samedi 4 juin 2011

Le discours de Mechaal lors de cérémonie de la réconciliation reflète la politique du mouvement

[ 02/06/2011 - 17:02 ]

Damas-CPI
Le bureau politique du mouvement de la résistance islamique de Hamas a assuré que le discours de Khaled Mechaal tenu lors de la cérémonie de la signature de l’accord de la réconciliation palestinienne au Caire reflète harmonieusement les positions du mouvement, sa politique et ses constances.
Hamas a dit dans le communiqué de son bureau politique, paru jeudi 02/06/2011, que « le discours du frère Khaled Mechaal, le président du bureau politique du mouvement reflète harmonieusement les positions du mouvement, sa politique et ses constances alors que toute autre déclaration différente ne représente ni le mouvement ni ses institutions.»
Le communiqué a ajouté que « les déclarations des frères membres du bureau politique représente le mouvement et ses positions et le seul qui a le droit de commenter ces déclarations n’est autre que le bureau politique ».
Rappelons que le bureau politique de Hamas s’est réuni hier à Damas où il a passé en revu un nombre de questions politiques de grande importance, particulièrement le sujet de réconciliation palestinienne et les procédures de sa concrétisation en accord avec les frères de Fath et des autres factions. Il a étudié aussi les déclarations qui ont suivi le discours du frère Khaled Mechaal lors de la cérémonie de la réconciliation.

Un plan sioniste pour expatrier 30 mille palestiniens des villages d’Ennakab

[ 02/06/2011 - 17:42 ]

Ennacira-CPI
Un plan sioniste qui a été dévoilé prévoit l’expatriation de 30 mille palestiniens de leurs villages à Ennakab au sud de la Palestine occupée en 48 pour les implanter dans des villages tels Raht, Kasiva et Houra.
Selon ce plan qui devrait être validé par le gouvernement sioniste dans les semaines prochaines, les palestiniens à Ennakab auront d’autres terres et une somme d’argent en contre parti de renoncer à des centaines de milliers de Dounems de leurs terres et de leurs village.
Le journal Haaretz qui a publié cette information aujourd’hui, jeudi 02/06/2011, a révélé que les couts de la mise en application de ce plan atteindra entre 6 à 8 milliard de Chicles.
Des responsables dans le gouvernement sioniste ont déclaré que la situation actuelle à Ennakeb ne peut pas perdurer et que la question devient de plus en plus compliquée vu que le nombre des citoyens de cette région se dédouble chaque 15 ans, selon les dernières statistiques.
Rappelons que le nombre des habitants d’Ennakab atteint 191 mille dont 71 milles répartis sur 36 villages non reconnus par les autorités de l’occupant.

Hamas appelle à protéger la réconciliation et l’unité nationale

[ 02/06/2011 - 19:21 ]

Damas-CPI
Le mouvement de la résistance islamique Hamas a appelé le peuple palestinien et ses forces vives à se soutenir en un seul rang derrière un projet national qui protège la réconciliation et l’unité nationale. Hamas a attiré l’attention sur le fait que la campagne d’arrestations menées par les forces de l’occupant ne parviendra pas à détruire la volonté du peuple, de ses représentants et de ses leaders nationaux. Ces campagnes n’empêcheront pas notre peuple à continuer sa résistance et à défendre el Qods et ses lieux sacrés.
En réponse aux arrestations qui ont touché certains de ses leaders, le mouvement a déclaré dans un communiqué publié par son bureau d’information ce jeudi, 02/06/2011, que «  nous  condamnons fermement cette féroce attaque sioniste qui a touché, ces derniers jours et à l’aube de ce matin, un certains nombre des représentants du peuple palestinien et des leaders du mouvement parmi lesquels on cite: Nizar Ramadhan, Hssine aboukwik, Dr. Ghassen Dhoukan, Cheikh Yasser Badrsaoui, et le leader de Fath Houssem Khedhr. »
Le communiqué a insisté à dire que « L’élévation des campagnes d’arrestations et des poursuites des leaders et des symboles de notre peuple reflète la perturbation de l’ennemi et sa réaction hystérique après la réconciliation nationale entre le fils du peuple palestinien, elle n’est qu’une tentative de donner un coup fatal à l’unité nationale fondée sur la sauvegarde des constantes et la défense des droits nationaux.»
Le mouvement de Hamas a appelé aussi dans son communiqué le peuple palestinien et ses forces vives à « l’obligation de se soutenir dans un seul rang derrière le projet national qui protège la réconciliation et l’unité nationale et concrétise nos aspirations à la libération et au retour ».

Des colons sionistes incendient des récoltes palestiniennes, au sud de Naplouse

[ 02/06/2011 - 23:16 ]
Naplouse – CPI
Des colons sionistes ont mis le feu, jeudi 2 juin 2011, à des récoltes agricoles, dans les villages de Mada et Bourin, au sud de la ville de Naplouse. Parallèlement, d’autres colons ont attaqué des véhicules palestiniens empruntant la route principale reliant la ville de Ramallah à celle de Naplouse.
Des témoins oculaires rapportent que des dizaines de colons sionistes ont incendié des terrains de blé et de pivoine, dans la zone sur du village de Bourin, ainsi que dans la zone de Bir Al-Chaara du village de Madma.
Les villageois se sont précipités pour éteindre le feu. Des affrontements ont éclaté entre eux et les colons.
Dans le même contexte, Ghassan Daghles, responsable du dossier de la colonisation du nord de la Cisjordanie, a dit que des colons sionistes ont installé des pièges sur cette route principale pour lancer des pierres sur les voitures palestiniennes. Plusieurs ont été endommagées.
Ces dernier temps, les agressions des colons sont en augmentation nette, souligne-t-il. Les chauffeurs palestiniens devront donc être très vigilants.
Cette escalade de l’agression vient suite à l’évacuation de l’armée israélienne de certains bâtiments de ces points coloniaux, au sud-est de Naplouse.

La bande de Gaza connaît une catastrophe humanitaire, faute de médicament

[ 02/06/2011 - 23:08 ]
Gaza – CPI
Khamis An-Najjar, président de la commission de la santé du Conseil Législatif Palestinien, a porté à l’occupation israélienne la responsabilité du manque de médicaments. Ce sont les occupants israéliens qui imposent le blocus à la bande de Gaza et interdisent l’arrivée de matières essentielles en tout genre.
Dans une conférence de presse donnée dans la Bande aujourd’hui jeudi 2 juin 2011, An-Najjar a attiré l’attention sur une crise humanitaire très grave qui pourrait engendrer une situation catastrophique. Beaucoup de malades meurent à cause de ce manque de médicaments.
Il a souligné qu’à la fin de 2009, il y avait un manque de 104 sortes de médicaments. A la fin de 2010, 190 sortes manquaient. A la fin de janvier 2011, 84 sortes de médicaments sont arrivées ; ainsi, ce manque a baissé un peu, avec 138 sortes de médicaments en manque.
Mais ces médicaments reçus suffisaient pour trois mois seulement. Actuellement, 178 sortes de médicament manquent. De plus, 69 sortes de médicaments sont en train de s’épuiser.
Par ailleurs, 190 sortes d’accessoires médicaux sont en manque, et 70 autres vont subir le même sort, souligne-t-il.

L’occupation impose des restrictions sur l’entrée des fidèles à Al-Aqsa

[ 03/06/2011 - 10:09 ]
Al-Qods occupée – CPI
La police de l’occupation sioniste a imposé des restrictions strictes sur l’entrée des fidèles dans la Mosquée sacrée d’al-Aqsa pour la prière du vendredi. L’entrée sera seulement permise aux hommes âgés de plus de 45 ans avec une carte d’identité « bleue », et aux femmes, par crainte de nouveaux affrontements.
La porte-parole de la police sioniste a déclaré que la police a achevé ses préparatifs pour la prière du vendredi à la Mosquée d’al-Aqsa, et sera déployée à Jérusalem-Est et dans la Vieille ville, près de la mosquée par crainte de nouveaux affrontements avec les Maqdésites.
Les mesures de l’occupation prises tous les vendredis interviennent dans un état de tension qui règne dans les différents quartiers d’al-Qods occupée qui connait des confrontations quotidiennes avec les forces occupantes et des groupes de colons.

L’occupation impose des sanctions sur les détenus d’Eichel

[ 03/06/2011 - 11:24 ]
Gaza – CPI
Les forces d’occupation ont imposé une sanction collective contre les détenus de la prison d’Eichel, en les interdisant de sortir en promenade et des visites de cellules dans le département.
Les prisonniers ont déclaré dans une lettre parvenue au Centre des détenus pour les études : « Cette sanction a été imposée après qu’ils ont retourné leur petit-déjeuner et leur déjeuner jeudi, en protestation contre les mauvais traitement infligés par l’administration du département et les provocations subies par les détenus par la police du département ».
Les détenus ont souligné qu’ils ont déposé une plainte dernièrement pour le mauvais traitement de la police, mais ils n’ont obtenu aucun résultat significatif. Ils ont donc pris des mesures de protestation contre ces mauvais traitements.
Le Centre a ajouté que l’administration de la prison de Hasharon a fait irruption dans le département réservé aux femmes détenues avec un nombre important de gardiens et de policiers. Ils ont pris d’assaut d’une manière provocatrice et terrifiante les cellules des prisonnières sous prétexte d’inspection surprise.
Il a affirmé que l’inspection a duré pas moins de trois heures consécutives pendant lesquelles les détenues n’avaient pas le droit de sortir en promenade et de voir leurs avocats qui ont été renvoyés sous prétexte de l’inspection.

Des colons agressent des villageois au sud de Naplouse, l’armée arrête trois palestiniens

[ 03/06/2011 - 12:42 ]
Naplouse – CPI
Des dizaines de colons sionistes ont agressé des villageois au sud de la ville de Naplouse, ce qui a provoqué des affrontements blessant deux palestiniens, et trois autres ont été arrêtés.
Des sources hébreu ont déclaré que des dizaines de colons sont arrivés de la colonie Havat Gilad, établie sur les terres palestiniennes dans le village de Qasra et ses environs, et se sont dirigés vers les maisons palestiniennes. Ils se sont mis à attaquer les citoyens en fin de journée mercredi, ce qui a provoqué des confrontations et des affrontements avec les villageois dont deux ont été blessés et transportés à l’hôpital.
Les sources ont ajouté que l’armée de l’occupation est intervenue pour protéger les citoyens puisqu’elle a arrêté trois jeunes palestiniens et les a embarqués vers une direction inconnue sous prétexte qu’ils ont participé aux affrontements avec les colons.

Des colons sionistes agresssent des Palestiniens dans des villages de Naplouse

[ 03/06/2011 - 23:04 ]
Naplouse – CPI
Des dizaines de colons sionistes ont agressé les habitants de plusieurs villages du sud de la ville de Naplouse, engendrant des affrontements et blessant deux Palestiniens. Les forces israéliennes d'occupation ont arrêté trois personnes.
Des journaux israéliens rapportent que des dizaines de colons sionistes venant de la colonie Hafat Jalaat, installée sur les terrains palestiniens du village de Qasra, se sont orientés vers les maisons palestiniennes. Ils ont attaqué les civils palestiniens, à des heures tardives d’hier soir. Ces agressions ont engendré des affrontements, causant la blessure de deux Palestiniens, qui ont été transférés à l’hôpital.
Des sources ajoutent que l’armée israélienne est intervenue pour protéger les colons. Trois jeunes palestiniens ont été interpellés et transportés vers une destination inconnue, sous prétexte qu’ils avaient fait face aux agresseurs !
Par ailleurs, d’autres colons sionistes ont perpétré des actions provocatrices contre les Palestiniens dans la localité de Dir Nidam, au nord-ouest de Ramallah.
Des témoins oculaires confirment que plusieurs habitants de la colonie sioniste de Halmich sont sortis, en grand nombre, pour se déployer entre les maisons palestiniens et sur leurs terrains, commettant des actions provocatrices, en dessinant par exemple des tags sur les murs et en hissant leurs drapeaux sur des arbres palestiniens.

Des dizaines de blessés parmi les manifestants pacifiques en Cisjordanie et dans la ville d'Al-Quds

[ 04/06/2011 - 01:03 ]
Cisjordanie – CPI
Des dizaines de Palestiniens et de militants étrangers ont été asphyxiés, aujourd’hui vendredi 3 juin 2011, lors de leurs manifestations pacifiques lancées pour cette 44ème commémoration de la Naksa (la guerre de 1967), pour protester contre l’occupation.
Des témoins oculaires confirment que les forces israéliennes d'occupation ont tiré des balles réelles et des bombes lacrymogènes contre la manifestation du village de Nalaïn. Parmi les asphyxiés, il y avait deux militants britanniques.
Et dans le village de Nalaïn, deux Palestiniens ont été blessés, des dizaines d’autres ont été gravement asphyxiés par les bombes lacrymogènes tirées par les forces israéliennes d'occupation.
Et dans le village de Balaïn, l’armée israélienne a lancé des bombes assourdissantes et a tiré des balles en caoutchouc sur les manifestants. Elle les a aussi aspergés avec des eaux usées mélangées à des produits chimiques. Plusieurs cas d’asphyxie ont été enregistrés, dont celui du journaliste Khaled Sabarna, 42 ans, envoyé de la télévision iranienne.
Dans le village d’Al-Maasara, les forces israéliennes d'occupation ont attaqué les manifestants pacifiques sortis protester contre le mur de séparation discriminatoire.
En ce qui concerne la sainte ville d’Al-Quds, des milliers de fidèles ont accompli leur prière du vendredi dans les rues et les ruelles menant aux murs et aux portes de l’ancien bourg, suite à l’interdiction d’entrer dans leur sainte mosquée d’Al-Aqsa.
Et dans le village de Salwan, des affrontements se sont produits entre des dizaines de jeunes et les forces israéliennes d'occupation. Ces dernières ont fermé les entrées du village et ont interdit l’entrée des journalistes et des équipes médicales.
Des témoins oculaires confirment que les forces israéliennes d'occupation ont tiré des bombes assourdissantes et lacrymogènes, de façon intense, sur un groupe de jeunes, dans le quartier d’Al-Bostan.

Dans la prison israélienne d’Ar-Ramla, 14 captifs palestiniens luttent contre la mort

[ 03/06/2011 - 22:56 ]
Al-Khalil – CPI
Cheikh Yasser Al-Rojoub vient de quitter les prisons israéliennes, hier jeudi 2 juin 2011. Il a adressé un appel urgent à toutes les institutions juridiques et humanitaires afin qu’elles interviennent auprès des autorités de l’occupation israélienne pour libérer quatorze captifs palestiniens qui luttent contre la mort dans la prison israélienne d’Ar-Ramla.
Dans des déclarations de presse données ce vendredi, Al-Rojoub a confirmé qu’il avoir vu ces captifs qui souffrent le martyre. Certains d’entre eux se trouvent obligés d’utiliser des fauteuils roulants.
Dans cette prison, il y a des captifs malades souffrant du diabète, d’un cancer, de maladies du rein, entre autres. Beaucoup ne peuvent même pas quitter leur lit.
A noter que cheikh Ar-Rojoub a quitté cette prison israélienne d’Ar-Ramla après cinq longs mois de détention. Il souffre lui aussi d’un cancer et a besoin du soin intensif.

Le nombre d’habitants de la bande de Gaza est de 1,7 million

[ 03/06/2011 - 23:02 ]
Gaza – CPI
Le ministère de l’intérieur, dans la bande de Gaza, a publié les résultats de son Recensement officiel. Ce recensement confirme que le nombre d’habitants de la Bande est d’environ 1,7 million.
Dans un communiqué dont notre Centre Palestinien d’Information (CPI) a reçu une copie, aujourd’hui vendredi 3 juin 2011, le ministère dit que le nombre d’habitants de la bande de Gaza est arrivé à 1.689.692.
Selon les chiffres du ministère, le nombre d’habitants du département de Gaza est de 641.936. Le département de Khan Younes compte 326.913 personnes. Le département du Nord en compte 274.812. Le département du Centre 236.744. Puis enfin, le département de Rafa : 209.287.
Ainsi, les départements de la bande de Gaza ont connu, en 2010, plus de 60 mille nouveaux-nés.
Et dans un récent communiqué, le bureau palestinien des statistiques remarque que le nombre d’habitants de la bande de Gaza doublera, à ce rythme, en seulement 21 ans.
En effet, la fertilité dans les territoires palestiniens est bien élevée par rapport à tous les autres pays. Les traditions locales y sont pour quelque chose.

Les autorités sionistes transfèrent le député Zaydan à la prison de Megiddo

[ 04/06/2011 - 00:02 ]
Jénine – CPI
Les autorités sionistes ont transféré le ministre du 10e gouvernement et député au Conseil législatif palestinien, Abdal-Rahman Zaydan, à la prison de Megiddo.
La famille du député Zaydan a déclaré au correspondant du CPI qu’elle a reçu un appel de l’institution sioniste Hamoked qui s’occupé des affaires détenus palestiniens dans les prisons de l’occupation, et les a informés que le député Zaydan a été transféré à la prison de Megiddo, situé à l’ouest de la ville de Jénine, dans les territoires occupée en 1948.
Le transfert de Zaydan intervient plusieurs heures après son arrestation à son domicile jeudi à l’aube dans le village de Deir al-Ghusun au nord de Toulkarem, lors d’une vague ciblant quatre dirigeants politiques dont l’ex-député au Conseil législatif, le dirigeant au Fatah, Houssam Khadr, le maitre de conférence à l’Université d’al-Najjah le Dr Ghassan Thouqan, et le militant pour les affaires des réfugiés palestiniens, Yasser Badrasawi.

L’occupation déclare Irak Bourine zone militaire fermée

[ 04/06/2011 - 10:46 ]
Naplouse – CPI
Les forces d’occupation sionistes ont annoncé samedi matin le village d’Irak Bourine situé au sud de Naplouse, zone militaire fermée, et a interdit d’y accéder.
Le chef du conseil villageois à Irak Bourine, Abdelrahman Qadous, a déclaré au correspondant du CPI que des patrouilles de l’occupation ont installé un barrage ce matin à l’entrée du village, et a interdit aux non résidents d’y entrer, en les renvoyant après vérification de leur identité.
Qadous a souligné que les mesures de l’occupation contre le village se produisent fréquemment, puisque les barrages sont installés en particulier le samedi pour empêcher toute délégation ou militants d’y entrer, et ainsi de participer à la marche hebdomadaire organisée dans le village chaque samedi pour condamner la colonisation et les agressions des colons.
Il a ajouté que cette fois, l’occupation a installé un barrage vendredi soir à l’entrée du village comme mesure anticipative pour empêcher l’entrée des militants et de passer la nuit dans le village pour préparer la marche d’aujourd’hui.

Qabha : Absence d’indice d’une réconciliation réelle en Cisjordanie

[ 04/06/2011 - 13:58 ]
Naplouse-CPI
L’ancien ministre des détenus, Wasfi َQabha, a réaffirmé qu’il n’ya pas encore d’indices pour une réelle réconciliation en Cisjordanie, il a assuré que jusqu’au jeudi dernier les militants de Hamas recevaient des invitations aux services des renseignements.
« Les choses ne sont pas changé en Cisjordanie depuis la signature de la réconciliation, les détenus sont encore arrêtés dans les prisons et les invitations aux locaux des polices continuent quotidiennement » a déclaré َQabha au Centre Palestinien d’Information.
Le leader de Hamas a révélé que les services sécuritaires en Cisjordanie ont promis de libérer les détenus politiques dans quelques jours à l’exception de 35 détenus que l’autorité voulait les garder.
َQabha a exprimé son espoir de libérer les détenus tout en affirmant que toute obstacle ou retard entrave la concrétisation de l’accord de la réconciliation. « La tergiversation des services de sécurité de libérer les détenus implique l’écroulement de la réconciliation car selon l’accord ces détenus doivent être libérer dés la signature de la réconciliation qui date déjà de plus d’un mois alors que la plupart des détenus sont encore arrêtés. »
Le mouvement de Fath, tient à dire Kabha, est entrain de former activement des chambres commerciales en Cisjordanie et ce contrairement à la réconciliation «  ce sont des décisions unilatérales, ils ont été pris sans consulter les autres parties » ajoute Kabha avant de se demander « Qui ose accepter des élections en dehors d’un consensus ? »

Haniyeh attire l’attention sur les tentatives de l’occupant de mettre en échec la réconciliation

[ 04/06/2011 - 03:02 ]
Gaza – CPI
Ismaël Haniyeh, premier ministre palestinien, a confirmé l’importance de la réconciliation, aussi bien au niveau religieux que national. Il a appelé à l’application de la réconciliation de façon sérieuse. Il a mis en garde contre tous les plans de l’occupation israélienne destinés à mettre en échec cette réconciliation.
Haniyeh recevait, hier jeudi 2 juin 2011, les vice-ministres et les chefs des bureaux locaux, à Gaza, lorsqu’ils a prononcé ces propos. Il a dit que la réconciliation est une nécessité religieuse et nationale pour protéger le tissu du peuple, pour unir tous les efforts contre la politique de l’occupation sioniste, pour briser le blocus de la bande de Gaza, pour sa reconstruction après la destruction de milliers de maisons et de services publics, pour renforcer l’endurance du peuple palestinien à l’intérieur comme à l’extérieur.
L’application de la réconciliation a besoin d’une grande patience, a insisté à dire le premier ministre. En fait, les complots et les menaces de l’occupation israélienne contre la réconciliation sont bien explicites pour tout le monde. Les occupants israéliens essaient de brouiller les cartes en menant cette campagne d’arrestation des députés du Conseil Législatif Palestinien, des arrestations destinées à ce que le Conseil ne puisse se réunir afin d’approuver le gouvernement provisoire.
Dans cette rencontre, Haniyeh a écouté les responsables officiels qui ont exposé la situation de leurs ministères. Haniyeh leur a demandé de tout faire et sur tous les niveaux pour être prêts à entamer le stade prochain basé sur le partenariat.
Le premier ministre a aussi insisté sur la nécessité d’une coordination entre tous les fonctionnaires, de toutes les tendances politiques, afin d’offrir le meilleur service à un grand nombre de citoyens, afin d’éviter les expériences passées.
L’absence d’un vrai partenariat, depuis 2006, est la raison principale de la division, dit le premier ministre : « Aujourd’hui, nous voulons réaliser un vrai partenariat, partout dans le pays et avec tout le peuple, basé sur le respect, la démocratie et l’intérêt de la nation ».
Puis Haniyeh a salué le gouvernement pour son travail au niveau de la sécurité, de la construction des infrastructures, de l’application de la loi, de la solidarité sociale, de la transparence de la part du ministère des finances.
Finalement, le premier ministre a promis que de telles rencontres continueront dans le but d’échanger les expériences et les informations au service d’un meilleur travail.

Haniyeh : La résistance, le gouvernement et notre peuple sont sur le seuil d’un avenir prometteur

04/06/2011 - 14:48 ]
Gaza – CPI
Ismail Haniyeh, Premier ministre palestinien, a affirmé que le mouvement de résistance islamique du Hamas a réussi au cours des dernières années, à réunir la résistance et le gouvernement, en soulignant que le peuple palestinien est sur le seuil d’une nouvelle étape et d’un avenir prometteur.
Haniyeh a déclaré dans un discours prononcé vendredi soir, à l’occasion de l’inauguration de la ville touristique de Bissan située au nord de la bande de Gaza : « Nous avons été en mesure au cours de ces dernières années, de réunir la résistance et le gouvernement sur des lignes parallèles ».
Il a souligné que durant les cinq dernières années de gouvernance, le gouvernement a mis des priorités au premier plan, et en a retardé d’autres dans le cadre d’une vision spécifique au service de la cause palestinienne, dans un affrontement des politiques et de l’arrogance de l’occupation, et l’allégement des souffrances du peuple palestinien.
Le Premier ministre a déclaré : « Nos priorités vont désormais dans le même sens, nous avons présenté le fusil lorsqu’il était la priorité, et nous avons présenté la libération puis le changement, et aujourd’hui nous proposons la reconstruction ». Il a précisé que le gouvernement et le mouvement ont mené trois chantiers qui sont « le chantier de l’éducation et du prêche, celui du combat et de la résistance, et celui de la gouvernance et de la politique… et nous les avons menés avec l’assistance de Dieu, et l’amour de notre peuple ». 
Il a assuré que « cette reconstruction, malgré le manque de moyens et le blocus, offre une image lumineuse de l’Islam sublime, de notre civilisation islamique, et de notre sage gouvernement ».
Il a ajouté que « nos familles dans la bande de Gaza ont perfectionné dans la mort sur le sentier de Dieu, les voici aujourd’hui à revendiquer qu’ils perfectionnent également dans la vie sur le sentier de Dieu », et que le peuple palestinien se trouve au seuil d’une nouvelle phase et d’un avenir prometteur par lequel il respirera la brise de Haïfa, Ashkelon, Beit Shéan, et les villes du nord de la Palestine occupée.
Il a salué la population de la bande de Gaza en général et les habitants du nord en particulier, qui, grâce à leur fermeté et au sang pur de leurs enfants, ont réussi à expulser l’occupation et offrir une image belle et lumineuse du peuple palestinien et de son Intifada.
Haniyeh a remercié le ministre, le ministère de l’Intérieur et la municipalité de la ville de Beit Shéan pour leurs efforts et leur dur labeur pour la création de cet édifice béni, et de cette ville touristique et divertissante au service du peuple palestinien.
De son côté, Fathi Hammad, ministre de l’Intérieur, a affirmé que la célébration de samedi a pour but d’augmenter la motivation et la détermination dans la voie du changement, de la libération, et de la reconstruction, en soulignant que ce que vit le monde arabe comme révolutions et changements élèvent le slogan de la libération de la Palestine.
Hammad a déclaré : « L’air de la ville de Beit Shean nous pousse à augmenter la préparation au retour dans nos villes et villages au nord de la Palestine, et l’occupation doit se préparer à fuir et sortir de notre pays ».
Il a souligné que la ville de Beit Shean a été établie sur des terres irriguées par le sang des martyrs de notre peuple palestinien pour qu’elle soit aujourd’hui un beau tableau vert pour notre peuple généreux.
Il convient de rappeler que la ville de Beit Shean qui a été construite sur une terre qui faisait office de décharge, est devenue un magnifique oasis de verdure comprenant différentes installations de loisirs avec des stades, des parcs d’attraction pour les enfants, des espaces verts et naturels, et des zoos. Une partie de terre agricole productive ainsi qu’un département pour l’élevage d’animaux ont été crées.

Le blocus israélien se fissure

04 juin 2011
Marion Guénard, collaboration spéciale
La Presse
(Rafah) Il y a une semaine, l'Égypte a ouvert de façon permanente sa frontière avec la bande de Gaza. La décision constitue une rupture par rapport à la position de l'ex-régime d'Hosni Moubarak, qui participait tacitement au blocus imposé par Israël sur l'enclave palestinienne. Mais ce n'est pour l'instant qu'une brèche dans l'embargo, souligne notre collaboratrice sur place.
«C'est peut-être elle! Là, la femme en beige qui marche avec une canne! Je ne sais pas... Ça fait tellement longtemps!» Les mains cramponnées au lourd portail du point de passage de Rafah, Ghassan Ali est fébrile, submergé tout à la fois par l'angoisse de l'attente et la joie des retrouvailles.
Ce Jordanien, d'origine palestinienne, est venu chercher sa tante qu'il n'a pas vue depuis six ans. Depuis plus de deux heures, il fait les cent pas sous un soleil de plomb. Soudain, le doute n'est plus permis.
«C'est elle! Amla, je suis là!» Ghassan Ali passe la barrière et court vers sa tante. Ils s'embrassent, ils rient, ils pleurent, encore tout étonnés d'être enfin réunis.
«Toute la fatigue s'est envolée quand je l'ai vu!», raconte Amla, 63 ans, le sourire ravi mais les traits tirés par les années de séparation.
Étudiants voulant se former à l'étranger, malades ayant besoin de traitements spécifiques ou simples Palestiniens, qui, comme Amla, souhaitaient revoir leurs proches... Ils sont environ 2000, Gazaouis ou Cisjordaniens, à avoir franchi le terminal de Rafah, depuis que l'Égypte a ouvert de façon permanente sa frontière avec la bande de Gaza, ce qui représente la seule issue, pour sortir du territoire palestinien, qui n'est pas contrôlée par Israël. Une annonce en grande pompe effectuée la semaine dernière, devant un parterre de journalistes.
400 personnes par jour
Mais si l'événement a une forte valeur symbolique, il n'est qu'une brèche dans le blocus imposé par Israël depuis 2007.
La sortie de l'enclave palestinienne vers l'Égypte reste interdite aux hommes âgés de 18 à 40 ans sans un visa égyptien, document qu'ils ne peuvent se procurer qu'à Ramallah, en Cisjordanie.
Restriction également sur le nombre: seulement 400 personnes par jour sont autorisées à entrer en Égypte.
Un motif plus administratif que politique. «Avec les moyens dont ils disposent, les employés de l'immigration égyptienne ne sont pas capables de faire transiter plus de monde», explique Ahmed Abou Daraa, journaliste égyptien de Rafah.
Cependant, Abou Ghazi, Bédouin de Gaza, trouve que la différence est de taille: «Du temps de Moubarak, quand 80 personnes traversaient en une seule journée, c'était déjà un miracle!»
Reste également la question des marchandises: l'entrée de biens de consommations et de matériaux de construction est toujours proscrite via Rafah.
»Pas pour moi»
Si, d'un côté, les Palestiniens sortent au compte-gouttes, de l'autre, ils sont plusieurs dizaines à devoir montrer patte blanche pour pouvoir entrer.
Beaucoup sont des émigrés, qui ont adopté la nationalité de leur pays de résidence et n'ont plus de document attestant de leur origine palestinienne.
D'autres sont des réfugiés. Mohamed Chaaban, 63 ans, est né à Gaza. En 1967, après la guerre des Six Jours, il a rejoint la cohorte des centaines de milliers de Palestiniens qui ont fui le pays.
Depuis, il vit en Égypte, au sud du Caire. Ce chauffeur de bus a appris l'ouverture du passage en lisant les journaux et a aussitôt entrepris de faire le voyage jusqu'à sa terre natale, où vit une partie de sa famille, qu'il n'a pas vue depuis 25 ans.
«Cela fait trois jours que je fais le pied de grue», se lamente le vieil homme, en triturant désespérément ses documents de réfugié palestinien. «J'ai besoin d'un «tansiq», un laissez-passer pour quitter le territoire et pour entrer à Gaza. Mais quand je la demande, on me répond qu'il n'y en a pas pour moi.»
Les larmes aux yeux, Mohamed décide finalement de repartir au Caire. «Que puis-je faire? On m'interdit de rentrer dans mon pays!»
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Les Sionistes en état d’alerte par crainte de marches commémorant la Naksa, le 7 juin

Israël - 3 juin 2011
Par French Moqawama
Des sources politiques sionistes ont affirmé que "les autorités israéliennes continuent leurs préparatifs tous azimuts pour contrer les marches qui célébreront les évènements de la Naksa (la défaite)".
Selon des sources médiatiques hébreux, "Israël" craint sérieusement la répétition du scénario des événements de la commémoration de la Nakba.
"L'armée israélienne a élevé à son plus haut niveau l’état d’urgence dans les rangs de ses forces sur les frontières terrestres israéliennes par crainte de voir se renouveler les évènements qu’avaient connus les régions frontalières lors de la commémoration de la Nakba", ont-elles ajouté à la radio.
L'administration des pages du deuxième Intifada (soulèvement) sur le réseau social Facebook ont appelé à un large rassemblement populaire lors de marches pacifiques qui se dirigeront vers les frontières avec les terres occupées, le 7 juin prochain.
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Qui, au Moyen-Orient, se soucie de ce que dit Obama ?

USA - 2 juin 2011
Par Robert Fisk
Ce mois de mai, au Moyen-Orient, nous avons vu le Président des États-Unis se défaire. Plus que cela, nous avons été témoins du niveau de prestige le plus bas de l'Amérique dans la région depuis que Roosevelt a rencontré le roi Abdul Aziz, sur le USS Quincy, dans le Grand Lac Amer, en 1945. Pendant que Barack Obama et Benjamin Netanyahu se livrait à leur comédie à Washington - Obama rampant comme d'habitude - les Arabes continuaient le travail sérieux de changer leur monde, manifestant et combattant et mourant pour des libertés qu'ils n'ont jamais eues. Obama radotait sur le changement au Moyen-Orient - et sur le nouveau rôle de l'Amérique dans la région. Il était pathétique. "Qu'est-ce que c'est que cette histoire de 'rôle' ?", m'a demandé un ami égyptien pendant le week-end. "Croient-ils encore que nous nous soucions de ce qu'ils pensent ?"
Qui, au Moyen-Orient, se soucie de ce que dit Obama ?
Le Président Obama aux négociations de paix au Moyen-Orient, à Washington l'année dernière, avec Benjamin Netanyahu, Mahmoud Abbas, Hosni Mubarak, et le roi Abdullah
Et c'est vrai. L'échec d'Obama à soutenir les révolutions arabes jusqu'à ce qu'elles soient presque terminées a fait perdre aux États-Unis le plus gros de ce qui restait de leur crédit dans la région. Obama n'a rien dit sur le renversement de Ben Ali, il n'a rejoint le concert de mépris pour Moubarak que deux jours avant sa fuite, il a condamné le régime syrien - qui a tué plus de ses citoyens que tout autre dynastie dans ce "printemps" arabe, à part l'effrayant Kadhafi - mais a fait clairement savoir qu'il serait heureux de voir Assad survivre, il a levé son poing dérisoire à la cruauté du Bahreïn dérisoire et il est resté absolument, incroyablement silencieux sur l'Arabie Saoudite. Il s'est mis à genoux devant Israël. Faut-il donc s'étonner que les Arabes tournent le dos à l'Amérique, pas de fureur ou de colère, ni avec des menaces ou de la violence, mais avec mépris ? Ce sont les Arabes et leurs compagnons musulmans du Moyen-Orient qui prennent maintenant eux-mêmes les décisions.
La Turquie est furieuse contre Assad parce qu'il a promis deux fois de parler de réformes et d'élections démocratiques - et a failli à sa parole. Le gouvernement turc a par deux fois envoyé des délégations à Damas et, selon les Turcs, Assad a menti au ministre des Affaires étrangères lors de la seconde visite, affirmant qu'il retirait les légions de son frère Maher des rues des villes syriennes. Il ne l'a pas fait. Les bourreaux continuent leur travail.
Voyant les centaines de réfugiés arrivant de Syrie par la frontière nord du Liban, le gouvernement turc a maintenant tellement peur que se répète la vague massive de réfugiés kurdes irakiens qui a submergé ses frontières au lendemain de la guerre du Golfe de 1991 qu'il a élaboré ses propres plans secrets pour empêcher les Kurdes de Syrie de se déplacer par milliers vers les zones kurdes du sud-est de la Turquie. Les généraux turcs ont ainsi préparé une opération qui enverrait plusieurs bataillons de troupes turques en Syrie même pour délimiter une "zone sûre" pour les réfugiés syriens au sein du califat d'Assad. Les Turcs se préparent à avancer bien au-delà de la ville frontalière syrienne de Al-Qamishli - peut-être à mi-chemin de Deir el-Zour (les champs de mort du génocide arménien de 1915, mais il ne faut pas en parler) - pour fournir un "havre sûr" à ceux qui fuient le massacre dans les villes de Syrie.
Pendant ce temps, les Qataris essaient d'empêcher l'Algérie de ravitailler Kadhafi en chars et en véhicules blindés - ce fut une des raisons pour lesquelles l’Émir du Qatar, le gars le plus sage du Golfe arabique, a rendu visite au président algérien, Abdelaziz Bouteflika, la semaine dernière. Le Qatar s'est engagé aux côtés des rebelles libyens à Benghazi ; ses avions survolent la Libye depuis la Crète et - non divulgué à ce jour - des officiers qataris conseillent les rebelles dans la ville de Misrata, à l'ouest de la Libye ; mais si des blindés algériens ont bien été envoyés à Kadhafi pour remplacer le matériel détruit par les frappes aériennes, cela expliquerait l'avancée ridiculement lente de la campagne de l'OTAN contre Kadhafi.
Tout dépend bien sûr de qui traite l'affaire : soit Bouteflika, s'il contrôle réellement son armée - soit le "pouvoir" algérien, qui comprend beaucoup de généraux discrets et corrompus. L'équipement militaire algérien est supérieur à celui de Kadhafi et Kadhafi pourrait ainsi remplacer chaque tank perdu par un modèle plus moderne. Au sud de la Tunisie, l'Algérie et la Libye partagent 1250km de frontière dans le désert, une route d'accès facile pour que des armes passent la frontière.
Mais les Qataris attirent aussi le venin d'Assad. La focalisation d'Al-Jazeera sur le soulèvement syrien - ses images crues des morts et des blessés beaucoup plus dévastatrices que tout ce que nos télévisions occidentales feutrées oseraient diffuser - a fait cracher la télévision officielle syrienne sur l’Émir et l’État du Qatar. Le gouvernement syrien a maintenant suspendu pour 4 milliards de £ de projets d'investissements qataris, dont un appartenant à la compagnie de l’Électricité et de l'Eau du Qatar.
Au milieu de tous ces événements énormes et épiques - le Yémen lui-même peut se révéler être le bain de sang le plus important de tous, tandis que le nombre des martyrs syriens a maintenant dépassé celui des victimes des escadrons de la mort de Moubarak il y a cinq mois - est-ce vraiment surprenant que les batifolages de Messieurs Netanyahu et Obama semblent tellement hors sujet ? En effet, la politique d'Obama au Moyen-Orient, quelle qu'elle soit, semble souvent tellement confuse qu'elle vaut à peine qu'on l'étudie. Il soutient, bien sûr, la démocratie - puis admet que cela pourrait entrer en conflit avec les intérêts de l'Amérique. Dans cette merveilleuse démocratie appelée Arabie Saoudite, les États-Unis sont maintenant en train de pousser de l'avant un contrat d'armement de 40 milliards de £ et aident les Saoudiens à développer une nouvelle force d'élite pour protéger le pétrole et les futurs sites nucléaires du royaume. D'où la crainte d'Obama de contrarier l'Arabie Saoudite, dont deux des trois frères régnants sont maintenant tellement handicapés qu'ils ne peuvent plus prendre de décisions saines - malheureusement, l'un des deux se trouve être le Roi Abdallah - et sa volonté de permettre au régime enclin aux atrocités de la famille Assad de survivre. Bien sûr, les Israéliens préfèreraient, et de loin, que la "stabilité" de la dictature syrienne continue ; mieux vaut un califat sinistre que vous connaissez que des islamistes haineux qui pourraient émerger des ruines. Mais ceci est-il un argument réellement assez bon pour qu'Obama le soutienne, quand la population de Syrie est en train de mourir dans les rues pour le genre de démocratie que le Président des États-Unis dit vouloir voir dans la région ?
L'un des éléments les plus vains de la politique étrangère américaine au Moyen-Orient est l'idée fondamentale que les Arabes sont en quelque sorte plus stupides que le reste d'entre nous, certainement plus que les Israéliens, moins accessibles aux réalités qu'en Occident, qu'ils ne comprennent pas leur propre histoire. Ils doivent donc être sermonnés, éduqués, cajolés par la Clinton et consorts - comme l'ont fait ou le font leurs dictateurs, figures paternelles guidant leurs enfants tout au long de la vie. Mais les Arabes sont beaucoup plus cultivés qu'ils ne l'étaient il y a une génération ; des millions d'entre eux parlent parfaitement l'anglais parfait et comprennent que trop bien la faiblesse politique et le manque de pertinence des paroles du président. A écouter les 45mn de discours d'Obama ce mois-ci - le "coup d'envoi" de quatre jours pleins de phrases équivoques et de poudre aux yeux par l'homme qui a essayé de tendre la main au monde musulman au Caire il y a deux ans, puis n'a rien fait - on pouvait penser que le président américain avait été à l'origine des révoltes arabes, plutôt que d'être rester assis sur la touche, mort de peur.
Il y a eu un collapsus linguistique intéressant dans le langage du président pendant ces quatre jours décisifs. Le jeudi 19 mai, il a fait référence à la poursuite des "colonies" israéliennes. Le lendemain, Netanyahu lui a fait la leçon sur "certains changements démographiques qui ont eu lieu sur le terrain". Alors, le dimanche, lorsqu'Obama s'est adressé au groupe de lobby américain AIPAC (American Israël Public Affairs Committee), il a lâchement adopté la propre expression grotesque de Netanyahu. Il a parlé lui aussi de "nouvelles réalités démographiques sur le terrain." Qui aurait cru qu'il parlait des colonies juives illégales au plan international, construites sur des terres volées aux Arabes lors d'un des plus grands hold-ups immobiliers de l'histoire de la Palestine ? Un retard dans l'instauration de la paix saperait la sécurité israélienne, a annoncé Obama - pas au courant apparemment que le projet de Netanyahu est de continuer à retarder et retarder et retarder jusqu'à ce qu'il ne reste plus de terre pour un État palestinien "viable" que les États-Unis et l'Union européenne souhaitent soi-disant voir.
Puis nous avons eu le verbiage sans fin sur les frontières de 1967. Netanyahu les a qualifiées d' "indéfendables" (bien qu'elles aient semblé drôlement défendables pendant les 18 années qui ont précédé la guerre des Six-Jours) et Obama - oublieux du fait qu'Israël doit être le seul pays au monde à avoir une frontière terrestre orientale mais qui ne sait pas où elle est - a dit ensuite qu'il avait été mal compris lorsqu'il a parlé de 1967. Peu importe ce qu'il dit. George W. Bush a cédé il y a des années lorsqu'il a remis à Ariel Sharon une lettre qui exprimait l'approbation de l'Amérique pour "les grandes centres de population israélienne déjà existants" au-delà de la ligne de 1967. Pour les Arabes prêts à écouter l'oraison molle d'Obama, ce fut la prosternation de trop. Ils n'ont tout simplement pas pu comprendre la réaction du Congrès au discours de Netanyahu. Comment les hommes politiques américains ont-ils pu se lever et l'applaudir 55 fois - 55 fois - avec plus d'enthousiasme qu'un des parlements de chiffon d'Assad, Salah et les autres ?
Et que diable a bien pu vouloir dire le Grand Discoureur quand il a dit que "tout pays a droit à l'auto-défense" mais que la Palestine serait "démilitarisée" ? Ce qu'il a voulu dire, c'est qu'Israël pourrait continuer à attaquer les Palestiniens (comme en 2009, par exemple, lorsqu'Obama est resté traîtreusement silencieux) pendant que les Palestiniens devraient prendre ce qui leur tombe dessus s'ils ne se comportent pas selon les règles - parce qu'ils n'auront pas d'armes pour se défendre. Comme pour Netanyahu, les Palestiniens doivent choisir entre l'unité avec le Hamas ou la paix avec Israël. Tout ceci était très bizarre. Quand il n'y a pas d'unité, Netanyahu nous dit qu'il n'a pas d'interlocuteur palestinien parce que les Palestiniens sont désunis. Pourtant quand ils sont unis, ils sont disqualifiés pour les pourparlers de paix.
Bien entendu, plus vous vivez au Moyen-Orient et plus le cynisme grandit. Je me souviens par exemple d'être allé à Gaza au début des années 1980, lorsque Yasser Arafat dirigeait son petit État de l'OLP à Beyrouth. Soucieux de détruire le prestige d'Arafat dans les territoires occupés, le gouvernement israélien a décidé de soutenir un groupe islamiste de Gaza nommé Hamas. En fait, j'ai vu de mes propres yeux le chef du commandement sud de l'armée israélienne négocier avec des responsables du Hamas, leur donnant l'autorisation de construire de nouvelles mosquées. Il est juste de dire, bien sûr, qu'ils étaient très occupés aussi à l'époque à encourager un certain Osama Bin Laden à combattre l'armée soviétique en Afghanistan. Mais les Israéliens n'ont pas laissé tomber le Hamas. Ils ont tenu plus tard une autre réunion avec l'organisation en Cisjordanie ; l'histoire a fait la une du Jerusalem Post le lendemain. Mais les Américains n'ont pas moufté.
Je me souviens d'un autre moment au cours de ces longues années. Des membres du Hamas et du Jihad Islamique - tous palestiniens - ont été, au début des années 1990, éjectés de l'autre côté de la frontière israélienne au sud Liban où ils ont passé plus d'un an à camper dans les montagnes glaciales. J'allais les voir de temps en temps et une fois, j'ai mentionné que j'allais en Israël le lendemain. Immédiatement, un des hommes du Hamas a couru vers sa tente et est revenu avec un carnet de notes. Il m'a ensuite donné les numéros de téléphone de trois hauts responsables politiques israéliens - deux d'entre eux ont toujours un rôle de premier plan aujourd'hui - et, lorsque je suis arrivé à Jérusalem et que j'ai appelé les numéros, ils se sont tous avérés corrects. En d'autres termes, le gouvernement israélien avait été en contact personnel et direct avec le Hamas.
Mais le récit est maintenant devenu méconnaissable. Les Hamas sont des super-terroristes, les représentants d'al-Qa'ida dans la direction palestinienne unifiée, les hommes du mal qui feront en sorte qu'il n'y ait jamais de paix entre les Palestiniens et Israël. Si seulement c'était vrai, le véritable al-Qa'ida serait plus qu'heureux d'en revendiquer la responsabilité. Mais ce n'est pas vrai. Dans le même contexte, Obama a déclaré que les Palestiniens auraient à répondre à des questions sur le Hamas. Mais pourquoi le feraient-ils ? Ce que pensent Obama et Netanyahu sur le Hamas n'a maintenant aucune importance pour lui. Obama enjoint les Palestiniens à ne pas demander la reconnaissance de leur État aux Nations-Unies en septembre. Mais pourquoi pas ? Si les peuples d’Égypte et de Tunisie et du Yémen et de Libye et de Syrie - nous attendons tous les prochaines révolutions (Jordanie ? Bahreïn encore ? Maroc ?) peuvent combattre pour la liberté et la dignité, pourquoi pas les Palestiniens ? Sermonnés depuis des décennies sur la nécessité de protestations non-violentes, les Palestiniens choisissent d'aller devant les Nations-Unies avec leur revendication de légitimité - juste pour être giflés par Obama.
Après avoir lu tous les "documents Palestine" qu'Al-Jazeera a révélés, il ne fait aucun doute que les négociateurs officiels de "Palestine" se livreront à n'importe quelle extrémité pour avoir une sorte de mini-État. Mahmoud Abbas, qui a réussi à écrire un livre de 600 pages sur le "processus de paix" sans mentionner une seule fois le mot "occupation", pourrait même céder sur le projet ONU, craignant l'avertissement d'Obama qui a dit que ce serait une tentative d'"isoler" Israël et donc de délégitimer l’État israélien - ou "l’État juif", comme le président US l'appelle maintenant. Mais Netanyahu fait plus que n'importe qui pour délégitimer son propre État ; en effet, il ressemble de plus en plus aux bouffons arabes qui ont jonché jusqu'à présent le Moyen-Orient. Moubarak a vu une "main étrangère" dans la révolution égyptienne (l'Iran, bien sûr). Idem pour le Prince héritier du Bahreïn (encore l'Iran). Idem pour Kadhafi (al-Qa'ida, l'impérialisme occidental, comme vous voulez). Idem pour Assad de Syrie (l'islamisme, probablement le Mossad, etc.). Et idem pour Netanyahu (l'Iran, bien sûr, la Syrie, le Liban, tous ceux auxquels on pense sauf Israël lui-même).
Mais tandis que ces absurdités continuent, les plaques tectoniques soubresautent. Je doute beaucoup que les Palestiniens restent silencieux. S'il y a une "intifada" en Syrie, pourquoi pas une Troisième intifada en "Palestine" ? Pas une lutte par attaques-suicides mais par masse, des protestations fortes d'un million. Si les Israéliens ont tiré sur quelques centaines de manifestants qui ont essayé - et dans certains cas réussi - à traverser la frontière israélienne il y a deux semaines, que feront-ils s'ils sont confrontés à des milliers ou à un million ? Obama dit qu'aucun État palestinien ne doit être déclaré aux Nations-Unies. Mais pourquoi pas ? Qui se soucie, au Moyen-Orient, de ce que dit Obama ? Même pas, semble-t-il, les Israéliens. Le printemps arabe deviendra bientôt un été chaud, et il y aura aussi un automne arabe. D'ici là, le Moyen-Orient aura peut-être changé à tout jamais. Ce que dit l'Amérique n'a aucune importance.
Source : The Independant
Traduction : MR pour ISM

4 députés Hamas et Fatah arrêtés à Naplouse et à Tulkarem

Cisjordanie - 2 juin 2011
Par Maan News
Les forces israéliennes ont arrêté quatre membres du Conseil législatif palestinien appartenant au Hamas et au Fatah cette nuit à Naplouse et à Tulkarem, lors de raids nocturnes à leurs domiciles : Hussam Khader, Ghassan Thoqan, Yasser Badersawi et Abdul Rahmad Zeidan.
4 députés Hamas et Fatah arrêtés à Naplouse et à Tulkarem
Le député Fatah Hussam Khader (photo ci-dessus) (1), partisan de longue date d'une réconciliation entre le Hamas et le Fatah, a été arrêté chez lui à 2h du matin, après qu'une cinquantaine de jeeps militaires israéliennes soient entrées dans le camp de réfugiés de Balata, à Naplouse. Les soldats ont encerclé sa maison et l'ont fouillé avant d'emmener Khader pour une destination inconnue.
Toujours à Naplouse, Ghassan Thoqan, professeur à l'université An-Najah, a été arrêté à son domicile, ainsi que Yasser Badersawi, directeur du Centre pour le droit au retour et pour les réfugiés.
Le député Hamas Abdul Rahmad Zeidan, élu lors des élections de 2006, a été arrêté chez lui à Tulkarem.
L'armée israélienne a arrêté au moins 11 hommes politiques appartenant au Hamas en Cisjordanie depuis octobre dernier, après les 64 arrestations de membres du mouvement islamique en 2006.
Tayseer Nasrallah, membre du Conseil national palestinienne, a déclaré que par ces détentions, Israël tentait de perturber le processus de réconciliation palestinienne, en particulier l'arrestation de Khader et son soutien historique à l'unité.
Des délégués du Hamas et du Fatah continuent de se rencontrer, suite à la signature d'un accord d'unité signé le 4 mai qui a créé le cadre de la nomination d'un gouvernement unique qui contrôlerait la Cisjordanie et Gaza. On attend la composition du gouvernement lundi prochain.
Le jour de la signature de l'accord d'unité, le Premier ministre d'Israël Benjamin Netanyahu a déclaré à des journalistes que l'accord était une erreur, et que les Palestiniens devraient choisir entre "le Hamas et la paix".
(1) Hussam Khader avait été arrêté par les forces de l'occupation le 17 mars 2003 et libéré en 2009. (note ISM)
Source : Maan News
Traduction : MR pour ISM

Un cauchemar en bleu et blanc

Jérusalem - 2 juin 2011
Par Anne Paq
Un groupe d'activistes palestiniens, israéliens et internationaux ont protesté contre la marche organisée pour la "Journée de Jérusalem", dans le quartier palestinien de Sheikh Jarrah, le 01/06/2011. Des milliers de colons et d'Israéliens d’extrême-droite ont défilé dans le quartier Sheikh Jarrah de Jérusalem-Est dans le cadre de la journée de Jérusalem qui commémore la prise de Jérusalem-Est au cours de la guerre de 1967. Les Israéliens d’extrême-droite ont été filmés chantant "Mort aux gauchistes" et "Mohammad est mort". La marche s'est déroulée sous haute sécurité avec une impressionnante présence de 3.000 policiers dans toute la ville.
Un cauchemar en bleu et blanc
En début d'après midi, je me suis rendue à Sheikh Jarrah, ce quartier palestinien de Jérusalem-Est d'où de nombreuses familles palestiniens ont été expulsées au cours des trois dernières années pour être remplacées par des colons israéliens. Des groupes de colons étaient déjà là, ainsi que des activistes et des habitants palestiniens, tous se préparant pour la grande marche, soit pour y participer (les colons et les Israéliens d’extrême-droite), soit pour protester contre elle. Les colons avaient installé des haut-parleurs sur le toit d'une des maisons dont ils ont réussi à s'emparer : la musique à plein volume était insupportable (pour la plupart des chansons religieuses ou nationalistes israéliennes).
Les "célébrations" du Jour de Jérusalem ont été sponsorisées par l’État israélien qui veut ainsi célébrer la prise de Jérusalem-Est pendant la guerre de 1967 et ce que les Israéliens ont appelé "la réunification" de Jérusalem. Sauf que l'annexion de Jérusalem-Est par Israël n'a jamais été reconnue par la communauté internationale (toutes les ambassades sont donc à Tel-Aviv) et par le droit international selon lequel Jérusalem-Est reste un territoire occupé.
Pour la première fois, le départ de la marche était prévu à Jérusalem-Est pour ensuite continuer le long de la route 1 jusqu’à la porte de Damas, un lieu particulièrement symbolique pour les Palestiniens. Ce n'est pas seulement de la provocation, mais les choix liés à l’évènement reflètent bien la politique de l'actuel gouvernement israélien qui ne cesse de répéter : Jérusalem est à nous, restera indivisible et est notre capitale éternelle. Non seulement ils le répètent, mais ils joignent l'action à leurs paroles : les colonies se développent à un rythme effréné, des milliers de Palestiniens ont vu leur identité de Jérusalem révoquées, les expulsions et les démolitions de maisons sont à la hausse ainsi que le harcèlement et les arrestations de Palestiniens, y compris les enfants. La semaine dernière, une loi a été votée pour remplacer tous les noms des quartiers de Jérusalem par des noms hébreux !
Alors oui, les Israéliens de droite et les colons ont de quoi se réjouir et faire la fête !
A Sheikh Jarrah, un groupe d'activistes certes modeste par le nombre mais déterminé ont fait face avec beaucoup de courage au groupe de colons afin de protester contre la marche. Les colons israéliens face à eux criaient et chantaient des slogans racistes et ont essayé de tourner en ridicule les activistes qui sont restés néanmoins fermes sur leurs positions bien qu'ils étaient totalement en infériorité numérique.
La police israélienne est intervenue rapidement et a violemment repoussé les activistes derrière une ligne de soldats. Deux activistes ont été arrêtés, l'un a été jeté sur le sol et s'est relevé le visage en sang. Les colons étaient ravis. Les résidents palestiniens ont eux aussi continuer à protester. Un résident palestinien portait un T-shirt où était écrit "Nous n'abandonnerons jamais" et tenait un drapeau palestinien. Une vieille dame palestinienne criait en anglais sur les colons : "Vous êtes des voleurs ! Des occupants ! C'est ma terre ici ! Toutes les terres ici sont arabes, et aussi les arbres !". Une autre femme tapait avec une tige métallique sur un poteau pour troubler les chants des colons. Non, sûrement, ces gens ne sont pas prêts d'abandonner.
Les colons sont partis peu à peu pour rejoindre la grande marche, qui allait de Sheikh Jarrah au Mur des Lamentations, en passant par la Porte de Damas. La foule était vraiment impressionnante. Une mer de drapeaux israéliens. Beaucoup des participants étaient très jeunes, ils dansaient et chantaient comme s'ils étaient dans une rave party, aux sons des chants nationalistes israéliens. Les Palestiniens ont dû rester derrière les barrières de police. En passant, les extrémistes israéliens ont souvent insulté et provoqué les Palestiniens.
Je suis tombée sur deux touristes français qui étaient en état de choc. Ce n’était certainement pas l’idée qu'ils se faisaient de Jérusalem. La femme m'a dit : "Je ne peux pas supporter ça ! Tous ces gens, si jeunes, si pleins de haine, ils insultaient même les enfants palestiniens !". "Oui", je lui ai répondu, "c'est le vrai visage d'Israël et de ses tendances fascistes mais tout cela est protégé, soutenu et encouragé par l’État". Plus tôt, deux activistes israéliennes assez âgées m'ont aussi dit, visiblement aussi sous le choc : "Nous n'avons jamais vu quelque chose comme ça. C'est effrayant."
Je suis revenue chez moi aussi dans un état de choc. Mais le chauffeur de taxi, un Palestinien d'Al Tur à Jérusalem-Est, m'a consolée : "Ne vous inquiétez pas, ils peuvent chanter ce qu'ils veulent, nous sommes toujours là !".
Voir les photos prises par Anne Paq
Et cette vidéo, pour mieux réaliser avec quel genre de malades certains de leurs soi-disant amis demandent aux Palestiniens de "cohabilter" :
Source : Chroniques de Palestine
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Qu’est-ce que le « Jour de Jérusalem » pour les Palestiniens ?

Jérusalem - 4 juin 2011
Par Wadi Hilweh Information Center
Le Jour de Jérusalem est une célébration nationale pour l’Etat d’Israël, organisée le 2 juin et commémorée plus particulièrement par les parties d’extrême-droite, qui marque la « réunification » de Jérusalem. Pour les Palestiniens, ce jour marque l’occupation de la moitié Est de la ville en 1967, comme en témoigne aujourd’hui les manifestations organisées à cette date par les extrémistes israéliens, qui affluent par milliers à Jérusalem Est. Ce jour est l’un des plus dangereux pour les habitants palestiniens. Par le passé, beaucoup ont été attaqués ou ont vu leurs propriétés endommagées ou détruites par les manifestants d’extrême-droite qui bénéficient du soutien et de la protection des forces de sécurité de l’Etat d’Israël.
Qu’est-ce que le « Jour de Jérusalem » pour les Palestiniens ?
Les marches immobilisent entièrement la partie Est de la ville alors que les rues sont bondées par les manifestants chantant des slogans racistes, libres de causer des dommages dans les quartiers palestiniens. Beaucoup ont été vu buvant de grande quantité d’alcool pendant la marche, augmentant le risque d’agressions infligées aux habitants.
Lors du Jour de Jérusalem à Silwan, les forces israéliennes ferment les entrées du village et empêchent les habitants palestiniens d’entrer et de sortir, pendant que les colons jouissent d’une entière liberté de mouvement. Beaucoup de Palestiniens sont ouvertement harcelés sous les yeux de la police, mais pourtant c’est eux qui sont souvent visés par les arrestations s’ils répondent à ces harcèlements.
Le Jour de Jérusalem représente pour les Palestiniens un jour historique inventé : un jour où le mythe d’une ville de Jérusalem exclusivement juive et « unifiée » a été construit. Ce jour marque la profanation de mosquées, d’églises, l’expulsion des habitants et l’établissement de colonies. Pour les Palestiniens, le Jour de Jérusalem symbolise le racisme inhérent à la colonisation et le soutien inconditionnel dont bénéficie l’Etat d’Israël.
En photos : le marche des extrémistes à Sheikh Jarrah lors du Jour de Jérusalem, jeudi 2 juin 2011
Traduction : BL pour ISM

Avant et après septembre : La lutte pour les droits des Palestiniens doit s’intensifier

Monde - 4 juin 2011
Par BDS Movement
Palestine occupée, 1er juin 2011 – Le comité national palestinien Boycott, Désinvestissements et Sanctions (BNC) salue chaleureusement les grandes manifestations de la commémoration palestinienne de la Nakba le 15 mai, qui ont ravivé un esprit exceptionnel de résistance, de réel espoir et d’initiative héroïque dans la lutte pour les droits fondamentaux du peuple palestinien. Ces marches, menées essentiellement par des jeunes réfugiés palestiniens, donnent une nouvelle impulsion à la lutte palestinienne pour l’autodétermination, la justice et le retour des réfugiés expulsés ethniquement par les milices sionistes puis par Israël pendant la Nakba en 1948.
Avant et après septembre : La lutte pour les droits des Palestiniens doit s’intensifier
Le printemps arabe de la liberté, de la démocratie et de la justice sociale qui fleurit dans la région a été largement inspiré par des décennies de résistance populaire palestinienne contre le colonialisme de peuplement, l’occupation et l’apartheid d’Israël. En retour, ce printemps arabe inspire maintenant des protestations pacifiques palestiniennes massives, après avoir démontré que quand le seuil de la peur est franchi par assez de militants engagés et quand il y a une vision claire d’un futur libéré de l’oppression et de l’asservissement, tout oppresseur apparemment invincible peut être vaincu.
Les grandes manifestations non-violentes de jeunes Palestiniens en Cisjordanie , à Gaza, à Damoun, à Jaffa, à Maroun er-Ras (Liban) et à Majdal Shams (Syrie) ont ramené le droit au retour des réfugiés au cœur de la question de Palestine. En franchissant les lignes israéliennes jusqu’alors impénétrables, réelles et imaginaires, dans les Hauts du Golan occupés, des jeunes réfugiés palestiniens, en particulier de Syrie, ont pu prouver au monde, comme l’on fait leurs frères de Tunisie, d’Égypte et d’ailleurs, que la volonté de restaurer les droits est plus puissante que toutes les épées, y compris l’arsenal nucléaire futile d’Israël et toutes les autres armes de destruction massive.
A côté des révolutions populaires arabes en expansion et de leur capacité à renverser n’importe où certaines des dictatures les plus brutales, ces marches pour le retour du jour de la Nakba ont été soutenues par la résistance populaire actuelle contre le mur israélien illégal et contre les colonies construites sur le territoire palestinien occupé, et par le mouvement mondial BDS en expansion rapide, à direction palestinienne, qui compte des victoires surpassant les prédictions les plus optimistes.
La création récente, pour l’anniversaire du 1er mai, de la Coalition des syndicats palestiniens pour le BDS (PTUC-BDS), de loin la plus grande alliance de syndicats ouvriers et professionnels palestiniens, n’est autre que le dernier indicateur qu’au-delà d’un quasi consensus dans le soutien aux BDS, la société palestinienne réalise graduellement les tactiques du BDS dans tous les secteurs au sein d’une stratégie de résistance populaire et civique efficace.
Le BDS a aussi grandi dernièrement à un rythme sans équivalent.
Tout récemment, Stoppons le KKL/FNJ (Stop the FNF), une campagne BDS coordonnée avec International Jewish Anti-Zionist Network (IJAN), Scottish Palestine Solidarity Campaign, Palestine Solidarity Campaign en Grande-Bretagne et d’autres partenaires, a joué un rôle clé en faisant pression sur le premier ministre britannique David Cameron pour qu’il abandonne son statut de bienfaiteur honoraire de l’organisation raciste.
Le retrait de la compagnie ferroviaire d’État allemande Deutsche Bahn du projet illégal israélien A1 de train connectant Tel-Aviv à Jérusalem a aussi créé un précédent dont l’impact ne saurait être surestimé.
La poursuite de pertes de contrats de milliards de dollars par Véolia, la compagnie française impliquée dans le projet illégal de tramway reliant des colonies israéliennes autour de Jérusalem à la ville, est aussi un rappel aux sociétés internationales ; qu’un partenariat qui profite des violations du droit international par Israël est non seulement anti éthique et socialement irresponsable, mais qu’il peut aussi coûter cher financièrement.
La rupture des liens de l’université de Johannesburg avec l’université israélienne Ben Gourion à propos de la complicité de cette dernière dans les violations des droits de l’homme a aussi brisé un tabou et donné au mouvement BDS sa victoire la plus concrète à ce jour dans le boycott académique.
La liste croissante d’artistes et de groupes musicaux boycottant Israël a été aussi un encouragement pour le mouvement. En bref, le BDS atteint de nouveaux horizons et cause une sérieuse alarme dans l’establishment israélien, comme l’a manifesté le ministre israélien Ehud Barak, avertissant que la pression contre Israël menace de dévaler « comme un glacier, de toutes les directions ».
Ce mois de septembre marquera le 20e anniversaire du début du « processus de paix » israélo-palestinien, largement reconnu, d’après tous les critères objectifs, comme un échec total. Ce processus factice a servi de camouflage pour une colonisation israélienne extensive des terres palestiniennes, pour le déni permanant des droits élémentaires palestiniens, et pour le nettoyage ethnique graduel des Palestiniens, tout en donnant simultanément une fausse impression de construction de la paix.
Dans ce contexte, le BNC se réjouit de la reconnaissance par une grande majorité des Etats autour du monde du fait que le droit palestinien à la souveraineté et à la libération de l’occupation israélienne lui sont dus depuis longtemps et ne devraient plus rester otages d’une « diplomatie » des USA fanatiquement partiale dans sa défense de l’expansionnisme israélien. Toutefois, la reconnaissance d’une souveraineté palestinienne est clairement insuffisante en soi pour conduire à la fin réelle de l’occupation et du régime colonial d’Israël. Elle ne terminera pas non plus les décennies du système de discrimination raciale légalisée d’Israël, qui correspond à la définition de l’apartheid par l’ONU, ni ne permettra aux millions de réfugiés palestiniens de revenir dans leurs foyers d’origine d’où ils ont été violemment déracinés et exilés.
Une reconnaissance diplomatique doit conduire à la protection du droit inaliénable à l’autodétermination du peuple palestinien entier, représenté par une OLP démocratisée et ouverte non seulement aux représentants des Palestiniens sous occupation, mais aussi aux réfugiés exilés, la majorité du peuple palestinien, ainsi qu’aux citoyens discriminés d’Israël. Pour aller au-delà du symbole, cette reconnaissance doit être un prélude pour des sanctions efficaces et soutenues contre Israël, destinées à conduire à une pleine conformité avec ses obligations selon le droit international. Comme l’a montré la lutte pour terminer l’apartheid en Afrique du Sud, ainsi que les luttes actuelles pour la liberté la justice dans la région arabe, les gouvernements du monde ne se retournent pas contre un régime d’oppression manifestement illégal et immoral sur de simples considérations éthiques ; les intérêts économiques et la dynamique des pouvoirs dominants pèsent bien plus lourd dans ces considérations. En réalité, le discours militant et belliciste du premier ministre israélien Benjamin Netanyahou devant le congrès US, couplé à la dernière soumission humiliante du président USA Barak Obama aux volontés israéliennes, montre au-delà du doute que quiconque s’accroche à l’espoir que Washington est capable ou veut contribuer à la construction d’une paix juste dans notre région est dans l’illusion.
La leçon clé apprise de l’Afrique du Sud, c’est que, pour que les gouvernements du monde mettent fin à leur complicité avec des violations graves et persistantes des droits humains et de la loi internationale par Israël, il doivent y être obligés par une pression massive, bien organisée, de mouvements sociaux de base et d’autres composantes de la société civile. Dans ce contexte, le BDS a fait la preuve d’être la stratégie la plus puissante et prometteuse de la solidarité internationale avec le peuple palestinien dans notre lutte pour l’autodétermination, la liberté, la justice et l’égalité.
Au vu de cela, inspiré par la volonté et le pouvoir du peuple qui a fait naître le printemps arabe, le BNC appelle les gens de conscience et les groupes de solidarité internationale à avancer avec la construction d’un mouvement BDS de masse aux Etats-Unis et ailleurs, dans les pays les plus puissants du monde, avant et après septembre. Seul un tel mouvement de masse peut garantir qu’une quelconque reconnaissance diplomatique de la souveraineté palestinienne apparaissant à l’ONU en septembre fera progresser les droits du peuple palestinien et fera monter le prix de l’occupation, du colonialisme de l’apartheid d’Israël en l’isolant encore plus avec les complices de ses crimes. Un mouvement de solidarité massive pouvant tenir les représentants élus, particulièrement aux USA, responsables devant le peuple, par opposition à un lobby sioniste servant le programme des intérêts coloniaux des militaristes d’Israël qui entrent en conflit direct avec les intérêts des peuples américains et autres, est le seul espoir pour une paix complète et durable basée sur la justice.
Le Comité national palestinien Boycott, Désinvestissements et Sanctions (BNC)
L'article en anglais sur le site BDS Movement.
Traduction : JPB

Sayed Khamenei: La Palestine, indivisible, appartient aux Palestiniens

04-06-2011
Le Guide suprême de la Révolution islamique, l'ayatollah sayed Ali Khamenei, a réaffirmé samedi que "la Palestine est indivisible (...) et appartient dans sa totalité aux Palestiniens" et ce lors d'un discours marquant le 22ème anniversaire du décès du fondateur de la République islamique L'imam Khomeiny.
"Ceux qui pensaient effacer la Palestine de la carte se sont trompés. Elle a été occupée pendant quelques décennies, mais va retourner dans les bras de l'Islam", a affirmé l'ayatollah Khamenei devant des centaines de milliers de partisans du régime réunis au mausolée de l'imam Khomeiny, au sud de Téhéran, dans un discours retransmis par la télévision.
Pour Sayed Khamenei, "la solution américaine (pour régler le conflit israélo-palestinien) ne marchera pas", réaffirmant que la seule solution pour régler le problème palestinien était de "permettre aux Palestiniens de décider de leur futur gouvernement par référendum" et ensuite de "laisser ce gouvernement décider de ce qu'il devrait faire des sionistes venus de l'extérieur".
Les mouvements populaires vont en fin de compte triompher
S’agissant des développements et des révolutions dans le monde arabe, il a rappelé que l’Imam Khomeini avait prédit le réveil des peuples musulmans.
Il a ajouté que l’Islam et le refus de l’Arrogance sont les points communs de ces révolutions.
Pour Sayed Khamenei ce qui s’est passé en Afrique du nord et au Moyen Orient est un évènement important au niveau historique.  Les mouvements populaires vont en fin de compte triompher, et la victoire sera à leur coté s’ils comptent sur Dieu et suivent les directives du Coran.
Il a en outre mis en garde contre les efforts des puissances hégémoniques (Occident) visant à avorter les révolutions des peuples musulmans.
"Les pays occidentaux veulent enliser la Libye dans une guerre civile pour l’affaiblir et prendre le contrôle de ses richesses", a-t-il précisé.
Concernant le soulèvement à Bahreïn, il a estimé que ce n’est pas un mouvement à caractère confessionnel, comme on essaye de le présenter, "mais il s’agit de citoyens dépourvus de leurs droits élémentaires dans leur propre pays qui veulent les obtenir". Ajoutant que le peuple là-bas est victime d’une oppression absolue.
Sayed Khamenei a en outre affirmé que son pays soutient tout mouvement opposé aux plans américano-sionistes, partout dans le monde. Par contre, les mouvements incités par l’Occident ne jouissent pas du soutien de la République islamique.
"Les Américains ne font rien pour les peuples de la région. Il faut se méfier des tentatives de semer la zizanie en Egypte, en Tunisie et dans les autres pays islamiques", a-t-il averti. Il a également appelé à faire face aux tentatives de division entre l’Iran et les pays islamiques.

Ahmadinejad: pas de calme dans la région tant qu’"Israël" existera

04-06-2011
Le Moyen-Orient ne verra pas de calme tant que "le régime sioniste existera", a réaffirmé le président iranien Mahmoud Ahmadinejad dans un discours retransmis vendredi soir par la télévision d'Etat.
"Tant que le régime sioniste existe ne serait-ce que sur une petite parcelle de la Palestine, la région ne verra pas de calme et de quiétude", a déclaré le président iranien dans un discours prononcé au mausolée de l'Imam Khomeiny (au sud de Téhéran), à l'occasion du 22ème anniversaire du décès du fondateur de la République islamique.
"Tous les peuples de la région doivent avancer vers la fin de la domination des Etats-Unis et la disparition du régime sioniste", a-t-il ajouté.
Le président Ahmadinejad et autres responsables iraniens répètent régulièrement que l’entité sioniste est voué à la disparition.

Invincibles, les Flottilles de la Liberté se multiplient

vendredi 3 juin 2011 - 08h:10
Eva Bartlett
IPS
Un nouveau mémorial flambant neuf se dresse au centre du port endommagé de Gaza. Flanqué des drapeaux des différents pays dont les citoyens ont tenté d’atteindre Gaza en bateau pour mettre en avant le siège impitoyable de Gaza, le mémorial porte les noms des militants du mouvement turc de la solidarité qui sont morts il y a un an quand les membres d’un commandé israélien arrivés par les airs au dessus de la Flottille de la Liberté ont tiré avec des fusils mitrailleurs, faisant 9 morts et plus de 50 blessés parmi les civils qui se trouvaient sur le bateau.
(JPG) Un an après l’attaque illégale israélienne de la flottille et l’enlèvement de plus de 600 civils dans les eaux internationales, le port de Gaza fourmille de gens pleins d’énergie : ils sont venus commémorer les morts et annoncer les bateaux de la Flottille numéro 2 qui vont arriver prochainement à Gaza. Le Premier ministre palestinien Ismail Haniya fait un discours pour remercier les militants turcs et leur gouvernement pour leur soutien indéfectible à la Palestine.
Depuis les bateaux "Free Gaza" arrivés en 2008 - les premiers bateaux à briser le blocus et les premiers bateaux à s’amarrer dans les docks de Gaza depuis qu’Israël à investi la bande de Gaza en 1967 - le mouvement qui amène des bateaux à Gaza s’est développé de manière exponentielle. Free Gaza a réussi à rentrer cinq fois dans le port de Gaza et quatre autres expéditions ont été violemment contrecarrées par la marine israélienne.
L’expédition maritime de 2008 a été interrompue par un navire de guerre israélien qui a arraisonné un bateau de Free Gaza transportant du matériel médical, des militants non violents, des chirurgiens et des journalistes. La tentative de 2009 a avorté quand les soldats israéliens sont montés à l’abordage et se sont mis à battre et à kidnapper les passagers qui se trouvaient pourtant dans les eaux internationales. En juin 2009, un autre bateau a été stoppé par la marine israélienne et ses passagers ont été kidnappés et déportés.
Les différents bateaux transportaient des militants non violents, des journalistes de presse et de télévision, des parlementaires européens, des juifs solidaires de la Palestine dont des survivants de l’holocauste et des militants et des journalistes israéliens et même des Palestiniens qui ne peuvent pas sortir de Gaza pour aller étudier dans des universités étrangères ou qui n’ont pas le droit de rentrer à Gaza pour rejoindre leurs familles.
Israël bloque le passage des bateaux qui veulent rentrer et sortir de Gaza sous le prétexte de la sécurité pour soi-disant empêcher que des armes de contrebande n’entrent à Gaza. Dans tous les bateaux qui ont été arraisonnés et emmenés de force en Israël on n’a trouvé que de l’approvisionnement humanitaire. Loin de défaire le mouvement des bateaux vers Gaza, les agressions d’Israël ont eu l’effet inverse.
Des bateaux en provenance de Libye, de Malaisie et un bateau transportant des militants juifs ont fait route sur Gaza et ont été bloqués par des navires de guerre israéliens avant d’arriver à la bande de Gaza. Il y a deux semaines, des soldats israéliens ont tiré sur un navire d’aide humanitaire malaisien qui transportait des canalisations pour un projet sanitaire à Gaza et l’ont obligé à aller dans un port égyptien.
En mai 2010, Free Gaza, soutenu par l’organisation humanitaire turque IHH, a envoyé à nouveau des bateaux et des militants vers la bande de Gaza assiégée, cette fois accompagnés par la grand bateau turc le Mavi Marmara. Quand les six navires de la Flottille de la Liberté et leurs 600 passagers ont approché Gaza, les commandos israéliens se sont mis à tirer avec des fusils mitrailleurs sur les navires qui se trouvaient dans les eaux internationales. Grâce à la retransmission par satellite, l’assaut a été enregistré et retransmis à des spectateurs incrédules à Gaza et dans le monde entier.
Keven Niesh, un militant canadien de 53 ans qui se trouvait à bord du Mavi Marmara a décrit les meurtres. "Il y avait plusieurs hommes qui avaient deux impacts de balles côte à côte sur le côté de la tête -ils ont clairement été exécutés" a dit Neish à Counter Punch dans un interview après le massacre de la Flottille l’année dernière.
Les militants internationaux ne se sont pas laissés décourager par les massacres de l’année dernière et ils ont organisé la Flottille de la Liberté numéro 2 qui doit prendre la mer dans un mois avec au moins 10 bateaux et plus de 1000 militants. Des bateaux canadiens et étasuniens se joindront à l’Europe, la Turquie et d’autres pays.
Tout de suite après le massacre de l’année dernière, les autorités égyptiennes ont ouvert partiellement le passage de Rafah. Pour faire taire les critiques, les autorités israéliennes ont ensuite annoncé un allègement du siège de Gaza. Mathilde De Riedmatten, du Comité International de la Croix Rouge (CICR), a fait remarquer dans un interview de mai 2011 que "l’entrée des marchandises dans Gaza est toujours très limité non seulement en termes de quantités mais en termes de choix de produits autorisés."
Plus récemment, les autorités égyptiennes ont annoncé l’ouverture continue du passage de Rafah. Le Centre palestinien des droits de l’homme (CPDH) cependant note que ce changement n’aura pas d’impact sur les importations ni les exportations ni sur l’économie de Gaza. "Ces procédures ne soulageront pas les souffrances des civils Palestiniens ni ne changeront la situation économique causée par le strict blocus imposé à la bande de Gaza" selon le CPDH.
Le CPDH demande "que soit levé le siège israélien imposé à la bande de Gaza, que les barrages soient ouverts pour permettre les transactions commerciales et la liberté de mouvement des personnes y compris les mouvements entre la bande de Gaza et la Cisjordanie par les points de passage contrôlés par les forces d’occupation israéliennes."
Le siège de Gaza a un impact sur l’eau potable (95% de l’eau de Gaza a une qualité inférieure aux normes de l’organisation mondiale de la santé), le système sanitaire ( les eaux usées sont pompées quotidiennement dans la mer par manque de capacité de stockage), et les secteurs de l’agriculture et de la pèche (les soldats israéliens tirent tous les jours sur les pécheurs et les fermiers). Les niveaux du chômage et de la malnutrition montent en flèche, il y a sans arrêt des pannes d’électricité qui endommagent le matériel hospitalier et les Palestiniens continuent de vivre dans ce que de plus en plus de personnes extérieures appellent "une prison à ciel ouvert". Le pianiste de renom, Anton Kuerti, qui soutient le bateau canadien pour Gaza, dit que le siège a fait de Gaza un endroit "qui ressemble trait pour trait à un camp de concentration".
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon a suggéré que les nations empêchent leurs citoyens de prendre la mer en disant que les gouvernements devraient "utiliser leur influence pour décourager de telles flottilles qui peuvent engendrer une escalade de la violence."
L’avocat de Free Gaza dit que "la flottille ne viole aucune loi internationale ni aucune loi maritime de sorte qu’une interdiction absolue de naviguer vers Gaza viole le droit des Palestiniens de contrôler leurs propres ports et leur propre vie."
La Turquie a demandé à Israël de s’excuser et d’indemniser les familles des militants assassinés et le ministre des Affaires étrangères turc, Ahmet Davutoglu, a dit sur la chaîne de télévision NTV que "la Turquie répondrait comme il se doit à une autre provocation d’Israël en haute mer."
David Heap, un militant très engagé de Un bateau canadien pour Gaza, dit que les participants de la flottille de la liberté n’ont pas peur. "Nos gouvernements trahissent les Palestiniens de Gaza, la société civile doit prendre la relève."
Tout comme Free Gaza, le but de la grande flottille est de mettre fin au siège de Gaza. Le bateau canadien pour Gaza (CBG) "remettra en question la politique étrangère canadienne et le soutien inconditionnel aux crimes de guerre israéliens par le gouvernement actuel."
(JPG)
* Eva Bartlett est une avocate canadienne spécialisée dans les droits de l’homme. Elle vit actuellement dans la bande de Gaza.
Gaza ville, le 31 mai 2011 - Pour consulter l’original : IPS - photo de Eva Bartlett - Traduction : Dominique Muselet
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