vendredi 23 juillet 2010

Le soutien indéfectible de l’Occident conforte la poursuite des actes criminels du régime sioniste

Téhéran.Irna. 22 Juillet 2010.
L' adjoint au représentant de l'Iran à l'ONU, Es'haq Ale-Habib a déclaré mercredi que « le soutien indéfectible de l’Occident a conforté la poursuite des actes criminels du régime sioniste ».
S'adressant au Conseil de sécurité, il a répété: «le problème du Moyen-Orient n'est pas tellement le manque d'initiatives de paix pratique, il faut comprendre que les causes profondes de la crise actuelle c’est la poursuite par le régime sioniste de ces horribles crimes, comme l'imposition de privations intolérables contre le peuple palestinien à Gaza et sur le reste des territoires occupés, qui a conduit à l'émergence d'une grande catastrophe humanitaire. "
Lors de la séance du Conseil de sécurité réuni pour étudier les questions du Moyen-Orient et en particulier l'établissement d'une commission indépendante d'enquête sur les dimensions de l'invasion brutale et meurtrière du régime sioniste contre la Flottille internationale de la paix transportant des aides humanitaires pour les résidents de Gaza, la majorité des représentants a demandé mettre immédiatement un terme au siège illogique et inhumain de Gaza.
Es'haq Ale-Habib a en outre rappelé que la seule façon de mettre fin à la crise au Moyen-Orient et en particulier aux problèmes des Palestiniens était de mettre fin à l'occupation de leurs terres et à reconnaître leurs droits absolus».
Il a demandé un soutien continu de la communauté internationale face à la poursuite du siège de Gaza.
En réponse au représentant du régime sioniste au Conseil de sécurité, qui avait parlé d'armes remises par le Hezbollah libanais aux membres du Hamas, et la menace nucléaire de l'Iran pour la région et la paix dans le monde, l'émissaire iranien a estimé que de « telles allégations sont entièrement fausses et sans fondement, faite par le représentant d'un régime qui dispose d’ un grand nombre d'ogives nucléaires et d’ armes à destruction massive ce qui constitue une menace constante contre la sécurité de la région et la paix et la stabilité internationale. "
Évoquant les fouilles du régime israélien dans les environs d'Al-Aqsa (Dôme du Rocher) visant à détruire les lieux saints, couplé à l'annulation des "permis de séjour de Palestiniens, la saisie de leurs maisons afin de les remettre aux Juifs, il a souligné que le régime israélien est également en train de construire de nouvelles maisons à Qods et poursuit la destruction de maisons palestiniennes.
Le représentant iranien d’ajouter : « de telles initiatives visent à changer l'identité culturelle et islamique de la région."
Pendant ce temps, l'Assemblée générale des Nations unies devrait avoir une session visant à poursuivre les observations formulées dans le rapport du juge Goldstone concernant les crimes de guerre d'Israël dans les prochains jours.
«La politique, les actions illégales et les provocations d'Israël jettent une ombre sur les efforts pour raviver le processus de paix, et soulèvent des doutes sur la crédibilité d'Israël en tant que partenaire de paix et son désir de respecter ses obligations et ses engagements», a déclaré Ryad Mansour, l'observateur permanent de la Palestine à l'ONU.
Durant un débat sur le Proche-Orient au conseil de sécurité, il a affirmé devant les ambassadeurs que le refus d'Israël de mettre un terme aux colonisations «dans les territoires palestiniens occupés, et même autour et dans Jérusalem», constituaient «un obstacle majeur» au processus de paix.

Gaza : des milliers d'enfants battent le record du monde de dribbles de basket

22 juillet 2010 – Des milliers d'enfants à Gaza ont battu jeudi le record du monde de dribbles de baskets simultanés en atteignant 6.000 dribbles dans le cadre des « Jeux d'été » organisés par l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
« Nous devons attendre le verdict du Livre Guinness des records qui nous l'espérons viendra dans quelques jours. Mais nous savons que les chiffres et les chances sont bons », a dit le Directeur de l'UNRWA à Gaza, John Ging.

L'actuel record mondial pour le nombre simultané de dribbles de basket a été établi en Indiana, aux Etats-Unis, en septembre 2007 et s'élève à 3.000. L'objectif pour l'UNRWA était de doubler le record.

Les enfants de Gaza essaieront également de battre cette semaine leur propre record du monde : celui du plus grand nombre de cerfs-volants dans les airs. « Deux records du monde en une semaine c'est certainement un autre record du monde en lui-même », a dit M. Ging.
Lien 

Al-Abrache examine avec nombre de présidents des Parlements les préparations d'une visite de solidarité à la bande de Gaza assiégée

21 Juil 2010
Genève /  En marge de la 3ème conférence mondiale de l'union parlementaire internationale, M. Mahmoud al-Abrache, président de l'Assemblée du peuple syrienne, a tenu séparément des réunions avec le président de la Chambre des députés bahreïnie, le président de l'Assemblée de la nation koweitienne, la présidente du Parlement roumain, le président du Conseil national palestinien, et le président de la Chambre des députés marocaine, lesquelles se sont centrées sur la consolidation de la coopération parlementaire et sur la coordination des positions entre la Syrie et les pays précités auprès des Instances internationales.
Ils ont examiné les mesures à adopter pour organiser une visite de solidarité à nombre de présidents des Parlements arabes et islamiques à la bande de Gaza assiégée avant le mois de Ramadan.
Les entretiens ont également porté sur les moyens d'exécuter toutes les décisions issues de cette conférence et d'intensifier les efforts auprès des instances internationales pour exercer des pressions sur Israël afin de l'obliger à lever son blocus imposé à Gaza et à se conformer aux résolutions du Conseil de Sécurité ad hoc.
Cette conférence qui avait clôturé ses travaux aujourd'hui a abordé les questions relevant de la paix, de la démocratie, du développement et les moyens de coordonner l'action des parlements avec les Nations Unies.
A. Chatta / R.Jorf

Appel à action contre les démolitions de maisons dans la Vallée du Jourdain

Vallée du Jourdain - 22-07-2010

Par Brighton Palestine 
Le 19 juillet 2010, l’armée israélienne a démoli 23 maisons à Al-Farisiya, dans la Vallée du Jourdain, faisant de 91 Palestiniens de plus des sans-abris. Elle a également détruit les abris de plus de 1000 moutons qui appartenaient à cette communauté bédouine ; l’armée a de plus confisqué le troupeau, et exige que les fermiers paient pour le nourrir ! Le 18 juillet, une maison située près de l’école de Fasayil a été détruite.
















Al Farisiya, 19 juillet 2010.

Ce ne sont pas des incidents isolés, mais ils font partie de la répression brutale des communautés palestiniennes dans la Vallée du Jourdain, qui s’est accélérée ces derniers mois. Le 17 juillet, des ordres de démolition ont été émis contre les fermiers du village de Bardala. Des checkpoints ont été installés à l’extérieur de Jericho, des démolitions ont eu lieu à Ras al-Ahmar et des enfants ont été tués par une jeep de l’armée à Ein El-Beida.
Fathi Kdirat, de Jordan Valley Solidarity, décrit les démolitions comme « une politique israélienne de déplacement collectif dont le but est l’extension des avant-postes coloniaux au nord de la Vallée du Jourdain. »
Il est clair que c’est une politique de nettoyage ethnique des Palestiniens de la Vallée du Jourdain pour faire place à l’expansion de leurs colonies illégales.
Al-Farisiya est proche de la colonie illégale de Maskiot, la colonie la plus récente de la Vallée du Jourdain. Maskiot est en pleine expansion et au début de cette année, des colons ont installé une tente près du village d’Al-Maleh pour pouvoir harceler les habitants. Les démolitions à Al-Farisiya visent à faire de la place à l’expansion de colonies comme Maskiot.
CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE

Brighton Jordan Valley Solidarity appelle tous les internationaux à agir immédiatement et à protester contre les démolitions. Nous avons organisé en urgence une manifestation appelant au boycott d’Israël et nous demandons aux autres de faire de même.
Des bénévoles de Jordan Valley Solidarity envisagent de reconstruire des maisons démolies à l’aide de briques de terre séchée fabriquées sur place (vidéo ci-dessous où Fathi Kdirat explique cette technique). Ce qui veut dire qu’ils peuvent construire des maisons à très bon marché, mais ils ont malgré tout désespérément besoin de fonds pour ce faire. Vous pouvez envoyer un don à ce lien.
Le nettoyage ethnique de la Vallée du Jourdain se fait au profit de sociétés israéliennes et internationales. Veolia, compagnie mondiale, gère une déchetterie dans la Vallée du Jourdain qui traite les déchets des colons israéliens sur la terre palestinienne ; Carmel-Agrexco exploite un réseau de fermes coloniales sur des terres volées aux Palestiniens ; Valley Grown Salads est propriétaire de la compagnie israélienne Edom UK, qui exporte les produits des colons de la vallée ; MTex, qui fournit Tesco, exporte les produits des fermes proches d’Al-Farisiya et ont une succursale à Hertfordshire. Waitrose et Tesco exporte des volumes importants de produits de la vallée malgré des appels répétés des militants. Brighton-Jordan Valley Solidarity appelle à une action mondiale contre ces compagnies.
- Contact Veolia
- Contact Carmel-Agrexco
- Contact Valley Grown Salads : Clive@v-g-s.co.uk
- Contact Mehadrin Tnuport Export L.P. (Mtex) : Export@mtex.co.il
Si vous écrivez à ces entreprises pour protester, merci de mettre en copie : brightontubas@gmail.com
La croissance de la colonie illégale de Maskiot est soutenue par des organisations sionistes internationales (voir, en anglais, « International zionist organisations supporting Maskiot’s plans for ethnic cleansing » sur Corporate Watch).
Ces entreprises sont complices du nettoyage ethnique de la vallée. Les « Christian Friends of Israeli Communities » (CFOIC) (Les Amis chrétiens des communautés israéliennes) ont sponsorisé la plantation d’arbres des colons sur la terre palestinienne. CFOIC a des bureaux en Israël, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Hollande et au Royaume-Uni.
Le « One Israel Fund » a payé les caravanes à Maskiot.
Le « Jewish National Fund » (Fonds National Juif) (site en Français : KKL ) et la « Fédération sioniste de Grande-Bretagne et d’Irlande » fournissent un soutien idéologique et matériel aux colonies comme Maskiot. Nous appelons à des actions contre ces groupes et contre les ambassades israéliennes, en réponse aux démolitions.
Si vous organisez des actions, merci d’envoyer un article à Indymedia et un mail à Brighton Palestine.
Nous appelons également les groupes de solidarité avec la Palestine du monde entier à organiser leurs propres actions, et les Internationaux en Palestine à aller à Al-Farisiya et à Fasayil pour soutenir les travaux de reconstruction et organiser une présence internationale. La présence de militants dans la Vallée du Jourdain est nécessaire. Que ceux qui sont intéressés nous contactent à brightontubas@gmail.com.
Ceux qui souhaitent adresser une protestation officielle contre les démolitions et la répression des communautés palestiniennes de la Vallée du Jourdain peuvent écrire à leur Ambassade ou consulat en Israël, et leur demander d’agir immédiatement.

- Ambassade de France à Tel Aviv : 112, promenade Herbert Samuel - BP 3480 - 63572 Tel Aviv
Téléphone : [972] (3) 520 83 00 Télécopie : [972] (3) 520 83 40

- Consulat de France à Jérusalem
5 rue Paul Emile Botta. Jérusalem
Tél : (02) 625 94 81
Fax : (02) 625 91 78

Vous pouvez également écrire à :

Minister of Defence
Ehud Barak
37 Kaplan Street, Hakirya
Tel Aviv 61909, Israel
Fax: +972 3 691 6940/696 2757
Email: minister@mod.gov.il
Salutation : Dear Minister

Military Judge Advocate General
Brigadier General Avihai Mandelblit
6 David Elazar Street
Hakirya, Tel Aviv, Israel
Fax: +972 3 569 4526/608 0366
Email: avimn@idf.gov.il
Salutation : Judge Advocate General

Vous pouvez aussi cibler le Premier ministre :

Prime Minister
Office of the Prime Minister
3 Kaplan Street
Hakirya,
Jerusalem 91950
Israel Tel Telex: 25279 MPRES IL Fax +972 2 566 4838, +972 2 649 6659
Email bnetanyahu@knesset.gov.il
Salutation : Dear Prime Minister

Et il y a toujours de Ministre des Affaires Etrangères :

Deputy Prime Minister and Minister of Foreign Affairs
Ministry of Foreign Affairs
9 Yitzhak Rabin Boulevard
Kiryat Ben-Gurion
Jerusalem 91035, Israel Tel Fax : +972 2 530 3367, +972 2 640 8921
Email: aliberman@knesset.gov.il
Salutation : Dear Minister

Legal Advisor
Address IDF Civil Administration in the West Bank
Fax +972 2 9977 326
Salutation : Dear Sir

Commander
IDF District Coordination Office (DCO)
Jericho, West Bank, via Israel
Fax +972 2 9943305
Salutation : Dear Sir

Lieutenant-General Gabi Ashkenazi
IDF Chief of General Staff
c/o Ministry of Defence
7 A' Street
Hakirya
Tel Aviv, Israel
Fax +972 3 691 6940, +972 3 697 6218
Salutation : Dear Lieutenant-General Gabi Ashkenazi

Les électeurs américains peuvent exiger la liberté pour les Palestiniens

jeudi 22 juillet 2010 - 08h:27
Cynthia McKinney - The Electronic Intifada
En réponse à l’attaque mortelle d’Israël contre la Flotille de la Liberté en route pour Gaza, plus de 800 personnes ont le mois dernier investi le port d’Oakland, le sixième en importance aux Etats-Unis.
(JPG)
20 juin 2010 - Dans une action sans précédent, plus de 800 militants du monde du travail ont bloqué les portes des quais d’Oakland pour empêcher le déchargement d’un navire israélien.
Le résultat a été un blocus historique d’un grand cargo israélien pendant 24 heures. À travers le monde, les dockers et les militants se sont engagés dans des actions similaires. En Suède, le syndicat des dockers a boycotté toute une semaine des bateaux et des containers israéliens, avec pour effet le blocage de 500 tonnes de marchandises à destination ou en provenance d’Israël.
Le syndicat des dockers de Turquie, Liman-Is, a annoncé que ses affiliés refuseraient de s’occuper des bateaux israéliens. En Afrique du Sud, les dockers de Durban ont bloqué les bateaux israéliens en février 2009 en réponse à la guerre d’agression longue de 22 jours lancée par Israël contre la bande de Gaza. L’union des travailleurs municipaux sud-africains a annoncé le mois dernier son intention de déclarer toutes les municipalités sud-africaines « zones libres de l’Apartheid israélien. »
Le message véhiculé par toutes ces actions courageuses dans le monde entier était clair : il ne fallait plus permettre à Israël d’agir en toute impunité. Israël devra rendre des comptes, selon les principes universels des droits de l’homme.
La vague mondiale de protestations contre l’attaque israélienne dans les eaux internationales et le meurtre d’au moins neuf militants - dont un ressortissant turco-américain - s’accompagne d’un dégoût croissant face aux doubles standards que le gouvernement des Etats-Unis et ses alliés appliquent à Israël. Ses actions persistantes en dehors de toute loi, compromettent l’image des Etats-Unis dans le monde, et il devient plus difficile que jamais de justifier les crimes israéliens sans nuire à nos rapports avec d’autres pays alliés. Et plus important, ce soutien aveugle aux politiques israéliennes génère une forte opposition à la base qui s’exprime en grande partie par la campagne mondiale pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions [BDS] contre Israël.
Ce mouvement applique lui-même ce que les gouvernements n’ont pas fait : obliger Israël à rendre compte de ses crimes. Le refus des dockers de s’occuper des bateaux israéliens fait partie de ce puissant mouvement et vient en réponse à l’appel lancé en 2005 par la société civile palestinienne.
D’autres initiatives comprennent des campagnes pour le boycott des produits israéliens, le désinvestissement des compagnies facilitant des crimes de guerre israéliens, et l’isolement culturel afin de ne pas divertir l’Apartheid israélien, comme l’a démontré l’annulation des concerts en Israël par des artistes renommés comme Elvis Costello et Gil Scott-Heron.
Hélas, le dernier massacre commis par Israël n’est pas une surprise, mais constitue plutôt une aggravation dans l’abus de pouvoir israélien, tandis que le monde considère ses crimes avec un œil aveugle.
En 2003, puis à nouveau en 2007, j’ai été chassée du Congrès américain après avoir été prise pour cible par le lobby pro-israélien dans ce pays pour avoir osé rompre avec les pratiques politiques habituelles en pensant réellement que la déclaration universelle des droits de l’homme s’appliquait à tous les êtres humains, y compris les Palestiniens. Cette première expérience m’a fait découvrir la véritable image et la brutalité des défenseurs d’Israël dans ce pays, ainsi que le silence imposé à ceux qui protestent.
En décembre 2008, j’ai rejoint des militants à bord du bateau le Dignity, afin d’essayer de briser le siège de Gaza. Nous avons quitté le port de Chypre pour Gaza, transportant des fournitures médicales qui font gravement défaut, parmi d’autres nécessités. Lorsque nous sommes arrivés dans ce qu’Israël appelle « une zone militaire fermée », la marine israélienne nous a attaqués. Notre bateau a été défoncé, mis hors d’état de fonctionner puis forcé à rejoindre le Liban plutôt que de pouvoir délivrer l’aide à ceux qui sont dans le besoin en raison de l’attaque violente de 22 jours [opération Cast Lead] par Israël contre Gaza [décembre 2008-janvier 2009].
En juin 2009, j’ai à nouveau tenté de fournir des approvisionnements humanitaires à Gaza par bateau et la marine israélienne, dans les eaux internationales, a lancé un abordage et a kidnappé 21 d’entre nous, puis nous a emprisonnés dans une prison israélienne pendant sept jours. Malgré les parallèles avec l’attaque récente contre la Flottille de la Liberté, mon propre gouvernement a complètement négligé ces actions illégales et les médias ont délibérément trompé le public, comme c’est trop souvent le cas.
Toute ceci a un parallèle historique indéniable avec la lutte contre l’Apartheid sud-africain - ce dont nous devons tout apprendre. Le régime de ségrégation bénéficiait d’un large appui des gouvernements occidentaux, et ce n’est qu’en 2008 que les Etats-Unis ont abrogé, en traînant des pieds, les restrictions imposées à Nelson Mandela dans ses voyages. Lui aussi avait été diffamé pour s’être levé pour les droits des personnes de couleur.
En 1963, juste quatre ans après que le mouvement contre l’Apartheid ait vu le jour, les dockers danois ont refusé de décharger un bateau contenant des marchandises sud-africaines et les travailleurs suédois ont suivi le mouvement. Les dockers de la baie de San Francisco, et plus tard ceux de Liverpool ont également refusé de décharger les marchandises sud-africaines.
Le mouvement palestinien pour le BDS qui vise à mettre un terme à la discrimination en Palestine, est inspiré par la lutte sud-africaine anti-apartheid. L’appel de la société civile palestinienne pour le BDS a été entendu par des milliers de personnes de conscience partout dans le monde. Le boycott des dockers d’Oakland fait revivre des souvenirs d’un temps où nous n’osions pas nous taire et où nous avions refusé d’être complice des crimes américains au Vietnam, de la ségrégation dans le sud des États-Unis, et de l’Apartheid en Afrique du Sud.
La lutte pour la liberté et la justice pour le peuple palestinien est devenu l’épreuve décisive de notre époque (la bande de Gaza est devenue aujourd’hui un test pour notre morale universelle et notre humanité commune).
Le Congrès américain a imposé en 1986 un boycott complet de l’Apartheid en Afrique du Sud, à une époque où le mouvement de boycott dirigé par les citoyens dénonçait la collaboration du gouvernement des États-Unis avec un régime raciste impossible à tolérer. Israël continuant à commettre des massacres et les citoyens de conscience réagissant avec de plus en plus de vigueur pour isoler ce qui est maintenant un Etat paria, le gouvernement américain sera contraint d’adopter une position similaire.
J’ai été attaquée et exclue du Congrès parce que je crois à la justice et à la paix. Ce n’est qu’une question de temps avant que les électeurs prennent conscience de ce que j’ai subi, en leur faisant clairement comprendre que les élus responsables de politiques qui collaborent avec ce partenariat inconditionnel des Etats-Unis avec Israël, seront exposés comme une honte. Et il faudra faire clairement comprendre aux responsables politiques que ce comportement honteux ne peut pas durer, car ceux qui collaborent avec l’injustice seront chassés de leurs postes par le peuple.
Lorsque ce moment arrivera, les Palestiniens auront enfin justice et ils pourront vivre librement dans leur patrie.
(JPG)
* Cynthia McKinney est ancien membre de la Chambre des Représentants des États-Unis, candidate à la présidence en 2008 pour le Parti Vert, et militante des droits humains.
19 juillet 2010 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction : Naguib
Lien

Les enfants « interdits » d’Israël

vendredi 23 juillet 2010 - 06h:24
Mya Guarnieri
Al Jazeera
Pour la plupart des enfants, l’été est le temps de l’insouciance. Mais pour les enfants des travailleurs immigrés sans papiers d’Israël, c’est celui d’une expulsion qui menace à l’horizon.
(JPG)
Des enfants de travailleurs immigrés sans papier, nés et ayant vécu toute leur vie en Israël, risquent d’être expulsés.
(EPA)
Cela fait l’objet d’un débat plus qu’animé depuis juillet de l’an dernier quand l’Unité Oz, le bras musclé de l’Autorité chargée de la population et de l’immigration, du ministère de l’Intérieur, s’est mise à sévir dans les rues.
Maintenant que l’Etat s’en est pris aux 250 000 travailleurs clandestins en Israël, ce sont 1 200 enfants qui risquent d’être expulsés avec leurs parents.
La mesure, par un soudain revirement d’une politique ancienne d’Israël contre l’expulsion des mineurs, a provoqué l’indignation de l’opinion. Les protestations et les analyses parues dans la presse ont fait que les expulsions ont été repoussées, mais seulement pour un temps.
En octobre dernier, Eli Yishai, ministre de l’Intérieur, a annoncé que les familles seraient expulsées. Le mois suivant, Benjamin Netanyahu, Premier ministre, déclarait que les enfants seraient autorisés à terminer leur année scolaire.
Roei Lachmanovitch, porte-parole de Yishai, a tenu ce propos : « La décision du gouvernement est qu’Israël doit réduire le nombre de travailleurs étrangers en Israël. Il n’a rien contre ces 1 200 enfants, la décision vise les travailleuses clandestines qui pensent que tomber enceinte vaut autorisation de rester ici. »
« C’est une façon qu’ont ces parents de se servir des enfants, » ajoutait Lachmanovich, accusant les mères de se cacher derrière les enfants pour éviter leur expulsion.
Relations interdites
Sauf qu’en réalité, c’est du fait qu’elles donnaient naissance à un enfant en Israël, que de nombreuses femmes se sont retrouvées en situation illégale.
La politique de l’Etat interdit aux travailleurs immigrés d’avoir des enfants dans le pays. Si une femme donne le jour à un enfant, elle doit envoyer son nouveau-né là d’où elle est venue. Si elle garde son bébé en Israël, elle perd son visa de travail dans le pays.
Les relations amoureuses sont également interdites pour les travailleurs étrangers. En juin, le quotidien israélien Ha’aretz racontait l’histoire de Charlene Ramos, travailleuse sociale qui avait un emploi et un visa de travail valide, qui risquait l’expulsion parce ce qu’elle s’était mariée avec un autre travailleur immigré.
Hanna Zohar, responsable de Kav LaOved, organisation israélienne de défense des droits des salariés, déclare : « Israël a décidé de faire venir des travailleurs immigrés. Mais ce ne sont pas seulement des travailleurs, ce sont des êtres humains. »
Les salariés ne devraient pas être punis parce qu’ils sont tombés amoureux ou parce qu’ils ont des bébés, soutient Zohar. Ils ne devraient pas être expulsés pour cela.
« Expulser les enfants et leur famille n’est pas humain » dit-elle.
« Israël, ma maison »
(JPG)
Il y a eu des manifestations contre les expulsions.
(Mya Guarnieri)
Tant les politiciens que le public semblent être d’accord. En mai dernier, quelque 8 000 manifestants se sont rassemblés à Tel-Aviv contre les expulsions.
Organisée par UNICEF Israël, l’Union nationale des étudiants d’Israël et Enfants israéliens - mouvement populaire fondé spécialement pour défendre ces 1 200 enfants -, la manifestation s’est tenue sous la bannière « Nous n’avons pas d’autre pays », du nom d’une pièce de théâtre tirée d’un chant patriotique connu de la plupart des Israéliens.
Deux ados israéliens juifs, en uniforme de scout, brandissaient des pancartes indiquant « Laissez mes enfants rester ici ».
Deux jeunes Philippines en levaient une autre avec un appel émouvant écrit en hébreu : « Israël est ma maison. Ici, j’ai appris à lire l’hébreu. Et mes amis sont ici. Je suis un enfant israélien ».
Sur un écran, s’affichaient des messages préenregistrés de dizaines de personnalités politiques qui soutiennent les enfants. A la fin de la vidéo, plusieurs membres de la Knesset (députés) sont montés sur l’estrade pour s’adresser à la foule.
Le député Nitzan Horowitz, membre du parti Meretz, de gauche, est l’un d’entre eux.
« Nous n’allons pas laisser qui que ce soit les expulser, » déclare Horowitz, ajoutant que donner aux enfants l’autorisation de rester en Israël « n’est pas suffisant ».
Ils doivent être reconnus également comme citoyens de l’Etat, dit-il, ajoutant, « Nous sommes tous des enfants israéliens ».
Ses paroles touchent au cœur du débat : ces enfants, nés de parents non juifs, sont-ils israéliens ?
Leurs défenseurs disent oui, invoquant le fait qu’ils fréquentent les écoles d’ici, qu’ils parlent couramment hébreu, et qu’ils commémorent les fêtes juives.
« Ils sont intégrés dans la société israélienne, » dit Rotem Ilan, co-fondatrice d’Enfants israéliens. « Ils vont chez les scouts. Ils vont aux mouvements de la jeunesse (sioniste). »
« Ils ne parlent même pas le Tagalog (langue officielle des Philippines) » ajoute-t-elle.
Une majorité des enfants risque l’expulsion vers les Philippines, un endroit qu’ils n’ont même jamais vu.
L’assimilation n’est pas le seul argument avancé par les partisans des enfants. Certains évoquent des textes religieux juifs qui interdisent les mauvais traitements sur les étrangers. D’autres disent que la persécution subie pendant le génocide des juifs lègue à ceux-ci la responsabilité particulière de protéger les autres groupes minoritaires.
Mais Yishai, chef du parti populaire conservateur Shas, constitué d’Israéliens juifs orthodoxes, a passé la semaine dernière à défendre sa décision d’expulser les enfants. Il qualifie les enfants de menace pour le caractère juif de l’Etat. Il fait également remarquer que les travailleurs immigrés apportent une « profusion de maladies » dans le pays.
Cité dans le quotidien israélien Yediot Ahronot, Horowitz y qualifie Yishai de « raciste archaïque ».
En mai, une commission gouvernementale s’est positionnée en faveur des enfants, recommandant la naturalisation de 800 d’entre eux. Mais sa décision n’est pas définitive et doit être ratifiée par Yishai.
Les médias locaux ont rapporté que Yishai permettra seulement à ceux qui entrent en cours préparatoires de rester en Israël.
Les critiques, dont Ilan, soulignent que cela laisserait un enfant en deuxième classe d’école primaire, ou un ou une ado qui aurait passé sa vie en Israël, sous la menace de l’expulsion.
Même si Yishai conteste ces articles, il n’a pas encore indiqué quelle sera sa réponse définitive.
En attente de leur sort
Alors que le débat fait rage, les familles attendent de savoir quel sera leur sort.
« Je reçois chaque jour des dizaines de coups de téléphone des mères » dit Ilan, expliquant que pour les parents, c’est la confusion, qu’ils sont effrayés par les informations contradictoires.
« Les mères ne savent pas si elles doivent inscrire leurs enfants pour les activités d’été. Sont-ils censés agir comme à la normale ? Sont-ils censés se cacher ? Nous devons réfléchir à l’impact de tout cela sur les enfants. Nous jouons avec leur vie. »
Michelle Trinanis, 14 ans, fait partie de ces enfants exposés à l’expulsion. Née et élevée en Israël, elle n’est jamais allée aux Philippines et ne parle pas le Tagalog. Dans un hébreu parfait, elle demande, sans attendre de réponse : « Pourquoi devrais-je avoir à tout recommencer ? »
En réfléchissant à l’expulsion, Trinanis compare cette mesure à une façon de les traiter comme des moutons. «  Ce n’est pas bien, » dit-elle.
Elle prie chaque jour pour que le gouvernement lui permette, à elle et à sa famille, de rester. Alors qu’elle attend une réponse, elle trouve une approbation et un réconfort dans la communauté.
Il y a quelques jours, un ami a lancé un groupe Facebook dans l’espoir d’empêcher l’expulsion de Trinanis. Plus d’une centaine d’étrangers l’ont déjà rejoint, envoyant des messages de soutien.
Pour l’instant, elle préfère encore l’incertitude à un refus. « Comme je me sens bien de ne pas savoir. Si j’en savais davantage, j’aurais peur de sortir... », dit-elle, « je resterais bloquée à la maison. »
Alors même que le gouvernement n’a pas encore annoncé sa décision définitive, les familles doivent faire face au harcèlement de la police de l’immigration et certaines gardent leurs enfants à la maison.
Mais pour la famille de Trinanis, la vie continue, et ses parents essaient de donner à leurs enfants un sentiment de normalité.
Judith Trinanis, la maman de Michelle : « Je veux qu’ils se sentent libres ».

Mya Guarnari est journaliste indépendante, basée à Tel Aviv. Elle écrit régulièrement pour The Huffington Post et The Jerusalem Post. Ses articles sont publiés en anglais notamment sur Al Jazeera, The National (Abu Dhabi), Ha’aretz, Electronic Intifada, The Jewish Daily Forward, Maan News Agency, Mondoweiss... Elle possède une maîtrise des Beaux-Arts de l’université d’Etat de Floride.
Elle peut être contactée par courriel : myaguarnieri@gmail.com
Son site : Mya Guarnieri
17 juillet 2010 - Al Jazeera - traduction : JPP
Lien

Israël assassine 3 Palestiniens en 24 heures

jeudi 22 juillet 2010 - 18h:12
Ezzedeen Al Qassam 
Un Palestinien a été blessé et un autre a été abattu par les forces d’occupation israéliennes à l’entrée de la colonie de Burqan, adjacente au village de Haris, dans la province de Salfit ce jeudi matin.
Des sources palestiniennes ont confirmé que les forces israéliennes ont ouvert le feu sur deux palestiniens à l’aube, à quatre heures trente du matin.
Selon les mêmes source, le côté israélien refuse le transfert du corps du martyr jusqu’à ce qu’ils aient identifié le corps.
(JPG)
Les mêmes sources ont affirmé que le martyr ne portait pas de pièce d’identité.
Dans le même temps, des sources médicales palestiniennes ont indiqué que les forces israéliennes ont abattu hier deux Palestiniens, à minuit, et aucun autre détail n’a été fourni.
De Ma’an News
Un Palestinien a été tué et un deuxième blessé par des tirs israéliens dans les territoires occupés de Cisjordanie, ce jeudi matin, selon les responsables de la sécurité palestinienne.
Ils ont déclaré à Ma’an que les forces israéliennes ont ouvert le feu sur les deux personnes à 4h30 à l’entrée de la colonie juive Barqan dans le district de Salfit, assassinant un homme tandis que le second était blessé.
Le corps de la personne tuée, non identifiée, a été enlevé par les Israéliens, qui refusent de le livrer, étant incapables de l’identifier. Il semblerait que le corps ait été transféré à la morgue Abu Kbeer de Jérusalem afin d’être identifié.
L’Autorité palestinienne [de Ramallah] a condamné le meurtre. Israël doit tenir ses soldats responsables de l’attaque « illégale et injustifiée », a déclaré Ghassan Khatib, un porte-parole de l’Autorité de Ramallah. « La pratique israélienne de tirer d’abord et de remettre les questions à plus tard devient la norme », a déclaré Khatib dans un communiqué.
22 juillet 2010 - Ezzedeen al-Qassam - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.qassam.ps/news-3160-Isra...
Traduction : Info-Palestine

Fin de Partie

jeudi 22 juillet 2010 - 08h:27
Noam Sheizaf - Haaretz
Voilà une idée pour résoudre le conflit qui a l’air d’une vision de fin du monde : Accorder la citoyenneté et des droits égaux à tous les Palestiniens de Cisjordanie. Et qui milite pour la solution d’un seul état ? Des gens de droite et des colons.
(JPG)
Manifestation à laquelle ont participé les députés palestiniens israéliens, à proximité du point de passage d’Erez entre Israël et la bande de Gaza, le 31 décembre 2009.
"On ne peut pas attendre grand chose des négociations avec Mahmoud Abbas, même si le Président Obama semble avoir une opinion différente, car Abbas ne représente même pas la moitié des Palestiniens. Il y a peu de chances qu’il en sorte quoique ce soit de positif. Une autre solution pourrait être la Jordanie. Si la Jordanie acceptait d’intégrer plus de territoire et plus de personnes tout serait plus facile et plus naturel. Mais la Jordanie refuse de le faire. En conséquence je dis qu’il faut envisager une autre solution : il faut qu’Israël étende sa loi à la Judée Samarie et accorde la citoyenneté à un million et demi de Palestiniens".
Ces remarques qui semblent subversives à beaucoup, n’ont pas été prononcées par un homme de gauche qui défend la solution d’un état pour deux peuples. Elle l’ont été par un membre du Betar, ancien officiel du Likoud où il était le mentor politique du Premier Ministre Benjamin Netanyahu, et ancien ministre de la défense et des affaires étrangères, Moshe Arens. Le 2 juin, Arens a publié une tribune dans Haaretz ("Y a-t-il une autre option ?") dans laquelle il demandait instamment que soit envisagée une alternative politique à la situation existante et aux négociations politiques. Il veut briser le grand tabou de la politique israélienne en donnant la nationalité israélienne aux Palestiniens de Cisjordanie. Quand on l’accuse de promouvoir un état judéo-palestinien binational, Arens répond tranquillement : "Nous sommes déjà un état binational et aussi un état multiculturel qui de plus comporte de multiples secteurs. La minorité [c’est à dire les Arabes] chez nous représente 20 pour cent de la population. C’est un fait et on ne peut pas nier les faits".
Alors que Washington, Ramallah et Jérusalem se traînent vers ce qui paraît être la solution bien connue et évidente de deux états pour deux peuples sur la base des frontières de 1967 et un échange de territoires à minima, une rupture conceptuelle est en train de s’effectuer à droite. Ses idéologues ne se contentent plus de s’opposer à l’évacuation des colonies au nom d’arguments sécuritaires destinés à instiller la peur dans le coeur des Israéliens. Leur nouvelle idée vient de la prise de conscience qu’il est nécessaire de briser le noeud politique pour pallier aux inconvénients du statu quo et remédier à l’isolation dans laquelle se trouve Israël.
Autrefois l’apanage des extrêmes politiques, cette approche est maintenant soutenue par certains leaders du Likoud et des colons, des personnes qui ne sont pas nécessairement considérées par des extrémistes ou des marginaux. Un mois environ avant qu’Arens ne publie cet article, le membre de la Knesset Reuven Rivlin (Likud) avait déclaré : "Il est préférable que les Palestiniens deviennent des citoyens de l’état plutôt que d’avoir à diviser le pays". Dans un interview cette semaine, Rivlin défend et explicite cette même proposition. En mai 2009, le membre Likoud du parlement, Tzipi Hotovely a organisé une conférence à la Knesset sous le titre "Alternatives à la solution de deux états". Depuis, elle a demandé publiquement à deux ou trois reprises que la citoyenneté soit accordée aux Palestiniens "de manière graduelle".
Elle projette maintenant de publier une tribune sur ce thème. Uri Elitzur, ancien président du Yesha Council of Settlements ( le conseil des colonies de Judée Samarie c à d de Cisjordanie NdT) et secrétaire général de Netanyahu pendant son premier trimestre de premier ministre, a publié l’année dernière un article dans le journal des colons "Nékuda" qui préconise de mettre en place un processus au terme duquel les Palestiniens auraient "une carte d’identité bleue [comme les Israéliens], des plaques d’immatriculation jaunes [comme les Israéliens], la sécurité sociale et le droit de vote à la Knesset". Eminy Amrousi, ancienne porte parole du Yesha Council of Settlements participe aux réunions entre les colons et les Palestiniens et parle clairement "d’un pays dans lequel les enfants des colons et les enfants des Palestiniens iront ensemble en bus à l’école".
Un nouveau camp politique ne s’est pas encore formé autour de cette idée et il y a encore des trous dans la théorie. Mais bien que ses avocats ne semblent pas travailler ensemble, leurs projets se révèlent extrêmement proches. Ils rejettent tous absolument les différentes idées de séparation ethnique et veulent donner des droits politiques aux Palestiniens. Ils envisagent un processus qui prendrait de 10 ans à une génération et au terme duquel les Palestiniens auraient tous les droits civils mais dans un pays dont les symboles et l’esprit demeureraient juifs. C’est là que les adeptes de droite de cette solution divergent de ceux de la gauche. La droite ne parle pas d’un état neutre "un état pour tous les citoyens" sans identité particulière, ni d’un "Israstine" avec un drapeau arborant à la fois le croissant et le bouclier de David. La droite envisage un état dont Israël demeurerait souverain, mais dans une réalité plus complexe, et qui répondrait à la vision d’un état juif démocratique sans occupation et sans apartheid, sans barrières et sans séparations. Dans un tel état, les Juifs pourraient aller vivre à Hébron et prier sur la tombe des Patriarches, et un Palestinien de Ramallah pourrait être ambassadeur et vivre à tel Aviv ou simplement s’y offrir une glace au bord de la mer. Ca vous paraît fou ? "Quand tous les chemins semblent mener à une impasse" a écrit Elitzur dans Nékouda " c’est généralement que le bon chemin est celui qui n’a jamais été envisagé, celui qui a été universellement considéré comme inacceptable, tabou".
L’IMPASSE
Il y a un an, pendant un séminaire sponsorisé pas le groupe d’Initiative de Genève, Uri Elitzur a surpris les assistants parlementaires qui l’écoutaient en donnant des détails clairs et précis sur le cadre politique souhaitable :"La pire solution est apparemment la bonne : constituer un état binational en annexant toute la terre et en donnant à tous la citoyenneté".
Parmi ceux qui furent surpris il y avait des leaders du mouvement colonial Gush Emounim (le bloc des croyants). Cela fait quelque temps que Elitzur essaie de faire passer son idée :"Au début je me suis trouvé dans un splendide isolement" dit-il "mais dernièrement de plus en plus de gens me suivent. Je pense que c’est la seule solution envisageable. La solution de deux états a été au centre des débats pendant 10 ans et plus. Tous les politiciens disent -tout haut ou tout bas- qu’ils sont pour mais rien ne se passe. Les différences entre la droite et la gauche à propos desquelles ils s’étripent sont en réalité insignifiantes. Mais chacun croit que modifier sa position d’un iota va entraîner la destruction de l’état. Ce n’est la faute de personne, ni de la droite ni de la gauche pas même des Palestiniens. le monde arabe ne veut pas de compromis avec nous et même si nous en trouvions un il ne durerait pas.
"De plus, la situation actuelle est dans une impasse" continue Elitzur "elle ne peut pas durer. Les problèmes avec la communauté internationale qu’Israël a dû affronter ces cinq dernières années viennent de ce que le monde en a assez. La communauté internationale nous dit :"Vous nous aviez promis que la situation était temporaire mais elle dure depuis 40 ans déjà. Nous sommes d’accord pour attendre encore 10 ans mais nous voulons savoir ce que vous avez l’intention de faire". Les Israéliens commencent aussi à le comprendre. Je veux que nous cherchions la solution à l’autre bout de la chaîne qui va de la situation existante à l’annexion et la naturalisation de tous les Palestiniens" (de Cisjordanie, pas ceux de Gaza NdT).
Dans les forums internes et pour les gens de son camp, Elitzur est encore plus direct. "Il y a beaucoup de versions douces ou édulcorées de l’apartheid" écrit-il dans Nékouda qui a consacré une édition entière à la recherche d’alternatives à la solution de deux états, "Certains suggèrent que les Palestiniens devraient être sous domination israélienne mais voter au parlement jordanien. On parle d’autonomie, de cantons, d’un gouvernement autonome sans pouvoir. Ce n’est ni par hasard, ni par négligence, qu’aucune de ces idées n’est devenue la politique officielle du Likoud ou de la droite. Au bout du compte elles se résument toutes à ceci : une population entière vivant sous la loi israélienne sans droits civils. C’est inacceptable sur une base permanente. C’est une situation qui ne peut être que temporaire et qui engendre des pressions croissantes autant internes qu’externes pour qu’il y soit mis fin définitivement".
-  Que répondez-vous aux allégations comme quoi vous avez rejoint la gauche radicale ?
"Il y a une grande différence entre nous. Moi je parle d’un état juif, l’état du peuple juif qui aurait une large minorité arabe. La gauche parle d’un état arabe contenant une minorité juive, même s’ils n’en ont pas une conscience claire. Les gauchistes qui manifestent [dans le village cisjordanien de] Bil’in ont rejoint sans réserves la cause Palestinienne".
-  Pourtant, en termes de projet politique, il y a des points de convergence entre vous et eux ?
En termes de projet politique, oui. Et alors ? J’ai beaucoup d’opinions en commun avec l’extrême gauche. Je pense qu’on doit refuser d’obéir à l’ordre de démanteler des colonies, eux pensent qu’il faut refuser de servir dans les territoires et nous sommes tous les deux contre le mur [de séparation]. Cela ne me dérange pas de partager certaines façons de voir avec des Juifs avec qui j’ai par ailleurs de profonds désaccords. Mais je ne ferai jamais alliance avec des Anarchistes [contre le mur] même si je suis moi-même contre le mur. Nous avons cela en commun mais sur le reste nous sommes en complète opposition. D’après moi, l’état d’Israël a été établi pour défendre les droits d’un toute petite minorité au Moyen Orient - 6 millions d’individus contre 300 millions- et c’est son but principal. Quand cet objectif est atteint, comme Israël est aussi un état démocratique, il doit accorder les droits humains à tous, Juifs ou non Juifs".
A vrai dire, Elitzur n’a plus besoin de la gauche pour l’arracher à son splendide isolement. Hanan Porat, par exemple, une des icônes fondatrices de Gush Emunim, tout en rejetant ce qu’il appelle "La citoyenneté automatique qu’Uri propose, qui est naïve et risque d’avoir de graves conséquences", suggère aussi d’appliquer graduellement la loi israélienne dans les territoires (occupés de Cisjordanie NdT), d’abord dans les endroits où il y a une majorité juive puis, en l’espace de 10 ou 40 ans, à toute leur étendue.
-  Et les Palestiniens ?
Porat :"A mon avis, les Arabes ont trois possibilités. D’abord ceux qui veulent un état arabe et sont prêts pour y parvenir à user du terrorisme ou de la lutte armée n’ont pas leur place dans l’Etat d’Israël. Deuxièmement, ceux qui acceptent la place qu’on leur offre sous la souveraineté israélienne mais ne veulent pas être partie prenante de l’état ni remplir toutes leurs obligations peuvent avoir le statut de résident et bénéficier de tous les droits humains sans pouvoir exercer de représentation politique dans les institutions de l’état. Et du coup ils seraient dispensés de certaines obligations comme les obligations militaires ou le service national. Et troisièmement ceux qui se déclarent loyaux envers l’état et ses lois et qui sont prêts a remplir toutes les obligations légales et à lui jurer fidélité peuvent recevoir la citoyenneté complète. Je considère cela comme un principe moral et humain : on ne peut forcer personne à accepter une citoyenneté ni l’octroyer sans garanties. Nous avons essayé à Jérusalem Est et, le fait est, nous avons échoué.
"Ca n’a aucun sens de brandir la perspective d’un état où tout le monde serait citoyen comme une menace" continue Porat "Déjà il y a 30 ans, nous autres de Gush Emounim étions contre les deux solutions extrêmes générées par la peur - se retirer (des territoires occupés NdT) ou déporter (les Palestiniens NdT)- et nous affirmions que dans le Retour à Sion la population arabe qui le désire à sa place, à condition que nous fassions preuve de prudence pour la mise en place du processus".
LA POLITIQUE DU MOINDRE COÛT
Quelques semaines avant de publier son article dans Nékouda, Elitzur a participé à la conférence Hotovely organisée à la Knesset sur les alternatives à la solution de deux états. En dépit de la participation de conférenciers sérieux tels que l’ancien chef d’état major et actuel Ministre des Affaires Stratégiques, Moshe Ya’alon et le Major Général (res.) Giora Eiland, un ancien chef de Conseil National de Sécurité, Hotovely est sorti déçue de la conférence. "On a exprimé des idées qui vont du statu quo à "la Jordanie est la Palestine". le plupart des conférenciers ont rejeté l’alternative proposée par la gauche sans proposer quoi que ce soit à sa place.
"C’est le discours caractéristique de la droite depuis des années" ajoute-t-elle. "C’est comme si la droite lançait un Quassam (un missile NdT) sur chaque argument de la gauche. A l’exception des racines idéologiques profondes qui nous disaient que cette terre était la nôtre, nous n’avions aucune solution valable à offrir. Il n’y a que Uri Elitzur qui ait proposé une approche différente".
Depuis ce jour-là, Hotovely est de plus en plus convaincue que l’idée de donner la citoyenneté aux Palestiniens de Judée et de Samarie doit faire partie de l’horizon politique. Pour le moment elle pense que cela sera un lent processus qui prendra peut-être une génération au cours de laquelle la situation sur le terrain se stabilisera et les caractéristiques de l’état juif seront inscrites dans une constitution. Mais le but doit être clair : annexion et citoyenneté ou comme elle le dit :"Enlever le point d’interrogation qui se trouve au dessus de la Judée et de la Samarie".
Hotovely :"J’ai deux raisons de penser cela. D’abord je crois sincèrement que nous avons un droit sur la Terre d’Israël. Les colonies de Shiloh et beit El se situent pour moi sur la terre de nos ancêtres au plein sens du terme. Ensuite, je suis consciente que des Palestiniens habitent ici. La droite comme la gauche font semblant de croire qu’il n’y a pas d’être humains ici. La gauche a construit un mur et préfère tout simplement ne pas les voir et la droite dit seulement :"Continuons ainsi et voyons ce qui se passe". Nous avons atteint un point critique, une situation qui menace toute l’entreprise sioniste parce que la communauté internationale conteste désormais la légitimité de notre défense de Sderot et Ashkelon et plus seulement la légitimité de construire un avant-poste colonial".
-  La communauté internationale a cette attitude à cause de l’occupation. Nous aurons une plus grande légitimité quand nous mettrons fin à l’occupation.
"Nos retraits antérieurs ne nous ont pas donné une plus grande légitimité. Pire encore, les dommages que nous infligeons à la population palestinienne sont devenu plus meurtriers. Nos moyens de défense sont devenus des tanks et des avions et cela est toujours pire que des opérations de police sur le terrain".
"La gauche assume qu’une fois que nous serons cachés derrière les frontières internationales, nous pourrons faire ce que nous voulons. Mais il est déjà clair que tout n’est pas permis et que le principe de proportionnalité entrave Israël à Gaza -alors qu’en sera-t-il en Judée et Samarie ? En fait c’est encore plus grave. il y a là un échec moral. Après tout il y a longtemps que la gauche a cessé de parler de paix et qu’elle a recours aux termes de séparation et de ségrégation. Ils sont même convaincus que le conflit continuera encore après. Le résultat est une solution qui perpétue le conflit et qui nous fait passer du rôle d’occupants à celui d’auteurs de massacres, pour le dire sans détours. C’est la gauche qui nous a transformés en une nation plus cruelle tout en mettant en même temps notre sécurité en danger".
-  Est-ce q’un pays comportant une minorité de non Juifs aussi importante serait encore juif ?
Pour le moment nous parlons de citoyenneté en Judée et Samarie pas à Gaza. A Gaza il y a un régime hostile qui rejette Israël. Gaza ne fait pas partie du discours politique pas même du discours sur la solution de deux états. Il y a un million et demi de Palestiniens en Judée Samarie. Je dois dire clairement que je ne reconnais pas de droits nationaux aux Palestiniens sur la Terre d’Israël. Je leur reconnais des droits humains et des droits individuels et aussi des droits politiques individuels - mais entre la mer (Méditerranée NdT) et la Jordanie il n’y a place que pour un seul état, un état juif".
-  Le fait est que l’état a déjà du mal à contenir la minorité de 20% ( de Palestiniens NdT). Comment fera-t-il avec 30 ou 40% d’Arabes pour préserver son caractère (juif NdT) ?
"Chaque situation a un prix. Le statu quo coûte très cher, la solution de deux état aussi et l’approche que je propose a aussi un prix. Gérer la minorité arabe est un problème moins grave que les Qassams, le manque de légitimité et les actes immoraux que nous serons amenés a commettre pour les régler et ça vaut mieux aussi que d’avoir à renoncer à des morceaux de notre patrie y compris à Jérusalem".
-  Une fois que les Palestiniens auront la citoyenneté ils pourraient devenir incontrôlables. On va dire que vous jouez avec le feu.
"Tout le monde joue avec le feu. Il n’y a pas de solution qui ne comporte pas de risque au Moyen Orient. Les risques de deux états ne sont pas virtuels ils sont déjà concrets. Les risques dont je parle peuvent être gérés par un processus rationnel qui durera une génération".
-  Des deux dangers dont vous parlez, un état binational ou deux états, lequel choisiriez-vous ?
"Sans hésitation le danger d’un état binational. Dans un processus binational nous avons un certain niveau de contrôle, mais si vous abandonnez un espace à une entité palestinienne, quel contrôle aurez-vous sur ce qui s’y passe ?"
51% DE MAJORITE
Dans une réalité politique où les tensions entre les citoyens arabes et juifs du pays augmentent, ceux qui proposent que les deux peuples partagent l’espace entre la Méditerranée et le Jourdain ne sont pas toujours pris au sérieux. Certains représentants de la droite le comprennent. Pour Moshe Arens, l’intégration des Arabes israéliens est une condition première - seulement après sera-t-il possible de parler de donner la citoyenneté aux Palestiniens des territoires (occupés NdT). "Si nous sommes incapables d’intégrer les citoyens arabes d’Israël, que pourrons-nous offrir à de nouveaux citoyens ?" s’interroge Arens "Si j’attends quelque chose de l’article que j’ai publié c’est d’attirer l’attention sur le comportement envers la population arabe à l’intérieur d’Israël. J’en ai parlé des dizaines de fois au premier Ministre. C’est le problème le plus important de notre pays. Si nous n’intégrons les Arabes, se sera un désastre".
-  Il y a beaucoup de gens qui disent qu’il n’y a qu’à les transférer dans un état palestinien.
"Le discours d’Israel Beitenu n’a aucun sens. Ils essaient d’engranger des bénéfices sur le plus bas dénominateur commun du pays" dit Arens sèchement. "Où seraient-ils transférés ? La Galilée serait-t-elle transférée dans l’état palestinien ? le Negev à l’Egypte ? Ce n’est pas faisable. Ils font juste du tort aux 20% (d’Arabes israéliens NdT) en les insultant en disant qu’ils veulent s’en débarrasser et leur enlever la citoyenneté israélienne. Qui a jamais entendu parler d’une chose pareille ?
"Je le répète : d’abord nous devons nous occuper des arabes israéliens qui sont citoyens. C’est essentiel si nous envisageons de donner la citoyenneté aux Palestiniens de Judée et Samarie. C’est seulement s’ils voient que les Arabes sont heureux en Israël qu’ils croiront qu’ils y seront heureux aussi".
-  Vos opposants vont dire qu’en publiant ce genre d’article vous consolidez Shakh Ra’ad Alah [un leader d’u Mouvement Islamique en Israël] et que vous voulez introduire une cinquième colonne dans le pays qui sonnera le glas de l’état juif.
"Il n’y a que ceux qui ne comprennent pas la gravité de la situation qui vont dire cela. J’ai écrit des dizaines de fois que le gouvernement doit avoir deux buts : mettre hors la loi le Mouvement Islamique parce que c’est un mouvement subversif et séditieux et en même temps travailler à faire disparaître le sentiment de discrimination qu’ont les Arabes qui sont citoyens d’Israël. Il leur est insupportable de couper du bois et de puiser de d’eau - c’est à dire de faire le sale boulot dans un pays industrialisé et développé comme Israël".
-  Est-ce qu’on vous a accusé d’être devenu un post-sioniste après cet article ?
"Ca n’a pas de sens. Est-ce que [le leader révisionniste Ze’ev] Jabotinsky était post-sioniste ? Il a pourtant parlé d’un état juif avec une majorité juive et pour lui aussi une majorité signifie 51%. Dans son dernier livre, il suggérait que le président pourrait être juif et le vice-président arabe ou vice-versa. Jabotinsky n’était pas post-sioniste".
-  S’il a y quelque chose qui unit l’establishment politique -Ehud Barak, Tzipi Livni et désormais Netanyahu aussi- c’est bien la certitude que donner aux Palestiniens la citoyenneté serait dangereux et que seule la séparation peut garantir l’existence d’un état démocratique juif.
"C’est de la démagogie. Si le Sionisme signifie "aussi peu que possible pour les Arabes" alors je ne l’accepte pas. Jabotinsky ne l’a pas accepté non plus. Vous appelez ça le Sionisme : aussi peu d’Arabes que possible en Israël ? C’est le Sionisme d’[Avigdor] Lieberman. Si ce que veut dire la rhétorique de Tsipi Livni c’est que nous voulons le moins d’Arabes possible en Israël, alors c’est proche de ce que dit Lieberman. Les gens ne devraient pas exploiter ce que je dis pour leurs propres buts. Ce que je veux dire est que, avant toutes choses, nous devons nous concentrer sur la population arabe d’Israël et spécialement les musulmans. C’est un processus à deux niveaux. Seulement après, dans bien des années, il sera possible d’envisager d’intégrer des minorités supplémentaires et alors peut-être les Arabes qui habitent de l’autre côté de la Ligne Verte (frontière de l’ONU de 1947 NdT) diront que la vie est agréable en Israël -pas dans le but de nous submerger démographiquement mais simplement parce que c’est vrai. Nous n’y sommes pas encore.
UN SEUL PAYS
Si Elitzur et Arens représentent l’aspect politique de la vision d’un état commun aux deux peuples, Emimy Amrousi s’intéresse à son aspect quotidien. Amrousi qui habite dans la colonie de Talmon en Cisjordanie milite dans l’association Eretz Shalom (Terre de Paix) qui organise des réunions entre les colons et les Palestiniens pour parler des intérêts locaux des deux communautés et pas nécessairement des pièges politiques. Elle aussi reconnaît qu’il faudra dans un futur lointain accorder la nationalité à tous le monde. "Mais ne faites pas de moi un avocat de la solution d’un état" dit Amrousi. "A la fin cela arrivera sûrement mais nous en sommes encore très loin. Nous ne sommes pas comme le mouvement Canaanite : nous ne renonçons pas à l’état d’Israël ni au drapeau d’Israël".
-  Et donc tant que nous n’aurons pas atteint l’égalité à laquelle nous aspirons, nous devrons nous contenter du statu quo ?
"Non, je n’aime pas non plus le statu quo parce qu’il n’est pas moral du tout. On ne peut plus tolérer une situation qui fait que nos voisins palestiniens doivent traverser trois checkpoints pour aller d’un village à un autre. Il y a là une aberration -même si c’est pour des raisons sécuritaires logiques- mais quelque chose a mal tourné en cours de route et nous ne pouvons plus l’accepter.
"Le mot "citoyenneté" est très nationaliste et très politisé. Nous ne l’utilisons pas à Eretz Shalom, nous parlons de relations entre voisins. Il n’y a pas ici de relations entre voisins car soit nous sommes ennemis soit nous sommes transparents les uns aux autres. Et les seules relations qui existent s’apparentent à celles d’un cavalier avec son cheval. Il faut construire une base avant de parler de citoyenneté et d’un système judiciaire. Nous devons parler leur langue et nous pourrions même partager une piscine car chez eux comme chez nous les hommes et les femmes se baignent séparément. Ca n’est peut-être pas pour tout de suite mais nous devons penser d’abord à la vie quotidienne. Je sais que cela ressemble à de la citoyenneté conditionnelle - dire qu’ils doivent d’abord être de bons voisins et qu’ensuite je leur octroierai la citoyenneté- mais je veux vraiment parler d’un processus qui part de tout en bas".
-  De tout en bas ou de tout en haut, à la fin nous aurons un état dont les paramètres démographiques et géographiques seront bien différents de ce que nous connaissons aujourd’hui.
" La démographie est en effet une menace, mais l’autre menace est pire. Le prix le plus cher à payer serait d’avoir à couper ce pays en deux avec une partie qui surplombe l’autre topographiquement. Je ne peux pas parler aux Israéliens que je rencontre sur la plage de Tel Aviv de la citoyenneté et des Palestiniens parce qu’ils ressentent cela comme une menace. Toute la situation est faussée. Nous avons fait des erreurs, nous sommes arrivés au mauvais endroit et nous devons encore faire beaucoup de chemin mais finalement il n’y aura ici qu’un seul espace. On ne peut pas encore parler d’un seul pays mais en attendant on peut parler d’une seule terre".
On peut considérer avec cynisme Eretz Shalom, la décision d’Amrousi d’apprendre l’Arabe et le projet des colons de Talmon de construire un abri pour les ouvriers palestiniens qui attendent le contrôle de sécurité au checkpoint de l’entrée de leur colonie. Très tardivement, pourrait-on dire, et sous la menace d’une évacuation voilà que Gush Emounim découvre les vertus de la colonisation éclairée. Mais il y a un autre côté aussi à tout cela : l’impression que le centre israélien, obsédé par l’idée de la séparation a négligé la question des rapports avec la population arabe des deux côtés de la Ligne Verte. Est-ce une coïncidence si Amrousi a choisi de décrire la réalité de la Terre d’Israël par l’expression "un seul espace" utilisée par les sociologues critiques de la gauche radicale ?
Prof. Yehouda Shenhave, qui appartenait autrefois à "l’Arc en ciel Démocratique Séfarade" et qui est le directeur du journal "Théorie et Critique" depuis 10 ans, croit que la conception de la réalité de la droite, telle qu’elle est décrite ici, est plus précise et plus honnête que le concept de deux états de la gauche. Dans son dernier livre "l’époque de la Ligne Verte" (Am Oved, Hebrew) Shenhave revient sur ce qu’il appelle la vraie origine du conflit, c’est à dire 1948 et non pas "le paradigme flou et dévastateur selon lequel tout était formidable jusqu’en 1967 date à laquelle tout s’est mis à aller de travers" comme l’écrit David Grossman dans "Le vent jaune". Shenhav rejette à la fois la solution de deux états et celle "d’un état pour tous ses citoyens". Il affirme que le seul modèle viable serait un état qui reconnaîtrait les particularités des différentes communautés - juives et palestiniennes - qui vivent dans l’espace entre la mer et la rivière du Jourdain.
"Le diagnostique de la droite est exact" dit Shenhav qui ajoute aussitôt " Mais soyons précis : Il ne s"agit pas de toute la droite. La plupart de ses membres ne parlent pas ainsi. Mais il y a une minorité qui analyse la réalité d’une manière moins hypocrite et moins répressive que les gens de gauche qui soutiennent la solution de deux états. La majorité de la gauche ne peut pas comprendre une conception de l’espace qui soit homogène. les Juifs et les Palestiniens sont des jumeaux siamois. L’idéologie de l’état juif prônée par les diserts porte-parole de la gauche essaie de séparer les différents groupes palestiniens et prend leur séparation pour un fait accompli. Au contraire, Rubi [Reuven] Rivlin et Moshe Arens ont bien compris que, quelque soit le côté de la Ligne Verte où ils vivent, ce sont tous des Palestiniens.
" Je ne suis pas d’accord avec la mal que les colonies font" continue Shenhav "Mais il faut reconnaître que le diagnostic politique des colons est le bon. D’une manière ou d’une autre nous l’apprendrons tous et la seule question est combien de sang sera versé dans le processus. J’ai écrit exactement ce que la droite dit aujourd’hui : la guerre de Gaza est le modèle de ce qui se passera s’il y a une séparation dans l’avenir".
-  Les frontières de 1967 sont acceptées par la communauté internationale. La gauche s’oppose au vol de terres qui a lieu dans l’est et au fait qu’une colonie comme Ofra est situé sur une terre appartenant à des Palestiniens.
"Quelle est exactement la différence entre Ofra et Beit Dagan qui est situé sur [l’ancien village de] Beit Dajan ? Est-ce que les 19 années qui séparent 1948 de 1967 font qu’une colonie est morale est l’autre non ? Dans mon livre je cite Uri Elitzur qui dit "Vous [la gauche] vous avez expulsé les Palestiniens en 1948, vous ne les avez pas laissé revenir, vous avez établi des colonies sur tous leurs villages et ensuite vous avez construit le mur de séparation et maintenant vous venez vous plaindre alors que nous nous n’avons pas détruit un seul village de Cisjordanie - pas même un seul- pour construire une colonie.
"Le paradigme de 1967 est destiné à permettre à la gauche de vivre à Tel Aviv sans être dévorée par le remords" continue Shenhav, "Les colonies seront sacrifiées pour réparer ce qu’ils ont fait aux Palestiniens en 1948. Les colons paieront pour les péchés de la gauche. Yossi Beilin et son initiative de Genève et tous les autres veulent préserver ce qu’a réalisé l’élite ashkenaze".
"Entendons-nous bien : Je ne défends pas la vision de la droite. Je voudrais seulement que la gauche écoute ce que la droite a à dire. Il faut prendre le diagnostic de la droite et le développer dans le cadre moral de la gauche en une vision capable de créer un avenir qui reflète les valeurs de la gauche -et non pas le nationalisme, non pas un empire juif".
-  Vous considérez-vous comme quelqu’un de gauche ou de droite ?
Je ne sais pas. Dans mes écrits j’ai défendu le droit [des Palestiniens] au Retour et je suis contre l’évacuation des colonies. Alors qu’est-ce que ça fait de moi ?"
UNE GRANDE FRANCHISE
Les supporters du concept de deux états ne cessent de mettre en garde contre le danger de ne pas saisir toute les occasions d’établir un état palestinien. Maintenant que la droite a commencé à parler de la solution d’un seul état, y aura-t-il encore de telles occasions ? Bien sur, répond Gady Baltiansky, directeur général de l’Initiative de Genève : "Mais j’apprécie la sincérité de ceux qui parlent sans détours en ce moment. La droite a toujours parlé en termes négatifs. Tzipi Livni a fait remarquer une fois que les discours du Likoud commençait toujours par le mot "non". Non à un état palestinien, non à l’évacuation, non, non et encore non. Maintenant il y a des gens de la droite qui parlent avec beaucoup de franchise de ce qu’il faudrait faire, même si certains d’entre eux hésitent encore à le faire en public.
"Je n’ai jamais aimé les divisions entre "le camp de la paix" et "le camp nationaliste", continue Baltiansky. "Le fait est que je ne suis pas moins nationaliste que la droite et qu’elle veut la paix tout autant que nous. En Israël il y a le camp de deux états et le camp d’un état, le camp binational et il faut choisir entre les deux. Mais la droite ne doit pas se faire d’illusions : Un seul état juif ne sera pas la solution mais la poursuite du conflit. Il y aura des conflits à propos du drapeau et de l’hymne national et des programmes scolaires et ce sera insupportable".
Pour le moment accorder la citoyenneté aux Palestiniens ne fait pas partie du programme de la droite. Selon le leader du Yesha council, Danny Dayan : "Ce n’est pas une idée réaliste. Dans les circonstances actuelles, cela pourrait mettre en danger la spécificité d’Israël. Sur le plan moral, ce sont les Palestiniens qui sont responsables du fait qu’ils ne puissent obtenir de droits civils dans un avenir proche. Ils ont rejeté tous les compromis et ont choisi la guerre et maintenant ils paient pour leurs erreurs. Ce n’est pas de l’apartheid, c’est ce qu’ils ont choisi".
-  Alors quelle est la solution ?
"La solution pour les dizaines d’années qui viennent c’est la statu quo, avec des améliorations par ci par là. De toutes les possibilités c’est celle qui offre le plus de stabilité. Il faut dire aussi que même ainsi les Palestiniens ont plus de droits que les autres Arabes du Moyen Orient, sauf peut-être au Liban".
Fidèle a sa vision, Dayan la semaine dernière - avant le meeting de Netanyahu avec le président des USA Barak Obama- s’activait à bricoler une coalition des leaders des partis de droite de la Knesset. Son but : Forcer Netanyahu à mettre fin au gel de la construction dans les territoires à la fin septembre comme il l’a promis. D’autres membres de la Knesset qui sont contre la solution de deux états comme Aryeh Eldad (Union Nationale) et Danny Danon (Likoud) m’ont aussi dit que donner la citoyenneté aux Palestiniens n’était pas dans leurs intentions même devant la menace de l’émergence du projet pour deux états.
Et pourtant on a le sentiment que même ceux qui sont contre cette idée ont modifié leur position récemment. Adi Mintz, un ancien directeur du Yesha council a présenté un projet d’après lequel aussitôt la situation sécuritaire stabilisée, Israël annexerait 60% de la Judée Samarie et 300 000 citoyens palestiniens recevraient la citoyenneté israélienne. Le statut du reste de la population et du secteur serait réglé, selon ce projet, dans le cadre d’une solution régionale dans un avenir plus lointain.
Le journal Makor Rishon qui penche à droite a récemment consacré une édition à la possibilité de laisser des colonies sous souveraineté palestinienne si la solution des deux états était mise en oeuvre. La logique conduit à penser que si ceux qui soutiennent cette proposition sont sérieux alors ils n’auront aucun problème a vivre dans un état qui s’étendra de la Méditerranée au Jourdain, quel que soit ses particularités.
De toutes manières, on verra bientôt si la reprise du processus politique conduit à ne garder comme option que l’établissement d’un état palestinien ou si l’opposition à un état palestinien provoque un élan de soutien pour la solution d’un seul état. Ceux qui promeuvent cette option disent que son plus grand handicap est qu’il n’y a jamais eu aucun débat sur ses avantages et inconvénients. En sorte que des questions essentielles comme la période de transition menant à la citoyenneté, le problème des réfugiés, le statut de Gaza et même bizarrement celle du nombre exact de Palestiniens n’ont pas été sérieusement étudiées.
C’est pourquoi Hotovely désire publier une tribune sur ce sujet, avec l’aide éventuelle de l’Institut de recherche Américain :"Je voudrais que chacun comprenne les enjeux, d’autant plus que [[ MKAhmed]Tibi (MK arabe israélien NdT) et moi sommes dans le même parti. Le tabou qui interdit de mentionner une autre option que celle de deux états est quasiment antidémocratique. C’est comme du lavage de cerveau".
Note du traducteur : Les Palestiniens sont appelés par Israël de deux manière différentes : s’ils habitent à l’intérieur de la ligne verte et détiennent la carte d’identité israélienne, alors ils sont appelés Arabes israéliens et s’ils habitent dans les territoires occupés sous différents statuts ils sont appelés Palestiniens. J’ai conserve cette distinction dans les notes insérées dans le texte par mesure de clarté, bien que les Palestiniens d’Israël en général détestent qu’on les appellent Arabes israéliens.
15 juillet 2010 - Haaretz - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.haaretz.com/magazine/fri...
Traduction de l’anglais : Dominique Muselet
Lien

Le téléphone sonna vers 7h30. L’armée venait d’arriver

publié le jeudi 22 juillet 2010
Laura

 
Destructions de maisons, de villages, contraindre à partir les Palestiniens privés de moyens de subsistance ou comment poursuivre le nettoyage ethnique de la Palestine
Bonjour à tous,
Je vous écris aujourd’hui depuis la Vallée du Jourdain, en Cisjordanie occupée.
Hier matin, 10 familles du village de Bardala, au Nord de la Vallée, ont reçu des ordres d’évacuation de l’Administration israélienne.
Ceci parce qu’elle vivent dans des baraques en taule en Zone C. La Zone C est, selon les accords d’Oslo, sous contrôle israélien [1]. Ces familles sont issues de communautés bédouines mais ne peuvent plus être nomades puisqu’Israël les empêche de se déplacer. Forcées de se sédentariser, elles se sont installées en bordure du village de Bardala. Ce village se trouve en zone B. Zone qui est surpeuplée et qui ne peut par conséquent pas accueillir de bergers avec leurs troupeaux. C’est pour cette raison que ces familles se trouvent à la lisière du village, ainsi que pour avoir un accès à l’eau et à d’autres services.
Je suis allée visiter l’une de ces familles. Elle possède 300 moutons et l’ordre d’évacuation stipule que si la famille ne quitte pas les lieux d’elle-même, l’armée détruira la maison et confisquera les bêtes. En prime, la famille devra payer les frais relatifs à cette confiscation (frais de transports des bêtes, nourriture, etc) ...
La nuit dernière j’ai dormi dans une famille près du village d’Ein Beida, également au Nord de la Cisjordanie. Cette famille réside aussi illégalement en zone C. Elle vit sur les terres d’un village qui a été rasé par l’occupant en 1967. Ce village comprenait alors plus d’une vingtaine de maisons. Aujourd’hui, Jordan Valley Solidarity utilise une partie de cette terre pour y fabriquer des briques en terre et en paille. Ces briques servent à reconstruire des maisons détruites par l’occupant israélien dans la Vallée du Jourdain.
Au lever du soleil toute la famille s’est levée pour s’occuper des bêtes, traire les vaches, faire le pain et le fromage. J’ai ainsi pu apprendre les rudiments de confection de la base de l’alimentation rurale des Palestiniens. Me trouvant entourée d’un paysage idyllique et occupée à apprendre le savoir-faire des Bédouines, j’en oubliais presque l’occupation !
Le téléphone sonna vers 7h30. L’armée venait d’arriver à Farsiye et à Ghazal, deux villages voisins. L’armée, la police et les bulldozers. Une heure après, plus de 50 maisons, granges et abris en taule étaient détruits. 22 familles se retrouvent sans leurs seules ressources : l’agriculture et leur bétail.
L’armée n’a laissé approcher personne. Tous les agriculteur des environs venus soutenir les victimes se sont vus interdire de s’approcher à moins de 100m de la scène et de prendre des photos.
Les soldats sont bien briffés : ces Palestiniens se sont installés sur une « zone militaire fermée ». Et non l’inverse ! Pas moyen de discuter, « il n’y avait personne sur ces terres avant la création de l’État d’Israël » ... Que répondre au plus vieil argument sioniste, quand votre interlocuteur n’a pas envie de discuter et qu’il est armé jusqu’aux dents ?
intro et ajout de note : C Léostic, Afps

Inconséquence européenne

publié le jeudi 22 juillet 2010
Kharroubi Habib

 
A propos du blocus imposé par l’Etat sioniste à la population ghazaouie, Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, a affirmé lundi à Jérusalem, lors d’une conférence de presse avec le ministre israélien des Affaires étrangères, que « la position de l’Union européenne est claire : le blocus est inacceptable, il ne peut durer et est contre-productif ».
Telle qu’énoncée par la responsable européenne, elle est effectivement claire, sauf qu’elle ne semble pas faire obligation à l’Union européenne d’exiger fermement et sans ambiguïté la levée de ce blocus. En tout cas, ni à Ghaza où elle s’est rendue brièvement dimanche, ni à Jérusalem où elle s’est déplacée ensuite lundi, Catherine Ashton n’a exigé la fin du blocus. Elle s’est contentée de plaider pour des allègements supplémentaires à celui, léger, auquel a consenti le gouvernement israélien sous l’effet de la pression internationale consécutive à l’arraisonnement sanglant de la flottille de la liberté à destination de Ghaza.
Il y a de l’inconséquence chez les Européens entre leur position décrétant inacceptable le blocus et leur demande de son assouplissement. En somme, ils sont prêts à s’accommoder de ce blocus, pour peu qu’Israël tolère un peu plus d’entrées à l’aide humanitaire internationale pour la population ghazaouie.
Est-ce pour autant que cette « générosité » que demande la commissaire européenne aux Israéliens mettra fin à la souffrance des habitants de Ghaza qu’elle a constatée de visu dimanche en se rendant dans ce territoire ? Assoupli ou pas, le blocus israélien contrevient au droit international.
De ce fait, ce n’est pas un arrangement qu’il faut quémander à l’Etat sioniste, mais lui imposer de renoncer au blocus. L’Union européenne n’ose pas cette fermeté sous prétexte qu’elle comprend qu’Israël a eu recours au blocus pour des raisons de sécurité nationale légitimes. Mais toujours inconséquente, elle estime d’autre part que ce blocus est contre-productif, même pour cette sécurité qu’invoquent les autorités sionistes.
Ce n’est pas par ses positions ambiguës que l’Union européenne peut prétendre jouer un rôle actif ou déterminant dans le conflit palestino-israélien. C’est le désir qu’elle affiche, mais sans convaincre ni les uns ni les autres.
Dans l’esprit des Israéliens, du moment que cette Union européenne n’est pas alignée sans nuance et sans réserve sur leurs positions, il n’est pas question qu’elle s’implique outre mesure dans la recherche de la solution de leur conflit avec les Palestiniens. Ces derniers n’ont pas une confiance excessive en l’impartialité de cette Union européenne. Ils n’ont pas tort, car si elle s’affirme du côté du droit et de la justice, elle n’est pas très regardante dès qu’il s’agit d’Israël, dont la politique et les agissements contre eux bafouent ces deux principes.
Catherine Ashton, par exemple, n’a pas dérogé à cette logique en demandant aux Palestiniens la libération du soldat Gilad Shalit, alors qu’elle n’a pas dit un mot sur les milliers de prisonniers palestiniens qui croupissent dans les geôles israéliennes, pour certains depuis des décennies.
publié par le Quotidien d’Oran
(-> http://www.lequotidien-oran.com/ ?news=5140895]

Abbas refuse de se laisser forcer la main par Washington

23/07/2010
Le président de l'Autorité palestinienne se donne sept jours de réflexion avant de faire connaître sa position sur une reprise des négociations directes avec les Israéliens.
Soumis à une pression insistante de la part des États-Unis, Mahmoud Abbas se donne une semaine de réflexion pour décider si les conditions d'une reprise de négociations de paix directes avec Israël sont réunies. Le président palestinien a annoncé avoir reçu l'assurance de Washington qu'Israël prolongera le moratoire de dix mois sur les activités de peuplement juif en Cisjordanie, s'il acceptait de revenir à la table des négociations. Le moratoire, annoncé en novembre dernier par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s'achève en septembre.
Mais avant de s'engager plus avant dans le processus de paix, Mahmoud Abbas rappelle que plusieurs questions en suspens exigent des réponses.
Elles portent notamment sur la présence militaire israélienne dans la vallée du Jourdain ainsi que la sécurité et les frontières du futur État palestinien qu'il souhaite voir garanties par une tierce partie.
« Nous ne sommes pas opposés aux négociations directes », a-t-il déclaré à la presse à Ramallah hier, après la publication d'un discours qu'il a prononcé lors d'une réunion à huis clos devant le conseil révolutionnaire du Fateh, mardi. Dans ce discours, rendu public par l'agence de presse Wafa, Mahmoud Abbas a indiqué qu'à défaut de progrès la semaine prochaine, les négociations indirectes se poursuivraient jusqu'en septembre, date butoir fixée par la Ligue arabe. Le comité de la Ligue arabe qui a donné son approbation à ces négociations sous médiation américaine doit se réunir jeudi prochain au Caire.
« S'il y a une avancée positive avant le 28 juillet, nous la présenterons à la Ligue », a déclaré Abbas, selon le texte de sa déclaration. « Si rien ne se passe, nous dirons à la Ligue que nous allons poursuivre les discussions indirectes jusqu'au terme du mandat de quatre mois », dit-il.
Toutefois, le président palestinien estime que le langage utilisé par Barack Obama est « moins clair » que celui qui était employé par l'administration de George Bush et que les idées avancées par le président américain « sont insuffisantes et exigent de nombreux éclaircissements ». « Il faut nous assurer que la question de l'arrêt de la colonisation est établie de manière claire et parfaitement définie », a-t-il dit. « Il faut clairement établir le cadre des négociations et au minimum mentionner les frontières de 1967. »
À ces conditions, les discussions directes pourront reprendre, a-t-il expliqué devant les membres de son parti.
Le dirigeant palestinien, qui a vu sa crédibilité entamée par l'échec des précédentes négociations, s'est toujours montré méfiant envers Netanyahu qui, à ses yeux, n'est pas prêt à faire la paix à des conditions acceptables par les Palestiniens.
Lors de sa réception à la Maison-Blanche début juillet, Benjamin Netanyahu a exprimé son accord à une reprise du dialogue direct et fait valoir que les discussions de proximité constituaient une perte de temps. Israël, qui dénonce les conditions préalables posées par Abbas, affirme que les Palestiniens pourront présenter toutes leurs demandes une fois assis à la table des négociations.
Une extension du moratoire sur les activités de peuplement placerait Benjamin Netanyahu dans une situation inconfortable au sein de son gouvernement de coalition dont certains membres, au nombre desquels les ultraorthodoxes du Shas, sont favorables à la colonisation. Le Premier ministre israélien n'a pas clairement fait connaître sa position sur le sujet, laissant envisager la possibilité d'un moratoire de fait si le processus de paix redémarre.