jeudi 9 décembre 2010

L'ONU réclame encore le gel de la colonisation israélienne

8 décembre 2010
 Le Coordonnateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Moyen Orient, Robert Serry, s'est déclaré mercredi « préoccupé par le fait qu'Israël n'a pas tenu compte de l'appel du Quatuor à geler les activités de colonisation en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est ».
« Les colonies sont contraires à la loi internationale et à la Feuille de route, et leur maintien est à l'origine d'une crise de confiance qui affecte les efforts déployés pour parvenir à de véritables négociations politiques », a-t-il dit.

Dans un communiqué, Robert Serry estime que « la communauté internationale doit agir à l'unisson afin de promouvoir une solution négociée à deux Etats ». « Je me félicite de l'intention des États-Unis de poursuivre ses efforts et l'ONU aura d'étroites consultations avec ses partenaires du Quatuor », a-t-il ajouté.

Evoquant ensuite la situation dans la bande de Gaza, Robert Serry s'est réjoui « de l'annonce ce mercredi par le gouvernement israélien d'autoriser les exportations de Gaza ».

« L'ONU suivra de près la mise en œuvre de cette décision. J'espère que toute la gamme des exportations sera autorisée et que la quantité de marchandises autorisée sera ajustée si nécessaire pour répondre à la demande », a-t-il poursuivi, après avoir rappelé que « le redémarrage des exportations est essentielle pour relancer l'économie de la bande de Gaza ».

Robert Serry a par ailleurs confirmé que les autorités israéliennes avaient donné leur feu vert pour le lancement de projets de l'ONU à Gaza, pour un montant total de 110 millions de dollars. « Comme j'en ai discuté avec ministre (israélien) de la défense Barak plus tôt cette semaine, c'est un pas en avant, mais les procédures d'approbation et d'exécution doivent encore avancer plus rapidement », a-t-il toutefois précisé.

Le Coordonnateur spécial de l'ONU a également « demandé à Israël d'accélérer l'approbation de nouveaux projets de l'ONU », en appelant en même temps les militants palestiniens « à cesser les tirs sans discernement de roquettes de la bande de Gaza vers Israël ».

Pour conclure, Robert Serry est revenu sur « le précédent établi par la décision d'un tribunal israélien d'autoriser le transfert d'un membre du Conseil législatif palestinien de Jérusalem à Ramallah ». Estimant que cette décision était « préoccupante » et rappelant que « trois autres parlementaires palestiniens font actuellement face à une procédure judiciaire similaire », il a indiqué que cela suscitait « de graves préoccupations à propos du droit des Palestiniens à résider à Jérusalem-Est ».

« Je ferai directement part des préoccupations de l'ONU au gouvernement israélien et aux partenaires internationaux, il est essentiel que toutes les parties s'abstiennent de toute provocation, en particulier en ce moment », a-t-il conclu.
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Proche-Orient: vers un retour aux négociations indirectes

08 décembre 2010
Sélim Saheb Ettaba
Agence France-Presse
Jérusalem
Les pourparlers de paix israélo-palestiniens paraissaient mercredi revenir au format de négociations indirectes sous médiation américaine après l'échec des efforts de Washington pour obtenir un gel de la colonisation juive dans les Territoires occupés.
Le gouvernement israélien et les organisations de colons ont affiché leur satisfaction face au recul américain, tandis que le président palestinien Mahmoud Abbas, décrivant «une crise difficile», sollicitait l'avis de la Ligue arabe avant de se prononcer.
Le comité de suivi du processus de paix de la Ligue arabe se réunira samedi ou dimanche au Caire à la demande de M. Abbas, a annoncé le secrétaire général de l'organisation, Amr Moussa.
«Israël a tenu bon et n'a pas cédé aux exigences étranges et extrémistes des Américains et le ciel ne nous est pas tombé sur la tête. Les Américains ne nous ont même pas critiqués», s'est félicité le chef du conseil des implantations de Cisjordanie, Danny Dayan, qui avait fait campagne contre tout gel de la colonisation.
Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou avait accepté avec réticence le plan américain prévoyant un moratoire de trois mois sur la colonisation afin de parvenir pendant cette période à un accord sur le tracé des frontières.
Il exigeait des garanties écrites sur les compensations politiques et militaires offertes par les États-Unis, mais les deux parties ne sont pas parvenues à s'entendre sur la formulation.
«La partie américaine est arrivée à la conclusion qu'un gel en Judée-Samarie (Cisjordanie) ne règlera pas le problème (...) Nous avons dit d'entrée de jeu que la colonisation n'est pas la racine du conflit et qu'elle sert de prétexte aux Palestiniens pour refuser de négocier», a affirmé le porte-parole de M. Nétanyahou, Nir Hefetz.
«Le but n'était pas le gel mais de parvenir à un accord. Or, les Palestiniens doivent comprendre ce que les Américains ont compris, à savoir qu'il n'est pas possible d'isoler la question des frontières des autres questions clé», a affirmé à la radio publique Tzvi Hauser, le secrétaire du cabinet.
«Il n'y a pas de doute qu'il y a une crise, une crise difficile», a déclaré d'Athènes, Mahmoud Abbas, qui était attendu dans la soirée au Caire.
Un des négociateurs palestiniens, Yasser Abed Rabbo, s'est même interrogé sur la capacité du président américain Barack Obama à faire avancer les pourparlers de paix.
Il s'est demandé comment Washington pourrait «imposer à Israël un règlement équitable fondé sur le droit international» après avoir échoué à obtenir un moratoire temporaire.
«Ce blocage (israélien) a conduit l'administration américaine à choisir une autre méthode, pour revenir à négocier indirectement avec les parties palestinienne et israélienne, pour sortir le processus de paix de l'impasse et aborder la discussion sur les questions de statut final».
«Cet échec nous pousse une fois de plus à nous tourner vers la communauté internationale dans son ensemble», a-t-il ajouté.
À Bruxelles, la chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE) Catherine Ashton a «regretté» l'attitude d'Israël sur la colonisation, qui reste «illégale» et va «à l'encontre» des efforts de paix.
La France a exhorté Israël à comprendre qu'«il n'y aura pas de solution» au conflit «sans arrêt de la colonisation», se déclarant disposée à chercher une relance des négociations dans le cadre du Quartette (UE, USA, Russie et ONU).
Les États-Unis ont annoncé mardi avoir abandonné l'idée d'obtenir un gel de la colonisation israélienne en Cisjordanie.
Le porte-parole du département d'État Philip Crowley a précisé qu'une nouvelle approche des pourparlers devait être discutée la semaine prochaine à Washington, où négociateurs israéliens et palestiniens sont attendus.
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Beit Ommar retourne à ses racines

Beit Ommar - 09-12-2010
Par Mousa Abu Maria

Mousa Abu Maria est un habitant palestinien de Beit Ommar et membre du Comité national. En 2006, il a fondé le Palestine Solidarity Project avec son épouse Bekah Wolf, citoyenneté israélienne. Mousa a passé plus de la moitié des dix dernières années dans les prisons israéliennes, la plupart du temps en détention administrative.
Les Palestiniens du village de Cisjordanie occupée Beit Ommar retournent à de vieux modèles d'organisation contre l'occupation israélienne. Ces organisateurs emploient des stratégies de résistance rendues célèbres pendant la Première Intifada pour surmonter la stagnation et la division au sein de la société palestinienne. Malgré de nombreux obstacles dus à la répression israélienne et à la politique de plus en plus brutale de l'Autorité Palestinienne, un nouveau Comité National à Beit Ommar fait des progrès dans la construction d'une initiative des groupes de la base pour développer les fondements de la lutte populaire.

















11 novembre 2010, les jeunes de Beit Ommar commémorent la mort de Yasser Arafat (photo PSP)
Construire la lutte populaire
Beit Ommar est le plus gros village du sud de la Cisjordanie, avec une population d'environ 17.000 personnes, dont la plupart vivent du travail agricole. Cinq colonies israéliennes ont été construites sur la terre de Beit Ommar, et une tour de contrôle gardée par l'armée israélienne a été installée à l'entrée de la route principale qui mène au village. Plusieurs centaines d'habitants de Beit Ommar sont actuellement prisonniers politiques dans les prisons israéliennes, et le village est soumis à des raids des forces israéliennes presque chaque nuit. Malgré la présence opprimante d'une armée d'occupation, les villageois de Beit Ommar ont une longue et forte histoire de résistance populaire, avec une participation active pendant les deux Intifadas.
Début 2010, les organisations palestiniennes du village se sont réunies pour former le Comité National contre le Mur et les Colonies. Le projet qui sous-tend ce comité n'est pas nouveau ; les activistes cherchent plutôt à revenir aux modèles d'organisation mis en œuvre pendant la première Intifada, qui transcendent l'affiliation à un parti politique et associent la lutte politique aux programmes et aux soutiens sociaux.
En outre, ces organisateurs cherchent à lier la résistance populaire des villages voisins et à renforcer la communication et la coopération, en particulier dans les zones C et B de Cisjordanie. Selon les termes des accords d'Oslo signés par Israël et l'Organisation de Libération de la Palestine au milieu des années 1990, la Cisjordanie et la Bande de Gaza occupées ont été découpées en zones A, B et C, cette dernière étant placée sous contrôle israélien total.
Le Comité National travaille avec le Projet Solidarité Palestine (Palestine Solidarity Project – PSP), une organisation anti-occupation créée en 2006 pour faciliter la participation des activistes solidaires internationaux et israéliens aux manifestations et autres actions dans le secteur. Bien que la participation de ces activistes de la solidarité soit la bienvenue, le comité tient à renforcer et à donner davantage de pouvoir aux dirigeants palestiniens et à l'organisation de la lutte populaire.
Défendre la terre et résister à l'occupation
Ces huit derniers mois, le Comité National a organisé des manifestations hebdomadaires contre la colonie voisine Karmei Tsur. Tous les samedis, entre 50 et 80 Palestiniens, rejoints par des activistes internationaux et israéliens, marchent vers la grille de la colonie. Là, ils sont systématiquement bloqués par les forces israéliennes, qui font usage de gaz lacrymogènes et arrêtent les activistes pour tenter de réprimer cette initiative. La manifestation attire un grand nombre de jeunes du village, en qui le comité voit la prochaine génération des dirigeants en lutte.
Parce que beaucoup d'habitants de Beit Ommar travaillent dans l'agriculture, le Comité National met fortement l'accent sur la défense des droits des fermiers et sur l'accès à la terre. Plusieurs jours par semaine, les organisateurs du comité et les activistes de PSP accompagnent les fermiers dans la vallée de Saffa, située juste en-dessous de la colonie israélienne idéologique de Bayt Ain et actuellement menacée d'annexion des terres par l'armée israélienne.
Depuis avril 2009, quand un couple de fermiers âgés a été attaqué par les colons dans la vallée, la situation à Saffa s'est aggravée, les colons mettant le feu aux récoltes et l'armée israélienne imposant fréquemment des bouclages militaires. Au cours des deux dernières semaines, 33 activistes de la solidarité palestiniens, internationaux et israéliens ont été arrêtés par les forces israéliennes alors qu'ils tentaient de travailler la terre dans la vallée.
Ce mois de décembre, les organisateurs de Beit Ommar ont l'intention de planter plusieurs milliers d'arbres tant sur les terres de Saffa que sur celles de Beit Ommar adjacentes à la colonie Karmei Tsur dans l'espoir de dissuader le projet d'Israël d'annexer davantage de terre palestinienne.
Les organisateurs restent fermes face à la répression israélienne
Pour tenter de réprimer la nature populaire de la résistance à Beit Ommar, les forces israéliennes attaquent le village presque chaque nuit, saccageant souvent les maisons et arrêtant les jeunes, en particulier ceux qui participent aux manifestations hebdomadaires. En octobre, 13 Palestiniens entre 15 et 28 ans ont été arrêtés seulement parce qu'ils avaient participé aux manifestations. Le 11 octobre, Eyad Jamil al-Alami, 25 ans, membre du Comité National, a été arrêté chez lui, il s'est vu remettre un ordre de détention administrative et incarcéré dans une prison israélienne sans charge. Il a été libéré un mois après, probablement en raison du manque de preuve contre lui. Une semaine plus tard, des soldats israéliens sont arrivés chez deux membres du comité à 3h30 du matin, ont saccagé leurs maisons et ont mis en demeure les deux organisateurs d'arrêter d'organiser des manifestations et d'héberger des activistes de la solidarité.
Malgré la répression croissante, la volonté du Comité National de résister à l'occupation ne s'est que renforcée. Les adhésions au Comité continuent d'augmenter. Récemment, des activistes du village voisin de Beit Ula ont pris contact avec les organisateurs de Beit Ommar pour qu'ils les aident à reprendre les manifestations contre le mur israélien, qui est construit sur des terres appartenant aux agriculteurs de Beit Ula.
Le Comité National travaille actuellement au renforcement de la participation des femmes et des jeunes aux manifestations hebdomadaires, tandis que les protestations et les confrontations continuent de croître.
En outre, le Comité National de Beit Ommar maintient son engagement à opérer en dehors de la sphère d'influence de l'Autorité Palestinienne. Les organisateurs ont refusé des offres de ressources et des délégations d'hommes politiques, indépendamment de leur affiliation politique. Tandis que l'Autorité Palestinienne continue de réprimer les autres partis politiques ou les initiatives qu'elle ne contrôle pas, les organisateurs de Beit Ommar cherchent à revenir à un modèle d'organisation participatif, ancré dans la base populaire et indépendant qui semble de plus en plus en contradiction avec le programme de l'Autorité Palestinienne.

Musa Abu Maria  
Traduction : MR pour ISM 

Pas de solution sans l’arrêt de la colonisation

09.12.10
La France a exhorté Israël, hier, à comprendre qu’«il n’y aura pas de solution» au conflit l’opposant aux Palestiniens «sans arrêt de la colonisation» juive, se déclarant disposée à chercher une relance des négociations dans le cadre du Quartette (UE, USA, Russie et ONU).
Les Etats-Unis ont annoncé mardi avoir abandonné l’idée d’obtenir un nouveau gel de la colonisation israélienne en Cisjordanie afin de relancer les négociations, une décision saluée par le gouvernement israélien. Interrogé lors d’un point de presse sur ce changement de cap, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, a souligné que la question de la colonisation ne pouvait être écartée : «Notre point de vue sur la colonisation n’a pas changé : il s’agit d’une entreprise illégale au regard du droit international, notamment la résolution 242 des Nations unies, la quatrième convention de Genève et la feuille de route (du Quartette) entérinée par les deux parties.» «Nous demandons qu’elle cesse. Il n’y aura pas de solution sans un arrêt de la colonisation», a-t-il insisté, rejoignant la position critique exprimée à l’encontre d’Israël par la chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton.

Les Palestiniens s'interrogent sur la capacité d'Obama à influer sur « Israël »

08/12/2010  
Le négociateur palestinien, Yasser Abed Rabbo, s'est interrogé sur la capacité du président américain à faire avancer les pourparlers avec « Israël », après son échec à obtenir un gel temporaire de la colonisation. 
"La politique de l'administration américaine a échoué en raison du coup que lui a porté le gouvernement israélien", a déclaré M. Abed Rabbo à la radio officielle "Voix de la Palestine".
"Nous tiendrons compte de ce changement de la politique américaine en raison de l'intransigeance israélienne pour déterminer si l'administration américaine, qui a échoué dans ses efforts une première fois, pourra parvenir à quelque chose à l'avenir", a-t-il souligné.
Le négociateur palestinien s'est demandé comment Washington pourrait "imposer à Israël un règlement équitable fondé sur le droit international" après avoir échoué à obtenir un moratoire temporaire.
"Cet échec nous pousse une fois de plus à nous tourner vers la communauté internationale dans son ensemble", a-t-il ajouté, exprimant "sa surprise devant la position américaine refusant la reconnaissance par le Brésil et l'Argentine de l'Etat palestinien".
Les Etats-Unis ont annoncé mardi qu'ils avaient abandonné l'idée d'obtenir un gel de la colonisation israélienne en Cisjordanie afin de relancer les négociations au Proche-Orient. 
Selon le département d'Etat américain, les négociateurs israéliens et palestiniens sont attendus la semaine prochaine à Washington. 
Le président palestinien Mahmoud Abbas, en visite officielle en Grèce, a reçu la réponse formelle des Etats-Unis, sous forme de lettre, dans la nuit de mardi à mercredi, a confirmé son porte-parole, Nabil Abou Roudeina, lors d'un entretien téléphonique d'Athènes.
"Le président Abbas a dit à la partie américaine que la direction palestinienne et ses frères arabes allaient étudier la réponse officielle (américaine) avant de faire part de la position palestinienne", a expliqué M. Abou Roudeina.
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L'armée d’occupation détruit des habitations et une école en Cisjordanie

08/12/2010  
L'armée d'occupation israélienne a détruit, ce mercredi, une vingtaine de bâtiments palestiniens en Cisjordanie occupée près d'une colonie juive, a-t-on appris de sources de sécurité palestiniennes et de témoins.
Les constructions, une quinzaine d'habitations ainsi qu'une petite école, dans le village de Khirbet Tana, dans le nord de la Cisjordanie occupée, ont été rasées par les bulldozers israéliens dans la matinée, selon les mêmes sources.
Il s'agissait de la troisième démolition dans ce secteur proche de la colonie de Mekhora, la dernière ayant eu lieu il y a un an et demi, a-t-on précisé, indiquant que près de 200 habitants avaient été touchés par ces destructions.
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Décision de Washington de renoncer au gel: satisfaction des colons

08/12/2010  
Le chef de la principale organisation de colons israéliens a exprimé mercredi sa satisfaction après la décision des Etats-Unis de renoncer à exiger un gel de trois mois de la colonisation en Cisjordanie pour relancer les négociations avec les Palestiniens. 
"Israël a tenu bon et n'a pas cédé aux exigences étranges et extrémistes des Américains et le ciel ne nous est pas tombé sur la tête. Les Américains ne nous ont même pas critiqué", s'est félicité Danny Dayan, secrétaire général du conseil des implantations de Cisjordanie occupée à la radio militaire. 
"Finalement, la crédibilité d'Israël qui a su défendre ses intérêts nationaux sort renforcée et tous ceux qui pensaient que nous ne pouvions pas résister aux pressions américaines se sont trompés", a ajouté Danny Dayan. 
Les Etats-Unis ont annoncé mardi avoir abandonné l'idée d'obtenir un gel de la colonisation israélienne en Cisjordanie afin de relancer les négociations avec les Palestiniens.
Une nouvelle approche de ces pourparlers doit être discutée la semaine prochaine au département d'Etat à Washington, où négociateurs israéliens et palestiniens sont attendus, a annoncé le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley
Un responsable palestinien a réagi à Ramallah en Cisjordanie à l'annonce américaine en accusant le gouvernement israélien d'avoir rejeté la paix.
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Trop toxiques pour être publiés ?

mercredi 8 décembre 2010 - 06h:33
Media Lens
Le 17 novembre nous avons envoyé une alerte en dénonçant le manque d’empressement des médias dominants à rendre compte de documents officiels qui révélaient les efforts délibérés d’Israël pour quasiment affamer les Palestiniens.
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Les documents ont été obtenus par Gisha, une organisation des Droits de l’Homme israélienne, qui a gagné une bataille légale en octobre dernier pour contraindre le gouvernement israélien à communiquer l’information. Les documents de police de l’état traitent du transfert des marchandises vers Gaza avant le 31 mai dernier et de l’attaque de la Flottille de la Paix au cours de laquelle neuf personnes ont été tuées par les forces israéliennes. Israël refuse toujours de communiquer les documents relatifs au blocus actuel qui est soit-disant "allégé" suite à la condamnation de l’attaque de la Flottille par la communauté internationale.
Nous-mêmes, et beaucoup de nos lecteurs, avons envoyé des mails aux journalistes des chaînes de télévision et de la presse écrite pour leur demander pourquoi la sortie de ces documents n’avait pas été mentionnée en octobre dernier. Se pouvait-il que les journalistes ignorent purement et simplement que ces documents avaient été publiés et ce qu’ils signifiaient ? Quand on connaît les énormes ressources dont dispose la BBC en particulier pour couvrir les développements au Moyen-Orient cela semble hautement improbable.
Deux de nos lecteurs nous ont signalé que la BBC avait diffusé un reportage sur Internet à propos de la bataille juridique menée pour obtenir la publication de ces documents en mai dernier. Cependant le journaliste de la BBC, Tim Franks, relayait la thèse israélienne selon laquelle les documents alors secrets "n’étaient pas utilisés pour prendre des décisions politiques."
La BBC pensait donc visiblement à l’époque que la nouvelle avait de l’intérêt, exactement comme elle aurait dû le penser le mois dernier. De fait la nouvelle a une bien plus grande portée maintenant que les documents sont disponibles en dépit des efforts du gouvernement israélien pour empêcher leur publication. C’est de la plus grande importance que les calculs israéliens concernant la quantité de nourriture pour les êtres humains et d’aliments pour le bétail et la volaille qui ont le droit d’entrer à Gaza puissent être révélés à tous les regards, en noir et blanc. Une des quantités calculée s’appelle "espace de respiration" : il s’agit du nombre de jours de réserve de nourriture dont les Gazaouis disposent. L’idée même qu’un "espace de respiration" donné soit imposé aux Gazaouis par Israël fait froid dans le dos ; mais les médias préfèrent regarder ailleurs.
Finalement, presque deux semaines après que nous ayons lancé l’alerte, un article sur le blocus de Gaza est sorti sur le Website de la BBC en réponse à un nouveau rapport d’Amnistie Internationale, Oxfam, Save the Children et 18 autres groupes. L’idée directrice du papier était que ces ONG avaient constaté "peu d’améliorations" dans la vie du peuple de Gaza depuis qu’Israël avait affirmé avoir "allégé" le blocus qui, selon ces organisations, handicapait l’économie de Gaza. Mais l’article mentionnait à peine l’appel des ONG à "lever immédiatement et complètement" le blocus illégal de Gaza. Caché à la fin de l’article, il y avait une brève référence aux documents israéliens auparavant secrets :
Le mois dernier le gouvernement israélien a été forcé de révéler que le blocus n’était pas imposé à Gaza seulement pour des raisons de sécurité.
Suite à une action judiciaire pour la liberté de l’information d’un organisme israélien des Droits de l’Homme, Gisha, le gouvernement israélien a dû communiquer des documents qui montrent que le blocus a été durci dans le cadre d’une stratégie politique qui visait d’abord à "réduire délibérément" les aliments de première nécessité des Gazaouis afin de mettre la pression sur le Hamas.
Il n’y avait aucune référence aux calculs explicites israéliens concernant la nourriture des hommes, du bétail et de la volaille, ni à la désagréable réalité que les Israéliens avaient auparavant nié l’existence de ces documents ; n’était pas non plus mentionné le fait que ces documents révoltants remis dans leur contexte confirmaient l’ignominieuse menace israélienne ainsi libellée : "L’idée est de mettre les Palestiniens au régime sans les laisser mourir de faim." (Le Hamas se prépare à gouverner, Israël prépare des sanctions", Agence France Presse, 16 février 2006)
Toutefois une brève référence, c’est mieux que rien et elle fut peut-être le résultat de la pression publique. Le fait que personne à la BBC n’ait répondu directement à ceux qui les provoquaient poliment et arguments valables à l’appui, ni non plus à ceux qui parfois leur envoyaient email sur email pour leur demander pourquoi ils ne répondaient pas, n’est pas sans signification. Peut-être que les rédacteurs en chef et les directeurs de la BBC se sont rendus compte qu’ils avaient été pris en flagrant délit de cacher des faits embarrassants sur le Moyen-Orient.
C4 News et le Guardian : les meilleurs des autres médias ?
D’abord Jon Snow de Channel 4 News a dit à un de nos lecteurs (qui lui avait envoyé un email suite à notre alerte) qu’il allait interviewer le Professeur Richard Falk le lundi suivant 22 novembre. Falk est un expert en relations internationales à l’Université de Princeton et le Rapporteur Spécial de l’ONU sur les Droits Humains des Palestiniens. L’interview fut confirmé à l’avance dans le bulletin "Snowmail" de Jon Snow qui est envoyé aux donateurs. Comme Falk n’est pas apparu finalement sur C4 News, nous avons écrit à Snow pour lui demander pourquoi. Au cours d’un échange amical il a reconnu qu’il avait merdé : l’interview devait avoir lieu le lundi suivant, le 29 novembre. Nous avons remercié Snow et nous l’avons encouragé à parler des documents israéliens avec Falk et éventuellement de questionner un porte-parole du gouvernement israélien sur les révélations concernant leur politique :
".... si vous êtes capable de faire quoi que ce soit pour mettre en lumière ces documents et si vous pouvez poser des questions difficiles au porte-parole israélien quand vous en aurez l’occasion, vous rendriez un grand service aux auditeurs du service public -et peut-être, oui peut-être, vous parviendriez à réduire notablement la souffrance d’êtres humains" (Email de Media Lens à Jon Snow le 23 novembre 2010)
Mais il n’y eut pas d’interview non plus avec Richard Falk sur C4 News le lundi 29 novembre. Jon Snow n’a pas répondu à nos emails lui demandant pourquoi.
De la même façon que nous avons contacté la BBC dans notre alerte précédente, nous avons envoyé un email à Harriet Sherwood, la correspondante à Jérusalem du Guardian ; à Jonathan Freedlands, un commentateur éminent du Guardian ; à Donald Macintyre, le correspondant à Jérusalem de l’Independent ; et à Matthew Bayley, le nouveau rédacteur en chef du Daily Telegraph.
Harriet Sherwood, du Guardian a été la seule à nous répondre :
"J’ai l’intention d’aller à Gaza au début du mois de décembre de façon à me rendre compte par moi-même. Je dois dire que lors de mes voyages précédents je n’ai constaté aucun manque d’approvisionnement à Gaza bien que des secteurs de la population soient clairement dans l’incapacité financière de se les procurer." (Email, 18 novembre 2010)
Nous avons demandé au journaliste indépendant, Jonathan Cook, de commenter la réponse de Sherwood. Cook est un ancien journaliste au Guardian et à l’Observer qui habite maintenant Nazareth et qui écrit régulièrement sur la Palestine. Il nous a aimablement envoyé les remarques suivantes :
"Je n’ai plus le droit d’aller à Gaza parce que j’ai la nationalité israélienne par mon mariage. Et à la place d’y faire de brèves visites, je me fie au témoignage de collègues qui y vivent et puis je me sers de mon bon sens. Mes collègues me disent aussi qu’on ne constate pas un manque évident de vivres à Gaza. Mais il ne suffit pas pour résoudre le problème d’évaluer "le poids" de la quantité visible de nourriture disponible à Gaza.
D’abord il faut se rappeler que les problèmes les plus cruciaux de Gaza sont : Le manque de liberté de mouvement qui empêche les étudiants et les malades d’entrer et de sortir de Gaza ; l’impossibilité pour les producteurs d’exporter leurs produits et de relancer l’économie ; le manque de fuel et d’électricité ; le manque de matériaux pour la construction, surtout depuis les destructions occasionnées par l’opération Cast Lead de décembre 2008-janvier 2009.
En ce qui concerne la nourriture, la plus grande partie de la population qui a le statut de réfugié a droit à l’aide internationale de l’UNRWA [the United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East]. Mais pour ne pas souffrir de carences alimentaires, les gens doivent diversifier leur alimentation en achetant d’autres aliments. Le contrôle d’Israël sur l’entrée de la nourriture a fait monter les prix, et des familles qui vivent avec 2 dollars par jour ne peuvent pas se payer les produits du marché. Ce régime imposé aux pauvres sur le long terme explique le haut niveau de maladies dues à la malnutrition constaté chez les enfants. C’est une famine insidieuse et créée de toutes pièces, celle là même que les documents de Gisha révèlent.
Je crois aussi que la méthode journalistique que Harriet décrit dans son mail est dangereuse et nous en sommes tous coupables. En tant que reporters nous pensons que c’est notre travail de marcher dans les rues pour nous imprégner de l’atmosphère. Nous croyons que ce faisant nous voyons et comprenons les problèmes. Quand nous voyons des magasins pleins de tomates et de pommes nous nous disons que ça ne va pas si mal. Mais il y a des failles à cette approche :
D’abord si nous voyons bien les quelques épiceries qui vendent des produits de première nécessité, nous ne pouvons pas nous rendre compte qu’auparavant il y en avait beaucoup plus. Quand il y a des pénuries, beaucoup de magasins ferment soit parce qu’il ne rentre pas assez de nourriture à Gaza soit parce que la demande diminue parce qu’elle est devenue trop chère pour les Gazaouis. On sait bien qu’en Palestine les gens bricolent une échoppe dan leur pièce à vivre et vendent dans les stands dans la rue. Il n’y a donc pas de trace visible de la fermeture de points de vente.
Ensuite le simple fait que les magasins ne vendent pas les fruits et légumes qu’ils ont en stock est la preuve en soit qu’il y a de la pénurie. La pénurie fait monter les prix et met les produits hors d’atteinte de la plupart des habitants de sorte qu’ils se vendent plus lentement et "restent sur les étagères" plus longtemps.
C’est pourquoi, au lieu de se reposer sur notre "sixième sens" de journaliste pour savoir ce qui se passe vraiment, il me paraît préférable de s’appuyer sur les meilleures preuves scientifiques que nous possédons :
a) Nous savons d’après les chiffres d’Israël que les importations à Gaza pendant la période de référence de ces documents ont représenté environ le quart de ce qu’elles étaient en 2007 ( Bien que cela comprenne tous les produits et pas seulement de la nourriture). Nous savons aussi que, après les changements, les importations se montent actuellement à seulement 40% du montant précédent. Ce qui signifie que les Gazaouis ont vécu et vivent avec encore bien moins que ce dont ils disposaient à une époque antérieure où il y avait déjà des restrictions.
b) Nous savons d’après les études médicales que la niveau de maltrunition est en augmentation régulière et constante.
c) Nous savons aussi d’après ces documents que le gouvernement d’Israël avait décidé de mettre les Gazouis au régime sec à cette époque et qu’il refuse maintenant de divulguer sa nouvelle politique en la matière.
Ces faits mis ensemble montrent clairement qu’Israël voulait affamer lentement Gaza et en fait l’a fait. Dans ces circonstances, les impressions d’Harriet et d’autres journalistes n’ont absolument aucun intérêt." (Email de Jonathan Cook, 18 novembre 2010).
Nous avons soumis ces remarques à Harriet Sherwood du Guardian. Nous lui avons aussi reparlé de l’email dans lequel elle nous disait : "J’ai l’intention d’aller à Gaza au début de décembre pour voir ce qu’il en est."
Nous avons suggéré à Sherwood que la manière désinvolte dont elle s’exprime donne à penser qu’elle ne trouve pas la publication des ces importants documents d’état israéliens digne d’être mentionnée dans un article. Nous lui avons rappelé qu’Israël avait nié l’existence de ces documents ; ce qui n’est pas surprenant vu que ces document prouvent une politique délibérée et systématique de châtiment collectif de l’entière population de Gaza. (Email à Harriet Sherwood, 18 novembre 2010)
Nous n’avons reçu aucune réponse du correspondant du Guardian à Jérusalem.
Prenons maintenant l’observation optimiste de Sherwood : " Je dois dire que lors de mes voyages précédents je n’ai constaté aucun manque d’approvisionnement à Gaza bien que des secteurs de la population soient clairement dans l’incapacité financière de se les procurer."
Comme Jonathan Cook nous l’a indiqué dans un second mail :
En fait sa réponse pose le problème mais n’y répond pas.
S’il n’y a pas de pénurie de nourriture, pourquoi est-elle devenue inaccessible à certains pans de la population ? C’est vrai que certains Gazouis sont plus pauvres qu’avant, mais cela dit, nous savons aussi que les prix ont beaucoup augmenté. Comment expliquez-vous ces hausses de prix alors que la population est plus pauvre ? Où est la logique pour vous ?
Cela m’inquiète que des journalistes puissent émettre ce genre d’affirmations sans se rendre compte que ce qu’ils disent manque complètement de cohérence." (Email de Jonathan Cook, 18 novembre 2010)
En conclusion : Bien que cela fasse presque dix ans que nous observons les médias et que nous lançons des alertes à Media Lens, nous sommes toujours effarés par la capacité qu’ont les médias dominants de passer sous silence les vérités gênantes. Il n’y a aucun besoin de censure organisée ; ni d’ordres en provenance de supérieurs hiérarchiques, ni de coupes impitoyables dans les articles.
Comme l’a noté George Orwell dans la préface non publiée de "Animal farm" :
Le plus triste avec la censure littéraire [....] c’est qu’elle est en grande partie volontaire. Les idées impopulaires peuvent être facilement réduites au silence et les faits désagréables effacés sans qu’il y ait besoin de la moindre censure officielle.
Noam Chomsky, qui cite ces paroles d’Orwell, dit que ce genre d’Omerta est rendu possible par "l’intériorisation des valeurs de subordination et de conformité." (Noam Chomski, Powers and Prospects, Pluto Press, 1996, p.68)
"Un bonne éducation et une immersion dans la culture intellectuelle dominante" ajoute Chomsky, engendre chez les politiciens, les commentateurs et les universitaires "l’accord tacite général ’qu’il ne serait pas approprié’ de mentionner ce fait particulier."
Mais le public a le pouvoir de s’assurer que "ces faits particuliers" soient quand même mentionnés. Et nous avons le pouvoir déterminant de forcer nos gouvernements à mettre fin à l’oppression du peuple de Gaza et des autres peuples opprimés de la terre.
* Media Lens est une groupe de surveillance des médias basé au Royaume-Uni et dirigé par David Edwards et David Cromwell. Le premier livre de Media Lens est "The Myth Of The Liberal Media" (Pluto Books, London, 2006).
Pour visiter le site de Media Lens : http://www.medialens.org
5 décembre 2010 - Media Lens - Vous pouvez consulter cet article à :
http://dissidentvoice.org/2010/12/t...
Traduction de l’anglais : Dominique Muselet
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L’Europe, fantôme dans les négociations israélo-palestiniennes ?

publié le mercredi 8 décembre 2010
Bilal Benyaich

"Pour tous ceux qui espéraient connaître une Europe plus audacieuse et plus fermement positionnée ... c’est aujourd’hui la déception. "
Publiée en septembre alors que les discussions directes imposées aux Palestiniens commençaient, cette analyse du rôle de l’UE garde sa pertinence dans le contexte actuel de blocage induit par la position israélienne qui est de maintenir la colonisation à tout prix.
"Début septembre, la rentrée médiatique a été des plus agitées du côté de la Commission européenne. La presse internationale se rue sur l’opinion personnelle du Commissaire européen au Commerce, M. Karel De Gucht, diffusée sur Radio 1, concernant le rôle du lobby pro-israélien dans le dossier israélo-palestinien. Cette polémique jette une ombre sur une véritable erreur que la nouvelle diplomatie européenne vient de commettre entretemps. Une erreur qui passe désormais inaperçue.
Avec le traité de Lisbonne, entré en vigueur le premier décembre 2009, une ‘Europe Politique’ est promise aux citoyens de l’Union. La fonction du Haut Représentant pour la Politique Etrangère et la Sécurité Commune (PESC) est alors remise au goût du jour. La nouvelle Représentante pour la PESC, Catherine Ashton, a dorénavant un rôle clé à jouer comme présidente du Conseil européen des ministres des affaires étrangères et comme vice-présidente de la Commission européenne. En plus, elle bénéficie d’un nouveau Service Européen pour l’Action Extérieure, doté de beaucoup plus de personnel et de moyens que le service diplomatique qui soutenait son prédécesseur, Javier Solana. Avec ces nouvelles clés en main, l’UE a obtenu son ticket d’entrée dans l’arène des grands acteurs diplomatiques mondiaux. Un ticket qui n’a vraisemblablement pas suffi à ouvrir toutes les portes.
Pour tous ceux qui espéraient connaître une Europe plus audacieuse et plus fermement positionnée grâce à ce nouveau dispositif, c’est aujourd’hui la déception. L’UE a admiré, passivement, les négociations entre Israël et l’Organisation de Libération de la Palestine initiées par le président américain Obama. Au début du mois de septembre, point de départ de l’agenda des négociations à poursuivre, Catherine Ashton n’a brillé que par son absence pendant le diner à Washington. Pourtant conviée au lancement de ce nouveau processus, Catherine Ashton s’est poliment excusée à Washington à cause d‘un ‘agenda surchargé’. Le ministre français des affaires étrangères a réagi stante pede à cette absence, en critiquant la décision de la commissaire. Sans résultat.
Vraisemblablement, l’Union Européenne a fait le choix de s’assoir dans les tribunes pour assister aux nouvelles négociations entre Mahmoud Abbas et Benyamin Netanyahou. Pourtant, l’UE porte une lourde responsabilité historique dans le déclenchement du conflit israélo-palestinien. En outre, il faut le dire, le ‘two state solution’ est devenu le consensus international entre autre grâce aux différentes déclarations européennes historiques (les déclarations de Venise, Berlin et Séville). Une autre raison qui devrait pousser l’UE à l’action est que l’Europe est à la fois le partenaire commercial le plus important d’Israël et le premier bailleur de fonds de l’Autorité Palestinienne. Enfin, dernier point, et non des moindres : la Stratégie Européenne de Sécurité (la ligne directrice dans la politique extérieure de l’Europe) et la Politique Européenne de Voisinage déterminent que la résolution du conflit israélo-palestinien est une priorité stratégique. N’est-ce pas une liste de raisons assez longue pour s’affirmer en tant qu’acteur de premier plan dans le processus de paix ?
Hélas, il semble que toutes ces raisons ne suffissent pas à faire pencher la balance. Par manque de consistance et de réalisme l’Europe a manqué l’opportunité d’obtenir une place de choix aux cotés des Etats-Unis. Une position que l’UE aurait bien méritée. Cependant, les ambitions politiques de la commissaire ne vont pas plus loin que l’applaudissement des initiatives prises par le duo Abbas-Netanyahou, et des félicitations à l’arbitrage américain. Rien de plus en attendant…la phase post-conflit. Une phase qui semble encore bien lointaine et abstraite. Et une UE qui d’ici là devra se cantonner à son rôle de ‘banquier de la paix’, c’est-à-dire se limiter à une contribution au processus de paix qui n’est que financière et non politique.
Que l’Europe sans aucune gêne admette de se contenter de son rôle de "payer" au lieu de faire honneur à ses ambitions clairement déclarées dans les années 1990, celui du "player" ("acteur") en voilà une chance ratée ! Garder l’espoir dans un bon déroulement des négociations sans jouer un rôle politique substantiel - qui pourrait prendre forme en faisant entendre aux deux parties au conflit que leurs bonnes relations avec l’Europe dépendent d’un accord final - est le signe clair d’un manque de courage. L’avenir du Moyen-Orient mais aussi nos intérêts et notre positionnement mondial méritent mieux que cela. Bien mieux."
Bilal Benyaich, politologue & membre du CA du Euro-Arab Forum, est auteur du livre ‘L’Europe, Israël et les Palestiniens’ (paru en néerlandais chez Academic et Scientific Publishers).
publié par MEDEA
Intro : CL, Afps

Colonies : l’impuissance américaine face à Israël

publié le mercredi 8 décembre 2010
al Ahram

 
Les Etats-Unis ont informé l’Autorité palestinienne de l’échec de leurs efforts pour obtenir d’Israël un nouveau moratoire sur la colonisation dans les territoires occupés, ont déploré les responsables palestiniens avertis justement de cet état des lieux alors que certains responsables américains, dont la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, tentent de se dérober.
A cet égard, confirmant ceci de manière indirecte, un responsable du bureau du premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a renvoyé à la presse en guise de réponse un passage du discours que ce dernier avait prononcé la veille au Parlement. « Nous travaillons étroitement avec les Etats-Unis depuis plusieurs semaines pour trouver une voie afin de reprendre les négociations et c’est un objectif commun », a déclaré Netanyahu, sans évoquer un gel des colonies et en tentant d’imputer à l’Autorité palestinienne la responsabilité du blocage des négociations.
Réponse palestinienne : nous n’avons pas besoin qu’on nous donne une réponse puisque la réponse du gouvernement de Netanyahu a été l’annonce de la construction de 625 logements dans la colonie de Pisgat Zeev, de 130 autres dans la colonie de Gilo et avant cela d’une liaison ferroviaire entre la colonie d’Ariel et Tel-Aviv [1].
D’ailleurs, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbass, avait réaffirmé mercredi qu’il envisageait des alternatives aux négociations de paix en cas de persistance du désaccord sur la colonisation. « Si c’est accepté (le moratoire), nous sommes prêts, sinon nous annoncerons que cette option est terminée et nous nous tournerons vers d’autres », a-t-il indiqué. La Ligue arabe a avalisé le 8 octobre la position palestinienne, mais avait accepté d’attendre, pour se prononcer définitivement, le résultat de la médiation américaine. M. Abbass avait exposé lors de cette réunion arabe plusieurs alternatives aux négociations, à commencer par la présentation d’une demande de reconnaissance d’un Etat palestinien par les Nations-Unies faute d’être parvenu à un accord avec Israël .
Rien à attendre donc ? On se souvient d’ailleurs de cette phrase-clé de l’idéologie de Netanyahu : pas d’Etat palestinien entre le Jourdain et la Méditerranée. Une paix est donc plus ou moins illusoire sans de très fortes pressions américaines ; mais Washington est bien loin d’avoir la volonté de le faire [2].
[1] voir aussi l’Afp, relayée par Canoe Info :

Les Palestiniens accusent Israël d’être responsable de l’échec

Le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu a rejeté la paix en refusant de décréter un nouveau gel de la colonisation, a déclaré à l’AFP un responsable palestinien après l’annonce de l’échec de Washington de relancer les négociations de paix.
« En refusant de donner une réponse claire aux Etats-Unis, Israël a refusé de geler la colonisation et de donner une chance à la paix dans la région », a regretté ce responsable sous couvert de l’anonymat.
Les États-Unis ont annoncé mardi qu’ils avaient abandonné l’idée d’obtenir un gel de la colonisation israélienne en Cisjordanie afin de relancer les négociations au Proche-Orient.
Cet aveu marque un échec cinglant de la stratégie proche-orientale de l’administration Obama après des semaines de vains efforts pour redémarrer les négociations de paix bloquées depuis septembre en raison du contentieux sur la colonisation juive.
Les États-Unis avaient déjà informé jeudi l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas de l’échec de leurs efforts pour obtenir d’Israël un nouveau moratoire sur la colonisation dans les Territoires occupés.
« L’administration américaine nous a informés qu’Israël n’avait pas accepté un moratoire sur la colonisation », avait alors déclaré à l’AFP un haut responsable palestinien sous couvert de l’anonymat.
Le président Abbas, en visite officielle en Grèce, a reçu la réponse formelle des États-Unis, sous forme de lettre, dans la nuit de mardi à mercredi, a confirmé à l’AFP le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina, lors d’un entretien téléphonique d’Athènes.
« Le président Abbas a dit à la partie américaine que la direction palestinienne et ses frères arabes allaient étudier la réponse officielle (américaine) avant de faire part de la position palestinienne », a expliqué M. Abou Roudeina.
Pour reprendre les négociations de paix, les Palestiniens exigent un gel de la colonisation en Cisjordanie occupée mais également à Jérusalem-Est annexée.
Le mois dernier, lors d’un entretien marathon avec la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, chargée du dossier, M. Netanyahu avait accepté d’envisager un nouveau gel de 90 jours sur les constructions dans les implantations juives de Cisjordanie en échange d’une généreuse enveloppe de garanties sécuritaires et diplomatiques, dont des avions de chasse américains.
Mais le Premier ministre israélien a refusé de soumettre cette proposition au vote de son cabinet de sécurité tant qu’il n’aurait pas reçu une confirmation écrite des engagements américains.
Israël n’a jamais reçu cette lettre
Côté israélien, les médias, qui prennent acte de l’échec américain, assurent qu’« Israël et les États-Unis vont tenter de trouver d’autres moyens pour faire avancer le processus de paix ».
L’émissaire de M. Netanyahu, l’avocat Yitzhak Molcho, qui est à Washington, va s’efforcer dans les prochains jours de trouver avec des responsables de l’administration américaine « une autre voie » pour relancer les pourparlers avec les Palestiniens, a précisé la radio publique.
Selon le département d’État américain, les négociateurs israéliens et palestiniens sont attendus la semaine prochaine à Washington.
Cette annonce n’a pas été confirmée de source palestinienne. http://fr.canoe.ca/infos/internatio...
[2] voir aussi le Dr Hicham Mourad, dans al Ahram :

Défaillance

On le pressentait depuis des mois. C’est désormais officiel : les Etats-Unis ont échoué dans leurs efforts pour obtenir d’Israël un nouveau moratoire sur la colonisation dans les territoires occupés. Du coup, c’est tout le processus de paix palestino-israélien qui se trouve en ruine.
L’administration américaine se démenait depuis l’expiration, fin septembre, du moratoire israélien sur la construction dans les colonies de peuplement juif, pour obtenir un nouvel arrêt de 90 jours de la colonisation en Cisjordanie, afin de permettre la reprise des négociations palestino-israéliennes. Ce gel limité ne concernait pas Jérusalem-Est, malgré les exigences palestiniennes d’un arrêt total dans l’ensemble des territoires occupés. Les dirigeants israéliens ont toujours fait savoir que la construction de logements dans les quartiers juifs de colonisation à Jérusalem-Est allait se poursuivre, quitte à défier le président américain Barack Obama et la communauté internationale.
Poussant le défi, l’Etat hébreu a décidé la semaine dernière, avant même l’annonce jeudi par les Etats-Unis de l’échec de leur mission, d’autoriser la construction de 130 nouveaux logements dans le quartier de colonisation juive de Gilo, à Jérusalem-Est. Le programme porte sur 625 habitations à Pisgat Zeev, un secteur urbain qui jouxte Jérusalem-Est, la partie arabe de la ville annexée en 1967. Le projet a été approuvé par une commission du ministère israélien de l’Intérieur. Avec 50 000 habitants, Pisgat Zeev, fondé il y a vingt-cinq ans, est l’un des principaux quartiers juifs de la partie arabe de la ville sainte que les Palestiniens aspirent à en faire la capitale de leur futur Etat.
Alors que ces plans de construction compromettent sa politique au Proche-Orient, le locataire de la Maison Blanche s’est contenté de critiquer Israël en des termes très édulcorés. Il a ainsi estimé que l’action israélienne « n’aide pas » les négociations de paix. Cette douce critique a été rayée d’un trait par le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, qui a eu l’insolence de nier tout lien entre la politique de construction à Jérusalem et le processus de paix ! Mais sur quoi porte au juste ce dernier ? La terre, notamment à Jérusalem, n’est-elle pas le cœur même des pourparlers ?
L’arrogance du dirigeant israélien peut s’expliquer par la faiblesse de la politique américaine. Alors que l’arrivée au pouvoir du président Obama, début 2009, a soulevé de larges espoirs pour une politique nouvelle vis-à-vis de l’Etat juif, l’optimisme a progressivement cédé la place à l’inquiétude et l’amertume. Le retrait et la défaillance de la politique américaine face à Israël étaient bien visibles dans l’offre sans précédent de récompenses faites récemment à Tel-Aviv pour qu’il accepte une reconduction d’à peine trois mois du gel des colonies. Washington avait ainsi proposé tout un paquet de garanties politiques et d’armes sophistiquées et ultramodernes. En vain. Les dirigeants israéliens ont en effet compris qu’ils peuvent s’abstenir de faire la moindre concession, car les Etats-Unis ne peuvent ou ne veulent exercer davantage de pressions et qu’ils préfèrent plutôt la carotte au bâton. Avec le résultat que l’on connaît.
ajout de notes : CL, Afps

Réconciliation Turquie-Israël: débat sur la formulation des excuses

09/12/2010
Israël et la Turquie veulent tourner "immédiatement" la page de l'épisode tragique de la flottille vers Gaza, mais il y a débat sur la formulation des excuses que présentera Israël, a déclaré jeudi à l'AFP Özdem Sanberk, qui participait à la réunion bilatérale de Genève.
"Il y a débat sur la formule, sur le mot excuse", a expliqué M. Sanberk, qui a participé dimanche et lundi à des réunions à Genève avec des responsables israéliens, pour tenter de surmonter la grave crise diplomatique entre les deux pays, jadis alliés stratégiques dans la région.
"Concernant la partie turque, elle n'a jamais négocié un autre mot que le mot excuse", a ajouté cet ancien ambassadeur et haut responsable du ministère des Affaires étrangères.
Selon la presse israélienne, certains dirigeants israéliens refusent ce terme et préfèreraient d'autres formulations, comme celle de "regret".
Un raid militaire israélien contre le ferry turc Mavi Marmara, navire amiral d'une flottille humanitaire en route vers Gaza, avait tué neuf ressortissants turcs, le 31 mai, dans les eaux internationales.
La Turquie avait rappelé son ambassadeur à Tel Aviv, et réclame depuis des excuses et compensations pour les familles des victimes.
Lors des réunions de Genève, les deux parties ont élaboré un accord d'une page et demie, qui a été soumis aux dirigeants des deux pays.
Il prévoit des excuses d'Israël, des compensations présentées en annexe, et "l'engagement de restaurer immédiatement les bonnes relations qui existaient" entre les deux pays avant la crise. Ce qui signifie le retour d'un ambassadeur turc en Israël, l'ambassadeur israélien à Ankara n'ayant pas quitté son poste, a précisé M. Sanberk.
"Il n'y a pas de nouvelle réunion prévue pour l'instant, on attend la décision" des deux dirigeants, a-t-il ajouté.
La volonté de réconciliation entre les deux pays s'est concrétisée avec l'envoi le week-end dernier de deux avions-citernes turcs pour aider Israël à combattre un incendie meurtrier dans le nord du pays.
Ce geste représente "une ouverture pour améliorer les relations entre les deux pays", a déclaré mardi le Premier ministre Benjamin Netanyahu

Abbas: Pas de négociations avec Israël sans un arrêt de la colonisation

09/12/2010
Le président palestinien Mahmoud Abbas a exclu jeudi des négociations avec Israël tant que ce pays refuse de geler la colonisation, après une rencontre au Caire avec le président égyptien Hosni Moubarak.
"Quels que soient les résultats des consultations (...) nous n'accepterons pas de négociations tant que la colonisation se poursuit", a déclaré le chef de l'Autorité palestinienne à la presse.
"Nous en avons informé les Américains", qui viennent de faire savoir que leurs efforts pour obtenir un gel de la colonisation en Cisjordanie occupée avaient échoué, a-t-il poursuivi.
M. Abbas a ajouté qu'il allait "présenter tout cela au comité de suivi (de la Ligue arabe), puis à la direction palestinienne, et ensuite il y aura une décision". 

Négociations de paix: Erakat et Fayyad à Washington pour rencontrer Clinton

09/12/2010
Le principal négociateur palestinien Saëb Erakat se rend jeudi à Washington pour discuter avec la secrétaire d'Etat Hillary Clinton du processus de paix en panne avec Israël, selon des sources officielles palestiniennes.
De son côté, le Premier ministre palestinien Salam Fayyad va rencontrer vendredi Mme Clinton avant une conférence au cours de laquelle la chef de la diplomatie américaine doit, dans un discours, expliquer la nouvelle approche de Washington pour faire sortir le processus de paix de l'impasse.
Une intervention de M. Fayyad est prévue à cette conférence du Saban Center for Middle East Policy.
Le ministre israélien de le Défense Ehud Barak s'est pour sa part rendu mercredi soir à Washington en vue de "des rencontres avec de hauts responsables de la Défense et de l'administration américaine", selon son bureau. Il doit aussi s'exprimer devant la conférence.
L'émissaire spécial du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Yitzhak Molcho, se trouve déjà aux Etats-Unis.
"Saëb Erakat va s'entretenir avec Mme Clinton dans les 48 heures", avait affirmé mercredi soir le négociateur palestinien Yasser Abed Rabbo depuis l'Egypte, où il accompagne le président palestinien Mahmoud Abbas.
Selon lui, l'émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell sera reçu par M. Abbas lundi à Ramallah en Cisjordanie.
Ces efforts diplomatiques interviennent après l'annonce mardi par les Etats-Unis qu'ils renonçaient à exiger la fin de la colonisation juive en Cisjordanie comme préalable à des discussions sur un accord, alors que les Palestiniens réclament un tel gel pour reprendre les pourparlers directs.
Et le président palestinien Mahmoud Abbas a réaffirmé jeudi qu'il "n'accepterait pas de négociations" avec Israël "tant que la colonisation se poursuit".
Les Etats-Unis ont assuré mercredi qu'ils visaient toujours un accord de paix à l'été 2011, bien qu'ils aient "modifié leur approche". 

Les reconnaissances sud-américaines crédibilisent les options palestiniennes

09/12/2010
Les engagements de plusieurs pays d'Amérique latine à reconnaître un État palestinien dans les frontières de 1967 donnent du poids aux alternatives aux pourparlers de paix brandies par les négociateurs palestiniens. L'Argentine a reconnu lundi, après le Brésil vendredi, l'État de Palestine sur les frontières de 1967, avant l'occupation israélienne, soit sur l'intégralité des territoires palestiniens : la bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est, l'Uruguay annonçant son intention de les imiter en 2011.
Le président palestinien Mahmoud Abbas, en visite à Ankara, a exprimé « sa fierté », tandis que le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Maliki affirmait s'attendre à ce que « le Paraguay et tous les autres pays d'Amérique latine prennent des décisions similaires ». Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad s'est déclaré, lui, confiant que les déclarations latino-américaines « seraient suivies d'autres reconnaissances dans le reste du monde ». « Elles constituent un tournant important pour de nombreux autres pays, y compris ceux qui pèsent dans la prise de décision internationale », a ajouté M. Fayyad, en allusion aux membres permanents du Conseil de sécurité. Israël a déploré ces initiatives, assurant qu'elles entraient en contradiction avec les pourparlers de paix et les accords israélo-palestiniens d'Oslo de 1993.
Les Palestiniens, a répété M. Abbas, prévoient une série d'alternatives aux négociations avec Israël, exposées initialement lors d'une réunion de la Ligue arabe le 8 octobre. Si le blocage des pourparlers directs persiste, M. Abbas envisage de solliciter une reconnaissance américaine de l'État palestinien sur les frontières de 1967, quitte en cas de refus à porter cette demande devant le Conseil de sécurité, voire l'Assemblée générale des Nations unies. Faute de résultat dans cette voie, M. Abbas demanderait à l'ONU le placement des Territoires palestiniens sous mandat international, avant de cesser d'appliquer les accords avec Israël et, en dernière instance, de dissoudre l'Autorité palestinienne et sommer Israël d'assumer ses obligations de puissance occupante. En soirée, le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat, a réaffirmé que les Palestiniens visaient une reconnaissance par les États-Unis d'un État palestinien indépendant.
Un expert palestinien, Abdelmajid Souilem, voit dans ces reconnaissances « une étape préliminaire pour créer un climat favorable si la direction palestinienne allait aux Nations unies pour obtenir la reconnaissance de l'État ». Selon Samir Awad, professeur de politique internationale à l'Université de Bir Zeit (Cisjordanie), « la direction palestinienne devrait annoncer explicitement l'échec des pourparlers avec Israël afin que ces reconnaissances de l'État palestinien ne donnent pas à Israël un prétexte pour tergiverser dans les négociations ». « Nous devons exploiter ces efforts internationaux pour en faire une réalité et non pas pour le bien des négociations », a-t-il affirmé à l'AFP. 

Vers un retour aux négociations indirectes après le recul US sur la colonisation

09/12/2010
Les Palestiniens évoquent une « crise difficile », les Israéliens affichent leur satisfaction.
Les pourparlers de paix israélo-palestiniens paraissaient hier revenir au format de négociations indirectes sous médiation américaine après l'échec des efforts de Washington pour obtenir un gel de la colonisation juive dans les territoires occupés. Le gouvernement israélien et les organisations de colons ont affiché leur satisfaction face au recul américain, tandis que le président palestinien Mahmoud Abbas, décrivant « une crise difficile », sollicitait l'avis de la Ligue arabe avant de se prononcer. Le comité de suivi du processus de paix de la Ligue arabe se réunira samedi ou dimanche au Caire à la demande de M. Abbas, a annoncé le secrétaire général de l'organisation, Amr Moussa.
« Israël a tenu bon et n'a pas cédé aux exigences étranges et extrémistes des Américains et le ciel ne nous est pas tombé sur la tête. Les Américains ne nous ont même pas critiqués », s'est félicité le chef du conseil des implantations de Cisjordanie, Danny Dayan, qui avait fait campagne contre tout gel de la colonisation. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait accepté avec réticence le plan américain prévoyant un moratoire de trois mois sur la colonisation afin de parvenir pendant cette période à un accord sur le tracé des frontières. Il exigeait des garanties écrites sur les compensations politiques et militaires offertes par les États-Unis, mais les deux parties ne sont pas parvenues à s'entendre sur la formulation. « La partie américaine est arrivée à la conclusion qu'un gel en Judée-Samarie (Cisjordanie) ne réglera pas le problème (...). Nous avons dit d'entrée de jeu que la colonisation n'est pas la racine du conflit et qu'elle sert de prétexte aux Palestiniens pour refuser de négocier », a affirmé le porte-parole de M. Netanyahu, Nir Hefetz. « Le but n'était pas le gel, mais de parvenir à un accord. Or, les Palestiniens doivent comprendre ce que les Américains ont compris, à savoir qu'il n'est pas possible d'isoler la question des frontières des autres questions- clés », a affirmé à la radio publique Tzvi Hauser, le secrétaire du cabinet.
« Il n'y a pas de doute qu'il y a une crise, une crise difficile », a déclaré depuis Athènes M. Abbas, qui était attendu dans la soirée au Caire. Un des négociateurs palestiniens, Yasser Abed Rabbo, s'est même interrogé sur la capacité du président américain Barack Obama à faire avancer les pourparlers de paix. Il s'est demandé comment Washington pourrait « imposer à Israël un règlement équitable fondé sur le droit international » après avoir échoué à obtenir un moratoire temporaire. « Ce blocage (israélien) a conduit l'administration américaine à choisir une autre méthode, pour revenir à négocier indirectement avec les parties palestinienne et israélienne, pour sortir le processus de paix de l'impasse et aborder la discussion sur les questions de statut final. » « Cet échec nous pousse une fois de plus à nous tourner vers la communauté internationale dans son ensemble », a-t-il ajouté.
À Bruxelles, la chef de la diplomatie de l'Union européenne Catherine Ashton a « regretté » l'attitude d'Israël sur la colonisation, qui reste « illégale » et va « à l'encontre » des efforts de paix. La France a exhorté Israël à comprendre « qu'il n'y aura pas de solution » au conflit « sans arrêt de la colonisation », se déclarant disposée à chercher une relance des négociations dans le cadre du quartette (UE, USA, Russie et ONU). Le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmad Aboul Gheit, a appelé la communauté internationale à fixer des paramètres et un délai pour les négociations israélo-palestiniennes, afin de leur permettre d'aboutir.
Les États-Unis avaient annoncé mardi avoir abandonné l'idée d'obtenir un gel de la colonisation israélienne en Cisjordanie. Le porte-parole du département d'État Philip Crowley a précisé qu'une nouvelle approche des pourparlers devait être discutée la semaine prochaine à Washington, où négociateurs israéliens et palestiniens sont attendus.  

Décret des rabbins juifs, "Amnesty International" s’insurge

08 Décembre 2010 09:47 
IRIB - "Amnesty International" (AI) a, vigoureusement, condamné le récent décret religieux émis par des grands rabbins sionistes qui interdit la vente et la location de maisons par les non Juifs. Dans un communiqué rendu public, mardi, "AI" accuse Israël d’avoir suborné et utilisé les rabbins dans le cadre d’une «nouvelle affaire», qui vise, directement, les citoyens palestiniens. "Le décret en question rend encore plus lancinante la discrimination qui frappe, à tous les niveaux, les Palestiniens, que ce soit, dans le domaine de la propriété privée ou encore celui des services publics", ajoute le texte. Dans un geste empreint de racisme, 50 rabbins sionistes ont appelé les colons à ne pas louer ou vendre leur logement aux Palestiniens. Leur geste fait évidemment écho à une autre ordonnance religieuse, celle du grand rabbin Oufa Diya Youssef, qui exhorte les colons à tuer les palestiniens.
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Un nouveau livre sort sur le rôle des Sionistes dans la seconde guerre mondiale

08 Décembre 2010 14:21 
IRIB - "Asse Roma - Berlino - Tel Aviv" ou « Axe Rome-Berlin-Tel-Aviv » est le nom d’un nouveau livre d’Andrea Giacobazzi, écrivain et chercheur italien, qui a décidé de publier les résultats de ses études, sur l’appui du Sionisme mondial aux mouvements, nazi, en Allemagne, et fasciste, en Italie, pendant l’entre-deux-guerres. Une grande partie des informations historiques, sur la seconde guerre mondiale, a été occultée ; il s’agit des informations sur un "deal" entre les leaders du Sionisme mondial et ceux de l’Allemagne nazie, précise l’écrivain italien. Les leaders sionistes ont accepté, à l’époque, d’aider l’Allemagne nazie, dans le financement de la guerre, en contrepartie de l’appui allemand à la création d’un Etat juif, ajoute le livre. Le Likoud israélien est, donc, l’héritier des groupes sionistes qui ont aidé les nazis et fascistes, dans l’éclatement de la seconde guerre, pour confisquer, en contrepartie, la terre des Palestiniens.
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Israël demande à l'UE d’exercer des pressions sur l’Autorité palestinienne

08 Décembre 2010 21:35 
IRIB- Le porte-parole de la diplomatie israélienne a demandé à l'Union Européenne de faire retourner les responsables de l'Autorité palestinienne à la table des négociations. Selon l'IRNA, Ufer Gondelmann, tout en critiquant, aujourd'hui, mercredi, l'Union Européenne, pour avoir blâmé Israël, a ajouté que, si elle cherche la réalisation d'une avancée politique tangible, au Moyen-Orient, elle doit exercer des pressions sur l'Autorité palestinienne pour la contraindre à retourner, immédiatement, à la table des négociations. L'Union Européenne avait qualifié, hier, mardi, de dangereuses, les politiques du régime de Tel-Aviv, à Al-Qods- Est.
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Convoi d'aides humanitaires d'Asie, en Iran

09 Décembre 2010 09:45 
IRNA - Le premier convoi d'aides humanitaires d'Asie, à destination de la bande de Gaza, baptisé "Solidarité avec les habitants de Gaza",  est  arrivé, mercredi, en Iran. Ce convoi, qui réunit 70 activistes de 15 nationalités du continent d'Asie, reprend, aujourd’hui, jeudi, sa route vers Gaza. Accompagné de dizaines de journalistes, le convoi a débuté son voyage, en Inde,  et il traversera  l’Iran, la Turquie et la Syrie, pour arriver au port d’Al-Ariche, en Egypte, d’où il  se rendra, par le passage de Rafah, dans la bande de Gaza.

Haaretz : Des parlementaires européens de l’extrême droite visitent les colonies

[ 08/12/2010 - 09:21 ]
Nazareth (Nassera) - CPI
Le Journal hébreu « Haaretz » a révélé que Parlementaires Européens, adoptant les attitudes racistes d'extrême droite, se manifestaient lundi 6/12, dans les colonies sionistes dans le nord ouest de la Cisjordanie, de se familiariser avec les méthodes des extrémistes sionistes dans la lutte contre le peuple palestinien, et transférer cette expérience à l'Europe pour y faire face aux activités des organisations islamiques.
Le journal a souligné que les députés étaient des parlements de plusieurs pays, y compris: l'Autriche, l'Italie, l'Allemagne, la Belgique, la Suisse, la Grande-Bretagne et la Suède.
Haaretz a déclaré qu’il était parmi les participants, le leader de l'opposition en Autriche "Heinch Strakha", le président du Parti de la liberté en Allemagne, "Rana Stdkpic", et "Philip de Winter" de la direction du Parlement en Belgique, ainsi le président du Parlement en Suède "Cant Okrot."
Selon le rapport publié par le journal hébreu : « Les députés européens sont ceux qui combattent l'islam et le détestent, et fermement opposés à la propagation des organisations islamiques en Europe, ainsi qu’ils soutiennent explicitement l’entité sioniste (l’occupation israélienne) ».
 Le journal a cité du président du Conseil régional des colonies sionistes dans le nord de la Cisjordanie occupée, "Gershon Masika", son allégation : «Nous les laissons observer l’importance du Nord de la Cisjordanie de notre Etat, que ce soit un divan de la culture et les racines de notre peuple, ou une ceinture de protection de l'Etat, afin que les pays européens comprennent que, sans nous, il n'y a pas ce qui arrête la reptation islamiste en Europe et en Cisjordanie », selon ses propos.

L’occupation lance deux raids contre Khan Younes et Rafah

[ 08/12/2010 - 10:54 ]
Khan Younes/Rafah – CPI
Des avions militaires sionistes ont lancé, aujourd’hui à l'aube, le mercredi 8/12, deux raids sur deux cibles à Khan Younes et Rafah, au sud de la Bande de Gaza, en causant des dégâts et la blessure d'un citoyen palestinien.
Des sources locales et sécuritaires palestiniennes ont déclaré au Centre Palestinien d’Information que l'aviation israélienne a bombardé une ferme de volailles dans le région de Quizane Abou Rachouane, au sud-ouest de Khan Younes, qui appartient au citoyen Abdel Hakim Majayda, en la détruisant complètement et blessant le jeune Nidal Amira (22 ans), qui  a été légèrement blessé par des éclats de l'obus, et a été transporté à l'hôpital de Nasser.
Au même temps, un avion de guerre sioniste a bombardé un tunnel sur la frontière égyptienne, dans la région de Jaradat, à l'est de Rafah, en causant de grands dommages à plusieurs tunnels voisins, mais sans faire de blessés.

Colonies: Washington cède aux pressions de l’occupation israélienne

[ 08/12/2010 - 10:23 ]
Agences
La direction de la maison blanche et le gouvernement de l’occupation israélienne ont échoué à parvenir à un tel compromis sur la promesse américaine auprès des Palestiniens pour un gel de la colonisation de 90 jours, car les Etats-Unis ont cédé aux pressions de l’entité sioniste et se désengagent au détriment des droits légaux palestiniens.
Les médias, analystes et observateurs ont estimé que les deux côtés (américain et israélien) n’ont qu’annoncer immédiatement l’échec des discussions en échanges des garanties américaines.
La radio militaire de l’occupation israélienne avait diffusé que les Etats-Unis et l’état hébreu vont annoncer dans les prochaines heures le fiasco des entretiens qui destinaient une reprise des négociations avec les Palestiniens.
De son part, le quotidien sioniste « Haaretz » a rapporté que l’occupation israélienne et la direction américaine tenteront  de chercher d'autres moyens pour faire activer le prétendu processus de paix, tout en faisant allusion à l’échec très flagrant de l’administration Barak Obama face aux pressions élucides du gouvernement de Benjamin Netanyahu.
Notons qu’en dépit d’alignement de la direction américaine aux agendas criminels de l’entité sioniste, lui garantissant un soutien illimité sécuritaire à tous les niveaux, le gouvernement de Netanyahu a refusé les promesses de la maison blanche vis-à-vis un moratoire de 90 jours seulement, ce qu’a jugé la majorité des Palestiniens une faiblesse diplomatique américaine, en la qualifiant même une complice qui fait atteinte aux droits légitimes du peuple palestinien opprimé et expulsé depuis plus de 63 ans.

Jérusalem-Est: Israël s’oppose aux critiques de l'Union européenne

[ 08/12/2010 - 11:08 ]
Al Qods occupée
Le porte-parole du ministère sioniste des Affaires étrangères, Yigal Palmor, a affirmé que son entité sioniste (l’occupation israélienne) s’est opposé, mardi soir, le 07/12, à toute critique émise dans le  rapport des chefs de mission des pays de l'Union européenne contre sa politique stratégique à Jérusalem-Est (Al Qods occupée).
« Yigal » a souligné que les responsables européens qu’estiment que notre politique met en danger Jérusalem (Al Qods occupée) sont eux-mêmes qui considèrent une seule solution pour la coupure de la ville en deux .
Le porte parole sioniste a confirmé l’insistance de son gouvernement sioniste qui rejette l’idée de deux états, affirmant que l’occupation israélienne n’autorise jamais de retourner à la situation d’avant l’annexion d’Al Qods occupée en 1967, ajoutant qu’elle ne soit pas renvoyée à une époque où « la ville était partagée en deux par un mur, des barbelés et des tireurs d'élite jordaniens", selon ses allégations, exigeant le retour des Palestiniens (les dirigeants de l’autorité palestinienne) à la table de négociation, tout en faisant allusion de la déception de son entité à propos des revendications de certains pays du Sud-américain à un état palestinien indépendant et souverain sur les frontière de 1967.
En effet, les présidents de la mission de l’UE anticipent si les aptitudes actuelles ne sont pas cessées de manière urgente, la perspective de d’Al Qods occupée(partie orientale)  comme future capitale d'un Etat palestinien devient, de plus en plus, « difficile et irréalisable ».
Notons que le rapport annuel adressé au Comité politique et de sécurité de l'UE (COPS) qui va s’organiser mercredi pour la préparation de la prochaine conférence des ministres européens des Affaires étrangères, laquelle se tiendra le 13 décembre, estime que la politique de l’occupation israélienne menace plus que jamais les chances d'une paix durable sur la base de deux Etats.