mardi 29 novembre 2011

23 ième Sit-in : Oui à la Réconciliation ....... Non à l'atermoiement !

[ 29/11/2011 - 21:32 ] 
« La Ligue de la jeunesse musulmane »  et  « le Comité des parents de détenus politiques » sur la rive occidentale, a appelé les citoyens et les habitants à participer au vingt troisième sit-in périodique organisé dans la ville d’El Khalil, en protestation contre la détention politique, le licenciement professionnelle et la répression des libertés.
Un appel officiel émanant des organisateurs, a annoncé que le Sit-in qui est organisé à 13H30 de l’après-midi, après demain jeudi, le 1er du mois de décembre, sur Douar Ibn Rochd en ville, est placé sous la bannière : « oui à la Réconciliation……... Non à la l’atermoiement » ! Pour signaler la poursuite des détentions politiques, la non relaxation des arrêtés en dépit du dernier accord du Caire et,  l’écoulement de plusieurs mois depuis le paraphe de l’accord de réconciliation.
L’appel fait mention de l’expiration de sept mois (208jours) depuis la signature de la réconciliation entre les deux mouvements « Fath » et « Hamas » dans la capitale égyptienne, le Caire qui a accueilli plusieurs rencontres pour l’examen du dossier de la réconciliation ; A chaque fois, signale l’appel, l’espoir renait chez les parents de détenus politiques et, les licenciés de leur fonction de recouvrer leur vie normale sans que cela ne contrarie le climat de dictature politique, de répression de muselage des bouches, des convocations et des menaces.
On signale que les appareils de sécurité de la rive poursuivent les opérations d’arrestations, de convocations dans les différents départements de la rive ; plusieurs cas d’arrestations et de convocations ont été enregistrés après la rencontre du Caire jeudi dernier.

L'ONU appelle à traduire en actions concrètes la solidarité avec les Palestiniens

29 novembre 2011 – A l'occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien célébrée mardi, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a appelé la communauté internationale à traduire cette solidarité en actions concrètes.
« Il y a soixante-quatre ans jour pour jour, l'Assemblée générale adoptait la résolution 181 prévoyant la partition du territoire sous mandat en deux États. La création d'un État palestinien, vivant aux côtés d'Israël dans la paix et la sécurité, n'a que trop tardé », a déclaré le Secrétaire général dans un message.
« La communauté internationale doit contribuer à faire évoluer la situation vers un accord de paix historique. L'échec à surmonter la méfiance ne pourra que condamner les générations futures de Palestiniens et d'Israéliens à une situation de conflit et de souffrances », a-t-il souligné, ajoutant qu'il s'engageait pour sa part à poursuivre son action avec tous les moyens à sa disposition.
La Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien est célébrée tous les ans par l'ONU le 29 novembre. Cette date a été retenue en raison de sa signification particulière pour le peuple palestinien. Ce jour-là en effet, l'Assemblée générale a adopté, en 1947, la résolution 181 (II), connue par la suite sous le nom de résolution sur le plan de partage, qui prévoyait la création en Palestine d'un « État juif » et d'un « État arabe », Jérusalem étant placée sous un régime international spécial.
Selon le Secrétaire général, la nécessité de résoudre le conflit israélo-palestinien se fait aujourd'hui plus pressante compte tenu des bouleversements historiques que connaît toute la région.
« Je suis profondément préoccupé par l'absence de négociations israélo-palestiniennes, alors que la confiance entre les parties continue de se dissiper. J'invite les deux parties à présenter des propositions sérieuses sur les frontières et la sécurité et à en discuter directement entre elles, avec le soutien actif du Quatuor, dans le cadre d'une volonté commune de parvenir à un accord d'ici à la fin de 2012 », a-t-il dit.
Il s'est félicité que l'Autorité palestinienne dispose à présent des institutions nécessaires pour assumer les responsabilités d'un Etat, si un Etat palestinien venait à être créé. « Ces efforts doivent se poursuivre et être soutenus. A cet égard, la suspension actuelle par Israël des transferts de recettes douanières et fiscales dues à l'Autorité palestinienne risque de compromettre ces acquis. Ces recettes doivent être transférées sans tarder », a déclaré Ban Ki-moon.
Pour sa part, la Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, a rappelé que l'UNESCO s'est engagée de longue date auprès du peuple palestinien en vue de renforcer le processus d'édification d'un Etat et de préparer un avenir plus tolérant, prospère et durable pour tous.
« La décision prise par les Etats membres de l'UNESCO, à l'occasion de la 36e session de la Conférence générale, d'admettre la Palestine dans l'Organisation renforce la détermination de l'UNESCO à approfondir la coopération internationale dans tous nos domaines de compétence », a souligné Mme Bokova dans un message à l'occasion de la Journée internationale. « Une éducation de qualité, l'appui à la culture et la défense de la liberté d'expression sont les conditions essentielles d'un avenir meilleur pour tous les peuples de la région. »
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ONU-"Israël": liens douteux

29-11-2011
L.Mazboudi
Il existe certes un lien bien malheureux entre l’ONU et la Palestine. Car contrairement à ce qui est courant, l’usurpation de la Palestine ne s’est pas faite lorsque les juifs sionistes se sont emparés de cette terre, mais lorsque les Nations Unies ont estimé qu’il est de leur droit de décider du sort de la Palestine et la leur ont donnée. Bien entendu, au mépris des autochtones palestiniens.
Deux années après la naissance de l’instance internationale, fut votée la « 181 », laquelle prévoit le partage de la Palestine en un état juif et un autre arabe. Entre les deux dates, les britanniques avaient cédé à l’Onu le mandat de la Palestine.

Jamais, depuis, l'on ne s’est posé la question de savoir sur quel principe du droit international s’est basée l’organisation onusienne pour s’ériger ce droit ?
N’étant écrit nulle part dans les textes onusiens, mais appliqué souvent, arbitrairement, au bon vouloir des superpuissances occidentales et d’Israël, il sous-entend que les prérogatives des membres-états de l’ONU, sur les différents pays du monde, sont supérieures à celles de leurs populations. Une réalité dont les exemples se multiplient ces temps-ci.

Ainsi, le 29 novembre 1947, il revint aux 46 états qui formaient en tout et pour tout l’Assemblée générale ces temps-ci de décider du sort de la Palestine, de celui des palestiniens. 33 ont accordé leur oui à « Israël ». Non point par conviction. Non point, en application des principes du droit humain. Pots de vin et chantage étaient au menu. 
 L’historien israélien sioniste, Benny Morris révèle dans son livre intitulé : «  1948 : l’histoire de la première guerre arabo-israélienne » : « les considérations financières ont joué un rôle considérable sur les représentants de pays d’Amérique du sud, dont l’un d’entre eux perçut la somme de 70 mille dollars en contre partie de son vote en faveur de la partition ».
Il évoque le cas du Costa-Rica, lequel a touché le montant de 45 milles dollars, celui du Guatemala dont le représentant  faisait part d’un zèle quelque peu exagéré selon lui pour le sionisme et qui, « d’après les documents des archives britanniques  percevait des sommes de la part de mouvements sionistes américains et était en relation avec une juive». Il est question d’un budget d’un million de dollars assigné pour «des opérations spéciales » de ce genre !
Et lorsque certains pays refusaient d’être corrompus, c’est le chantage qui était exercé contre eux. Morris évoque le cas du Libéria qui s’est vu menacé de ne plus pouvoir vendre son caoutchouc.
Hélas, ces informations avilissantes pour l’instance onusienne, confirmées par deux autres historiens israéliens, Michaël Cohen et Tom Seguev, n’ont jamais fait l’objet d’une enquête.
Recueillies à partir des archives britanniques (comme le précise Morris) et israéliens récemment libérés, elles ont été divulguées en mai 2010. Le gouvernement israélien s’est empressé de les censurer et de refermer l’accès aux archives, au motif qu’elles pourraient compromettre Israël.
Il fallait coûte que coûte dissimuler que c’est en violant les lois qu’Israël a été créé !
Il ne faut donc pas s’étonner que cette entité ne cesse de les bafouer et compte le plus de résolutions méprisées : 95 sans veto, et 30 avortées par les vetos américains au Conseil de sécurité. En 60 années d’existence, Israël s’est permis toutes les offensives,agressions et transgressions, sans jamais être inquiété. La plus menaçante demeure sans aucun doute l'usurpation continue de la Palestine.
Certes, il fut un temps où l’organisation onusienne tentait d’être en harmonie à sa vocation déclarée, promulguant abondamment des résolutions ... Sans aucune portée hélas, sans jamais parvenir à les imposer aux Israéliens.
Depuis un certain temps, ces résolutions se font de plus en plus rares. La dernière date de janvier 2009, durant l’opération Plomb durci contre la bande de Gaza.  Une « 1860 » s’est contentée d’exiger «l’instauration immédiate d’un cessez-le-feu durable et pleinement respecté menant au retrait total des forces israéliennes de la bande de Gaza », de demander de ne pas entraver l’entrée des organisations médicales dans Gaza et d’empêcher le trafic illégal d’armes.
C’était vraiment minable face à l’ampleur de l’offensive israélienne qui avait fait côté palestinien plus de 300 tués: des civils dans la plupart. Lesquels continuent de mourir continuellement, sans que personne ne bronche !
Le plus effrontément du monde, l’Onu est régie par la pieuvre occidentalo-sioniste. 
Dernièrement, elle a montré ses quatre vérités en refusant l’adhésion d’un état palestinien, dans les frontières qu’elle avait elle-même instaurées.
Aucun examen de conscience n’est pressenti à l’encontre du peuple palestinien, usurpé de sa géographie, de son histoire et de sa citoyenneté. 
La même stratégie machiavélique qui avait permis la création d’Israël fut adoptée pour entraver l'adhésion de la Palestine. Mensonges des uns et faux engagements des autres, sans oublier les pressions exercées. Il faut aussi imaginer des pots de vins dépensés que l’avenir dévoilera certainement. Auxquels il faut ajouter la menace du veto américain!
Il en découle plus que jamais que les raisons qui empêchent le siège palestinien dans la tribune internationale sont plus stucturelles que conjoncturelles! 
Comme jamais toute chose ne peut être chaude et froide en même temps, comme jamais pluie et beau temps ne se trouvent dans un même ciel, jamais « Israël » et Palestine ne se côtoieront  ni sous la coupole onusienne! Ni ailleurs! 
L'état palestinien nécessiterait-il une nouvelle société des nations, donc un nouveau système mondial!   

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Le rabbin Weis: "Israël" est une mutinerie contre Dieu

29-11-2011
Le rabbin juif américain, connu pour ses positions antisionistes, Yisroel Dovid Weiss, s'est exprimé pendant une heure au site d'Al Manar sur le conflit israélo-palestinien et le devenir de l'entité sioniste.
Interview: Sara Taha
traduction: Nada Raad
1- Comment évaluez-vous la situation actuelle entre Palestiniens et Israéliens?
Le conflit entre les Palestiniens et le soi-disant Etat d'Israël, qui est « l'Etat sioniste », est totalement mal compris, parce que les gens pensent qu'il s'agit d'un conflit religieux entre les juifs et les arabes ou les juifs et les musulmans.
L'idéologie d'Israël est le sionisme et le sionisme réduit la religion juive au nationalisme ou au matérialisme. Le judaïsme est l’adoration du Tout-Puissant, la soumission à Lui,  et le respect des enseignements de la Torah ... alors que le sionisme est une révolte  contre le Tout-Puissant et contre ses ordres au peuple juif. 
Depuis la destruction du temple de Salomon il y a des milliers d'années, le peuple juif a été placé sous serment de ne pas essayer de retourner la terre sainte, d'être des citoyens loyaux dans tous les pays où nous résidons, comme c’est le cas des Juifs aux Etats-Unis, des Juifs au Liban, des Juifs dans la République islamique d'Iran, etc. ... Mais bien sûr il ne s’agit pas de juifs vivant en Israël, parce que c’est une entité illégitime. Le sionisme est venu après une centaine d'années et s’est révolté  contre tout ce qui nous a été dit. 
La création d'un Etat dans un pays, contrairement à la volonté de son peuple, est un crime parce que dans la Torah, nous ne sommes pas autorisés à tuer, voler, ni opprimer. Tout comme Dieu est compatissant, nous devons être compatissants.
2- Comment les rabbins sionistes feignent ignorer cette vérité dans la Torah et autorisent de tuer et d'opprimer d'autres personnes?
Tout d'abord, nous soulignons que c’est par la ruse que les sionistes ont pu acquérir la légitimité à la fois à l’échelle internationale et parmi les Juifs eux-mêmes, afin d'être en mesure d'établir leur Etat. Ce sujet a été bien étudié, et de nombreux documents sur ce sujet peuvent être retrouvés sur nkusa.org.
 L'un des documents a été présenté par le grand rabbin de Palestine - quand nous disons le grand rabbin de Palestine, nous n'entendons pas le rabbinat d'Israël parce que ce dernier est une farce et ces rabbins n'ont pas de légitimité – mais le rabbinat appelé "Eidah Chareidis» existe toujours et ne reconnaît pas le droit d'existence de l'Etat d'Israël.
Le 16 Juillet 1947, le grand rabbin à l'époque Yosef Tzvi Dushinsky a présenté un document aux Nations Unies dans lequel il dit: "... En outre, nous tenons à exprimer notre opposition déterminée à un Etat juif dans n'importe quelle partie de la Palestine ..."
Nous, en tant qu’hommes de religion, sentons les souffrances du peuple palestinien ... Nous avons manifesté quotidiennement dans les rues de Jérusalem AlQods et à travers le monde contre l'existence de l'Etat d’Israël, et contre tous ses crimes. Nous avons été arrêtés, jetés dans les prisons, et parfois tués à cause de cela.
En fait, le premier martyr a été un boursier juif, il s’appelait Yaakov Yisrael Dehan. Il a été assassiné lorsqu’il était un diplomate et qu’il allait présenter au gouvernement anglais la vision des rabbins lors de l’avènement des sionistes au début du 20ème siècle.
En 1924, il a effectué une visite en Palestine, il dit: «Je vais revenir en Europe pour révéler au monde la fausse représentation des Juifs», et c’est ainsi que les sionistes l’ont assassiné.
Depuis lors, de nombreux dirigeants du peuple juif qui se sont exprimés sur cette question ont été tués, assassinés, et cette situation demeure jusqu'à aujourd'hui.
Nous avions un grand leader, le rabbin Moshe Hirsch, qui est décédé il y a un an après qu’on eut jeté de l'acide sur son visage.
Malheureusement, vous trouvez des juifs qui soutiennent Israël, mais ils ont tort. Les sionistes ont exploité sur l'ignorance des juifs.
La presse est manipulé par les sionistes et détenue par les sionistes qui ne dépeignent que le côté sioniste des choses et ignorent totalement la vision ou la voix de la vraie religion.
3- Comment trouvez-vous la situation israélienne aujourd'hui? Voyez-vous une fin proche de l'Etat occupant d'Israël?
Nous croyons en Dieu et nous suivons la Torah, et nous sommes certains que le Tout-Puissant dirige le monde et rien ne peut être fait sans sa volonté.
Dans la Torah, Dieu dit aux gens : "Pourquoi avez-vous défié les paroles de Dieu? Vous n’allez pas réussir ». Par conséquent, comme l'Etat d'Israël est clairement une révolte contre Dieu, nous savons que sa fin est inéluctable.
Nous prions Dieu pour que cela arrive facilement, parce que nous ne savons pas l’ampleur des souffrances que cette entité a apportées à tous les êtres humains.
4- Pensez-vous que toutes les actions et les mouvements que vous faites sont efficaces et provoqueront la fin prochaine de l'Etat d'Israël?
Nous croyons que nous sommes tenus de prendre des mesures, de parler au monde entier de ce crime terrible qui défie le Tout-Puissant. Maintenant ce que nous pouvons faire est de laisser le monde connaître et être conscient de la propagande sioniste et les gens commencent à reconnaître les véritables victimes qui sont les Palestiniens et la population de Gaza.
5- Pensez-vous que la communauté juive à travers le monde répond à vos efforts et que son soutien à l'entité sioniste est en baisse?
Il y a des Juifs qui ont été influencés par la propagande médiatique sioniste, mais maintenant il y a des médias alternatifs tels que l'Internet et les nouvelles publications, qui informent les gens de la réalité. Nous sommes capables d'atteindre des dizaines de milliers de Juifs.
Nous avons reçu de nombreux mails de la part des Juifs qui ont changé leur point de vue sur le monde arabo-musulman. Les sionistes veulent créer des ennemis pour avoir toujours une excuse qui justifie leur existence. Cependant, le monde arabo-musulman connait actuellement la vérité.
6- Connaissez-vous des citoyens israéliens qui ont regretté la possession de cette identité après avoir été influencés par les véritables enseignements juifs?
Oui, nous avons toujours des cas similaires. Nous recevons des courriels où les gens nous disent qu'ils sont frustrés, qu'ils sont embarrassés et humiliés parce qu'ils voient les crimes commis par Israël. Ils nous disent qu'ils pensaient avoir fait le bon choix, puis ils ont pris conscience que ce qui se passe n'est pas juste, et qu’ils ont changé leur position. De même, des gens dans le monde arabo-musulman nous appellent et ils présentent leurs excuses parce qu'ils avaient une haine pour les Juifs depuis des années, et qu’ils pensaient qu'ils étaient tous en faveur de l'oppression du peuple palestinien.
7- Concernant la politique américaine au Moyen-Orient et sa totale partialité en faveur d'Israël, quelle est votre position concernant cette politique?
Bien sûr, nous sommes opposés à la politique américaine, et nous avons exprimé notre opposition à l'Organisation des Nations Unies. Vous pouvez consulter nkusa.org. Depuis l'existence du soi-disant l'Etat d'Israël, nous avons effectué plusieurs manifestations.
Depuis que j’étais enfant, j'avais l'habitude d'aller avec des dizaines de milliers de Juifs pour protester contre cette entité au sein des Nations Unies, devant son siège, et à proximité de la maison blanche. Nous avons manifesté contre cette terrible tragédie soutenue par les Etats-Unis.
Nous, en tant que citoyens américains, respectons nos présidents, mais nous essayons de leur envoyer un message et leur dire qu'ils se sont trompés dans leur politique envers les sionistes, et que les peuples arabes et musulmans ont été constamment nos amis et qu’ils nous ont hébergés.
Nous leur disons que leur soutien aux sionistes crée plus de haine et favorise encore plus les carnages. Soutenir l'occupation israélienne n'est pas la bonne façon d'aider le peuple juif. Nous disons au peuple juif la même chose, que ce que vous faites à l’encontre des Palestiniens apportera plus de haine.
Les sionistes ont un immense pouvoir aux Etats-Unis ainsi qu'en Europe, ils ont aussi l'AIPAC qui exerce une pression énorme sur chaque leader politique. Ils les menacent de provoquer leur suicide politique s’ils affichent leur solidarité avec les juifs religieux antisioniste ou avec le peuple palestinien alors qu'ils doivent montrer leur soutien et leur respect à Israël.
Mais nous savons qu'avec ce que nous faisons dans les coulisses, ils nous voient, et ils tiennent compte de notre position. On leur montre que le vrai Judaïsme s'oppose à l'existence de l'occupation israélienne.
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Une haute délégation française visite la tente des députés Jérusalémites

[ 29/11/2011 - 15:27 ] 
Jérusalem - CPI
Une haute délégation française comprenant de divers partis gauchistes,  plusieurs membres des communes françaises, ont visité les députés jérusalémites dans leur siège dans la tente sit-in installé dans le siège de la Croix-Rouge , après que les autorités occupantes les ont menacé d'expulsion de leur ville sainte, en exprimant leur solidarité avec ces trois députés et l’ancien ministre menacés et qui s’y retranchent depuis 516 jours successifs.
Cette visite s'inscrivait dans le cadre de visites de délégations étrangères à Jérusalem et son peuple, et pour se renseigner sur la question des députés jérusalémites.
Le député Mohamed Totah a expliqué les développements au sein de la question d’expulsion des Maqdissins (Jérusalémites), en particulier en ce qui concerne la démolition, la confiscation et les arrestations, ainsi que le crime de la déportation des représentants de Jérusalem, tout en soulignant que le fait d’expulser de la ville est un crime de guerre et un crime contre l'humanité punissable en vertu du droit international.
« Les violations des autorités occupantes israélienne sont devenues très claires devant toutes les institutions de la société civile européenne », a également confirmé Totah  en ajoutant que les Palestiniens s'attendent à ce qu’un développement majeur soit en vue de la communauté internationale pour la justice de la question des députés menacés.

La marine sioniste arrête deux pêcheurs palestiniens au large des côtes de Gaza

[ 29/11/2011 - 15:41 ] 
Gaza – CPI
La marine sioniste a arrêté lundi soir 28/11, deux pêcheurs palestiniens au large des côtes de la ville de Gaza alors qu'ils pêchaient.
Des sources palestiniennes ont déclaré qu'une vedette militaire sioniste a intercepté lundi soir une barque palestinienne près des côtes de la ville Gaza et a arrêté deux pêcheurs qui étaient à son bord, l'escortant vers le port d'Ashdod dans les territoires palestiniens occupés en 1948.
Les forces occupantes poursuivent l'arrestation des pêcheurs palestiniens et tirent sur eux, leurs équipements, et leurs filets pour les empêcher de naviguer sur des distances moyennes pour pêcher des poissons.

La sécurité préventive arrête un citoyen et ses quatre fils

[ 29/11/2011 - 15:45 ] 
Ramallah – CPI
Les services de la sécurité préventive fidèle au président de l'autorité de Ramallah, Mahmoud Abbas, ont arrêté, mardi matin 29/11, l'homme de réforme, el-Haj Omar Awad, 55 ans, et quatre de ses fils pour faire pression sur son fils, Abdul-Rahman, 24 ans, afin de le faire céder.
Le correspondant du Centre Palestinien d'Information (CPI) a cité de témoins oculaires qu'une force de la sécurité préventive a installé une barrière à l'entrée de la ville de Ramallah, arrêtant el-Haj Awad et ses quatre fils, Mohamed, Safi, Hamza et Abdel-Rahim, du village de Badras à l'ouest de la ville de Ramallah, en les embarquant vers leur siège dans la ville.
Les sources ont ajouté que l'arrestation du Haj Awad et ses quatre fils a pour but de faire pression sur son fils Abdul-Rahman afin qu'il se rende.
Les témoins ont déclaré que la sécurité préventive a tenté plusieurs fois d'arrêter Abdul-Rahman, qui est un prisonnier libéré des prisons de l'occupation et diplômé de journalisme à l'Université nationale de Najjeh et ne le trouvant pas chez lui, elle a arrêté son père et ses quatre frères.
Il est à noter qu'el-Haj Omar Awad est l'un des hommes connus de la réforme dans la ville de Ramallah.

Mechaal : le printemps arabe rendra la nation plus forte face à l'ennemi sioniste

[ 29/11/2011 - 15:38 ] 
Damas – CPI
Le président du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, a confirmé que son mouvement entretient de bonnes relations avec le Soudan, exprimant sa satisfaction envers les positions du Soudan dans toutes les étapes historiques sur la cause palestinienne.
Dans un entretien avec le journal "Sudanez Online", Mechaal a souligné que sa dernière visite au Soudan n'est pas surprise, mais a pour but de consulter les dirigeants soudanais et de leur expliquer ce qui s'est passé au Caire sur la réconciliation palestinienne et sa dernière réunion avec le mouvement du Fatah sous la direction d'Abou Mazen.
Et sur la dernière réunion de la réconciliation au Caire et les craintes de la possibilité d'échec, Mechaal a déclaré : "L'inquiétude et la crainte viennent du fait que ces réunions n'aboutissent peut-être pas à une véritable application sur le terrain, cette préoccupation est légitime par rapport aux expériences passées, et le peuple palestinien tient à réaliser la réconciliation et s'inquiète de voir les réunions se multiplier en vain... Nous comprenons cette préoccupation légitime, mais je dis avec toute sincérité que cette réunion est prometteuse, elle apportera du nouveau avec un degré élevé d'ouverture. En effet, nous avons parlé d'un partenariat et d'assumer la responsabilité, ainsi qu'un attachement réciproque à mettre en œuvre les dossiers de la réconciliation et la réforme de l'OLP".
Concernant les craintes des sionistes vis-à-vis de la réussite de la réconciliation, Mechaal a souligné que « la simple présence du peuple palestinien (vivant) sur ses terres et même ceux de la diaspora représentent un défi pour eux… Israël est celui qui a commencé les agressions et l’occupation ainsi que l’exil de notre peuple et son massacre. Nous n’attendons rien de bien de cet ennemi, et notre devoir est d’agir en faveur de notre peuple, une riposte d’Israël ne nous inquiète pas ».
Le dirigeant palestinien a mis en garde contre les interventions étrangères dans la réconciliation, en disant que "l'un des défis de la situation interne palestinienne , que ce soit la réconciliation ou autre est l'intervention externe, en particulier celle de l'ennemi sioniste, de l'administration américaine et du Quartet international qui posent des conditions et tentent de faire échouer tout consensus palestinien interne. cela ne concerne pas uniquement l'escalade militaire contre Gaza, mais également la suspension des aides et des fonds, après que l'entité sioniste a confisqué l'argent des impôts destinés à la Palestine, et incité l'administration américaine à couper ses aides ées comme moyen de pression sur les Palestiniens."
Il a précisé que le Hamas a une vision claire envers la terre palestinienne, la non reconaissance de l'entité sioniste, ainsi que l'attachement à l'ensemble du droit palestinien.
Mechaal a conclu en disant que "le printemps arabe nous a fait très plaisir, et il apparaît qu'il a rendu la nation et ses peuples préoccupés par leurs problèmes locaux et son aménagement interne pendant un certain temps. Cela est vrai que l'attention puisse être détournée de la cause palestinienne, mais c'est le droit de la nation et celui des peuples, et tout comme les peuples de la nation arabes ont offert à la cause palestinienne beaucoup de soutien, ils ont le droit de se tourner vers leurs problèmes internes. Nous sommes donc heureux de ce printemps qui renforce la volonté de la nation et ses choix populaires, et nous le considérons comme le prélude d'une grande renaissance pour la nation qui la rendra plus forte face à l'ennemi sioniste".

Dweik: « La poursuite des arrestations en Cisjordanie menace la réconciliation »

[ 29/11/2011 - 17:01 ] 
Hébron - CPI
Le président du Conseil législatif palestinien, Dr. Aziz Dweik a mis en garde contre l’inapplication des ententes concernant la réconciliation palestinienne, entre le Hamas et le Fatah, dans leur dernière réunion au Caire, en particulier à l'égard des détenus politiques.
« Le Hamas et le Fatah ont échangé des listes de prisonniers et il a été convenu d'être libérés en quelques jours », a affirmé Dweik.
Dweik a souligné à l'agence "Qods Press" que jusqu'à présent, "il n'y a pas d'application sur le terrain de ce qui a été souligné dans la rencontre « Mechaal-Abbas », tout en avertissement que la réconciliation dans son ensemble sera en "danger" si les arrestations se poursuivent et les prisonniers n’étaient pas libérés».
D'autre part, le chef du Conseil législatif a confirmé qu'il est déraisonnable que les factions de la résistance palestinienne acceptent à reconnaître "Israël", ajoutant que ces factions qui ont refusé de reconnaître l'occupation, quand elles étaient au stade de la faiblesse, certainement ne l'accepteront pas, à la lumière de leur position plus forte qu'auparavant.
Dweik a également réaffirmé en commentant ce qui a été attribuée à des déclarations faites par le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, quant à la possibilité de discuter de la position de la reconnaissance d '"Israël" avec le mouvement de Hamas, lors de la prochaine réunion entre les deux côtés (Hamas et Fatah), réitérant qu’il n'était pas informé d'une manière formelle sur cette question, écartant l'acceptation de la reconnaissance d "Israël".
En ce qui concerne le fait que le président du Conseil national palestinien Saleem Zanoun a invité un comité gestionnaire dans l’OLP à élaborer  la constitution palestinienne, Dweik l’a considérée comme une «chanson en dehors de la Mirage", insistant que l'accord de réconciliation comprenne  la réforme de la structure de l'OLP, en confirmant que Zanoun ne serait pas l’un de ses membres.
Finalement, Dweik a réaffirmé que le Conseil législatif est la législation juridique de la Palestine, qui est compétente pour modifier la Constitution, ajoutant que« tout amendement à la Constitution de l'absence du Conseil législatif est une modification inconstitutionnelle et illégale, et contraire à l'esprit de la loi et la Convention sur la réconciliation palestinienne.

Liban : Les brigades Abdallah Azzam revendiquent les tirs de roquettes sur Israël

29/11/2011
Les brigades Abdallah Azzam ont revendiqué mardi dans un communiqué le tir de plusieurs roquettes sur le nord d’Israël à partir du Liban sud, rapportent les médias libanais. Le communiqué précise que les roquettes ont atteint leurs cibles.
Selon les médias israéliens, quatre roquettes se sont abattues en territoire israélien provoquant des dégâts dans un poulailler et un début d'incendie rapidement maîtrisé, tandis qu'une autre roquette est tombée dans une localité mais sans exploser.
L'artillerie israélienne a riposté en tirant des obus vers le sud du Liban, aux environs de Aïta Chaab.
L'armée libanaise a affirmé pour sa part qu'une roquette avait été tirée près de la localité de Rmeich vers Israël. Deux plate-forme en bois à partir desquelles des roquettes peuvent être tirées et du matériel électrique ont été découvertes, a précisé un officier.
La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a affirmé dans un communiqué que les "radars de la Finul ont détecté le tir d'au moins une roquette vers Israël dans le secteur de Rmeich".
Selon le commandant de la Finul, le général Alberto Asarta Cuevas, cette attaque visait clairement à mettre en cause la stabilité dans la région. Il a annoncé le déploiement de renforts pour empêcher "d'autres incidents".
C’est la première fois depuis plus de deux ans que des roquettes sont lancées sur Israël à partir du Liban.
Le dernier incident à la frontière libano-israélienne remonte au 1er août 2011, quand des militaires israéliens et libanais avaient échangé des tirs.
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Chante notre hirondelle Chante la Palestine, chante la paix

Lundi 28 novembre 2011
Nuit douce à la lumière sonore
Ciel étoilé et lumineux
Ciel de Gaza
Ce jour était un autre jour !
Et lors je vois un oiseau rare
Un oiseau insolite
Un oiseau qui défiait le vent
Et les machines volantes de l’occupant :
Une hirondelle…
Une hirondelle venue avant son temps
Avant le printemps et la belle saison
Une hirondelle descendue du ciel
A pas de velours
Attirée par notre terre ensanglantée,
Par notre terre encerclée
Afin de partager nos peines
Et notre souffrance.
Sous le nuage blanc,
J’ai suivi sa trace
J’ai suivi sa voile
Gonflée d’espoir
Son pied creusait des sillons
Qui s’unissaient à l’horizon,
Oui, j’ai vu cet oiseau aux belles couleurs,
Une hirondelle pacifiste,
L’hirondelle palestinienne.
Sur le toit aux couleurs de cuivre
Elle faisait une tache d’or
Elle entra dans le cœur de la fleur
Et regarda danser
Les feuilles de l’érable.
Elle chanta la vie,
Elle chanta la paix.
Chante, chante hirondelle,
Chante toujours,
Chante pour notre terre et ses jolies couleurs,
Chante pour les figues
Et pour les feuilles de thym.
Elève une maison au dessus du mur
Rassemble-nous avec l’ambre verte
Chante, chante hirondelle,
Chante pour la fleur du citronnier.
Construis une maison avec des brins de paille,
La maison de l’olivier absent.
Chante pour l’avenir
Chante pour nos enfants.
Ne crains ni le froid
Ni les bombes
Entre nos bras, tu connaîtras la tendresse
La chaleur et la paix.
Chante la Palestine, chante l’espoir
Va dire à la vague, à la roche de mer
La grandeur de nos sacrifices.
Dis-leur et redis-leur
Et nos chants douloureux
Et nos mélodies les plus subtiles.
Hirondelle de Palestine,
Nous n’oublierons jamais ton nid
Bâti sur les toits de nos prénoms.
Ziad Medoukh
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Le "package deal" conclu entre Washington et les Frères Musulmans

Syrie - 29 novembre 2011
Par Jean Aziz
Article paru sur al-akhbar le 26 novembre 2011.
La Syrie officielle persiste à se montrer détendue envers les prises de position successives originaires du Caire, de Doha, d'Ankara, sans compter l'ensemble de l'Occident, et à afficher la même impassibilité face aux multiples avertissements de dernier délai et aux diverses menaces de sanctions, sans trop se fatiguer à détailler les raisons de cette sérénité ni à expliquer la situation des forces régionales en présence ou les équilibres qui se jouent aux Nations Unies, dans le cadre de fortes probabilités du passage de la phase de l'arabisation à celle de l'internationalisation. Face à cette campagne, Damas se contente officiellement d'exprimer sa satisfaction du fait que l'évolution de la situation démontre la cohérence de ses positions avec ce qu'elle considère comme sa cause, et avec le fait que la Syrie constitue l'objectif primordial de la guerre israélo-étatsunienne sur l'ensemble de la région.
Le 'package deal' conclu entre Washington et les Frères Musulmans
Place Tahrir, au Caire, le 25 novembre 2011. Les manifestants exigent le départ de la junte militaire au pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak (Photo: Ali Garboussi)
Damas a sa propre interprétation concernant les évènements qui secouent la région, de la Tunisie à la Syrie, depuis et avant 2006 jusqu'à aujourd'hui : la question constante et primordiale qui reste au cœur de toutes les politiques occidentales est l'existence et la sécurité d'Israël. Toutes les autres questions restent annexes, marginales ou secondaires. Damas tourne en ridicule les discours de ses adversaires concernant sa "trêve de fait" avec Israël et la "tranquillité" du front du Golan et se console du fait que la situation soit aujourd'hui évidente et claire pour tous depuis qu'Israël a bien intégré le danger existentiel que constitue désormais pour elle l'axe Hezbollah-Hamas et parfaitement compris le sens de l'axe Syrie-Iran en arrière-plan.
Cette angoisse existentielle est à l'origine de la décision irrévocable de briser les deux axes. Et son application a commencé au Liban par la guerre de juillet 2006 qui a conduit à la première surprise, pour ne pas dire traumatisme et même début de panique, à savoir que l'armée israélienne n'était plus en mesure de conclure à son avantage une guerre extérieure. La mythologie israélienne s'avérait impuissante face à une armée non régulière.
Des réflexions et des calculs inquiétants ont commencé à occuper les esprits et la recherche de nouvelles stratégies a démarré à Tel Aviv et à Washington. Nous avons échoué face au Hezbollah parce qu'il est conforté par un environnement libanais favorable et un soutien syrien stable, il faut trouver de nouvelles ressources et expérimenter d'autres terrains. Et avant de recourir à des interprétations radicalement différentes, nous allons expérimenter la même formule mais sur un terrain moins difficile. Voilà comment a été décidée la bataille contre Gaza en 2008. Laquelle a donné un résultat encore plus traumatisant : sur un terrain étroit géographiquement isolé depuis des années, affaibli par les dissensions Hamas-Fatah, dépourvu de tout soutien logistique ou stratégique (grâce à la collaboration totale du régime de Hosni Moubarak et de ses enfants), Gaza a fait mieux que résister et infligé à son tour une défaite à l'armée israélienne.
Partant de ces réalités sur le terrain, Damas considère qu'Israël et l'Occident sont désormais convaincus que le Moyen-Orient a changé dans son ensemble et qu'Israël en tant qu'entité existant dans cette région est effectivement en danger. La leçon tirée de l'impuissance d'une mythique machine de guerre à gagner deux guerres, l'une extérieure et l'autre quasi-intérieure, contre deux groupes aux dimensions modestes, est que les jours d'Israël dans la région sont bel et bien comptés.
D'après Damas, la planification israélo-étatsunienne-occidentale d'un "printemps arabe" aurait commencé juste après la guerre contre Gaza de 2008-2009, sur la base de l'analyse suivante : nous n'avons pas réussi à éliminer le duo Hezbollah-Hamas qui semble désormais en mesure de détruire Israël, nous allons donc essayer de neutraliser l'axe Syrie-Iran.
La première tentative mise en place en Iran en juin 2009 a pris la forme d'une "révolution de velours" lancée sur Facebook et Twitter et qui a marqué quelques points mais dont le résultat final est resté limité compte tenu de l'absence d'une alternative iranienne prête à l'utilisation.
Quoiqu'il en soit, l'infléchissement stratégique était bien engagé dans la perspective de mobiliser des forces alliées "soft", telles que la Turquie et le Qatar. Profitant des acquis médiatiques de la chaîne Al Jazeera, du forum Davos 2011 et de l'affaire Mavi Marmara, tous les efforts se sont concentrés sur la conclusion d'une transaction exhaustive avec les Frères Musulmans.
L'exigence de la tête de Bashar el Assad pour détruire l'axe Iran-Ghaza demandée par le front occidental a été rapidement approuvée par les Frères Musulmans qui ont revendiqué en échange un accord "global" sur l'ensemble de la région, du Maghreb à la Turquie. Les États-Unis ont donné leur accord à une seule condition : des garanties pour Israël. "No problem", ont répondu les Frères Musulmans, nous n'avons jamais eu d'objection à Israël dans notre culture. On est bien d'accord ? OK.
Compte tenu de l'influence turque sur place, la Tunisie a été la première étape et la plus facile à digérer, la "Nahda", en tant que facteur structurellement compatible à la fois avec les États-Unis et Erdogan, était prête. Après, le travail se poursuivra selon les dispositions sur le terrain. Mais attention, on va rencontrer en marge de notre chemin les chrétiens et autres minorités qui pourraient créer quelques remous aussi bien pour nous que pour vous... N'ayez crainte, on s'occupera de les effacer des médias, et puis ils prendront rapidement la fuite, comme ils l'ont fait en Irak. Parfait, nous sommes donc bien d'accord sur les élections parlementaires en Syrie ? Tout à fait, mais attention il faudra qu'elles se tiennent avant le 31 janvier 2012, après cette date on ne garantit plus rien si votre part du contrat n'est pas remplie. Le temps nous est compté.
Source : Al-Akhbar
Traduction : Nadine Acoury
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Un patron de la presse israélienne dit qu'Obama ne peut pas stopper le ''régime d'apartheid'' des colons à cause du "lobby juif"

USA-Israel - 29 novembre 2011
Par Philip Weiss
Amos Schocken, le propriétaire de Haaretz, écrit (1) en Israël (pas ici aux Usa, c'est impossible) que le mouvement colonialiste Gush Emunim (Le Bloc des Fidèles, en hébreu, ndt) construit "un régime d'apartheid" en Israël et en Palestine et qu'il est soutenu par "le lobby juif" aux États-Unis. Ce lobby est "totalement soumis" aux décisions des colons ; et ceci explique le fléchissement d'Obama.
Un patron de la presse israélienne dit qu'Obama ne peut pas stopper le ''régime d'apartheid'' des colons à cause du 'lobby juif'
Un colon juif et un soldat israélien en patrouille près de Ramallah, Cisjordanie occupée (REUTERS/Gil Cohen Magen)
En essayant de comprendre le revirement d'Obama sur sa déclaration au Caire en 2009, Schocken fait ce que Walter Russell Mead, du Council of Foreign Relations (2) jure de ne jamais faire : il accrédite l'influence des juifs américains sur la politique du parti démocrate. Mead traiterait Schocken d'antisémite pour dire une chose pareille.
Quant à la question de Schocken : pourquoi se sont-ils alignés ? Il ne comprend pas le point de vue de la minorité juive. On a dit aux leaders juifs américains, après 67 et 73, qu'ils étaient le seul rempart empêchant la destruction d'Israël et qu'ils devaient soutenir les dirigeants israéliens, quoi qu'il arrive. (Chuck Schumer (3) : ''Je suis le gardien d'Israël.'') Ce sont des consignes à forte charge religieuse que de jeunes juifs essayent de reformer. Merci à Paul Mutter (4).
Extrait de l'article d'Amos Schocken cité plus haut :
Le terme "apartheid" se réfère au système non démocratique de distinction entre les droits des Blancs et des Noirs tel qu'il a existé en Afrique du Sud. Bien qu'il y ait une différence entre l'apartheid qui a été pratiqué là et ce qui se passe dans les territoires, il y a aussi de nombreux points de ressemblance. Il y a deux groupes de population dans une région, dont l'un possède tous les droits et les protections, tandis que l'autre est privé de droits et est gouverné par le premier groupe. Ceci est une situation manifestement non démocratique.
Depuis la Guerre des Six Jours, aucun autre groupe en Israël n'a eu la ténacité idéologique de Gush Emunim et il n'est pas surprenant que beaucoup de politiciens aient vu cette idéologie comme un moyen de réaliser leurs ambitions politiques personnelles. Zevulun Hammer, qui a vu dans cette idéologie le moyen de prendre la direction du Parti Religieux National et Ariel Sharon, qui s'en est servi pour prendre la direction du Likud, n'étaient que deux d'entre eux. Aujourd'hui, Avigdor Lieberman aussi suit ce chemin, mais il y en eut et il y en a d'autres, comme feu Hanan Porat, pour qui la réalisation de cette idéologie était et reste le but de leur activité politique.
Cette idéologie voit la création d'un régime israélien d'apartheid comme un outil nécessaire pour sa réalisation. Les actions illégales et la criminalité pure et simple ne lui pose aucun problème, parce qu'elle repose sur des hyper-lois qu'elle a adoptées et qui n'ont aucun rapport avec les lois de l'Etat, et enfin parce qu'elle repose sur une interprétation pervertie du Judaïsme. Elle a marqué des succès décisifs. Même quand les actions inspirées par l'idéologie de Gush Emunim sont en conflit avec la volonté du gouvernement, elles gagnent toujours rapidement son soutien. Le fait que le gouvernement est effectivement un outil de Gush Emunim et de ses successeurs est clair pour quiconque traite avec les colons, créant une situation de démultiplication de force.
Cette idéologie a joui d'un succès immense partout aux États-Unis. Le Président George H.W. Bush a pu bloquer des garanties financières à Israël à cause des colonies créées par le gouvernement d'Yitzhak Shamir (qui a dit que mentir est autorisé s'il s'agit de réaliser l'idéologie de Gush Emunim. Le discours de Benjamin Netanyahu à l'université de Bar-Ilan n'était-il pas un mensonge semblable ?). Aujourd'hui, cependant, les candidats à la nomination présidentielle du parti républicain rivalisent entre eux pour savoir lequel d'entre eux soutient Israël et l'occupation avec le plus de force. Celui qui adopterait l'approche du premier Président Bush condamnerait sa candidature.
Quelle que soit la raison de cet état de choses - le grand nombre d'évangéliques affiliés au parti républicain, la nature problématique des relations de l'Occident avec l'Islam ou la puissance du lobby juif, qui est totalement accro à l'idéologie de Gush Emounim - le résultat est clair : Il n'est pas facile, et peut-être impossible, pour un président américain d'adopter une politique militante contre l'apartheid israélien
."
C'est ce que Schocken questionne.
(1) "The necessary elimination of Israëli democracy", Amos Schocken, Haaretz1, 25.11.2011.
(2) Council of Foreign Relations : Think Tank étatsunien
(3) Chuck Schumer, sénateur de New-York.
(4) Pauk Mutter Ecrivain, chercheur américain, collaborateur du site Mondoweiss.
Source : Mondoweiss
Traduction : AB pour ISM
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La résistance populaire n'est pas un substitut à la résistance armée

Palestine - 29 novembre 2011
Par Ezzedeen AlQassam Brigades
Ezzat al-Resheq, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré qu'il a eu convergence entre son mouvement et la faction Fatah sur l'importance de la résistance populaire, mais que ce ne serait pas aux dépens de la résistance armée, et qu'elle ne la remplacerait pas.
"La résistance armée est le programme immuable et intransigeant du Hamas, et le Hamas continuera d'adhérer à la résistance sous toutes ses formes, y compris la résistance armée," a déclaré Resheq dans un communiqué de presse le samedi 26 novembre.
Le responsable Hamas a également dit que le Hamas et le Fatah, avec d'autres factions palestiniennes, établira les mécanismes appropriés pour activer et étendre la résistance populaire comme mode de résistance contre l'occupation, les colonies et le mur d'apartheid.
La résistance populaire est un moyen de mobiliser les énergies aux côtés de la résistance armée contre l'occupation israélienne, a-t-il ajouté.
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Un organisme des Nations-Unies (ré)affirme le droit de la Palestine à l’autodétermination

mardi 29 novembre 2011 - 09h:57
Mikaela Levin - AIC
La Palestine a remporté une nouvelle victoire, juste un mois après avoir été acceptée comme membre à part entière à l’UNESCO.
Le mercredi 23 novembre, la Commission des Affaires humanitaires, sociales et culturelles de l’Assemblée générale des Nations-Unies, par 166 voix pour, a voté (une fois de plus - ndt) pour le droit des Palestiniens à l’autodétermination. Avec cette résolution, présentée par la délégation égyptienne, c’est la réaffirmation qu’une majorité dans le monde soutient la création d’un État palestinien indépendant.
Une fois encore, les seuls pays à avoir refusé leurs droits aux Palestiniens, tels que définis dans la Charte des Nations-Unies de 1945, sont les États-Unis, Israël, le Canada (qui s’était abstenu en 2006 sur la même question), les Îles Marshall et la Micronésie. Quatre pays se sont abstenus : le Venezuela, Haïti, le Togo et le Cameroun.
« L’Assemblée prie instamment tous les États, les institutions spécialisées et les organismes des Nations Unies de continuer à apporter soutien et aide au peuple palestinien en vue de la réalisation rapide de son droit à l’autodétermination » stipule la résolution.
Le texte de la Commission insiste aussi sur la nécessité de reprendre le processus de paix, basé sur une solution à deux États qui préserve « l’unité territoriale, la contiguïté et l’intégrité de tous les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est », selon l’agence palestinienne Maan.
Bien que la résolution réaffirme que le soutien à la cause nationale palestinienne est majoritaire aux Nations-Unies, elle n’en aura pas moins aucun effet concret sur la candidature de l’OLP à une adhésion pleine et entière. Sous les auspices de l’Assemblée générale des Nations-Unies, la Commission des Affaires sociales, humanitaires et culturelles aborde les questions des droits de l’homme, sociales et culturelles, permettant un débat approfondi et global sur ces sujets.
Actuellement, l’OLP participe aux Nations-Unies en tant qu’observateur permanent et non en tant que membre. Après la paralysie du Conseil de Sécurité - où les Palestiniens n’ont pu obtenir les neuf voix nécessaires pour s’assurer le statut de membre, et n’auraient pu de toute façon éviter le veto des USA -, le président Mahmoud Abbas a encore deux cartes à jouer. L’une est d’aller devant l’Assemblée générale et de demander d’être accepté comme membre mais pas en tant qu’État. En termes pratiques, cela signifierait une revalorisation significative.
La seconde est de continuer sur le chemin des adhésions pleines et entières dans les organismes des Nations-Unies. Comme à l’UNESCO, la direction palestinienne peut essayer de se faire accepter comme adhérent à part entière dans chacun des organismes autonomes, comme l’UNICEF, l’AIEA pour le nucléaire, l’Organisation mondiale de la Santé, et la Cour pénale internationale, parmi d’autres. Si la Palestine est reconnue comme membre dans tous les organismes des Nations-Unies, elle pourra mettre la pression sur les Nations-Unies pour être acceptée comme État membre. Et cela mettrait certainement en lumière le fait que le soutien inconditionnel des États-Unis à Israël reste l’un des plus gros obstacles pour l’État palestinien.
Mais ce chemin des organismes des Nations-Unies est long et ardu, car il ne suffit pas simplement d’être accepté par l’organisme : la direction palestinienne aura à utiliser chaque adhésion avec efficacité. L’UNESCO en donne un bon exemple. La Palestine a été acceptée comme membre à part entière, mais en raison d’une bureaucratie interne, les Palestiniens ne pourront pas demander à recevoir le statut de Patrimoine mondial pour aucun de ses sites historiques avant... 2013. En plus de cela, d’après les règlements de l’UNESCO, chaque membre ne peut présenter qu’une candidature par an.
En dépit de tous ces défis, l’Autorité palestinienne poursuit sa quête de résolutions, de soutiens, et d’affirmations diplomatiques de son combat national.
24 novembre 2011 - Alternative Information Center - traduction : JPP
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L’élimination nécessaire de la démocratie d’Israël (Préambule d’Omar Barghouti)

mardi 29 novembre 2011 - 07h:36
Amos Schocken
Ha’aretz
Apprendre que Mr Schocken reconnaît finalement une partie de ce que nous savons depuis des décennies est tout de même une bonne chose. Mieux vaut tard que jamais ; et mieux vaux reconnaître une part de culpabilité que rien du tout. (Omar Barghouti)
Lettre d’Omar Barghouti, 27 novembre 2011
L’éditeur de Ha’aretz attaque l’« apartheid israélien » et la stratégie de nettoyage ethnique.
Rien de nouveau. Mais ça vient de l’éditeur de l’un des journaux les plus influents d’Israël. D’autres personnalités israéliennes de l’intérieur de l’establishment (et le quotidien israélien en fait très certainement partie, d’un point de vue objectif) ont utilisé le terme d’apartheid auparavant pour décrire telle ou telle dimension de l’oppression coloniale et du système de discrimination raciale israéliens. N’empêche que pour l’éditeur de Ha’aretz, utiliser ce terme, et maintenant, c’est nouveau, et c’est bien !
Il convient d’indiquer qu’un précédent éditeur de Ha’aretz a appelé au boycott de la Knesset après qu’elle ait voté le « Serment de fidélité ».
Comme tous les sionistes « libéraux » cependant, l’auteur tente d’absoudre Israël de son « péché originel », le déracinement et le nettoyage ethnique planifiés et méthodiques de la plupart des Palestiniens originaires de ce pays en 1948, se concentrant à la place sur l’effet corrupteur de l’ « occupation » et de l’entreprise coloniale d’implantation dans le territoire de 1967. De sorte que la Nakba devient la « guerre d’Indépendance », avec un I majuscule. Et Israël est montré comme une démocratie innocente jusqu’en 1967 !
Comme d’habitude, l’auteur obscurcit la véritable définition de l’apartheid, le considérant comme un système de discrimination exclusivement sud-africain. Mais il reste obligé d’utiliser le terme pour décrire le système d’Israël envers les Palestiniens, au moins dans les territoires palestiniens occupés en 1967. Et comme il faut s’y attendre également, l’auteur ignore les dizaines de lois israéliennes, notamment les lois (basiques) « constitutionnelles », faisant une discrimination entre citoyens juifs et non juifs de l’État dans pratiquement tous les aspects vitaux de la vie.
Le fait est que le système d’Israël, que même le Département d’État US appelle « une discrimination institutionnelle, juridique et sociétale » contre les citoyens indigènes palestiniens de l’État, répond à la définition de l’apartheid du Statut de Rome de la Cour pénale internationale, et que la Convention internationale de 1973 sur l’élimination et la répression du crime d’apartheid est ignorée par cet auteur par ailleurs bien documenté.
La conclusion tirée par la récente session, à Cape Town, du Tribunal Russel sur la Palestine, (qui impliquait plusieurs autorités renommées au niveau mondial sur l’apartheid), selon laquelle Israël se rend coupable du crime d’apartheid contre l’ensemble du peuple palestinien (de 1948, de 1967 et en exil) est un peu commodément omise par ce faiseur d’opinion.
Pourtant, d’apprendre que Mr Schocken reconnaît finalement une partie de ce que nous savons depuis des décennies est tout de même une bonne chose. Mieux vaut tard que jamais ; et mieux vaux reconnaître une part de culpabilité que rien du tout.
Omar
(JPG) Omar Barghouti est un militant des droits humains, membre fondateur du mouvement de boycott mondial contre Israël à direction palestinienne, et auteur de Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) contre l’apartheid et l’occupation de la Palestine (Éditions La Fabrique).
(JPG)
Ha’aretz, le 25 novembre 2011

L’élimination nécessaire de la démocratie d’Israël

L’éditeur et propriétaire de Ha’aretz, Amos Schocken, s’interroge : y a-t-il un avenir pour un Israël dans lequel s’enracinent l’inégalité et la discrimination ?
Amos Schocken

S’exprimant à la Knesset en janvier 1993, le Premier ministre Yitzhak Rabin déclarait : « L’Iran en est aux premiers stades d’un travail visant à acquérir une capacité non conventionnelle en général, et une capacité nucléaire en particulier. Nous estimons aujourd’hui que l’Iran possède la main-d’œuvre qualifiée et les ressources suffisantes pour se doter de l’arme nucléaire dans les dix ans. Avec d’autres dans la communauté internationale, nous surveillons l’activité nucléaire de l’Iran. Ils ne cachent pas le fait que la possibilité pour l’Iran de posséder un jour l’arme nucléaire est préoccupante, et c’est l’une des raisons pour lesquelles nous devons profiter de l’occasion et d’avancer vers la paix. »
A cette époque, Israël avait une stratégie, dont la mise en œuvre a commencé avec les Accords d’Oslo, qui mettait fin à la priorité donnée au projet colonial et visait à améliorer le traitement des citoyens arabes d’Israël.
Si les choses étaient allées autrement, la question de l’Iran pourrait se présenter différemment aujourd’hui. Mais comme cela s’est passé, la stratégie d’Oslo s’est heurtée à une autre idéologie, plus forte : une idéologie Gush Emunim (Bloc des Fidèles) qui, depuis les années soixante-dix, en dehors de la période d’Oslo (1993) et au moment du retrait de Gaza (2005), a posé des bases concrètes pour les actions des gouvernements d’Israël. Même les gouvernements qui étaient ostensiblement éloignées de la stratégie Gush Emunim l’ont mise en pratique. Ehud Barak s’est vanté que, contrairement à d’autres Premiers ministres - il n’avait rendu aucun territoire aux Palestiniens - et il n’est pas nécessaire de souligner une fois encore l’augmentation du nombre de colons durant son mandat. Le gouvernement d’Ehud Olmert, qui a déclaré son intention d’aller à une politique de hitkansut (ou « convergence », autre nom de ce qu’Ariel Sharon appelait « désengagement ») en Judée et Samarie, s’il a tenu des pourparlers avec les dirigeants palestiniens pour un accord, il n’a pas mis fin à l’entreprise coloniale, laquelle est incompatible avec toute possibilité d’accord.
La stratégie qui découle de l’idéologie Gush Emunim est claire et simple : elle perçoit la guerre des Six-Jours comme la continuation de la guerre d’Indépendance, les deux en termes de saisie de territoire, et dans son impact sur la population palestinienne. Selon cette stratégie, les limites de l’occupation avec la guerre des Six-Jours sont les frontières qu’Israël doit se donner. Et s’agissant des Palestiniens qui vivent sur ce territoire - ceux qui n’ont pas fui ou qui n’ont pas été expulsés -, ils doivent être soumis à un régime sévère qui les incitera à partir, qui le cas échéant les expulsera, qui les privera de leurs droits et créera une situation où ceux qui resteront ne seront même pas des citoyens de seconde zone, et dont le sort n’intéressera personne. Ils seront comme les réfugiés palestiniens de la guerre d’Indépendance ; c’est leur statut voulu. Quant à ceux qui ne sont pas des réfugiés, il faut essayer de les transformer en « absents ». Contrairement aux Palestiniens restés en Israël après la guerre d’Indépendance, les Palestiniens des territoires ne doivent pas recevoir la citoyenneté israélienne en raison de leur grand nombre, mais cela aussi ne devrait avoir d’intérêt pour personne.
L’idéologie Gush Emunim a trait à des motivations religieuses, pas politiques. Elle soutient qu’Israël est pour les juifs, et il n’y a pas que les Palestiniens des territoires à être inopportuns : les citoyens palestiniens d’Israël sont tout autant exposés à la discrimination s’agissant de leurs droits civils et à la révocation de leur citoyenneté.
Il s’agit d’une stratégie de saisie de territoires et d’apartheid. Elle ignore les aspects judiciaires de la propriété foncière et dédaigne les droits humains et les garanties d’égalité consacrées dans la Déclaration d’Indépendance d’Israël. C’est une stratégie de patience illimitée ; ce qui est important, c’est de progresser de façon acharnée vers l’objectif. Dans le même temps, c’est une stratégie qui ne laisse passer aucune occasion sur son chemin, comme la composition de l’actuelle Knesset et les positions floues du Premier ministre.
Le terme « apartheid » fait référence au système antidémocratique de discrimination entre les droits des Blancs et ceux des Noirs, existant autrefois en Afrique du Sud. Bien qu’il y ait une différence entre l’apartheid pratiqué alors et celui pratiqué dans les territoires, il existe aussi quelques points de ressemblance. Il y a deux groupes de populations dans une même région, l’un possédant tous les droits et protections, pendant que l’autre est privé de droits et gouverné par le premier groupe. C’est une situation indiscutablement antidémocratique.
Depuis la guerre des Six-Jours, aucun autre groupe en Israël n’a eu la détermination idéologique de Gush Emunim, et il n’est pas surprenant que bien des politiciens aient considéré cette idéologie comme un moyen de réaliser leurs ambitions politiques personnelles. Zevulun Hammer, qui a identifié cette idéologie comme le moyen de s’emparer de la direction du Parti religieux national, et Ariel Sharon, comme le moyen de s’emparer de celle du Likud, ne sont que deux d’entre eux. Aujourd’hui, Avigdor Lieberman aussi suit le même chemin, mais il y en a eu, et il y en a encore d’autres comme feu Hanan Porat (décédé ce 4 octobre), pour qui la réalisation de cette idéologie était et reste l’objectif de leur activité politique.
Cette idéologie considère la création d’un régime d’apartheid israélien comme un outil nécessaire pour sa mise en oeuvre. Elle n’a aucun problème avec les actions illégales et la criminalité pure et simple parce qu’elle repose sur des méga-lois qu’elle a fait adopter et qui n’ont aucun lien avec les lois de l’État, et parce qu’elle s’appuie sur une interprétation pervertie du judaïsme. Elle a enregistré des succès cruciaux. Même lorsque des actions étaient inspirées par l’idéologie Gush Emunim en contradiction avec la volonté du gouvernement, elles ont obtenu très vite le soutien de celui-ci. Le fait que le gouvernement soit effectivement un outil pour Gush Emunim et ses successeurs est évident pour quiconque a des rapports avec les colons, créant une situation de multiplication des forces.
L’idéologie a connu un immense succès aux États-Unis, figurez-vous. Le Président George H. W. Bush avait réussi à bloquer les garanties financières d’Israël à cause des colonies installées par le gouvernement de Yitzhak Shamir (qui mentait en disant que c’était autorisé pour appliquer l’idéologie Gush Emunim. Le discours de Benjamin Netanyahu à l’université Bar-Ilan a-t-il menti de la sorte ?). Sauf qu’aujourd’hui, pour les candidats aux primaires du Parti républicain pour les présidentielles, c’est à celui qui soutiendra avec le plus de force Israël et l’occupation. Tous ceux d’entre eux qui adopteraient la démarche du Président Bush père auraient probablement à mettre fin à leur candidature.
Quelle que soit la raison de cet état de choses - le grand nombre d’évangélistes affiliés au Parti républicain, la nature problématique des relations de l’Occident avec l’Islam, ou le pouvoir du lobby juif qui est totalement accro à l’idéologie Gush Emunim -, le résultat est clair : il n’est pas facile, et il pourrait même être impossible, pour un Président américain d’adopter une politique activiste contre l’apartheid israélien.
Légaliser l’illégal
En raison de son illégalité intrinsèque, au moins en termes de démocratie, un régime d’apartheid ne peut autoriser une opposition et une critique. L’idéologie Gush Emunim n’a pas le choix, elle doit éliminer cette dernière et empêcher toute tentative de bloquer son activité, même si cette activité est illégale, voire criminelle, et destinée à maintenir l’apartheid. L’activité illégale doit devenir légale, soit en amendant les lois, soit en changeant leur interprétation judiciaire ; de telles choses se sont passées auparavant, en d’autres lieux et en d’autres temps.
Dans ce contexte, nous assistons maintenant à une campagne de législation anti tout et à la calomnie effrénée contre la Cour suprême, contre les organisations des droits de l’homme et contre la presse, de même que la loi dite antiboycott qui vise à empêcher toute possibilité de traiter de l’apartheid israélien comme on l’a fait de l’apartheid sud-africain. C’est dans ce même contexte qu’une législation a été présentée et dirigée contre les citoyens arabes en Israël, telle la Loi sur le Serment de Fidélité et la proposition pour une « Loi fondamentale d’Israël comme État-nation du peuple juif ». C’est dans ce contexte qu’une campagne d’incitation et d’intimidation est menée contre la critique, nécessaire et justifiée, exprimée dans le milieu universitaire.
La Cour suprême, qui a autorisé le projet colonial et collaboré efficacement avec l’idéologie Gush Emunim, est maintenant devenue un obstacle qui doit être balayé - aux yeux de ceux qui adhèrent encore à cette idéologie -, principalement parce que la Cour refuse de reconnaître la possibilité de s’installer sur des terres privées palestiniennes et n’a pas invalidé la décision du gouvernement d’évacuer les colonies de la bande de Gaza. Parce que la terre appartient aux juifs par décret divin et l’histoire divine (de ce point de vue, il existe des similitudes entre Gush Emunim et le Hamas), il n’y a pas d’autre choix que d’élire à la Cour suprême ceux-là mêmes qui vivent sur les terres palestiniennes, même privées, et ceux qui comprennent qu’il n’existe rien qui puisse être une « propriété foncière palestinienne privée » en tant que telle.
De même, et sur la même ligne de pensée, l’interprétation de la Cour suprême des lois relatives aux Droits de l’homme demande à être éliminée dans sa formule actuelle. Des arrêts rendus comme l’arrêt Kaadan (du nom d’une famille arabe qui fut autorisée à construire une maison dans une communauté juive) ; l’arrêt sur la vente de terres du Fonds national juif à des citoyens arabes d’Israël ; ou celui à venir pour une modification de la Loi sur la Citoyenneté (aucune décision n’a été encore rendue, mais il semble qu’il y ait une majorité de juges pour la déclarer illégale) ; celui encore pour l’ouverture d’une autoroute à la circulation des Palestiniens ; toutes ces décisions vont en contradiction avec les éléments essentiels de l’idéologie Gush Emunim qui sont : la discrimination entre juifs et Palestiniens (en Israël et dans les territoires) et la privation des Palestiniens de leurs droits, les transformant ainsi en personne de seconde zone, en absents ou, mieux encore, en réfugiés.
Un tel Israël a-t-il un avenir ? Au-delà de la question de savoir si la moralité et l’expérience juives permettent que de telles circonstances existent, il est clair qu’il s’agit d’une situation, de façon flagrante, instable et même dangereuse. C’est une situation qui empêchera Israël de réaliser pleinement son vaste potentiel, une situation où l’on vit par l’épée - une épée qui pourrait bien être une troisième Intifada, la faillite de la paix avec l’Égypte et une confrontation avec un Iran nucléarisé. Yitzhak Rabin avait compris cela.
25 novembre 2011 - Ha’aretz - traduction : JPP
Photo : Eran Wolkowski - diffusé dans la lettre d’Omar Barghouti du 27 novembre 2011
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Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien

Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien 
Samedi 3 décembre 2011, place de la Bastille 16h30 à 19h30
UN ÉTAT PALESTINIEN AVEC TOUS SES DROITS
 
 
La demande palestinienne d’être le 194ème État siégeant à l’ONU n’a toujours pas été recommandée par le Conseil de Sécurité. Nous refusons ce blocage et soutenons cette demande palestinienne, continuant d’exiger tous les droits des Palestiniens. Nos organisations(1) membres du Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens, de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, appellent à ce rassemblement : visuel, musique, lâcher de ballons et prises de parole…

Merci de diffuser largement dans vos réseaux , dans tous les groupes locaux, auprès de vos municipalités et partenaires et de faire en sorte que tous nos rassemblements soient forts.

(1)
Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens : Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui  (ACCA) -  Alliance for Freedom and Dignity  (AFD) -  Alternative Libertaire (AL) - Américains contre la guerre (AAW) -  Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) -  Association des Tunis iens en France (ATF) -  Association France Palestine Solidarité (AFPS) -  Association Nationale des Elus Communistes et Républicains (ANECR) -  Association pour la Taxation des Transactions et pour l’Aide aux Citoyens (ATTAC) -  Association pour les Jumelages entre les camps de réfugies Palestiniens et les villes Françaises (AJPF) -  Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) -  Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien (CCIPPP) -  Cedetim / IPAM -  Collectif des Musulmans de France (CMF) -  Collectif Faty Koumba : association des libertés, droits de l’Homme et non-violence  -  Collectif Interuniversitaire pour la Coopération avec les Universités Palestiniennes (CICUP) -  Collectif Judéo-Arabe et Citoyen pour la Paix (CJACP) -  Collectif Paix Palestine Israël (CPPI Saint-Denis) -  Comité pour une Paix Réelle au Proche-Orient (CVPR PO) -  Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient du 5e arrt (CJPP5) -  Confédération Générale du Travail (CGT) - Confédération paysanne - Droit-Solidarité - Europe-Ecologie / les Verts (EE-LV) - Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) -  Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique (FASE) -  Fédération Syndicale Unitaire (FSU) -  Forum pour un autre monde -  Gauche Unitaire (GU) – Génération Palestine - La Courneuve-Palestine -  Le Mouvement de la Paix -  Les Alternatifs -  Les Femmes en noir -  Ligue des Droits de l’Homme (LDH) -  Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, section française de la Women’s International League for Peace and Liberty (WILPF) (LIFPL) -  Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) -  Mouvement des Jeunes Communistes de France (MJC) -  Mouvement Politique d’Education p opulaire (M’PEP) -  Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) -  Organisation de Femmes Egalité -  Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) -  Parti Communiste Français (PCF) -  Parti de Gauche (PG) -  Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM) -  Une Autre Voix Juive (UAVJ) -  Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT) - Union Juive Française pour la Paix (UJFP) -  Union syndicale Solidaires
 
Plateforme des ONG françaises pour la Palestine :
Membres : Association «Pour Jérusalem» - Association France Palestine Solidarité (AFPS) - Association pour les jumelages entre les camps de réfugiés palestiniens et les villes françaises (AJPF) - CEDETIM/IPAM - Cimade - Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement – Terre Solidaire (CCFD - Terre Solidaire) - Comité de Bienfaisan ce et de Secours aux Palestiniens (CBSP) - Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche Orient (CVPR-PO) - Collectif Interuniversitaire pour la Coopération avec les Universités Palestiniennes (CICUP) - Comité Pays de Loire Gaza Jérusalem Méditerranée – Fédération Artisans du Monde - Génération Palestine - Ligue Internationale des Femmes pour la paix et la liberté - section française (LIFPL) - Ligue des Droits de l’Homme (LDH) - Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) - Mouvement International de la Réconciliation (MIR) - Pax Christi France - Terre des Hommes France - Union Juive Française pour la Paix (UJFP).
Observateurs : Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT-France) - Afran Saurel - Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme (AEDH) - Centre de Recherche et d’Information sur le Développement (CRID) - Collectif judéo-arabe et citoyen pour la Paix - Strasbourg - Groupe d’Amitié Islamo -Chrétienne (GAIC) - RITIMO - SIDI. 
Transmis par Plateforme Palestine

Les cancéreux de Gaza, ou l’angoisse d’une prise en charge au Caire

mardi 29 novembre 2011 - 07h:35
Rami Almeghari - The Electronic Intifada 
Il aura fallu cinq jours pour que Mohamed Wadi soit en mesure de parler avec les médecins de l’hôpital Nasser du Caire, en Egypte.
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Au stade final, les malades Palestiniens sont livrés à leur sort : soumis aux options thérapeutiques limitées à Gaza, aux restrictions de voyage et aux lourdes charges financières résultant des soins en Egypte - Photo : Abed Rahim Khatib/ APA images
Ce gazaoui de 40 ans a entrepris des démarches inlassables pour qu’on lui accorde une admission à l’hôpital où il est arrivé lundi dernier, dans le service de lutte contre la leucémie.
Et c’est le jeudi d’avant que le Ministère de la Santé de Gaza avait délivré en urgence les papiers demandant le transfert immédiat de Wadi, accompagné de son neveu Ramadan, au poste frontalier de Rafah dans le sud de la Bande de Gaza.
The Electronic Intifada a rencontré Wadi dans la salle réservée aux malades atteints de leucémie. Sur son fauteuil roulant, il raconte : « Comme je n’avais pas encore été admis à l’hôpital, j’ai dû rester les trois premiers jours dans une clinique privée. Je suis en compagnie de mon neveu depuis jeudi dernier.
Impuissant, mes cris perçants tard dans la nuit dérangeaient les voisins. Mais je n’arrive pas à comprendre la raison pour laquelle ne n’ai pas encore été admis à l’Institut Nasser alors que je possède des papiers qui demandent clairement mon hospitalisation ». Affaibli, ses yeux se remplirent de larmes pendant qu’il affichait son souhait d’être admis à le service qui se trouve dans cet hôpital de huit étages.
Dans ce contexte, le dentiste soupire en ajoutant : »Actuellement, mon quotidien n’est que torture à cause de mes souffrances que je calme avec des antidouleurs. Et encore, je peux à peine me les procurer. Je suis embarrassé par cette situation car je suis pris en charge financièrement par le ministère de la santé de l’Autorité Palestinienne ».
Cependant, après une brève discussion avec le médecin dans la clinique de lutte contre la leucémie, Wadi a été informé que son admission n’était pas possible pour le moment car il fallait attendre que l’un des 27 lits de la salle ne se libère. Trahi par l’expression de son visage traversé par la déception, Ramadan Wadi a saisi le fauteuil roulant de son oncle pour descendre de l’étage, avec l’espoir de tomber sur un haut placé pour lui exposer le cas.
Une longue liste d’attente
The Electronic Intifada a réussi à interroger Dr Haitham Sherif, membre du personnel de la clinique. Manifestement désolé et navré, il explique que la situation échappe à leurs mains. En effet : « La liste d’attente est un constat triste et douloureux qui, malheureusement, ne concerne pas que Mohamed. J’ai ici des cas de personnes en attente depuis environ deux ou trois semaines. Dans cet hôpital, c’est le nombre réduit des lits qui pose réellement problème et qui peut être tout simplement résolu par l’agrandissement de la clinique, chose que nous, médecins, n’avons rien à voir ».
Les propos du médecin n’ont qu’une seule explication : les patients en provenance de Gaza sont confrontés à une attente insoutenable.
Je suis sorti dans le jardin de l’hôpital pour retrouver les Wadi. Le neveu, Ramadan est revenu sur le combat de son oncle. Il raconte : « Les deux mois passés ont usé de la santé de mon oncle. Endurant toute sorte de souffrances, la maladie a fini par s’emparer de ses jambes, et comme vous le voyez, il est paralysé sur ce fauteuil roulant. Au terme de ces deux mois de soins intensifs à l’Hôpital Européen de Gaza, les médecins ont tout de suite demandé notre évacuation vers l’hôpital Nasser, ici au Caire ».
Il poursuit : « A notre arrivée à l’hôpital, jeudi dernier au soir, les employés au service des urgences nous ont refoulé en nous faisant comprendre que nous n’étions pas dans hôtel et qu’il fallait attendre le samedi où l’hôpital prévoit de prendre les mesures administratives nécessaires. Le personnel nous a expliqué que ces papiers de transfert dont nous disposons doivent être vérifiés avant d’entamer le traitement. C’est alors que nous avons demandé la raison puisque ces papiers indiquent clairement que le patient doit obligatoirement être admis immédiatement. Et surtout, où devons-nous partir ? »
« A l’instant présent je me demande pourquoi nous ont-ils transféré au Caire puisque l’objectif escompté n’a pas été atteint et que nous continuons de souffrir. Pourquoi ? Ce déplacement a carrément affecté la santé de mon oncle. Pendant les cinq derniers jours, sa condition physique s’est clairement détériorée et après ses jambes, c’est sa capacité visuelle qui est à présent touchée » fait-il remarquer sur un ton irrité.
Les patients de Gaza prioritaires ?
Le directeur de l’hôpital Nasser, Dr Ahmed Abdel Nabi a informé The Electronic Intifada que son établissement a longtemps donné la priorité aux malades venus de Gaza, et pourtant, il y a eu quelques problèmes liés à la prise en charge médicale des patients palestiniens.
Il raconte à ce titre : « J’ai travaillé pendant 15 ans dans cet hôpital avant d’y être nommé directeur général. Il m’a été donné de m’occuper de malades en provenance de Gaza, et je suis très conscient des problèmes qui se posent, et que je scinderai en deux partie. La première concerne l’hôpital et la seconde, le patient. Nos frères palestiniens croient qu’ils arrivent ici en urgence pour recevoir des soins sur le coup, d’où la naissance du malentendu. Et le problème auquel nous nous heurtons est que la plupart des patients gazaouis nécessitent une prise en charge pour traiter le cancer ou pour subir des opérations chirurgicales ou tout simplement un suivi postopératoire à la suite d’une intervention effectuée à Gaza. »
Dr Abdel Nabi va plus loin en avouant que l’hôpital a reçu des instructions de fonctionnaires de haut rang pour donner la priorité aux malades palestiniens en terme de médication, et de conjuguer tous les efforts possibles afin de leur garantir une prise en charge médicale optimale. Toutefois, il reconnait : « Au cours de ces dernières années, les patients gazaouis se trouvent mal informés quant à leur état de santé, et c’est pourquoi, ces mêmes patients sont plongés pendant plusieurs jours dans l’angoisse et l’inquiétude en l’absence de la moindre information de la part de l’hôpital ». Le directeur général de l’hôpital déplore le nombre limité des spécialistes notamment en pathologie.
A ce titre, il cite un exemple où il fait constater qu’en Egypte, les spécialistes des prélèvements à partir du cerveau ou de la colonne vertébrale se comptent sur les doigts de la main. Ainsi, poursuit-il : « L’hôpital signe des contrats avec cette poignée de médecins qui collaborent avec nous une journée par semaine. Des fois, il leur arrive, pour une raison ou pour une autre, de reporter leur intervention et cette situation nous met dans l’embarras puisque tout l’hôpital et les patients doivent attendre le médecin. Et je dois souligner qu’au sein de notre établissement, assurer un traitement et des soins de qualité pour les patients, qu’ils soient de Gaza ou de n’importe quel autre pays, est notre souci majeur ».
Il conclut : « Tous les 950 lits de l’hôpital sont actuellement occupés. Le problème que nous rencontrons souvent est que le patient qui arrive croit qu’il/elle doit absolument être admis sur le champ. Or, la priorité va aux cas les plus urgents, tandis que ceux qui peuvent attendre peuvent être traités dans des services de consultation externes de l’hôpital ».
Les malades de Gaza n’ont pas le choix
Depuis le début du siège sur la Bande de Gaza, imposé par Israël en 2007, les autorités Egyptiennes au niveau du passage frontalier de Rafah avaient permis aux cas les plus critiques d’être admis dans les hôpitaux en Egypte. Toutefois, le nombre des patients gazaouis à passer outre la frontière pour recevoir des soins dans les hôpitaux égyptiens a connu une nette augmentation après les attaques israéliennes perpétrées contre la Bande de décembre 2008 à janvier 2009.
Mais le périple des malades de Gaza n’a jamais été une mince affaire. En effet, selon un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), daté du mois de juillet 2011, environ 4.843 patients de la Bande ont été, l’an dernier, évacués vers les centres médicaux égyptiens. L’OMS a d’autre part soulevé les retards que rencontrent les patients en route vers l’Egypte à cause du passage de Rafah. Et ce n’est pas tout, la majorité écrasante de la population de Gaza, de plus en plus pauvre, ne peut plus se permettre les coûts inabordables des voyages vers l’Egypte, puisque ce sont les malades qui doivent payer de leurs poches les frais du traitement.
L’OMS ajoute que depuis l’ouverture du passage frontalier entre les deux pays, le nombre des transférés vers les hôpitaux égyptiens a nettement grimpés au cours du second semestre 2010, comparé aux six premiers mois de la même année.
Côté statistiques, l’OMS révèle que ces transferts concernent en majorité les hommes âgés entre 18 et 40 ans. Ces patients qui ont une chance d’accéder en Egypte ont moins de 50% de chance de pouvoir traverser le point de contrôle d’Erez séparant Israël et Gaza. C’est pourquoi, le corps médical de Gaza a tendance à envoyer les plus jeunes dans les hôpitaux égyptiens plutôt que de les envoyer par Israël. (Renvoi des patients de Gaza, OMS, le 14 juillet 2011)
Mais en attendant, aucune solution immédiate n’existe encore pour atténuer les souffrances des patients de Gaza nécessitant une prise en charge médicale.
De retour chez Mohamed Wadi, le dentiste se demande pour la forme : »Que vais-je faire ? Le docteur au service de lutte contre la leucémie m’a orienté vers le service de consultation externe où je dois recevoir un traitement demain matin. Ensuite, je dois me rendre au service de traitement de la douleur pour prendre les analgésiques dont j’ai besoin jusqu’au jour de mon admission dans son service. A ce rythme, il me faudra une journée, ou deux, voire une semaine. De toutes les façons, je souhaite ne pas avoir à attendre beaucoup car je souffre énormément ».
* Rami Almeghari est journaliste et conférencier universitaire vivant dans la bande de Gaza.
Vous pouvez le contacter à : rami_almeghari@hotmail.com.
21 novembre 2011 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/conte...
Traduction de l’anglais : Niha
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