vendredi 17 juillet 2009

les négligences médicales sionistes menacent la vie des captifs palestiniens

[ 16/07/2009 - 15:30 ]

Le centre juridique, Al Ahrar, des études des captifs et des droits de l’homme, a affirmé que l’occupation pratique la politique de négligence médicale contre les captifs, en les laissant souffrir énormément, en dépit de certains cas atteints de graves maladies chroniques dans les prisons sionistes.

«Des plans et des moyens bien programmés, dont la punition collective, la privation des captifs des soins médicaux, le manque de nourritures, l’interdiction de voir les chaînes télévisées, le refus de la visite de leurs familles…etc, ont été pris par l’entité sioniste afin de frapper la volonté très solide des captifs palestiniens», a révélé le centre juridique en critiquant fortement la politique raciste de l’occupation israélienne et alertant de la situation très grave dans les prisons sionistes.
Le directeur du centre juridique Al Ahrar, Fouad al Khafech a souligné que plus de 30 détenus palestiniens dans la prison de Ramla qui vivent souffrent extrêmement dans ces prisons ont besoin que l'on sauve leur vie, en attirant l’attention aux mauvaises conditions de plus de 1100 captifs, tout en précisant que 3 captifs malades de la Bande de Gaza souffrent énormément depuis environ 2 ans consécutifs, sans avoir l'autorisation de voir leur familles à cause du blocus israélien sévère et injuste.

cpi

Galloway : Chavez va diriger le 3ème convoi «Visa Palestrina» pour briser le blocus contre Gaza

[ 16/07/2009 - 10:59 ]
Rafah - CPI

"Après son entrée du passage de Rafah vers la Bande de Gaza, l’ancien député Britannique, George Galloway, a déclaré que le président Vénézuélien, Hugo Chavez, va diriger le 3ème convoi anti-blocus, Viva Palestina", a affirmé une source palestinienne bien informée.

Lors d’une conférence de presse, le mercredi soir 15/7, et juste après son entrée du passage de Rafah, sur le coté Palestinien, en dirigeant le convoi «Viva Palestine» qui regroupe 200 solidaires internationaux, Galloway, a insisté sur la nécessité d’appuyer les droits légaux et principes du peuple palestinien agressé par l’occupation israélienne qui impose illégalement et injustement un blocus inhumain contre plus d’un million et demi d’habitants innocents de la Bande de Gaza.

«Nous nous attachons à organiser des délégations internationales de soutien au peuple palestinien, à partir de la Chine, des Etats-Unis, de la France, et jusqu’à la levée totale du blocus injuste», a souligné Galloway.

En soulignant la grande importance de faire entrer les aides humanitaires de son convoi international, à travers le passage de Rafah et non pas de Karem Abou Salem contrôlé par l'occupation israélienne, Galloway, a appelé le président américain Barak Obama à appuyer les droits légitimes du peuple palestinien et refuser les pressions sionistes qui violent les lois internationales et privent, d’une manière très humiliante, tout droit humanitaire, notamment à mettre fin au blocus sévère et injuste qui continue depuis plus de 3 ans consécutifs contre les habitants innocents de la Bande de Gaza.

Reprise des pourparlers pour l’échange de 1.500 prisonniers palestiniens contre Shalit

Palestine - 15-07-2009
Par Maan News
Des responsables israéliens indiquent qu’Hagai Hadas, ancien agent du Mossad et négociateur pour l’échange de prisonniers, a tenu sa première réunion en Egypte lundi dernier.


















Fresque sur un mur de Gaza : Shalit 2006-2036


Hadas a rencontré le chef des services secrets égyptiens Omar Sulaiman pour s’efforcer de reprendre les négociations avec les factions à Gaza qui détiennent le soldat israélien capturé Gilad Shalit.

Les pourparlers étaient au point mort depuis que l’ancien premier ministre israélien Ehud Olmert ait refusé de libérer les 450 prisonniers listés par le Hamas et les autres factions, en échange du soldat.

L’accord proposé par les factions de Gaza demandait la libération de 450 palestiniens, députés, membres de partis, militants, prisonniers de longue durée, femmes et personnalités détenus dans les geôles israéliennes.

En plus de la liste de prisonniers spécifiques, 1000 autres prisonniers, choisis par Israël, seraient également élargis.

Sous Olmert, Israël a refusé quelques 150 noms de la liste spécifique et le Hamas a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de modifier sa demande lors de la nouvelle session de pourparlers.


Note ISM : Pour en finir avec les pleurnicheries compassionnelles françaises pro-Shalit, rappelons que ce dernier est le soldat d'une armée d'occupation, capturé les armes à la main par les résistants palestiniens lors d'une opération militaire sioniste à l'intérieur de Gaza. A l'inverse, les prisonniers palestiniens sont des civils, arrêtés par une armée d'occupation sur leur propre sol. Ceux d'entre eux qui ont été arrêtés pour des opérations armées étaient en état de légitime défense contre une armée d'occupation. Gageons aussi que Shalit est mieux traité par les Palestiniens que ceux-ci dans les geôles sionistes pourries, gardés par des sadiques.
Source : Maan News
Traduction : MR pour ISM

Palestine, le 16 juillet 2009

Palestine - 16-07-2009
Par IMEMC
Le corps d’un gazaoui a été découvert dans un tunnel et l’armée israélienne kidnappe des civils en Cisjordanie.



















Le corps d’un jeune palestinien a été découvert jeudi à Gaza, à l’intérieur d’un tunnel reliant Rafah à l’Egypte.

La police palestinienne a rapporté que l’homme avait été tué et que son corps avait été mis dans le tunnel. La police a ajouté que le corps a été découvert par des ouvriers qui transportaient des marchandises entre l’Egypte et Gaza. Le corps a été transporté à l’hôpital le plus proche.

Toujours à Gaza, environ 200 américains, l’équipe du convoi d’aide Viva Palestina, a rencontré le premier ministre palestinien déposé Ismael Haniyah, du Hamas.

Ce dernier a souhaité la bienvenue à Gaza à l’équipe et dit combien il appréciait leur travail de solidarité. Il s’est adressé aux participants juifs religieux (photo ci-dessus) en leur disant que les Palestiniens ne haïssaient pas les juifs mais qu’ils combattaient l’occupation sioniste israélienne.

Le convoi d’aide Viva Palestine, constitué de 50 camions chargés de nourriture et de fournitures médicales, est arrivé à la frontière Egypte-Gaza mercredi. Un peu plus tard, dans la nuit de mercredi, l’armée égyptienne n’a autorisé l’entrée à Gaza de l’équipe que pour 24 heures, avec la moitié des camions, le reste devant rester du côté égyptien.

Lundi, les membres de la caravane avaient retrouvé le député britannique George Galloway, organisateur de la campagne d’aide. Ce convoi est le deuxième organisé par Galloway. Le premier avait réussi à apporter l’aide, par un convoi de camions, depuis le Royaume Uni, il y a quelques mois.

En Cisjordanie, les troupes israéliennes ont kidnappé aujourd’hui 8 palestiniens, dans des raids qui ont visé Jenin, Naplouse, Bethléem et Jéricho. L’armée avait promis en juin de ne plus envahir Bethléem, Ramallah, Jéricho et Qalqilia. Engagement qui a été déjà violé de nombreuses fois.
Source : IMEMC
Traduction : MR pour ISM

Times : « Israël » se prépare à frapper les cibles nucléaire iraniennes

Ghada Houbballah

16/07/2009
Le récent transit de deux navires de guerre israéliens, porteurs de missiles, par le canal de Suez dix jours après le passage d’un sous-marin capable de lancer des missiles nucléaires, s’inscrit, selon le journal londonien "The Times", dans son édition de ce jeudi, dans le cadre des préparatifs lancés par l’entité sioniste en vue d’une éventualité de s’attaquer aux équipements nucléaires iraniens.

Le journal qui cite des sources diplomatiques israéliennes et d’autres du ministère de la Guerre israélien, rapporte que "le déploiement des navires de guerre en mer rouge, constitue un signal clair sur la capacité israélienne de mettre l’Iran en ligne de mire de sa force de frappe, en un laps de temps très court".

L’entité sioniste a œuvré, selon le journal londonien, "à renforcer ses relations avec les pays arabes inquiets, à leur tour, du nucléaire iranien, particulièrement avec l’Egypte, avec qui ses relations se sont consolidées d’une manière notable au cours de cette année, dans la mesure où le Caire et Tel-Aviv partagent cette position de méfiance envers l’Iran", comme le précise un diplomate israélien.

Selon un responsable du ministère de la guerre israélien, cité par le journal, "ces préparatifs doivent être pris au sérieux. Israël investit du temps pour s’équiper et se préparer à la complexité d’une attaque contre l’Iran".

Ces manœuvres constituent un message adressé à l’Iran selon lequel l’entité sioniste persiste et signe dans ses menaces. Le journal ajoute que les sous-marins israéliens équipés de missiles, ainsi que sa flotte d’avions de combat, peuvent être utilisés pour perpétrer des attaques contre plus de 10 cibles ayant un lien avec des matières nucléaires, et situées à 800 miles d’ « Israël ».

"The Times" est revenu sur les déclarations du ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Abou Ghaith, selon lesquelles "le gouvernement égyptien autorise le passage des navires israéliens par le canal de Suez". Il a également cité un colonel israélien qui confie que "les entraînements se déroulent régulièrement avec une coopération complète avec l’Egypte".

L’entité sioniste procédera également à une mise à l’essai d’un missile d’interception de type "Arrow" dans une zone américaine à l’océan pacifique. "C’est un dispositif qui a été conçu pour protéger Israël contre les attaques de missiles, qui peuvent provenir de l’Iran et de la Syrie". (…)

L'armée de l'air israélienne, quant à lui, compte envoyer des avions de combat F16C pour participer à des exercices dans une base américaine « Nellis Air Force Base », dans le Nevada, ce mois-ci. Même scénario pour des avions de transport israéliens C130 Hercules censés participer au même type d‘exercice dans la base militaire américaine « McChord Air Force Base » à Washington.

"Ce n'est pas par hasard qu’Israël s’affiche devant tout le monde qu’il est entrain d’exercer des manœuvres militaires. Ce n'est pas une opération secrète. C'est quelque chose qui a été publié et qui vise à mettre en valeur les capacités d'Israël ", a déclaré un fonctionnaire de guerre israélienne.

Il a ajouté que dans le passé, l’entité sioniste a mené un certain nombre d’exercices militaires à longue distance.Il ya un an, des avions israéliens ont survolé la Grèce dans un exercice du même genre, les forces aériennes israéliennes ont survolé toute la région de Gibraltar. Une attaque israélienne sur un convoi d'armes au Soudan, à destination des combattants de la résistance dans la bande de Gaza au début de cette année a également été perçue comme une répétition en vue de frapper le déplacement des convois.

A en croire "The Times", les entraînements israéliens interviennent à un moment où les diplomates occidentaux procurent un soutien à l’entité sioniste pour attaquer l’Iran, en contrepartie de concessions israéliennes pour la création d’un Etat palestinien.

D’après un diplomate britannique, "si un accord à ce sujet venait à être conclu, l’attaque israélienne contre l’Iran serait effective en l’espace d’une année". Des diplomates indiquent également que l’entité sioniste a fait des concessions en matière de politique d’implantations, et de ses relations avec ses voisins arabes, pour faciliter une attaque contre l’Iran. Un diplomate européen a estimé à cet effet, qu’"Israël a préféré accorder de l’importance aux menaces iraniennes, au détriment de ses implantations".

almanar.com

Échange de bons procédés

Par JPOST.COM

16.07.09

Israël serait prêt à offrir des concessions quant à la formation d'un Etat palestinien et sur la politique des implantations en échange du soutien international à une frappe israélienne sur les installations nucléaires de l'Iran, pouvait-on lire dans les colonnes du Times jeudi.

Navires de guerre israéliens (photo illustrative)
PHOTO: AP , JPOST

Selon un responsable britannique cité par le quotidien anglais, un tel arrangement permettrait une intervention militaire israélienne "dans l'année".

Les noms des diplomates anglais à l'origine de ces informations ne sont pas précisés dans l'article.

Mardi 14 juillet, dans ce qui pourrait constituer un message à Téhéran et le début des préparatifs de l'Etat hébreu dans le cadre d'une éventuelle frappe, deux navires de guerre Saar 5 ont traversé le canal de Suez.

"Cette préparation devrait être prise au sérieux. (…) Ses manœuvres sont un message à l'Iran qu'Israël mettra ses menaces à exécution", a déclaré un responsable de la Défense israélienne au journal britannique.

Le passage des deux corvettes succède à celui quelques semaines plus tôt du sous-marin Dolphin dans l'ouvrage d'art stratégique égyptien.

Selon le ministre des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit, les navires de guerre d'un pays avec qui l'Egypte a un traité de longue date peuvent naviguer librement dans le canal, du moment que les intentions ne sont pas hostiles.

L'avenir incertain d'Israël Beiteinou

Par GIL HOFFMAN

16.07.09
Si le chef de la diplomatie israélienne Avigdor Lieberman est inculpé par le procureur de l'Etat, sa faction Israël Beiteinou deviendra probablement un parti satellite du Likoud, ont affirmé des sources du parti mercredi.

Avigdor Lieberman.
PHOTO: ARIEL JEROZOLIMSKI , JPOST

Conséquence plutôt ironique, ajoutent les sources, la coalition du Premier ministre Binyamin Netanyahou, ne s'en trouverait que renforcée.

La police a rencontré mardi soir le procureur général Menahem Mazouz à Jérusalem pour discuter de la suite de l'enquête sur Lieberman. Leur décision devrait être présentée au principal intéressé dans les jours prochains.

Plusieurs noms se chuchotent déjà pour le remplacer au sein du gouvernement : le numéro deux de son parti, Ouzi Landau, ainsi que plusieurs ministres du Likoud comme Silvan Shalom, Dan Meridor ou Moshé Yaalon.

jpost.com

Gilad Atzmon : Penser en dehors de la case laïque

LA GAUCHE ET L’ISLAM
14 JUILLET 2009

« La religion est le soupir de l’être opprimé ; c’est le cœur d’un monde dépourvu de cœur, c’est l’âme de ceux qui connaissent des conditions sans âme. C’est l’opium du peuple. »
Karl Marx 1843

Avant de me lancer dans un exposé du traitement trompeur que les progressistes et les gens de gauche font subir aux religions, et en particulier quand ils se targuent de parler de l’Islam et de la Palestine, j’aimerais vous faire partager une très mauvaise blague raciste. Attention : vous ne serez peut-être pas enclins à partager cette petite histoire avec vos amies féministes :

Une militante américaine, qui s’était rendue en Afghanistan, à la fin des années 1990, avait été bouleversée de constater que les femmes, dans les rues de ce pays, marchaient derrière leur mari, à une distance d’environ quatre mètres. Elle ne tarda pas à apprendre, de la part de son interprète indigène, que cela était dû à certains manuels religieux qui stipulaient que telle est la manière dont on fait preuve de respect pour le « chef de famille ».

Une fois rentrée en Amérique, notre militante ulcérée lança campagne sur campagne en défense des droits des femmes afghanes. Or, il se trouve que cette même militante dévouée s’est rendue à nouveau à Kaboul, le mois passé. Cette fois-ci, elle a été stupéfaite de constater une réalité entièrement différente. De fait, les femmes déambulaient, non plus derrière leur mari, mais DEVANT, et à huit mètres de distance ! Notre activiste fit immédiatement un rapport à son QG, en Amérique : « La révolution des Femmes bat son plein, ici, en Afghanistan, accumulant victoire sur victoire ! Alors qu’auparavant, c’était les hommes qui marchaient devant, aujourd’hui, ce sont les femmes qui ouvrent la marche ! » Son interprète afghan, ayant eu vent de son rapport, s’adressa à la militante américaine en aparté, et il lui fit comprendre non sans ménagements que son interprétation était totalement erronée :

« Si ce sont les femmes qui marchent devant », lui expliqua-t-il, « c’est à cause des mines… »

Aussi tragique cela puisse paraître à certains, nous ne sommes pas aussi libres que nous pouvons le penser. Nous ne sommes pas exactement les auteurs de la plupart de nos pensées et de nos prises de conscience. Nos conditions humaines nous sont imposées ; nous sommes le produit de notre culture, de notre langue, de notre endoctrinement idéologique et, dans bien des cas, nous sommes les victimes de notre paresse intellectuelle. Comme la militante féministe américaine semi-fictionnelle évoquée plus haut, nous sommes, dans la plupart des cas, prisonniers de nos idées préconçues, et cela nous empêche de voir les choses pour ce qu’elles sont réellement. Partant, nous avons tendance à interpréter (et, dans la plupart des cas, à mésinterpréter) des cultures éloignées de la nôtre en employant notre propre système de valeurs et notre propre code éthique.

Cette tendance a de graves conséquences. Pour quelque raison, « nous » (les Occidentaux), nous avons tendance à croire que « notre » supériorité technologique, alliée à nos « Lumières » bien-aimées nous munissent d’un « système rationnel séculier anthropocentrique d’une éthique absolue », dont la position morale serait insurpassable.

La gauche progressiste

En Occident, nous pouvons détecter deux composantes idéologiques qui se font concurrence pour conquérir nos cœurs et nos esprits ; toutes deux affirment savoir ce qui est « faux » et ce qui est « vrai », ce qui est « bien » et ce qui est « mal ». Le Libéral aura tendance à insister sur le dithyrambe de la liberté individuelle et de l’égalité civique ; l’homme de gauche aura tendance, quant à lui, à être persuadé qu’il détient un outil « social scientifique » qui lui permet d’identifier qui est « progressiste » et qui est « réactionnaire ».

Les choses étant ce qu’elles sont, ce sont ces deux préceptes modernistes sécularistes qui jouent pour nous le rôle de gardiens de la vertu politico-morale occidentale. Mais en réalité, ce qu’ils ont réussi à faire, c’est exactement le contraire. Chaque idéologie, de sa manière particulière, nous a entraînés dans un état de cécité morale. Ce sont ces deux appels soi-disant « humanistes » qui, pour l’un (celui des Libéraux) a préparé consciencieusement le terrain à des guerres interventionnistes criminelles et, pour l’autre (celui de la gauche) a été incapable de s’y opposer, du fait même qu’il a eu recours à des idéologies erronées et à des arguments ineptes.

Tant les libéraux que les gens de gauche, sous leurs formes occidentales apparemment banales, suggèrent que le sécularisme est la réponse souveraine aux malheurs du monde. Sans aucun doute, le sécularisme occidental peut effectivement être un remède pour un certain malaise social occidental. Toutefois, les idéologies occidentales, libérale et de gauche, dans la plupart des cas, sont incapables de comprendre que le sécularisme est, en lui-même, un avatar naturel de la culture chrétienne, c’est-à-dire un produit direct de la tradition chrétienne, qui se caractérise par son ouverture vis-à-vis d’une existence civique indépendante. En Occident, la sphère spirituelle et la sphère sociale et civile sont très largement distinctes [1]. C’est cette division même qui a permis l’ascension du sécularisme et du discours rationnel. C’est cette distinction même qui a conduit, aussi, à la naissance d’un système de valeurs éthiques séculier, dans l’esprit des Lumières et du modernisme.

Mais c’est aussi cette séparation elle-même qui a conduit à l’apparition de certaines formes grossières de sécularisme fondamentaliste, qui ont mûri et se sont transformées en des visions du monde antireligieuses qui ont amené l’Occident à ignorer totalement un milliard d’êtres humains au simple motif qu’ils portent des foulards qui ne nous reviennent pas ou qu’ils croient en quelque chose que nous sommes incapables de saisir.

Progressiste VS Régressif-réactionnaire

à la différence du christianisme, l’Islam et le judaïsme sont des systèmes de croyance dont l’orientation est tribale. Plutôt que dans un « individualisme éclairé », c’est, de fait, dans la survie de la famille étendue que se situe l’intérêt essentiel de ces deux systèmes de croyance. Les Talibans, qui sont considérés, par la plupart des Occidentaux, comme ce qui se fait de pire en matière d’obscurantisme politique, ne sont, tout simplement, pas le moins du monde concernés par des questions ayant trait aux libertés individuelles ou aux droits de la personne. C’est la sécurité de la tribu, alliée au maintien des valeurs familiales, à la lumière du Qur’ân qui en constitue le noyau. Le judaïsme rabbinique ne diffère en rien de l’Islam, dont il partage les caractéristiques. Fondamentalement, sa mission est de protéger la tribu juive en perpétuant le judaïsme en tant que « mode de vie ».

Tant en Islam que dans le judaïsme, il n’y a pratiquement aucune séparation entre le spirituel et le civil. Les deux religions sont des systèmes qui apportent des réponses exhaustives en termes de problématiques spirituelles, civiles, culturelles et quotidiennes. Les Lumières juives (Hakalah) furent dans une grande mesure un processus d’assimilation juive au travers de la sécularisation et de l’émancipation, ainsi que de la diffusion de formes modernes très variées d’identités juives, au nombre desquelles figure le sionisme. Pourtant, les valeurs d’universalisme, propres aux Lumières, n’ont jamais été intégrées au corpus de l’orthodoxie juive. Comme dans le cas du judaïsme rabbinique, qui est totalement étranger à l’esprit des Lumières, l’Islam est très largement étranger à ces valeurs euro-centriques que sont le modernisme et la rationalité. Ne serait-ce qu’en raison de l’interprétation qu’ils font des Ecritures (l’herméneutique), tant l’Islam que le judaïsme sont, de fait, beaucoup plus proches de l’état d’esprit postmoderne [2].

Ni l’idéologie de gauche, ni le libéralisme ne pratiquent le moindre dialogue intellectuel ou politique avec ces deux religions. C’est là une réalité désastreuse, car la plus grave menace qui pèse aujourd’hui sur la paix mondiale est celle du conflit israélo-arabe, un conflit qui est en train de devenir à grande vitesse une guerre entre un Etat juif expansionniste et une résistance islamique. Néanmoins, tant l’idéologie libérale que l’idéologie de gauche sont dépourvues des moyens théoriques indispensables qui leur permettraient de comprendre les subtilités inhérentes à l’Islam et au judaïsme.

Le Libéral va vous rejeter l’Islam, le qualifiant de sinistre, en raison de son approche des droits de l’homme et des droits des femmes, en particulier. La gauche va vous tomber dans le piège consistant à dénoncer la religion, de manière générale, en condamnant sa nature intrinsèquement « réactionnaire ». Sans doute sans en avoir conscience, tant les libéraux que les gens de gauche succombent, en cela, à un argument manifestement suprématiste. L’Islam et le judaïsme étant plus que simplement deux religions, et étant donné qu’ils véhiculent un « mode de vie » et qu’ils jouent le rôle de réponse totalement exhaustive à des questions relatives à l’être-au-monde, les libéraux et la gauche occidentaux encourent le danger d’ignorer totalement un large secteur de l’humanité [3]. Récemment, j’ai été amené à accuser un homme authentiquement de gauche, qui est également un bon militant, d’islamophobie, parce qu’il avait accusé le Hamas d’être « réactionnaire ».

Ce militant, qui est manifestement un authentique sympathisant de la résistance palestinienne, se défendit prestement en affirmant que ce n’était pas seulement l’ « islamisme » qu’il n’aimait pas, mais qu’en réalité, il haïssait tout autant le christianisme et le judaïsme. Pour quelque raison, il était certain que le fait de haïr également toutes les religions était le bon moyen de remporter son certificat d’humanisme. En conséquence, le fait qu’un islamophobe soit aussi un judéophobe et un christianophobe n’est pas nécessairement une preuve d’engagement humaniste. J’ai continué à défier cet excellent homme ; il a alors argué du fait que c’était en réalité l’islamisme (comprendre : l’Islam politique) qu’il désapprouvait. Je l’ai à nouveau défié, attirant son attention sur le fait que dans l’Islam, il n’existe pas de réelle séparation entre le spirituel et le politique.

D’ailleurs, la notion d’Islam politique (islamisme) pourrait fort bien être une lecture occidentale délibérément trompeuse de l’Islam. J’ai fait observer que l’Islam politique, et même la mise en pratique, rare, du « jihâd armé », ne sont rien d’autre que l’Islam agissant. Malheureusement, ce fut, plus ou moins, ce qui mit un terme à notre discussion.

Le militant pro-palestinien a sans doute trouvé trop difficile d’admettre l’unité du corps et de l’âme, propre à l’Islam. La Gauche, de manière générale, est condamnée à échouer, en cela, tant qu’elle ne progressera pas, en écoutant, dans sa compréhension du lien organique, propre à l’Islam, entre le monde « matériel » et le soi-disant « opium du peuple ». Or, le fait de franchir ce pas représente, pour un homme de gauche, rien de moins qu’un saut intellectuel majeur. Un tel saut intellectuel a été suggéré, il y a peu, par le marxiste jordanien indépendant Hisham Bustani, lequel a déclaré :

« La gauche européenne doit procéder à une évaluation critique très sérieuse de son attitude « nous en savons plus que les autres », ainsi que de la manière dont elle a tendance à considérer idéologiquement et politiquement inférieures les forces populaires des pays du Sud ».

La Palestine

La militance en solidarité avec la Palestine est une excellente opportunité de passer en revue la gravité de la situation. L’on peut constater qu’en dépit du traitement meurtrier que les Israéliens infligent aux Palestiniens, la solidarité avec les Palestiniens n’a toujours pas acquis l’ampleur d’un mouvement de masse. Elle risque fort de ne jamais réussir à acquérir cette ampleur. Etant donné l’échec de l’Occident à soutenir les droits des opprimés, les Palestiniens semblent avoir retenu la leçon : ils ont démocratiquement élu un parti islamique qui leur avait promis de résister. De manière très significative, il y eut extrêmement peu de gens de gauche pour soutenir le peuple palestinien dans son choix démocratique.

Dans les dispositions actuelles, qui sont celles d’une solidarité politiquement conditionnée, nous sommes en train de perdre des militants à chaque tournant de cette route cahoteuse. En voici les raisons :

1) Le mouvement palestinien de libération nationale est fondamentalement un mouvement de libération nationale : cette prise de conscience nous fait perdre tous les gens de gauche tenants du cosmopolitisme, c’est-à-dire tous ceux qui rejettent le nationalisme, quel qu’il soit ;

2) En raison de l’ascension politique du Hamas, la Résistance palestinienne est désormais perçue comme une résistance islamique : là, nous perdons les laïcistes et les athées rabiques, qui vomissent la religion, ce qui les envoie valdinguer dans la catégorie des PEP (Progressistes, Excepté en ce qui concerne la Palestine) [4] ;

De fait, les PEP se subdivisent en deux sous-groupes :

Les PEP-1 : ce sont ceux qui sont contre le Hamas au motif qu’il serait « réactionnaire ». Néanmoins, ils approuvent le Hamas, en raison de ses succès opérationnels, en tant que mouvement de Résistance. Fondamentalement, ces militants attendent des Palestiniens qu’ils changent d’esprit et qu’ils deviennent les adeptes d’une société séculière. Mais ils sont prêts à soutenir les Palestiniens, à certaines conditions (les leurs), en tant que peuple opprimé ;

Les PEP-2 : ce sont ceux qui sont contre le Hamas au motif qu’il s’agirait d’un mouvement « réactionnaire », et qui, de surcroît, en rejettent jusqu’aux succès sur le terrain. Ceux-là n’attendent rien de moins que la révolution mondiale. Ils préfèrent laisser mariner les Palestiniens, pour l’instant, comme si Gaza était une villégiature en bord de mer.

Avec l’évaporation rapide de ces forces de la solidarité, nous nous retrouvons avec un mouvement de solidarité avec les Palestiniens miniature, doté d’un pouvoir intellectuel (occidental) pitoyablement limité, et encore moins capable d’une quelconque efficacité au niveau de la base. Cette situation tragique a été dénoncée, récemment, par Nadine Rosa-Rosso, une marxiste indépendante vivant à Bruxelles. Elle écrit : « L’immense majorité de la gauche, communistes compris, est d’accord pour soutenir la population de Gaza contre l’agression israélienne, mais refuse d’en soutenir les expressions politiques, notamment le Hamas, en Palestine, et le Hezbollah, au Liban. »

Cela amène Nadine Rosa-Rosso à se demander « pourquoi la gauche et l’extrême-gauche mobilisent-elles aussi peu de gens ? Et, disons-le carrément, soyons clairs : la gauche et l’extrême-gauche sont-elles encore capables de mobiliser, sur ces questions ? »

Où allons-nous, comme çà ?

« Si le soutien qu’apporte la gauche aux droits de l’homme en Palestine est conditionné et dépendant de la dénonciation, par les Palestiniens, de leur religion et de leurs croyances idéologiques, de leur héritage culturel et de leurs traditions sociales, et de l’adoption, par les mêmes Palestiniens, d’un nouveau panel de croyances, de valeurs aliènes et de comportements sociaux convenant à ce que la culture de ladite gauche considère acceptable, cela signifie que le monde est en train de dénier aux Palestiniens un des droits humains les plus fondamentaux, à savoir le droit de penser et de vivre à l’intérieur du code éthique de leur choix. » Nahida Izzat.

Le discours actuel de la solidarité de gauche avec les Palestiniens est un discours futile : il s’aliène lui-même de son sujet, il ne réalise rien du tout et il semble n’aller nulle part. Si nous voulons aider les Palestiniens, les Irakiens et les autres millions de victimes de l’impérialisme occidental, nous devons vraiment nous arrêter une seconde, prendre une profonde respiration et tout recommencer de zéro.

Nous devons apprendre à écouter : au lieu d’imposer nos convictions aux autres, nous devons apprendre à écouter ce en quoi les autres croient.

Serons-nous capables de suivre les conseils de Bustani et de Rosa-Rosso, et réviser totalement notre notion de l’Islam, de ses racines spirituelles, de sa non-séparation de la sphère civile et de la sphère spirituelle, de sa vision de lui-même en tant que « façon de vivre » ? La question de savoir si nous en sommes capables, ou non, est une très bonne question.

Une autre option consisterait à reconsidérer notre cécité et à aborder les questions humanistes sous un angle humaniste (par opposition à politique). Plutôt que nous aimer au travers de la souffrance d’autrui, ce qui est la forme ultime de l’égoïsme, nous ferions mieux, pour la première fois, de mettre en pratique la notion de réelle empathie, en nous mettant à la place de notre prochain, tout en reconnaissant que ne nous serons sans doute jamais à même de comprendre totalement ledit prochain.

Au lieu de nous aimer nous-mêmes à travers les Palestiniens, et à leurs dépens, nous devons accepter les Palestiniens pour qui ils sont, et les soutenir pour qui ils sont, sans égard pour nos propres vues des choses. C’est là la seule forme réelle de solidarité possible : elle vise à une conformité éthique, plutôt qu’idéologique. Elle place l’humanité en son centre-même. Elle réfléchit à la profonde compréhension qu’avait Marx de la religion en tant que « soupir poussé par les opprimés ». Si nous prétendons avoir de la compassion pour les gens, nous devons apprendre à les aimer pour qui ils sont, plutôt que pour ce dont nous attendons d’eux qu’ils soient.

Gilad Atzmon
Palestine Think Tank, 14 juillet 2009.


Gilad Atzmon est un écrivain et musicien de jazz qui vit à Londres. Son dernier CD est : In Loving Memory of America.

Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier

Texte original en anglais :
http://palestinethinktank.com/2009/07/14/gilad-atzmon-thinking-out-of-the-secular-box-the-left-and-islam/



[1] C’est là quelque chose de lié avec un héritage du Bas-Empire romain et des premiers développements du christianisme en tant que concept expansionniste visant à s’étendre lui-même à des cultures et à des civilisations lointaines.

[2] L’on peut avancer l’idée que le programme essentiel des tentatives postmodernes est celui de déstabiliser les fondements de la connaissance et de l’éthique moderne en défiant la possibilité de leur applicabilité universelle contemporaine. Comme l’a exprimé éloquemment Muqtedar Khan, le postmoderniste cherche à privilégier le « hic et nunc » par rapport au global. Tant la philosophie postmoderne que la théologie, dit Khan, « rejettent l’affirmation moderniste de l’infaillibilité de la raison ». A l’instar des postmodernistes, l’Islam et le judaïsme sont sceptiques à l’égard de la souveraineté de la raison et du discours rationaliste.

[3] La suggestion marxiste bizarre et très commune selon laquelle « beaucoup de gens, en-dehors de chez nous » sont, de fait, « réactionnaires » du fait qu’ils sont religieux implique la présupposition nécessaire que le marxiste lui-même est confortablement installé dans une supériorité morale absolue. Une telle assomption est tout à fait erronée, pour deux raisons évidentes :
- affirmer en savoir plus que les autres, sur la base d’une affiliation idéologique ou politique est rien de moins que le suprématisme en action ;
- la prétention de posséder la supériorité morale de niveau X ne saurait être scientifiquement vérifiée, sauf à avoir été validée par une autre supériorité morale, encore plus élevée, de niveau X’. Pour pouvoir affirmer que sa position est « d’un niveau moral supérieur », un marxiste devrait poursuivre sa logique et affirmer détenir la position morale encore supérieure X’. Pour vérifier X’, il devra passer à un X’ supérieur, et ainsi de suite… Nous somme confrontés, ici, à la recherche sans fin de la validation d’une signification éthique. Un tel modèle de pensée devrait nous aider à comprendre la raison pour laquelle le marxisme occidental a réussi à se détacher totalement de la réalité éthique et de la pensée éthique, et à ne pratiquement jamais aborder les questions relatives à une authentique égalité.
Le problème – évident – que pose la mise en pratique par le marxisme de la dichotomie « progressiste VS réactionnaire » tient au fait que les Marxistes affirment, de manière expédiente, se situer dans le camp des progressistes, et qu’ils affirment, pleins de sens pratique, que l’ « adversaire » doit être trouvé parmi les réactionnaires. C’est à l’évidence légèrement suspect, voire douteux, à dire le moins.

[4] C’est Phil Weiss, sur son blogue d’une valeur inestimable MondoWeiss, qui a inventé cette définition politique très utile de PEP : Progressiste, Excepté en ce qui concerne la Palestine.

Le canal de Suez au service de la marine sioniste contre l'Iran‏

Egypte - 15-07-2009
Par Abdel Bari Atwane
Résumé et traduction de l'article d’Abdel Bari Atwane sur Al Quds Al Arabi par NA.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, qui affame les Palestiniens de Gaza et veut "briser les jambes" de celui qui ose traverser la frontière égyptienne, ouvre grand les portes du canal de Suez à la marine sioniste en vertu d'une convention qui remonte à… 1888 !




















Sous-marin israélien de type Dauphin, transporteur de missiles nucléaires(photo Al Arabiya)


Le ministre des Affaires étrangères égyptien, Ahmad Abou el Ghaith, a déclaré hier que le passage des navires nucléaires et des vaisseaux de guerre israéliens par le canal de Suez était soumis à la convention de Constantinople de 1888, qui autorise le passage de navires militaires à condition qu'ils ne manifestent aucune agressivité à l'égard de l'Etat propriétaire dudit canal.

En vérité, les navires israéliens ont traversé le canal de Suez, non en vertu de la convention de Constantinople mais suite à des ententes secrètes conclues entre le gouvernement égyptien actuel et l'Etat sioniste pour attaquer l'Iran. Et cette traversée n'en est que la première application publique.

Pour rappel, le gouvernement égyptien avait nié sur la BBC samedi dernier le passage d'un quelconque navire israélien par le canal de Suez et ajouté que l'Egypte s'opposait à une telle traversée et tous les médias arabes ont publié cette position en Une.

Il est vrai que ce n'est pas la première fois que ce canal est traversé dans des intentions belliqueuses et on est en droit de demander a Monsieur Abou el Ghaith si la traversée de ce même canal par les porte-avions états-uniens en 2003 pour attaquer et occuper l'Irak manifestaient une quelconque agressivité à l'égard de l'Egypte, notamment en vertu des accords de défense arabe commune.

Nul n'a oublié les fameuses déclarations de Monsieur Abou el Ghaith où il déclarait qu'il "briserait les jambes" de tout Palestinien affamé qui traverserait les frontières pour rentrer en Egypte à la recherche d'un morceau de pain, qualifiant un tel acte de violation de l'intégrité et de la souveraineté nationale égyptiennes.

C'est ainsi que lorsqu'un Palestinien, arabe et musulman, dont la moitié de la famille est peut-être égyptienne, traverse la frontière égyptienne à la recherche d'une brique de lait pour son enfant, il viole l'intégrité et la souveraineté nationale égyptiennes tandis que lorsque des sous-marins nucléaires israéliens traversent le canal de Suez en route vers la Mer rouge et le Golfe dans le cadre de manœuvres militaires en préparation d'une attaque contre un Etat musulman, il s'agit d'un acte légitime soumis à une convention qui remonte à l'époque ottomane.
Source : Al Quds Al Arabi
Traduction : NA

Abbas et Dahlan ont-ils conspiré à l’assassinat d’Arafat ?

Palestine - 16-07-2009
Par Khaled Amayreh > amayreh@p-ol.com
Dans une conférence de presse impromptue à Amman, la capitale jordanienne, le 12 juillet, le secrétaire général du Fatah, Farouk Kaddumi, a révélé que le chef de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas et l’ancien homme fort à Gaza Mohammed Dahlan, avaient conspiré à l’assassinat de Yasser Arafat, en connivence avec Israël et la CIA (US Central Intelligence Agency).

Kaddumi a rapporté qu’Arafat lui avait confié les notes d’une rencontre secrète impliquant Abbas, Dahlan, des responsables du renseignement US ainsi que l’ancien premier ministre israélien Ariel Sharon. La rencontre aurait eu lieu le 22 mars 2004.

Selon ce document, dont l’authenticité n’a pas été vérifiée de façon indépendante, Sharon a dit à Abbas et à Dahlan, pendant la réunion, qu’Arafat devait être tué par empoisonnement.

Les notes prises montrent qu’Abbas a protesté, disant que l’assassinat d’Arafat compliquerait les choses et provoquerait de graves difficultés.

La version arabe des notes indique que Sharon a dit à Abbas et à Dahlan : “Pour commencer, nous devons tuer tous les dirigeants militaires et politiques du Hamas, du Jihad, des Brigades Al-Aqsa et du Front Populaire, de manière à créer un chaos dans leurs rangs qui permettra d’en finir avec eux plus facilement.”

Puis Sharon aurait répondu à une suggestion de Dahlan de commencer d’abord par « une période de calme » : « Aussi longtemps qu’Arafat siègera à la Muqata’a à Ramallah, vous échouerez, parce que le vieux renard vous surprendra tous, comme il l’a fait par le passé, parce qu’il sait exactement ce que vous voulez faire, et il fera tout pour faire échouer vos plans. »

Sharon a ensuite ajouté : « La première étape devrait donc être d’empoisonner Arafat et de le tuer. Je ne veux pas l’envoyer en exil à moins que j’ai des garanties du pays qui l’accueillera qu’ils l’assigneront à domicile… »

D’après les notes, Sharon aurait mentionné les noms des dirigeants principaux du Hamas et du Jihad Islamique à assassiner, dont Abdel Aziz Rantisi, qu’Israël a assassiné le 17 avril 2004.

Le document présenté par Kaddumi ne décrit pas les buts ultimes israélo-américains derrière la liquidation d’Arafat et des principaux chefs de la résistance. Cependant, on peut déduire sans risque d’erreur que l’objectif qui sous-tendait la conspiration alléguée était la création d’un régime palestinien collaborationniste dont la mission centrale et la raison d’être serait de flouer les masses palestiniennes et de leur faire accepter un « accord de paix » avec Israël qui permettrait à ce dernier d’imposer sa volonté et ses conditions aux Palestiniens.

Kaddumi est une personnalité importante au Fatah, et il est difficile d’écarter ses révélations en les qualifiant d’hallucinations, comme ont fait ses opposants. Néanmoins, il est difficile d’inculper Abbas sur cette base. Tout comme il est difficile de lui fournir un certificat d’innocence, parce qu’il n’est pas indemne de suspicions et n’est certainement pas un personnage impeccable.

Je me souviens d’une discussion avec Sakhr Abash, un proche de Yasser Arafat, deux jours après la mort de ce dernier, qui m’avait dit qu’il était sûr à 100% qu’ « ils l’avaient tué. »

Je l’avais pressé d’identifier les assassins, les gens auxquels il faisait référence. Il m’avait dit : « Tu les connais, ces gens autour de lui, les agents d’Israël. »

Dahlan

Alors qu’on peut être amené à prendre des précautions sur le rôle qu’aurait joué Abbas dans l’empoisonnement d’Arafat, si ce dernier est vraiment mort empoisonné, on se sent beaucoup libre et confiant lorsqu’il s’agit des accords traîtres pas-si-secrets de Dahlan avec les Israéliens et les Américains.

Il y a quelques années, je me souviens avoir écouté la bande-son secrète d’une discussion de Dahlan avec quelques-uns de ses partisans, à la radio al-Hurriya à Gaza. Au cours de cette discussion, on entendait Dahlan jurer de faire regretter au Hamas le jour où il avait décidé de se présenter aux élections de 2006.

Je leur ferai manger ... (juron) ... et si n’importe quel type du Fatah ose participer au gouvernement Hamas, je saurai comment m’en occuper."

Dahlan a proféré des remarques encore plus scandaleuses qu’on préfère ne pas mentionner à cause de leur goût plus que douteux.

En 2008, le magasine américain Vanity Fair a publié un rapport d’investigation intitulé « Comment l’administration Bush a menti au Congrès et a armé le Fatah pour provoquer une guerre civile palestinienne visant à renverser le Hamas. »

Le rapport soulignait que la Maison Blanche avait essayé d’organiser le renversement armé du gouvernement dirigé par le Hamas après que le groupe islamique ait remporté les élections palestiniennes en 2006.

Il était clair que Dahlan était le meneur du coup d’Etat, dont le boulot était de détruire le Hamas, d’arrêter ou de tuer ses dirigeants, en collaboration avec Israël.

Toujours selon le rapport, l’administration Bush avait menti au Congrès et avait amplifié le soutien militaire au Fatah dans le but de provoquer une guerre civile palestinienne dont ils pensaient que le Hamas la perdrait.

Vanity Fair avait surnommé l’épisode « Iran Contra 2 », en référence au financement des Contras nicaraguayens par l’administration Reagan en vendant secrètement des armes à l’Iran.

Le rapport citait David Wurmser, un responsable dans l’administration Bush, qui avait dit qu’il croyait que « la prise du pouvoir par le Hamas à Gaza l’année dernière aurait bien pu être une mesure préemptive d’anticipation du coup d’Etat soutenu par les USA. »

En clair, il y a des preuves accablantes que Dahlan a collaboré de façon éhontée avec les services secrets israéliens et américains contre son propre peuple, tout comme il est clair que le régime actuel à Ramallah collabore, se coordonne et conspire avec Israël à la liquidation de la résistance en Cisjordanie.

Bien sûr, Abbas peut arguer qu’il n’a joué aucun rôle dans le complot pour assassiner Yasser Arafat. Cependant, lui et son régime à Ramallah ne peuvent nier le fait que leurs services de sécurité, maintenant entraînés et armés sous la supervision de l’officier du renseignement US Keith Dayton, ont étroitement collaboré avec Israël pour éliminer tous les résistants en Cisjordanie.

La récente tuerie à Qalqiliya fut une preuve accablante, si c’était nécessaire, que le régime de l’AP n’est qu’une autre couche de l’occupation israélienne.

Ceci ajouté à l’inquisition totale, la chasse, la répression, l’arrestation, le licenciement, la saisie et la fermeture des institutions, ainsi que la propagation de la torture qui, dans de nombreux cas, ont conduit à une mort cruelle, montrent que l’AP travaille de concert avec Israël pour saper les intérêts nationaux palestiniens.

Ceci en soi, et indépendamment de qui a empoisonné Arafat, est suffisant pour inculper la direction actuelle à Ramallah de collaboration avec Israël et de haute trahison.

photo ci-dessus AFP : Yasser Arafat, entouré de ses médecins égyptiens et tunisiens, à Ramallah le 28 octobre 2004 dans la matinée, avant son transfert à Paris, où il est mort le 11 novembre 2004.
Traduction : MR pour ISM

Haniyeh : Pas de solution sans dialogue

Gaza - 16-07-2009
Par Palestine Info
Ismaël Haniyeh, premier ministre palestinien, a confirmé que le dialogue national reste la seule route possible permettant la fin des conflits intérieurs et de l’état de division qui déchire la scène palestinienne. Haniyeh a accordé une interview au journal Al-Ray(L’opinion), journal publié par le ministère palestinien d’informations, à Gaza, dimanche 12 juillet 2009. Notre Centre Palestinien d’Information (CPI) en a reçu une copie.

Haniyeh insiste à dire que le choix le meilleur, pour toutes les factions palestiniennes est l’union pour préserver les droits du peuple palestinien.

Et pour ce qui est des conséquences de la guerre agressive israélienne menée contre Gaza sur le rendement du gouvernement, six mois après, Haniyeh dit que son cabinet a pu amortir beaucoup, dans un délai record. Armés d’une forte volonté, les ministres travaillent dans des conditions exceptionnelles très difficiles, conditions conséquences du blocus et de la guerre agressive israélienne menée contre Gaza et de beaucoup d’autres défis.

Il saisit l’occasion pour saluer les ministres qui ont beaucoup fait, en dépit de toutes les difficultés. Il confirme la détermination de s’ouvrir sur toutes les composantes de la société palestinienne, politiques, tribus ou organisations civiles.

Le gouvernement adopte la stratégie de la résistance. En effet, la résistance n’est pas seulement représentée par le fusil et par l’obus, mais aussi par la culture et par l’identité. Nous ne mélangeons pas les étapes et nous nous rendons compte que nous sommes dans l’étape de la libération nationale. En tout cas, nous dirigeons un cabinet qui protège la résistance.

Puis Haniyeh adresse aux membres du Hamas plusieurs messages. Dans le premier, il leur demande de garder l’espoir de toute la Nation pour reprendre la sainte mosquée d’Al-Aqsa.

Dans le deuxième, il leur fait part de sa compréhension de tous leurs sacrifices, la taxe de la victoire à venir.

Dans son troisième message, il leur demande de rester attachés aux éléments de la force : la foi en Allah (le Tout Puissant) en premier.

Puis Haniyeh exhorte le mouvement du Fatah à travailler avec eux pour reprendre les droits perdus du peuple palestinien et pour créer leur Etat.

Il n’y a de solution que par le dialogue et l’unité, dit Haniyeh, puisque la direction est unique : la ville d'Al-Quds et la sainte mosquée d’Al-Aqsa.

La première question

Le journal Al-Ray : Six mois après la guerre, quel regard portez-vous sur le rendement du gouvernement ?

Ismaël Haniyeh : Sans aucun doute, ces six mois sont différents des précédents. Ils viennent après une guerre, la plus agressive menée contre la bande de Gaza. L’occupation israélienne a dirigé tous ses feux sur tout ce qui est palestinien dans la bande de Gaza. Les occupants ont détruit les infrastructures, les ministères, les bâtiments des services de sécurité, les maisons civiles, les écoles, les maternelles, les universités, les arbres, les plantes, les rues, les réseaux d’eau, d’électricité et de téléphone. Ils ont tout détruit, mais pour aussitôt fuir la Bande.

Une image bien sombre. Cependant, notre peuple palestinien a montré une résistance exceptionnelle pendant la guerre comme après. Les ministères ont repris leur travail comme avant et même mieux. Les ministres et les fonctionnaires ont travaillé sous des tentes ou dans des bâtiments des plus étroits. Avec les moyens du bord, vraiment limités, ils ont pu offrir leurs services au public.

Le domaine de la santé a connu des cas créatifs exceptionnels, en traitant surtout les blessés de la guerre agressive israélienne menée contre Gaza. Les ministères des affaires sociales, des travaux publics, des transports, des communications ont mis des efforts grandioses pour servir le public, d’une bonne façon, rapide.

A titre d’exemple, des dizaines de rues ont été restaurées, bien que le goudron fût pratiquement inexistant. Mais les Palestiniens ont la bonne idée d’utiliser les petites pierres, un moyen pour dépasser les conséquences de la guerre.

Le gouvernement a pu, en un temps record, amortir beaucoup d’effets de l’agression et reprendre le travail, armé d’une volonté inébranlable.

Toutefois, nous admettons qu’il y a des ratés ici et là : les pressions sur le terrain sont trop fortes.

L’ouverture sur autrui

Le journal Al-Ray : Etes-vous satisfaits du rendement de vos ministres et des responsables des bureaux ?

Ismaël Haniyeh : Sûrement, nous avons une confiance totale en nos frères ministres, notamment du fait qu’ils travaillent dans des conditions exceptionnellement difficiles. Le blocus, l’agression, la guerre, l’état de division intérieure, les défis sont très nombreux. Malgré tout, les frères ministres tiennent le cap. Ils font des miracles, en dépit des peu de moyens qu’ils ont sous la main. Les ministères travaillent main dans la main, d’une façon jamais vue auparavant.

Le journal Al-Ray : La cause de la sécurité vous empêche de vous montrer en public assez souvent. Cela n’affecte pas la tâche du gouvernement ?

Ismaël Haniyeh : Jamais le premier ministre n’est absent de son travail, ni les ministres d’ailleurs. Il suit les affaires les plus minimes, et même dans les plus sombres moments et durant la guerre. Nous avons trouvé les moyens de continuer nos missions qui nous sont confiées par le peuple.

Le journal Al-Ray : La relation entre votre cabinet et le mouvement du Hamas, comment la voyez-vous ?

Ismaël Haniyeh : Notre gouvernement est ouvert à toutes les composantes de la société palestinienne : mouvements, partis, organisations privées, tribus.

C’est évident que le mouvement du Hamas possède une position particulière. Nous travaillons pour une complémentarité entre les composantes de la société et le gouvernement, au service de notre peuple. Il y a évidemment quelques différences entre le gouvernement et le mouvement. Ces différences viennent de la position de chacun. Toutefois, nous avons réussi à empêcher la fusion entre le gouvernement et le mouvement. Un équilibre s’établit, profitant de toutes les expériences et de tous les conseils, des conseils venant du Hamas ou d’autres factions nationales.

Créativité politique

Le journal Al-Ray : On croit que l’adoption de la résistance par le gouvernement sera un suicide politique. Qu’en dites-vous ?

Ismaël Haniyeh : Pas du tout, c’est une créativité politique. En fait, la résistance n’est pas seulement un fusil ou un obus explosif ; c’est une culture et une identité. Nous ne mélangeons pas les étapes. Nous vivons actuellement une étape de libération nationale. Nous dirigeons un cabinet qui défend le choix et le programme de la résistance pour arriver à la création de notre Etat, après la libération. Nous essayons de servir le public dans ses affaires quotidiennes, sans pour autant faire de concession politique. Notre gouvernement adopte toujours le projet de la résistance.

Les discours d’Obama et de Netanyahu

Le journal Al-Ray : Quelle est votre position sur les discours d’Obama et de Netanyahu ?

Ismaël Haniyeh : Il est clair que nous vivons une nouvelle phase politique différente des précédentes, aussi bien aux Etats-Unis qu’à l’intérieur de l’entité israélienne. En effet, le discours du président Obama exprime une volonté de pratiquer des changements dans les politiques de son pays, en ce qui concerne la région en général et la question palestinienne en particulier. Ce qui nous intéresse, c’est que ces paroles se concrétisent afin de rendre à notre peuple palestinien ses droits et afin qu’il ait son Etat indépendant.

Nous avons parlé de façon positive du discours d’Obama et nous attendons qu’il se concrétise. Et nous avons confirmé que nous ne serions jamais un obstacle face à la sécurité, la stabilité et la paix dans la région.

Et pour ce qui est du discours de Netanyahu, il ne reflète que l’esprit sioniste qui refuse toujours de rendre aux Palestiniens leurs droits, même les plus minimes. Il affirme encore une fois l’échec de toutes ces politiques qui essaient de satisfaire l’ennemi et qui applique gratuitement les accords servant seulement sa sécurité. Et lui, par contre, refuse de reconnaître nos droits nationaux et continue de confisquer nos terrains, de judaïser la ville d'Al-Quds, de refuser le droit au retour, d’ignorer la loi internationale et humaine, de commettre plus de crimes et de guerres, de renforcer le blocus imposé sur notre peuple. Tout cela rend inutile l’application de la « feuille de route » et d’autres accords. Cette application ne sera qu’une mauvaise aventure qui vient à l’encontre des droits de notre peuple et de ses intérêts nationaux.

Le choix de l’union

Le journal Al-Ray : Abou Al-Abd (Ismaël Haniyeh) restera-t-il attaché au poste de premier ministre dans tous les cas ?

Ismaël Haniyeh : J’ai l’honneur de ce poste dont le peuple palestinien m’a chargé pour toute cette période. Et j’implore Allah (le Tout Puissant) pour qu’Il m’aide à assumer cette tâche de sorte qu’Il soit satisfait. J’espère pouvoir travailler dans l’intérêt de notre peuple, pour ses droits et ses principes. Nous considérons ce poste comme une charge et non comme un privilège. Certes, nous avons assumé nos responsabilités en travaillant main dans la main avec nos frères pour servir notre peuple. J’espère que Ismaël Haniyeh ne sera pas un jour un obstacle devant une réconciliation nationale. En effet, l’unité de notre peuple est plus importante que les individus. Ses intérêts sont plus importants que les noms. Allah (le Tout Puissant) sait bien que nous n’avons aucune envie d’aucun poste. Nous ne cherchons pas des privilèges pour nous-mêmes. Nous cherchons une bonne place pour notre peuple sur la carte politique du monde. Et il la mérite, cette place. Après toutes ses luttes et tous ses sacrifices. Il doit prendre son rôle naturel bafoué depuis des décennies.

Le journal Al-Ray : Comment voyez-vous l’avenir des relations nationales ?

Ismaël Haniyeh : Le meilleur choix pour tous les Palestiniens est l’union pour préserver les droits du peuple palestinien. C’est vrai qu’il y a des opinions et des tendances politiques diverses, je ne crois pas cependant qu’il y ait des divergences sur le droit palestinien ou sur l’objectif palestinien final. Etant donné que nous vivons sur la même terre, notre destin sera le travail commun et l’accord entre les différents programmes. En fin de compte, nous devons travailler comme une seule équipe afin que nous progressions face aux Sionistes ; la division politique ne fait que renforcer notre faiblesse. Par contre, cette division donne des points de force supplémentaires à nos adversaires qui appliqueront la règle : « diviser pour régner ». Nous sommes pleins d’espoir pour que la réconciliation, tant attendue par notre peuple, soit faite en préservant les principes et les droits de notre peuple ainsi que son choix de la résistance.

Le journal Al-Ray : Quel regard portez-vous sur les délégations venant rendre visite à Gaza, ces derniers temps ?

Ismaël Haniyeh : Nous considérons ces visites comme un pas positif pour briser le blocus. La visite de ces délégations, ces personnes, ces institutions, confirme combien ce blocus est injuste et combien le peuple palestinien est opprimé. C’est un message adressé à la communauté internationale lui demandant d’y mettre fin.

Ces visites sont une confirmation de l’échec de la volonté d’isoler le peuple palestinien. C’est aussi un signe que la solidarité avec notre peuple est en augmentation et que la souffrance tout au long de toutes ces années a donné ses fruits. L’avenir le confirmera de plus en plus.

Double message

Le journal Al-Ray : Quel message aimeriez-vous adresser aux membres du mouvement du Hamas ?

Ismaël Haniyeh : En fait, ils sont plusieurs, les messages.

Le premier : Ce que vous avez semé commence à donner ses fruits. Vous êtes dans l’avant-garde du projet de la libération nationale de la reconstitution islamique. Tout le monde vous regarde. La nation a une bonne image de vous, alors continuez. Vous êtes l’espoir de cette Nation ; vous êtes l’avant-garde dans la route menant vers la sainte mosquée d’Al-Aqsa ; vers la grande dignité.

Notre deuxième message : Nous savons combien vous donnez de martyrs, de blessés et de captifs, mais nous savons aussi que c’est la taxe de ceux qui croient en la victoire à venir. Restez compréhensifs avec vos frères qui ont des opinions différentes des nôtres. Appliquez l’invocation du prophète (que la prière et la salutation d’Allah (le Tout Puissant) soit sur lui) : « Ô mon Seigneur ! Guide ma tribu ; ils sont ignorants ». La bienfaisance restera sur cette terre bénie.

Notre troisième message : Restez attachés aux éléments de la puissance. Le premier est la foi en Allah (le Tout Puissant), la piété. Evitez de Le contrarier. Hissez loin l’étendard de l’islam. Sachez que celui qui cherche la dignité en dehors d’Allah (le Tout Puissant), Il Le rabaisse. Sachez aussi que le monde d’ici-bas et sa force ne sont qu’une attirance négative. Et notre vraie force sera d’avoir la foi et de servir notre peuple. {Modeste envers les croyants, fiers envers les mécréants}(Sourate 5, verset 54). Enfin, soyez ascètes, le monde d’ici-bas vous sera obéissant.

Message au Fatah

Le journal Al-Ray : Et quel sera votre message adressé au mouvement du Fatah ?

Ismaël Haniyeh : Nous leur disons : Qu’Allah (le Tout Puissant) nous guide dans le bon chemin. Vous et nous sommes dans le même bateau, sur la même terre, la terre de la Palestine. C’est Lui qui rehausse et rabaisse qui Il veut. Notre ennemi est commun. Nous devons alors travailler ensemble face à lui ; nous devons travailler main dans la main pour reprendre nos droits et installer notre Etat.

Nous leur disons : Dès le départ, nous avions dit qu’il n’y a pas de solution si ce n’est par le dialogue, par la coexistence des programmes différents, étant donné que l’orientation est la même. L’orientation nous est connue : la ville d'Al-Quds et la sainte mosquée d’Al-Aqsa et les droits de notre peuple. Cependant, chercher l’appui à l’étranger et mettre tout intérêt plus haut que l’intérêt de notre peuple n’ont aucune utilité. La manœuvre perfide ne joue que contre ses propres joueurs. Sachez que notre force réside dans notre union, union pour la Palestine et sa cause. Tout pari sur autre chose ne sera que jouer les intérêts et les droits de notre peuple ; les résultats auraient ainsi été connus d’avance : la perte.

Nous demandons au mouvement du Fatah l’union, qu’il en finisse avec ses différends, qu’il développe une position unique préservant les fondements du mouvement. Le Fatah est parti comme un mouvement de résistance, un mouvement de libération nationale, non un mouvement ébranlé par toutes les vagues, dirigé vers cette plage ou vers une autre.

Le dialogue

Le journal Al-Ray : Où en est-on avec le dialogue ?

Ismaël Haniyeh : Nous croyons que le dialogue reste le seul moyen pour mettre fin à nos différences internes, pour en finir avec cet état de division. Nous avons tout fait pour réussir le dialogue, dès son premier round. Cependant, il y a deux problèmes principaux.

Le premier est de s’appuyer sur l’étranger et de céder aux pressions internationales : les conditions du Quartette, l’affaire des détenus politiques.

Le deuxième réside dans les bases avancées pour une solution. Par exemple, le mouvement du Fatah trouve que ce qui s’est passé à Gaza et ce qui s’est passé en 2007 sont les vrais problèmes. Il veut retourner à Gaza pour mettre fin à la division entre la Cisjordanie et la bande de Gaza. Cette idée ne mène à aucune solution. La bonne logique veut que l’on parle des problèmes existant avant et après le 14 juin 2007, des problèmes qui ont besoin de solutions afin que ce qui s’est passé ne se produise plus et afin de protéger la société palestinienne et son système politique sur la base de l’acceptation de l’autre, en croyant au travail commun.

Le journal Al-Ray : Regrettez-vous d’avoir participé aux élections et d’avoir constitué le gouvernement ?

Ismaël Haniyeh : Sans doute, il y a deux positions différentes. Nous entendons de temps à autre quelqu’un dire : Vous êtes un mouvement de résistance, que faites-vous avec la politique ?

De telles questions sont posées par deux genres de personnes. Le premier genre aime le mouvement. Il croit qu’en travaillant en politique, nous laissons tomber la résistance et nous perdons la tête. A ceux-là, nous confirmons que nous nous rendons compte que nous vivons dans une étape de libération nationale. Toutefois, nous devons assumer la tâche qui est de diriger la société et de défendre politiquement ses droits. Heureusement, nous avons réussi dans les deux domaines, même sous le blocus. Nous avons pu assurer la couverture politique et officielle au programme de la résistance, stopper les séries de concessions. Il était naturel que nous travaillions dans la politique après avoir été choisis par la majorité de notre peuple.

Le deuxième genre utilise la même logique, mais seulement pour critiquer le mouvement, afin de dire qu’il a laissé tombé ses programmes, afin aussi de condamner ses positions politiques. A ceux-là, nous disons que nous sommes toujours dans la résistance. La politique ne nous change pas et ne peut changer nos positions.

L’abus de pouvoir

Le journal Al-Ray : Par la nature du travail de terrain, des erreurs inacceptables voient le jour. Comment traitez-vous de telles affaires ?

Ismaël Haniyeh : Sans aucun doute, celui qui ne travaille pas ne commet pas d’erreurs. Il y a certainement des fautes commises, involontairement. Elles concernent cependant l’application et non le programme.

Nous poursuivons tout abus de pouvoir. Plusieurs fonctionnaires ont été licenciés ou sanctionnés différemment. Nous ne permettrons aucun abus.

Pour cette raison, nous avons mis en place un bureau de plaintes. Il reçoit les plaintes du public, dans le conseil des ministres comme dans le ministère de la justice. Il tâche à rendre au citoyen son droit bafoué. Il y a également le bureau du contrôleur général du ministre de l’intérieur.

Enfin, nous implorons Allah (le Tout Puissant) afin qu’Il nous guide pour servir notre peuple, afin que nous restions dans la bonne pensée de notre Nation et notre peuple palestinien, afin qu’Il nous unifie, afin qu’Il guide nos semblables à ce qui nous amène le bien et la droiture dans ce bas monde comme dans l’au-delà.