samedi 1 août 2009

Le CRIF, une officine de propagande. Le gouvernement français : un complice.

le 31.07.2009

'Union Juive Française pour la Paix s'inquiète devant la multiplication des déclarations du CRIF ou d'organisations membres de ce « Conseil » se faisant les porte parole des courants les plus bellicistes de l'Etat israélien et prétendant obtenir de l'Etat français un alignement pur et simple sur les positions du gouvernement Netanyahou. Ces mêmes organisations veulent obtenir la condamnation pénale de l'antisionisme (en prétendant qu'il ne peut être que le masque de l'antisémitisme) et des appels au Boycott des produits israéliens (assimilé à une volonté de destruction pure et simple de la société israélienne).

Le communiqué du CRIF à propos de la convocation par le Quai d'Orsay de l'Ambassadeur d'Israël est proprement ahurissant.
Alors que le gouvernent français a été plus que discret dans ses réactions face aux crimes de guerre d'Israël ( notamment à Gaza en décembre et janvier derniers), à la poursuite de la colonisation et de la construction du Mur, comme au traitement infligé à l'étudiant franco-palestinien Salah Hamouri;
alors qu'il a même été quasiment muet devant les vexations et humiliations subies par ses représentants diplomatiques (la dernière en date étant l'interdiction faite à notre représentant consulaire d'assister à l'audience de dimanche où Salah a vu sa libération refusée);
quand enfin l'Ambassadeur d'Israël est convoqué au sujet des destructions illégales au regard du droit international de quartiers entiers de Jérusalem Est ,
et malgré toutes les précautions prises par Bernard Kouchner et Nicolas Sarkozy pour réaffirmer que la France partageait avec Israël les mêmes valeurs,
le CRIF s'émeut, affirme que la loi israélienne doit s'appliquer sur la ville de Jérusalem dans sa totalité, en contradiction même avec les résolutions de l'ONU, et demande qu'Israël soit traité en ami.

Auparavant plusieurs organisations parmi lesquelles l'Union des Patrons Juifs de France (UPJF – à ne pas confondre s'il vous plaît avec l'UJFP) avaient diffusé un « appel à la clémence » pour les nervis de la Ligue de défense Juive coupables de la dévastation de la librairie Résistances, excusables de ne « plus croire à la justice de leur pays » devant la « déferlante antisémite » que connaîtrait la France, notamment au travers des actions de Boycott et de la mansuétude de la Justice pour les coupables dans le procès Halimi !

Nous avons déjà dit le caractère de fuite en avant criminelle et suicidaire de la politique israélienne, qui voit dans l'impunité que lui a accordé jusqu'ici la « communauté internationale » (on attend aujourd'hui que les déclarations d'Obama se traduisent en actes) des raisons de poursuivre la dépossession du peuple palestinien alors que cela ne fait qu'éloigner toujours un peu plus la possibilité d'une solution de paix juste et durable.

Nous disons qu'en s'alignant sur cette politique le Conseil dit représentatif des Institutions Juives de France engage les Juifs de France dans la même impasse d'une guerre sans fin contre tous, développant une idéologie de forteresse assiégée par des ennemis et des traîtres.

Nous disons qu'il revient au Président de la République et au gouvernement de ne pas céder à cet invraisemblable chantage communautariste, comme il vient malheureusement d'être fait en interjetant appel du jugement dans l'affaire Halimi.

Nous disons qu'il revient au Président de la République Française et au gouvernement de contribuer à casser cette dérive en développant une position ferme de défense des droits humains de tous les peuples. Cela devrait commencer, notamment, par la suspension de l'accord d'association entre l'Union européenne et Israël (comme prévu à son article 2) et par l'exigence de libération immédiate de Salah Hamouri.

Pour l'UJFP, André Rosevègue, co-président 29 juillet 2009

Les députés et les ministres de Gaza font donation de leurs salaires

[ 31/07/2009 - 23:01 ]
Gaza – CPI

Ismaël Haniyeh, premier ministre palestinien, a déclaré que les ministres et les députés de la bande de Gaza ont décidé de faire donation de leurs salaires du mois de juillet. Cette donation a été faite pour venir en aide aux ouvriers et nécessiteux, surtout à la veille du mois béni de Ramadan.

Haniyeh a annoncé cette nouvelle lors de son discours de vendredi donné dans la mosquée de Bilal.

En effet, le gouvernement, au complet, comprend la situation difficile des ouvriers, des pêcheurs et des nécessiteux qui souffrent sous le blocus imposé par les occupants israéliens.

Malgré toutes les conspirations et cet injuste blocus, le gouvernement peut assurer les salaires de quelque trente mille fonctionnaires et les dépenses de leurs ministères, souligne Haniyeh.

Finalement, il a indiqué que son cabinet tâche à assurer un salaire stable à quelque 80 mille ouvriers. Il fait tout pour venir en aide à toute la population.

Nous cherchons la réconciliation, dit Haniyeh

[ 01/08/2009 - 01:07 ]
Rafah – CPI

Ismaël Haniyeh, premier ministre palestinien, a confirmé l’attachement de son cabinet, ainsi que du mouvement du Hamas, au dialogue. Ils cherchent la réconciliation.

Il a cependant un doute que le dialogue engagé au Caire puisse réussir, si les détenus politiques de la Cisjordanie ne sont pas tous relâchés.

Dans un discours donné vendredi dans la mosquée Bilal, il a également parlé de l’affaire des tunnels de contrebande qui relient Rafah à l’Egypte. Il a montré son inquiétude devant la mort de quelques ouvriers qui y travaillaient. Il a promis que de tels incidents ne se produiront plus, en aucun cas.

Il a attiré l’attention sur le fait que le gouvernement refuse d’augmenter les prix, surtout en ce moment difficile. Enfin, il a confirmé que les gens veulent vivre, et qu’ils ont donc le droit de tout faire pour contrecarrer cet injuste blocus.

Au Fatah : Ne permettez pas à Dayton de contrôler votre convention

Palestine - 31-07-2009
Par Khaled Amayreh > amayreh@p-ol.com
Je pense qu’on peut dire avec certitude que virtuellement, tous les Palestiniens, le Hamas compris, aimeraient voir le prochain Congrès du Fatah réussir à réhabiliter le mouvement, principalement en le dégageant du bourbier de la corruption, de la trahison et de la « coordination sécuritaire » avec Israël, l’occupant néo-nazi de notre patrie et bourreau de notre peuple.





















Proposition d'Etat palestinien, par Carlos Latuff (2009)


Le Fatah est un grand mouvement et on ne peut nier son rôle dirigeant dans la lutte palestinienne contre le colonialisme sioniste. Mais il est tout aussi vrai que depuis de nombreuses années, le Fatah s’est métamorphosé en une « force contre-révolutionnaire » travaillant, sciemment ou non, contre les intérêts nationaux du peuple palestinien.

Les responsables et porte-paroles du Fatah réfutent bruyamment de telles descriptions. Cependant, les faits parlent d’eux-mêmes. L’inquisition en cours contre le Hamas en Cisjordanie, en totale coordination avec l’armée israélienne d’occupation, est une preuve flagrante qui souligne jusqu’où le Fatah a dévié de ses buts originaux. Cette honteuse alliance entre l’Autorité Palestinienne dominée par le Fatah contre les forces de la résistance transforme de fait les forces de sécurité soutenues et financées par les USA en une entité collaborationniste, un Judenrat palestinien.

Je sais que les mots peuvent sembler durs et blessants, mais la vérité doit être dite, même au risque de déranger et de s’aliéner beaucoup de gens. Un traitement douloureux est souvent nécessaire pour éradiquer une maladie maligne.

La raison d’être originale du Fatah a toujours été de libérer la Palestine et de permettre aux réfugiés palestiniens, brutalement déracinés de leur patrie ancestrale, de rentrer chez eux.

Toutefois, depuis le scandaleux Accord d’Oslo, la principale fonction du Fatah a été redéfinie et réorientée vers un combat contre « les ennemis de la paix » et «les extrémistes », dans le but d’obtenir un certificat de bonne conduite des criminels sionistes et de leurs partisans et alliés occidentaux.

De nombreux dirigeants du Fatah, importants mais crédules, pensaient naïvement qu’Israël les récompenserait d’un Etat en échange de leur soumission à Israël. Mais, au lieu d’obtenir un Etat palestinien avec Al-Quds comme capitale, comme le mantra de l’ère Oslo l’a constamment invoqué, Israël a constellé la Cisjordanie de centaines de colonies malignes, a amplifié le nettoyage ethnique de Jérusalem Est et a presque réussi à redéfinir la cause palestinienne d’une lutte contre une occupation étrangère et l’apartheid en un conflit palestino-palestinien entre le Fatah et le Hamas.

Cette distorsion kafkaïenne scandaleuse de la lutte palestinienne ne serait pas arrivée si une direction du Fatah indépendante avait empêché certains voyous au sein du mouvement, qui obéissaient aux moindres volontés des USA et d’Israël, d’enflammer une guerre civile inter-palestinienne qui a finalement forcé le Hamas à déloger les provocateurs criminels de la Bande de Gaza.

Nous espérons vivement qu’il n’est pas trop tard pour que les forces indépendantes d’esprit au sein du Fatah redressent la situation et réparent les immenses dommages faits par les saboteurs et les apostats qui se sont déguisés en patriotes palestiniens, avec un cœur et une mentalité de traîtres.

Aujourd’hui, le Fatah est aux prises avec une foule de problèmes compliqués qui mettent en danger la survie même du mouvement en tant que mouvement de libération.

D’abord, le Fatah doit gérer les contrecoups de la mort de Yasser Arafat, qui, en dépit de toutes ses erreurs et ses défauts, s’était arrangé pour préserver la cohésion du mouvement national palestinien.

Aujourd’hui, une nouvelle structure de pouvoir a été créée, une structure de pouvoir qui considère comme anachronique et même répugnante la résistance nationale contre l’occupation israélienne.

De plus, cette structure de pouvoir est prête à tout pour sauvegarder ses intérêts criminels. Nul besoin de dire que l’appareil actuel de police d’Etat en Cisjordanie montre qu’on ne peut compter sur la junte de Ramallah et ses nombreuses cohortes et parasites pour s’occuper du fardeau national. Ils sont simplement trop soumis à Israël et trop asservis à leurs propres intérêts partisans pour représenter honnêtement la véritable conscience collective du peuple palestinien et son interminable lutte pour la liberté et la justice.

En conséquence, pour les forces indépendantes d’esprit au sein du Fatah, il serait faux de penser que le seul but derrière la « coordination sécuritaire » avec Israël est de combattre ou d’éradiquer le Hamas. En vérité, le véritable objectif est d’intimider, d’étouffer et si nécessaire d’éliminer toute opposition à toute tentative de liquidation de la cause palestinienne. C’est pourquoi les hommes et les femmes libres au Fatah qui seraient tentés de dire « NON » à un règlement imposé qui perpétuerait la domination israélienne sur la terre et la vie palestiniennes, doivent être écrasés par les soldats sans foi de Dayton, qui ont subi un lavage de cerveau tel qu’ils croient que l’ennemi du peuple palestinien est « le Hamas et les forces de la résistance », et non Israël.

Deuxièmement, les forces indépendantes du Fatah doivent aussi reconnaître qu’au cours des dernières années, s'est installée au Fatah, une énorme bureaucratie de fonctionnaires, employés, opérateurs, commandants de la sécurité et business men, dont les intérêts et le bien-être financier et économique dépendent largement de la préservation du statu quo, à savoir la persistance de la relation maître-esclave entre Israël et l’Autorité Palestinienne.

Ces gens se battraient bec et ongle pour prolonger ou même perpétuer la situation actuelle, c’est-à-dire la soumission et l’assujettissement de l’AP à l’occupation israélienne.

De plus, c’est un secret de polichinelle que la survie financière du Fatah dépend en grande partie des coffres du gouvernement de Salam Fayyad soutenu par les USA. Tout effort véritable que ferait le Fatah pour se délivrer de la mainmise USraélienne rencontre donc une forte résistance du gouvernement Fayyad.

Il y a bien sûr ceux qui croient qu’une des principales raisons de la nomination du gouvernement Fayyad est d’émasculer et de « domestiquer » le Fatah. Malheureusement, cette vision des choses est justifiée par les événements des dernières années.

Cela signifie que le Fatah ne peut pas exercer sa libre volonté, même s’il le souhaite, aussi longtemps qu’il reste financièrement dépendant des coffres du gouvernement Fayyad. Ce qui force finalement le Fatah à choisir entre deux options : se coaliser dans la structure gouvernementale de l’AP et dire au-revoir à toute prétention de résistance, ou être financièrement indépendant pour être politiquement libre et capable de résister aux diktats israéliens.

Vous ne pouvez pas dire « Non » à la main qui vous nourrit.

Le Fatah devrait se consacrer à mettre fin à la scission avec le Hamas aussi vite que possible en purgeant ses rangs des agents israéliens, et, c’est triste, mais ils sont nombreux. Il devrait se rendre compte que seul, il ne peut atteindre les objectifs de libération et d’indépendance. C’est pourquoi un des objectifs centraux de la Conférence du Fatah doit être la reprise des relations avec le Hamas et la restauration de l’unité nationale palestinienne.

Il est tout simplement inacceptable et scandaleux, pour un mouvement de libération, que certains de ses dirigeants disent aux commandants de l’armée d’occupation israélienne que « Nous sommes alliés, et nos buts sont les mêmes, et notre ennemi commun est le Hamas. » Il y a encore quelques années, proférer de telles paroles aurait été durement sanctionné.

C’est pourquoi de tels gens ne doivent pas rester à leurs postes, et encore moins au Fatah, une minute de plus.

Enfin, la réelle contradiction est entre nous, le peuple palestinien, et Israël, l’occupant néo-nazi de notre pays, pas entre nous, les Palestiniens. C’est ce que chaque Palestinien, et chaque membre du Fatah, devrait comprendre.
Traduction : MR pour ISM

L'archevêque Hanna: les chrétiens d'al-Qods font partie essentielle dans la défense de la mosquée d'al-Aqsa

31 Juil 2009

Damas / L'Archevêque Attallah Hanna, archevêque du sébaste des Grecs- Orthodoxes, a indiqué que les chrétiens d'al-Qods sont une partie fondamentale dans la défense de la mosquée d'al-Aqsa.

"Les Chrétiens d'al-Qods ne sauraient être simplement des solidaires ou des spectateurs, ils sont concernés dans la défense d'al-Qods", a affirmé l'Archevêque Hanna dans une déclaration rapporté aujourd'hui par la télévision al-Manar.

Le Maire d'al-Qods, Adnan al-Husseini, a, de son côté, indiqué que l'occupation israélienne envisage, depuis longtemps, de s'emparer d'une partie de la mosquée d'al-Aqsa et de se la partager avec les Arabes et les Musulmans.

M. Abdel Rahman Abou Arfeh, de la coalition civile d'al-Qods, a souligné, pour sa part, que l'affrontement de l'occupation israélienne se poursuivra, disant: " Chaque jour l'affrontement palestinien des violations israéliennes se fait voire, dont le dernier était les confrontations opposant les masses d'al-Qods aux colons israéliens à l'intérieur des esplanades d'al-Haram al-Maqdisi".

A. Chatta / Gh.H.

sana.sy

Israël reconnaît avoir eu recours au phosphore blanc à Gaza


Les autorités israéliennes ont annoncé qu'elles enquêtaient sur une centaine de plaintes touchant à des écarts et abus de la part des hommes de l'armée israélienne pendant l'offensive contre le Hamas dans la bande de Gaza au tout début de l'année, et ont reconnu l'utilisation de phosphore blanc dans le cadre de cette opération. Israël admet directement pour la première fois, dans ce rapport, que son armée a « eu recours à des munitions contenant du phosphore blanc » dans la bande de Gaza. Israël dément toutefois avoir violé le droit international, assurant ne pas avoir usé de telles armes à l'intérieur de zones d'habitation.
Jusque-là, Israël avait déclaré enquêter sur les accusations de tirs d'obus au phosphore, qui provoquent de graves brûlures, et n'avait ni directement démenti ni confirmé que son armée l'ait fait.
Dans le rapport, qui compte 163 pages et a été rendu public avant l'achèvement en août d'une enquête des Nations unies pour crimes de guerre sur la guerre de Gaza, le gouvernement israélien défend le bien-fondé de cette offensive de 22 jours, estimant qu'elle fut une riposte « nécessaire et proportionnée » aux tirs de roquettes du Hamas contre Israël.
l'orient le jour

Le Hamas menace de boycotter des pourparlers avec le Fateh


Ismaïl Haniyeh, dirigeant du Hamas, a menacé hier de boycotter des pourparlers de réconciliation avec le Fateh si ce dernier ne libérait pas des partisans du mouvement islamiste détenus en Cisjordanie.

Chacun des deux groupes palestiniens accuse l'autre de procéder à des arrestations à caractère politique ayant pour effet de bloquer les efforts de l'Égypte pour rétablir l'unité politique palestinienne et préparer le terrain à une reprise du processus de paix israélo-palestinien. « Il est douteux que ce dialogue puisse aboutir et que les parties, Hamas compris, participent à la prochaine phase du dialogue au Caire si nous ne bouclons pas le dossier des arrestations politiques », a déclaré Ismaïl Haniyeh lors d'un sermon prononcé hier dans une mosquée de Rafah, à la frontière Gaza-Égypte. « Nous ne sommes pas naïfs et n'accepterons pas que ce dialogue ait lieu alors que les arrestations continuent. » Les prochaines négociations sont prévues le 25 août au Caire. Les médiateurs égyptiens espèrent amener le Hamas et le Fateh à convenir d'une formule de partage du pouvoir en prévision des élections présidentielle et législatives de janvier 2010.
l'orient le jour

La quête de l’eau pour les Palestiniens de Cisjordanie


01/08/2009

Khaled et son âne transportant quatre gros jerricanes gorgés d’eau attachés à ses flancs. Abbas Momani/ AFP
Khaled et son âne transportant quatre gros jerricanes gorgés d’eau attachés à ses flancs. Abbas Momani/ AFP
REPORTAGE La priorité pour Israël est de s'assurer que les quantités d'eau parvenant aux colonies soient suffisantes, ce qui reste est affecté aux localités palestiniennes.

« Tous les jours, je dois apporter de l'eau pour ma famille. » Jour après jour, Khaled harnache son âne et se rend à la source à la sortie de son village de Cisjordanie, où le tiers des localités palestiniennes ne sont pas reliées au réseau.
« Je fais une dizaine d'allers-retours chaque jour », confie le jeune homme de 18 ans. La bête peine sous le poids de quatre gros jerricanes gorgés d'eau attachés à ses flancs.
« Il n'y a pas d'eau à la maison depuis la mi-mars », explique Khaled Nachaat. La température extérieure dans le village de Qarawat Bani Zeid, en Cisjordanie, frôle les 35 °C.
« Chaque été, on manque d'eau, la population s'en plaint. C'est le plus grand problème de Qarawat Bani Zeid », confirme Fouad Hassan Arar, le président du conseil de ce village de près de 3 000 habitants.
Selon la Banque mondiale, les Palestiniens ont un accès limité à l'eau potable, en fait le plus limité au Proche-Orient, en particulier en Cisjordanie, où elle estime la consommation moyenne quotidienne à 50 litres par personne, parfois 20 litres dans les cas extrêmes.
« Ces niveaux de consommation extrêmement bas placent la majorité des communautés de Cisjordanie en dessous des standards internationaux », environ 100 litres par jour et par personne, écrit-elle dans un rapport publié en avril.
Mekorot, la compagnie israélienne de distribution d'eau, couvre 90 % de la population de Cisjordanie, mais un tiers des localités palestiniennes ne sont toujours pas reliées au réseau, précise la Banque mondiale. Elle ajoute qu'Israël prélève jusqu'à 1,8 fois la part qui lui revient selon les accords d'Oslo II, en 1995.
Selon le recensement de 2007, la population palestinienne de Cisjordanie s'élève à 2 350 500 habitants.
« Les localités comme Qarawat Bani Zeid souffrent beaucoup », confirme Susan Koppelman, dont l'organisation LifeSource se consacre à la question de l'eau dans les territoires palestiniens occupés.
« Au cours des mois d'été, Qarawat Bani Zeid fait face à une chute drastique de la quantité d'eau qu'elle reçoit », poursuit-elle, même si au total, Mekorot a augmenté ses livraisons.
« La priorité pour l'Autorité israélienne de l'eau est de s'assurer que les quantités d'eau parvenant aux colonies soient suffisantes, explique-t-elle. Ce qui reste est affecté aux localités palestiniennes. La conséquence est que l'eau ne parvient pas à tous. »
Pour Feriel Farid, 34 ans, cela se traduit par des voyages incessants chaque semaine à la source du village, où elle remplit autant de jerricanes et autres bouteilles que possible.
« Il faut bien boire, cuisiner, laver les gosses, nettoyer la maison, explique cette secrétaire intérimaire en remplissant un bidon d'eau. On économise la vaisselle pour pas trop salir et pas avoir à trop laver. »
Située sous une route en contrebas à la sortie du village, la source est constituée de deux robinets d'où l'eau s'écoule sans pression. Des femmes et des enfants remplissent les bouteilles en pataugeant dans une eau sale et boueuse.
« On sait que l'eau n'est pas potable, mais on la boit quand même », explique Feriel dans une moue. « On la fait bouillir, c'est tout. J'ai vécu 12 ans en Jordanie. C'est dur de vivre au village », lâche-t-elle. « Je suis obligée de réveiller les enfants à 5 heures du matin pour les mettre à contribution et venir chercher de l'eau. On est fatigués. Mais, se reprend-elle, j'ai de la chance, j'ai le permis de conduire alors je peux venir en voiture. »
L'alternative, c'est d'acheter de l'eau en citerne, mais à près de 40 shekels (NIS) le m3 (7,5 euros), l'addition est vite faite. « On achète parfois de l'eau en citerne, mais cela nous coûte 120 NIS pour 3 m3, c'est cher », indique Feriel, alors que son mari gagne 1 800 NIS (335 EUR) par mois.

Djallal MALTI (AFP)
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