samedi 25 juin 2011

La Flottille II se prépare à lever l’ancre pour Gaza

samedi 25 juin 2011 - 17h:10
Bego Astigarraga - Al Jazeera
La Flottille de la Liberté II, composée de dix navires transportant un millier de militants provenant d’une vingtaine de pays se prépare à naviguer en direction de Gaza.
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La « Flottille de la liberté II - Restez humains », a été nommée ainsi en l’honneur du militant pacifiste italien Vittorio Arrigoni, assassiné en avril à Gaza.
Alors que la Flottille de la Liberté II, composée de dix navires transportant un millier de militants provenant de 20 pays, se prépare à lever l’ancre pour la bande de Gaza sous blocus, les autorités israéliennes intensifient leurs menaces.
Le gouvernement israélien a fait pression sur les autres pays du bassin méditerranéen d’où les bateaux doivent prendre la mer à la fin de ce mois - bien que la date exacte et le lieu n’aient toujours pas été révélés pour des raisons de sécurité.
Israël a prévenu des diplomates étrangers à Tel Aviv d’être prêts à « assumer les conséquences », indique un communiqué publié par l’association espagnole Rumbo a Gaza [naviguer jusqu’à Gaza].
Le quotidien israélien Haaretz a révélé que l’armée israélienne a réalisé un exercice de grande envergure pour les tireurs d’élite des commandos spéciaux et qu’elle se prépare à intercepter la flottille. [...]
Le bateau qui va transporter 50 personnes venues d’Espagne [dont le journaliste Bego Astigarraga] a été baptisé Gernika et transportera à Gaza une interprétation libre par des artistes du Pays Basque, du célèbre tableau de Pablo Picasso peint en 193, après que les forces fascistes allemandes et italiennes aient bombardé le village basque de Gernika (ou Guernica) dans le nord de l’Espagne.
Avertissement officiel
Le gouvernement espagnol a évité de faire des déclarations à propos de la Flotille. Mais le ministre des Affaires étrangères Trinidad Jiménez a déclaré que le meilleur moyen d’aider la bande de Gaza était la pression diplomatique, et non pas l’envoi de flottilles.
« Nous vous déconseillons fortement de prendre part à l’initiative Rumbo Gaza, en raison du grave danger auquel les participants à la flottille pourraient être confrontés », dit un avertissement publié sur ​​le site Web du ministère.
Israël a commencé à resserrer sa mainmise sur la bande de Gaza après que le Hamas ait remporté les élections palestiniennes en janvier 2006, et a imposé un blocus complet les années qui ont suivi, en particulier après la meurtrière offensive militaire Cast Lead lancée fin 2008.
Israël fait valoir que le blocus est nécessaire pour des raisons de sécurité, tandis que les groupes de défense des droits humains expliquent que le siège revient à appliquer une punition collective sur les 1,5 million d’habitants du territoire, principalement des civils. Ce siège est de plus illégal au regard du droit international.
Les autorités israéliennes ont préparé des camps pour y incarcérer les participants à la flottille, qui peuvent donc être enlevés et jetés en prison pour avoir violé le blocus.
« L’an dernier, 15 jours avant de partir, nous savions que si la communauté internationale n’agissait pas, un massacre aurait lieu et il a fini par se produire, » a dit le militant Manuel Tapial, coordinateur de l’initiative espagnole Rumbo Gaza et un des participants à la flottille de 2010.
Dans les premières heures de la matinée, le 31 mai 2010, des commandos israéliens ont tiré à l’arme à feu sur le premier bateau de la « Flottille de la Liberté I », le Mavi Marmara, assassinant neuf personnes et en blessant plus de 50 qui étaient à bord .
Le reste des 600 passagers avait été arrêté et emprisonné sans accusation pendant une journée et demi en Israël avant d’être déportés.
Droit international
Il n’y a aucune base légale pour qu’Israël intercepte les navires et les empêche de livrer des fournitures humanitaires, affirment les experts en droit international.
« Israël n’a de compétence que sur ses eaux territoriales de 12 miles nautiques, et ni les eaux au large des eaux de Gaza, ni les eaux internationales ne sont sous son autorité », a déclaré Juan Soroeta, professeur de droit international à l’Université du Pays Basque.
« Aucune résolution de l’ONU n’autorise le blocus de Gaza », a déclaré Soroeta. « Au contraire, c’est un acte illégal, une mesure unilatérale imposée par la force par Israël dans le contexte d’une occupation tout aussi illégale du territoire palestinien. »
La résolution 1860 du conseil de sécurité, adoptée le 8 janvier 2009, appelle à « la fourniture et la distribution sans entrave dans tout Gaza de l’aide humanitaire, y compris les aliments, les fournitures médicales et en énergie ».
Mais les rapports des organisations humanitaires internationales travaillant sur le terrain confirment que cette exigence n’est pas remplie.
« Nous avons demandé à plusieurs reprises à nos gouvernements et aux organismes internationaux d’envoyer des observateurs afin d’inspecter les navires et les cargaisons humanitaires ainsi que les passagers qu’ils transportent, tant au port qu’en mer, mais personne n’a encore répondu à cette proposition », a déclaré Tapial.
Le Mavi Marmara avait prévu de prendre part à Flottille de la Liberté II, mais son propriétaire, la Fondation turque d’aide humanitaire (IHH), a déclaré que les réparations des dommages causés l’année dernière n’étaient pas terminées et que le navire n’était pas en état de faire le voyage.
Il y a eu des spéculations quant à savoir si cette décision n’avait pas à voir avec des négociations secrètes entre la Turquie et Israël.
Mais le fait que la flottille soit maintenue sape l’argument selon lequel la campagne a été organisée par l’IHH, une organisation caritative islamique qu’Israël dénigre en disant qu’elle a des liens avec le terrorisme.
« Confiants dans le succès »
En même temps, en Israël, « un débat public a lieu sur ce qu’il convient de faire, certains disant qu’il faut nous laisser passer parce que nous sommes des civils transportant uniquement de l’aide humanitaire, alors que le blocus, selon Israël, ne concernerait que de la contrebande d’armes », a dit Tapial.
Indépendamment de ces difficultés, la Flotille de la Liberté II - Restons Humains - ainsi nommée en l’honneur du militant pacifiste italien Vittorio Arrigoni assassiné en avril à Gaza - a pour objectif de livrer des matériaux de construction, des fournitures médicales et du matériel pédagogique.
L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés Palestiniens (UNRWA) « nous a informés dans une lettre qu’ils ne pourraient pas réceptionner nos livraisons, de façon à ce qu’Israël ne puisse pas les accuser les d’être impliqués dans le conflit », dit également Tapial.
« Mais si nous l’amenons sur place, je suis sûr que le matériel sera bien reçu et distribué équitablement, » at-il ajouté.
Les 10 000 tonnes d’aide humanitaire transportées par la première Flotille de la Liberté ont été confisquées par l’Israël, ainsi que les effets personnels des passagers et tout l’équipement des journalistes qui étaient à bord.
Rien n’a jamais été restitué [ni effets personnel, ni produit transporté], véritable « butin dans la meilleure tradition de la piraterie », a déclaré l’avocat espagnol Enrique Santiago - qui a été impliqué dans la préparation des plaintes déposées contre l’Israël suite à l’assaut sur la flottille dans les eaux internationales.
Le soutien international à la deuxième flottille n’a fait que se développer, avec le renfort de milliers de personnalités à travers le monde, comme les lauréats du prix Nobel pour la Paix : Rigoberta Menchú du Guatemala, Mairead Maguire d’Irlande Du Nord, Jody Williams des Etats-Unis et Chirine Ebadi d’Iran.
Ces éminents militants pour la paix et la défense des droits de l’homme ont invité le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, à pousser les gouvernements des pays concernés à prendre les mesures nécessaires pour garantir la sécurité de leurs citoyens participant à la mission humanitaire.
24 juin 2011 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/indept...
Traduction de l’anglais : al-Mukhtar
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Flottille pour Gaza II, embarquement imminent

publié le samedi 25 juin 2011
Elise Barthet

 
Deux bateaux français participent à l’opération... J’embarquerai sur l’un d’eux et m’efforcerai de livrer sur ce blog du Monde.fr le récit de l’expédition.
Un an après l’arraisonnement meurtrier d’un premier convoi humanitaire au large d’Israël, une nouvelle flottille internationale s’apprête à faire route vers Gaza pour tenter de briser le blocus imposé à l’enclave palestinienne. Contrairement à l’année précédente, deux bateaux français participent à l’opération.
Le premier de ces navires, le "Louise Michel", se trouve actuellement en Grèce. Le second, le "Dignité-Al Karama" a appareillé ce matin de l’Île-Rousse, en Corse. J’embarquerai sur l’un d’eux et m’efforcerai de livrer sur ce blog du Monde.fr le récit de l’expédition.
UNE CAMPAGNE LANCÉE EN OCTOBRE 2010
Ce projet, baptisé "Un bateau français pour Gaza", n’aurait pu se concrétiser sans les 600 000 euros de fonds collectés au cours de la campagne lancée en octobre sous l’impulsion conjuguée de la Plate-forme des ONG françaises pour la Palestine et du Collectif national pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens.
Près de 70 organisations (associations, partis politiques et syndicats) ont pris part à la mobilisation. De Lille à Marseille en passant par Strasbourg, Toulouse ou Alençon, militants et conférenciers ont sillonné le pays. Trois semaines de tournée en février. "Ça a été un vrai succès", témoigne Julien Rivoire, membre du Nouveau Parti anticapitaliste et du comité de coordination de la campagne. "On arrivait sur les marchés en camion avec une sono, des banderoles, des tracts et une tirelire. A Toulouse, au Mirail, on a récolté 600 euros en deux heures. C’était pendant les révolutions tunisienne et égyptienne. Il y avait un climat particulier, les gens se disaient ’c’est possible de faire changer les choses’".
EFFET BOULE DE NEIGE
Porté par cet élan, la mobilisation fait boule de neige, dépassant rapidement les cercles militants traditionnels. Manifestations, expositions, projections de film ou lâcher symbolique de bateaux en papier... Ce sont finalement plus de 1 500 événements qui sont organisés à travers la France. Les dons affluent. "On était loin d’imaginer que le mouvement prendrait une telle ampleur", se félicite Maxime Guimberteau, chargé de la communication d’"Un bateau français pour Gaza".
"J’ai l’impression que cette campagne a réveillé les gens. Une vraie ferveur s’est substituée au fatalisme qui avait gagné beaucoup d’anciens militants engagés dans le mouvement pro-palestinien", observe Alain Bosc, membre de la Cimade et du comité de coordination d’"Un bateau pour Gaza". Très relayée au sein des associations, l’initiative a également été accueillie avec enthousiasme dans les quartiers populaires et notamment "auprès des familles françaises d’origine arabe, sensibles à la question palestinienne et au sort des habitants de la bande de Gaza".
90 % DE DONS DE PARTICULIERS
De nombreuses structures chrétiennes comme le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre Solidaire) ou les Chrétiens de la Méditerranée ont également mobilisé leurs réseaux. Un appel, lancé notamment à l’initiative de l’archevêque de Sens-Auxerre et des évêques de Troyes et de La Rochelle, a été envoyé dans tous les diocèses, pour encourager les fidèles "à faire une place particulière dans leur prière personnelle et en communauté pour que la deuxième flottille de la liberté puisse atteindre ses objectifs au service de la paix".
Résultat : sur l’ensemble des 600 000 euros collectés, 90 % des dons viennent de particuliers. D’après les organisateurs, "la plupart des gens ont participé à hauteur de 5, 10 ou 50 euros". S’y ajoutent les contributions des organisations signataires, les subventions de plusieurs collectivités locales et un versement de la fondation "Un monde par tous". Tous les chèques de soutien ont été libellés à l’ordre du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) qui a ouvert un compte spécial pour les centraliser. "Tout s’est fait dans la transparence, assure le collectif. Nous n’avons pas accepté d’argent de pays ou d’associations étrangères."
46 PERSONNES SUR LES BATEAUX FRANÇAIS
Les sommes récoltées ont été affectées à l’achat des deux bateaux, à la constitution des équipages, et aux dépenses de communications. "Affréter les navires, c’est ce qui a été le plus difficile au bout du compte, reconnaît Alain Bosc. On n’est pas des armateurs, on a connu quelques déboires."
Finalement, 46 personnes sont attendues à bord. Au côté des militants des différentes associations engagées dans la campagne, embarqueront plusieurs personnalités du monde politique ou associatif, comme Olivier Besancenot (NPA), le député communiste du Havre, Jean-Paul Lecoq, la députée européenne Nicole Kiil-Nielsen (EELV), le marin breton Jo Le Guen, ou encore Julien Bayou, du collectif Jeudi Noir.
publié sur le blog du Monde "A bord de la flottille"

Flottille/Gaza : un bateau part de Corse

samedi 25 juin 2011
Un bateau français participant à la flottille humanitaire internationale pour Gaza a quitté samedi matin la Corse, avec six personnes à son bord, a constaté une journaliste de l’Agence France-Presse.
Le "Dignité-Al Karama", une embarcation de 19 mètres battant pavillon français, a quitté les eaux de l’Ile-Rousse vers 11h15. Il doit rejoindre dans les prochains jours entre dix et douze bateaux qui composent la flottille humanitaire pour Gaza. Un autre bateau français doit partir de Grèce dans les prochains jours.
"L’ensemble de la flottille va prendre la mer la semaine prochaine à partir de différents ports de Méditerranée", a expliqué à l’AFP un membre du comité de coordination français de la campagne, Julien Rivoire.
Les bateaux, dont deux cargos transportant du matériel médical, "devraient toucher le port de Gaza en fin de semaine prochaine", a-t-il ajouté. Parmi eux, un cargo acheté au quart par la France, et le reste par la Suède et la Norvège et la France, faisant du "Dignité" le seul bateau totalement français de la flottille.
"Nous espérons que nous pourrons y arriver de manière à faire une brèche dans le blocus", a expliqué Omeyya Seddik, un passager du "Dignité", joint au téléphone, pour qui "la joie est le sentiment qui domine au moment du départ".
Cette flottille s’inscrit "dans la poursuite naturelle des révolutions pour la liberté et la démocratie", dans les pays arabes, a ajouté M. Seddik, d’origine tunisienne.
Avant de prendre le large, un passager du bateau a hissé à la poupe un drapeau palestinien et a fait le "V" de la victoire.
CAPJPO-EuroPalestine
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Haniyeh : La réconciliation est un choix national incontournable

[ 25/06/2011 - 17:20 ]
CPI
Gaza-CPI
Le premier ministre palestinien Ismail Haniyeh a affirmé que la réconciliation est un choix national incontournable, c’est une obligation nationale et stratégique pour unifier le peuple palestinien.
Cela est arrivé lors d'une visite qu’avait effectuée le premier ministre aux comités de la correction de l’examen de baccalauréat aux écoles de Bachir al-Rayes et du Caire dans la ville de Gaza ce samedi (25,6). Haniyeh était accompagné du ministre de l'Éducation, Oussama Muzaini et un certain nombre de responsables de la Direction.
Dans une conférence de presse tenue à l'école de Bashir Errayes, Haniyeh a déclaré que "l'application de cet accord pourra nous confronter à des obstacles et à des défis, cela ne signifie pas la fin de la réconciliation."
"Nous appelons nos frères de Ramallah à respecter les accords qu’ils ont signés, et en premier lieu la formation d'un gouvernement par consensus, ce qui signifie la concordance entre toutes les parties, et que le gouvernement ne soit ni à un parti ni à l’autre, et qu’il ne reflète la domination d’aucun parti.", a tenu à préciser Haniyeh qui a ajouté que  "le gouvernement doit mener à bien ses tâches pour atteindre, comme c’est convenu, les élections présidentielles et législatives et les élections du Conseil national palestinien et de l'OLP qui figure parmi les dossiers principaux qu’on doit entamer la préparation."
Concernant le rôle des Turcs dans la réconciliation, Haniyeh a dit que «Cette initiative et d'autres seront les bienvenus pour concrétiser l’accord, car nous n'avons pas besoin d'un nouvel accord, mais nous sommes dans l’obligation d'appliquer ce qui a été convenu."
D'autre part, Haniyeh a considéré que miser de nouveau sur les négociations serait au détriment de la réconciliation palestinienne, et refléterait une soumission aux pressions et aux désirs américains qui affectent la culture de la réconciliation. « Ce pari est irréaliste, et va nous ramener de nouveau à zéro, et cela nous ne le voulons pas", a-t-il dit.
Dans un autre contexte, Haniyeh a souligné qu'ils ont demandé à  toutes les parties qui parlent du soldat Gilad Shalit de se rappeler qu'il y a plus de 7000 prisonniers qui passent par des conditions très dures, appelant tous les intéressés dans le monde arabe et la communauté internationale à agir rapidement pour arrêter le massacre commis à l’encontre des prisonniers palestiniens.

Pas de marche arrière dans les efforts pour l'unité des Palestiniens

24 juin 2011ANKARA - 
Le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé vendredi à Ankara sa détermination à parvenir à la constitution d'un gouvernement palestinien d'unité après des désaccords avec le Hamas.
Nous continuons sur le chemin de la réconciliation et il n'y aura pas de retour en arrière, a déclaré M. Abbas après un entretien avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, au dernier jour d'une visite en Turquie.
Nous allons faire tous les efforts possibles jusqu'à ce que nous parvenions à l'unité de notre nation et qu'un gouvernement de transition soit institué, a-t-il dit aux journalistes, selon la traduction en turc de ses propos.
Dimanche, un responsable palestinien avait affirmé que le voyage de M. Abbas en Turquie était une des raisons expliquant le report d'une réunion entre le président palestinien et le chef du Hamas, Khaled Mechaal, qui était prévue mardi au Caire.
Les deux hommes devaient finaliser en Egypte la formation d'un gouvernement non partisan.
Mais des désaccords entre le Fatah de M. Abbas et le Hamas ont été signalés par des officiels palestiniens sur la reconduction à la tête du gouvernement de l'actuel Premier ministre de l'Autorité palestinienne, Salam Fayyad, voulue par le Fatah et refusée par le Hamas.
Les deux parties se sont entendues en mai pour former un gouvernement non partisan chargé de mettre en place des structures pour des élections législatives et présidentielles d'ici un an.
M. Erdogan a pour sa part offert tout le soutien de la Turquie pour parvenir à l'unité des Palestiniens et souligné qu'Ankara ne veut pas de sang versé entre frères en Palestine.
Il a promis de soutenir fermement une demande d'adhésion aux Nations unies des Palestiniens.
La Turquie doit accueillir une réunion des ambassadeurs palestiniens, prévue les 23 et 24 juillet à Istanbul, a indiqué M. Erdogan
Le Premier ministre truc a renouvelé sa demande à Israël de lever le plus tôt possible le blocus inhumain et illégal imposé à la bande de Gaza sous contrôle du Hamas et d'autoriser l'entrée de biens, en particulier de matériaux pour la reconstruction des infrastructure détruites pendant l'offensive israélienne.
Les relations entre les anciens alliés ont été brouillées l'année dernière lorsque les troupes israéliennes ont tué neuf Turcs dans un raid contre une flottille d'aide internationale, conduite par un ferry turc, qui tentait de forcer le blocus de Gaza.
Les liens entre la Turquie et Israël avaient déjà été mis à mal par les fréquentes déclarations violentes de M. Erdogan contre Israël et ses prises de positions en faveur du Hamas.
La Turquie mène des efforts de médiation entre le Fatah et le Hamas, en dépit des protestations israéliennes sur les contacts entre Ankara et le Hamas, que la Turquie refuse de considérer comme un mouvement terroriste.

Un été israélo-palestinien?

En surface tout est bloqué : Israéliens et Palestiniens campent sur des positions qui empêchent toute reprise des négociations (interrompues depuis septembre 2010). Et du côté palestinien, la paralysie règne de nouveau, deux mois après l'annonce d'une réconciliation saluée avec enthousiasme par le Fatah comme par le Hamas. Le gouvernement d'union est toujours dans les limbes, faute d'accord sur le nom du Premier Ministre. Le flou entoure également le projet palestinien de demander la reconnaissance d'un état indépendant à l'ONU en septembre : la Direction palestinienne semble divisée sur la pertinence d'un tel geste et les potentiels soutiens occidentaux (comme la France) se montrent très prudents.
En surface tout est bloqué... mais en coulisses, on s'active comme le révèlent plusieurs médias dont le New York Times.
Est-il possible de trouver une formule ramenant les deux parties à la table des négociations, sachant que :
- Le gouvernement israélien demande aux Palestiniens de reconnaître Israël comme "Etat juif", de renoncer au droit au retour des réfugiés palestiniens et d'annuler le récent accord de réconciliation Hamas-Fatah.
- les Palestiniens (ainsi que les Etats-Unis et l'Union Européenne) demandent à Israël d'accepter que les lignes d'avant-1967 soient le point de départ des négociations sur les frontières du futur-Etat. En outre, les Palestiniens demandent toujours le gel de la colonisation en préalable à toute reprise des discussions.
On le voit, le gouffre est considérable. Et les acteurs du conflit comme les parrains du Processus de Paix sont aujourd'hui confrontée à une situation inédite : le Printemps arabe quii agite la région et pourrai rebattre toutes les cartes.
Alors... après le Printemps arabe, l'été israélo-palestinien?

Le colonialisme des temps modernes

25/06/2011
Par Oussama Charabeh,
Oussama Charabeh, Franco-syrien spécialisé en finance de marché est un observateur attentif des événements du Proche-Orient. Il y vit depuis plusieurs années après 23 ans passés à Paris.
Sa connaissance a la fois de la France et de la Syrie et les trois derniers mois qu’il vient de passer dans ce dernier pays lui permettent de jeter un regard critique sur les informations présentées à ce sujet par les médias, informations dont le but manifeste est de manipuler l’opinion des Français et fabriquer un consensus artificiel contre le régime syrien, étape décisive sur la voie d’une intervention militaire.
A côté des Américains et des Européens, Oussama Charabeh pointe le jeu dangereux d’une Turquie qu’on a  cru peut-être un peu vite détachée de l’alliance avec Washington et Tel Aviv…

Une alliance rejetée par la grande majorité des Turcs, mais quid de M. Erdogan
Le colonialisme des siècles passés a toujours eu pour but la domination économique par le controle des matières stratégiques, les XXeme et XXIeme siècles ne connaissent qu’une seule matière stratégique : le pétrole, qui est abondant au Moyen-Orient. Mais il n’est plus acceptable aujourd’hui de coloniser, non pas parce que les dirigeants des ex-colonies sont devenus plus humanistes mais parce qu’ils tomberaient instantanément devant la pression de leurs peuples.
Le colonialisme doit donc se moderniser et revêtir un costume plus coloré et plus doux pour obtenir le même résultat : ce costume à la mode ce seront la démocratisation des pays du tiers monde, les droits de l’homme ou tout prétexte suffisamment noble en apparence. Le garant des intérêts stratégiques des USA au Moyen-Orient c’est Israël et il est tout simplement interdit à qui que ce soit d’avoir les moyens de s’opposer à ce pays même s’il occupe nos territoires et tue nos peuples. Tout Etat qui résiste à Israël ou qui a les moyens de lui résister est donc un danger qui doit être écarté soit par intervention directe sous prétexte humanitaire comme en Libye, soit par un renversement de l’intérieur.
La Syrie s’inscrit dans ce schéma et, à cause de ses positions hostiles aux ambitions impérialistes et coloniales d’Israël, n’a jamais été appréciée par les administrations américaines et leurs alliés. La Syrie a toujours été la cible de tentatives de déstabilisation par l’extérieur et pendant les dix dernières années ces tenatatives ont été régulières et répétées, surtout depuis le refus d’Assad de l’invasion de l »Irak et son soutien affiché à toutes les résistances de la région.
En 2004, l’assassinat du Premier ministre libanais dont la Syrie fut aussitôt accusée sera le premier coup dur de la décennie pour le régime de Damas. La résolution 1559 est adoptée par l’ONU et la Syrie est la cible de sanctions américaines et européennes.
En 2006, la guerre du Liban a pour objectif de détruire la résistance libanaise et d’affaiblir le régime syrien mais à la surprise du monde entier Israël est vaincu.
Les événements actuels s’inscrivent dans ce même schéma et les Américano-sionistes profitent du courant de révolte qui traverse les pays arabes pour forcer le changement en Syrie, ce malgré le peuple syrien. Tout indique une manipulation extérieure dans les événements en cours.
La main étrangère
Les Américains n’ont pas attendu longtemps avant de revendiquer leur implication dans la violence en Syrie. Le 2 Avril 2011, l’adjoint au Secrétaire d’Etat américain au affaires étrangères déclare dans une conférence de presse que « la Syrie pourrait retrouver à nouveau son calme et sa stabilité si elle répond aux exigences qui lui ont été transmises« .
Les exigences en question sont passées par les arrières-cours de la diplomatie mais elles ne sont pas nouvelles. Déjà en 2003, lors de l’invasion de l »Irak, Colin Powell envoyé de Bush, croyant que maintenant que l’armée américaine était aux frontières syriennes Bachar al-Assad serait effrayé, avait débarqué a Damas avec une feuille récapitulant les exigences américaines : ne pas soutenir la résistance irakienne ; stopper tout soutien à la résistance libanaise ; fermer les bureaux de la résistance palestinienne à Damas et enfin rompre les liens avec l’Iran. La Syrie aurait pu devenir l’enfant gâté des Américains au Moyen-Orient si elle avait repondu positivement mais c’aurait été au prix de son asservissement à la volonté expansionniste et dominatrice d’Israël dans la région.
La déstabilisation de la Syrie et du Liban figurait sur l’agenda israélo-américain et sur celui de l’Otan depuis ces dix dernières années : selon le commandant général de l’OTAN l’Américain Wesley Clark, 2001 a vu la mise en place d’un plan quinquennal pour envahir sept pays (en commençant par l »Irak puis la Syrie , le Liban, la Libye, la Somalie et le Soudan) de la région et redéfinir la carte du Moyen-Orient (Le Nouveau Moyen-Orient selon les termes de l’alors Secrétaire d’Etat américaine Condolesa Rice).
Dans son livre « Gagner les guerres modernes » le général Wesley Clark écrit ainsi :
« En novembre 2001 alors que je repassais au Pentagone et en posant la question de l’Irak  à un haut officier de l’armée américaine, celui-ci me dit :  » Oui nous sommes toujours en route vers l’Irak ».  Et d’ajouter avec un ton plein de désagrément : « Mais il y a plus : ceci (l’Irak) a été discuté dans le cadre d’un plan plus général de campagne contre sept pays: Irak, puis Syrie, Liban, Libye, Iran, Somalie et Soudan. »
Cette discussion a également été relatée par le général Clark dans une émission télévisée :
Il est tout aussi légitime de se demander pourquoi les affrontements armés sont intervenus dans des régions frontalières où il est plus facile de faire passer des combattants, des armes, de la drogue et de l’argent : il y a eu Daraa à la frontière jordanienne et israélienne, puis il ya eu Banyas et Tal Kalakh à la frontière libanaise et enfin récemment Jisr El Shoughour à 10 km seulement de la frontière turque. Ceci montre clairement à qui est de bonne foi que ces rébellions armées avaient bien pour bases arrières des pays étrangers frontaliers.
Et pourquoi, au fait, ces événements ne se sont-ils pas produits en même temps mais se sont au contraire succédés ? L’insurrection éclatait dans une ville lorsqu’elle état jugulée par l’Etat dans la précédente, comme pour signifier que quand les extrémistes sont neutralisés dans un point géographique donné et quand leur ravitaillement est coupé sur une frontière, ils se dirigent alors vers une autre frontière.
L’objectif est donc de déstabiliser la Syrie et de provoquer un « changement de régime » (traduire : pour implanter un régime soumis à Israël), ce par une insurrection armée infiltrée par des extrémistes islamistes. Les rapports sur des civils tués seraient utilisés pour légitimer une intervention sous le volet « droits de l’Homme » et en invoquant le devoir de « protéger les civils » : copie conforme de ce qui s’est déroulé – se déroule encore – en Libye.
D’ailleurs, sait-on qui sont ceux qui  se battent contre l’armée libyenne; ceux que les médias appellent indécemment des « révolutionnaires » ? Sait-on d’où viennent leurs armes sophistiquées et leurs méthodes de combat en Toyota à la Taliban ? Car oui, ces groupes sont encadrés et entraînés par des combatants d’Al Qaida. Et puis sait-on enfin combien de civils les bombardements de l’OTAN ont-ils  tué ? Mais tout cela importe peu aux éditorialistes pro-américains.
Et puis, si ce principe de protection des civils, des droits de l’homme et des droits internationaux est si important pour Sarkozy ou Obama pourquoi ne les entend-on  pas lorsqu’il s’agit des Palestiniens tués – ou opprimés – par Israël ? Pourquoi ne les entend-on pas quand les résolutions de l’ONU sont bafouées par Israël ?
La propagande, la désinformation et le pilonnage médiatique
Toutes les preuves d’existence d’une rébellion extrémiste armée en Syrie est systématiquement niée par les médias et agences de presse occidentales et même certains médias arabes comme Al Jazeera ou Al Arabia qui ont deja perdu leur crédibilité au Moyen-Orient.
Les civils tués sont systématiquement imputés au compte du régime négligeant toute preuve d’existence de tireurs embusqués tirant sur la foule.
Les massacres des hommes de l’armée et de ceux des forces de sécurité sont régulièrement omis et lorsque les images montrent les militaires massacrés et leur corps mutilés les médias mentionnent timidement l’événement qu’ils expliquent par une fable qui insulte à l’intelligence de l’esprit humain : la fable de l’armée tuant et mutilant les corps de ses propres sodats qui ont refuseé de tirer sur la foule.
Le 17 avril dernier, huit membres des forces de securite sont égorgés dans un petite commune de la banlieue de Daraa. Le 8 Mai, 10 policiers sont froidement égorgés à leur tour a Homs. Le 7 Juin, 120 militaires et policiers sont attaqués dans leur caserne a Jisr Al Shoughour à la frontière turco-syrienne et décapités après avoir été tués. Al Jazeera et la BBC ont préféré parler alors de 120 manifestant pacifistes tués par les forces de sécurité !
Toutes les vidéos (sans exception) diffusées pour soutenir la thèse d’une révolution populaire ne durent jamais plus de 15 secondes, c’est-à-dire pas suffisamment pour discerner ce que dit réellement l’image ; d’ailleurs souvent on ne voit que des pieds ou le ciel avec comme fond sonore des cris. Puis les ingénieurs de son y ajoutent un slogan et finalement le commentaire du journaliste, qui du reste, est bien habillé et a l’air honnête, anéantit tout esprit critique ou doute quant aux images montrées.
Et finalement, quand la bêtise dépasse toute imagination, les agences de presse s’excusent pour avoir commis des erreurs. Reuters, fin avril, publie un communiqué officiel d’excuse pour avoir fourni des vidéos des événements d’Irak ou du Yémen avec le sous-titre « a eu lieu en Syrie« .
France 24 diffuse un appel en direct d’une personne qui se fait passer pour l’ambassadeur de Syrie à Paris, et annonçant sa démission en direct en raison des atrocités commises. L’ambassadeur dément immédiatement et porte plainte contre la chaîne. Enfin l’AFP reconnaît pour la première fois – bien tardivement – la présence d’une rébellion armée en diffusant des photos le 18 juin.
Que valent les excuses quand chaque image et chaque titre incitent à plus de violence et à plus de sang versé, et encouragent les terroristes qui se voient dotés des moyens médiatiques les plus puissants… et ce gratuitement.
La Turquie : de l’ONU à l’OTAN ?
Si les positions américaine et britannique n’ont surpris personne car ces deux pays ont toujours été les premiers à soutenir les attaques contre le régime syrien, et si la position clairement hostile du gouvernement francais s’inscrit dans l’inféodation de Sarkozy à Washington, le choc est venu de la Turquie qui, tel Judas, est passé du jour au lendemain du rôle d’ami fidèle à celui de prédateur affamé.
La dernière rébellion armée à Jisr al Shoughour, à la frontière turque, a indéniablement reçu le support logistique des Turcs ainsi que le montrent les équipements saisis sur les terroristes et leurs aveux : réseau de télécommunication à disposition des rebelles, armes et fonds ont transité par la Turquie.
Des sources offcielles affirment que les tentes avaient été plantées à la frontière il y a déjà deux mois pour accueillir les futurs réfugiés. Ceux-ci étaient donc attendus et les Turcs participaient à la préparation des ces événements. Pourquoi ? Dans le cadre de quel deal ont-ils monnayé leur relation avec la Syrie ? Et comment la carte des réfugiés va-t-elle être utilisée par Ankara et Washington ?
Les réponses seront certainement connues dans les quelques semaines a venir. Mais il est d’ores et déjà clair que la Turquie a toujours eu la nostalgie de l »empire ottoman et de sa domination et nous avons sous-estimé – ou enterré trop vite – l’alliance militaire de la Turquie avec Israël, son appartenance à l’OTAN (sous hégémonie américaine) et son désir de devenir membre de UE. Nos amis Turcs viennent d’ailleurs de se retirer du convoi humanitaire d’aide à Gaza.
Le revirement de la position turque et l’échec diplomatique américano-européen  après les vétos russe et chinois à l »ONU sur une condamnation de la Syrie, l’acharnement de ces ex-puissances coloniales (France et Grande-Bretagne) me poussent à penser que la Turquie pourrait être utilisée comme base d’intervention de l’OTAN aux frontières syriennes.
La dénonciation incessante du sort des réfugiés syriens à la frontière turque et l’exagération médiatique autour de ces derniers suggèrent que le prétexte de l’OTAN utilisera pourrait bien être (comme en Libye) de nature humanitaire.
Les quelques semaines à venir seront donc cruciales.
O. CH
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Les dirigeants palestiniens refusent de renoncer au droit au retour des réfugiés pour la reconnaissance de l'Etat palestinien

24.06.2011
Les dirigeants palestiniens ont refuté jeudi les propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dans lesquels il avait proposé une reconnaissance de l'Etat palestinien en échange du renoncement du droit au retour des réfugiés palestiniens.
"Les propos de M. Netanyahu ne représentent aucun progrès ou changement dans la position israélienne", a annoncé Yasser Abed Rabbo, membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Les médias israéliens avaient rapporté plus tôt jeudi que M. Netanyahu serait prêt à reprendre les négociations de paix avec les Palestiniens sur la base des frontières de 1967. En revanche, M. Netanyahu souhaite que les Palestiniens reconnaissent Isaël comme la patrie des juifs pour régler la question des réfugiés à l'intérieur de l'Etat palestinien afin de maintenir l'identité juive dans la société israélienne.
C'est lala première fois que M. Netanyahu at exprimé sa volonté d'accepter un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967. Il avait déclaré qu'Israël serait indéfendable si un Etat palestinien est créé sur ces frontières.
Source: xinhua
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Flottille pour Gaza 2: les organisateurs dénoncent la position de Clinton

14:08 25/06/2011
GAZA, 25 juin - RIA Novosti
La Compagne européenne pour mettre fin au siège de Gaza (CEESG) a fermement dénoncé l'attitude de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, qualifiant de "provocation" l'envoi mardi prochain de la Flottille de la liberté 2 à destination de Gaza, rapportent samedi les médias locaux.
"L'administration américaine ne cesse de soutenir le blocus injuste de la bande de Gaza qui rend insupportable la vie des Palestiniens, privés de médicaments nécessaires et de produits alimentaires en quantité suffisante", déclarent les militants de cette ONG.
Selon Mme Clinton, cette flottille n'est pas un moyen nécessaire ni utile de porter secours au peuple de Gaza, et son envoi donnerait aux Israéliens le "droit de se défendre".
La CEESG a récemment annoncé que la Flottille de la liberté 2 se rendrait à destination de Gaza dès le milieu de la semaine prochaine. Les  militants ont appelé les inspections internationales à vérifier le chargement des bateaux afin de confirmer le caractère pacifique de la mission.
Une dizaine de bateaux doivent appareiller de Grèce la semaine prochaine dans le cadre d'une "flottille de la liberté" pacifique pour transporter de l'aide humanitaire à Gaza en forçant le blocus israélien,
Des centaines de militants d'une quarantaine de pays du monde, y compris plusieurs législateurs et membres du Parlement européen, ainsi que 40 journalistes représentant les médias mondiaux d'embarqueront à bord de ces bateaux à destination de l'enclave palestinienne. La CEESG a appelé les pays de l'Europe à la défendre face à toute agression israélienne.
De son côté, Israël a invoqué "le droit à l'auto-défense" et a fait part de sa détermination à intercepter ces bateaux.
Neuf militants turcs, qui se trouvaient à bord de l'un des navires de la première flottille ayant fait route vers Gaza pour protester contre le blocus israélien, avaient été tués le 31 mai 2010, par un commando israélien, provoquant une vague de protestations à travers le monde.

Une flottille, dix bateaux, deux camps

25 juin 2011
Laura-Julie Perreault, envoyée spéciale
La Presse
Mavi Marmara ou pas, la seconde «flottille de la liberté» compte mettre le cap sur la bande de Gaza dès la semaine prochaine. Baptisé le Tahrir, du nom de la place centrale du Caire où s'est déroulé le soulèvement populaire qui a mené à la chute d'Hosni Moubarak, le bateau canadien participera à l'aventure.
On sait d'ores et déjà qu'un petit groupe de Québécois montera à bord, dont la militante de Québec solidaire Manon Massé, ainsi que Stephan Corriveau d'Alternatives, un des principaux organisateurs de la mission. Seront aussi à bord Marie-Ève Rancourt, de la Ligue des droits et libertés, et le cinéaste indépendant Santiago Bertolino.
Le bateau canadien, décrié par l'actuel ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, qui qualifie la flottille «d'action provocatrice», devrait partir d'un port grec, dont l'emplacement est gardé secret pour le moment.
Les quelque 10 autres navires qui participeront à la flottille, baptisée «Rester humain» en l'honneur d'un militant pro-palestinien assassiné récemment dans la bande de Gaza, battront tous des pavillons occidentaux. Certains des quelque 350 à 600 militants qui monteront à bord sont originaires de Turquie et du Moyen-Orient.
Pour le moment, deux navires français, un américain, un irlandais, un italien, un espagnol et deux bateaux gréco-suédo-norvégiens ont confirmé leur participation. Un cargo de la diaspora palestinienne devrait aussi prendre part au périple.
L'ONU fait volte-face
En préparation de l'arrivée de la flottille la semaine prochaine, Israël a fait plusieurs exercices maritimes au large de Gaza. En soutien au gouvernement israélien, plusieurs gouvernements, dont celui de Stephen Harper, ont demandé à leurs ressortissants de ne pas participer à la mission.
D'abord critique du blocus israélien à Gaza, le Secrétaire général des Nations unies a récemment modifié sa position et invité les organisateurs de la flottille à abandonner la seconde tentative de briser le siège maritime.
En guise de réponse, quatre lauréates du prix Nobel de la paix, dont l'avocate iranienne Chirine Ebadi et la militante guatémaltèque Rigoberta Menchu ont interpellé Ban Ki-moon et lui ont demandé de fournir des inspecteurs qui pourront confirmer que seules des denrées humanitaires se trouvent à bord.
«Nous sommes déçues que vous ayez récemment tenté de persuader des gouvernements membres de l'ONU de stopper la livraison de l'aide humanitaire à Gaza par la Flottille de la Liberté II», ont écrit les signataires.
Le bras de fer entre les deux camps se terminera au cours des prochains jours au milieu de la Méditerranée.
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Trois Gazaouis sur quatre survivent grâce à l'aide humanitaire

25 juin 2011
Laura-Julie Perreault, envoyée spéciale
La Presse
Principale concession d'Israël après le tollé qu'a soulevé l'an dernier l'arraisonnement du Mavi Marmara, l'allégement du blocus de Gaza n'a eu «qu'un impact positif marginal» sur les quelque 1,6 million d'habitants de Gaza, estime un nouveau rapport du Programme alimentaire mondial (PAM), publié cette semaine.
Il y a un an, Israël a modifié les règles du blocus, en place depuis 2006, en permettant l'importation à Gaza d'une plus grande gamme de produits non militaires et en approuvant l'exportation de produits agricoles, de meubles et de textile.
Cependant, en analysant la mise en oeuvre des nouvelles règles dans un document de 50 pages, le PAM conclut que les nombreux obstacles qui subsistent freinent toujours la reprise de l'économie gazaouie et condamnent du coup 75% des foyers à vivre de l'aide humanitaire. Le taux de chômage dans le territoire palestinien, contrôlé par le Hamas, dépasse 45% et l'insécurité alimentaire guette 66% des foyers.
«Aussi longtemps que le blocus, selon les nouvelles règles, continue, le secteur privé de la bande de Gaza ne sera pas remis sur pied. Plus d'occasions d'emplois autant que des salaires stables et plus élevés sont nécessaires pour aider les foyers les plus pauvres de Gaza à se nourrir sans avoir besoin de l'assistance externe», conclut le rapport, en demandant une longue série de modifications supplémentaires au blocus.
Israël a imposé un blocus total à la bande de Gaza en réponse à l'enlèvement le 25 juin 2006 du soldat Gilad Shalit par un commando palestinien.
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Le double sacrifice du Mavi Marmara

25 juin 2011
Laura-Julie Perreault, envoyée spéciale
La Presse
(Istanbul, Turquie) Même s'il voulait tourner la page sur le chapitre le plus tragique de sa vie, Sükrü Peker pourrait difficilement oublier sa participation à la flottille humanitaire de mai 2010. L'électricien turc de 34 ans montre du doigt sa hanche gauche. «Deux morceaux de la balle que j'ai reçue et qui m'a empêché de marcher pendant deux mois sont encore là. Impossible de les enlever. Je dois vivre avec.»
Sükrü Peker doit aussi vivre avec le fait qu'un de ses bons amis et collègues, Necedet Yildirim, âgé de 31 ans, est mort sous ses yeux pendant l'arraisonnement du Mavi Marmara par l'armée israélienne en eaux internationales alors que le navire tentait de se rendre dans la bande de Gaza, sous blocus israélien depuis 2006.
«J'ai remarqué qu'un laser était pointé sur mon chapeau. J'ai bougé et la balle est passée à côté de mon oreille, mais Necedet n'a pas eu cette chance», témoigne aujourd'hui le jeune homme de 34 ans, en baissant les yeux vers le sol. Ses lèvres murmurent une prière à voix basse.
Assis dans le sous-sol du siège social de l'organisation caritative musulmane IHH -organisation qui a affrété le Mavi Marmara en 2010 et dont il est un employé-, Sükrü Peker relate à la minute près les événements de cette journée d'horreur. L'arrivée à bord du commando israélien. Les bombes lacrymogènes. La riposte des passagers sur le pont supérieur. Les premières balles. La confusion dans les couloirs du navire. Les cris à l'aide des blessés. Puis, finalement, la balle qui l'a atteint.
À la suite de l'opération militaire israélienne qui a soulevé l'ire d'une partie de la communauté internationale l'an dernier, neuf des passagers qui voyageaient à bord du navire turc sont morts. Sükrü Peker, lui, faisait partie des 54 blessés.
De prisonnier à héros
Après l'arraisonnement, l'employé d'IHH a été conduit en hélicoptère vers un hôpital israélien où, raconte-t-il, un soldat montait la garde à côté de chaque blessé. Il a ensuite été envoyé en prison pour quelques heures, puis rapatrié dans son pays.
«Tout ça a duré à peine quelques jours, mais nous avions perdu la notion du temps. C'est le pilote turc qui nous a ramenés à la maison qui nous a expliqué ce qui se passait en Turquie, que nous étions attendus en héros. C'est un moment que je n'oublierai jamais», confie le jeune homme à la barbe légère.
Pendant les deux mois qu'a duré sa convalescence dans sa ville natale de Sinop, il a reçu des centaines de visiteurs: politiciens, collègues, membres de plusieurs organisations non gouvernementales, amis d'enfance qu'il avait perdus de vue.
Depuis son rétablissement, il a repris son travail d'électricien dans les bureaux d'IHH à Istanbul. Et depuis des mois, il s'intéresse à la deuxième flottille humanitaire qui partira pour la bande de Gaza dans les prochains jours. «Cette flottille est une bonne idée. Nous n'avons pas fait tout ça pour aller à la guerre, mais pour aider la Palestine, par solidarité.»
Malgré sa blessure qui le fait encore souffrir à l'occasion, il aurait aimé faire partie de la deuxième expédition du Mavi Marmara. Même si l'armée israélienne a répété ad nauseam qu'elle interviendrait pour faire respecter son blocus. «Je veux terminer ce que j'ai entrepris», dit-il, un sourire triste aux lèvres. «La première mission a obligé Israël à alléger le blocus. Peut-être que le deuxième la fera tomber», spéculait-il.
Défection surprise
Au moment de notre rencontre dans le quartier musulman conservateur de Fatih, dans la partie européenne d'Istanbul, le deuxième voyage du Mavi Marmara vers la bande de Gaza était une certitude. IHH, à qui le Mavi Marmara a été rendu par les autorités israéliennes il y a plusieurs mois, travaillait aux dernières réparations du navire, qui devait être la pièce de résistance de la seconde flottille.
Dans le chantier maritime de Kasim Pasa, les travailleurs appliquaient une dernière couche de peinture. Des sièges tout neufs, encore recouverts de housses en plastique, étaient prêts à accueillir les 400 passagers attendus à bord. Des affiches de la mission de l'an dernier et des funérailles des neuf disparus ont été accrochées au mur.
Rien de tout ça ne réjouissait les autorités israéliennes, qui estiment qu'IHH «entretient des liens avec des organisations terroristes», dont le Hamas qui est au pouvoir à Gaza.
Mais le 17 juin, trois jours après notre visite du Mavi Marmara, IHH a fait volte-face, annulant la participation du navire à la seconde flottille. Le président de l'organisation, Bülent Yildirim, a invoqué des raisons techniques. «Après les dommages subis par le Mavi Marmara (lors de l'assaut de 2010), nous ne sommes pas en mesure de lui faire prendre la mer», a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse.
Mais depuis le retrait du Mavi Marmara, les conjectures vont bon train dans les médias turcs. Le navire a-t-il été sacrifié sur l'autel de la réconciliation entre la Turquie et Israël, deux alliés de longue date qui se boudent depuis l'arraisonnement brutal de l'an dernier?
Un récent article du quotidien israélien Haaretz va dans le sens de cette dernière hypothèse. Selon une source anonyme israélienne, des pourparlers secrets de haut niveau seraient en cours entre la Turquie et Israël. Ces pourparlers traiteraient notamment des retombées de l'arraisonnement du Mavi Marmara pour lequel Israël n'a payé aucune compensation.
Les dirigeants de l'IHH nient pour le moment avoir cédé aux arguments politiques et affirment qu'en se retirant, ils essaient simplement de ne pas retarder le reste de la flottille. Certains de leurs membres voyageront à bord d'autres navires. Le bateau canadien pour Gaza comptera notamment deux délégués turcs à son bord, choisis par IHH parmi une liste de quelque 4000 candidats. Mais Sükrü Peker sait d'ores et déjà qu'il ne sera pas du voyage. Pas cette fois.
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Les révolutions arabes nous donnent de la force

samedi 25 juin 2011 - 06h:56
Ameer Makhoul
Aucun régime au monde ne peut se soustraire à la possibilité de tomber quand certaines conditions sont réunies mais il n’est jamais arrivé qu’un régime politique tombe de lui-même, en l’absence d’une action qui vise à le renverser.
Lire l’histoire des révolutions est très riche en enseignements mais quand une révolution se déroule maintenant, elle apporte ses propres enseignements.
Ainsi en est-il des révolutions que mène actuellement notre peuple arabe. Elles apportent ce que doit apprendre toute révolution qui se déroule en cette ère de mondialisation et d’internet. Mues par de formidables masses humaines qui croissent et gagnent en force à un rythme inconnu auparavant, elles tirent leur force d’un mouvement social- celui des gens ordinaires- qui porte en lui toute la diversité des courants de pensée et d’action qui aspirent au changement. C’est, en pratique, l’écrasante majorité de la société. Les révolutions arabes se déroulent conformément à la loi qui préside à la naissance des révolutions : ce moment où les opprimés n’acceptent plus leur statut d’opprimés et où les oppresseurs deviennent incapables de se maintenir au pouvoir en usant des mêmes méthodes d’oppression. Nous vivons alors ce que l’on peut appeler « le dernier quart d’heure des dictatures ». 
Ces révolutions nous donnent à voir comment des régimes arabes oppressifs et injustes, réputés invulnérables, se fissurent, se désagrègent avant de s’effondrer. Elles nous donnent aussi à voir comment les gens -tous les gens, le peuple- créent des situations où l’institution militaire est, comme cela s’est passé en Tunisie et en Egypte, placée devant un choix incontournable et excluant toute voie médiane : abandonner le sommet du régime ou affronter le peuple. Le peuple, dans cette situation nouvelle qu’il a créée, devient alors le seul détenteur de la légimité, légitimité qui se traduit par la conquête de places fortes au sein même du régime, dans l’armée aussi bien que dans des centres de décision économique, médiatique, judiciaire, religieux etc.
Dans de tels moments, quand la tyrannie s’exerce de façon plus féroce que jamais et que se multiplient sans frein les atteintes à la dignité humaine et nationale, la colère et le sentiment d’humiliation longtemps réprimés chez le peuple deviennent une force qui secoue les fondements du régime et l’amène à l’effondrement total ou partiel. Nous entrons alors dans une ère de transformation rapide.
Il est difficile de croire que les révolutions qui ont éclaté en Tunisie et en Egypte soient l’œuvre planifiée d’une seule force, quelle qu’elle soit. Tout en elles, en effet, indique qu’elles sont mouvement spontané et là, il faut souligner les façons dont Twitter , Facebook, Internet de façon générale ainsi que les chaînes satellitaires pour transmettre des images prises sur le vif, sont devenues, entre les mains de la jeunesse de Tunisie, d’Egypte et d’autres partie du monde arabe , de formidables instruments d’information, d’échange et de coordination de la parole et de l’action, non seulement à l’échelle d’un pays mais dans un espace qui embrasse le monde arabe dans son ensemble.
L’usage des moyens de communication les plus avancés est la marque d’une jeunesse arabe qui monte et aspire à extirper le monde arabe de l’état de morcellement , d’archaïsme et d’écrasement des libertés qui pèse sur lui depuis si longtemps. Il porte en lui -au moins pour ce qu’il nous est donné de constater maintenant et en attendant que se dessine de façon plus nette le cours des choses - la volonté des peuples arabes d’édifier un ordre social et politique où règneront la dignité des citoyens, la démocratie et le pluralisme.    Pour le moment, nous ne pouvons pas faire beaucoup plus que de vivre intensément en esprit et en émotion ce qui se passe. Chacun de nous aspire à être dans ces lieux où se déroule l’action libératrice arabe, dans ces lieux baptisés « Place de la Libération » et précisément, au sein même du Caire. Mais en dépit de tout cela, nous sommes beaucoup plus que de simples spectateurs de ces révolutions, car ces révolutions ne nous sont pas étrangères, ce sont nos révolutions, une partie intégrante de notre combat pour la Libération. Notre désir d’y participer activement, cet élan qui nous porte spontanément vers elles précède souvent nos positions politiques officielles mais il porte en lui une chose que rien ne peut altérer : l’authenticité. Ce sont des révolutions qui apportent à notre combat un souffle nouveau, un souffle porté par une vision qu’on s’était empressé, ces dernières années, de croire moribonde mais qui renaît maintenant avec plus avec plus de force que jamais : c’est la dimension arabe.
Pour compléter le tableau des révolutions arabes, il y a cette image qu’il ne nous a pas été donné de voir depuis des décennies, celle, pitoyable, d’un Israël que rongent le désespoir et le sentiment de la défaite. Une telle chose n’est pas étonnante quand on sait qu’Israël est totalement privé de perspectives d’avenir et que d’ores et déjà s’accélère pour lui la perte irrémédiable de ce qui faisait sa force et son influence en tant qu’entité.
Il faut dire que pour poser l’équation qui a fait prévaloir la force et l’arrogance d’Israël durant ces soixante dernières années, parler de sa puissance militaire et de la solidité de son front intérieur n’est pas suffisant , il y a dans la configuration stratégique en place un donnée essentielle : c’est la faiblesse chronique des Arabes, faiblesse qui s’est traduite et cristallisée dans les accords de Camp David avec l’Egypte et ceux d’Oslo avec l’OLP, ces derniers étant le rejeton des premiers, conclus à une époque où selon les termes de Shimon Pérès tentant de les justifier aux yeux de l’opinion israélienne, l’OLP était au « summum de sa faiblesse ».
Aujourd’hui, à la suite du véto étasunien apposé au projet de résolution de l’Autorité Palestinienne déposé au Conseil de Sécurité et condamnant la colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem, nous ne pouvons que constater l’érosion de la capacité de pression des Américains sur les Palestiniens, érosion qui n’a pas d’autre cause que la perte de l’allié principal des USA et d’Israël dans la région : Hosni Moubarak.
Ce dernier eût-il été toujours en place, constatent amèrement les Américains au plus haut niveau, il eût étouffé l’idée même de ce projet. Les exemples de la soumission des régimes arabes dictatoriaux aux desseins stratégiques des Usa et d’Israël sont innombrables. Parmi ces exemples, les révélations de Wikileaks et, plus récemment, ce que la révolution égyptienne a révélé en levant le voile sur les liens multiples, économiques, énergétiques, militaires et stratégique du régime de Moubarak avec Israël, liens qui s’insèrent dans la stratégie américaine dans la région.  
Une des grandes vérités touchant au combat contre le projet sioniste , projet colonialiste, raciste et belliqueux , est qu’il ne suffit pas que la cause du camp palestinien et arabe soit juste pour qu’elle triomphe, car une cause aussi juste soit-elle a besoin d’un état des forces en présence qui la protège et lui offre les conditions de sa réalisation. 
La chute de régimes arabes importants aux niveaux régional et mondial inaugure, en rupture nette avec le passé, une ère de changements de grande ampleur car ces régimes et en particulier le régime égyptien, étaient des pièces essentielles dans le dispositif belliqueux et agressif de l’axe américano-israélien. Que ce dispositif se fissure maintenant montre qu’aucun régime fondé sur la falsification historique, la conquête militaire, la colonisation et la purification ethnique et raciale n’est capable d’affronter les peuples. 
Un fait marquant dans les positions israéliennes aujourd’hui est qu’elles sont comme frappée d’abattement et d’absence totale de vision devant les tempêtes soulevées par les peuples arabes. Dans ce contexte, Il n’est pas étonnant d’entendre Netanyhahou lui-même exprimer ouvertement son inquiétude de constater qu’Israël non seulement perd des positions et de l’influence dans le monde mais reste exposé au danger de perdre jusqu’à sa légitimité internationale. Cet état de fait n’est pas le fruit du hasard mais le résultat de l’action menée par nous, les Palestiniens, les peuples arabes et toutes les personnes éprises de liberté dans le monde. 
Avec l’effondrement des régimes de Ben Ali et de Moubarak et les secousses subies par la plupart des régimes arabes s’effrite tout un discours trompeur qui désigne les mouvements de résistance, ces forces qui refusent l’hégémonie américano-israélienne dans la région, comme l’ennemi principal des peuples arabes. A la place de ce discours périmé, une vision juste des choses est en train de gagner en force, qui refuse que le fond du conflit à l’échelle de la région soit posé en termes ethniques, religieux ou sectaires et que l’Iran, entre autres tentatives de diversion, soit désigné comme la grande menace. Elle s’oppose à l’invasion américaine de l’Irak et aux projets de mainmise sur la région.
Elle remet les choses à leur place, à savoir que le fond du conflit est constitué par la conquête sioniste de la Palestine, par les projets hégémoniques de l’axe américano-israélien sur la région et par l’asservissement de régimes négateurs de la volonté des peuples aux desseins de cet axe. Cette vision qui éclaire les vrais enjeux est portée par l’irruption des peuples arabes sur la scène politique mais ces peuples ne sont pas masses compactes mesurables seulement en quantité. Ce sont des sociétés qui s’affirment dans toute la diversité de leurs composantes sociales et intellectuelles, qui joignent côte à côte dans le combat pour la démocratie et le pluralisme, femmes et hommes, laïques comme religieux, libéraux comme forces de gauche et nationalistes arabes. Ces masses sont les peuples arabes qui ont décidé de prendre leur destin en main afin de le conduire vers un avenir de liberté, d’état de droit et de dignité du citoyen.
En tant que Palestiniens et pour ce qui a trait à notre lutte, nous observons que les grands équilibres dans la région ont changé et qu’ils sont appelés à changer encore plus profondément. Il va sans dire que nos droit fondamentaux en tant que Palestiniens restent les mêmes et que l’essence de notre combat reste la même, mais il est clair que nous nous dirigeons vers une situation dans la région où les antagonismes sont posés en termes nouveaux. Nous n’avons plus affaire à une confrontation entre armées mais à un combat opposant la volonté des peuples- ainsi que des pouvoirs nouveaux issus de cette volonté et investis de responsabilités nouvelles- à un régime militariste et belliqueux d’essence colonialiste et raciste.
Nous, Palestiniens, sommes un peuple engagé dans un combat incessant depuis la mise en place du projet sioniste dans la région en 1948. Nous avons connu des moments de flux et de reflux, mais nous n’avons jamais perdu de vue le but ultime de notre lutte, celui de notre libération, celui de la restauration du droit à notre terre, la terre de Palestine. Face à des ennemis implacables, aucun répit, aucun relâchement ne nous ont été permis et, conformément au droit et au devoir que nous dicte notre situation de peuple opprimé, nous avons usé de toutes les formes de lutte afin de restaurer l’ensemble de nos droits au premier plan desquels il y a le retour des réfugiés, la fin de l’occupation, la libération des prisonniers et le droit à l’autodétermination.
C’est cette lutte que nous, masses palestiniennes de l’intérieur, menons en célébrant, chaque année le 30 mars et cela depuis 1976, la Journée de la Terre. Cette célébration qui gagne en ampleur chaque année, secouant toujours plus fort les chaînes de l’oppression, est un des hauts lieux de notre lutte et rappel que nulle force, nul régime ne sont capables d’affronter un peuple déterminé à recouvrer ses droits inaliénables.
Les révolutions arabes sont pour nous, peuple palestinien, source de plus de force, d’unité et de capacité à agir sur les évènements. Elles démontrent de façon plus nette que jamais qu’aucun équilibre fondé sur l’injustice ne peut prétendre à la pérennité. 
* Ameer Makhoul est prisonnier politique dans l’Etat d’Israël. Responsable associatif et politique, il a été arrêté le 6 mai 2010, suite à une descente nocturne à son domicile familial, à Haïfa, opérée par divers services sécuritaires israéliens. Condamné à 9 ans de prison ferme, suite à des « aveux » arrachés par la torture physique et morale, Ameer n’a cessé de proclamer que son arrestation et détention sont politiques et visent à décapiter la direction politique et civile des Palestiniens de 48.
The Electronic Intifada - Version anglaise à :
http://electronicintifada.net/conte...
Traduction de l’arabe : Najib Aloui
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Apathie collective pour punition collective

samedi 25 juin 2011 - 06h:57
Meg Walsh - Miftah
J’ai l’impression que ce qui m’entoure se referme sur moi à toute allure. Les barres de métal qui m’emprisonnent sont affreuses et le sol est couvert d’ordure. Des enfants aux abois essaient de me vendre des chewing gums et des bonbons.
(JPG)
Checkpoint, Bethlehem... Toute une population enfermée, sous occupation depuis des dizaines d’années...
Les bonbons, c’est la dernière chose que je veux en ce moment ; ce que je veux c’est sortir d’ici. Des corps se pressent contre moi dans leur effort pour passer dans la porte tournante qui ne laisse passer que peu de personnes à la fois. Si je ne me bats pas, je ne passerai jamais.
Un soldat crie sur un adolescent pour une raison que j’ignore et on refuse le passage à un père tandis qu’on laisse la fille et sa femme passer. Un vieil homme dans une file de voitures sort ses emplettes alimentaires une a une de son coffre et un jeune soldat les inspecte, le doigt sur la gâchette. Des voitures font marche arrière et les gens s’impatientent. Je suis en colère.
Il faut que je traverse le checkpoint chaque fois que je veux entrer à Jérusalem en revenant de Ramallah, alors même que Jérusalem Est est en territoire palestinien. Je dois répondre aux questions habituelles comme : "Que faisiez-vous en Cisjordanie ?" ou "Avez-vous des amis palestiniens ?" Je suis furieuse d’être forcée de mentir. Avoir des amis palestiniens ne devrait pas être considéré comme un crime. Et je déteste qu’ils réussissent presque à me culpabiliser comme si je faisais vraiment quelque chose de mal.
Et par dessus tout, je déteste la manière dont ils traitent les Palestiniens et même si je suis mal à l’aise il y a de fortes chances que je passe le checkpoint sans trop de problèmes. Il en va bien autrement pour eux. Chaque rencontre accidentelle au checkpoint peut se transformer en persécution, détention ou pire car tout dépend de l’humeur du soldat.
J’avais sous-estimé la colère et l’anxiété que je ressentirais dans ces circonstances. Autour de moi, certaines personnes semblent très en colère et d’autres ont juste l’air de s’ennuyer. A cause de la liberté dont j’ai joui toute ma vie, je refuse d’accepter ce processus de déshumanisation. Ici et maintenant, je jure de ne jamais m’habituer, de ne jamais devenir insensible à tout ça. Pour moi ce serait devenir complice de l’injustice que constitue la domination absolue d’un groupe de gens sur un autre -ce serait trahir l’humanité. Suivant la couleur de votre carte d’identité et de la langue que vous parlez, vous êtes plus ou moins en danger.
Je ne dirai pas merci à ces soldats quand ils me rendront mon passeport. Je ne légitimerai pas leur rôle en leur témoignant de la gratitude. On ne me forcera pas à admettre que c’est un privilège de voir ses droits respectés.
Quand ils m’interrogent je leur dis que je suis allée à Naplouse au puits de Jacob qui est un site biblique où Jésus a rencontré la Samaritaine selon la tradition. Cela correspond au rôle de touriste chrétienne que je dois jouer comme tous les visiteurs qui veulent avoir des contacts avec les Palestiniens. On me regarde d’un air soupçonneux mais on me laisse passer la barrière avec les autres, comme si nous étions un troupeau d’animaux.
Quand on voit les politiques mises en place et le système d’apartheid à l’oeuvre, il est difficile de ne pas entrer dans le cercle infernal de la haine. C’est difficile de continuer à voir "l’autre", celui qui fait la loi, comme un être humain -ils deviennent des robots pris dans un système qui leur enseigne à obéir aux ordres et à ne pas poser de questions. Ce système nie les lois humanitaires naturelles et c’est donc une gageure de rester humain dans cet environnement inhumain. Les gens ne sont pas faits pour être emprisonnés dans des cages, ni littéralement ni au sens figuré et la race et la religion ne devraient pas être des facteurs de discrimination. Il est très ironique que tout cela se passe en "Terre Sainte".
Mais comment communiquer aux autres ce que j’ai vu et ressenti quand la plupart des gens préfèrent le confort et l’ignorance à la conscience dans notre monde injuste ? Si les mots étaient capables de décrire cette oppression, je ne crois pas qu’elle pourrait se perpétuer un seul instant. Le fossé entre les mots et l’expérience vécue est large et ceux qui ont le pouvoir de changer les choses ne se rendront peut-être jamais compte de la réalité - la réalité du cauchemar qu’est l’occupation. C’est seulement parce que je l’ai expérimentée en vivant ici que j’ai fini par changer -à force de le regarder en face, de me sentir impuissante, de craindre sans cesse et partout l’intrusion de l’arbitraire.
En Palestine je me sens souvent inutile et pourtant je sais qu’il faut que je reste ici même si c’est loin d’être confortable pour moi. Je ne peux pas continuer d’être complice ou neutre parce que j’ai vu ce que cela signifiait dans ce conflit et comment l’apathie collective avait malheureusement permis à l’occupation de la Palestine de durer 44 ans. Je me tiens sur un pont entre deux mondes -un dans lequel les puissants sont silencieux et l’autre dans lequel les opprimés crient sans être entendus. C’est au delà de ce paradoxe que je cherche des réponses. Et un peu d’espoir.
* Meg Walsh écrit pour le département d’information et des médias de l’organisation the Palestinian Initiative for the Promotion of Global Dialogue and Democracy (MIFTAH). On peut la joindre à : mid@miftah.org.
22 juin 2011 - Uruknet - Pour Consulter l’original :
www.uruknet.info?p=78882
Traduction : Dominique Muselet
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Un expert de l’ONU appelle à la levée du blocus israélien de Gaza

publié le samedi 25 juin 2011
iloubnan et CL

 
« La fermeture totale de Gaza par Israël ne nie pas seulement le droit à toute la population civile de Gaza de vivre une vie normale mais la punit collectivement pour des actes dont elle n’a pas de la responsabilité »
Le Rapporteur spécial de l’ONU pour les Territoires palestiniens occupés, Richard Falk, a appelé à la levée du blocus de Gaza par Israël et a exprimé sa profonde inquiétude sur la situation des droits de l’homme des 1,7 million de Gazaouis qui, selon lui, souffrent « d’une politique de punition collective délibérée qui est légalement indéfendable et moralement répréhensible ».
« Cela a pour but de nier l’humanité des Palestiniens et la vie avec dignité. Le blocus de Gaza doit entièrement et immédiatement être levé », a déclaré Richard Falk par communiqué.
« La réalité effroyable persiste malgré les récents gestes positifs d’Israël d’autoriser à faire entrer des matériaux de construction dans la bande de Gaza », a-t-il dit faisant référence à l’approbation par les autorités israéliennes d’un projet de construction de plus de 1.200 logements et de 18 écoles par l’ONU.
Selon un récent rapport sur la situation de la santé à Gaza, Richard Falk a rappelé que sur les 480 médicaments essentiels, 178 sont sur le point d’être en rupture de stocks et plus de 190 autres sont épuisés. La pénurie de médicaments a suivi l’élection en 2006 du Hamas à la tête de Gaza, souligne Richard Falk dans son communiqué.
Il a aussi déploré le taux de chômage très élevé parmi les jeunes de Gaza. Selon un nouveau rapport de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), le chômage, au milieu de l’année 2010, atteignait 45,2% de la population, soit l’un des plus hauts taux de chômage du monde.
« La fermeture totale de Gaza par Israël, ne nie pas seulement le droit à toute la population civile de Gaza de vivre une vie normale mais la punit collectivement pour des actes dont elle n’a pas de la responsabilité » [1], a conclu l’expert.
[1] rappelons que toute punition collective est illégale au regard du droit
iloubnan.info - Le 25 juin 2011
Note : CL, Afps

Politique extérieure européenne, le business d’abord

publié le samedi 25 juin 2011
Emmanuel Riondé

 
Difficile d’accorder les violons diplomatiques de 27 Etats aux intérêts parfois divergents. Pourtant, l’Union européenne noue des partenariats économiques qui, si la volonté était là, pourraient lui permettre de peser sur des processus politiques. Par exemple en Palestine.
Appuyer la dynamique enclenchée en Palestine par la récente « réconciliation » entre le Fatah et le Hamas : c’est ce qu’a demandé, fin avril, Leïla Shahid, déléguée générale de la Palestine à Bruxelles. « L’Union européenne devrait considérer cela comme un réel pas en avant et montrer son soutien. » [1]]. « Nous examinons toujours la situation », a déclaré en retour Michael Mann, porte-parole de la Haute représentante Catherine Ashton.
Cette réticence à adopter un positionnement politique doit être comparée au volontarisme affiché deux semaines plus tard par Kristalina Georgieva, commissaire européenne responsable de la Coopération internationale, de l’aide humanitaire et de la gestion des crises : « Au moment où tous les yeux sont tournés vers les énormes changements sur la scène politique (…), nous ne devons pas oublier la situation humanitaire dans les territoires palestiniens occupés (…). (Nous) nous engagerons avec les parties concernées pour assurer non seulement la fourniture continue des secours mais aussi l’accès à l’aide humanitaire et la protection des civils. »
Premier financeur de l’ANP
Ainsi se caractérise, depuis la signature des accords d’Oslo en 1993, la position de l’Europe sur la question palestinienne : générosité de l’aide matérielle et faiblesse du politique. La première peut se chiffrer : depuis 2008, 500 millions d’Euros en moyenne, hors aide humanitaire, sont versés chaque année à l’Autorité nationale palestinienne (ANP) par l’UE à travers le mécanisme Pégase. Des sommes qui font de la Commission européenne le « premier pourvoyeur d’aide financière aux Palestiniens ».
Ronflant. Sauf que cette préeminence de l’UE comme partenaire économique rend encore plus visible son manque d’influence politique dans la région : début mai, Israël décidait de bloquer unilatéralement le transfert de plus de 100 millions de dollars de taxes, notamment douanières, collectées au nom de l’ANP pour sanctionner l’accord Fatah-Hamas, Tel Aviv refusant de financer cette organisation politique. Quelle réaction de l’UE ? Quelques jours plus tard, Bruxelles annonçait le versement de 85 millions d’euros supplémentaires (100 ont déjà été approuvés pour 2011) pour aider l’ANP à payer les salaires et venir en aide aux familles les plus vulnérables. Un coup de pouce aux victimes plutôt qu’une injonction politique aux coupables…
Maintenir le statu quo
A court terme, ce fonctionnement arrange tout le monde : les Palestiniens qui ne sont pas en position de refuser quelque aide que ce soit ; les Israéliens qui savent que quoi qu’ils fassent, les Européens paieront la note (à Gaza, Bruxelles a déjà financé à plusieurs reprises la construction et la reconstruction d’infrastructures détruites par Israël) ; les Etats-Unis qui comptent sur la « vieille Europe » pour subventionner l’ANP ; et l’Europe qui s’achète une bonne image dans la région tout en contribuant à y maintenir le statu quo.
Elle dispose pourtant d’atouts pour jouer une partition politique plus offensive : premier financeur de l’ANP, l’UE est également membre du Quartet (avec les Etats-Unis, la Russie et l’ONU). Elle est surtout liée à Israël par un accord d’association (signé en 1995 et entré en vigueur en 2000) facilitant les relations économiques, commerciales et stratégiques entre les deux parties. C’est-à-dire un levier potentiellement très efficace pour peser sur la politique israélienne. La suspension de cet accord est l’une des exigences phares, depuis des années, du mouvement de solidarité avec la Palestine en Europe. Sans succès. L’Europe a les outils mais pas la volonté.
[1] sur EurActiv, site d’information spécialisé sur les questions européennes, [->www.euractiv.com