mercredi 19 octobre 2011

Occupy Wall Street : Les Juifs et Israël accusés par des manifestants

19-10-2011
Selon un  quotidien israélien, certains  manifestants américains de la campagne “Occupy Wall Street” ont imputé aux  juifs la responsabilité de la crise économique qui ébranle leur pays ainsi qu’à l’assistance fournie par les Etats-Unis à Israël.
Le Maariv affirme que la commission d’urgence pour Israël a filmé en vidéo des scènes sur le lieu des manifestations au cours desquels des accusations «  antisémites et anti-israéliennes » sont proférées.
Dans l’une des séquences, un jeune manifestant est en train de discuter avec un juif du troisième âge et lui lance à un certain moment : «  lorsque je travaille, je touche 7 dollars par heure. Mais c’est toi que possède l’argent. Est-ce que tu parles anglais ? Tu es d’Israël ? Retourne en Israël. »
Dans un autre passage de la vidéo, relate le journal israélien, un afro-américain accuse les juifs de contrôler les Etats-Unis.
«  La plus petite communauté en Amérique contrôle l’argent, les médias et tout. Tous les fonds reviennent aux banquiers possesseurs juifs. Je suis contre les juifs qui ont volé l’Amérique. Ils constituent 1% de la population et contrôlent l’Amérique. Le président Obama n’est qu’un jouet entre les mains des juifs. Toute l’économie est entre les mains des juifs. Chaque juge sur la côte-est est juif » est-il en train de déplorer. 
Par ailleurs, une grande majorité des habitants de New York où ont lieu les manifestations américaines les plus importantes, approuve les manifestants anti-Wall Street.
Dans un sondage effectué par l'université Queenebiac, sur 1068 adultes, entre le 12-10 et le 16-10 derniers, 87% ont accordé leur soutien aux manifestations. Dans les détails, 72 % ont dit comprendre très bien ou raisonnablement le point de vue des manifestants, et 67% des sondés approuvent les idées qu'ils défendent.
Alors que 73% d'entre eux ont approuvé la demande de promulguer une loi qui puisse etre plus stricte pour organiser le travail des institutions financières, 45% ont exprimé leur désaccord pour le comportement des forces de police avec les protestataires. Mais 46 % l'ont toutefois jugé raisonnable.  
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Lobbying: La propagande du Crif et de l’ambassade d’Israël contre France 2

19-10-2011 
Le 3 octobre, l’émission « Un œil sur la planète » (France 2) s’est attaquée à un épineux dossier : « Un Etat palestinien est-il encore possible ? ».
La réaction des partisans de l’Etat d’Israël ne s’est pas fait attendre. Le 5 octobre, Richard Prasquier, Président du Crif, publiait une véhémente lettre ouverte à l’adresse de Rémy Pfimlin, Président de France Télévisions, dénonçant un parti-pris anti-israélien, tandis que nombre de journalistes de France 2 recevaient des mails d’insultes, voire des menaces.
Le lendemain, une vidéo était mise en ligne sur le site JSSNews, reprise sur le site de l’Ambassade d’Israël en France, qui entendait prendre le contrepied de l’émission de France 2. Après un bref rappel des faits, nous tenterons ici de décrypter les « arguments » du Crif et de l’Ambassade, en proposant notamment un examen attentif de la «contre-émission» publiée sur le site de l’Ambassade d’Israël, et donc cautionnée par l’Etat d’Israël lui-même.
 
Pourquoi ? Non pas pour défendre l’émission de France 2 qui pourrait être soumise à une critique effective. Mais parce que les « arguments » du Crif et la « contre-émission » relayée par l’Ambassade permettent de distinguer clairement la critique des médias (précise et rigoureuse) et la propagande (allusive et mensongère) ; la critique qui invite au débat et la propagande qui incite à la censure ; l’analyse critique, voire polémique, de l’information, et la désinformation revêtue des oripeaux de la contre-information. Une pièce supplémentaire à verser au dossier de l’information relative au Proche-Orient, thème du prochain jeudi d’Acrimed (organisé le 20 octobre à Paris).
I. Un bref rappel des faits
« Un Etat palestinien est-il encore possible ? ». Telle était donc la question posée par les équipes d’ « Un œil sur la planète ». Cinq reportages ont été diffusés au cours de l’émission : « Un Etat en marche? », « Les 1000 visages de Gaza », « Les frontières de la discorde», « Le lobby pro-israélien aux Etats-Unis », « Et le droit au retour ? », entrecoupés d’interventions du présentateur Etienne Leenhardt et d’interviews.
Dès le lendemain, soit le 4 octobre, Richard Prasquier publie un éditorial sur le site du Crif, dans lequel il s’inquiète du « parti pris violemment anti-israélien » de l’émission. Le 5 octobre, il rend publique une lettre ouverte à l’attention de Rémy Pfimlin, dans lequel il affirme ceci : « 
•à recherche de l’objectivité doit être une obligation absolue. C’est exactement ce que l’équipe qui a produit cette émission n’a pas fait. Elle a présenté, d’un conflit complexe, une image caricaturale et unilatérale
[…] : le florilège de la propagande politique la plus grossière y est passé ».
Plusieurs sites pro-israéliens ont relayé les accusations de Richard Prasquier, souvent de manière plus brutale, tandis que le médiateur et certains journalistes de France 2 recevaient des dizaines, puis des centaines de mails, souvent injurieux, parfois menaçants. « On a assisté à un déferlement de haine contre les journalistes », nous a affirmé Patrick Boitet, rédacteur en chef de l’émission. L’ambassade d’Israël en France a également réagi, par la voix de son porte-parole Yaron Gamburg, qui a dénoncé un « travail de propagande et de manipulation incitant à la haine raciale ». Rien de moins.
Les journalistes se sont défendus de ces accusations, affirmant avoir accompli leur travail avec rigueur. Le 10 octobre, la Société des journalistes de France 2 a publié un communiqué de « soutien total aux équipes de l’émission « Un Œil sur la Planète » ». Le SNJ, face aux « menaces proférées contre France 2 et ses journalistes », a défendu un «travail excellent, salué par beaucoup » et mis en ligne une pétition de soutien : « Défendons la liberté de l’information ! », que l’on peut signer sur son site. Le SNJ-CGT, de son côté, a dénoncé « l’intolérable pression sur France 2 », en rappelant que le directeur de l’information de France 2 s’était déclaré « solidaire des journalistes accusés ». Enfin, la Fédération Européenne des Journalistes (FEJ) a déclaré, par la voix de sa secrétaire générale Beth Costa : « Nous condamnons toute forme de menaces à l’encontre de journalistes qui n’ont fait que leur travail, en particulier sur un sujet politiquement sensible comme les relations israélo-palestiniennes ». Parce que la liberté de l’information et de la critique sont incompatibles avec les appels, à peine déguisés, à la censure, Acrimed s’associe à ces protestations.

Le Crif et l’Ambassade d’Israël ont néanmoins demandé à rencontrer le Président de France Télévisions et le directeur de l’information de France 2 afin, d’après Richard Prasquier, de « discuter de la façon de rétablir la pluralité des opinions à France 2 ». Des « rencontres » qui ressemblent davantage à des convocations, et qui sont tout aussi inacceptables.

II. Défense de la « pluralité des opinions » ou censure ?
Personne ne songe à présenter l’émission de France 2 comme « la » référence journalistique sur la question israélo-palestinienne. En revanche, la violence aveugle des accusations portées contre les reportages diffusés le 3 octobre mérite que l’on s’y arrête : un anti-modèle de critique des médias, aussi engagée que celle-ci puisse être.
Force est de constater que dans un premier temps, les attaques portées contre « Un œil sur la planète » sont des plus floues. Dans son éditorial du 4 octobre, Richard Prasquier concède même qu’il n’a « pu voir que la dernière partie de l’émission » et précise que « la réaction immédiate peut être gravement contre-productive, quand elle reste au niveau des généralités ou pis encore quand elle s’appuie sur des informations de seconde main ». On ne saurait mieux dire. Mais dans ce cas, pourquoi s’être empressé de publier un « éditorial » quelques heures après la diffusion de l’émission, sans avoir même pris le temps de visionner l’ensemble des reportages ?
La réponse est fournie dès le lendemain par… Richard Prasquier. En effet, dans sa lettre ouverte à Rémy Pfimlin, il ne fait aucune référence précise à l’émission elle-même [1] et ne conteste aucun des éléments factuels relatés par les journalistes de France 2. Il se contente de les accuser d’avoir « diffusé une « narration » en sélectionnant les omissions, en distordant les causalités, en ridiculisant l’adversaire, sans éviter les insinuations à la limite des théories conspirationnistes antisémites (le passage scandaleux sur le lobby sioniste aux Etats-Unis)». On aurait pu naïvement attendre du Président du Crif qu’il fournisse des éléments de preuve : en vain. De même que l’on attend toujours les arguments étayant la thèse de la « manipulation incitant à la haine raciale » dénoncée par l’Ambassade...

En réalité, il n’y a rien de surprenant dans ces silences, car le problème est, d’après le Président du Crif lui-même, ailleurs : « Ceux qui aiment Israël, qu’ils soient Juifs ou qu’ils ne le soient pas, se sont sentis insultés et humiliés ». En d’autres termes, l’émission de France 2 aurait présenté l’Etat d’Israël sous un jour défavorable, et ses partisans n’ont pas apprécié. Mais comme les faits relatés par les journalistes ne sont pas démentis, qu’en déduire, sinon que ce qui leur est reproché est précisément de les avoir rapportés ? A moins qu’ils n’aient attribué, de manière caricaturale, toutes les responsabilités des malheurs des Palestiniens au seul Etat d’Israël. Ce que conteste… Richard Prasquier dans son éditorial du 4 octobre : «  [D]ans la partie consacrée aux réfugiés palestiniens au Liban, on a pu voir dans quel mépris ils étaient tenus par la population libanaise. Est-ce Israël le responsable ? On a pu voir aussi un vieil homme expliquer qu’il avait quitté son village car les radios arabes lui avaient dit qu’ils allaient chasser les Juifs en quelques jours et qu’il pourrait alors revenir. Ce témoignage valait toutes les pseudo-explications historiques. »
Il est pour le moins paradoxal de contester l’absence de pluralité des points de vue dans une émission en puisant ses arguments dans un reportage qui figurait… dans ladite émission. Ce n’est donc, de l’aveu du Président du Crif, ni la véracité des faits, ni l’absence de contrepoint qui est en cause. Mais alors, de quoi s’agit-il ? Ce qui s’exprime ici n’est-il tout simplement pas le refus que certains aspects de la réalité soient rendus publics ? C’est en tout cas l’avis du journaliste Charles Enderlin, qui a publié sur son blog un billet prenant la défense de ses confrères : « Il ne faut rien montrer qui soit défavorable à la politique israélienne d’occupation. Cela s’appelle de la censure et c’est une atteinte intolérable au droit d’informer ». Les accusations du Crif et de l’Ambassade n’ont en effet pas grand-chose à voir avec une saine défense de la « pluralité des opinions ». La suite des événements, et notamment le « contre-reportage » mis en ligne sur le site de l’Ambassade, le confirment : une œuvre de propagande commanditée par un Etat, le contraire de toute critique des médias digne de ce nom.

III. « Contre-reportage » ou désinformation ?
« Deux yeux sur leur planète » : tel est le titre de l’émission mise en ligne par le site JSSNews et relayée (et donc cautionnée) par l’Ambassade d’Israël (et donc l’Etat d’Israël) le 6 octobre [2 ]. Le concepteur-présentateur du programme, Jonathan-Simon Sellem, animateur du site JSSNews, explique la genèse de l’émission :
Il était une heure du matin, soit juste quelques minutes après la diffusion d’ « un œil sur la planète » sur France 2, le 3 octobre dernier, quand je décidais de mettre en ligne une critique justifiée de l’émission sur JSSNews. Quelques secondes après, je faisais parvenir un message aux responsables de la chaîne de télévision en ligne Infolive.tv. Le message fût bref : « On doit tourner en urgence une contre-émission pour démonter autant que possible les mensonges et le parti pris de France 2 dans cette affaire. Urgent. Rappelez-moi au plus vite. » Au petit matin, nos confrères d’Infolive répondent par l’affirmative : « on s’occupe du studio et de la technique, JSSNews du contenu de l’émission. Carte blanche. » Banco !
L’émission dure 53 minutes. Son principe est le suivant : des séquences du programme de France 2 sont diffusées, et des invités les commentent. « Un jeu que chacun a joué parfaitement », selon Jonathan-Simon Sellem, « démontant, argument après argument, toujours avec des sources historiques, objectives, une grande partie de la désinformation mise en scène dans le reportage de France 2 ». Un examen attentif du programme démontre cependant que l’on ne peut guère partager l’enthousiasme de son concepteur-présentateur. Nous sommes en effet loin, bien loin d’une rigoureuse et précise critique des médias : l’émission s’apparente en réalité, comme on va le voir, à de la pure propagande, générale et péremptoire.
Des généralités, encore et toujours
Le premier invité est Olivier Rafowicz, ancien porte-parole de l’armée israélienne, qui est convié à commenter (et « décrypter ») une séquence de l’émission de France 2 consacrée aux bombardements israéliens sur Gaza en 2008-2009 (durant lesquels Rafowicz officiait comme porte-parole). Ce qui suit est une retranscription de l’intégralité de son intervention, qui a duré quatre (longues) minutes.
Alors d’abord ce n’est pas une émission. C’est un programme… un programme palestinien, anti-israélien, qui a été programmé, qui a été organisé, qui montre un seul côté, qui le montre bien d’ailleurs, avec la volonté de vouloir casser, détruire, presqu’anéantir l’image de l’Etat d’Israël, de l’armée israélienne. Il y a une espèce de romantisme naïf de la part de ceux qui traitent du sujet, et de traiter les Palestiniens comme les victimes avec un grand V et les Israéliens comme les bourreaux. Et ce qui est grave dans ce reportage et qui moi, profondément, m’interpelle, et doit interpeller non pas seulement les Juifs mais également les hommes de bonne volonté, et ceux qui veulent la paix et ceux qui croient en la démocratie, c’est qu’un tel reportage va d’abord et avant tout à l’encontre de l’entente et de la paix. Il va exactement être là pour créer un climat, d’abord, de haine, puis, qui est très facilement traduisible par une violence qui peut être demain dans les quartiers chauds des grandes villes de France et amener une friction entre Français d’origine maghrébine face à des Juifs qui, tout d’un coup, vont être le résultat d’un reportage qui est, malheureusement, encore une fois, un reportage qui a été fait avec des professionnels de la communication, avec l’aval d’une grande chaine française, d’Etat, qu’est France 2, publique, et nous sommes encore une fois devant un, devant un…
Trop de généralités ? Le présentateur l’interrompt, et tente d’orienter son invité vers le «décryptage» : « Vous percevez vraiment ce reportage comme biaisé ? »
Réponse : « Attendez, s’il est pas biaisé alors, qu’est-ce qu’il est ? C’est pas un reportage, c’est un programme de la télévision palestinienne, qui montre le problème palestinien du côté palestinien…».
Nouvelle interruption du présentateur : « Qu’est-ce qui ne va pas selon vous dans ce reportage, dans ces images que nous avons vues ? »
Tout, tout est mauvais. Rien ne va dans ce reportage. On a des gens qui sont partis sur le terrain avec dès le départ non pas une idée qui va être développée mais déjà un script et un scénario avec une conclusion à l’avance. Et dans ce script et scénario et conclusion à l’avance on va amener des éléments pour que tout concorde. Donc s’il y a ici un travail qui est fait, c’est un travail de publicitaire. On est des spectateurs. On est israélien, on est aussi français, on est juif, chrétien, musulman… On nous donne un reportage à voir, sur une grande chaîne d’Etat. Donc on le regarde.
Ça paraît intéressant, ça vient à un timing intéressant, on parle de l’ONU, des Israéliens, des Palestiniens, on parle d’un retour du processus de paix, des négociations, et puis tout d’un coup on nous amène ce narratif palestinien classique, anti-israélien classique, non pas par des journalistes palestiniens, ou d’Al-Jazira, ou de chaînes arabes, mais par des journalistes français qui devraient avoir une certaine réserve au moins pour traiter un sujet qui est tellement délicat, tellement complexe, tellement compliqué, avec tellement d’émotions, tellement de facteurs historiques, tellement de vérités pour chacun que de le simplifier, de vouloir en fait le rendre tellement simple, tellement manichéen, le blanc le noir… On arrive à un résultat qui est très grave, qui est très grave non pas seulement pour Israël, mais qui est très grave pour le journalisme dans son ensemble. J’espère qu’aujourd’hui ceux qui sont derrière les caméras et qui ont fait le reportage, peut-être, je l’espère en tout cas, devront corriger le tir, sans faire de jeu de mots [sic], et s’apercevoir qu’ils ont fait ici une très grave erreur, une très grave erreur pour l’intérêt, d’abord, de la paix, pour l’intérêt des Palestiniens, des Israéliens, des Juifs, des Musulmans, des Chrétiens mais également de la France.
Et c’est tout. Chacun aura pu constater qu’Olivier Rafowicz a «[démonté], argument après argument, toujours avec des sources historiques, objectives, une grande partie de la désinformation mise en scène dans le reportage de France 2 ».
Faire dire aux journalistes de France 2 ce qu’ils n’ont jamais dit

Certains invités ont un peu plus d’ « arguments » et de « sources historiques » qu’Olivier Rafowicz. Mais la plupart ont une forte tendance à faire dire aux journalistes de France 2 ce qu’ils n’ont jamais dit, pour mieux s’attaquer à des propos contestables… qui n’ont jamais été tenus. Nous nous contenterons ici de quatre exemples (et il y en a d’autres) : 
 
Emmanuel Navon, « Professeur de relations internationales à l’Université de Tel Aviv » (et candidat aux primaires du Likoud, ce qu’oublie de nous dire le présentateur), débute sa première intervention en s’élevant contre l’emploi de l’expression « judaïser Jérusalem », qu’il semble prendre plaisir à tourner en ridicule en expliquant que les Juifs habitent depuis 3000 ans à Jérusalem. Le problème est que cette expression n’a jamais été employée par les journalistes de France 2… 
 
Plus tard, Jonathan-Simon Sellem pose naïvement une question au même Emmanuel Navon au sujet du tramway de Jérusalem, duquel l’émission de France 2 a parlé en rappelant son caractère polémique (puisqu’il relie Jérusalem-Ouest aux colonies de Jérusalem-Est) : « Dans le quotidien, est-ce que les Arabes, les Musulmans, les Juifs, les Chrétiens, les Arméniens, les Orthodoxes… prennent tous ce tramway ? Est-ce qu’ils le prennent tous dans la même trame [sic] ? Ou est-ce qu’il y a les Juifs devant, les Arabes derrière, comment ça se passe ? Je sais pas… Si c’est de la ségrégation, si on est en Afrique du Sud… » Et Emmanuel Navon de rebondir sur la question : « […] Cette comparaison avec l’Afrique du Sud est absurde puisqu’en Israël il n’y a pas de ségrégation entre les groupes ethniques […] C’est ça l’Apartheid ? » La comparaison avec l’Afrique du Sud est-elle « absurde » ? Une chose est sûre : c’est le présentateur de l’émission qui l’a faite, et non l’équipe de France 2, qui n’a pas plus qualifié la politique israélienne de politique d’Apartheid.
 Emmanuel Navon, décidément très en verve, poursuit l’exercice, en commentant la mention, dans un des reportages d’ « Un œil sur la planète », de la politique israélienne de destructions de maisons palestiniennes à Jérusalem-Est : « Venir présenter la démolition de maisons qui sont construites de façon illégale comme une espèce de crime contre l’humanité, c’est tout simplement transformer la réalité et l’inverser de bout en bout ». Aucun journaliste de France 2, et aucun palestinien interrogé dans le reportage, n’a qualifié les destructions de maisons palestiniennes de « crime contre l’humanité », ou même « d’espèce de crime contre l’humanité ». De là à se demander qui « transforme la réalité »… 
 
Jonathan-Simon Sellem évoque enfin le reportage consacré (selon lui) au « lobby juif » aux Etats-Unis, dans lequel (selon lui) « on accuse carrément les Juifs de prendre Obama comme un pantin et de le manipuler ». Après la diffusion d’un court extrait de l’émission de France 2, il pose de nouveau une question naïve (qui démontre au passage l’étendue de son « objectivité de journaliste ») : «Alors j’ai envie de dire, messieurs, on est en plein dans les Protocoles des Sages de Sion, le mythe antisémite par excellence, le juif qui contrôle tout, qui achète les gouvernements, qui achète les médias, qui surveille les médias, qui surveille les journalistes… Bienvenue dans les Protocoles des Sages de Sion, version revisitée par France 2, nous sommes le 3 octobre 2011, vous en pensez quoi Emmanuel Navon ? » Dans sa réponse, Emmanuel Navon va employer à pas moins de six reprises le terme « lobby juif », qu’il reprend d’ailleurs à son compte. Double problème : non seulement les journalistes de France 2 n’ont jamais employé le terme « lobby juif », mais ils ont en outre expliqué que le « lobby pro-israélien aux Etats-Unis » n’est pas composé que d’organisations juives : « Réduire le soutien à Israël au seul poids de [la communauté juive] serait une erreur. Il y a aussi les Chrétiens évangéliques qui sont devenus les champions de l’alliance israélo-américaine ».
Le procédé est éculé. Arthur Schopenhauer, dans son ouvrage L’art d’avoir toujours raison (rédigé en 1830), proposait déjà divers « stratagèmes » pour décrédibiliser son interlocuteur lors d’un débat. Voici l’un d’entre eux : « On arrache à la proposition de l’adversaire, en tirant d’elle de fausses conséquences et en gauchissant ses concepts, des propositions qui ne s’y trouvent pas et n’ont rien à voir avec l’opinion de l’adversaire, et sont, tout au contraire, absurdes ou dangereuses » [3 ]. Certains semblent avoir retenu la leçon. Mais lorsque l’on prétend dénoncer le manque de rigueur des autres et rétablir la vérité, cela fait désordre.
Donner des leçons de journalisme
On l’a vu, Olivier Rafowicz a dénoncé le « romantisme naïf » des journalistes de France 2. Plus tard dans l’émission, un autre invité pointe « l’angélisme de la presse occidentale ». A plusieurs reprises durant le programme, Jonathan-Simon Sellem oppose les vertus des journalistes israéliens qu’il convoque (ils « connaissent le terrain ») aux défauts des journalistes français qui ont tourné les sujets incriminés (ils ont adopté le « point de vue palestinien »). Pour illustrer la difficulté de la réalisation de reportages dans les territoires palestiniens, « Deux yeux sur leur planète » donne la parole à Marc-Israel Sellem (« Photo-reporter au Jerusalem Post »), qui relate une de ses expériences. Le 2 octobre, il s’est rendu à Ramallah à l’occasion d’une manifestation en soutien aux prisonniers politiques palestiniens en grève de la faim. Il a pris en photo une femme qui brandissait un portrait de prisonnier. Quelques secondes après avoir été prise une première fois en photo, et repérant l’objectif, cette femme se met soudain à pleurer.
Question du présentateur : « Est-ce que ce genre de manipulation est courante ? […] Est-ce qu’on a clairement affaire à ce qu’on appellerait une pleureuse professionnelle, quelqu’un qui est payé pour pleurer, pour venir pleurer, ou quelqu’un qui s’entraîne, une comédienne ? Qui était cette personne, qui était cette femme d’après vous ? ». Réponse de l’homme de terrain : « Il est évident que cette personne, je ne sais pas si elle est payée ou pas payée parce que j’ai pas les preuves, donc on peut pas se permettre d’arriver à ces conclusions. Il est évident que c’est une personne, elle était là pour jouer un rôle. Elle est venue, elle a vu les photographes, les caméraman, s’est mise à pleurer […] Et une personne qui arrive à pleurer en 17 secondes, si vous essayez à la maison… ». Il n’en dira pas plus. Mais l’affaire semble entendue : c’est une comédienne. Et Marc-Israel Sellem d’évoquer les multiples pièges tendus aux journalistes par les Palestiniens, qui organisent entre autres des… « faux enterrements ».
Les situations de conflit armé sont sujettes, chacun le sait, à bien des formes de propagande et de manipulation. Mais que cherche à nous prouver le photographe israélien ? Que les milliers de prisonniers politiques palestiniens n’existent pas ? Que leurs familles ne sont pas tristes ? Que les Palestiniens ne meurent pas réellement sous les tirs israéliens et qu’ils organisent donc de faux enterrements ? Probablement pas. Veut-il alors nous dire que certaines images de France 2 sont sujettes à caution ? Oui mais… lesquelles ? Il n’en mentionne et n’en commente aucune, se contentant de ses propres photos… Il semble plutôt tenter de jeter le discrédit sur l’ensemble de l’émission de France 2 au nom des « manipulations » dont les Palestiniens seraient coutumiers. Mais la crédibilité de son cours magistral sera de courte durée, puisqu’il le reconnaît lui-même pour finir : « C’est la première fois que ça m’arrive de voir un changement de situation aussi rapide, c’est-à-dire une personne qui voit des caméras et qui se met à jouer de la comédie ».
Une leçon de journalisme que ne manqueront pas de retenir le rédacteur en chef de l’émission Patrick Boitet (Prix Albert-Londres en 1996, qui pilotait son 34ème numéro d’ «Un œil sur la Planète»), Charles Enderlin (journaliste depuis 40 ans en Israël), Martine Laroche-Joubert (au service étranger de France 2 depuis 1984, qui vient de couvrir la guerre en Libye), Katia Clarens (qui a réalisé des reportages, entre autres, en Palestine, au Liban, en Iran, en Afghanistan, au Tchad…), Alexis Monchovet (Prix Albert-Londres pour un reportage réalisé à Rafah, à la frontière entre Gaza et l’Egypte, fruit de plus d’un an d’immersion), Etienne Leenhardt et les autres journalistes de France 2 ayant participé à l’émission incriminée. Leur expérience leur donne-t-elle nécessairement raison ? Non. Mais les arguments de la « naïveté » et de « l’angélisme », a fortiori lorsqu’ils ne reposent sur aucune preuve de « manipulation », ne sont guère concluants.

Des « contre-vérités » factuelles sur France 2 ?
Sauf erreur de notre part, durant les 53 minutes qu’aura duré le « contre-émission », seules… trois « contre-vérités » factuelles ont été pointées du doigt. C’est l’universitaire Emmanuel Navon qui s’en est chargé. 
 
La 1ère d’entre elles figurerait au début de l’émission de France 2, lorsque qu’Etienne Leenhardt tient les propos suivants : « Y’aura-t-il un jour une Palestine libre aux côtés d’Israël ? Les Nations Unies l’avaient prévu, c’était en 1947, au moment de la création de l’Etat hébreu. Mais le partage n’a pas eu lieu, et chacun porte une responsabilité dans cet échec ». Commentaire d’Emmanuel Navon : « Le reportage commence avec un mensonge, donc ça commence très bien. Le plan de partage de 1947 a échoué à cause des Palestiniens. Il a été accepté par les Juifs et refusé par les Arabes, point à la ligne ». Il n’y aurait donc pas de « partage des responsabilités » dans cet échec. E. Navon a en partie raison : le plan de partage de 1947 a été formellement « accepté par les Juifs» et « refusé par les Arabes ». Mais rappelons ici ce que David Ben Gourion, « père fondateur » d’Israël, déclarait au sujet du partage : « Après la formation d’une grande armée à la suite de l’établissement de l’Etat, nous abolirons la partition et nous nous étendrons sur l’ensemble de la Palestine » [4 ]. Au terme de la première guerre israélo-arabe (1948-49), Israël s’étend ainsi sur 78% de la Palestine, alors que les Nations Unies lui en avaient offert 55%. Les propos mesurés d’Etienne Leenhardt ne peuvent donc décemment pas être qualifiés de « contre-vérités »… 
 
Le second « mensonge » concernerait le reportage sur les réfugiés et la mention, par les journalistes de France 2, du « droit au retour ». Pour Emmanuel Navon, la cause est entendue : «Lorsque [les journalistes] disent que la résolution 194 des Nations Unies reconnaît aux Palestiniens le droit de revenir en Israël, c’est faux ». Que dit la résolution ? « L’assemblée générale […] décide qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers ». Chacun appréciera. Et E. Navon de poursuivre (préciser ?) : « Le droit international ne reconnaît pas [de droit au retour] aux descendants [des réfugiés] ». Le « droit international », non. Mais l’agence des Nations Unies chargée des réfugiés palestiniens (UNRWA) considère les descendants des réfugiés comme des réfugiés, au même titre que leurs parents et/ou grands-parents. Les choses sont donc un peu plus complexes que le prétend E. Navon et il nous semble, de nouveau, plus qu’imprudent de parler de « mensonges », même si les interprétations juridiques peuvent faire discussion. 
 
Troisième et dernière « contre-vérité » attribuée par Emmanuel Navon aux journalistes de France 2 : « C’est de dire finalement que les tirs de roquettes de la bande de Gaza sont le résultat, la conséquence des raids israéliens […]. L’intifada d’Arafat, en 2000, a été suivie par des tirs de roquettes de la Bande de Gaza vers Israël sans aucun tir israélien. » Il fait ici référence à une phrase d’Etienne Leenhardt, lorsque celui-ci affirme que les tirs de roquettes palestiniens « sont la conséquence des raids israéliens et du blocus imposé par Israël sur la bande de Gaza ». Le contre-argument d’Emmanuel Navon est donc le suivant : les tirs de roquettes auraient précédé les raids israéliens, et même les « tirs israéliens ». Voilà un argument pour le moins… maladroit. Le site du Ministère des Affaires étrangères de l’Etat d’Israël nous apprend en effet que le premier tir de roquette depuis Gaza vers Israël date du… 10 février 2002 [5 ]. Or, selon les chiffres de l’ONU, c’est précisément en février 2002 que le nombre de Palestiniens tués par l’armée israélienne depuis le début de la « deuxième Intifada » a franchi le cap des 1000, dont une majorité à Gaza [6 ]. Dire cela, ce n’est pas justifier les tirs de roquettes, mais seulement souligner la « contre-vérité » proférée par E. Navon. Pour reprendre une de ses phrases : « Soit les journalistes sont ignorants, soit ils mentent. Donc on peut leur laisser le bénéfice du doute ».
***
Généralisations abusives, faux procès, mauvaises leçons de journalisme, dénonciations de « contre-vérités » qui n’en sont pas et… mensonges (voir annexes 1 et 2) : les procédés employés par les « contre-informateurs », à défaut d’entamer la crédibilité de l’émission diffusée sur France 2, indiquent qu’ils ne poursuivent pas un but aussi noble qu’ils le prétendent. Les stratagèmes qu’ils utilisent ont tous le même objectif : délégitimer les reportages, et non « rétablir la vérité ». Répétons-le en effet : les détracteurs d’ « Un œil sur la planète » n’ont pu démontrer l’existence d’aucune erreur factuelle dans le travail effectué par les journalistes de France 2. Il y en avait pourtant une (voir annexe 3).
De toute évidence, le Crif, l’Ambassade et les concepteurs de « Deux yeux sur leur planète » pensent que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. En témoignent les propos d’Olivier Rafowicz, porte-parole de l’armée israélienne, que nous avons rapportés ci-dessus en intégralité : « C’est un programme… un programme palestinien, anti-israélien, qui a été programmé, qui a été organisé, qui montre un seul côté, qui le montre bien d’ailleurs, avec la volonté de vouloir casser, détruire, presqu’anéantir l’image de l’Etat d’Israël, de l’armée israélienne ». Et, plus loin : « Tout, tout est mauvais. Rien ne va dans ce reportage. »
Conclusion : un reportage qui « montre bien » la réalité palestinienne est donc un reportage dans lequel « rien ne va ». Tout est dit ? 
Julien Salingue
Acrimed
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Mechaal: Notre ennemi ne fait de concessions que par la force

19-10-2011
Le chef du bureau politique du Khaled Mechaal a affirmé avoir appris une leçon des négociations avec l’occupant israélien, celle que « notre ennemi ne fait de concessions que par la force ».
Il a révélé que « l’offre égyptienne acceptée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lui a couté plus cher que celle présentée il y un an par l’Allemagne et refusée par Netanyahu ».
« Ceci montre qui a renoncé et qui a fait des concessions », a précisé M.Mechaal depuis la capitale égyptienne où il a accueilli une quarantaine d'ex-détenus dans les geôles israéliennes devant se rendre en Turquie, au Qatar et en Syrie.
M. Mechaal a en outre déclaré que si "davantage de temps aurait pu conduire à la libération de plus de détenus nous aurions attendu, mais nous avons réalisé que c'était le maximum que nous puissions obtenir après cinq ans".
S'adressant aux Palestiniens encore détenus dans les geôles israéliennes, il a déclaré que "nous sommes heureux aujourd'hui, mais notre joie ne sera pas complète tant que vous ne serez pas relâchés".
Il a également affirmé avoir appelé Mahmoud Abbas la semaine dernière "pour lui proposer une rencontre bilatérale au Caire pour réaliser la réconciliation palestinienne".
Rappelons que les forces d’occupation israélienne ont libéré 1.027 prisonniers, dont 477 mardi et 550 d'ici à deux mois, contre la remise en liberté par le Hamas d’un soldat israélien capturé en 2006.
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Le scandale des prisonniers politiques palestiniens

publié le mercredi 19 octobre 2011
Christiane Gillmann - Groupe de travail "Prisonniers" de l’AFPS

 
On évalue aujourd’hui à plus de 700.000 le nombre de Palestiniens ayant été, depuis 1967, arrêtés et plus ou moins longtemps détenus par les forces israéliennes. Ce chiffre représentant plus de 20% de la population des Territoires palestiniens occupés, il n’est pas de famille palestinienne qui ne connaisse ou n’ai connu au moins un emprisonné.
En juin 1967, 19 ans après que leur Etat se soit constitué sur 78% de la Palestine (soit 40% de plus que prévu par le Plan de partage des Nations-Unies), les forces armées israéliennes ont pris le contrôle des 22% restants. Presqu’aussitôt elles y ont instauré deux pratiques hautement criminelles : celle qui consiste à aider les colons israéliens à s’emparer de terres palestiniennes et à s’y installer, ainsi que les arrestations massives de Palestiniens détenus, plus ou moins longtemps, dans des prisons israéliennes. Deux pratiques qui ne sont pas seulement moralement condamnables, mais sont aussi criminelles au strict sens juridique : le droit humanitaire de la guerre, en l’occurrence la 4ème convention de Genève, interdit l’une et l’autre et les qualifie d’infractions graves, c’est-à-dire de crimes de guerre (art. 49 et 147).
Plus de 700.000 Palestiniens ont été victimes d’arrestations, dont 10.000 femmes, 7.500 enfants et 65 députés. Pour une partie d’entre eux, la détention aura duré de 2 jours à 6 mois (la visite très hypothétique d’un avocat n’étant possible qu’au bout de 32 jours), car tous ne feront pas l’objet d’une procédure ou de cette non-procédure, en fait véritable « lettre de cachot », que constitue la détention administrative.
L’armée israélienne opère aux checkpoints et lors d‘incursions dans les villes, villages et camps de réfugiés de Cisjordanie, autrefois en plein jour et actuellement plutôt la nuit, en réveillant brutalement les occupants d’une maison et en humiliant devant ses proches la personne qu’elle choisit d’arrêter. Aujourd’hui elle s’en prend aux villages de Cisjordanie résistant de manière non-violente au mur et aux colonies israéliennes qui leur volent terre et eau.
Les enfants palestiniens - c’est-à-dire les mineurs de moins de 18 ans que les forces israéliennes s’autorisent à arrêter, détenir et juger dès qu’ils ont 12 ans - paient ces derniers temps un lourd tribu à la répression israélienne, puisqu’ils sont environ 7.000 a avoir été arrêtés depuis 2000. C’est un chiffre considérable (126.000 à l’échelle de la France 18 fois plus peuplée que les Territoires palestiniens occupés), surtout si on le compare au nombre beaucoup plus faible d’arrestations d’enfants, durant la première Infidada où ils se sont pourtant trouvés en première ligne. De toute évidence, les militaires israéliens et les membres du Shin Bet tablent sur la fragilité de ces enfants, que la torture ou la simple crainte de la torture sont sensées faire parler : des témoignages d’enfants sont en tout cas produits actuellement devant les tribunaux militaires israéliens, contre les dirigeants de la résistance populaire non-violente.
Actuellement 6.000 prisonniers politiques palestiniens peuplent les prisons israéliennes, dont 33 femmes, 202 enfants (40 d’entre eux sont âgés de 12 à 15 ans), 18 députés dont Marwan Barghouti condamné, comme 801 autres Palestiniens, à plusieurs fois la peine perpétuelle.
Où et dans quelles conditions sont-ils détenus et que se passe-t-il pour ceux qui, comme Salah Hamouri, ont affaire à cette fameuse justice militaire israélienne ?
LES LIEUX ET CONDITIONS DE DETENTION
Les prisonniers politiques palestiniens sont répartis dans 20 prisons et centres de détention situés en Israël, en violation de l’article 49 de la 4ème convention de Genève Des centres de détention temporaire consacrés à l’interrogatoire des prisonniers, se trouvent dans les Territoires palestiniens occupés, notamment à Ofer, au sud de Ramallah et à Etzion près d’Hébron. Ils sont situés dans l’enceinte de colonies juives et sont constitués de tentes souvent très usées abritant de 25 à 30 personnes où les conditions de détention sont particulièrement inhumaines et dégradantes.
Comme le souligne la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme, les conditions de détention infligées aux prisonniers politiques palestiniens ne respectent aucun des standards internationaux. La nourriture est de mauvaise qualité et est insuffisante ; les sanitaires sont en nombre trop limité par rapport à la surpopulation des camps ; aucun change vestimentaire n’est fourni ; le service médical, déjà déficient dans l’univers carcéral, est encore plus dramatique pour les Palestiniens. L’ensemble de ces problèmes est renforcé, pour les prisonniers détenus en Israël, par les difficultés que rencontrent leurs familles pour obtenir des permis de visite. De son côté, le CICR se heurte à beaucoup d’obstacles de la part des autorités israéliennes, lorsque, plusieurs fois par an, elle organise pour les familles des transports collectifs vers les prisons israéliennes. Et 634 prisonniers ne peuvent depuis 2 ans plus recevoir aucun visite de leurs familles vivant dans la bande de Gaza.
Une partie des prisonnières palestiniennes sont détenues à la prison de Ramleh où elles sont regroupées par 6 dans des cellules de 14 m2. De plus elles sont quelquefois mises en situation de promiscuité avec des détenues israéliennes de droit commun qui les insultent et les menacent. S’agissant des enfants, les autorités militaires israéliennes décrètent que toute personne ayant 16 ans est majeure, violant en cela la Convention internationale relative aux droits de l’enfant (CIDE) et leur propre loi qui fixe la majorité pénale à 18 ans. Et elles arrêtent et incarcèrent les enfants palestiniens dès l’âge de 12 ans, alors que la convention onusienne n’en prévoit la possibilité qu’à partir de l’âge de 14 ans. Beaucoup d’autres dispositions de la CIDE sont violées par les autorités israéliennes ; aucun de ces enfants ne s’est vu offrir la possibilité de poursuivre sa scolarité et, s’agissant des visites de leurs familles et d’un minimum de suivi médical, ils sont tout aussi mal logés que les adultes.
LA PRATIQUE DE LA TORTURE
Quoique leur pays ait ratifié la Convention internationale contre la torture, ainsi que le pacte relatif aux droits civils et politiques, et qu’au demeurant une disposition du Code pénal israélien interdise la torture, les militaires israéliens et le personnel du Shin Bet la font systématiquement subir aux prisonniers politiques palestiniens.
Cette pratique a connu une brève interruption entre la fin 1999 et le début de 2002, à la suite d’un arrêt rendu le 6 Septembre 1999 par la Cour suprême d’Israël. Mais les mauvaises habitudes sont réapparues avec le déclenchement le la seconde Intifada et elles sont devenues à nouveau la règle depuis le début de l’année 2002. Les ONG israéliennes de défense des droits de l’homme que sont B’Tselem et Hamoked indiquent qu’à l’heure actuelle plus de 85% des prisonniers palestiniens ont été, et sont toujours, victimes de tortures.
Le recours à la torture physique contre les Palestiniens débute dès leur arrestation. Menottés et la tête recouverte d’un sac en plastique, ils sont généralement battus par les militaires qui les transportent vers les centres d’interrogatoire. Ensuite, ils peuvent subir l’isolement dans des cellules étroites et humides pour des périodes de 30 à 90 jours ou la privation de sommeil, parfois durant 10 jours, sans oublier l’obligation qui leur est faite de se dévêtir complètement chaque fois qu’ils sortent de la prison et y reviennent.
Lors des interrogatoires, ils sont souvent battus ou violemment secoués, mais la méthode la plus fréquemment utilisée est le Shabah qui consiste à attacher les bras du prisonnier dans son dos, alors qu’il est assis sur une chaise dont les pieds de devant ont été écourtés ; c’est là une position extrêmement douloureuse qu’on lui inflige de 18 à 22 heures d’affilée, pendant plusieurs jours.
JUSTICE D’ARRIERE-COUR OU DETENTION ADMINISTRATIVE
Le régime des incarcérations et des détentions est réglé par des ordres militaires qui s’inspirent souvent des textes répressifs en vigueur sous le mandat britannique. L’autorité militaire israélienne fixe ainsi, selon son bon vouloir, les périodes durant lesquelles les Palestiniens peuvent être détenus sans avoir accès à un Avocat (32 jours actuellement) et sans être l’objet d’une procédure (6 mois et 12 jours).
Si procédure il y a, elle se déroulera sur une période pouvant durer 3 ans, devant les juridictions militaires israéliennes : des tribunaux militaires dont les décisions peuvent être déférées à une cour d’appel, tout aussi militaire. Devant de telles juridictions qui siègent dans l’enceinte des prisons et centres de détention, les prisonniers palestiniens ne bénéficient jamais d’un procès équitable et comparaissent d’ailleurs la plupart du temps sans défenseur, comme l’ont constaté les enquêteurs de l’ONG israélienne Yesh Din qui ont suivi 800 de leurs audiences. Au terme d’un rapport (dont a rendu compte le quotidien « Le Monde » du 8 janvier 2008) intitulé « justice d’arrière-cour », Yesh Din dresse un tableau atterrant de ces juridictions militaires. Quant aux peines prononcées, elles sont démesurées : les peines de prison excédent souvent 50 ans et atteignent même 20 fois la peine perpétuelle… Les enfants palestiniens ne sont pas épargnés puisque l’un d’eux a été condamné à perpétuité, des peines de 2 à 5 ans et des peines de 5ans ayant été infligées respectivement à 36 % et 10 % d’entre eux.
Il n’est pas étonnant que désormais 95% des Palestiniens traduits devant de telles juridictions choisissent de « plaider coupable ».
Comme l’a fait Salah Hamouri, début 2008, en se reconnaissant faussement coupable d’avoir eu « l’intention d’attenter aux jours » du rabbin extrémiste Sofer, pour que la justice militaire abandonne l’autre « crime » pour lequel elle le poursuivait depuis 3 ans (l’appartenance à un parti progressiste, le FPLP) et qu’il encoure ainsi 7 ans de prison au lieu du double…
Passé les 6 mois et 12 jours, tous les prisonniers palestiniens ne font pas l’objet d’un procès ou d’une mesure de libération. Certains sont envoyés dans une prison spéciale, Ketziot qui est située dans le désert du Néguev, pour des périodes de 6 mois, indéfiniment renouvelables, en vertu d’un système exhumé du droit du mandat britannique : la détention administrative. Ils rejoignent là parfois des prisonniers ayant purgé leurs condamnations. Beaucoup de mineurs (garçons et filles) et de responsables palestiniens ont eu droit à ce régime. Les prisonniers de Ketziot, dont le nombre a pu atteindre 1.600, sont aujourd’hui 253, dont 3 femmes et 15 députés.

Échange de prisonniers, symétrie et siège de Gaza par Israël

publié le mercredi 19 octobre 2011
Michel Warschawski – Alternative Information Center

 
Pour des milliers de familles palestiniennes qui bientôt vont retrouver leurs êtres chers, je suis heureux, et pour la famille Shalit, je suis aussi heureux. Cependant, au-delà du bonheur de cette libération, il n’existe aucune symétrie
Dans deux jours, nous pourrons célébrer le retour dans leur foyer de 1037 prisonniers politiques palestiniens et du soldat israélien Gilad Shalit. Pour des milliers de familles palestiniennes qui bientôt vont retrouver leurs êtres chers, je suis heureux, et pour la famille Shalit, je suis aussi heureux. Cependant, au-delà du bonheur de cette libération, il n’existe aucune symétrie : les prisonniers politiques palestiniens, femmes et hommes, qui seront libérés sont tous des combattants de la liberté ayant accompli tout leur devoir politique et moral dans la lutte contre l’occupation coloniale israélienne. Gilad Shalit, en revanche, était un soldat, et un soldat de l’armée d’occupation coloniale d’Israël qui viole le droit international quotidiennement et commet régulièrement des crimes de guerre. Comme des centaines d’Israéliens l’ont fait avant lui, Shalit aurait dû refuser de participer à cette guerre, et il ne l’a pas fait.
Ceux qu’en Israël on surnomme les « ravisseurs » de Gilad Shalit ont fait effectivement un prisonnier de guerre et, d’après tous les témoignages que nous avons, il a été traité comme tel. Les prisonniers politiques palestiniens, quant à eux, n’osent même pas rêver de recevoir un traitement similaire à celui de Shalit.
Tout comme on n’abandonne pas un soldat blessé sur un champ de bataille, l’État a l’obligation de faire tout ce qui est en son pouvoir pour récupérer ses prisonniers de guerre, quel qu’en soit le prix. Il n’y a en cela aucun « humanisme juif de vraiment spécial » - comme déclaré par les médias israéliens, et alimenté par le cabinet de Benjamin Netanyahu, mais un acte ordinaire et accepté dans une situation de guerre. Ce qui n’est pas habituel, et qui est en réalité scandaleux, ce sont les atermoiements délibérés qui ont caractérisé les responsables au gouvernement du dossier Shalit. L’accord avait déjà été conclu avec l’aide d’un négociateur allemand et des gouvernements égyptien et turc il y a trois ans, mais le gouvernement israélien avait choisi de l’ignorer et avait fantasmé sur une opération commando, laquelle opération aurait sans aucun doute entraîné la mort du soldat.
Il est facile d’imaginer que si le soldat en captivité avait été un enfant de Netanyahu ou de Lieberman, le gouvernement aurait bougé bien plus rapidement et accepté l’accord mis alors sur la table. Non, le gouvernement n’a pas fait preuve du moindre « humanisme juif », mais en réalité d’un véritable manque d’humanité. Seuls, la détermination tranquille de la famille Shalit et le soutien qu’elle avait dans l’opinion ont fait bouger ce gouvernement immoral et sans pitié.
Autre chose encore : un gouvernement qui a transformé la dignité nationale en un substitut pour sa politique se doit maintenant de se dispenser de toutes ses déclarations arrogantes, comme dans les cas de la Turquie et de l’Égypte. Là aussi, il a ravalé sa fierté et fait exactement le contraire de ce qu’il avait promis : libérer « les terroristes qui avaient du sang sur les mains », pendant que le ratio liberté (1 contre 1037) est encore plus élevé que celui de 3 à 1050, dans l’échange du prisonnier Rajub en 1985.
Une question reste posée : qu’en est-il de la fin du siège de Gaza par Israël ? On dit que cela fait partie de l’accord avec le Hamas, mais Netanyahu n’a aucun mal à violer les accords ; d’ores et déjà, il est évident que ce ne sont pas toutes les femmes emprisonnées qui seront libérées, malgré la promesse israélienne. En outre, le prétexte avancé pour le siège de Gaza était la captivité de Gilad Shalit. Quel nouveau prétexte Israël va-t-il trouver maintenant ?
16 octobre 2011
Traduit de l’hébreu en anglais par AIC
Traduction de l’anglais : JPP pour l’AFPS
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Gérard Longuet découvre le dossier Salah Hamouri

publié le mercredi 19 octobre 2011
Comité de soutien à Salah Hamouri

 
Mercredi 19 octobre 2011, Gérard Longuet, Ministre de la Défense, déclarait sur France Inter découvrir la situation de notre compatriote Salah Hamouri. Sur cette même antenne Jean-Claude Lefort, coordinateur de son Comité de soutien réagissait à ses propos : “C’est proprement hallucinant, incroyable ! Ou bien il est parfaitement incompétent, ou bien il fait semblant. Tout homme politique normalement constitué ( avant d’être ministre, il était sénateur), a dû entendre parler de notre compatriote Salah Hamouri qui est en prison depuis plus de six ans, dans les geôles israéliennes et comme son comité de soutien a manifesté à l’endroit de tous les parlementaires des prises de position, je ne crois pas que Monsieur Longuet puisse s’exonérer de cette connaissance.”
Jean-Claude Lefort a ensuite rebondi sur la démarche entamée la veille par Nicolas Sarkozy : “L’initiative qu’a pris le Président de la République hier soir est intempestive et même scandaleuse. Parce que Salah Hamouri, selon le jugement doit sortir le 28 novembre prochain. Or le Président de la République a demandé hier que Salah Hamouri figure dans la liste des prisonniers qui doivent sortir dans deux mois, c’est à dire le 18 décembre. Autrement dit, le Président de la République rajoute trois semaines de prison à Salah Hamouri. C’est intolérable.”
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L’histoire d’une mère : Om Fares

mercredi 19 octobre 2011 - 15h:50
Shahd Abusalama 
Les familles des prisonniers veillent à ne pas manquer une seule journée de la manifestation hebdomadaire, de sorte que le nombre de personnes à l’intérieur des bâtiments de la Croix-Rouge est plus important que d’habitude ce lundi.
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Om Fares tenant une photo de son fils emprisonné
On devrait donc s’attendre à voir beaucoup de larmes et à entendre beaucoup de récits tragiques, surtout après que les noms des prisonniers devant être libérés aient été rendus publics.
Alors que j’entrais à la Croix-Rouge, ce lundi, une vieille dame était assise dans un coin, et on la remarquait à peine. Elle mettait ses mains contre ses joues, gardait les yeux fermés et ne disait rien. Les rides sur son visage, son air triste et le verre cassé du portrait qu’elle tenait m’ont fait me diriger vers elle.
J’ai essayé de lui parler mais je n’ai pas pu tout de suite obtenir une réponse, mais seulement après lui avoir parlé très fort tout en lui tenant les mains. J’ai réalisé qu’elle entendait à peine et que sa vision était très réduite. « Qui est cet homme dans l’image ? » lui ai-je demandé en lui parlant d’une voix forte. « C’est mon fils, Fares, ma chérie. Il ne va pas être libéré. Je suis très malade et je vais mourir. J’ai même passé la nuit dernière à l’hôpital. Pourquoi n’est-il pas là pour remplir les derniers jours de ma vie où j’ai passé 22 longues années séparé de lui ? Je veux pouvoir étreindre mon fils avant de mourir, » dit-elle en pleurant intensément et amèrement.
Essayer de la tranquilliser était une tâche très difficile, car on peut imaginer à quel point ses blessures sont profondes. Je regardais autour de moi pour demander qui a accompagné cette dame jusqu’à la tente, car il m’était impossible d’imaginer qu’une femme aveugle soit venue par elle-même. Mais bien que je croyais cela impossible, c’était la réalité.
Après avoir interrogé les gens à la Croix-Rouge à son sujet, j’ai rencontré une jeune femme qui semblait savoir quelque chose. Elle m’a dit que cette vieille femme, Fares Om, vivait seule dans le camp de la plage. Son mari est décédé depuis des années et elle n’a personne pour prendre soin d’elle. C’était très dur pour moi d’imaginer que cette très vieille femme, qui peut à peine marcher, voir ou entendre, soit obligée de vivre seule.
Je me suis mise en colère et j’ai questionné à voix haute comment une vieille femme malade pouvait être laissée à elle-même, sans personne pour s’occuper d’elle. Mais la jeune femme m’a rassurée en me disant que la présence de Om était une raison pour elle de continuer à venir aux rassemblements hebdomadaires. Elle a même organisé un groupe de jeunes filles pour l’aider et montrer leur solidarité avec elle. Elles se sont organisées tout au long de la semaine pour lui rendre visite autant qu’il leur était possible. En entendant cela, je ne pouvais pas m’empêcher de sourire de soulagement de savoir qu’il y avait encore des gens attentionnés, et sans qu’elle me demande de rejoindre son groupe, j’ai déclaré que j’en faisais maintenant partie.
La jeune dame m’a raconté qu’elle était une fois assise avec Fares Om dans sa maison très simple et très petite, bavardant et essayant de lui faire sentir qu’elle n’était pas seule ni oubliée. Soudain Fares Om lui a demandé d’apporter un morceau de papier et un stylo pour écrire ce qu’elle lui dicterait. « Cher Fares, quand tu seras libre, je vais choisir pour toi la plus belle mariée en Palestine. Je vais construire une grande maison pour que vous y habitiez avec vos enfants. Reste inébranlable, mon chéri et si Dieu le veut, tu seras bientôt libre », disait-elle tandis que ses mains étaient occupées à sécher les larmes coulant sur ses joues. La pauvre femme ne savait pas qu’elle ne faisait hélas que rêver, mais qu’elle était une rêveuse qui ne renonce jamais.
Je peux effectivement dire que personne ne m’a autant et profondément émue que cette femme, Fares Om. Je prie pour qu’elle ait la bonne fortune de voir son fils avant de mourir et je lui promets qu’elle ne sera jamais seule et qu’elle aura beaucoup de gens qui ne l’oublieront jamais, elle et son immense chagrin d’avoir son fils emprisonné.
* Shahd Abusalam est artiste, blogueuse et étudiante en littérature anglaise dans la bande de Gaza. Son blog est appelé Palestine from my eyes.
De la même auteure :
18 octobre 2011 - Palestine from My Eyes - Vous pouvez consulter cet article à :
http://palestinefrommyeyes.blogspot.com/
Traduction : al-Mukhtar
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Lettre conjointe et ouverte sur les punitions collectives infligées aux prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes

mercredi 19 octobre 2011 - 07h:09
Lettre conjointe et ouverte sur les punitions collectives infligées aux prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes.
(JPG)
(photo : B’Tselem)
A l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe.
En tant qu’organisations des Droits de l’Homme oeuvrant à la promotion et à la protection des Droits de l’Homme dans le territoire palestinien occupé (oPt), le Conseil Palestinien des Organisations des Droits de l’Homme exprime son inquiétude à propos d’une série de mesures punitives à caractère collectif prises durant ces derniers mois par le Service Israélien des Prisons (IPS) à l’encontre des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes, mesures qui ont conduit ces prisonniers à déclencher une campagne de désobéissance incluant une grève de la faim à partir du 27 septembre 2011.
Bien que les conditions des prisonniers palestiniens se soient continuellement détériorées durant ces dernières années, notamment avec la remise en cause par l’administration des prisons de certains des acquis obtenus par le mouvement des prisonniers, l’accélération soudaine de cette dégradation durant ces derniers mois a immédiatement suivi le discours du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou du 23 juin 2011 dans lequel il a annoncé un changement de politique visant à punir collectivement les prisonniers palestinien pour l’incarcération en cours du soldat israélien Gilad Shalit.   . Depuis cette date, l’IPS a pris une série de mesure punitives collectives incluant l’interdiction désormais faite aux prisonniers de poursuivre leurs études universitaires par correspondance, l’interdiction des journaux et livres venant de l’extérieur et la réduction du nombre de chaînes de télévision accessibles aux prisonniers à trois chaînes arabes. Par ailleurs, l’IPS a imposé que pieds et mains des prisonniers soient enchaînés lors des visites, aussi bien à l’aller qu’au retour de ces visites. Dans certaines prisons, la durée de ces visites a été réduite de 45 à 30 minutes, réduction assortie de l’interdiction nouvelle faite aux enfants de moins de 8 ans d’avoir un contact physique avec leurs parents incarcérés. Nous devons rappeler dans ce contexte que depuis juin 2007, Israël a totalement interdit les visites familiales aux prisonniers provenant de la Bande de Gaza. Une mesure punitive qui suscite une grande inquiétude est l’augmentation par l’IPS de la fréquence de la détention en isolement pour prétendues « raisons de sécurité », une politique contre laquelle se sont toujours élevés les prisonniers. Jusqu’à mai 2011, le nombre des prisonniers soumis à ce régime était de 12 mais en juin, juste après le discours de Netanyahou, 7 nouveaux prisonniers les rejoignirent. En septembre 2011, le nombre de prisonniers subissant la détention en isolement pour prétendues « raisons de sécurité » était de 20. Certains de ces détenus subissent la détention en isolement depuis plusieurs années.
Du fait de la dégradation de leur situation, les prisonniers palestiniens détenus dans différentes prisons israéliennes ont annoncé une campagne de désobéissance à partir du 27 septembre 2011 afin de protester contre les mesures prises à leur encontre par l’IPS. Cette campagne inclut une grève de la faim et le refus de coopérer à l’application d’un certain nombre de règles de l’IPS parmi lesquelles le port de l’uniforme et la participation aux séances d’appel nominal multi-quotidiennes. Bien que cette campagne ait été lancée par des prisonniers affiliés au Front Populaire pour la Libération de la Palestine, des prisonniers de plus en plus nombreux appartenant à d’autres tendances ont décidé de les rejoindre et de participer trois fois par semaine à différents actions de cette campagne. Les revendications des prisonniers visent principalement à obtenir que l’IPS mette fin à son recours abusif à la détention en isolement et à son usage généralisé de la punition collective. Ils demandent que soit réinstauré pleinement l’accès à l’enseignement à distance et que soient permis les livres, les journaux, les vêtements de l’extérieur de la prison ainsi que toutes les chaînes de télévision. Ils demandent qu’il soit mis fin à la pratique de l’enchaînement des pieds et des mains lors des visites, au départ vers celles-ci comme au retour. Ils demandent aussi la levée de la restriction appliquée au temps de visite familial, la fin du recours arbitraire et excessif aux amendes infligées à des cellules entières, à des sections ou à des partis politiques et la fin des incursions nocturnes suivies de fouilles dans les cellules, incursions devenues très fréquentes.
Nous saluons votre récente décision d’accorder au Conseil National Palestinien le statut de « partenaire pour la démocratie » et notons que l’une des questions à laquelle l’Assemblée Parlementaire va accorder une grande attention est celle des progrès à accomplir vers la libération du soldat israélien Gilad Shalit. Dans ce contexte, nous devons attirer votre attention sur le sort des 5734 prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes dont les conditions se sont gravement détériorées ces derniers temps en soulignant que les mesures récemment prises à leur encontre par l’IPS, suite à des ordres que celui-ci a reçu du gouvernement israélien, constituent clairement une forme de punition collective que l’article 33 de la Quatrième Convention de Genève interdit. A cet égard nous vous demandons d’user de tous les moyens dont vous disposez pour faire pression sur le gouvernement israélien afin de l’amener à satisfaire les revendications légitimes des prisonniers et à accorder à tous les prisonniers palestiniens, jusqu’à leur libération, le traitement qui leur est dû selon le droit international. Israël doit être rappelé à son obligation de se conformer aux Conventions de Genève y compris pour ce qui concerne le traitement des prisonniers et détenus.
Sincère considération,
Le conseil Palestinien des Organisations des Droits de l’Homme
Sahar Francis
General Director
Addameer Prisoner Support and Human Rights Association
Shawqi Issa
General Director
Ensan Center for Human Rights and Democracy
Khalil Abu Shammala
General Director
Al-Dameer Association for Human Rights
Issam Aruri
General Director
Jerusalem Center for Legal Aid and Human Rights
Shawan Jabarin
General Director
Al-Haq
Iyad Barghouti
General Director
Ramallah Center for Human Rights Studies
‘Issam Younis
Director
Al Mezan Center for Human Rights
Maha Abu Dayieh
General Director
Women’s Centre for Legal Aid and Counselling
Rifat Kassis
General Director
Defence for Children International - Palestine Section
5 octobre 2011 - Traduction : Najib Aloui
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Haniya : L’échange de prisonniers est un tournant stratégique dans le conflit

[ 19/10/2011 - 20:35 ]
Gaza – CPI
Ismail Haniyeh, Premier ministre du gouvernement palestinien, a affirmé que l’accord d’échange des prisonniers qui a été exécuté mardi 18 octobre est « un tournant stratégique dans le conflit avec l’ennemi sioniste », soulignant que cette transaction a donné une leçon de possibilité de destruction de l’entité usurpatrice et « avec la résistance nous avons libéré la terre et l’homme ».
Dans un discours lors du festival « Loyauté des libres… La promesse de Yassin » en l’honneur des prisonniers libérés, Haniyeh a déclaré : « C’est un jour dans l’histoire de la Palestine, cette transaction conclue par ce mouvement combattant béni, une source de gloire et de fierté pour ce peuple avec les autres factions ».
Il a précisé : « Lorsque l’accord a été conclu, je me suis engagé sur deux points : le premier est que cette transaction inclut les différences forces et factions, ainsi que des personnalités de divers courants du mouvement des captifs derrière les barreaux de l’occupation. Le deuxième point était qu’ils proviennent de toutes les régions ». 
« Nous avons laissé les différends et la division derrière nous pour ces héros. Parmi les libérés se trouvent des partisans du Hamas, du Fatah, du Jihad Islamique, du FPLP, de la Résistance populaire et d’autres couleurs du spectre politique pour confirmer que nous sommes un seul peuple », a-t-il ajouté en souligné que cet accord a inclus un prisonnier chrétien.
Haniyeh a souligné que « le Hamas reste attaché à l’unité de la terre », et que « c’est un autre message de Cisjordanie, d’al-Qods, des territoires de 48, et du Golan qui dessine les frontières de Palestine à l’heure où d’autres tentent de tracer ses frontières sur celles de 1967 ».
Il a affirmé qu’ « il n’y a pas de compromis sur la liberté des prisonniers dans les prisons de l’occupation », et s’est adressé à ces gens en disant « nous ne vous oublierons pas ô héros, votre libération est une dette sur le dos des palestiniens ». Il a poursuivi : « Je dis à ceux qui ont qualifié la capture de Shalit d’aventure, que nos prisonniers méritent toutes les aventures ».
Il a loué la patience, le courage et la fermeté des habitants de Gaza, ainsi que leurs sacrifices qui ont mené jusqu’à ce moment historique.
Puis le Premier ministre a adressé ses salutations à l’équipe négociatrice qui a mené des centaines de séances pour arriver à ce moment historique. Il a déclaré « c’est un nouveau modèle palestinien de négociations », en confirmant que le gouvernement remplira son devoir envers les 165 ex-prisonniers de Cisjordanie libérés à Gaza, appelant le peuple gazaoui à les embrasser et les honorer.

La patrouille des drones israéliens, près des frontières de l’Iran

19 Octobre 2011
IRIB- La République d’Azerbaïdjan achète des drones israéliens, pour patrouiller, dans les régions proches des frontières de l’Iran.
Selon le rapport de la chaîne Al-Alam, la presse azérie a confirmé que les autorités de Bakou, lors de leur récente rencontre avec les responsables israéliens, ont signé un contrat d’achat de 60 drones de différentes tailles et modèles. Le ministre de la Défense azéri se servira de ces drones, dans les missions de reconnaissance, dans les régions frontalières avec l’Arménie, à l’Ouest, et les régions, près de la frontière iranienne, au Sud, ont révélé les journaux azéris. Selon ce contrat, 30% de la construction de ces drones seront assurés, en Azerbaïdjan, par la compagnie "Azad Bakou". Ce contrat ressemble beaucoup à l’ancien contrat signé entre le régime sioniste et la Turquie, en 2010, pour construire des équipements de sécurité.
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France.Palestine: Hamouri en isolement, selon sa mère

19 Octobre 2011
IRIB-Salah Hamouri, le Franco-palestinien détenu en Israël et dont la France espère la libération anticipée, est en isolement jusqu'au 5 novembre, a déclaré aujourd'hui sa mère. "Je ne sais pas comment il va. Il a été mis à l'isolement et interdit de visite jusqu’au 5 novembre", a expliqué Denise Hamouri. Cette dernière a confirmé que "Salah doit être libéré le 28 novembre prochain selon une décision de la Cour de justice militaire", a ajouté Mme Hamouri. Le président français Nicolas Sarkozy a déclaré espérer que le jeune homme, condamné pour avoir projeté d'assassiner un rabbin, ferait partie de la seconde vague de prisonniers palestiniens échangés mardi contre le soldat israélien Gilad Shalit.
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Abbas va présenter une offre d'élections générales au Hamas

19 Octobre 2011
IRIB-Le président palestinien Mahmoud Abbas va présenter une offre d'élections générales au mouvement rival du Hamas, a déclaré mercredi un haut fonctionnaire palestinien.  

Christian al-Bandak, prisonnier originaire de Bethléem, retrouve la liberté

Ecrit par Pierre Tiercin   
19.10.11
Christian al-Bandak a quitté sa cellule pour rejoindre Gaza mardi dernier. Il a enfin pu profiter de l'air frais du bord de la mer méditerranée, son premier souffle de liberté après 9 ans de détention dans une prison militaire israélienne.
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Christian al-Bandak, ex-détenu libéré par l'accord de l'échange Gilad Shalit
C. al-Bandak, originaire de Bethléem, avait été condamné en 2003 à quatre peines de réclusion à perpétuité. Il a affirmé qu'on aurait dit que le tonnerre éclatait dans la prison lorsque les gardiens sont venu annoncer aux détenus la nouvelle de la mise en oeuvre de l'échange de Gilad Shalit.
"Jusqu'à maintenant, je ne pouvais toujours pas y croire", a rapporté Christian à PNN, au cours d'une interview téléphonique. "Nous avons suivi les informations depuis la prison, et nous avons entendu nos noms cités dans la liste, mais nous avons alors entendu qu'il ne s'agit pas d'une liste définitive, que cette liste n'était pas officielle. Nous ne pouvions contenir notre joie quand nous avons finalement appris que nous serions libérés".
Christian a décrit un sentiment, comme beaucoup d'autre prisonniers libérés, de "joie teintée de chagrin".
"Mes amis co-détenus me manquent maintenant, j'aimerais qu'ils soient tous avec moi aujourd'hui, que nous partagions cette joie tous ensemble", a-t-il expliqué. "Mais je sais que ce sont des hommes robustes. Ils tiendrons bon, ils resteront forts et déterminés quoiqu'il arrive".
C. al-Bandak a confessé que les larmes lui montent encore lorsqu'il se remémore ses années passées à Bethléem. Il a raconté qu'il se rappelait de tout, à propos de sa ville natale, et de sa famille qui ne l'a toujours pas revu. En dépit de la distance, il a indiqué qu'il avait toujours espoir de les revoir, et a tenu à les remercier publiquement pour leur soutien pendant toutes ses années de détention.
"Gaza fait partie de la Palestine", a-t-il repris. "Finalement, je remercie Dieu de m'avoir libéré. J'ai pu avoir ma famille au téléphone, ils m'ont souhaité leurs meilleurs voeux de bonheur alors que j'arrivais à Gaza. Je suis au beau milieu d'une célébration dont nous n'avions jamais osé rêver".
Pour Christian, c'est pourtant bien un rêve qui devient réalité. Au téléphone, il a rapporté à PNN qu'il était assi sur la plage, qu'il profitait du soleil, de la mer, du parfum de la liberté dans l'air, en espérant pouvoir un jour rejoindre sa ville et sa famille. Il a tenu a rappelé qu'il n'oubliait et n'oublierait pas les frères et les soeurs avec lesquels il avait passé les 9 dernières années de sa vie, avec qui il avait partagé joies, douleurs, rêves et espoirs. Il souhaite désormais revendiquer leur cause et oeuvrer pour leur libération. 
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Le Hamas donne 2.000 dollars à chaque prisonnier d'Israël relâché à Gaza

AFP | 19/10/2011
Le Hamas a annoncé mercredi qu'il aller donner la somme de 2.000 dollars (1.456 euros) à tous les prisonniers élargis la veille en échange du soldat israélien Gilad Shalit qui se sont installés dans la bande de Gaza.
"Il a été décidé qu'en vue d'honorer les prisonniers libérés, chacun d'entre eux se verra remettre une somme de 2.000 dollars", selon un communiqué du bureau d'Ismaïl Haniyeh, le Premier ministre du mouvement islamiste Hamas qui contrôle le territoire.
Israël a libéré mardi 477 prisonniers dans le cadre d'un accord d'échange contre le sous-officier israélien Gilad Shalit détenu à Gaza depuis cinq ans et quatre mois.
Sur les 477 prisonniers, 133 ont été autorisés à retourner chez eux dans la bande de Gaza, 117 en Cisjordanie et 15 à Jérusalem-Est.
En outre, 204 Palestiniens ont été bannis: 164 vers Gaza et 40 vers l'étranger (Turquie, Qatar et Syrie).
Suivant l'accord signé la semaine dernière sous médiation égyptienne entre Israël et le Hamas, un second groupe de 550 détenus palestiniens doit être libéré dans les deux mois.
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Candidature de la Palestine à l'ONU: vote possible le 11 novembre (diplomate)

AFP | 19/10/2011
Le Conseil de sécurité de l'ONU pourrait voter le 11 novembre sur la candidature des Palestiniens à un siège permanent à l'organisation, a-t-on appris mercredi auprès d'un diplomate occidental de haut rang.
"De nouvelles discussions auront lieu le 11 novembre avec, peut-être bien, un vote" qui marquerait la fin du processus d'examen de la candidature palestinienne, a souligné ce diplomate devant la presse.
Une réunion d'information des quinze pays membres du Conseil de sécurité sur l'état d'avancement de l'examen de la candidature palestinienne s'est déroulée mardi d'une façon "harmonieuse", a-t-il expliqué.
Il y aura encore une réunion au niveau des ambassadeurs le 3 novembre puis une réunion formelle le 11 novembre qui, si les Palestiniens le souhaitent, pourrait déboucher sur une mise au vote, a-t-il poursuivi.
Mais les Palestiniens ne peuvent pas compter à l'heure actuelle sur les neuf votes nécessaires au Conseil de sécurité pour qu'une recommandation positive soit transmise à l'Assemblée générale, a expliqué ce diplomate.
"Tout est entre les mains des Palestiniens. S'ils veulent retarder le processus de deux semaines, nous nous y conformerons", a-t-il dit.
Les Etats-Unis ont déjà averti qu'ils opposeraient leur veto à la demande palestinienne si nécessaire. Résolus à bloquer la démarche palestinienne, ils déploient d'intenses efforts pour empêcher les Palestiniens d'obtenir les 9 voix nécessaires, et s'épargner ainsi un nouveau veto au bénéfice d'Israël, qui écornerait encore davantage leur image dans le monde arabe.
La voie du Conseil de sécurité étant promise de toutes façons à un échec, les Palestiniens ont déjà indiqué qu'ils pourraient ensuite se retourner vers un vote à l'Assemblée générale --où un veto n'est pas possible-- pour y obtenir un statut intermédiaire "d'Etat observateur non membre".
Les Palestiniens bénéficient actuellement d'un simple statut "d'entité observatrice". Un statut d'Etat non membre leur ouvrirait la voie pour devenir membre d'agences de l'ONU ainsi que de la Cour pénale internationale (CPI).
La réunion de mardi a coïncidé avec la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit par le Hamas en échange de 1.027 prisonniers palestiniens.
Les discussions sur la candidature palestinienne à l'ONU se poursuivent parallèlement aux efforts du Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, ONU, Russie) pour relancer un dialogue israélo-palestinien gelé depuis plus d'un an. Le Quartette réunira séparément des représentants israéliens et palestiniens le 26 octobre à Jérusalem.
La demande d'adhésion des Palestiniens a été déposée à l'ONU le mois dernier par le président palestinien Mahmoud Abbas. 
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Accueil triomphal pour Ahlam Tamimi en Jordanie

[ 19/10/2011 - 15:13 ]
Ahlam Tamimi lors de son arrivée à l'aéroport Queen Alia en Jordanie
Amman – CPI
L’ex-prisonnière Ahlam Tamimi a reçu un accueil populaire grandiose dès son arrivée peu avant minuit à l’aéroport Queen Alia d’Amman.
Des centaines de personnes dont des proches et de nombreux partisans des Frères musulmans, des syndicalistes et des citoyens étaient rassemblés à l’aéroport Queen Alia pour accueillir la prisonnière libérée. Ils brandissaient les drapeaux palestiniens et des banderoles du Hamas au milieu des acclamations de soutien au peuple palestinien et des Brigades d’al-Qassam.
Ahlam a pu avec grande difficulté s’adresser aux journalistes qui étaient présents, ses paroles étant interrompues à plusieurs reprises par des ovations enthousiastes et des youyous. 
Tamimi a finalement pu s’adresser à la foule en disant : « Le message du peuple palestinien est libérez la Palestine et la Mosquée d’Al-Aqsa des griffes de l’occupation… Les Arabes ont abandonné la Palestine, où êtes-vous ô musulmans ?! »
« Si vous me demandez comment je me sens, je suis fière des Brigades du martyr Izz al-Din al-Qassam, vive les soldats du Miséricordieux sur terre à Gaza », a-t-elle ajouté.
Tamimi a eu une pensée pour les dirigeants de la résistance en prison, et a déclaré « par Allah, Ibrahim Hamed, Mahmoud Issa, Hassan Salama, Abou Haija et Barghouthi méritent plus que moi d’être libérés et d’être présents ici, et Allah est témoin de cela ».
 
 L’ex-prisonnière Ahlam Tamimi s'exprime face à Khalid Mechaal au Caire

La libérée Ahlam Tamimi est née en 1980 dans la ville de Zarqa, issue d’une famille originaire du village de Nabi Saleh près de Ramallah. Elle a terminé ses études à Zarqa puis est retournée en Palestine pour rejoindre le département du journalisme et des médias à l’Université de Birzeit.
Elle a été condamnée à seize peines de prison à perpétuité pour avoir accompagné le martyr d’al-Qassam, Izz al-Din Masri, qui s’est fait exploser en 2001 dans le restaurant Sparrow à al-Qods occupée, tuant 15 sionistes et blessant des dizaines d’autres.

L’ONU inquiète du lieu de libération des prisonniers

19.10.11
Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme craint que certains des prisonniers palestiniens, libérés mardi par Israël, n’aient pas choisi le lieu de leur libération, ce qui pourrait constituer des cas de transfert forcé ou de déportation, a indiqué un porte-parole.
«C’est avec un sentiment de grand soulagement que nous avons reçu l’annonce d’un échange de prisonniers», a déclaré à l’AFP Rupert Colville. «Cependant, nous avons des préoccupations concernant des rapports selon lesquels des centaines de prisonniers palestiniens de Cisjordanie pourraient être libérés dans la bande de Ghaza ou à l’étranger», a-t-il ajouté. «Nous ne savons pas dans quelle mesure ils ont consenti à cela», a-t-il poursuivi. Le porte-parole a ainsi expliqué que si les autorités israéliennes ont dans certains cas agi sans le «consentement libre et éclairé» des détenus, alors «cela pourrait constituer un transfert forcé ou une déportation au regard de la législation internationale». De son côté, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué avoir contribué au bon déroulement de la libération des prisonniers en tant qu’«intermédiaire neutre et impartial». Des délégués du CICR se sont entretenus en privé avec chacun des détenus avant leur libération pour s’assurer qu’ils acceptaient d’être libérés, assure un communiqué.
Un porte-parole de l’organisation basée à Genève, Marçal Izard, a toutefois précisé à l’AFP que le CICR ne pouvait pas dire si certains détenus avaient choisi ou non le lieu de leur libération.
Hamas demande à Tel-Aviv de relâcher plus de détenus
Un des hauts responsables du Hamas a déclaré qu’Israël allait assouplir son blocus de Ghaza après l’échange de prisonniers survenu entre le mouvement palestinien Hamas et l’Etat hébreu, et a appelé à la libération de tous les Palestiniens encore détenus. «Israël doit réaliser qu’il doit libérer nos prisonniers restants. S’ils ne sont pas remis en liberté normalement, ils le seront par d’autres voies», a déclaré à l’AFP Moussa Abou Marzouk. Le responsable du Hamas s’exprimait dans la partie égyptienne de la ville de Rafah, à la frontière avec la bande de Ghaza, où il était présent pour l’échange entre le soldat israélien Gilad Shalit, détenu pendant plus de cinq ans par le Hamas, contre des détenus palestiniens en Israël. Moussa Abou Marzouk a également indiqué que l’accord d’échange prévoyait un allègement du blocus imposé par Israël à la bande de Ghaza depuis la capture de Gilad Shalit en juin 2006, renforcé un an plus tard à la suite de la prise de contrôle du territoire par le Hamas. «Il a été inclus (dans l’échange de prisonniers) un accord pour que des mesures prises après la capture de Shalit soient levées», a-t-il dit.
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