jeudi 28 août 2014

La gauche israélienne rivalise avec la droite dans son soutien à la guerre

Tout au long de la campagne contre Gaza, aucun des deux partis principaux de gauche, qui se prétendent par ailleurs défenseurs des droits de l’homme sans distinction d’origine, ne prononce la moindre critique contre le génocide perpétré par le Tsahal contre la population civile.
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Plusieurs milliers de personnes s’étaient rassemblées à Tel Aviv le 26 juillet pour dire non à la guerre. Une grande absente : la gauche israélienne... Photo : Anadolu Agency/Getty
S’il était question de différence idéologique entre la gauche et la droite sioniste en Israël, la guerre contre Gaza n’a laissé aucun doute quant à sa ténuité. Le soutien politique et culturel de la gauche sioniste au génocide des Gazaouis a rivalisé avec celui de la droite aussi bien laïque que religieuse tout au long de l’offensive "Haie de protection".
Certaines élites de droite ont semblé même plus modérées que celles de gauche. Quand Tsahal [l’armée d’occupation] entamait son offensive terrestre, après deux semaines de bombardement sur Gaza, Yitzhak Herzog, le chef du parti travailliste, écumait les plateaux de télévisions occidentales pour défendre les actions de l’armée israélienne. L’unique critique qu’il trouvait à l’encontre de la droite au pouvoir est qu’elle était incapable de créer des alliances stables avec les états arabes de la région afin de changer la carte politique à Gaza en évinçant le Hamas.
Quant au parti d’extrême gauche réputé sioniste, le Meretz, ses positions ne se distinguent point de celles du parti travailliste. Ce parti a refusé de participer aux manifestations à Tel-Aviv contre le massacre à Gaza organisée par la modeste gauche non-sioniste qui œuvre contre l’occupation, et a tenu à publier des communiqués de soutien à la campagne militaire en cours.
La chef de file du Meretz à la Knesset, Zahava Gal-on, ne trouve comme seul reproche à Netanyahou que son manque de fermeté politique afin de réinstaller le Fatah à Gaza. Son ainé, Haim Oron, un autre cadre du Meretz et membre de la Knesset, se vante, lors d’un entretien avec le quotidien Haaretz le 14/08, que certains de ses enfants et petits-enfants participent à la guerre contre Gaza.
Il ne semble ressentir aucune contradiction entre adopter la philosophie de gauche et faire participer ses enfants et petits-enfants à un génocide contre des civils. Il va même jusqu’à stigmatiser la gauche non-sioniste quand elle appelle à refuser le service militaire pour "causes morales" suite aux crimes de l’occupation. Il considère que les non-sionistes franchissent ainsi la ligne rouge !
Certaines élites de gauche sont allées jusqu’à reprocher au gouvernement de droite sa "mollesse" et de ne pas tirer profit de la supériorité de Tsahal face au Hamas pour intensifier les frappes sur tout le territoire de Gaza et en finir une fois pour toute.
Michael Bar-Zohar, ancien député travailliste, attaque violemment Netanyahou pour avoir accepté les négociations indirectes avec le Hamas. Dans un article de Yediot Aharonot datant du 24/08, il va encore plus loin en insistant sur la nécessité de ne pas arriver à un accord de cessez-le-feu avec le Hamas afin que la guerre continue jusqu’à l’anéantissement total de cette organisation.
Dans le cas contraire, estime-t-il, le Hamas usera encore d’armes non conventionnelles pour atteindre de plus en plus l’intérieur d’Israël. En outre, il refuse catégoriquement de parier sur l’engagement du Conseil de sécurité des Nations Unies ou toute initiative internationale pour assurer le désarmement du Hamas à Gaza, et estime que ce but ne pourra être atteint que par l’action militaire ferme.
Dans une tribune du Makor Rishon du 24/08, certains cadres du parti travailliste vont jusqu’à traiter Netanyahou de "lâche" après avoir hésité à engager une offensive terrestre.
Quant aux médias de gauche, qui continuent à avoir une certaine audience, ils ont largement dépassé leurs homologues de droite dans la campagne contre Gaza. Non seulement ils n’abordaient pas les questions qui apporteraient un éclairage sur les vraies raisons de la guerre, mais ils occultaient complètement l’ampleur du génocide en cours à Gaza.
Certains ont même vu dans cette guerre l’occasion de "blanchir leurs pattes" auprès de la population, vu leur passé humaniste vis-à-vis des Palestiniens. Parmi eux, Yonit Levy, journaliste sur la 2e chaîne israélienne, qui, en 2008, avait pleuré en direct lors de la diffusion d’images d’enfants déchiquetés, a montré cette fois-ci un zèle inégalé dans la justification des massacres commis par le Tsahal. Elle est allée jusqu’à se faire filmer, joyeuse, devant les batteries qui pilonnaient l’Est de Gaza.
Nous devons néanmoins être justes envers les quelques rares écrivains israéliens post-sionistes, qui ont bravé les courants dominants pour mettre en lumière les mensonges d’état et dénoncer les discours à double standard. Parmi eux, Gideon Levy, écrivain et journaliste du Haaretz, qui a subi une attaque sauvage le qualifiant de traitre, et vit sous le coup de menace de mort de la part des extrémistes.
* Saleh al-Naami est un réfugié palestinien qui vit dans le camp d’al-Maghazi dans le centre de la Cisjordanie. Il est titulaire d’une maîtrise en études politiques à l’Université de Jérusalem, et il prépare actuellement un doctorat. Son site : http://www.naamy.net/
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Pour l’honneur des victimes : éviter les erreurs des reconstructions précédentes

Le conseiller politique de al-Shabaka décrit ici l’ampleur des destructions et explique pourquoi la reconstruction sera cette fois beaucoup plus difficile. Il pointe les erreurs commises lors des précédents appels aux donateurs et efforts de reconstruction. Selon lui, ces erreurs peuvent – et doivent – être évitées.
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Un jeune garçon dans les décombres de la maison de la famille al-Louh à Gaza, où huit membres d’une même famille ont été assassinés ce mercredi - Photo : AA
Si choquantes que soient les horreurs de la guerre déclenchée par Israël contre le bande de Gaza le 7 juillet dernier, l’étendue des dommages pourrait se révéler encore plus révoltante. Une conférence de donateurs pour Gaza est prévue en septembre en Norvège, mais si les donateurs et l’Autorité Palestinienne basée à Ramallah adoptent la même approche pour reconstruire qu’ils ont suivie après les deux dernières guerre, les souffrances de Gaza vont persister.
Pourquoi cette guerre-ci est tellement pire
La bande de Gaza, un des lieux les plus densément peuplés au monde, a été soumise à trois guerres en l’espace de sept ans. Toutefois la troisième se révèle bien pire que les deux précédentes : la brutale offensive de 22 jours en 2008-2009 et l’attaque de 8 jours en 2012 ont été effroyables – et je parle d’expérience personnelle en tant que personne qui a réussi à y survivre.
Au 10 août de cette guerre-ci, les attaques israéliennes par air, mer et terre avaient tué 1.914 et blessé 9.861 Palestiniens selon le Ministère de la Santé, à comparer aux quelque 1.400 tués en 2008-2009. Les Nations Unies ont estimé qu’à ce jour 73 % des personnes tuées dans la présente offensive sont des civils, y compris 448 enfants. Beaucoup des personnes blessées ont subi des blessures graves et ne récupéreront pas complètement, restant totalement ou partiellement handicapées.
Mais cette guerre est pire non seulement parce que le nombre de morts et de victimes est plus élevé, elle est pire parce que cette fois-ci il sera beaucoup plus difficile de reconstruire. Les destructions sont cumulatives : elle s’ajoutent aux dégâts causés par Israël pendant les deux guerres précédentes, dommages qui sont restés en grande partie sans remède. Pour ne donner qu’un exemple : 500 familles attendent toujours la reconstruction de leurs maisons démolies.
En outre, beaucoup de dommages importants à l’infrastructure et aux puits d’eau n’ont jamais été réparés. L’offensive de 2008-2009 à elle seule est estimée avoir causé pour environ 1,7 milliard de dollars en dommages matériels aux entreprises agricoles, usines, équipements publics, bâtiments gouvernementaux, routes, réseaux d’eau et d’électricité, systèmes de traitement des eaux et réseaux téléphoniques.
C’est aussi plus grave cette fois-ci parce que Gaza fait face aux pires conditions économiques, politiques et sociales depuis des décennies. Le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza en juin 2007 n’a été que très peu allégé début juin 2010. Peu après l’attaque meurtrière de la Flottille de la Liberté pour Gaza, le 31 mai 2010, la pression internationale forçait le gouvernement Netanyahou à augmenter le nombre et le volume des marchandises autorisées à entrer dans l’enclave côtière.
Par-dessus le marché, les efforts de l’Egypte pour détruire les tunnels, qui ont commencé sous le gouvernement de Mohammed Morsi et se sont beaucoup accélérés après le renversement du président, ont privé les autorités du Hamas à Gaza d’une source vitale de revenus et de fourniture de matériaux bruts ainsi que de produits semi-finis et transformés. Cette situation a mis le gouvernement du Hamas dans une situation excessivement difficile pour le paiement des salaires de ses 50.000 employés, dont la plupart n’ont plus été payés depuis plusieurs mois.
Par ailleurs, en dépit de l’accord de réconciliation signé le 23 avril 2014, le nouveau gouvernement d’union nationale a accompli très peu de choses pour répondre aux besoins immédiats des Gazaouis. Par exemple, il n’a pas réussi à payer les salaires des fonctionnaires de son personnel, plaçant ainsi le gouvernement d’union dans les sables mouvants d’une crise de plus en plus grave.
La faute en incombe largement à Israël, qui refuse de reconnaître ce gouvernement ou d’autoriser ses membres à circuler librement entre la bande de Gaza et la Cisjordanie.
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Israël a imposé à la population de Gaza des destructions hallucinantes... Photo : MEE/Mohammed Asad
Évaluation préliminaire des dommages
L’étendue des destructions de l’été 2014 ressort de l’estimation préliminaire qui suit, calculée le 11 août. Elle indique que :
1. 8.800 maisons ont été détruites sans restauration possible et 7.900 sont partiellement détruites et inhabitables. Des quartiers résidentiels entiers ont été démolis, en particulier dans les zones proches de la frontière comme Chejaya à l’est de Gaza Ville, Beit Hanoun et Beit Lahiya dans le nord de Gaza ainsi que Khuza’a, Abasan et Rafah dans le sud est de l’enclave.
2. Parmi les 475.000 personnes ou plus qui sont été forcées de quitter leur habitation pour se réfugier dans des écoles de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies (UNRWA) et du gouvernement ainsi que dans des jardins publics et des églises, beaucoup ne pourront pas retourner dans leurs logements qui ont été rendus inhabitables. Ces gens ont perdu non seulement leur habitation mais aussi toutes leurs possessions, y compris mobilier, vêtements, véhicules et documents officiels.
3. Les réservoirs contenant 300.000 litres de carburant industriel pour l’unique centrale électrique de la bande de Gaza ont été détruits et la centrale a été anéantie. Sans électricité, les produits alimentaires s’avarient et l’approvisionnement en eau est interrompu ; le traitement des eaux usées est impossible et les hôpitaux sont obligés de se servir de groupes électrogènes peu fiables. En outre, 8 des 10 lignes électriques venant d’Israël et alimentant la bande de Gaza ont été coupées, réduisant l’alimentation électrique importée d’Israël de 120 à moins de 30 Megawatts (MW).
4. Les dommages considérables infligés à l’infrastructure, notamment les routes, les réseaux d’eau et d’électricité et le traitement des eaux doivent encore être évalués. Des dizaines de puits et de stations d’épuration ont été détruits, d’où le risque d’un désastre environnemental et sanitaire.
5 . Des dizaines d’usines et d’établissements commerciaux ont été détruits, notamment des magasins, des stations d’essence et des centrales à béton pré-mélangé proches de la frontière et dans la zone industrielle de Beit Hanoun. Les forces militaires israéliennes ont ravagé au bulldozer des milliers d’ares de terres cultivées et de serres dans la zone frontalière, sous le prétexte de cibler des tunnels.
6. Sur la base de rapports préliminaires, beaucoup d’institutions gouvernementales ont elles aussi été touchées, notamment les ministères des Finances, de l’Intérieur et des Cultes (awqaf) de même que le Conseil Général du personnel, sans parler des dizaines de mosquées. Dans le processus, d’innombrables actes et documents, impossibles à récupérer, ont été détruits.
Une évaluation complète révélera certainement l’ampleur bien plus importante de la dévastation. Les efforts à entreprendre pour remédier aux conséquences de cette guerre risquent de se heurter à des obstacles quasi insurmontables.
Éviter les erreurs du passé
La nature, l’ampleur et l’efficacité des efforts de reconstruction reposeront sur les conditions de l’accord de cessez-le-feu. Celles-ci pourraient aller de la cessation unilatérale par Israël de ses opérations militaires, comme en 2008-2009, au renouvellement de l’accord conclu en novembre 2012, qui stipulait une levée du blocus, la suppression de la zone-tampon à la frontière Gaza-Israël et l’extension de la zone de pêche de 3 à 6 milles, avec l’accord des deux parties de cesser les hostilités. Le gouvernement israélien a partiellement appliqué ces conditions pendant un temps limité.
Le troisième et le meilleur scénario est bien sûr que la guerre cesse, qu’Israël reconnaisse le gouvernement d’union palestinien et la levée complète du blocus, préparant la négociation d’une paix équitable et complète.
Les efforts de reconstruction internationaux après conflit soulèvent beaucoup de questions, qui vont des premiers secours jusqu’au développement global et durable. Par exemple : les efforts doivent-t-ils être concentrés sur la reconstruction-rénovation ou sur la construction-développement ? Dans le Japon d’après la Seconde Guerre mondiale, par exemple, la question posée a été : est-ce que nous visons à réparer ce que la guerre a détruit ou à construire de nouvelles fondations ?
La bonne approche consiste à combiner judicieusement les deux. Mais outre l’expérience internationale, il y a des leçons spécifiques à tirer des efforts passés à Gaza, surtout étant donné qu’ils n’ont pas réussi à remettre Gaza sur pied, pour l’exprimer en termes modérés.
La plus grosse erreur que les donateurs ont commise dans le passé a été d’exclure de l’effort de reconstruction les représentants basés à Gaza, y compris le Hamas lui-même. Ce fut le cas pendant la conférence des donateurs à Sharm al-Sheikh en mars 2009 pour reconstruire Gaza après l’offensive israélienne de 2008-2009. Les délégués de 70 états et 16 organisations régionales y assistaient, mais les institutions de Gaza, y compris la direction du Hamas, y étaient invisibles.
En outre, le fait que le projet a été présenté uniquement en anglais (la version arabe n’a été disponible que des mois plus tard) soulignait le peu d’importance que l’Autorité Palestinienne (AP) accordait à la participation de la société civile et universitaire ainsi que d’autres institutions nationales.
A cette conférence, l’ex-Premier Ministre Salam Fayyad a présenté un plan de 2,8 milliards de dollars, mais dont plus de la moitié (52%) était consacrée à soutenir le budget de l’AP et à réduire son déficit. En fait, 4,48 milliards de dollars avaient été promis – 167 % de plus que ce que l’AP avait demandé – événement rare dans l’histoire des donateurs.
Mais la situation désastreuse de Gaza aujourd’hui, où les infrastructures et les gens souffrent encore toujours des dommages infligés par cette guerre-là, soulève des questions sur la proportion des fonds qui ont vraiment été reçus et sur la manière exacte dont ces fonds ont été déboursés. En fait, il n’existe à ce jour aucune comptabilité qui fournisse cette information. Ceux qui sont sincèrement engagés dans une authentique et durable reconstruction de Gaza aujourd’hui doivent poser ces questions dans le contexte actuel, sans quoi l’histoire se répétera.
Même si le Hamas ne participe pas à la conférence des donateurs prévue pour septembre en Norvège – et selon des sources fiables il ne s’attend pas à être invité – il existe d’autres institutions et d’autres voix de Gaza qui pourraient participer. Il n’empêche que le Hamas sera probablement tout disposé à fournir toute l’information dont aura besoin l’AP pour superviser le processus de reconstruction, parce que c’est dans l’intérêt du Hamas de le faire. En même temps, le Hamas veut être tenu informé et impliqué, même s’il ne jouera sans doute qu’un rôle secondaire, afin de pouvoir garantir que la reconstruction se fait correctement. Il tient bien sûr à montrer à la population de Gaza qu’il participe au processus et désire continuer à réhabiliter sa popularité.

Secours de première urgence et besoins de développement
En matière de secours immédiats à la population, les besoins les plus urgents sont les suivants :
1. Réparer les réseaux d’eau et d’électricité pour assurer que les habitants de Gaza, en particulier ceux qui sont le plus affectés, aient accès à une eau sûre afin de prévenir de graves répercussions sur la santé publique dues au manque d’eau potable.
2. Réparer les lignes électriques amenant l’électricité d’Israël et chercher à améliorer les importations actuelles de 120 MW afin de compenser la pénurie due à l’arrêt de la centrale électrique et de répondre aux besoins qu’on peut anticiper.
3. Importer et produire localement des abris préfabriqués offrant un minimum de services de base pour loger les milliers de familles qui ont perdu leur logement pendant la guerre et pour stimuler l’économie. Cet effort devrait inclure une aide monétaire aux familles pour qu’elles louent des unités résidentielles dans la bande de Gaza, afin de réduire la pression sociale et politique qui pourrait se produire si elles restent sans abri décent.
4. Soutenir le secteur de la santé en traitant les milliers de blessés de guerre. Vu le nombre de services de santé qui ont été partiellement ou totalement détruits, il sera nécessaire d’installer des hôpitaux de campagne et une assistance venus de l’étranger. Il faudra veiller spécialement aux personnes handicapées et aux orphelins qui ont perdu leur famille pendant la guerre.
5. Augmenter et développer les services de soutien psychosocial pour aider les dizaines de milliers de citoyens, en particulier les enfants, qui ont subi des traumatismes psychologiques en raison de la perte de leur famille ou à cause de la guerre elle-même.
A moyen terme, les efforts de développement devraient se concentrer sur les points suivants :
1. Des projets fortement pourvoyeurs de travail dans le secteur du logement, des infrastructures, de l’agriculture et de la pêche afin de créer des emplois immédiatement et de stimuler l’activité économique.
2. Cultiver les terres agricoles dans les zones proches de la frontière pour assurer que le secteur agricole contribue non seulement à la création d’emplois mais fournisse également de la nourriture à la population et du fourrage au bétail.
3. Déblayer certaines zones détruites pour permettre aux familles de retourner dans leur maison, si elle est habitable, et pour prévenir les risques sanitaires dans les zones détruites les premiers jours de guerre.
4. Balayer et déblayer les débris des rues et des lieux publics afin de créer des emplois, de stimuler l’activité économique et de combattre la pauvreté et le dénuement dont souffrent beaucoup de familles à cause de la guerre et du siège persistant.

Manières de ramener Gaza à la vie
Pour réaliser tout ce qui précède, la communauté internationale doit exercer une pression sur Israël pour qu’il lève le siège afin de permettre l’entrée de matières premières à Gaza. Sans cela, Gaza sera forcé de vivre de l’aide pendant des années.
Il faut que les même erreurs ne soient pas commises à nouveau.
L’AP de même que les donateurs internationaux et régionaux devraient rester des partenaires en consultation régulière et intensive avec la direction du Hamas, les ONG, les associations d’hommes d’affaires et les universités de Gaza pour calculer les dégâts, concevoir les interventions et les mettre en œuvre.
Il faudrait mettre l’accent sur le recrutement de firmes et d’institutions locales dans la plus large mesure possible afin d’assurer que la reconstruction est une opération nationale plutôt qu’internationale et que la société palestinienne reçoit l’essentiel des fonds attendus.
Il est indispensable de coordonner les différentes campagnes locales, régionales et internationales d’appel de fonds d’assistance pour Gaza. En outre, le travail sur le terrain doit être géré de façon à éviter les doublons. Un mécanisme transparent doit être élaboré pour le contrôle et le suivi de ces donations et pour guider les bénéficiaires à y avoir accès. Les opérations de l’entité créée pour gérer ces fonds et les normes qu’elle appliquera devront être connues du public.
Les Palestiniens de la diaspora pourraient jouer un rôle important, surtout en termes de contribution financière et d’expertise, mais ils doivent être contactés et impliqués dans le processus dès le début. Leur contribution et leur implication non seulement aideraient à consolider le processus de réconciliation Fatah-Hamas, mais elles aideraient également à donner une raison d’être et à créer un but parmi ceux de la diaspora qui tiennent à offrir leur soutien. Ils pourraient aussi servir à faciliter des liens plus forts entre eux-mêmes et les communautés et institutions de Gaza.
Par ailleurs il est important de discuter des moyens d’utiliser les dépôts accumulés dans le secteur bancaire, càd toutes les banques qui opèrent dans les Territoires Palestiniens Occupés (TOP) et dont les fonds ont atteint 8 milliards de dollars.
Une possibilité serait que l’AP fasse des emprunts à ces banques et les utilise à des prêts immobiliers pour l’achat d’appartements destinés aux familles qui ont perdu leur logement pendant la guerre. Il faut souligner, par exemple, que quelques milliers d’appartements restent vides, surtout à Gaza Ville, parce qu’ils sont inabordables. Des plans d’emprunts peuvent être établis pour utiliser ces dépôts en les consacrant à la crise du logement.
A plus vaste échelle, on peut utiliser des outils d’investissement agréés internationalement comme le franchisage, les partenariats stratégiques et les coentreprises, en particulier dans les domaines de l’énergie et de l’électricité, la construction du port et de l’aéroport et des projets de développement régional.
Voilà juste quelques-unes de manières d’aider à restaurer une vie normale et une dignité pour les Palestiniens de Gaza. En 2012, l’ONU a estimé que Gaza serait invivable en 2020 si les tendances actuelles persistaient. C’était avant l’offensive israélienne actuelle. Si 1.800.000 Gazaouis ne sont pas condamnés à un espace invivable, une reconstruction correcte doit commencer aussi tôt que possible.

* Omar Shaban est le fondateur et directeur du think tank palestinien indépendant PalThink for Strategic Studies , sans affiliation politique. Il est analyste économique pour le Moyen-Orient dans la presse arabe et internationale. Il a fondé des groupes Amnesty International en Palestine. Il est vice-président d’Asala, une association de promotion de la microfinance pour les femmes, et membre du Good Governance Institute (UK).
18 août 2014 - al-Shabaka - Vous pouvez consulter cet article à :
http://al-shabaka.org/policy-brief/...
Traduction : Info-Palestine.eu - Marie Meert

Le Hamas refusera toute tentative pour le désarmer (Mechaal)

Le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas, Khaled Mechaal, a rejeté jeudi toute tentative qui viserait à désarmer ses combattants dans la bande de Gaza, l'une des exigences d'Israël en vue d'un accord à long terme.
"Les armes de la résistance sont sacrées. Et nous n'accepterons pas qu'elles soient à l'ordre du jour" des prochaines négociations prévues par l'accord de cessez-le-feu à Gaza, a déclaré M. Mechaal lors d'une conférence de presse à Doha (Qatar) où il vit en exil.
"Cela ne peut faire l'objet de marchandages ou de négociations. Personne ne peut désarmer le Hamas et sa résistance", a-t-il ajouté, défiant ainsi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui pose le désarmement du mouvement islamiste comme préalable à tout accord à long terme.
Un accord de cessez-le-feu est observé depuis mardi entre Israël et les islamistes palestiniens après 50 jours d'une guerre qui a fait plus de 2.140 morts et 11.000 blessés parmi les Gazaouis et 70 morts côté israélien.
Il prévoit notamment l'allègement du blocus de Gaza imposé depuis 2006 par Israël et qui asphyxie les 1,8 million d'habitants de l'enclave palestinienne.
Outre la démilitarisation, la réouverture de l'aéroport et du port maritime de Gaza doivent être discutées au Caire.

Guerre à Gaza : match nul Israël-Hamas, selon une majorité d'Israéliens (sondage)

Une majorité d'Israéliens estime que ni Israël ni le Hamas ne sont sortis vainqueurs de la guerre dans la bande de Gaza, qui a abouti à un cessez-le-feu mardi après 50 jours de combats, selon un sondage rendu public jeudi.
A la question: "à la suite du cessez-le-feu auquel ont abouti Israël et le Hamas comment qualifieriez-vous les résultats des combats?", 54% des personnes interrogées pensent qu'aucune des deux parties ne l'a emporté, 26% estiment qu'Israël a gagné la bataille, contre 16% pour le Hamas, le reste étant sans opinion.
La cote de confiance du Premier ministre Benjamin Netanyahu a pour sa part connu une très forte chute: 50% des Israéliens se déclarent satisfaits de la manière dont il a géré l'opération "Bordure protectrice" lancée le 8 juillet contre 77% trois semaines auparavant.
Ce sondage publié par le quotidien Haaretz a été réalisé auprès de 464 personnes représentatives de la population israélienne avec une marge d'erreur de 4,64%.
Selon un autre sondage rendu public mercredi soir par la deuxième chaîne de télévision privée, 54% des Israéliens sont opposés au cessez-le-feu contre 37% qui y sont favorables.
Benjamin Netanyahu a justifié mercredi soir lors d'une conférence de presse sa décision d'accepter un cessez-le-feu en affirmant qu'aucune des exigence du Hamas n'avait été acceptée.
Énumérant les "succès" de l'opération "Bordure protectrice", Benjamin Netanyahu a déclaré que "le Hamas n'avait pas subi une telle défaite depuis sa création".
M. Netanyahu a toutefois admis "qu'il était encore trop tôt pour savoir si le calme est revenu à long-terme".
L'accord de cessez-le-feu, conclu sous l'égide de l'Egypte, est entré en vigueur mardi, après une guerre qui a fait 2.143 morts côté palestinien.
L'armée israélienne a subi ses plus lourdes pertes durant cette opération depuis la guerre contre le Hezbollah libanais en 2006, avec 64 soldats tués. Six civils ont également péri.

Netanyahu et Yaalon se disputent

Le Premier ministre israélien "Benjamin Netanyahu" tiendra une conférence de presse, ce soir (27-8), accompagné du ministre de son armée « Moshe Yaalon », pour parler de l'accord de cessez-le-feu comme indiqué par la dixième chaine hébreu.
La chaîne a déclaré que la conférence débutera à 20h15 du bureau de Netanyahu à Jérusalem et comprendra une déclaration des deux côtés suivie d'une conférence de presse pour répondre aux questions.
Les ministres et les membres de la Knesset ont critiqué le retard de cette conférence, tandis que l’ancien président du "Shin Bet" a indiqué que cette déclaration est un droit au public israélien pour savoir quel prix Israël a payé pour cet accord.

Lieberman attaque Netanyahu en raison de l'accord de cessez-le-feu

Le ministre sioniste des Affaires étrangères "Avigdor Lieberman" a exprimé sa colère envers l'approbation de Netanyahu envers l’accord de cessez-le-feu avec le Hamas après la guerre israélienne contre la bande de Gaza qui a duré 51 jours.
 «Nous ne pouvons pas parvenir à un accord avec le Hamas. Le Hamas n'est pas un partenaire avec qui nous pouvons parvenir à un compromis politique ou militaire », a affirmé Lieberman . 
Lieberman a attaqué Netanyahou en disant: «Nous nous opposons à l'accord de cessez-le feu avec le Hamas vu que ceci lui permet de continuer à renforcer ses capacités militaires et à se préparer à lutter dans les prochaines guerres avec « Israël », sachant que la menace de roquettes et des tunnels se poursuit encore ».
Il a conclu sa déclaration sur «Facebook», en disant: «nous insistons sur le fait de ne pas donner au Hamas des réalisations politiques par cet accord ».

Marzouki s'entretient avec Mechaal et Abbas

Des sources tunisiennes et palestiniennes ont révélé que le président tunisien, Mohamed Moncef Marzouki, a reçu un coup téléphonique du président du Bureau politique du mouvement du Hamas,; Khaled Mechaal, hier soir mardi 26/8, et un autre coup téléphonique du président de l'AP, Mahmoud Abbas.
Une source tunisienne a déclaré que Mechaal a expliqué au président Marzouki l'accord du Cessez-le-feu signé dans la Bande de Gaza et la poursuite des négociations sur les points de discorde après deux mois.
Un communiqué médiatique de la présidence de la Tunisie a déclaré que Mechaal a assuré au président Marzouki la fermé du peuple palestinien en face de l'agression israélienne et le moral élevé des Palestiniens et aussi la détermination pour reconstruire ce qui a été détruit par l'agression israélienne dans la Bande de Gaza, en particulier après qu'environ 350 000 Palestiniens ont perdu leurs foyers et sont devenus sans-abri.
La source a souligné que le président tunisien a félicité Mechaal pour cette grande victoire pour les factions de la résistance et leur fermé en face de l'occupant sioniste, renouvelant la persévérance de la Tunisie pour poursuivre le soutien à la lutte des Palestiniens par tous les moyens politiques financières.
Marzouki a appelé les Tunisiens à soutenir leurs frères dans la Bande de Gaza via l'intensification de l'aide de secours et médicales à partir la campagne nationale de l'appui au peuple palestinien, qui est supervisée par le croissant rouge tunisien.
Le communiqué a poursuivi que Mechaal a annoncé lors de ce coup téléphonique son intention de se rendre bientôt à la Tunisie pour remercier le peuple tunisien pour son soutien continu aux Palestiniens.
Des sources officielles palestiniennes ont annoncé que le président de l'AP, Mahmoud Abbas, a reçu un coup téléphonique, mercredi 27/8, du président tunisien, Mohamed Moncef Marzouki, qui lui a félicité pour la signature du cessez-le-feu et l'arrêt de l'agression israélienne sur la Bande de Gaza.
La source a déclaré qu'on a confirmé la nécessité de fixer le cessez-le-feu et d'accélérer la mise en œuvre des programmes de l'aide et aussi la reconstruction des infrastructures de la Bande de Gaza, en plus de la discussion des relations bilatérales entre la Palestine et la Tunisie et les moyens de les développer.
Il est à noter que le président Dr. Mohamed Moncef Marzouki a mené de grands efforts avec un certain nombre de dirigeants des pays arabes et occidentaux, américains et asiatiques, et a appelé le Conseil des droits de l'homme à former un comité d'enquête pour découvrir les détails de la guerre à Gaza et le lancement d'un pont aérien pour acheminer l'aide humanitaire aux citoyens sinistrés par l'agression barbare de l'occupant israélien.

Après la défaite à Gaza, déficit de 70% du budget israélien

Le journal hébreu  Kol Israël a rapporté selon des responsables du ministère des finances du gouvernement de l’occupant israélien qu’ « après la guerre de Gaza, Israël souffrira d’un déficit budgétaire de plus de 70% [du PIB] pour l’année prochaine »
Les responsables ont déclaré que « le déficit budgétaire est dû à la baisse des investissements dans les territoires occupés à cause de l’instabilité, notamment après la guerre de Gaza »
Une source du ministère des finances a annoncé que « le ministre des finances, Yair Lapid, planifie pour relever le niveau du déficit budgétaire de l’année prochaine de 2.5% à 3%. L’objectif est de transférer le surplus vers les dépenses militaires provoquées par la guerre israélienne contre la bande de Gaza et par les pertes subites par le gouvernement de Netanyahou »
Mardi, Lapid s’est réuni avec le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, la présidente de la bande centrale israélienne Karnit Flough, et des hauts conseillers économistes du gouvernement pour une première discussion concernant le budget de l’année prochaine.
  Flough a déclaré que « le gouvernement israélien a besoin d’augmenter les imports et de diminuer les dépenses publiques de 20 milliards de shekel (5.6 milliards de dollars) pour atteindre le niveau souhaité du déficit, soit 2.5% [du PIB].
Lapid a refusé une quelconque hausse des impôts car cela aura des répercussions néfastes sur les citoyens et sur l’économie.

Haniyeh: Gaza se prépare pour la bataille globale de la libération

Ismaïl Haniyeh, vice-président du Bureau politique du mouvement du Hamas, a confirmé que durant 51 jours de l'agression israélienne sur la Bande de Gaza, le mot d'el-Qassam et de la résistance était suprême, ils ont commencé la guerre par le bombardement de la ville occupée de Haïfa et ont fini la guerre par le bombardement de Haïfa, insistant que Gaza est le titre de la scène.
Dans son discours à la foule rassemblée dans la cour du Conseil législatif palestinien dans la ville de Gaza, mercredi après-midi 27/8, Haniyeh a dit: "Notre peuple n'a pas pu célébrer l'Aïd al-Fitr, et ici il  célèbre aujourd'hui l'Aïd de la victoire, Gaza est bonne, triomphée et ferme pour toujours et trace la route vers Jérusalem et el-Aqsa. Chaque année, Gaza prépare la route pour le retour des déplacés et les réfugiés dans leurs foyers et leurs terres".
Il a salué les martyrs qui était l'alimentation de cette victoire à Gaza et ceux qui ont trouvé la mort en Cisjordanie occupée pour soutenir Gaza, en particulier les commandants martyrs Mohamed Abou Shamala, Raed al-Attar et Abou Oussama Barhoum, insistant qu'ils sont des symobles de triomphe .
Il a salué toutes les factions et les branches militaires de la résistance, y compris à la tête les Brigades d'el-Qassam.
Haniyeh a apprécié la cohésion entre le peuple et la résistance lors de la guerre, insistant que cette victoire dépasse les frontières de temps et de lieu.
L'évolution de la courbe de la résistance:  
Il a expliqué des signes de bataille et la victoire, montrant l'évolution de la courbe de résistance. Il a confirmé que la bataille a révélé le développement de la résistance pendant 8 ans. Dans la guerre de "Furquan" était la victoire de la fermeté, dans la guerre des "Pierres de Schiste" était une victoire rapide, mais dans la bataille "Méninges Mangé", la victoire était plus grande trois fois de la récente victoire.
"Cette évolution dans la résistance a été vue par le monde entier et sur tous les niveaux, sur le terrain, dans l'air et dans la mer, ce qui démontre que cette grande victoire est le résultat d'un travail sérieux au cours des longues années d'efforts et de préparation, non seulement pour la bataille de Gaza, mais pour la bataille de la libération globale de la Palestine, Jérusalem et la mosquée sainte d'el-Aqsa", a-t-il déclaré.
Il a ajouté: "Cette évolution significative dans les plans et la performance de la résistance, dans les plans de l'attaque avant ceux de la défense".
"Deuxièmement, au cours des huit dernières années, la Bande de Gaza assiégée qui s'est exposée à 3 guerre, était l'incubateur de la résistance, et la preuve est ce qu'il a été vu par notre peuple de la performance de toutes les factions et les Brigades de la résistance, Gaza n'est seulement l'incubateur d'el-Qassam, mais de la résistance et ses factions et branches. Ici nous avons vu les Brigades d'el-Qassam, les Sarayas d'al-Qods, les Brigades d'el-Aqsa, les Comités de la résistance, les Brigades d'el-Nasser, Abou Ali Moustafda, les Brigades de Moudjahiddins, Abdul-Qader al-Hussaini et Nedhal al-Amoudi", a-t-il continué.
Nous sommes fiers que nous avons adopté la résistance et ses factions à Gaza, et même dans les années de notre présence à l'autorité, a démontré Haniyeh.
La fermeté du peuple:
Haniyeh a salué la fermeté et la cohésion du peuple palestinien dans la Bande de Gaza, la Cisjordanie, les territoires de 48 et à l'étranger, appréciant l'adoption de la résistance, malgré le bombardement de l'air, la terre et la mer.
"Les Gazaouis sont restés sur l'alliance avec Oummah et avec la résistance. Le million et 800 000 Gazaouis étaient des héros"", insistant que la fermeté du peuple était la raison de la stabilité de la résistance, a-t-il ainsi poursuivi.
Il a également salué les médias palestiniens et arabes, en particulier la chaîne d'al-Jazeera.
Le dirigeant du Hamas a apprécié les célébrations de la victoire partout, où les Palestiniens se trouvent, en disant: "Nous avons vu l'histoire de la victoire dans vos yeux et la joie de la femme palestinienne était plus grande en comparaison à celle de la tristesse des blessures, les sacrifices, les douleurs et en dépit des familles exécutées et les maisons détruites, aussi le massacre de Shojae'ya".
"Sur les frontières de Gaza, les résistants ont mis fin à la légende de l'armée invincible, sur les frontières de Gaza", a dit Haniyeh.
Il a insisté que les résistants avaient manipulé les soldats de l'occupation, et les ont chassés et  ciblés partout tuant certains et capturant d'autres.
Le leader du Hamas a souligné que la joie des habitants de Gaza et l'organisation des marches avec les slogans d'Aïd ont déjoué les paris de certains sur le manque du soutien du peuple à la résistance.
Il a insisté que cette bataille a repris le respect et l'importance de la cause palestinienne et a ravivé les sentiments envers la cause palestinienne.

L'occupation envahit Bourin et arrête un citoyen

Les forces armées de l'occupant israélien ont pris d'assaut, le jeudi à l'aube 28/8, le village de Bourin dans le sud de la ville de Naplouse et ont procédé à une campagne d'invasions dans un certain nombre de maisons.
Des sources locales ont déclaré au correspondant de notre CPI que plusieurs patrouilles ont pris d'assaut le village et ont fait irruption dans certaines maisons palestiniennes, en altérant le contenu, avant avoir kidnappé le jeune Ghassan al-Najjar.
Les sources ont ajouté que les forces armées occupantes ont également envahi la maison du directeur du lycée de Bourin, Ibrahim Omran, et lui ont menacé d'être arrêté et de fermer l'école, si les élèves n'arrêtent pas de jeter des pierres sur la route de contournement utilisée par les colons.
Les forces armées sionistes ont déjà envahi l'école, hier, en lançant un grand nombre de bombes assourdissantes, sous prétexte que les élèves lancent des pierres sur les voitures des colons, ce qui a conduit à la blessure d'un colon.

Hamas: Haniyeh est en bonne santé

Le mouvement du Hamas a confirmé que le vice-président de son Bureau politique, Ismaïl Haniyeh, est en bonne santé.
Le mouvement a déclaré dans un bref communiqué, le jeudi 28/8: "Dans le cadre de sa guerre psychologique et la tentative de créer une victoire illusoire, certains médias israéliens publient les mensonges sur la santé de Haniyeh".
Il a confirmé que Haniyeh a prononcé le discours de la victoire dans la Bande de Gaza, et puis il a salué les manifestants dans une voiture ouverte parmi les citoyens, avant avoir visité les blessés de l'agression dans l'hôpital d'al-Shifa, et il est en pleine santé.
Des médias hébreux ont prétendu que Haniyeh a été transféré à l'hôpital d'al-Shifa après la détérioration de son état de santé à l'issue du discours prononcé par lui à Gaza.

Mechaal tient une conférence de presse jeudi à Doha

Il est prévu que le chef du Bureau politique du mouvement du Hamas, Khaled Mechaal, tiendra une conférence de presse intitulée: "Le Peuple fabrique sa victoire", aujourd'hui jeudi 28/8, à l'occasion de la victoire de la résistance palestinienne à Gaza.
Izzat Racheq, le membre du Bureau politique du mouvement du Hamas, a appelé les journalistes à assister et couvrir la conférence qui sera tenue, à 18h30, dans le quartier culturel "Katara" à Doha, Qatar.

Hébron : L’occupation arrête trois citoyens, et place d'autres en détention administrative

Les forces d'occupation sionistes ont arrêté jeudi (28-8) trois citoyens à Hébron au sud de la Cisjordanie et ont transféré deux autres à la détention administrative.
Des témoins ont déclaré que les forces d'occupation ont arrêté les citoyens Azzedine Nasser Zein, Hossam Zughayyar et Adham Abou Hadid, lors des opérations de raid et de recherche effectuées dans les maisons de la ville d’Hébron. Ils ont vérifié l'identité des citoyens avant la mise en œuvre des arrestations puis les ont embarqués des destinations inconnues.
D'autre part, les forces d'occupation ont placé en détention administrative les détenus Yazen Jaaba pendant deux mois et Ismail Bashir pendant six mois sous le prétexte de dossiers secrets contre eux, sachant qu'ils ont été arrêtés au cours des derniers jours dans des campagnes systématiques.
Dans un contexte similaire, des dizaines de soldats et de véhicules militaires ont pris d’assaut aujourd'hui la ville de Yatta, au sud d'Hébron, et ont effectué des inspections et de raids dans les maisons et les terres agricoles.
Le militant Rateb Jabour a déclaré au «Centre Palestinien d’Information » que les soldats et les patrouilles de l’occupation ont prétendu que ces processus de prises d’assaut visent à rechercher les maisons sans permis. Lors de ces opérations, des hélicoptères ont été utilisés et ont volé à basse altitude près d’une école à l’est de la ville, suscitant la panique parmi les citoyens et les enfants. Les forces israéliennes ont aussi pris d'assaut les maisons et les soldats ont commencé à photographier la région et à effectuer des processus de recherche.
Les forces d'occupation ont menacé plus de 8 zones de démolition à Yatta au sud d'Hébron, sous le prétexte de la construction sans permis et qu’elles sont des zones militaires fermées.

Libération du député jérusalémite Ahmad Attoun

Les autorités d'occupation sionistes devraient libérer ce jeudi (28-8) le député Ahmed Attoun de la prison d'Ofer à l'ouest de Ramallah après avoir passé 18 mois de détention.
Les autorités d'occupation ont arrêté Attoun pour la quatrième fois au cours de son mandat au Conseil législatif et l'a condamné à l'emprisonnement pour 18 mois puis ont arrêté son fils Mujahid sous prétexte de résistance à l'occupation dans la ville de Jérusalem.
Les autorités d'occupation sionistes avaient décidé d'expulser Attoun avec les députés et le ministre de Jérusalem Khaled Abou Arafa et Mohammed Abu Teir et les bannir de Jérusalem à Ramallah il y a trois ans.
Les forces d’occupation les ont ensuite arrêtés une nouvelle fois sous prétexte d’effectuer des évènements contre l'occupation.

20 femmes détenues dans les prisons israéliennes

Le Club des prisonniers a déclaré jeudi (28-8) que le nombre de femmes détenues dans les prisons israéliennes s'élève désormais à 20 après l'arrestation d'Anaam Qlambo de Jérusalem et de Fida Suleiman de Ramallah.
Les prisonnières sont: Lena Jerboni des territoires occupés en 48, Dima Sawahrah, Alaa Abu Zeitoun, Nawal al-Saadi, Dina Waked, Wiem Asida, Mona Ka'adan, Nahil Abu Eisha, Tahrir al-Fanni, Filastin Najem, Rasmiya Balawna, Reem Hamarsheh, Shirin Issawi, Fida Sheibani, Samaher Zainuddin, Hiba Abu Jaja, Bushra Tawil, Thuraya Bazar, Anaam Qlambo et Fida Suleiman.

Haaretz : L’accord est un retour en arrière pour Israël

Barak Ravid, analyse politique du journal hébreu Haaretz a déclaré que « le premier ministre de l’occupation Benyamin Netanyahou, sans négociations organisées ni vote, mais par un simple appel téléphonique avec les membres du siège ministériel israélien, les membres du Cabinet ont accepté l’accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Netanyahou a profité de l’occasion pour éteindre son téléphone et se sauver »
L’analyse poursuit « Netanyahou, 5 ans auparavant, après la guerre contre Gaza qu’il a nommé Plomb Durci, sa campagne scandait que « la mission n’est pas achevée, il faut mettre fin au Hamas et qu’il est le seul à pouvoir le faire »
Il a ajouté que « la façon avec laquelle Netanyahou a traité les 50 derniers jours a montré l’ampleur du fossé entre les déclarations et les promesses qu’il publiait avec la réalité. Il ne prononçait que des discours menaçant contre le Hamas mais a fini par affronter le Hamas avec la plus grande faiblesse. Ce qu’il souhaitait était de parvenir à un cessez-le-feu, coûte que coûte. Quand il a eu l’occasion de le faire, il s’est enfui ».
L’analyste a déclaré : « l’initiative égyptienne acceptée par le gouvernement de Netanyahou ne lui accorde aucun avantage. Le seul exploit des porte-paroles du gouvernement est la non réalisation des demandes pour port et l'aéroport. Même si ces demandes seront posées lors des négociations avec le Hamas la semaine prochaine ».
Il a souligné qu’ « Israël, en contrepartie d’un retour au calme pour une durée indéterminée, a accepté d’ouvrir immédiatement les passages frontaliers avec Gaza, de faire rentrer les aides humanitaires et d’élargir la zone de pêche à 6 miles »
Israël a aussi accepté de faire rentrer des matériaux de construction. Tout cela sans engagements ni de l’Egypte ni du Hamas que ces matériaux ne seront pas utilisés pour reconstruire les tunnels.
Ravid a déclaré que « l’initiative égyptienne ne comprend aucun article ni allusion aux demandes sécuritaires d’Israël. Il n’y a aucune allusion au désarmement de la bande de Gaza ou l’interdiction de se réarmer, ni à l’affaire des tunnels »
Il ajoute « le troisième accord avec le Hamas que Netanyahou a signé depuis son poste de premier ministre en 2009 n’est pas un retour au point de départ pour Israël par rapport à Gaza… Netanyahou a voulu retourner à la situation en cours qui était devenu une idéologie selon son point de vu,e mais en réalité cet accord est un retour en arrière »
Ravid poursuit « En réalité il y a eu 69 morts israéliens contre 2000 morts palestiniens dont la majorité sont des civils. Des milliers de roquettes ont été tirées vers les colonies du sud, des centaines d’autre contre le centre. Les habitants des colonies du sud ont été contraints à l’exode. Les habitants ne font plus confiance à l’armée ni au gouvernement. Des dégâts économiques s’élèvent à des milliards de shekels et des dégâts politiques nuisant à l’image d’Israël sont difficiles à en mesurer l’ampleur »

Meretz : La récente guerre sur Gaza a affaibli la force sioniste

La présidente du parti sioniste Meretz, Zahava Gal-On, a déclaré que la guerre menée par les forces d'occupation sur la bande de Gaza a non seulement échoué à promouvoir la dissuasion sioniste, mais elle l’a aussi affaiblie.
Gal-On a ajouté, selon le site du journal Maari dans son édition de jeudi (28-8), en commentant  ​​ce qui a été dit dans la conférence de presse tenue par le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu mercredi soir en disant que «si un accord a été effectué avec le Hamas uniquement sans donner au président Mahmoud Abbas une partie des réalisations, nous allons voir un nouveau cycle de violences dans un an ou deux ».

Un colon renverse un palestinien à Hébron

Le jeune Muntasar Haroub (25 ans) a été blessé après avoir été renversé délibérément par un colon sioniste à l'entrée de la ville de Beit Ummar, au nord d'Hébron.
Mohamed Ayad Awad, porte-parole des médias des comités populaires contre le mur dans le village de Beit Ummar, a déclaré que le jeune homme a été blessé pendant qu’il traversait la rue principale à l'entrée de la ville de Beit Ummar, où un colon l’a renversé avec sa voiture et a pris la fuite.
C'est le troisième incident du genre commis par des colons contre des citoyens palestiniens en moins de 24 heures à Hébron, notant aussi que des colons ont ouvert le feu sur des agriculteurs palestiniens à l'est de Yatta et un colon a attaqué une voiture palestinienne dans un accident de la circulation blessant délibérément quatre palestiniens mercredi matin au nord d'Hébron.

L’occupation est à la recherche du colon disparu craignant qu’il soit enlevé par la résistance

Le journal américain " New York Daily News " a révélé, citant des sources israéliennes, que  " les agences de sécurité craignent que le colon qui a disparu il y a environ une semaine à Jérusalem soit enlevé par les groupes du Hamas, sachant qu’il est étudiant dans une des écoles religieuses ".
Les sources ont indiqué au journal, selon ce qui a été publié par «Yediot Aharonot», que les expériences du passé prouvent que le Hamas est capable de mener ce genre d’opérations, mais aucune confirmation n’est valide jusqu’à présent.
La police israélienne a annoncé la disparition du colon Aharon Sofer (23 ans) près des environs de Jérusalem, sachant qu’elle a mené de larges opérations de recherche dans la région utilisant même des hélicoptères et a publié sa photo hier.
Il est à noter que Sofer est un Juif américain qui est venu à l'Etat de l'occupation afin d’achever ses études de la Torah dans une école religieuse à Jérusalem.

L'occupation multiplie ses invasions et les checkpoint mobiles, 13 Palestiniens arrêtés

Les forces armées de l'occupation israélienne ont intensifié le jeudi à l'aube les invasions dans les régions de la Cisjordanie occupée et ont lancé une campagne d'arrestations, affectant 13 palestiniens.
Elles ont également érigé des barrages mobiles.
La radio de l'occupation israélienne a déclaré que la plupart des captifs sont des cadres du mouvement du Hamas, prétendant qu'ils sont recherchés par les services de sécurité sionistes et qu'ils ont été transmis aux autorités compétentes pour être interrogés.
Selon des sources locales à Bethléem, les forces armées occupantes ont arrêté les deux jeunes Mohamed Hisham Dirya (19 ans) et Imad Ibrahim Dirya (23 ans) après avoir pris d'assaut leurs maisons dans le village de Biet Fajjar au sud de Bethléem.
Les soldats israéliens ont également kidnappé le jeune Ibrahim Namer Lawzi du camp de Qalandia au nord de la ville occupée de Jérusalem et ont inspecté un bâtiment résidentiel dans la ville de Birah.
Une autre force israélienne a fait irruption dans le quartier d'al-Irsal à la ville de Birah et a pénétré dans un bâtiment résidentiel, après l'évacuation de l'ensemble de la population, tandis que des autres sources locales ont déclaré que les forces armées occupantes ont compté les résidents du bâtiment. 

Abou Marzouk est arrivé à Gaza

Moussa Abou Marzouk, membre du Bureau politique du mouvement du Hamas, est arrivé jeudi après-midi à la Bande de Gaza via le passage frontalier de Rafah.
Des sources palestiniennes ont déclaré qu'Abou Marzouk est arrivé jeudi après-midi au passage de Rafah, venant de l'Egypte, dans une visite à la Bande de Gaza.
Un certain nombre de leaders du Hamas et des factions palestiniennes ont accueilli Abou Marzouk au passage.
On ne sait pas combien de temps il restera dans la Bande de Gaza et est-ce qu'il aura des tâches spécifiques liées à la trêve ou la réconciliation.
Abou Marzouk était un membre de la délégation palestinienne unifiée dans les négociations du cessez-le-feu au Caire, qui ont été réussies le mardi dernier et ont mis un terme à l'agression sioniste qui a duré 51 jours.
La dernière visite du membre du Bureau politique du mouvement du Hamas à la Bande de Gaza, Dr. Moussa Abou Marzouk, date d'Avril dernier pour participer aux réunions de la réconciliation palestinienne et la signature de l'accord de Shatea, avant la formation du gouvernement du consensus national.

Un officier de l’armée de l’occupation dévoile comment Israël cachait ses pertes

De nouvelles données de l’armée de l’occupant israélien montrent que pendant les 50 jours d’agression contre Gaza, 35 000 obus ont été tirés et les chars en ont tiré plus de 14500.
Dans un simple décompte, l’armée de l’occupation a envoyé en moyenne 1000 obus par jour lors de l’agression contre Gaza, soit une moyenne de 42 obus par heure. Selon les données de l’occupation, la majorité des obus tirés par les chars étaient de type Halolan qui, à la base, ont été conçus pour bombarder les véhicules blindés mais l’occupant les utilise pour bombarder les zones d’habitations.
En revanche, les données ne fournissent pas de détails sur le type d’obus tirés par l’artillerie. Selon un officier du corps d’artillerie « l’armée a utilisé des obus qui propagent de la fumée, notamment la journée, afin de couvrir ses pertes lors des batailles avec la résistance »
Le corps d’artillerie de l’armée israélienne a refusé les ordres de se concentrer sur le nombre d’obus qui nécessitent un examen avant d’être utilisé.
D’un autre côté, le journal hébreu Haaretz a rapporté selon un grand officier du corps d’artillerie que « le décompte des obus n’a aucune importance, il faut se concentrer sur les missions demandées. Des cibles ont besoin de 10 obus et d’autres n’en demandent pas plus de 5 »
L’officier a déclaré que les obus ont été fixés en fonction des besoins des forces et non pas en fonction de ce que celles-ci voulaient. Un officier de  l’Etat-major de l’armée de l’occupation avait déclaré il y a deux semaines que les forces terrestres de l’occupation ont utilisé des munitions plus grandes que ce à quoi elles s’attendaient.
De plus, des données de l’armée ont dévoilé que lors de cette guerre, l’armée a bombardé quatre fois plus que lors de la dernière guerre contre Gaza en 2008-2009 qui avait été nommée opération  Plomb Durci. 

Etre un Mensch ou un collabo du plan Dalet?



En Hommage à Hajo Meyer [1]
C'est un bien beau mot yiddish que Mensch!
Dans la communauté juive, il désigne un être humain de valeur, quelqu'un de bien, une personne d'honneur.
J'ai la chance d'en connaître plusieurs qui m'ont donné leur amitié.
Ils et elles ont toujours été antiracistes, se sont opposés à la dictature franquiste, ont soutenu les Vietnamiens, dénoncé le colonialisme belge, appuyé les luttes de libération d'Algérie, d'Afrique du Sud et d'Amérique latine, manifesté pour les Sahraouis, les Kurdes, les Roms, les Amérindiens, les réfugiés d'Afrique et d'Afghanistan... Bref, ils n'ont jamais cessé de défendre les droits des humains, ici et ailleurs.
Certains parmi les plus anciens vont régulièrement rencontrer les enfants dans les écoles pour témoigner de l'abjection du nazisme qui a conduit à l'indicible horreur d'Auschwitz.
Et tous, jeunes et vieux, manifestent aujourd'hui contre les crimes du régime de Netanyahu et s'opposent à ceux qui, dans ce pays, prétendent parler au nom de la communauté juive alors qu'ils ne sont que des propagandistes d'un régime criminel. 
Le mot hébreu Dalet a, lui, une signification bien moins honorable.
Pour ceux et celles qui l'ignoreraient encore, le plan militaire appelé Dalet a été mis au point en 1947 par les leaders du mouvement sioniste et déclenché avant même la création de l'Etat d'Israël.
Son but était simple : "désarabiser" le futur pays!

    Comme le déclarait alors Ben Gourion, le fondateur de l'Etat : "Le nettoyage de la
    Palestine demeure l'objectif premier du plan Dalet!" [2] 
Au début, ce fut un réel succès : quelques 750.000 Palestiniens furent expulsés de leurs maisons ou prirent la fuite, on massacra ceux qui osaient résister – la tuerie de Deir Yassin est restée "célèbre" – et près de 400 villages furent rasés. [3]
Mais quand les bombardements cessèrent, Ben Gourion et ses acolytes durent bien constater que tous les Palestiniens n'avaient pas fui!
Il en restait 160.000 sur le territoire du nouvel Etat.
Ils constituent aujourd'hui plus de 20% de la population israélienne, considérés comme des citoyens de seconde zone et soumis aux lois d'apartheid du régime sioniste. 
De plus, si le nouveau maître avait contraint une bonne partie des "indigènes" à l'exil au Liban, en Jordanie et en Syrie, il en restait encore beaucoup aux abords du territoire conquis.
Ceux de Cisjordanie se retrouveront plus tard derrière le fameux mur et les autres emprisonnés dans le lopin de terre de Gaza (± 480.000 réfugiés)... ou, comme les Bédouins, parqués dans les "townships" du Negev. [4] 
L'ambition des colonisateurs, Européens pour la quasi totalité, de créer un état sioniste s'étendant, au minimum, du Golan au golfe d'Akaba et du Jourdain à la mer Méditerranée était donc loin d'être atteint. [5]
De plus, la reconnaissance du nouvel Etat par l'ONU, entraînait, paradoxalement, un problème pour le développement du plan.
En effet, aux yeux de la communauté internationale, Israël se devait d'avoir l'apparence d'une démocratie, de montrer un profil de régime respectable.
Plus question de continuer la "désarabisation" au grand jour.
Il fallait changer de stratégie.
C'est ainsi que depuis soixante ans, Israël applique l'expansion territoriale "par paliers".
Chaque annexion ou occupation de terres est justifiée par des nécessités de sécurité [6] ou l'exigence de riposte à une agression. 
Une fois le territoire conquis, une campagne de propagande est lancée proclamant tous azimuts la volonté de paix d'Israël.
Des négociations sont ensuite organisées (Camp David, Oslo, Annapolis, Le Caire...)... et tirées en longueur jusqu'à la rupture sous un des prétextes habituels.
Israël est passé maître dans cette stratégie visant à "stabiliser" la conquête pendant d'interminables pourparlers, et rendre ainsi l'occupation irréversible : l'expansion des colonies en Cisjordanie pendant les négociations est un exemple éclairant. 
 
L'Histoire est constellée de ces agissements démontrant que, loin d'aspirer à la paix, le régime sioniste n'a jamais cherché qu'à affaiblir les habitants de cette terre, à les humilier, les réprimer, les expulser... ou à les massacrer comme à Kafr Kassem en 1956. [7]
Blocus de Gaza depuis huit ans, érection d'un mur de plus de 700 kms, création de centaines de check-points en Cisjordanie, arrestations arbitraires, lois d'apartheid, emprisonnements d'élus politiques, destructions de maisons et de champs d'oliviers, torture d'enfants [8] , vol de l'eau... etc, etc.
Les preuves sont, hélas, innombrables. 
Le dernier avatar de "Dalet" est "Barrière de Protection".
Le déclenchement de cette opération est essentiellement motivé par le danger que représente pour les colonisateurs la décision de réunification du Hamas et du Fatah... Mais, comme toujours, Israël a une bonne justification pour les medias.
Cette fois, c'est l'assassinat de trois jeunes colons et les roquettes lancées sur les colonies proches de Gaza... Ashdod, Ashkelon et Sderot notamment.
La plupart des medias "mainstream" passent bien entendu sous silence que ces roquettes répondent aux exactions de l'occupant (blocus humiliant, bombardements ciblés, agressions des pêcheurs, interdiction de cultiver, etc)...Et qu'elles sont, notamment, envoyées par les Palestiniens originaires de la région.
Chassés par les conquérants européens en 1948, ils se sont retrouvés – avec la clef de leur maison pour seul souvenir – dans les camps de refugiés de Jabalia ou Khan Younis. [9] 
Ces villes et villages qu'ils bombardent aujourd'hui étaient les leurs!
Ils s'appelaient Asdud (Ashdod), Najd (Sderot), Asqalan (Ashkelon),... etc. [10] 
Le plan Dalet était passé par là... sans parvenir à éradiquer la mémoire ! 
Parfois, le régime sioniste fait des "erreurs stratégiques" comme en 1987 quand, pour affaiblir le Fatah, il a soutenu la création du Hamas, ou en 2006 quand, en compagnie des USA, il collabora à la tentative de coup d'état menée par Mohammad Dahlan pour renverser la gouvernement de Gaza, légitimement élu. [11] 
En 2014, le plan Dalet [12] est toujours opérationnel.
Il n'a, en réalité jamais cessé d'être au coeur de la politique israélienne.
Affirmer cela tient du fantasme? C'est une vision simpliste? Tendancieuse? 
Il suffit pourtant de regarder les cartes montrant les expansions territoriales année après année – celle de 2005 est déjà largement obsolète – pour constater que ce projet raciste n'a jamais été enterré.

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Depuis plus de soixante ans, de conquête en conquête, d'annexion en occupation, de massacres organisés ou commandités (Sabra et Chatila), de meurtres ciblés (Naïm Khader... et tant d'autres),  de propositions de paix truquées, de refus de respecter le droit international et les ordonnances de l'ONU ou du Tribunal de La Haye, au rejet de propositions de paix [13], les colonisateurs ont méthodiquement continué d'appliquer le plan de "désarabisation" 
Cyniquement, avec le soutien des USA et la complicité de la plupart des pays européens, la plus grande puissance militaire du Moyen-Orient a aujourd'hui mis la main sur la quasi totalité de la "terre sainte" et mène en ce moment une action génocidaire contre le peuple palestinien de Gaza.
Ce qui ne l'empêche pas, pendant ce temps, de continuer à harceler les Palestiniens de Cisjordanie et de fermer les yeux sur les ratonnades fomentées, en Israël, par des milices sionistes fanatiques. [14] 
Au moment où j'écris ces lignes, "Dalet" fait une pause et une fragile trêve s'est installée après la boucherie des dernières semaines. Ce moment de calme permettra au moins d'enterrer les quelques 2.140 morts Palestiniens (71% de civils, dont 555 enfants suivant le décompte de l'UNICEF!) et de soigner les milliers blessés laissés par "l'armée la plus morale du monde". [15]
Cette trêve permettra aussi de faire le deuil des 17 victimes (dont deux enfants) de Cisjordanie, abattues durant la même période dans les rues de Jérusalem ou d'Hébron par les "snipers" israéliens et de soigner les 2.139 blessés. [16] 
Et Netanyahu continue de proclamer "Nous ne faisons que nous défendre!"
Il est vrai que pour le colonialiste, l'Histoire ne commence pas au moment où il envahit, massacre et expulse mais toujours au moment où l'opprimé se révolte et l'agresse, tout comme le violeur pour qui l'histoire ne commence pas au moment du viol mais quand sa victime le gifle.
C'est ainsi que les tartuffes sionistes font commencer l'horreur au moment où les roquettes s'abattent sur  leurs villes et villages... Pas au début du crime de colonisation. 
La Cisjordanie est pratiquement annexée, les habitants n'ont plus que des frondes pour se défendre.
Seule la bande de Gaza se bat encore les armes à la main.
Encore un effort, messieurs les colonialistes, l'apothéose du plan Dalet approche. 
Encore quelques massacres pour atteindre votre objectif : l'éradication d'un peuple et l'asservissement des survivants!
... Et l'extrême-droite sioniste des pays occidentaux pourra jubiler!  
Alors, les "Menschs" que je connais hausseront les épaules.
Ils savent depuis longtemps que ces compatriotes qui prétendent parler en leur nom, sont des manipulateurs au service d'une idéologie fasciste! [17]
Ces "Menschs" dénoncent journellement ces agents de la "Hasbara" [18] qui avancent masqués et font croire à des citoyens crédules que des hordes de manifestants islamistes envahissent nos rues en hurlant "Mort aux Juifs" et que des pogroms (émeute avec pillage et meurtres!) ont même été fomentés à Bruxelles et à Paris durant l'opération "Barrière de Protection". [19] 
Les "Menschs" sont insensibles au bourrage de crâne politique et ne font pas d'amalgame entre leur appartenance à la communauté juive et le régime de Netanyahu.
Ainsi, ils n'acceptent pas qu'un général israélien vienne, avec la collaboration de rabbins, faire du recrutement dans les synagogues. Ils se demandent d'ailleurs pourquoi le gouvernement ferme les yeux sur cette tentative d'embrigadement, alors qu'il met en prison ceux qui recrutent pour d'autres causes.
Ils ne sont pas les ennemis d'Israël, non!
Ils sont seulement pour un Israël "désionisé" dans lequel un citoyen est égal à un autre citoyen et ils refusent un régime dans lequel les Palestiniens sont considérés comme "des bêtes qui marchent sur deux jambes." [20] 
Hajo Meyer qui vient de nous quitter affirmait : “Les Israéliens essayent de déshumaniser les Palestiniens, exactement comme les Nazis ont tenté de me déshumaniser. Personne ne devrait déshumaniser l’autre et ceux qui essayent de déshumaniser l’autre ne sont pas humains" [21]
Il fait partie de ces "Menschs" qui sont l'honneur de leur communauté. 
Mais, pas d'angélisme! Ils ne sont pas plus "pro-Hamas" que "pro-Fatah" et conservent leur esprit critique devant les dérives politiciennes de certains responsables.
Ils agissent seulement pour que justice soit rendue aux Palestiniens, pour que le Droit international soit appliqué et que les criminels de guerre soient jugés. 
Ils refusent aussi de se faire manipuler par les medias qui parlent d'un conflit entre deux forces alors qu'il s'agit de la résistance d'un peuple contre une armée d'envahisseurs, ces medias qui omettent généralement de citer la "Résolution 37/43" de l'ONU qui "Réaffirme la légitimité de la lutte des peuples pour leur indépendance, leur intégrité territoriale et leur unité nationale et pour se libérer de la domination coloniale et étrangère et de l’occupation étrangère par tous les moyens à leur disposition, y compris la lutte armée."
Pour les "Menschs", cette résolution est un préalable à toute analyse des événements, à Gaza, Cisjordanie et en Israël même. 
Parfois, certains d'entre eux s'énervent un peu contre ce qu'ils appellent les progressistes "mous" qui militent pour qu'Israéliens et Palestiniens vivent en paix, parlent de "concessions indispensables" mais restent évasifs sur la justice. Ils critiquent le régime sioniste mais ne s'opposent pas clairement à lui, fermant souvent les yeux sur son orientation fascisante et continuant de propager le mythe du "lien ethnique avec cette terre". 
Les "Menschs" pensent surtout qu'il est plus qu'urgent de juger les crimes contre l'humanité perpétrés par les Netanyahu, Lieberman et autres fanatiques d'extrême droite... Et espèrent que de plus en plus de membres de leur communauté viendront grossir leurs rangs, derrière la bannière "Pas en notre nom!" 
Alors, concitoyens de culture ou de religion juive, Mensch ou collabos silencieux du plan Dalet?
Rudi Barnet
(28/8/2014)



[1] Mensch survivant d'Auschwitz, anti-colonialiste et anti-sioniste, décédé en août 2014 (Info-Palestine)
[2] Journal de Ben Gourion, repris par Ilan Pappe dans "Le Nettoyage Ethnique de la Palestine, P.174)
[3] "Le Nettoyage Ethnique de la Palestine" de Ilan Pappe (Fayard, 2006)
[4] Voir  Liste des camps de réfugiés : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_camps_de_réfugiés_palestiniens
[5] Walid Khalidi, "Plan Dalet: The Zionist Master Plan for the conquest of Palestine"
[6] Le "Mur de Séparation" de plus de 700 km annexe 9,4% de la Cisjordanie selon l'ONU (OCHA)
[7] Sur ce massacre, voir "Kafr Kassem" le film de Borhane Alaouié (1073)
[8] Rapport 2012 "Children  in Military Custody" du Foreign & Commonwealth Office
[9] Consulter le site web de l'UNWRA, l'organisme d'aide aux réfugiés de l'ONU (www.unrwa.org)
[10] Fadwa Nassar :" Faire déguerpir les colons et vider les colonies" (Assawra du 22/8/2014)
[11] Plan d’action initié par Me Condoleeza Rice, représentante des USA. Dahlan (alors chef des services de
    sécurité du Fatah, exclu de l'organisation depuis) assura, en Egypte, la formation de 4700 hommes qui
    échouèrent dans la tentative de prendre le pouvoir à Gaza.
[12] Voir wikipedia.org/wiki/Plan_Daleth
[13] En 2002, la Ligue des Etats arabes a proposé la paix au nom des 22 pays arabes et la création de deux
   Etats sur base de la frontière de 1967... Pas de réaction d'Israël à cette proposition.
[14] Pour mémoire : Mohammad Abou Khdeir, 16 ans, enlevé et "incendié"à Jérusalem début juillet 2014
[15] Voir les chiffres de Ziad Medoukh dans "La Feuille de Chou" (http://la-feuille-de-chou.fr/archives/70690)
[16] Chiffres publiés par Haaretz et diffusés par "EuroPalestine" (www.europalestine.com/spip.php?article9831)
[17] Dénonciation de Albert Einstein et Hanna Arendt dans le “New York Times“ du 2/12/1948
[18] Ministère de la Propagande d'Israël
[19] Déclaration (12/8/2014) de Mr Bruno Wajskop à la RTBF
   (www.rtbf.be/info/belgique/detail_conflit-a-gaza-a-bruxelles-des-juifs-ont-peur?id=8329020)
[20] Menahem Begin, premier ministre, dans un discours à la Knesset en 1982
[21] Déclaration de Hajo Meyer comme témoin au tribunal de Edimbourg en 2010
Transmis par l'auteur