mercredi 6 janvier 2010

Moubarak-Abbas: reprise des négociations palestino-israéliennes au menu

Moubarak-Abbas: reprise des négociations palestino-israéliennes au menu (journal)
Moubarak-Abbas: reprise des négociations palestino-israéliennes au menu (journal)
11:50 04/01/2010
© POOL
LE CAIRE, 4 janvier - RIA Novosti
Le président égyptien Hosni Moubarak et le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas discuteront lundi à Charm el-Cheikh (Egypte) de nouvelles initiatives de reprise des négociations au Proche-Orient, rapporte le quotidien gouvernemental égyptien Al-Ahram.

Selon le journal, ces nouvelles initiatives dont les détails ne sont pas révélés pour le moment prévoient la reprise des négociations palestino-israéliennes à condition des garanties de la proclamation d'un Etat palestinien en l'espace de deux années qui viennent.

La chaîne de télévision satellitaire qatarie Al Jazeera informe, pour sa part, que lesdites initiatives prévoient la suspension de la construction de colonies de peuplement juives dans les territoires palestiniens.

Fin décembre dernier, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a rencontré au Caire le président Moubarak. A l'issue de cet entretien, le chef de la diplomatie égyptienne Ahmad Aboul Gheit a déclaré que la reprise des négociations au Proche-Orient était impossible dans le contexte de la poursuite de la construction de colonies juives, tout en constatant cependant une volonté manifeste du premier ministre israélien pour poursuivre le dialogue.
http://fr.rian.ru/world/20100104/185777880.html

Palestine-Turquie : Mahmoud Abbas attendu aujourd’hui à Ankara

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas effectuera à partir d’aujourd’hui, une visite officielle de deux jours en Turquie, a annoncé hier, la présidence turque dans un communiqué.
Au cours de cette visite, M. Abbas aura des entretiens avec son homologue turc Abdullah Gül. Les deux dirigeants débattront des relations bilatérales, ainsi que des derniers développements de la situation politique prévalant au Proche-Orient, selon le communiqué.
Le président Abbas aura également des discussions avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, et avec le chef de la diplomatie Ahmet Davutoglu, a ajouté le texte.

http://www.elmoudjahid.com/accueil/monde/49463.html

Galloway : Le président Chávez prendra part au convoi

05 Jan 2010

Gaza / Le membre de la Chambre des Communes britanniques, George Galloway, a affirmé que le président vénézuélien, Hugo Chávez, participerait au convoi "Ligne de Vie IV" qui doit partir de la ville sud-africaine Cape Town au Caire.

Cité par l'agence d'information "Qods Net", M. Galloway a ajouté que l'on est en train de préparer un 5e convoi en collaboration avec le président Chávez, président honoraire de l'organisation "Vive la Palestine".

"Ce convoi partira du Venezuela jusqu'au port d'al-Ariche", a-t-il précisé.

Rappelons que la "Ligne de Vie III" comprend 199 camions et ambulances chargés d'aides humanitaires et médicales, et accompagné de 500 personnalités arabes et étrangers.

A.A. / Gh.H.

http://www.sana.sy/fra/55/2010/01/05/264728.htm

Un mot depuis l’Italie

Europe - 05-01-2010
Par Mazin Qumsiyeh
Ma femme et moi sommes en Italie pour donner quelques conférences et peut-être faire une pause loin de la prison de Bethléem sous apartheid. Chaque fois que je suis en Europe, ou dans d’autres pays, je me demande pourquoi nous ne pouvons pas vivre une vie normale dans un pays normal en Palestine. Les Israéliens prétendent qu’ils vivent dans un pays normal. Après avoir fait partir la plupart des indigènes et confiné le reste dans des ghettos et des bantoustans, la population israélienne en général passe son temps à faire semblant que tout est normal, qu’Israël est comme n’importe quel pays européen.




















Juillet 2009, Pont Roi Hussein (pour les Jordaniens), Pont Al-Karameh ou Malik Hussein (pour les Palestiniens), Pont Allenby (pour les sionistes)


Il a un parlement (affairé à décider qui est un Juif qui aura droit automatiquement à la citoyenneté et comment dépouiller les non-Juifs de toute citoyenneté), une armée, une industrie de haute technologie, des universités, des bars, des restaurants à la mode, des élites et des pauvres, des religieux et des laïques, etc. Mais au fond, les Israéliens savent que tout ceci n’est que mirage et illusion. Après tout, ici en Europe, il n’y a ni murs, ni checkpoints, et pas deux systèmes juridiques pour les gens vivant dans le même pays. Tandis que je quittais les zones occupées par le seul passage frontalier auquel nous avons accès (en Jordanie par le Pont Roi Hussein) et que nous arrivions au cinquième point de contrôle, un homme dans l’autobus commentait que si les Israéliens sont aussi paranoïaques, avec toute cette sécurité, c’est qu’ils savent que ce pays n’est pas le leur.

Il est évident que de nombreux sionistes israéliens ont été manipulés pour croire qu’ils sont paranoïaques parce que le monde est antisémite : ils nous haïssent parce que nous sommes Juifs et non à cause de ce que nous avons fait. La pathologie victimaire a commencé très tôt, avec le mythe de l’exode d’Egypte (les archéologues et les historiens ont montré depuis longtemps que cette notion d’asservissement en Egypte et de rédemption est tout simplement incohérente par rapport aux faits ou aux données historiques). Des gens ont certainement été persécutés pour leurs croyances ou pour qui ils étaient, mais cela ne touche pas un groupe particulier d’humains. Des chrétiens ont été persécutés (ils ont été littéralement traqués et jetés aux lions pendant les 300 premières années), ainsi que des Musulmans, des Arméniens et des Bohémiens et tous les autres.

Peut-être qu’aucun autre peuple sur terre n’a autant souffert que les indigènes en Amérique du Nord et du Sud. Ce sont entre 50 et 100 millions de personnes qui ont péri dans les 100 ans qui ont suivi l’invasion européenne. On apprend dans les écoles, en Occident (sous forte pression du lobby sioniste) que la souffrance juive a quelque chose de différent de la souffrance des autres (comme si nous étions les enfants d’un moindre Dieu, ou que Dieu a choisi un peuple). Alors que chaque atrocité au monde est unique, il est simplement infondé de se lancer dans une martyrologie comparative, et encore moins de déterminer a priori qui, historiquement, a souffert le plus. Que quelqu’un soit juif (ou chrétien ou musulman) aujourd’hui ne veut pas dire qu’il a le moindre lien avec les Juifs (ou les Chrétiens ou les Musulmans) qui vivaient dans le monde arabe il y a quelques centaines d’années, et encore moins qu’il aie une continuité historique qui l’obligerait à se venger des atrocités sur des gens qui n’ont rien à voir avec leur perpétration. Il n’est ni juste, ni décent (ni viable) de prétexter l’injustice faite il y a des centaines d’années pour justifier un comportement injuste envers quelqu’un d’autre aujourd’hui.

Aujourd’hui, 11 millions de Palestiniens vivent dans les conditions les plus déplorables. 7 millions sont réfugiés ou déplacés, les autres vivent dans des ghettos isolés, pauvres et marginalisés. Israël échafaude plan sur plan pour poursuivre le processus de notre marginalisation et pour nous nuire. Faisant pression sur les grandes puissances, il installe des régimes fantoches à ses ordres en Egypte et ailleurs dans le monde arabe. Le gouvernement égyptien peut toujours essayer de justifier la séquestration de 1,5 million de personnes à Gaza (70% d’entre elles sont des réfugiés), ses piètres arguments ne tiennent pas debout. De plus en plus de gens voient l’injustice. Pourtant, les défenseurs des Israéliens et leurs marionnettes continuent de s’accrocher à leurs illusions. L’Histoire ne sera pas tendre avec eux. Mais l’histoire ne sera pas tendre non plus avec les Arabes, ni avec les autres peuples qui vaquent à leurs occupations quotidiennes en ignorant l’injustice flagrante. Même sous les régimes dictatoriaux, les gouvernements ne peuvent pas tout se permettre sauf à pouvoir obtenir l’accord du peuple. Les gens peuvent croire les mensonges et les distorsions, ou ne pas les croire et pourtant acquiescer parce qu’ils ont peu de confiance en eux-mêmes.

Les peuples ont plus de pouvoir que leurs gouvernements voudraient qu’ils aient et (plus important) qu’ils voudraient qu’ils croient avoir. Pour que des changements interviennent, il faut tout d’abord l’éducation. Apprendre aux gens que leurs gouvernements leur mentent tout le temps. Ainsi, quand le gouvernement israélien dit à ses citoyens que les murs et l’oppression des autres, c’est pour leur sécurité, il faut dénoncer ça comme mensonges. Quand le gouvernement jordanien se sert du slogan « La Jordanie d’abord », ou quand le gouvernement égyptien dit « L’Egypte par-dessus tout », il faut dire que ce sont des mensonges. La sécurité et la souveraineté égyptiennes ne sont pas menacées par les Gazaouis affamés mais par l’asservissement de ses dirigeants aux ordres du jour étrangers (et aux deux milliards d’aide US qui soutiennent les élites). Les peuples viennent d’abord, et les populations de cette partie du monde prospèreraient toutes si tous ces gouvernements s’écartaient et laisser les peuples se connecter entre eux. Des liens directs, grâce aux voyages sans restrictions et sans frontières sont une bonne chose pour les populations, pour leur économie et pour leur prospérité. Un nationalisme étroit (en particulier ses impostures, comme le nationalisme ethnocentrique chauvin personnifié par le sionisme) n’est bon pour personne. Est-il sensé que je puisse voyager entre la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie sans visas ni points de contrôle, alors que voyager, même avec un visa, dans plusieurs pays moyen-orientaux est comme voyager en Afrique du Sud de l’Apartheid en étant noir ? Ceci quand la population totale des cinq pays de la région de la méditerranée orientale n’arrive pas à la moitié de la population d’Italie, ou même de la population d’une ville en Chine. Et je constate avec ironie que tous ces « pays » ont été créés et soutenus par les Européens (qui abandonnent maintenant le nationalisme).

De toute façon, ceux d’entre nous qui aiment Arundhati Roy croient que « non seulement un autre monde est possible, mais quand tout est calme, je l’entends déjà respirer, » ceux d’entre nous qui croient dans les peuples mais pas dans les gouvernements, continueront à travailler pour accueillir ce nouveau monde.

Comme toujours, l’action est nécessaire, elle est un antidote du désespoir.

Mazin Qumsiyeh
Un bédouin dans le cyberespace, un villageois chez lui (qui a planté sa tente à Rome jusqu’au 12 janvier).
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13214&type=analyse&lesujet=Apartheid

Effondrement d'Al Aqsa: question de temps


05/01/2010 Alors que le troisième lieu saint de l'Islam est sur le point de s'effondrer, les régimes arabo-islamiques, ceux qui dirigent une nation de plus d'un milliard de personnes, n'ont de zèle que pour les tunnels reliant la Bande de Gaza à l'Égypte et permettant aux Gazaouis de survivre.

POurtant, à Jérusalem AlQuds, les autorités israéliennes poursuivent jour et nuit les travaux de creusement dans le sous-sol de la mosquée d'AlAqsa, menaçant d'effondrement son infrastructure, ainsi que les quartiers avoisinants.

Seuls les habitants arabes de la ville observent de près le projet sioniste et réalisent bien les raisons pour lesquelles certaines rues menant à la sainte mosquée se sont écroulées récemment, contrairement aux allégations israéliennes qui évoquent des travaux d'infrastructure habituels.

Selon les observateurs experts, les autorités de l'occupation cherchent à:

- Détruire les fondements souterrains de la mosquée d'Al Aqsa, de sorte qu'il s'effondre au premier tremblement de terre. Et ce dans le cadre d'un projet visant à éliminer les aspects islamiques historiques pour judaïser AlQods.

- Construire des musées souterrains juifs, afin d'attirer les colons extrémistes et leur faire l'exhibition d'une histoire fallacieuse fondée sur des allégations talmudiques. Les autorités occupantes cherchent par là à mettre la main sur les biens immobiliers et à poursuivre les travaux de creusement.

- Fragiliser les rues et les quartiers de la ville dans le cadre d'un projet d'expulsion des Palestiniens pour les remplacer par les Juifs sionistes.

En quelques mois, l'élargissement du secteur des travaux de creusement a provoqué quatre glissements de terrains; le dernier ayant frappé samedi dernier la rue principale menant à la mosquée d'AlAqsa, provoquant une fosse de deux mètres de profondeur.

Pris de panique, les habitants ont assuré que ce nouveau glissement "est dû aux travaux israéliens dans la région, surtout que la fosse est distante de six mètres des autres creusements dans la région".

"La société d'AlAqsa pour les legs et le patrimoine" a indiqué que la surface des glissements s'est élargie dans la localité de Salwane à AlQods, imputant aux autorités israéliennes la responsabilité de ces actes sur la vie des habitants d'AlQods, leurs maisons, leurs mosquées, et mettant en garde contre les mensonges et les rumeurs israéliens qui tentent de camoufler ce crime.

"La zone des glissements s'étend aujourd'hui sur 10 m de long, 2 m de large, et 3 m de profondeur. Un glissement a eu lieu au trottoir de la rue, alors que le mur protecteur du site est désormais menacé d'effondrement", a révélé ladite société dans un communiqué.

Vers le début des travaux israéliens sous la mosquée d'Ain Salwane en 2004, les autorités de l'occupation ont prétendu être à la recherche du réseau d'assainissement pour le fixer. Peu de temps après, la région s'est transformé en un lieu de culte juif touristique.

Les habitants assuraient que les Israéliens creusaient sous leurs maisons jour et nuit et qu'ils entendaient clairement le bruit.

Et ce n'est pas tout: en septembre 2009, les instances de défense d'AlAqsa ont mis en garde contre un projet israélien visant à creuser un nouveau tunnel au-dessous du village de Salwane, de longueur de plus de 120 m, de largeur de 5,1 m et de hauteur de 3 m, et qui se dirige au nord vers la sainte mosquée d'AlAqsa.

Le tout, dans un mutisme officiel arabo-islamique qui ne peut que ramener à un consentement latent, celui des impuissants!
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=118392&language=fr

Par crainte d’une arrestation, un groupe d’officiers israéliens annule un voyage en Grande-Bretagne

mardi 5 janvier 2010 - 21h:43

Al Jazeera

Un groupe d’officiers militaires israéliens a annulé une visite officielle en Grande-Bretagne, craignant d’être arrêtés pour crimes de guerre.
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Gordon Brown et Ehud Barak lors de leur dernière rencontre à Londres - Malgré sa lourde responsabilité dans la situation qui prévaut aujourd’hui, la Grande-Bretagne n’a eu de cesse de soutenir l’entité coloniale qui lui a succédé dans la Palestine historique.

Danny Ayalon, adjoint du ministre israélien des affaires étrangères, a déclaré mardi que quatre officiers invités au Royaume-Uni par l’armée britannique ne partiraient pas « car nous n’avons pas de 100% de garanties qu’ils ne soient pas l’objet de poursuites pénales ».

Les responsables, qui détiennent les rangs de major à celui de colonel, sont les dernières d’une série d’hommes politiques israéliens et des responsables militaires d’appeler outre de Voyage en Grande-Bretagne en raison de craintes sur d’éventuelles poursuites judiciaires.

Le mois dernier, Tzipi Livni, chef du parti Kadima dans l’opposition israélienne et ministre des affaires étrangères pendant la guerre contre Gaza l’an dernier, a annulé son voyage au Royaume-Uni après qu’un mandat d’arrêt ait été émis par un tribunal britannique.

Le mandat a été émis en vertu de la notion de compétence universelle, qui permet aux juges de délivrer des mandats à l’encontre de ressortissants étrangers accusés d’avoir commis des crimes de guerre partout dans le monde.

« Devoir de poursuivre »

Des militants pro-palestiniens ont cherché à exploiter cette notion [de compétence universelle] afin de porter des accusations contre les Israéliens impliqués dans les opérations militaires dans les territoires palestiniens, en particulier depuis l’offensive d’Israël contre Gaza l’an dernier, durant laquelle plus de 1400 Palestiniens ont été massacrés.

Gordon Brown, le premier ministre britannique, a exprimé sa détermination à changer la loi, laquelle a tendu les relations avec Israël.

Ayalon, qui a discuté de la question avec le procureur général de Grande-Bretagne mardi, a déclaré que ces mandats d’arrêt « étaient des obstacles à des relations bilatérales normales [en l’occurrence avec des criminels de guerre - N.d.T] ».

« Cette loi est souvent mal utilisée » dit-il.

« A l’origine étaient ciblés les criminels nazis, mais les organisations terroristes comme le Hamas s’en servent aujourd’hui pour prendre des démocraties en otages [c’est du Blair tout craché.. N.d.T] ».

« Nous devons mettre un terme à cette absurdité qui fait du tort aux excellentes relations bilatérales entre Israël et la Grande-Bretagne. »

Mais les groupes pro-palestiniens ont condamné les initiatives visant à changer la loi, en expliquant que la Grande-Bretagne a le devoir de poursuivre les personnes accusées de crimes de guerre.

« Il n’y a aucune raison pour laquelle Israël devrait disposer d’un traitement spécial. Si ces personnes sont accusées de crimes de guerre, nous avons le devoir - et une obligation légale - de les poursuivre » a déclaré à l’Associated Press Inayat Bunglawala, porte-parole du Conseil musulman de Grande-Bretagne.

La menace d’arrestation a également forcé plusieurs anciens responsables israéliens des services de sécurité à annuler des voyages à Londres, dont un ancien général qui est resté terré dans un avion à l’aéroport Heathrow afin d’éviter une arrestation.

L’an dernier, Ehud Barak, ministre israélien de la défense d[et dans la liste de tête des criminels de guerre israéliens - N.d.T] avait repoussé une tentative d’arrestation en faisant valoir qu’il disposait d’une immunité diplomatique.

5 janvier 2009 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/m...
Traduction : Info-Palestine.net

http://info-palestine.net/article.php3?id_article=7925

Anniversaire d’un pogrom

mardi 5 janvier 2010 - 15h:55

Ahmed Yousef
Ma’an News Agency

La présence de la politique islamique en Palestine a prouvé sa pérennité. Un an après le génocide de Gaza, le Hamas continue de bénéficier d’un appui massif, lequel a été constaté durant les célébrations de son 22e anniversaire.
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Janvier 2009 - A la morgue de Gaza, les enfants de la famille Samouni massacrée par les Israéliens [MaanImages]

En dépit de défis apparemment insurmontables, les habitants de Gaza continuent de privilégier la résistance à la soumission.

En fait, l’année 1430/2009 restera dans les mémoires comme l’année de l’échec non de la volonté palestinienne, mais d’un mythe israélien.

Nous, les Palestiniens, sommes en effet faibles mais seulement dans les domaines des relations publiques, de la propagande et du chantage moral. Ceux qui critiquent les actions israéliennes, par exemple, sont toujours traités d’antisémites ou d’inconscients de la menace du terrorisme. C’est une tactique commode pour écarter la discussion sur les atrocités israéliennes.

Comme le dit le journaliste Gideon Lichfield du journal Haaretz : « certains des porte-parole d’Israël ont tellement de bagout qu’ils persuaderaient un âne de danser la hora [danse folklorique roumaine], alors que les Palestiniens savent à peine ce qu’est un porte-parole. » Mais il reconnaît aussi que, malgré ce type de prouesse le discrédit touche les meilleurs spécialistes de la manipulation.

Les Gazaouis continuent de vivre sous les conditions les plus inhumaines que l’homme puis concevoir. À la fin de janvier 2009, les Israéliens avaient tué 1400 personnes, en avaient mutilé 5500 et avaient démoli plus de 10 000 maisons et bâtiments. Mais l’horreur ne s’est pas arrêtée après leur retrait. Environ 80 000 mètres cubes d’eaux d’égout brutes continuent de s’écouler dans la mer, créant des conditions favorables à la propagation de maladies.

Les centres de santé, dont près de 50% ont été détruits comme cela a été indiqué par l’Organisation mondiale de la santé, ont vu une augmentation exponentielle des cas de malnutrition, d’anémie, de choléra, de diarrhée aiguë sanglante et d’hépatite virale.

Les statistiques sont tout aussi choquantes sur le plan psychologique. Par exemple, 23% des enfants âgés entre 5 et 14 ans ont des problèmes de rétention urinaire, tandis que 26% des enfants ont des problèmes de concentration - des chiffres supérieurs à ce qui peut exister partout ailleurs sur terre.

Les Israéliens continuent à répandre la misère qu’ils ont créée en resserrant leur blocus. Les matériaux de construction, les fournitures médicales et les produits de base sont pratiquement interdits (par exemple les matières premières entrent à un niveau inférieur de 80% au niveau d’avant le blocus selon crisisaction.org), empêchant tout semblant de reconstruction.

L’ancien président américain Jimmy Carter a bien résumé la situation quand il a écrit : « malgré les offres par les dirigeants palestiniens et les organismes internationaux de garantir la non-utilisation de matériaux importés à des fins militaires même défensives, le ciment, le bois et les panneaux de verre ne sont pas autorisés à passer les points d’entrée dans Gaza. Les États-Unis et d’autres nations ont accepté cette odieuse situation, sans prendre de mesures énergiques pour redresser la situation. » Pourtant, les Israéliens n’ont encore atteint aucun de leurs buts. C’est peut-être pourquoi, depuis le début du blocus, aucun objectif clair n’a jamais été affiché.

Il y a cependant des raisons évidentes pour lesquelles les Israéliens ont orchestré l’attaque. Le Hamas, qui a remporté les élections en 2006, a été contraint d’imposer la primauté du droit en 2007. Les mois qui ont suivi, un blocus a été imposé et en Décembre 2008 Israël a déclenché son opération « Cast Lead ». Les objectifs de l’attaque étaient les suivants :

- Abattre le Hamas ou du moins le chasser du pouvoir
- Mettre fin à la résistance ou au moins la rendre incapable d’organiser une défense
- Détruire la capacité des combattants de la liberté de pénétrer en territoire israélien
- Susciter une révolte interne contre le gouvernement et le mouvement [du Hamas]
- Rétablir sa position en tant que force de dissuasion
- Libérer le prisonnier de guerre Gilad Shalit.

Sur tous ces points, les Israéliens ont connu un échec retentissant. Malgré la misère qui perdure, le Hamas continue de gouverner et le mouvement de la résistance reste fort tant moralement que militairement. Les Israéliens avaient espéré une victoire éclatante mais ils ont quitté Gaza, peu de temps après y être entrés, sans gains tangibles. Ils avaient l’espoir de prouver que leur puissance militaire était inattaquable, mais ils ont surtout montré la futilité et la lâcheté d’une armée capable de destruction uniquement au moyen de bombardements aériens et d’attaques de blindés.

Et les habitants de Gaza n’ont montré aucun désir de capituler face au blocus. Au contraire, ils ont fait preuve d’innovation dans l’utilisation de tout ce qui était possible.

Les Israéliens ont depuis voté dans un sens vindicatif qui s’est placé en dehors de toute limite pour éviter de rendre compte des crimes de l’opération « Cast Lead » ou de l’étranglement impitoyable de Gaza. Combien il est ironique que les Israéliens s’imaginent jouer le beau rôle dans le conte historique de Massada, alors que cette fois-ci ce sont eux qui représentent les Romains.

Pourtant, contrairement à cette tragédie juive, la population de Gaza est loin de vouloir se suicider ; elle va plutôt résister à n’importe quel prix.

* Le Docteur Ahmed Yousef est adjoint au Ministère des Affaires étrangères
et ancien conseiller politique auprès du Premier ministre Ismail Haniyeh

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29 décembre 2009 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/eng/ViewDet...
Traduction : Naguib

http://info-palestine.net/article.php3?id_article=7920

Entretien avec Ilan Pappe

mardi 5 janvier 2010 - 06h:47

Fatla Elshhati, Miho Seki et Anthony Löwstedt
Counterpunch

Je pense que des gens comme vous, devriez devenir des VIP. Vous devriez vous rendre sur place, vous informer et protester. Et quand vous saurez ce qui se passe : aller le dire aux autres. Et protestez par des moyens non violents, pour que les choses changent. Mais il est important aussi de ne pas oublier la société israélienne.
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Nettoyage ethnique : ici dans le village palestinien de Beit Daras, en 1948


Le nettoyage ethnique de la Palestine

Le livre révolutionnaire de l’historien israélien Ilan Pappe, Le Nettoyage ethnique de la Palestine (*), sur les évènements de 1947 à 1949 qui ont conduit à la formation de l’Etat d’Israël, vient d’être publié en traduction allemande. L’historien est venu en Autriche pour sa promotion.

C’était quelques semaines avant le déclenchement de la guerre contre Gaza (12/2008-01/2009). Pappe a répondu à nos questions d’une telle façon que tout ce qu’il a abordé reste aujourd’hui pertinent, autant qu’il y a un an.

(JPG) Gaza étouffe toujours sous un blocus israélien imposant, Jérusalem-Est et la Cisjordanie sont toujours envahies par des colons juifs en toute illégalité. Plus que jamais, il est clair qu’Israël ne se défend pas ; il s’étend. Les poches de terres palestiniennes qui restent ressemblent aux bantoustans sud-africains du 20ème siècle et, pire, aux réserves indiennes d’Amérique du 19è siècle, se raréfiant et disparaissant.

Selon Pappe, le nettoyage ethnique de la Palestine se poursuit aujourd’hui et c’est une politique délibérée de l’Etat d’Israël. La communauté internationale, malheureusement, ne fait pas grand-chose pour arrêter l’expansion illégale d’Israël. Mais le soir Pappe a dynamisé un auditoire d’une centaine de personnes. Il a illustré par des exemples concrets et des témoignages vivants comment toutes et tous, nous pouvions agir pour contribuer à la justice et à la paix au Moyen-Orient. Ses recherches et ses conclusions, autant que ses idéaux, ont été regardés sous un angle négatif par les Israéliens et leurs réactions l’ont conduit à s’exiler hors de son domicile de Haïfa.

L’éminent chercheur et militant convaincu préside actuellement le département Histoire de l’université d’Exeter, au Royaume-Uni, et il poursuit ses recherches sur les évènements et les questions que de nombreux Israéliens aimeraient mieux voir enterrés et oubliés. Il se dépense aussi pour sensibiliser largement sur les injustices subies par le peuple palestinien en donnant des conférences partout dans le monde et en publiant une œuvre journalistique.


Quelles sont les réactions de la communauté scientifique à votre livre ?

La communauté scientifique israélienne dirait que les faits sont exacts mais que l’interprétation que j’en fais est fausse. Que je ne comprends pas qu’Israël ait le droit de faire ce qu’il fait. Mais je crois que dans le monde, pour une grande part, la communauté scientifique accepte les conclusions de mon livre, et accepte que cela soit maintenant intégré à l’histoire et puisse être enseigné dans les écoles, les universités, etc.

Comment votre livre a-t-il été abordé par les médias ?

Je crois malheureusement qu’en Occident, les grands médias ont eu tendance à ignorer le livre, toutefois pas en Angleterre où le livre a été bien accueilli. Je pense que le livre a été mieux accueilli par les autres médias, certains sur Internet, d’autres ailleurs. Il a été difficile d’obtenir une critique du livre et qu’on en débatte, spécialement sur les grandes chaînes de télévision. Pour les journaux, cela a été un peu mieux. Aussi, je ne pense pas que les grands médias soient prêts, encore, à entendre cette version des évènements, surtout aux Etats-Unis. Même en Allemagne, c’est mieux. Die Zeit [hebdomadaire allemand d’information et d’analyse politique] a fait une critique du livre et j’ai fait deux émissions sur les grandes chaînes de télévision allemandes. Mais en Amérique, c’est très difficile.

A quelles recherches vous consacrez-vous actuellement ?

Je travaille sur 1967. Il y a quelques éléments nouveaux. Et j’aimerais montrer comment la politique israélienne dans les territoires occupés a en réalité été déterminée en 1967. Et elle n’a pas vraiment changé depuis. Les Israéliens se sont décidés à propos des territoires en 1967. Et rien de ce qui s’est passé depuis n’a fait changer cette politique. Je veux revenir au cœur de la vision israélienne : la plus grande partie de la Palestine appartient aux Israéliens et ils ne voient aucune place pour les Palestiniens en Palestine.

Comment les Palestiniens peuvent-ils être réhabilités et comment leur rendre leur place légitime dans la communauté humaine ?

Je pense qu’il y a trois choses par lesquelles ils doivent passer avant que cela n’aille mieux. Je pense qu’Israël et l’Occident doivent admettre le nettoyage ethnique de 1948, et le nettoyage ethnique qui a suivi. Je pense qu’Israël doit également en être tenu pour responsable. Cela ouvrirait la voie à une vie normale pour les Palestiniens. Et je pense que c’est seulement alors qu’on pourra demander aux Palestiniens d’accepter les Israéliens. Il y a eu des évènements semblables dans l’histoire où des peuples ont dû passer par ce processus : d’abord reconnaître ce qui a été fait et ensuite, en prendre la responsabilité. C’est la partie israélienne de la transaction. Et puis après, de l’autre côté, on oublie, et on accepte la vie nouvelle.

Finalement, comment voyez-vous l’avenir du peuple palestinien ? Pensez-vous réellement qu’une solution puisse être apportée et que les réfugiés palestiniens puissent un jour revenir dans leur pays ?

Oui, je suis optimiste. Je pense qu’il y une chance qu’au bout du compte, ces droits soient garantis aux Palestiniens. Je crains qu’il s’agisse là d’une perspective à long terme. Ma grande préoccupation, c’est le proche avenir. Il y a un gros danger pour que les choses empirent encore, avant de s’améliorer.

Que conseilleriez-vous à des jeunes de faire pour éveiller les consciences sur les violations flagrantes des droits humains qui ont lieu en Israël et en Palestine, et que pourraient faire ces jeunes pour aider à ce que ces violations cessent ?

Je pense que des gens comme vous, devriez devenir des VIP. Vous devriez vous rendre sur place, vous informer et protester. Ce n’est pas facile, je sais, mais vous devriez essayer de voir de vos propres yeux, et ne pas compter seulement sur les autres. Et quand vous saurez ce qui se passe : allez le dire aux autres. Et protestez par des moyens non violents, pour que les choses changent. Mais il est important aussi de ne pas oublier la société israélienne pour prendre en compte, comprendre ses craintes et ses problèmes, il est important d’avoir une vision globale. Je pense que cela aidera à faire progresser le processus de paix.

Pourriez-vous, s’il vous plaît, ajouter un commentaire sur le contexte plus général, plus particulièrement la communauté internationale, dont l’Union européenne et l’Autriche ?

Il y a un contexte international à cette question. Et sans aborder ce contexte, vous n’aurez jamais une solution. Il y a une multitude de gens qui sont aujourd’hui opprimés, ou qui se sentent opprimés, ce sont les musulmans. Et ils estiment qu’il y a un lien entre la façon dont les musulmans sont maltraités en Palestine et la façon dont ils sont maltraités ailleurs. Et ce lien existe. Il y a le sentiment que l’Amérique, et la Grande-Bretagne, et l’Occident traitent Israël d’une manière très extraordinaire. Cela soulève une question, pourquoi cette attitude n’a-t-elle jamais été prise à l’égard de ce qui n’est pas israélien, au Moyen-Orient, en Asie, en Afrique, en Amérique latine. Il s’agit donc bien d’un contexte international.

Il y a aussi un contexte allemand et autrichien qui est particulier. Il est lié au fait qu’une grande partie de ce que fait Israël est justifié par ce qui a été fait aux juifs dans ces deux pays. Et je pense que c’est aux Allemands et aux Autrichiens de faire face, courageusement, à ce qu’ils ont fait pour qu’ils puissent à leur tour dire aux Israéliens de faire face, courageusement, à ce qu’ils ont fait. Tout cela fait partie de la solution.

L’entretien a eu lieu le 6 décembre 2008, à Amtshaus Wäring, à Vienne, Autriche.

(*) - Le Nettoyage ethnique de la Palestine - Fayard - 2006

Voir aussi le commentaire sur le livre : Le nettoyage ethnique de la Palestine

(JPG)

Counterpunch - Edition du week-end du 1 au 3 janvier 2010 - traduction : JPP

http://info-palestine.net/article.php3?id_article=7916

Un an après, la bande de Gaza toujours meurtrie

publié le mardi 5 janvier 2010
Pierre Barbancey
Israël maintient un blocus inhumain sur le territoire palestinien en partie détruit lors de l’offensive de décembre 2008 et janvier 2009. Reportage dans les ruines, avec un population à la recherche d’un hypothétique avenir.

Bande de Gaza, Envoyé spécial.

Pourquoi  ? Madjid Abdallah Atebra a beau se poser la question quinze fois par jour depuis maintenant un an, il ne comprend toujours pas. Pourquoi les avions de chasse israéliens ont détruit sa maison  ? Revêtu d’un lourd manteau de laine bleu, il montre d’un geste las tout ce qu’il reste de son habitation. C’était une solide bâtisse, grande, apte à accueillir toute la famille, plusieurs générations même. Mais face au missile, le béton ce n’est que du carton-pâte. Derrière Madjid, on dirait que quelques mauvais techniciens ont mal rangé le décor. La maison par terre, il a vécu sous la tente. Puis, au bout de quelques semaines, le Hamas lui a fourni une sorte de mobile-home. Une pièce pour lui, sa femme et ses six enfants. « Vous, les Français, vous pensez que les Israéliens sont bien  ? », demande-t-il, assez agressif. « Votre président… » Il ne termine pas sa phrase, bougonne quelques insultes. « Avant Sarkozy, on avait beaucoup d’estime pour la France, le pays qui avait accueilli Yasser Arafat. On avait confiance dans le peuple français. » Ni Hamas, ni Fatah, comme il se plaît à le dire, Madjid est vraiment en colère. « En 1948, les Israéliens nous ont expulsés. En 2009, ils ont recommencé. » Il a cette phrase, terrible  : « Soixante et un ans après, on se retrouve à nouveau sous des tentes. »

L’image n’est pas exagérée. Non content d’avoir détruit des hameaux entiers de la bande de Gaza, endommagé des maisons et des immeubles, pris pour cible des écoles, Israël empêche maintenant tout matériau de construction d’arriver dans ce territoire palestinien. « On n’a pas de fer, pas de ciment, se plaint Khader Youssef. On travaille avec la terre, on ne peut pas faire de pilier alors il faut construire des ogives. » D’incroyables constructions qu’on croirait sorti d’un film historique. « Ma génération ne connaissait pas ça, avoue Mohammad Zaker, les mains encore pleine de terre. C’est un ingénieur qui m’a appris. » L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, 
l’UNRWA, tente de venir en aide aux plus démunis et finance une partie de ces habitations. Comme pour Khader dont la maison a été détruite. « J’avais construit une cabane en tôle. Nous étions douze, ça devenait impossible. »

Il y a un an, je quittais cette bande de Gaza. Sous le choc. Des corps mutilés, des pères qui racontaient comment leurs enfants avaient été abattus, des femmes en pleurs, des yeux rougis, partout. Des images encore de ces confettis de phosphore blanc, incandescents. Des brûlures hallucinantes, des blessures jamais vues, comme l’ont révélé des médecins étrangers présents sur place. Des particules métalliques dans les entrailles alors qu’apparemment il n’y avait qu’un minuscule point d’impact sur la peau. Des hurlements encore. Des bébés, des petits garçons, des petites filles, qui crient, qui pleurent. Des éclairs qui déchirent la nuit. Ils entendent la mort arriver et ils ne savent pas ce que c’est. Des sifflements, des explosions terribles. Du feu et de la fumée. Des odeurs de cadavres en décomposition, des humains et des animaux. Et puis, dans le nord-est de la bande de Gaza, des destructions comme un tremblement de terre. Des bombes, des obus et, comme si ça ne suffisait pas, des explosifs placés au pied des maisons encore debout. Rien ne doit rester. Israël a décidé d’agrandir la zone tampon entre sa « frontière » et les premières habitations palestiniennes.

Mohammad Abed Rabbo a vu tout ça. Sans bouger de sa chaise en plastique, de sa canne, il désigne un terrain, plat, sans aucune végétation, aucun arbre, aucune culture. « Là, je cultivais des orangers, des citronniers, crie-t-il. Regardez, il n’y a plus rien. » Il en veut à Israël, c’est entendu. Mais sa colère n’est pas seulement tournée vers Tel-Aviv. « Ma maison a été détruite à cause du Hamas, assure-t-il. C’est donc au Hamas de reconstruire. Ils refont les postes de police, qu’ils s’occupent de ma maison. » Il raconte comment une association avait été créée, tout de suite après la guerre, El Falah, qui avait fourni des tentes. « Mais le Hamas est venu et a arrêté Abou Sana Tambura, le responsable de l’association. Maintenant, l’aide est géré par le Hamas. » Des critiques partagées par ceux qui l’entourent. Abou Jamal, lui aussi un vieux de la vieille, explique  : « Depuis 1948, on espère un État palestinien. Mais pour le Hamas, il faut choisir entre résister et gouverner. » Il fait ainsi remarquer que « le Hamas empêche maintenant de tirer des roquettes sur Israël. Il sent qu’il s’affaiblit. Les gens en ont marre, ils ont compris ». Et Mohammad Abed Rabbo de rajouter  : « Le Hamas se prépare pour les élections. » Responsable du mouvement islamiste, Ahmed Youssef préfère dire qu’« il faut encourager la communauté internationale à la reconstruction de Gaza. C’est pour ça qu’il n’y a plus de tirs de roquettes ».

Jamil Mazalawi, membre du Conseil législatif palestinien (le parlement) et du Bureau politique du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), pense un peu la même chose que Mohammad Abed Rabbo et Abou Jamal. « À Gaza la résistance ne s’est pas arrêtée », assure-t-il. Il donne en exemple deux accrochages qui se sont produits la veille. Des forces spéciales sont, semble-t-il, entrées pour éliminer des militants, à Beit Hanoun et dans le camp de El Bouraij. « Mais le Hamas est contre, regrette Mazalawi. Il a placé ses soldats aux zones frontalières. Tous les membres des forces de sécurité sont du Hamas. Quand ils pensent que ce n’est pas dans l’intérêt de leur organisation, ils essaient d’empêcher les autres groupes d’attaquer. Ils arrêtent même ceux qui veulent tirer des roquettes. »

Walid Al Awad, du comité central du Parti du peuple palestinien (PPP, communiste), souligne d’abord qu’Israël « n’a pas atteint son but. Il voulait approfondir la division entre Gaza et la Cisjordanie, pousser Gaza vers l’Égypte et prendre des terres en Cisjordanie avec le mur ». Selon lui, parce que les Israéliens n’y sont pas parvenus, « ils continuent le blocus sur le Gaza et continuent les pressions sur les dirigeants en Cisjordanie ». D’où l’importance de parvenir à la réconciliation entre les divers mouvements palestiniens. Si toutes les organisations ont approuvé le document présenté par l’Égypte, le Hamas tergiverse. Et dans la bande de Gaza, il est difficile d’être un militant laïque. « Le Hamas nous interdit d’ouvrir nos bureaux », se plaint Mohammad El Nhal, membre du Conseil révolutionnaire du Fatah. Il a lui-même été arrêté à sept reprises et détenu plus de 115 jours dans les prisons du Hamas. Il fait remarquer que le blocus israélien profite au Hamas qui peut ainsi contrôler tous les moyens d’existence de la bande de Gaza. Ce qui confirme Walid Al Awad qui parle de problème « pour la démocratie et les droits de l’homme à Gaza », tout en regrettant qu’en Cisjordanie le Fatah procède également à des arrestations arbitraires.

Maintenir la division géographique et politique des Palestiniens semble donc l’un des buts d’Israël. Il empêche ainsi la fourniture de carburant nécessaire à la principale usine d’électricité de la bande de Gaza. Les tunnels, qui passent sous la frontière égyptienne, remplissent les caisses du Hamas. Aucun trou ne peut être creusé sans être associé avec un membre du Hamas, explique Mohammad El Nhal. « Il faut payer pour avoir un permis. Il y a même des abonnements pour utiliser l’eau et l’électricité. » Et les prix ne cessent d’augmenter. Le litre d’essence est passé de 1,5 shekel à 4 shekels. Les murs souterrains que commence à installer l’Égypte vont également créer de l’inflation. « Je souhaite qu’ils fassent ce mur, parce que les problèmes vont s’aggraver et après ils seront obligés de trouver une solution », affirme le vieux Hadj Abed Rabbo. Il note qu’il y a un gouvernement à Gaza, un autre en Cisjordanie « et entre nous il y a les juifs. Si on ne règle pas les problèmes entre nous, rien ne changera ». Il n’est guère optimiste, mais comment le serait-on au milieu d’un champ de ruines  ? « Le jour qui se termine est meilleur que le jour qui arrive », dit-il. Son fils lui prend la main, sans un mot. « On n’a jamais vu une guerre comme ça, murmure le vieil homme. Pourquoi ont-ils détruit nos maisons  ? »

Pierre Barbancey

http://www.humanite.fr/2010-01-04_I...
http://www.france-palestine.org/article13661.html

« La France et l’UE ont laissé faire  »

publié le mardi 5 janvier 2010
Stéphane Hessel
Stéphane Hessel, ancien diplomate et résistant français, estime que seule la pression internationale peut faire plier Israël.

Stéphane Hessel, ancien diplomate et ambassadeur, ancien résistant et déporté français, qui a notamment participé à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, auteur de Danse avec le siècle (autobiographie, Seuil, 1997) et de Dix Pas dans le nouveau siècle (Seuil, 2002) revient sur le défi de la reconnaissance d’un État palestinien dans le cadre des frontières de 1967.

Un an après l’attaque israélienne contre Gaza, quel est votre regard  ?

Stéphane Hessel. Je reste convaincu qu’en faisant cette opération scandaleuse, le gouvernement d’Israël de l’époque a donné une preuve de son incapacité à croire dans une paix que tout le monde souhaite, les Palestiniens et la communauté internationale, lesquels se sont prononcés en faveur d’une solution négociée fondée sur deux États dans le cadre de l’ONU. Un an après le crime contre Gaza, nous voyons que ce territoire est toujours enclavé, ce qui rend impossible sa reconstruction. Je m’y suis rendu en juin dernier avec ma femme, et j’ai pu constater que le rapport du juge Richard Goldstone est exact en ce qui concerne la destruction des habitations et des infrastructures et les méfaits commis à Gaza, et qu’il qualifie de crimes de guerre et contre l’humanité. Ce sont les mots qui s’appliquent à ce qu’Israël a commis à Gaza. Pour le juge Richard Goldstone, les Israéliens auraient dû faire une enquête eux-mêmes. Or ils ne l’ont pas faite. Il y a aussi une autre chose qui me scandalise.

Laquelle  ?

Stéphane Hessel. C’est le fait que la France et l’Union européenne aient laissé faire Israël, qui a, de plus, porté atteinte à nos activités dans les territoires occupés palestiniens. Il y a eu des fonctionnaires du consulat de France à Jérusalem menacés, arrêtés dans certains endroits par les forces israéliennes. On a voulu faire venir des artistes au Centre culturel français, les autorités israéliennes les en ont empêchés… C’est pour moi un non-respect des habitudes de courtoisie diplomatique, des choses contre lesquelles le gouvernement français aurait dû protester. J’ai d’ailleurs attiré l’attention du ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, qui est un ami, dans une lettre que je lui ai adressée pour lui signaler que cela est inacceptable et que le gouvernement français aurait dû réagir. Mais il ne m’a jamais répondu.

L’élection de Barack Obama a suscité beaucoup d’espoir, notamment après son discours du Caire mais depuis, force est de constater qu’il n’arrive pas à convaincre Netanyahou à négocier…

Stéphane Hessel. C’est notre principale déception. Nous avions interprété 
le discours prononcé au Caire et l’envoi 
du négociateur George Mitchell 
dans la région comme une volonté 
de Barack Obama d’utiliser les moyens de pression nécessaires, car les États-Unis en ont les moyens, sur Israël pour le contraindre à négocier une paix juste sur la base des résolutions de l’ONU. Jusqu’ici, force est de constater que cela n’a pas beaucoup progressé. 
C’est ce qui nous inquiète. Il faut rappeler que c’est l’ONU qui a créé Israël, 
que des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité indiquent clairement une solution fondée sur deux États, avec Jérusalem pour capitale de deux États, en plus du règlement des réfugiés palestiniens. C’est ce que disent ces résolutions. Si maintenant Barack Obama se met sérieusement à travailler dans le cadre de l’ONU, en imposant un retour de la négociation dans ce cadre, alors Israël sera obligé d’accepter. Car la question est de savoir si Israël va continuer cette politique qui le marginalise au sein de la communauté internationale, avec tous les risques que cela comporte pour son existence. Ou s’il va enfin se décider à envisager une autre politique allant dans 
le sens d’une paix juste et durable.

À ce propos, que pensez-vous de la proposition d’un sommet avec Mahmoud Abbas faite par Benyamin Netanyahou au Caire  ?

Stéphane Hessel. J’ai bien peur que ce ne soit encore une fois une manœuvre. Si le premier ministre israélien veut réellement négocier, encore faut-il qu’il apporte dans la négociation un minimum de propositions, comme par exemple la libération du soldat Gilad Shalit contre celle de prisonniers palestiniens. J’ajoute que la proposition de M. Netanyahou ne sera crédible que si en plus il y a au minimum un arrêt de la colonisation et une ouverture des frontières de Gaza au monde extérieur.

Ne faudrait-il pas compter également sur la pression d’une partie des Israéliens pour contraindre Netanyahou à des gestes  ?

Stéphane Hessel.

Je l’espère mais je n’en suis pas assez sûr. Elie Barnavi, l’ancien ambassadeur d’Israël en France, a écrit un livre, Aujourd’hui, ou peut-être jamais. Pour une paix américaine au Proche-Orient, dont je recommande la lecture, un livre où il se dit convaincu qu’Israël doit aller vers la paix, qu’il n’a pas d’autre choix, et que seule une intervention extérieure, celle des États-Unis d’Obama, pourrait faire plier les dirigeants israéliens et les amener à négocier sérieusement.

Entretien réalisé par Hassane Zerrouky

http://www.humanite.fr/article27580...
http://www.france-palestine.org/article13662.html

Bande de Gaza : MSF dresse le bilan humanitaire

publié le mardi 5 janvier 2010
Nouvelobs.com avec AFP (vidéo)
Un an après l’Opération "Plomb durci", qui a fait 1.400 morts et plus de 5.000 blessés, MSF s’inquiète de la situation humanitaire dans la bande de Gaza, qui "se détériore continuellement". L’ONG appelle à "lever le blocus" israélien.

Un an après l’Opération "Plomb Durci", l’offensive aérienne et terrestre lancée par Israël du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009, Médecins sans frontières dresse un état des lieux de la situation humanitaire dans la bande de Gaza.

L’offensive israélienne avait été dévastatrice, détruisant systématiquement l’infrastructure de Gaza. Un hôpital a même été touché. 6.400 habitations ont été endommagées ou détruites, selon l’ONU. La destruction a aggravé l’impact du blocus imposé en juin 2007 par Israël sur cette étroite bande sablonneuse surpeuplée (1,5 million d’habitants, dont 85% dépendent de l’aide internationale). Israël interdit l’importation des matériaux de reconstruction, l’acier et le ciment, les tuyaux et les vitres, tout ce qui pourrait servir à fabriquer des bunkers et des roquettes. Ces matériaux sont introduits clandestinement, à des coûts exorbitants, via des tunnels creusés sous la frontière égyptienne à Rafah (sud de Gaza).

1.400 morts, 5.000 blessés

Le bilan humain des 22 jours de bombardements est très élevé côté palestinien : 1.400 morts, dont une majorité de civils. Côté israélien : 13 morts, 4 civils et 9 soldats (dont 4 tués par des tirs amis). Selon MSF, depuis un an, "la situation à Gaza se détériore (…) continuellement(…). L’ONG souligne que "plus de 5.000 personnes ont été blessée pendant la guerre de janvier. Depuis beaucoup sont handicapées et le seul centre de rééducation de la bande de Gaza a lui aussi du mal à importer les matières premières et les composants nécessaires à la production de membres artificiels". "Il est vraiment urgent aujourd’hui de lever le blocus", affirme Jean-Luc Lambert, chef de mission MSF. Tout manque, y compris les livres ou les crayons. Hôpitaux et écoles n’ont plus ni fenêtres ni toits. Tout doit être reconstruit : les maisons, les structures de santé, les infrastructures publiques... Ensuite la population pourra à son tour se reconstruire, physiquement et psychologiquement".

http://tempsreel.nouvelobs.com/actu...
http://www.france-palestine.org/article13666.html

Colonies : feu vert pour quatre immeubles à Jérusalem-Est

06/01/2010

Israël
La mairie de Jérusalem a approuvé la construction de quatre immeubles d'habitation réservés à des juifs dans la partie orientale annexée de la ville, a indiqué hier son porte-parole, suscitant les protestations palestiniennes.
« Le département de la planification et de la construction de la municipalité de Jérusalem a approuvé lundi la construction de quatre immeubles résidentiels près de la yeshiva (école talmudique) de Beit Orot », à Jérusalem-Est, a affirmé à l'AFP Steven Miller. « Ces bâtiments comprendront 24 logements. Ce n'est pas nouveau », a-t-il précisé à propos de ce projet lancé par la famille d'Irving Moskowitz, un homme d'affaires juif américain qui se voue à la judaïsation de Jérusalem-Est.
« Ce projet de construction est un défi à la communauté internationale et aux efforts arabes et internationaux qui visent à sauver le processus de paix », a réagi auprès de l'AFP Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Ce dernier a réaffirmé, pour sa part, qu'une reprise des négociations de paix avec Israël était tributaire d'un gel de la colonisation juive dans les territoires palestiniens. « Nous condamnons dans les termes les plus vifs cette décision (...). Le cabinet Netanyahu prend les négociations de paix en otage, car il modifie totalement la réalité sur le terrain en poursuivant les activités de colonisation », a de son côté affirmé Saëb Erakat, principal négociateur palestinien.
Quelque 200 000 Israéliens sont installés dans une douzaine de quartiers juifs érigés à Jérusalem-Est depuis la conquête et l'annexion de ce secteur en 1967, où vivent aussi 270 000 Palestiniens. Cette annexion n'a pas été reconnue par la communauté internationale. Les Palestiniens veulent faire de cette partie de la ville la capitale de l'État auquel ils aspirent. La communauté internationale, à commencer par les États-Unis, dénonce régulièrement les appels d'offres lancés par Israël pour la construction de logements juifs à Jérusalem-Est.
http://www.lorientlejour.com/category/Moyen-Orient+et+International/article/642819/_Colonies+%3A_feu_vert__pour_quatre_immeubles__a_Jerusalem-Est.html

Les Saoudiens remettent le dossier interpalestinien à l’Égypte

06/01/2010

Durant leur rencontre à Damas, le président Bachar el-Assad et le ministre Saoud al-Fayçal ont réaffirmé, selon SANA, l’importance des consultations et de la coordination syro-saoudiennes sur les dossiers arabes. SANA/Reuters
Durant leur rencontre à Damas, le président Bachar el-Assad et le ministre Saoud al-Fayçal ont réaffirmé, selon SANA, l’importance des consultations et de la coordination syro-saoudiennes sur les dossiers arabes. SANA/Reuters
Moyen-Orient Le Hamas assure être loyal aux pays arabes, déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères, précisant que son pays ne veut plus s'occuper du dossier de la réconciliation.

Dans le même temps, le roi Abdallah de Jordanie entamait une visite de deux jours à Riyad, où il a été reçu par son homologue saoudien.
Le président syrien, Bachar el-Assad, et le ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud al-Fayçal, ont examiné hier soir à Damas plusieurs dossiers régionaux et bilatéraux. Les deux hommes ont discuté de la relance du processus de paix au Proche-Orient ainsi que des efforts de réconciliation palestinienne entre le Hamas et le Fateh, selon l'agence officielle syrienne SANA. Les deux hommes ont évoqué « les défis auxquels doivent faire face les Arabes, notamment sur la scène palestinienne », et souligné « le besoin urgent d'une réconciliation palestinienne », a indiqué SANA. « La Syrie soutient tous les efforts qui contribuent à assurer l'unité des rangs palestiniens », a affirmé M. Assad.
Dimanche, le chef en exil du mouvement islamiste palestinien Hamas, Khaled Mechaal, basé à Damas, avait évoqué à Riyad avec le chef de la diplomatie saoudienne les efforts déployés par l'Égypte pour une réconciliation entre son mouvement et le Fateh. Il avait indiqué que son mouvement avait « des réserves » sur le document présenté par l'Égypte qui a, à deux reprises, reporté la date prévue pour la signature d'un accord de réconciliation en raison des profondes divergences subsistant entre le Hamas et le Fateh. Le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza en juin 2007 lors d'un coup de force contre le Fateh. En outre, selon Saoud al-Fayçal, M. Mechaal a assuré à l'Arabie saoudite que son mouvement était loyal aux pays arabes. « J'ai demandé à Khaled Mechaal si son mouvement se tenait aux côtés des Arabes ou aux côtés d'autres », a affirmé M. Fayçal en allusion à l'Iran, un soutien du Hamas dans la région. « Mechaal a insisté sur le fait que le Hamas était un mouvement arabe et que la question palestinienne était une affaire arabe », a ajouté le chef de la diplomatie saoudienne, qui s'exprimait hier matin à l'issue d'un entretien avec le président égyptien, Hosni Moubarak, à Charm el-Cheikh. Les Saoudiens, qui ont parrainé un premier accord de réconciliation interpalestinien en 2007, ont fait savoir qu'ils n'entendaient plus jouer ce rôle. « Le dossier de la réconciliation est entièrement entre les mains de nos frères égyptiens », a dit M. Fayçal à Charm el-Cheikh.
L'Arabie saoudite et l'Iran sont traditionnellement rivaux dans la région. Les tensions entre les deux pays sont récemment montées d'un cran après que l'Arabie saoudite eut accusé l'Iran de soutenir les rebelles zaïdites dans le nord du Yémen. À ce sujet, MM. Assad et Fayçal ont réaffirmé « leur attachement à l'intégrité et à l'unité du Yémen ». La Syrie et l'Arabie saoudite, dont les relations sont en crise depuis des années, ont récemment opéré un rapprochement avec une rare visite à Damas du roi Abdallah d'Arabie saoudite le 8 octobre.
Concernant l'Irak, M. Fayçal a indiqué que la Syrie et l'Arabie saoudite espèrent que les prochaines élections qui se tiendront en Irak aideront à trouver des solutions aux principaux problèmes de ce pays.
http://www.lorientlejour.com/category/Moyen-Orient+et+International/article/642817/Les_Saoudiens_remettent_le_dossier_interpalestinien_a_l%27Egypte.html

Lors d'une tournée très importante Al Racheq : Mechaal en tête d'une délégation du Hamas va rencontrer le Roi et les leaders Bahreïnis

[ 05/01/2010 - 10:01 ]
Al Manama - CPI

Le membre du bureau politique du Hamas, Ezzat Al-Racheq a annoncé que le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, est arrivé à la capitale, al-Manama, à la tête d'une délégation du Hamas, en soulignant qu'une rencontre est prévue avec le Roi et des responsables au gouvernement du Bahreïn.

Lors d'une déclaration de presse, al-Racheq a dit, le lundi 4/1, qu'il fait partie d'une haute délégation du Hamas qui regroupe le Dr. Moussa Abou Marzouk, Mohamed Nasr et Mohamed Nazzal.

"La visite de la délégation du Hamas au pays du Bahreïn vient dans le cadre d'une tournée très importante aux pays arabes et islamique dont la Syrie, l'Iran, la Libye et l'Arabie Saoudite", a souligné al-Racheq.

FPLP: la reprise des négociations avec l'occupation représente une réponse aux pressions américaines

[ 05/01/2010 - 10:51 ]
Gaza – CPI

Le membre du comité central du front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), Jamil Mazher, a affirmé que la reprise des négociations inutiles avec l'occupation après que l'autorité palestinienne a reconnu l'échec de ces négociations, représente une réponse aux pressions de la direction américaine et de certains pays régionaux.

Dans un communiqué de presse dont le centre palestinien d'information a reçu une copie, Mazher a dit, le lundi 4/1, que le groupe qui essaye de reprendre les négociations sous les pressions américaines ne sert que les intérêts sionistes, tout en soulignant que le pari sur la direction américaine, n'est qu'un attachement aux illusions.

Il a affirmé que les interventions arabes doivent venir pour finir les désaccords interpalestiniens et reprendre l'unité nationale palestinienne ainsi que le renforcement de la lutte du peuple palestinien

L'alliance des Oulémas palestiniens : la construction du mur d'acier égyptien est illégale

[ 05/01/2010 - 11:08 ]
Gaza - CPI

L'alliance des Oulémas palestiniens a critiqué fortement la Fatwa du cheikh d'al-Azhar Mohamed Sayyed Tantawi, en confirmant qu'elle est illégale et que la construction d'un mur d'acier sur les frontières entre la Bande de Gaza et le territoire égyptien est interdite dans la Charia (la loi) islamique, car cela va exposer les habitants de la Bande à la mort.

Dans une conférence de presse organisée, à Gaza, les Oulémas palestiniens ont salué la Fatwa du chef de l'union mondiale des Oulémas musulmans, Cheikh Al Qaradawi qui avait appelé à la levée du blocus et l'ouverture des passages pour sauver la situation désastreuse dans la Bande de Gaza, en qualifiant la construction de ce mur d'acier d'illégale sur les frontières avec la Bande, et jugeant la Fatwa de Tantawi d'injuste et d'illégale qui se contredit avec les valeurs sacrées de la Charia islamique et ses portées humanitaires.

Le vice-président de l'alliance des Oulémas palestiniens, Dr. Salem Salama a salué la position de l'unité mondiale des Oulémas musulmans qui ont condamné la construction de ce mur de mort sur les frontières égyptiennes avec la Bande de Gaza.

Les professeurs des universités égyptiennes condamnent le mur d'acier égyptien

[ 05/01/2010 - 11:29 ]
Le Caire – CPI

Des professeurs aux universités égyptiennes ont condamné la construction d'un mur d'acier par les autorités égyptiennes sur les frontières avec la Bande de Gaza assiégée depuis plus de 4 ans successifs, en le qualifiant d'un mur de honte.

Dans un communiqué titré : "Non au blocus … Non au mur", les professeurs ont dit, le lundi 4/1, que les professeurs des universités égyptiennes refusent toute participation au renforcement du blocus sioniste imposé injustement contre Gaza, soit à travers la fermeture des passages, soit par l'interdiction des convois d'aides ou par la construction du mur d'acier".

Ils ont ajouté : "nous condamnons la construction du mur d'acier sur les frontières avec la Bande de Gaza, en déclarant qu'ils soutiennent les forces populaires, humaines nationales et mondiales pour soutenir le peuple palestinien assiégé.

Les professeurs ont appelé le gouvernement égyptien à l'importance de prendre des mesures nécessaires et efficaces pour protéger la sécurité nationale égyptienne contre les vrais ennemis qui nous ont obligé de construire ce mur d'acier.

77 avocats appellent au jugement du chef de la Knesset après sa déclaration contre la Jordanie

[ 05/01/2010 - 12:08 ]
Ramallah - CPI

Soixante dix-sept avocats ont apporté, jusqu'à cette heure, un appel judiciaire devant la justice en appelant à juger le chef de la Knesset qui a déclaré que la Jordanie doit être le pays substituant pour les palestiniens.

Des sources médiatiques Jordaniennes ont dévoilé que l'organisation des avocats jordaniens chargée de poursuivre les crimes a déposé, hier 4/1, une plainte devant le procureur général, à Amman, Dr.Hassan al-Abdelallet, contre le chef de la Knesset, Reuven Rivlin, ainsi que le membre sioniste, Areh Edad, à cause de leurs déclarations dans la Knesset que la Jordanie sera une partie intégrale des territoires palestiniens et doit être un pays substituant pour les palestiniens.

En se référant à l'article n° 118 de la loi pénale jordanienne et l'article 9 qui stipulent la condamnation de tout homme en Jordanie ou à l'extérieur et de le présenter juger pour son crime, notamment celui qui viole la sécurité nationale du pays, 75 avocats ont exigé dans leur plainte la condamnation du président de la Knesset et l'autre membre, Areh Edad, selon la loi Jordanienne et internationale.

Notons que le président de la Knesset a déclaré que la Jordanie sera une partie intégrale des territoires palestiniens occupés (Israël), et qu'elle est considérée comme un pays substituant pour les palestiniens.

L'occupation renonce aux visites des soldats sionistes à la Grande Bretagne

[ 05/01/2010 - 11:48 ]
Al-Qods occupée – CPI

Le journal hébreu "Yediot Ahronot" a dévoilé que les autorités de l'occupation israélienne ont annulé la semaine dernière, une visite de travail d'un groupe de hauts officiers sionistes à la Grande Bretagne après que le gouvernement britannique a refusé de donner une promesse pour annuler les mandats d'arrêt lors de leurs visites.

Des sources sionistes ont dit que l'état de l'occupation a renouvelé son appel aux britanniques à adopter des modifications juridiques qui garantissent l'interdiction de répéter les mandats d'arrêt contre les responsables et criminels sionistes.

Le vice-ministre sioniste des affaires étrangères a dit que ces mesures représentent une frappe aux relations israélo-britanniques.

La justice britannique avait publié dernièrement un mandat d'arrêt contre l'ancienne ministre sioniste des affaires étrangères, Tzpi Livni, à cause de son rôle actif à prendre la décision de la guerre israélienne contre la Bande de Gaza au début de l'année 2009.

Hamdan : le soutien de la question palestinienne nécessite des mesures et efforts tangibles

[ 05/01/2010 - 16:19 ]
Beyrouth - CPI

Le dirigeant du Hamas et son représentant au Liban, Oussama Hamdan a déclaré, le lundi 4/1/2010, que le soutien de la question palestinienne légitime nécessité des mesures tangibles et réelles sur le terrain et non pas des slogans vains, en critiquant la construction du mur d'acier égyptien honteux sur les frontières avec la Bande de Gaza, en le qualifiant d'un mur de mort.

"On espère que la direction égyptienne œuvre, dans les jours qui viennent, pour l'arrêt de la construction de ce mur illégal", a souligné Hamdan.

Le dirigeant du Hamas a révélé que son mouvement s'attache toujours aux efforts égyptiens déployés pour la réalisation de la réconciliation palestinienne, en critiquant en même temps certains dirigeants à Ramallah qui n'ont pas vraiment l'intention de mettre fin aux désaccords, ainsi que leur soumission aux ordres de la direction américaine et l'entité sioniste qui tentent, par tous les moyens, de priver le peuple palestinien de ses droits légaux.

L'armée de l'occupation entraîne ses chiens pour attaquer les arabes

[ 05/01/2010 - 18:37 ]
Al-Qods occupée – CPI

Le député arabe à la Knesset sioniste et président du bloc unifié arabe pour le changement, Ahmed Tayebi, a dévoilé que l'armée de l'occupation entraîne une unité de chiens policiers pour attaquer les arabes.

Lors d'une interpellation au ministre sioniste de la sécurité interne, Tayebi a dit, hier lundi 4/1 : "comment entraînez-vous des chiens pour attaquer les arabes? Et pourquoi avez-vous peur des appels arabes (Allah Akbar) et leurs slogans religieux, même dans les mosquées?

Le député arabe, Tayebi, a surpris les présents dans la Knesset sioniste lorsqu'il a s'est adressé aux députés en disant : "où allez-vous par vos pratiques et mesures très racistes qui provoquent contre les autres?"

La municipalité de l'occupation approuve la construction d'un nouveau quartier colonial à al-Qods

[ 05/01/2010 - 18:49 ]
Al-Qods occupée – CPI

La municipalité de l'occupation israélienne a approuvé, hier lundi 4/1, la construction d'un nouveau quartier colonial dans la montagne de Zeitoun, dans la ville occupée d'al-Qods, dans le but d'élargir l'école religieuse sioniste de "Beit Ourout" et transformer le lieu à un quartier résidentiel des colons sionistes.

Des sources de la presse sioniste ont dit qu'on a trouvé des maisons provisoires dans cette région et que les familles des étudiants de l'école sioniste habitent dans ces habitations.

Elles ont ajouté que les membres du comité sioniste de planification et de la construction ont approuvé la construction de ces bâtiments supplémentaires au profit de l'école religieuse afin d'installer plus de 24 familles sionistes, alors qu'un millionnaire sioniste a financé cette école pour construire un quartier colonial complet.

Des colons sionistes envahissent le tombeau du prophète Youssef à Naplouse

[ 05/01/2010 - 19:10 ]
Naplouse – CPI

Des colons sionistes ont envahi, le lundi 4 janvier 2010, le tombeau du prophète Youssef dans la ville de Naplouse, où ils ont pratiqué leurs rites sous la protection de l'armée de l'occupation.

Cinq bus pleins de colons extrémistes sionistes et plus de 20 patrouilles sionistes ont envahi la région pour garantir l'arrivée des colons sionistes, alors que les milices d'Abbas se sont retirées de cette région avant l'arrivée des colons sionistes.

Les milices d'Abbas gardent le tombeau situé dans la région de Balatat al-Balad, à l'Est de la ville de Naplouse, dans le cadre des accords sécuritaires avec le côté sioniste; où elles interdissent les Palestiniens d'entrer dans cette région.

L'année dernière a témoigné de plusieurs tentatives des colons sionistes pour entrer dans ce tombeau.

Les crimes systématiques israéliens, des témoins oculaires en parlent

[ 05/01/2010 - 23:38 ]
Gaza – CPI

L’exécution sommaire et avec sang-froid pratiquée par les forces israéliennes d'occupation était monnaie courante durant leur guerre menée contre la bande de Gaza, il y a un an jour pour jour.

Assassinats collectifs, crimes de guerre, crimes contre l’humanité ont été systématiquement pratiqués contre des civils. Cette guerre imposée à Gaza a duré 23 jours. Elle a laissé plus de 1500 martyrs. Quelque six mille autres Palestiniens ont été blessés. La plupart d’entre eux sont des enfants, des femmes. Des centaines de civils sont désormais handicapés. Nombreux ont les bras et les pieds mutilés.

Tuer les captifs

Elle n’est pas fictive l’histoire de l’assassinat du Palestinien Samir Mohammed Abou Al-Aziz. C’est un évènement réel faisant partie de la vie que les Palestiniens de la bande de Gaza ont vécu, pendant la guerre agressive israélienne menée contre Gaza.

Son père raconte cette histoire, jurant de sa véridicité. A l’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI), il dit :

« Le samedi 5 janvier 2009, l’armée israélienne s’est déployée derrière la maison. Elle a fait un grand trou dans le mur pour entrer dans la maison de trois étages, en ouvrant le feu. Ils commencent à la ravager.

» Le martyr et son frère habitaient dans la maison, avec leurs familles. Les soldats attachent les mains et bandent les yeux des deux frères. Ils les prennent comme des boucliers humains pour inspecter le troisième étage de la maison. Puis, ils font descendre un frère pour que Samir reste avec eux. C’est à ce moment-là que les soldats tirent sur la poitrine du martyr Samir. Les soldats redescendent au deuxième étage et informent son frère que Samir est grièvement blessé. Ils l’amènent avec eux au troisième étage où il commence à crier sur les soldats pour qu’ils le soignent. Les soldats lui ordonnent de sortir pour appeler une ambulance.

» A sa sortie, ils tirent sur lui. Le feu lui mutile les doigts de la main. Ils le ramènent vers l’intérieur et lui disent que s’il appelle au secours, il sera tué.

» Trois jours plus tard, les soldats obligent les habitants à quitter la maison et à aller au camp de Jabalia. Ils leur ordonnent d’aller tout droit, sans regarder derrière eux.

» Nous avons alors entamé une recherche ardue pour connaître le sort de Samir, pour savoir s’il était mort ou vivant. Nous avons contacté les organisations humanitaires dont la Croix-Rouge. Nous avons eu le directeur de cette dernière, à trois reprises, sans résultat. Nous avons contacté le membre arabe de la Knesset Jamal Zahaliqa. Il nous a répondu qu’il avait contacté le ministre israélien de la défense. Ce dernier a prétendu que le seul responsable de l’affaire était l’officier qui se trouvait sur le terrain. Il a alors refusé toute tentative de le sauver. Puis nous avons contacté les deux députés arabes Talab As-Saïgh et Ahmed Al-Taybi, en vain.

» C’est dix jours plus tard que nous avons pu retirer le corps de notre martyr. A noter que le martyr était marié et père de cinq garçons et trois filles. Il travaillait dans l’organisation UNRWA ».

Les soldats sionistes reconnaissent leurs crimes

Le journal hébreu Haaretz a apporté des témoignages de soldats israéliens parlant de leurs crimes commis pendant la guerre agressive israélienne menée contre Gaza. Ils reconnaissent que les ordres étaient indulgents quant aux tirs contre les civils, les maisons et les biens civils.

Les témoignages de ces soldats expriment explicitement l’immoralité de cette armée se voulant moderne. Elle ne respecte rien. Ni homme, ni femme, ni enfant, ni convention, ni accord, ni droits de l’homme.

Le journal rapporte le témoignage d’un soldat israélien. Il déclare comment ils mettent la main sur une maison pour se déployer sur son toit. Toute la famille est enfermée, dans une seule chambre. Une femme et ses deux enfants sont tués par la négligence des soldats de l’occupant israélien.

Al-Samouni, une autre famille martyrisée

La tragédie de la famille de Samir n’est pas un cas à part, loin de là. La tragédie est vraiment atroce. Non seulement les soldats israéliens assassinent Hamdi Al-Samouni, mais ils jouent de plus avec son cadavre et avec ceux d’autres martyrs. Son frère Naïl en est un témoin oculaire.

Pire, dit le témoin, les soldats pratiquaient toutes sortes de tortures contre des blessés que rampaient à terre.

Les soldats de l’occupation israélienne n’ont pas seulement tué le jeune Hamdi, mais également sa mère et quatre de ses frères.

Et après le cessez-le-feu, on a trouvé le jeune Walid, âgé de seize ans, enterré, les mains liées, le corps déchiqueté, des marques affreuses de torture sur tout le corps.

D’autres témoins oculaires parlent de la manière dont les forces israéliennes d'occupation ont tué le Palestinien qui rampait à terre, déjà gravement blessé. Plus tard, la Croix-Rouge retrouve son cadavre, les mains liées, les jambes mutilées et perdues.

Boucliers humains

Quelque trois cents Palestiniens ont été pris comme boucliers humains par les forces israéliennes d'occupation, confirment plusieurs centres juridiques.

Le « Centre palestinien de la défense des captifs » dit que certaines personnes ont été kidnappées de leurs maisons pour être utilisées comme boucliers humains, devant leurs femmes et enfants. Un acte mondialement prohibé.

Un autre acte : plusieurs captifs ont été exécutés, de façon individuelle ou collective, confirment des témoins oculaires. C’est le cas de la famille d’Al-Samouni, au sud de la ville de Gaza.

Exécutions sommaires

Les forces israéliennes d'occupation ont sommairement exécuté des femmes et des enfants, durant leur guerre agressive israélienne menée contre Gaza, confirment des témoins oculaires. Les bulldozers de l’occupation israélienne ont rasé des maisons où des captifs palestiniens avaient été regroupés. Tout cela et beaucoup d’autres choses ont été pratiqués par l’armée israélienne, sous l’égide de la direction politique et sous une couverture internationale.

Le « Centre palestinien de la défense des captifs » rapporte des témoignages parlant de l’arrestation de Palestiniens grièvement blessés. Les forces israéliennes d'occupation ont exécuté et liquidé des familles entières, sans prendre en considération les âges ou les supplications.

Avec les Français dans la « bande de Guiza »

Securité. Une marche pour la levée du blocus contre Gaza entreprise par des Français appartenant à une association civile a pris une tournure plutôt aigre.

Un bras de fer s’est engagé entre les activistes et le gouvernement égyptien. Reportage sur une manifestation insolite.

La scène est incroyable, surtout pour les passants égyptiens habitués à ne pas « crier trop fort » leur révolte contre certains agissements de leur gouvernement. Sur les trottoirs du Caire devant l’ambassade de France à Guiza, 300 militants français sont encerclés par une centaine de policiers anti-emeute. Cela n’a pas l’air de les effrayer pour autant. Ils continuent de scander leurs slogans haut et fort : « Libérez Gaza », « Gaza, Gaza, on oublie pas ! ». Certains d’entre eux brandissent des drapeaux palestiniens, d’autres portent le célèbre keffieh palestinien et des t-shirts verts sur lesquels sont inscrits « Palestine vivra » d’un côté et « Boycott Israël » de l’autre. Ils sont tous membres du collectif CAPJPO Europalestine, une association de citoyens français de toutes origines, se disant « déterminés à dénoncer sans relâche l’occupation des territoires palestiniens qui perdure depuis des décennies ».

En octobre dernier, ce collectif décide de préparer une « marche pour la liberté de Gaza » qui viendra commémorer le premier anniversaire de l’offensive israélienne sur Gaza, répondant ainsi à l’initiative lancée par CODEPINK : « The Gaza freedom march » l’été dernier aux Etat-Unis.

Arrivés au Caire le dimanche 27 décembre, ils découvrent que les cars qui sont supposés les transporter vers Rafah et avec lesquels ils avaient signé un contrat ne viendront pas, les autorités égyptiennes auraient refusé d’accorder l’autorisation. Les membres choisissent de protester vivement et entament un sit-in qui bloque entièrement l’avenue principale devant l’ambassade. La situation se développe rapidement jusqu’à ce que les forces de sécurité soient déployées et les activistes contraints à n’occuper qu’un bout de trottoir devant l’ambassade.

Deux jours après, c’est toujours le statu quo. Les cars n’arrivent pas et les activistes sont bien décidés à ne pas abandonner leur cause, même s’ils doivent pour cela endurer des circonstances exténuantes. Les ordres émis par le ministère des Affaires étrangères sont quant à eux très clairs : interdiction formelle aux médias d’approcher ou de s’infiltrer dans le groupe. Il faudra attendre que quelques-uns d’entre eux sortent de l’emprise policière « au compte-goutte » pour pouvoir les aborder. « La première nuit a été la plus éprouvante », raconte Belkacem, un activiste de 50 ans. « Nous n’avions pas le droit de nous déplacer hors de la sphère imposée par les forces de sécurité, maintenant ça commence à se relâcher petit à petit. Entre-temps, nous avons trouvé un surnom à cette place : la bande de Guiza, en allusion à la Bande de Gaza », lance-t-il sur un ton ironique. Belkacem reproche également à l’ambassade de France de ne pas avoir été à la hauteur de leurs attentes pour gérer la crise : « Une seule toilette pour 300 personnes, des queues interminables avant d’y entrer et l’obligation de montrer son passeport pour y accéder ».

Une sorte de « check-point » qu’il considère comme une injustice commise envers les expatriés joints au groupe à l’occasion de cette marche. Chris Den Hond en fait justement partie. C’est un Belge de 48 ans vivant à Paris qui reste de bonne humeur malgré les obstacles qu’il a rencontrés. « Le plus embêtant pour moi c’est la pollution sonore ainsi que celle plus marquante de l’air, il y a continuellement de fortes odeurs de gaz qui jaillissent des pots d’échappement, en conséquence, je me réveille les mains toutes noires », se plaint-il en les montrant. Mais il retrouve vite le sourire : « Ce qui est tout de même magnifique, c’est notre capacité à nous remonter le moral quand nous commençons à nous fatiguer en se demandant pourquoi nous sommes ici, sur les trottoirs du Caire, alors que notre rêve était de passer ce temps précieux des fêtes de fin d’années auprès des habitants de Gaza et leur montrer notre solidarité ».

En effet, selon Den Hond, l’enthousiasme ne manque pas. Non seulement grâce au groupe de musique MAP (Ministère des Affaires Populaires) qui a tenu à les accompagner et qui continue à les motiver, mais également par leurs propres slogans improvisés qu’ils crient en arabe, en anglais et en français. « On a même vu des larmes dans les yeux des soldats qui nous retiennent, quand certains d’entre nous se sont mis à scander : Al-Chaab al-arabi wahed ! (le monde arabe est une unité !), et ça m’a profondément touché ».

Mizian Fathallah, un autre activiste de 42 ans, préfère plaisanter sur le pittoresque de la situation :

« Quand j’ouvre les yeux le matin, la première chose que je vois, c’est les casques des soldats au-dessus de ma tête, drôle de réveil ! Au lieu d’être allongé sur une plage, on l’est sur le sol ! ». Toutefois, il reprend un air sérieux avant de continuer.

« Notre objectif n’a jamais été ni de perturber la circulation ni d’embarrasser le gouvernement égyptien comme il a été rapporté dans certains médias. Notre but était plutôt de nature politique : attirer l’attention du monde entier sur les massacres qui ont lieu dans la bande de Gaza depuis le blocus imposé par Israël ». « Si ça ne tenait qu’à nous, nous serions déjà en Palestine à l’heure qu’il est, nous avions même un calendrier d’activités prévu avec des associations civiles à Gaza jusqu’au 2 janvier prochain. Pour ce faire, les documents requis par l’ambassade d’Egypte en France avaient été fournis, toutes nos procédures et démarches sont légales depuis le début ».

Bien que les démarches en question aient été prises de longue date, les résultats sont malheureusement décevants. Belkacem le résume en quelques mots sur un air bien triste : « Cette expérience nous a donné une petite idée de ce que vivent les habitants de la bande de Gaza, mais pour ma part, je ne remettrai plus les pieds en Egypte » .

Pacynthe Sabri

http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2010/1/6/leve4.htm