mercredi 29 septembre 2010

Soros a financé secrètement J Street

28 septembre 2010
Se basant sur les déclarations fiscales de George Soros et de ses deux enfants, Jonathan et Andrea Soros, le Washington Times a révélé que le milliardaire a donné 245 000 dollars à l’association J Street en 2008.
Jusqu’à présent M. Soros et J Street avaient nié l’existence de tels dons. Désormais, J Street reconnaît avoir reçu 750 000 dollars des Soros depuis sa fondation, il y a trois ans.
Le principal donateur de J Street est une mystérieuse société écran enregistrée à Hong Kong, Consolacion Esdicul.
J Street est une association de lobbying créée par une faction du mouvement sioniste pour contrebalancer l’influence de l’AIPAC aux Etats-Unis.
J Street est proche de l’administration Obama –comme l’AIPAC l’était de l’administration Bush–. Ses responsables ont table ouverte à la Maison-Blanche et participent souvent aux réunions de l’Exécutif.
Ce lobby a qualifié l’Opération Plomb durci contre Gaza de « disproportionnée » et s’est opposé aux sanctions contre l’Iran. Ses membres considèrent que le jusqu’au-boutisme de Tel-Aviv conduit Israël dans une impasse susceptible de remettre son existence même en cause. Ils préconisent donc une politique israélienne plus souple et la solution à deux Etats, telle qu’énoncée par le président Obama dans son discours à l’ONU.
Une association soeur de J Street devrait prochainement voir le jour à Londres.
« Soros revealed as funder of liberal Jewish-American lobby », par Eli Lake, The Washington Times, 24 septembre 2010.

L’interview du Président Ahmadinejad avec CNN

Mardi 28 Septembre 2010
« La nation iranienne vit depuis 30 ans sans avoir les Américains à ses côtés et elle s’en sort plutôt bien. », c’est ce qu’a affirmé le Président iranien le 22 septembre dernier à New York, au cours d’un entretien accordé au célèbre animateur de CNN, Larry King.
A une remarque de M. King qui soulignait l’inquiétude exprimée par le Premier ministre de l’entité sioniste, Benjamin Netanyahu, au sujet de l’Iran, Ahmadinejad a tenu à préciser le « curieux sens de responsabilité » de la quasi totalité des « médias occidentaux » face à Israël. « Il semblerait que le personnel de la presse aux Etats Unis a bien peur du bellicisme de Netanyahu, ce qui se comprend dans la mesure où il est un tueur professionnel qui n’hésite pas à proférer des accusations gratuites comme tout dictateur qui cherche à se mettre à l’abri en incriminant les autres ». « Netanyahu devra être introduit devant la justice pour avoir siégé Gaza, massacré ses femmes et ses enfants, a-t-il affirmé en s’interrogeant sur l’attitude de la presse américaine qui traite Israël comme un cas de conscience. Ahmadinejad a évoqué ensuite le cas de 40 millions d’Américains qui vivent sous le seuil de pauvreté alors que leur administration fédérale continue à financer les interventions militaires du régime sioniste tantôt au Liban tantôt en Palestine.
Plus loin, Larry King a fait allusion à ce qu’il a qualifié de « préoccupation internationale face au programme nucléaire iranien ». « Cette remarque, a affirmé le Président, pose d’emblée une double question : de quel monde parlez-vous ? Est-ce celui de Netanyahu et des hommes d’états américains ? Selon une récente enquête, l’opinion régionale est à 88% favorable au programme nucléaire iranien et aucun état ne s’en soucie à part le régime sioniste et les Etats-Unis ».
Selon le Président iranien, la RII cherche activement à ce que le désarmement du régime sioniste et des Etats-Unis deviennent une réalité. « Si Washington et Tel-Aviv croient que cette question finirait par s’oublier sous un amas de propagandes et de désinformations, ils se trompent lourdement. L’Iran est en mesure de poursuivre très sérieusement la voie ouverte par l’amendement de la charte fondatrice du TNP pour que les détenteurs de la bombe atomique renoncent à leurs arsenaux ». « L’entité sioniste est dirigée par un régime illégitime, paria et occupant. Quant aux Etats Unis, son gouvernement ne semble pas avoir la maîtrise totale de ses nerfs tant est facile pour lui d’entrer en guerre, de tuer des gens. Sur cette base, ni l’un ni l’autre n’ont l’aptitude nécessaire à conserver leur arsenal ».
Dans l’optique du Président iranien, la « bombe atomique est l’arme la plus létale, la plus inhumaine que l’homme n’ait jamais inventé », ce qui impose la nécessité d’un désarmement total et qui ôte à tout un chacun le droit d’en fabriquer et d’en posséder. « Aujourd’hui, toutes les nations et les gouvernements du monde, y compris l’Amérique et même le Conseil de sécurité savent que l’Iran n’a pas de bombe atomique et qui n’entend pas en avoir ».
Larry King a évoqué ensuite la nécessité du respect des droits de l’homme et de la liberté d’expression, remarque à laquelle le Président a réagi : « La question du respect des droits de l’homme et de la libre expression n’est pas propre à tel ou tel pays. Tout le monde, y compris, les Etats-Unis se doivent de se sentir engagés sur cette question. En Iran, aucun travailleur n’est pas mis à la porte au bout de 50 ans d’activité mais aux Etats-Unis, sont nombreux les gens qui se trouvent dans cet état. Le cas de ce journaliste aguerri qui a été démis de ses fonctions pour avoir critiqué le régime sioniste en est un ». Le Président a fait part de la disponibilité de son pays de contribuer à la solution des grands dossiers internationaux en étroite coopération avec la communauté internationale.
Une autre question de M. King portait sur le cas de Sakineh Achtiani, condamnée à la peine capitale pour avoir assassiné son mari. « Le dossier de cette dame est toujours à l’étude auprès des instances judiciaires qui ne se sont pas encore prononcées. Elle est accusée de meurtre et devra être punie en fonction. Pour ma part, je ne crois pas que des dossiers similaires suscitent autant de tapages et de mobilisations nulle part ailleurs. La lapidation n’est pas la peine que la justice iranienne risque de requérir pour cette dame, ce n’est qu’une invention venant de la part d’une personne mal informée qui habite en Allemagne. Cette campagne de fausses informations est lancée contre l’Iran alors que les Etats Unis ont été il y quelques mois l’hôte du sommet du G20, marqué par de multiples manifestations; des milliers de gens sont descendus dans les rues pour protester contre l’ordre économique en vigueur. Mais les défilés furet violemment réprimés par la police américaine. Avec un tel précédent, est- il encore permis de prétendre à l’existence de la liberté d’expression aux Etats Unis ? Est-il possible que les gens manifestent contre le régime sioniste?
La question très controversée de la construction d’un centre islamique à quelques lieus de « Ground Zero » a fait matière à une autre question évoquée par King. De l’avis du Président, ce débat concerne les habitants et les autorités de la ville de New York. «Je n’ai pas un avis particulier la dessus. Mais je crois profondément à la liberté de culte et au respect des croyances et des convictions d’autrui ».
« Etes-vous en mesure de fonder un quelque espoir dans l’avenir du processus de la paix au Proche Orient? » C’est avec cette question que les débats furent dirigés vers l’actualité proche orientale et Ahmadinejad de réagir : « J’ai beaucoup d’espoirs! Vous savez, sans espoir, la vie perd tout signification. Il n’est pas impossible que la situation finisse par sortir de l’impasse à condition bien sûr que le peuple palestinien soit reconnu à titre de peuple souverain et qu’il soit traité comme un interlocuteur mature. Il est inacceptable que certains s’autorisent de décider à sa place et de lui imposer leur propre points de vue ».
Le débat autour de la Palestine a fourni l’occasion à King d’évoquer les positions d’Ahmadinejad sur l’Holocauste. M. King s’est référé à une information selon laquelle le dirigeant cubain, Fidel Castra aurait reproché à l’Iran le fait d’avoir mis en doute la véracité de la Shoah : « C’est faux, a rétorqué le Président. Cette information a été diffusée par un site pro-sioniste. Hier, j’ai reçu une lettre de M Castro où il confirme l’inexactitude de cette nouvelle ». « Mais au delà de ces bisbilles, ce qui importe c’est de savoir pourquoi les Etats Unis insistent à ce point sur le soutien à Israël et quels liens les unissent à l’entité sioniste pour agir de la sorte ? ». La réponse de King n’a pas tardé : « Les Etats Unis soutiennent Israël tout simplement pour compatir aux douleurs et aux souffrances subis par le peuple juif durant la seconde guerre mondiale ».
« Soit., a répondu le Président. Mais en Irak quelques 100.000 êtres humains ont péri des suites de l’invasion américaine. Est-il raisonnable que ce massacre serve de prétexte à l’occupation du territoire américain et sa rétrocession à des non –américains ? Si c’est cela la logique qui régit notre monde, quel avenir peut-on imaginer pour son avenir, pour l’avenir de sa sécurité ? »
King a demandé ensuite à Ahmadinejad s’il souhaitait se rendre un jour en visite d’état aux Etats-Unis. « J’aime voyager partout, tisser des liens avec des gens d’autant plus que l’ONU est le siège de gouvernance mondiale et que ses sommets exigent une participation actives de la part de toutes les autorités ».
Le sort de deux américains détenus en Iran a été également refait surface dans les débats. « Ces deux américains se sont infiltrés sur le sol iranien de façon illégale. Leur dossier est en cours d’étude. Mais leur ancien codétenu a été libéré sous caution, geste qui répondait aux considérations purement humanitaires ». « Pourriez-vous user de votre influence auprès des autorités judiciaires de votre pays pour obtenir leur libération, a demandé M King. « Ce n’est pas une question d’influence et d’ailleurs je n’en ai pas. Mais en ce qui concerne cette dame, j’ai donné mon avis et les juges ont examiné son cas avec clémence ». « Etes-vous prêt à rencontrer la famille de ces trois américains ? » « A cette heure, aucune requête dans ce sens ne m’est parvenue. Si c’est le cas, je serais volontiers prêt à l’étudier. Mais n’oubliez pas que l’entrée illégale dans tout état est sévèrement punie. » « Mais est-il possible que vous faisiez une requête pour que leur libération soit facilitée ? » « Mais il y a des centaines de milliers de prisonniers à travers le monde. Suis-je à même de demander leur libération ? Quelques 2.5 millions de personnes sont détenus aux Etats-Unis. Si c’est le cas, je demande par cette même occasion que la justice américaine reconsidère leur cas et qu’elle allège leur peine ( !)
Et Larry King de poursuivre : « Mais ces trois ressortissants américains ont été arrêtés alors qu’ils faisaient du vélo. Leur dossier devrait être différemment traité que celui des assassins et des voleurs ». « Je ne crois pas que la montagne soit un endroit idéal pour faire du vélo et puis ce n’est pas trop aimable de traiter de voleurs et d’assassins tous les prisonniers américains et si c’est le cas, c’est particulièrement dégradant pour la société américaine ».
Interrogé sur le sort de l’agent du FBI disparu en Iran, le président a affirmé : « Les deux parties sont convenues de créer un comité commun pour collecter des information à son sujet. L’enquête sera largement facilitée, si le FBI accepte de nous communiquer davantage de détails sur la nature de sa mission, sur le pourquoi de sa visite sur l’ile iranienne de Kish, sur l’identité des gens qu’il aurait du rencontrer. Cela nous fournira davantage d’indices ».
Ahmadinejad a déploré ensuite que les gens rencontrent de pareilles difficultés mais a souligné la responsabilité des services des renseignements dont l’action manque de transparence et d’humanisme. Je propose que ce comité voie le jour au plus vite pour que son cas soit élucidé et que le calvaire que vit sa famille prenne fin. »
« Si votre enfant connait le même sort que les trois américains, quelle sera votre réaction ?, a demandé l’animateur de CNN. « Eh bien, s’il se permet de fouler aux pieds les lois, il devra en répondre puisque les lois sont les garants de la sécurité et sans elles, notre monde ira à sa perte.
Plus loin, Larry King a interrogé le Président Ahmadinejad sur sa disponibilité à rencontrer les autorités américaines ou le Président Obama. « Je l’ai dit et redit à mainte reprise, nous sommes tout à fait prêt à rencontrer les responsables américains en présence des représentants des peuples et des médias, au siège même de l’Onu, et évoquer nos points de vue sur divers sujets dans l’espoir de trouver des solutions. »
King a rappelé ensuite les déclarations de Mme Clinton sur l’efficacité des sanctions votées contre l’Iran, déclarations qui cadrent bien avec celles de certaines personnalités à l’intérieur de l’Iran. « S’agissant des sanctions, la question qui se pose d’entrée du jeu est la suivante : pourquoi l’administration américaine devra-t-elle s’efforcer d’aller encore plus loin que le Conseil de sécurité et d’adopter des sanctions plus sévères que les siennes ? Ne s’agit-il pas là d’un signe manifeste d’hostilité à notre égard, d’un acte illégal ? Les sanctions n’ont eu jusqu’à présent aucun effet sur le processus de notre progrès. Notre économie ne dépend ni de celle des Etats-Unis ni de celle de l’Europe. Elle est capable de subvenir à ses besoins. Paradoxalement, les restrictions nous ont largement bénéficiés dans la mesure où elles ont stimulé notre marche en avant. La nation iranienne a vécu depuis trente ans sans avoir les Américains à ses côtés et elle s’en sort plutôt bien même mieux que lorsqu’elle était assistée par l’Amérique et qu’elle faisait partie des pays à la traine du progrès ».  

Le Caire espère la reprise des consultations avec le Hamas

13:57 28/09/2010
LE CAIRE, 28 septembre - RIA Novosti
Le Caire espère reprendre prochainement les consultations sur le règlement interpalestinien avec le mouvement islamiste Hamas, a annoncé mardi le Centre d'information palestinien, citant des sources égyptiennes.
Cette reprise est devenue possible grâce à la libération, vendredi dernier, de Mohammed Dababech, haut responsable du Hamas, interpellé le 13 septembre à l'aéroport du Caire par les services spéciaux égyptiens sous le soupçon d'agissements contre la sécurité du pays.
Ces six derniers mois, les consultations entre Le Caire et les représentants du Hamas ont été pratiquement suspendues suite aux arrestations de certains militants du mouvement islamiste sur le territoire égyptien. Les autorités du pays les soupçonnaient d'activités menaçant la sécurité nationale du pays. Le Hamas récusait complètement ces accusations et exigeait la libération de ses membres.
Un conflit fratricide oppose depuis 2006 deux principaux mouvements palestiniens, le Fatah et le Hamas. Le Fatah, qui contrôle la Cisjordanie par l'intermédiaire des structures politiques de l'Autorité palestinienne, bénéficie du soutien de la communauté internationale. Le Hamas, au pouvoir depuis trois ans dans la bande de Gaza, gouverne cette enclave malgré le blocus israélien et le boycottage pratiqué par la plupart des pays du monde. Les autorités égyptiennes assurent traditionnellement la médiation dans le conflit entre les deux communautés palestiniennes.

Cisjordanie: Moscou déplore la fin du gel de la colonisation

14:08 28/09/2010
MOSCOU, 28 septembre - RIA Novosti
Moscou exprime sa préoccupation face au refus d'Israël de proroger le moratoire sur la colonisation en Cisjordanie, a déclaré mardi le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Andreï Nesterenko.
"C'est mauvais pour les négociations, pour l'atmosphère politique dans la région et les perspectives d'établissement d'une paix juste et durable", a insisté M. Nesterenko.
Décrété il y a dix mois par Israël, le gel des activités de colonisation en Cisjordanie a expiré dimanche, ce qui menace les négociations directes israélo-palestiniennes.

Frappe israélienne contre l'Iran: un risque croissant (expert russe)

16:10 28/09/2010
MOSCOU, 28 septembre - RIA Novosti
Le refus de Téhéran d'abandonner l'enrichissement d'uranium pourrait entraîner une frappe israélienne sur les sites nucléaires iraniens, estime Gueorgui Mirski, chercheur à l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales de Moscou.
"Pour Israël, c'est une question de vie ou de mort. Plus l'Iran progressera dans l'enrichissement de son uranium, plus l'attitude de l'opinion publique israélienne sera favorable à une frappe contre ce pays. Cet état d'esprit est parfaitement en mesure de pousser le gouvernement israélien à entreprendre une démarche qu'il juge, j'en suis convaincu, dangereuse et inefficace", a-t-il déclaré.
Téhéran affirme que son programme nucléaire revêt un caractère purement pacifique, mais Israël en doute et estime que les technologies nucléaires iraniennes constituent une menace pour la sécurité de l'Etat hébreu. Les informations faisant état de son intention de frapper les sites nucléaires de l'Iran ont été diffusées par les médias mondiaux en août dernier à la veille du lancement de la centrale nucléaire de Bouchehr construite avec le concours de la Russie.
Selon l'expert, la politique de Téhéran n'est pas de créer une bombe atomique ni, à plus forte raison, d'anéantir Israël, mais "de faire croire au monde entier qu'il possède déjà tous les ingrédients nécessaires à la fabrication de cette bombe, qui sera le garant de sa sécurité".
Le 9 juin le Conseil de sécurité de l'ONU a pris la décision de durcir les sanctions contre l'Iran. Cette décision a été suivie de mesures restrictives unilatéralement adoptées par les Etats-Unis et l'UE. La Russie et la Chine ont désapprouvé ce geste des pays occidentaux.

Lieberman à l'Onu: Palestiniens et Iraniens quittent la salle

21:09 28/09/2010
NEW YORK (Nations unies), 28 septembre- RIA Novosti
Les délégations palestinienne et iranienne ont quitté mardi la salle de l'Assemblée générale de l'Onu en signe de protestation contre le discours du ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman.
Le chef de la diplomatie israélienne a accusé à la tribune l'Onu la partie palestinienne de torpiller le processus de paix et a pointé la nécessité de "régler la question de l'Iran" qui soutient "les mouvements terroristes Hamas, Hezbollah et Jihad islamique".
Suite à ces déclarations, les délégations palestinienne et iranienne ont quitté la salle de l'Assemblée générale. Ensuite, leur exemple a été suivi par les diplomates irakiens.
Le ministre israélien n'a toutefois pas précisé s'il préconisait de "résoudre la question iranienne" par le biais diplomatique ou militaire.
Ce n'est pas la première fois que les délégations quittent la salle lors de la présente session de l'Assemblée. La semaine dernière les délégations américaine et de l'UE ont protesté de la même manière contre l'intervention du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, qui avait évoqué une version des attentats du 11 septembre selon laquelle "certains éléments au sein du gouvernement américain" auraient organisé les attaques pour "redresser l'économie mondiale déclinante et sauver le régime sioniste d'Israël".
Lien 

La Syrie prête à la paix si Israël cesse sa politique du fait accompli

28 septembre 2010 – « La paix ne peut être sérieuse qu'à condition que les intentions soient sérieuses », a estimé mardi, devant la 65ème Assemblée générale de l'ONU, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Al Moualem.
« Le monde a solennellement déclaré qu'il était déterminé à achever une paix juste et complète au Moyen Orient et souligné que cette paix était une condition urgente au maintien de la sécurité et de la stabilité de toute la région », a-t-il poursuivi, avant d'estimer que du côté d'Israël, « il y avait beaucoup de discussions sur cette paix, mais toujours des bruits de bottes qui se font entendre ».

« On nous dit que les négociations sont en cours pour une solution avec deux Etats », a continué Walid Al Moualem, en référence aux pourparlers entre Israéliens et Palestiniens, mais « l'appropriation des terres pour des colonies et la poursuite acharnée de la colonisation feront de cette solution une lettre morte, sans aucune chance de survie ».

Selon le chef de la diplomatie syrienne, « au travers de ses actions et de ses déclarations », Israël poursuit « une politique du fait accompli et impose sa volonté, que les négociations continuent ou pas ». A l'appui de cette position, le fait qu'Israël « poursuive fiévreusement sa politique de judaïsation de Jérusalem pour dépeupler la ville de ses habitants palestiniens », « menace aussi la sécurité des sites sacrés de la ville sainte ».

Dans ce contexte, « les manœuvres politiques pendant des négociations placées sous le signe du « désir de paix » accentue la tension, exacerbe la situation et la rende encore plus volatile », a estimé Walid Al Moualem, qui a ensuite rappelé que son pays défendait « une paix juste et complète, basée sur les résolutions du Conseil de sécurité et l'Initiative de paix arabe ».

« Nous avons la volonté de faire la paix et nous sommes maître de nos décisions qui sont inébranlables », a-t-il encore indiqué, avant de souligner que pour la Syrie, « le plateau occupé du Golan n'est pas négociable et ne fera pas l'objet de concession ». « Tout arrangement pour faire la paix doit reposer sur la reconnaissance du fait qu'il doit intégralement être restitué », a-t-il insisté.

« La Syrie est prête à reprendre les négociations de paix là où elles se sont arrêtées avec la médiation turque, à condition qu'elle trouve en Israël un partenaire qui s'engage sur les conditions de base de cette paix et que ce partenaire ait la volonté politique de faire la paix », a conclu le ministre syrien des Affaires étrangères.
Lien 

Israël déclare être prêt pour une solution équitable avec les Palestiniens

28 septembre 2010 – « Nous sommes prêts pour une solution équitable et nous sommes prêts à coopérer avec la communauté internationale, mais nous ne sommes par prêts à compromettre notre sécurité nationale et les intérêts vitaux de l'Etat d'Israël », a souligné mardi lors de la 65ème Assemblée générale de l'ONU, le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Liberman.
Devant les Etats membres, il a commencé par battre en brèche trois « idées reçues » selon lui, sur le conflit israélo-palestinien et le processus de paix.

« Contrairement à l'idée qui prévaut, selon laquelle le conflit israélo-palestinien est au cœur de l'instabilité au Moyen orient ou à l'origine de nombreux conflits dans la région, la réalité est entièrement différente », a-t-il dit, avant de souligner que « 90% des conflits au Moyen orient, guerre Iran-Iraq, guerre du Golfe, guerre au Yémen, guerre au Liban, guerre en Algérie, n'étaient pas liés à Israël ».

« La deuxième explication fausse qui a gagné en popularité, c'est l'idée selon laquelle la racine du problème, c'est ce qui est appelé 'l'occupation', les colonies en Judée-Samarie et les colons eux-mêmes, et que seul un Etat palestinien indépendant en Judée-Samarie et à Gaza peut assurer la paix à toute la région », a-t-il ajouté.

Selon Avigdor Liberman, cet argument ne tient pas s'il est confronté à l'Histoire : « la Judée-Samarie et Gaza ont été sous contrôle arabe pendant 19 ans, de 1948 à 1967, sans que personne n'essaye d'y créer un Etat palestinien », a-t-il souligné, ajoutant que « la paix avec l'Egypte et la Jordanie, avait été signée en dépit des colonies ».

Troisième idée reçue selon le chef de la diplomatie israélienne, « le problème palestinien empêche un front international uni face à l'Iran ». Pour lui, « le même argument peut être utilisé ailleurs, le problème palestinien empêche une action contre la Corée du Nord, la piraterie en Somalie, la crise humanitaire au soudan ». Selon Avigdor Liberman, « le lien entre l'Iran et le conflit israélo-palestinien est inverse », l'Iran utilise le conflit israélo-palestinien à ses fins, alors que « le problème de l'Iran doit être résolu en premier ».

Après avoir rejeté ces « idées reçues », le chef de la diplomatie israélienne a souligné que la résolution du conflit israélo-palestinien posait deux types de problèmes : émotionnels et pratiques. « C'est pour cette raison que la solution doit aussi être en deux phases ».

« Le problème émotionnel est lié au manque de confiance entre les parties et aux questions de Jérusalem et la reconnaissance d'Israël comme foyer du peuple juif », a-t-il insisté, avant d'estimé que la solution à cet obstacle était « un accord intermédiaire sur le long terme ».

Il a ensuite fait valoir que « pour arriver à un accord final », il fallait d'abord « comprendre que le premier problème pratique est celui des frictions entre deux nations ». « Là où il y a deux nations, deux langues, deux religions, il y a conflit, comme dans les Balkans, dans le Caucase, en Afrique ou au Moyen Orient, et là où la séparation a été réalisée, les conflits ont cessé ou ont considérablement diminué ».

Conclusion pour Avigdor Lieberman, « le principe qui doit guider la recherche d'un accord final, ce n'est pas la paix contre des territoires, c'est la paix contre l'échange de territoires peuplés (?) en déplaçant les frontières afin de mieux refléter les réalités démographiques ».

Devant l'Assemblée générale de l'ONU, le ministre israélien a finalement rappelé que « 2000 ans d'exil du peuple juif ne pouvaient pas, et ne pourront jamais, remettre en cause le lien incassable entre le peuple juif et sa terre natale ». « Israël, ce n'est pas seulement où nous sommes, c'est aussi qui nous sommes », a-t-il conclu.
Lien 

Une autre zone de guerre : les réseaux sociaux dans le conflit israélo-palestinien

Israel - 29-09-2010
Par Adi Kuntsman et Rebecca L. Stein

Adi Kuntsman est chercheur Leverhulme à l’Institut de Recherche pour les Cultures cosmopolites de l’Université de Manchester. Rebecca L. Stein est professeur associé d'anthropologie culturelle à l'Université Duke. Cet article est paru initialement sur Middle East Report
En mai 2010, le convoi appelé Flottille de la Liberté s’est rassemblé au large de Chypre pour faire route vers le sud, transportant de l’aide humanitaire et des centaines d’activistes internationaux dont le but était de briser le blocus israélien de la Bande de Gaza. Les organisateurs ont énormément utilisé les réseaux sociaux : dernières informations par Tweeter depuis les bateaux ; diffusion en direct sur la toile avec des caméras reliées à l’Internet et à un satellite, permettant des retransmissions simultanées ; utilisation de Facebook, Flickr, YouTube et autres sites en ligne de réseaux sociaux pour permettre aux parties intéressées de les voir et de les entendre en temps réel ; et recours à Google Maps pour communiquer leur localisation en mer. La flottille est restée en contact avec le monde extérieur, en dépit des tentatives de la marine israélienne de brouiller ses communications, pratiquement jusqu’aux minutes qui ont suivi sa saisie forcée par des commandos israéliens aux premières heures du 31 mai. Un quart de million de personnes ont regardé ses retransmissions sur le seul Livestream, tandis que davantage encore ont vu ces images sous une forme abrégée aux informations télévisées.













L’Etat israélien aussi a déployé ses réseaux sociaux pour argumenter l’abordage et le déroutage des navires d’aide, une interdiction sanglante dont l’Etat a prétendu qu’elle était de nature défensive et qu’elle faisait partie de la lutte continue d’Israël contre l’extrémisme islamique. De nombreux spécialistes et journalistes israéliens ont déploré, cependant, qu’elle ait été tardive et insuffisante, et qu’elle soulevait plus de questions qu’elle n’apportait de réponses. Amir Mizroch a exprimé succinctement les objections : « Pour un pays à la technologie aussi avancée, et avec des défis diplomatiques aussi aigus, échouer aussi misérablement dans la préparation d’une offensive de communication par les nouveaux médias est un échec aux proportions stratégiques. » [1] Les Israéliens lambda ont eux aussi cherché activement les informations sur la flottille dans le cyberespace. Certains se sont servis des nouveaux médias pour corriger ce qu’ils considéraient être des échecs de la stratégie de relations publiques de l’Etat, tandis qu’une minorité utilisait ces outils en opposition à la ligne officielle.
Que la guerre contemporaine ait été étendue au cyberespace est maintenant un truisme. Les technologies Web 2.0 ont de plus en plus transformé l’Internet en champ de bataille numérique. Les Etats combinent les opérations classiques de la désinformation et de la propagande diffusées via des blogs et YouTube ; les acteurs non-étatiques se vengent par leurs propres récits en ligne ; les hackers qui soutiennent les Etats ou les acteurs non-étatiques visent les sites en ligne de l’ennemi par des cyber-attaques. Récemment, des militaires occidentaux ont intégré les nouvelles technologies à leurs boites à outil. Le contrecoup des événements de la flottille suggère que le conflit arabo-israélien continuera de s’inscrire dans les réseaux sociaux. Comme le dit le Major Avital Leibovitch, du service de presse étrangère de l’armée israélienne, « La blogosphère et les nouveaux médias sont une autre zone de guerre. Nous devons nous y intéresser. »
L’émergence d’une cyber-guerre
La première apparition de la cyber-guerre entre Israéliens et Palestiniens date d’octobre 2000, suite à la dissolution des pourparlers de paix de juillet de la même année à Camp David et l’avènement de la deuxième intifada. A l’époque, tant les hackers israéliens que palestiniens ont poursuivi les sites web, bases de données et programmes e-mail officiels et officieux de l’autre bord. Les plus notables de ces efforts furent les « attaques de défaçage » par lesquelles les hackers superposaient au contenu des sites web adverses des sarcasmes patriotiques, des discours de haine ou même de la pornographie. Pendant le bombardement de Gaza à l’été 2006, des cyber-guérilléros basés au Maroc avaient désactivé les réseaux Internet israéliens et laissé le message : « Vous tuez les Palestiniens, nous tuons les serveurs israéliens. »

Attaque de défaçage du site web du quotidien israélien Ynet le 2 janvier 2009 par les hackers marocains "Team Evil"
Une attaque du même genre s’est intensifiée pendant la deuxième guerre de l’été 2006 entre Israël et le mouvement shiite libanais Hezbollah. En effet, cette guerre représente le premier cas dans l’histoire du conflit arabo-israélien où les espaces de batailles virtuelles et réelles ont été activement liés. En plus de hacker des deux côtés, les nouvelles technologies numériques ont été enrôlées dans la conduite de la guerre psychologique. Les hackers israéliens se sont servis de Google Earth pour identifier les zones où l’armée israélienne avait réussi à cibler les positions du Hezbollah, tandis que le Hezbollah employait le même service pour montrer les destructions israéliennes dans les zones civiles.
Après la guerre, le Hezbollah a été crédité du triomphe. Les critiques ont fait valoir que l’Etat israélien avait globalement négligé de prendre au sérieux le cyberespace, et s’était concentré à tort sur les modes traditionnels de désinformation et de guerre psychologique, comme le largage de tracts et le brouillage des émissions. [2] Non seulement cela, mais les Forces de Défense d’Israël -FDI (Forces israéliennes d’occupation– FIO, ndt) ont été accusées de laxisme sur les lignes de front, les soldats faisant, sur les téléphones cellulaires, des appels que le Hezbollah avait (prétendument) enregistrés. Pendant ce temps, les journalistes internationaux retransmettaient la guerre en direct « via le haut débit », contrecarrant ainsi le travail des censeurs israéliens qui s’efforçaient d’empêcher la publication d’informations sensibles sur les coordonnées des FDI (FIO). Les appels des soldats depuis le front avaient quelquefois un ton éperdu, révélant la férocité du combat de terrain et remontant le moral des combattants du Hezbollah et de ses partisans. Une enquête interne accablante a conclu que le manque de coordination et de préparation médiatiques étaient parmi les principales raisons de l’échec de la guerre. Pour corriger ces lacunes, Israël a créé la Direction Nationale de l’Information pour « synchroniser le contenu et le ton du message d’Israël » dans les prochains théâtres militaires, dont le recours massif aux nouveaux médias.[3] Ce changement de stratégie officielle s’efforçait aussi de tenir compte des leçons de l’évolution de la campagne « Marque Israël » lancée en 2005 par le Ministère des Affaires étrangères. Cette campagne fut tristement célèbre pour une photo de 2007 publiée dans le magasine pour hommes Maxim montrant des soldates israéliennes à peine vêtues.
Opération Plomb Durci
Les réseaux sociaux furent une arme essentielle dans ce que la presse a appelé un « arsenal d’outils Internet » pendant l’incursion de 2008-2009 dans la Bande de Gaza, nom de code Opération Plomb Durci. Pour les médias traditionnels, les restrictions furent sévères, les reporters tant israéliens qu’étrangers étant cantonnés sur quelques dunes éloignées, au sud d’Israël. Entretemps, suite aux instructions de la nouvelle direction de l’information, des fonctionnaires et des bénévoles recrutés pour l’occasion furent chargés d’utiliser les réseaux sociaux pour insister sur la moralité des buts guerriers d’Israël auprès du cyber-public international. Le 29 décembre 2008, alors que l’incursion était dans ces premiers jours, les FDI (FIO) ont lancé leur propre chaîne YouTube. Sous-titrés en anglais, les clips vidéo montraient des prises de vues aériennes de l’attaque israélienne, en blanc et noir, et des blogs vidéos des porte-paroles des forces armées israéliennes justifiant les actions à l’écran. Les séquences les plus populaires furent celles qui entouraient d’un cercle de couleur les cibles bombardées et ajoutaient des légendes explicatives : « Bien que le site semble vide, l’explosion secondaire confirme la présence de roquettes cachées. » [4] De telles séquences, prises du point de vue du bombardier, ont servi à neutraliser la campagne aérienne qui faisait de toutes les personnes et de tous les immeubles des cibles potentielles. De nombreux visiteurs de YouTube et d’organisations pour les droits de l’homme ont par la suite contesté certaines des justifications de ciblage des FDI (FIO), mais la controverse n’a guère contribué à modérer la popularité des clips. La chaîne s’est enorgueillie d’avoir plus de 4.000 inscriptions deux jours après son lancement.[5] A la fin de la guerre, certaines des vidéos avaient été vues plus de 2 millions de fois. [6] En parallèle, les dirigeants israéliens ont donné des instructions privées à des bloggeurs internationaux et ont tenu des blogs vidéos personnels. Peut-être en témoignage de l’efficacité de l’image, Israël a installé des caméras au passage frontalier de Kerem Shalom pour diffuser – en ligne, en temps réel – les images de ses transferts d’aide humanitaire à Gaza après Plomb Durci.
Dans la sphère Twitter, ‘hashtag #gaza’ s’est retrouvé parmi les 10 premiers mondiaux pendant la guerre, avec six nouveaux post à la minute sur le sujet. Le Twitter de la chaîne satellitaire arabe Al-Jazeera a eu une place centrale dans cette discussion. Peut-être pour lui répondre, le consulat israélien à New-York a ouvert son propre compte Twitter deux jours après le début de l’offensive. Sa première initiative fut une conférence de presse basée sur Twitter tenue le 31 décembre, à un moment où le contrôle israélien sur le message aux médias était considéré comme relativement sûr. La réponse fut considérable, récoltant plusieurs milliers de nouveaux inscrits ; quelques bloggeurs ont salué la démarche comme « ouvrant une nouvelle ère de la responsabilisation et de la transparence. » Incapable de gérer le volume sur Twitter, le consulat a lancé un blog pour poursuivre le dialogue avec le public. Le consulat et les médias israéliens ont plus tard loué l’innovation technologique, avec un titre du Ha’aretz insistant sur le fait que Twitter avait « révolutionné la diplomatie israélienne. » [7]
La guerre cellulaire
Les téléphones, en particulier les téléphones portables, ont joué eux aussi un rôle instrumental dans l’offensive sur Gaza. Suite à l’expérience des forces armées israéliennes en 2006, il fut demandé aux soldats israéliens de rendre leurs téléphones portables avant d’entrer dans la Bande de Gaza, pour tenter d’empêcher des failles sécuritaires sous la forme d’appels, de messages tweet ou de photos illicites. Après Plomb Durci, comme rapporté par les médias de la gauche israélienne, de nombreux militaires ont découvert que les services de sécurité avaient mis leurs téléphones sur écoute, de peur qu’ils fassent des commentaires critiques à la presse.[8] Mais les téléphones des habitants de Gaza furent la cible principale de la stratégie cellulaire des FDI (FIO). Celles-ci ont employé des degrés variés de brouillage du signal électronique pendant l’incursion pour empêcher les combattants palestiniens de communiquer entre eux ou de faire exploser des bombes sur le bas-côté des routes. L’effet secondaire de la mesure – qui a freiné le flux des témoignages des Gazaouis via les lignes fixes, les téléphones portables ou les e-mails – n’a pas été moins puissant. Parallèlement, les téléphones portables des citoyens israéliens recevaient un signal semblable à celui d’une sirène d’alerte aérienne lorsque des roquettes Qassam étaient lancées.
Peut-être l’utilisation la plus connue des téléphones fut le « coup sur le toit » des maisons des Gazaouis, où du personnel militaire arabophone téléphonait aux habitants (en utilisant leur ligne fixe) avec des messages directs ou enregistrés les avertissant que leurs maisons allaient être démolies. L’armée israélienne a défendu l’initiative et les grands médias occidentaux l’ont célébré comme preuve de la moralité d’Israël en temps de péril mortel. « Israël est si scrupuleux vis-à-vis de la vie civile, » a écrit Charles Krauthammer, « qu’il se prive de l’effet de surprise et contacte l’ennemi non combattant à l’avance pour l’avertir du danger qui approche. » [9] L’intellectuel israélien Eyal Weizmann, parmi d’autres, a dénoncé de tels « avertissements » qui ont « légitimé » le ciblage des maisons civiles, en violation des lois de la guerre. Weizman a conclu qu’il y avait « une relation directe entre la prolifération des mises en garde et la prolifération des destructions. » [10] En même temps, l’utilisation des téléphones portables par les Gazaouis pendant l’incursion a été considérée comme la preuve d’activités terroristes. Comme en a témoigné un soldat à l’ONG israélienne Briser le Silence : « Si je détecte une surveillance, quelqu’un qui porte des jumelles ou un téléphone portable, c’est un complice… S’il est sur un toit avec un portable, c’est un suspect… » [11]
Des batailles quotidiennes pour les cœurs et les esprits
Pourtant, il fut un domaine de l’utilisation populaire d’Internet qui a le plus inquiété l’Etat israélien pendant l’Opération Plomb Durci. Pour essayer d’endiguer ce qu’il considérait comme une prolifération de sentiments anti-israéliens, le Ministère des Affaires Etrangères a recruté des bénévoles clandestins pour qu’ils délivrent un message de guerre parrainé par l’Etat au public Internet par le biais informel des « forums ». La campagne s’est concentrée sur des sites web européens, dont le Ministère pensait qu’ils étaient particulièrement hostiles à Israël. Ce projet a été officiellement ajouté au budget de l’Etat en 2009 sous la rubrique : « Equipe de guerre Internet ». Selon les responsables : « Ils parleront en tant qu’internautes et citoyens, et ils écriront des réponses qui auront l’air personnelles mais qui viendront d’une liste préparée de messages que le Ministère des Affaires Etrangères a élaborés. » [12]
Ce travail parrainé par l’Etat a souvent consisté en correctifs à des comptes-rendus, tout comme le groupe américain pro-israélien CAMERA veille à « l’exactitude » des articles sur Israël dans les médias traditionnels. Au lendemain de Plomb Durci, constatant une atteinte persistante à l’image d’Israël, le Ministère des Affaires Etrangères a aussi assuré le financement d’un travail acharné visant à saturer l’Internet de photographies « positives » du pays et de sa population. Les images ont été téléchargées sur des sites web populaires pour contrer le problème que les recherches Internet pour « Israël » avaient tendance à donner comme résultat des photos de la dévastation à Gaza, même plusieurs mois après la fin de la guerre. Comme l’a dit le consul israélien à New-York, partenaire de ce projet : « Nous voulons voir l’Internet submergé de vraies images de la beauté d’Israël. » [13] Comme pour nombre de communiqués de CAMERA, ces « correctifs » du visuel se sont lamentés sur la représentation peu flatteuse et donc « injuste » plus qu’ils n’ont réfuté directement les preuves des dommages faits à la vie civile par les Israéliens.
Les initiatives parrainées par l’Etat, cependant, ont loin d’avoir été les seules formes de la mobilisation citoyenne israélienne dans la guerre numérique pour les cœurs et les esprits. L’Opération Plomb Durci a plutôt été l’occasion d’une foule d’activités en ligne parmi les utilisateurs israéliens ordinaires. Pendant la guerre, les sites nationaux israéliens d’information et leurs forums ont été galvanisés par les commentaires des supporters de l’Etat, ainsi que par une minorité décidée qui était opposée ou critique vis-à-vis de l’incursion et qui a été souvent l’objet d’attaques verbales. Sur Facebook, beaucoup d’Israéliens ont débattu des événements avec leurs amis dans et hors du pays. La plupart d’entre eux ont jugé approprié de promouvoir « le point de vue israélien », arguant du droit de l’Etat « à se défendre contre les terroristes. » Les accusations d’antisémitisme ont abondé.
Une grande partie de cet engagement numérique a eu lieu en Hébreu ou en Anglais, mais pas seulement. Un exemple parlant est celui du réseau russophone LiveJournal – le serveur de blog le plus populaire parmi les russophones du monde entier – où les russo-israéliens ont fait de vigoureuses interventions. Les bloggeurs se sont particulièrement efforcés de contrer ceux qui critiquaient Israël, ou n’exprimaient pas un soutien adéquat à Plomb Durci. Dans les premiers jours de la guerre, deux communautés virtuelles – ‘La guerre à Gaza vue par les bloggeurs’ et ‘Notre vérité’ – se sont formées à LiveJournal pour expliquer la position d’Israël sur sa « guerre contre le terrorisme à Gaza » et ont diffusé l’expérience des « Israéliens ordinaires. » « Ici vous pouvez mettre en ligne ou créer vos propres textes, opinions et commentaires reflétant notre point de vue – israélien – sur le conflit au Moyen-Orient, » a écrit un des bloggeurs sur la page « Au sujet de » de ‘Notre vérité’. Un autre a ajouté, en lettres capitales indiquant sa détresse émotionnelle, « Le monde ne voit pas, ne comprend pas un Israélien ORDINAIRE. Il comprend un ARABE qui crie et pleure de façon hystérique, tous les jours sur les écrans de télévision. Mais nous sommes modestes, et on n’entend pas notre voix. » [14]
Patriotiques militants et souvent explicitement de droite, ces deux communautés de bloggeurs très populaires se décrivaient elles-mêmes comme parlant pour Israël et tous ses citoyens, et même au-delà des divisions politiques. « Ici nous n’aurons aucun débat politique interne entre la droite et la gauche, » déclaraient les participants au blog ‘La guerre à Gaza vue par les bloggeurs’. « Cette action militaire est juste, et elle a le soutien de tous les partis sionistes, au-delà de la politique et des élections. » [15] Cette proclamation a embrouillé la participation des bloggeurs russo-israéliens de gauche, certains sionistes et certains antisionistes, mais unis dans le soutien à la guerre dans les forums de LiveJournal. Le cas des bloggeurs russo-israéliens est ainsi un exemple de la façon dont les réseaux sociaux, plus que les médias traditionnels, peuvent favoriser un effet de « regroupement autour du drapeau ».
Le voyage numérique de la Flottille de la Liberté
Depuis le début, le voyage de la Flottille de la Liberté fut un événement dans les réseaux sociaux. Dans les jours qui ont précédé l’attaque-commando sur le bateau de tête, le Mavi Marmara, les supporters des activistes « ont tweeté et tweeté » jusqu’à ce que #Flotilla « tende à » ou devienne un des sujets rampants de discussion hautement populaires en haut de l’écran de la page d’ouverture de Twitter.[16] A bord des navires, les activistes ont envoyé des masses de « tweets » ; les organisateurs avaient aussi mis en place un système appelé SPOT pour indiquer la localisation du convoi avec des points bleus sur la carte Google reprise dans le monde entier. SPOT affichait un point rose pour indiquer la localisation de la dernière communication des bateaux avant qu’ils soient attaqués le 31 mai à 4h du matin.
Pendant le raid, les FID (FIO) ont confisqué tout l’équipement médiatique des activistes, mais n’ont pas pu faire entièrement cesser le flux des informations. « Bien que nous n’ayons plus reçu aucun message jusqu’à ce que les passagers soient libérés, » dit Greta Berlin, organisatrice de la Flottille, qui était restée à Chypre, « nous sommes restés en contact, ironiquement, avec une partie de ce qui se passait à bord grâce à des médias israéliens sympathisants qui nous appelaient pour nous donner les informations de la marine. » Malgré l’interruption des diffusions en temps réel par les forces israéliennes, le combat de la flottille pour la reconnaissance s’est poursuivi dans les réseaux sociaux – et a sans doute reçu une impulsion par l’énorme publicité qui a entouré l’attaque. Sur Facebook, des groupes comme ‘Flottille pour la Palestine’ ont vu des discussions animées entre participants palestiniens et israéliens ; d’autres groupes comme ‘Voix juives pour la Paix’ ou ‘Israéliens pour la Palestine’ ont réuni des Israéliens et des Juifs vivant à l’extérieur d’Israël opposés aux agissements de l’Etat. Ceux-ci, d’autres groupes et des utilisateurs individuels sur Facebook et Twitter, ont documenté les événements de la flottille au fur et à mesure qu’ils se déroulaient. Beaucoup d’utilisateurs d’Internet ont participé à des forums sur la flottille sur les sites en ligne des journaux, et les bloggeurs ont abondamment couvert la question. Comme pour Plomb Durci et la guerre au Liban, l’épisode a stimulé les cyber-activistes de la question politique sous-jacente des deux bords.
Comme cela a été bien documenté, les nouveaux médias ont aussi été lourdement utilisés par l’Etat israélien pour donner sa version de l’attaque contre le Mavi Marmara – à savoir que c’était une opération défensive contre des partisans du terrorisme déguisés en humanitaires. YouTube fut à nouveau la plateforme de choix des forces armées israéliennes. Les producteurs de vidéos de l’armée furent prolifiques, postant plus de 20 clips, la plupart en Anglais, dans les premiers jours qui suivirent l’attaque des bateaux par les commandos. Le point central des vidéos fluctuaient en fonction du sentiment populaire ou des exigences de l’Etat : de la séquence de la première rencontre aux plans des « couteaux, frondes, pierres et bombes fumigènes » trouvés à bord, à des images de la « cargaison humanitaire » des navires confisqués qu’Israël aurait finalement livré à Gaza. Trois des vidéos ont été classées parmi les plus populaires de YouTube pendant la première semaine de juin. Le clip le plus vu, celui qui montre les commandos descendant en rappel des hélicoptères sur le pont du Mavi Marmara, téléchargé le 2 juin, a reçu le chiffre étonnant de 1,2 million de visiteurs dans la seule journée du 3 juin. [17] En Israël, ces vidéos furent au centre des conversations des médias nationaux, renforçant le soutien public déjà fort au récit sponsorisé par l’Etat. Les flux Twitter officiels (en particulier ceux des forces armées israéliennes et du consulat israélien à New York) et les blogs ont fourni des actualisations régulières, renforçant les comptes-rendus visuels.
Pourtant YouTube a créé à l’Etat autant de problèmes qu’il en a résolu. D’abord la question du moment dans le temps. Comme l’ont déploré beaucoup d’Israéliens et de spécialistes pro-Israël, les FID (FIO) ont attendu plusieurs heures après la confrontation initiale en mer pour diffuser la « séquence pleine de grain mais distincte qu’elles avaient retenue toute la journée, » celle de l’abordage nocturne en rappel depuis les hélicoptères.[18] D’après les médias israéliens, le retard a résulté d’un désaccord entre le Ministère des Affaires étrangères et l’armée israélienne sur l’impact des images, les forces armées craignant qu’elles ne provoquent un préjudice irréparable tant au moral de l’armée qu’à sa réputation mondiale de prouesses au combat.
Le Ministère des Affaires étrangères a fait valoir que, précisément, ces images permettraient au monde de voir les activistes comme des agresseurs et les commandos comme des victimes. C’est ce laps de temps de retard, ont noté les spécialistes israéliens en colère, qui a fait perdre la guerre des cœurs et des esprits. Ensuite vint la confiscation de l’équipement médiatique. Il est vite apparu que la plupart de ce qui était diffusé et présenté comme étant des prises de vue des FID (FIO) avait été saisi aux activistes et aux journalistes à bord avant leur détention, c’est-à-dire toutes les caméras et appareils de photo, le matériel d’enregistrement et les notes. Les vidéos ont été ensuite montées et sous-titrées pour raconter la version officielle et diffusées sans dire d’où elles venaient. Il y eut un scandale lorsque les forces armées israéliennes ont diffusé via YouTube ce qu’elles prétendaient être un échange radio accablant avec les activistes de la flottille quelques heures avant le raid. On pouvait y entendre de prétendus activistes dire à l’armée israélienne de « repartir à Auschwitz » et se vanter que « nous aidons les Arabes à s’insurger contre les Etats-Unis, n’oubliez pas le 11 Septembre, les gars. » Le bloggeur indépendant Max Blumenthal a accusé les Israéliens d’avoir falsifié la vidéo. [19] Le lendemain, l’armée israélienne a été contrainte de publier un « correctif » sur son site web et d’admettre des « doutes sur l’authenticité de l’enregistrement. »
Inutile de dire qu’il n’y eut presque aucun accord en ligne sur la fiabilité des nouveaux documents médiatiques. Pour l’Etat, la diffusion de sa deuxième vidéo – les séquences confisquées prises depuis le pont du bateau – fournissait les preuves irréfutables de la justesse de ses actions, démentant les affirmations des activistes d’une mission humanitaire pacifique.

Les prétendues armes trouvées à bord de la Flottille de la Liberté, exposées sur un drapeau du Hamas (image prise sur une vidéo de l’armée israélienne diffusée sur YouTube).
Pour les organisateurs de la flottille et leurs partisans, ces prises de vue racontaient une autre histoire de piraterie en haute mer et les tentatives ad hoc et désespérées d’autodéfense en se servant du matériel qu’ils avaient sous la main. Le désaccord a continué lorsque l’Etat a présenté des preuves visuelles des « armes » à bord via Flickr et aux sites de réseaux sociaux. Beaucoup d’utilisateurs se sont interrogés sur la fonction des objets (les couteaux étaient-ils des armes ou des ustensiles de cuisine ?) et également sur la crédibilité des images en tant que photos documentaires. Quelques visiteurs de la page Flickr du Ministère des Affaires étrangères ont fait valoir que les dates imprimées sur les images montraient qu’elles avaient été prises avant le raid, suggérant à nouveau une falsification, tandis que d’autres défendaient l’Etat, faisant l’hypothèse que les caméras des forces armées avaient été réglées de manière inexacte.
Ce qui est ressorti invariablement des conversations qui ont suivi fut une controverse sur le statut du visuel lui-même. L’Etat a continué d’affirmer que les vidéos et les photos rendaient sa position officielle incontestable. Comme l’a soutenu un journaliste du quotidien israélien Ynet : « La vérité est sur les vidéos, et tout le monde peut les voir. » [20] Mais contrairement aux supputations officielles, le champ numérique a été en proie à des lectures divergentes du même matériel visuel. Comme pour l’Opération Plomb Durci, les vidéos YouTube de l’armée israélienne ont fait l’objet d’examens attentifs. Certains ont pointé que les sous-titres étaient manipulatoires ; d’autres ont argumenté que les cadres spécifiques des vidéos (en particulier pendant le premier abordage du bateau) avaient été numériquement retouchés pour soutenir les affirmations officielles. Des bloggeurs indépendants ont passé les médias israéliens au peigne fin, attirant l’attention sur l’utilisation sélective des photos et sur le fait que le recadrage ouvrait la possibilité d’une distorsion idéologique. Pour leur part, les utilisateurs et bloggeurs pro-Israël ont parlé avec dédain de la preuve visuelle des torts qu’Israël aurait causé aux activistes de la flottille, et, avec encore plus de véhémence, des images des souffrances des Gazaouis. L’Etat israélien a participé aux débats, pas simplement par ses « excuses » forcées pour avoir manifestement truqué la bande sonore, mais en affirmant qu’on pouvait voir, sur les bandes, les activistes de la flottille mettre en scène la violence israélienne contre les passagers pour monter un coup contre l’Etat. Ces revendications n’ont été ni étayées ni démenties.
Les médias numériques et l’avenir politique
En tant que parti le plus fort dans le conflit arabo-israélien, Israël a l’habitude d’écrire la version dominante de l’histoire. En tant que tel, la perte avérée du contrôle officiel sur le discours public qui a suivi le récit de l’épisode de la flottille n’a pas provoqué beaucoup de consternation ni de surprise parmi ses partisans. Une partie de la critique a été dirigée contre les Israéliens et les activistes pro-Israël. Ecrivant avec regret sur l’échec des supporters israéliens à répondre de façon adéquate, Amir Mizroch a déclaré qu’Israël était perdant dans les guerres des réseaux sociaux en cours : « Nous sommes peut-être une nation en expansion, mais nous sommes des communicateurs de l’âge de pierre. » [21]
Dans les mois suivants, la sphère numérique a continué d’accabler Israël. D’abord une vidéo montrant un groupe de soldats israéliens en tenue de combat dansant dans les rues d’Hébron occupée – des rues vidées par la force de leurs résidents palestiniens – a enflammé l’Internet, valant aux délinquants une réprimande de l’armée. Plus récemment, la sphère numérique a été saturée d’images mises en ligne sur Facebook montrant une jeune soldate israélienne posant, souriante, devant des Palestiniens aux yeux bandés – des images qui, pour beaucoup, ont rappelé celles d’Abu Ghraib. Par la suite, les journaux israéliens ont écrit sur la prévalence de l’activité numérique. Ils ont noté la fréquence avec laquelle des soldats appartenant à d’autres unités avaient pris et partagé des photos similaires pendant leur service militaire ou posté des clips vidéos de leurs activités militaires quotidiennes sur YouTube – malgré les règles de l’armée qui interdisent la diffusion de telles images pour des raisons de sécurité. L’Autorité palestinienne a déclaré qu’elles étaient la preuve de la façon dont une occupation militaire corrompait l’occupant.

La soldate israélienne Eden Abergil prend la pose devant des Palestiniens aux yeux bandés (page Facebook d’Abergil)
Wikipedia est devenu le dernier endroit des ces batailles numériques. En août, le Conseil Yesha représentant les colons juifs en Cisjordanie a répondu à la crise des relations publiques israéliennes en parrainant un cours sur « la rédaction sioniste » de l’omniprésent site web d’information. Quelques 50 personnes ont participé à la première session de formation, où on a informé les participants que celui qui introduirait le plus grand nombre de changement éditoriaux « sionistes » - comme par exemple identifier Ariel comme étant situé en Israël plutôt qu’en territoires palestiniens occupés – gagnerait une ballade en montgolfière. [22] En réponse, l’Association des Journalistes palestiniens a appelé les institutions palestiniennes à rédiger des entrées Wikipedia en gardant les intérêts palestiniens à l’esprit, pointant la nécessité de répondre sur le web à la dernière phase de la « guerre de relations publiques » d’Israël.
C’est maintenant presque un truisme de noter que les médias numériques sont en train de changer fondamentalement le terrain de la politique, par leur portée et leur rapidité, et leur fonction dans la vie des populations civiles comme dans celle des Etats. Dans les premières années de l’Internet, de nombreux journalistes et experts ont célébré sa promesse d’émancipation, comme les possibilités de « démocratie numérique » et les façons dont le cyber-activisme pouvait aider à déstabiliser et même à renverser des régimes autoritaires. Les réseaux sociaux ont eu une prééminence politique particulière dans le tumulte alimenté par Twitter à Téhéran, suite aux élections présidentielles contestées de 2009. Pourtant, alors que les technologies numériques se sont répandues et que leur base d’utilisateurs s’est élargie, les acteurs officiels et officieux se les sont appropriées à des fins que les créateurs de l’Internet n’auraient jamais envisagées. Les formes émergeantes de guerre numérique – les attaques des hackers, les débats passionnés sur des forums ou sur Facebook, le champ de bataille visuel des vidéos et des photos – peuvent être vues comme reflétant ou même intensifiant la guerre sur le terrain, alimentant la haine et réaffirmant le pouvoir d’un Etat. Mais elles peuvent aussi être comprises et utilisées comme une alternative puissante à la violence militaire répressive.
Depuis le milieu des années 2000, l’Etat israélien a démontré son investissement croissant dans les médias numériques. Les activistes opposés aux projets de l’Etat israélien, entre temps, ont eux aussi affiné leur utilisation des nouveaux outils médiatiques. Et tandis que les évaluations de qui gagne et qui perd les joutes successives peuvent varier, il est clair que les technologies numériques de communication ont modifié la nature du conflit arabo-israélien et l’occupation israélienne des terres palestiniennes. Web 2.0 a apporté à l’Etat israélien de nouveaux moyens de contrôle des populations palestiniennes, sur et hors du champ de bataille, tout en donnant aussi aux populations locales – en Israël, en Palestine et ailleurs – de nouvelles manières de soutenir ou de mobiliser contre la politique israélienne.
Ce qui est également clair, c’est la nature nécessairement plurivoque du champ numérique du conflit – un champ en mutation constante et soumis à l’affiliation politique, qui dément l’acharnement de l’Etat israélien à contrôler ses contours par la production d’une vérité unique, vérifiable visuellement. Tel est le mantra du gourou de Web 2.0, Clay Shirky, qui conseille le Département d’Etat sur l’emploi des nouvelles technologies médiatiques en diplomatie : « Vous ne contrôlez pas réellement le message, et si vous croyez que vous le contrôlez, cela veut simplement dire que vous ne comprenez plus rien à ce qui se passe. » [23]

Notes de lecture :
[1] Amir Mizroch, "How Free Explains Israel’s Flotilla Fail," Wired, 2 juin 2010.
[2] Lire William B. Caldwell, Dennis M. Murphy and Anton Menning, "Learning to Leverage New Media: The Israeli Defense Forces in Recent Conflict," Military Review (2009); and Marvin Kalb and Carol Saivetz, "The Israeli-Hezbollah War of 2006: The Media as a Weapon in Asymmetrical Conflict," Press/Politics 12/3 (2007).
[3] Jerusalem Post, 31 décembre 2008.
[4] On peut voir cette vidéo, téléchargée le 1er janvier 2009, à ce lien YouTube.
La bibliothèque des vidéo-clips de l’armée israélienne sur Plomb Durci est à ce lien Youtube.
[5] Times (Londres), 31 décembre 2008.
[6] Noah Shachtman, "Israel’s Accidental YouTube War," Wired, 21 janvier 2009.
[7] Ha’aretz, 17 juin 2009.
[8] Oren Persico, "The IDF Announces," The Seventh Eye, 8 janvier 2009. [Hébreu]
[9] Charles Krauthammer, "Moral Clarity in Gaza," Washington Post, 2 janvier 2009.
[10] Eyal Weizman, "Lawfare in Gaza: Legislative Attack," Open Democracy, 1er mai 2009.
[11] Breaking the Silence, Soldiers’ Testimonies from Operation Cast Lead (Jerusalem, 2009), p. 79.
[12] Jonathan Cook, "Israel’s Internet War," Counterpunch, 21 juillet 2009.
[13] Ynet, 2 octobre 2009.
[14] Lire le post sur LiveJournal (en Russe).
[15] Lire le post, daté du 28 décembre 2008, sur LiveJournal (en Russe).
[16] Voir le blog de Nadine Moawad, "What Else Is #Israel to Do?"
[17] Ha’aretz, 3 juin 2010.
[18] David Horowitz, "A Scandalous Saga of Withheld Film," Jerusalem Post, 2 juin 2010.
[19] Lire l’article de Blumenthal sur son blog.
[20] Ynet, 1er juin 2010.
[21] Amir Mizroch, "#FreeHasbara," Jerusalem Post, 31 mai 2010.
[22] Ha’aretz, 18 août 2010.
[23] Jesse Lichtenstein, "Digital Democracy," New York Times, 10 juillet 2010.  

Mahmoud Abbas, l’intermittent du spectacle

le 29.09.10 | 03h00
Comme un affreux retour de l’histoire, cette fin de mois de septembre marque une nouvelle fois la fin d’un espoir pour les Palestiniens. Le 28 septembre 2000, ce fut l’incursion d’Ariel Sharon sur l’esplanade des Mosquées qui provoqua la deuxième Intifadha. Le 28 septembre 2010, Netanyahu ordonne aux colons de reprendre les chantiers sauvages en Cisjordanie. En dix ans, Israël n’a strictement rien cédé aux Palestiniens. Bien au contraire. Ses dirigeants successifs ont trouvé en Mahmoud Abbas un homme tout à fait lisse qu’ils peuvent envoyer «balader» quand ils le veulent et convoquer pour des simulacres de négociations quand ils le désirent. A l’arrivée, que de temps perdu pour la cause !
Hier encore, les Etats-Unis, qui couvrent systématiquement toutes les outrances, les arrogances et les provocations de leur allié éternel, se lamentaient de la fin du moratoire en versant des larmes de crocodile. Washington, qui peut «corriger» n’importe quel autre dirigeant du monde, y compris l’ours blanc du Kremlin, peine à faire entendre raison à Netanyahu. Ce n’est bien sûr pas une question de pouvoir face à un petit pays d’à peine 7 millions d’habitants. C’est surtout une affaire de volonté. Les Etats-Unis, dont le rapport fusionnel avec Israël passe pour être l’une des rares invariables de leur politique étrangère, ne veulent point forcer la main à leurs alliés, assez souvent encombrants. Forts de ce parapluie et de ce bouclier anti-attaques diplomatiques, les dirigeants israéliens bombent logiquement le torse.
Leur arrogance face au droit international, à la charte des Nations unies, voire au simple bon sens, est proportionnelle à l’incroyable impunité que leur assure le cow-boy américain, qu’il soit coiffé du chapeau républicain ou de celui du démocrate. Faut-il alors s’étonner de ce que ces soi-disant négociations, directes ou indirectes, orchestrées par les Etats-Unis qui ont forcé la main à Abbas, échouer aussi lamentablement ? Non bien sûr. Tout se passe comme si, à un moment donné, Israël, poussé par une pression internationale, consentait à jouer la même pièce de mauvais goût pour amuser, quelque temps, la galerie onusienne. Mais dès que les choses deviennent un peu sérieuses et engageantes, on baisse  rideau et on siffle la fin du spectacle.
Voilà, poussés jusqu’à la caricature, la conception et l’objectif assigné à cette imposture de négociation. Au final, le couple israélo-américain participe — sans le vouloir peut-être — à discréditer davantage un Mahmoud Abbas qui passe pour un «traître» à la cause aux yeux des autres factions palestiniennes et de la rue arabe. Pour s’être prêté allègrement à ce jeu de «poignée de main» avec Netanyahu sans lendemain, le président de l’Autorité chancelante de la seule Cisjordanie participe, à son corps défendant, à la mystification israélo-américaine. Désormais, Israéliens et Américains le connaissent parfaitement. Ils connaissent ses points faibles.
Hier, 87 des 100 sénateurs ont demandé à Barack Obama de tout faire pour convaincre Mahmoud Abbas de ne pas quitter les négociations de paix ! Mais n’aurait-il pas fallu demander — plutôt ordonner — à Netanyahu de stopper net la colonisation puisque c’est lui qui a provoqué la suspension des négociations ? Les sénateurs américains, qui ne peuvent se permettre une indélicatesse envers l’allié israélien, savent bien que Abbas ne peut rien refuser à l’Oncle Sam. C’est pourquoi ce feuilleton à faux suspense va encore hanter nos écrans, avec sans doute les mêmes acteurs et les même actants. Et Abbas comme intermittent du spectacle.     Hassan Moali
Lien

La cause palestinienne toujours dans l’impasse

le 29.09.10 | 03h00
Lieberman a déclaré hier que la conclusion d’un accord e paix «peut durer des décennies». Mahmoud Abbas appréciera…
Dix ans après le début de la deuxième Intifadha, les Palestiniens se retrouvent confrontés à la double impasse du soulèvement et du processus de paix qui n’ont abouti ni l’un ni l’autre à la création de l’Etat promis.
Le 28 septembre 2000, la visite critiquée du chef de la droite israélienne, Ariel Sharon, sur l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est, provoquait des heurts entre Palestiniens et forces israéliennes, deux mois après l’échec du sommet de Camp David (Etats-Unis), convoqué pour parvenir à un règlement final du conflit israélo-palestinien. La première Intifadha avait éclaté en 1987 dans un camp de réfugiés de Ghaza et débouché sur les accords d’Oslo, pour se clore symboliquement le 13 septembre 1993 par la poignée de main historique, à la Maison-Blanche, entre le dirigeant palestinien Yasser Arafat et le Premier ministre israélien, Yitzhak Rabin.
«L’Intifadha d’Al Aqsa» — du nom d’une mosquée de l’esplanade — n’a pas de date de fin officielle. Mais l’annonce conjointe de l’arrêt des violences, le 8 février 2005, par Mahmoud Abbas, successeur du défunt Yasser Arafat, et d’Ariel Sharon, devenu Premier ministre, en marque l’épilogue. En près de cinq ans, quelque 4700 personnes ont péri, dont près de 80% de Palestiniens.
Depuis, les appels épisodiques à une troisième Intifadha relèvent essentiellement de l’incantation, d’autant que la barrière de séparation israélienne en Cisjordanie et le retrait israélien de Ghaza ont réduit le périmètre de confrontation. «Nous avons essayé l’Intifadha, cela nous a causé beaucoup de tort», a déclaré Mahmoud Abbas au quotidien arabe  Al Hayat.
Guerre d’usure
«Nos mains blessées sont encore capables de tendre une branche d’olivier», a-t-il assuré samedi devant l’Assemblée générale des Nations unies, faisant allusion au discours de Yasser Arafat à cette même tribune en 1974, qui s’était présenté en tenant le rameau d’olivier et le fusil du révolutionnaire. «Ne laissez pas le rameau tomber de ma main», avait-il lancé.
«Nous devrions être prêts à la lutte armée, ou au moins au soulèvement», a affirmé Hossam Khader, ancien député palestinien, emprisonné cinq ans par Israël pour appartenance à un groupe armé, les Brigades des martyrs d’Al Aqsa. «Tout ce qu’il nous reste maintenant pour libérer la Palestine, c’est une   centaine de sympathisants du monde entier qui manifestent pacifiquement à Bilin, Nilin, Iraq Burin», a-t-il relevé, en référence aux villages où se déroulent des rassemblements contre la barrière israélienne.
«Comment pourrions-nous affronter les bulldozers de Lieberman, Netanyahu et Barak ? Comment pourrions-nous arrêter leurs bulldozers sur le terrain ?» Des questions qui coulent de source quand on entend Avigdor Lieberman dire hier, que la conclusion d’un accord de paix «risque de prendre plusieurs décennies» ! Mahmoud Abbas appréciera.
Hassan Moali
Lien

La Syrie affirme à l'ONU que le dialogue israélo-palestinien est sans issue

28/09/2010  
Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Al-Moualem a estimé mardi devant l'ONU que les discussions dites de paix israélo-palestiniennes ne menaient nulle part du fait de la reprise de la colonisation israélienne.
"En Israël, on parle beaucoup de paix mais les tambours de la guerre continuent de résonner. L'appropriation de terres pour construire des colonies se poursuit sans cesse", a-t-il dit dans un discours devant l'Assemblée générale des Nations unies.
"On nous dit que des négociations de paix sont en cours sur la base d'une solution à deux Etats (israélien et palestinien) mais les activités continuelles de colonisation sont sur le point de faire de cette solution à deux Etats une lettre morte sans aucune chance de survie", a-t-il encore ajouté.
"La paix ne peut être authentique que s'il existe une volonté authentique de faire la paix. C'est un test décisif", a poursuivi M.Mouallem.    
Le ministre a en outre indiqué que "la Syrie est prête à reprendre des négociations de paix par l'intermédiaire du médiateur turc là où elles avaient été arrêtées si elle voit en Israël un partenaire engagé" dans la volonté de faire la paix, a-t-il dit.
Les discussions israélo-syriennes engagées en mai 2008 ont été rompues en décembre de la même année alors que la Syrie protestait contre l'offensive israélienne contre la bande de Gaza.
Lien 

Lieberman : La conclusion d'un accord israélo-palestinien prendra des décennies

28/09/2010  
La conclusion d'un accord entre « Israël » et les Palestiniens risque de prendre plusieurs décennies et nécessite de régler d'abord la question iranienne, c’est ce qu’a estimé le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman.
"Nous devons nous concentrer sur un accord intermédiaire à long terme (avec les Palestiniens), quelque chose qui pourrait prendre quelques décennies" avant d'être conclu, a-t-il dit, ce mardi, dans un discours devant l'Assemblée générale des Nations unies.
"Dans la recherche d'un accord durable avec les Palestiniens, nous devons traiter les vraies racines du conflit qui vont subsister pour de nombreuses années". "Il faut comprendre que d'abord, la question iranienne doit être résolue", selon lui.
Pour Lieberman, "le principe directeur pour un accord final ne doit pas être la terre contre la paix mais un échange de territoires déjà peuplés", a-t-il dit. "Laissez-moi être très clair: je ne parle pas de déplacer des populations, mais plutôt de déplacer des frontières pour mieux refléter des réalités démographiques", a-t-il encore indiqué.
Lieberman a en outre prétendu qu'Israël était "prêt à une solution honnête". "Nous sommes prêts à coopérer avec la communauté internationale, cependant, nous ne sommes pas prêts à un compromis sur la sécurité nationale ou sur les intérêts vitaux de l'Etat d'Israël", a-t-il dit.
"Malgré tous les efforts de toutes les personnes nourrissant les meilleures intentions (..) nous sommes toujours aujourd'hui dans une impasse", a-t-il ajouté.
Selon Lieberman, "l'Iran peut exister sans le Hamas, le Jihad islamique et le Hezbollah, mais les organisations terroristes ne peuvent pas exister sans l'Iran".
"En se basant sur ces mandataires, l'Iran peut à tout instant faire échouer tout accord entre Israël et les Palestiniens ou avec le Liban", a ajouté Lieberman.
"En tentant de résoudre le conflit entre Israël et les Palestiniens, nous avons affaire à deux types de problèmes : les problèmes émotionnels et les problèmes pratiques".
"Les problèmes émotionnels sont d'abord et surtout le manque flagrant de confiance entre les parties et les questions telles que Jérusalem, la reconnaissance d'Israël comme un Etat juif et les réfugiés", a-t-il en outre estimé.
Lien

Netanyahu : Le discours de Lieberman ne représente pas la position d'"Israël"

28/09/2010  
Le discours du ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman aux Nations unies sur les négociations israélo-palestiniennes ne représente pas la position du gouvernement d'Israël, c’est ce qu’a indiqué un communiqué du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Le communiqué de Netanyahu semble se référer notamment à des passages de l'intervention de Lieberman dans lesquels celui-ci plaidait pour un "échange de territoires avec leurs populations" comme solution au conflit ainsi que pour "un accord intérimaire à long terme", excluant dans l'immédiat un règlement final.  "Le contenu du discours du ministre des Affaires étrangères aux Nations unies n'a pas été coordonné avec le Premier ministre", souligne le communiqué .
"C'est le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui s'occcupe des négociations diplomatiques. Les différents arrangements pour la paix seront définis uniquement autour de la table de négociations et nulle part ailleurs", ajoute le bureau de Netanyahu.
Lien 

Colonisation: Un diplomate israélien craint l'isolement d'"Israël" dans le monde

28/09/2010  
Depuis le refus du premier ministre israélien de prolonger le moratoire sur la colonisation, plusieurs ambassades israéliens, de par le monde, ont mis en garde contre l’isolement d’ « Israël ».
Un haut diplomate israélien, cité par la radio militaire, a affirmé que plusieurs ambassadeurs israéliens ont lancé des mises en garde sur les conséquences de l'isolement d'"Israël" dans le monde.
"Israël risque de payer un prix élevé à la suite de la reprise de la construction dans les colonies", s'est inquiété ce diplomate.  
Selon lui, le message d'Israël "ne passe pas". "Personne dans le monde ne comprend la position d'Israël qui consiste à affirmer que l'on peut négocier tout en reprenant les constructions dans les colonies", a-t-il dit, selon la radio.
Entre-temps, l'émissaire spécial américain George Mitchell est de retour, ce mardi, à Jérusalem occupée pour tenter de sauver les négociations israélo-palestiniennes.
Mitchell doit rencontrer mardi soir le ministre israélien de la guerre Ehud Barak à Tel-Aviv et mercredi Netanyahu à Jérusalem, selon des responsables israéliens. 
Il s'entretiendra jeudi avec le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah (Cisjordanie). 
Rappelons que la construction a recommencé dans plusieurs colonies de Cisjordanie lundi après l'expiration d'un moratoire de dix mois, que les Israéliens ont décidé de ne pas prolonger. A la suite de cette décision, les Palestiniens ont réservé leur réponse sur l'avenir des pourparlers de paix jusqu'à une réunion de la Ligue arabe programmée le 4 octobre.
"Nous ne voulons pas arrêter ces négociations, mais si la colonisation se poursuit, nous serons obligés de les arrêter", a répété mardi le chef de l'Autorité palestinienne.  
Dans ce contexte, 87 des 100 sénateurs américains ont pressé lundi Barack Obama de tout faire pour convaincre Mahmoud Abbas de ne pas quitter les négociations avec "Israël", en dépit de la fin du moratoire qui a suscité également la déception des Européens et de l'ONU.

Expulsion des dizaines de familles de Jérusalem,3300hectares de Galilée menacés

28/09/2010  
Le quotidien israélien “Haaretz” a rapporté que le haut tribunal israélien a rejeté dimanche un appel déposé par groupe de familles palestiniennes vivant dans le quartier Sheikh Jarrah, à l’est de Jérusalem AlQuds occupée.  
Le quotidien poursuit que les juges au tribunal ont rejeté à l’unanimité l’appel des Palestiniens sur leur possession d’une grande terre dans la partie ouest de ce quartier.  
Suite à la décision du tribunal, les colons pourront désormais s’accaparer des dizaines de maisons de palestiniens et entamer des projets de colonisation à Sheikh Jarrah.
Arié King, un des principaux artisans de la colonisation à l’est de Jérusalem AlQuds occupée, a affirmé, dans ce contexte, que « d’ici à deux jours, trois des familles palestiniennes devront évacuer leurs maisons. Elles seront remplacées par des familles juives ». Il a ajouté que des dizaines de foyers pour les juifs seront également construits dans ce quartier. 
Il est à noter que trois des familles palestiniennes ont déjà été contraints d’évacuer leurs foyers, 25 autres menacées d’expulsion.
GALILEE: 3300 HECTARES DE TERRES ARABES MENACEES
Les agressions israéliennes se sont également dans la région de Galilée (territoires occupés en 1948). Des comités israéliens de « la planification et de la construction » ont élaboré quatre plans visant à  confisquer les terrains arabes de cette région, sous prétexte de les transformer en des marais et des réserves naturelles. 
Conformément à ces plans, les propriétaires palestiniens de ces terres seront interdits d’y avoir accès, d’y construire des logements ou même de les restituer, plus tard.
Le « centre Arabe de la planification alternative » a révélé que les plans israéliens visent à confisquer 3300 hectares de 11 villages  arabes.
Une responsable de ce centre, Inaya Jreiss, a affirmé au site AlJazira.net que les réserves qu’ « Israël » entend les ériger sur des terres privés revenant à des Palestiniens, visent à empêcher l’expansion démographique des Arabes et à interdire tout contact géographique entre eux.

Caravane pour Ghaza : Les frontières algéro-marocaines ouvertes pour 24 h

lundi 27 septembre 2010 - 09h:09
Ghania Oukazi - Le Quotidien d’Oran
Les autorités algériennes ouvriront mardi prochain pour 24 heures les frontières algéro-marocaines afin de laisser passer la caravane de solidarité avec Ghaza.
C’est après de grandes tractations avec les autorités algériennes que les organisateurs de la caravane maghrébine de solidarité avec Ghaza ont réussi à avoir le quitus pour une ouverture de 24 heures des frontières ouest séparant l’Algérie du Maroc.
Organisée par les pays du Maghreb, la caravane d’aides humanitaires aux habitants de Ghaza la palestinienne aura ainsi comme point de départ le Maroc. Elle sera accueillie le 30 septembre prochain aux frontières par des personnalités nationales notamment partisanes. Prévue pour le 22 septembre dernier, la caravane n’a pas pu se déplacer au temps voulu par ses organisateurs en raison de la lourde procédure qui devait être suivie pour la faire transiter par les frontières algéro-marocaines.
Classée comme dossier d’une sensibilité absolue, la question de l’ouverture des frontières entre les deux pays a toujours provoqué des réactions vives parfois frôlant voire provoquant l’incident diplomatique. Pour l’histoire, les frontières algéro-marocaines sont fermées depuis 1994 sur une décision des autorités algériennes. C’est une réponse qu’elles ont voulue brusque et ferme à la campagne lancée à l’époque par les autorités marocaines à l’encontre des Algériens les accusant d’exporter le terrorisme vers leur pays. Une campagne qui, faut-il le noter, s’était intensifiée suite à l’attentat terroriste qui avait été perpétré la même année dans un hôtel à Marrakech. Rabat avait alors accusé ouvertement l’Algérie de l’avoir fomenté. Les Marocains ont décidé de suite d’instaurer le visa aux ressortissants algériens.
L’Algérie, elle, a refusé d’accuser le coup froidement et montera au créneau en fermant carrément ses frontières ouest. Alger voulait faire ainsi d’une pierre deux coups, d’abord faire dans la réciprocité qui impose à acte politique adverse, acte politique égal ou plus, ensuite tenter de diminuer du niveau de la contrebande qui s’est confortablement installée dans cette région où des trafiquants notaires s’adonnaient depuis des lustres à la commercialisation illégale de marchandises algériennes sur les territoires marocains. Ce qui fait le plus mal, c’est que les contrebandiers continuent toujours de commercer des produits fortement subventionnés par l’Etat algérien. Ceci sans compter que ces frontières enregistrent le passage des plus gros trafics de drogue.
Les Marocains ont déjà reconnu qu’avec cette fermeture des frontières, ils perdaient un minimum de 2 milliards de gains.
Le représentant du MSP et animateur du mouvement de solidarité avec Ghaza nous a affirmé jeudi dernier qu’il sera présent jeudi 30 septembre prochain, aux frontières algéro-marocaines pour accueillir la caravane marocaine. Abderrazek Makri a, pour rappel, participé à la flottille de la liberté qui a été lancée à partir de la Turquie et qui a subi l’assaut meurtrier des militaires israéliens faisant 9 morts, tous des ressortissants turcs. La caravane marocaine s’arrimera à celle algérienne pour atteindre Tunis et plus tard Tripoli pour que les ressortissants de ces deux pays intègrent eux aussi le convoi. La capitale libyenne sera le lieu de ralliement de l’ensemble des participants de la caravane maghrébine de solidarité aux Ghazaouis. Notons que les organisateurs de la caravane sont toujours dans l’attente de l’autorisation des autorités libyennes. Commencera alors l’étape en direction de la Syrie. C’est précisément à Latakieh que la caravane s’engagera dans les eaux pour être dirigée vers El Arich, une localité égyptienne où des négociations seront entamées pour convaincre les autorités égyptiennes de laisser rentrer les aides à Ghaza par le passage de Rafah.
Notons que ce sont les partis politiques d’obédience islamiste qui parrainent les initiatives de solidarité avec le peuple palestinien. On y compte les représentants entre autres du MSP, d’El Islah, d’Ennahdha et de l’Association des Oulémas. Ils pensent que c’est en acheminant des aides humanitaires vers Ghaza que le blocus que lui impose Israël depuis plusieurs années sera levé.
Pour cette fois, ils ont décidé de leur acheminer particulièrement un important lot de véhicules utilitaires et des groupes électrogènes, ceci en plus des trousseaux scolaires, des vêtements d’hiver et des produits alimentaires. « Nous tenons à leur donner des véhicules et des groupes électrogènes, des matériels dont ils ont besoin, pour montrer que la caravane est politico-humanitaire », nous a précisé Makri il y a quelques jours. Les deux autres partis de l’Alliance présidentielle, à savoir le FLN et le RND, préfèrent ne pas trop ébruiter leur participation à cette caravane maghrébine pour des considérations qu’ils qualifient en évidence de « politico-idéologiques ».
26 septembre 2010 - Le Quotidien d’Oran
Lien

Le menteur au pas de sa porte

mardi 28 septembre 2010 - 08h:56
K. Selim - Le Quotidien d’Oran
...Il n’est pas condamné à jouer une fausse partie avec de fausses cartes et de faux arbitres. Il peut dire basta. Il a en effet trop souvent suivi le menteur jusqu’au pas de sa porte pour ne pas en être édifié.
La colonisation des territoires palestiniens a repris à coups de bulldozers israéliens. Cela était prévisible. Les Etats-Unis, les seuls à même de convaincre Benyamin Netanyahu, ont fait preuve, en dépit des suppliques publiques, de tellement de mollesse qu’il ne pouvait en être autrement. Durant les derniers mois, le lobby pro-israélien a suffisamment fait étalage de sa puissance à Washington pour que Barack Obama renonce définitivement aux velléités d’exercer des pressions sur Tel-Aviv.
Le président français Nicolas Sarkozy a peut-être saisi l’ampleur de l’impuissance de l’administration américaine en mettant en cause un « problème de méthode » et en suggérant que l’Europe et l’Union pour la Méditerranée participent au processus politique. Les think tank peuvent toujours réfléchir à la proposition de M. Nicolas Sarkozy et sur les raisons qui font qu’une Europe si économiquement puissante n’ait aucun rôle politique au Moyen-Orient. Quant à l’UpM, on avait presque oublié son existence ; et d’ailleurs, une grande moitié de l’Europe n’en veut absolument pas. Mais cela est encore un sujet pour les think tank.
Ni Barack Obama, ni Sarkozy, ni l’Europe et encore moins la fantomatique UpM ne sont vraiment concernés par la reprise de la colonisation des territoires palestiniens. Ils peuvent le regretter, peut-être avec sincérité, mais on n’attend pas d’eux qu’ils exercent des pressions sur Israël. Le plus prévisible est qu’ils demanderont, une fois de plus, à Mahmoud Abbas de faire preuve de patience et de ne pas claquer la porte des négociations. C’est ce que lui demande d’ailleurs Netanyahu après avoir décidé de ne pas prolonger le moratoire.
M. Mahmoud Abbas, qui a déjà déclaré que des négociations à l’ombre de la poursuite de la colonisation seraient une perte de temps, est, une fois de plus, mis sur le gril. Il devra choisir d’être conséquent avec ses propos ou bien de céder à des « amicales pressions » occidentales. Pour l’heure, la décision qui semble évidente, se retirer de la négociation, n’a pas été prise. Mahmoud Abbas a annoncé une décision après le 4 octobre prochain, à l’issue d’une réunion de la Ligue arabe.
A priori, cela ne semble pas manquer de sagesse. Nul n’ignore qu’une décision de l’Autorité palestinienne de renoncer aux négociations ne suscitera pas les mêmes regrets mous qui s’expriment aujourd’hui autour de la reprise de l’expansion coloniale israélienne. Le chef de l’Autorité palestinienne et ses collaborateurs vont être soumis à de fortes pressions et il ne sera pas inutile d’avoir le soutien franc des Etats arabes. Sauf qu’il n’est pas sûr que la Ligue, à l’image du « Comité arabe de suivi de l’initiative de paix », ne servira pas d’alibi pour une attitude équivoque.
M. Mahmoud Abbas sait pourtant qu’un tel alibi est inutile et ne lui épargnera pas d’être accusé par l’opinion palestinienne de poursuivre une politique de concession sans fin. Le chef de l’Autorité palestinienne peut se ressaisir. Le dialogue qui semble se réamorcer entre les deux grands groupes politiques palestiniens, le Fatah et le Hamas, lui en offre l’opportunité. Il ne peut pas transiger sur le rejet de la colonisation sans perdre définitivement la face. Il n’est pas condamné à jouer une fausse partie avec de fausses cartes et de faux arbitres. Il peut dire basta. Il a en effet trop souvent suivi le menteur jusqu’au pas de sa porte pour ne pas en être édifié.
27 septembre 2010 - Le Quotidien d’Oran - Editorial
Lien