vendredi 16 octobre 2009

Israël arrête des dirigeants de la campagne pour le boycott

jeudi 15 octobre 2009 - 06h:16

Benjamin Joffe-Walt - Uruknet



Selon les Palestiniens, Mohamed Othman est le premier prisonnier politique arrêté uniquement pour avoir recommandé le boycott d’Israël.

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Arbitraire, brutalité, racisme, et impunité totale...Voici ce qui caractérise les troupes israéliennes d’occupation en Palestine.

Israël a prolongé la détention d’un activiste de Cisjordanie qui, selon des groupes de militants, serait le premier Palestinien à être emprisonné uniquement pour avoir recommandé le boycott international d’Israël.

Mohamed Othman, 33 ans, habitant du village de Jayyous en Cisjordanie, a vu sa détention prolongée de 12 jours lors d’une audition devant le tribunal militaire de Salem dans le nord de Israël, la semaine dernière. Le service israélien de la sécurité intérieure avait demandé une prolongation de 23 jours.

Othman a été arrêté par le service de sécurité israélien, généralement connu sous le nom de Shin Beth, le 22 septembre, à un poste frontière israélien.

« L’homme a été appréhendé pour interrogatoire au sujet de questions de sécurité et il est toujours détenu » a dit une source de la sécurité israélienne à The Media Line.

« Les Israéliens avaient quatre options, » a dit à The Media Line, Samer Sam’an, l’avocat qui représente Othman. « Ils pouvaient le laisser partir, prolonger sa détention pour d’autres interrogatoires, utiliser des preuves secrètes pour le placer indéfiniment en détention administrative ou l’inculper de quelque chose devant un tribunal militaire. »

Tandis que des milliers de Palestiniens soutenant la campagne internationale de boycott ont été arrêtés par Israël pour différentes raisons, les groupes d’activistes pensent qu’Othman est le premier Palestinien dont l’emprisonnement peut être attribué uniquement à la campagne internationale de boycott. Othman essayait de rentrer en Cisjordanie après un voyage en Norvège, où il avait rencontré des officiels du gouvernement pour essayer de convaincre la Norvège de boycotter les sociétés qui sont en affaires avec l’armée israélienne ou qui sont impliquées dans les colonies juives de Cisjordanie.

Othman a fait visiter la Cisjordanie à des fonctionnaires norvégiens ; il s’est rendu en Norvège et est parvenu à convaincre un fonds de pension d’État norvégien de se désinvestir, à hauteur de $5.4mn, d’Elbit, une des plus grandes entreprises de défense d’Israël. Le Ministre des finances norvégien, Kristen Halvorsen, qu’Othman a rencontré, a annoncé la décision au début du mois dernier.

L’association de soutien aux prisonniers et des droits de l’homme - Addameer - qui représente Othman juridiquement, affirme que son arrestation est motivée par sa campagne internationale pour le boycott.

« Il n’y a aucune charge contre lui, mais nous croyons que son arrestation est liée à sa campagne internationale, » a dit Magda Mughradi, membre d’Addameer, à The Media Line.

« Ils disent : il est membre d’une organisation terroriste, mais ils ne nous en n’ont pas donné le nom, », a indiqué àThe Media Line, Mahmoud Hassan, avocat d’Addameer. « Ils ne disent pas : vous êtes membre du Hamas, vous êtes membre du Fatah, vous êtes membre d’Al-Qaeda, ils disent simplement qu’il est membre d’une organisation non identifiée, qui n’est pas « bonne ». Fondamentalement, ils ne savent pas quoi dire et ils n’ont même pas de preuves secrètes justifiant son placement en détention administrative. »

Othman a été arrêté au passage israélien d’Allenby entre la Jordanie et la Cisjordanie ; deux jours plus tard, il a été transféré au centre de détention de Kishon dans le nord d’Israël. Il y est resté plus d’une semaine en attendant une audition initiale au cours de laquelle le Shin Beth a demandé que sa détention soit prolongée de 23 jours pour terminer son enquête.

Sam’an, qui a représenté Othman à l’audition initiale, a demandé à avoir accès aux preuves secrètes que le Shin Beth prétend avoir contre son client, demande qui a été refusée.

« Nous avons dit que c’est une arrestation politique et qu’Othman est bien connu par tous ceux qui travaillent dans le domaine des droits humains » a dit Sam’an. « Nous avons signalé qu’il critique également nombre des politiques de l’Autorité palestinienne. »

Le juge a accordé au Shin Beth une prolongation de 10 jours et jeudi, et il a prolongé sa détention de 12 jours. Hassan dit que son client est en détention solitaire et est interrogé quotidiennement.

« Ils l’interrogent de cinq à 10 heures par jour au sujet de son activité à l’étranger, » dit-il. « Certains jours ils l’ont interrogé de 8h du matin jusqu’au minuit. Ils l’insultent, le maltraitent et menacent de s’en prendre à sa soeur. »

Il y a plus de 10 000 Palestiniens actuellement emprisonnés par Israël, dont beaucoup, disent les Palestiniens, sont détenus illégalement et exclusivement pour des raisons politiques. Les groupes palestiniens ont décidé de faire connaître l’arrestation d’Othman car c’est le premier cas d’un Palestinien dont on peut prouver qu’il a été arrêté uniquement pour sa campagne en faveur du boycott.

« Ils ne peuvent l’accuser d’aucun acte criminel, » a dit à The Media Line Jamal Juma, directeur de la campagne palestinienne Stop the Wall. « Il n’y a absolument rien dont ils peuvent l’accuser si ce n’est qu’il participe, au niveau international, au mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions. Il travaille au grand jour et il n’y a aucune loi qui lui interdit de participer au mouvement de boycott. »

« Ils veulent seulement l’effrayer, » dit Juma . « Ces deux derniers mois, il est allé deux fois en Norvège. S’il faisait ici quelque chose considéré comme illégal, pourquoi l’auraient-ils autorisé à sortir du pays ? »

« S’ils avaient des charges graves contre lui, ils les auraient précisées et ils n’auraient pas autorisé un avocat à lui rendre visite » dit Juma.

« S’il avait été impliqué dans quelque violence locale, ils l’auraient arrêté il y a bien longtemps, » dit-il. « Beaucoup de personnes de son village ont été arrêtées simplement pour avoir lancé des pierres. Mohamed n’a jamais été arrêté. »

Juma et d’autres avocats palestiniens qui ont travaillé étroitement avec Othman disent que son militantisme est né de l’effet qu’a eu sur sa famille la barrière de séparation en Cisjordanie.

« Mohamed vient d’une grande famille pauvre dans le village de Jayyous, en Cisjordanie, » dit Juma. « Des parcelles de ses terres ont été isolées derrière le mur et c’est pourquoi il est devenu militant, afin de montrer la menace que l’occupation représente pour sa famille et son village »

« Il a continué son activisme localement et internationalement, invitant des personnes, des organisations et des gouvernements à boycotter Israël pour les crimes qu’il a perpétrés contre le peuple palestinien, » dit-il. « C’est la raison pour laquelle il a été ciblé par les Israéliens. »

Des groupes palestiniens prétendent qu’Israël a arrêté un certain nombre d’activistes par représailles pour leur participation à la campagne internationale. Le plus notable d’entre eux, Mohamed Srour, a été arrêté et détenu pendant trois jours en juillet après avoir témoigné, à Genève, devant la mission d’enquête de l’ONU sur le conflit de Gaza. Srour, membre du Comité populaire contre le mur à Ni’lin en Cisjordanie, a décrit la mort de deux Palestiniens du village lors de manifestations contre la barrière de séparation. Dans son rapport au Conseil des droits de l’homme, la mission de l’ONU s’est demandée si la détention de Srour « était peut-être une conséquence de son témoignage devant la mission ».

Mais Daniel Seaman, directeur du service de presse du gouvernement israélien, a dit qu’il est impensable d’imaginer qu’Israël arrêterait quelqu’un pour avoir encouragé le mouvement de boycott.

« Participer à un boycott n’est pas illégal en Israël, » a dit Daniel Seaman à The Media Line. « Nous sommes en démocratie, et si vous voulez boycotter faites-le à fond, et quiconque vous dit que cet homme a été arrêté à cause du boycott est aussi ridicule que l’accusation elle-même. »

Toutefois, la plupart des Israéliens considèrent le mouvement international de boycott, désinvestissement et sanctions contre Israël BDScomme une menace nationale sérieuse ; beaucoup voient dans l’appel au boycott l’équivalent d’une insurrection et selon plusieurs analystes israéliens, la menace que le boycott représente pour Israël justifie l’arrestation de ses dirigeants.

« Israël doit se défendre et devrait arrêter des gens comme eux » dit Ron Breiman, ex-Président de Professeurs pour un Israël fort, un des fondateurs de la faction séculaire de Hatikva de l’Union nationale, aile droite du parti politique nationaliste en Israël.

« Nous avons souffert pendant des décennies sous le boycott arabe d’Israël, » dit-il. « Mais Israël en a profité d’une certaine façon car nous avons été obligés d’élargir nos relations et de fonder notre commerce extérieur sur des échanges avec des pays plus développés plutôt qu’avec ceux de notre région. »

« Maintenant, il s’agit du boycott par des pays européens, » a dit Breiman. « Ceci peut nous nuire davantage, et si les Israéliens ne peuvent pas voyager en Europe, c’est un problème. »

« Mais si nous devons nous défendre, nous le ferons » a-t-il dit. « Nous ne pouvons pas nous suicider et cesser de défendre nos citoyens à cause de la menace de quelque boycott norvégien ou suédois. »

Un juge militaire examinera la détention d’Othman, le 20 octobre. - The Media Line

11 octobre 2009 - Uruknet.info - Ce texte peut être consulté ici :
http://www.uruknet.de/?s1=1&p=5...
Traduction : Anne-Marie Goossens

« L’anti antisémitisme » avec Norman Finkelstein

jeudi 15 octobre 2009 - 06h:07

Palestine Monitor


Qu’est-ce qui relie l’ex-président Jimmy Carter, la baronne britannique Jenny Tongue et l’université de Californie ? Tous ceux (innombrables) qui ont récemment été accusés d’antisémitisme, vilipendés dans la presse pour avoir posé des questions sur l’occupation de la Palestine par Israël.

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Finkelstein en conférence
(photo Palestine Monitor)

C’est un réflexe de la part de groupes pro Israël comme la Ligue anti-diffamation que de répandre publiquement des calomnies sur la personne des critiques un peu bruyants, et nul n’a été plus systématiquement ciblé que le politologue Norman Finkelstein. Nous avons parlé avec lui du passé, du présent et de l’avenir de l’antisémitisme en tant que tactique.

Avec le rapport Goldstone, une pression s’exerce aujourd’hui sur Israël pour qu’il explique son comportement. Plus la réalité se fait jour du massacre de Gaza, devenue accessible au monde grâce aux médias numériques, plus il devient difficile pour ses apologistes de défendre la politique israélienne. Leur réaction au rapport a été de s’en prendre à la légitimité des Nations unies, un « tribunal kangourou » d’après Netanyahu, pendant que le porte-parole du ministre des Affaires étrangères, Yigal Palmor, dénonçait une « campagne de victimisation contre Israël » à propos des conclusions du rapport. Palmor a également rendu publique une déclaration selon laquelle Israël allait chercher à bloquer et à endiguer les effets, plutôt que de s’attaquer à chacune des accusations essentielles portées contre lui.

Finkelstein considère que Goldstone représente un filigrane de qualité pour ceux qui critiquent la politique israélienne, particulièrement aux Etats-Unis. « On connaît trop de choses maintenant sur l’agenda d’Israël et partout dans le monde les gens estiment qu’il est impossible de concilier les principes libéraux avec un sionisme patent. Les massacres israéliens ont couvert toutes les unes de la presse. Ils sont devenus incontournables dans la vie publique. Même les journalistes juifs dans le New York Times ont du mal à soutenir Israël. Le système d’apartheid est en train de devenir impossible à défendre. » Finkelstein a le sentiment que le rapport a aider à faire évoluer les sympathies dans les médias, particulièrement dans le sillage de Goldstone. « Il n’y a eu aucun éditorial d’importance pour défendre Israël contre le rapport, principalement parce qu’Internet a mis fin au monopole du New York Times et du Washington Post. Pendant le massacre de Gaza, chez les blogueurs, et spécialement chez les jeunes blogueurs juifs, une immense majorité s’est prononcée contre ce qu’Israël avait fait. L’influence de ces deux médias n’agit plus que pour eux. »

Un gouffre se creuse de plus en plus entre les idéaux d’Israël et les juifs. On a pu le voir dans les différentes agressions pour antisémitisme contre certains juifs. Goldstone lui-même, Noam Chomsky et Finkelstein ont été mis à l’écart pour avoir « la haine d’eux-mêmes », révélant le désespoir grandissant des lobbys sionistes d’empêcher le débat. Pour Finkelstein, ces lobbies n’ont plus à faire à des cas marginaux mais à la communauté juive dans son ensemble. « La plupart des juifs aux Etats-Unis sont des libéraux. 79% ont voté Obama et ils prennent maintenant position. Les juifs américains sont embarrassés par les actions d’Israël à Gaza et en Cisjordanie, qui ne reflètent pas leurs valeurs libérales ». On a bien remarqué cette scission quand la Ligue anti-diffamation a décerné un prix au Premier ministre d’extrême droite d’Italie, Silvio Berlusconi, le qualifiant d’ « ami d’Israël ». Et elle lui a décerné ce prix une semaine après que Berlusconi ait fait l’éloge de l’homme de confiance d’Hitler, Mussolini, en tant que héros italien.

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Des bombes à phosphore tombent sur Gaza.
(Photo Palestine Monitor)


Une telle alliance marque les nouvelles perceptions de l’antisémitisme et de ses agresseurs. Les sionistes doivent maintenant compter sur les groupes chrétiens d’extrême droite comme le CUFI (Chrétiens unis pour Israël) de John Hagee comme soutien contre les critiques des politiciens libéraux et des minorités. Amnesty International a été fréquemment dénoncé comme antisémite, de même que le populaire ancien président Jimmy Carter. On a beaucoup parlé d’une « alliance impie » entre l’Islam et la gauche politique, avec des auteurs conservateurs comme David Horowitz qui concluent que les groupes qui défendent les droits humains auraient un programme pour promouvoir le terrorisme. Pour une explication plus profonde à l’encontre des nouveaux opposants à Israël, le lobby sioniste s’est mis à leur reprocher un « nouvel antisémitisme » : terme nébuleux et suffisamment fluctuant pour être accolé à la plupart des opposants. Arnold Foster et Benjamin Epstein l’ont défini comme « une indifférence implacable à l’égard des préoccupations juives, une incapacité à comprendre l’appréhension la plus profonde du peuple juif ». Une enquête du gouvernement britannique en 2007 sur le racisme en a cité un exemple avec « les perceptions de l’antisémitisme ». Naturellement, de tels caprices permettent les accusations dans tous les sens. Phyllis Chesler, l’auteur de Un nouvel antisémitisme a lancé son vaste réseau sur Internet pour indiquer qui était les ennemis d’Israël : « les organisations internationales pour les droits humains basées en Occident, les activistes occidentaux anticapitalistes, antimondialistes, proenvironnement, antiguerre et antiracistes, les féministes progressistes, les féministes juifs et les médias états-uniens gauchistes et libéraux. »

Ce fut une transition difficile que de passer de la position d’opprimé à celle d’oppresseur et des groupes comme la Ligue anti-diffamation ont dû fouiller plus loin pour rechercher une preuve de leur état de victime. Dans un documentaire récent du réalisateur israélien Yoav Shamir, Diffamation, Shamir interroge un employé de la Ligue sur des cas graves d’antisémitisme qu’elle a eu à traiter. En réponse, la personne interrogée n’a pu citer que quelques exemples de juifs qui s’étaient battus pour s’assurer quelques temps pour prendre des congés. Selon les statistiques de la Ligue elle-même, les cas de violences et de harcèlements contre des juifs ont chuté de 44% ces quatre dernières années.

Malheureusement, cette baisse ne s’accompagne pas d’un ajustement intellectuel sur la question. Les théories de conspiration de Daniel Goldhagen et d’Alan Dershowitz s’inscrivent régulièrement dans les succès de librairie et les établissements de la Ligue BCBG continuent d’alimenter le battage médiatique. Alan Dershowitz reste à la direction du droit à Harvard, en dépit de son appui condamnable à la torture et à l’offensive de Gaza. Pour sa part, Yale a ouvert récemment un centre d’Etudes de l’antisémitisme, une institution qui s’engage à poursuivre la diffusion du mythe de la persécution des juifs auprès de la fine fleur estudiantine des universités états-uniennes. Finkelstein voit dans la situation quelque chose de prévisible : « Les juifs sont une force majeure dans le milieu universitaire et comme beaucoup de groupes, ils agissent dans le cadre d’une allégeance ethnique ». Il y eut plus de panique provoquée à l’université de Californie en 2006, quand elle a réagi aux allégations d’antisémitisme sur le campus en ordonnant une enquête. Comme les étudiants interrogés n’avaient aucune idée du problème, l’enquête a dû conclure que « les campus vivaient un âge d’or de la judéïté, où l’activité intellectuelle juive était vantée et comprise ». Chaim Seddler-Feller, directeur exécutif de l’université de Californie a déclaré à propos de ce résultat : « Pourquoi n’entendons-nous pas les bonnes nouvelles ? Pourquoi tant de juifs sont-ils hystériques ? C’est comme si nous étions drogués par l’antisémitisme ».

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Hitler rencontre Amin Al-Husseini in 1941.
Photo distribuée par le ministre israélien des Affaires étrangères, Avidor Lieberman, en juillet 2009.


Quand il s’agit du principal ennemi d’Israël, les peuples arabes, les diffamations les plus dures (ou les plus basses) liées au nazisme sont souvent ressorties. Quand la critique de la construction coloniale juive a culminé en juillet, le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a fait circuler une photo de 1941 montrant Hitler avec l’ecclésiastique palestinien Amin Al-Husseini. Alan Dershowitz a publié alors un article scandaleux sur le révisionnisme dans le Jerusalem Post, prétendant que « la direction palestinienne avait joué un rôle important dans l’holocauste de Hitler ». De telles calomnies ne sont pas nouvelles. Tout le temps qu’il a été à le dirigeant palestinien, Yasser Arafat a été comparé à Hitler et les dirigeants palestiniens sont fréquemment présentés comme des partisans du nettoyage ethnique et du génocide contre les juifs. Le chef de la Ligue anti-diffamation, Abraham Foxman, a affirmé que « la survie même des juifs pouvait être à nouveau en danger ».

Que de telles hautes personnalités recourent à ces propos diffamatoires désespérés montre bien la difficulté croissante de leur position. Jouer les victimes n’a jamais été plus difficile pour les majorettes d’Israël, maintenant que les crimes de Gaza sont étalés aux yeux de tous. Les voies dissidentes ne peuvent plus être aussi facilement écartées comme racistes ou démentes, alors que partout dans le monde se manifeste plus d’opposition, au mépris de la chasse aux sorcières antisémites. « Je pense que nous arrivons au terme de l’ère des calomnies, » affirme Finkelstein, « la puissance de ces attaques s’est considérablement atténuée alors que des personnalités éminentes commencent à remettre en question la politique d’Israël. Cela ne marche plus, ce n’est plus crédible et une fois que ce sera fini, il n’y aura plus rien à cacher de ce que fait Israël. »

12 octobre 2009 - Palestine Monitor - traduction : JPP

« Israël » se prépare-t-elle à une guerre ?

15/10/2009

Alors que le Commandement du Front intérieur israélien se prépare à distribuer les masques à gaz qu’il avait commandé aux israéliens début l’année prochaine, des sources militaires israéliennes ont affirmé qu’ il est de plus en plus probable qu' « Israël » lance une guerre contre le Hezbollah et le Hamas.
En effet, d'après un article du Canard Enchaîné , « il serait de plus en plus probable qu'Israël mène des offensives terrestres contre le Hezbollah et le Hamas »,.
L’hebdomadaire s’est basé sur "ce qu'a exposé le commandant en chef de Tsahal, le général Gabi Ashkenazi, aux Américains et aux Français." Le Canard prétend, selon des sources secrétes, qu'Ashkenazi a rencontré le chef d'état-major US, l'amiral Michael Mullen, en Normandie, ainsi que son homologue français Jean-Louis Georgelin à Paris, le 4 octobre dernier.
Le général Ashkenazi aurait été envoyé "en mission" par les autorités israéliennes qui lui avaient demandé de rassurer les Etats-Unis et la France sur le volet iranien; il aurait expliqué aux deux parties qu'Israël ne planifie pas d'offensive contre les structures nucléaires iraniennes mais qu'il se réserve "le droit de riposter ou de mener des opérations terrestres dans le Liban-Sud contre le Hezbollah, ou dans la bande de Gaza où règne le Hamas, allié de l'Iran."


Cela dit, le commandant en chef du Front intérieur, Yair Golan, a déclaré à Haaretz que le Commandement du front intérieur a terminé le développement d'un nouveau plan de fortification des anciens bâtiments tournera autour de telle sorte que l'escalier pour les zones de sécurité de la population d'appartements de situation d'urgence.
Le commandant en chef prévoit de distribuer des kits aux habitants du nord et du centre, deux régions considérées comme les plus sensibles aux attaques chimiques.

En ce qui concerne le Golan un plan a été élaboré, qui permettrait d'améliorer la défense civile pour la protection des anciens bâtiments, le plan prévoit de transformer les escaliers en pièces pour assurer la défense civile, ce qui permettrait de maintenir la population en sécurité dans des situations d'urgence.
Yair a déclaré que « 2010 était l'année dans laquelle on doit être surentraîné et que notre défense civile doit être améliorée », soulignant qu'«Israël fait face à des milliers de missiles dotés d’ogives, qui pèsent une demi-tonne."

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=107137&language=fr

L'ambassadeur turc convoqué aux Affaires étrangères israéliennes

Manifestation turque contre "Israël"

15/10/2009 Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman va convoquer l'ambassadeur de Turquie en Palestine occupée afin de protester contre la diffusion d'une série par la télévision publique turque accusée "d'incitation à la haine anti-israélienne".

"Le ministre estime que la diffusion d'une telle série incite au plus haut point à la haine, et qui plus est sous le parrainage de l'Etat", a indiqué mercredi soir un communiqué des Affaires étrangères.
"Cette série n'a rien pas le moindre rapport avec la réalité et présente les soldats israéliens comme des tueurs d'enfants (palestiniens). Elle ne mérite pas d'être diffusée même dans un pays ennemi (d'Israël) et sûrement pas dans un pays entretenant de pleines relations diplomatiques avec Israël", a ajouté le texte.

Les chaînes de télévision israéliennes ont diffusé mercredi soir des extraits d'une série hebdomadaire de la TV publique turque TRT1 intitulée "Ayrilik" ("séparation") dans laquelle on voit notamment un soldat israélien tirer délibérément sur une fillette qui s'écroule morte en souriant.

Une autre scène présente l'image d'une balle au ralenti tirée par un soldat de Tsahal qui atteint de plein fouet un autre petit Palestinien.

Les relations entre Israël et la Turquie se sont vivement tendues ces derniers mois après les critiques sans précédent du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan contre Israël en raison de l'offensive contre la bande de Gaza l'hiver dernier, qui a fait plus de 1.400 morts, selon des sources médicales palestiniennes.

Cette tension s'est traduite par la décision d'Ankara d'annuler des manœuvres aériennes qui étaient prévues à partir de lundi en Turquie et auxquelles devait participer l'aviation israélienne.

Pour sa part, le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a tenté de minimiser mercredi les tensions entre les deux pays.
"Je pense qu'il y a simplement des hauts et des bas dans les relations dues à toutes sortes de raisons. Notre relation avec la Turquie est une relation de long terme, elle est importante et stratégique", a déclaré M. Barak lors d'une visite en Pologne.

Le département d'Etat américain a déploré mardi l'exclusion d'Israël des manœuvres aériennes conjointes en qualifiant la décision d'Ankara d'"inopportune".

L'inquiétude des responsables israéliens est également alimentée par l'annonce par le ministre syrien de la Défense, Ali Habib, de prochaines manœuvres militaires communes avec la Turquie.

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=107020&language=fr

Erdogan à "Israël": "La Turquie n'a pas d'instructions à recevoir"

15/10/2009 Le Premier ministre turc Recep Tayeb Erdogan a répondu jeudi aux critiques israéliennes sur la récente décision d'Ankara d'exclure Israël de manœuvres aériennes prévues en Turquie en affirmant que son pays n'avait "pas d'instructions à recevoir".

"Je veux qu'on sache que la Turquie est un pays puissant, qui prend ses décisions lui-même. La Turquie n'a pas d'instructions à recevoir pour prendre des décisions", a affirmé M. Erdogan, cité par l'agence Anatolie, lors d'une conférence de presse peu avant d'effectuer une visite officielle à Bagdad.

Le Premier ministre a indiqué que la Turquie avait proposé un report des manœuvres ou leur tenue sans Israël, une décision qu'il a motivée par des considérations de politique intérieure.

"Chaque pouvoir politique est obligé de tenir compte des demandes et de l'opinion de son peuple. (...) Je ne peux pas mettre de côté les demandes de mon peuple, c'est une question de sincérité", a-t-il déclaré.

Des responsables israéliens se sont inquiétés après la décision d'Ankara d'annuler des manœuvres aériennes qui étaient prévues à partir de lundi dans la plaine de Konya (centre de la Turquie) et auxquelles devait participer l'entité sioniste, y voyant une volonté turque de prendre ses distances avec eux.

Les relations entre Israël et la Turquie se sont tendues après les critiques sans précédent de M. Erdogan contre Israël en raison de son offensive dévastatrice, en décembre et janvier derniers, dans la bande de Gaza.

La situation s'est aggravée mercredi avec l'annonce par le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman de la convocation de l'ambassadeur de Turquie en Israël afin de protester contre la diffusion par la télévision publique turque d'une série accusée "d'incitation à la haine anti-israélienne".

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=107043&language=fr

Colonel irlandais : Goldstone a fait l'objet de menaces israéliennes

G.Houbballah

15/10/2009
Un colonel irlandais à la retraite, Desmond Travers, un des membres de la Commission Goldstone des Nations Unies chargée d'enquêter sur la guerre menée récemment par l’entité sioniste contre la bande de Gaza, a déclaré sur la chaîne de télévision qatarie al-jazira que le Président de la communauté internationale le juge Richard Goldstone, a été menacé par les juifs en Afrique du Sud voire il a reçu des menaces de la part de l’entité sioniste.

Travers a ajouté que même la fille de Goldstone a été menacé de « manière inappropriée» au Canada, notant que les « crimes commis par Israël dans la bande de Gaza sont des crimes au-dessus de tous les crimes."

Il a estimé que le Mouvement de résistance islamique (Hamas), a le droit de défendre la bande de Gaza, et ce indépendamment du fait qu’il est ou n’est pas une autorité légitime, et que les Palestiniens à Gaza ont le droit « de créer des organisations militaires pour se défendre ».

Il a souligné que la Commission Goldstone - qui a élaboré le rapport – a parfaitement compris que « les destructions massives infligées par Israël au cours de sa guerre sur la bande étaient destinées à punir ses habitants parce qu’ils ont voté en faveur du Hamas lors des élections législatives en 2006 ».

Travers a souligné que « Gaza a subi des dommages importants, au niveau de son infrastructure, créant de graves problèmes en matière de ressources en eau et en nourriture, sans compter une crise d’environnement qui doit être traitée immédiatement par la communauté internationale au risque d’en subir des répercussions négatives ».

Le colonel irlandais a critiqué « le blocus imposé par Israël sur la bande de Gaza pour plus de trois ans, le qualifiant « de blocus inhumain qui doit être levé au plus vite car il n'y a pas de besoin."

Il a déclaré qu' « Israël n'a pas pu réaliser quelque chose dans sa guerre contre Gaza, et dans sa guerre au Liban en 2006, car ces guerres n'ont fait qu'augmenter la puissance du Hamas et du Hezbollah, qui sont devenus plus forts que jamais auparavant ».

Il a souhaité pour «Israël de réévaluer sa politique de sécurité et ses plans politiques", et de "prendre des mesures audacieuses pour la paix et non pour la guerre."

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=107107&language=fr

Gaza et Israël : Navi Pillay appelle à mettre fin à l'impunité


Gaza

15 octobre 2009 – Une « culture d'impunité continue dans les territoires (palestiniens) occupés et en Israël » en ce qui concerne les violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme, a regretté jeudi la Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay.

Mme Pillay, qui s'exprimait devant le Conseil des droits de l'homme (CDH ) à Genève, a réitéré son soutien aux recommandations du rapport remis par le juge Goldstone en sa qualité de chef de la Mission d'établissement des faits sur les violations commises par toutes les parties lors du conflit à Gaza de décembre 2008 et janvier 2009.

Elle a souligné la nécessité « pour toutes les parties de mener des enquêtes impartiales, indépendantes, rapides et efficaces sur les violations des droits de l'homme signalées, conformément au droit international ».

La Mission d'établissement des faits a mis en lumière un certain nombre de cas concrets imputables à l'armée israélienne et à des groupes palestiniens dans le territoire de Gaza qui reste sous contrôle du Hamas. Elle a recommandé que le Conseil de sécurité se saisisse de la question et intime aux parties l'ouverture d'enquêtes, à défaut de quoi, dans les six mois, il devrait référer la situation à la Cour pénale internationale (CPI). Le Conseil de sécurité ne s'est pour l'instant réuni que de façon informelle sur la question.

« La recherche des responsables des violations du droit international humanitaire et des droits fondamentaux n'est pas un obstacle à la paix mais au contraire constitue la condition préalable sur la base de laquelle la confiance et en fin de compte une paix durable pourra être édifiée », a insisté Navi Pillay.

Elle a déploré le recours à la détention de prisonniers dans le cadre de la justice militaire « qui ne répond pas aux normes de base de droit international dans la conduite d'un procès ».

La Haut commissaire a déploré les récents incidents sur le mont du Temple, aussi connu sous le nom d'esplanade des Mosquées, à Jérusalem, appelant Israël à laisser les Palestiniens accéder aux lieux saints. Elle a aussi regretté la poursuite des démolitions de maisons de familles palestiniennes à Gaza. Elle a enfin appelé à mettre fin au blocus de Gaza, où le niveau de vie continue de se dégrader, et qui constitue une punition collective.

Par ailleurs, jeudi également, l'actrice américaine Mia Farrow et l'acteur égyptien Mahmoud Kabil, tous deux ambassadeurs de bonne volonté du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), ont achevé une visite de deux jours à Gaza.

« Les enfants paraissent traumatisés », a déclaré Mia Farrow. « Les enseignants disent que lorsqu'ils entendent un grand bruit ils regardent vers le ciel et crient et pleurent. Ils ne savent pas ce qui les attend. Ils méritent mieux que ça », a-t-elle insisté.

Les ambassadeurs de bonne volonté ont appris que de nombreux enfants sont maintenant obligés de travailler au percement de tunnels servant au trafic de biens vers Gaza, afin de soutenir leurs familles.

Mia Farrow se rendra ensuite à Sderot, la ville du sud d'Israël la plus souvent visée par les roquettes en provenance de Gaza.

Gaza fait 45 km de long et 12 km de large et abrite une population de 1,5 million de personnes, dont plus de la moitié sont des enfants. Les hostilités de 2008/2009 ont fait plus de 1.400 morts à Gaza, dont 350 enfants, et plus de 5.000 blessés, dont 1.600 enfants.

http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=20357&Cr=Gaza&Cr1=

Vive tension entre Ankara et Tel-Aviv

Dommages collatéraux de la guerre contre Ghaza

Le ministère turc des Affaires étrangères a refusé de commenter hier la décision d’Israël de convoquer le représentant diplomatique de la Turquie pour protester contre la diffusion par la télévision publique turque d’une série accusée « d’incitation à la haine anti-israélienne » « S’il y a quelque chose à dire, nous le dirons quand cette convocation aura lieu et quand la position israélienne sera connue », a dit à l’AFP un porte-parole du ministère.

Déjà très crispées en raison de la récente exclusion de l’aviation israélienne de manoeuvres internationales en Turquie, les relations diplomatiques turco-israéliennes se sont aggravées avec la décision mercredi du ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, de convoquer le chargé d’affaires turc (en l’absence actuelle d’ambassadeur), pour protester contre la diffusion par la première chaîne publique TRT1 d’un feuilleton controversé. La série hebdomadaire incriminée s’intitule « Ayrilik » (Séparation), et traite du conflit israélo-palestinien. Elle montre des soldats israéliens tirant sur des civils innocents. On y voit notamment un soldat tirer délibérément sur une fillette palestinienne. Sollicités pour un commentaire, les responsables de la Radio-télévision turque (TRT) n’étaient pas joignables dans l’immédiat. Les relations entre Israël et la Turquie, liées par un accord de coopération militaire depuis 1996, se sont vivement tendues ces derniers mois après les violentes critiques du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, contre Israël, en raison de l’offensive israélienne contre la bande de Ghaza l’hiver dernier, qui a fait plus de 1400 morts, selon des sources médicales palestiniennes.

Amis désunis

Alliée musulmane d’Israël dans la région depuis la signature d’un accord de coopération militaire en 1996, la Turquie a soudainement écarté, la semaine dernière, l’armée israélienne de manoeuvres aériennes organisées régulièrement en Turquie. Mercredi, M. Erdogan, qui dirige depuis 2002 un gouvernement islamo-conservateur, a expliqué à une chaîne de télévision arabe que la décision d’annuler l’exercice militaire avec Israël avait été prise pour respecter la « volonté du peuple turc, qui ne veut plus de ce genre de choses ». Il est repassé à l’attaque hier en affirmant que son pays n’avait « pas d’instructions à recevoir » d’Israël. Des diplomates des deux pays tentent depuis lors de calmer le jeu. « Il y a un effet boule de neige, dans les déclarations de part et d’autre. Mais les dirigeants des deux pays savent que la structure des relations bilatérales est forte », a indiqué à l’AFP un diplomate turc de haut rang. « Même chez les amis les plus proches, des différences peuvent surgir », et les relations bilatérales ont des « fondements très solides », a déclaré pour sa part l’ambassadeur d’Israël à Ankara, Gaby Lévy, à la télévision NTV.

Par R. I.

http://www.elwatan.com/Vive-tension-entre-Ankara-et-Tel

Le vote sur le rapport Goldstone reporté à aujourd’hui

16/10/2009
CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME
Israël est monté au créneau hier pour dénoncer par avance une adoption du rapport Goldstone sur le conflit de l'hiver dernier à Gaza par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, réuni dans cette optique pour une session spéciale de deux jours à Genève. L'adoption du projet de résolution sur le rapport commandé par l'ONU au juge sud-africain Richard Goldstone constituera « une récompense pour le terrorisme et enverra un message aux terroristes de toutes parts », a expliqué l'ambassadeur d'Israël auprès de l'ONU, Aharon Leshno Yaar, devant les 47 membres du Conseil des droits de l'homme. Ce « sera un revers pour les espoirs de paix » au Proche-Orient, a-t-il ajouté. « Nous enquêtons sur les guerres que nous avons menées et nous n'avons pas besoin de juges extérieurs. Nous n'accepterons pas qu'une majorité hostile à Israël nous juge, ce qui est le cas au sein du Conseil des droits de l'homme », a déclaré en écho le président israélien Shimon Peres.
Les responsables israéliens ont fait monter la pression hier alors que le Conseil des droits de l'homme était réuni pour étudier un projet de résolution approuvant le rapport du juge Goldstone. Le conseil a décidé de poursuivre la session aujourd'hui. Ce rapport, dénoncé par Israël comme « inique, saugrenu et unilatéral », accuse l'armée israélienne, ainsi que les militants palestiniens, d'avoir commis « des crimes de guerre » et « de possibles crimes contre l'humanité » durant l'offensive israélienne à Gaza de décembre-janvier. Il recommande d'autre part aux deux protagonistes de mener des enquêtes internes sur ces incidents et préconise que, si aucun progrès n'est constaté au bout de six mois, le Conseil de sécurité de l'ONU saisisse le procureur de la Cour pénale internationale. Le projet de résolution soumis à l'ONU « apporte son soutien aux recommandations » du juge et appelle « toutes les parties concernées dont les organes de l'ONU à assurer leur application en accord avec leurs mandats respectifs ».
Une situation jugée inacceptable par Israël dont la colère ne devrait toutefois pas empêcher le document d'être adopté, selon les observateurs, dans la mesure où les pays qui l'ont initié, l'Autorité palestinienne avec l'aval du groupe arabe, de l'Organisation de la conférence islamique, des non-alignés et des pays africains sont majoritaires au Conseil des droits de l'homme. Ce sont d'ailleurs les Palestiniens qui ont obtenu la tenue de la session spéciale, deux semaines après avoir soutenu la décision du Conseil de repousser au mois de mars l'examen du rapport. L'idée était alors de donner du temps aux tentatives américaines de relancer le processus de paix entre Palestiniens et Israéliens. Il s'agissait également d'éviter que le rapport ne passe immédiatement devant le Conseil de sécurité de l'ONU, attisant les foudres d'Israël et risquant de le jeter aux oubliettes étant donné le veto attendu de Washington.
Mais, sous la pression du Hamas qui contrôle la bande de Gaza, le président Mahmoud Abbas a fait volte-face en début de semaine en réclamant l'examen immédiat du rapport, infligeant un revers aux États-Unis qui ont laissé entendre jeudi dans une rare intervention qu'ils voteraient contre la résolution. Les rangs européens étaient plus dispersés, la moitié des pays étant décidés à voter contre et l'autre à s'abstenir durant le vote reporté à aujourd'hui. Pour beaucoup d'Occidentaux, l'objectif est de faire en sorte que le texte passe à une petite majorité de façon à « en affaiblir la portée politique ».

Le Hamas refuse de signer l’accord de réconciliation proposé par l’Égypte

16/10/2009
Le Fateh remet au Caire le document signé par le mouvement.
Le Hamas a demandé davantage de temps pour examiner l'accord de réconciliation interpalestinien proposé par l'Égypte, exigeant l'inclusion d'une clause reconnaissant le « droit de résister » à Israël. « Le Hamas a officiellement demandé à l'Égypte de lui donner deux à trois jours pour achever ses consultations internes », a déclaré à l'AFP Taher al-Nounou, porte-parole du gouvernement du Hamas, sans autre détail.
Auparavant, une coalition d'organisations palestiniennes basées à Damas, dont fait partie le Hamas, avait fait savoir dans un communiqué qu'elle refusait de signer l'accord de réconciliation en l'état. « Les factions palestiniennes ne signeront l'accord (proposé) par l'Égypte que si le texte inclut les principes et les droits palestiniens, notamment le droit à la lutte contre l'occupation sioniste », a indiqué leur porte-parole, Khaled Abdel Majid. Selon M. Abdel Majid, ces organisations palestiniennes reprochent à l'Égypte de ne pas avoir inclus dans ses propositions « une vision politique concernant le conflit (avec Israël) et l'agression contre notre peuple ». L'accord proposé par l'Égypte devrait inclure également le contentieux de « Jérusalem et les dangers de judaïsation et d'agression permanente qui menacent la Ville sacrée », ainsi que « le droit au retour des réfugiés palestiniens dans leurs foyers », a ajouté M. Abdel Majid.
La signature de l'accord interpalestinien devait initialement avoir lieu le 26 octobre au Caire. Mais le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a demandé d'en repousser la date, accusant le président palestinien Mahmoud Abbas d'avoir accepté, sous pression américaine et israélienne, le report d'un vote au Conseil des droits de l'homme de l'ONU sur le rapport Goldstone. Aux termes d'un compromis proposé par l'Égypte, le Fateh et le Hamas sont censés entériner séparément l'accord de réconciliation avant le 15 octobre minuit (le 20 octobre pour les autres factions palestiniennes).
De son côté, un haut responsable du Fateh, Azzam al-Ahmad, a remis hier aux médiateurs égyptiens l'accord signé par son mouvement. « Maintenant, nous attendons la réponse du Hamas. C'était aujourd'hui la date limite pour signer l'accord. Il y aura une autre réunion cette nuit pour étudier quelles doivent être les prochaines étapes », a-t-il indiqué à l'AFP, à l'issue de son entretien avec les médiateurs égyptiens. À Ramallah (Cisjordanie), le président Abbas a déclaré que le Fateh attendait une réponse officielle du Hamas. Interrogé lors d'une conférence de presse avec le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, il a répété que si les deux parties ne parvenaient pas à un accord, il convoquerait des élections le 24 janvier plutôt qu'à la date du 28 juin proposée par l'Égypte. « La Loi fondamentale (qui fait office de Constitution) stipule que des élections doivent se tenir le 24 janvier 2010. S'il y a accord, ça peut être reporté au 28 juin 2010. S'il y a accord, nous le respecterons. S'il n'y en a pas, nous nous conformerons à la Loi fondamentale », a-t-il dit.

Guerre de Gaza : les Israéliens cherchent à diminuer la portée d’une résolution

publié le jeudi 15 octobre 2009

Le Monde
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU examine, jeudi 15 octobre à Genève lors d’une session extraordinaire, le rapport Goldstone sur le conflit de l’hiver dernier à Gaza, appelant Israéliens et Palestiniens à enquêter sur des allégations de "crimes de guerre".

Les 47 membres du Conseil vont étudier un projet de résolution soutenant les recommandations du rapport mené par le juge sud-africain Richard Goldstone. Mercredi, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé "toutes les parties à mener en interne, sans tarder, des enquêtes crédibles sur la manière dont le conflit a été conduit".

Côté israélien, l’ouverture d’une telle enquête n’a pas été totalement rejetée par le gouvernement : celui-ci a "donné des signaux positifs il y a une quinzaine de jours en faveur de la création d’une commission indépendante", avant de revenir sur cette décision, explique Laurent Zecchini, correspondant du "Monde" en Israël [1]

En attendant, les Israéliens ont tout fait, avec l’aide des Américains, "pour tenter de convaincre les Européens de ne pas apporter leur soutien à la résolution" en discussion au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, ce qui lui donnerait "une force considérablement diminuée", poursuit Laurent Zecchini [2]

Les conclusions et les recommandations du rapport Goldstone font en tout cas débat dans la société israélienne. On voit ainsi "les pragmatiques qui se disent que Tsahal ne devrait pas avoir à craindre" une enquête, explique Laurent Zecchini. Mais, dans le même temps, ajoute-t-il, un "sentiment" largement partagé est que le rapport Goldstone est "exagérément négatif vis-à-vis d’Israël et minore les atteintes aux droits de l’homme commises par le Hamas" [3]

[1] sur l’article source : cliquez pour écouter

[2] idem

[3] idem

Lettre au président Sarkozy

publié le jeudi 15 octobre 2009

Denise Hamouri

"Monsieur le Président,

La devise de la république – liberté, égalité, fraternité – doit s’appliquer à tous les Français."

Jérusalem, le 9 octobre 2009

Madame Annick-Denise Hamouri

21 Route de Naplouse

Po. Box 19587

Jérusalem

Israël

à

Monsieur Nicolas Sarkozy

Président de la république française

Palais de l’Elysée

Paris

Objet : situation de mon fils Salah Hamouri

Monsieur le Président de la République,

Je me permets de vous écrire cette lettre suite à votre rencontre il y a 2 jours avec le père du soldat Gilad Shalit.

Je comprends tout a fait, Monsieur le Président, l’émotion et la ténacité avec lesquelles vous défendez la cause de Gilad Shalit, franco-israélien, comme vous l’avez fait déjà et continuez à le faire concernant la situation d’autres Français détenus à l’étranger en intervenant le plus souvent efficacement ou en recevant personnellement leurs familles.

Devant cette situation, je ne peux que vous rappeler le cas de mon fils Salah, franco- palestinien, détenu depuis 2005, condamné à 7 ans de prison.

Je vous remercie d’être intervenu auprès du premier ministre israélien en demandant une mesure de clémence (cependant vous n’avez jamais demandé la libération de mon fils). Celle-ci a été refusée de façon cinglante, et depuis : plus rien.

Je suis une mère et tout comme les parents du caporal Shalit je resterai mobilisée avec de nombreuses personnalités et notre Comité de soutien jusqu’à la libération de mon fils dont le seul « crime » est de résister pacifiquement à une occupation que vous avez-vous-même évoquée en parlant de la création nécessaire d’un Etat Palestinien.

Son second « crime » serait de ne pas regretter. On se demande bien d’ailleurs ce qu’il aurait à regretter à part d’avoir passé les meilleures années de sa vie en prison.

Monsieur le Président,

La devise de la république – liberté, égalité, fraternité – doit s’appliquer à tous les Français.

Je souhaiterais donc vous rencontrer personnellement tout comme Monsieur Shalit a été reçu par vous de même que les autres familles à qui vous avez pu procurer espoir et réconfort quand leurs proches étaient en difficulté à l’étranger.

Dans l’attente de votre réponse que je n’imagine pas autrement que positive, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Madame A-Denise Hamouri

L’autre Israël

publié le vendredi 16 octobre 2009

Uri Avnery – 10 octobre 2009
Le sujet qui dominait les nouvelles cette semaine était Jérusalem.

HIER, NOTRE table célébrait Ada Yonath

Cette “table” vient d’avoir 50 ans. Elle avait commencé par hasard dans le “California”, café tenu à l’époque par Abie Nathan, qui plus tard devint célèbre en tant que pilote de la Paix. Par la suite, nous nous rencontrâmes pendant de nombreuses années au légendaire Café des Artistes Cassith. Puis cet endroit fut fermé – comme beaucoup d’autres lieux importants de Tel-Aviv – la table se déplaça vers plusieurs autres endroits et devint connue sous le nom de “table des exilés de Cassith”. Un journal la surnomma la “Chambre des Lords”.

Les habitués [en français dans le texte – ndt] viennent d’horizons très différents. Il y a un ancien directeur du conseil de l’audiovisuel d’Israël, plusieurs journalistes expérimentés, un linguiste spécialiste de la Bible, un producteur de cinéma, un professeur de médecine, un psychiatre, un urbaniste, un industriel, un traducteur littéraire, un producteur de programme radiophonique. Et une scientifique.

La table n’est pas politique. Mais il se trouve que tous ses habitués sont plutôt de gauche.

Pendant des années, Ada Yonath a été notre candidate pour le Prix Nobel. Il y a neuf ans, elle nous invita à regarder sa découverte historique. Qu’il s’agisse de la chimie – ou d’ailleurs de toute autre science – je suis un parfait idiot. Aussi n’ai-je pas vraiment compris de quoi il s’agissait : la structure et la fonction du ribosome, un des éléments constitutifs de la vie. Ce n’est pas par hasard que cette découverte fut faite en Israël – Ada eut un coup de génie quand elle choisit pour ses expériences un microbe trouvé dans la mer Morte, le lieu le plus bas de la terre, unique au monde.

Des années durant, elle nous a divertis avec d’amusantes histoires sur les fréquentes conférences scientifiques auxquelles elle avait participé à travers le monde, et aussi sur les terrifiantes intrigues au sommet même du monde scientifique. De très grands savants essayèrent de s’approprier sa découverte. J’appris que les découvertes d’Ada sont extrêmement importantes, beaucoup plus que nombre de celles qui furent couronnées par le prix au fil des ans. Elles concernent les fondements de la vie et de sa création et sont aussi capitales que le déchiffrage du génome humain. Elles peuvent faire déboucher sur des voies complètement nouvelles pour la guérison de maladies.

JE RACONTE tout ceci non seulement pour nous enorgueillir du fait qu’Ada “est des nôtres”, ou pour prendre part à la joie d’Ada, mais afin de mettre l’accent sur un fait qui est souvent oublié dans les débats sur nos guerres et sur l’occupation : qu’il y a un autre Israël.

Cette année il y eut trois Israéliens parmi les prétendants reconnus pour les Prix Nobel qui allèrent jusqu’aux finales : à côté de Ada Yonath il y eut aussi le physicien Yakir Aharonov et l’écrivain Amos Oz.

Pour un petit pays comme Israël, c’est une prouesse impressionnante.

Ada Yonath est aussi israélienne qu’on peut l’être : une Sabra (native du pays), née à Jérusalem, qui a fait toute son éducation dans des écoles israéliennes. Ses traits de caractère sont ceux considérés comme typiques des Israéliens : une approche directe, des manières simples, une haine du formalisme, une aptitude à rire de soi. Il n’y a pas une once d’arrogance ou de vanité, mais un incroyable pouvoir de persévérance.

Un étranger qui suit les nouvelles quotidiennes sur Israël ne pourraient même pas deviner l’existence de cet Israël, l’Israël auquel Ada appartient. Cette semaine aussi les nouvelles furent dominées par l’occupation, la brutalité, la grossièreté de l’Israël officiel.

L’information concernant le prix Nobel d’Ada fut comme une oasis dans le désert. Presque toutes les autres nouvelles à la radio, la télévision et dans la presse écrite traitaient de sang et d’émeutes. La bataille pour le Mont du Temple (Haram al-Sharif), les heurts entre la police et les manifestants des quartiers arabes de Jérusalem, juste à côté des informations criminelles ordinaires sur des meurtres, des jeunes gens ivres se poignardant à mort, un vieil homme tuant sa femme endormie avec un marteau, un groupe de garçons dépouillant et violant une femme d’âge moyen en plein jour.

Et sur tout cela flotte toujours le rapport Golstone sur les crimes commis pendant la guerre de Gaza, que les gouvernements israéliens ont presque réussi à écrabouiller, avec la généreuse assistance de Mahmoud Abbas.

LE SUJET qui dominait les nouvelles cette semaine était Jérusalem.

Tout arriva “soudainement”. Soudain, les flammes jaillirent sur le Mont du temple, après le mois du Ramadan qui s’était passé relativement calmement. Soudain, le mouvement islamique en Israël appela les citoyens arabes à courir sauver la moquée Al-Aksa. Soudain, les principaux prêcheurs islamiques de tout le monde musulman pressèrent le milliard et demi de musulmans de se lever pour la défense des lieux saints. (Rien n’arriva).

Le chef de la police de Jérusalem a une explication toute prête : les musulmans sont “ingrats”. La preuve : nous leur avons “permis” de prier en toute sécurité pendant tout le Ramadan, et voilà comment ils nous remercient. Cette arrogance coloniale rend les Arabes encore plus furieux.

Selon les autorités israéliennes, il ne s’est rien passé qui puisse justifier cette “soudaine” effervescence. Autrement dit : c’est une provocation arabe, une ignoble tentative de créer un conflit à partir de rien.

Mais aux yeux des Arabes – et pas seulement des Arabes – cela semble très différent. Depuis des années maintenant, la communauté arabe de Jérusalem est assiégée. Depuis que Benjamin Netanyahou est devenu Premier ministre, et que Nir Barkat est devenu maire de Jérusalem, la sensation de siège s’est intensifiée ; Les deux hommes appartiennent à la droite radicale, et tous les deux mènent une politique visant au nettoyage ethnique.

Ceci trouve sa plus forte expression dans la construction systématique de quartiers juifs au cœur des quartiers arabes dans la partie orientale annexée de la ville, qui est supposée devenir la capitale de l’Etat palestinien et dont le statut final doit encore être décidé par la négociation. L’exécution en est confiée à un groupe de personnes d’extrême droite appelé Ateret Cohanim (“la couronne des prêtres”), financé par le roi du Bingo américain Irwin Moskowitz. Après avoir obtenu une victoire retentissante en rasant Jebel Abou-Ghneim (“Har Homa”) et y avoir construit une colonie ressemblant à une forteresse, ils établissent maintenant des quartiers juifs dans le cœur de Sheikh Jarrah, Silwan, Ras al-Amoud et Abou-Dis, sans compter le quartier musulman de la vieille ville elle-même. En même temps, ils essayent de remplir la zone E1 entre Jérusalem et la colonie géante de Maale Adoumim.

Apparemment, ce sont des actions sporadiques, initiées par des milliardaires en mal de respect et des colons assoiffés de pouvoir. Mais ce n’est qu’une illusion : derrière toute cette fiévreuse activité se cache un plan gouvernemental avec un but stratégique bien défini. Il suffit de regarder une carte pour en comprendre l’objectif : encercler les quartiers arabes et les couper de la Cisjordanie. Et au-delà : étendre Jérusalem jusqu’à l’Est aux abords de Jéricho, coupant ainsi la Cisjordanie en deux, la partie nord (Ramallah, Naplouse, Jénine, Tulkarem) étant séparée de la partie Sud (Hébron, Bethleem).

Et, bien sûr : rendre la vie impossible aux habitants arabes de Jérusalem jusqu’à ce qu’ils quittent “volontairement” la “Ville unifiée, capitale d’Israël pour l’Eternité”.

DANS CETTE stratégie, un rôle central est joué par la chose que l’on appelle “archéologie”.

Pendant cent ans, l’archéologie juive a cherché, en vain, à prouver l’existence du royaume de David, afin d’établir une fois pour toutes notre droit historique sur la ville. Pas la moindre preuve n’a été trouvée pour établir que le roi David ait jamais existé, sans parler de son énorme empire s’étendant de l’Egypte à Hamath en Syrie. Il n’y a aucune preuve de l’exode d’Egypte, de la conquête de Canaan, de David et de son fils Salomon. Au contraire, il n’y a pas la moindre preuve, notamment dans les anciens registres égyptiens, ce qui semble montrer que tout ceci n’est jamais arrivé.

Pour cette recherche désespérée, des fouilles archéologiques enlevèrent les couches se rapportant aux 2.000 dernières années de la vie du pays – les périodes de l’empire byzantin, de la conquête islamique, des Mamelouks et des Ottomans. Cette recherche se fait avec un objectif politique certain, et la plupart des archéologues israéliens se considèrent comme des soldats au service de la lutte nationale.

Le scandale qui est en train de se jouer aujourd’hui au pied de la mosquée Al-Aksa fait partie de cette histoire. Une chose sans précédent est en train de se produire : Les fouilles dans la « ville de David » (appellation de propagande en soi) a été attribuée à l’association religieuse ultranationaliste « Ateret Cohanim », celle-là même qui est en train de construire des quartiers juifs provocateurs dans Jérusalem et alentours. Le gouvernement israélien, tout-à-fait officiellement, a confié cette tâche à un groupe politique. Pas n’importe quel groupe, mais un groupe ultra radical. La fouille elle-même est conduite par des archéologues qui acceptent son autorité.

Des archéologues israéliens qui se préoccupent de l’intégrité de leur profession (il y en a encore) ont protesté cette semaine contre le fait que la fouille se déroule de façon totalement non professionnelle : le travail est effectué dans une urgence non scientifique, les objets trouvés ne sont pas examinés correctement et systématiquement, le seul but est de découvrir une preuve aussi vite que possible afin d’étayer la prétention juive sur le Mont du Temple.

Beaucoup d’Arabes croient que l’objectif est encore plus sinistre : creuser sous la mosquée Al-Aksa afin de provoquer son effondrement. Ces craintes ont été confortées par la révélation, dans Haaretz cette semaine, que les fouilles sont en train de fragiliser des maisons arabes et menacent de les faire s’écrouler.

Les porte-parole israéliens sont hors d’eux. Quelles horribles calomnies ! Qui peut même imaginer de telles choses ! Mais il n’est un secret pour personne qu’aux yeux de beaucoup de nationalistes religieux fanatiques, l’existence même à cet endroit des deux mosquées – al-Aksa et le Dôme du Rocher – est une abomination. Il y a des années, des membres d’une organisation juive clandestine avaient prévu de faire sauter le Dôme du Rocher, mais ils furent attrapés à temps et envoyés en prison. Récemment, il était écrit sur un site religieux : “Aujourd’hui se tient ici une chose maléfique, une grande sorcière qui doit être extirpée. Le Temple sera élevé à la place de cette pustule couverte de pus jaune, et tout le monde sait ce qu’on fait d’une pustule, on doit la vider de son pus. C’est notre but, et avec l’aide de Dieu nous le ferons.” Déjà, des moutons sont en train d’être élevés pour des sacrifices dans le Temple.

On peut, comme toujours, tourner en ridicule ces gesticulations et ces affirmations qui proviennent de fanatiques. C’est ce qu’on avait fait à propos du meurtre de Yitzhak Rabin. Mais pour les Arabes, qui voient de leurs propres yeux ce qui est fait quotidiennement pour “judaïser” la ville orientale et pour les pousser dehors, ce n’est pas une plaisanterie. Leur crainte est réelle.

Etant donné que les millions d’habitants de Cisjordanie et de la bande de Gaza n’ont pas accès au Mont du Temple – contrairement à tout ce qu’on raconte sur la “liberté religieuse” – le mouvement islamique en Israël même a pris en charge le rôle de gardien des deux lieux saints. Cette semaine, un appel a été lancé pour déclarer le mouvement hors-la-loi et mettre son dirigeant, Cheikh Ra’ed Salah en prison.

Le Cheikh Ra’ed est un dirigeant charismatique. Je l’ai rencontré il y a 16 ans, quand ensemble nous restâmes pendant 45 jours et 45 nuits dans une tente de protestation devant le bureau du Premier ministre, après que Rabin eut déporté 415 militants islamistes à la frontière libanaise. A l’époque le cheikh était une personne sympathique, de compagnie agréable, pleine d’humour, qui traitait aussi Rachel [militante de Gush Shalom, épouse de l’auteur – ndt] avec la plus extrême gentillesse (mais sans prendre sa main, tout comme nos propres rabbins orthodoxes). J’appris de lui beaucoup de choses sur l’Islam et répondis aussi bien que je le pouvais à ses questions sur le judaïsme. Aujourd’hui il est beaucoup plus rude et intransigeant.

IL Y A quelque chose de symbolique dans la proximité en temps entre l’attribution du Prix Nobel et les événements du Mont du Temple. Les deux événements représentent les deux options qui se présentent devant Israël.

Nous devons décider ce que nous sommes : l’Israël d’Ada Yonath ou l’Israël de Ateret Cohanim. Un Israël qui chérit sa culture, sa science, sa haute technologie, sa littérature, sa médecine et son agriculture, qui marche au premier rang de la société humaine progressiste vers un avenir meilleur, ou un Israël de guerres, d’occupation et de colonies, un Etat fondamentaliste tourné vers le passé.

Contrairement aux prophètes de malheur, je crois que cette bataille n’est pas encore jouée. Israël est loin d’être le corps monolithique qui apparaît dans les caricatures. C’est une société variée, multiple, avec beaucoup de possibilités, l’une d’elles conduit à la guerre, l’autre à la paix et la réconciliation.

Le lauréat du Prix Nobel de la Paix, Barack Obama, peut avoir une grande influence sur le choix. Après tout, le prix ne lui a-t-il pas été décerné comme acompte pour ses actions à venir ?

Article écrit le 10 octobre 2009 en hébreu et en anglais, publié sur le site de Gush Shalom le 11 octobre — (Traduit de l’anglais "The Other Israel" pour l’AFPS : SWPHL