux qui osent exiger une loyauté, quand leur propre loyauté va pour des intérêts étrangers ! Est-il vraiment surprenant d’apprendre que Shimon Peres a mis en avant le plan avec tant d’enthousiasme ? On ne peut pas oublier l’autre partenaire : le projet est le ‘bébé’ du milliardaire de droite, président du FNJ-USA, Ron Lauder [fils d’Estée Lauder, et président du très sioniste Congrès Juif Mondial, ndt]. Et les nouveaux plans de colonisation sont développés par le FNJ en conjonction avec "Or – National Missions”, dans le but de judaïser le Néguev et la Galilée.
Forces de police spéciales à al-Arakib
Ceux qui ont assisté aujourd’hui à l’évacuation d’al Arakib peuvent facilement conclure par erreur et croire que les citoyens Bédouins d’Israël ne s’élèvent que contre les forces de sécurité. Ce n’est pas le cas. Ils s’élèvent pour leurs droits élémentaires. Mais ils font face à une coalition puissante qui travaille contre eux, composée à la fois des autorités de l’État et d’acteurs non étatiques – le FNJ et les forces de sécurité, les entreprises privées et les colons. Et nous devons nous tenir ensemble avec eux.
Derrière tout cela se cache une prémisse de base qui traverse tous les aspects de notre vie ici : on résout les problèmes par la dépossession et l’expulsion, en amenant des ‘populations fortes’ à la place de ‘populations faibles’, des Juifs à la place d’Arabes (mais seulement des Juifs loyaux bien sûr !). Évacuation et construction, plus d’évacuation et plus de construction, ainsi de suite, circulairement. Cette prémisse, non seulement dépossède les peuples de leurs biens et les offre à d’autres – les emplacements ‘justes’ - espaces ouverts, terre, paysages – vont aux personnes ‘correctes’ ; mais elle détruit aussi le tissu social de quartiers et de communautés, en déracinant, désintégrant et réinstallant. C’est ainsi qu’ils veulent aussi déposséder les gens de Dahmash, village non reconnu au centre du pays entre Lod (Lydda) et Ramla. C’est aussi ce qu’ils proposent aux habitants d’Ajami (à Jaffa) : être évacués au bénéfice de ‘populations fortes’. Les gouvernements israéliens croient dans le remplacement des gens. Nous devons remplacer ce système – pas des gens qui vivent ici.
Gadi Algazi est un Israélien connu pour ses actes pour la paix concernant le conflit israélo-palestinien.
Il est docteur de la faculté d’histoire de l’université de Göttingen (Allemagne).
Il a été emprisonné pendant dix mois pour avoir refusé de servir dans les territoires occupés en 1979. Il fut donc le premier de ceux qu’on appelle maintenant les refuzniks. Il fut libéré de prison grâce à une campagne citoyenne en sa faveur.
Il est aujourd’hui professeur d’histoire médiévale à l’Université de Tel-Aviv (Wikipedia). Site
.publié par Tarabut infos le 6/8/2010