dimanche 3 janvier 2010

Rapport n° 51 sur les violations israéliennes des droits humains

jeudi 31 décembre 2009 - 18h:04

PCHR du 23 au 29 décembre 2009

Les forces d’occupation israéliennes ont poursuivi leurs agressions systématiques contre les civils palestiniens et leurs biens, dans les Territoires palestiniens occupés.

Alors que nous sommes au premier anniversaire de l’offensive d’Israël contre la bande de Gaza, aucun criminel de guerre israélien n’a été traduit devant la justice.

La publication de ce rapport coïncide avec le 1er anniversaire de l’offensive israélienne sur la bande de Gaza du 27 décembre 2008 au 18 Janvier 2009. Au cours de cette offensive, les Forces d’occupation israéliennes (FOI) ont tué 1 419 Palestiniens et en ont blessé plus de 5 300. La grande majorité des tués étaient des civils qui - selon la législation internationale - étaient en droit d’être protégés : ils étaient 1 167 soit 82 %. 326 étaient des enfants, 111 des femmes. Ce chiffre inclut 251 membres de la police civile non armée.

A ce jour, la bande Gaza compte 931 jours de siège permanent et illégal. Cette forme de punition collective qui affecte indistinctement chacune et chacun des 1 million 500 mille habitants a abouti à une crise humanitaire provoquée par l’homme et qui aurait pu être évitée. Plus de 80 % de la population dépendent de l’aide alimentaire ; 80.000 m3 d’eaux usées sont déversées chaque jour à la mer ; les coupures de courant sont fréquentes et des patients continuent de mourir faute d’avoir accès aux traitements médicaux appropriés.

Au cours de ces 42 ans d’occupation, les FOI n’ont cessé de violer la législation internationale. Ces violations ont été répertoriées et publiées. Pourtant, malgré le niveau élevé porté par les médias et les politiques sur cette réalité, la communauté internationale continue de conforter Israël dans son impunité. La réaction internationale au rapport Goldstone des Nations-Unies suite à une enquête sur les lieux en est la dernière illustration. L’impunité qui a été une des caractéristiques les plus consistantes de l’occupation a favorisé une escalade permanente dans la violation de la législation internationale et dans la dénégation des droits fondamentaux de la population civile.

Le PCHR insiste sur le besoin urgent de définir les responsabilités : tous ceux qui violent la législation internationale doivent être interpellés, traduits en justice et jugés à l’aulne des standards internationaux. Les droits des victimes à une égale protection par la loi et une réparation judiciaire effective doivent être appliqués


Durant cette dernière semaine :

  • les FOI ont tué 6 Palestiniens, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza :
    • 3 des victimes ont été exécutées de façon extrajudiciaire par les FOI à Naplouse ;
  • 5 civils palestiniens, dont un mineur et une femme, ont été blessés par des tirs israéliens ;
  • Les troupes israéliennes ont utilisé la violence pour disperser les manifestations non violentes organisées pour protester contre la construction du mur d’annexion en Cisjordanie ;
  • les FOI ont mené 28 incursions dans les communautés palestiniennes en Cisjordanie :
    • elles ont arrêté 26 Palestiniens, dont 8 mineurs ;
    • sur les check-points en Cisjordanie, elles ont arrêté 4 Palestiniens, dont un mineur ;
      - la marine israélienne continue d’agresser les pêcheurs palestiniens dans la bande de Gaza ;
  • les Israéliens maintiennent leur siège total sur les Territoires palestiniens occupés et leur isolement de la bande de Gaza du monde extérieur ;
  • les FOI ont poursuivi la colonisation de la Cisjordanie et les colons israéliens leurs attaques contre les civils palestiniens et leurs biens :
    • le gouvernement israélien a lancé des appels d’offre pour la construction de 692 logements dans les colonies israéliennes illégales de la Jérusalem-Est occupée ;
    • une femme et un berger ont survécu aux tirs de colons israéliens ;
    • les FOI ont ordonné la démolition d’un certain nombre de maisons qui auraient été construites sans le permis israélien.


(JPG)
La mère d’un Palestinien qui a été abattu sommairement par les Forces israéliennes pleure son fils au cours de son enterrement à Naplouse.


Violations israéliennes recensées durant la semaine du 23 au 29 décembre 2009

1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les civils palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

Mercredi 23 décembre

Incursion dans la région de Jénine : vers 1h30, les FOI ont pénétré dans la ville et le camp de réfugiés de Jénine. Elles ont patrouillé et fouillé un certain nombre de maisons, mais aucune arrestation n’a été signalée.

Vers 1h30, les FOI ont pénétré dans le village d’‘Arraba, au sud-ouest de Jénine, et dans ‘Arrana, au nord-est.

Jérusalem : incursion vers 2h du matin, dans le village de Beit Diqqu, au nord-ouest de Jérusalem, où l’armée arrête deux Palestiniens, dont un mineur : Sa’id Mustafa Daoud, 17 ans, et Shukri Hussein Daoud, 22 ans.

Jeudi 24 décembre

Région d’Hébron : vers 1h du matin, l’armée d’occupation pénètre dans le village de Dura, au sud-ouest d’Hébron (arrestation de Nour Bassam Faqqousa, 22 ans).

Jénine : incursion vers 2h dans Tamoun, au sud-est de Jénine.

Naplouse : vers 2h, l’armée pénètre dans le camp de réfugiés de Balata à l’est de Naplouse.

Ramallah : incursion vers 2h30 dans le camp de réfugiés d’al-Jalazoun, au nord de Ramallah (arrestation de Mohammed Tayzeer al-Wadi, 19 ans).

Vendredi 25 décembre

Hébron : incursion vers 1h30 du matin dans le village d’Ethna, à l’ouest d’Hébron, où l’armée convoque un Palestinien pour interrogatoire.

Ramallah : incursion dans Kufor Ne’ma, à l’ouest de Ramallah (arrestation d’Ashraf Ghaleb Zaidan, 19 ans).

Jénine : vers 3h, les FOI pénètrent dans la ville et le camp de réfugiés de Jénine (arrestation de Majdi Jameel al-Aqhash, 28 ans). Vers 3h30, dans le camp d’al-Far’a au sud de Jénine (arrestation d’Ahmed Zuhair Sawalma, 17 ans), et dans le village d’’Arraba et de Fahma, au sud-ouest.

Samedi 26 décembre

Bande de Gaza : 00h30, du haut de leurs miradors à la frontière au nord de Beit Hanoun, les FOI ouvrent le feu sur plusieurs Palestiniens qui s’approchent trop près de la frontière. Les tirs durent 20 minutes après quoi un avion tire un missile. Basheer Suleiman Mousa Abu Duhail, 20 ans, Mahmoud Jom’a Ibrahim al-Sharat’ha, 19 ans, et Hani Salem Mohammed Abu Ghazal, 20 ans, sont tués sur le coup. Les 3 victimes étaient originaires de Al Nasser Village (un village bédouin au nord de Beit Lahiya). Ils ne portaient pas d’arme et essayaient - semble-t-il - de s’infiltrer en Israël pour y trouver du travail. Un 4ème a survécu à l’attaque. Les FOI se sont opposées à l’intervention des équipes médicales venues chercher les corps. Ce n’est qu’à 16h15 que l’autorisation leur a été donnée.

Hébron : vers 1h, les FOI entrent dans le camp de réfugiés d’al-‘Arroub au nord d’Hébron où elles procèdent comme toujours à des fouilles de maisons. Elles transforment la maison de Muhannad Abu al-Khaizaran en site militaire. Celui-ci est durement frappé et souffre d’ecchymoses.

Vers 23h, elle pénètrent dans le village de Beit Ummar, au nord d’Hébron et arrêtent Turki Mohammed al-‘Allami, 25 ans, et Mohammed Mahmoud al-‘Allami, 27 ans.

Dimanche 27 décembre

Naplouse : vers 2h, incursion dans le village de Beita, au sud-est de Naplouse où l’occupant arrête 3 jeunes Palestiniens : Thamin Yasser Khdair, 16 ans, ‘Ersan Ghassan Hamayel, 17 ans, et Musleh Mohammed Khdair, 17 ans.

Lundi 28 décembre

Hébron : vers minuit, les FOI pénètrent dans le village de Sourif, au nord-ouest d’Hébron (3 arrestations : Rashed Ibrahim Abu Fara, 23 ans, Mohammed Waheed Abu Fara, 24 ans, et Mohammed Ibrahim Hmaidat, 20 ans).

Vers 1h du matin, dans le village de Beit ‘Awa, au sud-ouest d’Hébron (4 arrestations : Anas Shaker Swaiti, 22 ans, Ma’ath Yasser Swaiti, 21 ans, ‘Abdullah Yousef Swaiti, 23 ans, et ‘Odai Ahmed Swaiti, 20 ans).

Jénine : vers 1h30, incursion dans le village de Jalqamous, à l’est de la ville.

Bande de Gaza : 10h45, les FOI pénètrent à 150 mètres dans Beit Hanoun par le nord de la ville. Elles procèdent au nivelage de ce qu’elles avaient précédemment défoncé.

11h00 - les vedettes garde côte, au mouillage au nord de la bande de Gaza face à la localité de al-Sudaniya, font feu sur des bateaux de pêche. Mohammed ’Othman Baker, 23 ans, prend un éclat de projectile en pleine figure.

Mardi 29 décembre

Ramallah : les FOI pénètrent dans le village de Bil’in, à l’ouest de Ramallah et arrêtent deux mineurs palestiniens : Khalil Ibrahim Yassin et Hammouda ‘Imad Yassin, tous deux de 17 ans.

Naplouse : dans le village de Burqa, incursion de l’armée d’occupation vers 1h du matin qui arrête deux jeunes Palestiniens : Mohammed ‘Abdul Ra’ouf Saif, 15 ans et Ahmed Jihad Salah, 17 ans.


(JPG)
Ramallah, 31 décembre, commémoration de l’agression israélienne
contre Gaza déclenchée le 27 décembre 2008
(AP)


2 - Exécutions extrajudiciaires

Samedi matin, 26 décembre, des détachements israéliens en civils (déguisés en arabe) ont exécuté dans le cadre d’exécutions extrajudiciaires 3 membres des Brigades des Martyrs Al-Aqsa (la branche armée du Fatah) à Naplouse. Les trois victimes avaient été assurées d’une amnistie, en coordination avec l’Autorité nationale palestinienne, et avaient été autorisées à se déplacer librement et à vivre normalement. Les FOI ont prétendu que l’unité clandestine avait tiré sur les trois victimes « alors qu’elles refusaient de se rendre ». Cependant, l’enquête conduite par le PCHR montre que les 3 Palestiniens ont été exécutés de sang-froid.

Selon l’enquête du PCHR, il était environ 2h du matin, le samedi 26 décembre, quand les FOI, dont des unités en civil, sont entrées dans Naplouse. Elles ont pris position près de la mosquée al-Nasser, dans la vieille ville, et, ouvrant le feu, elles ont encerclé une maison appartenant à la famille de Nader ‘Abdul Jabbar Mohammed al-Sarkaji, 40 ans. Par mégaphones, elles ont ordonné à al-Sarkaji de sortir de la maison. Dès qu’il a ouvert la porte, les Israéliens ont ouvert le feu. Il a été touché en plein front et s’est écroulé. Sitôt après, les FOI se sont mises à lui tirer dessus à bout portant. Il a été tué de 6 balles dans la tête, dans la poitrine, dans l’avant-bras gauche, dans le bassin et dans la jambe gauche. Son épouse, Tahini Farouq Ja’ara, 32 ans, a été blessée par des éclats dans la jambe.

Au même moment, d’autres unités israéliennes assiégeaient une maison appartenant à la famille de Ghassan Fat’hi Abu Sharekh, 38 ans, près du marché de poissons Qaderi dans la vieille ville. Par mégaphones également, elles ont ordonné aux habitants de sortir. Tous les habitants ont quitté l’immeuble, Ghassan s’est trouvé le dernier à sortir. Dès qu’il est apparu, les FOI ont tiré sur lui. Il a été tué de 7 balles, dans le cou, la poitrine, le ventre, le dos et la jambe gauche.

Vers 2h30, les FOI ont assiégé un immeuble d’habitation de 5 étages où habite ‘Anan Suleiman Mustafa Sobeh, dans la rue Kshaika, quartier al-‘Ein, dans le sud-est de Naplouse. Elles ont demandé par mégaphones à ‘Anan Suleiman Mustafa Sobeh, 36 ans, qui vit au deuxième étage, de sortir et de se rendre. Elles ont ouvert le feu sur l’immeuble. Vers 8h, les Israéliens se sont retirés du secteur, et les habitants ont retrouvé le corps d’‘Anan sur le toit d’une voiture dans une cour près de l’immeuble. Il avait été touché de plusieurs balles à la poitrine, à l’épaule droite, au cou et dans la mâchoire inférieure.


3 - Maintien du siège sur les TPO

Le siège a été maintenu sur l’ensemble des territoires palestiniens, et les restrictions aux déplacements des Palestiniens sont toujours imposées par les FOI, dans la bande de Gaza comme en Cisjordanie dont Jérusalem-Est occupée.


Bande de Gaza

Mouvements des personnes et des biens aux postes frontière

Rafah International

Date : Détails
22 décembre : fermé
23 décembre : 2 Palestiniens sortent ;
124 autres rentrent.
24 décembre : 7 Palestiniens sortent ;
104 autres rentrent.
25 décembre : 1 Palestinien sort.
26 décembre : 7 Palestiniens sortent ;
1 autre rentre.
27 décembre : 5 Palestiniens sortent ;
3 autres ainsi que 18 ambulances rentrent.
28 décembre : 5 Palestiniens rentrent.

Karm Abu Salem (Kerem Shalom)

Date : Détails
22 décembre : 102 containers d’aide alimentaire en provenance
d’organisations humanitaires internationales et des denrées
pour les commerçants rentrent.
23 décembre : 72 containers
24 décembre : 96 containers
25 décembre : fermé
26 décembre : fermé
27 décembre : 128 containers
28 décembre : 79 containers

Nahal Ouz

Ouvert le 25 décembre pour l’entrée de 283 tonnes de gaz domestique et 1 187 020 litres de fioul industriel. Al-Mentar (Karni)

Ouvert le 23 décembre pour l’entrée de 720 tonnes de céréales et 1640 tonnes d’aliments pour le bétail ; et le 28 décembre, pour 600 tonnes de céréales et 560 tonnes d’aliments pour bétail.

Beit Hanoun (Erez)

Date :
:
Patients :
:
Accopagn. :
:
Arabes
d’Israël
:
:
Ambassad. :
:
Presse :
:
Internat. :
:
Gazaouis :
:
Commerçants
22 décembre : 60 : 59 : 12 : 6 : 6 : 34 : 6 : 7
23 décembre : 42 : 42 : 10 : 6 : 10 : 30 : 2 : 4
24 décembre : 41 : 34 : 1 : 5 : 5 : 15 : 3 : 2
25 décembre : 2 : 3 : 72 : 0 : 2 : 6 : 0 : 0
26 décembre : 0 : 0 : 0 : 0 : 0 : 0 : 0 : 0
27 décembre : 44 : 48 : 23 : 0 : 8 : 7 : 1 : 4
28 décembre : 52 : 41 : 17 : 0 : 9 : 11 : 3 : 0


Cisjordanie

Jérusalem : les FOI ont maintenu leurs restrictions sur la ville à laquelle des milliers de Palestiniens, de Cisjordanie et de la bande de Gaza, ne peuvent toujours accéder. Ils sont bloqués à tous les check-points posés autour et dans la cité. Les restrictions sont renforcées les vendredis, jours de prières, pour réduire encore le nombre de Palestiniens qui pourraient aller prier à la mosquée Al-Aqsa dans la vieille ville.

Naplouse : des contrôles prolongés, avec tout ce que cela implique pour les hommes, les femmes, les enfants palestiniens qui attendent de passer le passage de l’occupant, ont été effectués à la porte de fer sur la route Naplouse/Tulkarem, les restrictions se sont poursuivies, notamment sur le check-point de Za’tara, au sud de la ville. Celui de Shavi Shomron, sur la route de Naplouse à Jénine, est fermé depuis le 10 décembre 2009. Or cette route est vitale pour les Palestiniens qui veulent entrer ou sortir de Naplouse. Le 24 décembre, le jeudi, après la mort d’un colon israélien sur la route de Tulkarem, les FOI ont fermé le check-point d’Huwara, au sud de Naplouse, et ont repris position sur les 17 check-points au nord de la ville. Elles ont également posé de nouveaux barrages sur les principales routes qui conduisent à Naplouse.

Ramallah : les troupes postées au check-point de Jaba’-Qalandya, au sud-est de Ramallah, direction Al-Quds, ont imposé des restrictions supplémentaires et des contrôles prolongés sur les civils palestiniens. Pendant la dernière semaine, les FOI ont monté des check-points volants, arrêté et fouillé tous les véhicules palestiniens. Le jeudi 24, l’occupant a fait savoir qu’il ne permettrait pas aux familles et aux avocats des prisonniers palestiniens de se rendre au tribunal militaire d’Oufar, au sud-ouest de Ramallah, par le passage de Bitounia pour suivre les procès des prisonniers.

Jénine : Vendredi matin, 25 décembre, les FOI ont installé un check-point sur la route Jénine/Naplouse près du village de Jaba, au sud de Jénine. Elles ont aussi monté un autre barrage près du village de Sanour, au sud-est.

Qalqilya : le jeudi 24 décembre, les FOI ont repris position sur un check-point à l’entrée est de Qalqilya, pour y arrêter, fouiller les voitures palestiniennes.

Bethléhem : l’armée postée au check-point Container a imposé des restrictions plus sévères aux Palestiniens pour passer le barrage, elle a également monté de nouveaux barrages sur les routes qui conduisent à Bethléhem.


Arrestations sur les check-points de l’armée d’occupation

Jeudi midi, 24 décembre, les FOI postées au check-point à l’entrée est de Beit Ummar, au nord d’Hébron, ont arrêté ‘Abdul Qader Ahmed al-Badawi, 15 ans, du village de réfugiés d’al-‘Arroub.

Dimanche soir, 27 décembre, Ahmed Ibrahim Ehkil, 18 ans, a été arrêté par l’occupant sur ce même barrage, à l’entrée est de Beit Ummar, au nord d’Hébron.

Le même jour, vers 19h20, les FOI, sur le check-point dans la rue al-Sahla, dans le sud d’Hébron ont arrêté et tabassé Sa’d al-Din Sa’id al-Zaru, 46 ans, et son fils Nasser, de 18 ans. Elles prétendent que l’homme et son fils avaient tenté d’attaquer des soldats israéliens.


Harcèlement sur les check-points de l’armée

Samedi soir, 26 décembre, sur le barrage à l’entrée est de Beit Ummar, au nord d’Hébron, les troupes d’occupation ont ouvert le feu sur une voiture dans laquelle roulait Mohammed As’ad Mustafa. Celui-ci a perdu le contrôle de sa voiture qui a percuté des rochers sur le côté de la route. Les soldats se sont mis alors à fouiller la voiture et à frapper son conducteur. Celui-ci souffre de contusions sur tout le corps. Dimanche matin, 27 décembre, les troupes postées sur le check-point militaire au carrefour Housan à l’ouest de Bethléhem, ont arrêté et frappé Hussein Mohammed Dababsa, 28 ans, du village de Nouba au nord-ouest d’Hébron, prétendant qu’il avait tenté d’entrer en Israël pour y travailler dans un atelier. Il souffre d’ecchymoses et de coupures au visage et dans le dos.


(JPG)
Gaza, 29 décembre, des jeunes filles peignent des dessins sur les murs,
commémorant le début de la guerre israélienne contre Gaza
(AP)


4 - Construction du mur d’annexion

Les FOI poursuivent la construction de ce mur à l’intérieur de la Cisjordanie et durant la dernière période, comme précédemment, elles ont utilisé la violence contre les manifestants non violents qui protestaient contre la construction du mur, Palestiniens, internationaux et militants israéliens.

Bil’in, à l’ouest de Ramallah : le vendredi 25 décembre après la prière et comme tous les vendredis, les Palestiniens, avec des internationaux et des militants israéliens défenseurs des droits de l’homme, se sont rassemblés dans le centre du village et dirigés vers le mur qui traverse le village. Après les provocations habituelles des soldats, des pierres leur ont été lancées et ils ripostèrent aussitôt par des balles caoutchouc, des bombes sonores et des grenades lacrymogènes sur les manifestants. Des dizaines de ceux-ci souffrent de l’inhalation des gaz.

Ni’lin, à l’ouest de Ramallah : le même jour, à la même heure, même manifestation des Palestiniens avec des internationaux et des Israéliens, et aussi même violence de l’armée contre cette manifestation non violente. De nombreux manifestants ont subi les jets de lacrymogènes.

Al-Ma’sara, au sud de Bethlehem : le même jour, même manifestation hebdomadaire. L’armée boucle l’entrée du village et attaque les manifestants, utilisant des lacrymogènes, des grenades assourdissantes, et frappant violemment certains manifestants. Mohameed Mahmoud ‘Alaa’ al-Din, 10 ans, et Maher Sakeb, 13 ans, portent des ecchymoses sur tout le corps.


5 - Colonisation et agressions des colons contre les Palestiniens et leurs biens

Durant la semaine, le gouvernement israélien a lancé des appels d’offre pour la construction de centaines de logements dans les colonies illégales dans Jérusalem-Est occupée. Le quotidien israélien Yediot Aharanot a indiqué lundi, 28 décembre, que le projet prévoyait la construction de 692 logements : 377 dans la colonie Neve Yacob, 198 dans Pisgat Ze’ev et 117 dans Har Homa.

Vers 8h mercredi, 23 décembre, les FOI sont entrées dans le village de Qasra, au sud-est de Naplouse. Elles ont bouclé l’entrée est du village et un bulldozer s’est mis à démolir une station essence et une épicerie appartenant à Mo’tassem Mahmoud ‘Ouda, près de la colonie Magdolim qui s’est installée sur la terre du village. Les FOI prétendent que les enfants palestiniens leur avaient lancé des pierres depuis la station.

Jeudi 24 décembre, les FOI ont informé Yasser Mohammed Eslaimiya, du village d’Ethna, à l’ouest d’Hébron, qu’une petite maison et un puits lui appartenant à l’ouest du village devaient être démolis.

Après la mort d’un colon israélien sur la route Naplouse/Tulkarem, jeudi soir, 24 décembre, les colons ont lancé toute une série d’agressions contre les Palestiniens et leurs biens :

  • vers 18h, ceux de la colonie de Yits’har, au sud de Naplouse, ont lancé des pierres sur deux maisons appartenant à Ghaleb Qassem al-Najjar et ‘Abdul rahman Soufan, dans le village de Bourin, au sud de Naplouse. Aucune victime n’a été signalée ;
  • au même moment, d’autres colons de Yits’har, au sud de Naplouse, fermaient la route de contournement située au sud de la colonie et lancé des pierres sur les voitures palestiniennes qui passaient au check-point d’Huwara, au sud de la ville - pas de victimes ;
  • toujours au même moment, des dizaines de colons de Shavi Shomron, où habitait le colon tué, se sont rassemblés au carrefour de Deir Sharaf, au nord-ouest de Naplouse, et l’ont fermé - ils ont là aussi lancé des pierres sur les passants palestiniens ;
  • encore, des colons également de Shavi Shomron, ont attaqué une pépinière dans le village de Deir Sharaf, au nord-ouest de Naplouse où ils ont arrachés des centaines de plants d’arbres et gravement endommagé des matériels de l’exploitation ;
  • le soir, des colons armés ont intercepté un car qui transportait des familles de prisonniers palestiniens enfermés dans les geôles israéliennes au moment où il passait au check-point d’‘Ennab, à l’est de Tulkarem - ils ont essayé d’empêcher les familles de rentrer chez elles.

Le dimanche 27 décembre, vers 15h, un colon de la colonie Carme’el, au sud d’Hébron a tiré sur Khadra Salem al-Hathalin, 50 ans, alors qu’elle faisait paître ses moutons dans le secteur d’Um al-Khair, au sud d’Hébron. Elle n’a pas eu de mal, mais elle s’est évanouie. La police israélienne est arrivée sur les lieux et a emmené la femme à un commissariat israélien près de la colonie Kiryat Arba, pour l’interroger.

Le 29 décembre, le mardi, vers 13h30, des colons ont attaqué Nabeel Ibrahim Hmdaidat, 42 ans, et un autre berger, tous les deux du village d’al-Je’ba, au nord d’Hébron, alors qu’ils laissaient paître leurs bêtes dans un endroit proche de la colonie de Beit Ain. Les colons ont essayé d’obliger les bergers à partir ; alors que ceux-ci refusaient, un colon s’est mis à tirer sur eux avec son pistolet. Hmaidat a été blessé d’une balle à l’épaule. Aussitôt, les FOI sont arrivées et ont arrêté... Hmaidat et son ami, pendant que des auxiliaires médicaux et des habitants du lieu lui fournissaient les premiers soins.

(JPG) Document public

Pour plus d’informations, notamment les noms des victimes, merci de consulter le site (http://www.pchrgaza.org) ou de contacter le PCHR à son bureau de Gaza, par mel (pchr@pchrgaza.org) ou par téléphone (+972 (0)8 2824776 - 2825893).

Rapport hebdomadaire pour la période du 23 au 29 décembre 2009 : PCHR
traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie, JPP.

http://info-palestine.net/article.php3?id_article=7902

L’effet boomerang de la politique guerrière d’Obama

samedi 2 janvier 2010 - 20h:29

Paul Sorel - Lutte Ouvrière

« Nous allons utiliser tous les éléments en notre pouvoir pour intercepter, détruire et vaincre les extrémistes violents qui nous menacent, qu’ils soient d’Afghanistan, du Pakistan, du Yémen ou de Somalie, ou de partout où ils préparent des attaques contre le sol américain » : voilà ce qu’a déclaré Obama à la suite de l’arrestation du jeune Nigérian qui est accusé d’avoir tenté de faire sauter un avion reliant Amsterdam à New York.

La menace de s’en prendre au Yémen avait déjà été proférée par le même Obama le 1er décembre dernier : « Là où Al-Qaïda et ses alliés essaient de poser un pied - que ce soit en Somalie ou au Yémen ou ailleurs - il faut les affronter. » Elle a été mise à exécution deux semaines plus tard.

Le 17 décembre dernier, l’aviation des États-Unis a effectué des bombardements à l’aide de missiles sur le territoire du Yémen pour soutenir la guerre entreprise par le dictateur local, homme de paille des USA, contre une partie de ses opposants. Cette intervention aérienne étant épaulée au sol par les trop célèbres « instructeurs » de l’armée américaine.

(JPG)
Le jeune Umar Farouk Abdulmutallab, qui aurait planifié un attentat suicide dans un avion de ligne américain le 24 décembre 2009 - Photo : EPA

C’est donc très récemment que les citoyens des États-Unis ont appris que le gouvernement Obama était engagé dans une nouvelle guerre au Yémen, sans que leur président, le tout nouveau prix Nobel de la paix, ait éprouvé le besoin de les en informer au préalable.

Le résultat de cette politique agressive, bien loin de protéger les États-Unis des attentats, a été au contraire de susciter des vocations. D’ailleurs le communiqué revendiquant cette tentative d’attentat, signé d’Al-Qaïda au Yémen, affirme que celle-ci est une réponse aux deux dernières interventions aériennes menées par l’armée américaine sur le territoire du Yémen.

Qui est l’agresseur : la population qui reçoit les bombes américaines au Yémen, ou ceux qui les leur envoient ? Obama se sert de la tentative d’attentat pour, en quelque sorte, légaliser son intervention dans un nouveau pays, le Yémen, et en profite pour réitérer ses menaces contre la Somalie et au-delà.

Ce n’est donc qu’un début. Car la mission que s’est visiblement fixée Obama c’est de développer, partout dans le monde, la « paix américaine », celle de la force et des cimetières, pour imposer la loi de l’ordre impérialiste, qui demande aux peuples de se soumettre au pillage en règle de leur pays.

1° janvier 2009 - Lutte Ouvrière - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.lutte-ouvriere-journal.o...

http://info-palestine.net/article.php3?id_article=7912

Richard Falk exhorte à faire pression sur Israël pour la fin du blocus de Gaza et à appliquer le rapport Goldstone

samedi 2 janvier 2010 - 10h:17

Richard Falk - OHCHR

"La Marche pour la liberté de Gaza et la campagne BDS sont le seul défi actuel significatif aux violations d’Israël de ses obligations stipulées dans les Conventions de Genève et dans la Charte des Nations unies".

(JPG) Genève, le 23 décembre - « Les gens de conscience partout dans le monde, ainsi que les gouvernements du monde entier et les Nations unies, doivent prendre acte de la situation extrême dans la bande de Gaza, » a déclaré le rapporteur spécial pour les Territoires palestiniens occupés, Richard Falk, un an après le début de la campagne militaire israélienne contre la bande de Gaza.

La poursuite de l’épreuve pour les un million et demi d’habitants de la bande de Gaza touchés par le blocus israélien, dont la moitié sont des enfants, a été autorisée à défaut d’objection officielle par les gouvernements et les Nations unies, » souligne Falk.

Pour l’expert indépendant, « Jusqu’ici, rien ne prouve qu’une pression internationale significative a été exercée pour mettre fin au blocus ou s’assurer que les officiels israéliens et du Hamas soient tenus responsables des crimes de guerre présumés qui auraient été commis durant les attaques de Gaza ». A son avis, « Ceci représente un échec tragique dans leur responsabilité, et des gouvernements des grandes puissances du monde et des Nations unies. »

« Le blocus illégal imposé par Israël se poursuit et il est dans sa troisième année, » a dit l’expert des Nations unies, notant que la nourriture et les médicaments arrivaient en quantité insuffisante aux habitants de Gaza, aggravant la détérioration de la santé mentale et physique de toute une population civile depuis l’opération Plomb durci lancée par Israël contre le Territoire le 27 décembre 2008, et qu’il a poursuivie pendant 22 jours.

Israël refuse que des matériaux de construction entrent dans la bande de Gaza pour réparer les milliards de dollars de dégâts qui résultent des bombardements et des tirs d’artillerie intenses sur l’infrastructure civile de tout la zone. Le blocus continue de provoquer des pannes importantes d’électricité et du système sanitaire parce qu’Israël refuse de laisser les pièces de rechange pour les réparations passer aux postes frontières.

Pour le rapporteur spécial Richard Falk, deux types d’actions urgentes doivent être stimulés à l’occasion de ce lugubre anniversaire :

  • que les alliés européens et nord-américains d’Israël insistent pour qu’Israël mette fin, immédiatement, à son blocus illégal de la bande de Gaza, en le menaçant de façon crédible de sanctions économiques ;
  • que les « recommandations » du rapport Goldstone (*), ayant confirmé la perpétration de crimes de guerre pouvant être assimilés à des crimes contre l’humanité, par Israël et le Hamas, soient pleinement et rapidement mises en application.

Au premier anniversaire de la guerre de Gaza, Falk évoque aussi les initiatives de la société civile, tels que la Marche de la liberté pour Gaza et la campagne de Boycott, de Désinvestissements et de Sanctions (BDS) comme « le seul défi significatif actuel aux violations d’Israël de ses obligations en tant que puissance occupante de la bande de Gaza stipulées dans les Conventions de Genève et dans la Charte des Nations unies. »


(*) Voir le rapport Goldstone (pdf - anglais)

Falk : Les Etats-Unis et l’Égypte durcissent le blocus via le mur d’acier

New York - CPI

Le rapporteur spécial de l’ONU chargé des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, Richard Falk, a exprimé sa condamnation forte au mur d’acier égyptien au cours de construction en coopération avec les Etats-Unis, sur leurs frontières avec la bande de Gaza.

Dans ses déclarations à la radio de l’ONU, Falk a déclaré, le mercredi 30 décembre 2009 : "Je suis très inquièt de ce mur en construction par les égyptiens et la connivence des américains dans le but de détruire les tunnels utilisés pour faire entrer les matières alimentaires et certains besoins nécessaires aux habitants de la bande de Gaza".

Falk a dit que les tunnels expriment la qualité du désespoir à Gaza à cause du blocus sioniste continuel injuste, arbitraire et inhumain, depuis plus de 3 ans consécutifs.

Il a appelé à imposer des sanctions économiques contre l’entité sioniste pour l’obliger de lever son embargo honteux et criminel qui confisque la vie naturelle de plus d’un million et demi de palestiniens du secteur parce qu’Israël ne comprend pas le language diplomatique.

30 décembre 2009 - CPI


Autres interventions du rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les Territoires palestiniens occupés depuis 1967 : OCHR

Site du Haut Commissariat aux droits de l’homme

Genève, le 23 décembre 2009 - Nations unies - Haut Commissariat aux droits de l’homme - traduction : JPP

http://info-palestine.net/article.php3?id_article=7909

L’année Blackwater

samedi 2 janvier 2010 - 08h:39

K. Selim - Le Quotidien d’Oran

L’année Obama est finie ! Revoici l’année Bush avec Barack Hussein à la Maison-Blanche.

Les actualités d’une fin d’année et du début d’une autre sont des sortes de feuilles de route. Depuis quelques jours, on est ramené brusquement à la grande confrontation de l’ère Bush : Al-Qaïda, qui est partout, contre l’Empire qui doit être de manière « préemptive » partout également. Les républicains, qui ont déjà gagné en imposant le respect de l’agenda guerrier de Bush, sont décidés à effacer les « égarements » de la présidence d’Obama en 2009.

Et ce soudain activisme d’Al-Qaïda - de l’Afghanistan au Yémen et dans la zone sahélienne, sans compter la tentative d’attentat contre Northwest Airlines reliant Amsterdam à Detroit - est donc propice à ranger en tant que pures lubies les tergiversations « morales » du président nobélisé - de manière préemptive - par une académie norvégienne politiquement peu naïve. Il faudra donc surveiller pour 2010 les lignes de front déjà en feu. Et aussi s’attendre à ce que d’autres s’allument, au Proche-Orient notamment.

Mais, c’est du coeur de l’Empire qu’est venu le plus important message en ce début 2010. Un juge américain a tout simplement décidé, apparemment pour une question de forme, d’absoudre les assassins employés par Blackwater qui ont tiré pour le plaisir sur de paisibles Irakiens et en ont tué quatorze. C’est un message impérial fait au nom de la loi. Américaine, s’entend.

Les « bavures » et « dommages collatéraux » américains sont tellement nombreux qu’ils font partie de la routine de la Civilisation armée. Les organisations humanitaires s’en indignent et l’armée américaine se contente du laconique « enquête en cours », tandis que les Karzaï locaux se lamentent des conséquences électorales. Le scénario est archi-connu.

Il n’en reste pas moins que la décision du juge d’absoudre les assassins de Blackwater est d’une violence inouïe. On n’est pas en présence d’une administration qui sait escamoter les affaires, mais d’une décision de justice qui, derrière une justification de procédure des plus douteuse, a décidé que des assassins récidivistes, impliqués dans diverses atrocités, qui ont accompli leur crime sous les yeux de centaines d’Irakiens, n’étaient pas punissables.

Blackwater, devenue après le massacre des innocents la société de « sécurité Xe », est en définitive une organisation semblable à Al-Qaïda mais totalement protégée par la loi américaine. Il faut peut-être songer à faire de ce premier janvier 2010 le Blackwater Day, ou le jour de Ricardo Urbina, du nom du juge qui a décrété le droit de gangsters à tuer en plein jour. La doctrine Urbina entérine le droit des mercenaires à tuer sans avoir de compte à rendre. Les entreprises de pistoleros qui accompagnent l’armée régulière des Etats-Unis viennent de se voir délivrer la plus satisfaisante des assurances. Ils peuvent continuer à utiliser aveuglément leurs armes contre les Arabes et les musulmans qui sont, bien entendu, tous des suppôts d’Al-Qaïda, l’ennemi si utile de l’Empire.

On attend de voir si ceux qui font semblant de gouverner l’Irak dans la Zone verte à Baghdad vont décider de renvoyer chez eux les sociétés de mercenaires qui sont restées après le départ de Blackwater.

1er janvier 2010 - Le Quotidien d’Oran - Edito

http://info-palestine.net/article.php3?id_article=7908

Le Proche-Orient vu par Bachar Al-Assad

dimanche 3 janvier 2010 - 07h:20

Alain Gresh
Le Monde diplomatique

La nouvelle n’a été rapportée que par la presse économique spécialisée et par quelques blogs : « L’administration américaine a opposé une fin de non recevoir à une demande adressée par la France pour lever l’embargo sur la vente d’avions à la Syrie », a déclaré lundi 28 décembre le ministre syrien des transports Yaarob Badr.

En septembre, l’avionneur européen avait signé un accord de principe avec Syrian Air pour l’acquisition de 14 Airbus, accord conditionné à un aval américain avant la fin de l’année - l’avion comportant des pièces américaines. Or le président Obama a prolongé l’embargo, provoquant la colère de la Syrie.

Le ministre syrien a critiqué cet embargo qui « a placé la compagnie Syrian Arab Airlines en difficulté en l’empêchant d’acquérir les avions et les pièces de rechange nécessaires ». C’est peu de le dire. La compagnie syrienne retarde ou annule régulièrement ses vols pour cause de défaillances techniques, elle loue des appareils à l’étranger pour assurer certaines liaisons et l’on murmure à Damas que le propre avion officiel du président Bachar Al-Assad ne serait pas sûr.

On comprend que le président syrien en fasse un test de l’attitude de l’administration Obama quand je l’interroge sur l’état des relations entre la Syrie et les Etats-Unis : « Je ne peux pas parler de relations bilatérales quand l’embargo est toujours en place. On ne peut pas parler de relations normales quand les Etats-Unis nous punissent. » Le Syrian Accountability Act, adopté par le Congrès américain en 2003, est toujours en vigueur et le président Obama a prolongé pour un an, en juillet 2009, d’autres mesures de rétorsion prises par le président Bush en 2007. Le président Assad semble perplexe face à la nouvelle administration. Il salue le changement de rhétorique, mais attend toujours des actes et... la nomination d’un ambassadeur américain à Damas.

La Syrie et les Etats-Unis continuent de s’observer en chiens de faïence. Deux rapports de l’International Crisis Group, publiés à la mi-décembre, Reshuffling the cards ? (I) : Syria’s evolving strategy et Reshuffling the cards ? (II) : Syria’s New Hand, ont le grand mérite d’essayer d’analyser les différents facteurs qui guident les décisions syriennes, alors qu’à Washington prévaut une vision de la Syrie comme un acteur animé par des « mauvaises intentions », par un désir viscéral de nuire aux Etats-Unis. Comprendre la logique et sa complexité, sans forcément l’accepter, permettrait sans doute à la diplomatie américaine de mieux travailler. Ce que met en lumière, remarque le rapport de l’ICG, « la bataille de clichés » qui fait rage à Washington :

« A la base de ces réponses simplistes on trouve un effort pour découvrir les motivations profondes de la Syrie. Qu’est-ce que le régime veut ; est-il capable de faire la paix avec Israël ; peut-il rompre ses relations avec l’Iran ; veut-il jouer un rôle constructif en Irak ou sur le théâtre palestinien ; peut-il abandonner ses ambitions hégémoniques au Liban ? Mais il n’existe pas de réponse abstraite à ces questions, pas plus que les intentions de la Syrie ne peuvent être définies de manière figée, comme si elles existaient par avance, imperméables aux circonstances et au contexte. Le comportement de la Syrie dans le passé a dépendu largement des actions des autres, du paysage régional et des risques encourus, aussi bien que de la situation intérieure et de ses contraintes. Ce sera aussi le cas dans le futur. Autrement dit, plutôt que de découvrir les intentions syriennes, il est plus utile d’identifier le type de facteurs et de dynamiques auxquelles le régime répond. »

Le Liban est un bon cas d’école. Le président nous reçoit alors qu’il sort d’une conférence de presse qu’il a tenue le matin même avec Saad Hariri. Cette visite spectaculaire du premier ministre libanais, sans précédent depuis 2005, l’assassinat de son père Rafic Hariri et le départ des troupes syriennes du pays, est considérée par la presse régionale comme historique. Elle est, affirme Assad, « non pas une page nouvelle, mais une phase nouvelle, un retour à la normale. Elle ne concerne pas le passé, mais l’avenir, ce que nous devons faire ensemble ». Elle confirme aussi le pragmatisme syrien : d’un côté, il n’y aura pas de retour à la situation d’avant 2005 quand l’essentiel de la politique libanaise se décidait à Damas ; de l’autre, la Syrie rappelle qu’elle est un acteur incontournable - la coalition du 14-Mars qui s’était constituée avec la volonté d’en finir avec tout rôle syrien est défaite et divisée, Walid Joumblatt, le leader druze, s’en est éloigné et les ministres chrétiens du 14-Mars ont critiqué la visite de Hariri.

Ce pragmatisme, on le retrouve dans les relations avec la Turquie dont le premier ministre Recep Erdogan s’est rendu à Damas le 23 décembre pour présider le Conseil de coopération stratégique turco-syrien. Qui se souvient qu’il y a une dizaine d’années, les deux pays étaient proches de la guerre ? Désormais, c’est bien un axe stratégique qui se dessine, aux conséquences incalculables pour l’avenir de la région. « Après la guerre de 2003 contre l’Irak, explique le président, nous avons vu le feu se rapprocher. Il nous a poussé à développer ces relations pour nous protéger et nous avons découvert que nous avions plein de choses en commun, que nous avions des intérêts communs avec la Turquie. Nous avons désormais un paysage régional différent, nous sommes devenus des acteurs. Pour tous les grands projets, le développement du pétrole, du gaz, des routes, du train, de tous les projets entre mer Caspienne, mer Rouge, le Golfe et la Méditerranée, vous avez besoin de cette coopération régionale. Cela serait impossible sans des relations politiques entre nos deux pays. » Et le président semble convaincu que l’avenir de la région doit être pris en main par les pays de la région eux-mêmes, sans ingérences étrangères...

Alors que la Syrie est sérieusement préoccupée par ses problèmes économiques et sa volonté d’un développement accéléré, la Turquie représente un atout majeur, bien plus significatif que l’Iran dont les capacités économiques sont réduites, comme l’explique le rapport de l’ICG. L’ouverture des frontières entre la Turquie et la Syrie, la suppression des visas, la réhabilitation de tronçons de chemin de fer du fameux train du Hedjaz mis en service avant la première guerre mondiale, devraient permettre un essor sans précédent du commerce entre les deux pays, commerce qui est déjà passé en dix ans de 500 millions à 1,8 milliard de dollars. Comme l’a confirmé Erdogan, la Syrie est une porte vers le Proche-Orient...

Et le rôle de médiateur de la Turquie dans les négociations syro-israéliennes ? Le président Assad éclate de rire : « Nous avons besoin d’un médiateur entre la Turquie et Israël. » Les relations entre les deux pays se sont en effet tendues depuis la guerre contre Gaza et les critiques turques à l’égard d’Israël. Le ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman a rejeté le rôle de médiateur d’Ankara - la Turquie a servi d’intermédiaire dans cinq sessions de pourparlers indirects tenus entre les deux pays du temps où Ehud Olmert était premier ministre, négociations indirectes qui n’ont toujours pas repris. Plus sérieusement, le président ajoute : « Nous avons entendu dire qu’il y avait des efforts de différentes parties pour rétablir les relations entre Israël et la Turquie pour que cette dernière puisse jouer son rôle dans la reprise des négociations. »

La France peut-elle aider ? Le président semble réservé : « La France est un acteur international et la Turquie un acteur régional, ils peuvent jouer un rôle complémentaire, mais nous devons d’abord relancer le rôle turc, alors la France pourra le soutenir et jouer un rôle. » Quoi qu’il en soit, le président ne cache pas scepticisme : il pense qu’il n’existe aucun interlocuteur israélien prêt à faire la paix. D’autant qu’Assad refuse « les négociations sans conditions » proposées par Netanyahou, négociations dont les bases ne seraient pas clairement établies (« la paix contre les territoires »).

Parmi les dossiers régionaux, celui du nucléaire iranien est parmi les plus sensibles. Il concerne Damas dans la mesure où une partie de l’administration américaine fait du relâchement des relations entre l’Iran et la Syrie une condition à des gestes américains en direction de cette dernière. Si c’est le cas, rien ne semble indiquer que le président Assad soit prêt à lâcher l’Iran, ce qu’il avait déjà affirmé lors de notre précédent entretien.

« Est-ce que nous voulons une solution avec l’Iran ou un problème ? Si nous voulons un problème, le mieux est d’exercer des pressions, de décréter un embargo, voire de faire la guerre. Si nous voulons une solution, il faut un dialogue direct avec Téhéran. Il doit être fondé sur le traité de non prolifération et sur le droit de l’Iran à enrichir son uranium. Les Etats-Unis doivent abandonner l’initiative dite européenne, qui est en fait une initiative américaine avec une couverture européenne. Ils doivent discuter avec l’Iran de la quantité d’uranium qui sera enrichi [à 20%] à l’extérieur de l’Iran. Téhéran a fait preuve de flexibilité en acceptant qu’une partie de son uranium soit enrichie à l’étranger. Les Européens disent que la totalité doit être envoyée d’un coup à l’étranger, alors qu’il n’existe pas de garanties que cet uranium sera rendu à l’Iran ; Téhéran a proposé que cela se fasse par étape, une quantité d’uranium étant envoyée à l’étranger après qu’une autre, enrichie, soit restituée à l’Iran. L’Europe insiste pour que Téhéran envoie tout son uranium d’un coup. J’ai dit au président Sarkozy que, si j’étais Ahmadinejad, je n’accepterais pas une telle offre. » Et le président de s’étonner que l’Europe et les Etats-Unis soient muets sur le nucléaire israélien.

L’axe Téhéran-Damas s’est forgé dès le lendemain de la révolution iranienne de 1979. Il a résisté à toutes les crises, mais il ne signifie pas que les deux pays aient la même vision, ni forcément les mêmes intérêts. Ainsi, la Syrie, contrairement à l’Iran, est prête à négocier avec Israël et à reconnaître cet Etat ; d’autre part, dans la crise actuelle au Yémen, Damas a appuyé l’Arabie saoudite dans son intervention contre les rebelles huthiste alors que Téhéran l’a condamnée. La question qui se pose est de savoir pourquoi la Syrie renoncerait à son alliance avec l’Iran, alors que ce pays l’a soutenue, notamment à partir de 2005, quand elle subissait les foudres de l’Europe et des Etats-Unis. Pourtant, il est évident qu’une paix israélo-syrienne aurait des effets sur les alignements et les alliances dans la région.

L’avenir de celle-ci inquiète le président syrien, comme la montée des tensions confessionnelles et de l’extrémisme alors que les conflits majeurs perdurent. Dans ce contexte, l’Europe apparaît bien absente : « Dans les années 1970 et 1980, l’Europe était plus objective qu’aujourd’hui, alors même que la guerre froide faisait rage et que les Européens étaient alliés aux Etats-Unis contre l’Union soviétique. En ce qui concerne notre région, ils étaient plus indépendants. Ils s’engagent maintenant dans une mauvaise direction. Pourquoi ? Je ne sais pas, c’est aux Européens de répondre. » Et il ajoute : « Si l’Europe a un patron [sous-entendu américain], pourquoi devrais-je traiter avec elle, je dois aller directement voir le patron. »

Il revient sur l’affaire des avions : « Vous dites que nous sommes partenaires, mais vous ne pouvez m’envoyer les avions dont j’ai besoin à cause de l’embargo américain. Quelle sorte de partenaire êtes-vous ? » Et l’accord d’association entre l’Union européenne et la Syrie ? Il n’est pas près d’être signé. « Aucune des deux parties n’est assez mûre pour cette association. Pour notre part, nous avons besoin de réformes administratives et économiques pour réduire les effets négatifs d’un tel accord. Quant à l’Union européenne, elle a été kidnappée par les Etats-Unis et par Jacques Chirac ; durant les années difficiles, elle s’est tenue aux côté des Etats-Unis contre nous. Si vous voulez être mon ami, il faut prouver que vous l’êtes vraiment. » Et le président ajoute qu’aucun des pays arabes qu’il a consultés et qui ont signé un accord de partenariat méditerranéen n’est satisfait...

En conclusion, le président note que « les Etats-Unis n’ont plus besoin de l’Europe depuis la fin de la guerre froide. Ils peuvent donner des ordres au Proche-Orient et aux pays producteurs de pétrole, ils ont des relations directes avec les anciennes républiques soviétiques. Ils mettent l’Europe de côté, sauf quand ils ont besoin de la couverture de la soi-disant “communauté internationale” ». Une vision pessimiste, mais assez réaliste, de la difficulté de l’Europe à trouver sa place dans l’architecture mondiale qui se dessine.

(JPG)
Alain Gresh

1er janvier 2010 - Les blogs de Diplo
Vous pouvez consulter cet article à :
http://blog.mondediplo.net/2010-01-...

http://info-palestine.net/article.php3?id_article=7910

2010 : Bienvenue dans le monde d’Orwell

samedi 2 janvier 2010 - 06h:05

John Pilger
Le Grand Soir

Dans son livre 1984, George Orwell décrit un super état nommé Oceania dont le langage guerrier inversait les termes pour en faire des mensonges qui sont passés dans l’histoire comme des vérités. « Celui qui contrôle le passé, » disait le slogan du Parti, « contrôle le futur : celui qui contrôle le présent contrôle le passé. »

(JPG) Barack Obama est le dirigeant de l’Oceania contemporain. En deux discours en cette fin de décennie, le lauréat du prix Nobel de la paix a affirmé que la paix n’était plus la paix, mais plutôt une guerre permanente qui « s’étend bien au-delà de l’Afghanistan et du Pakistan » jusqu’à des « régions agitées et des ennemis diffus » (*). Il l’a définie comme la « sécurité globale » et nous conviait à nous montrer reconnaissants. A l’intention du peuple d’Afghanistan, que les Etats-Unis ont envahi et occupé, il a déclaré avec malice : « Nous n’avons aucun intérêt à occuper votre pays ».

Dans l’Etat d’Oceania, vérité et mensonge ne font qu’un.

Selon Obama, l’attaque américaine contre l’Afghanistan en 2001 fut autorisée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il n’y a jamais eut d’autorisation des Nations Unies. Il a dit que « le monde » soutenait l’invasion au lendemain du 11 septembre alors qu’en réalité dans 34 des 37 pays sondés par l’institut Gallup, une écrasante majorité s’y opposait. Il a dit que les Etats-Unis ont envahi l’Afghanistan « uniquement après que les Taliban aient refusé de livrer (Oussama) Ben Laden ». En 2001, les Taliban ont tenté à trois reprises de livrer Ben Laden, selon le régime militaire du Pakistan, mais ils furent ignorés. Et même la mythification du 11 septembre par Obama pour justifier sa guerre est fausse. Plus de deux mois avant l’attaque des tours jumelles, le ministre des Affaires étrangères du Pakistan, Niaz Naik, était informé par l’administration Bush qu’une attaque militaire allait être lancée mi-octobre. Le régime taliban à Kaboul, qui avait été secrètement soutenu par l’administration Clinton, n’était plus considéré comme suffisamment « stable » pour garantir le contrôle américain sur les oléoducs et gazoducs vers la mer Caspienne. Le régime devait donc être renversé.

Le mensonge le plus éhonté d’Obama est que l’Afghanistan aujourd’hui est un « havre » pour Al-Qaeda et ses attaques contre l’Occident. Mais son propre conseiller à la sécurité nationale, le Général James Jones, a déclaré au mois d’octobre qu’il y avait « moins de 100 » membres d’Al-Qaeda en Afghanistan. Selon les services de renseignement US, 90 % des Taliban sont à peine des Taliban, mais « une insurrection tribale locale qui s’oppose aux Etats-Unis parce ces derniers constituent à leurs yeux une force d’occupation. » La guerre est une arnaque. Il faut avoir un encéphalogramme à plat pour croire encore à la « paix mondiale » qu’Obama veut nous vendre.

Cependant, en coulisses se prépare un véritable plan. Sous le commandement du troublant Général Stanley McCrystal, qui fut distingué pour ses escadrons de la mort en Irak, l’occupation d’un des pays les plus pauvres est un modèle pour les « régions agitées » du monde qui échappent encore au contrôle d’Oceania. Il est connu sous le nom de COIN, ou « counter-insurgency network » (réseau de contre insurrection), qui rassemble militaires, organisations humanitaires, psychologues, anthropologues, média et consultants en relations publiques. Noyé sous un jargon qui parle de gagner les coeurs et les esprits, son objectif est de provoquer des conflits interethniques et une guerre civile : Tadjiks et Ouzbekes contre Pashtouns.

C’est ce que les Américains ont fait en Irak où ils ont détruit une société multiethnique. Ils ont acheté des gens et construit des murs entre des communautés où auparavant on connaissait des mariages mixtes, ils ont procédé à un nettoyage ethnique des sunnites et exilé des millions à l’étranger. Les médias embarqués ont présenté tout ceci comme « la paix », et les universitaires américains à la solde de Washington et les « experts en sécurité » coachés par le Pentagone sont apparus à la télévision pour répandre la bonne nouvelle. Comme dans « 1984 », c’est le contraire qui était vrai.

Quelque chose de similaire est prévu pour l’Afghanistan. La population sera déportée dans des « zones cibles » contrôlées par des chefs de guerre financés par Washington et le trafic d’opium. Que ces chefs de guerre soient notoirement connus pour leur barbarie n’a aucune importance. « Cela ne nous dérange pas » avait déclaré un diplomate de l’administration Clinton en référence de la persécution des femmes sous le régime « stable » des Taliban. Des organisations humanitaires, des ingénieurs et des agronomes seront désignés pour gérer la « crise humanitaire » et ainsi « sécuriser » les zones tribales.

Voilà pour la théorie. Ca a bien fonctionné en Yougoslavie où une partition éthnique sectaire a balayé une société qui était jadis pacifique, mais ça a échoué au Vietnam où le programme des « hameaux stratégiques » de la CIA dont l’objectif était de regrouper la population et la diviser pour battre le Viet Cong - un terme fourre-tout que les américains employaient pour désigner les résistants, comme aujourd’hui ils emploient le terme « taliban ».

Une part de responsabilité incombe aux Israéliens, qui depuis longtemps conseillent les Américains en Irak et en Afghanistan. Les nettoyages ethniques, la construction de murs, les points de contrôle, les punitions collectives et la surveillance constante sont revendiqués comme des innovations israéliennes qui ont permis le vol de la majorité du territoire Palestinien. Et pourtant, malgré toutes les souffrances endurées, les Palestiniens n’ont pas été irrévocablement divisés et résistent en tant que nation, contre toute attente.

Les précurseurs les plus emblématiques du Plan Obama, que le lauréat du Prix Nobel de la Paix et son étrange général et ses hommes en charge des relations publiques aimeraient nous faire oublier, sont ceux qui ont échoué en Afghanistan justement. Les Britanniques au 19ème siècle et les Soviétiques au 20ème siècle ont tenté de conquérir le pays sauvage par le nettoyage ethnique mais ont dû déguerpir, après avoir provoqué un bain de sang. Leurs mémoriaux sont les cimetières des empires. Le pouvoir d’un peuple, parfois déroutant, souvent héroïque, est comme des graines qui germent sous un manteau de neige, et les envahisseurs le craignent.

« C’était curieux », a écrit Orwell dans 1984, « de penser que le ciel était le même pour tous, en Eurasie, en Estasie ou ici. Et que les gens sous ce ciel étaient très semblables, partout dans le monde... des gens qui s’ignoraient, séparés par des murs de haine et de mensonges, et qui pourtant étaient pratiquement les mêmes qui ... accumulaient dans leurs coeurs, leurs ventres et leurs muscles l’énergie qui un jour allait renverser le monde. »
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Site de l’auteur : http://ww.johnpilger.com

(*) Discours du président Obama en français

1er janvier 2010 - Le Grand Soir - traduction VD pour le Grand Soir

http://info-palestine.net/article.php3?id_article=7903

Racisme absolu et guerre totale

samedi 2 janvier 2010 - 07h:44

Saleh Al-Naami - Al Ahram Weekly

On constate une hausse importante du nombre de malades atteints de tumeurs cancéreuses et habitant dans des zones que l’armée israélienne a prises pour cible lors de sa guerre contre Gaza, écrit Saleh Al-Naami.
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Une femme palestinienne marche à travers les bâtiments détruits pendant les 22 jours d’offensive israélienne contre Gaza, lancée le 27 Décembre 2008. Le jour anniversaire de la tuerie tragique commise par les Israéliens contre les Palestiniens, le monde se souvient que pas moins de 30 000 maisons palestiniennes ont été détruites lors de l’attaque israélienne, et que plus de 1400 personnes ont été assassinées - Photo : AFP

Mahmoud Hussein tente de retenir ses larmes tandis il contemple son frère Ahmed, âgé de 30 ans, qui souffre d’un cancer du côlon. La famille attend avec impatience que la frontière de Gaza soit ouverte pour qu’Ahmed puisse aller à l’extérieur se faire soigner, car du fait du blocus imposé par Israël, les installations médicales de Gaza ne permettent pas de traiter son cas. Ahmed, qui vit dans Gabalya, au nord de Gaza, n’est pas le seul Palestinien à développer un cancer à un âge relativement jeune.

Selon des sources médicales palestiniennes, on constate une hausse importante du nombre de patients atteints de tumeurs cancéreuses et habitant dans des zones que l’armée israélienne a prises pour cible lors de sa guerre contre Gaza. A la veille du premier anniversaire de la guerre, les Palestiniens sont choqués de découvrir encore ses effets néfastes. Une femme palestinienne dont la maison dans le quartier d’Al-Shaaf, à l’est de la ville de Gaza a été la cible de missiles au phosphore blanc, a donné naissance à un bébé avec un cœur déformé. Des médecins ont mentionné le cas d’une autre femme enceinte dans le nord de Gaza, dont la maison a été attaquée avec le même agent chimique et qui a donné naissance à un bébé atteint de la même déformation.

Sous le blocus, les chances de survie du nourrisson sont très faibles, les services médicaux dans la bande de Gaza n’étant pas équipés pour traiter de tels cas. La maman a déclaré aux médecins que pendant la guerre, elle avait respiré de la fumée de phosphore blanc en grandes quantités à cause des attaques répétées sur la zone où elle habite. Le phosphore blanc est un agent chimique qui est incendiaire et hautement inflammable lorsqu’il est mélangé avec l’oxygène. Il brûle les tissus et les os à travers la peau, et les cadavres des victimes au phosphore blanc sont généralement extrêmement carbonisés.

Dans un rapport marquant le premier anniversaire de la guerre, le Centre Dameer pour les Droits de l’Homme a signalé « un niveau élevé de naissances de bébés mal-formés et de fausses couches ». Le Centre a aussi signalé que l’utilisation de munitions radioactives et toxiques par l’armée israélienne dans Gaza a entraîné une détérioration notable de la santé des Palestiniens. Le rapport était fondé sur une enquête ayant révélé que la santé et les conditions environnementales dans la bande de Gaza se détériorent de jour en jour à la suite de l’agression israélienne et de la fermeture des frontières par les forces d’occupation pour la troisième année consécutive.

Dans le même temps, des chercheurs italiens ont révélé que le sol de Gaza contient maintenant des particules cancérigènes et des toxines en raison de l’utilisation par Israël, au cours de la dernière guerre contre Gaza, d’armes interdites au niveau international. Dans une conférence de presse tenue dans la ville de Gaza, ces experts ont souligné que ces toxines et ces agents cancérigènes représentaient un risque élevé pour les enfants à venir, et a demandé au Ministère palestinien de la Santé de soumettre à un test tous les Palestiniens vivant dans les zones bombardées. Ces Italiens qui ont effectué le travail de terrain dans ces même zones, ont en outre averti que de nombreux résidents de Gaza souffraient de maladies gastro-intestinales et respiratoires chroniques.

Selon ces experts, les tests qui ont été réalisés dans la bande de Gaza ont montré que 12 types de toxines et produits radioactifs ont été libérés [dans l’air et dans les sols] par la large utilisation par Israël d’armes internationalement interdites. Ces armes ont entraîné l’amputation de nombreux blessés.

Encore plus de faits troublants ont été divulgués. Le Centre Adala pour les Droits de l’Homme a révélé de son côté que l’on trouve aujourd’hui dans la bande de Gaza le plus grand nombre de personnes handicapées dans le monde. Environ 4% des Palestiniens dans la bande de Gaza, soit 70 000 personnes, ont une certaine forme de handicap. Leur souffrance est encore compliquée par le refus par Israël d’autoriser le transfert des médicaments et des équipements de rééducation nécessaires. Dans le même temps Israël empêche tous ces handicapés d’aller à l’étranger chercher une assistance médicale.

Alors que les Palestiniens marquent le premier anniversaire de la guerre, les Israéliens finissent par révéler les vraies raisons à l’origine du traitement sauvage des Palestiniens par leur armée durant le conflit.

Un édit publié par le rabbin Avi Ronzki, général de brigade, aux troupes israéliennes à l’occasion de ce premier anniversaire, exige qu’il n’y ait aucune pitié ni aucune compassion envers les Palestiniens. L’édit mentionné dans les médias israéliens, déclare que « le but de la guerre récente sur Gaza visait à détruire et anéantir l’ennemi, à ne pas faire de prisonniers. » Il poursuit en disant que « environ 80 avions ont attaqué différentes cibles dans Gaza, puis les chars ont commencé leur assaut. Nous avons combattu les gentils avec tout notre volonté et toute notre force. »

Oren Yiftahel, professeur de sciences politiques à l’Université Ben Gourion du Néguev, a décrit les atrocités israéliennes pendant la guerre. « On s’attendait à ce comportement d’Israël et à un prolongement de la politique sioniste qui veut l’anéantissement du peuple palestinien, en effaçant son histoire et son existence. [Le sionisme] nie les droits légitimes du peuple palestinien, qui sont fondamentalement les leurs et ne dépendent pas d’un bon-vouloir israélien ».

Yiftahel a soutenu dans un article publié par le quotidien israélien Haaretz que « l’invasion israélienne de Gaza n’était pas une opération purement militaire pour mettre fin aux attaques de missiles, ou une tentative de rétablir la capacité de dissuasion d’Israël ou même une tentative pour imposer un ordre sur un autre et renverser le gouvernement élu du Hamas. La guerre est la continuation d’une stratégie de longue date de refuser, d’effacer et d’éliminer toute référence historique aux Palestiniens et à leur existence. »

Yiftahel a en outre accusé les Israéliens dans leur ensemble d’avoir participé pleinement à ce complot contre les Palestiniens, notant que les politiciens israéliens, les artistes, les médias, les chercheurs des universités ainsi que les intellectuels avaient appuyé cette guerre avec enthousiasme. Yiftahel affirme de même que la guerre d’Israël contre Gaza, et précisément contre le Hamas, était une réaction à l’arrivée du Hamas au pouvoir qui aurait rendu obsolète une solution à deux États. « Cette situation est idéale pour Israël, parce que cela signifie qu’il peut poursuivre son projet de colonisation sur une période indéterminée », a-t-il déclaré.

Toujours selon Yiftahel, la nomination, comme Premier ministre du gouvernement du Hamas, d’Ismaïl Haniyeh qui est né dans une famille de réfugiés donne aux Palestiniens une autre raison de ne pas céder sur le droit au retour des réfugiés palestiniens qu’Israël considère comme une question qui menace ses fondements. « Au lieu d’affronter la réalité avec toutes ses complications, Israël a recours au terrorisme d’Etat », écrit Yiftahel. « Plus de balles, plus d’explosifs, tuer des enfants et incendier les villes ne permettra pas de faire taire l’Histoire. Le temps perdu au profit des tambours de guerre sera regagné après qu’ils auront été chassés. »

L’historien israélien Tom Segev estime que « l’un des principaux objectifs de la guerre contre la bande de Gaza était d’exercer un principe ancré dans le sionisme, à savoir la nécessité de frapper les Palestiniens pour leur enseigner une leçon. C’est l’une des principales bases du projet sioniste depuis sa création. » Segev explique aussi que l’idée derrière tout cela est que « nous, les Juifs, représentons la modernité et la civilisation, la logique et l’éthique, les Arabes étant des sauvages primitifs animés de tendances irrationnelles violentes qui sont ignorants et doivent être disciplinés et éduqués sur la bonne manière de penser par l’utilisation de la carotte et du bâton ».

Segev poursuit en disant qu’Israël croyait que la guerre allait chasser le Hamas du pouvoir, « ce qui est une autre croyance sioniste, à savoir la nécessité d’imposer aux Palestiniens une direction modérée qui va céder sur ses aspirations nationales. » Segev décrit les raisons d’Israël et ses buts de guerre contre la bande de Gaza comme « basés sur des croyances fausses et qui ont échoué, mais qu’Israël continue à ressasser d’une guerre à l’autre. »

En fait, l’analyste politique et militaire israélien Ofer Shelah a été le premier à souligner que l’assaut contre Gaza a marqué la naissance d’une « nouvelle doctrine de défense d’Israël, à savoir qu’Israël « doit agir comme un Etat voyou face à des ennemis qui adoptent un stratégie d’infiltrations et de tirs à distance. » En d’autres termes, « de répondre à des tirs avec une vaste et sauvage opération militaire, quel que soit le nombre de victimes. »

Ces arguments expliquent les effets choquants de la guerre contre Gaza. Au cours de cette offensive, Israël a agi sur le principe très clair de régler ses questions sécuritaires par la confrontation avec le peuple palestinien, indépendamment des pertes dans les rangs des civils.

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24 décembre 2009 - Al-Ahram Weekly Online - Vous pouvez consulter cet article à :
http://weekly.ahram.org.eg/2009/978...
Traduction : Naguib

http://info-palestine.net/article.php3?id_article=7906

Ghaza, un an après le massacre : La situation sanitaire est catastrophique

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Le Centre culturel islamique d’Alger a abrité mercredi après-midi une conférence-débat sur la résistance palestinienne face à l’occupant israélien, intitulée « Ghaza, un an après le massacre », et animée par M. Bachir Morchid et Cheikh Hussein Anbar, représentants de l’ambassade de l’Etat de Palestine à Alger, en présence de nombreux moudjahidine, d’universitaires et de cadres du secteur des affaires religieuses.
Intervenant à l’occasion de la célébration du premier anniversaire de l’agression israélienne sur la bande de Ghaza, cette rencontre a permis aux deux conférenciers de revenir sur cet odieux massacre de la population palestinienne désarmée, et souligner les lourdes conséquences qu’il a entraîné avant de rappeler la volonté et la détermination du peuple palestinien à poursuivre la lutte jusqu’au recouvrement de tous ses droits légitimes et l’établissement d’un Etat palestinien indépendant avec El Qods comme capitale.
En effet, affirme M. Hussein Anbar, le peuple palestinien de Ghaza est sous la menace d’une grave catastrophe, suite au blocus économique et commercial qui lui est imposé depuis maintenant 5 ans, en que la reconstruction des écoles, centres de santé, mosquées et autres établissements, détruits par le sauvage bombardement israélien est au point mort. Après quoi, il a mis l’accent sur une récente étude italienne sur la situation de Ghaza, faisant ressortir que 90% de l’eau utilisée à Ghaza n’est pas potable, que les terres agricoles du territoire sont contaminées par les produits chimiques, que le chômage a atteint 80% de la population, la pauvreté 60% avant d’ajouter, toujours selon la même étude, que l’insuffisance rénale, l’anémie (50% des femmes et des enfants), le diabète, font rage au sein de la population, notamment. Concernant la grippe porcine, M. Anbar a annoncé que 15 décès ont été enregistrés à ce jour (le nombre de personnes contaminées n’est pas connu), avant d’ajouter que le vaccin ou tout traitement contre cette maladie ne sont pas disponibles.
Lui succédant, M. Bachir Morchid, de l’ambassade de l’Etat de Palestine, également, a rappelé ce douloureux anniversaire en déplorant le silence arabe vis-à-vis de la cause palestinienne. Dans ce contexte, il a souligné la nécessité d’une position palestinienne et arabe unifiée face à l’ennemi israélien, avant de plaider pour l’unité des rangs palestiniens, et, partant, appeler le mouvement Hamas à adopter la feuille de route arabe. M. Morchid devait, ensuite, rappeler longuement le rôle historique de l’Algérie en Palestine, depuis le passage de Sidi Boumediène Chouaïb, jusqu’à l’heure actuelle, en citant l’émigration de nombreux algériens en Palestine après la résistance héroïque de l’Emir Abdelkader et de Cheikh El Mokrani, la participation des combattants algériens aux guerres de 1948, 1964 et 1973, sans oublier de mettre en relief l’aide et le soutien inconditionnels de l’Algérie au peuple palestinien et à sa cause sacrée, à travers la création de l’OLP, la proclamation de l’Etat de Palestine à Zéralda, l’unification des rangs palestiniens, notamment. La manifestation s’est terminée par un débat riche et ouvert avec l’assistance présente, toujours passionnée quand il s’agit de la cause palestinienne.
Mourad A.

http://www.elmoudjahid.com/accueil/monde/49230.html

Une fatwa pour le petit Pharaon d’Egypte

Egypte - 03-01-2010
Par Youssef Girard
« Lorsque vous voyez un savant fréquenter les princes, prenez garde à lui, car c’est un voleur. » Saïd Ibn al-Moussayyib.
Ces dernières semaines, nombre d’institutions islamiques et de personnalités religieuses musulmanes se sont élevées contre le projet égyptien de construction d’un mur d’acier à la frontière entre l’Egypte et la Bande de Gaza. Long de 10 km, ce mur plonge profondément dans la terre pour tenter d’empêcher les Palestiniens de creuser les tunnels qui assurent la survie de la population de Gaza. Visant à renforcer le blocus que subit Gaza depuis juin 2007, le mur d’acier ambitionne d’enfermer totalement la population palestinienne de la Bande afin de faire plier sa volonté de résistance. Contre ce projet d’étouffement d’une population toute entière, nombreux sont ceux qui ont protesté.























Ainsi, le président de l'Union mondiale des Ouléma musulmans, Youssef al-Qaradaoui, a appelé l'Egypte à cesser la construction du mur d'acier, qualifiant cet acte « de prohibé, parce qu'il vise à fermer tous les accès à Gaza, à affamer, humilier et à faire pression sur la population palestinienne pour qu'elle se rende et se soumette aux exigences israéliennes ». « Il est vrai que l'Egypte est libre d'imposer sa souveraineté sur ses frontières, mais elle n'a pas le droit de tuer son peuple ni ses voisins en Palestine », a-t-il déclaré, ajoutant que cet acte est « inacceptable du point de vue du nationalisme arabe, de la fraternité islamique et humaine ». Selon al-Qaradaoui, « Israël veut asphyxier les Palestiniens et l'Egypte construit un autre mur, qui sert, en fin de compte les intérêts des Israéliens ». « C'est comme si l'Egypte dit aux Palestiniens : Mort à vous et vive Israël », a estimé le cheikh d’origine égyptienne, appelant « tous les amis d'Egypte » à faire pression sur elle pour qu'elle « renonce à ce crime injustifié ».

Au Liban, à l’occasion de la commémoration d’Achoura, le Secrétaire Général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a appelé l’Egypte à cesser les travaux de construction du mur d’acier, et à lever le blocus de Gaza, indiquant que si elle persistait dans cette politique d’étouffement de Gaza, l’Egypte doit être condamnée par la nation arabe et musulmane. Hassan Nasrallah a déclaré : « nous appelons en ce jour de la gloire de l'opprimé de lever le blocus contre Gaza, quelle est donc cette nation de millions d’arabes qui regardent un million de Gazaouis vivre dans des conditions de vie insupportables, quelle est cette nation musulmane qui se contente de regarder ce qui se passe sans prononcer un mot ou sans condamner. Alors qu'aujourd’hui, on nous construit le mur d’acier et on fait couler de l’eau dans les tunnels pour anéantir ce qui reste encore de vie à Gaza; nous demandons à l’Egypte de cesser les travaux de construction du mur d’acier et de lever le blocus ou alors elle doit être condamné par tout le monde arabe car il n’est plus permis de garder son mutisme face à un tel crime ».

En Algérie, l'Association des Ouléma musulmans a dénoncé la construction du mur. Dans un communiqué publié le 12 décembre, par le journal algérien Sawt al-Ahrar, l'Association des Ouléma a condamné la tragédie et les souffrances imposées injustement aux habitants de la Bande de Gaza, en mettant en garde contre la sauvagerie sans précédent de l'occupation israélienne.

L’association fondée par le cheikh Abdelhamid Ben Badis a affirmé que le « mur d'acier égyptien vient actuellement de renforcer la tragédie et la souffrance des habitants Gazaouis ». L'association des Ouléma a appelé l’université d’al-Azhar à assumer ses responsabilités en exhortant les ouléma égyptiens à prendre les initiatives permettant de lever le blocus discriminatoire et illégal.

En réponse à ces différentes prises de positions, la Faculté d’Etudes islamiques de l’Université d’al-Azhar a émis une fatwa légitimant la construction du mur d’acier. Le communiqué officiel publié par la faculté, après l’approbation de 25 membres lors de la réunion qui s’est tenue jeudi dernier sous la présidence de Mohammed Sayyed Tantaoui, recteur d’al-Azhar, précise que « chaque Etat a le droit d’ériger sur son territoire des édifices assurant sa sécurité, ses frontières et ses droits ». Le communiqué ajoute qu’« il est du droit de l’Egypte de mettre des barrières qui préviennent les préjudices causés par les tunnels de Rafah utilisés pour la contrebande et le passage de la drogue qui sont une menace pour la stabilité et les intérêts de l’Égypte ». Enfin, al-Azhar a affirmé que ceux qui s’opposaient à la construction du mur violaient la loi islamique.

Evidement cette fatwa criminelle n’est qu’une décision de circonstance visant à légitimer la politique collaborationniste d’Hosni Moubarak. Mohammed Tantaoui et al-Azhar ne sont plus que des pantins que le pouvoir égyptien servile agite pour justifier ses errements. Tel Haman [1], le prêtre de Pharaon, Mohammed Tantaoui et al-Azhar ne font que légitimer théologiquement la politique du nouveau petit Pharaon d’Egypte, Hosni Moubrak. Mais en obéissant fidèlement aux ordres de son commanditaire, Mohammed Tantaoui a, une nouvelle fois, sali l’institution multiséculaire d’al-Azhar. Que reste-t-il de ce haut lieu de la culture islamique, si les décisions qui y sont prises ne servent qu’à légitimer la politique d’un gouvernement soumis aux intérêts de l’impérialisme et du sionisme ?
[1] Coran 28 : 5-6 et 40 : 25
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13202&type=analyse&lesujet=Collabos

Egypte: manifestations en solidarité avec Gaza se sont soldées par la violence


02/01/2010

Les manifestations en Egypte en solidarité avec Gaza se sont soldées par la violence.

Selon la chaîne de télévision iranienne, Press TV, sept personnes ont été blessées. Les manifestants, de plus de 42 nationalités, s'étaient rassemblés dans les rues du Caire, causant la fermeture relative de la capitale égyptienne.
Les manifestants scandaient des slogans: "Nous voulons entrer Gaza".


Environ 700 protestataires s'étaient assis, pendant 20 minutes, sur la terre, bloquant ainsi les rues aboutissant à un hôtel au Caire, avant que la police ne s'intervienne les disperser.

Les activistes internationaux ont annoncé que l'objectif de leur sit-in de protestation au Caire est de révéler au monde entier les maux et les souffrances de la bande de Gaza.

Le gouvernement égyptien a autorisé, mercredi 30 décembre, l'entée de seulement 86 activistes internationaux dans la bande de Gaza via le passage de Rafah, interdisant aux autres membres du convoi "la liberté de Gaza" de pénétrer la région.
Par ailleurs, des partisans européens avec la cause palestinienne, ont organisé une série de manifestations massives devant les ambassades égyptiennes, dans plusieurs villes européennes, dans le cadre de leur protestation contre les positions égyptiennes envers le sévère blocus sioniste imposé contre la Bande de Gaza et la construction d'un mur d'acier sur les frontières égyptiennes avec la Bande de Gaza.
L'alliance des organisations solidaires avec le peuple palestinien en Europe, a affirmé, Vendredi, dans un communiqué que les manifestations auront lieu, en même temps, dans plusieurs capitales européennes.
Il a ajouté que ces marches visent à mettre des pressions sur les autorités égyptiennes dans le but d'ouvrir le passage de Rafah, arrêter la construction du mur d'acier qui renforce le sévère blocus sioniste imposé contre la Bande de Gaza.
L'alliance a prévu la participation des milliers d'européens, ainsi que des communautés arabes et islamiques dans les sit-in et les marches.
Le communiqué a souligné que ces activités adressent des messages aux égyptiens pour montrer qu'ils ne peuvent pas empêcher toutes les voix libres au monde d'annoncer leur position envers les crimes perpétrés contre la Bande de Gaza.
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=117974&language=fr

Que s’est-il passé après Gaza ?

publié le samedi 2 janvier 2010
Véronique de Keyser, députée européenne (PS) :
« Il ne s’est rien passé à Gaza. Il ne s’est rien passé. »

Il ne s’est rien passé à Gaza. Il ne s’est rien passé. C’est ce que distillait le leitmotiv lancinant de Marguerite Duras à propos d’Hiroshima. Toute tragédie qui n’est pas protégée par un bouclier historique est vulnérable à la manipulation. Il y a un an l’offensive « Plomb durci » faisait 1.417 morts d’un côté – dont 926 civils incluant près de 400 enfants – et dix soldats plus trois civils de l’autre. Et le langage politiquement correct va très vite transformer cette boucherie en une réaction disproportionnée.

Dénoncer ces faits aujourd’hui, c’est au mieux se faire taxer de propagande, au pire d’antisémitisme. Car alors que rien n’a changé depuis l’offensive militaire, ni le blocus, ni la misère, ni les destructions, ni l’économie des tunnels, ni le contrôle du Hamas sur Gaza, alors que ces morts ont été massacrés en vain, l’heure est plutôt à l’apaisement. Surtout ne pas réveiller la colère de l’immigration musulmane dans nos pays, ne pas susciter de dérapages antisémites, éviter l’ire de milieux intégristes des deux bords, surtout pas de casse. On lisse le message et on attend Obama comme on attend sœur Anne. C’est-à-dire en vain.

Il y a un an, avec quelques députés européens, je réussissais à pénétrer à Gaza pendant l’intervention militaire et à y rencontrer des responsables de l’UNRWA, l’agence onusienne aux réfugiés. Les locaux de l’UNRWA avaient été bombardés, une école qui servait de refuge à la population également et le choix de ces cibles civiles avait bouleversé le monde entier. C’est sous les bombes que nous avons quitté Gaza, emportant pour toujours les visages affolés des enfants, avec la mauvaise conscience des survivants. Libres ! Aujourd’hui encore je porte ce privilège – la liberté – comme un deuil. Et comme une responsabilité : combattre le déni. Oui, il y a eu crimes et massacre à Gaza. Et le blocus qui perdure bafoue le droit international. Mais je ne suis pas seule à traquer les assauts de l’oubli : un bouclier de vérité se met en place.

Il y a d’abord eu le rapport du Juge Goldstone. Ce magistrat sud- africain a, à la demande de l’ONU, diligenté une enquête sur l’offensive de Gaza. Il y dénonce des crimes assimilables à des crimes contre l’humanité. Si les agissements du Hamas, comme ceux du Fatah sont sévèrement critiqués dans le document, c’est le gouvernement israélien qui essuie les reproches les plus lourds. Goldstone demande que les parties nommées initient des enquêtes indépendantes sur les faits répertoriés. Israël, à ce jour, s’est borné à des enquêtes ponctuelles et militaires pour juger des actes de ses soldats. Le Fatah amorce un mouvement. Rien ne filtre encore du Hamas. C’est en février qu’on discutera à l’ONU des suites du rapport Goldstone.

En attendant, le magistrat d’origine juive est traîné dans la boue et taxé d’antisémitisme par une partie de la presse israélienne. Mais ce sont des associations des droits de l’homme tant israéliennes que palestiniennes qui surveillent le progrès des enquêtes. L’Union européenne quant à elle a recensé toutes les destructions observées par satellite, et a estimé leur coût. Le dossier est lourd mais il est inattaquable.

Autre document à marquer d’une pierre blanche : le rapport sur Jérusalem-Est établi par des diplomates de l’Union européenne. Sorti en décembre 2009, il n’a pas été adopté comme tel par le Conseil, ni rendu public, mais chacun le lit sous le manteau. C’est un réquisitoire implacable sur la politique de colonisation de Jérusalem-Est par le gouvernement israélien. Rappelons que l’Union n’a jamais accepté cette politique d’annexion. D’où la conclusion très ferme du Conseil des Affaires Étrangères de décembre 2009 : Jérusalem doit être la capitale de deux États.

Faut-il voir dans cette fermeté inattendue de l’Union européenne le retour à des fondamentaux du droit international, ou le message ultime de la présidence suédoise ?

On l’ignore mais cette fermeté transparaît également dans les déclarations sur le Moyen Orient de Cathy Ashton après sa nomination comme Haute Représentante auprès de l’Union. On sent donc enfin un frémissement politique dans l’Union européenne.

Troisième signal : celui que donnent les innombrables associations humanitaires, activistes des droits de l’homme, personnalités culturelles et politiques qui prennent la route de Gaza, quitte à se faire bloquer à Rafah par les autorités égyptiennes. Il n’y a pas de semaine, pas de mois sans ce cortège d’ambulances, de chaises roulantes, de vivres, d’instruments de musique, qui font une concurrence éclatante à l’économie trouble des tunnels et pèsent de leur poids symbolique. Nous sommes tous des emmurés, disent-ils en substance. Comme nous avons tous été des Berlinois, ou des Juifs, ou des Noirs.

Ces signes, alors que l’horizon politique est sombre, éclairent un peu le chemin. Difficile de savoir s’ils conduisent à une impasse ou à une véritable issue politique. Soutenir qu’il ne s’est rien passé à Gaza est devenu impossible depuis le rapport Goldstone. Mais constater qu’il ne s’est rien passé après Gaza serait un crime de l’impuissance dont nous serions tous comptables. L’Europe mérite mieux que cela.

29 décembre 2009, in lesoir.be
http://www.france-palestine.org/article13650.html