dimanche 27 juin 2010

Blair, l’envoyé du Quartet au Moyen-Orient, dirige la propagande israélienne

Elie Bardenstein (Maariv)
publié le samedi 26 juin 2010.
La politique d’Israël a un nouveau héraut : l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair qui a apporté son immense expérience et sa stature internationales pour expliquer la décision israélienne d’alléger le blocus de Gaza. Et Netanyahu, il est lâché par les médias ? Il se planque derrière les rideaux.
Israël présente son porte-parole : Tony Blair !
Non, ce n’est pas une satire : des collaborateurs de Netanyahu ont bien dit qu’ils avaient décidé que Blair conduisait la Hasbara (propagande) pour Gaza (Maariv).
Il s’avère que c’est l’envoyé du Quartet (ONU, USA, UE, Russie) au Moyen-Orient, Tony Blair, qui a présenté en réalité, aux médias internationaux, le changement de politique du gouvernement israélien sur le blocus de Gaza.
La décision avait été prise en coordination avec le Premier ministre, Benjamin Netanyahu. Et quelle a été la contribution de ce Premier ministre pour contribuer aux efforts de relations publiques d’Israël ? Une courte déclaration à la presse faite à la réunion du Likoud, et une autre en anglais, laconique, adressée aux médias internationaux.
Et depuis deux soirs, Blair est allé d’un studio télévision à un autre ; il a donné six interviews en deux jours, il a répondu à des questions difficiles des journalistes et il a essayé d’utiliser sa grande expérience pour faire passer dans l’opinion publique internationale l’assouplissement du blocus et la nouvelle politique d’Israël.
Selon les collaborateurs de Netanyahu, l’arène la plus importante, c’est celle de la presse et de l’opinion internationales. Par conséquent, il a été décidé que ce serait mieux si c’était Blair qui présentait ce changement important de la politique du gouvernement, étant donné qu’il est considéré comme quelqu’un d’objectif et qu’il a une stature internationale, et étant donné aussi que la décision sur l’assouplissement du blocus a été prise en coordination avec lui.
Blair a rencontré hier 21 juin, en Israël, un grand nombre de personnalités publiques et politiciens, parmi lesquels le ministre du Développement régional, Silvan Shalom, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Dan Meridor, et la présidente de l’opposition, Tzippi Livni. Il avait rencontré auparavant, à Ramallah, le président de l’Autorité palestinienne Abu Mazen (Mahmoud Abbas) et son Premier ministre, Salam Fayyad.
23 juin 2010 - Coteret
traduction : JPP
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Tous les Arabes devront être expulsés de la Palestine

Samedi, 26 Juin 2010 21:32 
IRIB - Le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a déclaré que tous les Arabes palestiniens devront être expulsés des territoires occupés (Israël). Dans un article paru, dans le quotidien "Jerusalem Post", Lieberman préconise l'expulsion de tous les Arabes palestiniens des territoires occupés en 1948. A noter que le régime sioniste démolit les habitations des Palestiniens et les expulse des territoires occupés en 1948, avec, pour objectif, de changer le tissu démographique, en sa faveur.  
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Le synode des Grecs Catholiques Melkites dénonce le blocus israélien imposé à Gaza

26 Juin 2010
Beyrouth / Le saint synode de l'église des Grecs Catholiques Melkites a dénoncé le blocus imposé par les autorités d'occupation israéliennes à la bande de Gaza dont la population est privée des besoins les plus élémentaires de la vie courante.
Réuni au siège patriarcal, sous la présidence de l'archevêque Grégoire III Laham et avec la participation des archevêques en provenance des archevêchés de Syrie, du Liban, d'Egypte, de Jordanie, des Territoires Saints, des Etats-Unis, du Canada, du Brésil, d'Argentine, d'Australie et du Mexique, le saint synode a appelé les organisations internationales à l'intensification des pressions pour permettre l'accès des assistances à la bande de Gaza assiégée.
Insistant sur l'importance du recouvrement des droits des Palestiniens, le saint synode a appelé ces derniers à renforcer leur unité nationale qui garantit la réalisation de leurs objectifs escomptés.
Le saint synode a également souligné que l'objectif d'Israël, soutenu par des Etats nucléaires, est de semer la discorde en vue de contrôler les pays arabes.
N.S. & T. Slimani 
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Le blocus de Gaza est une erreur, reconnaît Nicolas Sarkozy

Samedi, 26 Juin 2010 22:04 
IRIB - Selon la chaîne de TV al-Manar, dans une lettre adressée aux parents de Gilad Shalit, le soldat israélien, à l'occasion de la 4ème année de son arrestation, par la résistance palestinienne, le Président français, Nicolas Sarkozy, a estimé que le blocus de Gaza était une erreur et que la décision, ainsi, imposée aux habitants de la bande de Gaza et leur punition collective ne feront pas libérer leur fils.  

Nouvelles fissures dans la cuirasse sioniste


Israel - 26-06-2010
Par Comaguer > comaguer@orange.fr
CONTRE LA GUERRE, COMPRENDRE ET AGIR Bulletin n° 216– semaine 25– 2010
Il se confirme que l’édition anglo-saxonne ouvre ses catalogues à des ouvrages documentés, non polémiques mais nettement critiques sur le sionisme et ses actes. Après l’ouvrage central de Mearsheimer et Walt (1) qui ont imposé aux Etats-Unis le débat jusqu’alors impossible sur la soumission de la politique étrangère étasunienne à celle de l’Etat d’Israël, d’autres livres paraissent qui alimentent la réflexion sur le sionisme comme sur la politique de l’Etat d’Israël.

1- La question de la nature du sionisme est abordée dans le nouveau livre de l’historien William A.Cook
La nature du sionisme est une question centrale qui peut être reformulée ainsi : le sionisme est-il un projet progressiste qui s’est dénaturé au fil des années, comme voulait le faire croire toute une imagerie sur les pères fondateurs, leur socialisme, les kibboutz… ou bien sa mise en œuvre a-t-elle dès l’origine (déclaration Balfour, mandat britannique) et bien avant 1948 été marquée par le choix de la violence sur la Palestine et ses habitants et par la politique du fait accompli ?
Son livre s’intitule : « The Plight of the Palestinians » que l’on peut traduire par « La Condition des Palestiniens » au sens où l’on parle de CONDITION OUVRIERE ou de CONDITION PAYSANNE, c'est-à-dire de la situation d’une classe dominée, est publié ce mois-ci chez l’éditeur britannique Mac Millan et apporte une réponse nette à la question.
Les documents que l’auteur apporte à l’appui de cette seconde hypothèse sont très importants et concernent en particulier la période précédant la fin du mandat britannique. Cook utilise une source principale : les archives de Sir Richard Cartling.
Sir Richard Cartling fut chef-adjoint du service spécial des enquêtes criminelles à Jérusalem en 1944 et adjoint à l’Inspecteur général l’année suivante. Près de 500 pages de documents d’où ressortent deux documents principaux : un rapport d’Octobre 1941 du Haut commissaire en Palestine, Harold Mac Michael, adressé au Secrétaire d’Etat (à Londres) et portant la mention « Très secret », et l’autre de Cartling lui-même intitulé « Mémorandum sur la participation des institutions nationales juives à des actions illégales et violentes » et destiné au service central des enquêtes criminelles de la police palestinienne à Jérusalem.
Dans un article récent « The Birth of Israël, a tale of Lies, Deceit and Terrorism », William A. Cook résume les principaux points qu’il développe dans son livre (dont une édition française serait très bienvenue).
L’agence juive, embryon du futur gouvernement d’Israël créé après le vote de la résolution 181 de l’ONU, n’a jamais considéré cette résolution comme donnant naissance à deux Etats mais à un seul qui, avant même le vote de la résolution, a mis en œuvre et par tous les moyens sa politique visant à empêcher la création du second au moyen des accaparements de terres et du nettoyage ethnique dont le massacre de Deir Yassin, qui a lieu du 9 au 11 Avril 1948, un mois avant la déclaration officielle de l’Etat d’Israël, constitue le symbole. Il est établi qu’alors 418 villages palestiniens furent détruits, 292 totalement, 90 largement et les autres occupés par des « colons » israéliens, et que 750.000 palestiniens s’enfuirent.
Le rapport de Mac Michael éclaire les pratiques des organisations juives et souligne que la répression de la violence juive contre la puissance mandataire est plus difficile que celle de la violence arabe en raison du soutien public très important dont bénéficient les organisations juives au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Il souligne que sa position de gouverneur est intenable, que les organisations juives sont déterminées à chasser la puissance mandataire et que son gouvernement à Londres ne le soutient guère.
Et Mac Michaël précise :
« Les juifs en Palestine ne sont en aucune façon en manque d’entrainement dans le maniement des armes …nombre d’entre eux ont été entrainés dans la police palestinienne ou dans les troupes britanniques. Aujourd’hui, en plus des 10.000 juifs membres des troupes de Sa Majesté, il y en a 5.800 dans diverses unités de la police et 15.400 dans les unités spéciales de la police. Quand on ajoute à ces hommes les organisations illégales de défense (la Haganah à elle seule aurait de 60.000 à 70.000 membres en 1945) il devient évident que la population juive en armes serait par ses effectifs et par ses capacités un très formidable adversaire. »
Mac Michael s’inquiète beaucoup de l’organisation de la communauté juive :
« Un second aspect qui m’a beaucoup impressionné est le contrôle de type quasi nazi, bon gré mal gré, exercé par les organisations juives sur la communauté juive par le biais de l’administration des fonds reçus de l’étranger, de la délivrance de permis de travail en relation avec les quotas d’immigration… La Commission Royale était, selon moi, fondamentalement dans l’erreur en décrivant la communauté juive en Palestine comme « intensément démocratique » … L’organisation sioniste, la totalité de la structure sociale qu’elle a créée en Palestine, a les signes extérieurs mais aucune des fondements de la démocratie. La communauté dépend d’une oligarchie fermée des organisations juives officielles qui contrôle la politique sioniste et encadre l’existence de la communauté sous tous ses aspects… La réalité du pouvoir est à l’Agence, avec la Haganah, l’organisation militaire illégale, toujours en arrière-plan. »
De cette analyse il tire la conclusion qu’il n’est pas possible d’imposer quoi que ce soit à la communauté juive et qu’il faudrait pour y parvenir recourir à « un usage de la force à une très grande échelle. »
Cette analyse est confirmée par Catling qui, en introduction de son mémorandum, précise que l’objet de celui-ci est de « fournir les preuves de l’ampleur du recours par les organes suprêmes des institutions nationales juives et par leurs principaux dirigeants à la sédition, à la violence, à l’incitation au non respect des lois en vigueur en Palestine… Le gros de ce mémorandum va donc se concentrer sur le dessein d’établir le lien entre les principales institutions juives et l’activité illégale. » et plus loin : « Ces organisations puissantes et efficaces constituent , en fait, un gouvernement parallèle au gouvernement mandataire. »
Catling détermine six secteurs d’activités subversives de l’Agence Juive :
- Mise en place d’une armée secrète et d’un système d’espionnage,
- Vol et fabrication d’armes,
- Immigration illégale,
- Violence et désobéissance civile,
- Propagande séditieuse et hostile,
- Empiètement des droits civils des citoyens juifs.
William A. Cook analyse ensuite le très fort engagement exigé de ses membres par la Haganah qui va jusqu’à une obéissance aveugle et jusqu’à la mort à tous les ordres reçus même si ceux-ci sont contraires aux lois nationales et internationales et il a ajoute : « l’état d’esprit que favorise ce contrôle [ndt : sur le membre] autorise l’espionnage, la trahison des amis, l’ostracisme contre un membre de la communauté qui pense différemment, l’emprisonnement sans procès, la torture et même les exécutions extrajudiciaires. »
William A Cook (www.drwilliamacook.com) est professeur d’anglais à l’Université La Verne en Californie. Il a déjà publié plusieurs ouvrages sur la Palestine parmi lesquels « Psaumes pour le 21° siècle » et « Le viol de la Palestine » (non traduits en français).
2- La collaboration militaire et nucléaire Israël-Afrique du Sud au temps de l'apartheid
Un autre livre qui concerne ce sujet vient d’être publié en Mai aux éditions Pantheon Books. Son auteur Sasha Polakow-Suransky est un éditorialiste de la revue US très respectée « Foreign Affairs ». Le livre est intitulé « The Unspoken Alliance : Israël's Secret relationship with Apartheid South Africa » (« l’alliance non dite : la relation secrète d’Israël avec l’Afrique du sud de l’Apartheid »).
Issu d’une famille sud-africaine émigrée aux Etats-Unis? Sasha Polakow-Suransky a obtenu de l’actuel gouvernement sud-africain l’ouverture de ses archives, ce qui lui permet d’apporter un éclairage non contestable sur cette question souvent évoquée mais peu documentée jusqu’à présent (il a consulté pas moins de 7000 pages de documents).
Les relations entre les deux Etats prennent donc la forme d’une véritable alliance qui débute après la Guerre des Six-Jours et se scelle définitivement après la Guerre du Kippour. La guerre de 1973 permet en effet à l’Egypte de faire comprendre à nombre de pays africains qu’Israël est devenu un pays impérialiste ayant des visées de domination sur le continent et les relations diplomatiques entre beaucoup d’Etats africains et Israël se détériorent, sauf avec l’Afrique du Sud. Ce pays fournira à Israël des pièces détachées pour ses Mirage que la France ne veut plus fournir et la communauté juive d’Afrique du Sud encouragée par son gouvernement enverra beaucoup d’argent. Les relations entre les deux pays sont également étroites dans le commerce mondial du diamant.
Mais c’est surtout le domaine de l’armement qui est concerné. L’Afrique du Sud, soumise à l’embargo international, achète de plus en plus d’armes à Israël. D’après l’auteur, le commerce des armes va être multiplié par 15 entre 1973 et 1981, les Ministres de la Défense des deux pays, accompagnés des fabricants d’armes, tiennent deux réunions par an et les services de renseignement tiennent chaque année une conférence de coopération stratégique.
Cette politique concrétisée par l’accord Shimon Peres-PW Botha de 1975 se renforce encore quand Begin et le Likoud arrivent au pouvoir en 1977. La coopération nucléaire consiste en fourniture d’uranium sud-africain à Israël et en livraison de tritium israélien à l’Afrique du Sud. Le tritium est utilisé dans l’amorçage des bombes H ce qui confirme que l’Afrique du Sud de l’époque a bien envisagé à l’époque la fabrication de quelques armes thermonucléaires avec l’intention de terroriser par leur possession ses voisins africains qui soutenaient la lutte contre l’apartheid. Sasha Polakow-Suransky fait état des deux essais nucléaires communs réalisés en Septembre 1979 dans l’Atlantique du Sud mais précise que les détails sur ces essais demeurent classifiés. Etait-ce un essai israélien ou un essai sud-africain ? Quand la pression internationale contre l’apartheid s’intensifiera Israël reconnaitra publiquement ses liens militaires étroits avec l’Afrique du Sud et annoncera qu’il ne signera pas de nouveaux accords (ce qui voulait dire que les anciens ne seraient pas dénoncés !).
Si Sasha Polakow-Suransky considère que l’analogie entre l’apartheid sud africain et la politique sioniste est jusqu’à présent inexacte, on lui laisse la responsabilité du propos, mais il ajoute cependant que cela pourrait ne pas durer, se faisant indirectement l’écho du mouvement pour le boycott et le désinvestissement qui commence à prendre corps dans les campus étasuniens.
Dans son édition du 24 Mai 2010 le quotidien britannique Guardian a publié une partie des documents confidentiels dévoilés par le gouvernement sud-africain et utilisés par Sasha Polakow-Suransky. On y trouve des précisions sur l’accord Peres-Botha de 1975. Israël offrait donc des missiles antinucléaires à l’Afrique du Sud mais aussi des armes chimiques et des armes conventionnelles avec aussi peu de scrupules qu’il avait vendu ou vendrait des armes conventionnelles à Pinochet, à Videla en Argentine et à Rios Mont au Guatemala.
Le même Guardian revient sur le sujet le 3 Juin et révèle que Eshel Rhoodie, ministre de l’information du gouvernement sud africain, avait, avant sa mort en 1993, admis avoir transporté en 1975 dans une valise depuis Tel Aviv ce qu’il désignait comme « un composant essentiel, une amorce » d’une bombe thermonucléaire (H). Cette révélation émane de deux journalistes sud-africains connus, Allister Sparks et Mervyn Rees, qui ont considéré que les secrets que leur avait confié Rhoodie avant sa mort pouvaient être révélés après la publication du livre « The Unspoken Alliance » Ce « composant essentiel », peut-être les 30 grammes de tritium mentionnés dans le livre pouvant servir dans l’amorçage d’une douzaine de bombes H. Malgré le caractère rocambolesque du transport du « composant essentiel » les deux journalistes accordent crédit au récit de Rhoodie qui, disent-ils, leur avait régulièrement fourni des informations de qualité.
Ainsi, progressivement, la vérité se fraie un chemin et il convenait de rappeler que si une des premières décisions du nouveau régime sud-africain fut la renonciation définitive à l’arme nucléaire, il n’en a vraisemblablement pas encore fini avec ceux, politiques et militaires, qui l’avaient voulue et ne sont certainement pas tous disparus et qu’il y a encore à apprendre sur l’éphémère mais redoutable alliance des deux régimes d’apartheid.
Sur la question de l’arme nucléaire, le philosophe israélien Avner Cohen, qui enseigne aux Etats-Unis et dont l’ouvrage "Israel and The Bomb" attend toujours la publication d’une traduction française, annoncée par l’éditeur parisien La Demi-Lune, considère que le régime sioniste ne voulait pas vraiment vendre la bombe à l’Afrique du sud, et on en vient à penser que la fourniture d’uranium et la possibilité de réaliser un essai atomique ont conduit Israël à jouer avec les velléités nucléaires d’un régime d’apartheid en difficulté (En 75 les colonies portugaises d’Angola et de Mozambique deviennent indépendantes et Cuba va intervenir avec succès pour défendre l’Angola attaqué par les mercenaires et l’aviation sud-africaine) sans avoir jamais l’intention d’aboutir.
Cette hypothèse d’une manipulation de l’Afrique du Sud par Israël n’a pas pour autant empêché l’Afrique du Sud de continuer à développer seule son programme d’armement nucléaire. La réalité de ce programme nucléaire a en effet été vérifiée par l’AIEA à la suite des nombreuses inspections menées dans le pays après qu’il ait signé en 1991 le traité de non prolifération nucléaire. Les rapports de l’AIEA consécutifs à ces visites font état de 4 bombes prêtes à l’emploi et de quantités d’uranium très enrichi permettant d’en construire trois autres. La volte face du régime de l’apartheid en 1991 ne fut pas le fruit d’une conversion soudaine au pacifisme mais de la volonté de ne pas laisser l’arme nucléaire entre les mains d’un futur gouvernement noir. Puisse ce genre de crainte assaillir, un jour proche, l’establishment militaro-industriel sioniste !

(1) Copie de notre tract du 26.11.2008
Les défauts de la cuirasse sioniste
1- L'idéologie sioniste comme négation des palestiniens
S'inscrivant dans le courant des nouveaux historiens israéliens, SHLOMO SAND vient confirmer avec son dernier livre "Comment fut inventé le peuple juif " que la construction ethno-religieuse d'un peuple qui aurait quitté sa terre d'origine et y reviendrait plus de deux mille ans plus tard n'a aucune réalité historique Il s'en suit que ce « peuple » qui n'existe pas n'a aucun droit particulier à s'installer sur la terre de Palestine et encore moins à en chasser ceux qui y habitent. Le "droit au retour" qui permet à tout juif, quelle que soit sa nationalité d'obtenir un passeport israélien se trouve lui aussi vidé de tout fondement.
2- Le lobby sioniste contesté aux Etats-Unis
Après avoir manifesté très peu d'intérêt pour les juifs européens lorsque le nazisme prit la décision de les éliminer et mit en œuvre cette politique génocidaire, les Etats-Unis ont depuis 1967 adopté une politique de soutien permanent et polymorphe : politique, diplomatique, financier, militaire à la politique de l'Etat sioniste. Cette politique est le fruit d'une action déterminée et sans faille du lobby sioniste organisé sur le territoire des Etats-Unis.
L'action du lobby a enfin été décrite avec soin par deux universitaires étasuniens : WALT et MEARSHEIMER dans leur livre LE LOBBY SIONISTE ET LA POLITIQUE ETRANGERE DES Etats-Unis {traduction française publiée aux Editions La Découverte en 2007, WALT et MEARSHEIMER considèrent qu'il est anormal que la politique étrangère de la grande puissance étasunienne soit dictée par le gouvernement israélien et ils plaident simplement pour que les Etats-Unis retrouvent leur capacité à défendre leurs intérêts même quand ils ne coïncident pas avec ceux d’Israël.
Même si ce que l'on sait aujourd'hui de l'influence du LOBBY sur BARACK OBAMA et sur les premiers collaborateurs qu'il a choisis peut laisser présager: sa totale soumission aux intérêts israéliens" il s'agit d’une brèche décisive et de longue portée clans le carcan de conformisme pro-israélien qui a depuis 40 ans étouffé les responsables politiques et les médias étasuniens et dont I’ invasion de I’ Irak a été la dernière démonstration.
3- La démographie chancelante
Le projet ethno-religieux sioniste ne peut continuer à fonctionner que si les judéo-israéliens demeurent majoritaires sur le sol palestinien. Ceci explique le refus absolu d'accorder aux palestiniens le droit au retour mais cela suppose un flux positif permanent d'émigration vers Israël.
Or, outre le fait que 700.000 citoyens israéliens ayant acquis leur nationalité au titre du « droit au Retour » des juifs vivent à l'extérieur du pays sans aucune intention de s'y installer jamais, les données démographiques récentes montrent que ceux qui quittent Israël sont désormais plus nombreux que ceux qui s'y installent. I)'où le cauchemar sioniste de la perte de la majorité démographique au profit des palestiniens et le terrorisme d'Etat pratiqué par les sionistes pour pousser les habitants des territoires et de la bande de Gaza à choisir entre l'exil ou la mort.
D’autres documents sur le site de Comaguer.
Archives des émissions de COMAGUER sur RADIO GALERE.
Dernières émissions :
- L’impunité d’Israël
- Vietnam, Agent Orange

Le syndicat des dockers turcs rejoint la campagne de boycott contre Israël

Turquie - 26-06-2010

Par Sendika.org
Le mouvement ouvrier de Turquie rejoint la campagne de boycott contre Israël. Alors que des mouvements de la classe ouvrière dans le monde intensifient la campagne contre Israël en refusant de décharger les cargos israéliens, le syndicat des dockers Liman-Is est le nouveau syndicat de Turquie à rejoindre la campagne antiapartheid et antiraciste contre l’Etat d’Israël.

La récente campagne contre Israël engagée par la gauche et des organisations progressistes commencent à recevoir le soutien de syndicats de salariés. Le mouvement contre l’apartheid israélien a réussi à attirer l’ensemble du spectre de la gauche contre le régime raciste et impérialiste d’Israël. Mais maintenant, le mouvement commence à obtenir des soutiens dans les organisations de la clase ouvrière.
Le mouvement de boycott contre Israël a pour objectif de couper tout lien, militaire, économique, diplomatique, universitaire et culturel, avec l’Etat d’Israël.
Après l’Association des médecins de Turquie qui s’est engagée dès le début dans la campagne, c’est le syndicat des dockers, le Liman-Is, qui aujourd’hui appelle à un boycott total de l’Etat réactionnaire d’Israël. Le mouvement a organisé avec succès un symposium pour les droits des Palestiniens et contre Israël, où des représentants du monde entier se sont retrouvés pour débattre de la stratégie pour un tel boycott. Au cours du débat, la Chambre des ingénieurs agricoles de Turquie, qui participait au symposium, a annoncé qu’elle se joignait au boycott contre d’Israël.
Ci-après, la déclaration du syndicat Liman-Is :
« L’humanité a été à nouveau confrontée au visage sanglant d’Israël quand il a agressé, assassiné et blessé de nombreux civils innocents qui naviguaient vers Gaza pour y acheminer de l’aide humanitaire.
« Cette agression d’Israël, qui depuis des années fait preuve du terrorisme le plus violent et le plus barbare en Palestine, a visé des tiers au conflit, des civils. Ceci doit être considéré comme une agression contre toute l’humanité.
« L’agression qui a été dénoncée à travers le monde et condamnée avec sévérité par les Nations-Unies a aussi fait descendre les Turcs dans la rue. Les annonces du gouvernement indiquent que de nouvelles sanctions contre Israël sont attendues.
« Toutefois, il ne faut pas seulement répondre à Israël par les seuls canaux gouvernementaux, mais aussi par ceux de toutes les institutions et organisations qui animent la société, et par-dessus tout, des syndicats et des ONG.
« Notre syndicat, Liman-Is, a décidé de boycotter les navires en provenance d’Israël qui est devenu une machine à tuer et à torturer. Dans ce cadre, aucun adhérent de notre syndicat ne travaillera pour Israël sur chacun des quais où nous sommes organisés.
« Le syndicat Liman-Is appelle tous les syndicats et toutes les ONG organisés, dans notre pays et dans le monde, à rejoindre cette campagne de boycott et de protestation.
Comité Central du Syndicat Liman-Is. »
Article original en turc sur Sendika.org et en anglais sur le même site.

Député iranien : une délégation parlementaire va se rendre à Gaza via le Liban

26/06/2010  
Un Membre du Comité de la sécurité nationale et de la politique étrangère au parlement iranien, Mahmoud Ahmadibijac a annoncé que des députés iraniens comptent exprimer à leur façon leur opposition  contre le blocus  israélien de la bande de Gaza en s’embarquant à bord de la flottille humanitaire libanaise de Gaza !
Mahmoud Ahmadibejac a déclaré que les députés iraniens peuvent ainsi se rendre à Gaza via la mer depuis le Liban au lieu  d'entrer à Gaza via l'Egypte.
Ahmadibejac a déclaré que la décision de s’embarquer à bord d’un navire en provenance du Liban, au lieu de traverser les frontières terrestres égyptiennes avec la bande de Gaza a été prise lors d'une réunion avec le président du Parlement Ali Larijani !

La question palestinienne comme révélateur

samedi 26 juin 2010 - 09h:36
Said Bouamama - ZEP
Le reflet national de cette logique d’invention d’une menace mondiale justifiant la légitimation de ce qui aurait été (en d’autres temps et avec d’autres frontières idéologiques) spontanément dénoncé comme « crime contre l’humanité » est la diabolisation et la criminalisation du soutien au peuple palestinien.  
Une des questions pour laquelle le déplacement idéologique des frontières est le plus patent est celle des droits nationaux du peuple palestinien. Au niveau international, cela conduit à construire l’Etat d’Israël comme rempart contre l’intégrisme qu’il faudrait défendre à tout prix en dépit de ses violations du droit international et de sa politique génocidaire à Gaza.
À droite comme à gauche (les frontières ayant été idéologiquement changées) se développent des analyses en termes de « seule démocratie du Proche Orient », du « droit à se défendre de l’Etat d’Israël ».
Le reflet national de cette logique d’invention d’une menace mondiale justifiant la légitimation de ce qui aurait été (en d’autres temps et avec d’autres frontières idéologiques) spontanément dénoncé comme « crime contre l’humanité » est la diabolisation et la criminalisation du soutien au peuple palestinien. La confusion volontaire entre antisémitisme et antisionisme est le mode opératoire du processus d’invalidation et de délégitimation du soutien au peuple palestinien et à ses revendications. Après une période dans laquelle était dénoncé le danger de passer de l’antisionisme à l’antisémitisme, nous en sommes aujourd’hui à l’affirmation que l’antisionisme est inévitablement antisémite. Tout soutien au peuple palestinien est désormais suspecté d’antisémitisme et plus particulièrement lorsqu’il provient des jeunes issus de l’immigration postcoloniale globalisés dans leur ensemble comme « Musulmans ».
La participation massive des jeunes Français issus de l’immigration maghrébine aux initiatives de soutien à la résistance palestinienne fait couler beaucoup d’encre depuis plusieurs années. Emissions, articles et déclarations se sont multipliés pour analyser cette présence si massive que personne ne peut plus l’ignorer. Dans leur immense majorité, les discours politiques et médiatiques dominants sont caractérisés par des approches culturalistes de la question. Le soutien de ces jeunes à la lutte du peuple palestinien serait non politique et/ou apolitique et s’expliquerait par des causes « religieuses » et/ou « culturelles ». Pour certains l’explication est à rechercher dans le développement d’un « communautarisme », pour d’autres dans un inquiétant « repli religieux », ou encore dans une instrumentalisation « intégriste ». Ces explications, parfois à prétention savante, évacuent aisément les facteurs historiques, la contextualisation des faits et les facteurs matériels pouvant produire une sensibilité particulière à l’endroit de la question palestinienne. Il n’y a pourtant pas besoin de mobiliser une grille culturelle et/ou religieuse et/ou identitaire de lecture pour comprendre le soutien des jeunes issus de l’immigration maghrébine au peuple palestinien et à son combat.
Au moins trois processus qui n’ont rien à voir avec l’islam ou la culture agissent pour produire une sensibilité particulière de cette partie de la population française à l’endroit de la question palestinienne.
La première est d’ordre historique et renvoie à toute l’épaisseur de l’histoire coloniale et de la lutte pour la décolonisation de l’Algérie. L’immigration maghrébine et plus particulièrement algérienne (dont les enfants et petits-enfants aujourd’hui français défilent en soutien au peuple palestinien) a été marquée par le combat pour l’indépendance et a joué un rôle actif dans celui-ci. Comment s’étonner dès lors que dans la culture et la socialisation familiale la sensibilité à l’oppression coloniale soit présente. Le simple récit du vécu des parents (même si celui-ci se déroule de manière parcellaire) suffit à produire des postures de révolte contre l’injustice coloniale. Les images de palestiniens bafoués, humiliés, opprimés mais aussi dignes et résistants font échos à d’autres images présentes dans l’histoire familiale.
Le second processus se situe dans le vécu discriminatoire de ces jeunes issus de l’immigration postcoloniale. La colonisation est la discrimination absolue et les effets de comparaison sont inévitables. Cela ne veut pas dire qu’il y a confusion. Les différences de situations et de contextes sont connues. Simplement les argumentaires de justifications sont trop proches pour que cela ne suscite pas d’identifications légitimes. Ici ces jeunes sont accusés de « victimiser »2 lorsqu’ils dénoncent les discriminations racistes. Là-bas les Palestiniens sont accusés de « victimiser » lorsqu’ils dénoncent la discrimination raciste absolue : la colonisation.
Le dernier processus est la stigmatisation de l’islam qui, ici comme là-bas, sert de justification au changement de frontière. Ici la frontière est déplacée de la sphère économique et sociale (les inégalités sociales et les discriminations racistes) vers la sphère religieuse. Là-bas, de la sphère politique (les droits nationaux et inaliénables d’un peuple) à la sphère religieuse. Dans les deux cas la stigmatisation de l’islam sert au même processus de négation du droit.
Il n’y a aucune surprise sur le fait que l’histoire spécifique de cette partie de la population française soit créatrice d’un terreau de conscientisation et de sensibilisation à la question palestinienne. A l’inverse, la stigmatisation de ce soutien à la cause palestinienne comme ne relevant pas de la sphère politique mais comme issue de l’appartenance religieuse, fait partie de l’ethnicisation de la question sociale dont les jeunes issus de l’immigration postcoloniale sont victimes. La révolte des quartiers populaires de novembre 2005 a ainsi été elle aussi expliquée médiatiquement et politiquement comme relevant de « l’éducation », de la « culture », du « repli religieux et communautaire », de « l’intégrisme ».
22 juin 2010 - Michel Collon
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Si BHL était allé à Gaza...

samedi 26 juin 2010 - 09h:49
Christophe Ayad - Libération
Au Darfour, en Bosnie, en Afghanistan, en Géorgie et ailleurs, Bernard-Henri Lévy estime qu’il est de son devoir de se rendre sur place pour constater, rendre compte et dénoncer les situations qu’il juge révoltantes. Curieusement, à Gaza, non (lire la tribune de Bernard-Henri Lévy « Pourquoi je défends Israël », Libération du 7 juin) .
Pourtant, il lui était tout à fait loisible ces derniers mois de le faire, contrairement aux journalistes et intellectuels israéliens, interdits par leurs propres autorités d’entrer dans l’enclave palestinienne depuis 2006. Des dizaines de journalistes étrangers le font régulièrement et y travaillent aussi librement qu’en Egypte et en Jordanie pour prendre des exemples de régimes dits « modérés ».
Qu’aurait-il constaté, BHL, s’il s’était rendu Gaza ? Que le blocus n’est pas « total » comme il le dit justement, mais qu’il est cruel et absurde tout à la fois. BHL cite le chiffre de 100 à 120 camions qui entrent chaque jour. A-t-il fait un rapide calcul ? Cent camions pour les besoins d’un million et demi d’habitants, cela fait un camion pour 15 000 habitants. Du moins jusqu’à l’allégement du blocus de la semaine dernière. Il aurait pu citer d’autres chiffres : 100 produits autorisés, contre 4 000 avant 2007. Pendant trois ans, les interdits ont frappé la confiture et les pâtes alimentaires (qui entrent sans doute dans la composition des armes de destruction massive), les cahiers d’écoliers et les stylos-bille (connus pour se transformer en roquettes). Le béton et le ciment restent proscrits, ce qui rend impossible la reconstruction du logement de 15 000 familles, à la rue depuis l’opération Plomb durci de début 2009. Faut-il s’étonner que ces sans-logis développent une détestation collective d’Israël ?
D’autres chiffres ? Celui du chômage : 39% selon la CIA, 65% d’après la Chambre de commerce de Gaza. C’est le cas des ouvriers de l’usine de Pepsi-Cola locale, qui ne peut plus importer de gaz... La bande de Gaza est devenue un territoire dont 80% des habitants, très qualifiés, vivent de l’aide internationale (plus que le Darfour !) et passent leur temps à régler des problèmes absurdes : comment rouler sans essence, comment convertir un moteur à l’huile de friture, etc. « C’est mentir que de dire que l’on meurt de faim à Gaza », écrit Bernard-Henri Lévy. Le problème, c’est que personne ne l’a dit, en tout cas dans ces colonnes, ni dans aucun média français à ma connaissance. Vieille technique de rhétorique de tribune. Où est la « mauvaise foi », la campagne de « désinformation » ? On ne meurt pas de faim à Gaza mais l’on y (sur)vit de plus en plus mal. Il suffit de passer quelques heures à l’hôpital Shifa : il n’est, désormais, plus possible de suivre une radiothérapie ou une chimiothérapie dans la bande de Gaza ; les machines de dialyses en panne n’ont pas été remplacées, obligeant les patients à se relayer 24 heures sur 24, quand il n’y a pas de coupure électrique. Un diagnostic de cancer est devenu un arrêt de mort pour ceux qui n’ont pas les moyens ou le piston nécessaire à une évacuation vers Israël ou l’Egypte. Si peu de personnes et de biens entrent à Gaza, encore moins en sortent...
Si BHL avait pu se rendre à Gaza, il aurait rencontré Majda, une militante de gauche, victime du Hamas et d’Israël. Elle lui aurait expliqué qu’avant de subir la censure du Hamas, qui saisit les livres et DVD jugés « immoraux », elle souffre de celle d’Israël, qui interdit toute livraison à Gaza de livre commandé et payé sur Amazon. Elle lui aurait fait la liste de tous ses amis, tous diplômés et de gauche, qui ont définitivement quitté Gaza ces deux dernières années via des filières clandestines qui passent par l’Egypte, la Turquie, avant d’aboutir en Norvège. Là est le véritable but de ce blocus : transformer Gaza en un repaire de fanatiques avec qui il est impossible de négocier.
L’Egypte, note BHL, est « coresponsable » du blocus de Gaza. Il n’ignore pas que les dirigeants égyptiens sont aujourd’hui illégitimes aux yeux de leur propre population. Mais à cette dictature-là, jamais il ne songe à reprocher quoi que ce soit. Seul est fustigé « le gang d’islamistes qui a pris le pouvoir par la force il y a trois ans ». Faut-il rappeler à Bernard-Henri Lévy que le Hamas avait remporté, en 2006, des élections unanimement considérées comme les plus transparentes et pluralistes du monde arabe ? Faut-il lui rappeler qui avait réclamé ces élections : Le gouvernement Sharon et l’administration Bush, obnubilés à l’époque par Yasser Arafat, présenté comme le principal obstacle au processus de paix. Les gouvernements israéliens successifs semblent préférer avoir le Hamas que le Fatah pour adversaire. Alors que les prisons et commissariats de l’Autorité palestinienne ont été systématiquement pris pour cible aux premiers mois de l’intifada al-Aqsa, il a fallu un an et demi pour voir Tsahal viser l’embryon d’Etat du Hamas à Gaza. Où est l’hypocrisie, où est le mensonge ? Idem en ce qui concerne les tunnels entre Gaza et l’Egypte : Israël, parfaitement au courant, laisse faire cette contrebande, qui profite aussi à l’armée égyptienne...
Le Hamas est un mouvement totalitaire, qui ne supporte pas la contradiction, certes. Mais c’est un parti aussi nationaliste que religieux, capable d’écraser dans le sang une cellule qaédiste à Gaza l’été dernier. Un parti dont plusieurs cadres ont proposé le principe d’une longue trêve avec Israël. Faut-il attendre que le Hamas modifie sa charte (qui appelle à la destruction d’Israël) avant d’engager toute négociation ou encourager les éléments les plus pragmatiques en son sein ? Après tout, l’OLP de Mahmoud Abbas campait sur les mêmes positions jusqu’au début des années 80. Et demande-t-on à Avigdor Lieberman, chef de la diplomatie israélienne, démocratiquement élu lui aussi, de renier ses propos sur la « déportation » des Arabes comme solution au « problème palestinien » ? Si l’on milite pour la paix, il faut dénoncer le judéo-fascisme de Lieberman comme l’islamo-fascisme du Hamas.
BHL le sait : poser des préalables idéologiques, c’est un prétexte pour ne pas négocier. Israël existe, comme les Palestiniens... et le Hamas. Ce sont des faits intangibles et imaginer que l’on peut s’en débarrasser est une dangereuse lubie. Au Proche-Orient, il ne suffit pas de signer des appels à la paix et à la raison, comme celui de J-Call. Encore faut-il se confronter au réel.
CHRISTOPHE AYAD Journaliste au service étranger de Libération
23 juin 2010 - Libération
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En quoi l’armée israélienne est-elle « morale » ?

samedi 26 juin 2010 - 09h:57
Pascal Boniface - Libération
Bernard-Henri Lévy déplore la « désinformation » à l’encontre d’Israël autour de cet événement. Il a certes raison d’insister sur le fait que le blocus n’est pas seulement israélien, car l’Egypte en est coresponsable, cela est trop souvent oublié. Mais, dans cette affaire, la pire des désinformations n’a-t-elle pas été celle de certaines sources israéliennes faisant état de liens entre des membres de la flottille humanitaire et Al-Qaeda ?
La veille de cet assaut, Bernard-Henri Lévy qualifiait l’armée israélienne d’« armée la plus morale du monde ». Comment peut-on dire d’une armée de n’importe quelle nation qu’elle est la plus morale du monde, dépassant celle des 191 autres pays ? Qu’est-ce qui permet à BHL de dire que l’armée israélienne est plus morale que l’armée française, qu’il n’a jamais ainsi qualifiée ? En quoi l’armée israélienne est-elle plus morale que l’armée suédoise ou finlandaise ? Cette affirmation sur l’armée la plus morale du monde serait d’ailleurs démentie par de nombreuses ONG israéliennes. Est-ce que ce concept d’armée « la plus morale du monde », accolé régulièrement à Tsahal, n’est pas justement le fruit d’une campagne de désinformation ?
Faut-il rappeler à Bernard-Henri Lévy que, à plusieurs reprises, des militaires israéliens ont volontairement tiré sur des civils, sans avoir été mis en danger et la plupart du temps sans qu’aucune enquête sérieuse ne soit menée ? Il y a des militaires israéliens qui se conduisent très bien, notamment les pilotes qui ont refusé d’aller bombarder les populations civiles, mais auxquels Bernard-Henri Lévy ne doit certainement pas se référer. Par contre, le comportement de certains soldats aux check points, humiliant volontairement des civils palestiniens, ne permet pas d’abonder dans son sens. Par définition, une armée d’occupation, israélienne ou autre, ne peut être « morale ».
Désinformation, BHL ne s’y livre-t-il pas lorsqu’il va répétant que l’antisionisme est le nouveau masque de l’antisémitisme, confondant volontairement deux notions très différentes, et créant une confusion entre critique du gouvernement d’Israël pour ce qu’il fait, opposition à l’Etat d’Israël pour ce qu’il est, et opposition au peuple juif ? Pourquoi ne dit-il pas un mot de l’actuel gouvernement israélien, le plus à droite de l’histoire du pays, bien plus extrémiste que celui dont l’Autriche s’était dotée pendant quelque temps et qui a eu pour conséquence de la marginaliser au sein de l’Union européenne ? Lorsqu’il dit que « les enfants de Gaza sont de la chair à canon pour le gang d’islamistes qui dirige le territoire », n’est-ce pas aussi de la désinformation ? Qui a tué plusieurs centaines d’enfants pendant l’opération Plomb durci ?
S’il y avait dans la flottille des islamistes radicaux, ils n’en étaient pas la majorité. Bernard-Henri Lévy en fait la masse centrale. On remarquera que le côté radical des opposants de l’UCK (l’armée de libération du Kosovo) au Kosovo ne l’avait pas gêné à l’époque. Ainsi n’applique-t-il pas de la même façon les principes universels dont il se réclame. Il juge la situation en fonction des protagonistes, non des événements. Si au moment d’un bateau pour le Vietnam ou les guerres balkaniques, le pouvoir vietnamien ou Milosevic avaient fait tuer des militants d’une opération humanitaire, il n’aurait pas trouvé de circonstances atténuantes. Aurait-il jugé simplement « absurde », comme il l’a fait en l’occurrence, la mort de 9 membres d’une opération humanitaire ? Sans doute est-ce le terme de « barbare » qu’il aurait utilisé. BHL se comporte donc en militant communautariste, pas en conscience universelle.
PASCAL BONIFACE directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS)
23 juin 2010 - Libération
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Cet « Appel à la raison » est irréaliste et immoral

samedi 26 juin 2010 - 15h:24
Michel Staszewski 

Article paru dans Points Critiques (mensuel de L’Union des Progressistes Juifs de Belgique) N° 307, juin 2010, p. 9.
L’Etat d’Israël n’a jamais été aussi impopulaire. Ce n’est pas étonnant après sa sauvage agression contre le Liban en 2006, le massacre de Gaza en 2008-2009 qui reste une prison à ciel ouvert soumise à un blocus cruel et alors que la colonisation de Jérusalem-est, de la Cisjordanie et du plateau du Golan se poursuit sans désemparer. Il fallait bien que, finalement, la « gauche » sioniste se réveille pour « œuvrer à la survie d’Israël en tant qu’Etat juif et démocratique ».
Pour cette « gauche » sioniste, Israël demeurera un Etat « juif et démocratique » si les juifs restent majoritaires dans cet Etat. C’est essentiellement pour cette raison que l’Appel s’oppose à « la colonisation et la poursuite ininterrompue des implantations en Cisjordanie et dans les quartiers arabes de Jérusalem-est » qu’il qualifie d’« erreur politique ». Curieuse conception de la démocratie que celle qui accepte le principe de la dictature de la majorité sur les minorités. Car c’est bien de cela qu’il s’agit en Israël : aucune loi fondamentale n’y garantit les droits des individus et de nombreuses lois sont éminemment discriminatoires à commencer par la fameuse « loi du retour » qui permet à toute personne considérée comme juive par les autorités israéliennes de devenir citoyen de l’« Etat des Juifs » alors que cela est interdit aux Palestiniens exilés.
L’Appel qualifie tout de même aussi cette colonisation de « faute morale ». Fort bien. Mais pourquoi passe-t-il sous silence l’immoralité du processus qui a permis aux juifs de devenir majoritaires sur le territoire israélien d’avant 1967 ? Le nettoyage ethnique serait-il moral en deçà de la « ligne verte » ? Si les auteurs de l’Appel désirent sincèrement la paix avec le peuple palestinien, la moindre des choses ne serait-elle pas d’appeler à la reconnaissance des torts immenses que la réalisation du projet sioniste lui a fait subir bien avant 1967 ? Et d’œuvrer à les réparer ? Il est irréaliste de penser que les Palestiniens pourraient se satisfaire d’une paix sans cette reconnaissance et ces réparations.
Le but déclaré des initiateurs de l’Appel n’est pas l’évacuation de tous les territoires occupés depuis 1967 : pour Jérusalem, dont-ils ne définissent pas les limites, ils ne condamnent que la poursuite des implantations et ceci uniquement dans les quartiers arabes de Jérusalem-est. Alors que de nombreux quartiers y sont désormais peuplés de juifs. C’est sans doute pour cette raison qu’ils demandent à l’Union européenne et aux Etats-Unis de faire pression « sur les deux parties ». Car depuis 1988 le Conseil national palestinien accepte le principe du partage de la Palestine selon les frontières internationalement reconnues (soit 78 % pour Israël et 22 % pour l’Etat palestinien). Mais quelles pressions ces initiateurs sont-ils prêts à accepter sur Israël, eux dont la plupart se sont jusqu’ici toujours opposés à la moindre sanction contre cet Etat malgré son non respect systématique des résolutions de l’ONU et ses violations innombrables du droit international ? Ils n’en disent rien ... tout en affirmant que « la décision ultime appartient au peuple souverain d’Israël ».
Il est irréaliste d’espérer qu’une majorité d’Israéliens décide, sans pressions extérieures dignes de ce nom, de se choisir des dirigeants susceptibles d’accepter la création d’un « Etat palestinien souverain et viable », eux qui, mus par une terrible peur de l’Autre soigneusement entretenue, n’ont cessé depuis des dizaines d’années d’opter pour des dirigeants de plus en plus intransigeants.
Et, d’un point de vue moral, comment des démocrates peuvent-ils accepter que le sort des territoires occupés et des personnes vivant sous occupation soit déterminé par les citoyens de la puissance occupante ? Et que celui des exilés (près des deux tiers des Palestiniens) soit complétement ignoré ?
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* Michel Staszewski est professeur d’histoire dans le secondaire et membre de l’Union des Progressistes Juifs de Belgique - Bruxelles.
Communiqué par l’auteur
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Armada de haine et de violence ou armada de compassion ?

samedi 26 juin 2010 - 07h:40
Anait Brutian

Quelque deux semaines après l’attaque israélienne contre les bateaux d’aide humanitaire se rendant à Gaza, il reste beaucoup de questions sans réponse, cela en partie parce que l’assaut mortel s’est déroulé en haute mer et que les journalistes et les observateurs à bord ont été empêchés d’envoyer des témoignages directs sur le massacre brutal qui a fait neuf morts et beaucoup de blessés.
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Mavi Marmara
Lors d’une conférence de presse tenue avec Mahmoud Abbas, le président Obama a appuyé l’idée d’une enquête « répondant aux normes internationales ». « Nous avons vu la tragédie des flottilles, tragédie qui a attiré l’attention du monde entier sur les problèmes actuels à Gaza. En tant que membre du Conseil de sécurité des Nations unies, nous condamnons formellement les actes qui ont mené à cette crise et nous avons demandé une enquête approfondie. Il est important que nous divulguions tous les faits. Comme nous le savons tous, la situation à Gaza est intenable.
Israël a carrément refusé une enquête internationale. Le mouvement Free Gaza - créé pour apporter de l’aide à Gaza assiégée et pour « faire savoir au monde que la fermeture de la bande a fait de Gaza une prison » - a été décrit comme « l’armada de la haine et de la violence soutenant l’organisation terroriste du Hamas » ; cette déclaration émane du vice-ministre des affaires étrangères, Daniel Ayalon, qui a ajouté que l’initiative du mouvement avait été « une provocation préméditée et scandaleuse » et qui accuse les organisateurs d’avoir des « liens avec le Djihad global, avec Al Qaïda et le Hamas ». Ces accusations scandaleuses passent totalement sous silence le fait que selon les statistiques des Nations unies, près de 70 % des Gazaouis vivent avec moins de un dollar US par jour, que 75 % dépendent de l’aide alimentaire et que 60 % n’ont pas quotidiennement accès à l’eau.
Les commentaires méprisables de M. Ayalon cherchent à cacher le véritable objectif du blocus israélien de Gaza - punir collectivement les Gazaouis pour avoir élu le Hamas lors d’élections démocratiques et affaiblir l’appui populaire dont le Hamas jouit en créant des conditions de vie insupportables. Les accusations visant des parlementaires, des observateurs internationaux, des humanitaires et des journalistes ne font pas oublier au monde que l’objectif d’Israël est de renverser le Hamas et montre qu’il est nécessaire de revoir le préjugé occidental à l’encontre d’un gouvernement dans la bande de Gaza, légitimement élu, qu’Israël appelle une organisation terroriste. Étant donné le dernier massacre israélien de civils non armés à bord du Mavi Marmara, l’Occident doit non seulement repenser son attitude envers le Hamas, mais également remettre en question la crédibilité de toutes les affirmations israéliennes - récentes et passées.
Alors qu’il commettait des actes de violence méprisables sur la personne des passagers de la flottille humanitaire, Israël « a étroitement contrôlé les images de son raid naval contre la flottille ; il a saisi presque tous le matériel photographique et vidéo des passagers, et a également bloqué toutes les communications lors de l’assaut ». Quelques passagers ont réussi à sortir en fraude des vidéos et des photos qui montrent l’activité à bord du bateau avant l’assaut israélien et la réaction des passagers pendant l’assaut ainsi que des séquences montrant les blessés et les morts. La vidéo brute d’une heure filmée par la cinéaste et militante new-yorkaise, Iara Lee, et les photos de la photographe australienne, Kate Geraghty, donnent un aperçu de ce qui s’est véritablement passé à bord des bateaux.
Pendant son interview avec Amy Goodman sur Democracy Now, Iara Lee a dit que les militants à bord « se préparaient à un affrontement », mais qu’ils ne pensaient pas qu’il allait être aussi violent. « Lorsque nous avons vu les commandos descendre de l’hélicoptère et ces Zodiacs pleins de soldats qui nous encerclaient, nous sommes restés sans voix » ... Les Zodiac sont arrivés et nous ont encerclés et les hélicoptères ont fait descendre leurs commandos. Ce fut le chaos, un chaos total. On a dit aux femmes de descendre et de rester tranquilles et calmes. Comme je me faisais beaucoup de souci pour mon caméraman et mes amis, je suis montée. Et à ce moment-là j’ai vu beaucoup de blessés et des morts. C’était terrifiant.... À la fin de l’opération, on nous a confisqué notre équipement ». Selon Ms Lee, les gens avaient leur caméra et leur matériel vidéo pendant le raid et « tout le monde filmait ». Toutefois ils n’ont pas pu sortir leurs films ou leurs photos car tout a été confisqué.
Dès après l’attaque, les mégaphones ont annoncé dans tout le bateau « restez tranquilles et calmes. Ils utilisent des balles réelles. Nous n’avons pas les moyens de résister. Ils s’emparent du bateau. Restez calmes et ne résistez pas ». Effectivement, en plus des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes, les Israéliens ont tiré à balles réelles sur le Mavi Marmara. Ceci est corroboré par des témoins directs, des journalistes australiens à bord de Challenger One- Paul McGeough, auteur de Kill Khalid : The Failed Mossad Assassination of Khalid Mishalet the Rise of Hamas, correspondant en chef du Sydney Morning Herald, et Kate Geraghty, photographe au même journal. Dans une interview avec Amy Goodman de Democracy Now, Paul McGeough a dit : « nous étions à environ... 150 mètres du bâbord quand les Israéliens ont commencé à lancer des grenades sonores, des grenades lacrymogènes vers l’arrière du bateau où se tenait une foule importante. Vous pouviez les voir dans leurs gilets de sauvetage. Vous pouviez voir les éclairs des moyens incendiaires. Vous pouviez entendre le bruit des explosions et la panique et la colère qui ont suivi ».
Au moment de la prise de Challenger One, Kate Geraghty, était en train de prendre des photos ; « elle a reçu une secousse de taser et a été jetée sur le pont ». « J’étais en train de prendre des photos à côté de Paul. Et je regardais par-dessus bord lors de l’arrivée des commandos - un commando israélien est venu vers nous... Il m’a frappée sur l’avant-bras me repoussant d’un mètre, un mètre et demi. Et là j’ai immédiatement vomi ». Au moment où elle commencé à vomir, le commando s’est dirigé vers elle et lui a arraché sa caméra. Pas question de discuter avec ces hommes armés dont les prouesses se mesurent non dans les combats, mais en haute mer dans des actes de piraterie contre des photographes et d’autres civils non armés attaqués au taser. Pas glorieux dans un CV militaire ! Piètre utilisation d’une puissance militaire ! Victoire sans gloire !
Envoyer des unités militaires spécialement formées à des raids dangereux contre des civils sans armes n’a pas « résulté d’un différend entre les agences de renseignement » a affirmé un groupe de hauts officiers de la marine de réserve israélienne dénonçant le raid. Israël a la capacité d’intercepter toutes les communications radio et savait à l’avance que les bateaux humanitaires ne transportaient ni militants ni armes. En outre, six militants initialement à bord du Mavi Marmara n’ont toujours pas été retrouvés »... Ils ne sont pas blessés, ils n’ont pas été tués. Ils ont disparu... Certains pensent que nous avions des espions à bord, alors peut-être que ceux qui manquent à l’appel étaient... des agents du Mossad. L’hypothèse est tout à fait plausible et nous permet de comprendre pourquoi Israël a utilisé des commandos masqués en camouflage pour envahir un bateau humanitaire.
Tout comme les Palestiniens de Gaza subissent la force mortelle de l’armée israélienne pour avoir mal voté, il en va de même pour ceux qui soutiennent la Palestine. L’attaque a été montée pour intimider et punir tous ceux qui éprouvent de la compassion pour Gaza assiégée - une sorte de punition collective, imposée à des parlementaires, des humanitaires, des militants, des observateurs internationaux et des journalistes.
Ironiquement, les commandos israéliens ont eux-mêmes étayé cette affirmation puisqu’ils ont appelé le Mavi Marmara un « bateau de la haine » en dépit du fait que certains de leurs soldats blessés ont reçu des soins de la part des passagers du prétendu bateau de la haine. « Ils [les passagers] ont réussi à s’emparer de quelques soldats israéliens, mais ils étaient évidemment tellement imprégnés de non-violence, que nous n’en avons tué aucun. »
Si on compare leurs actions avec leurs paroles, on se demande si : « les Israéliens font aucune distinction entre le bien et le mal ? Au milieu des eaux internationales, les Israéliens sont venus à bord d’un bateau humanitaire et ont « utilisé des balles réelles ». Ils ne sont pas venus pour jouer... Ils sont venus pour tuer ». Neuf civils sont morts et 48 autres ont été blessées par balles. Et pourtant, ils osent parler de « bateau de la haine ». Les résultats d’autopsie des neuf victimes confirment que dans chaque cas 30 balles ont été tirées. Cinq des victimes avaient des blessures à la tête. Furkan Dogan, 19 ans, citoyen étasunien « a reçu cinq balles à moins de 45 cm[...] du visage, l’arrière de la tête, deux balles dans la jambe et une dans le dos. » Et pourtant le ministre des affaires étrangères adjoint, Daniel Ayalon, ose appeler Free Gaza « l’armada de la haine et de la violence ». Tirer sur un être humain « à bout portant » n’est pas de la haine et de la violence alors qu’il apporte de l’aide à Gaza ? C’est à se demander non seulement si Israël comprend le droit international, mais aussi de quel sens moral il fait preuve dans les actes brutaux de violence.
En construisant une toute nouvelle prison pour accueillir les quelque 600 militants kidnappés de la Flottille de la liberté au port d’Ashdod, les architectes de l’attaque préméditée ont élaboré un plan ingénieux pour aveugler, réduire au silence, obscurcir toute source d’information. La caméra de Kate Geraghty lui a été arrachée pendant qu’elle vomissait- elle a eu des contusions, elle a subi des brûlures mineures et a souffert de nausées. Le premier matelot de Challenger One , Shane Dillon, a assisté à l’attaque contre Kate Geraghty et à « l’arrachage » de l’équipement de Paul McGeough : « elle ne faisait que son travail de journaliste... Elle leur a dit qu’elle était photographe professionnelle ».
Pourtant, Peter Fray, rédacteur en chef du Sydney Morning Herald -avait envoyé une lettre aux autorités israéliennes, le 24 mai 2010, dans laquelle il disait« dans l’éventualité où Israël saisirait le bateau sur lequel ils voyagent, je vous demande instamment de permettre à McGeough et à Geraghty de poursuivre leur travail de journalistes... » ; l’ambassadeur, Yuval Rotem, avait reçu cette lettre avant le départ de la flottille, et malgré cela les deux journalistes n’ont pas pu faire leur travail ».... A bord, nous avons pu faire notre travail conformément à notre contrat. Nous avons envoyé des rapports réguliers. Nous avions les satellites. Nous avions des téléphones satellitaires. Nous avions des ordinateurs qui étaient branchés sur ces téléphones satellitaires. Du matériel coûtant entre 60 000 et 80 000 dollars nous a été confisqué. Nous ne l’avons pas revu. Ils ne nous ont même pas donné de reçu ».
Iara Lee, de Cultures of Resistance, dont les DD et les caméras ont été saisies par les commandos a exprimé le même sentiment. Bien qu’elle ait dit « ... Nous exigeons ce que nous avons filmé... Nous pourrions reconstituer les événements si nous avions nos films ... Sans faire de manipulation. Les Israéliens utilisent nos films pour leur narration et les publient sur YouTube... C’est une violation complète du respect des médias »- il est extrêmement probable qu’elle ne récupérera pas son matériel. Ce serait contraire à la censure israélienne.
Pleinement conscients du caractère illégal de l’attaque, les Israéliens ont monté une offensive disproportionnée contre des gens qui les ont repoussés avec des chaises, des balais, des pièces du bateau et des déchets. Les autorités israéliennes prétendent que « les commandos ont été attaqués par les militants » qu’il y avait, selon les FID des « armes hostiles à bord ». Les témoins réfutent les affirmations israéliennes et précisent que les commandos ont utilisé « des grenades étourdissantes, des tasers, des fusils paintball très rapides, des balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des balles réelles contre des civils sans armes.
Les mensonges Israéliens auraient probablement été acceptés en masse s’il n’y avait eu aucun enregistrement de l’attaque. Après avoir confisqué « tous les appareils d’enregistrement et de communication qu’il a pu trouver » le gouvernement israélien a "sélectionné, monté et diffusé les séquences qu’il voulait montrer au public ». Paul McGeough évalue la tentative de censure israélienne sur l’attaque : « ..... la première priorité des soldats israéliens dès leur débarquement dans le bateau a été d’étouffer l’histoire, de confisquer toutes les caméras, de fermer les satellites, de détruire les caméras CCTV à bord du Mavi Marmara pour s’assurer que rien ne transpire. Ils voulaient absolument contrôler la narration. Si vous revenez au désastre de Dubaï, une histoire qui a tourné très mal pour les Israéliens en janvier avec l’assassinat du responsable du Hamas, ceux-ci connaissaient si bien l’importance du contrôle de la narration à tout moment de la crise que leur priorité absolue était, comme je l’ai dit, d’étouffer tout autre témoignage.
Pendant qu’Israël « contrôlait sa version des faits » des civils saignaient à mort mais il n’a pas réussi à contrôler l’information. Iara Lee raconte « je crois que les Israéliens ont fait un mauvais calcul en brouillant notre système satellitaire, s’imaginant que le monde n’aurait pas accès à l’information. Et il ne savait pas que nous avions un système de sauvegarde qui pouvait transmettre en direct certains des événements. Et de toute évidence, il faisait noir au milieu de l’océan et ils ont donc pensé qu’ils avaient réussi. Aucune information ne serait diffusée. Ils allaient être les seuls à la détenir, puisqu’ils filmaient ouvertement. Comme nous étions des centaines, certains d’entre nous ont réussi à faire sortir des photos et des séquences vidéo. Aujourd’hui, nous montrons ce que nous avons filmé, sans montage, sans censure et le monde comprendra. Ce matériel sera disponible aux fins d’enquête.
Enquête ou non, le monde a vu les films de la brutalité israélienne et il s’est fait une opinion. Les commandos israéliens qui ont été « capturés et brièvement détenus au début de l’attaque » ont été rendus aux soldats. Iara Lee signale :[ceci] prouve amplement que nous n’étions pas là pour lyncher qui que ce soit car nous avons eu l’occasion de tuer ou de vraiment... maltraiter ces soldats et nous ne l’avons pas fait... Nous sommes des humanitaires. En dépit du chaos, nous savions que nous devions rester non-violents ». Et ils sont restés non-violents ! On pourrait demander où s’insère dans la narration non censurée les allégations du ministre des affaires étrangères adjoint, Daniel Ayalon, au sujet de « l’armada de la haine et de la violence » ou des accusations des commandos caractérisant le Mavi Marmara de « bateau de la haine ». La violence et la haine qu’il y a eues- comme en témoigne l’attaque contre la flottille de la liberté - étaient dirigées contre une humanité qui n’a pas perdu sa capacité d’être concernée par les opprimés, en dépit des distorsions , de la censure et des mensonges, israéliens.
* Anait Brutian (Bachelor en musique avec distinction en Théorie, McGill University ; master en théorie musicale, McGill University) est étudiante à la faculté des sciences religieuses de McGill. Elle a publié à compte d’auteur : Reconciling Geometry, Rhetoric and Harmony : A Fresh Look at C. P. E. Bach.
Elle travaille actuellement à un autre livre traitant des paradigmes mathématiques en littérature (ancien et nouveau testaments ), art, architecture, et musique. Vous pouvez lui écrire à : anaitbrutian@videotron.ca
22 juin 2010 - Cet article peut être consulté ici :
http://sabbah.biz/mt/archives/2010/...
Traduction : amg

« Reconnaissance contre nourriture » : attention, complot !

samedi 26 juin 2010 - 07h:35
Abdul-Halîm Qindîl
Al-Quds al-Arabiyy
Les conquêtes du mouvement des hommes libres de par le monde risquent d’être dévalisées dans les coulisses et les négociations de ce qu’il est convenu d’appeler « la communauté internationale ».
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Dans la bande de Gaza 80% des Palestiniens dépendent de l’aide alimentaire
Le sang des martyrs risque d’avoir coulé en pure perte, la tentation d’en cueillir les fruits à partir de leurs racines risque de nous conduire à des lendemains amers pires que l’évident drame humain que vivent les habitants de Gaza.
Vous avez remarqué la manière dont tous les symboles du mal parlent aujourd’hui d’alléger le siège de Gaza, comme s’ils avaient découvert tout soudain - après quatre années de silence - la réalité du siège imposé à Gaza ? Ainsi, la Maison Blanche en parle, l’homme fait robot Ban Ki Moon, secrétaire général de l’Onu aussi, ainsi que Tony Blair, le représentant du Quartette et que Hosni Moubarak. Ce dernier a rencontré Joe Biden, vice-président des Etats-Unis, à Sharm el-Sheykh. Le secrétariat de Biden a publié un communiqué, à la suite de cette rencontre, dans lequel il accuse le Hamas d’être une « organisation terroriste » et il évoque diverses formules censées alléger le siège de Gaza.
Ce sont les épigones du processus de paix : toujours eux ! Ils suggèrent de rentrer la tête dans les épaules pour faire face aux tempêtes et aux intifadas des flottilles. Ils s’agitent pour cuisiner un nouveau règlement ayant pour titre : « Allègement du blocus » et pour contenu : des labyrinthes, des compromis, des cartes et des conditions à la mode d’Oslo et ses sœurs. Oslo, avec ses déconvenues et ses défaites, avait pour fonction de tourner la page de la première Intifada palestinienne. Et c’est ce que l’on veut atteindre avec la nouvelle mouture, à savoir que cette histoire d’allègement du blocus de Gaza serve à tourner la page de l’Intifada des Flottilles, et à parachever a domination israélienne sur les points de passage de la bande de Gaza, à moindres frais. En effet, Israël contrôle de fait six points de passage, et ce que l’on veut, à travers cette nouvelle mouture, c’est qu’Israël contrôle, secondée en cela par le régime égyptien, son allié dans la région, le point de passage de Rafah, et qu’il contrôle, avec l’aide de l’Union européenne - et peut-être aussi de l’Amérique - un point de passage supplémentaire sur la côte et que tout cela soit fait sous l’égide de l’inspection, des fouilles et du contrôle, de la garantie de la sécurité d’Israël et de l’interdiction de toute contrebande d’armes destinées au Hamas.
Un marchandage de cet acabit signifie ceci : les conditions de vie s’améliorent quelque peu à Gaza, même si les conditions politiques se dégradent concomitamment, la mobilisation en cours dans la rue arabe et mondiale en solidarité avec le peuple palestinien s’effiloche, la résistance ne peut plus rien faire, chaque balle et chaque roquette palestinienne signifiant la réimposition du blocus le plus strict, la pression des puissances régionales et internationale qui complotent contre le rêve palestinien est accrue, ces puissances participent à l’internationalisation de la situation à Gaza, laquelle situation fait l’objet de toutes les conjectures, ces manœuvres finissent par faire du gouvernement Hamas une administration de compagnie (dans le sens d’animal de compagnie !), qui participe aux consultations et aux accords à deux balles, soulageant les Israéliens du fardeau de l’autodétermination des habitants.
Le gouvernement Hamas se retrouve avec un rôle légèrement préférable ou très nettement préférable à celui de Abbas en Cisjordanie, mais son essence reste constante, à savoir que le Hamas doit compléter son évolution vers la reconnaissance d’Israël en échange du déversement de nourriture, de médicaments, de vêtements et de matériaux de construction sur Gaza. Si cela se produit, et le risque en est grand, nous aurons peut-être affaire à un drame pire que la situation actuelle à Gaza, même si d’aucuns considèrent qu’il s’agit d’une victoire, et vont jusqu’à jouer du tambourin parce que Gaza serait soulagée, parce que sa douleur humaine aurait été apaisée ce qui est une falsification visible de la réalité motivée par l’intention de séparer la Résistance du drame humain vécu par les Gazaouis. En effet, ça n’est absolument pas par hasard qu’un blocus a été imposé à Gaza ; bien au contraire, le blocus a coïncidé et il a monté en puissance concomitamment à la transformation de la bande de Gaza en forteresse imprenable de la Résistance. C’est en cela que Gaza est apparu comme un autre danger existentiel pesant sur l’entité usurpatrice israélienne, un danger pesant sur le Sud d’Israël, un danger ressemblant à celui du Hezbollah, dans le nord de l’entité.
De même qu’Israël a voulu sa guerre, contre son voisin du Nord, durant l’été 2006, Israël a déclenché une guerre contre le Sud durant l’hiver 2009. Le résultat en a été qu’Israël a été incapable de remporter une quelconque victoire dans ces deux guerres, il a donc resserré ses blocus de façon à pressurer les nerfs de la population, de faire de la vie des civils un véritable enfer et de les exciter contre la Résistance, à lui faire croire que celle-ci serait responsable des drames humains qu’ils connaissent, leur objectif immédiat étant de faire en sorte que les drames humains soient allégés, en échange du renforcement du blocus frappant la Résistance et en éreintant le Hamas de la même manière dont cela a été fait en ce qui concerne le Fatah par le passé, et en lui faisant miroiter un rôle se limitant strictement à l’intérieur des murailles entourant Gaza, en contrepartie de sa reconnaissance d’Israël et de son engagement à en protéger les frontières.
Quoi qu’il en soit, le complot est ouvertement déclaré, on en connaît les conditions, on les retrouve d’ailleurs dans les discours du Quartette, ainsi que dans la lettre et l’esprit du document égyptien de réconciliation et dans le discours du gouvernement américain qui fait miroiter un document de dialogue conditionnel avec le Hamas, tandis qu’Israël fait preuve d’un jusqu’au-boutisme bien compréhensible dans les négociations, et insiste sur la mise à l’écart du Hamas de tout dialogue public comme moyen de pression corroboré par la menace de lancer une guerre et tandis qu’il se renforce grâce à l’aide concrète que lui apporte le régime égyptien, allié de fait d’Israël, en construisant le mur d’acier servant à couper les tunnels permettant d’acheminer les produits vitaux et les armes à travers la frontière et pour empêcher le passage des convois d’aide humanitaire arabe et internationale par voie de terre et ouvrir la frontière au point de passage de Rafah à des conditions telles que son ouverture ressemble à une fermeture permanente et totale, limitant le passage aux personnes et bloquant toutes les marchandises et conditionnant l’ouverture à la condition de « ne pas générer de violations affectant l’autre partie », selon le texte du communiqué d’un responsable de la sécurité égyptienne publié juste après que Joe Biden eut donné ses ordres à Moubarak lors de leur rencontre à Sharm el-Sheïkh.
Nous ne voulons pas apparaître comme des Cassandre, ni comme ceux qui mettent en garde contre un danger afin de dégager leur responsabilité par avance, mais le combat n’est pas terminé, et il est encore temps de rectifier la manœuvre, il existe une possibilité de lever les deux sièges à la fois : le siège politique et le siège humain, et non pas d’alléger le blocus humain en contre partie du renforcement du blocus politique. Le point de départ, c’est notre capacité de faire le distinguo entre deux choses totalement contradictoires entre elles, même si les recouvrement sémantiques sont trompeurs, nous devons faire le distinguo entre le mouvement des hommes libres du monde et celui de ce qu’il est convenu d’appeler la communauté internationale, et nous devons nous concentrer sur la nécessité de conquérir la sympathie et la force du premier et nous prémunir contre les ruses du second et nous souvenir du fait que le mouvement des hommes libres du monde est né de la guerre de Gaza, exactement de la même manière que la sympathie croissante de la Turquie envers la cause palestinienne découle de cette même guerre.
C’est la mare de sang des martyrs qui a ressuscité la cause palestinienne, qui l’a créée à nouveau, d’une manière différente, et qui a généré la déferlante des manifestations qui emplissent les rues du monde entier, de l’Asie de l’Est à l’Amérique latine, de la Turquie à l’Europe et aux capitales du monde arabe, c’est elle qui a donné l’inspiration à l’Intifada des Flottilles qui cerne Israël et le dénonce, le montrant sous son vrai jour horrible, et révèle la complicité de la communauté internationale et des régimes arabes. Or, cette Intifada des Flottilles ne fait que commencer, et c’est un grave danger que d’adhérer à des « solutions » prématurées qui ne feront qu’éteindre leur feu vital, ne permettant pas d’atteindre l’objectif de la fin totale et inconditionnelle du blocus. Ce qu’il faut faire, c’est soutenir l’Intifada des Flottilles, apporter des dédommagements généreux à tous ceux qui perdent leurs bateaux qui sont confisqués et consignés au port (sioniste) d’Ashdod, c’est organiser des flottilles de la liberté cinglant vers la côte de Gaza quelles que soient les réactions d’Israël, et peut-être devrons nous continuer à préparer et à compter jusqu’à la dixième Flottille, car l’action comporte - dans son essence - la libération de l’espace maritime gazaoui, et peut-être convient-il aussi que nous envisagions des escadrilles d’aide humanitaire aérienne volant jusqu’à Gaza quelles que soient les réactions.
Et s’il est plus réalisable - pour l’instant - d’associer l’Intifada de la Mer avec l’Intifada de la Terre et d’organiser des caravanes terrestres qui viennent frapper à la porte du point de passage de Rafah et qui intensifient les raisons de faire pression et de faire honte au régime égyptien, qui visent à obtenir l’ouverture du point de passage de Rafah avec une supervision purement égypto-palestinienne, de manière permanente, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, et de manière totale, pour toutes les personnes et pour toutes les marchandises, sans discrimination, et sans conditions.
Oui, le combat est en cours, et la défaite du marchandage « reconnaissance (de l’entité sioniste) contre nourriture » est possible dès maintenant, sans attendre que la situation se dégrade à nouveau demain. J’espère avoir été clair.
* Abdul-Halîm Qindîl est écrivain égyptien. Il peut être joint à : Kandel2002@hotmail.com
14 juin 2010 - Al-Quds al-Arabiyy - Traduit de l’arabe par Marcel Charbonnier
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Mordechai Vanunu : prisonnier de conscience

publié le samedi 26 juin 2010
Paul Woodward
 
Combien de pays dans le monde existent-ils où quelqu’un peut être jeté en prison pour avoir parlé à un étranger ?
Ayant passé 18 ans en prison - dont plus de 11 en isolement total - après avoir révélé au monde entier le programme nucléaire clandestin israélien, Vanunu est de nouveau en prison en isolement total. Amnesty International a justement déclaré que c’était « un prisonnier de conscience « et a appelé à sa libération immédiate.
La persécution par un état dont a souffert Vanunu pendant des décennies et d’autres détails laissent penser qu’il pourrait être l’individu dont il était fait référence simplement comme Mr X dans un article datant d’il y a quelques jours dans l’édition en hébreu d’Ynet daté du 13 Juin (traduit par Didi Remez, h/t à Richard Silverstein) et qui disait :
« Personne ne sait qui est Mr X. Ynet a appris qu’un homme avait été emprisonné depuis un certain temps dans l’aile 15 à la Prison Ayalon mais personne ne sait qui il est et quelles sont les chefs d’inculpation pour lesquelles il est emprisonné. Personne ne lui parle, personne ne le voit, personne ne lui rend visite, personne ne sait qu’il est en prison. « Il a été mis dans une situation de séparation complète du monde extérieur » a dit un responsable du Service de la Prison d’Israël.
Pour pénétrer dans l’aile où les détenus sont emprisonnés on doit passer les gardiens qui se trouvent côté sud de la prison et traverser des portes de fer doublées. A la différence des ailes de séparation régulière, où les prisonniers peuvent parler à voix haute entre les cellules ou voir les allées et venues dans les couloirs et les miradors, l’aile 15 n’a qu’une seule cellule sans autres cellules voisines et sans couloir, de sorte que quiconque est enfermé dans celle-ci est complètement isolé de tout être humain.
« Je ne connais aucun autre prisonnier ou prisonnier IPS enfermé dans de telles conditio ns de séparation et d’isolement » a dit un responsable du service de la prison. » Le prisonnier de l’aile 15 est tenu au secret dans tous les aspects de la vie incluse son identité et les crimes qu’il a commis. Je doute que même les gardiens qui en ont la charge savent qui il est. Il y a trop de secret qui entoure sa détention. C’est effrayant qu’en 2010 un homme soit emprisonné en Israël sans même que nous sachions qui il est. »
Le responsable a dit : « c’est tout simplement une personne sans nom et sans identité qui a été placé en isolation complète et absolue du monde extérieur. Nous ne savons pas s’il a des visites s’il a les droits des autres détenus selon la loi et si quelqu’un sait même qu’il est en prison. « L’IPS refuse de divulguer qui est le prisonnier. Son porte parole, le Lt Col.Yaron Zamir, a dit : « l’IPS ne fournit pas d’information sur les endroits et les noms pour des raisons de sécurité ».
Mr X est emprisonné dans l’aile construite à l’origine pour enfermer l’assassin du premier ministre Rabin, Yigal Amir. Amir a été emprisonné dans la même cellule sous haute sécurité, avec des caméras dans la cellule jusqu’en Décembre 2006 puis il a été déplacé dans un aile séparée à la prison Rimonim dans le district de Sharon. La cellule dans l’aile 15 est relativement grande, et, dans le cas d’Amir, sa famille l’a rencontré dans sa cellule de sorte qu’on ait pas à le sortir lors des visites.
Amnesty confirme que Vanunu est détenu dans la Prison d’Ayalon.
Publié le 20 juin par War in Context
et en français par Planète non Violence

Des députés iraniens à bord d'une flottille libanaise en formation pour Gaza

27/06/2010
Des députés iraniens veulent embarquer à bord du bateau, le "Julia", qui doit quitter le Liban avec une cargaison d'aide à destination de la bande de Gaza, a déclaré samedi un responsable iranien. Mahmoud Ahmadi-Beighash, membre de la commission des Affaires étrangères et de la Sécurité nationale du Majlis, le parlement iranien, a déclaré samedi à Téhéran que plusieurs députés entendaient prendre place à bord du Julia au lieu de gagner Gaza via l'Égypte. "Un bateau va aller du Liban à Gaza dans le courant de la semaine et les parlementaires vont en profiter", a-t-il dit à l'agence de presse Isna. Il a précisé que cette décision avait été prise lors d'une rencontre avec le président du parlement, Ali Larijani.
Malgré les mises en garde israéliennes, le gouvernement libanais a autorisé lundi dernier le "Julia" à effectuer une mission humanitaire vers Gaza, à condition de passer d'abord par Chypre, aucune ligne maritime n'existant entre le Liban et Israël, affirmant que l'État hebreu sera tenu responsable de toute attaque contre le pays, dans une lettre adressée à l'ONU.
Chypre a toutefois souligné mardi que sa décision d'empêcher tout navire d'appareiller à destination de Gaza restait en vigueur.
De leur côté, les États-Unis en ont appelé mercredi à la "responsabilité" pour éviter que deux bateaux de militants partis du Liban ne se rendent à Gaza, invitant à utiliser "les canaux établis" pour fournir de l'aide au territoire palestinien.
Le cargo "Julia", actuellement dans le port de Tripoli pour inspection, doit rassembler des dizaines de journalistes libanais et étrangers, tandis qu'un deuxième navire, le "Mariam", regroupera une cinquantaine de militantes et attend le feu vert des autorités.