lundi 22 mars 2010

Mossadgate à Dubaï

Lundi, 15 mars 2010 :: Xavière Jardez
Mossadgate à Dubaï (suite)
L’administration Obama a réagi très discrètement à l’assassinat du dirigeant palestinien Mahmoud al-Mabhouh, à Dubaï, si discrètement que deux des assassins porteurs, l’un, d’un passeport britannique et l’autre, d’un passeport irlandais, ont pu entrer aux Etats-Unis (1) sans être inquiétés alors que le contrôle aux frontières est, depuis les attentats du 11 septembre, devenu drastique : les vérifications des informations biométriques ou holographiques sont faites à partir de bases de données internes comme externes aux Etats-Unis.
L’ « Irlandais » y est arrivé dès le 21 janvier – le lendemain de l’opération – et le « Britannique » du nom de Roy Allan Cannon voyageant avec son faux-vrai passeport y est entré, le 14 février, soit trois semaines après la publication des résultats de l’investigation des autorités de Dubaï !
La piste étatsunienne conduit à se demander comment il se faisait que MetaBank (2) ait fourni aux agents du Mossad les cartes de crédit qu’ils ont utilisées. Selon la direction, la banque émet des cartes prépayées dans le cadre d’un programme Meta Payment Systems. Ce dernier met sur le marché par l’intermédiaire de divers Programmes de Gestion – dans ce cas Payoneer (3) – des cartes de paiement du personnel. Ces dernières sont proposées à des sociétés US de renom pour leur permettre de payer leur personnel expatrié, leurs sous-traitants… etc… Lesdites cartes ont été « chargées » par les sociétés (dans le cas de l’assassinat de Mahmoud al-Mabhouh, il reste à découvrir lesquelles) avec les fonds déposés par elles dans ce système. Par ailleurs, il faut savoir que Payoneer est aussi dépositaire des participations financières des jeunes juifs de 18 à 26 ans que Taglit-Birthright envoie en Israël pour resserrer les liens entre ce dernier et la communauté juive à travers le monde (3). « Si vous perdez votre carte en Israël, elle est immédiatement bloquée et remplacée en 24 heures sans que vous ayez à contacter votre banque chez vous ».
Jusqu’à présent, rien n’indique que les responsables étasuniens aient l’intention ou la volonté d’enquêter sur le financement, par des sociétés US, des opérations et dépenses des assassins israéliens, même si deux de ces criminels sont revenus aux Etats-Unis. Or, le recours illégal à des banques et des sociétés de cartes de crédit US traduit une expansion alarmante des opérations d’espionnage sur le sol américain et révèle la pénétration du Mossad, à un degré inconnu jusqu’ici, des principales institutions financières dans le but de consolider l’influence d’Israël sur la politique étrangère de Washington et les corps constitués qui la font.
Sources :
(1) Two Suspects Entered U.S. After Killing in Dubaï, par Robert Worth.(New York Times – 1/3/10)
(2) Mossad, permis de tuer – La grande hypocrisie occidentale, par Xavière Jardez (AFI- Flash n°102) – sur geostrategie.com :: ici
(3) Banque privée, Payoneer compte parmi ses partenaires financiers : Carmel Ventures basée à Herzliya en Israël, Crossbar Capital et Greylocks. Charlie Federman, après avoir fondé BRM Capital en 1999, servi comme directeur de son extension en Israel jusqu’en 2007, est directeur général de Crossbar Capital. BRM Group basée à Herzliya a été créé par Nir Barat, maire de Jérusalem occupée. Greylock Partners fondé 1965 « opère un certain nombre de centres d’innovation » en Chine, Inde, la Silicone Valley, Israël. Dans son portefeuille se trouvent Data Robotics, Digg, Facebook Lindekin, etc.. Ses activités d’investissement en Israël ont été initiées en 2002 par Moshe Mor, ancien capitaine des services militaires d’intelligence israéliens.
(4) Taglit-Birthright a été fondé en 1994 par Yossi Belin, ministre israélien de la Justice. L’association qui a des antennes dans plusieurs pays, est co- financée par les milliardaires Charles Bronfman et Michael Steinhardt. En France, le programme Génération-Israël Taglit est co-financé par les collectes de l’Appel unifié Juif de France. Depuis 2001, plus de 5000 jeunes français juifs y ont participé.
Source : France Irak Actualité
http://www.geostrategie.com/2533/mossadgate-a-dubai-suite

Répression féroce de la résistance populaire palestinienne dans la région d’Hébron


Hébron - 21-03-2010
Par ISM 
Les forces de l’occupation sioniste se sont déchaînées vendredi après-midi contre les manifestants palestiniens du sud de la Palestine occupée qui protestaient contre la judaïsation d’al-Qods. Plus de 50 blessés à Hébron et à Beit Ommar.














L'arrivée des jeeps à Beit Ommar vendredi après-midi (photo PSP)
Hébron vendredi 19 mars
IMEMC.org
Les forces d’occupation ont attaqué vendredi après-midi une manifestation des habitants d’Hébron près de la Mosquée Ibrahimi et dans le quartier al-Zahed.
21 personnes ont dû être traitées après avoir inhalé des gaz lacrymogènes et 9 autres ont été blessées par balle.
Les secouristes du Croissant Rouge ont rapporté que l’armée a tiré des grenades sur une des ambulances qui transportaient des blessés, brisant le pare-brise du véhicule.
Les soldats ont aussi occupé les toits de plusieurs maisons et les ont utilisés comme postes militaires et d’observation.
Un des journalistes d’Al-Jazeera à Hébron a rapporté que « la masse de gaz lacrymogènes tirées dans la ville est absolument incroyable. »
500 colons israéliens vivent sur la terre volée aux Palestiniens d’Hébron et le gouvernement israélien a déployé plusieurs milliers de troupes pour protéger les colons lorsqu’ils attaquent la population indigène en toute impunité.
Ces dernières semaines, l’armée d’occupation a inauguré un nouveau moyen de pression contre les Palestiniens d’Hébron. Il consiste à kidnapper les enfants dans les rues et de demander ensuite une « rançon » contre leur libération.
Le dernier de ces cas est celui de Ratib Abu Meizar, 15 ans, que les forces d’occupation ont kidnappé vendredi après-midi dans le quartier al-Zahed et qu’elles ont emmené dans le centre de détention de la colonie illégale de Kiryat Arba. Elles exigent de la famille 1.500 shekels (300€) en échange de la libération de leur fils.
Beit Ommar marche en solidarité avec Jérusalem
The Palestine Solidarity Project
A 13h30 vendredi après-midi, 8 jeeps militaires et des camions transporteurs de troupe ont envahi Beit Ommar, tirant des dizaines de salves de balles caoutchouc-acier, de grenades incapacitantes et de grenades lacrymogènes. Les jeunes de la ville ont forcé l’armée et la police des frontières à faire retraite par un barrage constant de pierres.
Plus de 100 habitants ont descendu la rue principale après les prières de midi pour faire la démonstration de la force de leur sentiment contre les violations de leur liberté de circulation et leur liberté de culte.
Lorsque les soldats de l’occupation sont arrivés en force, un grand nombre de jeunes ont commencé à leur lancer des pierres, auquel l’armée a répondu en envoyant deux escadrons de soldats vers le centre-ville, défonçant les portes des maisons au passage. Bien protégés par leurs véhicules blindés, les soldats ont tiré sur les jeunes.
L’affrontement a duré plusieurs heures, puis les soldats ont reculé jusqu’à la tour de contrôle, à l’entrée du village, tout en continuant à tirer pendant qu’ils faisaient retraite.
La situation est restée tendue toute la nuit, tandis que les véhicules militaires restaient stationnées à l’entrée du village et qu’un grand nombre de jeunes s’étaient rassemblés, prêts à empêcher une nouvelle invasion.

« Dépêches : Les enfants de Gaza »

Gaza - 21-03-2010  
Mettre un visage sur la tragédie – Ranimer l’appel à responsabilisation
Par Hanan Chehata 
Le 15 mars, Channel 4 (1) a diffusé un épisode de l'émission "Dépêches" intitulé « Les enfants de Gaza. » Il est axé sur les vies de quelques-uns des enfants qui vivent dans la petite bande de terre palestinienne et dont les vies ont été dévastées lorsque, il y a 15 mois, Israël a lancé son attaque militaire sur leurs maisons, tuant beaucoup de leurs parents et proches, et fracassant leurs déjà fragiles existences. Il montre comment ils ont courageusement essayé de faire avec leurs pertes et leurs deuils et comment ils ont tenté de poursuivre le cours de leurs vies, et, simultanément, comment Israël s’est assuré que cela soit pratiquement impossible, en raison de l’incarcération littérale des enfants dans Gaza suite au siège israélien illégal et continu.
Vidéo-clip “Les enfants de Gaza”
par la réalisatrice Jezza Neumann
47’59 - en arabe, sous-titres en anglais
Le documentaire montre comment ils ont lutté pour faire face aux séquelles de leurs blessures physiques ainsi qu’à leurs cicatrices psychologiques que, selon toutes probabilités, ils ne surmonteront jamais complètement. Pour une fois, ce documentaire fut l’occasion pour les enfants de Gaza eux-mêmes de prendre la parole et de raconter leurs propres histoires, au lieu qu’elles soient racontées, en leur nom, par des propagandistes qui ont un intérêt direct à la façon dont ces enfants sont dépeints.
Le documentaire est extrêmement émouvant et suffisant pour que les cœurs les plus durs soient au bord des larmes. Même pour ceux qui ne se sont pas auparavant intéressés à la politique du Moyen Orient, il sera difficile de ne pas se lever en disant, Mais que diable se passe-t-il là-bas ? Comment diable un pays comme Israël peut-il s’en tirer avec autant d’inhumanité, et comment est-il possible qu’Israël semble n’avoir aucune honte à mettre une population civile à genoux d’une manière si brutale, au vu et au su de tous ?
Cependant, à la fin du visionnage, une chose est absolument évidente ; quelqu’un doit rendre des comptes pour ce que ses enfants ont traversé et pour ce qu’ils continuent à vivre. Les meurtres de leurs parents et de leurs frères et sœurs, sous leurs yeux, les handicaps physiques et les blessures avec lesquels ils vivent, la destruction de leurs maisons alors qu’ils étaient à l’intérieur et qu’ils ont été ensevelis dans les décombres ; chaque histoire est plus déchirante que la précédente.
Toutefois, après avoir vu ce reportage, ce serait une insulte à ces enfants qui ont partagé leurs histoires avec nous, de nous contenter d’écouter, de verser quelques larmes et de circuler. Que faisons-nous et qu’allons-nous faire pour les aider ? Ils n’ont pas seulement besoin de justice pour ce qui s’est déjà passé et pour les pertes inimaginables qu’ils ont déjà endurées, ils ont aussi besoin d’aide, maintenant. De la fillette qui saigne quotidiennement du nez et qui a des migraines aveuglantes à cause de l’éclat d’obus qui est toujours dans son cerveau en conséquence directe de la violence militaire israélienne, et qu’Israël ne laisse pas sortir pour se faire opérer, à la jeune fille qui vit sous une tente et qui dit qu’elle veut « mourir » parce que « je préfèrerais être martyr plutôt que de vivre comme ça. » Ces enfants ont désespérément besoin d’aide, et la seule façon dont ils obtiendront cette aide est que quelqu’un se tienne devant Israël en leur nom, l’oblige à mettre un terme à la torture persistante quotidienne des citoyens de Gaza, et lui fasse rendre des comptes en vertu du droit international.
La tentative la plus crédible et la plus légitime de faire rendre compte à Israël pour ce qu’ils ont fait à la population de Gaza jusqu’à maintenant est le Rapport Goldstone pour les Nations-Unies et ce documentaire, sans même mentionner le rapport nommément, souligne l’importance de voir ce rapport mené à terme.
Traumatismes physique
Israël condamne les enfants palestiniens de Gaza à une vie de douleur, de souffrance, et, finalement, à mort.
L’un des aspects le plus révoltant de ce documentaire est la politique israélienne inhumaine de négation d’accès à un traitement médical pour les enfants de Gaza. Un père et une mère sont assis au chevet de leur fils mourant et demandent, en larmes, pourquoi Israël ne laisse pas leur fils quitter Gaza pour qu’il puisse bénéficier de la chimiothérapie vitale dont il a si désespérément besoin pour soigner sa leucémie.
Au milieu de ses larmes d’angoisse, le père demande : « Où sont les organisations pour les droits de l’homme ? Si vous avez un animal, vous dépensez de millions pour essayer de le soigner ! Vous dépensez des millions. Des millions ! Mais un enfant comme lui, personne ne s’en occupe. Pourquoi ? Ils nous ont incarcérés ici, pourquoi ? Ne sommes-nous pas des êtres humains ? » A la fin du documentaire, nous apprenons que le jeune garçon, comme c’était prévisible, a perdu sa bataille contre le cancer. Il a enduré une vie de souffrances et une mort qui aurait si facilement été évitée si Israël l’avait simplement laissé quitter Gaza au lieu de le piéger dans la plus grande prison à ciel ouvert du monde.
Dans un autre cas, l’angoisse d’un père est manifeste après que, entre les autorités égyptiennes et les autorités israéliennes, lui et son fils malade ont vu leurs espoirs d’un traitement se lever puis être mis en pièces aux carrefours frontaliers, où ils ont été finalement refoulés. Israël et l’Egypte imposent un cauchemar bureaucratique aux Gazaouis, un autre obstacle majeur à un traitement. Même dans les rares cas où Israël accepte qu’un enfant quitte la Bande pour se faire soigner, il y a le problème de l’obtention des permis et des documents de voyage en ordre et même alors, lorsque tous les documents sont réunis, l’ouverture ou la fermeture de la frontière sont laissées au bon vouloir de l’Egypte.
En plus de piéger les enfants souffrant de maladies mortelles à Gaza sans perspective de traitement ou de soin, dans des centaines d’autres cas, Israël lui-même a causé les blessures physiques des enfants et maintenant continue de les laisser sans traitement. Dans le cas d’Amal, 9 ans, par exemple, elle raconte comment, après l’assassinat de son frère et de son père par les troupes israéliennes pendant l’Opération Plomb Durci, elle a été amenée par les forces d’occupation dans une maison où d’autres civils étaient détenus. Après l’y avoir laissée pendant 3 jours, terrifiée et en deuil, sans nourriture ni eau, les forces israéliennes ont bombardé la maison et elle est resté ensevelie sous les décombres pendant 4 jours près des cadavres de deux de ses oncles (un d’entre eux avait la moitié de la tête arrachée) et de nombreux autres civils morts ou blessés. On l’a vue aux informations télévisées, transportée sur une civière vers l’hôpital, demandant de l’eau. En conséquence des atrocités israéliennes, Amal a un éclat d’obus dans le cerveau et souffre de graves maux de tête qui l’aveuglent, de douleurs oculaires et de saignements de nez. Dans ce qui semblait faire d’elle l’une des quelques chanceuses, Israël avait dit qu’elle pourrait aller se faire opérer à Tel Aviv. Mais dans ce qui semble être un jeu cruel, Israël l’a bloquée à la frontière, disant qu’ils n’avaient de permis à son nom et ensuite, lorsqu’elle a finalement pu être examinée par un docteur, ce fut pour s’entendre dire qu’on ne pouvait rien faire pour elle et qu’elle devrait apprendre à vivre avec les éclats d’obus qu’elle sent bouger à l’intérieur de son crane.
Des enfants en colère – Israël a marqué à vie une nouvelle génération d’enfants et créé son propre pire ennemi
De la même manière que nous avons joué, enfants, aux « cowboys et aux Indiens » ou aux « gendarmes et aux voleurs », les enfants de Gaza jouent « aux Arabes et aux Juifs ». Les « Juifs » sont les méchants parce que les enfants ont vu par eux-mêmes ce que les Juifs étaient capables de faire. Les seuls Juifs qu’ils aient jamais rencontrés conduisent des chars ou portent des fusils ou torturent ou assassinent leurs proches. De plus, ils ne font aucune distinction entre un Juif et un Israélien parce que tout Juif qu’ils aient jamais rencontré était un Israélien, et vice versa, aussi ne peuvent-ils faire aucune distinction. Ils jouent également à des jeux extrêmement préoccupants et très violents de torture et d’interrogatoire dans lesquels ils jouent à tour de rôle le tortionnaire israélien et la victime palestinienne. En Occident, nous nous plaignons que les enfants voient trop de violence à la télévision, puis qu’ils la mettent en scène dans leurs jeux, puis qu’elle s’étende à la vie réelle. A Gaza cependant, la violence que les enfants rejouent ne vient pas de scènes qu’ils auraient vu à la télévision mais de scènes violentes de torture et d’exécutions extrajudiciaires dont ils ont été témoins dans leur propre vie et dans lesquelles Israël est, sans conteste, le méchant.
Ce n’est qu’une des manifestations par lesquelles les enfants de Gaza expriment leur colère contre Israël, mais le jeu peut s’incarner dans l’action réelle. Les armes-jouets avec lesquels les garçons jouent dans le monde entier deviendront de vrais fusils pour ces jeunes Gazaouis à un moment donné et c’est ce que ces enfants attendent. Alors qu’ils rêvent d’avoir un jour une vraie Kalachnikov, ce documentaire est le premier de ce type à remettre la colère dans son contexte. Alors que la propagande israélienne essaie de montrer la colère de ces jeunes enfants palestiniens qui expriment de la haine envers Israël et essaie de prétendre qu’Israël est la victime de cette haine et de cette agressivité injustifiées, ce documentaire montre le contexte réel, et plus large. Si le gamin exprime le désir d’avoir un jour son propre fusil, c’est pour venger l’assassinat de son père par les troupes israéliennes. Cette colère n’est pas sortie spontanément du vide. Israël lui-même, et sa politique de brutalité et d’inhumanité, est la cause originelle de cette haine et il continue de provoquer l’hostilité envers lui-même. Comme l’explique un des jeunes garçons, ses sentiments sont devenus « plus intenses. » « Aujourd’hui, je hais tout le monde. Avant, j’aimais tout le monde. » Israël se crée son propre ennemi et utilise ensuite cette haine inévitable comme excuse pour continuer à exercer une punition collective sur la population civile palestinienne.
Comme le dit Amal, 9 ans, assise au milieu des décombres de son ancienne maison, racontant la mort de son frère et de son père, il n’est pas difficile d’imaginer quelle sorte de coût mental ceci aura sur elle à l’avenir. De même, Omsyatte, 12 ans, se souvient avoir vu des choses dont aucun enfant ne devrait jamais être témoin. Elle se rappelle comment, pendant l’attaque israélienne sur Gaza, « soudain, le plafond s’est ouvert et un bulldozer était dans la pièce. Nous nous sommes mis à hurler et les briques ont commencé à nous tomber dessus. Tandis que les chars passaient à côté de nous, nous avions très peur. Ils ont pointé leurs canons sur nous et ont commencé à tirer… Les Juifs le visaient [son frère Ibrahim] par un trou dans le mur et une balle l’a touché à la taille et ses tripes ont commencé à sortir… ensuite les Juifs se sont rapprochés d’Ibrahim et lui ont tiré une balle dans l’œil. Alors j’ai su qu’il était mort à cause des spasmes qui le secouaient. » Il n’est pas surprenant que, plus tard, Omsyatte dise qu’elle souhaite être morte plutôt que de continuer à vivre sa vie, dans une tente, en deuil, et assiègée. Son père aussi est hanté par la culpabilité de la mort de son fils parce qu’il avait tellement peur qu’il n’a même pas pu regarder en bas et prendre son fils dans ses bras lorsqu’il est mort parce que les soldats israéliens, au-dessus de lui, le menaçaient et qu’il avait peur qu’ils le tuent alors que ses enfants, autour de lui, hurlaient. « Ces choses me tourmentent, » dit-il en pleurant.
Ceci ne fait que renforcer ce que des gens comme John Ging, directeur des opérations de l’UNRWA à Gaza, dit depuis longtemps maintenant. Les enfants de Gaza souffrent d’un grave syndrome de stress post-traumatique (SSPT) ainsi que d’autres traumatismes liés à des souffrances psychologiques. Des symptômes de traumatisme comme les cauchemars, l’énurésie, l’apathie et la dépression sont très répandus aujourd’hui, ils sont la norme absolue. Non traités et aggravés par davantage de souffrances inimaginables tous les jours, qui sait quel type de graves dommages psychologiques à long terme est en train d’être infligé sur ces enfants chaque jour, volontairement et sciemment, par Israël ?
Des professionnels qui travaillent avec les enfants de Gaza ont également dit qu’ils ont remarqué un niveau accru de violence parmi les enfants et que « les enfants sont confrontés à une crise psychologique réelle après la guerre. » « Ils n’ont aucune désir, pas même de parler à quelqu’un ou de bâtir des relations sociales. » Une femme qui a été interviewée dit, « Je pense que si ces enfants ne suivent pas un traitement, nous risquons de nous retrouver avec une génération très violente. »
Je pense qu’il est important de noter que tous les enfants de Gaza ne jouent pas à des jeux de guerre violents. C’est simplement un élément sur lequel le documentaire se concentre. Pour la plupart, les enfants de Gaza sont aussi aimants, doux et gentils que les enfants de votre propre famille. Cependant, il est important de reconnaître le rôle d’Israël, car même un seul enfant traumatisé par Israël serait insupportable, mais au lieu de cela, ils sont de fait en train de détruire l’enfance de générations d’enfants palestiniens.
La destruction des vies et des moyens d’existence des pêcheurs
Avec le blocus de Gaza qui a maintenant marqué ses 1.000 jours, la population de Gaza est fortement tributaire de ses pêcheurs. Comme l’explique le documentaire, « Au nord et à l’est, il y a Israël, au sud l’Egypte et à l’ouest la mer. » Ibrahim a 11 ans et sa famille pêche au large des côtes de Gaza depuis des générations. Selon les Accords d’Oslo, Israël doit autoriser la pêche jusqu’à 20 miles des côtes, mais, comme l’explique Ibrahim, les Israéliens harcèlent les pêcheurs tous les jours et lorsqu’ils sont à peine à 2 miles du rivage, ils sont attaqués par les navires de guerre israéliens, qui leur tirent dessus, les arrêtent fréquemment et, souvent, confisquent leurs bateaux et les mettent en pièce. Le documentaire montre le bateau de pêche de la famille d’Ibrahim en flammes après une attaque gratuite des forces israéliennes. Les tirs ont réduit le moteur en morceaux et il est maintenant irremplaçable. Comme le dit Ibrahim, « Pour moi le message est clair. Les Juifs veulent détruire mes rêves et mes sentiments. »
Education
A la suite des bombardements des écoles et du blocus qui interdit l’importation de matériaux de construction, les enfants ont fréquemment classe dans des écoles bombardées pleines de gravats. Cependant, ce qui est frappant, ce n’est pas seulement que les enfants continuent de vouloir aller à l’école, dans une situation où beaucoup d’adultes abandonneraient tout espoir et refuseraient de sortir du lit le matin, mais qu’ils soient si nombreux à le faire, avec tant de vigueur et de fierté. Les uniformes qu’ils portent sont plus soignés que beaucoup ne le sont dans n’importe quelle école primaire londonienne et ils récitent leurs leçons avec énergie et passion.
Il y a toutefois deux éléments inhabituels sur lesquels les écoles de Gaza semblent se concentrer. Le premier est que de nombreux cours comprennent des sessions de conseils destinées à aider les enfants à accepter leurs pertes et ainsi, au lieu de peindre des arcs en ciel ou des robots, leurs dessins recréent les scènes de l’assassinat israélien de leurs proches. Ils dessinent des jets de combats F16, des bombes décorées du drapeau israélien et des chars israéliens bombardant les maisons dans lesquelles ils ont grandi.
Le second est que les cours qui ont pour thème les droits de l’homme enseignent aux enfants, après avoir été attaqués et victimes d’Israël, à s’élever au-dessus de ce traumatisme et à ne pas assimiler les actions d’Israël avec les enfants israéliens qui ne sont pas, eux non plus, en mesure de contrôler la situation autour d’eux.
Pourquoi ?
Un thème central qui se répète tout au long du documentaire est la question constante des enfants, pourquoi ? « Pourquoi attaquent-ils Gaza ? ». Un jeune garçon demande, « Qu’est-ce que nous leur avons fait ? Les avons-nous blessés ? Les avons-nous tués ? ». Tandis que Mahmood mime le meurtre de son père devant la porte d’entrée de sa maison, il montre la trace de sang séché sur le sol qui tâche toujours l’endroit où son père gisait, 15 mois après que les Israéliens l’aient assassiné et dit « Mon père était fermier, il n’a lancé ni roquettes ni bombes. Qu’a-t-il fait pour mériter ça ? Et mon frère Ahmad, un enfant de quatre ans ? »
Le jeune Mahmood est assis sur les décombres de sa maison et dit « Cette maison était un objet, elle n’avait rien fait. Elle ne transportait pas de Kalachnikov, ni rien d’autre. Alors pourquoi l’ont-ils détruite comme ça ? » « Ils n’ont pas laissé une pierre debout, ni une personne, ni un arbre. Ils n’ont rien laissé. Tout ce qui reste, c’est le sable. S’ils avaient pu, ils l’auraient emporté aussi. »
Omsyatte s’interroge de même sur le meurtre de son frère, « Je me demande, pourquoi ont-ils fait ça ? Pourquoi lui ont-ils tiré dessus ? Qu’avait-il fait ? Il ne portait pas d’arme. Pourquoi lui ont-ils tiré dessus ? C’était un enfant innocent de neuf ans. »
Amal, neuf ans, les yeux baissés, nous dit qu’elle a vu son père et son frère assassinés sous ses yeux. « Ils m’ont privée de mon père et de mon frère, et ils m’ont blessée, pourquoi ? »
Qu’Israël réponde à ces enfants. Nous ne pouvons pas leur dire pourquoi ces horribles choses leur sont arrivées parce qu’il n’y a aucune justification au monde. Cependant, le gouvernement israélien a déclaré que l’Opération Plomb Fondu avait été un grand « succès », alors qu’il réponde aux enfants. Notre boulot, c’est de faire que ça arrive. Israël doit être tenu pour responsable de ce qu’il a fait et qu’il fait toujours à ces enfants innocents. Le droit international doit être mis en marche pour qu’on puisse, un jour, faire rendre compte à Israël, et lui demander, pourquoi ?
(1) Channel 4 (Channel Four, en français Chaîne 4) est une chaîne de télévision britannique du service public. (NdT)
« Children of Gaza » : la réalisatrice Jezza Neumann parle du tournage du documentaire
Channel4.com
Tandis que mon dernier séjour touchait à sa fin, ce fut dur de dire au-revoir aux enfants qui nous avaient ouvert leurs cœurs et leurs pensées, à moi et mon assistant producteur, Khalid.
Pendant que j’attendais à Erez mon visa de sortie, j’ai pu réfléchir sur le temps que j’avais passé à Gaza. J’y étais arrivée peu après la guerre, pour trouver une population en état de choc. J’ai passé la première semaine à rencontrer des ONG et des familles, à écouter histoire après histoire, tragédie après tragédie, avec une étrange lueur d’espoir.
Ce fut pendant cette période que Khalid et moi avons rencontré les quatre enfants présentés dans notre documentaire. Pendant mon séjour à Gaza, toutes les familles nous ont ouvert leurs maisons, m’offrant une connaissance particulière de la vie dans la Bande de Gaza. J’ai été invité à manger avec les familles et j’ai passé du temps avec elles les vendredis, créant un lien entre elles et nous. Je suis aussi allée à la Mosquée avec Mahmoud et j’ai passé du temps dans les écoles de tous les enfants.
J’étais là pour témoigner des moments tristes de leurs vies – la première visite d’Omsyatte à la tombe de son frère, Amal et Mahmoud errant dans leur maison détruite à la recherche de petits morceaux de souvenirs heureux, et l’angoisse d’Ibraheem lorsque le bateau de son père a été détruit. Mais j’étais aussi là pour témoigner de quelques moments de bonheur – Omsyatte participant à une tentative de record du monde de cerf-volant, Ibrahim le jour où le bateau a pu reprendre la mer, et Amal et Mahmoud lorsqu’ils sont allés à un camp d’été des Nations Unies.
Les enfants ont commencé à aller de l’avant du mieux qu’ils ont pu et essaient de laisser derrière eux les souvenirs de la guerre, mais leur vie quotidienne est emplie de rappels constants. La plus grande partie de Gaza gît toujours sous un tas de sable et de gravats. Les pluies d’hiver ont provoqué des fuites et des inondations chez Omsyatte et Amal et le blocus signifie que beaucoup de produits sont difficiles à se procurer. Il y a une pénurie de gaz de cuisine constante. Les coupures d’électricité sont quotidiennes et il est très difficile d’étudier le soir.
Pour Ibraheem et sa famille, la marine demeure une menace permanente. Une fois, alors que nous filmions dans un petit bateau, la marine israélienne s’est approchée et la crainte était visible sur le visage de notre marin tandis que nous faisions route aussi vite que possible vers la plage.
Avant de quitter Gaza, j’ai organisé un barbecue près de la tente d’Omsyatte pour tous les enfants. Nous y avons emmené toutes les familles et nous avons passé une journée formidable, à jouer au football et à manger des shawarma. C’était la première fois que j’avais tous les participants d’un film en même temps et ce fut une expérience magnifique, que je chérirai toujours.
A Erez, j’ai eu mon accréditation de sécurité en un quart d’heure et je suis partie. J’ai de la chance, je vais où je veux quand je veux. Khalid et les enfants, cependant, sont coincés à Gaza, avec peu d’espoir d’expérimenter une liberté de vie que je considère si souvent comme acquise.
Comment aider
Pour faire un don pour les enfants de ce film, et pour toute information sur la manière de les aider, eux et les autres, visiter le site en ligne : Children of Gaza fund.
En France, Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens.
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13610&type=analyse&lesujet=Crimes%20de%20Guerre

La Résistance est le seul moyen de défense des lieux saints

Palestine - 22-03-2010
Par Ezzat Ar-Recheq

Entretien réalisé par le site al-Qassam avec M. Ezzat Ar-Recheq, membre de la direction politique du Mouvement de la Résistance Islamique Hamas. 
Ces jeunes gens qui ont réussi à aller à Jérusalem en dépit de toutes les difficultés et de toutes les barrières mises par l’entité sioniste représentent l’honneur de la nation. Ils sont des héros. Tous ces jeunes gens qui aujourd’hui se lèvent pour la Mosquée al-Aqsa dans toutes les régions et affrontent les forces de l’occupation représentent la dignité de la nation palestinienne, arabe et musulmane, et une puissance pour défendre Jérusalem et la Mosquée al-Aqsa.














1. L’ennemi sioniste ouvre une synagogue à côté de la Mosquée al-Aqsa ; y-a-t-il une chance qu’une troisième Intifada éclate ?
Il est certain que l’ouverture de la synagogue « al-Kharab » [nommé « Hourva » par les juifs, ndt] dans le voisinage de la Mosquée Aqsa est une menace réelle à la Mosquée al-Aqsa, parce qu’ils considèrent que l’ouverture de la synagogue marque le début des travaux du soi-disant temple à la place de la Mosquée ; nous considérons donc que ce qui se passe en ce moment est une déclaration de guerre à la Mosquée al-Aqsa, au peuple palestinien, aux nations arabes et islamiques.
Au sujet de la troisième Intifada, nous voyons maintenant les héros du peuple palestinien, sans armes, faire face à l’armée sioniste et sans rien d’autre que la foi dans leur cause. Ils se sont acharnés à atteindre la Mosquée al-Aqsa et ses environs pour la défendre.
2. Les milices d’Abbas continuent les arrestations et interdisent les marches pour Jérusalem, dans quel but ?
Malheureusement, le peuple palestinien et nos familles en Cisjordanie sont pris en tenaille, d’un côté l’occupation sioniste et son appareil militaire, ses soldats et tous ses moyens de répression, et les milices palestiniennes de sécurité, dirigées par le général américain Dayton. Ces dispositifs traquent la résistance et arrêtent les résistants du Hamas et du Jihad Islamique, et même ceux qui croient toujours en la résistance au sein du Fatah ont été arrêtés et poursuivis. C’est pourquoi la colère populaire en Cisjordanie est forte et qu’ils essaient d’empêcher que les protestations ne se répandent dans toutes les villes et villages de Cisjordanie. Les chances d’un éclatement d’une troisième Intifada sont donc élevées.
3. Quel est le rôle des factions de la résistance dans la défense de la Mosquée Al-Aqsa ?
Il est certain que les factions de la résistance palestinienne font partie de la mobilité de ces gens, et sont en première ligne de ce mouvement ? Les factions palestiniennes ont appelé à un programme d’activités continues, par tous les moyens possibles en Palestine et dans le monde arabe et musulman pour protester et faire pression sur l’entité sioniste et sur la communauté internationale pour que les abus et les attaques contre la Mosquée Al-Aqsa cessent.
Les factions de la résistance palestinienne travaillent dur pour revitaliser une résistance réelle sur le territoire de la Cisjordanie ; nous croyons tous que la résistance est le seul moyen d’arracher nos droits et pour la défense de Jérusalem et des lieux saints et contre leur vol.
4. Quel est le rôle de la nation, en particulier dans ces temps difficiles ?
La Mosquée Al-Aqsa n’appartient pas aux seuls Palestiniens, elle appartient à tous les Musulmans du monde et elle fait partie de la doctrine de la nation islamique ; le devoir et la responsabilité de la nation sont donc de prendre toutes les voies et tous les moyens d’action en soutien de la Mosquée.
Tous les parties et mouvements arabes, les acteurs de la société civile, les scientifiques, les intellectuels, les jeunes et les étudiants, doivent par tous les moyens et activités faire pression sur leurs gouvernements et leurs dirigeants pour agir et sauver la Mosquée Al-Aqsa.
5. Un message à notre peuple en Cisjordanie et dans la mosquée Al-Aqsa ?
Ces jeunes gens qui ont réussi à aller à Jérusalem en dépit de toutes les difficultés et de toutes les barrières mises par l’entité sioniste représentent l’honneur de la nation. Ils sont des héros. Tous ces jeunes gens qui aujourd’hui se lèvent pour la Mosquée al-Aqsa dans toutes les régions et affrontent les forces de l’occupation représentent la dignité de la nation palestinienne, arabe et musulmane, et une puissance pour défendre Jérusalem et la Mosquée al-Aqsa.
6. Le message aux sionistes et leurs attaques répétées contre la Mosquée Al-Aqsa ?
Nous disons en toute confiance que toutes leurs tentatives de voler notre Jérusalem, nos lieux sains et la Mosquée al-Aqsa sont condamnées à l’échec ; ces lieux saints appartiennent et appartiendront aux Musulmans. Vous n’arriverez pas à démolir al-Aqsa, parce qu’elle concerne tous les Musulmans du monde. Nous avons confiance que le droit l‘emportera sur le vide. Le peuple palestinien a des moyens simples pour mettre en échec l’ennemi sioniste ; les sionistes ne sont pas les propriétaires de la terre ou des lieux saints. Ils sont venus de différents pays, sans histoire et sans héritage, et ils essaient de voler notre histoire et notre héritage pour concocter un roman historique pour leur prétendu droit en Palestine.

Les captives palestiniennes vivent toujours le calvaire dans les prisons israéliennes

[ 21/03/2010 - 19:45 ]
Palestine – CPI

Les fêtes des femmes et des mères passent sans que les femmes palestiniennes enfermées puissent penser en profiter. Les années passent et les chaînes continuent de ronger leurs poignets. Les organisations internationales qui fêtent cette journée du 8 mars ne savent-elles pas que les barreaux de l’occupation israélienne enferment des Palestiniennes ?
Riyad Al-Achqar, directeur du comité de défense des captifs, dans un rapport paru à l’occasion de la journée mondiale des femmes, dit que plus de dix mille Palestiniennes ont vécu le calvaire des prisons israéliennes, depuis 1967. Et pendant l’Intifada d’Al-Aqsa, les occupants israéliens ont enlevé plus de 900 Palestiniennes dont 37 sont toujours enfermées. Ces occupants n’ont pas l’intention d’arrêter leur politique. Depuis le début de cette année 2010, ils ont mis la main sur trois femmes.
Les femmes palestiniennes emprisonnées vivent dans des conditions infernales. Les occupants israéliens ne respectent aucune convention internationale. Elles sont privées de leurs droits les plus élémentaires. Elles sont maltraitées, torturées, physiquement comme moralement. A l’instar de tous les captifs palestiniens, elles souffrent de cette affreuse politique de négligence médicale. Elles sont également privées de leur droit à l’éducation.
Al-Achqar a souligné que les captives ont été récemment transférées de la prison Al-Damoun vers un autre centre de détention. A celui-là manquent toutes les conditions nécessaires d’une vie normale, surtout en hiver. La pluie pénètre les cellules jusqu’aux lits et vêtements. Les câbles électriques sont mouillés, un danger supplémentaire pour la vie des femmes captives.
La négligence médicale
Le rapport d’Al-Achqar précise qu’un tiers des captives sont malades. Plusieurs d’entre elles souffrent de maladies graves, dans une prison qui ne possède aucun médecin spécialiste. Il n’y a qu’un infirmier qui n’a à proposer que de cachets tranquillisants.
Les captives n’ont pas d’autre moyen que de se soigner avec des plantes et des recettes traditionnelles, avec les moyens du bord.
La captive Amel Fayez Jam’a souffre du cancer du col de l’utérus.
Rajaa Al-Ghoul souffre de plusieurs maladies graves, au niveau du cœur et du sang. Son état est très grave.
Des maladies de toutes sortes attaquent la peau de beaucoup de captives. En fait, les insectes font rage dans leurs cellules, les produits de nettoyage sont quasi inexistants.
Il faut dire aussi que beaucoup d’entre elles souffrent de maladies et de maux au niveau des os et des dents.
Appel de détresse
Pour tout cela et pour beaucoup d’autres raisons, le comité de défense des captifs a appelé toutes les factions palestiniennes qui détiennent le soldat israélien Shalit à rester sur leur position et à exiger la libération de toutes les captives palestiniennes enfermées dans les prisons israéliennes.
Le comité a aussi exhorté les médias à focaliser leur lumière sur les souffrances des captives palestiniennes, sur les agressions pratiquées contre elles par les occupants israéliens.
Il a enfin appelé les organisations internationales et la communauté internationale à intervenir de façon urgente pour mettre fin aux souffrances grandissantes des captives palestiniennes.

La sécurité égyptienne arrête trois pêcheurs palestiniens

[ 21/03/2010 - 19:07 ]
Gaza – CPI

Les forces de la sécurité égyptienne ont arrêté trois pêcheurs palestiniens, sous prétexte qu'ils sont entrés dans les eaux régionales égyptiennes pour chasser des poissons.
Le chef du syndicat des pêcheurs palestiniens, Nezar Aiache, a dit qu'une patrouille de la marine égyptienne a arrêté les 3 pêcheurs, en les emmenant vers une direction inconnue.
Il a déclaré que les forces égyptiennes ont arrêté plusieurs pêcheurs palestiniens durant les derniers mois.
On note que 350 Palestiniens travaillent comme des pêcheurs dans la Bande de Gaza et dont la majorité s'exposent à la poursuite des forces sionistes qui contrôlent 50 Kms des plages de la Bande de Gaza.

Netanyahu menace de poursuivre la colonisation à al-Qods

[ 21/03/2010 - 19:02 ]
Al-Qods occupée – CPI

Le premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahu, a affirmé que sa politique à propos de la ville occupée d'al-Qods, est la même que celle qui a été suivie par tous les gouvernements sionistes  depuis 42 ans et elle ne changera pas.
Au début de la séance hebdomadaire de son gouvernement, Netanyahu a déclaré, ce matin dimanche 21/3, que la construction à al-Qods, est comme la construction à Tel Aviv, en ajoutant qu'il a expliqué cette position à la direction américaine.
Il a précisé qu'on ne peut pas arriver à une solution réelle aux différents problèmes qu'à travers des négociations directes.
Il a  ajouté :"J'ai envoyé une lettre, concernant ma propre initiative, à la secrétaire d'état américaine, Hillary Clinton, afin que les choses soient bien claires".
Il est à noter que des sources américaines ont dit que le président Barak Obama va recevoir Netanyahu, le mardi prochain, à Washington.

Quatre martyrs en 24 heures à Naplouse

[ 21/03/2010 - 17:41 ]
Naplouse – CPI

Deux adolescents palestiniens ont été tués, aujourd'hui à midi, le dimanche 21/3, par les tirs des forces occupantes israéliennes sur un barrage militaire sioniste près du village d'Orta, au sud-est de la ville de Naplouse, au nord de la Cisjordanie occupée, en levant le nombre des martyrs dans cette ville à 4 jeunes durant 24 heures.
Un porte-parole de l'armée sioniste a prétendu que les deux palestiniens ont tenté de poignarder un soldat sioniste sur le barrage avant que les soldats sionistes n'ouvrent le feu sur eux, en les tuant directement.
Des sources palestiniennes ont nié les prétentions sionistes en affirmant que les deux martyrs Mohamed Kouarek, 19 ans, et Salah Kouarek, 19 ans, sont des fermiers et qu'ils transportaient des matières agricoles.
L'officier de secours palestinien, Ahmed Jebril, a affirmé que les soldats de l'occupation ont paralysé le déplacement de l'ambulance qui transportait les martyrs après avoir reçu leurs corps.
Des témoins oculaires ont dit que les forces occupantes ont annoncé que l'endroit de cet événement est considéré comme une région militaire fermée, au moment où les soldats sionistes se sont déployés dans la région d'Orta.

Al Racheq : la position du Quartette à propos du colonialisme est insuffisante

[ 21/03/2010 - 13:49 ]
Damas - CPI

Le membre du bureau politique du Hamas, Ezzat Al Racheq a demandé au comité international "le Quartette" de prendre des mesures réelles et tangibles pour obliger l'entité sioniste d'arrêter immédiatement ses expansions coloniales dans les territoires palestiniens occupés, ainsi que ses violations et crimes incessants contre les lieux saints islamiques et chrétiens.
"Les colonies doivent disparaître et l'occupation doit cesser, car le peuple palestinien s'attache à la récupération de ses droits légitimes et l'établissement de son état souverain et indépendant, dont sa capitale éternelle al Qods", a souligné Al Racheq, en invitant le Quartette à assumer ses responsabilité face à la politique discriminatoire de l'occupation israélienne.
En saluant la position du Quartette envers la condamnation des extensions coloniales sionistes, le leader du Hamas a qualifié cela d'un pas dans le bon sens, mais toujours insuffisant.
"Les derniers incidents dont les campagnes de judaïsation et l'extension coloniale sioniste vont faire exploser toute la région, car nos peuples musulmans, arabes, ainsi que les hommes libres au monde ne vont jamais accepter la barbarie des autorités occupantes sionistes qui violent, volent et profanent, de façon sans précédent, les lieux saints, dans les territoires palestiniens occupés", a dit le leader du Hamas lors d'une déclaration de presse, le samedi 20/3, en contestant contre les pratiques sauvages de l'occupation israélienne.
Al Racheq a critiqué fortement l'appel du Quartette à la reprise des négociations indirectes de l'autorité de Ramallah avec l'occupation israélienne, en confirmant que cette suggestion se contredit à la vérité de sa condamnation aux extensions coloniales.
Il a qualifié les inquiétudes du Quartette, à propos du blocus injuste contre Gaza, d'insuffisantes, en l'appelant à adopter des mesures réelles et efficaces pour la levée du blocus et l'ouverture de tous les passages.
"Le blocus qui dure depuis plus de 4 ans et l'imposition d'une punition collective contre un million et demi d'habitants de la Bande de Gaza à cause de leur choix libre et démocratique représentent un crime de guerre par excellence", a ajouté le membre du bureau politique du Hamas.

Hamas réaffirme son attachement à la réconciliation et nie l'envoi de tout message à l'Égypte



[ 21/03/2010 - 13:24 ]
Gaza - CPI

Le Hamas a nié d'avoir envoyé tout message à l'Égypte avec le membre du congrès américain, Jack Shepard, en démentant la propagande des médias qui prétendent le renoncement du Hamas à ses remarques et observations sur la feuille égyptienne concernant la réconciliation palestinienne, tout en soulignant son attachement aux efforts égyptiens et exigeant de prendre ses remarque en considération pour garantir le succès de la réconciliation.
Dans une déclaration de presse le Hamas a contredit, le samedi 20/3, les rumeurs des médias à propos d'une lettre envoyée avec Jack Shepard aux égyptiens, en affirmant qu'il n'existe pas de médiateurs américains, entre nous et les égyptiens, et que nous pouvons transmettre nos messages d'une manière directe".

En contredisant les propagandes médiatiques, le Hamas a insisté sur ses remarques en les qualifiant de très intéressantes pour garantir le succès de la réconciliation palestinienne et les  agendas de la nation, et en les jugeant d'indispensables pour la récupération des droits du peuple palestinien confisqués par l'occupation israélienne.
"Nous sommes les premiers qui ont approuvé l'accord de l'union nationale, à la Mecque, selon le document de l'entente nationale et nous nous attachons, plus que jamais, à la réalisation de notre union nationale", a souligné le Hamas, mais malheureusement cet accord a été paralysé par le veto américain.
Le Hamas a insisté sur une réconciliation réelle qui se base sur le principe du partenariat, la prévision nationale explicite, la volonté indépendante, en évaluant bien l'ampleur des agressions très dangereuses de l'occupation israélienne contre la question palestinienne légitime, notamment contre les lieux saints, chose qui nécessite la libération immédiate des captifs du Hamas et des autres factions palestiniennes, ainsi que l'arrêt total des coopérations sécuritaires avec l'ennemi occupant et de tout contact direct ou indirect avec l'entité sioniste. 

Les forces occupantes confisquent 49 dunums des terres agricoles de Bitounia

[ 21/03/2010 - 13:30 ]
Ramallah – CPI

Les forces de l'occupation ont publié une décision pour confisquer 49 dunums des terres agricoles du village de Bitounia, dans la ville de Ramallah, et creuser une nouvelle route qui reliera la ville occupée d'al-Qods avec la colonie de Moudian.
Les forces de l'occupation prétendent que la confiscation de ces terres vise à effecteur de nouvelles préparations sécuritaires sur la route numéro 443 qui relie entre al-Qods et la colonie Moudian, en vu d'ouvrir la route devant les véhicules palestiniens après deux mois et demi.
Le journal sioniste "Haaretz" a dit dans son édition de dimanche 21/3, que le chef de la région centrale dans l'armée de l'occupation israélienne a signé dernièrement un ordre pour confisquer 15 dunums des terres de Bitounia et les annexer à 35 autres dunums déjà confisqués.
On note que l'occupation a confisqué des milliers de dunums des terres agricoles palestiniennes pour creuser des routes au profit des colons sionistes, selon les données des organisations juridiques.

"Les pharmaciens Jordaniens" boycottent une société pharmaceutique sioniste

[ 21/03/2010 - 11:30 ]
Amman - CPI

"Le syndicat des pharmaciens jordaniens a refusé, le samedi 20/3, une invitation pour participer dans une conférence organisée par la chambre commerciale, à Amman, en présence des sociétés brésiliennes accompagnées d'une société sioniste pharmaceutique", a souligné une source bien informée du syndicat jordanien.
La source a indiqué que le syndicat qui été informé de la présence de la société sioniste, a immédiatement contacté les compagnies pharmaceutiques, et un certain nombre de pharmacies pour les convaincre de ne pas y assister.
Il est à noter que le syndicat Pharmaceutique Jordanien à l'instar d'autres syndicats professionnels jordaniens, rejette toute normalisation avec l'ennemi sioniste et sanctionne sévèrement tous ceux qui sont impliqués dans la normalisation.

Khoudari demande à Ban Ki-moon d'adopter des mesures réelles pour la levée du blocus

[ 21/03/2010 - 11:18 ]
Gaza - CPI

Le député et chef du comité populaire anti-blocus, Djamel Al Khoudari a demandé au secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon à l'importance d'adopter des mesures tangibles et réelles pour la levée du blocus arbitraire imposé depuis plus de 1000 jours contre les habitants innocents de la Bande de Gaza.
Al Khoudari a exhorté également Ban Ki-moon à agir immédiatement pour la reconstruction des infrastructures de la Bande de Gaza endommagées totalement par l'occupation israélienne durant sa dernière guerre intitulée "Plomb durci".
"Ban Ki-moon va voir à Gaza, des infrastructures totalement endommagées, des enfants handicapées dont leurs pères étaient tués lors de la guerre et le blocus de l'occupation, et va constater l'ampleur des souffrances et la grande tragédie des habitants de la Bande de Gaza, ainsi des oliviers coupés, des usines fermées et des milliers de citoyens chômeurs qui vivent sous le seuil de la pauvreté", s'est exprimé Al Khoudari dans sa lettre envoyé à Ban Ki-moon, le samedi 20/3.
Le leader palestinien a souligné que le sécréteur général de l'ONU va voir et ressentir aussi la volonté très solide et la patience du peuple palestinien qui s'attache plus que jamais à ses droits légaux en exigeant la levée du blocus injuste, inhumain et honteux.
"L'ONU a toutefois appelé à la levée du blocus, mais cette fois ci on aspire que la visite de M. Ban Ki-moon, à Gaza, soit vraiment un pas réel pour la levée définitive du blocus arbitraire et la reconstruction de la Bande de Gaza complètement ravagée par les agressions continuelles de l'occupation", a souligné Al Khoudari. 
Le chef du comité anti-blocus a invité Ban Ki-moon à adopter les recommandations du rapport du juge sud Africain, Richard Goldstone, pour la levée du blocus et l'ouverture des passages de la Bande de Gaza.

Un responsable onusien : l'entité sioniste viole solennellement les chartes internationales.

[ 21/03/2010 - 10:58 ]
Doha - CPI

Un responsable onusien a exprimé ses fortes craintes envers les agressions et violations de l'occupation sioniste contre les palestiniens, en appelant les pays puissants et les organisations de la société civile à la nécessité d'assumer leurs responsabilités, de faire face à ces violations et crimes sionistes très dangereux.
Dans un communiqué de presse, publié à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination, qui coïncide avec le 21 Mars de chaque année, le directeur régional de l'organisation "Omsam", l'Observateur permanent du Conseil économique et social des Nations Unies a dit que les "pratiques israéliennes" dans les territoires palestiniens occupés violent toutes les conventions et traités internationaux".
Al Hamoud a condamné ces pratiques sionistes qui éliminent l'autre côté, n'approuvent pas ses droits de propriété de l'endroit, mais en plus de cela ne donnent aucune considération aux lieux saints de l'islam et leurs places dans le cœur de près d'un milliard de musulmans au monde.
Un responsable onusien : l'entité sioniste viole solennellement les chartes internationales.

Ki-moon:Le blocus peut être levé en répondant aux légitimes inquiétudes d'Israël

21/03/2010 
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, arrivé dimanche à Gaza, a condamné dimanche le blocus israélien "inacceptable" contre le territoire palestinien, alors qu'il avait simplifié, la veille à Ramallah, la misère des Gazaouis en annonçant que "le blocus peut être levé tout en répondant aux légitimes préoccupations sécuritaires d'Israël".
Ban qui bénéficie d'une permission exceptionnelle des autorités de l'occupation pour transiter via le territoire de l'entité sioniste pour visiter Gaza, s'est rendu dans un quartier endommagé par l'offensive israélienne contre Gaza.
Il a déclaré avoir "dit clairement et de manière répétée aux dirigeants israéliens que leur politique de bouclage n'est pas tenable et qu'elle est mauvaise".
"Elle inflige des souffrances humaines inacceptables à la population de Gaza. Cette politique est également contre-productive."  Selon lui, elle affaiblit les modérés et au contraire donne du pouvoir à ce qu'il a qualifié d'"extémistes".
S'agissant de la question des détenus,  Ban a appelé à un échange afin que des détenus palestiniens et le soldat israélien détenu par la résistance puissent être libérés. "Cette question devrait être résolue maintenant", a-t-il déclaré.
Le chef de l'ONU, qui doit visiter plusieurs zones frappées par l'armée israélienne et inaugurer des projets humanitaires récemment approuvées par "Israël",  a été accueilli le matin à Gaza par des manifestants qui agitaient des drapeaux palestiniens. Des enfants palestiniens arboraient également des pancartes appelant à la réouverture des frontières de Gaza et à la levée du blocus imposé depuis 2007 par "Israël".
La bande de Gaza, une étroite bande sablonneuse surpeuplée (1,5 million d'habitants, dont 85% dépendent de l'aide internationale), vit sous embargo israélien depuis juin 2007. 

Mitchell en "Israël" pour relancer le processus de paix

21/03/2010  
L'émissaire spécial américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, est arrivé en "Israël" pour tenter de relancer le processus de paix, c'est ce qu'a indiqué dimanche l'ambassade des Etats-Unis.
Mitchell aura des entretiens dans la journée avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la guerre Ehud Barak ainsi que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, en visite à Gaza et en "Israël", selon des sources gouvernementales israéliennes.
Il se rendra lundi en Jordanie pour s'entretenir avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, selon des sources palestiniennes.
Le début de négociations israélo-palestiniennes a été différé en raison du coup de froid entre "Israël" et Washington, après le feu vert donné le 9 mars par l'entité sioniste à la construction de 1.600 nouveaux colonies à l'est de  Jérusalem occupée. 

Netanyahu ne lâche rien sur Jérusalem, Il répond à la diplomatie par la violence

21/03/2010  
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a jusitifié dimanche que la politique de construction des colonies de son gouvernement à Jérusalem occupée était "la même qu'à Tel-Aviv", réitérant ainsi son refus de tout gel de la colonisation dans la Ville sainte.
"Nous continuerons de construire à Jérusalem, comme nous l'avons fait depuis 42 ans", a ajouté Netanyahu devant ses ministres avant la séance hebdomadaire du cabinet.
Netanyahu a par ailleurs indiqué, sans autre détail, avoir clarifié ses position dans un texte écrit transmis à la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton qui lui avait demandé des explications sur un projet de de colonisation juive à l'est de Jérusalem occupée. 
Notons que les propos de Netanyahu interviennent au moment où l'émissaire spécial américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, est arrivé en "Israël" pour tenter de relancer les négociations.
ISRAEL REPOND A LA DIPLOMATIE PAR LA VIOLENCE 
Réagissant aux propos de Netanyahu, la présidence de l'Autorité palestinienne a accusé dimanche "Israël" d'entraver la reprise du dialogue par sa politique de colonisation à l'est de Jérusalem occupée.
Les déclarations du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur la politique de colonisation de son gouvernement à Jérusalem "n'aident pas à la reprise des négociations", a affirmé le porte-parole de la présidence palestinienne Nabil Abou Roudeina.
"L'escalade israélienne et l'assassinat quotidien de Palestiniens sont le message de l'actuel gouvernement israélien aux Arabes et aux efforts américains", a ajouté Abou Roudeina après le martyre de quatre Palestiniens près de Naplouse (Cisjordanie) en 24 heures. 

Enfants de Gaza

dimanche 21 mars 2010 - 07h:27
Ramón Pedregal Casanova - Rebelión
Un entretien avec Eisa Alsoweis, Presidente de l’Association des Amies et Amis de Palestine à Alcorcón (Madrid).
(JPG)
Les rares nouvelles qui parviennent à traverser le mur de silence des médias européens et américains sur la guerre qu’Israël a menée contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, sont extrêmement alarmantes. Un moyen d’information au-delà du contrôle des sociétés de grands médias, des gouvernements et du lobby sioniste, ce sont les Palestiniens eux mêmes et les organisations de solidarité à travers le monde.
Cette fois, nous parlerons à Alsoweis Eisa Ahmad. Elle a été la Vice Présidente de l’Association de la communauté Hispanique-Palestinienne "Jérusalem", et préside actuellement l’Association des amies et amis de la Palestine dans le village madrilène Alcorcón.
Autour de cette époque, l’année dernière, le gouvernement d’Israël mettait fin à l’offensive militaire sur le territoire de Gaza, qui supporte depuis longtemps l’encerclement sioniste sans que, jusqu’à présent, aucun gouvernement en occident n’ait pris d’initiative d’y mettre fin, de s’y affronter, de le dénoncer avec énergie, ou entrepris une action de pression efficace sur Israël au niveau international.
Quelle est la situation international à l’égard d’Israël à un an du génocide israélo-sioniste contre la population de Gaza ?
Les gouvernements pratiquent le double standard. Nous vivons dans un monde qui sert des intérêts individuels et pas la dignité humaine, ou la justice universelle qui postule qu’un jour, nous serons tous égaux devant la loi. En Espagne on a modifié la loi pour ne pas déranger Israël ou ses criminels. Au lieu de ça on nous amène des Israéliens et des membres de l’Autorité palestinienne qui vendent de la paix. Le gouvernement espagnol soutient l’Autorité Palestinienne qui n’a aucune légitimité de son peuple. Pour la communauté internationale, donner de l’argent à l’Autorité Palestinienne est un moyen pour laver leur conscience, et l’Autorité Palestinienne "Al Fatah" utilise cet argent pour acheter des consciences et encourager le favoritisme politique dans la société palestinienne. En outre, le discours d’Obama lorsqu’il a pris le pouvoir n’était pas celui d’aujourd’hui. Il a maintenant oublié le conflit et ne parle que de l’impact de la crise économique.
Aujourd’hui, les enfants qui sont nés à Gaza : Que voient-il autour d’eux ?
La destruction, la dépression, l’amertume, la colère et la désintégration familiale. Par ailleurs beaucoup sont des orphelins. Ils doutent que les adultes pourraient changer la situation actuelle car les adultes ont ces mêmes symptômes.
Petit déjeuner, déjeuner, dîner, quelle est la nourriture dont ils disposent dans leur garde-manger ou dans leur réfrigérateur ?
Parler de réfrigérateur est un rêve, il n y a pas de courant électrique pour le faire marcher. Les repas qu’ils ont viennent des aides alimentaires internationales : un sac de farine, un de riz, quelques kilos de sucre et boîtes de conserve, et cela au moyen d’une liste destinée à chaque famille tout au long du mois. La viande n’est qu’un rêve pour une famille de Gaza. Je crois que le fait d’avoir de la nourriture pendant la journée est déjà considéré une grande chance.
Des coupures de courant et d’eau... Pourquoi est-ce que des ressources aussi essentielles dépendent d’Israël ?
C’est un business. Il ne nous est pas permis d’avoir des centrales électriques. On a déjà vu que la première chose qu’ils ont bombardé ont été les structures de base de la ville et que celles-ci dépendent directement d’eux. Les Palestiniens sont obligés de leur acheter l’électricité et l’eau, quant au prix, c’est Israël qui en décide. Du coup l’aide internationale sert à grossir les comptes des compagnies israéliennes.
Alors comment fait on pour survivre jour après jour dans les maisons, les camps de réfugiés, les écoles ou les hôpitaux ?
C’est de cela qu’il s ‘agit, survivre comme on peut, notre force réside dans notre détermination de continuer à lutter par tous les moyens dont nous disposons pour un jour avoir notre Etat Palestinien Libre et Démocratique.
Comment se fait l’enseignement des enfants palestiniens dans une ville assiégée ? De quels moyens disposent ils ?
Nos professeurs sont un exemple pour le reste du monde en ce qu’ils amènent leur enseignement aux foyers des enfants. Leur volonté de continuer à enseigner dans les pires conditions est admirée par tous les Palestiniens, puisqu’ils sont prêts à aller travailler dans les maisons des gens sans rien faire payer en retour, et puis on ne jette jamais un livre, on les passe les uns aux autres.
Dans quel état d’esprit et quelle condition alimentaire se trouvent les petites filles et les petits garçons palestiniens ?
Pour les enfants palestiniens la dépression et l’anxiété sont des choses de tous les jours. Vous pouvez imaginer dans quel état d’esprit ils se trouvent et quelle est leur nourriture, surtout si l’on considère que dans la plupart du temps, ils ne trouvent rien à porter à leur bouche.
Comment peut on aider la population de la ville assiégée depuis si loin ?
En rejoignant les mouvements sociaux pour exiger des gouvernements de forcer Israël à respecter le Droit International et de faire comparaître tous les responsables du gouvernement israélien devant les tribunaux internationaux pour les poursuivre pour leurs crimes contre le peuple palestinien.
Merci beaucoup à Alsoweis Eisa, Président de l’Association des amies et amis de la Palestine à Alcorcón (Madrid).
http://www.rebelion.org/noticia.php...
Traduction de l’espagnol : Inés Molina V.
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8391

Menace sur les lieux saints musulmans en Palestine

dimanche 21 mars 2010 - 06h:34
Nabil Ennasri
Oumma
L’origine du conflit est avant tout le fait d’une occupation et d’un processus colonial... Il faut dire et répéter que la question des lieux saints musulmans de Palestine s’inscrit dans une démarche de protection des libertés fondamentales et du respect des conventions internationales.
En août dernier, nous avions publié dans les colonnes d’oumma.com un article qui tirait la sonnette d’alarme au sujet des dangers qui guettent la mosquée Al Aqsa (1). Aujourd’hui, la situation des Lieux saints musulmans en Palestine est encore plus grave. Les dernières provocations du gouvernement israélien à leur égard confirment la politique agressive de “judaïsation“ entreprise depuis plusieurs années par les autorités israéliennes. Cette tension au sujet des Lieux saints (et particulièrement de l’esplanade des mosquées et de son cœur, la mosquée Al Aqsa) arrive dans un contexte de crise qui présage de lendemains orageux.
Des provocations en cascade
(JPG) Depuis quelques semaines, le gouvernement israélien a, coup sur coup, pris plusieurs mesures rendant la situation explosive en Palestine. En l’espace de trois semaines, le cabinet de Benyamin Netanyahou a décidé d’annexer deux édifices religieux islamiques particulièrement sensibles dans le patrimoine national de l’Etat juif (2), humilier le vice-président américain Joe Biden en annonçant lors de sa venue le projet de construction de centaines de colonies israéliennes à Jérusalem-Est, empêcher à de nombreuses reprises les Palestiniens de moins de 50 ans de prier sur l’esplanade des mosquées, entrepris de boucler totalement la Cisjordanie pendant plusieurs jours, le tout dans une Palestine qui continue de subir les foudres d’une occupation de plus en plus insupportable. Sans parler de Gaza qui croupit toujours dans son isolement infâme et où chaque jour qui passe la rapproche de la catastrophe humanitaire. De provocations honteuses en déclarations fracassantes, le gouvernement israélien poursuit sa politique du pire. Et ce n’est pas le tollé qu’ont provoqué ces différentes annonces auprès de la communauté internationale qui semble freiner la détermination des faucons israéliens.
Car ce gouvernement largement dominé par l’extrême droite religieuse (3) applique méthodiquement une politique qui, non seulement tourne le dos à la paix, mais met en place toutes les conditions pour la reprise d’une confrontation. Composé d’ultras, sa stratégie est simple et cynique : réduire à néant toute idée d’Etat palestinien, faire le « grand Israël » et forcer les Palestiniens à signer une paix de la soumission (4). Les derniers évènements le prouvent : ce cabinet a fait de l’intransigeance et de l’arrogance ses principales caractéristiques et l’obstination de M. Netanyahou à soutenir l’extension des colonies, malgré la désapprobation unanime des capitales occidentales (5), en est la dernière illustration. La vraie question est aujourd’hui celle de savoir jusqu’où les Israéliens iront dans cette fuite en avant outrancière et que se cache derrière cette stratégie de la terreur. Car les dirigeants israéliens ne se contentent pas seulement de brutaliser la population palestinienne ; ils ne ratent jamais une occasion de menacer ouvertement l’Iran d’une attaque militaire préventive (6) qui, si elle est déclenchée, suscitera un véritable apocalypse.
Des lieux saints en danger
En fait, les décisions prises ces dernières semaines révèlent au grand jour la véritable nature du gouvernement israélien, lui-même reflet de l’état de l’opinion israélienne qui s’est radicalisée au fil des dernières années. La récente décision (que M. Netanyahou savait foncièrement provocante pour les Palestiniens) d’ajouter les deux lieux saints de Cisjordanie à la liste des sites enregistrés au patrimoine archéologique d’Israël a été prise suite aux pressions du parti juif ultra-orthodoxe Shass. C’est le président du même parti Shass, Eli Yishaï, également ministre de l’Intérieur qui a annoncé, en pleine visite du vice-président américain, la construction de 1 600 nouveaux logements dans la colonie ultra-orthodoxe Ramat Shlomo, située dans un secteur à majorité arabe de Jérusalem-Est. Au même moment, le journal Ha’aretz dévoilait le plan de la mairie de Jérusalem qui prévoirait de bâtir 50 000 nouveaux logements dans le secteur oriental de la Ville sainte (7). Le cabinet israélien ne pouvait ignorer que ces concessions répétées à l’extrême droite religieuse ne pouvaient qu’embraser la situation et éloigner encore davantage le retour aux « négociations indirectes », sapant ainsi les efforts américains en vue d’une reprise, même timide, des pourparlers de paix.
On comprend, dans ces conditions, l’exaspération et la colère de l’opinion palestinienne. Depuis plusieurs semaines, pas un jour ne passe sans qu’éclate ici ou là des affrontements avec la police ou l’armée israélienne faisant craindre l’émergence d’une nouvelle Intifada. La tension est à son comble notamment au sujet de la mosquée Al Aqsa. Lundi 15 mars 2010, une nouvelle synagogue, située à quelques dizaines de mètres de la mosquée, était inauguré en grande pompe. Cette synagogue, dite de la Hourva - appellation que les Palestiniens traduisent par le terme arabe Al Kharab, lui-même signifiant démolition, terme qui en dit long sur la portée d’un tel édifice - a mis le feu aux poudres (8). Les colons présents à son inauguration n’ont jamais caché leur sombre projet de détruire la mosquée Al Aqsa. En effet, tout un courant juif fanatique - soutenu en cela par la mouvance des protestants évangélistes américains - prône depuis de nombreuses années la destruction du troisième lieu saint de l’islam pour construire à sa place le Temple de Salomon (9) et la nouvelle synagogue serait, selon ces derniers, le prélude à son édification.
Alors, ce qui devait arriver se produisit : la journée de mardi 16 mars a été marquée par de violents affrontements dans de nombreux quartiers de Jérusalem et ailleurs en Cisjordanie tandis que le Hamas à Gaza appelait à une journée de la colère. Toutes les chaînes de télévision arabe ont ainsi retransmis ces images de centaines d’adolescents affrontant à coups de pierres des soldats israéliens surarmés. Tout porte à croire que les prochaines semaines seront marquées par une recrudescence des affrontements. Après maintes provocations et dans un pays où une partie de la classe politique (tout comme certains organes de presse) revendiquent ouvertement un droit à la haine (10), on a presque envie de dire que cette dégradation de la situation était dans la nature des choses. C’est certainement ce que cherchait à susciter la politique machiavélique - et à terme suicidaire - du gouvernement israélien.
Dans ce contexte, les dernières annonces du Premier ministre israélien ne font qu’accentuer la politique de “judaïsation“ des lieux saints musulmans. De tout le monde arabe et musulman des appels sont lancés et les initiatives se multiplient pour protéger le patrimoine culturel et religieux de la vieille ville. L’émotion à l’égard de la mosquée grandit à mesure que s’accroissent les menaces qui pèsent sur elle. Le problème est que cette mobilisation peine à faire effet. A part quelques courageuses institutions, organisations non-gouvernementales ou autres leaders religieux, tout le monde se cantonne (Ligue arabe et Autorité palestinienne en tête) à des déclarations de principe où l’on se limite à exprimer sa préoccupation.
Une mobilisation urgente, massive et plurielle
Au vu de l’évolution dramatique de la situation, l’heure doit être à la mobilisation pour les musulmans du monde, particulièrement pour ceux d’Occident. En effet, à l’inverse de leurs coreligionnaires du monde arabe et musulman - qui vivent pour la plupart sous des régimes autoritaires dont les politiques servent, à bien des égards, les intérêts d’Israël - ils bénéficient d’un cadre leur permettant de s’engager pleinement pour dénoncer ces dérives scandaleuses. Il leur incombe de faire savoir ce qui se passe là-bas pour mieux agir ici, de mettre leur citoyenneté au service de la promotion du droit et d’user de tous les moyens pacifiques pour condamner avec force ce nouvel Apartheid qui, outre ses violations répétées au droit international, porte gravement atteinte aux libertés fondamentales de culte et de religion.
Toutefois, l’émotion considérable que soulève la question de la mosquée Al Aqsa dans le monde musulman peut être salutaire mais elle pourrait dangereusement déplacer le conflit. En effet, cet émoi légitime de la part de nombreux musulmans du monde pourrait entraîner comme effet pervers l’émergence croissante de la dimension religieuse du conflit aux dépens de sa dimension territoriale et politique. Or, ce glissement serait fortement préjudiciable pour deux raisons au moins : d’abord parce que l’origine du conflit est avant tout le fait d’une occupation et d’un processus colonial. Jérusalem-Est, tout comme les autres territoires palestiniens, est illégalement occupée et colonisée par Israël depuis 1967.
De très nombreuses résolutions internationales l’attestent comme le rappelle aujourd’hui l’administration Obama et l’ensemble des pays du monde. Ensuite, car la réduction du conflit à une querelle entre religions est à la fois simplificateur, dangereux et préjudiciable au mouvement de solidarité avec la Palestine. C’est tout l’intérêt de l’obscure politique de M. Netanyahou de renforcer la dimension religieuse du conflit et d’en faire l’axe principal. Il ne faudrait pas tomber dans ce piège et il faut dire et répéter que la question des lieux saints musulmans de Palestine s’inscrit dans une démarche de protection des libertés fondamentales et du respect des conventions internationales.
Bien au contraire, il faut et faudra continuellement tisser des liens avec toutes celles et ceux qui partagent une vision commune de la justice, du respect du droit et ouvrent pour une égalité de traitement (11). C’est ce cadre qui permettra aux Palestiniens de continuer à jouir d’une large sympathie dans le monde entier et d’entrevoir le bout du tunnel. Les ponts qui existent déjà sur ces questions avec les partenaires non-musulmans sont à consolider, de même que les passerelles avec les tenants d’autres traditions. C’est déjà le cas avec la communauté chrétienne de Palestine qui, dans un document récent, a courageusement pris position pour l’arrêt de l’occupation et la dénonciation des crimes israéliens (12). La question des lieux saints musulmans de Palestine ne doit donc pas être uniquement défendue par les musulmans et ce, pour une raison simple : elle est le symbole du traitement indigne et inique exercé par la puissance occupante israélienne.
Notes :
[2] Il s’agit du Caveau des Patriarches à Hébron et de la mosquée Bilel Ibn Rabah à Bethléem. Le premier lieu est également appelé Mosquée Al Khalil qui veut dire “ami intime“. Dans la tradition islamique, c’est par cette dénomination que l’on surnomme le Prophète Abraham. C’est dans cette mosquée que le 24 février 1994 un colon extrémiste du nom de Baruch Goldstein avait assassiné 29 fidèles palestiniens pendant la prière. Sa tombe fait aujourd’hui l’objet d’un pèlerinage.
[4] Voir sur ce sujet l’entretien avec Sari Nusseibeih dans lequel ce doyen de l’Université Al Qods (et auteur en 2002 d’un plan de paix cosigné avec Ami Ayalon, ex-chef du service secret intérieur israélien, Shin Bet) affirmait qu’ « un Etat palestinien est devenu impossible ». Cf. Le Figaro, 4 janvier 2010.
[5] "Malgré les critiques, Netanyahou soutien l’extension des colonies", Le Monde, 15 mars 2010.
[7] "La mairie de Jérusalem envisagerait de bâtir 50 000 logements à Jérusalem-Est", Le Monde, 11 mars 2010.
[9] Ibid, "La mosquée Al Aqsa est en danger !", 12 Août 2009.
[10] Cf. Courrier International - Hors série, février, mars, avril 2009.
[11] C’est d’ailleurs ces principes de justice et de droit qui donne au mouvement de solidarité avec la Palestine son caractère pluriel et transversal dans lequel de nombreux juifs s’engagent de manière courageuse. Voir à ce sujet les sites de l’UJFP. En outre, l’auteur de ces lignes a pu participer aux mobilisations de la Gaza Freedom March de décembre 2009 en manifestant au Caire devant l’ambassade israélienne aux côtés de rabbins juifs. Une pancarte résumait à elle seule cette dynamique : « Jews with Gaza ».
[12] La Croix.
(JPG) Nabil Ennasri : diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix-en-Provence, est actuellement étudiant en théologie musulmane à l’Institut européen des sciences humaines de Château-Chinon. Il a séjourné dans plusieurs pays du Golfe (Qatar, Emirats Arabes Unis). Son mémoire Le champ politico-religieux du Qatar : une vision estudiantine obtenu en vue de la validation du Master II (Recherche) « Politique Comparée » à été rédigé sous la direction du professeur François Burgat. Il est également membre du Collectif des Musulmans de France.
18 mars 2010 - OUMMA
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8387