jeudi 25 février 2010

Les assassinats politiques par le Mossad soulèvent des questions politiques

par James Petras*
Le récent assassinat d’un des chefs militaires du Hamas, Mahmoud al-Mabhoud, se situe dans la droite ligne de la politique traditionnelle d’Israël, celle des assassinats ciblés à l’étranger de dirigeants de la Résistance palestinienne. Il viole la souveraineté des autres Etats et se place au-dessus de leurs lois. En outre, l’usage cynique de la double citoyenneté pour parvenir à ce but meurtrier pose la question de la manière dont les Etats tiers garantissent l’impunité d’Israël.


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L’Institut pour le Renseignement et les Affaires spéciales, plus connu comme « l’Institut », en hébreu le « Mossad », a choisi comme devise : « Par la tromperie, tu poursuivras la guerre ».
Le 19 janvier, la police secrète internationale d’Israël, le Mossad, envoyait à Dubaï une équipe de tueurs composée de dix-huit hommes, tous munis de passeports européens, prétendument « volés » à des citoyens israéliens à la double nationalité et modifiés à l’aide de photos truquées et de fausses signatures. Leur mission : assassiner le dirigeant palestinien Mahmoud al Mabhouh.
Les preuves sont accablantes. La présentation par la police de Dubaï des vidéos détaillées réalisées avec les caméras de surveillance et montrant les assassins a été corroborée par le témoignage d’experts israéliens de la sécurité et applaudie par les principaux journaux et journalistes israéliens. Le Mossad a déclaré ouvertement que Mabhouh était une cible prioritaire et qu’il avait survécu jusque-là à trois précédentes tentatives d’assassinat. Israël n’a même pas pris la peine de démentir l’assassinat. En outre, le système sophistiqué de communication utilisé par les tueurs, la logistique et la planification de leurs entrée, allées et venues, puis sortie de Dubaï et l’ampleur de l’opération présentent toutes les caractéristiques d’une opération d’État de haut niveau.
De plus, seul le Mossad aurait accès aux passeports européens de ses concitoyens à double nationalité ! Seul le Mossad aurait la capacité, la motivation, l’intention avérée et la volonté délibérée de provoquer un incident diplomatique avec ses alliés européens, en sachant pertinemment bien que la colère des gouvernements ouest-européens finirait par retomber, vu leurs liens profonds avec Israël. Après une enquête minutieuse et l’interrogatoire de deux collaborateurs palestiniens du Mossad qui ont été arrêtés, le chef de la police de Dubaï a déclaré qu’il était sûr que c’était bien le Mossad qui était derrière l’assassinat.

Les problèmes politiques plus importants

La politique israélienne des assassinats à l’étranger soulève de graves questions en menaçant les fondements de l’État moderne : la souveraineté, le pouvoir des lois et la sécurité nationale aussi bien que celle des individus.
Une des politiques ouvertement déclarée d’Israël consiste à violer la souveraineté de n’importe quel pays en vue de tuer ou d’enlever ses opposants (à Israël). Tant dans leur proclamation que dans leur mise en pratique réelle, les lois, décrets et actions à l’étranger d’Israël supplantent les lois et les organes d’application de la loi de toute autre nation. Si la politique israélienne se mue en pratique commune dans le monde entier, nous allons entrer dans une jungle aussi sauvage que le monde de Hobbes. Les individus y seront exposés aux intentions meurtrières d’équipes de tueurs venues de l’étranger qui ne seront tenus par aucune loi ni aucune autorité nationale responsable. Chaque État sans exception pourrait imposer ses propres lois et franchir ses frontières nationales afin d’assassiner impunément des citoyens ou résidents d’autres nations. Les assassinats hors frontières d’Israël se moquent totalement de la notion même de souveraineté nationale. L’élimination extraterritoriale d’opposants par une police secrète était une pratique courante de la Gestapo nazie, de la GPU de Staline et de la DINA de Pinochet et elle est devenue aujourd’hui une pratique — condamnée — des « Forces spéciales » états-uniennes et de la division clandestine de la CIA. De telles actions sont la marque de fabrique des États totalitaires, dictatoriaux et impérialistes, qui foulent systématiquement aux pieds les droits souverains des peuples.
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Mahmoud al Mabhouh (1960-2010)
La pratique par Israël de ces assassinats extrajudiciaires et extraterritoriaux, mise en exergue par le récent assassinat de Mahmoud al Mabhouh dans une chambre d’hôtel de Dubaï, viole tous les préceptes fondamentaux du pouvoir de la loi. Les assassinats extrajudiciaires commandés par un État signifient que sa propre police secrète est juge, procureur et bourreau en même temps, qu’elle n’est freinée par aucune souveraineté, aucune législation, aucun devoir d’un État de protéger ses citoyens et ses hôtes. Les preuves, les procédures légales, les droits de la défense et les contre-interrogatoires sont complètement mis de côté, dans ce processus. L’assassinat extrajudiciaire sponsorisé par l’État sape complètement tout procès en bonne en due forme. L’élimination des opposants à l’étranger est la prochaine étape logique, après les simulacres de procès très médiatisés par Israël et qui s’appuient sur des lois racistes et des décrets de détention administrative qui ont dépossédé le peuple palestinien et violé les lois internationales.
Les escadrons de la mort du Mossad opèrent directement sous les ordres du Premier ministre israélien (qui a d’ailleurs approuvé personnellement le récent assassinat). Une grande majorité des Israéliens soutient fièrement ces assassinats, surtout lorsque les tueurs échappent à toute détection et à la capture. Les opérations d’assassinats extrajudiciaires menées sans la moindre entrave et impunément par des escadrons de la mort étrangers soutenus par l’État, constituent une grave menace pour tout critique, écrivain, dirigeant politique et militant des droits civiques qui a le front de critiquer Israël.

Les tueurs du Mossad – Le feu sioniste

Le précédent que constitue l’assassinat par Israël de ses adversaires à l’étranger, établit les limites extérieures de la répression par ses partisans à l’étranger qu’on retrouve dans les principales organisations sionistes, dont la plupart ont toujours soutenu les violations par Israël de la souveraineté nationale via ses assassinats extrajudiciaires. Si Israël élimine physiquement ses opposants et les gens qui osent le critiquer, les 51 principales organisations juives des Etats-Unis répriment les critiques émises aux États-Unis à l’encontre d’Israël. Elles exercent activement des pressions sur les employeurs, les présidents d’université et les responsables publics pour qu’ils licencient leurs employés, universitaires et autres professionnels qui osent s’exprimer verbalement ou pas écrit contre les tortures, les massacres et la dépossession massive des Palestiniens par Israël.
Quoi qu’il en soit, les commentaires les plus critiques, en Israël et ailleurs, concernant l’assassinat commis par le Mossad à Dubaï épinglent l’« incompétence » des agents, y compris le fait d’avoir permis que leurs visages de figurer sur de nombreuses vidéos en changeant maladroitement leurs perruques et leurs vêtements sous l’œil des caméras. D’autres critiques déplorent qu’en salopant son travail, le Mossad soit occupé à « ternir l’image d’Israël » en tant qu’État démocratique et qu’il fournisse ainsi de l’eau au moulin des antisémites. Aucune de ces critiques superficielles n’a été reprise par le Congrès états-unien, par la Maison-Blanche ou par les présidents des principales organisations juives des Etats-unis, où la règle mafieuse de l’omerta, ou silence, règne sur tout et où la complicité avec ce genre de crime est de mise.

Conclusion

Alors que les critiques se lamentent à propos du travail bâclé du Mossad, qui complique la tâche des puissances occidentales désireuses au cas où elles souhaiteraient proposer une couverture diplomatique à Israël pour ses opérations à l’étranger, on n’a jamais abordé la question fondamentale : l’acquisition par le Mossad, puis la falsification des passeports officiels britanniques, français, allemands et irlandais de citoyens israéliens à double nationalité soulignent la nature cynique et sinistre de l’exploitation par Israël de ses citoyens à double nationalité dans la poursuite des sanglants objectifs de sa politique étrangère. L’usage par le Mossad de vrais passeports fournis par quatre nations européennes souveraines à leurs citoyens dans le but d’assassiner un Palestinien dans un hôtel de Dubaï soulève la question de savoir à qui les citoyens israéliens à « double » nationalité doivent vraiment allégeance et jusqu’où ils veulent aller en défendant ou en prônant les assassinats israéliens à l’étranger.
Grâce à l’usage par Israël de passeports britanniques pour entrer à Dubaï et assassiner un adversaire, chaque homme d’affaires ou touriste britannique qui se rendra au Proche-Orient sera soupçonné de liens avec les escadrons israéliens de la mort. Avec les élections de cette année et les partis travailliste et conservateur qui comptent grandement sur les millionnaires sionistes pour financer leur campagne, il reste à voir si le Premier ministre Gordon Brown fera davantage que geindre et minauder !
 James Petras
Professeur émérite de sociologie à l’université Binghamton de New York. Dernier livre publié en français : La Face cachée de la mondialisation : L’Impérialisme au XXIe siècle, Parangon (2002).
http://www.voltairenet.org/article164208.html 

Journalistes enlevés en Afghanistan : Sarkozy intimide la presse libre

Olivier Bonnet
Mercredi 24 Février 2010
Journalistes enlevés en Afghanistan : Sarkozy intimide la presse 
libre
"À l’heure actuelle, nous avons dépensé plus de dix millions d’euros pour s’occuper de cette affaire (sic). Je ne remets pas en cause la liberté de la presse. Mais j’appelle à la responsabilité des uns et des autres" : a déclaré le général Jean-Louis Georgelin durant le Grand RV Europe 1 - Le Parisien, à propos des deux journalistes de France 3 enlevés en Afghanistan. Heureusement qu’il précise ne pas remettre en cause la liberté de la presse, c’est gentil, merci mon général ! La Fédération française des agences de presse réagit à cette déclaration, tendant à discréditer une nouvelle fois des confrères pourtant unanimement reconnus comme des professionnels irréprochables, dans un communiqué publié par le groupe Actif et militant du Post et signé par son président, Arnaud Hamelin, lui-même correspondant de guerre durant vingt ans :
"Merci, mon général... mais ne vous arrêtez pas là ! ahDix millions d’euros ! Diable, quelle somme ! Merci mon général pour cette transparence dont l’armée, la grande muette, est peu coutumière. 10 millions d’euros, chiffre rond, qui a le mérite de frapper les esprits. Voila donc la somme que l’Etat français aurait déjà déboursé pour retrouver deux journalistes enlevés en Afghanistan, et dont jusqu’à présent il était officiellement recommandé de ne pas parler. Bel effort de franchise, mon général, à même de provoquer l’aigreur de nos compatriotes, dans ces temps de disette. Nous comprenons mieux maintenant d’où pourrait venir le déficit des finances publiques : des journalistes irresponsables n’y seraient pas pour rien !
Alors, mon général, n’hésitez pas, continuez, vous en avez dit trop ou trop peu. Vous avez parlé « argent », alors dites nous où sont passés nos millions ? Sont-ce des heures de vols des drones qui rechercheraient nos compatriotes, des liasses de billets données de la main à la main à des informateurs, des aides gracieuses accordées à des chefs de guerre qui nous assurent savoir où ils se trouvent ? Fichtre, dix millions d’euros, quelle activité pour retrouver deux Français disparus depuis 55 jours ! J’observe que pour la première fois, nous avons communication d’un coût financier en relation avec notre intervention en Afghanistan. Mais est-ce ce montant là qui nous intéresse le plus ?
Poursuivant notre éducation, vous pourriez nous dire pourquoi la France et ses soldats doivent participer en Afghanistan à une guerre dont les objectifs, après huit ans d’intervention étrangère, restent flous. En quoi les intérêts vitaux de la France, ou la sécurité individuelle de nos concitoyens, sont ils menacés en Afghanistan, pour que nous y maintenions un contingent de plus de 3500 hommes, qui risquent tous les jours leur vie, et coûtent à la France plus de 100 millions d’euros par an. 107 millions sur le rapport 2009. On notera la disproportion entre les 10 millions que vous avez annoncés pour retrouver depuis 55 jours nos deux compatriotes et les 107 millions qui représentent la totalité des dépenses de l’intervention française sur l’année 2009 en Afghanistan…
Par ailleurs, mon général, que mettez vous dans l’autre plateau de cette balance ? La vie de journalistes qui cherchent à comprendre ce que notre armée est allée faire en Afghanistan ? La curiosité de professionnels reconnus qui s’interrogent sur les raisons de notre engagement et sur les moyens employés pour y parvenir ? Il me semble que c’est bien le moins qu’ils puissent faire pour éclairer nos concitoyens. Non, nous ne sommes pas des inconscients, nous faisons notre métier, en quelque sorte notre devoir, comme le font en ce moment nos soldats en Afghanistan. Témoins de l’Histoire, et de notre temps, nous souhaiterions que des chefs politiques et militaires acceptent que s’ouvre dans notre pays un débat argumenté, alimenté par les faits et les images que des journalistes ont le courage d’aller chercher sur le terrain.Ces deux journalistes disparus depuis le 30 décembre sont l’élément incontournable d’un système qui est celui de l’information. Ce système est le garant du maintien de la démocratie, non pas en Afghanistan, où elle n’a pas de racines, mais dans notre pays, ici, en France, où elle a été inventée. Sa défense, par tous les moyens, à tous les prix, est un défi qu’il faut relever. Général Georgelin, ne nous trompons pas de guerre, il n’en existe aucune entre les militaires et les journalistes.
"

jftJean-François Téaldi, secrétaire général du SNJ-CGT de France Télévisions, proteste lui aussi sur Le Post : "Je suis plus qu’indigné. Je suis écoeuré. Ce n’est pas la première fois. Depuis le 17 janvier, les plus hautes autorités font une course aux inepties. Les déclarations de Georgelin, là, dépassent l’entendement. (...) Moi, je pense que ça ne peut pas être une initiative isolée, mais une politique décidée au plus haut niveau pour destabiliser France Télévisions. Ils veulent courcircuiter l’info pour en faire de la communication, de la propagande. Et surtout nous empêcher de montrer ce qu’il ne faut pas montrer." Au plus haut niveau ? Bingo ! Rappelons la "colère" exprimée par Nicolas Sarkozy début janvier : "C’est insupportable de voir qu’on fait courir des risques à des militaires pour aller les chercher dans une zone dangereuse où ils avaient l’interdiction de se rendre. Il faut que les Français sachent le coût de cette histoire" (cité par Rue89). Il a demandé à ce qu’on communique sur le coût, Georgelin communique sur le coût. Mais ce n’est pas France Télévisions que le président veut déstabiliser, comme le dit Téaldi qui défend sa boutique, c’est l’ensemble de la presse libre ! Comment peut-on faire correctement son métier d’informer en se contentant de se laisser embarquer avec les unités militaires ? C’est évidemment impossible. Mais Sarkozy n’en a cure : il veut juste des journalistes qui font où on leur dit de faire. Et cette lamentable tentative de dresser l’opinion publique contre les confrères participe d’une guerre contre cette information indépendante qui insupporte notre apprenti dictateur au petit pied. 

La France dit non aux appels du pied du Hamas pour libérer Shalit


Le Hamas a demandé à la France de s’impliquer dans les négociations pour obtenir la libération du soldat israélien Gilad Shalit, en échange de l’élargissement de centaines de détenus palestiniens par l’Etat hébreu.
« Paris n’a pas donné suite », affirme un diplomate français. « On a constaté que le médiateur allemand n’a pas réussi, jusqu’à présent, sa mission. La France n’est donc pas pressée de s’impliquer dans cette affaire », ajoute la source.
Faute d’avancée, les services de renseignements allemands (BND) ont menacé de se retirer du dossier en fin d’année dernière. « Ils ont dû avoir vent de l’intervention américaine exercée en coulisses pour que le deal ne se fasse pas », précise le diplomate.
Washington ne souhaite pas que le Hamas engrange les bénéfices d’une libération d’un millier de prisonniers palestiniens contre le retour à la liberté d’un soldat israélien, au moment où les Américains tentent de rehausser le statut de Mahmoud Abbas, chef de l’Autorité palestinienne, dans l’espoir de relancer les négociations de paix avec Israël.
Fin 2009, les positions des Israéliens et du Hamas s’étaient pourtant rapprochées. Les divergences ne portaient plus que sur la liste des personnalités palestiniennes, dont les islamistes exigeaient l’élargissement, et sur une autre liste d’activistes palestiniens « ayant du sang sur les mains » que l’état hébreu voulait voir transférés à l’étranger.
Détenteur d’un passeport français, Shalit est détenu depuis trois ans et demi à Gaza par des islamistes. Via la Syrie et le Qatar, la France lui a déjà fait passer une lettre rédigée par son père.
«Dans cette douloureuse affaire, ajoute le diplomate, le Hamas n’a pas confiance dans les Egyptiens, car il les soupçonne d’avoir un agenda caché, et les Israéliens, de leur côté, ne veulent pas entendre parler des Turcs comme médiateur ».  
La France n’entretient pas de relations politiques avec le Hamas, qu’elle considère, à l’image de l’Union européenne, comme une organisation terroriste. La requête en question a vraisemblablement été relayée par les services de renseignements français.

Israël-Palestine: reprise des négociations indirectes d'ici deux semaines

Le chef 
de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas
Le chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas
13:06 24/02/2010
© RIA Novosti. Sergei Pyatakov
GAZA, 24 février - RIA Novosti
Il est possible que les négociations indirectes palestino-israéliennes soient relancées dans un délai de deux semaines, a annoncé mercredi le quotidien arabe Al-Hayat, se référant à des sources palestiniennes.
Le chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a donné son accord de principe à la reprise des pourparlers indirects avec Tel Aviv, mais attend les réactions des pays arabes, selon la source. La décision définitive ne sera pas prise sans l'approbation du comité arabe de suivi (chargé du dossier des négociations de paix, ndlr) avec lequel M.Abbas se réunira lundi prochain.
Ces négociations dureront trois semaines pendant lesquelles les médiateurs américains feront la navette entre les deux parties en transmettant les propositions concernant, entre autres, le statut de Jérusalem-Est, la sécurité dans la région ainsi que la question des frontières du futur Etat palestinien, d'après le quotidien.
Al-Hayat a en outre souligné que pendant la première phase, les émissaires américains s'abstiendraient de toute ingérence dans le processus de pourparlers.
Relancées à la fin de 2007 lors de la conférence d'Annapolis (Etats-Unis), les négociations palestino-israéliennes ont été suspendues au début de 2008 en raison de la crise politique en Israël, puis interrompues en décembre 2008 suite à l'opération militaire israélienne Plomb durci à Gaza. 
Après l'échec de Washington de convaincre Tel Aviv de mettre un terme à la colonisation dans les territoires palestiniens et suite aux pressions exercées par la communauté internationale sur le chef de l'Autorité palestinienne pour le convaincre de ce remettre à la table des négociations, ce dernier à accepté de renouer un dialogue indirect avec Israël. 

Le Quartette de médiateurs se réunira fin mars à Moscou

Le chef 
de la diplomatie russe Sergueï Lavrov
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov
14:16 24/02/2010
© RIA Novosti. Sergey Guneev
MOSCOU, 24 février - RIA Novosti
La prochaine rencontre ministérielle du Quartette de médiateurs internationaux pour le Proche-Orient se tiendra le 19 mars à Moscou, a annoncé mercredi lors d'une conférence de presse à Moscou le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
"Nous pouvons affirmer que tous les membres du Quartette (regroupant la Russie, les Etats-Unis, l'ONU et l'UE, ndlr) ont convenu de mener cette rencontre ministérielle le 19 mars à Moscou", a indiqué le ministre.
Selon M.Lavrov, au cours de la prochaine rencontre les parties "envisagent d'évaluer en détails la situation complexe qui s'est créée dans le règlement proche-oriental".

UE: l'intégration d'Israël serait "naturelle" (Lieberman)

Le 
ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman
Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman
18:16 24/02/2010
© RIA Novosti. Alexei Druzhinin
TEL-AVIV, 24 février - RIA Novosti
Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a qualifié de "naturelle" l'adhésion de l'Etat hébreu à l'Union européenne, rapporte mercredi le service de presse de la diplomatie israélienne.

"Du moment que l'Etat hébreu est l'unique rempart de la démocratie au Proche-Orient et qu'il partage entièrement les valeurs de l'Europe, l'adhésion d'Israël à l'UE serait une démarche tout à fait naturelle à laquelle l'Europe est aussi intéressée", a déclaré devant les journalistes à Bruxelles le chef de la diplomatie européenne.

Rencontrant la haute représentante pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité de l'UE Catherine Ashton, le président du Parlement européen Jerzy Buzek, le commissaire européen à l'Elargissement Stefan Füle et le chef de la diplomatie espagnole Miguel Angel Moratinos, dont le pays assure à présent la présidence tournante de l'UE, M.Lieberman a réussi à s'entendre sur la poursuite du processus d'élévation du statut des relations UE-Israël.

Evoquant le problème du règlement palestino-israélien, le ministre a espéré la reprise prochaine des négociations entre les parties en conflit, d'abord sous une médiation et ensuite en direct.

Le dialogue palestino-israélien a été suspendu il y a plus d'un an et la partie palestinienne refuse toujours de revenir à la table des négociations tant que l'Etat hébreu n'aura pas gelé la colonisation dans les Territoires.

Dans le but de débloquer les négociations le gouvernement israélien a décrété un moratoire de dix mois sur l'octroi de permis de construire dans les colonies juives de Cisjordanie.

Les Palestiniens ont considéré ces concessions comme insuffisantes pour reprendre le dialogue et continuent d'insister sur le gel total de la colonisation, y compris à Jérusalem.

Quand au problème nucléaire iranien, le ministre israélien a indiqué à ses interlocuteurs européens que son pays n'excluait toujours aucune variante pour le régler.
   
 M.Lieberman a quitté Bruxelles pour Kiev où il assistera à la cérémonie d'inauguration du président élu ukrainien Viktor Ianoukovitch.
http://fr.rian.ru/world/20100224/186121279.html

Les coopérations entre l’Iran et la Chine servent la région et le monde

Téhéran. Irna. 24 Février 2010.
Le porte parole chinois des Affaires étrangères a annoncé mercredi dans un entretien exclusif avec notre correspondant à Pékin que les coopérations entre l’Iran et la Chine se font au profit de la paix, de la région et du monde soulignant que son pays a annoncé son souhait d’élargir ses relations avec la République Islamique d’Iran dans divers domaines.
Selon notre correspondant, Qin Gang interrogé sur la perspective des coopérations entre Téhéran et Pékin a rappelé que les coopérations entre l’Iran et la Chine ces dernières années ont connu un essor important.
La Chine s’active à contrer la politique américaine sur la scène internationale, à commencer par le nucléaire iranien, en prônant la diplomatie au lieu des sanctions souhaitées par les États-Unis
Alors que les Américains estiment urgent d’imposer de nouvelles sanctions au gouvernement de Téhéran, Pékin prône la “souplesse” et des “efforts diplomatiques” accrus pour résoudre la question du nucléaire iranien.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, a déclaré, hier lors d’un point de presse, que “les parties concernées devraient accentuer les efforts diplomatiques, maintenir et promouvoir le dialogue”.
Il insiste sur cette position chinoise en ajoutant : “Nous espérons que toutes les parties concernées vont continuer de faire preuve de souplesse et œuvreront à une solution complète et appropriée sur la question du nucléaire iranien, par la voie de la diplomatie.”
Cela vient fausser tous les calculs des Américains, qui pensaient, comme l’a laissé entendre le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, que la Chine, aurait été désormais disposée à appuyer des sanctions contre l'Iran. 
http://www2.irna.ir/fr/news/view/line-98/1002245803233958.htm

Ban discute du processus de paix avec le ministre israélien de la défense

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon (à gauche), et le Vice-Premier ministre israélien Ehud Barak.
24 février 2010 – Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a rencontré mercredi à New York le ministre israélien de la défense, Ehud Barak, avec qui il a discuté des efforts actuels pour relancer les négociations de paix israélo-palestiniennes.
Lors de cette rencontre, il a regretté certains développements récents sur le terrain, dont de nouveaux ordres de démolition de maisons palestiniennes à Jérusalem-Est et l'inscription de sites sacrés en Cisjordanie sur la liste du patrimoine israélien, a précisé son porte-parole.
Selon des informations parues dans la presse, le gouvernement israélien a récemment décidé d'inscrire le Tombeau des patriarches de Hébron et la Tombe de Rachel, entre Bethléem et Jérusalem, sur une liste de 150 sites archéologiques juifs et sionistes à réhabiliter.
Le Secrétaire général de l'ONU a également exprimé auprès de M. Barak sa préoccupation concernant la situation à Gaza et sa déception sur le refus d'Israël d'accepter la proposition de l'ONU de relancer le relèvement civil du territoire palestinien. Il a estimé qu'Israël devrait prendre des mesures positives concernant l'entrée de matériaux de construction dans Gaza.

Le Secrétaire général a aussi évoqué les discussions en cours sur le village de Ghajar, au Liban, et a souhaité des progrès rapides concernant la proposition de la Force intérimaire des Nations Unies dans le pays (FINUL) sur un retrait israélien, comme le demande la résolution 1701 du Conseil de sécurité. Il a appelé à mettre fin aux survols israéliens du territoire libanais et a exprimé son inquiétude concernant le manque de progrès sur le désarmement des groupes armés au Liban.

Il a enfin exprimé sa préoccupation concernant la rhétorique dans la région sur la possibilité d'une escalade des tensions.

De son côté, le Coordonnateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, a rencontré mercredi le Président israélien Shimon Peres pour également discuter des efforts pour relancer les négociations israélo-palestiniennes, de la situation en Cisjordanie et de la crise à Gaza.

M. Serry a reçu l'assurance du Président Peres qu'Israël avait l'intention de pleinement respecter les droits religieux dans les lieux de culte, en référence à la polémique sur l'inscription de sites sacrés en Cisjordanie sur la liste du patrimoine israélien.
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=21302&Cr=Isra%EBl&Cr1= 

Nous allons retenir ce nom et ce prénom, ALAOUI Maryam.

Arabie Séoudite - 24-02-2010
Par Badia Benjelloun > badia.benj@wanadoo.fr  
C’est une étudiante d’Arabie dite des Séoud qui a assisté à une réunion avec ses camarades d’école, le très huppé Collège International Dar Al Hikma, qui avait eu lieu à la mairie de Djeddah.
Y donnait une conférence, Clinton, l’épouse, celle qui fut jadis bafouée par son ex-Président de mari, Hillary Roddham et qui reçut comme prix accessit pour ses loyaux services celui de Secrétaire d’État dans le gouvernement Obama.

Elle est plutôt silencieuse comme Secrétaire comparée à l’infatigable Condoleeza Rice qui était plus souvent en avion qu’à son poste à Washington. Certes, en temps de guerre, laquelle n’a pas connu l’interruption tant souhaitée depuis le départ de Bush II, nulle nécessité de faire des excès en diplomatie, quelques missiles bien sentis résument la politique étrangère de la puissance hégémonique.
Tout de même, l’hilarante Clinton s’offre de temps en temps des séjours dans l’Orient Moyen et un peu moins, presque l’asiatique ? Après l’inévitable escale à Tel Aviv, histoire de toujours marquer la préséance au régime sioniste, la voilà en tournée de quelques jours en cette mi-février 2010 parmi les États du Golfe et en Arabie. Elle allait rejouer à ses princes pétroliers le refrain du danger shiite persan prêt à les envahir, drame en plusieurs épisodes où le texte principal de la narration est chanté sur tous les tons par l’entité sioniste de Tel Aviv, le chœur étant repris par les gouvernements « démocratiques » occidentaux avec la ferveur requise du féal et sans fausse note.
Les joueurs d’échec de Téhéran, non sans une pointe d’ironie, ont prévenu leurs coreligionnaires « sunnites » de se méfier de la camelote Patriot que veulent leur vendre les US(a). Certes, vous voulez dilapider vos avoirs en armements, mais acquerrez donc du matériel fiable et actuel, faites comme nous, achetez du S-300 russe.
Depuis plus de deux ans, le Qatar et les Émirats déclarent que leur territoire ne sera pas une base pour attaquer l’Iran, les manoeuvres se font de plus en plus pressantes pour casser ce front de refus, tout relatif qu’il est, il va sans dire. D’où ces entrechats, ces petits pas de deux, ces arabesques pour d’une part encourager les vassaux à ne pas abandonner le dollar et d’autre part à acquiescer à la destruction de l’Iran, sûrement par le blocus et plus spectaculairement ensuite avec quelques bombes, les nucléaires non exclues. La dame la plus puissante de la planète (sic) a fortement suggéré à ses hôtes de presser la Chine Pop à renoncer à ses vetos au Conseil de Sécurité quand il s’agit de vouloir étouffer le peuple persan. La pointe avancée du soft power étasunien a essuyé un refus à peine poli, sans circonlocution excessive censée envelopper le non très net à servir d’intermédiaire avec l’Empire du Milieu. Joli camouflet à l’Empire Occidental.
Maryam Alaoui s’est donc illustrée en se saisissant de sa plume la plus agile et a écrit un libelle sur le journal Arabs News. Elle y dénonce l’absence de réponse de Mme Clinton à la question très précise qu’elle lui a posée à la fin de l’exposé washingtonien. L’esquive de Hillary a mis Maryam en colère.
« Puisque les US(a) sont si violemment opposés au programme nucléaire iranien, pourquoi donc ne demandent-ils pas à Israël de détruire leur armement nucléaire ?
Puisqu’ils désirent un monde sans armes nucléaires, qu’ils exigent que ce soit d’abord le cas au Moyen-orient »
Maryam a eu droit à un long discours sur l’Iran, mais rien qui satisfasse sa question ingénue et pleine de bon sens. Elle a donc commis quelques lignes sur l’hypocrisie des « saigneurs » du monde, sachant que ce faisant, elle ne faisait que formuler à haute voix la question qui hante l’esprit de tout résident au Moyen-Orient.
Maryam avoue avoir eu un immense trac quand elle a osé embarrasser l’invitée de marque, mais dit son soulagement et son courage reprendre, grâce aux applaudissements très nourris de ses paires.
À notre tour, nous la poserons inlassablement, sa question.
Nous exigeons pour la sécurité de l’humanité la dénucléarisation du Moyen-Orient, en commençant par la destruction des armes déjà existantes, celles aux mains des fous assassins qui gouvernent à Tel Aviv.
Un «État» irresponsable, coupable de l’assassinat de dizaines de citoyens états-uniens sur le USS Liberty le 6 juin 1967, et agissant comme un petit réseau maffieux volant l’identité de citoyens européens pour remplir un ‘contrat’ sur le territoire d’une nation souveraine, est digne d’être dissous et avant cela, qu’on lui confisque les petits jouets qu’il n’est peut-être plus capable d’entretenir, ses deux cents têtes nucléaires fabriquées pour lui par la France.
Que Merkel lui livre ou non des sous-marins supplémentaires, il y a aujourd’hui toute raison de croire que par perte de compétence et par manque de moyens financiers, (Bernie Maddof et Goldman Sachs obligent) l’entité sioniste met des centaines de millions d’humains en danger et en premier lieu tous ses Alyeurs (1).

(1) Ceux qui font ou on fait l'Alyah (NDR).

L'Europe est trop pacifiste, accuse Robert Gates‏

Europe - 25-02-2010
Par Guardian 
La doctrine sioniste qui consiste à dicter sans complexe aux Etats du monde les priorités dans la "guerre contre le terrorisme" et à lister et menacer les pays qui "mettent en danger la sécurité", apparaît de plus en plus comme le seul discours politique de l'Occident. Oublié le temps où les Etats-Unis et leurs alliés déguisaient leurs intérêts sous couvert de "démocratie", "droits de l'homme" et "lumières de la civilisation".


Robert Gates (photo ci-contre), ministre de la Défense états-unien, a attaqué l'Europe hier lors d'une réunion de l'OTAN à Washington, précisé que sa tendance à la "pacification" dépassait les limites, et déclaré qu'elle mettait par conséquent le monde entier en danger.
Ce discours, d'une rare agressivité, et qui rappelle les précédentes fustigations du "vieux" continent, qui ne s'était pas à l'époque enthousiasmé pour la guerre d'annihilation de l'Irak, succède à la chute du gouvernement hollandais et à la décision des Pays-Bas de retirer 2.000 soldats d'Afghanistan.
Malgré les gigantesques moyens mis en œuvre, l'"alliance" qui mène la guerre en Afghanistan est apparemment en mauvaise posture et ne souffre aucune défection ni politique ni militaire ni financière.
De manière plus concrète, alors que l'administration Obama s'apprête à consacrer près de 5% de son PNB au budget de la défense, Robert Gates a déploré que seuls 4 des 26 alliés de l'OTAN en Europe consacraient plus de 2% de leur PNB à la défense, et souligné que l'OTAN souffrait d'un déficit de 640 millions d'euros. Les Européens ont également été accusés de ne pas fournir suffisamment d'avions et d'hélicoptères en Afghanistan, ce qui "impacte directement les opérations en Afghanistan", selon Monsieur Gates.
Sommés de fournir la chair et l'âme de leurs soldats et l'argent de leurs contribuables et dispensés de toute remarque, les rares Etats européens qui ne se plient pas à ces injonctions se retrouvent immédiatement dans la ligne de mire du commandant de l'axe du bien.
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13475&type=analyse

Livni défend l'élimination des résistants

24/02/2010  
La chef de l'opposition en "Israël", Tzipi Livni, a défendu mardi l'élimination des soi-disant "terroristes" à l'heure où le service secret israélien du Mossad est impliqué dans l'assassinat du cadre du Hamas à Dubaï.
Pis encore,  la dirigeante du parti Kadima a appelé, lors d'une réunion à Jérusalem occupée, le monde entier à s'abstenir de critiquer de tels assassinats.
"Il est immoral de comparer les terroristes et ceux qui luttent contre eux", selon les propres termes de Livni, qui avait été pendant quatre ans un agent du Mossad, basée un temps à Paris.
Une commission de la Knesset a par ailleurs rejeté mardi une requête d'un député arabe de tenir un débat en séance plénière sur l'assassinat par le Mossad du cadre du Hamas Mahmoud Al-Mabhouh.
Le député Talab el-Saneh (Liste arabe Unifiée) a accusé le Mossad d'avoir commis un "acte terroriste" en tuant le responsable du Hamas. 
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=125995&language=fr 

La famille d'une pacifiste américaine tuée intente un procès contre "Israël"

24/02/2010 
La famille de Rachel Corrie, militante pacifiste américaine écrasée par un bulldozer israélien lors d'une manifestation à Gaza en 2003, a décidé d'intenter un procès à l'entité sioniste, a-t-on appris mercredi auprès de son avocat.
La jeune femme, qui a trouvé la mort à 23 ans, au plus fort de la seconde Intifada, est devenue une figure emblématique du soutien international à la cause palestinienne.
" "Israël" doit assumer la responsabilité de la mort de Rachel Corrie. Nous pensons qu'elle a été provoquée intentionnellement", a affirmé l'avocat de sa famille.
Les témoins de l'incident affirment que Rachel Corrie et d'autres manifestants avaient tenté de former un bouclier humain pour empêcher la destruction par un bulldozer israélien d'une maison à Rafah, près de la frontière entre Gaza et l'Egypte.
Ils assurent que la manifestation s'était prolongée pendant plus de deux heures et que les militants étaient clairement visibles par le conducteur du bulldozer.
"Pendant tout ce temps-là, Corrie et ses amis portaient des vestes fluorescentes et elle utilisait un mégaphone", a souligné l'avocat. La famille de la jeune femme doit venir en "Israël" pour le procès qui débutera le 10 mars.
De son coté, l'armée d'occupation accusé Rachel Corrie et les autres militants de l'International Solidarity Movement (ISM) d'avoir contribué à cette mort "par leur comportement illégal et irresponsable". "Israël" a autorisé quatre militants de l'ISM, présents lors du drame, à venir témoigner.

Lettre ouverte à F. Fillon et M. Alliot-Marie

mercredi 24 février 2010 - 06h:11
Jean-Guy Greilsamer
« Je poursuivrai résolument mon engagement dans des actions pacifiques de boycott des produits d’Israël tant que cet Etat ne se conformera pas au droit international »
Paris, le 23 février 2010
Monsieur le Premier Ministre,
Madame la Ministre de la Justice,
Avant d’aborder l’objet de cette lettre, je me présente par quelques détails dont vous comprendrez plus loin la signification.
Je suis né en 1946 et suis Juif. Ma famille, comme la plupart des familles juives, a subi de lourdes pertes pendant la guerre. De nombreux parents, que je n’ai donc jamais connus, ont disparu en camp de concentration : ma grand-mère maternelle, des oncles, des tantes et des cousins.
Mon enfance a baigné dans une ambiance juive, rythmée par des fêtes et des rencontres familiales, et j’ai fait ma Bar-Mitzva en 1959 (à Bar-le-Duc). Je garde un assez bon souvenir de cette période, et mes parents, bien que de nature très inquiète, ne passaient pas leur temps à ressasser continuellement les souvenirs du génocide.
Lors de ma Bar-Mitzva, j’ai lu solennellement dans la synagogue un texte imprimé, que j’ai gardé, dans lequel il est écrit : « Je prends l’engagement de devenir un membre utile de la société et un bon citoyen de mon pays ».
Eh bien, Monsieur le Premier Ministre, Madame la Ministre de la Justice, c’est cette promesse qui me guide quand je m’engage dans des actions pacifiques de boycott des produits d’Israël, actions que je poursuivrai résolument aux côtés d’autres manifestants tant que cet état ne se conformera pas au droit international.
Cet Etat développe en effet depuis longtemps une politique de dépossession, d’exclusion, d’expulsion, de colonisation et d’humiliation du peuple palestinien : colonisation ininterrompue de la Cisjordanie, blocus de Gaza, atteintes graves aux droits des Palestiniens d’Israël, judaïsation de Jérusalem, refus du droit au retour des très nombreuses familles expulsées lors de la création de l’Etat d’Israël.
Cet Etat, qui prétend agir au nom des Juifs du monde entier et brandit constamment l’ignoble chantage à l’antisémitisme, est criminel pour la population palestinienne et suicidaire pour la population juive. Comme il méprise le droit international, qu’il jouit d’une impunité persistante et que sa politique provoque l’accroissement de nombreux conflits ou tensions dans le monde, beaucoup de citoyens épris de justice, dont je suis, ont compris qu’il était temps de développer une campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) à l’image de celle qui a contribué à mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud.
J’ai été très choqué par vos discours face au CRIF qui visent à criminaliser BDS et à prétendre sans aucune preuve que ce mouvement appelle à boycotter les produits caschers. Et la condamnation à Bordeaux de madame Sakina Arnaud pour « incitation à la haine raciale, nationale et religieuse » est injustifiable.
Je suis disposé, si cela vous intéresse, à vous exposer plus longuement mes convictions, voire à en discuter avec vous.
Mais en tant que Juif attaché à la justice et aux droits des peuples je continuerai, comme beaucoup d’autres concitoyens guidés par leur conscience, à persévérer dans le mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre Israël jusqu’à ce que cet Etat se conforme au droit international et reconnaisse les droits du peuple palestinien.
Veuillez agréer, Monsieur le Premier Ministre, Madame la Ministre de la Justice, mes salutations citoyennes.
* Jean-Guy Greilsamer est membre du bureau national de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP)
23 janvier 2009 - Communiqué par l’auteur
 http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8236

La collusion européenne avec le terrorisme israélien

mercredi 24 février 2010 - 16h:47
Abdel Bari Atwan
L’assassinat de Mahmoud Al-Mabhouh, largement attribué au Mossad, met en plein jour non seulement la collaboration des services de sécurité de l’Autorité palestinienne avec les services israéliens, mais aussi la collusion de certains pays européens avec le terrorisme israélien, écrit Abdel Bari Atwan.
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Vis-à-vis de n’importe quel pays européen, Israël se comporte en pays conquis. Ici, le criminel de guerre multi-récidiviste Netanyahu reçu en grandes pompes par Zébulon 1° sur le perron de l’Elysée.
Le silence des gouvernements occidentaux, dont les citoyens ont vu leurs passeports utilisés par le Mossad pendant cette opération meurtrière, a été surprenant. Il est encore plus surprenant de lire les communiqués disant que les Israéliens ont prévenu leurs homologues britanniques que leurs agents [tueurs] allaient utiliser un passeport britannique. Si c’est exact, cela confirme la collusion britannique - équivalant à un encouragement - avec le terrorisme d’état israélien contre les Arabes.
Le gouvernement britannique s’est empressé de nier ces informations venues de la presse, mais le fait qu’il ne prenne aucune mesure à l’encontre des Israéliens confirme que la colère officielle britannique à laquelle nous avons assisté, avec la convocation de l’ambassadeur israélien au service des Affaires étrangères et du Commonwealth, est un trompe-l’oeil à destination des médias. Quand elle était premier ministre, Margaret Thatcher avait expulsé treize diplomates israéliens et avait suspendu des accords sécuritaires avec Israël après que le Mossad, en 1987, ait utilisé des passeports britanniques lors d’opérations terroristes similaires. Il est douteux que Gordon Brown, son dernier successeur et supporter déclaré d’Israël, prenne une telle initiative.
Cette honteuse complicité des gouvernements européens, dont le manque de réaction revient tacitement à approuver l’assassinat d’Al-Mabhouh par les Israéliens, confirme que les responsables israéliens ont raison quand ils disent que ce bruit va bientôt retomber et que tout sera revenu à la normale d’ici tout au plus une semaine. Tout ce qu’il faut, ce sont des « excuses » israéliennes à huis clos et le dossier serait fermé. Israël a de l’expérience en la matière, ayant présenté des « excuses » similaires au Canada et à la Nouvelle-Zélande après avoir utilisé des passeports de leurs citoyens lors d’opérations similaires. Les relations canado-israéliennes n’avaient nullement été affectées, en fait elles se sont même renforcées.
Cet assassinat illustre parfaitement le terrorisme d’état d’Israël qui ne vaut pas mieux que n’importe quel terrorisme, y compris celui d’Al-Qaida. On pourrait même dire qu’il est plus dangereux parce que Al-Qaïda n’est pas un état membre de l’Organisation des Nations Unies et n’a aucune prétention à être le seul pays démocratique et un symbole de la civilisation occidentale au Moyen-Orient !
De tels actes commis avec le soutien tacite de l’Occident fournissent des arguments, à raison ou à tort, aux extrémistes pour recruter et radicaliser des jeunes qui se sentent opprimés, humiliés et impuissants. Cette explication n’excuse pas le terrorisme mais si des gens comme le Mossad sont autorisés à agir comme s’ils étaient au-dessus du droit et des conventions internationales, en envoyant des assassins dans les capitales des pays modérés qui sont des alliés de l’Occident et en violant leur souveraineté au grand jour, quel message cela envoie-t-il à des jeunes musulmans impressionnables et à d’autres ?
Les pays occidentaux dépensent des milliards de dollars sous le prétexte de combattre le terrorisme arabe et islamique, mais ils perdent leur crédibilité et les amis dont le soutien leur est précieux, quand ils ne lèvent pas le petit doigt face au terrorisme israélien qui selon beaucoup est la source de toute forme de terrorisme au niveau mondial.
Les gouvernements arabes devraient prendre des mesures de rétorsion contre les pays qui collaborent avec le terrorisme israélien, en menaçant de cesser toute coopération en matière de sécurité s’ils ne se décident pas à prendre des mesures concrètes contre l’état sioniste. Des pressions doivent être appliquées pour traduire les assassins devant la justice dès que possible, mais c’est juste un vœu pieux car la plupart des gouvernements arabes manquent de toute réelle souveraineté, ont peu d’amour-propre et courbent l’échine devant l’Occident.
Il va sans dire que l’Autorité palestinienne, par l’implication de deux de ses anciens officiers dans cet assassinat, a perdu tout prestige et le peu de crédibilité qu’il lui restait. Elle perd définitivement le droit de représenter le moindre Palestinien si elle ne punit pas immédiatement ses officiels connus comme collaborateurs et n’expulse de ses rangs tous les agents du Mossad dans les plus brefs délais.
L’Autorité palestinienne s’est trouvée confrontée à deux grands scandales en moins d’une semaine, l’un impliquant un service de renseignement qui est censé travailler dans l’intérêt des Palestiniens mais qui s’est transformé en un outil pour espionner les citoyens palestiniens et leurs responsables au profit d’Israël, le second étant sa collaboration avec le Mossad pour assassiner un de nos honorables combattants de la liberté, qui a résisté à l’occupation illégale de son terre et a sacrifié sa vie au service de sa cause.
L’assassinat d’Al-Mabhouh a été douloureux et humiliant en même temps. Douloureux parce qu’il a touché une figure de la résistance nationale, et humiliante du fait qu’il s’est produit dans un pays arabe. Mais peut-être « quelque chose de bon sortira de la mauvaise plante », puisque cela expose aux yeux de tous l’Autorité palestinienne et certains de ses dirigeants qui agissent dans l’intérêt d’Israël, comme cet assassinat révèle aussi l’hypocrisie occidentale dans sa pire forme. Ceux qui soutiennent le terrorisme israélien, et qui même l’approuvent, ne peuvent être que des terroristes eux-mêmes. N’importe quelle discussion à Washington et à Londres, ou dans toute autre capitale occidentale, sur la lutte contre le terrorisme ne provoquera que moqueries aussi longtemps que ces capitales contribueront indirectement au terrorisme de l’état israélien.
Les pays occidentaux se préparent à imposer des sanctions économiques contre l’Iran, qui n’a ni réalisé ni soutenu aucune opération terroriste équivalente. Ils ont soumis la Libye à un siège injuste et exercé un blocus sur l’Irak pendant 13 années. De même, ils ont placé le Hamas sur une liste internationale d’organisations « terroristes », même si cette organisation n’a jamais lancé d’opération au-delà des territoires occupés. Pourquoi alors, n’y a-t-il pas un blocus appliqué contre Israël, ainsi que des sanctions économiques, pour faire cesser ces pratiques terroristes qui ont lieu jour et nuit dans les territoires occupés et au-delà ? Quand verrons-nous une fin à cette hypocrisie éhontée ?
22 février 2010 - Middle East Monitor - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.middleeastmonitor.org.uk...
Traduction : Info-Palestine.net
 http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8237

Nouvelle agression contre la liberté d’expression en Israël

mercredi 24 février 2010 - 09h:36
Jonathan Cook
The National
« Ils se sont servis de moi pour attaquer, de la manière la plus éhontée, les principes de base de la démocratie ».
(JPG)
Des activistes de droite manifestent contre le FNI pour son rôle reproché
dans le rapport Goldstone sur les crimes de guerre.
(Gali Tibbon/AFP)
Le gouvernement israélien et ses partisans de droite ont lancé une campagne McCarthiste contre les organisations des droits de l’homme, accusées, selon leurs détracteurs, d’avoir provoqué un déluge de critiques internationales après l’agression israélienne de la bande de Gaza, il y a un an.
Marquant sa réaction violente grandissante à l’égard de la communauté des droits de l’homme, le cabinet a approuvé un projet de loi la semaine dernière qui, s’il était voté, ferait emprisonner les principaux responsables des organisations pacifistes du pays qui ne répondraient pas à de nouvelles conditions, plus sévères, d’enregistrement.
Cette mesure répond aux revendications des lobbyistes de droite, lesquels soutiennent que les défenseurs des droits de l’homme ont fourni la plupart des preuves désastreuses sur les crimes de guerre cités par le juge Richard Goldstone dans son rapport demandé par les Nations-Unies sur l’opération Plomb durci d’Israël.
Les organisations des droits de l’homme qui reçoivent des fonds de l’étranger, notamment de l’Union européenne, seront tenues de se faire enregistrer en tant qu’instances politiques et de répondre à de nouvelles exigences de « transparence ».
Le soutien populaire à cette mesure de répression apparut dans un sondage publié la semaine dernière et qui révèle que 57% des juifs israéliens pensent que les questions « de sécurité nationale » doivent l’emporter sur les droits humains.
Parallèlement, des organisations de droite lancèrent une campagne de diffamation contre Naomi Chazan, directrice d’un organisme donateur juif américain, le Fonds pour le nouvel Israël (FNI), qui achemine des fonds vers des groupes israéliens militant pour la justice sociale. Le FNI est accusé de financer les organisations israéliennes que Mr Goldstone a consultées pour son rapport.
Des affiches, sur des panneaux tout autour de Tel-Aviv et de Jérusalem, ainsi qu’une campagne de propagande dans la presse, montrent une caricature de Mme Chazan la représentant avec une corne poussant sur son front, sous le titre « Naomi-Goldstone-Chazan ».
« Nous assistons à la disparition des dernières libertés d’expression et d’organisation en Israël, » dit Amal Jamal, responsable du secteur politique de l’université de Tel-Aviv, et directeur de l’Ilam, une organisation pour les droits de la presse qui sera touchée par la nouvelle législation. Le système politique israélien, ajoute-t-il, se transforme en une « démocratie totalitaire ».
Menant la charge contre les groupes des droits de l’homme - la plupart officiellement présentés comme des organisations « non gouvernementales » -, on trouve un groupe autoproclamé « Watchdog » (chien de garde), connu pour sa surveillance des ONG. Ses activités acquirent le soutien du gouvernement après la réprobation internationale soulevée contre Israël après son agression contre Gaza.
Le projet de loi, approuvé par une commission ministérielle la semaine dernière, est le fruit d’une conférence organisée au parlement en décembre par Gerald Steinberg, directeur de la surveillance des ONG et d’une organisation de soutien aux colons, connue sous le nom d’Institut des stratégies sionistes.
Enseignant à l’université Bar Ilan, le professeur Steinberg y a présenté un rapport devant les députés et les ministres qui comparait chaque groupe pacifiste à un « cheval de Troie » et proposait d’imposer des contraintes sur les financements de ces organisations par les gouvernements européens et le FNI.
Dans une déclaration d’alors, le professeur Steinberg accusait : « Depuis plus d’une décennie, les gouvernements européens manipulent la politique israélienne et promeuvent sa diabolisation en finançant un groupe restreint d’organisations non gouvernementales favorisées. »
Il réservait ses principales critiques aux groupes qui défendent la minorité arabe du pays et aux groupes juifs opposés à l’occupation, accusant les uns et les autres de promouvoir une image d’Israël en tant qu’Etat d’« apartheid » et auteur de « crimes de guerre » et de « nettoyage ethnique ».
Selon son exposé, 16 ONG pacifistes israéliennes ont reçu 8 millions de dollars US (29 millions de dirhams - Emirats arabes unis) de financements européens au cours des trois années précédentes.
Des pressions s’exercèrent au sein du gouvernement pour agir. Ce mois-ci, Yuli Edelstein, ministre des Affaires de la diaspora et membre du Likoud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a déclaré aux journalistes que le cabinet s’était «  intéressé un moment à un certain nombre de groupes, agissant sous couverture ONG, qui étaient financés par des agents étrangers. »
L’un des députés qui avaient participé à la conférence de décembre, Zeev Elkin, également du Likoud, a déposé le projet de loi.
Même si ce projet doit passer par un vote au parlement, le soutien du gouvernement augmente considérablement ses chances de succès.
En vertu de ce texte, les organisations pour les droits de l’homme vont devoir satisfaire à une longue liste de conditions nouvelles. Notamment : être enregistrées comme des instances politiques ; soumettre les numéros de carte d’identité et les adresses de tous les adhérents ; fournir des comptes détaillés de toutes les donations reçues de l’étranger et leurs destinations ; et déclarer quel soutien des pays étrangers à chaque fois qu’un adhérent fait un discours ou que l’organisation organise une initiative.
Les hauts responsables des ONG qui ne répondraient pas à ces exigences seront exposés à une année de prison.
Pour Hagai Elad, directeur de l’Association pour les droits civils en Israël, le plus grand centre juridique pour les droits humains du pays, il existe un « climat politique très hostile » et l’agression contre les libertés se fait par « un pas à la fois ».
« Ce sont les méthodes classiques de McCarthy, qui dépeignent nos organisations comme des ennemis de l’Etat et qui laissent entendre que nous aidons le Hamas et les groupes terroristes. »
Et il ajoute que les ONG sont déjà sérieusement réglementées par la loi israélienne. « Ce qui me laisse avec une question troublante : étant donné que nous sommes déjà transparents, quel est la vraie motivation qui se cache derrière cette législation ? ».
Happée en pleine campagne contre les ONG : Madame Chazan, ancienne députée, tendance pacifiste.
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Naomi Chazan, mise à la porte du Jerusalem Post
Le Maariv, journal populiste, publia le mois dernier l’article d’un groupe de droite appelé Im Tirtzu, qui accuse Mme Chazan et le FNI d’avoir financé des organisations des droits de l’homme responsables de 90% des critiques contre Israël dans le rapport Goldstone qui proviennent des sources non officielles.
Un contre-article la semaine dernière suggéra qu’en réalité, ce n’était que 4% des citations qui provenaient des groupes financés par le FNI, et que beaucoup n’étaient pas liées à l’opération de Gaza.
Mais l’attaque portée contre Mme Chazan avait rapidement gagné des points, avec des commentateurs qui la dénonçèrent dans les médias et les affiches désobligeantes sur les panneaux qui apparurent à travers tout le pays.
La campagne contre le FNI eut l’appui ce mois-ci d’une pétition signée par une longue liste d’anciens généraux, dont Giora Eiland, le précédent chef du Conseil de Sécurité nationale, et Doron Almog qui avait encore récemment le commandement Sud de l’armée.
Mme Chazan a aussi été mise à la porte du Jerusalem Post, journal de droite, où elle travaillait depuis 14 ans, et où elle était l’une de ses rares chroniqueuses libérales, pendant qu’un article l’accusant de « servir l’agenda de l’Iran et du Hamas » était distribué aux journalistes étrangers par le bureau de presse du gouvernement.
Mme Chazan : « Ils se sont servis de moi pour attaquer, de la manière la plus éhontée, les principes de base de la démocratie ».
Le FNI a souligné que les bailleurs de fonds du groupe Im Tirtzu comprenaient les Chrétiens unis pour Israël, un groupe dirigé par le pasteur John Hagee, celui qui fit les gros titres lors de la course à la Présidence américaine en 2008, quand, dans un discours pour soutenir le candidat John McCain, il déclara que « Hitler accomplissait la volonté de Dieu ».

(JPG) * Jonathan Cook est écrivain et journaliste basé à Nazareth, Israël. Il est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont été présentés le 4 mars 2009.
Son site : http://www.jkcook.net/
Son courriel : jcook@thenational.ae
Nazareth, le 22 février 2010 - The National - Site J. Cook - traduction : JPP
 http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8229

« La gauche et les musulmans en Grande-Bretagne travaillent ensemble, ce qui n’est pas le cas en France »

mercredi 24 février 2010 - 05h:48
Interview de G. Galloway 
A l’initiative du convoi Viva Palestine, le député britannique George Galloway, invité de Résistance Palestine, a su mettre en échec à 3 reprises la politique du siège imposé par israêl, les Etats-Unis, l’Egypte et l’Europe.
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George Galloway était à Lyon, le 26 janvier 2010
George Galloway est connu pour ses engagements et son attachement à la cause palestinienne. Rappelons qu’il y a 10 ans environ, il était de passage à Lyon « ville de la résistance » comme il le dit si bien, avec son convoi de bus « rouges » londoniens pour se rendre à Bagdad.
Mahmoud Dahloumi : George Galloway ce n’est pas la première fois que vous venez, ici à Lyon ?
George Galloway : Non en effet, la dernière fois que je suis venu à Lyon, c’était en 1999, je participais au convoi qui allait mener notre bus « rouge londonien » à Bagdad, on a traversé l’Europe, l’Afrique du nord, de l’Egypte à la Jordanie, et de la Jordanie à l’Irak. C’était pour briser le siège en Irak.
M.D : Dix années plus tard vous êtes ici pour nous parler de la Palestine, pouvez-vous nous rappeler à quand remonte votre engagement pour la Palestine ?
G.G. : Bien, j’ai commencé ma campagne pour la Palestine très exactement il y a trente-cinq maintenant, à l’été 1975 très exactement. J’ai milité pour la cause palestinienne depuis ce temps et j’ai également vécu aux côtés des palestiniens des situations très difficiles. J’étais présent lors des bombardements à Beyrouth en 1982 au moment de l’invasion israélienne, j’ai été un témoin des massacres de Sabra et Chatila en 1982, je me suis retrouvé aux côtés d’Arafat en Tunisie, puis à Ramallah.
J’ai donc une longue histoire avec la cause palestinienne. Mais de tous les temps difficiles que j’ai connu, je n’ai jamais connu de situation plus difficile que celle de Gaza aujourd’hui.
M.D : En décembre 2009 vous vous êtes rendu de nouveau à Gaza, pouvez-vous revenir sur les conditions de ce voyage et les raisons qui vous ont poussé à vous y rendre ?
G.G. : Eh bien, rappelons que les bombardements ont commencé le 27 décembre 2008 et de façon continue durant 22 jours, massacrant plus de 1400 personnes, dont la plupart des femmes et des enfants. Les israéliens ont pris la précaution de fermer toutes les portes de sortie de façon à ce que les gens ne puissent pas fuir et ce fut un massacre total.
J’ai donc décidé le 10 janvier 2009 de lancer un convoi d’aide matériel, appelé Viva Palestina qui s’est mis en place seulement quelques semaines plus tard et qui a traversé l’Europe, l’Afrique du nord... la même route que le bus rouge londonien qui c’était rendu à Bagdad et c’est devenu un phénomène international.
Je crois fortement en la tactique qui consiste à mettre en évidence le siège pour mieux le briser. Briser le blocus est un devoir maintenant pour tous le monde, et je m’y suis rendu trois fois ces 12 derniers mois. En d’autres termes, l’action parle plus fort que les mots et il est temps de passer à l’action. Viva Palestina s’est propagé à travers le monde, maintenant nous avons Viva Palestina Malaisie, Etats-Unis, Australie, Afrique du Sud, Angleterre, Irlande et maintenant depuis la semaine dernière Viva palestina Arabie.
M.D : Aujourd’hui quelles sont les attentes des Gazaouis ?
G.G. : La situation à Gaza est aujourd’hui vraiment catastrophique, les gens ont faim, ils manquent de tous les moyens pour vivre et personne ne vient les sauver. A Berlin ouest, au début des années 60 les pays de l’ouest ont organisé un sauvetage aérien pour briser le siège à Berlin ouest. Ce qu’il faut maintenant c’est un sauvetage par mer, Une réponse d’urgence, particulièrement des pays arabes, en naviguant directement jusqu’au port de Gaza, c’est ce sur quoi je travaille maintenant.
Laissez-moi vous lire ces quatre statistiques, 80% des personnes à Gaza sont des réfugiés, 80% des personnes à Gaza sont sans emploi, 80% des personnes vivent à Gaza avec moins d’un dollar par jour et 80% des enfants à Gaza sont victimes de malnutrition ou de sous-nutrition. C’est quatre fois 80%, il n’y a aucun autre endroit dans le monde où il y a ces quatre fois 80%.
Yasmina KADA : Qu’est ce qui selon vous a fait la différence entre le mouvement Viva Palestine qui a trois reprises à défié et mis en échec la politique du blocus imposé par les Etats- Unis/Israël/Egypte/Europe et la marche free gaza lancé par les américains et rejoint par les européens, les français et qui on peut le dire a été voué à l’échec ?
G.G. : Il y a eu trois convois : le premier en mars 2009 d’Angleterre, le second en juillet avec le convoi américain Viva Palestina et le plus récent en janvier 2010 le convoi internationale Viva palestina. Il y a plusieurs raisons qui expliquent notre réussite jusqu’à présent. S’il vous plaît ne pensez pas que je sois prétentieux, mais j’ai une certaine empreinte dans le monde arabe, et ce n’est pas facile pour les régimes arabes de me refuser parce que l’opinion publique « mashallah » m’apprécie beaucoup. Donc, c’est premièrement plus difficile de me refuser, que de refuser n’importe qui d’autre. C’est selon moi la première raison.
La seconde raison, c’est l’existence maintenant d’Al Jazzera. Parce que j’ai cette position dans le monde arabe, Al Jazzera à couvert notre convois au quotidien. Ce qui a permit d’apporter une résonnance importante à notre convoi, impressionnant par sa taille, auprès de l’opinion publique arabe faisant ainsi pression sur les régimes arabes.
La troisième raison, c’est que ceux qui ont fait la marche free gaza ont eu des objectifs et des plans irréalistes pour pouvoir les mener à terme. Avec tout le respect que je dois aux militants qui y sont allés. Je savais que cela allait terminer de la façon dont ça s’est terminé. Je savais que ça ne marcherait pas. Parce qu’on ne peut pas penser pouvoir développer une liberté au nom des autres. Pour faire une marche dans le pays d’un autre, c’est une chose très difficile à faire.
Vous devez apporter de l’aide humanitaire, vous devez apporter des moyens de vivre aux personnes assiégées et pas faire une manifestation dans le pays d’un autre. Si j’apportais des milliers d’anglais pour faire une manifestation à Lyon qui est contre la politique du Gouvernement Français, il y aurait forcément des problèmes.
M.D. : George Galloway, vous êtes député britannique vous avez été élu a cinq reprises, quels échos trouvez-vous auprès des britanniques, au combat que vous menez pour la Palestine ?
G.G. : J’ai été élu cinq fois et j’espère être élu une sixième fois dans quelques mois. J’ai beaucoup de personnes qui me soutiennent mais j’ai aussi beaucoup d’ennemis (rires)... Je pense que la cause palestinienne a beaucoup plus d’échos en Grande Bretagne qu’en France, probablement en raison des responsabilités historiques de la Grande Bretagne sur le désastre en Palestine.
Deuxièmement, parce que la gauche et les musulmans en Grande Bretagne travaillent ensemble, ce qui n’est pas le cas en France. Je répète la gauche et les musulmans travaillent beaucoup plus ensemble Grande Bretagne ce qui n’est pas vrai en France. Ils travaillent séparément et cela va affaiblir les deux.
Y.K. : Comment se sont déroulées les négociations avec les autorités égyptiennes ? Quel a été le rôle des organisations turques dans le passage du convoi ?
G.G. : Le gouvernement turc est le plus important nouveau facteur dans cette nouvelle équation, la Turquie rentre très sérieusement de nouveau dans le monde musulman et le gouvernement turc a le respect de tous les musulmans. Le Président Erdogan est le genre de leader que la plupart des musulmans espèrent avoir. Et parce qu’il est courageux et clair, sont importance dans cette équation grandit presque chaque jour. Pas seulement en Palestine, hier (LUNDI 25 janvier 2010) nous avons vu Le Président en Afghanistan, la politique étrangère turque est en train de se réorienter en direction de l’est et du monde arabo-musulman, ce qui représente un développement très significatif.
Sans les Turcs, on ne serait probablement jamais arrivé à Gaza, lors la dernière occasion. Nous avions le support maximal de Erdogan et du Ministre des affaires étrangères et nous croyons que les turques dirigeront notre prochain convoi marin, qui je l’espère, dans les prochains mois, atteindra avec succès le port de Gaza.
M.D. : Quel regard portez-vous sur la politique menée par le Gouvernement Français dans le blocus ?
G.G : Si vous me le permettez, je vais répondre à la question en étant très direct. La politique française au Moyen-Orient est simplement catastrophique, Bernard Kouchner, Ministre en charge des affaires étrangère est à peine plus qu’un agent de l’impérialisme américain, il me semble que Sarkozy espère devenir le nouveau Bush maintenant que Blair n’est plus de la partie mais l’influence française dans la région est quasi nulle. Je crains que depuis la fin de Mitterrand à la Présidence, le rôle de la France dans cette région est vraiment mauvais.
C’est dommage, parce que le rôle des Britanniques est encore pire, donc franchement ça laisse à l’Europe une petite crédibilité. Seul le gouvernement de l’Espagne a encore un peu de crédit dans le monde arabe mais pour je ne sais quelles raisons les espagnoles ne donne pas la priorité à la politique étrangère en général et au Moyen-Orient en particulier. Voilà j’espère ne pas avoir offensé les Français mais c’est honnêtement comme cela que je vois les choses.
M.D. : Comme vous le savez Résistance Palestine s’est engagé dans un combat qui rejoint le vôtre d’ailleurs, celui de soutenir toutes les résistances au colonialisme, au sionisme et à l’impérialisme. Vous avez donc pu prendre connaissance des actions menées - la plainte à la CPI, la campagne contre le Blocus... George Galloway, nous aimerions avoir votre avis sur l’Association Résistance Palestine, qui à le plaisir de vous accueillir dix-ans après votre premier passage à Lyon et un an après les massacres perpétré à Gaza.
G.G. : Eh bien j’espère que nous pourrons travailler ensemble, cette une cause qui peut nous amener à une coopération, c’est la raison de ma présence ici, c’est vraiment un appel à la collaboration je vous invite en tant que mouvement de solidarité en France à rejoindre le mouvement international. Je ne dis pas de changer le nom de votre organisation en Viva Palestina, mais simplement de nous rejoindre dans l’action unitaire que nous essayons de mettre en place ensemble pour briser le siège.
Ce sera l’objet de mon intervention ce soir, La France devrait être le leader de cette force, vous avez 7, 8, 9 millions de musulmans en France et vous avez une gauche bien plus forte ici que partout ailleurs en Europe, vous avez une gauche qui attire des millions de votes lors des élections en France, il y a des Fédérations de syndicats qui ont beaucoup de pouvoir et qui défendent très bien les intérêts travailleurs français, mais pour certaines raisons la gauche ne semble pas donner de priorité à cette question et j’espère pouvoir aider à les persuader. Parce que si vous faites une Alliance entre les musulmans de France et la gauche française vous aurez une force qu’aucun autre pays en Europe ne pourrait probablement avoir et la France serait à l’avant-garde de ça. Et je serais heureux de dire « Vive la France. »
Y.K. : George Galloway, Resistance Palestine a récemment lancé une campagne pour dénoncer le blocus de manière générale mais aussi la complicité de l’Egypte dans le ce siège imposé à Gaza, pour mobiliser l’opinion publique nous avons diffusé 50 000 cartes postales à adresser à l’Ambassade d’Egypte en France. Alors bien sûr, c’est l’occasion pour moi de vous demander ce que vous pensez de cette initiative mais aussi de connaitre votre sentiment quant à la décision des autorités égyptiennes de vous désigner persona non-grata.
G.G. : C’est une question très délicate, et ce soir vous entendrez comment j’essaye d’équilibrer sur cette question difficile. Il est impossible d’ignorer le rôle de l’Egypte, spécialement pour moi maintenant en tant que déporté et persona non-grata en Egypte, ce serait ridicule pour moi d’être silencieux à ce sujet.
En même temps, ce serait une erreur par exemple de monter une campagne de Boycott ou de sanctions contre l’Egypte, parce que les seules perdants seraient les pauvres masses égyptiennes, le régime s’engrossit avec le dollar américain, mais les pauvres masses en souffriraient et le régime égyptien en profiterait pour faire que les masses se retournent contre nous, mais encore plus grave, que les masses se retournent contre les Palestiniens parce que c’est exactement la manoeuvre qui est mise en place maintenant. Ils essayent de retourner l’opinion publique égyptienne contre Gaza, contre les Palestiniens comme si l’Egypte faisait ce qu’elle fait pour exorciser sa souveraineté.
Donc, les cartes postales sont très bien mais selon moi il ne faut pas aller plus loin. Ils ont dit qu’il n’y aurait plus de convoi sur le sol égyptien, nous n’acceptons pas cette décision, nous la refusons, nous avons donc décidé de nous battre devant la cour égyptienne contre cette décision et sur ma déportation. Nous n’abandonnerons pas notre demande... mais la mer est ouverte pour ceux qui ont le courage de s’y rendre et c’est maintenant la priorité et si nous y arrivons nous pouvons briser le siège d’une façon plus importante encore qu’avec des camions à travers l’Egypte.
Si nous pouvons conduire cinq, dix, quinze navires de grandes envergures jusque Gaza et puis ça c’est ma nouvelle idée, à chaque fois qu’un navire arrivera plein, il repartira aussi plein avec tout ce que la Palestine aura à revendre à l’Ouest : produits agricoles, tout... Il faut que cela se fasse dans les deux sens et c’est possible. Nous pourrons alors faire vivre Gaza par le biais de l’import/Export, le commerce.
Donc, voilà ma priorité maintenant, je n’oublie pas l’Egypte, la population égyptienne mérite mieux que ce régime de dictature qu’ils ont, mais nous ne devons perdre de vue la plus grande image.
Entretien réalisé par Mahmoud Dahloumi, « Radio Trait d’Union », et Yasmina Kada, « Résistance Palestine »
Diffusé le 21 février 2010 par Conseil_ResistancePalestine
Traduction : Alexandra Quadrelli et Naïma Bouteldja
 http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8224