samedi 30 juillet 2011

Palestine : 15 blessés

30 Juillet 2011
IRIB - Les militaires sionistes ont blessé 15 Palestiniens. Le porte-parole des manifestants palestiniens a déclaré que les militaires sionistes, en s’en prenant, vendredi, aux Palestiniens, dans le village de Kafr Qaddum, dans le Nord de la Cisjordanie, ont lancé des grenades de gaz lacrymogène, blessant 15 personnes. Et ce, alors qu’un groupe de musiciens hollandais avait rendu visite, dans ce village, et tenu un concert, en signe de solidarité avec les 1.500 habitants de ce village.  
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Tensions dans les relations Ankara - Tel-Aviv

29 Juillet 2011
IRIB- Le régime sioniste ne veut plus de ressortissants turcs. Ce sont les médias israéliens qui l'ont annoncé, et, surtout, le ministère des Affaires étrangères du régime sioniste, affirmant n'avoir pas l'intention de proroger le visa de quelque 350 ressortissants turcs travaillant pour des entreprises israéliennes. Cette décision s'explique, apparemment, par les positions anti-israéliennes d'Ankara. En fait, des milieux politiques trouvent normale, une telle décision, qui intervient, d'ailleurs, en filigrane des tensions, dans les relations Ankara-Tel-Aviv, des relations qui se sont refroidies, dans le sillage des mesures criminelles du régime sioniste envers les Gazaouis et aux prises de bec entre le Premier ministre turc Recep Tayyib Erdogan et le Président israélien, Shimon Perez. L'assaut israélien contre le bateau turc "Mavi Marmara", qui a fait plusieurs morts, a fait tâche d’huile, d’autant plus que la situation pourrait s'aggraver encore davantage, à cause du refus du régime sioniste de s'excuser, malgré les demandes consécutives d'Ankara. En tout état de cause, il semblerait qu'il existe deux visions différentes, en Turquie, en ce qui concerne l'indispensabilité et la nature des relations turco-israéliennes. Les adeptes de la première vision, dont une grande majorité est membre de l’AKP au pouvoir, ne s'intéressent guère, en principe, à l'établissement de liens avec Israël. Ils estiment que maintenir des relations avec Israël ne se traduirait par aucun acquis positif pour la Turquie. C’est ce que, d’ailleurs, précise le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutughlu : "Je ne trouve aucun acquis, dans ces relations entre notre pays et Israël, et je pense que la poursuite desdites relations ne fera que provoquer la colère et la méfiance du monde musulman, à notre encontre". N'oublions pas, par ailleurs, que pour les responsables turcs, il devrait être difficile de retirer leur demande d'excuses officielles de la part de Tel-Aviv, une question qui est liée à l'honneur et au prestige d'Ankara, sur la scène internationale. L'autre vision que défendent, surtout, les militaires des deux côtés, repose sur cette idée que les tensions entre Israël et la Turquie pourraient avoir des impacts négatifs sur les intérêts militaires et économiques, de part et d’autre. C'est pourquoi, le ministère de la Guerre du régime sioniste et des hauts gradés de l'armée turque se disent inquiets d'une aggravation de ces tensions. Quoi qu'il en soit, selon le Journal turc "Hürriyet", la Turquie envisage un plan B, prévoyant, entre autres, une baisse du niveau des relations diplomatiques avec Israël, si ce dernier n'accepte pas de présenter ses excuses officiels au peuple turc. La visite du Premier ministre turc Erdogan, à Gaza, ferait parti", aussi, du plan B d'Ankara.  
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La colonisation israélienne, violation flagrante des règles internationales

29 Juillet 2011
IRIB- Illégale ! Certes, la colonisation sauvage des territoires palestiniens, par le régime sioniste, est illégale et illégitime. Nombreux sont les opposants aux implantations, dans les territoires occupés palestiniens. Parmi ces opposants, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Mohamed Kamel Amr, qui juge illégale la construction de colonies de peuplement israélien, dans les régions occupées. Il exige sa cessation immédiate et appelle, également, la communauté mondiale à y réagir. Or, le régime israélien poursuit, tranquillement, ses projets de colonisation, faisant la sourde oreille à ces protestations ; il a, récemment, lancé un nouveau projet de construction concernant 336 nouvelles unités d’habitation, en Palestine occupée, suscitant, ainsi, les protestations de l’OCI (Organisation de coopération islamique), de la Chine et de la Russie, deux membres permanents du Conseil de sécurité. Israël a accéléré, en 2010, après 10 mois de gel, dans la colonisation des régions occupées en 1967, le processus des implantations, en Cisjordanie et à Qods-Est, ce qui a causé la suspension des négociations israélo-palestiniennes, reprises, après une longue rupture. L’Autorité autonome ne cesse de rappeler qu’elle ne se mettrait pas à la table des négociations, à moins qu’Israël suspende toutes les activités liées à la colonisation. Commencées, depuis juin 1967, les travaux de construction des implantations israéliennes se poursuivent, toujours, malgré des dizaines de résolutions du Conseil de sécurité et en dépit des négociations de compromis. Ces colonies, qui avaient été construites, pour la plupart, au cœur des terres, à population palestinienne, ou aux alentours de ces régions, se sont étendues, peu à peu, pour séparer, de façon enchaînée, les villes et villages palestiniens. Pour implanter des colonies, Israël a confisqué les terres et les maisons des Palestiniens. La stratégie consistait, en effet, à changer le tissu démographique et géographique des territoires occupés, en faveur des Sionistes, pour empêcher, définitivement, la formation d’un Etat palestinien. Les Palestiniens sont, pourtant, arrivés à faire reconnaître leur Etat indépendant, par plus de 100 pays, à la 66ème Assemblée générale des Nations unies. Ceci dit, en appliquant son nouveau projet de colonisation, le régime israélien fait fi de l’Ordre international et de ses règles, d’une part, et de l’autre, ignore la demande mondiale concernant la mise en place d'un Etat indépendant palestinien.  
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Les soldats israéliens répriment violemment une manifestation à Nabi Saleh et ratissent les maisons pour procéder à des arrestations arbitraires

Nabi Saleh - 30 juillet 2011
Par Popular struggle coordination committee
Après une semaine d'escalade de la violence contre la population de Nabi Saleh, des blindés israéliens et des dizaines de soldats ont pris le village d'assaut hier vendredi 29 et envahi des maisons quelques heures avant la manifestation du vendredi. Trois personnes ont été blessées et sept arrêtées.
Les soldats israéliens répriment violemment une manifestation à Nabi Saleh et ratissent les maisons pour procéder à des arrestations arbitraires
Le journaliste Moheeb Al-Barghouthi blessé à Nabi Saleh (photo Maan News)
L'armée a installé des checkpoints militaires tôt le matin, sur toutes les routes qui mènent au petit village, comme elle fait tous les vendredis pour essayer d'empêcher les gens extérieurs de venir soutenir les villageois dans leur lutte pour la terre et la dignité et contre l'occupation.
Quelques heures avant le début de la manifestation, plusieurs véhicules militaires sont entrés dans le village et ont déchargé des dizaines de soldats dans l'unique rue du village. Lors des affrontements qui s'en sont suivis avec les jeunes, les soldats ont tiré des salves de grenades lacrymogènes sur deux maisons. Dans ce qui semble être la première tentative systématique d'empêcher la couverture médiatique, un caméraman palestinien, Moheeb Al-Barghouthi, a été tabassé puis arrêté bien qu'il ait montré aux soldats son accréditation du quotidien Al-Ayyam. Il a été libéré quelques heures après et a récupéré sa caméra délestée de la carte-mémoire.
Pendant ce temps, un activiste palestino-américain qui se rendait dans le village pour participer à la manifestation a été arrêté au checkpoint installé à l'entrée du village. Son portefeuille, son portable, son passeport et son permis de conduire lui ont été confisqués par les soldats tandis qu'il pouvait voir la fumée et entendre les tirs venant du village. Il a finalement récupéré ses affaires et a été refoulé vers Ramallah. Une jeep militaire a suivi sa voiture pour s'assurer qu'il quittait les lieux. Peu de temps après avoir récupéré son portable, il a découvert que les soldats au checkpoint s'étaient servi de son compte Twitter pour poster des messages anti-manifestation en mauvais anglais.
Après la prière de midi, les Palestiniens et les internationaux sont parvenus à se rassembler près de la mosquée du village mais ont été attaqués moins d'une centaine de mètre après que la marche pacifique ait débuté, dans une grêle de grenades lacrymogènes tirées dans toutes les directions. Toutes les tentatives de regroupement pour reprendre la marche ont été barrées par une pluie de grenades lacrymogènes, dont beaucoup étaient tirées directement sur les manifestants. Trois d'entre eux ont été blessés par les tirs, dont une à la tête.
A un moment donné, les soldats ont commencé à ratisser les maisons, allant de porte en porte, arrêtant au hasard les gens dans les rues ou à l'intérieur des maisons. Trois Palestiniens et trois internationaux ont été arrêtés de cette façon, et libérés plus tard sans avoir été ni accusés de quoi que ce soit, ni interrogés. Les soldats ont également arrêté un cameraman israélien qui essayait de filmer le déchaînement aveugle des soldats à travers le village. Ils lui ont arraché brutalement la caméra et l'ont brisée. Comme les autres détenus, il a lui aussi été libéré peu après.
Traduction : MR pour ISM

Regarde mes fesses ! Les gardes de l'aéroport Ben Gourion embarrassent Israël

Israël - 30 juillet 2011
Par YnetNews.com
La photographe russe Julia Burulyova dit qu'elle garde un souvenir irritant de sa récente visite en Israël. Les gardes de l'aéroport qui ont confisqué son appareil de photo pour l'inspecter s'en sont servis pour prendre des photos stupides les uns des autres. Les autorités de l'aéroport ont confirmé les détails de l'histoire et dit qu'elles présenteraient des excuses à Burulyova et feraient une enquête.
Une touriste russe est venue récemment avec un ami pour passer une semaine de vacances en Israël. Mardi, ils sont arrivés à l'aéroport Ben Gourion pour prendre leur vol de retour. Les gardes de sécurité ont montré un intérêt particulier pour l'appareil de photo de très haute qualité de Burulyova et lui ont demandé de le laisser pour un contrôle sécuritaire approfondi.
La photographe a expliqué qu'elle avait besoin de cet équipement couteux pour son travail, mais les officiers de sécurité lui ont dit que si elle voulait prendre son avion, elle ferait mieux de laisser l'appareil.
"Eh voilà, encore un touriste satisfait, un autre ambassadeur de bonne volonté en larmes à l'aéroport," dit Victor Vertsner, l'ami de Burulyova qui a publié l'histoire sur Facebook.
"Nous envisagions un forum international de photographie en Israël avec quelques-uns des 50 meilleurs photographes russes, mais maintenant que l'histoire est connue, personne ne viendra, bien sûr," dit-il.
La guerre contre le terrorisme ?
Lorsqu'elle a récupéré la caméra à l'aéroport de Moscou, Burulyova a été abasourdie de découvrir que les gardes de sécurité avaient pris une dizaine de photos d'eux-mêmes, dont une montrant un officier de sécurité en train de poser, le derrière face à la caméra.
"Les officiers de sécurité de Ben Gourion se sont amusés et ont pris quelques photos - voilà le niveau de sérieux de leur guerre contre le terrorisme," écrit-elle sur son compte Facebook.
Les autorités de l'aéroport ont confirmé que Burulyova avait dû laisser sa caméra derrière elle et que l'ami de la photographe avait porté plainte.
"L'autorité de l'aéroport présentera ses excuses à Madame Julia Burulyova. Une enquête est en cours et nous prendrons toutes les mesures nécessaires vis-à-vis des parties impliquées," a déclaré l'Autorité.
Ynet a également demandé si le comportement des gardes relevait de la négligence en exposant des informations classifiées - dont des photos des officiers de sécurité et des images d'une salle de sécurité de l'aéroport interdite au public. L'Autorité de l'aéroport n'a pas souhaité faire de commentaires sur cette question.
Photo
Source : YnetNews.com
Traduction : MR pour ISM

Deux drones israéliens violent l’espace aérien libanais

30-07-2011
"Deux avions israéliens de reconnaissance ont violé l'espace aérien libanais jeudi à 7h10 du soir, et ils ont survolé les régions du sud avant de retourner à 18h40 vers les territoires occupés.
Un autre avion israélien de reconnaissance a violé l'espace aérien libanais jeudi à 23h45 du soir et a survolé les régions de Beyrouth et du Tyr avant de retourner à 0h45 vers les territoires occupés", a publié vendredi l'armée libanaise.
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Sérieuses préoccupations israéliennes de la démission des chefs militaires turcs

30-07-2011
Selon le  site israélien Anayan  centrale " une sérieuse inquiétude domine les rands des responsables israéliens suite à la  démission du chef d'état-major et de plusieurs commandants en chefs  de l'armée turque, et qui estiment que  le  chef d'état-major de l'armée turque, le général Isik Kosaner,  est l'un des meilleurs amis d'Israël, contrairement au président de la Turquie, Recep Erdogan".
Le bureau de M. Erdogan a publié un communiqué  en réponse à ces démissions soulignant que l'armée turque restera unie et les forces continueront leurs tâches.  
Le chef d'état-major de l'armée turque, des armes et des chefs de terre, air et mer ont présenté leur démission vendredi suite à  un litige avec le gouvernement qui aurait décidé  de promouvoir  des généraux détenus pour  complot visant à renverser le gouvernement.
Les médias turcs ont parlé de tensions entre les dirigeants militaires et le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le différend porte sur la promotion d'un certain nombre de généraux emprisonnés sur des accusations de participation à renverser le gouvernement!!!
Pour sa part, le général Isik Kosaner, chef d'état-major de l'armée turque, aurait évoqué « des raisons de nécessité » comme motivation de sa démission, a rapporté l'agence de presse officielle Anatolie.
Cette démission des chefs militaires turcs survient à l' approche d'une réunion critique du Conseil militaire suprême qui doit avoir lieu lundi à Ankara, capitale du pays.
Les plus hauts gradés de l'armée turque se sont réunis régulièrement avec le Premier ministre et le président de Turquie ces derniers temps. Toutefois, ces réunions ont été qualifiées d' ordinaires et aucune dissension majeure entre les institutions militaires et politiques n'a été évoquée officiellement.

Les Norvégiens de Palestine

samedi 30 juillet 2011 - 07h:59
Vijay Prashad
CounterPunch
2002 : "Ceci devrait ouvrir les yeux des autorités et de tous ceux qui ne veulent pas reconnaître l’existence du nazisme et du racisme en Norvège"
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Deux jours avant le massacre, le leader du Mouvement de la jeunesse du Parti travailliste, Eskil Pedersen, donnait une interview au Dagbladet, lors d’un rassemblement du mouvement en soutien au boycott contre Israël où il déclarait : "le temps était venu de prendre des mesures plus sévères contre Israël".
Les multiculturalistes marxistes pour le BDS
Assis dans le train Amtrak de New Haven à Washington DC vendredi dernier, j’étais plongé dans le thriller : L’homme dans la vitrine de Kjell Ola Dahl. Les romans policiers de Dahl se passent à Oslo, en Norvège où les remarquables détectives Frank Frølich et Gunnarstranda se confrontent à l’essence du mal moderne. La propriété est souvent au coeur de l’intrigue mais aussi l’histoire inéluctable du nazisme et de la Seconde Guerre mondiale. Un courageux passé pacifiste en parti incarné par le parti travailliste norvégien a maintenu le pays en dehors de la Première Guerre mondiale. Ses ports et le passage direct vers le minerai de fer de la Suède qu’elle représentait ont attisé la convoitise des nazis et en 1940 les forces nazies ont envahi une Norvège mal protégée.
Pour diriger le pays, les nazis se sont tournés vers Vidkun Quisling (dont le nom incarne la traîtrise), le leader du Nasjonal Samling norvégien, le parti local nazi. C’est l’ère Quisling (pleine de camps de concentration) qui a planté l’arbre du nazisme dans le sol norvégien. Les restes des nazis scandinaves se sont regroupés après la seconde guerre mondiale mais en trop petit nombre pour faire parler d’eux.
La sociale-démocratie scandinave a eu des problèmes dans les années 1980 quand elle a réduit les aides de l’État providence. Les sentiments anti-émigrants et anti-gauche se sont accrus dans des larges portions de la classe laborieuse appauvrie et de la classe moyenne dont les Skinheads constituaient les éléments les plus militants. Ils étaient ce qui restait du renouveau du néo-nazisme des années 1990. C’est pour répondre à ce renouveau que la gauche suédoise a créé en 1995, Expo, un magazine contre le racisme publié par Stieg Larsson. C’est aussi la raison pour laquelle le roman policier et les thrillers scandinaves sont si bons ( de Henning Mankell à Larsson en passant par Jo Nesbø) : ils tirent de magnifiques oeuvres d’art du déni hypocrite de la bourgeoisie de l’existence du nazisme et de la manière dont la droite "modérée" tolère et encourage l’extrême droite.
En Norvège les Skinheads se sont transformés en groupes comme les Boot Boys qui passaient leur temps à arpenter les rues à la recherche des gens qui avaient l’air d’être des immigrants. En 2002, trois Boots Boys ont tué Benjamin Hermansen, un garçon de 15 ans. Quand cela est arrivé, le journal Dagsavisen a écrit : "Ceci devrait ouvrir les yeux des autorités et de tous ceux qui ne veulent pas reconnaître l’existence du nazisme et du racisme en Norvège". Le premier février 2002, 40 000 des 4,4 millions de Norvégiens se sont réunis à Oslo pour manifester contre ce meurtre. Le Premier ministre, Jens Stoltenberg, et le prince héritier, Haakon, étaient présents. Le Centre contre le racisme d’Oslo note qu’à la fin des années 1980, il y a eu dans le pays presque deux mille incidents racistes en parti dus à la rhétorique du parti soi-disant progressiste et bien sûr des sectes nazis.
Mon iphone a sonné et des informations sont arrivées sur la bombe d’Oslo et le massacre de l’île Utøya. Les personnes tuées dans l’île étaient membres de la Ligue des jeunes travailleurs (AUF) qui est liée au Parti travailliste norvégien mais qui s’enracine dans les mouvements socialistes et communistes des années 1920. Le Premier ministre en exercice de la Norvège, Jens Stoltenberg, a été un des leaders de l’AUF. L’Occident a d’abord accusé les djihadistes musulmans de l’attaque. C’est devenu une habitude depuis la bombe de la ville d’Oklahoma en 1995 et Jim Stewart de CBS a dit : "On pense qu’il s’agit d’une attaque de terroristes du Moyen-Orient". C’était en fait plus une attaque du Moyen-Occident que du Moyen-Orient mais la presse américaine ne s’est pas donné la peine de s’excuser auprès des musulmans de notre pays.
Les premières informations du New York Times suggéraient que le terroriste d’Oslo était un djihadiste (le professeur Will McCants a envoyé un Tweet pour dire que c’était Ansar al-Jihad al-Alami, ce que le Times a répété en ajoutant plus tard que "le groupe était inconnu auparavant et pourrait même ne pas exister". Quand le brouillard de l’islamophobie s’est partiellement levé et que la police norvégienne a pu s’exprimer, elle a révélé que l’assassin était en réalité Anders Behring Breivik, un nazi qui aurait très bien pu être le héros d’un roman de Dahl.
Quelques heures plus tard, le manifeste de Breivik est apparu sur divers sites Web. Dans son manifeste il fulminait contre les "marxistes-multiculturalistes". C’est devenu un refrain familier chez les défenseurs de la forteresse Europe : ils veulent protéger leur continent de la reconquête des Maures. Ils haïssent en particulier les immigrants et l’Islam. Mais ils ne sont pas des sociopathes marginaux. Leurs opinions s’enracinent dans le courant central du conservatisme européen. En octobre de l’année dernière la chancelière allemande Angela Merkel a dit que le multiculturalisme "avait complètement échoué". Il fallait intégrer de force les immigrants dans la culture germanique et si ce n’était pas possible il ne fallait plus les laisser entrer en Allemagne.
En février de cette année, l’Anglais, Cameron, et le Français Sarkozy ont emboîté le pas à Merkel. Cameron a critiqué "la doctrine d’état du multiculturalisme" qui encourage les immigrants à "vivre séparément, à l’écart les uns des autres et du courant principal." Le Français Sarkozy a fait un discours amer contre le multiculturalisme et a dit aux parlementaires membres de son parti "Union pour un Mouvement Populaire" qu’il voulait des lois pour contenir l’Islam. Pour des raisons électorales, Sarkozy voulait contrecarrer la popularité croissante du Front national de Marine le Pen. "Nous avons eu un débat sur la burka" a-t-il dit "maintenant nous devons avoir un débat sur les prédicateurs de rue". Il s’agit moins d’un débat que d’une campagne au vitriol contre l’Islam et contre ceux qui ont l’air d’être musulmans.
Le conservatisme européen a adopté une position intransigeante contre les migrants africains et asiatiques. Il n’y a pas grand chose qui sépare ces leaders raffinés de ceux qui les ont précédés (c’est à dire Enoch Powell et son discours de 1968 sur "les rivières de sang") et les néo-nazis (comme Breivik). Cette branche conservatrice hait la différence et la diversité et promeut la culture unique dans la vie sociale. Elle ne peut pas comprendre que les êtres humains sont capables de vivre en harmonie avec des personnes différentes d’eux. Elle attribue les problèmes de la société aux différences. Pour elle il est inimaginable d’en rendre responsable la hiérarchie des pouvoir, de la propriété et des classes sociales, qui empêche pourtant les gens normaux de s’entendre normalement.
Quand Breivik écrit que les "Européens de souche" commettent "un suicide culturel" en accueillant des immigrants, il manifeste l’ignorance typique des nazis - qui n’ont aucune idée des longs siècles d’interaction entre les continents, ni des mécanismes de l’idéologie coloniale qui ont perpétué ces interactions dans un contexte toxique de racisme croissant, ni de l’importance qu’a pris la vie sociale polyculturelle dans la vie des peuples d’Europe dans l’histoire récente. Quand on regarde les nouvelles de la télévision d’Utøya on s’aperçoit que parmi les jeunes travaillistes il y a des enfants d’immigrants du Shri Lanka et d’Afrique du nord. Leur Norvège n’est pas la Norvège de Breikvik.
Le BDS
le 20 juillet, quelques jours avant la tuerie, le leader de l’AUF, Eskil Pederson, a donné un interview au tabloïde Dagbladet. L’AUF avait organisé un rallye en faveur du boycott d’Israël dans l’île d’Utøya et il avait affermi sa position par rapport à la campagne du BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions). Pederson a dit au tabloïde qu’il croyait que "le temps était venu de prendre des mesures plus sévères contre Israël." Il voulait que le ministre norvégien des Affaires étrangères mette en place un boycott économique contre Israël. "Nous les jeunes travaillistes imposeront un embargo économique unilatéral à Israël du côté norvégien."
25 juillet 2011 - CounterPunch - traduction : Dominique Muselet
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Har Homa ou l’urbanisme conquérant d’Israël

publié le samedi 30 juillet 2011
Adrien Jaulmes

 
Construite dans les années 1990 dans les limites du grand Jérusalem, municipalité aux frontières élargies et jamais reconnues internationalement, Har Homa symbolise la ténacité et la détermination du vaste projet de judéification de la ville menée par les municipalités successives
Vu de l’extérieur, Har Homa est une sorte de forteresse de pierres blanches, posée au sommet d’une colline pierreuse à la sortie sud-est de Jérusalem. Les immeubles de cette ville nouvelle s’enroulent de façon concentrique. Il n’y a qu’une seule entrée, comme dans un château fort. À l’intérieur, c’est un petit paradis de rues circulaires, de jardins d’enfants, de pavés autobloquants et de bacs à fleurs. La vue y est splendide, et donne sur les collines beiges du désert de Judée, Bethléem, et, au loin, la taupinière géante de l’Hérodion, palais et nécropole du roi Hérode le Bâtisseur. Le centre de Jérusalem est à dix minutes de voiture ou de bus, et les habitants répètent d’ailleurs tous qu’ils sont à Jérusalem.
Dans le grand jeu de Monopoly engagé par les Israéliens à Jérusalem, Har Homa est un lieu symbolique. Construite dans les années 1990 dans les limites du grand Jérusalem, municipalité aux frontières élargies et jamais reconnues internationalement, Har Homa symbolise la ténacité et la détermination du vaste projet de judéification de la ville menée par les municipalités successives. Il vise à entourer Jérusalem-Est d’un réseau de quartier juifs, qui coupent la partie palestinienne du reste de la Cisjordanie. Et rendent peu à peu quasi impossible toute division de la ville. Un imbroglio foncier et politique
Har Homa est aussi le parfait exemple de l’impuissance de la communauté internationale et en particulier des États-Unis, à s’opposer à cet urbanisme conquérant et militant.
Comme dans tous les épineux dossiers de la colonisation à Jérusalem-Est, l’histoire d’Har Homa est un imbroglio foncier et politique. Le projet est lancé sur une colline située entre Jérusalem et Bethléem, sur des terrains boisés classés, et situés en Cisjordanie occupée. Les Israéliens arguent de ce que la plupart appartenaient à des propriétaires juifs, expropriés lors de l’occupation jordanienne de 1948.
Ce qui n’empêche qu’Har Homa est construite à l’est de Ligne verte, la ligne de démarcation du cessez-le-feu de 1949, et est considérée par la loi internationale comme une colonie. La mobilisation de la gauche israélienne et des Palestiniens contre le projet dans les années 1990 n’a rien pu empêcher. Aujourd’hui, Har Homa est un quartier de 22.000 habitants, et des nouvelles tranches d’immeubles sont en voie d’achèvement. Hertzl Ezechiel, le maire d’Har Homa, faisait partie des quelques familles qui s’installérent dans le nouveau quartier en février 2002. C’est aussi un sioniste religieux convaincu, qui exprime clairement ses convictions. « Je me suis installé à Har Homa pour des raisons idéologiques, et notamment pour renforcer Jérusalem », dit-il. « Ce qui veut dire amener de plus en plus de Juifs, et construire, construire et encore construire. »
« Dans les années 1990, je me souviens de la mobilisation contre Har Homa, menées par Fayçal Husseini, le responsable de l’OLP pour Jérusalem. À quoi ça a abouti ? On a construit quand même, et aujourd’hui, nous avons 22 000 habitants. Les Juifs doivent construire à Jérusalem. Condoleezza Rice s’était opposée en 2008 à de nouvelles constructions. Nous avons manifesté pour lui dire que nous sommes libres de construire où bon nous semble à Jérusalem, et que nous n’avons peur de personne. » « Mais je vis aussi ici pour avoir un plus grand appartement », ajoute-t-il. Promoteurs immobiliers
À des degrés divers, ces raisons demeurent les principales motivations des habitants d’Har Homa. Religieux sans être ultra-orthodoxes, nationalistes sans être des militants acharnés comme les colons du Goush Etzion, le bloc de colonies voisines, ils sont des Israéliens de classe moyenne, qui n’ont aucune impression d’être des colons.
Partie intégrante de Jérusalem selon les autorités israéliennes, et donc non concernée par le gel des constructions de l’année dernière, Har Homa est dans les faits reliée directement à la ville.
La crise du logement que connaît Israël depuis plusieurs années, et qui culmine cet été par des mouvements de protestation dans plusieurs villes du pays, fait l’affaire des promoteurs immobiliers.
« Ici vous avez une qualité de vie excellente, et, à surface égale, un appartement coûte deux fois moins cher qu’à Jérusalem », explique Ram-El Lavi, un agent immobilier qui fait visiter des appartements à Har Homa. « C’est une occasion unique pour des jeunes couples, qui autrement ne pourraient pas se loger en ville. »
Mais les immeubles existants sont déjà presque tous pleins. « Il y a de nouveaux projets, mais la mairie temporise pour ne pas fâcher les Américains. Pourtant, ils peuvent penser ce qu’ils veulent, on ne va pas partir. On est à Jérusalem ici. »
publié par le Figaro

Barak : Israël cherche un moyen de reprendre les pourparlers de paix

AFP | 30/07/2011
Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a déclaré vendredi à New York que son gouvernement s'efforçait de trouver "une formule" permettant de reprendre les pourparlers de paix avec les Palestiniens.
M. Barak s'est exprimé devant la presse après avoir rencontré le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
"Nous sommes toujours en train d'essayer de trouver une formule qui permettra d'arriver à un accord parmi les membres du Quartette de manière à pouvoir faire repartir les négociations," a déclaré M. Barak.
Le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, UE et ONU) tente de faire repartir les négociations de paix israélo-palestiniennes, mais n'a pas réussi jusqu'ici à se mettre d'accord sur un plan.
"Je ne peux pas prédire en toute honnêteté que cela va se produire, mais nous essayons toujours de faire de notre mieux pour y parvenir", a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité de négociations directes pour arriver à une solution permanente.
MM. Barak et Ban ont évoqué au cours de leur discussion la perspective de l'assemblée générale des Nations unies en septembre, dont l'Autorité palestinienne compte profiter pour demander au Conseil de sécurité l'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU, a indiqué le porte-parole de Ban Ki-moon, Martin Nesirky.
Les Etats-Unis et Israël s'opposent à cette initiative, insistant sur la nécessité de négociations directes pour mettre fin au conflit au Proche-Orient et permettre l'instauration d'un Etat palestinien.
M. Ban a "exhorté à une reprise rapide et sérieuse des négociations israélo-palestiniennes". Les deux hommes ont aussi évoqué "la situation en Cisjordanie et à Gaza, au Liban et dans la région", a précisé M. Nesirky.
M. Ban a demandé que plus d'efforts soient mis en oeuvre pour mettre fin à l'embargo contre la bande de Gaza, dirigée par le Hamas, et a fait part de sa préoccupation concernant l'extension des colonies israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, a-t-il ajouté.
Les dirigeants palestiniens s'étaient retirés en septembre dernier de négociations avec Israël sous l'égide des Etats-Unis pour protester contre le refus israélien de prolonger un gel de la colonisation.

Egypte: des hommes armés attaquent un gazoduc dans le Sinaï

AFP | 30/07/2011
Un groupe d'hommes armés non identifiés a mené samedi une attaque dans le nord du Sinaï en Egypte contre un terminal du gazoduc vers Israël, la cinquième de ce type depuis février, a indiqué une source des services de sécurité.
Des hommes armés circulant sur des motos et à bord de voitures ont lancé des grenades et tenté de pénétrer de force sur le site du terminal à al-Shoulaq dans le nord du Sinaï mais ils se sont retrouvés face à des forces armées et des affrontements ont eu lieu, selon la même source. 

Les États-Unis réaffirment leur soutien à une armée israélienne forte

30/07/2011
Les États-Unis ont réaffirmé jeudi leur soutien à une armée israélienne forte après des rencontres à Washington entre le ministre de la Défense israélien Ehud Barak, son homologue américain Leon Panetta et la secrétaire d’État Hillary Clinton. M. Panetta a également déclaré s’engager à « faire en sorte qu’Israël maintienne son avantage militaire » dans la région, a dit un porte-parole du Pentagone. La visite de M. Barak devait aussi concerner les changements politiques survenus lors du printemps arabe, a précisé un porte-parole du département d’État.

Place Tahrir : Les Egyptiens expriment leur solidarité avec les Palestiniens

[ 29/07/2011 - 23:35 ]

Le cheikh Madhar Shaheen, l'imam et le prêcheur de la place Tahrir en Egypte, a confirmé que la présence des révolutionnaires dans la place est un premier pas pour la libération d'Al-Qods.
Shaheen a déclaré, dans un message destiné à l'occupation sioniste, pendant le sermon du vendredi 29-07 : "Les Egyptiens vont venir libérer Al-Qods, et ils sont prêts au martyre dans la voie d'Allah".
A son tour, l'érudit islamique Dr. Safwat Hejezi a appeler les foules à la place Tahrir à lever les deux drapeaux égyptien et palestinien. Ains, il a confirmé le soutien de la révolution du 25 janvier à "nos frères palestiniens".

Contacts intensifs entre Pérès et Erekat pour relancer les négociations

[ 29/07/2011 - 23:30 ]
Al-Qods occupée – CPI
Des sources de presse hébreux ont révélé, vendredi 29/7, qu'il y a des contacts intensifs entre l'entité sioniste et l'autorité palestinienne à Ramallah, pour reprendre le processus de négociations avant d'aller à l'ONU en septembre prochain pour obtenir une décision de reconnaissance officielle de l'Etat palestinien indépendant.
Le journal sioniste Haaretz a déclaré dans son édition du vendredi 29/7 que le président sioniste Shimon Pérès vise, à travers des contacts commencés récemment, à épargner à Tel-Aviv une crise en septembre.
Ces contacts ont lieu en coordination avec le premier ministre sioniste, Benyamin Netanyahu, selon le journal.
Il a ajouté que Pérès a tenu, mardi dernier au soir, une longue rencontre avec le haut négociateur palestinien Saeb Erekat, au cours de laquelle les deux parties ont examiné des cartes sionistes de la Cisjordanie et de la ville occupée d'Al-Qods, pour essayer de surmonter les divergences avec les frontières de 1967 comme base des négociations pour un règlement permanent.

Des colons sionistes profanent un cimetière au nord d'Al-Khalil

[ 29/07/2011 - 23:24 ]
Al-Khalil – CPI
Des colons sionistes ont pris d'assaut, vendredi 29/7, le cimetière de Kherbat Gala à l'ouest du village de Beit Amr, dans le nord de la ville d'Al-Khalil (Hébron), en Cisjordanie occupée. Ils l'ont profané et y ont accompli des rituels talmudiques.
Des témoins oculaires ont dit que des dizaines de colons sionistes armés ont envahi le cimetière musulman et y ont accompli leurs rites et rituels sous la protection de l'armée de l'occupation.
Ils ont ajouté que cette attaque a eu lieu dans le cadre d'une tournée effectuée par les colons sionistes sur les terres de Cheib Sir et Mazira au nord du village, dans le but de chercher des sources et des puits d'eau dans ces zones.
D'autre part, les forces occupantes ont arrêté trois citoyens palestiniens de la province d'Al-Khalil en Cisjordanie occupée.

La ville d'Al-Quds se fait belle pour recevoir le mois béni de Ramadan

[ 30/07/2011 - 00:27 ]
Al-Quds occupée – CPI
La ville d’Al-Quds, sa sainte mosquée d’Al-Aqsa, ses dômes, ses ruelles, ses rues, ses habitants s’apprêtent à recevoir le mois béni de Ramadan. La joie est cependant tachée par l’interdiction imposée par les autorités de l’occupation israélienne sur l’entrée des fidèles venant de Cisjordanie. Les habitants de la ville d'Al-Quds dont les scouts, les commerçants et les gardiens de la sainte mosquée embellissent la ville avec joie, mais une entachée par l’impossibilité pour les fidèles de la Cisjordanie d’y venir.
Un œil sur Al-Aqsa
« Les cœurs des habitants de la Cisjordanie, des jeunes et es moins jeunes, battent pour aller prier dans la sainte mosquée d’Al-Aqsa et pour profiter de la joie d’y accomplir leur culte », a dit Mustapha Barakat, de la ville Bethléem, au correspondant du Centre Palestinien d’Information (CPI).
« Des hauteurs des montagnes de Bethléem, nous voyons le Dôme du Rocher à l’œil nu, avec tristesse et douleur, car nous ne pouvons y prier à l’intérieur avec l’arrivée du mois de Ramadan », dit Barakat.
Pour sa part, Hassan Abou Taleb, de l’ancien bourg d’Al-Quds occupée, dit que la ville est triste avec l’approche du mois de Ramadan : deux millions et demi de Palestiniens de la Cisjordanie sont interdits d’entrer dans la ville d'Al-Quds, excepté ceux dont l’âge dépasse les 45 ans. De plus, chaque vendredi, les occupants israéliens la transforme en une caserne militaire.
Autant la ville d'Al-Quds continue d’être occupée, autant sa tristesse continue, occupée par des Juifs venant d’ailleurs. La ville d'Al-Quds pleure encore plus avec l’arrivée du mois béni de Ramadan, se voyant emprisonnée et isolée de la Cisjordanie, ajoute-t-il.
Où sont les Arabes et les Musulmans ?
Le député du Conseil Législatif Palestinien Hamed Al-Bitaoui blâme les Arabes et les Musulmans pour leur manque de soutien à la sainte mosquée d’Al-Aqsa. Cependant, ce manque est provisoire, la ville d'Al-Quds est dans leurs cœurs. Les occupants israéliens devront comprendre cela. Toucher à leurs lieux sacrés et empêcher les fidèles d’y arriver ne font qu’approcher leur fin. Il en est ainsi dans toute l’Histoire.
Al-Bitaoui a attiré l’attention sur l’importance de la prière dans la sainte mosquée d’Al-Aqsa, pendant le mois béni de Ramadan. Il a appelé les Musulmans à s’y rendre et à défier les occupants israéliens.
Par ailleurs, les commerçants de la ville blâment les responsables de l’autorité palestinienne pour le manque d’intérêt porté à la ville d'Al-Quds, à part des déclarations verbales. Il l’appelle à la soutenir, surtout avec l’arrivée du mois béni de Ramadan.
Les occupants israéliens ne visent pas seulement les fidèles de la Cisjordanie, ils visent également les députés de la ville sainte, en les poursuivant et en décidant de les envoyer vers l’exil, acte qui vient à l’encontre du droit international, dit l’expert juridique Bilal Mahmoud de la ville d'Al-Quds. Toutes les mesures de l’occupation sont nulles et viennent à l’encontre du droit international qui ne permet de toucher aux lieux de culte et de chasser les gens de leurs domiciles, ajoute Bilal.
Les instituts juridiques de la ville d'Al-Quds remarquent une augmentation des agressions des colons sionistes et de l’armée israélienne, ainsi que de la soi-disant mairie de la ville d'Al-Quds, avec l’arrivée du mois béni de Ramadan. Ces agressions tentent de pousser les habitants originaires de la sainte ville d’Al-Quds vers l’exil afin de prendre leurs maisons, leurs terrains, leurs biens.

Enquête sur la participation des journalistes jordaniens à une conférence de presse de Pérès

[ 30/07/2011 - 10:45 ]
Amman – CPI
Le comité anti-normalisation du syndicat des journalistes jordaniens a annoncé qu'il tiendra une réunion urgente aujourd'hui samedi 30/7, pour discuter de la véracité des informations diffusées par la radio hébreu concernant la participation des journalistes jordaniens à une conférence de presse tenue par le président de l'entité sioniste, Shimon Pérès.
Le président du comité, Essam Mabiadin, a confirmé dans ses déclarations de presse, que le comité envisage d'enquêter sur la véracité de ces informations pour recommander au conseil du syndicat de prendre les mesures appropriées contre ceux qui ont participé à ces rencontres.
Il a renouvelé la position du syndicat des journalistes refusant toute forme de normalisation avec l'ennemi sioniste, assurant que le comité prendra une position ferme contre toute personne qui souhaite sortir du consensus national, populaire et syndical dans le rejet de toutes les formes de normalisation avec l'ennemi sioniste.
La radio hébreu avait rapporté que des journalistes jordaniens ont assisté à une conférence de presse tenue par Pérès, mardi dernier.

L'occupation utilise une substance nauséabonde pour disperser les manifestants palestiniens

[ 30/07/2011 - 11:11 ]
Al-Nassera – CPI
Un journal hébreu a révélé que l'armée sioniste utilisera une substance nauséabonde, sans en dévoiler la composition chimique, contre les manifestants palestiniens dans toute manifestation qui pourrait éclater en Cisjordanie occupée.
Selon un rapport publié jeudi 28/7 par le journal hébreu "Yediot Aharonot", le ministère sioniste de la Défense a dépensé jusqu'à présent plus de 22 millions de dollars pour acheter du matériel et des armes "anti-émeute", ainsi que des moyens décrits comme développés pour disperser des manifestations de masse, dans le cadre des préparatifs pour faire face à des manifestations probables en Cisjordanie occupée et sur les frontières des territoires palestiniens occupés en 1948.
Le rapport a souligné que l'arme la plus importante parmi ces équipements se nomme "Skunk". Il s'agit d'une substance avec une très forte odeur et dont la composition chimique n'a pas été divulguée, produite dans des usines sionistes, et que les soldats sionistes vont lancer sur les manifestants pour provoquer des nausées et vomissements, selon la source.

Blessés lors de la répression des forces occupantes contre les marches anti-mur en Cisjordanie

[ 30/07/2011 - 10:41 ]
Ramallah – CPI
Des dizaines de citoyens palestiniens ont été blessés et asphyxiés vendredi 29/7, tandis que plusieurs autres ont été arrêtés lors de violents affrontements qui ont éclaté après que les forces de l'occupation sioniste ont attaqué des marches contre le mur de séparation raciste et la colonisation sioniste dans plusieurs villages en Cisjordanie occupée.
Dans le village de Maassara, les forces occupantes ont attaqué une marche hebdomadaire pacifique, lançant des bombes de gaz lacrymogène, ce qui a fait plusieurs blessés parmi les participants de la marche.
Et dans le village de Nabi Saleh à l'ouest de Ramallah, le comité populaire a confirmé que de nombreux de participants dans la marche hebdomadaire ont été blessés, dont deux jeunes filles et une militante étrangère, alors que le journaliste Muhib Barghouthi a été arrêté, après avoir été frappé par les forces occupantes avec 3 militants étrangers.
Les forces occupantes ont également attaqué la marche hebdomadaire organisée dans le village de Bilin, lançant des bombes de gaz lacrymogène de manière intensive, ce qui entraîné à l'étouffement de dizaines de manifestants. L'armée sioniste a reconnu qu'un de ses soldats a été blessé par les pierres jetées par les habitants dans le même village.
Des dizaines de citoyens palestiniens ont été asphyxiés dans le village voisin de Na'line, après que les forces occupantes ont lancé des bombes de gaz lacrymogène sur les participants de la marche hebdomadaire.
Dans le village de Kafr Kadoum, les forces sionistes ont matraqué les participants dans une marche organisée dans le village pour demander l'ouverture de l'une des entrées de la ville de Qalqiliya qui est fermée depuis le début de l'Intifada d'al-Aqsa.
De violents affrontements se sont renouvelés entre les soldats sionistes et les citoyens palestiniens dans le village de Burine au sud de Naplouse, hier soir, après que les colons sionistes ont incendié des terres agricoles.
Des dizaines de citoyens palestiniens ont été blessés d'étouffement en raison d'affrontements qui ont éclaté dans le village, où les forces occupantes ont lancé un grand nombre de bombes de gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc sur les citoyens palestiniens et leurs maisons.

Les relations entre l'entité sioniste et le Sud-Soudan représentent un danger menaçant les Arabes

[ 30/07/2011 - 11:30 ]
Khartoum – CPI
Le dirigeant du Parti du Congrès National gouverneur au Soudan, le Dr. Rabie Abdel Atti, a confirmé que l'annonce officielle de l'établissement de relations diplomatiques entre le Sud-Soudan et l'entité sioniste n'est pas surprenante ou inhabituelle à Khartoum. Il souligne qu'elle est seulement l'expression des véritables relations qui existaient depuis longtemps et que les Soudanais eux-mêmes ont affrontées au cours des dernières décennies de guerre dans le Sud.
Abdel Atti a affirmé dans ses déclarations à l'agence "Quds Press" que le Sud-Soudan, après la déclaration officielle de l'établissement des relations diplomatiques avec l'entité sioniste, a été transformé en un microcosme des politiques américano-sionistes et occidentales en Afrique.
Il a déclaré : "Depuis de longues décennies, nous connaissons la nature des relations entre le Mouvement populaire et l'entité sioniste, qui ont été renforcées depuis la signature de l'accord de paix, et donc il n'est pas surprenant qu'elles soient annoncées officiellement maintenant. Les relations du Sud du Soudan avec l'entité sioniste ou les Etats-Unis ne sont pas nouvelles pour nous, ils sont tous l'expression d'une monnaie unique".
"Nous n'avons pas peur de ces relations sur le Soudan seulement, mais nous craignons leurs répercussions sur les arabes et les musulmans dans le monde entier, en particulier en Afrique, c'est un grand danger qui menace toute la région", a-t-il ajouté.
Abdel Atti a critiqué la négligence des arabes et des musulmans à l'égard du danger sioniste dans le Sud-Soudan, en déclarant : "Il est très clair que nous avons été laissés seuls face à cette stratégie pour très longtemps, et le monde arabo-islamique n'a rien fait pour cesser ces plans, nous ressentons qu'il y a une négligence arabo-islamique dans le passé, mais la déclaration officielle aujourd'hui de ces relations représente un signal clair pour tous qu'ils doivent faire attention à ce danger qui les menace tous".
Dans le même contexte, le vice-premier ministre sioniste, Danny Ayalon, a confirmé que la décision de son gouvernement d'établir des relations diplomatiques avec l'Etat du Sud-Soudan contribue au fait que Juba soutient la position sioniste opposée aux mouvements des Palestiniens pour se rendre à l'ONU et obtenir une reconnaissance de l'Etat palestinien en septembre prochain.
Dans ses déclarations publiées vendredi 29/7 par la radio hébreu, Ayalon a déclaré que le gouvernement sioniste souhaite obtenir le soutien de l'Etat du Sud-Soudan contre les tentatives palestiniennes d'obtenir une reconnaissance mondiale de l'Etat palestinien indépendant sur les frontières du 4 juin 1967.

Les familles des détenus politiques à Naplouse manifestent pour la libération de leurs enfants

[ 30/07/2011 - 12:08 ]
Naplouse – CPI
Des dizaines de familles de détenus politiques dans les prisons de l’Autorité dans la ville de Naplouse occupée manifestent cet après-midi dans le carrefour des martyrs situé dans le centre de la ville pour demander la libération de leurs enfants.
La prétendue « Sécurité préventive » a arrêté durant le sit-in le jeune Hamed Katout, frère du détenu à Junayd, Mohamed Katout, en raison de sa participation au sit-in et son soutien à la libération des détenus politiques.
Les manifestants qui brandissaient les photos de leurs fils détenus, ont demandé aux services concernés de l’Autorité, de libérer les détenus politiques afin qu’ils profitent de l’atmosphère du mois béni de Ramadan.
Le Comité des détenus politiques en Cisjordanie avait annoncé l’organisation d’un sit-in pacifique sur le carrefour des martyrs dans la ville de Naplouse, à onze heures ce matin.
Les familles ont appelé les députés du Conseil législatif, les représentants des factions, les institutions et associations juridiques et humanitaires à prendre part à leur mouvement pacifique afin de continuer la pression pour exiger la libération immédiate de leurs fils détenus politiques dans les prisons de Cisjordanie.
Les familles ont affirmé que ce mouvement intervient dans la perspective du mois sacré, afin de « faire la lumière sur cette question qui constitue une violation flagrante des libertés et des droits de l’homme, et souligner l’ampleur de la douleur quotidienne vécue par les détenus et leurs proches à cause de leur maintien en détention et de leur absence au sein de leurs familles et leurs enfants ».

Ankara : Pas de normalisation avec Tel-Aviv sans que nos conditions ne soient remplies

[ 30/07/2011 - 12:42 ]
Ankara – CPI
Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a réitéré la position de son gouvernement sur le refus de normaliser ses relations avec le côté sioniste avant qu'il ne remplisse les conditions turques à cette fin.
Dans ses déclarations de presse vendredi 29/7, Davutoglu a affirmé que "les tensions qui se sont produites dans les relations diplomatiques entre Ankara et Tel-Aviv depuis l'attaque sioniste sur le navire turc "Mavi Marmara" qui conduisait la flottille de la liberté, le 31 mai 2010, disparaitront lorsque le gouvernement sioniste remplira nos conditions annoncées par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, comprenant la présentation d'excuses pour l'assaut criminel contre les navires de la "Flottille de la Liberté 1" , l'indemnisation des familles des neuf victimes turques, ainsi que la levée de l'embargo imposé sur la Bande de Gaza, depuis 5 ans consécutifs".
Dans le même contexte, il a insisté sur le fait que les exigences turques pour normaliser les relations avec le côté sioniste sont des principes fondamentaux à Ankara, refusant tout changement ou renoncement à ces demandes.
Les relations turques avec l'entité sioniste ont témoigné d'une dégradation remarquable au cours des dernières années, et se sont détériorées de plus en plus suite à l'attaque militaire lancée par les pirates de la marine sioniste contre la "Flottille de la Liberté", le 31 mai entraînant le martyre de 9 militants turcs qui étaient à bord du navire turc "Mavi Marmara".

Une voiture diplomatique américaine a aidé Dahlan à fuir vers la Jordanie

[ 30/07/2011 - 15:03 ]
Ramallah – CPI
Des sources bien informées du mouvement du Fatah ont affirmé que Mohamed Dahlan a fui vers la Jordanie à l’aide d’une voiture diplomatique américaine blindée appartenant à l’ambassadeur américain en entité sioniste.
Ces sources ont rapporté samedi au correspondant du CPI qu’après la perquisition de son domicile, l’arrestation de ses gardes du corps et la confiscation des armes et munitions par les services de sécurité de l’Autorité, Dahlan craignait d’être assassiné en quittant Ramallah, il a donc pris contact avec les services secrets américains.
Elles ont ajouté que l’ambassadeur américain en entité sioniste a rapidement contacté le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, pour assurer le départ de Dahlan auquel il a envoyé une voiture diplomatique blindée pour fuir.
Les sources ont souligné que Dahlan est arrivé en Cisjordanie avec la garantie et la médiation du ministre émirati des Affaires étrangères, Shaikh Abdallah bin Zayed Al-Nahyan, avec lequel il a des relations solides. Ce dernier lui a promis qu’un compromis sera trouvé concernant son expulsion du Comité exécutif du Fatah, mais il semble que les choses ont échoué à la dernière minute.

Le convoi Africa to Gaza est au Soudan

Gaza - 29 juillet 2011
Par ISM-France
Les 21 militants et les 12 camions du convoi Africa to Gaza sont arrivés à Port Soudan, sur la Mer Rouge, mercredi 27 juillet. De là, l'équipe est allée en autobus à Khartoum où elle a pris un avion pour Le Caire. Deux membres du convoi, sheikh Walid El-Saadi et Gora sont restés à Khartoum pour trouver un bateau plus grand que celui qui était prévu, trop petit pour tous les véhicules et l'aide. Le bateau rejoindra l'Egypte par le Canal de Suez.
Le convoi Africa to Gaza est au Soudan
Pasela Rasekoala, membre du convoi, à côté d'un camion d'aide de l'Association humanitaire SARA
Après 8 mois de préparatifs, le premier convoi africain pour Gaza, organisé par SARA (South African Relief Agency) a quitté Durban, Afrique du Sud, le 26 juin et il a traversé 7 pays, le Botswana, le Zimbabwe, la Zambie, la Tanzanie, le Kenya, l'Ethiopie et le Soudan.
Source : "Africa to Gaza convoy" sur Facebook


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Justice pour Sheikh Salah - Qui contrôle les frontières de la Grande-Bretagne : le gouvernement israélien, le Daily Mail ou le ministère de l'Intérieur ?

Grande-Bretagne - 29 juillet 2011
Par Palestine Solidarity Campaign
Le leader palestinien Sheikh Raed Salah a été arrêté dans sa chambre d'hôtel le 28 juin au soir. Après son arrestation, sa libération sous caution lui a d'abord été refusée, mais son équipe d'avocats a gagné en appel devant la Haute Cour. Le gouvernement a essayé en vain de renverser la décision, et maintenant n'a pas été autorisé à interjeter appel contre la décision de libération sous caution de Sheikh Raed Salah tandis qu'il lutte contre l'expulsion.
Justice pour Sheikh Salah - Qui contrôle les frontières de la Grande-Bretagne : le gouvernement israélien, le Daily Mail ou le ministère de l'Intérieur ?
Manifestation de soutien à Raed Salah, Downing Street à Londres (résidence et bureau du Premier ministre du Royaume-Uni), début juillet 2011
Communiqué de presse du 27 juillet 2011 de Maître Tayab Ali, avocat de M. Salah
Source : Middle East Monitor
Nous accueillons chaleureusement la décision de la Cour d'Appel de refuser d'autoriser la ministre de l'Intérieur à faire appel contre la liberté sous caution. Nous sommes heureux que les tribunaux aient compris les enjeux dans cette affaire.
Cependant, nous craignons que la ministre de l'Intérieur cherche à obtenir le retour en garde à vue de notre client, malgré la décision soigneusement motivée de la Haute Cour de le libérer. Nous espérons qu'à la suite de la décision d'aujourd'hui, la ministre de l'Intérieur acceptera de reconnaître que son approche de l'affaire de Sheikh Salah a été mal fondée et contre-productive.
Nous sommes confiants que Sheikh Salah sera disculpé et qu'il lui sera permis de parler librement de la lutte de son peuple pour la liberté et l'autodétermination.

Action 1 :
1. Vous pouvez utiliser notre outil en ligne pour écrire à votre député (pour les citoyens britanniques)
2. Envoyez un message de soutien à Sheikh Raed Salah en écrivant à :
Palestine Solidarity Campaign, Box BM PSA - London WC1N 3XX
Sheikh Raed Salah est le leader du Mouvement islamique en Israël, le mouvement palestinien le plus important en Israël. C'est une organisation légitime qu'Israël n'a jamais cherché à interdire. Raed Saleh prend régulièrement la parole dans différents lieux en Israël où il jouit d'un soutien considérable parmi les citoyens palestiniens d'Israël, qui représentent un cinquième de la population. Il a été élu maire de sa ville natale, Um al-Fahm, à trois reprises. Il n'a jamais été accusé d'antisémitisme en Israël et a publié une déclaration claire, avant de se rendre en Grande-Bretagne, condamnant toutes formes de racisme, y compris l'antisémitisme, l'islamophobie et le racisme envers son propre peuple, les Palestiniens.
Le traitement qu'a subi Sheikh Raed Salah a été condamné par l'ensemble du monde politique palestinien. Il a sérieusement nui à la réputation de la Grande-Bretagne au Moyen Orient, la Ligue arabe
http://www.­middleeastmonito­r.­org.­uk/­news/­middle-­east/­2607-­arab-­league-­condemns-­britains-­arrest-­of-­sheikh-­raed-­salah
étant le dernier organisme à appeler pour sa libération immédiate.
Chronologie
La Palestine Solidarity Campaign a fait la publicité d'une tournée de conférences incluant Sheikh Raed Salah, qui a été reprise sur un blog de droite le 14 juin 2011. Ce fut le départ d'une campagne de haine et de diffamation orchestrée par la droite, les blogs pro-israéliens, dont Andrew Gilligan, Michael Weiss et Robyn Rosen. En dépit de tentatives évidentes de faire annuler les réunions et la venue des conférenciers, la publicité pour la tournée a continué à être diffusée.
Lorsque Sheikh Raed Salah a quitté l'aéroport de Tel Aviv avec son propre passeport israélien et qu'il est arrivé à Londres-Heathrow le samedi 25 juin, il avait déjà porté plainte contre des organes d'information pro-israéliens qui l'avaient calomnié.
Sheikh Salah n'a reçu aucune communication du gouvernement britannique sur sa visite très médiatisée les semaines précédentes avant, pendant ou après son vol, ni lors de sa visite au Royaume-Uni avant son arrestation.
Le lundi 27 et le mardi 28 juin, il a participé à des réunions publiques, dont la plupart avaient été annoncées sur les sites Palestine Solidarity Campaign (PSC) et Middle East Monitor (MEMO). Il n'y a eu aucun contact du ministère de l'Intérieur ni de la police au sujet de ces événements.
Le lundi 27 après-midi, un député, membre des Conservateurs Amis d'Israël (Conservative Friends of Israël), s'est servi de son immunité parlementaire pour accuser Sheikh Salah d'antisémitisme pendant les questions au ministère de l'intérieur et a demandé qu'il soit interdit. En dépit du refus de la ministre de l'Intérieur de commenter le cas individuel de Sheikh Salah, le Jewish Chronicle a rapporté l'échange à la Chambre des Communes comme une "supposée interdiction" de sa visite dans le pays. Il s'agissait soit d'une tentative pour obliger la ministre de l'Intérieur à agir, soit pour révéler des fuites d'information au ministère de l'Intérieur.
Le mardi 28, suite à des articles du Daily Mail selon lesquels Sheikh Salah avait été interdit d'entrer dans le pays, son équipe juridique a pris contact avec le ministère de l'Intérieur, qui a été dans l'incapacité de confirmer l'interdiction. Le soir même, il était arrêté dans sa chambre d'hôtel.
Pour les citoyens britanniques : Merci de demander à votre député de prendre contact d'urgence avec le ministère de l'Intérieur pour soulever les points suivants :
Preuves
1. Teresa May (ministre de l'Intérieur) a affirmé que Sheikh Raed Salah s'était vu remettre une ordonnance d'interdiction pour "comportement déraisonnable". Peut-elle préciser ce qu'est un comportement déraisonnable et quelles preuves ont été réunies pour étayer cette qualification ?
2. Si une personne est opposée à la politique de son gouvernement et que des représentants de ce gouvernement ou ses partisans sont reçus, comment le ministère de l'Intérieur s'assure-t-il de leurs agissements selon des preuves impartiales plutôt que selon de la malveillance malveillance politiquement motivée ?
3. Pourquoi le ministère de l'Intérieur s'oppose-t-il à la libération sous caution de Sheikh Raed Salah au motif qu'il risquerait de s'enfuir alors qu'il a insisté pour que son affaire soit poursuivie dans le cadre juridique de la Grande-Bretagne ?
Relations étrangères
1. Le ministère de l'Intérieur a-t-il réfléchi à l'impact sur les relations de la Grande-Bretagne au Moyen Orient avant de prendre ces décisions ? Le ministère de l'Intérieur réfléchit-il aux opinions et perspectives des autres Etats, des citoyens des autres Etats et des communautés minoritaires au Royaume-Uni lorsqu'il prend de telles décisions ?
2. Que répond le ministère de l'Intérieur aux critiques de l'action du Royaume-Uni contre Sheikh Salah venant de tout le spectre politique palestinien, y compris Salam Fayyad et des membres de la Knesset ?
3. Le ministère de l'Intérieur est-il au courant de la déclaration de la Ligue arabe et de nombre d'autres organismes internationaux qui ont critiqué la position du gouvernement ? Le ministère de l'Intérieur est-il au courant des manifestations de protestation qui ont eu lieu au Moyen-Orient ?
4. Que répond le ministère de l'Intérieur aux accusations de deux poids-deux mesures, en particulier étant donné les changements proposés par le gouvernement à notre juridiction universelle suite à des demandes du gouvernement d'Israël pour protéger ses propres citoyens menacés d'arrestation sur des présomptions de crimes de guerre ?
5. A-t-il estimé que le gouvernement du Royaume-Uni s'exposait à de nouvelles accusations de parti-pris parce que le ministre des Affaires étrangères soutenait ces modifications en disant que "Nous ne pouvons pas avoir une position qui fasse craindre aux hommes politiques israéliens de ne pouvoir venir dans ce pays" ?
Action 2 : Si vous ne l'avez déjà fait, vous pouvez également prendre contact directement avec la ministre de l'Intérieur. Appelez-la ou envoyez-lui un mail demandant qu'elle réexamine sa décision. Un tribunal israélien a dédouané Sheikh Raed des accusations de commentaires antisémites. Le Sheikh a réitéré que les accusations sont tombées parce qu'il n'y avait aucune preuve contre lui. Sur quels fondements est-on en train de l'exclure du Royaume-Uni ?

Email: mayt@parliament.uk 
T: 020 7219 5206
Traduction : MR pour ISM

Des difficultés d’enseigner le conflit israélo-arabe en France

publié le vendredi 29 juillet 2011
Sebastien Ledoux et Samuel Ghi.

 
Le manuel d’histoire de Hachette ne va finalement pas travestir l’histoire de la Palestine :
Il aura suffi d’un mot, d’une phrase pour qu’une question d’histoire se retrouve censurée dans un manuel scolaire. Dans le cadre d’un chapitre consacré à « L’ONU et la question palestinienne, 1947-1948 », le nouveau manuel Hachette de première utilisait une photographie de Palestiniens chargeant des bagages dans une camionnette avec pour légende : « La Nakba. Les conquêtes de l’armée israélienne ont entraîné l’exode de près de 700 000 Palestiniens » (p. 139).
L’une des pages du manuel d’Hachette consacrées à la question palestinienne.
Dans la partie vocabulaire de ce chapitre, le terme Nakba est défini ainsi :
« Nakba : (“catastrophe” en arabe) expulsion de populations palestiniennes pendant la guerre israélo-arabe de 1948. »
Cette précision reflèterait-elle une dérive dangereuse pour la liberté de l’enseignement de l’histoire ? C’est ce que semble penser depuis quelques jours plusieurs associations juives de France qui dénoncent une « idéologisation » selon Richard Prasquier, président du Crif, et même une « révision de l’histoire » selon l’association Europe-Israël.
Un texte conforme aux avancées de l’historiographie israélienne
L’une des pages du manuel d’Hachette consacrées à la question palestinienne.
Ces associations ont fait pression sur l’éditeur du manuel concerné. Hachette a été prompt à réagir puisqu’il vient d’indiquer dans un communiqué du 4 juillet qu’il allait modifier son contenu, car « après relecture, il est apparu que certains passages contestables devaient être modifiés. A l’occasion de l’impression, ils seront changés ».
Contestés oui, « contestables », rien n’est moins sûr.
En effet, le document et le texte incriminés correspondent tout à fait aux avancées de l’historiographie israélienne elle-même. Les positions des « nouveaux historiens » israéliens qui avaient, voici une vingtaine d’années, mis en cause le discours officiel autour de la création d’Israël, en mettant entre autres en avant les conséquences de la guerre de 1948 sur les populations civiles palestiniennes, sont maintenant intégrées dans les milieux académiques israéliens.
Il serait assez paradoxal que nous puissions en France rester dans un récit scolaire qui refuserait de transposer des savoirs universitaires stabilisés au nom d’une lutte contre l’« idéologisation » et le « révisionnisme ».
Le contrôle des manuels ne peut dépendre de l’Etat
En 1982, Serge Klarsfeld, président de l’association des Fils et filles des déportés juifs de France, se battait, à juste titre, pour demander aux éditeurs des manuels de terminale d’intégrer la réalité du génocide juif et la complicité de Vichy dans ce crime. Son action était légitimée par les avancées historiographiques récentes sur le sujet, grâce notamment aux travaux de Paxton, Wellers, Marrus, Rajfus et de Klarsfeld lui-même.
Il ne s’agit pas ici de comparer les deux faits historiques, ce qui serait une pure abjection et constituerait pour le coup un négationnisme de l’extermination nazie. Cependant, la transposition de savoirs scientifiques doit pouvoir s’appliquer aussi à cet épisode de 1948 qui a eu des conséquences immenses et durables sur la vie de populations civiles palestiniennes.
Les manuels scolaires, quant à eux, sont perçus depuis longtemps comme des objets de légitimation de l’histoire. A ce titre, ils sont régulièrement soumis aux critiques, revendications et attentions les plus aigus.
De leur côté, les maisons d’éditions de ces manuels répondent à des logiques didactiques mais également commerciales, la vente pour les publics scolaires représentant pour les éditeurs une part non négligeable de leur chiffre de ventes.
En revanche, n’en déplaise aux diverses associations juives ou pro-palestiniennes aujourd’hui, le contrôle des manuels ne peut dépendre de l’Etat. Leur écriture est le fait d’universitaires et/ou d’enseignants du secondaire indépendants des pouvoirs publics.
Une logique politique qui suit les courants politiques israéliens
La récente intervention sur le manuel Hachette répond par ailleurs à des logiques d’actions propres à certaines associations juives de France, mises en place depuis plusieurs années. Depuis le déclenchement de la seconde Intifada en effet (2000), la défense d’Israël dépasse largement l’expression d’une solidarité et d’un attachement à l’Etat hébreu. Elle s’inscrit dans une logique politique qui vise à suivre certains courants politiques israéliens.
La tentation est récurrente, en Israël, de faire table rase des apports de l’historiographie sur la guerre de 1948. La récente loi votée à la Knesset en mars dernier, visant à limiter voire sanctionner les célébrations, dans les villes et villages palestiniens d’Israël, de la Nakba, semble ici directement inspirer les institutions juives françaises.
Ces dernières, en particulier le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), militent depuis plusieurs mois, à l’unisson du gouvernement israélien, pour que l’Autorité palestinienne reconnaisse Israël comme « Etat juif », alors même que cette stratégie fait débat en Israël. Ce mimétisme politique s’arrête là où commence la vitalité démocratique israélienne. En effet, le leadership juif français ne souhaite pas en reproduire la pluralité.
Israël semble rester une éternelle victime
Intervenir pour obtenir le retrait du mot Nakba revient à laisser Israël en dehors de l’écriture de l’histoire. Ses décisions, passées et présentes, sa politique en tant qu’Etat souverain, sa part de responsabilité dans la situation politique moyen-orientale ne peuvent faire l’objet d’aucune réflexion. Elles sont automatiquement évacuées.
Les institutions juives, tout en critiquant une société française (ses journalistes, ses universitaires, ici son discours scolaire) qui réserverait toutes ces critiques à Israël, reproduisent ces travers en refusant par principe qu’Israël puisse commettre des erreurs tactiques ou des fautes morales, comme si le changement fondamental qu’implique l’existence d’Israël n’était pas intégré.
Israël semble rester, aux yeux des dirigeants juifs de la diaspora, une éternelle victime dont la faiblesse nécessiterait un soutien permanent des juifs à travers le monde. Dans ce schéma, Israël reste un objet politique et historique à part, qui ne saurait commettre des fautes ou des crimes. La révolution du sionisme signifiait pourtant une entrée dans l’histoire.
Des conflits d’intérêts entre groupes de pression en France
Ces terrains d’action deviennent des enjeux de pouvoir pour des organisations, comme le BNVCA (Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme), qui a lui aussi interpelé l’éditeur Hachette, cherchant à doubler le Crif en multipliant les initiatives visant à obtenir des diffuseurs d’informations, ou de savoir, des modifications dans leurs discours.
Les logiques d’action militante liées au conflit actuel israélo-palestinien ne peuvent ainsi prendre en otage le travail de retraduction scolaire de faits historiques établis par le discours scientifique. S’il s’agit bien d’une question brûlante qui mêle des conflits d’intérêts de différents groupes de pression en France, la réaction de l’éditeur ne peut aller dans le sens d’un refroidissement d’un fait qui doit être enseigné dans un souci d’historisation, mais sans occultation.
L’action actuelle des associations juives concernées contrevient à l’analyse historique telle qu’elle s’est élaborée au gré des travaux scientifiques. Elle relève ainsi d’une position de principe, conforme à leurs intérêts, mais éloignée de l’horizon de vérité scientifique auquel prétend légitimement l’enseignement de l’histoire.
Sébastien Ledoux est historien, travaillant sur le devoir de mémoire, coauteur d’un rapport de l’INRP sur « L’Enseignement de l’esclavage en France » (2011), et Samuel Ghiles Meilhac, sociologue, auteur de « Le Crif, de la résistance juive à la tentation du lobby » (2011).
publié le 10 juillet par Rue89
Intro : CL, Afps

Les « bad guys » israéliens frappent encore

publié le vendredi 29 juillet 2011
Gilles Paris - blog "Guerre ou Paix"

 
C’est un rituel bien établi en Israël : voir la position officielle des autorités sur la question palestinienne contredite par d’anciens hauts responsables considérés théoriquement comme légitimes pour s’exprimer sur le sujet. Derniers en date, jusqu’à cette semaine, Ilan Baruch et Meir Dagan.
Le Haaretz nous apprend qu’une brochette de militaires du cadre de réserve et d’anciens diplomates s’est rendue le 25 juillet à Washington pour y tenir un discours rigoureusement opposé à celui en vigueur à Jérusalem. Point le plus important : ces hommes d’expérience jugent parfaitement défendable la ligne de cessez-le-feu de 1949, la Ligne verte souvent improprement appelée frontière de 1967 qui dessine la Cisjordanie.
L’un des arguments opposés par le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou à la proposition avancée par Barack Obama, en mai, de faire de cette ligne le socle d’un règlement de paix est au contraire d’assurer qu’elle remet en cause la sécurité de l’Etat juif (le sujet est un grand classique, lire cette note qui lui est consacré). Qui dit vrai ? Il y a au moins place pour le doute.

Talonnage et arrestations : lot quotidien des travailleurs palestiniens

[ 29/07/2011 - 13:19 ]
Bethléem - CPI
Les autorités d'occupation continuent d'harceler les ouvriers palestiniens sur leur lieu de travail à Al-Qods occupée où la police sioniste a arrêté deux ouvriers des camps des réfugiés Deheisha et Aida, dans le district de Bethléem au sud de la Cisjordanie.
Des sources locales ont déclaré : "Sous prétexte qu’ils ne possèdent pas un permis de travail pour accéder à Al-Qods, les soldats d'occupation ont arrêté Ahmed Adel  Hajajra (19 ans) du camp des réfugiés Aïda et Mohammed Ibrahim Hajajra de Dheisheh, pendant qu’ils se trouvaient sur leur lieu de travail à Jabal Abu Ghoneim."

A la veille de Ramadan , Al-Qods visage hideux d'une caserne sioniste

[ 29/07/2011 - 12:35 ]
Al-Qods occupée.
Le dernier vendredi avant  le mois sacré de Ramadan, l’autorité occupante sioniste a transformé Al- Qods en une véritable caserne militaire. Elle a renforcé les mesures de sécurité sur les entrées de la ville et les rues qui la relient avec la Cisjordanie afin d’empêcher les fidèles d'accéder à la mosquée Al-Aqsa pour la prière.
Des sources locales ont déclaré : « Dès les premières heures du matin, les forces d'occupation ont développé un plan stratégique de sécurité pour déployer des milliers d'éléments de la police et des soldats dans les rues de la ville, les ruelles de la vieille ville, et devant les portes de la mosquée Al Aqsa. »
Et elles ont ajouté : «  Les forces d'occupation ont commencé à dresser des barrières militaires à l'intérieur de la ville et ont empêché l'entrée des palestiniens de la Cisjordanie par les barrières militaires centrales posées au nord, près du camp de Kalandia, à l’Est près de la ville de Hizma, au sud près de Bethléem, et aux autres entrées secondaires pour empêcher l’accès à la mosquée. »
Selon les mêmes sources, un état de panique règne sur la ville. Les soldats sionistes ont de surcroît arrêté un certain nombre de jeunes hommes  pour vérifier leurs identités aux entrées de la Vieille Ville d’Al-Qods occupée.

Ceux qui le peuvent ont l’obligation de se dresser contre l’oppression des plus faibles

vendredi 29 juillet 2011 - 12h:21
Samuel F. Hart - Silvia Cattori
Entretien avec Samuel F. Hart, ambassadeur des États-Unis.
(JPG) Samuel F. Hart, 77 ans, un ambassadeur états-unien à la retraite, était l’un parmi quelques trois cents participants à la « Flottille de la Liberté II » attendant à Athènes que le gouvernement grec l’autorise à appareiller pour Gaza. Humble et discret, le regard bleu intense, M. Hart a répondu aux questions de Silvia Cattori. Il a exprimé sans hésiter ce que tout politicien honnête, ou tout diplomate, devrait être capable d’exprimer, mais ne vous dit généralement pas.
Silvia Cattori : Quand vous êtes arrivé à Athènes vous pensiez embarquer rapidement pour Gaza (1) Dix jours plus tard, les garde-côtes grecs n’ont toujours donné aucun signe qu’ils laisseraient les bateaux de la « Flottille de la Liberté II » quitter le port. Quel est votre sentiment ? Les organisateurs devraient-ils continuer d’essayer jusqu’à ce que le blocus illégitime et inhumain de Gaza soit levé ?
Samuel F. Hart : (2) On peut toujours espérer que quelque chose de positif arrive. Je suppose que, si cette flottille ne peut pas partir, il y aura une autre tentative similaire. Si oui, j’essaierais de la réaliser différemment - peut-être en choisissant un autre pays de départ. Je pense que les gens ne vont pas dire : « OK, c’est comme ça, arrêtons ». Je pense qu’ils vont essayer à nouveau. Cela dépend tellement de ce qui peut se passer par ailleurs. Dire « OK, les Israéliens ont gagné » et accepter cela comme une défaite finale serait imprudent. Je ne pense pas que les organisateurs vont dire cela.
Silvia Cattori : Lors de la précédente « Flottille de la Liberté I », neufs passagers turcs ont été tués et beaucoup d’autres ont été blessés par les soldats israéliens qui ont attaqué leur bateau Mavi Marmara. Le fait que les soldats israéliens pourraient le faire à nouveau ne vous effraye pas ?
Samuel F. Hart : Voyez, je suis un homme âgé. Que peuvent-ils me faire ? Si je suis en mesure de faire quelque chose, je dois me poser ces questions : si ce n’est moi, qui ? Si ce n’est maintenant, quand ? Ceux qui le peuvent ont l’obligation de se dresser contre l’oppression des plus faibles. Nous avons une obligation. Nous sommes tous des êtres humains. Quand vous voyez des gens opprimés et que vous pouvez les aider, vous avez l’obligation de le faire.
J’ai choisi d’être ici parce que je pense qu’il s’agit d’un problème important ; et que je suis en mesure d’y apporter mon aide.
Silvia Cattori : Le fait que vous soyez prêt à risquer votre vie pour exprimer votre solidarité avec les Palestiniens qui souffrent sous l’oppression israélienne est quelque chose de très impressionnant. Si vous ne réussissez pas, vous pourrez être fiers d’avoir essayé, quoi qu’il arrive...
Samuel F. Hart : Le danger n’est peut-être pas si grand. Mais, bien sûr, je suis prêt à prendre ce risque. Vous savez, il n’y a que de rares actions qui valent vraiment la peine d’être menées. Si vous voulez rendre le monde un peu meilleur, vous devez essayer d’apporter votre contribution à ce monde meilleur. Et si vous échouez, vous essayez encore. Essayer et échouer, c’est mieux que de ne pas essayer du tout. Tous ceux qui sont impliqués dans cette action peuvent être fiers de faire quelque chose pour les autres. Il y a beaucoup de manières de faire quelque chose pour les autres. Vous pouvez aider votre voisin, vous pouvez aider les malades, et vous pouvez aussi faire un don à la Croix Rouge. C’est aussi une noble manière. Cette action-ci a une signification particulière parce qu’elle implique de vous mettre vous-même en danger.
Silvia Cattori : Vous attendiez-vous à ce que la « Flottille de la Liberté II » soit confrontée à autant de problème, dès son début ?
Samuel F. Hart : Je ne dirais pas que je m’y attendais, mais je ne suis pas surpris. Je ne m’attendais pas à ce que les choses se passent sans aucun problème. Cependant, je pensais que nous réussirions à prendre la mer et à faire voile vers Gaza. Je pensais à la manière dont j’allais me comporter quand le moment de vérité viendrait face aux Israéliens. Je ne pensais pas à la manière dont j’allais me comporter vis-à-vis du gouvernement grec, ou vis-à-vis du gouvernement des États-Unis. Donc, c’est comme de partir pour combattre dans une guerre et de découvrir que vous vous trouvez dans une autre.
Je ne sais pas ce qui motive le gouvernement grec à se faire l’allié du gouvernement israélien dans cette affaire. Certains ont suggéré que c’est à cause des problèmes économiques et financiers de la Grèce. Et que les Israéliens auraient dit : « Si vous voulez que nous vous aidions, vous devez faire cela pour nous ». Je ne pense pas que les Israéliens aient ce genre de pouvoir ; mais les États-Unis d’Amérique l’ont. Je crois que la seule chose qui ait pu convaincre le gouvernement grec d’interdire le départ des bateaux est une intervention des États-Unis.
Ce qui me surprend, c’est la peur que les Israéliens ont de cette flottille. L’énergie qu’ils ont déployée et la pression politique qu’ils ont exercée sont incroyables. Je suis surpris qu’ils soient allés aussi loin pour tenter d’empêcher cette flottille. Si j’étais à la tête du gouvernement israélien, il y avait un moyen très simple pour faire face à cette flottille, mais il est totalement contraire à la nature du gouvernement israélien. Ce moyen pour Israël était de dire : « OK, laissons partir la flottille. Nous allons monter à bord des bateaux et nous allons les fouiller pour nous assurer qu’aucune arme ni aucun équipement à usage militaire ne se trouve à bord. Et ensuite allez-y, allez à Gaza, déchargez votre cargaison, nous n’interviendrons pas. » La presse internationale aurait complimenté les Israéliens s’ils avaient dit cela, et cela aurait été une histoire d’un jour.
Mais ce genre de comportement est au-delà de la capacité d’un gouvernement israélien. Les autorités israéliennes croient en général que l’autre côté ne comprend que la violence. La plupart des Israéliens le croient également : alors, si la violence ne fonctionne pas, comme cela est arrivé avec la « Flottille de la Liberté I », la fois suivante vous augmentez le niveau de violence. Cela est arrivé maintes et maintes fois.
Silvia Cattori : Du point de vue d’Israël, toutes ces « Flottilles » ne sont que des provocations !
Samuel F. Hart : J’en reviens au mouvement pour les droits civiques aux États-Unis. Beaucoup d’entre nous dans la délégation états-unienne disent : « Nous sommes ici pour les mêmes raisons pour lesquelles les militants de la liberté sont allés dans le sud des États-Unis au début des années 1960. Parce que nous voyons une injustice, nous voulons attirer sur elle l’attention du public. Nous ne voulons pas que l’on continue à faire silence sur cette injustice. Nous voulons lancer un débat public. Par conséquent, nous essayons de trouver un moyen d’amener les gens à en prendre conscience ; à ne pas les laisser confortablement dans leur ignorance. »
Cela est-il une provocation ? Cela dépend de ce que vous entendez par provocation. C’est un défi ; mais je n’appellerais pas cela une provocation. L’appeler une provocation implique que les participants à la flottille sont eux-mêmes responsables si quelque chose leur arrive ; c’est blâmer les victimes. C’est comme si je vous offrais un bouquet de fleurs et que vous me frappiez à la tête en prétendant que vous êtes innocente parce que j’aurais dû savoir que vous n’aimez pas les fleurs ; donc c’est de ma faute si vous m’avez frappé à la tête. En hébreu on appelle cela « chutzpah » [du culot]. Quelqu’un qui a de la « chutzpah » est quelqu’un qui, ayant tué père et mère, réclame la miséricorde de la Cour parce qu’il est orphelin. J’ai terriblement honte que mon gouvernement semble adopter cette attitude envers la flottille.
Silvia Cattori : Un certain nombre de journalistes et de citoyens suivent probablement cet évènement aux États-Unis. Si, finalement, la « Flottille de la Liberté II » ne peut pas prendre la mer, qu’allez-vous leur dire, de retour chez vous ?
Samuel F. Hart : Je m’attendais à pouvoir dire en rentrant : «  Je suis monté sur ce bateau. Nous sommes partis pour Gaza. Quand la marine israélienne est arrivée, elle nous a tous arrêtés. Ils nous ont gardés en prison pendant quelques jours et finalement ils nous ont expulsés d’Israël en disant que nous ne pourrions pas y revenir pendant dix ans. » Après avoir raconté cette histoire, j’aurais ajouté que, comme nous avions pu attirer l’attention du monde pendant quelques minutes sur un sujet qui est le plus souvent ignoré, cela en avait valu la peine, quoiqu’il en ait coûté en termes de temps et d’argent.
Voila ce que j’espérais qu’il se passerait. Maintenant, si nous ne pouvons pas partir, je ne pourrai pas dire cela. Si nous ne pouvons pas partir, je devrai dire : « Nous voulions aller à Gaza. Nous avons essayé de le faire. Nous avons dû faire face à des problèmes qui ont rendu ce départ impossible en raison de l’action du gouvernement des États-Unis, du gouvernement israélien, et du gouvernement grec. Nous pensons que notre cause est juste. Nous pensons qu’elle mérite l’attention du monde. Elle a au moins obtenu quelques minutes dans les médias internationaux. Et nous reviendrons. »
Silvia Cattori : Pensez-vous que des erreurs ont été commises dans l’organisation de cette « Flottille de la Liberté » ?
Samuel F. Hart : Comme je ne participe pas aux réunions stratégiques, tout ce que je puis faire est d’observer les ombres sur le mur. Vous ne voyez jamais la réalité, vous en voyez seulement les ombres. Je pense que la nature même de cette organisation et les personnes impliquées conduisent à une certaine désorganisation. Si, par exemple, nous avions été capables de faire partir la flottille en mai, les choses auraient été plus faciles. Je ne dis pas que le gouvernement des États-Unis et le gouvernement israélien n’auraient pas trouvé les moyens de créer des difficultés. Mais je pense que le fait que la flottille ait été retardée si longtemps - de mars, à mai, à juin, finalement à juillet - leur a donné beaucoup de temps pour trouver les moyens de rendre son départ, non pas impossible, mais beaucoup plus difficile.
Vous savez, quand vous avez affaire avec une vingtaine de pays, et de nombreuses organisations dont certaines sont concurrentes au sein de ces pays, tout cela diminue la force, la solidarité du mouvement, et rend les accords plus difficiles à trouver. Mais cela ne veut pas dire que nous n’aurions pas atteint exactement le même résultat. Je viens d’apprendre aujourd’hui qu’il y avait eu un sabotage sur les bateaux il y a une année. Je l’ignorais ; donc on aurait pu penser que l’on aurait essayé de trouver un moyen d’empêcher que cela ne se reproduise ; c’est, bien sûr, plus facile à dire qu’à faire. Les bateaux sont à l’eau. Vous trouvez un port mais vous n’avez pas le contrôle de la sécurité du port. Donc, il est difficile d’empêcher un sabotage de se produire si quelqu’un a la capacité d’attaquer certains des bateaux avec des hommes grenouilles.
C’est vraiment décevant de constater que, en ce moment, nous ne sommes pas vraiment unis. Je ne suis pas ici pour jeter la pierre à qui que ce soit. Je ne suis qu’un volontaire disant qu’il espérait que nous trouvions un moyen d’affronter les Israéliens ; l’objectif réel. Pas le gouvernement des États-Unis, pas le gouvernement grec, pas les uns les autres ; mais c’est difficile à faire.
Silvia Cattori : Avez-vous quelque chose à suggérer aux organisateurs de la « Flottille de la Liberté » qui doive être amélioré ?
Samuel F. Hart : Je pense que, s’il y avait un consultant en gestion pour examiner cette organisation, il recommanderait d’embaucher un planificateur qui soit à plein temps sur l’affaire. Cette personne collecterait toutes les informations et élaborerait un calendrier précisant ce que nous allons faire. Ainsi, toutes les personnes impliquées seraient prêtes à agir rapidement. Maintenant, je sais bien que, quand vous avez une organisation de bénévoles - et j’ai participé à un grand nombre d’entre elles - c’est difficile à faire. Mais, sans une très bonne gestion au sommet, les choses ne fonctionnent généralement pas très bien : il y a trop de voix discordantes, trop de cuisiniers autour de la marmite.
Silvia Cattori : Aujourd’hui, 4 juillet, jour de l’Indépendance des États-Unis, en qualité d’ambassadeur à la retraite, vous pourriez être accueilli à la luxueuse fête officielle à l’ambassade des États-Unis. Mais vous êtes ici, dans ce modeste hôtel trois étoiles, un parmi les centaines de participants motivés par le projet de briser le siège de Gaza. N’est-ce pas quelque chose d’inhabituel pour une personne de votre niveau, pour un ambassadeur !? Pensez-vous que les gens, aux États-Unis, peuvent comprendre et soutenir un tel engagement de la part d’un de leurs anciens représentants ?
Samuel F. Hart : Je ne me soucie pas de participer à des célébrations à l’ambassade des États-Unis. Je me souviens du premier discours du 4 juillet que j’ai donné comme ambassadeur. C’était au temps de l’administration Reagan. J’ai dit que, lorsque nous célébrons la Constitution et l’indépendance, nous parlons aussi parfois du patriotisme. Pour certains, le patriotisme signifie : « qu’il ait raison ou tort, c’est mon pays » ; quoi que fasse mon pays, je le soutiens. Mais pour moi ce n’est pas du patriotisme. Pour moi, le véritable patriotisme n’est pas de dire « qu’il ait raison ou tort, c’est mon pays ». C’est aider à faire une union plus parfaite. C’est soutenir les politiques que vous croyez justes et essayer de changer les politiques que vous croyez fausses. Je pense que c’est cela le vrai patriotisme. J’ajouterais que la grande majorité des gens, aux États-Unis, n’approuvent pas cette définition.
Silvia Cattori : Ils considéreraient que vous êtes à la mauvaise place, une sorte de traître à la politique de votre pays ?
Samuel F. Hart : Le fait qu’à un moment j’aie servi comme ambassadeur ne m’enlève pas mes droits de citoyen. Cela m’empêchait d’être ouvertement critique vis-à-vis des politiques du gouvernement des États-Unis quand j’occupais cette position. Mais aujourd’hui je peux faire tout ce que je veux. Je n’ai pas de limites pour donner mon avis.
J’aime à croire que nous avons le droit, aux États-Unis, d’être en désaccord avec les politiques du gouvernement sans être qualifié de traître ; néanmoins, certains verront les choses de cette façon.
Je me suis aussi opposé à la guerre en Irak. Alors que la guerre du Vietnam avait commencé depuis une année, je me trouvais en Indonésie et en Malaisie, tout près de l’endroit où la guerre se déroulait. Au début j’ai pensé que nous n’avions pas d’autre choix que de poursuivre cette guerre. Parce qu’à cette époque, la théorie qui avait cours était la théorie des dominos : si le Vietnam tombe, la Thaïlande, le Cambodge, le Laos et l’Indonésie vont suivre. Quand je suis rentré aux États-Unis, en 1964, et que j’ai vu le prix que les gens payaient pour le Vietnam, j’ai changé d’avis et je me suis opposé à la guerre parce que c’était une guerre qui ne pouvait pas être gagnée, ou seulement à un prix que les États-uniens n’étaient pas disposés à payer ; aucun grand intérêt national n’était en jeu. J’ai dit qu’il était temps d’en sortir ; j’ai cessé d’être en faveur de la guerre et je suis devenu un opposant à la guerre.
J’ai toujours été opposé à la guerre en Irak, parce qu’elle était complètement stupide.
Silvia Cattori : À quel parti politique appartenez-vous ?
Samuel F. Hart : Je me suis toujours considéré comme indépendant. Mais à un certain moment dans ma vie, j’ai voté pour les Républicains libéraux. Puis la branche libérale du Parti républicain est morte. Je suis un progressiste dans le sens où beaucoup de libéraux républicains l’étaient. Je suis un conservateur dans le domaine fiscal et un libéral dans le domaine social. Aujourd’hui, je vote souvent pour les Démocrates.
Silvia Cattori : Ce n’est pas habituel de voir un ambassadeur aussi clairement engagé. Je pourrais difficilement trouver un tel exemple dans mon propre pays...
Samuel F. Hart : Aux États-Unis il y en a beaucoup. J’habite à Jacksonville, en Floride. C’est loin de Washington DC. Mais je reçois tous les jours des messages de gens qui sont à Washington. Je pense que si vous interrogiez en privé tous les diplomates de carrière qui ont servi comme ambassadeurs des États-Unis, la plupart d’entre eux seraient d’accord avec ce que j’ai à dire sur la question de la politique vis-à-vis d’Israël. Rares sont ceux qui pensent qu’elle a du sens. Elle est contraire à l’intérêt national des États-Unis. Dans de nombreuses ambassades, les diplomates ont une influence sur les décisions politiques. Mais en Israël, nos diplomates n’ont aucune influence sur la politique ; n’ont jamais eu voix au chapitre en ce qui concerne la politique. Cette affaire est traitée à la Maison Blanche et au Congrès. Comme il s’agit d’une chose à laquelle un simple individu ne peut rien changer, vous en arrivez à vous demander si votre désaccord avec la politique suivie est si important que vous deviez démissionner en signe de protestation. Eh bien, pratiquement personne ne démissionne. Après avoir fait connaître votre opinion par les canaux appropriés, si vous voulez poursuivre votre carrière de diplomate, vous vous tenez simplement à l’écart des domaines de profond désaccord et vous trouvez autre chose de valable à faire.
Silvia Cattori : Quand avez-vous commencé à vous préoccuper de l’oppression des Palestiniens ?
Samuel F. Hart : Dans les années 1977 à 1980, j’ai été en poste à l’ambassade des États-Unis à Tel-Aviv. À cette époque, j’étais le conseiller économique et commercial ; le numéro trois de l’ambassade. Je connaissais très bien la Cisjordanie et la Bande de Gaza. J’y ai passé beaucoup de temps et je parlais avec les gens. J’ai vu ce qui s’est passé à cette époque. J’ai vu le rôle qu’a joué mon gouvernement, non en étant la cause de ce qui s’est passé, mais en permettant que cela se passe. Nous n’avons pas dit aux Israéliens : non, vous ne pouvez pas coloniser la Cisjordanie ; non, vous ne pouvez pas punir collectivement la population de Gaza. À cette époque, l’accent n’était pas mis tellement sur Gaza, mais sur la Cisjordanie. La Cisjordanie était ce qui intéressait vraiment les Israéliens. Pour des raisons historiques, la Bande de Gaza n’a jamais fait partie du Grand Israël. Gaza a toujours été un territoire étranger à Israël.
Vous vous souvenez de l’histoire de Samson dans la Bible. Dalila était une étrangère, une Philistine de Gaza. Cela ne faisait pas partie d’Israël. Mais la Cisjordanie, que les Israéliens appellent Judée et Samarie, a fait partie à une époque d’un État israélien. Ce qui intéresse Israël dans les territoires palestiniens, c’est vraiment la Cisjordanie. Gaza est une chose secondaire. Parce que Gaza est palestinienne, elle est impliquée dans l’ensemble du problème. Mais si vous disiez aujourd’hui aux Israéliens : écoutez, vous pouvez prendre toute la Cisjordanie mais oubliez Gaza, ils concluraient l’affaire en une minute.
Lorsque j’étais en Israël, j’en suis venu à réaliser que le but à long terme des Israéliens était d’absorber l’ensemble de la Cisjordanie. Le cadre idéologique du parti Likoud, avec à l’époque Menahem Begin à sa tête, et des gouvernements ultérieurs du Likoud, a toujours été d’étendre les frontières d’Israël du Jourdain à la Méditerranée. La guerre de 1965 en a fait une possibilité réelle.
Silvia Cattori : Avez-vous rencontré Benjamin Netanyahou ?
Samuel F. Hart : Non. Quand j’étais en Israël Netanyahou était encore un jeune homme qui grimpait les échelons. Et il a été très précieux pour les Israéliens. Il est allé aux États-Unis alors qu’il était enfant et il est allé à l’école aux États-Unis. Je ne me souviens pas quelles ont été les circonstances exactes, mais il a vécu aux États-Unis, au moins comme adolescent. Et de ce fait, parce qu’il parle couramment l’anglais comme les Américains, il est très efficace lorsqu’il s’adresse à eux. Comme il parle comme un Américain, on ne dit pas : « Ah, c’est un étranger », comme on le dirait de quelqu’un qui a un accent israélien. Il peut dire les choses les plus scandaleuses et les plus destructrices de façon très calme et familière, et son bagout contribue à les faire paraître raisonnables. C’est un atout très important. Mais Netanyahou n’était pas au pouvoir à cette époque. C’étaient Begin et Shamir.
Silvia Cattori : Lorsque vous les avez rencontrés, quelle a été votre impression ?
Samuel F. Hart : J’ai vu Begin à de nombreuses reprises. J’ai eu une seule fois quelque chose à négocier avec lui, parce que, normalement, c’est la tâche de l’ambassadeur. Et à cette époque, j’étais conseiller. L’ambassade se trouve à Tel-Aviv et, bien sûr, tout le gouvernement israélien excepté le ministère de la Défense est à Jérusalem. Le ministère de la Défense est à Tel-Aviv. Un jour le bureau de Begin a appelé et a demandé à me parler ; j’ai naturellement accepté. J’ai appelé Washington pour les informer que j’étais appelé à Jérusalem pour rencontrer le Premier ministre. Je leur ai dit que je ne savais pas quel était le sujet, mais j’ai demandé s’il y avait quelque chose que Washington souhaitait que j’aborde avec lui. Je suis allé là-bas et aussi bien Moshe Dayan que Ezer Weismann étaient présents. J’ai plaisanté avec eux en disant que j’aurais dû prendre du renfort. Je ne savais pas que j’allais rencontrer tout à la fois le ministre des Affaires étrangères, le ministre de la Défense et le Premier ministre. Que puis-je faire pour vous, ai-je demandé ? Ils avaient une requête et je leur ai dit : « Eh bien, je vais voir, je vais la transmettre à Washington et je reviendrai vous apporter la réponse. Et en passant, pendant que je suis ici, y a-t-il quelque chose que vous puissiez faire pour mon pays ? » Il s’est avéré qu’un accord mutuellement bénéfique a pu être conclu. Quoi qu’il en soit, j’ai été amené à connaître Begin assez bien. Mais je me suis principalement occupé du domaine économique avec le ministre de l’Économie, le ministre des Transports et le directeur de la Banque centrale. Je n’ai jamais beaucoup parlé avec Itzhak Shamir.
C’était une époque, en 1977-80, où il y avait quelques progrès concernant la paix. C’était sous la présidence de Jimmy Carter, l’époque des Accords de Camp David et du Traité de paix avec l’Égypte. Le traité a représenté un grand avantage pour Israël parce que l’Égypte a été mise de côté en tant que seule force militaire crédible face à Israël. En retour, l’Égypte a récupéré la Péninsule du Sinaï. Mais le seul engagement que Jimmy Carter a réussi à obtenir de Menahem Begin sur le problème palestinien était qu’il pourrait y avoir quelques entretiens avec des « notables » palestiniens sur l’avenir de la Cisjordanie et de Gaza. L’OLP était exclue parce que, à cette époque, elle était encore considérée par Israël comme une organisation terroriste. Quiconque parlait avec Yasser Arafat était coupable d’un crime majeur. Il y avait un Israélien qui possédait un bateau appelé La Voix de la Paix. Son nom était Abie Nathan. Il avait un petit bateau avec des équipements de radiodiffusion au large des côtes israéliennes. Abie est allé voir Arafat, c’était peut-être au Maroc, et il a été accusé de soutenir l’ennemi. C’est ce qui arrivait à quiconque parlerait ou aurait le moindre contact avec l’OLP, cette « organisation terroriste ». Cela vous paraît-il familier aujourd’hui ?
Silvia Cattori : La plupart des gens, à cette époque, ne comprenaient pas ce qu’était Israël. Mais les dirigeants que nous connaissons aujourd’hui - Barak, Netanyahou, Sharon - nous avons appris à savoir avec quelle brutalité ils agissent. Les dirigeants que vous avez rencontrés à cette époque étaient-ils du même genre, aussi brutaux, aussi cruels ?
Samuel F. Hart : Un peu d’histoire au sujet de Begin. Sa préoccupation essentielle était de s’assurer que quelque chose comme l’holocauste ne se reproduise pas. Ce n’était pas seulement la préoccupation de Begin ; c’est quelque chose qui imprègne toute la psychologie de la population israélienne. Et on peut comprendre jusqu’à un certain point pourquoi. Mais lorsqu’il s’agit de Netanyahou ou de Sharon, la question devient : quels moyens utilisez-vous pour arriver à vos fins ?
Begin était le chef de l’Irgoun qui a capturé deux soldats britanniques à l’époque du mandat, les a exécutés, et les a pendus la tête en bas en piégeant leurs corps avec des explosifs en représailles contre les Britanniques pour avoir capturé des membres de l’Irgoun. Il avait donc du sang sur les mains.
Shamir était le chef du « gang Stern », qui a fait sauter l’Hôtel King David. Sharon a toujours été un soldat. Et son attitude envers les ennemis était : nous ne faisons pas de prisonniers, nous ne montrons aucune pitié. Ce n’était pas un mauvais soldat si vous l’aviez à vos côtés, mais personne ne l’aurait jamais appelé un humanitaire. Pour tous ces hommes, une vie israélienne innocente a toujours valu la vie d’une multitude, d’une infinité peut-être, de non-Israéliens innocents.
Est-ce que cela a toujours été ainsi ? Non. En fait avant eux, avant la montée du Likoud au pouvoir, il y avait des gens au sein du gouvernement, comme Moshe Sharett, qui avaient une opinion différente. Ils étaient prêts à accepter les frontières d’Israël comme elles étaient, et à essayer de développer une relation positive avec leurs voisins ; à être un membre pacifique du Moyen-Orient. Pour d’autres raisons, cela ne s’est pas produit. Les Arabes, à cette époque, n’y étaient pas prêts. Ils en étaient encore à essayer de renverser les résultats de la guerre de 1947-48. Ils pensaient encore qu’ils pourraient vaincre Israël. Ils n’étaient donc pas de bons partenaires pour la paix. Mais, après Sharett, de plus en plus nombreux ont été les membres de l’« establishment » politique israélien à accepter ce qui était essentiellement la vision du monde de Ben Gourion et certainement de Begin : « Israël est entouré d’ennemis, nous sommes constamment menacés d’anéantissement ; par conséquent, tout ce que nous faisons pour préserver notre existence est justifié. Par conséquent, la fin justifie les moyens. Par conséquent, nous ne sommes pas liés par des règles comme les Conventions de Genève ou les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies ».
Israël a commencé l’escalade de la violence en partie en réponse à des attaques à petite échelle. Mais une fois que vous entrez dans un cycle de violence, vous ne savez jamais qui a commencé. Il ne s’agissait pas d’une guerre sainte puisqu’elle ne porte pas sur la religion - mais la spirale de la violence était violemment engagée à l’époque du Traité de paix avec l’Égypte. L’Égypte a obtenu quelque chose, Israël a beaucoup obtenu, et les Palestiniens n’ont rien obtenu. J’étais le représentant des États-Unis aux pourparlers, après Camp David, avec les soi-disant « notables » palestiniens, qui ont été autorisés à venir et à parler avec les Israéliens. Nous avons eu deux réunions. Lors de la première réunion, il est apparu très clairement que les Israéliens n’étaient pas prêts à faire quoi que ce soit. Ils voulaient un traité de paix avec l’Égypte et ils ont donc accepté d’avoir quelques discussions, mais elles étaient dès le début supposées arriver à l’échec. Et après la deuxième réunion, cela s’est terminé.
Silvia Cattori : Avez-vous compris à cette époque que les Israéliens ne rendraient jamais la moindre parcelle de terre aux Palestiniens ?
Samuel F. Hart : Je ne dis pas cela. Je dis que le gouvernement Netanyahou ne rendra jamais rien. Mais il y a eu un moment où cela a été près de se produire ; alors qu’Yitzhak Rabin était Premier ministre et qu’il a négocié de bonne foi avec l’OLP, et que les Accords d’Oslo ont suivi. Parce que Rabin jouissait d’une grande crédibilité dans l’opinion publique israélienne - on l’appelait Monsieur Sécurité - il a pris la décision de faire la paix et de renoncer à la terre. Il était prêt à le faire et ceux qui appartenaient à l’école de pensée de Netanyahou l’ont tué. Tout comme les Frères musulmans ont tué Sadate. C’est la récompense que vous obtenez quand vous êtes un pragmatique et un faiseur de paix dans cet environnement.
Silvia Cattori : Le rejet de l’injustice n’est généralement pas ce qui guide les autorités des États-Unis ; un pays qui mène des guerres dévastatrices qui ont provoqué depuis les années 1950 des millions de morts et détruit des pays entiers. Je persiste à dire qu’il n’est pas courant ici en Europe de voir un ambassadeur se joindre en toute humilité à l’action de simples citoyens pour appeler les instances internationales à cesser de couvrir les crimes d’Israël. Quel a été votre parcours ?
Samuel F. Hart : J’ai rejoint les services des affaires étrangères en partie parce que je pensais que je pourrais y faire quelque chose de positif ; en quelque sorte rendre le monde un peu meilleur. Pour aller plus loin, ce qui me dérange le plus n’est pas que les Israéliens fassent ce qu’ils font, mais que mon gouvernement et mes impôts les aident à le faire. Et c’est la raison pour laquelle je pense que, comme un homme qui en sait assez sur cette situation pour pouvoir en parler avec une certaine autorité, j’ai l’obligation de le faire ; c’est pourquoi je suis ici.
Silvia Cattori : Quand est-il devenu évident pour vous que votre gouvernement allait continuer de mener des guerres illégales contre de nombreux pays ; que la politique étrangère des États-Unis était catastrophique ?
Samuel F. Hart : Avant d’avoir été en Israël je n’ai jamais focalisé mon attention sur les Israéliens. Quand j’y étais, il y avait assez peu d’Américains qui n’étaient pas juifs à l’ambassade des États-Unis. Et il y en avait beaucoup qui étaient juifs. Et la meilleure façon de convaincre un Américain juif qu’Israël n’a pas toujours raison et ne mérite pas toujours le soutien des États-Unis est de l’envoyer à l’ambassade américaine à Tel-Aviv ; parce que vous y voyez tous les jours la duplicité, la méchanceté, la division du monde entre eux et nous. Et vous auriez pu penser qu’il y aurait une certaine réciprocité, quelque reconnaissance de la part des Israéliens qui reçoivent journellement du contribuable américain une part de ce qu’ils mangent et de ce qu’ils utilisent pour jouir de la vie. Vous auriez pu penser qu’il y aurait un peu plus de sensibilité à l’égard de ce que les États-Unis considèrent comme leur intérêt. Et vous voyez que ce n’est pas le cas.
Alors, pourquoi est-ce que cela continue ? C’est ici que vous entrez dans la politique intérieure états-unienne. Comme je l’ai souvent dit, si vous voulez trouver aux États-Unis trois questions qui sont clairement des questions de politique étrangère mais qui ne peuvent pas être traitées comme des questions de politique étrangère, la première est la politique envers Cuba, la deuxième est la politique de la drogue, et la troisième est la politique vis-à-vis d’Israël. Toutes sont des questions de politique intérieure qui sont déterminées de façon parallèle, non pas par les intérêts de politique étrangère des États-Unis, mais par des considérations de politique intérieure du président et des membres du Congrès. Et cela est vrai tant pour les Républicains que pour les Démocrates. Et cela ne va pas changer.
Silvia Cattori : Mais, à l’extérieur, il est difficile de comprendre pourquoi les gouvernements successifs des États-Unis laissent Tel-Aviv faire tout ce qu’il veut, y compris leur répondre de manière très arrogante.
Samuel F. Hart : J’ai posé une fois cette question à un membre du Congrès qui était en visite en Israël. Je lui ai dit : dites-moi pourquoi chaque année quand nous recevons la demande d’aide israélienne et que j’ai passé en revue chaque ligne et écrit un rapport (et j’en sais peut-être plus que quiconque sur ce sujet) qui généralement recommande certaines réductions, lorsque ce rapport arrive à Washington vous maintenez le montant ou même vous l’augmentez. Pourquoi cela ? Il m’a répondu : si vous ne comprenez pas cela, vous ne comprenez pas le système politique des États-Unis. Si vous êtes un membre du Congrès ou un président ou n’importe quel fonctionnaire élu, et que vous voulez être réélu, vous regardez qui va travailler pour vous et qui va travailler contre vous.
Silvia Cattori : L’argent, l’argent...
Samuel F. Hart : Il ne s’agit pas seulement d’argent. Et il ne s’agit pas seulement de la composante juive du lobby pro-israélien américain. Il est probable qu’en nombre, la composante protestante évangélique du lobby pro-israélien est plus importante - les églises fondamentalistes. C’est un très curieux partenariat. Mais ils viennent et ils disent à quelqu’un au Congrès : si vous votez avec nous sur les questions liées à Israël, si vous vous faites le défenseur d’Israël, nous allons vous soutenir avec de l’argent, en convainquant les électeurs, et en exprimant des vues positives à votre sujet. Sur la plupart des questions il existe deux côtés, mais sur la question israélienne il n’y a pas de deuxième côté. Les Palestiniens n’ont pas de voix crédible. Les politiciens vont avec les Israéliens parce que, si vous ne le faites pas - et il y en a eu qui ne l’ont pas fait - ils vont travailler aussi dur qu’ils le peuvent pour vous battre. Et ils y arrivent souvent.
Interview réalisée à Athènes le 4 juillet 2011.
Silvia Cattori
[1] M. Hart a été invité à participer à la Flottille par le "Free Palestine Movement" (à ne pas confondre avec l’association concurrente "Free Gaza” qui l’a superbement ignoré).
[2] L’ambassadeur Samuel Hart a été soldat, diplomate et enseignant. Il est diplômé de l’Université du Mississippi, de la Fletcher School of Law and Diplomacy, et de l’Université Vanderbilt. Il a également suivi la JFK School of Government à Harvard. Comme soldat il a été parachutiste et aide d’un général. Il a été libéré avec le grade de capitaine. Pendant 27 ans Samuel Hart a été diplomate de carrière au Département d’État des États-Unis. Ses affectations ont principalement été en Amérique latine (Chili, Uruguay, Costa Rica, et Équateur), mais elles ont aussi inclus le Moyen-Orient (Israël) et l’Asie (Indonésie et Malaisie). De 1980 à 1982 il a été en poste à Washington en tant que directeur des relations des États-Unis avec le Venezuela, la Colombie, l’Équateur, le Pérou et la Bolivie. Au cours de sa carrière au Département d’État, Samuel Hart a reçu de nombreuses récompenses pour services exceptionnels. Cela a conduit à sa nomination comme ambassadeur en Équateur en 1982.
Depuis sa retraite, Samuel Hart est resté actif comme consultant en affaires et comme conférencier sur des questions de politique étrangère dans de nombreux collèges et universités en tant que Woodrow Wilson Visiting Fellow. Au cours des 15 dernières années, il a également été un conférencier très populaire sur des navires de croisière, principalement sur des questions de politique étrangère des États-Unis. En 1994, Samuel et son épouse, Jo Ann, ont déménagé à Jacksonville, en Florida, où ils ont été tous deux actifs au sein du World Affairs Council et dans d’autres activités bénévoles.
27 juillet 2011 - Silvia Cattori - Texte original en anglais (25.07.2011) - Traduit de l’anglais par JPH (28.07.2011)
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