Les principales factions de la résistance palestinienne dans la Bande
 de Gaza sont unanimes : pas question d’accepter la trêve suggérée par 
l’Égypte, sans accord complet sur le conflit l'opposant à Israël. 
Pour le Hamas, il faut à tout prix cesser les bombardements, mettre 
fin au blocus de Gaza en place depuis 2006, ouvrir le poste-frontière de
 Rafah avec l'Egypte et libérer les prisonniers arrêtés de nouveau après
 avoir été relâchés dans le cadre d'un accord d'échange contre un soldat
 israélien en 2011.
 
"Un
 cessez-le-feu sans parvenir à un accord est exclu. En temps de guerre, 
on ne cesse pas le feu pour ensuite négocier", a déclaré à l'AFP Fawzi 
Barhoum, un porte-parole du Hamas à Gaza.
 
Médiatrice lors des précédentes crises entre Israël et le Hamas, 
l'Egypte a proposé un "arrêt total des hostilités aériennes, maritimes 
ou terrestres" à compter de mardi à 06H00 GMT et l'ouverture dans la 
foulée de négociations sur l'entrée des biens et des personnes dans 
l'enclave palestinienne sous blocus depuis 2006.
 
S’exprimant dans un entretien avec la chaine de télévision panarabe 
al-Mayadeen un dirigeant du Hamas, Sami Abou Zahri a révélé que cette 
trêve a été conclue entre les Egyptiens et les Israéliens, sans 
consultation avec le Hamas.
Le correspondant de cette chaine en Palestine occupée a indiqué que 
des contacts avaient été entrepris avec le Hamas mais que celui-ci 
n’avais pas encore donné de réponse lorsque la trêve a été annoncée.    
Selon la branche militaire du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam,
 la proposition égyptienne est une "reddition" et elle a menacé 
d'"intensifier" sa lutte contre Israël.
Ce mardi matin, le Hamas a fermé son poste de contrôle frontalier 
avec l’entité sioniste, empêchant toute entrée et sortie de l'enclave.
Un demi-million de SMS aux Israéliens
Dans
 le cadre de la guerre psychologique entamée par le Hamas, les brigades 
al-Qassam ont envoyé ce mardi près d’un demi-million de messages SMS aux
 téléphones mobiles des Israéliens, menaçant de continuer la bataille :
 
«  la stupidité de votre gouvernement qui est entre dans la bataille 
contre nous sans objectifs a mis tout Israël sou le feu et les 
Israéliens dans des abris. Nous allons continuer à bombarder toutes les 
endroits en Israël jusqu’à ce que nos revendications légitimes soient 
observées », est-il écrit dans le texte en hébreux, signé "SMS Qassam". 
Dans cette campagne médiatique entamée par le Hamas dès le début de 
l'offensive israélienne, il s’emploie à s’adresser directement à 
l’opinion publique israélienne, en hébreux. 
Jihad islamique : que l'ennemi aille en enfer 
Même rejet de la trêve de la part du mouvement de résistance Jihad islamique.

Tout en saluant l'initiative égyptienne son dirigeant Khaled al-Batech a refusé la façon dont elle a été élaborée.
 
" Ce n'est pas de cette façon que les intiatives doivent être prises,
 pas à travers les médias. Il y a des revendications de la résistance 
qui sont connues. Il faut mettre fin au blocus pour instaurer un 
cessez-le-feu", a-t-il dit lundi dans plusieurs interventions 
télévisées.
Le 13 juillet dernier, le secrétaire général du Jihad, Ramadane 
Abdallah Challah avait affiché son refus du rétablissement de l’équation
 qui avait été instaurée au terme de l’offensive de 2012, «  
cessez-le-feu contre cessez-le-feu ».

Dans
 un entretien avec la chaine de télévision qatarie al-Jazeera, il a 
assuré que pour que la résistance stoppe ses tirs de roquettes, il faut à
 tout prix que l’ennemi sioniste suspende son blocus imposé à la bande 
de Gaza, ouvre les ponts de passage et s’engage à cesser ses hostilités à
 l’encontre des palestiniens.
«  Que l’occupation aille en enfer, 
sans réaliser aucun de ses objectifs, son opération militaire s’est 
avérée être un grand scandale et un grand fiasco au niveau des 
renseignements et au niveau stratégique », a-t-il estimé.     
 

Pour
 sa part un dirigeant des Brigades al-Quds, branche armée du Jihad 
Islamique Abou Ahmad a assuré que son mouvement « ne permettra à 
personne de briser la résistance et d’offrir la victoire à l’ennemi 
sioniste sur un plat en or », a-t-il ajouté.
 
Selon lui, les heures prochaines seront décisives : «  soit ce sera 
une bataille sans merci va éclater, soit une accalmie qui réalise les 
conditions de la résistance », a-t-il stipulé, selon l’agence de presse 
palestinienne Palestine Today.
Une position similaire a été exprimée par une autre faction, les 
Comités de résistance, et selon laquelle « tout cessez-le-feu qui ne 
respecte pas les conditions de la résistance ne peut être admise ».   
Le cabinet israélien accepte          
Pour
 sa part, le gouvernement israélien a accepté la proposition égyptienne.
 "Le cabinet de sécurité a décidé d'accepter l'initiative égyptienne 
pour un cessez-le-feu commençant à 09H00 locales (06H000 GMT)", a 
affirmé un porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
 
Menaçant de frapper avec force le Hamas, si les attaques à la 
roquette se poursuivent, l'armée israélienne a dit avoir stoppé ses 
raids sur le territoire palestinien, qui ont fait près de 200 morts, en 
majorité des civils, depuis une semaine. Les bombardements semblaient 
avoir cessé dans la matinée, selon des journalistes de l'AFP à Gaza. 
L'armée a fait état de trois tirs de roquettes vers les colonies 
israéliennes après 06H00 GMT.     
La Ligue arabe aussi, réunie au Caire, a appelé dans la nuit 
Israéliens et Palestiniens à accepter cette proposition, saluée aussi 
par le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le président 
américain Barack Obama, et l'émissaire du Quartette pour le 
Proche-Orient, Tony Blair. 
Des roquettes toujours 
Vers le milieu de la journée, une trentaine de tirs de roquettes ont 
été recensés par la deuxième chaine de télévision israélienne.

Mardi
 matin, une nouvelle roquette tirée de Gaza a touché la ville 
israélienne d'Ashdod (sud), selon la police.  Selon la 10ème chaine 
israélienne, le projectile s’est abattu dans une région résidentielle et
 endommagé une maison (Voir photo à droite).
 
Un deuxième projectile s’est écrasé sur la colonie de Shaer Haneguev  et endommagé un entrepôt.

Selon
 l’agence palestinienne Maan, plusieurs roquettes se sont abattues sur 
les localités et villes israéliennes après l’acceptation du 
cessez-le-feu égyptien, et certaines maisons ont été endommagées.
 
Les sirènes d’alarme ont été entendues à Ashdod, Ashkelon, Kiriat-Malakhi, Bar-Tobia, Shaer Hanegev, Eshkol et autres.

Selon
 l’AFP, des roquettes ont été lancées dans la nuit de Syrie et du Liban,
 dont deux sont tombés sur le Golan, région occupée par Israël. D'autres
 projectiles se sont abattus tôt mardi matin sur le port israélien 
d'Eilat et aux alentours, près de la frontière avec l'Egypte et la 
Jordanie. Quatre personnes ont été légèrement blessées.
 
En milieu de journée, une roquette s'est abattue sur la colonie 
Rishon LeTsion, situee au centre de la Palestine occupée, selon 
al-Mayadeen TV.
4 raids avant  

Du côté palestinien, il y a eu 4 raids israéliens ce mardi, au cours desquels 5 martyrs son tombés .
 
3 civils ont péri dans un raid contre Khan Younès, dont une femme de 
53 ans. Les deux autres tués, Ismaïl Najjar (46 ans) et Mohammad Najjar 
(49 ans), tous deux des ouvriers agricoles  ont été tués dans un raid 
qui les a visés également à Khan Younès.
Selon l’agence Maan, les raids israéliens ont poursuivi le 
bombardement des maisons dans le quarteir Zeïtoune au sud de la ville de
 Gaza, l’un d’entre eux appartient au conseiller du dirigeant du Hamas 
Ismaïl Haniyyé Bassem Naïm