mercredi 9 avril 2014

L’Arabie fait pression sur l’Autorité autonome palestinienne

IRIB  -  Dans le but de contraindre l’Autorité autonome palestinienne à accepter la proposition des Etats-Unis en ce qui concerne les négociations de compromis avec Israël, l’Arabie et certains pays arabes ont formé un groupe de pression.
Si l’Autorité autonome palestinienne insiste toujours sur ses prises de position lors des négociations de compromis avec Israël et s’abstient d’accepter la proposition des Etats-Unis, Riyad et d’autres gouvernements arabes envisagent de mettre fin à leur soutien à l’Autorité autonome palestinienne.

L’occupation arrête 8 Palestiniens de la Cisjordanie et Jérusalem,la plupart d'entre eux des mineurs

Ramallah – CPI
Les forces armées de l'occupation israéliennes ont pris d'assaut avec des dizaines de véhicules militaires à l’aube d’aujourd’hui (9/4), plusieurs villes palestiniennes et villages de la Cisjordanie et de Jérusalem occupée.
Des sources locales et sécuritaires palestiniennes ont expliqué que, les forces d'occupation israéliennes ont attaqué les villes de Ramallah, Hébron et Bethléem au centre et au sud de la Cisjordanie et ont effectué une campagne d’inspection dans les maisons palestiniennes dans les quartiers et villages résultant par l'arrestation de quatre jeunes, dont un mineur qui n’a pas dépassé les 16 ans.
Dans la ville de Hébron, les forces israéliennes ont arrêté un jeune Imad Nemer Daoud (28 ans), tandis que les forces israéliennes ont attaqué le village de Tabaqa à l'ouest de la ville et ont arrêté le garçon Mahmoud Harbiyat (16 ans) après que l’inspection de la maison de sa famille et l'altération de son contenu.
Les forces occupantes israéliennes ont aussi arrêté Ahmed Fathi Shweiki (20 ans) de Bethléem et du jeune Nidhal Hamed Shweiki (19 ans) de la ville de Beitunia, à l'ouest de Ramallah.
Dans la ville occupée de Jérusalem, les forces israéliennes ont arrêté quatre jeunes après la prise d'assaut de leurs maisons dans la vieille ville. Ces quatre jeunes sont : Thaer Zoughair, Walid Tofeha et Mohammed et Thaer Abou Sabih. Ils ont tous été transférés vers une détention et centres d'investigation sionistes dans la ville.

El-Qassam promet de libérer le leader captif Ibrahim Hamed

Gaza – CPI
Les Brigades d'el-Qassam, la Branche armée du mouvement du Hamas, ont promis de travailler pour libérer le leader captif Ibrahim Hamed.
Abou Obeidah, le porte-parole des brigades d'el-Qassam, a déclaré dans un message au leader d'el-Qassam Ibrahim Hamed via le site Web Twitter:" Au leader héro Ibrahim Hamed: "Il n'y aura pas de prison pour vous, et ne vous seriez pas isolé, mais vous serez forcément libéré et en dépit de l'occupation.
Le mouvement captif a déjà annoncé que 100 prisonniers palestiniens dans les prisons de l'occupant israélien mèneront une grève de la faim illimitée, demain jeudi, comme un premier lot en solidarité avec le prisonnier d'el-Qassam, Ibrahim Hamed, après la diffusion des informations que l'occupant israélien a l'intention de prolonger son isolement continu depuis 3 mois, contrairement à un précédent accord de mettre fin à l'isolement.

Yatta: une femme et un groupe d'enfants blessés dans les attaques israéliennes

Hébron – CPI
Une femme et un groupe d'enfants palestiniens ont été blessés, le mercredi 9/4, dans les attaques des forces armées de l'occupation israélienne et les colons extrémistes contre les citoyens palestiniens dans la région d'Om Khair et Tuba, à Yatta, dans le sud d'Hébron, au sud de la Cisjordanie occupée.
Le militant Ratib Jabour a déclaré à notre CPI que la femme Khedra Hathalin (55 ans) a été blessée et est entrée dans le coma, en raison des attaques des soldats israéliens, à Kherbat Oum Khair à Yatta, tandis qu'un groupe d'enfant dont deux petites filles ont été touchées par les pierres lancées par les colons extrémistes juifs dans la région de Tuba, à l'est du village, où une ambulance est arrivée sur le lieu et transféré le blessés aux hôpitaux.
Jabour a ajouté que les attaques ont été effectuées par les soldats et les colons dans ces régions dans le cadre du harcèlement contre les citoyens et les territoires afin de les forcer de quitter les régions au profit des projets de la colonisation et les plans de judaïsation.

Pourparlers de paix: Israël "entièrement responsable" de la crise (Ligue arabe)

AFP
La Ligue arabe a fait porter mercredi l'"entière responsabilité" de la crise dans les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens à l'Etat hébreu, qui réclame une prolongation des négociations sous médiation américaine censées s'achever fin avril.
Les ministres arabes des Affaires étrangères se sont réunis mercredi au siège de l'institution panarabe au Caire, à la demande du président palestinien Mahmoud Abbas après le refus par le gouvernement israélien de libérer fin mars comme prévu un dernier contingent de prisonniers palestiniens et un nouvel appel d'offres par Israël pour 708 logements dans le quartier de colonisation de Gilo, à Jérusalem-Est annexée.

Deir Yassin : 9 avril 1948, massacre en Palestine

Le 9 avril 1948, le village de Deir Yassin en Palestine connut un massacre qui changea le cours de l’histoire des Palestiniens et du monde.
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Le 9 avril a une résonance particulière dans la mémoire palestinienne. Il y a 65 ans, le 9 avril 1948, la Palestine connaissait son Oradour-sur-Glane. 120 miliciens de l’Irgoun et de Lehi, deux groupes terroristes, assistés de la Haganah, prennent d’assaut le village de Deir Yassin.
Hommes, femmes et enfants seront tués de sang-froid. Comme l’écrit Dina Elmuti, petite fille d’une rescapée de ce massacre, dans un témoignage publié sur le site Electronic Intifada, cette boucherie marquera un tournant dans l’histoire de la Palestine : « Le massacre de Deir Yassin n’est ni le plus important ni le plus horrible. Mais les atrocités commises, la sophistication des méthodes et les armes utilisées contre les civils en font de loin le plus sadique et le plus vicieux », précise Dina Elmuti.
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Et d’ajouter que Deir Yassin est un rappel douloureux de la Nakba (la Catastrophe), cet exode massif de Palestiniens. Entre 700 et 750 000 Palestiniens expulsés de leurs maisons sans jamais avoir pu retourner chez eux.
Au lendemain du massacre, le scientifique Albert Einstein, lui-même juif, rédigea une lettre dans lequel il demanda à ne pas être associés à ces « criminels ». En voici la copie.
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Pour lire le témoignage de Dina Elmuti, cliquez sur le lien suivant : We must never forget the massacre in Deir Yassin
http://www.al-kanz.org

Gal-On : Israël fait un « bras d’honneur au Etats-Unis »

Les responsables politiques s’accusent mutuellement après les remarques incendiaires de John Kerry sur la responsabilité de Jérusalem dans le blocage des négociations.
Plutôt que de prendre des décisions audacieuses menant à la paix, le gouvernement continue de « faire un bras d’honneur aux Etats-Unis » au sujet des pourparlers avec les Palestiniens, a accusé mardi la députée Zahava Gal-On.
La chef du Meretz réagissait aux déclarations du secrétaire d’État américain John Kerry, qui a imputé l’essentiel du blocage actuel des négociations à Israël.
Les déclarations de Kerry sont « une preuve supplémentaire que la coalition d’extrême-droite n’est pas intéressée par un accord de paix et préfère faire traîner les négociations en mettant en danger les intérêts existentiels d’Israël », affirme Gal-On.
« Plutôt que de prendre des décisions courageuses, ce mauvais gouvernement n’a cessé de faire des bras d’honneur aux Américains », ajoute-t-elle.
En juin 2013, Gal-on avait utilisé la même expression pour critiquer la construction de 69 maisons juives dans un quartier de Jérusalem Est.
Elle accuse également le ministre de l’Économie et président du parti nationaliste Habayit Hayehudi Naftali Bennet de « verser des centaines de millions de shekels aux colons sous la table ».
Quant au ministre des Finances Yair Lapid et la ministre de la Justice et négociatrice en chef israélienne Tzipi Livni, Gal-On les qualifie de « cache-sexes du gouvernement, [l’autorisant à] ignorer ses électeurs et les promesses qu’il leur a faites il n’y a pas si longtemps. »
Le ministre du Logement Uri Ariel a aussi réagi aux remarques de John Kerry, mais a accusé d’autres membres du gouvernement d’être responsables des accusations du secrétaire d’État.
« Quand des ministres n’arrêtent pas de répéter que nous sommes les responsables, il faut s’attendre, à un moment, à ce que ceux qui écoutent de l’autre côté de la mer prennent ces déclarations au sérieux », accuse Ariel.
Le ministre du Logement ajoute que même si l’ensemble des ministres s’accorde pour dire que les Palestiniens sont les vrais responsables de l’échec des négociations, des conflits internes ont éclaté au sein du gouvernement, une tendance qu’il qualifie de « déplacée et dommageable. »
Mardi matin devant le Sénat, Kerry a critiqué Israël et les Palestiniens pour leurs « décisions peu constructives », pointant du doigt le fait qu’Israël n’avait pas tenu son engagement de libérer des prisonniers palestiniens et avait approuvé la construction de centaines de maisons à Guilo, un quartier de Jérusalem-Est.
« Les prisonniers n’ont pas été libérés par Israël le jour où ils étaient censés l’être. Un jour s’est écoulé, puis un autre, et la construction de 700 unités de logement a été approuvée et puis pouf – ça s’est passé comme ça », a-t-il dit.
Le secrétaire d’État faisait référence à la quatrième vague de libération de détenus sécuritaires palestiniens, initialement prévue le 29 mars.
Israël n’a pas procédé à la libération à temps, arguant que l’Autorité palestinienne exigeait que des Arabes israéliens fassent partie des prisonniers relâchés et refusait de s’engager à une prolongation des pourparlers au-delà du 29 avril.
En réaction aux déclarations de Kerry, le ministre de l’Économie Naftali Bennett a affirmé qu’Israël ne « présenterait jamais ses excuses pour des constructions à Jérusalem. »
« Pendant de nombreuses années, les gens ont essayé de nous empêcher de vivre dans la capitale éternelle du peuple juif. Ça ne se reproduira pas. Construire à Jérusalem n’est pas un ‘nuage de fumée’, construire à Jérusalem c’est le sionisme », a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Raphael Ahren a contribué à la rédaction de cet article

Paix: Pékin appelle Israël au "courage"

Le président chinois Xi Jinping a appelé Israël à prendre des décisions "courageuses" dans le nouveau tour de table avec les Palestiniens visant à relancer les négociations de paix qui apparaissent au point mort malgré la médiation américaine.
"Le processus de négociations israélo-palestiniennes est maintenant entré dans une phase décisive. Il y a des opportunités mais également des difficultés", a déclaré Xi Jinping à son homologue israélien Shimon Peres hier soir. "La Chine espère qu'Israël conserve présent à l'esprit l'enjeu de la paix, qu'il fasse preuve de sagesse stratégique, qu'il prenne des décisions courageuses dès que possible et qu'il contribue avec la communauté internationale et les Palestiniens à des progrès substantiels dans les négociations de paix", a dit Xi.
Les pourparlers menés grâce aux efforts du secrétaire d'Etat américain John Kerry ont subi un brutal coup d'arrêt la semaine passée et Washington s'interroge sur la volonté des deux camps de prolonger le dialogue au-delà de la date butoir du 29 avril.
La Chine observe habituellement une attitude réservée sur les questions diplomatiques concernant le Proche-Orient mais elle semble vouloir affirmer plus clairement son influence en matière de politique internationale. Xi, qui a rencontré le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas l'an passé, n'a pas présenté de propositions particulières mais a dit que son pays entendait "jouer un rôle constructif" dans les négociations de paix.

Judaïsme et sionisme, Israël et Palestine

Le vendredi 11 avril, à 20 h 45, au théâtre Na Loba : «Judaïsme et sionisme, Israël et Palestine», rencontre avec Shlomo Sand, historien, professeur à l'université de Tel Aviv. Une rencontre organisée par Les Amis du Monde diplomatique. L'expansion du judaïsme dans le monde résulte-t-elle de l'exil d'un peuple ou bien de conversions religieuses massives ? Quand le peuple juif fut-il créé ? Comment, à partir du XIXe siècle, le temps biblique a commencé à être considéré par les premiers sionistes comme le temps historique, celui de la naissance d'une nation ? Comment la terre d'Israël fut inventée ? Quel lien existe-t-il, depuis les origines du judaïsme, entre les Juifs et la «terre d'Israël» ? La nation peut-elle simplement être composée de membres qui auraient une origine unique ? Le «peuple d'Israël» constitue-t-il un peuple ou bien une importante communauté religieuse ? Les adeptes de la religion de Moïse ont-ils de tout temps aspiré à émigrer au Moyen-Orient ? Qu'en est-il des habitants non juifs de cette terre : ont-ils — ou non — le droit d'y vivre ? Sont-ils des Israéliens comme les autres, dotés des mêmes droits, ou simplement tolérés ? Comment tous les habitants de l'état d'Israël et de la Palestine peuvent-ils espérer sortir de cette situation ? Telles sont certaines des questions auxquelles Shlomo Sand essayera de donner des réponses.
La Dépêche du Midi
http://www.ladepeche.fr 

« À mes yeux, la Palestine est le paradis » – Un entretien avec Leila Khaled

Par
Entretien enregistré le 3 avril 2014 par Frank Barat pour le site "Le Mur a des 0reilles". Pour l'audio et l'entretien en anglais, c'est ICI. Il a été traduit de l'anglais par J.M. Flémal, pour le site "Pour la Palestine".
LMADO s’entretient avec Leila Khaled, icône palestinienne et responsable du Département des réfugiés et du droit au retour au sein du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).

Frank Barat, pour LMADO. Comment allez-vous, Leila ? Que faites-vous actuellement à Amman ?
Leila Khaled. Je vais bien tant que je fais partie de la lutte pour la liberté, pour notre droit au retour et pour un État indépendant avec Jérusalem comme capitale. Je sais que cela ne se fera pas dans un futur proche, mais je me bats quand même. Ici, à Amman, je suis la responsable du Département des réfugiés et du droit au retour au sein du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).
« À mes yeux, la Palestine est le paradis » – Un entretien avec Leila Khaled
Leila Khaled, avec en main la célèbre photo prise en 1969, après le détournement d'avion. Photo : Revolutionary Lives
LMADO. Vous êtes une réfugiée palestinienne, l’une parmi six millions. Pensez-vous toujours que vous retournerez un jour ? Et que faites-vous des conditions des réfugiés palestiniens au Liban, à qui on refuse leurs droits les plus élémentaires et qu’on critique pourtant parce qu’ils essaient d’améliorer leur existence au Liban, du fait que cela pourrait affecter leur droit au retour en Palestine ?
Leila Khaled. Les Palestiniens ont été répartis dans différents pays. Chaque pays a eu un impact sur les gens qui y vivent. Ceux du Liban, dans les années 1970 et 1980, jusqu’en 1982, étaient ceux qui contribuaient le plus à la lutte armée, qui contribuaient à défendre la révolutionIsraël attaquait et envahissait sans cesse, et a également occupé certaines parties du pays. Après 1982, la principale mission des Palestiniens a été d’obtenir leurs droits, leurs droits civiques et sociaux, dont ils sont privés, au Liban. Cela les mettra en mesure d’être impliqués dans la lutte pour le droit au retour. Les Palestiniens en général considèrent le droit au retour comme un concept et une culture. Chaque Palestinien vous dira qu’il se bat pour ses droits sociaux et ses droits civiques, mais cela veut dire qu’il se prépare à son propre retour. Les deux sont inséparables.
LMADO. Cette dernière décennie, la question des réfugiés, dans les négociations, est devenue de plus en plus démodée, c’est quelque chose qui n’est plus un droit inaliénable, mais qui reste toutefois négociable. La même chose vaut pour la dernière fournée, les « négociations Kerry ». Que faites-vous de cela ? Et que pensez-vous qu’il va se produire après le 29 avril, quand les négociations seront censées prendre fin ?
Leila Khaled. Le FPLP et moi-même, personnellement, sommes opposés aux négociations depuis 1991. Le problème, c’est que les deux parties sont cramponnées à leurs fusils. Les Israéliens pensent que la Palestine est le pays des Juifs du monde entier. Les Palestiniens sont sûrs que le pays leur appartient et qu’ils ont été forcés de le quitter en 1947/1948. Quand ce conflit passe d’un stade au suivant, les deux camps sont considérés tout autant dans leur droit mais le fait c’est que nous, nous ne sommes pas considérés de la sorte (ce n’est qu’une illusion). La direction a choisi d’aller pour les accords d’Oslo, pensant que ce serait un pas en avant pour réaliser les principaux droits des Palestiniens. Certaines personnes l’ont cru mais elles ont découvert, après vingt ans, que c’était une absurdité. Cela a amené une catastrophe sur nous. Il y a plus de colonies que jamais, deux fois plus qu’avant Oslo, le nombre de colons a doublé, ils ont confisqué plus de terres encore et, bien sûr, ils ont construit le Mur. Le mur de l’apartheid.Israël est un État d’apartheid. Ces négociations, ici, sont censées aider Israël et non les Palestiniens. Nous avons déjà vu de près ce qu’Israël entend par négocier, Israël ne respecte jamais ses promesses, ses obligations, et poursuit tout simplement son projet, qui est de faire un enfer des vies palestiniennes. Mon parti et moi-même sommes opposés à cette dernière fournée de négociations aussi, naturellement. Et particulièrement celles-ci. Les Américains soutiennent un projet israélien qui ne fera qu’aider Israël. Il y avait un accord, sponsorisés par les Américains, qui disait que vous deviez cesser les implantations en Cisjordanie et que 104 prisonniers devaient être libérés à trois dates différentes. Cette fois, les Israéliens ont dit « non, nous ne respecterons pas cet accord et nous ne libérerons pas le derniers contingent de prisonniers." Quoi qu’il en soit, ces gens qui ont été libérés sont souvent remis en prison peu de temps après, de toute façon. C’est à cela que les Israéliens font allusion quand ils parlent de la politique des portes tournantes. Les politiciens disent que les prisonniers devraient être libérés, mais, par la suite, on les arrête de nouveau. Nombre d’entre eux sont déjà de retour en prison. On déduit très clairement de cela que les Israéliens ne sont pas disposés à faire la paix avec les Palestiniens. Ils tirent aussi avantage du fait que les Arabes sont occupés par bien d’autres problèmes et qu’ils ne soutiennent pas les Palestiniens. Par conséquent, personne ne va condamner Israël quand il fait fi des accords qu’il signe.
En plus, qu’est-ce qu’il veut, Kerry ? Quel est son plan ? Personne ne le sait. Ce ne sont que des mots. Il n’y a rien d’écrit. La direction devrait refuser ce que Kerry propose. Quoi qu’il en soit, Kerry n’est pas retourné à Ramallah avec une autre proposition. Ce qui signifie que l’Autorité palestinienne va recourir à sa seconde option et retourner aux Nations unies. Et alors, aujourd’hui, aux infos, les États-Unis ont dit une fois de plus qu’ils s’opposeraient à une telle démarche. Qu’est-ce tout cela signifie ?
Je pense réellement qu’il nous faut d’abord considérer la nature de l’État d’Israël. Secundo, nous devons en comprendre davantage à propos de leurs projets et plans. Tertio, nous savons que les Israéliens sont bien plus puissants que nous à certains égards. Mais nous aussi nous sommes puissants. Tout cela dépend de notre peuple. Nous avons la volonté de faire face aux défis auxquels les Israéliens nous confrontent. Il y a un proverbe anglais qui dit ceci : « Là où il y a une volonté, il y a un chemin. » Nous croyons toujours que c’est notre droit et nous devons nous battre pour ce droit. Nous avons lutté, nous luttons toujours et nous lutterons encore. D’une génération à l’autre. La liberté a besoin de gens forts qui continuent à se battre pour leurs rêves. C’est pourquoi je ne pense pas qu’il y aura un accord cette fois. Les Américains veulent toujours prolonger les négociations. Cela ne servira à rien.
LMADO. Si les négociations n’apportent pas la paix aux Palestiniens, qu’est-ce qui le fera ? Qu’est-ce que la direction devrait faire ?
Leila Khaled. Résister ! C’est comme cela qu’on réalise ses droits en tant que peuple. L’histoire nous l’a prouvé. Aucun peuple n’a gagné sa liberté sans se battre. Là où il y a occupation, il y a résistance. Ce n’est pas une invention palestinienne. En fait, nous allons lancer un appel en faveur d’une conférence qui se tiendra sous les auspices de l’ONU, précisément pour appliquer les résolutions décidées par cette organisation à propos de la question palestinienne. La Résolution 194 demande à Israël d’accepter le retour des réfugiés. Bien ! Mettons donc l’ONUsous les feux de la rampe. Organisons une conférence qui rappellera la chose aux gens. Le problème, c’est que les références à toutes les négociations qui ont eu lieu ont été élaborées par les Américains dont nous savons qu’ils sont partiaux, et ce, en faveur d’Israël.
LMADO. L’OLP signifie Organisation de libération de la Palestine. Pensez-vous qu’elle a perdu son sens réel ? En 2008, Bassam Shaka m’a dit qu’avant tout, ce sont l’OLP avait besoin, c’était de retourner à ses racines en tant que mouvement de libération…
Leila Khaled. Aucune libération ne peut être menée à bien sans résistance. Mon parti n’a pas changé. Il est resté collé à son programme d’origine. Nous appelons à l’escalade, dans la résistance. Les gens parlent de résistance populaire. Cela ne signifie pas que des manifestations. Se servir d’armes est également populaire. Nous avons des gens qui sont prêts à se battre.
LMADO. Que signifie la résistance pacifique et non violente pour quelqu’un comme vous, qui a choisi la résistance armée comme moyen de libération ?
Leila Khaled. La résistance revêt plus d’un aspect. Il peut y avoir tous les genres de résistance. La non violente et la violente. Je n’ai pas de problème avec les gens qui choisissent la non-violence. Nous ne libérerons pas notre pays par la seule lutte armée. D’autres genres de résistance sont nécessaires. La résistance politique, la diplomatique, la non violente. Nous devons utiliser tout ce que nous avons. Depuis plus de dix ans, maintenant, les gens manifestent à Bil’in, àNabi Saleh… Ils protestent contre le mur et contre l’annexion des terres. Comment Israël traite-t-il cette affaire ? Par la violence, les gaz lacrymogènes, les bombes… Pensez-vous qu’il soit acceptable d’utiliser une armée, avec un arsenal impressionnant, contre des gens qui brandissent des banderoles ? Je suis pour le fait de recourir à toutes les sortes de résistance. Nous ne pouvons pas dire que la résistance non violente à elle seule réalisera nos droits. Nous sommes face à un État d’apartheid, au sionisme en tant que mouvement, aux Américains et, en général, à l’Occident, qui soutient Israël. Quand l’équilibre des forces changera, alors nous pourrons envisager de penser à négocier.
LMADO. Il est toujours plus facile de plaider la cause de la résistance armée quand le grand public sait qui est l’oppresseur et qui est l’opprimé. Vos actions en 1969 et 1970 tournaient autour de cette question, non ? Faire connaître la Palestine. Pensez-vous que le processus éducationnel consistant à montrer un autre visage de la Palestine, à montrer que les Palestiniens ont une légitimité et ont raison, a été suffisamment utilisé depuis les années 1970 ?
Leila Khaled. Prenons l’exemple du Vietnam. Ou de l’Algérie et de l’Afrique du Sud. Il a fallu du temps aux gens pour convaincre le monde entier de la légitimité de leur combat. Cela a pris du temps. À la fin, le monde a compris que ceux qui sont opprimés ont le droit de résister de la façon qu’ils veulent. Personne ne peut nous imposer une forme de résistance. Nous n’avons pas réalisé nos buts. Puis l’Intifada a éclaté et le monde entier nous a pris au sérieux. Nous avons obtenu le soutien de gens dans le monde entier. Pourtant, nous n’avons pas atteints nos objectifs, parce que la direction n’était pas assez courageuse à l’époque pour imprimer une escalade à l’Intifada, pour la porter à un niveau supérieur. Israël était prêt à accepter de se retirer de la Cisjordanie et de la bande de Gaza.Mais notre direction nous a fait faux bond. L’Intifada était le choix du peuple. Si vous remontez au début de la résistance et de la prise des armes. C’était une nécessité pour les Palestiniens, après 1967. Nous dépendions des pays arabes pour réinstaurer notre patrie. Mais ils nous ont fait faux bond aussi. Israël a occupé une plus grande partie encore de la Palestine. Nous avons donc décidé de prendre notre sort en main nous-mêmes, en nous lançant dans la lutte armée. Aujourd’hui, les gens attendent mais ils comprennent que ces négociations ne nous mèneront nulle part. Nos expériences passées avec Israël nous ont montré qu’on ne pouvait leur faire confiance. Ils ne respectent pas leur parole. Ils ne cessent de nous menacer. Abou Mazen n’est pas un partenaire pour la paix ? Qui l’est ? Sharon ? Netanyahu ? Ce gouvernement de droite ? Ce n’est pas un gouvernement, c’est un gang, essentiellement, qui représente les colons, les fascistes, les racistes. Le mensonge a commencé au siècle dernier. En prétendant que c’était la terre des Juifs. La Bible la leur avait donnée. Est-ce démocratique ? Le monde, en 1948, a accepté ce mensonge. Dieu nous a promis la terre ! Comme si Dieu était un agent Il s’agit d’un projet colonial. Voilà le principal problème de ce conflit.
LMADO. La lutte vise à mettre un terme au projet colonial d’implantations israéliennes, puis de mettre un terme à l’apartheid. Que se passera-t-il, à votre avis, le lendemain ? Le lendemain de la victoire ? Une solution à l’algérienne, ou une solution à la sud-africaine ?
Leila Khaled. Nous avons toujours proposé la solution la plus humaine. Un endroit où chacun vit sur une base égalitaire. Juifs, musulmans, je ne me préoccupe pas de la religion de la personne. Je crois en l’être humain lui-même. Les êtres humains peuvent s’asseoir ensemble et peuvent décider ensemble de l’avenir de ce pays. Mais je ne puis accepter de ne pas avoir le droit, là,  maintenant, de retourner dans ma ville. Comme six millions de Palestiniens. On ne nous permet pas d’aller là. Nous proposons une solution humaine et démocratique. Personne ne peut me dire que nous ne pouvons décider du sort de notre pays parce que nous sommes des réfugiés. Ce qui nous est arrivé est un précédent, dans l’histoire, pour autant que je sache.  On chasse des gens de leurs maisons et un autre peuple, venu de très, très loin, prend leur place. Les Israéliens étaient des citoyens d’autres pays. Grâce à diverses organisations, Israël, avant 1948, a mis sur pied une armée. OK, mais il n’y avait pas de société. Ils ont amené des gens de l’extérieur. Même aujourd’hui, il y a d’énormes contradictions dans ce pays et dans cette société. Les gens proviennent de diverses cultures, certains ne parlent même pas hébreu. Nous ne voulons pas plus de sang, mais nous sommes obligés de résister. Nous avons le droit de vivre dans notre patrie. Quand les Israéliens comprendront que tant qu’ils ne changeront pas, ce conflit sera interminable, ils accepteront notre solution. Certains Israéliens l’ont déjà compris, qu’il n’était pas possible de continuer à se battre éternellement. En vue de quoi ?
LMADO. Pouvez-vous nous parler du rôle des femmes dans la résistance ? Et pensez-vous que vos actions, les détournements en 1969 et 1970, ont fait davantage pour la Palestine, ou pour les femmes dans le monde, ou pour les deux ?
Leila Khaled. Les détournements n’étaient qu’une tactique. Nous voulions libérer nos prisonniers et nous étions obligés d’adopter une position très forte. Nous devions également tirer une sonnette, à l’adresse du monde entier, pour dire que nous, les Palestiniens, ne sont pas que des réfugiés. Nous sommes un peuple avec un but politique et humain. Le monde nous a donné des tentes, des vêtements de seconde main et de la nourriture. Ils ont construit des camps pour nous. Mais nous étions bien plus que cela. Aujourd’hui, il y a des plans pour mettre un terme aux camps, parce qu’ils sont des témoins de 1948. Les femmes, en tant que partie constituante de notre peuple, ressentent les mêmes injustices. Et ainsi donc elles s’impliquent. Les femmes donnent la vie. Et ainsi donc elles sentent le danger, et même davantage que les hommes. Quand elles sont concernées, elles sont plus fidèles à la révolution parce qu’elles défendent les vies de leurs enfants aussi. Quand j’ai donné naissance à deux enfants, j’ai été de plus en plus convaincue que je devais faire de mon mieux pour les défendre et leur bâtir un meilleur avenir. Je ressenti ce qu’éprouvaient les femmes qui avaient perdu leurs enfants. Ainsi donc, je pense que mes actions ont eu un impact sur les deux, pour répondre à votre question. Le slogan du front populaire était celui-ci : « Hommes et femmes ensemble dans la lutte pour la libération de notre patrie. » Le FPLP a appliqué la chose en donnant une place aux femmes dans l’armée. En même temps, les femmes ont également joué un rôle important dans la défense du front intérieur, les familles. Des milliers de femmes palestiniennes sont aujourd’hui responsables de leur famille. Après toutes les guerres, les massacres, les arrestations, les assassinats par Israël, ces femmes ont protégé leurs familles en les empêchant d’être dispersées. Et aussi, aujourd’hui, les femmes reçoivent une éducation, elles travaillent, elles voyagent, elles vont à l’université, etc. Avant la révolution, ce n’était pas le cas. Maintenant, ce l’est. Et c’est un must. Vous pouvez vous rendre compte que les femmes sont impliquées dans de nombreux aspects de la lutte et de la société. Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de la Palestine.
LMADO. Lina Makboul, qui a réalisé le film « Leila Khaled : Hijacker » laisse entendre dans sa dernière question dans le film que vos actions ont fait plus de tort que tout autre chose au peuple palestinien. Le film se termine juste après la question. Qu’aviez-vous répondu ?
Leila Khaled. Elle m’a dit qu’elle l’avait fait dans des buts cinématographiques. Mais je n’ai pas aimé cela. Le fait que les gens ne pouvaient entendre ma réponse. Ma réponse était non, bien sûr ! Mes actions étaient ma contribution à mon peuple, à la lutte. Nous n’avions blessé personne. Nous avions déclaré au monde entier que nous étions un peuple, que nous subissions une injustice, et que le monde devait nous aider à atteindre notre but. Je suis restée assise avec Lina pendant des heures et des heures, vous savez, à lui raconter toute l’histoire. Elle m’a dit par la suite que la TV suédoise ne voulait uniquement que cette question.
LMADO. Réfléchissez-vous parfois au passé ? Qu’est-ce qui a été fait, qu’est-ce qu’on aurait pu faire, qu’est-ce qu’on aurait pu faire différemment, quand vous voyez l’état actuel des choses Qu’est-ce qui a mal tourné ?
Leila Khaled. Récemment, mon parti a tenu sa septième conférence et a revu ses positions. Nous avons alors élaboré un programme pour élargir nos relations avec les forces progressistes du monde entier, et tout particulièrement au niveau arabe. Nous avons également décidé de renforcer notre structure intérieure. J’ai aussi appris que je devais revoir mes propres positions, ma propre pensée. Chaque année, vers décembre, je regarde en arrière vers le passé et je décide alors de faire quelque chose l’année prochaine. Cette année, j’ai décidé d’arrêter de fumer, et c’est ce que j’ai fait.
LMADO. Mabruck !
Leila Khaled. J’ai pris cette décision et il m’a été facile de l’appliquer.
LMADO. Pourquoi, à votre avis, la Palestine est-elle devenue un tel symbole du mouvement de solidarité ?
Leila Khaled. La Palestine, pour moi, c’est le paradis. Les religions parlent de paradis. Pour moi, la Palestine est le paradis. Elle mérite nos sacrifices.

La fermeture des tunnels de Gaza exacerbe la crise économique

mercredi 9 avril 2014 - 09h:40
Nigel O’Connor - Al Jazeera
L’Egypte a démoli les tunnels de Gaza qui mènent vers son sol, coupant ainsi tous les approvisionnements nécessaires à la population civile.
JPEG - 47 koAu mois de mars, les autorités Egyptiennes ont annoncé la destruction de 1.370 tunnels le long de la frontière Gazaouie.
Rafah, la Bande de Gaza – Dans un pavillon désert, deux hommes chargent des boîtes sur une petite remorque tirée par une moto.
Autrefois bourdonnante d’activité, l’administration des douanes du terminal de la Bande de Gaza enregistre à peine un flot réduit des importations depuis que l’armée Egyptienne a commencé à détruire le vaste réseau de tunnels de contrebande au lendemain de la destitution du Président Egyptien Mohamed Morsi.
Avoisinant le terminal vide et s’adossant sur une série d’immeubles vétustes et criblés de balles, un ensemble de structures à ossature métallique s’étendent au loin. Chaque recouvrement blanc abrite l’accès à un tunnel de contrebande privé et dont la fermeture n’a fait que paralyser davantage l’économie déjà assiégée de Gaza.
Au mois de mars, les autorités Egyptiennes ont annoncé la destruction de 1.370 tunnels le long de la frontière Gazaouie.
« Ils travaillent actuellement d’arrache-pied pour détruire tous les tunnels, » déclare le garde-frontière du Hamas Mohamed Abu Hossam à partir de son poste de garde qui longe la frontière entre Gaza et l’Egypte. « Vous voyez les explosions de leur côté ? on dirait une guerre. Hier, elles étaient 20 explosions, aujourd’hui dix. »
Le blocus terrestre et maritime imposé par Israël sur la Bande de Gaza entre dans sa huitième année. Cette situation de fermeture a motivé la construction de tunnels pour importer les médicaments, la nourriture, les biens de consommation et les matériaux de construction. Et bien que certains spéculateurs aient pu faire fortune grâce à la construction des tunnels, le réseau a appuyé l’industrie de la construction en assurant de nombreux moyens d’existence à travers le travail, la distribution et la fourniture de matériaux.
« Cela fait deux mois que les autorités Egyptiennes ont détruit le tunnel en le remplissant d’eau, » déplore Ahmed, travailleur dans les tunnels, en signalant l’entrée sombre de la tête. « Actuellement, il n’y a plus rien à faire et il n’y a plus aucune chance pour que les gens travaillent. Si les tunnels sont ouverts, il y a du travail à Gaza. Je suis marié et j’ai deux enfants que je dois nourrir et prendre en charge. Je suis chanceux de pouvoir encore travailler en surveillant l’entrée du tunnel. »
Avant leur destruction, les tunnels engageaient environ 20 personnes dont la tâche consistait à faire sortir la marchandise souterraine, la charger sur les camions pour ensuite la distribuer dans toute Gaza.
« J’étais payé 80 shekels [$23] par jour, affirme Ahmed. Je portais le sable durant la construction du tunnel, et une fois opérationnel, je transportais la marchandise jusqu’aux camions qui l’attendaient. »
Ouvert et vulnerable
Sous la présidence de Morsi qui n’a duré qu’une année, le gouvernement Hamas, dont la formation fut inspirée du mouvement Egyptien des Frères Musulmans, a laissé ses relations se détériorer avec l’Iran, la Syrie et le Hezbollah, ses partisans de longue date. Ainsi, au lendemain du coup d’état militaire qu’a connu l’Egypte l’an dernier, le Hamas s’est retrouvé isolé et de toute évidence vulnérable.
La démolition du réseau de tunnels de la Bande de Gaza ainsi que la quasi-fermeture du passage frontalier de Rafah qui n’est ouvert que rarement et sporadiquement, traduisent l’opinion hostile que porte le Caire envers le gouvernement en place à Gaza. L’Egypte prétend que le Hamas entretient des relations avec les groupes armés basés au Sinaï et, en date du 4 mars, la Cour Suprême Egyptienne a interdit le Hamas de toute activité en Egypte. Le gouvernement a ensuite désigné le mouvement comme « organisation terroriste ».
Face à l’augmentation des contraintes monétaires, c’est l’aptitude du gouvernement à fonction qui est mise à l’épreuve. Le Ministère de l’Economie déclare qu’entre juillet et décembre, les pertes des recettes suite à l’arrêt des importations sont estimées à $460 millions et que 50.000 fonctionnaires n’ont reçu qu’une partie de leurs salaires au courant des quatre derniers mois.
Interrogée par Al Jazeera, Isra al-Modallal, porte-parole du Hamas a déclaré : « Le gouvernement est confronté à de nombreux problèmes, mais les employés du gouvernement soutiennent notre mouvement et nous avons un plan d’urgence mais pas assez d’argent. » Elle ajoute que les blocus égyptien et israélien constituent une punition collective et contribuent à la création d’une crise humanitaire.
Et de poursuivre : « Tous les secteurs sont touchés. Les tunnels représentaient l’ouverture à la vie pour Gaza et leur fermeture affecte tous les secteurs de l’économie et engendre de nombreux problèmes au gouvernement. Mais la réalité est que par ces mesures, ce sont les civils qui paient pour ce qu’ils n’ont pas fait. Les gens ont besoin d’indépendance, de liberté et de justice, mais au lieu de cela, ils parlent d’électricité, de nourriture et d’eau. »
Au milieu de la crise croissante, la tension s’intensifie entre les factions armées de Gaza et Israël. En date du 12 mars, le Jihad Islamique a tiré plus de 70 missiles sur Israël en réponse à l’assassinat de trois de ses membres à Rafah. Malgré cet incident, le cessez-le-feu avec Israël, supervisé par le Hamas avec le consentement des différentes factions en place depuis 2012, semble s’être maintenu.
« Nous pouvons contrôler la sécurité à Gaza, mais nous ne sommes pas en mesure de contrôler un soulèvement populaire, » a prévenu al-Modallal. « Nous ne pouvons pas maîtriser une troisième intifada. »
Pénuries chroniques
La pression s’accentue sur les civils à Gaza, dont environ 60% vivent dans l’insécurité alimentaire et où seulement 5% de l’eau locale est potable. Selon les estimations de l’ONU, le chômage a grimpé de 32.5% en septembre à 40%. Outre les employés des tunnels directement touchés, la pénurie des matériaux a conduit à l’arrêt de la majorité des projets de construction à Gaza et a fait beaucoup de sans emploi. La hausse des prix a également ajouté à la misère et à la pression sur les 1.7 million de Gazaouis.
A la suite des premières pénuries, Israël a augmenté l’importation de carburant de 20 fois afin de compenser le carburant moins cher qui provenait autrefois de l’Egypte, mais le prix a doublé. Le prix du gaz de cuisine a augmenté de 20% et les prix du pain et du riz ont respectivement augmenté de 11 et de 33%.
Et pour mesurer les changements, il suffit d’évaluer les achats de biens de consommation. Masrool Ramadan est propriétaire d’Abu Musa Electroniques à Rafah et avoue que personne n’achète plus rien sauf en cas d’extrême nécessité.
Faisant un signal de la tête vers les quelques frigos dans son magasin, il raconte : « Si quelqu’un doit acheter un article et qu’il peut se permettre, il l’achète, mais maintenant, il n’y a plus de marché et la situation est déplorable. Nous avions l’habitude de ramener d’Egypte des réfrigérateurs Japonais et Coréens flambant-neufs mais plus maintenant ; c’est à peine si nous ramenons des produits d’Israël de deuxième main. Il est très pénible d’acheter des produits d’Israël. Notre marchandise nous parvient via les points de passage, donc nous devons payer pour chaque jour que la marchandise passe au passage avant sa sortie, sachant que la durée de maintien peut atteindre jusqu’à un mois. »
Masrool reconnait que l’économie des tunnels n’était qu’une solution temporaire et vise à une amélioration permanente des relations entre Gaza et le monde extérieur.
« Les tunnels ont été construits car c’était la seule solution pour la survie des gens. Tout le monde savait que leur exploitation n’était qu’une question de temps. Nous espérons que la frontière s’ouvre afin de permettre l’entrée de ce que nous voulons légalement, mais actuellement, il n’y a pas d’éclairage dans les rues et il n’y a pas d’espoir, » a-t-il conclu.
Mais pour ceux qui ont investi dans l’économie des tunnels, la perception de la situation dépend du degré de leurs pertes. C’est avec philosophie qu’Omar Ezam parvient à évaluer les choses, assis au-dessus de son tunnel détruit et contemplant l’amoncellement de gravats et d’acier tordu qui autrefois constituaient la maison qui abritait l’entrée égyptienne de son tunnel. En montrant de la main un groupe de chiens errants au loin, il explique : « Regardez ces routes. Il n’y a pas longtemps elles bondaient de camions, mais maintenant, elles sont devenues la propriété des chiens. »
Il s’est assis sur une pile de sacs de sable qui trainent à l’entrée du tunnel et qui servaient à dissimuler les activités des regards des soldats égyptiens placés sur la frontière.
« L’ère Morsi était faite de fleurs et de roses, c’était tout simplement la belle vie. A présent, l’espoir d’un dénouement ne se fera qu’avec le départ de Sisi, mais en attendant, il est très difficile que les choses changent, » souligne Omar avant de conclure : « Les Egyptiens ont le droit de choisir leurs dirigeants, néanmoins, nous leur demandons de ne pas oublier leurs frères à Gaza. Nous avons, nous aussi, besoin de respirer. »
31 mars 2014 – Al Jazeera English – Vous pouvez consulter cet article en anglais à :
http://www.aljazeera.com/indepth/fe...
Traduction : Info-Palestine.eu - Niha

La résistance palestinienne teste des missiles anti-aériens contre les avions israéliens

mercredi 9 avril 2014 - 13h:00
Adnan Abu Amer
Les Palestiniens de Gaza reconnaissent que l’armée de l’air israélienne leur a causé d’énormes problèmes dans les affrontements militaires précédents - problèmes restés longtemps sans solution adéquate.
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7 décembre 2012 - Des combattants des Brigades Izz ad-Din al-Qassam, la branche armée du mouvement Hamas, montent la garde à Rafah, dans la bande de Gaza - Photo : Reuters/Mohammed Salem
La domination du ciel a donné à Israël le moyen d’atteindre ses objectifs majeurs, tels que les assassinats et l’élimination des emplacements d’armes, le tout à un coût minime. Les factions armées de Gaza sont déterminées à contrer cette capacité par des missiles anti-aériens dont elles sont à présent en possession, bien qu’en quantités limitées.
Le Centre Al Mezan pour les droits de l’homme à Gaza, estime le nombre de Palestiniens tués par l’armée de l’air israélienne à 911 sur les 2269 tués de la période de 2008 à aujourd’hui. La plupart de ces assassinats sont survenus au cours de la guerre menée en 2008-2009. En revanche, la confrontation de 2012 a vu 143 Palestiniens assassinés par l’ armée de l’air israélienne, sur un total de 171 morts.
Les combattants palestiniens ont essayé de se soustraire aux coups de l’aviation israélienne dans les affrontements récents, en adoptant la plus grande prudence dans leurs déplacements. Comme indiqué précédemment dans Al -Monitor, les combattants ont évité les communications filaires et sans fil, qui, à travers l’analyse des empreintes vocales auraient pu être l’un des principaux moyens de les localiser et les exposer, comme c’était le cas dans de nombreux assassinats.
En outre, Al-Monitor a appris qu’il y a quelques mois, les Palestiniens avaient commencé à utiliser une tactique consistant à couvrir les ruelles étroites avec de longs morceaux de tissu, des couvertures, des toiles et des bâches contre les survols israéliens, de façon à obscurcir la vision des avions de surveillance et les empêcher de suivre les mouvements sur le terrain, réduisant ainsi le risque d’être pris pour cible.
De nouveaux défis
Israël a reconnu en 2012 que 10 missiles anti-aériens Strela, tirés à l’épaule, avaient visé ses avions de guerre. Cette évolution a surpris les Israéliens et leur a imposé une nouvelle série de défis. Bien qu’aucun des avions n’a été endommagé, le tir de missiles marque une amélioration nette des capacités militaires du Hamas, lequel est resté silencieux sur la question .
Ce nouveau développement est cohérent avec les informations recueillies de sources militaires bien informées par Al-Monitor au sujet de la situation dans la bande de Gaza, laissant entendre qu’au début de janvier 2014, les combattants palestiniens ont mené un essai sur le terrain, tirant un missile anti-aérien vers un avion israélien tournant sur la frontière orientale de la bande de Gaza. Le missile a raté sa cible, mais l’incident n’a pas été signalé par les journaux israéliens et que brièvement mentionné par les médias pro-Hamas à Gaza. Les médias israéliens ont noté qu’Israël avait déposé une plainte officielle auprès de l’Organisation des Nations Unies à la suite d’un tir de roquette à partir de Gaza après l’enterrement d’Ariel Sharon, tandis que les sources militaires à Gaza disent qu’il s’agissait d’un test d’un missile anti-aérien.
L’aile militaire du Hamas, les Brigades Izz ad-Din al-Qassam, a annoncé à plus d’une occasion que ses canons et ses missiles anti-aériens avaient réalisé une percée qui aurait une incidence sur la capacité des avions d’attaque de manœuvrer pendant le combat. Les Brigades affirment avoir endommagé un hélicoptère israélien, qui a été forcé d’atterrir, et abattu un drone de surveillance armé. Elles ne fournissent pas les dates de ces incidents, mais diffusent des vidéos sur YouTube des restes de drones israéliens, qui selon elles, ont été abattu par des missiles anti-aériens du Hamas.
À la mi-septembre 2013, les Brigades al-Qassam ont révélé que leurs troupes à Gaza possédaient des missiles anti-aériens SA-7, qui ont été présentés au public lors d’un défilé militaire en présence de ce contributeur Al-Monitor. Apparaissaient également des mitrailleuses légères, des fusils de sniper, des lance-roquettes antichar RPG, ainsi que des armes lourdes montées sur les véhicules à quatre roues motrices.
Des sources militaires israéliennes en 2012 ont attribué le fait que ces armes soient disponibles, à l’effondrement du régime de Mouammar Kadhafi en Libye qui a conduit à l’écoulement de quantités massives d’armes sophistiquées dans la bande de Gaza. Selon un rapport d’Al-Monitor datant de 2012, environ 1000 de ces missiles ont disparu des stocks militaires de la Libye. Malgré les efforts américains pour les localiser, quelques centaines d’exemplaires n’ont été jamais retrouvés.
Al-Monitor a également appris de sources militaires dans la bande de Gaza que le nombre d’armes anti-aériennes était de plusieurs dizaines et qu’elles étaient réparties entre les principales factions armées. Le flux de ces armes a considérablement ralenti après que l’Égypte ait détruit les tunnels de contrebande le long de sa frontière avec la bande de Gaza en juillet 2013. Cela a contraint les groupes armés palestiniens à ne pas faire usage des armes anti-aériennes aussi souvent qu’ils le souhaiteraient, puisque les fournitures de remplacement sont peu nombreuses et espacées.
La défense aérienne
Al-Monitor a examiné un document militaire de l’unité de défense aérienne de l’une des factions de Gaza. Ce document disait que l’ armée de l’air israélienne a grandement contribué au ciblage de dizaines de membres de la faction, par sa capacité à suivre leurs mouvements. L’ armée de l’air a également déjoué un certain nombre de plans au cours des deux guerres précédentes en empêchant des unités palestiniennes de tirer des roquettes sur les colonies israéliennes, ou en assassinant des combattants s’avançant vers la frontière orientale de la bande de Gaza.
Le document qui est une synthèse écrite et destinée à toutes les factions palestiniennes, ajoutait que l’unité s’est efforcé au cours des dernières années d’élaborer des plans militaires pour faire face à toute invasion israélienne de Gaza. Ils ont parfois réussi, selon le document, à repousser des incursions terrestres, comme cela s’est produit au cours de la guerre de 2008 sur la frontière sud de la ville de Gaza. Mais l’armée de l’air israélienne était à l’affût des unités armés palestiniennes d’avant-garde, fer de lance de la résistance face à l’armée israélienne.
L’objectif principal de l’acquisition d’armes anti-aériennes était de paralyser l’armée de l’air, mais cela reste un défi, étant donné le petit nombre de ces armes dans la bande de Gaza et la difficulté d’en acquérir plus en raison de la destruction des tunnels de contrebande par l’Égypte.
En conclusion, le document déclarait : « Tant que l’ armée de l’air israélienne aura pour rôle de déjouer tous les plans palestiniens de défense de Gaza contre les invasions terrestre, elle devra être attaquée, ses sorties aériennes déjouées, et il faudra mettre fin à ses survols 24h sur 24 de l’espace aérien palestinien. »
À cet égard, les Brigades al-Qassam ont affirmé que leur unité de défense aérienne a commencé ses opérations avec des capacités limitées, composées de canons de taille moyenne et de mitrailleuses lourdes. Le groupe affirme avoir réussi à poser une menace réelle pour l’aviation israélienne en entravant ses missions, et d’avoir descendu trois dirigeables de surveillance dans le sud et le nord de la bande de Gaza. Mais sans préciser les dates des incidents ou fournir des preuves pour étayer sa revendication.
Dans une ferme dans l’est de Gaza, un commandant de haut rang a dit à Al-Monitor dans une interview : « La résistance a le droit de posséder toutes les armes qui sont nécessaires pour faire face à la machine de guerre israélienne. Gaza a été transformée en un terrain d’essai pour tous les types de roquettes, les bombes au phosphore ou au vide, les bombes à percussion lancées par l’ armée de l’air israélienne. Dans toute nouvelle confrontation, la résistance ne donnera pas à Israël une nouvelle occasion de répéter ses tactiques ».
Malgré le manque de moyens pour une réponse anti-aérienne soutenue, le commandant sur le terrain [a affirmé que] les Palestiniens peuvent [maintenant] s’engager dans la lutte pour le ciel. « Je peux dire que l’époque où l’armée de l’air israélienne avait l’initiative et estimait que l’espace aérien de Gaza était grande ouvert pour que ses drones, hélicoptères et avions F-16 y manœuvrent librement du nord au sud, est révolue depuis longtemps et ne reviendra jamais. »
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* Adnan Abu Amer est doyen de la Faculté des arts et responsable de la Section Presse et Information à Al Oumma Open University Education, ainsi que professeur spécialisé sur l’Histoire de la question palestinienne, la sécurité nationale, les sciences politiques et la civilisation islamique. Il a publié un certain nombre d’ouvrages et d’articles sur l’histoire contemporaine de la Palestine.
http://www.al-monitor.com/pulse/ori...
Traduction : Info-Palestine.eu - Al-Mukhtar

La nouvelle équation imposée par le Hezbollah choque Israël 

Israël est sous le choc après les révélations faites par le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah au quotidien libanais assafir. Le seul commentaire officiel sur cette longue interview a été prononcé par le ministre israélien de la guerre Moshé Yaalon qui a dit : « Pour le Hezbollah, la bombe de Chebaa s’inscrit dans les règles du jeu selon lesquelles il existe une différence entre une attaque israélienne sur les territoires syriens ou au Liban ». Implicitement, Yaalon a montré qu’Israël s’est résigné aux règles d’engagement fixées par le Hezbollah.
Yaalon a souligné que les bombes qui ont visé des unités militaires israéliennes à la frontière avec le Golan ont été implantées par des « hommes envoyés par le régime d’Assad et le Hezbollah. Nous, dans l’institution sécuritaire, pourchassons ces envoyés, mais nous imputons l’entière responsabilité au régime syrien ».
Ce commentaire unique de la classe politique israélienne a été accompagné d’une importante couverture médiatique israélienne de l’interview de Sayed Nasrallah.
Selon le journal israélien Haaretz, « tous les événements récents à la frontière avec la Syrie et le Liban sont une tentative de la part du Hezbollah et du régime d’Assad d’imposer des lignes rouges devant Israël. Quant au raid sur le camp du Hezbollah au Liban vers la fin février dernier, il a poussé le Hezbollah à faire payer à Israël le prix afin de le dissuader de mener de nouvelles attaques contre le Liban ».
En effet, la revendication de l’opération de Chebaa allait mélanger les cartes en Israël et remet à la case départ ses évaluations en ce qui concerne la situation actuelle du Hezbollah.
La riposte à l’agression au début et ensuite la revendication de l’opération sont deux faits séparés, ayant chacune sa propre interprétation pour les renseignements israéliens qui étudieront longuement les raisons de l’échec, la naïveté des analyses et la vision erronée des renseignements israéliens envers le Hezbollah. Les services sionistes concernés allaient certes procéder à une réévaluation de l’avenir à la base de la riposte du Hezbollah et à la revendication de cette opération, estime l’analyste politique des affaires israéliennes au quotidien libanais al-Akhbar, Yehya Dbouk.
Il serait bon de rappeler les commentaires d’Israël sur le raid de Janta dans la Békaa. Les médias israéliens avaient dit :
« Israël écarte la possibilité d’une riposte de la part du Hezbollah. Il ne fera aucune déclaration sur le raid, et se contentera de dénier ».
« Le Hezbollah est sous pression au Liban et en Syrie, et la dernière chose qu’il cherche est de riposter sur Israël ».
« Demandons à Nasrallah : Pourquoi se tait-il ? ».
« Pourquoi le Hezbollah a-t-il avalé la langue ? ».
« Il est fort probable que le Hezbollah avale le coup et se taise ».
« Le Hezbollah pourra asséner un coup quelque part à l’extérieur. Mais il est hors question qu’il riposte à la frontière ».
« Si vraiment Israël est derrière le raid, ceci signifie que nous pourrons faire ce que nous voulons et nos ennemis allaient se taire… ».
Voilà comment les médias israéliens ont commenté le raid israélien sur Janta. Cependant, le communiqué du Hezbollah qui a confirmé que le raid est survenu dans les territoires libanais a renversé l’équation.
Suite aux louanges faites sur les « décisions sages » des dirigeants israéliens immédiatement après le raid, une campagne de condamnations de la politique adoptée envers le Hezbollah a été menée suite à ce communiqué.
Pour Israël, le plus dangereux de la riposte du Hezbollah est l’insistance de Sayed Hassan Nasrallah sur le fait que l’opération militaire de Chebaa n’est qu’une partie de la riposte.
La riposte et la revendication du Hezbollah ont montré que Tel Aviv est incapable d’établir une véritable évaluation sur la situation du Hezbollah. Certes, il peut décrire la réalité sur le terrain et insister sur les préoccupations de la résistance libanaise mais il est incapable d’évaluer l’impact de cette situation sur le Hezbollah pour riposter à ses ennemis.
Il ne suffit pas à Israël de voir que le Hezbollah est occupé par les combats en Syrie, par les campagnes de ses adversaires, ou encore par les explosions des voitures piégées dans la banlieue pour conclure qu’il a les mains menottées et qu’il ne peut pas ouvrir un troisième front.
En parallèle, Israël n’a pas intérêt à déclencher une guerre surtout qu’il possède  de nombreuses craintes quant à une guerre pareille et à ses répercussions.
En même temps, la théorie de déni évoquée par Israël a échoué. Les dirigeants israéliens ont longuement vanté cette théorie comme si elle était l’exploit de l’époque. D’après cette théorie, la partie adverse, c’est-à-dire le Hezbollah, n’a pas intérêt à riposter à certaines frappes limitées menées par Israël sur la scène libanaise.
Mais une fois cette théorie échouée, trois réalités et données se révèlent devant Israël : Ce que Tel Aviv croyait être des frappes limitées que l’autre camp peut supporter, sont en effet une transgression impardonnable de la ligne rouge pour le Hezbollah. Deuxièmement, il s’est avéré que le commandement du Hezbollah juge qu’une riposte à une action militaire israélienne ne signifie pas nécessairement le déclenchement d’une guerre. Quant à la revendication de l’opération de Chebaa par le Hezbollah, celle-ci est un message à Israël qu’il est prêt à aller loin en cas d’une nouvelle attaque israélienne. Ces attaques allaient-elles reprendre alors ?
source: al-Akhbar

Des avions saoudiens dans le ciel d’« Israël »!

Il semble que les pays du Golfe n’aient plus honte de collaborer ouvertement avec les autorités israéliennes surtout au sujet du dossier syrien.
Les médias israéliens ont révélé un accord tripartite entre les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite et Israël permettant aux avions saoudiens de survoler les territoires occupés par Israël s’il est nécessaire pour aider les avions américains qui transportent des armes aux groupes terroristes en Syrie. 
Des sources militaires israéliennes citées par les médias israéliens rapportent que le chef d’Etat-major américain le général Martin Dempsey a visité "Israël" la semaine dernière et a informé les dirigeants des services sécuritaires que les Etats-Unis vont désormais transporter des missiles antichars de type Tao PGM 71 aux rebelles en Syrie. 
Dempsey a demandé aux autorités israéliennes de permettre l’atterrissage d’avions de combat saoudiens de type F-15 dans la base militaire de Tabouk pour pouvoir protéger les avions américains transportant des armes aux rebelles en Syrie. 
En effet, la coordination israélo-saoudienne n’est pas récente. L’Arabie avait offert plus de 50 millions de dollars aux autorités de l’occupation dans le cadre d’une transaction pour acheter des armes anciennes de l’armée israélienne en 2013. L’objectif était d’envoyer ces armes en Syrie. 
La radio israélienne avait dit : « Ces armes qui comprennent des lance-roquettes anti-chars, des mitrailleuses, des jeeps, des munitions, des systèmes de communication, des appareils de vision nocturne non sophistiqués pour ne pas nuire à l’armée israélienne s’ils tombent dans les mains de l’armée syrienne ». 
La radio israélienne a assuré que la Turquie et la Jordanie avaient informé Israël de leur accord d’acheminer ces armes via leurs territoires.
source: arabi-press

Israël passe aux sanctions contre les Palestiniens

Israël, montré du doigt par l’allié amé­ricain pour le blocage du pro­cessus de paix, a réagi en incri­minant les Pales­ti­niens, contre les­quels il a com­mencé à prendre des sanc­tions. Les ministres du gou­ver­nement de Ben­jamin Neta­nyahu ont reçu mer­credi la consigne de limiter les contacts avec leurs homo­logues pales­ti­niens, sauf en matière de sécurité et de négo­cia­tions, a indiqué à l’AFP une source gou­ver­ne­mentale israélienne.
« En réponse aux vio­la­tions pales­ti­niennes des pro­messes faites dans le cadre des négo­cia­tions de paix, il a été demandé aux ministres du gou­ver­nement israélien de s’abstenir de ren­contrer leurs homo­logues pales­ti­niens », a précisé cette source sous couvert de l’anonymat, en allusion à la signature des demandes d’adhésion de la Palestine à 15 conven­tions et traités internationaux.
Le ministre pales­tinien du Travail Ahmad Maj­dalani a tou­tefois minimisé la portée de cette décision, sou­li­gnant que « 90% des affaires quo­ti­diennes se traitent avec l’administration mili­taire israélienne ».
« Dans les faits, il n’y a pas de ren­contres orga­nisées entre ministres pales­ti­niens et israé­liens, à part entre ministres des Finances », a déclaré M. Maj­dalani à l’AFP.
Une source gou­ver­ne­mentale pales­ti­nienne a indiqué à l’AFP qu’il pourrait s’agir d’un début de gel du transfert des taxes col­lectées par Israël pour le compte de l’Autorité pales­ti­nienne, car l’essentiel des ren­contres entre les ministres des Finances porte sur ces taxes qui servent à payer les fonc­tion­naires palestiniens.
Selon l’entente conclue en juillet sous l’égide du secré­taire d’Etat amé­ricain John Kerry, Israël s’engageait à libérer en quatre phases 104 pri­son­niers incar­cérés avant les accords d’Oslo de 1993. En contre­partie, la direction pales­ti­nienne avait consenti à sus­pendre toute démarche d’adhésion aux orga­ni­sa­tions inter­na­tio­nales jusqu’à la fin des pour­parlers, le 29 avril.
Mais Israël a refusé de libérer le 29 mars, comme prévu, un qua­trième et dernier contingent de pri­son­niers, réclamant désormais une pro­lon­gation des négo­cia­tions au-​​delà du 29 avril.
Le pré­sident Mahmoud Abbas a alors répondu en signant le 1er avril les demandes d’adhésion de la Palestine à 15 conven­tions et traités inter­na­tionaux, estimant que les nou­velles exi­gences posées par Israël pour ces libé­ra­tions le déliaient de son engagement.
« Implosion du processus de paix »
M. Kerry a cri­tiqué mardi les deux parties pour leurs récentes déci­sions « qui ne contri­buent pas » à la pour­suite du dia­logue, mais s’en est pris plus par­ti­cu­liè­rement à Israël.
« Mal­heu­reu­sement, les pri­son­niers (pales­ti­niens) n’ont pas été libérés le samedi (29 mars) quand ils devaient l’être », a déploré M. Kerry devant la com­mission des Affaires étran­gères du Sénat.
« Puis, un jour, deux jours, trois jours sont passés et dans l’après-midi, quand ils (les Israé­liens, NDLR) pou­vaient peut-​​être le faire, 700 loge­ments de colo­ni­sation étaient annoncés à Jéru­salem et +pouf+, voilà où nous en sommes », a-​​t-​​il regretté.
Le gou­ver­nement israélien est resté lar­gement silen­cieux sur cette mise en cause amé­ri­caine, mais les rares ministres à s’exprimer ont rejeté sur les Pales­ti­niens la res­pon­sa­bilité de la crise.
« J’ai entendu qu’Israël avait fait imploser le pro­cessus de paix avec son pro­gramme de construction », a ironisé le ministre de l’Economie Naftali Bennett, chef du parti natio­na­liste reli­gieux Foyer Juif.
« Pendant des années, ce sont les Pales­ti­niens qui ont tenté, avec leurs explo­sions, de nous empêcher de vivre dans la capitale éter­nelle du peuple juif et Israël ne pré­sentera jamais ses excuses pour ses construc­tions à Jéru­salem », a lancé M. Bennett, en réfé­rence aux 700 unités prévues dans le quartier de colo­ni­sation de Gilo.
Le pré­sident pales­tinien assistait de son côté mer­credi au Caire à une réunion des ministres arabes des Affaires étran­gères consacrée à la crise du pro­cessus de paix.
M. Neta­nyahu avait menacé dimanche de prendre des « mesures uni­la­té­rales » en repré­sailles aux démarches de M. Abbas.
Malgré ces échanges d’accusations, les ren­contres entre négo­cia­teurs israé­liens et pales­tinien sous médiation amé­ri­caine devaient reprendre après la réunion de la Ligue arabe.

Nouveaux incidents entre armée et colons en Cisjordanie

AFP
Des colons juifs extrémistes ont à nouveau attaqué des soldats israéliens dans la nuit de mardi à mercredi à Yitzhar, une implantation du nord de la Cisjordanie, a indiqué la police. "Les garde-frontières et les soldats ont été attaqués par des jets de pierre pendant leurs patrouilles de nuit.
Le calme est revenu mais les forces de l'ordre sont déployées en nombre à Yitzhar", a indiqué à l'AFP le porte-parole de la police Micky Rosenfeld.
Selon des témoins, les soldats n'ont pas réagi à l'attaque des colons, se disant impuissants à intervenir face à des personnes qu'ils sont censés habituellement protéger.
Une réunion du cabinet de sécurité israélien est prévue mercredi après-midi pour discuter de la réponse à apporter aux violences de ces colons, selon la radio publique.
Dans la nuit de lundi à mardi, des heurts entre soldats israéliens et colons juifs avaient fait huit blessés, six du côté des forces de l'ordre et deux du côté des colons, lors du démantèlement de constructions non autorisées dans la colonie de Yitzhar.
Mardi soir, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait appelé à "une réponse forte à l'encontre des hors-la-loi qui perpètrent des actes de hooliganisme".
"Celui qui s'en prend à un soldat ou à un policier est tout simplement un terroriste", a déclaré mercredi le ministre de la Sécurité intérieure Yitzhak Aharonovitch à la radio, promettant "des vagues d'arrestations" pour bientôt.
Selon les médias, l'armée israélienne réclame des consignes des autorités pour réagir face à ces débordements.
"L'armée craint que la violence d'éléments d'extrême droite ne montent d'un cran contre les forces de sécurité et exigent des consignes face aux agressions de terroristes juifs", a déclaré une source sécuritaire citée par la radio.
Sous l'appellation du "Prix à payer", des colons extrémistes ainsi que des activistes d'extrême droite se livrent à des agressions contre des Palestiniens, des Arabes israéliens ou encore l'armée israélienne, en réaction à des décisions gouvernementales qu'ils jugent hostiles à leurs intérêts ou à des actes attribués à des Palestiniens.
Les auteurs de ces actes sont en général des jeunes nationalistes-religieux vivant dans des implantations créées sans l'aval des autorités israéliennes.
Quelque 375.000 colons juifs vivent dans les implantations de Cisjordanie, considérées comme illégales par la communauté internationale, qu'elles aient été ou non autorisées par le gouvernement israélien.

Le gouvernement Netanyahu limite les contacts avec les ministres palestiniens

AFP
Les ministres israéliens ont reçu mercredi la consigne de limiter les contacts avec leurs homologues palestiniens, sauf en matière de sécurité et de diplomatie, a indiqué à l'AFP une source gouvernementale israélienne.
"En réponse aux violations palestiniennes des promesses faites dans le cadre des négociations de paix, il a été demandé aux ministres du gouvernement israélien de s'abstenir de rencontrer leurs homologues palestiniens", a précisé cette source, sous couvert d'anonymat.

Radwan appelle à la protection du projet de Jérusalem contre le piratage de l’occupation

Gaza – CPI
Dr. Ismail Radwan, Ministre des Waqfs et des Affaires religieuses, a affirmé que la Mosquée d’el-Aqsa s'expose en ce moment aux pires violations sionistes qui se produisent à la suite des incursions persistantes et l’empêchement des fidèles de moins de cinquante ans d’y entrer en utilisant une façon provocante, sous la protection de l'armée occupante israélienne.
Radwan a déclaré dans un communiqué publié mardi (8/4), dont une copie a été reçue par le " Centre Palestinien d'Information ", que la situation qui prévaut dans la ville sainte en général et la mosquée bénie d’el-Aqsa en particulier explique un état de mécontentement de la population et une grave préoccupation " en raison des violations sionistes brutales d’un côté et la préparation de la "Pâque hébreu" d’un autre .
Radwan a également critiqué la politique d'expulsion et d’arrestations sionistes menée contre les jeunes jérusalémites, soulignant que cette génération est la force de résistance à l’occupation et à leurs crimes contre Jérusalem.
Il a donc appelé la nation arabe et islamique ainsi que la communauté internationale à protéger le projet de Jérusalem du piratage juif continu.

Racheq appelle à se soulever à tous les niveaux contre la profanation israélienne anti-Aqsa

Doha – CPI
Dans un communiqué de presse, publié le mardi 8/4, Racheq a confirmé que les pratiques des groupes extrémistes sionistes contre la mosquée sainte d'el-Aqsa sous la protection et l'implication de l'occupation ne sont pas des invasions seulement, mais une routine organisée et un crime israélien qu'on doit les faire face.
Il a démontré que l'occupant israélien exploite le silence international et la part prise américaine, en plus de l'échec arabe et islamique et les négociations pour intensifier ces plans de judaïsation visant à diviser el-Aqsa.
Racheq a assuré que les plans de l'occupant visant à changer l'aspect islamique d'el-Aqsa via les creusements continus et les tentatives de construire une synagogue juive sur une partie de la mosquée sont arrivés à des étapes très dangereuse.
Ces tentatives désespérées ne peuvent pas écarter les aspects d'el-Aqsa qui restera purement islamique et que le peuple palestinien et la nation arabe et islamique n'accepteront jamais de porter atteinte à el-Aqsa et de la laisser face à la profanation des Sionistes, selon Racheq.
Le leader palestinien a appelé les Palestiniens des habitants de Jérusalem et les territoires palestiniens occupés en 1948 à se diriger à el-Aqsa et s'y trouver pour la défendre et confronter les tentatives des colons juifs de l'envahir ou profaner.
Il a appelé les peuples de la nation arabe et islamique et les hommes libres dans le monde à mener une mobilisation active sur le niveau populaire et médiatique contre les crimes de l'occupant pour soutenir el-Aqsa et y appuyer la fermeté des fidèles.

Profanation d'el-Aqsa: Israël projette d'achever le pont militaire et les synagogues juives

CPI
L’institution d’el-Aqsa pour le "Wakf et le patrimoine"  a mis en garde que l’occupant sioniste et ses bras exécutifs préparent le chemin pour achever la destruction de la route de "Bab al Maghariba" (porte des Magrébins) qui côtoie la sainte mosquée d’al-Aqsa, afin  de construire un pont militaire et de judaïser la région ouest de la mosquée.
L’institution d'el-Aqsa a précisé dans un communiqué paru, aujourd’hui, mardi 08/04/2014, que les préparatifs sionistes effectués sur le terrain et tout ce qui apparait des plans structuraux et architecturaux de l’occupant et de ses bras et ce qui s’ensuit des déclarations médiatiques, montrent clairement que l’occupant insiste à achever la destruction de "Bab el Maghariba" qui constitue une parti prenante de la sainte mosquée d'el-Aqsa, afin de réaliser plusieurs objectifs qui menacent réellement la sainte mosquée.
La Fondation d'el-Aqsa a confirmé que les équipes d'ingénierie et du technique de la planification israélienne ont commencé, mardi matin, à ériger des poteaux et des planches de bois dans une large mesure de 10 x 10 mètres à la zone de la Porte des Maghrébins, et ont renforcé d'autres panneaux.
Selon l'institution, la superficie du projet soit 1,6 dunums, et sa colonne principal est la construction d'un pont militaire au détriment de la colline des Maghrébins, celle restante de Bab Maghariba "les Maghrébins", après avoir été démolie par l'occupation, le 11 Juin , en 1967, il a été au fil des ans est une passerelle pour les Musulmans( ceux qui viennent à al-Aqsa sur les deux côtés du sud et de l'ouest, jusqu'à ce qu'il soit, depuis 2000, interdit devant les Musulmans, sauf une passerelle pour les incursions sionistes.
Fondation d'el-Aqsa estime que la construction du pont est un précédent dangereux, et un assaut sur une étude systématique du waqf islamique, et représente un prélude à la destruction et le contrôle complet de celui-ci, ce qui nécessite une intervention urgente arabe et internationale pour mettre fin à cette profanation et empêché l'installation de ce pont étrange, et protéger les lieux saints islamiques.
Elle a, en outre, expliqué que des dizaines de colonnes et panneaux de bois ont été installés dans la matinée, ce qui ressemble à une fondation pour une nouvelle phase de l'achèvement de la construction du pont, la transformation  de la colline des Maghrébins pour qu'elle soit sous forme d'une série de synagogues juives, notant que le travail est toujours en cours.
En effet, la Fondation a souligné que les activités mystérieuses se déroulent dans le milieu du point coincé du mur d'el-Buraq " prétendu de Lamentations", indiquant qu'elles devraient se poursuivre au même rythme, ce qui confirme que l'occupation a vraiment commencé la construction du pont militaire et de transformer la porte des Maghrébins en synagogues, mais seulement d'une manière non accélérée.

Pourquoi les négociations ont- elles échoué ?

CPI
Pour récapituler, tous les efforts fournis afin de concrétiser la réconciliation palestinienne entre les mouvements  Fatah et  Hamas ne se sont soldé par un quelconque succès. Vu  que le but principal  du président Mahmoud Abbas à travers la réconciliation est d’exclure le Hamas de la scène politique palestinienne, et de le priver des résultats des secondes élections du conseil législatif, ainsi que son exclusion du cercle d’influence de la décision palestinienne.
Depuis la victoire du Hamas aux secondes élections législatives de 2006, et depuis la formation du dixième gouvernement palestinien, l’autorité palestinienne se comporte avec ce gouvernement comme si elle entrait dans « la zone interdite ». Ce qui était demandé –selon l’imagination des partisans du Fatah- est que  le Hamas se présente dans les élections pour se donner une certaine légitimité, mais certainement pas pour les remporter et détenir les rênes du pouvoir. C’est pourquoi tous les efforts de l’autorité palestinienne et du Fatah portaient après cela sur le moyen de rectifier ce qu’ils appellent l’erreur d’avoir laissé Hamas se présenter pour la construction des décisions palestiniennes qui était réservé au mouvement Fatah et ses factions alliées sous le nom de l’OLP.
Le Fatah ainsi que l’autorité ont fait tous ce qui était en leur pouvoir afin de faire échouer le gouvernement du Hamas, les forces régionales et internationales se sont alliés, en plus d’Israël qui a utilisé tout ce qu’elle possédait de machine de guerre et de destruction, sans oublier la famine et le blocus. Quand tout cela n’a servi à rien, le président Abbas a étudié la possibilité d’écarter le Hamas de la scène politique palestinienne à travers  ce qu’on appelle les « efforts de réconciliations et la fin de la division ». Ce but était clair dans toutes les formes d’accords pour la réconciliation que Fatah a avancé. C’est cela qui rend le Hamas septique vis-à-vis de ces accords. Chaque effort de réconciliation se solde par « un énorme zéro ».
Ce qui complique d’avantage toute forme d’accord de réconciliation en ce moment, c’est que le jeu d’Abbas est devenu claire. A chaque fois que les négociations avec Israël se bloquent, Abbas se réfugie en parlant de réconciliation avec le Hamas. C’est donc devenu une tactique de négociations, mais ce n'est pas un choix patriote stratégique. L’équation d’Abbas est alors « soit les négociations avec Israël, soit la réconciliation avec le Hamas » Malheureusement la vrai équation n’est d’autre que l’équation israélienne. C’est pour cela qu’il n’y aura pas la moindre réconciliation avec le Hamas, et [cette pseudo réconciliation] ne sera pas un point fort pour le Fatah vis-à-vis  d’Israël, et il n’y aura aucun pas  d’escalade d’Abbas envers Israël tant qu’Abbas gardera une situation conflictuelle avec le Hamas.
 D’un autre côté, le Hamas n’acceptera pas d’être écarté du cercle d’influence des décisions de la question palestinienne car à la base, le Hamas a brandit les slogans de la libération de la Palestine et a payé pour cela le prix exorbitant de la vie de ses partisans et de ses leaders. Le Hamas craint que l’affaire ne soit délaissée ou que des minorités s’en chargent dans les chambres de négociations avec l’occupant.
De plus, le mouvement du Hamas ressent qu’en ce moment il est visé en tant que mouvement de résistance suite à l’escalade de l’animosité envers les mouvements d’islam politique dans la région, surtout après le coup d’état en Egypte, et suite à l’hostilité claire de la part des pays du golf contre ce mouvement y compris le Hamas. C’est pourquoi le Hamas sera plus prudent dans ses rapports avec Abbas qui est clairement du côté de l’alliance contre le mouvement  de l’Islam politique. Il se peut que la conjoncture des frères musulmans en Egypte et ailleurs amplifie la sensibilité de la situation. Aujourd’hui le Hamas comprend que la situation peut le faire sortir de la scène politique palestinienne voire même la tentative de l’exclure. C’est une chose qu’aucun parti ne peut mais l’arrogance du pouvoir peut les laisser tenter.
En conclusion, il est indispensable pour tout accord qui veut voir le jour, que la situation de singularité de la décision palestinienne que mène le mouvement Fatah prenne fin. Et que chaque palestinien participe dans la gestion du projet national selon de nouvelles bases. Mais aussi que le Hamas puisse avoir un rôle signifiant dans la gestion des affaires de la question palestinienne vu sa présence et ses actions de résistance. Il faut aussi que l’AP cesse de considérer la réconciliation comme une tactique, et qu’elle délaisse l’équation israélienne « soit les négociations soit la réconciliation »,  enfin qu’elle enlève de son esprit l’idée d’exclure le Hamas ou de déstabiliser sa présence nationale, que ce soit avec la réconciliation ou non.