mardi 17 novembre 2009

Un juge israélien qualifie le système judiciaire d’Israël de discriminatoire à l’égard des Arabes

lundi 16 novembre 2009 - 06h:50

Jonathan Cook - The National

« Si l’Etat estime que les infractions idéologiques méritent des décisions relativement clémentes pour les mineurs, alors ce doit être la politique à l’égard de tous les mineurs, quelles que soient leur nationalité et leur religion ».

Un juge israélien a rendu une décision historique la semaine dernière en décidant qu’un adolescent arabe devait être « protégé » du système judiciaire et en le jugeant non coupable alors qu’il était reconnu qu’il avait lancé des pierres sur une voiture de police durant une manifestation contre l’agression d’Israël sur Gaza l’hiver dernier.

Le procureur avait demandé que le mineur, un jeune de 17 ans de Nazareth dans le nord d’Israël, soit jugé coupable de détériorations sur un véhicule roulant, une accusation qui entraîne une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans d’emprisonnement, une façon de dissuader les autres membres de la minorité arabe d’Israël de commettre les mêmes infractions.

Mais pour le juge Yval Shadmi, la discrimination dans le fonctionnement du système judiciaire israélien entre les mineurs juifs et les mineurs arabes, particulièrement dans les cas de ce qu’il appelle les infractions « pour motif idéologique », est « de notoriété publique ».

Dans son jugement, il écrit : « Je dirai que l’Etat n’est pas autorisé à caresser d’une main les criminels "idéologiques" juifs, et à flageller de l’autre les criminels "idéologiques" » arabes.

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Des adolescents israéliens ont manifesté durant le conflit de Gaza, mais très peu ont été arrêtés, indique un rapport des Nations unies.
(AFP)

Il se réfère en particulier au traitement indulgent par la police et les tribunaux des jeunes colons juifs qui ont agressé les soldats en Cisjordanie et qui se sont violemment opposés au désengagement de la bande de Gaza en 2005, ainsi que des extrémistes religieux qui pendant de nombreux mois se sont battus avec la police pour empêcher qu’un parking soit ouvert le jour du Sabbat à Jérusalem.

Pour Abir Baker, avocate d’Adalah, organisation juridique agissant pour la minorité arabe d’Israël, c’est la première fois qu’un juge de cour d’assises reconnaît que l’Etat poursuit une politique de discrimination systématique qui exige des sanctions plus dures pour les citoyens arabes.

« Nous savons cela depuis longtemps, mais il était très difficile pour nous d’obtenir une décision favorable d’un tribunal, » dit-elle. « Maintenant, nous avons une jurisprudence judiciaire que nous pourrons utiliser pour faire recours contre des condamnations dans des affaires similaires. »

Le jeune homme avait été arrêté lors d’une manifestation sur une route proche de Nazareth, quelques jours après qu’Israël ait lancé son opération contre Gaza en décembre dernier. Des dizaines de manifestations avaient eu lieu en Israël durant cette agression de quatre semaines, qui ont conduit à l’arrestation de 830 manifestants, dans ce que des organisations pour les droits de l’homme décrivent comme une opération de police israélienne souvent brutale.

L’immense majorité de ceux qui ont été arrêtés, disent ces organisations, étaient des citoyens arabes, bien que des juifs israéliens y participaient également. Adalah a indiqué que 250 manifestants avaient été inculpés par la suite, presque tous des Arabes et pour moitié, des mineurs.

Le juge Richard Goldstone, dans son rapport d’enquête pour les Nations unies sur l’agression à Gaza, publié en septembre, écrit qu’il a été « frappé » par le fait que, bien que de nombreuses contre-manifestations de juifs de droite aient tourné à la violence, la police semble n’y avoir procédé à « aucune arrestation ».

Il note également que, selon les informations qu’il a recueillies, la plupart des manifestants arabes s’étaient vu refuser une libération sous cautions et qu’on les avait gardés en détention pendant de longues périodes, même dans des cas où ils étaient accusés de charges relativement mineures.

S’agissant du système judiciaire, Mr Goldstone conclut que « le fait d’une discrimination entre... et du traitement différencié entre citoyens palestiniens et citoyens juifs d’Israël par les autorités judiciaires, tels qu’en témoignent les rapports reçus, était un motif sérieux de préoccupation. »

La décision de la cour de Nazareth semble confirmer ces conclusions.

Mr Shadmi, juge du tribunal pour enfant de Nazareth, précise dans son jugement que ces dernières années les autorités israéliennes avaient « travaillé avec deux niveaux d’application fondamentalement différents pour ce qui concerne les crimes de mineurs ».

Il souligne que dans les cas de violence commise par des jeunes juifs contre les services de sécurité israéliens, les procédures judiciaires étaient généralement gelées ou closes avant l’étape de la mise en accusation. Il déclare aussi ne pas avoir entendu parler d’un seul cas de mineur juif envoyé en prison pour de telles infractions, alors que la plupart des mineurs arabes étaient condamnés et emprisonnés.

Le juge a reconnu avoir hésité devant des demandes de poursuite contre ce jeune arabe avec une longue peine de prison, jeune qui ne peut être nommé du fait de son âge. Mais finalement, il dit avoir été convaincu par l’argument de la défense selon lequel des cas similaires de « violence idéologique » impliquant des jeunes juifs - comme les attaques de colons juifs contre les soldats - n’avaient que rarement, sinon jamais, conduit à des peines de prison.

« Si l’Etat estime que les infractions idéologiques méritent des décisions relativement clémentes pour les mineurs, alors ce doit être la politique à l’égard de tous les mineurs, quelles que soient leur nationalité et leur religion ».

Le ministère de la Justice a recommandé que 40 colons juifs reconnus coupables de résistance contre le désengagement de Gaza soient graciés au motif que leurs actes « avaient été suscités par un évènement historique inhabituel et que leurs auteurs n’étaient pas des criminels ». Selon certaines informations, on s’attendait à ce que la plupart des 300 colons arrêtés lors du désengagement ne soient jamais traduits en justice.

Mr Shadmi a ordonné au jeune de Nazareth de ne commettre aucune infraction contre la police pendant deux ans, contre une caution de 1 300 dollars US (871 €). Dans une procédure principalement réservée aux infractions de mineurs, il a exigé que le jeune fasse 200 heures de travail d’intérêt public, sans le condamner.

Le verdict a été accueilli avec surprise par la famille du jeune. Le père a déclaré aux médias israéliens : « Heureusement que nous avons eu un juge comme lui, qui n’est pas motivé par le racisme. Cela pourrait amener l’Etat d’Israël à comprendre qu’il est temps d’arrêter de traiter la population arabe comme des ennemis. »

Le procureur a annoncé qu’il ferait appel de la décision.

(JPG)Jonathan Cook est écrivain et journaliste basé à Nazareth, Israël. Ses derniers livres sont : Israel and the Clash of Civilisations : Iraq, Iran and the Plan to Remake the Middle East (Pluto Press) et Disappearing Palestine : Israel’s Experiments in Human Despair (Zed Books).

Le site de Jonathan Cook : http://www.jkcook.net/
son courriel : jcook@thenational.ae

Il est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont été présentés le 4 mars 2009.

Nazareth, Israël, le 14 novembre 2009 - The National - traduction : JPP

Abbas au pied du mur

lundi 16 novembre 2009 - 08h:28

Saleh Al-Naami - Al Ahram weekly

« Si Abbas est si choqué par l’insistance d’Israël sur les colonies, pourquoi continue-t-il à prendre pour cible les mouvements de résistance en Cisjordanie tout en poursuivant sa collaboration avec l’armée israélienne ? »

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Beit Furik - Cisjordanie sous occupation - Photo : AP/Majdi Mohammed

Les conseillers du président Mahmoud Abbas se sont répandus dans les médias arabes pour inverser l’impression générale que l’annonce faite par le président de son « inclination » à démissionner n’était qu’une manoeuvre visant avant tout à faire pression sur l’administration américaine pour forcer Israël à geler les colonies de peuplement.

Ils ont tout autant nié qu’il s’agissait d’un moyen de réparer l’image fortement dégradée d’Abbas après qu’il ait décidé de reporter la discussion [devant la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unis] sur le rapport Goldstone qui accuse Israël de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité lors de sa dernière agression contre Gaza.

Certains ont aussi accusé Abbas d’avoir fait l’annonce de sa démission de façon à rester au pouvoir aussi longtemps que possible - en particulier avec le Fatah qui a organisé plusieurs manifestations publiques pour demander qu’il reste président. Beaucoup d’observateurs dans la bande de Gaza et en Cisjordanie comparent toutes ces initiatives avec celles de certains dirigeants arabes qui veulent obtenir un soutien populaire.

Des soupçons sont apparus concernant les véritables intentions d’Abbas, dans le débat qui a suivi son communiqué. A l’exclusion des porte-parole du Fatah, les observateurs politiques et intellectuels en Cisjordanie ont invité Abbas à reconnaître que ses objectifs politiques avaient échoué après avoir toujours maintenu que la négociation avec Israël était la seule solution.

D’autres ont exploité cette annonce comme une occasion de rappeler à Abbas que lorsque les Accords d’Oslo ont été signés, le nombre de colons dans la seule Cisjordanie était de 109 000. Aujourd’hui, 16 ans après Oslo, le nombre de colons dépasse les 300 000.

Beaucoup de Palestiniens pensent que sous l’administration du président américain Barack Obama, comme l’a exprimé la secrétaire d’État Hillary Clinton qui a déclaré que le gel des colonies n’était pas une condition préalable à des négociations, Israël continuera à abuser des négociations comme d’un parapluie afin de poursuivre sa politique de colonisation et de judaïsation jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de terres sur lesquelles discuter.

Le scepticisme quant aux intentions d’Abbas est aussi aggravé par le fait que tandis qu’il critique plutôt avec retenue les actions d’Israël, il condamne avec véhémence le mouvement Hamas. Dans les meetings et lors des apparitions dans les médias, Abbas a poursuivi ses attaques virulentes contre le Hamas, amenant de nombreux observateurs a interpréter cela comme une indication claire que son annonce de démission ne favorisera pas une réconciliation nationale palestinienne.

Dans le même temps, M. Abbas s’est montré d’une irritabilité sans précédent envers le Hamas et les partis arabes. Il a été rapporté que lors de réunions privées Abbas a laissé éclater sa colère contre le secrétaire général de la Ligue arabe parce que celui-ci avait refusé de couper les ponts avec le Hamas.

Khaled Mechaal, responsable du bureau politique du Hamas, a instamment demandé à Abbas de cesser « ses concessions à Israël », et lui a demandé d’être honnête avec le peuple palestinien et d’admettre l’échec de l’option des négociations. « L’acceptation d’un terrain d’entente avec Israël à Oslo, en 1993, n’a ni arrêté l’expansion des colonies israéliennes, ni rapproché les Palestiniens de la création d’un Etat indépendant sur les territoires occupés depuis 1967 », a affirmé M. Mechaal. « Tout dirigeant qui est déterminé à propos de Jérusalem, du droit au retour, de la terre, et de la disparition des colonies doit savoir que la route vers ces objectifs ne passe pas par la négociation ni en s’appuyant sur les Américains, mais par la résistance du Jihad et l’unité nationale ».

Mohamed El-Hindi, membre du bureau politique du Jihad islamique, a été encore plus critique à l’égard d’Abbas. « Celui qui admet l’échec de son programme politique devrait se retirer du pouvoir au lieu de lancer des menaces en l’air », a-t-il rétorqué. « La cause palestinienne a reculé durant les négociations entre l’Organisation de Libération de la Palestine [OLP] et Israël, et Mahmoud Abbas était le plus favorable à ces négociations. Après cet échec, il doit quitter son poste. »

Il a ajouté qu’il était erroné de se concentrer sur les aspects personnels de l’annonce d’Abbas, car elle fausse la vérité sur son programme politique en échec. « Si Abbas est si choqué par l’insistance d’Israël sur les colonies, pourquoi continue-t-il à prendre pour cible les mouvements de résistance en Cisjordanie tout en poursuivant sa collaboration avec l’armée israélienne ? » demande El-Hindi.

De nombreux porte-parole des organisations palestiniennes estiment que personne ne s’attend à ce qu’Abbas appelle à un retour à la résistance armée contre Israël... Dans le même temps, ils ne peuvent comprendre comment Abbas peut exprimer sa déception concernant les actions d’Israël, mais tout en aidant le gouvernement du premier ministre Binyamin Netanyahou en traquant les combattants de la résistance palestinienne en Cisjordanie et en arrêtant leurs partisans. Ils affirment que ces arrestations ne sont pas liés à des divisions internes.

Les représentants de ces organisations sont persuadés que la réponse évidente aux actions d’Israël et des Etats-Unis est que le gouvernement de Ramallah mette fin à la coordination sécuritaire avec les forces d’occupation et soutienne le peuple palestinien sur sa terre, plutôt que d’abandonner cette responsabilité.

C’est également l’avis du chef du Fatah Hatem Abdel-Qader, qui était précédemment en charge du portefeuille de Jérusalem dans le cabinet du premier Ministre Salam Fayyad, mais qui a démissionné en signe de protestation contre la complaisance du gouvernement de Fayyad à l’égard des crimes d’Israël à Jérusalem.

L’écrivain et analyste politique palestinien Zakaria Mohamed a affirmé que le discours de démission d’Abbas n’était pas destiné à la population palestinienne, mais principalement à l’administration américaine et à Israël. Selon Mohamed, Abbas a reçu une véritable gifle de la part de Washington après que Clinton ait déclaré que « l’administration des Etats-Unis traitera avec M. Abbas, quelle que soit sa position. » Cela signifie que l’administration américaine ne tentera pas de faire revenir Abbas sur sa décision.

En outre, Mohamed a ridiculisé les manifestations en faveur du président palestinien, disant qu’elles auraient été recevables si le discours d’Abbas avait été destiné au peuple palestinien plutôt qu’aux Américains. « M. Abbas a de sérieux problèmes », explique Mohamed. « S’il annule son abdication, il sera en retour un leader beaucoup plus faible, et s’il démissionne, il n’aura pas procédé à un transfert en douceur et organisé du pouvoir ».

Au lieu de cela, M. Abbas aurait dû appeler le peuple palestinien à rechercher d’autres options puisque la voie des négociations est bloquée, a suggéré Mohamed. « le problème d’Abbas est qu’il ne peut pas accepter le fait qu’il nous a menés à une impasse qui a été clairement vue comme telle dès le départ », ajoute-t-il. « Il était clair depuis au moins l’année 2000, donc après les entretiens de Camp David II, que cette route ne mènerait nulle part. Et cela est devenu absolument évident pour tout le monde depuis 2002, lorsque les villes de Cisjordanie ont été envahies et [feu le président palestinien Yasser] Arafat été placé en état de siège ».

Les Palestiniens conviennent généralement que pour être en mesure de répondre aux actions d’Israël et des Etats-Unis, il faut la fin des divisions internes. Ils conviennent également qu’il est ironique que l’un des obstacles empêchant la réconciliation nationale soit l’insistance de M. Abbas pour que tout gouvernement palestinien se plie aux conditions du Quartet, à savoir la reconnaissance d’Israël, le renoncement à la résistance présentée comme une forme de terrorisme, et l’acceptation des accords précédemment signés avec Israël.

La question dont on se préoccupe dans les territoires palestiniens en ce moment est de savoir si la colère d’Abbas contre Israël et les États-Unis est crédible - surtout qu’il continue à promouvoir les conditions du Quartet. L’opinion générale est que le respect des exigences du Quartet sont uniquement bénéfiques à Israël.

Même si M. Abbas était sincère et ne participait pas aux prochaines élections, cela ne veut pas dire qu’il démissionnerait de son poste actuel parce qu’il aurait réalisé qu’il était impossible d’organiser des élections selon le décret publié plus tôt. Par conséquent il restera de facto président de l’Autorité palestinienne jusqu’à ce que les élections aient lieu après qu’une réconciliation nationale ait abouti. Mais ceci semble un objectif en soi difficile à atteindre.

Abbas affirme ne pas désirer le pouvoir, mais ses comportements vont dans le sens opposé et laissent entendre qu’il est prêt à aller loin pour s’accrocher à son poste. Toute personne ayant suivi le sixième congrès du Fatah sait déjà que M. Abbas n’est pas sérieux lorsqu’il parle d’abandonner ses fonctions, surtout que, durant le congrès, il a tenté de s’imposer comme le seul leader du mouvement. Il a également violé la Charte de l’OLP en organisant une réunion du Conseil National Palestinien sans réunir le quorum nécessaire, afin de pourvoir aux sièges vacants à la direction de l’OLP.

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14 novembre 2009 - Al-Ahram Weekly - Vous pouvez consulter cet article à :

http://weekly.ahram.org.eg/2009/972...
Traduction : Claude Zurbach

Des souffrances difficiles à décrire par des mots : La vie dans les camps de réfugiés palestiniens à Gaza

Gaza - 17-11-2009
Par Ayman T. Quader
Les camps de réfugiés palestiniens ont été construits tout de suite après la guerre de juin 1967 et l’occupation de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza par Israël. Les réfugiés palestiniens y vivent dans des conditions très difficiles. Vivant moi-même dans un de ces camps, j’ai pris quelques photos du camp de réfugiés de Deir Al-Balah, au centre de la Bande de Gaza, pour vous faire partager nos souffrances.




Pour voir les photos de Deir Al-Balah, cliquez ici.




Pour voir les photos du Camp d'Al-Nuserat,cliquez ici.





Bien à vous,

Ayman T. Quader
Blogger basé dans la Bande de Gaza
Palestine

Mob: 00972599448628
E-mail: ayman.qauder@gmail.com ; ayman.quader@yahoo.com
Skype: peaceforgaza
Facebook: ayman.quader

18 manifestants arrêtés après avoir forcé le mur à Deir Al-Ghussoun

Tulkarem - 16-11-2009
Par ISM
Le 14 novembre, dix-huit manifestants ont été arrêtés dans le village de Deir Al-Ghussoun, au nord de Tulkarem, après que des activistes palestiniens, internationaux et israéliens aient ouvert une brèche dans le mur d’apartheid israélien. Les manifestants ont tenté d’aller sur les terres du village isolées derrière le mur, et ont réussi à forcer une des portes de la barrière métallique mais n’ont pu atteindre leurs terres, les soldats les attaquant par des tirs à balles caoutchouc-acier et des grenades lacrymogènes. Un des manifestants a été blessé à la jambe par une balle.





















Alors que la manifestation se terminait, la troupe a surpris un groupe de manifestants en les empêchant de revenir vers le village ; 18 jeunes du village ont été arrêtés.

La manifestation marque le début d’une campagne civile lancée par la municipalité de Deir Al-Ghussoun et des fermiers, qui appuiera un appel auprès de la Haute Cour de Justice israélienne pour le démantèlement du mur déjà construit sur les terres du village, appel qui sera interjeté dans les jours qui viennent.

Dans ce secteur, le mur entre profondément dans la terre du village, et vole 2.500 dunams de terres à l’ouest du mur (du côté « israélien »), et affecte 120 propriétaires.
Source : Palsolidarity

Des diplomates états-uniens retenus à un checkpoint

Cisjordanie - 16-11-2009
Par Maan News
Des soldats contrôlant un checkpoint militaire financé par les USA ont retenu un convoi de véhicules du Consulat des Etats-Unis dimanche pendant plusieurs heures, rapporte le quotidien en hébreu Maariv.

L’incident a semble-t-il éclaté lorsque les diplomates ont refusé de se soumettre à une fouille demandée par les soldats israéliens au nouveau checkpoint de Jalamah, qui a été ouvert cette semaine.

Les soldats ont bouclé le checkpoint, provoquant un énorme bouchon, pendant que des responsables haut placés au Ministère israélien de la Défense et la police locale étaient interpelés au sujet de l’incident, rapporteMaariv, ajoutant que les Américains avaient refusé de s’identifier.

D’après le journal, les soldats gardant le checkpoint ont tenté d’expliquer qu’ils voulaient fouiller seulement les conducteurs palestiniens, mais que le groupe tout entier a refusé la fouille, pour le principe, jusqu’à ce que l’Ambassade US à Tel Aviv convainque ses collèges de présenter leurs papiers d’identité.

Un des soldats a été cité décrivant l’incident comme « la dernière provocation des employés du consulat, lorsque les chauffeurs palestiniens ont refusé d’être fouillés, » alors « que nous voulions nous assurer que chacun était en possession de passeports diplomatiques – ce que nous ne pouvions faire en regardant à l’intérieur, car les voitures appartenant au Consulat US ont des vitres tintées. »

L’incident a provoqué de longs retards pour les Palestiniens qui se rendaient à Jénine, rapporte Maariv.

L'imbroglio diplomatique

Moyen-Orient - 16-11-2009
Par Elie Chalhoub
On assiste ces derniers temps à un nouveau battage des cartes diplomatiques, voire à une reconfiguration des priorités régionales, de manière à réaffirmer le rôle syrien dans le contexte actuel de l'impasse palestinienne et de la mise en veilleuse du dossier nucléaire iranien. Le dernier évènement a été sans doute la rencontre Obama-Netanyahu. Cette réunion a suscité des informations contradictoires quant à son contenu, mais la manière dont elle s'est tenue, que ce soit le choix de la date ou la volonté d'éviter les journalistes (absence de conférence de presse et même de photo réunissant les deux hommes), montre bien que le climat était tendu et négatif, voire conflictuel. Les lèvres tremblantes de Netanyahu à sa sortie du bureau ovale en sont la preuve.


















Rencontre entre Bachar al-Assad et Nicolas Sarkozy à Paris le 13 novembre 2009 (Photo Gonzalo Fuentes / Reuter)


La politique de "l'imbroglio diplomatique" est un moyen de protéger les relations américano-israéliennes des effets d'un éventuel antagonisme entre les deux hommes. Le message de Netanyahu, selon lequel il aurait réussi à imposer à Obama la poursuite de la colonisation n'est pas passé inaperçu. A l'évidence, l'administration Obama est incapable d'arracher au gouvernement Netanyahu la moindre "concession" susceptible de raviver les négociations. Le seul point sur lequel les deux hommes sont d'accord est la nécessité de conserver Mahmoud Abbas, malgré la mort clinique où il se trouve politiquement. La déclaration de Saeb Erekat sur l'échec de 18 ans de négociations n'est qu'une reconnaissance officielle de l'échec de l'autorité et de ses symboles, en tant que projet politique issu des accords d'Oslo de sinistre mémoire.

Tel Aviv est très intéressée par ce projet en tant qu'alternative à la résistance. L'administration sioniste est bien entendu disposée à procéder à certaines initiatives "positives" du type libération d'un certain nombre de prisonniers ou réduction du nombre de checkpoints, pour les beaux yeux de Abou Mazen. Mais elle préfère le principe de la conservation de Abbas et de son projet via la liquidation de l'alternative, soit la suppression du "Hamastan" et de ce qu'il représente.

De nombreuses informations indiquent que l'occupant se dirige vers le scénario suivant : poursuite des menaces contre Gaza sur la base de "la contrebande d'armes susceptibles de menacer l'équilibre sécuritaire". Une nouvelle agression se profile à l'horizon, la seule chose qui pourrait l'empêcher étant les informations selon lesquelles l'armement de Hamas a atteint le niveau de celui du Hezbollah à la veille de l'agression de juillet 2006. Quoi qu'il en soit, le statu quo qui règne sur les territoires palestiniens est appelé à se perpétuer en dépit des manœuvres de Abou Mazen qui touchent à leur fin depuis qu'il est clair et évident pour tous que les élections ne se tiendront pas dans un avenir proche et en l'absence d'un accord de réconciliation entre les factions.

C'est peut-être ce qui a poussé des analystes états-uniens à commencer à propager une nouvelle vision qui viendrait compléter la vision de George Bush concernant "la solution des deux Etats", sauf qu'il s'agira cette fois de "solution de trois Etats" : Israël, la Cisjordanie et Gaza.

Les relations Etats-Unis-Israël ne sont pas au beau fixe actuellement, et la panne du dossier des négociations avec les Palestiniens a ouvert deux brèches : l'incursion "conviviale" de la France et la renaissance de la voie syrienne. C'est dans ce cadre que s'explique le message de Netanyahu à Assad via Sarkozy : arrêt des infiltrations d'armements, négociations directes et sans conditions.

Mais la réponse syrienne a été plus rapide que prévu.

Assad avait déjà répondu à l'invitation aux négociations quelques jours auparavant lors de sa visite en Turquie, qu'il a invitée à améliorer ses relations avec Israël pour mieux jouer le rôle d'intermédiaire, ce qui confirme la volonté de négocier, mais par l'intermédiaire d'Ankara. La réponse à la deuxième partie du message se trouve dans le discours déterminant par lequel Assad a déclaré qu'un nouveau Moyen-Orient était en construction sur la base de la résistance.

Ce projet ambitieux dépasse désormais de loin le soutien aux mouvements de résistance et consacre trois aspects :

- le dépassement au niveau du concept de résistance qui n'est plus simple résistance à l'occupation mais résistance au projet impérialiste dans toutes ses manifestations, parmi lesquelles l'entité sioniste et l'occupation (en Irak et en Palestine), pour aboutir à une résistance qui se fonde sur la légalité, le droit et les notions philosophiques de droits naturels des hommes (parmi lesquels pourrait figurer la religion),

- le dépassement au niveau des objectifs de la résistance, de sorte que les hommes récupèrent leurs territoires face au néo-colonialisme, avec les implications de souveraineté et d'indépendance et le retour à la solution de "un seul Etat"

- le dépassement au niveau des moyens, de sorte que la résistance ne se limite plus au combattant, aux armes, au soutien logistique, tactique et politique fourni, mais qu'elle devienne un fait de société (adopté par les gouvernements) qui impacte tous les aspects de la vie sociale, économique, technique, musicale, théâtrale, industrielle, agricole, technologique, informatique, par le développement humain et administratif, la lutte contre la corruption, la diffusion d'idées, de systèmes et de législations extra-raciales et extra-confessionnelles, par un Etat-providence fondé sur la justice sociale et non sur l'accumulation de la richesse, un Etat gouverné par des hommes d'esprit et non des militaires, pour un Moyen-Orient nouveau avec une place centrale dévolue à l'Iran et à la Turquie, dans lequel l'Iran qui construit sa voie depuis des décennies et la Turquie qui se restructure, seraient pour nous des exemples.
Source : Al Akhbar

Ban estime qu'Israël devrait mettre fin au blocus de Gaza


Le point de passage de Karni entre Gaza et Israël.

16 novembre 2009 – Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, estime dans un rapport publié lundi qu'Israël devrait mettre fin au blocus de Gaza et rétablir la liberté de circulation des Palestiniens en Cisjordanie.

« Le gouvernement israélien devrait lever le blocus de Gaza, qui pèse lourdement sur la situation humanitaire de la population civile et compromet la jouissance des droits de l'homme », écrit M. Ban dans ce rapport remis à l'Assemblée générale de l'ONU. « Il devrait en particulier laisser entrer librement à Gaza l'aide humanitaire ainsi que les produits non humanitaires nécessaires à la reconstruction des immeubles et de l'infrastructure. Israël devrait aussi aider immédiatement et effectivement à résoudre les problèmes critiques de distribution de l'eau, d'assainissement et de pollution de l'environnement qui se posent à Gaza », ajoute-t-il.

Le rapport intitulé « Pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est » porte sur la période allant de septembre 2008 à août 2009.

Selon le Secrétaire général, toutes les parties au conflit doivent s'acquitter scrupuleusement des obligations que leur imposent le droit international des droits de l'homme et le droit international humanitaire. « Toutes les allégations de violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme devraient faire l'objet d'enquêtes menées par des organismes de mise en œuvre de la responsabilité crédibles, indépendants et transparents, qui devront tenir pleinement compte des normes internationales garantissant le droit à une procédure régulière. Il est tout aussi crucial que soit garanti le droit des victimes à réparation », écrit-il.

M. Ban estime également que « le gouvernement israélien devrait prendre les mesures voulues pour rétablir la liberté de circulation des Palestiniens en Cisjordanie ». « Comme l'a demandé la Cour internationale de Justice dans son avis consultatif, Israël devrait cesser immédiatement les travaux d'édification du mur et démanteler immédiatement les parties de l'ouvrage situées sur le territoire occupé », dit-il.

Selon lui, « Israël devrait également publier des plans de zonage réalistes et adopter une procédure de délivrance des permis de construire à Jérusalem-Est et ailleurs en Cisjordanie qui soit moins compliquée et qui ne soit pas discriminatoire. En attendant, il devrait mettre un terme aux évictions et aux démolitions d'immeubles palestiniens. Les victimes d'évictions forcées devraient avoir accès à des recours utiles. Les démolitions à titre punitif devraient cesser immédiatement. »

Le Secrétaire général estime par ailleurs, qu'en sa qualité de puissance occupante, Israël doit faire en sorte que les droits des enfants soient respectés. « Le gouvernement israélien devrait prendre toutes les dispositions nécessaires pour répondre aux préoccupations exprimées dans le présent rapport en ce qui concerne l'arrestation et la détention d'enfants palestiniens; il devrait faire en sorte que toutes les détentions respectent strictement le droit international des droits de l'homme, en particulier les principes garantissant le droit à une procédure régulière, en tenant dûment compte de la vulnérabilité particulière des enfants. Le gouvernement israélien devrait aussi veiller à ce que toutes les allégations de torture et de mauvais traitements fassent rapidement l'objet d'une véritable enquête et que les auteurs des faits allégués soient poursuivis en justice ».

« Israël devrait ne pas faire de discrimination entre les enfants palestiniens et les enfants israéliens en ce qui concerne l'âge de la majorité pénale. Le gouvernement israélien devrait étudier la possibilité de remplacer la détention des enfants par d'autres mesures et faire en sorte que la détention d'enfants soit une mesure de dernier ressort », ajoute-t-il.

http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=20603&Cr=Isra%EBl&Cr1=

Un général iranien disparu en Turquie serait emprisonné en Israël

17/11/2009
Un général iranien, disparu il y a deux ans en Turquie, serait emprisonné en Israël, ont rapporté hier plusieurs journaux iraniens, citant un site Internet conservateur. Le général Ali Reza Asgari, vice-ministre de la Défense sous le gouvernement de l'ancien président réformateur Mohammad Khatami, a disparu en Turquie en février 2007. « Deux ans d'investigations par les organes compétents montrent que Ali Reza Asgari est détenu dans les prisons du régime israélien », a rapporté le site conservateur Alef, sans toutefois citer de sources. « M. Asgari a été enlevé par le Mossad et les services de renseignements allemand et britannique, et emmené en Israël », a ajouté le site. Certains médias étrangers avaient alors affirmé qu'il avait fait défection, alors que le gouvernement israélien avait nié tout lien avec la disparition de M. Asgari.

Première crise au sein du gouvernement Netanyahu

17/11/2009
Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a menacé hier de retirer son soutien au gouvernement sur fond de différend budgétaire avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui connaît ainsi une première crise dans sa coalition. Chef du parti ultranationaliste Yisraël Beitenou, troisième force parlementaire, Lieberman a contesté une disposition budgétaire visant à apporter des fonds à des écoles financées par un mouvement juif orthodoxe. « C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase », a-t-il déclaré.

Des soldats israéliens refusent de démanteler une colonie sauvage

17/11/2009
Des colons rassemblent ce qui reste d’une structure construite dans une colonie sauvage et détruite par l'armée israélienne. David Buimovitch/AFP
Des colons rassemblent ce qui reste d’une structure construite dans une colonie sauvage et détruite par l'armée israélienne. David Buimovitch/AFP
Plusieurs soldats israéliens ont refusé hier d'exécuter l'ordre de démanteler deux baraquements sauvages de colons juifs à la périphérie de la ville de Hébron, en Cisjordanie. Le porte-parole de l'armée a déclaré que ces militaires - une demi-douzaine selon un site Internet - avaient été relevés de leurs fonctions et que deux d'entre eux seraient traduits dans la journée devant une cour martiale. Cet acte de mutinerie a été qualifié par l'armée israélienne d'« erreur fondamentale ».
Néanmoins, les baraquements sauvages ont finalement été détruits par l'armée israélienne.

Visite discrète de Sarkozy à Riyad pour renforcer les liens franco-saoudiens

17/11/2009
Le président français Nicolas Sarkozy est attendu aujourd'hui à Riyad pour une visite aux allures de séjour privé destinée à resserrer les liens entre la France et l'Arabie saoudite, un acteur incontournable de la scène diplomatique dont les dollars font saliver les entreprises tricolores.Conduit au pas de charge, le premier déplacement du chef de l'État français dans le royaume wahhabite, en janvier 2008, avait quelque peu laissé le roi Abdallah et son entourage sur leur faim. Celui que le monarque octogénaire a surnommé le « cheval fougueux » y avait enchaîné au triple galop entretiens et discours, avant de repartir pour le Qatar.
Le roi Abdallah a invité Nicolas Sarkozy à passer la nuit dans son « ranch » personnel, non loin de la capitale saoudienne. Une visite « de nature privée », dit-on dans l'entourage royal, afin de « renforcer les liens » et « élargir le spectre des relations ». Car malgré ces couacs de forme, Riyad suit avec intérêt l'énergie déployée par le locataire de l'Élysée sur la scène internationale, à l'heure où ses alliés américain et britannique semblent moins attentifs à son endroit.
Sans surprise, les questions régionales occuperont une large part des conversations du roi et du président, à commencer par le blocage du processus de paix entre Israël et les Palestiniens. Sur ce dossier, la position ferme de la France sur l'indispensable gel de la colonisation israélienne est très appréciée des Saoudiens, tout comme celle qu'elle exprime sur le nucléaire iranien. Sur les autres sujets, les deux capitales sont au diapason. Un temps inquiet de la main tendue par Paris à Damas, le roi Abdallah s'est lui aussi rapproché de la Syrie. De même qu'il s'est investi pour la formation d'un gouvernement d'union au Liban.
Le président français compte aussi profiter de son séjour pour pousser l'avantage des entreprises françaises.

Israël met en garde les Palestiniens contre toute déclaration d’indépendance


17/11/2009
À Hébron, en Cisjordanie, des policiers palestiniens défilent pendant une manifestation marquant symboliquement la déclaration d’indépendance de l’État palestinien. Hazem Bader/AFP
À Hébron, en Cisjordanie, des policiers palestiniens défilent pendant une manifestation marquant symboliquement la déclaration d’indépendance de l’État palestinien. Hazem Bader/AFP
L'Autorité a sollicité l'appui de l'UE pour son projet.
Des dirigeants israéliens ont menacé les Palestiniens de rétorsion s'ils proclament un État indépendant sans accord avec Israël, tout en doutant de leur détermination à mettre un tel projet à exécution. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a mis en garde la direction palestinienne contre toute « action unilatérale », mais sans préciser quelles mesures Israël pourrait prendre. L'avertissement de M. Netanyahu répond à la décision des Palestiniens de demander à l'ONU de reconnaître leur indépendance. Les Palestiniens ont l'intention de saisir le Conseil de sécurité de l'ONU afin d'obtenir son soutien en faveur de la création d'un État palestinien indépendant dans les frontières de juin 1967 (soit avant l'occupation israélienne).
« Toute action unilatérale défera la trame des accords passés et entraînera des actions unilatérales d'Israël », a toutefois averti M. Netanyahu, qui a appelé à nouveau l'Autorité palestinienne à reprendre la négociation, stoppée depuis plus d'un an, « sans condition préalable ». Plus explicites, des ministres de son parti, le Likoud (droite), ont énuméré toute une série de mesures de rétorsion qu'Israël pourrait prendre, y compris l'annexion unilatérale de blocs de colonies en Cisjordanie, ce qui reviendrait à annuler les accords de paix d'Oslo de 1993. Le ministre de l'Environnement Gilad Erdan a accusé les dirigeants palestiniens de « jouer avec le feu » sur la question d'un État indépendant. Mais il a estimé qu'il pourrait s'agir d'une « tempête dans un verre d'eau » et d'« une manœuvre interne destinée à rehausser l'image de Mahmoud Abbas », le président affaibli de l'Autorité palestinienne. « Les Palestiniens auraient eux-mêmes beaucoup à perdre en cas de proclamation unilatérale d'indépendance », a ajouté ce proche de M. Netanyahu, évoquant la possibilité qu'Israël « stoppe les transferts d'argent » dus à l'Autorité palestinienne en vertu des accords signés sur les tarifs douaniers. Israël, qui occupe la Cisjordanie, pourrait également, selon lui, rétablir un certain nombre de barrages routiers retirés dernièrement et - plus sérieux - « procéder à une annexion formelle d'une partie des implantations » juives en Cisjordanie.
Le ministre travailliste du Commerce et de l'Industrie Benyamin Ben Eliezer a reconnu que l'initiative palestinienne « traduisait la frustration d'une population qui ne voit pas d'issue à une occupation qui dure depuis près de 43 ans ». S'inquiétant d'un « isolement croissant d'Israël sur la scène internationale », le ministre travailliste a exhorté le gouvernement « à faire tous ses efforts pour relancer au plus vite la négociation », y compris en annonçant un gel total mais temporaire de la colonisation.
Du côté palestinien, le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina, a accusé Israël de « chercher des prétextes et des excuses pour s'opposer à l'établissement d'un État palestinien ». « La réponse du Premier ministre est un aveu que l'actuel gouvernement israélien ne veut pas la paix », a commenté M. Roudeina.
Les Palestiniens, qui ont suspendu les négociations il y a près d'un an après des années de tractations infructueuses, accusent les Israéliens d'être les premiers à mener « une action unilatérale » en créant des faits accomplis de colonisation, 500 000 Israéliens s'étant désormais installés en Cisjordanie (dont 200 000 à Jérusalem-Est). Hier, l'Autorité palestinienne a sollicité l'appui de l'Union européenne à son projet. « La réponse initiale de l'UE est positive », s'est félicité le négociateur palestinien Saëb Erakat. Toutefois la France a fait savoir qu'« une démarche unilatérale pourrait être préjudiciable à l'établissement de cet État (palestinien) que nous appelons de nos vœux ».
De son côté, le sénateur américain Joe Lieberman, en visite à Jérusalem, a prédit que Washington opposerait son veto à toute tentative palestinienne de porter l'affaire devant le Conseil de sécurité - une « perte de temps », a-t-il dit.
La négociation entre Israël et les Palestiniens est « le meilleur moyen » de faire naître un État palestinien, a réaffirmé de son côté la diplomatie américaine.

Présentation de la campagne "Territoires palestiniens, non à l’enfermement"

publié le lundi 16 novembre 2009
Plateforme des ONG francaises pour la Palestine
La Plateforme lance la campagne « Territoires palestiniens, non à l’enfermement ! » durant les mois d’octobre et novembre 2009. Ces mois d’actions seront l’occasion de sensibiliser et informer sur l’enfermement, l’asphyxie des Territoires palestiniens provoquée par la colonisation, le Mur en Cisjordanie ou les expulsions récentes à Jérusalem Est...Le symbole exacerbé de cet enfermement est le blocus que subit, depuis des années, la bande de Gaza.

L’objectif est de faire évoluer les lignes et positions politiques des élus français à partir d’une forte mobilisation locale en les poussant à s’engager pour la fin du siège de la bande de Gaza, qui conditionne aujourd’hui l’efficacité de l’aide internationale.

La mobilisation de novembre se base sur trois demandes :

- la réouverture complète de la bande de Gaza ;
- la mise en place d’un dialogue avec les représentants élus du Hamas ;
- la mise en œuvre, par le Conseil de sécurité des Nations unies, des recommandations de la mission d’enquête menée par le juge Goldstone ;
- Le démantèlement du Mur construit illégalement par Israël en Cisjordanie.

Les Palestiniens demandent le soutien de l’ONU pour proclamer leur Etat

publié le lundi 16 novembre 2009

Le Monde
Les Palestiniens veulent obtenir du Conseil de sécurité de l’ONU qu’il appuie la proclamation unilatérale de leur Etat, en raison du blocage des négociations de paix avec Israël, a affirmé dimanche le principal négociateur palestinien.

"Nous avons décidé de nous adresser au Conseil de sécurité pour essayer d’obtenir son soutien à la création d’un Etat palestinien indépendant ayant Jérusalem pour capitale et dont les frontières seraient celles de juin 1967" avant l’occupation israélienne, a déclaré à l’AFP ce négociateur Saëb Erakat. "Nous allons chercher à obtenir l’appui de l’Union européenne ainsi que celui de la Russie et d’autres pays", a-t-il ajouté.

Plusieurs ministres israéliens ont aussitôt mis en garde les Palestiniens contre toute démarche unilatérale. "Cette initiative hostile supprimerait tout espoir de négociations de paix. S’ils (les Palestiniens) vont de l’avant dans leur projet de proclamation unilatérale d’un Etat, nous devrons étendre notre contrôle sur les secteurs C" de la Cisjordanie, a affirmé le ministre des Infrastructures Uzi Landau (Israël Beiténou - droite nationaliste). Les secteurs C de la Cisjordanie occupée sont contrôlés par la police de l’Autorité palestinienne, et l’armée israélienne y assume la sécurité globale.

"J’espère que la communauté internationale ne coopérera pas avec ce projet et s’exprimera clairement en faveur de l’unique approche possible, à savoir la tenue de négociations directes", a-t-il estimé le ministre chargé des affaires de la Diaspora, Yuli Edelstein. Le président palestinien Mahmoud Abbas exige qu’Israël gèle totalement la colonisation avant toute reprise des pourparlers de paix. Selon des responsables palestiniens, il a été heurté par la récente volte-face de l’administration américaine sur ce point.

UNE CONFÉRENCE DE PAIX À PARIS ?

De son côté, Nicolas Sarkozy a proposé la semaine dernière au premier ministre israélien Benjamin Netanyahou de participer à une conférence internationale de paix organisée à Paris et réunissant les principaux acteurs au Proche-Orient, indique le quotidien israélien Haaretz. Le président français a proposé d’accueillir une rencontre entre M. Nethanyahou et les présidents syrien et palestinien, Bachar al-Assad et Mahmoud Abbas.

Cette conférence de paix réunirait aussi le roi de Jordanie, Abdallah II, le président égyptien Hosni Moubarak, le président libanais Michel Sleimane, ainsi que des représentants du Quartette (Etats-Unis, Union européenne, Russie et ONU). Selon le Haaretz, M. Sarkozy a appelé jeudi au téléphone M. Abbas pour lui faire part de cette proposition, et en a également parlé avec M. Assad durant la visite de ce dernier vendredi à Paris.

Ni M. Netanyahou ni M. Abbas n’ont rejeté la proposition française, selon le Haaretz. La position de l’administration Obama n’est pas encore connue. Interrogé par l’AFP, un responsable gouvernemental israélien a déclaré, sous couvert de l’anonymat, qu’"Israël se félicite par avance de toute possibilité de rencontre entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et les présidents syrien et palestinien". [1]

[1] voir aussi, toujours sur le Monde :

Sarkozy propose une conférence internationale de paix à Paris

Le président français Nicolas Sarkozy a proposé la semaine dernière au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de participer à une conférence internationale de paix organisée à Paris et réunissant les principaux acteurs au Proche-Orient, a indiqué dimanche Haaretz.

Selon le quotidien, durant leur entretien mercredi dernier à l’Elysée, M. Sarkozy a invité M. Netanyahu à relancer le processus de paix au Proche-Orient en rencontrant les présidents syrien et palestinien, Bachar al-Assad et Mahmoud Abbas, dans le cadre d’une conférence internationale organisée à Paris sous son égide.

Cette conférence, précise le Haaretz, réunirait aussi le roi de Jordanie, Abdallah II, le président égyptien Hosni Moubarak, le président libanais Michel Sleimane, ainsi que des représentants du Quartette (USA, UE, Russie, ONU).

Toujours selon le quotidien, M. Sarkozy a appelé jeudi au téléphone M. Abbas pour lui faire part de cette proposition, et en a également parlé avec M. Assad durant la visite de ce dernier vendredi à Paris.

Ni M. Netanyahu ni M. Abbas n’ont rejeté la proposition française, selon le Haaretz.

La Russie souhaite également depuis plusieurs mois organiser une conférence de paix sur le Proche-Orient à Moscou.

Interrogé par l’AFP, un responsable gouvernemental israélien a déclaré, sous couvert de l’anonymat, qu’"Israël se félicite par avance de toute possibilité de rencontre entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et les présidents syrien et palestinien".

MM. Sarkozy et Moubarak sont les co-présidents de l’Union pour la Méditerranée (UPM) qui vise à convertir l’espace méditerranéen en zone de paix par le biais de projets, en particulier sur l’environnement ou le transport.

Haaretz indique par ailleurs que durant sa visite à Paris, M. Netanyahu a exprimé son mécontentement à M. Sarkozy à propos des déclarations du chef de la diplomatie française Bernard Kouchner dans lesquelles il avait déploré qu’il n’y ait plus d’"aspiration à la paix" en Israël.

M. Kouchner n’a pas assisté à l’entretien mercredi entre MM. Sarkozy et Netanyahu. Il est attendu mardi et mercredi en Israël et dans les Territoires palestiniens.

Dans une interview exclusive publiée dimanche par le quotidien Yédiot Aharonot, le chef de la diplomatie française se présente comme "un grand ami d’Israël" et affirme : "mon rêve est que je puisse voir la paix au Proche-Orient, avant ma mort".

« Sans conditions préalables »...

publié le lundi 16 novembre 2009

Alain Gresh
Pendant quelques jours, la nouvelle a fait la Une de l’actualité au Proche-Orient. Elle aurait même été, selon la presse, au centre des entretiens entre les présidents Sarkozy et Assad le 13 novembre : le premier ministre israélien Netanyahou serait prêt à reprendre sans conditions préalables les négociations avec Damas. Il l’a affirmé au président Sarkozy lors de la rencontre entre les deux hommes le 11 novembre. Selon certaines informations, il aurait même remis au président français une lettre en ce sens. Au moment où le dossier palestinien est au point mort, ne serait-ce pas une avancée significative ?

D’autre part, selon le quotidien Haaretz du 12 novembre, le président Sarkozy aurait téléphoné à Mahmoud Abbas durant sa rencontre avec Netanyahou pour lui demander de répondre positivement à l’offre israélienne de reprise des négociations sans conditions préalables...

Selon Dan Margalit, dans le quotidien israélien Israel Hayom (12 novembre), Netanyahou aurait accompagné son message au président syrien sur la reprise des négociations d’un deuxième message, plus menaçant : Israël ne peut rester encore longtemps passif face au flot d’armes livrées au Hezbollah. Le quotidien Yedioth Ahronoth, pour sa part, publie des informations sur les capacités du Hezbollah à récolter des informations sur l’armée israélienne et à suivre à la trace à la fois les drones qui survolent le territoire libanais et les soldats qui patrouillent le long de la frontière.

Promesses de paix d’un côté, menaces de l’autre ?

En réalité, et malgré ce qui semble ressortir de nombreux commentaires de presse français, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Les gouvernements israéliens successifs ont toujours été prêts à négocier, à rencontrer tel ou tel leader arabe. A une seule condition, si l’on peut dire : c’est qu’il n’y ait aucune condition. Cette mention (« sans conditions préalables ») n’a qu’une signification : le refus israélien du droit international comme base de négociations...

Prenons un exemple pour être clair. En 1990, l’Irak envahit le Koweït, la famille royale s’enfuit. Quelle aurait été la réaction internationale si Saddam Hussein avait annoncé qu’il était prêt à négocier sans conditions préalables avec la dynastie Al-Sabah ? Tout le monde aurait compris que c’était une manœuvre et que, compte tenu des rapports de force, ces négociations, si elles avaient eu lieu, n’auraient pu déboucher sur aucun accord.

Lors de la conférence d’Annapolis de novembre 2007, bien oubliée malgré les « espoirs » qu’elle avait suscités dans les médias, une déclaration israélo-palestinienne avait été adoptée. J’expliquais alors : « Le plus inquiétant dans la déclaration commune, c’est l’absence de toute base juridique ou légale aux négociations. Il n’y a aucune référence au droit international, ni même à la résolution 242 du Conseil de sécurité et à l’idée d’échange de la paix contre les territoires. Les deux parties s’engagent à “des négociations bilatérales en toute bonne foi”. En toute bonne foi ? Mais que signifie ce terme ? Ehoud Olmert pense, “en toute bonne foi”, que Jérusalem, y compris sa partie arabe conquise en 1967, est “territoire israélien” ; il pense “en toute bonne foi” que les grands blocs de colonies doivent être annexés à Israël. Il pense aussi, “en toute bonne foi”, que la sécurité des Israéliens est plus importante que celle des Palestiniens. »

Aujourd’hui, Netanayhou pense, « en toute bonne foi », que la Cisjordanie est une partie d’Ertez-Israël et que les Palestiniens devraient émigrer dans un des multiples pays arabes. Il pense, « en toute bonne foi », que le Golan est essentiel à la sécurité d’Israël et qu’on ne peut s’en retirer.

Cela fait des années maintenant que les négociations entre Israéliens et Palestiniens sont dans l’impasse. Il existe un « processus », mais sûrement pas de paix. L’Autorité palestinienne a décidé de ne pas reprendre les négociations sans gel total de la colonisation. Mais, même dans ce cas, sur quelles bases reprendraient les négociations ? Quelles chances auraient-elles d’aboutir alors que le gouvernement israélien refuse la mise en œuvre du droit international, des résolutions de l’ONU ?

Lors d’une rencontre avec journalistes et intellectuels le 13 novembre, le président Assad est revenu sur la question des colonies. Il a souligné que l’arrêt de leur construction était « un pas positif mais sûrement pas final ». La question fondamentale était le contenu des négociations, et donc le retrait israélien des territoires occupés en 1967. La Syrie a toujours mis une condition à des négociations directes : l’acceptation par Israël du principe du retrait sur la ligne du 4 juin 1967. C’est parce qu’Itzhak Rabin avait accepté ce principe en 1994 que des négociations directes s’étaient déroulées entre les deux pays (« Quand Israël et la Syrie étaient au bord de la paix »). En 2007, des négociations indirectes avaient repris sous l’égide de la Turquie avec le gouvernement d’Ehoud Olmert (« Le nucléaire, la Syrie et Israël ») ; Damas demandait, pour passer au stade des négociations directes, qu’Olmert confirme l’engagement de Rabin. La situation n’a pas changé depuis l’arrivée de Netanyahou : si Israël souhaite des négociations directes, il faut accepter l’engagement de Rabin. La Turquie a confirmé qu’elle était prête à poursuivre sa médiation. Et le président Assad a demandé à la France de faire pression en ce sens. Ajoutant, avec un rien de perfidie, que puisque Sarkozy se targuait de ses bonnes relations avec Netanyahou, cela ne devait pas être impossible.

Un sujet sur lequel les bonnes relations entre Netanyahou et Olmert n’ont pas de conséquence, c’est celui de Salah Hamouri, citoyen franco-palestinien emprisonné depuis quatre ans en Israël, alors qu’il est pourtant « libérable » (« Le scandale Salah Hamouri »). Profitons-en pour saluer le courage du comédien François Cluzet, qui, lors de la présentation de son film sur France 2, a évoqué le cas de Hamouri, cas que le président du groupe UMP à l’Assemblé nationale Jean-François Copé, présent sur le plateau, affirmait ignorer totalement. Profitez-en pour aller voir le film A l’origine, où joue Cluzet : un excellent film social. Al-Qaida contre le Hamas Retour à la table des matières

Une excellente analyse de Jean-Pierre Filiu sur le conflit entre les Frères musulmans, le Hamas et Al-Qaida, intitulée « The Brotherhood vs. Al-Qaeda : A Moment Of Truth ? », en anglais, sur le site du Hudson Institute. Et qui explique l’impitoyable répression menée par le Hamas à Gaza contre les groupes se réclamant d’Al-Qaida. Notons qu’un récent sondage du quotidien israélien Haaretz (13 novembre) indiquait qu’une majorité d’Israéliens étaient favorables à un dialogue avec le Hamas (« 57% of Israelis support plan to talk to Hamas »). Dialogue que le gouvernement français, lui, refuse toujours...

Pour ceux qu’intéressent les débats internes et les évolutions des Frères musulmans, l’article de Husam Tammam, « Back to the future » (Al-Ahram Weekly, 29 octobre 2009). La crise de l’organisation comme reflet des blocages et de la fermeture totale du système de pouvoir égyptien.

publié sur le blog du Monde diplomatique "Nouvelles d’Orient"

http://blog.mondediplo.net/2009-11-...