lundi 17 août 2009

Les Etats-Unis : Gelez la construction pendant deux ans!

Israel - 16-08-2009
Par Yediot Aharonot
Ces dernières semaines, de hauts responsables américains et des représentants du Premier ministre mènent des pourparlers secrets afin de parvenir à une formule agréée par les deux parties concernant le gel de la construction dans les colonies. Selon des informations parvenues au Yediot Aharonot, les principaux points de désaccord sont la durée de ce gel et les circonstances dans lesquelles Israël pourra reprendre la construction.

Les documents rédigés à l’intention des responsables israéliens, en vue de la rencontre du Premier ministre Netanyahu avec l’émissaire du président Obama pour le Proche-Orient, George Mitchell, dans deux semaines à Londres, révèlent l’«accord sur les colonies» qui se dessine face au gouvernement américain.

Afin d’élaborer cette formule, Yitzhak Molho, conseiller du Premier ministre Netanyahu, se rendra dans les prochains jours aux Etats-Unis pour rencontrer George Mitchell. De ces documents il ressort que les Américains souhaitent qu’Israël s’engage à cesser la construction dans les colonies pendant les deux prochaines années, l’hypothèse étant que c’est le temps que prendront les pourparlers sur un accord permanent.

Le Premier ministre Netanyahu rejette cette demande et parle lui d’une suspension de la construction pour trois mois seulement. Au terme de ces trois mois, Netanyahu réclame un «point de sortie» : Si les Arabes ne tiennent pas leurs engagements en matière de normalisation des relations avec Israël, Israël sera dégagé de l’accord conclu avec les Américains et poursuivra la construction dans les territoires. Le ministre de la Défense, Ehud Barak, s’est même dit prêt à geler la construction pendant six mois si un accord permet de terminer la construction de près de deux mille logements. Les Américains, eux, ne souhaitent pas que l’accord soit soumis à des conditions.

MM. Netanyahu et Barak réclament en outre que tous les accords soient mis par écrit, contrairement à ce qui se faisait jusqu’ici dans le cadre des relations entre Israël et les gouvernement américains successifs.

En Israël on a semble-t-il tiré la leçon de la décision du gouvernement Obama de ne pas honorer les ententes auxquelles sont parvenus Israël et le gouvernement Bush concernant la poursuite de la construction dans les colonies. Comme on pouvait s’y attendre, les Américains refusent de produire un document écrit et préfèrent parvenir à un accord oral. Il ne veulent pas apparaître comme légitimant publiquement et par écrit la construction dans les colonies.

Israël et les Etats-Unis sont en désaccord aussi sur la définition des colonies sauvages que deux Premiers ministres israéliens, Ariel Sharon et Ehud Olmert, se sont engagés à évacuer. Ehud Barak parle des vingt-six colonies sauvages créées depuis 2001, et qui devraient être évacuées d’ici six mois. Les Américains évoquent eux une quarantaine de colonies illégales.

Les ministres qui ont eu connaissance de ces pourparlers avec les Américains estiment pour la plupart qu’en fin de compte, il y aura un accord sur un gel « cahin-caha », comme l’a décrit un d’entre eux, de six mois avec la possibilité de terminer la construction des bâtiments déjà entamés à l’intérieur des grands blocs de colonies.

"La démarche du gouvernement Obama visant à faire redémarrer les pourparlers entre Israël, les Palestiniens et les pays arabes a été freinée, du moins pour l’instant. En effet, aucune des parties, ni les Arabes ni Netanyahu, n’ont fourni aux Américains les outils qui leur permettraient de reprendre le processus", a conclu cette semaine un haut responsables politique.

Shimon Schiffer



Le Qatar et Oman seront les premiers à renouveler les relations
Itamar Eichner – Yediot Aharonot

Le gouvernement américain a exercé de fortes pressions sur plusieurs pays du Golfe persique afin que ceux-ci renouvellent leurs relations diplomatiques avec Israël dans le cadre du plan de paix du président Obama, en échange d’un gel de la construction dans les colonies. C’est ce qui ressort d’informations parvenues à de hauts responsables à Jérusalem.

Les deux premiers pays qui pourraient renouveler leurs relations avec Israël sont le Qatar, qui a rompu ses relations avec Israël suite à l’opération Plomb durci et a fermé la représentation israélienne à Doha, et Oman, qui avait fermé la représentation israélienne suite au déclenchement de la deuxième Intifada.

Les autres pays sur lesquels Washington exerce des pressions sont le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie, trois pays qui avaient des relations diplomatiques avec Israël mais qui les ont coupées pour protester contre l’action de Tsahal dans les territoires. Le dernier de ces pays à avoir rompu ses relations avec Israël a été la Mauritanie, là aussi suite à l’opération Plomb durci.

KARAMA : une nouvelle organisation travaille pour une amélioration des déplacements des Palestiniens

Palestine - 16-08-2009
Par Hazem Kawasmi
Le voyage entre la Jordanie et la Cisjordanie prend deux heures en voiture. Mon père m’a dit qu’avant 1967, il avait l'habitude d'aller à Amman en partant de Jérusalem en début de matinée, pour y voir de la famille et y faire des affaires, et de revenir le même jour ou en fin de soirée.
Toutefois, aujourd'hui, et en raison de mesures inhumaines des Israéliens, il faut de très longues heures, pouvant atteindre jusqu’à 8 ou 12 heures d'humiliation et de souffrance, comme si l'on prenait l’avion pour la Thaïlande.
























Il n'y a aucune raison pour interdire aux Palestiniens de Cisjordanie de se rendre en Jordanie en utilisant leur propre voiture!

Les Palestiniens de Jérusalem peuvent se rendre en Jordanie en utilisant leur propre voiture. Mais la stupidité des mesures prises par Israël, c'est qu'ils les forcent à aller jusqu’à Tibériade et à entrer par le Pont Sheikh Hussein afin de se rendre à Amman, soit faire 400 km de plus, sans parler du coût. il n'y a aucune raison pour interdire aux Palestiniens de Jérusalem de se rendre en Jordanie en utilisant le Pont Allenby/King !

Aujourd'hui, un Palestinien vivant dans n'importe quelle ville de Cisjordanie doit se réveiller à 1h du matin ou peut être ne pas dormir du tout cette nuit-là, afin d'arriver au pont le plus tôt possible. Si vous habitez Jéricho, vous pouvez voir vers 2 à 3 heures du matin les voitures de Cisjordanie qui se rendent au Pont. Pourtant, le pont n'est pas ouvert avant 8h du matin, ce qui signifie que les gens y vont tôt seulement pour réserver une place afin d’être en mesure de franchir le pont ce jour-là.

Cela est valable pour les gens ordinaires mais cela ne s'applique pas aux ministres ou aux fonctionnaires de l’Autorité Palestinienne qui bénéficient d’un traitement spécial de VIP et n’ont pas à subir les souffrances des gens normaux.

Le pire cauchemar pour les Cisjordaniens, c'est qu'ils ne vont pas directement au Pont Allenby/King Hussein, mais ils doivent d'abord aller à ce qu'on appelle « Repos », ou en arabe, "Istiraha". Personne ne sait pourquoi ils doivent se rendre dans ce lieu d’humiliation, mais les gens ne savent pas où aller pour se plaindre à ce sujet ou sur n’importe quel autre sujet.

La façon dont les gens sont traités et la manière dont les sacs sont jetés n’est qu’un autre geste d'humiliation et de négligence.
Ce lieu est sous le contrôle de l'Autorité Palestinienne, et ils y font certainement un mauvais travail, et ils ne peuvent pas le justifier par l'occupation israélienne. Dans cet endroit, l'Autorité Palestinienne ne fait qu’ajouter un peu plus de misère et d’humiliation à son peuple à celle infligée par les Israéliens pendant le reste du voyage.

Sur leur chemin vers la Jordanie, en se déplaçant d'un poste à un autre sur le pont, d'un poste palestinien à un poste israélien et à un autre poste jordanien, les Palestiniens paient un maximum d'argent, franchissent un maximum d’obstacles, subissent toutes les humiliations et sont traités en totale contradiction avec le droit international ou les droits de l'homme.

Si un voyageur ne paie que 9 Dinars pour aller d’Amman à Damas, le même voyageur paie des centaines de shekels pour se rendre à Jérusalem, alors que Jérusalem est bien plus proche d’Amman que de Damas. Les Jordaniens se rendent dans les pays voisins comme la Syrie ou le Liban, avec très peu d’argent, alors que les Palestiniens qui sont pauvres et vivent sous occupation ont à payer un maximum d'argent à l'Autorité Palestinienne, au gouvernement israélien et au gouvernement jordanien, pour aller à Amman.

Ces trois gouvernements ne s’intéressent qu’à dépouiller le pauvre citoyen palestinien et personne ne se soucie de lui. Il ne comprend pas pourquoi le gouvernement jordanien a récemment imposé une taxe de dix dinars aux Palestiniens qui entrent en Jordanie en passant par le pont.

Le pire, c'est que cela ne se limite pas aux énormes taxes imposées aux Palestiniens lorsqu’ils se rendent en Jordanie. Les Palestiniens subissent des mesures terribles et sont traités comme des prisonniers de guerre quand ils franchissent le pont.

Les gens sont forcés de rester dans des vieux bus pendant six heures, sans eau ni toilettes ou quoi que ce soit. Ils ne sont pas autorisés à ouvrir les fenêtres à cause de la climatisation, alors que la climatisation ne fonctionne pas. Ils ne sont pas autorisés à sortir de l'autobus, et les gosses n’arrêtent pas de pleurer parce qu'ils veulent de l'eau ou de l'air frais et les personnes âgées ou les malades ou les personnes qui ont des problèmes de cœur ou viennent de se faire opérer souffrent et personne ne se soucie de ces êtres humains parce qu'on les considère comme des esclaves.

Il est normal, du côté israélien du Pont Allenby, de n’avoir qu’une seule policière pour s’occuper de 7000 Palestiniens. Et quand j'ai demandé à voir la directrice du Passage et que je lui ai parlé, elle m'a répondu que c'était samedi et qu’ils ne pouvaient pas mettre plus d'une employée, et bien sûr que c’était l'enfer pour les personnes qui attendent pendant des heures avec leurs enfants.

Elle a dit cela car elle sait que personne ne se soucie des Palestiniens.
Pourtant elle sait parfaitement que le samedi, tous les passages frontaliers, y compris l'aéroport Ben Gourion, sont ouverts 24 heures sur 24 et qu’il y a toujours beaucoup de personnel. Le Pont Allenby/ King Hussein devrait être ouvert 24 heures sur 24, chaque jour de la semaine, y compris les vendredis et samedis.

Avec la technologie d'aujourd'hui et les machines de sécurité que les États-Unis ont acheté pour Israël, qui peuvent contrôler un bus en quelques minutes par une scannérisation, pourquoi les gens doivent-ils sortir du bus, puis remonter dans le bus, puis ressortir du bus et toujours avec leurs enfants ou les personnes défavorisées ou malades ?

Un bus devrait pouvoir partir de toutes les villes de Cisjordanie et aller directement à Amman, tout en étant contrôlé par cette machine moderne en quelques minutes lors du passage par le pont, sans avoir besoin que les gens sortent du bus et il n'y a pas de besoin de jeter les bagages du bus dans la saleté et la poussière. Ils pourraient payer les dix dinars jordaniens, soit 15 dollars, avant de quitter Naplouse, par exemple, et ne devraient rien payer d’autre le long du chemin.

Nous ne faisons pas de magie ou ne rêvons pas à des miracles. Ceci est fait dans les pays voisins, et cela est fait aussi en Israël. Si de Jérusalem, l'on veut se rendre à l'extérieur d'Israël, on paie 10 dollars de transport jusqu’à l'aéroport, et ensuite on monte dans un avion sans payer de frais supplémentaires. Il n'y a pas de taxe au départ d'Israël, ils l’ont annulée.

Pourquoi cette taxe est-elle imposée seulement aux Palestiniens qui se rendent à Amman en passant par le Pont Allenby?

Pourquoi les Palestiniens de Jérusalem doivent-ils payer des centaines de shekels pour obtenir un laissez-passer, et ensuite des centaines de Shekels d’impôt sur ce laissez-passer?


Il n'est pas logique avec ce qui se passe sur le pont, lorsqu’on voyage entre Amman et Jérusalem ou la Cisjordanie. Les gens en ont assez des procédures et des coûts très élevés du voyage. Ils ne vont pas cesser de voyager, parce qu'ils doivent rendre visite à leurs sœurs, leurs frères, leurs amis et leurs familles à Amman.

Les étudiants y vont pour les études, les malades y vont pour des raisons de santé, les hommes d'affaires pour le commerce, et de nombreuses personnes se rendent dans d'autres pays en passant par la Jordanie, car c’est le seul couloir de transit pour les Palestiniens de Cisjordanie. Aujourd'hui, les Palestiniens ont décidé de ne plus accepter l'esclavage.

KARAMA, une nouvelle "campagne pour la liberté de mouvement des Palestiniens" a été lancée le 25 Juillet de cette année, et a pour but de travailler sur chaque obstacle, physique ou financier, afin de permettre aux Palestiniens de voyager librement et en toute dignité.

KARAMA a créé trois comités, à savoir: un comité juridique, un comité économique et un comité de relations publiques et de communication qui étudieront la situation actuelle concernant la circulation des Palestiniens aux différentes frontières et passages.

Le déplacement à destination et en provenance d'Amman par le Pont Allenby/King Hussein est le premier cas sur lequel travaille KARAMA, mais ce ne sera pas le seul.

Aujourd’hui, les Palestiniens ne sont pas en mesure de se déplacer en Cisjordanie en raison des centaines de checkpoints militaires israéliens. Ils ne sont pas autorisés à se rendre dans la Bande de Gaza ou à Jérusalem, et c’est la même chose pour les habitants de Gaza qui vivent dans une grande prison.

On peut écrire des livres sur la misère et l'humiliation auxquelles sont confrontés les Palestiniens qui veulent se déplacer d'un point à un autre – évidemment, à condition qu’ils aient obtenu un laissez-passer d’Israël.

La Banque mondiale et les nombreuses organisations internationales qui travaillent en Palestine, ont, dans tous leurs rapports, souligné l'importance de la liberté de mouvement des Palestiniens dans le but d'obtenir des progrès sur le terrain. Mais tous les gouvernements consécutifs n'ont jamais écouté les organisations internationales ou qui que ce soit d’autre.

La question maintenant est : Est-ce que la campagne de KARAMA, avec son bon départ et ses personnalités, sera en mesure de mobiliser tous les efforts nécessaires pour changer les choses sur le terrain?
Source : http://www.paltelegraph.com/
Traduction : MG pour ISM

Un juif élu au sein de la direction du Fateh

17/08/2009

Uri Davis (à gauche) fut l’un des premiers objecteurs de conscience en Israël. Il vit en Cisjordanie, où il a épousé une Palestinienne. Abbas Momani/AFP
Uri Davis (à gauche) fut l’un des premiers objecteurs de conscience en Israël. Il vit en Cisjordanie, où il a épousé une Palestinienne. Abbas Momani/AFP
PALESTINIENS
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a clos officiellement samedi le congrès de son parti, le Fateh, qui a permis un rajeunissement de la direction de cette formation laïque qui dominait la scène politique avant de dégringoler face au Hamas islamiste. Sans précédent depuis 1989, le congrès s'était ouvert le 4 août à Bethléem, en Cisjordanie. Au cours de cette réunion, plus de 2 000 délégués ont renouvelé les principales instances du Fateh, le Comité central et le Conseil révolutionnaire. M. Abbas a annoncé la fin du congrès après l'annonce des résultats du scrutin pour le Conseil révolutionnaire, qui compte 120 membres, dont 80 élus et 40 autres désignés par la direction. Sur les candidats élus, plus de 70 ont fait leur entrée au sein de cette instance, la deuxième en importance après le Comité central. Onze femmes figurent parmi ces élus.
Mais l'événement le plus marquant de ce congrès a été l'élection au sein de la direction du parti d'un juif de nationalité israélienne, le militant antisioniste Uri Davis, une première. Âgé de 66 ans, Uri Davis, professeur en sociologie à l'université d'al-Qods, dans les faubourgs de Jérusalem-Est, en Cisjordanie, a été élu au Conseil révolutionnaire. « Je suis très ému de ce vote, dans lequel je vois une preuve de confiance non seulement envers ma personne, mais aussi la ligne politique que j'ai défendue devant le Conseil, qui s'inspire de la lutte de Nelson Mandela contre l'apartheid en Afrique du Sud », a-t-il déclaré à l'AFP. Né en 1943 en Palestine sous mandat britannique, détenteur des nationalités israélienne et britannique, Uri Davis se définit « comme un Palestinien, Hébreu, antisioniste, d'origine juive ». Le professeur Davis a affirmé « vouloir représenter au sein du Conseil révolutionnaire des centaines de militants non arabes qui ont participé à la lutte palestinienne ». M. Davis, membre du Fateh depuis 1984, fut l'un des premiers objecteurs de conscience en Israël. Il vit en Cisjordanie, où il a épousé une Palestinienne.
En outre, M. Abbas va convoquer le Conseil national palestinien (CNP), le Parlement de l'OLP, les 26 et 27 août à Ramallah (Cisjordanie), pour la première fois depuis plus de dix ans, a-t-on appris hier de source officielle. Le CNP, instance législative de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), compte quelque 500 membres. La réunion du CNP offrira ainsi l'occasion de nommer six nouveaux membres au sein de son comité exécutif, en remplacement de titulaires décédés. La dernière réunion plénière du CNP avait eu lieu en 1996 à Gaza.
l'orient le jour

Netanyahou pire qu’Ahmadinejah !

publié le dimanche 16 août 2009

Jean Claude Lefort
Tandis que le sort de notre compatriote détenue injustement en Iran, Clotilde Reiss, semble évoluer enfin positivement, voici que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou se fait plus dur que le président iranien, Mahmoud Ahmadinejah !

Dans une lettre à Nicolas Sarkozy, qui lui demandait pourtant bien modestement un « geste de clémence » pour Salah Hamouri, citoyen français en prison depuis plus de 4 ans dans les geôles israéliennes, le premier ministre israélien répond par la négative absolue sans que cela ne provoque la moindre réaction à Paris.

Ainsi de ces deux personnages – le président iranien contesté et le premier ministre israélien contestable – qui ont en commun le détestable refus de l’Autre, Netanyahou se sera montré plus dur que sa face inverse de médaille.

Il est vrai que le président français se sera montré bien différent dans les deux cas. Pour Clotilde il a contesté justement la légitimité du tribunal iranien, ses « aveux » extorqués et il a demandé en conséquence sa libération immédiate. Nous l’avons soutenu. Pour Salah il a demandé seulement la « clémence », pas la libération sans conditions. Ce faisant il a admis la légitimité du tribunal militaire d’occupation qui a jugé et condamné Salah ; il n’a pas dit que les « aveux » de Salah avaient tout autant été extorqués que ceux de Clotilde.

Ce positionnement différent, « compréhensif » concernant Israël, qu’on théorise en haut lieu en réfutant la politique française « passée », est très grave. Les droits de l’Homme et leur respect ne peuvent d’être à géométrie variable. Israël ne peut s’en absoudre ni en être absout.

S’agissant de Salah, l’acceptation française d’un jugement illégal en son principe qui n’a été de surcroît basé sur aucun fait, aboutit à ce que la France accepte l’occupation et la colonisation avec tout ce qui en découle.

On ne peut pas être crédible et efficace si, d’un côté, on convoque l’Ambassadeur d’Israël en France pour lui faire remontrance de la colonisation et, d’un autre côté, on accepte de facto la colonisation et ses instruments que sont, en particulier, les tribunaux militaires israéliens d’occupation.

La lettre de Nicolas Sarkozy a offert sur un plateau la réponse de Netanyahou.

Il n’est qu’une position possible et tenable qui soit conforme au droit et à l’efficacité, celle qui consiste à demander la libération de Salah Hamouri dont le seul « crime » est de subir l’occupation, de la refuser et de ne pas s’en « excuser ».

Si le Président est sincèrement attaché à la libération de Salah, qu’il se place sur le seul terrain qui vaille et qui est le notre depuis le début : la libération sans condition de Salah Hamouri lequel est victime et non coupable d’une occupation qu’il récuse politiquement. Et c’est tout à son honneur. L’honneur de la France est d’être fermement à ses côtés. Comme nous le sommes dans une large diversité d’opinions et de situations.

JC Lefort est coordinateur du Comité national de soutien à Salah Hamouri et président de l’AFPS.