dimanche 19 juillet 2009

La « résistance non-violente » dans les territoires palestiniens : Changement de stratégie ou recherche d’une légitimité nouvelle ?

publié le samedi 18 juillet 2009

Julien Salingue
Le texte qui suit est une communication effectuée en juillet dans le cadre du Séminaire "Violence, droit et Justice", co-organisé par le Laboratoire de Théorie du Politique (Labtop), l’Institut des Sciences sociales du Politique (ISP) et le Groupe de Sociologie Politique et Morale (GSPM).

« Les Palestiniens doivent renoncer à la violence. La résistance par la violence et le meurtre n’aboutira pas. Les Noirs en Amérique ont souffert du fouet quand ils étaient esclaves et de l’humiliation de la ségrégation. Mais ce ne fut pas la violence qui leur a finalement permis d’obtenir l’égalité totale des droits. Ce fut la persévérance, déterminée et pacifique, pour réaliser les idéaux des fondateurs de l’Amérique. Cette même histoire peut être racontée par tous les peuples, de l’Afrique du sud à l’Asie du sud, de l’Europe de l’est à l’Indonésie. C’est une histoire avec une vérité simple : la violence ne mène nulle part. Tirer des roquettes contre des enfants israéliens endormis ou tuer des vieilles femmes dans un autobus, n’est pas un signe de courage ni de force. Ce n’est pas de cette manière que l’on revendique l’autorité morale ; c’est ainsi que l’on y renonce »1.

Introduction

Depuis septembre 2000 et le début de ce que l’on a nommé « deuxième Intifada », l’approche dominante dans l’appréhension du conflit opposant l’Etat d’Israël au peuple palestinien est celle du « cycle de la violence » : les violences des uns succèderaient aux violences des autres, l’enjeu majeur serait donc la rupture du « cycle opération armée israélienne/représailles palestiniennes » (ou l’inverse). Ainsi se succèdent, de manière cyclique également, les appels à « l’arrêt des violences », posé comme préalable au dialogue en vue d’hypothétiques négociations entre les deux parties.

« La guerre israélienne vient justifier le "terrorisme" palestinien de la même manière que le "terrorisme" palestinien vient justifier la guerre israélienne. Les deux adversaires sont prisonniers de la même rhétorique par laquelle chacun, dans une imitation parfaite du discours de l’autre, justifie sa propre violence en affirmant se défendre contre la violence adverse et rejette la responsabilité sur le camp d’en face. Chacun brandit les meurtres de l’autre pour justifier ses propres meurtres en arguant de son droit à la légitime défense. Et, ainsi, chacun a de bonnes raisons à faire prévaloir pour prétendre avoir raison. Et pourtant chacun se trompe et doit lui-même payer le prix de son erreur. Au bout du compte, il y a deux perdants. Et les souffrances subies de part et d’autre ne font qu’accumuler les haines » 2.

Il ne s’agira pas ici de discuter de la pertinence d’une approche qui place sur le même plan la « violence » d’un Etat constitué, possédant une armée suréquipée et l’arme nucléaire, et celle d’un peuple en lutte pour son indépendance. Il s’agira plutôt d’interroger les angles morts, les points aveugles d’une telle approche, et de se demander dans quelle mesure le discours dominant sur « la » violence dans les territoires occupés reconfigure, à l’extérieur, la perception de la lutte nationale du peuple palestinien et, à l’intérieur, la résistance palestinienne elle-même.

La confusion entre « violence » et « action militaire ponctuelle » occulte l’essentiel de la violence infligée par Israël au peuple palestinien : celle de l’occupation militaire, continue depuis juin 1967. Effet de miroir, la résistance palestinienne est appréhendée en étant amputée de l’essentiel : le combat quotidien contre l’arbitraire de l’administration coloniale. Cette invisibilisation de leur lutte a conduit les Palestiniens à envisager, au cours de leur histoire récente, des moyens d’action complémentaires afin de rompre leur isolement et de renverser un rapport de forces largement défavorable.

Depuis quelques années la thématique de la « résistance non-violente » occupe une place substantielle dans le champ politique palestinien et dans le mouvement international de solidarité. Dans quelle mesure la « résistance non-violente » est-elle en rupture avec les formes passées de la lutte palestinienne ? La « non-violence » revêt-elle la même signification pour les Palestiniens et pour ceux qui affirment les soutenir dans leur combat ? En dernière analyse, l’apparent développement de la non-violence traduit-il une réorientation stratégique de la lutte ou un changement tactique pour conquérir une légitimité ?

De la non-violence dans les territoires palestiniens occupés

Définir la non-violence requiert une définition de la violence, que l’on pourra considérer dans notre contexte comme l’utilisation de la force physique dans le but de provoquer chez autrui des dommages corporels et/ou psychologiques, voire la mort. Une « action non-violente » n’est cependant pas seulement une action qui ne répond pas à ces critères. Elle est à situer dans un contexte de violence réelle ou potentielle. On pourra donc l’envisager comme « un substitut direct aux comportements violents, [qui] implique une retenue délibérée face à une violence attendue dans un contexte de dispute » 3.

Israël (auparavant le mouvement sioniste) et les Palestiniens sont dans une situation conflictuelle depuis plus d’un siècle, dont l’enjeu majeur est le contrôle de la terre. Et si la résistance à ce que les Palestiniens considèrent comme une entreprise de dépossession est bien, comme l’affirme Hussam Khadr, « une résistance quotidienne qui a duré tout au long du 20ème Siècle et qui dure encore aujourd’hui » 4, force est de constater que le recours à des formes d’actions violentes, s’il a été bien réel, n’occupe qu’une place très minoritaire dans l’histoire de la lutte palestinienne.

Dans les années 1930 des cellules de guérilla se constituent pour lutter contre l’occupation britannique et la colonisation sioniste. Elles seront démantelées dans les années 1936-1939. La « lutte armée » reprend en 1965, mais les actions militaires sont relativement rares et organisées depuis les camps de Jordanie et du Liban. L’écrasement des camps de Jordanie (1970) puis du Liban (1982) sonnent le glas de la guérilla. Les détournements d’avion des années 70, comme la prise d’otages de Munich (1972), sont organisés par des groupes minoritaires et visent avant tout à attirer l’attention internationale sur la question palestinienne.

Ces actions violentes, bien réelles, ne se sont pas substituées à la résistance quotidienne, « non-violente » : « Depuis plus d’un siècle la résistance civile a toujours été une composante essentielle de la lutte du peuple palestinien contre le Sionisme. (…) La résistance au projet colonial sioniste a principalement pris des formes non-violentes : des manifestations de masse, des mobilisations populaires, des grèves de travailleurs, le boycott des produits sionistes, et la résistance culturelle, souvent ignorée, au travers de la poésie, de la littérature, de la musique, du théâtre ou de la danse » 5.

Les années 1970 et 1980 ont été le théâtre du développement, dans les territoires palestiniens occupés, de multiples cadres d’organisation de la lutte : syndicats, organisations d’agriculteurs, de femmes, d’étudiants, d’intellectuels, d’artistes… Le leitmotiv de ces organisations était le suivant : dans une situation d’administration coloniale, développer au maximum les structures permettant de s’émanciper de la tutelle israélienne, avec pour but l’autosuffisance (économique, alimentaire) et la constitution d’alternatives aux structures de l’Etat colonial (Universités palestiniennes par exemple) 6.

C’est ce travail de construction des structures de résistance dans toute la société palestinienne qui explique le caractère massif, organisé « à la base », durable et « non-violent » de la 1ère Intifada (1987-1990). Considérer l’Intifada comme une rupture n’est possible que si l’on résume la lutte palestinienne aux actions violentes des années 60-70. Si l’on prend en compte les multiples structures de résistance civile, « non-violente », développées dans cette même période, l’Intifada n’est rien d’autre que leur « visibilisation », l’affirmation de l’existence d’un peuple en lutte collective pour ses droits 7.

Les effets de l’Intifada sont connus : la rhétorique israélienne qui affirmait que les Palestiniens n’étaient pas un peuple et que leur résistance était le fait d’organisations terroristes perd une bonne partie de sa légitimité. Sous pression internationale (et notamment états-unienne), Israël est contraint d’ouvrir des négociations avec les Palestiniens, qui aboutiront sur les Accords d’Oslo 8.

Aujourd’hui encore, dans la mémoire collective palestinienne, l’Intifada de 1987 demeure la référence en termes d’organisation de la lutte et de rupture de l’isolement international, et ce malgré l’échec du Processus d’Oslo. Les attentats-suicide des années 1990-2000 et l’Intifada armée de 2000-2003 ne sont en aucun cas considérés comme plus efficaces ou comme pouvant se substituer à la lutte civile, populaire, non-violente, dont la reconstruction s’avère être la préoccupation majeure de tous ceux et toutes celles qui, chez les Palestiniens, se posent la question du (re-)développement de la résistance.

La thématique de la « résistance non-violente », entendue comme une forme d’action politique qui, malgré une situation de conflit et une politique violente de la part de l’autre partie, se refuse au recours à la force physique en vue d’infliger des dommages à l’adversaire n’est donc pas nouvelle dans les territoires palestiniens. Elle est le fondement même de la lutte palestinienne. Comment dès lors comprendre les appels répétés aux Palestiniens, tant de la part des acteurs étatiques internationaux que de celle du « mouvement de solidarité », à renoncer à la violence, à privilégier la non-violence ?

Quelle « non-violence » ?

On peut distinguer, chez les théoriciens et les adeptes de la non-violence, deux grandes postures : la non-violence comme principe philosophique, découlant d’un rejet a priori de toute forme d’action violente ; la non-violence comme choix pragmatique, résultant d’une évaluation de divers modes d’action dans un cas précis et un contexte donné. Gandhi est probablement le plus célèbre « philosophe de la non-violence », tandis que Gene Sharp, parfois surnommé le « Clausewitz de la lutte non-violente », incarne la non-violence pragmatique.

Tandis que Gandhi écrit « [que] la non-violence est la loi de notre espèce tout comme la violence est la loi de l’animal » 9, se situant délibérément sur le terrain moral, Sharp affirme que la non-violence est « une réponse à la question de savoir comment agir avec efficacité en politique » 10. Les deux approches peuvent bien évidemment être combinées, et revêtent ici essentiellement un caractère idéal-typique. On pourra néanmoins aisément comprendre que si l’approche morale et l’approche pragmatique peuvent parfois coexister, elles peuvent aussi se révéler contradictoires.

« Nous vivons sous occupation depuis plus de 40 ans. La violence est là, elle est partout, dans chaque aspect de nos vies… La non-violence ? Ca ne peut pas exister ici » 11. Ces propos d’un militant palestinien sont éclairants : les brutalités et les humiliations quotidiennes de l’armée d’occupation, l’arbitraire colonial, les milliers de morts et les dizaines de milliers de blessés… font de la vie dans les territoires palestiniens un combat permanent contre la violence. La violence est la règle, la norme, elle est ressentie par les Palestiniens comme un état de fait.

L’omniprésence, dans les rues, les maisons et les échoppes palestiniennes, des affiches de « martyrs » (le terme désigne tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, sont morts en raison de l’occupation israélienne), participe de ce phénomène. Ces affiches, au-delà de l’hommage rendu aux victimes sont un des éléments de l’environnement de violence quotidienne dans lequel vit la population palestinienne. On pense ici au punctum de Roland Barthes, cet élément d’une photo « qui part de la scène, comme une flèche, et vient me percer » 12 : même dans les moments de relatif apaisement de la tension militaire, ces affiches jouent un rôle de piqûre de rappel.

Le recours à la violence n’est donc pas perçu comme une option mais comme une nécessité de la situation, imposée par l’adversaire. Pour nombre de Palestiniens, qu’ils aient choisi ou non de rejoindre des « groupes armés », le recours à des actions violentes est une question de survie. Au-delà, le sentiment d’être une victime qui se défend face à un agresseur (ce que confirme le Droit International) conforte les Palestiniens dans l’idée que rien ne peut remettre en question, en principe, la violence nécessaire de leur combat légitime.

Le Mouvement National Palestinien ne s’est jamais, au cours de son histoire, situé dans un rejet moral de la violence. Lorsqu’au milieu des années 80 Mubarak Awad fonde le « Centre d’étude de la non-violence », à Jérusalem, il précise dans le document fondateur que la stratégie non-violente est une question de conjoncture, et qu’elle « n’exclut pas la possibilité que la lutte à l’intérieur [des territoires palestiniens] se transforme en lutte armée lors d’un prochaine étape » 13. À l’exception du Parti du Peuple Palestinien (PPP, ex-Parti Communiste Palestinien), aucune organisation politique palestinienne n’a même, à ce jour, renoncé en principe à l’action violente. Et le PPP explique sa position non par des raisons philosophiques mais par des raisons pragmatiques : la nécessité de construire une résistance populaire « de masse », incompatible selon eux avec toute militarisation de la lutte.

Les débats inter-palestiniens quant aux questions de principe concernant « la » violence, touchent donc quasi-exclusivement les attaques contre les civils : attentats et prises d’otages dans les années 70-80, « attentats-suicide » en Israël dans les années 1990-2000. Et ici encore, le débat ne se situe guère sur le terrain moral mais sur celui de l’efficacité politique : lorsque dans les années 1980 Yasser Arafat affirme « renoncer au terrorisme », c’est pour que l’OLP soit reconnue comme un partenaire légitime dans le cadre d’un processus négocié ; lorsqu’en juin 2002 une pétition d’intellectuels palestiniens appelle à l’arrêt des attentats-suicide, c’est « [parce que] ces opérations ne nous avancent pas sur la voie de la liberté et de l’indépendance, mais gonflent les rangs des opposants à la paix et donnent au gouvernement de Sharon des arguments pour poursuivre sa guerre destructrice » 14.

Ce débat sur les actions violentes contre les civils (distingués des soldats et des colons) appelle deux remarques : il traduit en réalité un débat plus profond quant à la légitimité de l’Etat d’Israël, certains courants palestiniens, notamment le Hamas (même s’il nuance de plus en plus ses positions 15), considérant qu’il n’y a pas de civils israéliens, mais seulement des colons ; sa place et sa teneur indiquent en outre que dans la stratégie palestinienne la question n’est pas « violence/non-violence » mais « quelle place et quelle forme doit prendre la résistance armée dans la lutte ? ».

Ces éléments permettent de comprendre pourquoi le terme « non-violence » n’est que très rarement employé dans les territoires et le champ politique palestiniens. Le concept de « non-violence » opère, de facto, une rupture entre deux formes de résistance qui n’ont jamais été pensées par les Palestiniens comme étant contradictoires mais complémentaires. On parlera donc de « résistance populaire » et de « résistance armée », on privilégiera la réflexion sur l’articulation entre les deux modes d’action, et non sur la supériorité de l’un vis-à-vis de l’autre.

Ils permettent également de comprendre les décalages manifestes, voire les incompréhensions, entre les Palestiniens eux-mêmes et ceux qui affirment les soutenir dans leur combat tout en conditionnant ce soutien à « l’arrêt des violences ». Cette incompréhension est triple :

- Pour les Palestiniens le mot d’ordre de « l’arrêt des violences » ne prend son sens que dans la mesure où l’on parle de l’ensemble des violences, y compris l’occupation civile et militaire.

- La « résistance non-violente », que les Palestiniens appellent « résistance populaire », n’est pas pour ces derniers en contradiction avec la lutte armée.

- Les discussions sur les moyens privilégiés de la lutte n’ont de valeur, pour les Palestiniens, que si elle s’inscrivent dans la recherche du moyen le plus efficace pour satisfaire leurs droits.

La 1ère Conférence de Bil’in

En février 2006 s’est déroulée dans le village palestinien de Bil’in la première « Conférence internationale pour une résistance populaire et non-violente » 16. Elle est depuis devenue un événement annuel. Cette initiative mérite d’être étudiée, tant elle est révélatrice des processus et des contradictions que nous avons examinés jusqu’à présent.

Le lieu n’a évidemment pas été choisi au hasard. Bil’in est un village dans lequel existe, depuis janvier 2005, un « Comité populaire » qui organise de manière hebdomadaire des manifestations pacifiques contre la construction du Mur de séparation, dont le tracé empiète largement sur les limites municipales du village. Bil’in est rapidement devenu un symbole, et nombre de militants pacifistes étrangers, y compris des Israéliens, participent aux manifestations hebdomadaires. Les habitants de Bil’in ont de plus déposé des recours juridiques devant la Haute Cour israélienne, qui a ordonné à plusieurs reprises des modifications du tracé du Mur.

Il convient de rappeler ici en outre que la Cour Internationale de Justice a donné raison, dans un avis rendu dès le 9 juillet 2004, aux Palestiniens exigeant la destruction du Mur :

« Israël est dans l’obligation de mettre un terme aux violations du droit international dont il est l’auteur ; il est tenu de cesser immédiatement les travaux d’édification du mur qu’il est en train de construire dans le territoire palestinien occupé, y compris à l’intérieur et sur le pourtour de Jérusalem-Est, de démanteler immédiatement l’ouvrage situé dans ce territoire et d’abroger immédiatement ou de priver immédiatement d’effet l’ensemble des actes législatifs et réglementaires qui s’y rapportent » 17.

Les animateurs du Comité populaire ont parfaitement compris les vertus du combat du village de Bil’in : une situation d’oppression et d’injustice manifestes, des habitants désarmés luttant pacifiquement pour conserver leurs terres, soutenus par des militants israéliens.

Bil’in et sa manifestation hebdomadaire sont dès l’année 2005 devenus le passage obligé de nombre de groupes de militants étrangers et israéliens en déplacement dans les territoires palestiniens. C’est ainsi qu’a germé, dans l’esprit des animateurs du Comité populaire de Bi’lin, l’idée d’une « Conférence internationale pour une résistance populaire et non-violente », à laquelle ont été conviés les acteurs de la solidarité internationale :

« Les 20 et 21 février se tiendra à Bil’in une conférence Palestino-Israélienne et internationale ayant pour thème la lutte collective non-violente. Durant ces 2 jours de rencontres, nous discuterons de la lutte collective, de la signification des colonies et du mur, des actions de non-violence sur le terrain et de différents exemples de luttes dans le Monde. Nous espérons que participeront à cette conférence les militants internationaux et locaux qui sont en accord avec la lutte commune menée par les Palestiniens, les Israéliens et les internationaux. Notre but est de promouvoir la lutte commune non-violente en créant des liens entre des militants de différents endroits, en échangeant l’information et en créant un réseau des militants qui soutiennent la lutte commune. Afin de créer ce réseau, nous discuterons pendant ces 2 jours de toutes les questions évoquées ci-dessus et une action à laquelle chacun d’entre nous pourra participer aura lieu » 18.

Il ne s’agira pas ici de revenir sur le déroulement et le contenu de la Conférence elle-même. L’essentiel, en ce qui concerne notre propos, est de noter que la Conférence de Bil’in a eu davantage d’écho à l’étranger que dans les territoires palestiniens eux-mêmes. La participation palestinienne, au-delà des habitants de Bil’in, s’est limitée à quelques représentants d’ONG et d’associations.

Au-delà des contingences matérielles (difficultés de déplacement en raison des contrôles israéliens), ce déséquilibre dans la participation participe du décalage, entre les Palestiniens et ceux qui affirment soutenir leur combat, dans la perception de la non-violence :

a) La Conférence de Bil’in va bien évidemment contribuer à populariser la question palestinienne et aider tous ceux qui, à l’étranger, tentent de démontrer qu’il n’y a pas de « guerre » entre Israël et les Palestiniens mais un peuple en lutte pour défendre sa terre.

b) Mais pour nombre de militants palestiniens, cette survalorisation de la Conférence de Bil’in, à l’étranger, et cet intérêt soudain porté par les « Internationaux » à la résistance non-violente est une condamnation implicite des autres formes de résistance, et notamment de la lutte armée. Dans la bouche d’un militant du FPLP, le ressentiment est net : « Faut-il s’affirmer non-violent pour avoir le droit d’attirer l’attention des étrangers sur notre sort ? Mais qu’ils viennent vivre ici, et ils verront où est la violence… » 19.

c) Au-delà, et même si ce n’était au départ pas l’intention des organisateurs de la Conférence, Bil’in focalise, à partir de 2006, l’attention de nombres d’acteurs de la solidarité avec la résistance palestinienne, au détriment de multiples autres initiatives. « Mais pourquoi vont-ils tous à Bil’in ? Partout dans les territoires palestiniens nous résistons. Il y a des centaines d’actions qui auraient besoin d’être soutenues… » 20.

d) Enfin, l’initiative de Bil’in va susciter les convoitises et devoir rapidement faire face aux tentatives d’instrumentalisation, voire de récupération politique.

Depuis cette première Conférence de Bil’in, ces phénomènes se sont amplifiés et le Comité populaire du village a tenté, tant bien que mal, de répondre à des problématiques qu’il n’avait pas, de son propre aveu, anticipées.

Les évolutions : 2006-2009

J’exposerai ici les principales évolutions factuelles pour chacun des 4 points exposés ci-dessus. Dans un second temps je m’attacherai à les analyser afin de dégager les principales conclusions relatives au sujet traité dans cette communication.

a) Chaque année depuis 2006, une nouvelle Conférence est organisée à Bil’in. Elle devient un point d’appui essentiel pour la popularisation du combat des villageois de Bil’in contre le Mur et, au-delà, pour la popularisation de la cause palestinienne. En 2008, on comptait parmi les participants Luisa Morgantini, vice-présidente du Parlement européen et Mairead Maguire, militante irlandaise, prix Nobel de la Paix en 1976. L’ancien président des Etats-Unis Jimmy Carter a adressé une lettre aux participants. La Conférence a également reçu un message vidéo de soutien de l’ancien directeur général de l’UNESCO, Federico Mayor Zaragoza. Ces invités prestigieux témoignent du succès incontestable remporté par la Conférence.

b) Dans le même temps les organisateurs de la Conférence ont tenu compte des critiques suscitées, dans les territoires palestiniens, par l’emploi du concept de « résistance non-violente » : à partir de 2008 le terme disparaît de l’intitulé de l’initiative, remplacé (en anglais) par « grassroots resistance », que l’on pourra traduire par « résistance organisée à la base ». Cette substitution n’est pas un détail sémantique, mais traduit une prise en compte des positions de nombre d’organisations palestiniennes, qui ont conditionné leur soutien à l’initiative au retrait de toute condamnation a priori de la résistance armée. Selon les termes d’un dirigeant du FPLP : « Nous n’avons pas renoncé à la lutte armée mais nous soutenons néanmoins la lutte des villageois de Bil’in. Nous sommes prêts à participer à la Conférence à condition que la question de la résistance armée ne soit pas exclue des débats » 21. En 2008 une discussion est organisée, pour la plus grande surprise de certains des participants étrangers, quant à la complémentarité entre résistance populaire et lutte armée. Y participent les principales organisations de l’OLP (FPLP, FDLP, PPP, FIDA, al-Mubadara, Fatah). Aucune d’entre elles n’a condamné a priori toute forme de violence, contrairement à certains intervenants internationaux.

c) Conscients du danger de mise en concurrence de la Conférence de Bil’in avec le reste des initiatives prises dans les territoires palestiniens, et souhaitant s’appuyer sur la popularité de Bil’in, les membres du Comité populaire développent, à partir de 2006, des liens avec d’autres comités de villages ou de camps de réfugiés. À partir de 2008 la Conférence est en partie « délocalisée » dans certains villages, et des excursions sont organisées pour les participants, afin qu’ils puissent mesurer la réalité de l’occupation israélienne dans ses diverses dimensions. Il ne s’agit cependant pas d’une « exportation » du modèle de Bil’in mais bien d’une rentabilisation de l’écho suscité par ce village pour populariser d’autres initiatives. En 2008, et davantage encore en 2009, la déclaration finale de la Conférence met l’accent non sur les manifestations pacifiques mais bien sur la nécessité de l’organisation de la résistance « à la base », tandis qu’elle invite les acteurs de la solidarité internationale à se saisir de la Campagne dite « Boycott/Désinvestissement/Sanctions » (BDS) 22 et à en faire leur campagne centrale. Les manifestations pacifiques contre le Mur sont, comme on va le voir, passées au second plan. Elément notable, révéltaur du décalage entre acteurs palestiniens et acteurs internationaux, certains de ces derniers « oublient » de rendre compte de la place centrale du BDS à leur retour de la Conférence.

d) L’écho de Bil’in suscite les convoitises de la plupart des acteurs du Mouvement National Palestinien. En 2008 le Premier Ministre de l’Autorité Palestinienne de Ramallah, Salam Fayyad, intervient lors de l’événement. Un représentant du Président Mahmoud Abbas est également présent. Mais l’exemple le plus frappant des tentatives d’instrumentalisation à des fins politiques de la lutte de Bil’in est celui de Mustapha Barghouthi, personnalité politique palestinienne qui a fondé en 2002 al-Mubadara, l’Initiative Nationale Palestinienne, organisation politique qui s’appuie sur un important réseau d’ONG reconnues internationalement. Présent chaque année à Bil’in, Mustapha Barghouthi a repris à son compte, à partir de 2007, le concept de « résistance non-violente » : « Nous pensons que la Palestine a besoin en effet d’une alternative. Mais pas fondamentaliste. Nous proposons une alternative non fondamentaliste. Et nous misons sur la non-violence (…). Le Fatah et le Hamas s’appuient sur la force. Nous, nous misons sur la démocratie. (…) Une partie ne peut imposer une solution par la violence à l’autre. Si vous l’emportez par la violence, ce n’est pas démocratique. Aussi bien à Gaza qu’en Cisjordanie, ni Hamas ni le Fatah ne sont démocratiques » 23. Les principales forces du Mouvement National Palestinien, à l’exception du Hamas, qui refuse de participer à une initiative qui fait, selon lui, « une apologie de la non-violence alors qu’il n’est pas question de renoncer à la lutte armée », ont donc tenté d’une façon ou d’une autre de se réapproprier Bil’in. Mais, comme on va le voir, aucune d’entre elles n’y est parvenue, en raison notamment de ce que l’on pourra appeler l’auto-dépassement de la Conférence.

Analyse des évolutions

a) Les organisateurs de la Conférence de Bil’in avaient vu juste : la lutte exemplaire de villageois désarmés contre le Mur a suscité l’enthousiasme aux 4 coins du monde, convaincant nombre d’organisations et de personnalités, qui émettaient des réserves quant à la forme prise par le combat palestinien dans les années 2000-2003 (lutte armée), de prendre publiquement position contre l’occupation israélienne.

L’initiative de Bil’in a en partie rompu l’isolement international dont les Palestiniens étaient victimes depuis le début de l’année 2001 (reprise des attentats-suicide en Israël), a fortiori depuis le 11 septembre et la victoire idéologique d’Ariel Sharon qui a assimilé la politique israélienne à la « guerre contre le terrorisme ».

Bil’in a également permis de reconstruire des liens israélo-palestiniens, quasiment rompus depuis septembre 2000, avec le développement de collaborations avec des groupes comme l’International Solidarity Movement (ISM) ou les Anarchistes contre le Mur. Ce phénomène participe largement de la rupture de l’isolement international.

Enfin, Bil’in a joué un rôle indéniable de force d’attraction vers les territoires palestiniens, encourageant nombre de militants internationaux à se rendre en Cisjordanie et à découvrir les réalités de l’occupation israélienne. On peut dire en ce sens que la mise en avant du caractère « non-violent », « pacifique », de Bil’in, en tenant compte du contexte international et des critiques formulées contre la stratégie armée, a largement contribué à donner un second souffle à la cause palestinienne.

b) Bil’in a également joué un rôle non négligeable au sein même du champ politique palestinien, en reposant la question de la stratégie dans la lutte contre l’occupation israélienne. Il ne s’agit pas ici de surestimer ces phénomènes, mais il est néanmoins indéniable que l’écho international de Bil’in a amené, de manière directe ou indirecte, nombre de militants palestiniens à s’interroger quant à leur propre stratégie. Le dirigeant du FPLP cité plus haut affirme ainsi : « Même si nous avons beaucoup critiqué Bil’in, nous avons été obligés d’admettre que ces manifestations et ces conférences ont attiré l’attention d’une partie du monde sur notre cause. Alors non, il ne s’agit pas de dire que c’est la solution. Mais c’est sûr que nous devons reprendre les côtés positifs de Bil’in : l’organisation à la base et la très bonne communication » 24. Comme on l’a vu cette prise en compte de Bil’in par les organisations politiques palestiniennes nationales n’a pas pour autant signifié une rupture stratégique.

Et par un effet de feedback, l’implication plus grande des factions palestiniennes dans les Conférences a permis à nombre d’organisations internationales et de militants étrangers de mieux saisir les débats inter-palestiniens concernant le recours à la violence. Malgré l’intitulé original de la Conférence de Bil’in, chacun aura pu en effet comprendre que le clivage violence/non-violence n’était pas une grille de lecture pertinente quant à la résistance palestinienne. Les Palestiniens se sont en réalité réapproprié un outil qui menaçait de leur échapper car les participants internationaux, par méconnaissance ou par confort, valorisaient quasi-exclusivement le caractère « non-violent » de la résistance de Bil’in, en oubliant sa dimension populaire et en postulant l’exclusion a priori de toute violence. De symbole, pour certains, de la résistance non-violente en Palestine, Bil’in est progressivement devenu un symbole de la lutte palestinienne, dans toutes ses dimensions et composantes.

c) L’élargissement géographique de la Conférence s’est accompagné, comme on l’a vu, d’un élargissement qualitatif. Cet élément est essentiel dans la compréhension des dynamiques engendrées par l’initiative de Bil’in. De nouveau, il ne s’agit pas ici de surestimer le phénomène. Mais il est certain que Bil’in a servi, de manière directe ou indirecte, de catalyseur, de tribune et de point d’appui à d’autres initiatives dépassant de très loin les manifestations pacifiques contre le Mur.

C’est ainsi que la Campagne BDS, initiée en juillet 2005 par 172 organisations palestiniennes, a été au cœur des Conférences de 2008 et 2009. La campagne BDS n’avait eu qu’un écho très relatif au cours des 3 premières années, mais elle a connu une accélération importante à partir de 2008, lorsque la déclaration finale de la Conférence de Bil’in a appelé les acteurs de la solidarité à « promouvoir le boycott, le désinvestissement et les sanctions ; demander à tous les mouvements, organismes et associations de solidarité internationale de faire campagne pour un boycott qui comporte le retrait des investissements d’Israël de même que l’application de sanctions économiques, en particulier l’Accord d’Association commercial entre l’UE et Israël » 25. Le Forum Social Mondial de Belem (janvier 2009), dans lequel se trouvaient nombre de participants à la Conférence de Bil’in, a pour la première fois adopté le mot d’ordre du BDS 26. La Conférence de 2009 en a fait sa priorité et il figure en première place dans la déclaration finale, loin devant le mot d’ordre de la destruction du Mur 27.

C’est ce que l’on pourrait appeler l’autodépassement de Bil’in : d’un appel au soutien international à quelques centaines de villageois désarmés en lutte pour défendre leur terre, on est passé à l’exigence d’une campagne planétaire pour exercer des pressions sur Israël en l’isolant du reste du monde, et ce jusqu’à ce que l’ensemble des droits nationaux du peuple palestinien soient satisfaits.

Même si ce n’était pas l’objectif des membres du Comité populaire de Bil’in, leur initiative mettant en avant la non-violence a servi de « produit d’appel » à la cause palestinienne dans son ensemble et permis de valoriser des secteurs de la résistance palestinienne largement ignorés jusqu’alors.

Elle a permis de sortir de la logique dans laquelle la rhétorique du « cycle des violences » avait enfermé le peuple palestinien. Cette rhétorique entretenait l’idée selon laquelle « les torts étaient partagés » et que « les deux parties devaient faire des efforts », et elle avait profondément investi le mouvement de solidarité lui-même. Le succès et le développement actuels de la campagne BDS sont une victoire idéologique majeure pour les Palestiniens : c’est l’Etat d’Israël et sa politique qui sont stigmatisés, pas « les violences ».

Enfin, elle a participé de la revisibilisation de la résistance populaire palestinienne, en la resituant dans son historicité et dans son rapport complexe mais non contradictoire avec la lutte armée. Nombre d’acteurs du mouvement de solidarité, qui avaient une approche philosophique de la non-violence, ont pu mesurer que chez les Palestiniens elle était essentiellement la conséquence d’une démarche pragmatique due au déséquilibre du rapport de forces militaire. Ces acteurs ont pu comprendre que le recours à la lutte armée résultait entre autres de l’isolement international des Palestiniens, et que l’exigence d’un renoncement a priori à toute forme de violence était irrecevable et donc contre-productif.

En d’autres termes la Conférence de Bil’in et les dynamiques qu’elle a engendrées ont démontré que l’opposition violence/non-violence était largement imposée de l’extérieur et que, de manière paradoxale, c’est par le rejet de ce clivage et par le soutien sans injonction préalable aux revendications palestiniennes que le mouvement de solidarité pourrait contribuer au re-développement de la résistance populaire et à une baisse substantielle de l’utilisation des armes.

d) En ce qui concerne, enfin, les tentatives de récupération et d’instrumentalisation politiques, le constat est sans appel : personne n’a pu s’approprier Bil’in, pour de multiples raisons sur lesquelles je ne reviendrai pas ici car elle nous éloigneraient de notre propos. Je me contenterai d’indiquer que la faiblesse organisationnelle d’al-Mubadara (Mustapha Barghouthi) lui a interdit de s’emparer de l’initiative de Bil’in qui, comme on l’a vu, a connu des développements qualitatifs et quantitatifs significatifs. De plus, la (re-)montée en puissance de la résistance populaire palestinienne a paradoxalement affaibli la position de Mustapha Barghouthi qui voulait en faire une spécificité de son courant politique.

De son côté l’Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas et Salam Fayyad n’a pas pu, pour des raisons structurelles, « récupérer » Bil’in. S’il y a pu y avoir conjonction d’intérêts, ponctuellement, entre une initiative valorisant la non-violence et un gouvernement promettant à Israël de mettre fin aux attaques armées palestiniennes, l’auto-dépassement de Bil’in et la place centrale prise par la question du BDS a contraint l’Autorité Palestinienne à prendre ses distances avec l’initiative. Enfermés dans une logique exclusive de négociations, les dirigeants de l’Autorité Palestinienne de Ramallah ne peuvent sérieusement reprendre à leur compte le mot d’ordre du BDS, qui inclut la revendication de la rupture des relations diplomatiques avec l’Etat d’Israël.

On comprend dès lors la déclaration finale de la Conférence de Bil’in, qui exige « que les factions nationales palestiniennes soutiennent la résistance populaire, et notamment le mouvement BDS », mettant la direction de l’Autorité Palestinienne devant ses responsabilités et face à ses contradictions, et démontrant que le soutien formel à la « non-violence » n’équivaut pas à un soutien réel à la « résistance populaire ».

Conclusions

Loin d’être un changement de stratégie issu d’un quelconque aggiornamento des organisations politiques palestiniennes, l’apparente nouveauté des formes « non-violentes » de résistance dans les territoires palestiniens est avant tout le produit d’une illusion d’optique. La quasi-hégémonie idéologique du paradigme du « cycle de la violence », combiné à l’occultation, volontaire ou non, de la violence quotidienne de l’occupation israélienne, a invisibilisé l’essentiel de la résistance palestinienne.

De même que certains avaient découvert la nature populaire et non-violente de la résistance palestinienne lors de l’Intifada de 1987, d’autres (ou parfois les mêmes) ont oublié ces caractéristiques lorsque, dans les années 2000-2003, l’ensemble des organisations palestiniennes (à l’exception du PPP) ont repris la lutte armée. Cette myopie a conduit certains acteurs du mouvement de solidarité internationale à relativiser leur soutien à la lutte palestinienne, les plaçant dans la position paradoxale de soutien aux droits d’un peuple sans soutien à son combat.

Confrontés au triple défi de l’écrasement militaire, de l’isolement international et des divisions entre organisations palestiniennes, certains acteurs du Mouvement National Palestinien ont eu l’intelligence politique de mettre en avant une lutte locale exemplaire : celle des villageois de Bil’in. En valorisant ses aspects « non-violents », ils ont contribué à la reconquête de la légitimité palestinienne, sans pour autant revendiquer une quelconque nouveauté ou une concurrence avec les formes armées de la lutte.

Sans jamais se réclamer d’une non-violence philosophique, de principe, qui ne peut naître et/ou prendre racine dans une société confrontée de manière quotidienne à la violence de l’occupation, les organisations palestiniennes qui se sont saisies de l’écho international de Bil’in ont progressivement redonné son sens et son audience à la résistance populaire, qui n’avait en réalité jamais disparu des territoires palestiniens. Ils ont ainsi démontré que l’opposition formelle entre partisans et adversaires de la violence était une construction idéologique exogène vouée à dissimuler une rhétorique du « partage des responsabilités » entre Israël et les Palestiniens. On comprend d’autant mieux pourquoi le discours de Barack Obama cité en introduction, dans lequel il insiste sur la question de « l’arrêt des violences » palestiniennes et vante les mérites de la non-violence, a été mal reçu en Cisjordanie et à Gaza.

Ce faisant, ces acteurs ont redonné un contenu au concept de résistance non-violente, qui ne s’est jamais au cours de l’Histoire limité à un pacifisme souvent synonyme d’inaction 28. On comprend dès lors pourquoi le terme de résistance populaire, « à la base », est privilégié, qui ne se définit pas « en négatif » par rapport à un possible recours à la violence mais « en positif », sans exclure a priori l’action violente : implication toujours plus grande des populations concernées, multiplication des formes d’action (manifestations, grèves, boycott…), et surtout appel à la participation populaire internationale. L’initiative de Bil’in demeure encore aujourd’hui largement critiquée dans les territoires palestiniens : aspects ritualisés, rendez-vous obligé des « internationaux » survalorisation par rapport à d’autres combats locaux. Elle a néanmoins révélé et généré des dynamiques qui la dépassent de très loin, et ce quelles qu’aient été les intentions originelles de ses initiateurs.

C’est donc essentiellement à une adaptation tactique que l’on a assisté dans les territoires palestiniens, dont la portée dépasse de très loin le cas étudié. Ou quand dans une situation d’injustice manifeste, ceux qui ont le droit de leur côté sont souvent obligés de faire d’apparents compromis idéologiques, au risque d’affaiblir dans un premier temps leur position. Quand des reculs sur la forme, lorsqu’ils sont organisés avec intelligence, peuvent rapidement aboutir à des avancées sur le fond. Quand une logique en apparence exclusive devient, par la pratique et la confrontation des points de vue, une logique essentiellement inclusive. Mais aussi quand la dénonciation de « la » violence, décontextualisée et dépolitisée, dissimule mal les indépassables contradictions d’une approche « équilibrée » tentant de concilier justice et injustice, droit et non-droit.

[1]

[1] Notes

1 Discours de Barack H. Obama au Caire, 4 juin 2009. 2 Jean-Marie Muller, Conflit israélo-palestinien, la violence sacrilège, 12 octobre 2003. http://www.non-violence-mp.org/muller/violencesacrilege.htm 3 Véronique Dudouet, Nonviolent Resistance and Conflict Transformation in Power Asymmetries, Berghof Resarch Center for Constructive Conflict Management, septembre 2008. http://www.berghof-handbook.net/uploads/download/dudouet_handbook.pdf 4 Entretien avec Hussam Khadr, Membre du Conseil Législatif Palestinien, Naplouse, octobre 2001. 5 Entretien avec Omar Barghouthi, Coordinateur de la Campagne palestinienne Boycott/Désinvestissement/Sanctions, Bil’in, juin 2008. 6 Voir entre autres Joss R. Hiltermann, Behind the Intifada, Labor and Women’s Movements in the Occupied Territories, Princeton, Princeton University Press, 1991 et Jamal R. Nassar et Roger Heacock (eds), Intifada : Palestine at the Crossroads, New York, Bir Zeit University et Praeger Publishers, 1990. 7 Voir Hiltermann, op. cit. 8 Pour plus de détails, voir mon article « Retour sur les Accords d’Oslo ». 9 Gandhi, Lettres à l’âshram, Paris, Albin Michel, 1971, p. 132 10 Gene Sharp, The Politics of Nonviolent Action, Boston, Porter Sargent, 1973, p. 64. 11 Entretien, mai 2008. 12 Roland Barthes, La chambre claire : notes sur la photographie, Paris, Gallimard, 1980, p. 48. 13 Mubarak Awad, « Non-Violent Resistance : A Strategy for the Occupied Territories », in Journal of Palestine Studies, Vol. 13, No. 4 (été 1984), p. 22-36 14 Appel à la cessation immédiate des attentats-suicide, paru dans le quotidien palestinien al-Quds (en arabe), 20 juin 2002. 15 Voir notamment Hroub, Khaled, « Un Hamas nouveau ? », in Revue d’études palestiniennes, n°102, hiver 2007. 16 Site internet : http://www.bilin-village.org/ 17 Avis de la Cour Internationale de Justice (CIJ), rendu le 9 juillet 2004. Texte original (en anglais) sur http://www.icj-cij.org/docket/files/131/1677.pdf 18 Appel du Comité populaire de Bil’in (janvier 2006). http://www.bilin-village.org/francais/conferences/conference2006/Message-du-Comite-Populaire-de-Bil-in 19 Entretien, juin 2008. 20 Idem, juin 2008. 21 Entretien, février 2006. 22 Voir l’appel sur http://www.bdsmovement.net/ 23 Mustapha Barghouthi, Pour une résistance de masse non-violente contre Israël (entretien avec I. Ramonet), mai 2008. http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2008-05-09-Moustapha-Barghouti 24 Entretien, février 2006. 25 Déclaration finale de la Conférence de Bil’in, juin 2008 : http://www.bilin-village.org/francais/conferences/conference2008/Declaration-de-cloture-de-la-troisieme-conference-de-Bilin 26 « Nous demandons d’urgence aux personnes et organisations dans le monde de se mobiliser pour les actions visibles de la campagne BDS ». Texte complet sur : http://openfsm.net/projects/facili-tation-de-fsl/assemblee-contre-la-guerre-les-bases-militaires-et-les-armes-nucleaires 27 Déclaration finale de la Conférence de Bil’in, avril 2009 : http://www.bilin-village.org/francais/conferences/conference2009/Quatrieme-Conference-Internationale-sur-la-resistance-non-violente-de-Bilin-au-nom-de-Bassem-Abu-Rahma-Declaration-finale 28 Voir notamment Sharp, op. cit., dans lequel l’auteur liste 198 ( ! ) formes d’action non-violente.

"Israël" veut une "action plus énergique" de l'ONU contre le Hezbollah

17/07/2009 Le ministère israélien des Affaires étrangères a appelé, jeudi, l'ONU ainsi que la France, l'Italie et l'Espagne, trois pays participant à la Finul, la Force des Nations unies au Liban, à "agir plus énergiquement suite aux informations sur des stocks d'armes" présumés du Hezbollah".
Le ministère a également demandé au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, de lui transmettre les "résultats de l'enquête de l'ONU suite à une explosion" qui s'est produite, mardi, au sud du Liban.
Un haut responsable militaire israélien a, pour sa part, prétendu qu'il s'agissait d'un "nouveau stock de roquettes à courte portée" du Hezbollah."
L'arsenal du Hezbollah aurait triplé depuis la guerre 2006, selon les Israéliens, avec 42.000 missiles pouvant atteindre des localités au centre de l'entité sioniste.

Les habitants de kfarchouba forcent un barrage israélien au sud Liban

17/07/2009 Une foule d'habitants de la localité frontalière de Kfarchouba (sud Liban) a forcé un barrage en terre construit il y a vingt jours par l'armée d'occupation israélienne dans les hauteurs du village.

Malgré les contestations des forces intérimaires des Nations Unies et leurs tentatives d'empêcher les habitants d'atteindre le barrage, ces derniers ont négligé les pressions de la FINUL et y ont hissé les drapeaux du Liban et de la résistance.


Accompagnés du député Qassem Hachem, les habitants de Kfarchouba ont défié les soldats de l'occupation israélienne en état d'alerte dans la région.

L'armée sioniste avait érigé ce barrage de 20 m de haut et de 70 m de large près de la porte d'Hassan dans le village, et placé des blocs de béton en vue de contrôler les positions de l'armée libanaise.

almanar.com

Incursion israélienne à Kfar Chouba pour ôter le drapeau libanais

18/07/2009
Quelques heures après la libération d'un barrage érigé récemment par l'armée d'occupation israélienne dans les hauteurs du village de Kfar Chouba, des militaires israéliens se sont immiscés une fois de plus dans les territoires libanais pour ôter le drapeau libanais que les habitants de ce village avaient hissé.

Escortés par des avions de combats et des hélicoptères de combat, survolant sans cesse la région, ainsi que par des chars de type Mirkava , ce sont six soldats israéliens qui ont effectué cette mission qui constitue une violation et une provocation israélienne, alors que les forces de la Finul sont restées inertes, sous prétexte que l'endroit en question se trouve hors de leur territoire d'action, vu qu'il est situé derrière la ligne bleue et fait partie des hameaux de Chébaa occupés par l'entité sioniste. Seule l'armée libanaise s'est contenté de diffuser ses éléments dans la région.

Cette affaire devrait avoir des retombées les jours prochains, surtout que les habitants de Kfar Chouba insistent pour poursuivre leur mouvement et obtenir le démantèlement de ce barrage de sable de 20 mètres de hauteur et de 70 mètres de longueur, érigé à proximité de la porte d'Hassan, et du lac Baathaïl.
Des blocs de béton armé déposés dans le périmètre du barrage en question ont mis la puce à l'oreille de ces habitants qui appréhendent une volonté de l'armée d'occupation de le transformer en un point de contrôle, en
face de celui de l'armé libanaise.

Pour sa part, un porte-parole de l'armée d'occupation s'est élevé contre l'action des habitants de Kfar Chouba de vouloir restituer leurs terres, la qualifiant " d'intrusion de la part de civils libanais dans l'une de ses positions à la frontière avec le Liban", estimant qu'elle constitue "une grossière violation de la résolution 1701 de l'ONU".

"Ces civils, dont des enfants, se sont ainsi dangereusement exposés", a-t-il souligné prétendant que les forces israéliennes se sont "délibérément abstenues de ne pas intervenir après avoir constaté que les civils en question n'étaient pas armés".
almanar.com

Berri: « Israël » essaie de créer une nouvelle réalité géographique

18/07/2009

Des sources rapportent que le chef du Parlement Nabih Berri a affirmé, après avoir rencontré le général Claudio Graziano, commandant en chef des forces de la FINUL, qu' « Israël », en se déployant dans la partie inhabitée du village Kfarchouba, essaie de créer une nouvelle réalité géographique.

Berri a signalé que la FINUL a la mission d'empêcher tout changement sur le terrain. Il a noté que le Liban a appliqué sa part de la résolution 1701 et attend que la communauté internationale fait pression sur « Israël » pour qu'il puisse appliquer sa part de la résolution.
Les sources citées notent que Berri a assuré que la résistance est une nécessite nationale tant qu' « Israël » occupe une partie du territoire libanais.

almanar.com

L'occupation prolonge la détention administrative du maire du village de "Zeta"

[ 18/07/2009 - 11:54 ]
Ramallah – CPI

Les autorités de l'occupation ont décidé de prolonger, pour la neuvième fois consécutive, la détention administrative du captif, Fathi al Haïk, 41 ans, le chef du conseil municipal du village de "Zeta", en le condamnant à une peine de 3 mois.

Le centre d'Al Ahrar des études et de la défense des droits de l'homme a dit, le mercredi 17/7, dans un communiqué dont le centre Palestinien d'information a reçu une copie, que les services de renseignements sionistes ont décidé de renouveler la détention administrative du captif Fathi al Haïk pour une durée de 3 mois.

La famille du captif a dit qu'elle a reçu cette mauvaise nouvelle au moment où les enfants d'al Haïk se préparaient pour accueillir leur père, après avoir passé plus de 10 ans et demi de détention administrative dans les prisons sionistes.

Dans le même contexte, le directeur du centre d'Al Ahrar a dit que cette détention administrative représente le plus dur des sortes d'arrestations, car le captif et sa famille ne savent pas encore les motifs de son accusation et de ses peines d'emprisonnement.

Une délégation du Hamas arrive au Caire pour évaluer les promesses et engagements du Fatah

[ 18/07/2009 - 12:08 ]
Caire - CPI

«Une délégation du Hamas est arrivée, le vendredi soir 17/7, au Caire, pour poursuivre les efforts du dialogue inter-Palestinien, notamment l'évaluation des promesses de l’autorité palestinienne concernant la libération de tous les captifs politiques en Cisjordanie, selon l’accord avec les responsables égyptiens», a révélé une source palestinienne bien informée.

Le correspondent du centre palestinien d’information a déclaré que la délégation du Hamas comporte les dirigeants suivants : Ezzat al Rachq, Khalil al Hayya, Nezar Awadh, tout en soulignant que cette tournée va se concentrer sur l’évaluation des résultats conclus à propos du dossier de libération des captifs politiques du Hamas en Cisjordanie.

«Cette tournée va se tenir, cette fois-ci, pour débattre les vrais résultats concernant le dossier de libération des captifs du Hamas en Cisjordanie, qui constitue un dossier capital avant toute ratification d’une réconciliation interne», a confirmé le membre du bureau politique du Hamas, Mohamed Nasr, lors de ses déclarations à l’agence, Qods presse.

Notons que les milices du présidant sortant, Mahmoud Abbas, continuent de détenir en Cisjordanie plus de 1000 captifs du Hamas, dont des professeurs d'universités, des personnalités célèbres, des étudiants, des sympathisants, et des dizaines d'autres alliés aux autres factions palestiniennes, et à leur tête le Djihad islamique.

Al Zahhar : on sait qu’il existe un plan d’assassinat contre nos dirigeants pour échouer le dialogue

[ 18/07/2009 - 12:50 ]
Gaza - CPI

Le membre du bureau politique du Hamas et l’un de ses célèbres dirigeants, Dr. Mahmoud Al Zahhar a révélé que les services sécuritaires alliés au gouvernement de Haniyeh, à Gaza, ont découvert un plan d’assassinat visant les leaders palestiniens, afin de faire échouer le dialogue inter-Palestinien.

Lors de ses déclarations durant la prière de vendredi, le 17/7, dans la mosquée d’Ezzedine al-Qassam, au camp d’al Nousseirat, au milieu de la Bande Gaza, al Zahhar a insisté sur la stratégie de son mouvement qui s’attache toujours aux efforts continuels du dialogue inter-Palestien, en exprimant ses grands mécontentements envers les tournées précédentes qui n’ont pas abouti à des résultats avantageux, en soulignant que les arrestations politiques en Cisjordanie font parties d’un plan hostile pour paralyser ce dialogue et assassiner les leaders du Hamas, à travers les éléments d’un réseau sécuritaire à Gaza qui avait tenté, auparavant, de provoquer l’anarchie avec la coopération le groupe de Ramallah.

"On refuse le retour des services sécuritaires de Dahlan qui ont perpétré des Chaos à Gaza, avec la coopération de l’ennemi sioniste, en visant les leaders du Hamas et les dirigeants de la résistance nationale", a contesté fortement al Zahhar, en condamnant les coopérations sécuritaires de l’autorité palestinienne avec l’occupation sioniste.

En espérant que le Hamas arrive à des pas avantageux dans ses relations étrangères avec l'occident, notamment l’union Européenne et les pays des G8, ainsi que le changement de la politique des Etats-Unis envers le mouvement et le gouvernement d'Ismaïl Haniyeh, à Gaza.

Haniyeh:les assauts contre la résistance sont un grand signe qui justifient le document d’al Kadoumi

[ 18/07/2009 - 16:49 ]
Gaza - CPI

Le premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh, a affirmé que les campagnes d’arrestations, les opérations d’assassinats contre les résistants palestiniens et leurs dirigeants en Cisjordanie, et la grande destruction aux infrastructures de la résistance, justifient clairement le document publié par le chef du bureau politique de l’OLP, Farouk al Kadoumi, à propos de la culpabilité d’Abbas à assassinat de Yasser Arafat.

«J’était informé personnellement d’un document similaire, et d’un autre document qui avait été écrit par l’un des participants aux réunions sécuritaires secrètes, en plus des évènements sur le terrain en Cisjordanie nous montrent, de façon très claire, le projet comploteur contre nos dirigeants et nos agendas patriotiques et justifient également ce qu’avait publié Abou al Loutf (Farouk al Kadoumi)», a souligné Haniyeh lors de ses déclarations au cours de la prière, de vendredi 17/7, dans la mosquée la Palestine, à Gaza.

Haniyeh a dit que le silence étrange des dirigeants du Fatah et ses cadres fidèles pour mener des enquêtes sérieuses sur les circonstances du décès tragique de leur haut responsable et fondateur de leur mouvement, le président défunt, Yasser Arafat, confirment les déclarations de Farouk al Kadoumi.

En méprisant la façon avec laquelle l’autorité palestinienne et le groupe de Ramallah avait traité les déclarations du haut leader du Fatah al Kadoumi, à propos de l’assassinat d’Arafat, Haniyeh a estimé que des enquêtes sérieuses et immédiates seront très nécessaires pour dévoiler la vérité et juger les coupables qui ont trahi la nation par leurs coopérations sécuritaires avec l’occupation israélienne.

Haniyeh a condamné la décision de l'autorité de fermer les bureaux de la chaîne arabe d’al Jazzeara, tout en saluant son rôle, ses efforts très considérables et la grande objectivité, et remerciant son appui historique à la question palestinienne, notamment durant la guerre sauvage de l’occupation contre la population civile de Gaza, où tous les médias du monde entier ont été obligés de garder le silence honteux, notamment les occidentaux, au moment où l’occupation perpétrait un nettoyage ethnique contre les habitants innocents de Gaza, en utilisant des armes interdites au niveau international, comme le phosphore blanc qui éclairait Gaza sur les écrans de la chaîne d’al Jazzera et diffusait directement les crimes horribles de l'occupation au monde entier.

Redouan : pas de pas avantageux sous l'ombre des arrestations politiques en Cisjordanie

[ 18/07/2009 - 17:45 ]
Gaza - CPI

Le dirigeant du Hamas, Ismaïl Redouan, a affirmé que tout avantage dans les entretiens du dialogue inter-Palestinien, et surtout entre le Hamas et le Fatah dépendra des résultats conclus au niveau du dossier des captifs politiques en Cisjordanie.

«On ne s'attend pas à une avancée réelle sur le dossier des captifs politiques, en Cisjordanie, car l’autorité palestinienne et le Fatah tente toujours de justifier leurs obstinations par leur engagement avec l’occupation israélienne et la communauté internationale», a souligné le dirigeant du Hamas, le vendredi 17/7, lors de ses déclaration à la chaîne «al Alam», en contestant contre la position injuste des dirigeants de l’autorité palestinienne pour ne pas ratifier un accord de réconciliation nationale.

Le dirigeant du Hamas a confirmé que cette nouvelle tournée d'entretiens vient après une proposition égyptienne afin d'évaluer les résultats des comités chargés de mettre fin au dossier des arrestations politiques sur le terrain, tout en révélant que le Hamas a déployé tous les efforts nécessaires pour aboutir au consensus national, mais le Fatah empêche la réalisation cette entente à travers son entêtement face aux solutions proposées, chose qui nous fait retourner au premier carré des tournées et débats continuels.

En réponse aux demandes américaines de geler les colonisation, des colons sionistes veulent construire une nouvelle colonie qui porte le nom d'Obama

[ 18/07/2009 - 19:13 ]
Al Qods occupée – CPI

Un groupe de colons sionistes appuyés par le gouvernement sioniste extrémiste a l'intention de reconstruire la colonie de Haoumache, évacuée en 2005, qui se trouve au nord de la Cisjordanie, en lui donnant le nom d'Obama Heltop, du nom du président américain, Barack Obama, en réponse à sa position qui s'oppose avec l'élargissement des colonies dans les territoires palestiniens occupés.

La colonie de Haoumache est l'une des 4 colonies évacuées en 2005, dans le cadre du plan de retrait de l'ancien premier ministre sioniste, Ariel Sharon, de la Bande de Gaza.

Les chefs des colons ont publié une lettre qui critique Obama et refuse ses pressions contre l'entité sioniste afin de geler la colonisation.

Cette initiative obtient le soutien de plusieurs groupes sionistes dont le mouvement "Haoumache premièrement".

L'occupation utilise des eaux polluées et chimiques contre les manifestants pacifiques à Bilin

[ 18/07/2009 - 19:48 ]
Ramallah – CPI

Des dizaines de manifestants pacifiques au village de Bilin se sont exposés à des états de vomissement après l'utilisation des forces sionistes à des eaux sales qui contiennent des matières chimiques et biologiques contre les participants à une marche hebdomadaire au village de Bilin pour contester, le vendredi 17/7, contre le mur d'apartheid.
Les habitants du village de Bilin ont organisé, hier vendredi après la grande prière, une marche avec la participation d'un groupe de solidaires internationaux qui portaient des drapeaux Palestiniens et des panneaux qui condamnaient les politiques de l'occupation, dont la construction du mur raciste d'apartheid et des colonies, ainsi que la confiscation des terres, la fermeture des routes, le blocus et l'assassinat des civils, notamment les enfants et les femmes.
Les manifestants se sont dirigés vers le mur d'apartheid dans une tentative pour arriver aux terres agricoles du village, mais les soldats sionistes ont utilisé des eaux sales qui contiennent des matières chimiques et biologiques, en causant le vomissement des dizaines de participants.
On note que les forces occupantes ont utilisé ces eaux salées avant plus d'un an, mais l'armée a arrêté leur usage après l'intervention des organisations internationales humaines et juridiques.
Les cadres et partisans du front de la résistance populaire Palestinienne qui commémorent sa 42ème création ont participé à cette marche dans le village de Bilin.
La commission populaire a condamné fortement les attaques continuelles contre les activistes qui participent dans ces marches populaires pacifiques pour condamner la construction du mur sioniste raciste.
[ 18/07/2009 - 20:15 ]
Al Qods occupée – CPI

Le célèbre leader des brigades d'Al Qassam, la branche militaire du mouvement Hamas, Rouhi Mouchtahi, le captif dans les prisons sionistes, a affirmé que le gouvernement extrémiste de Netanyahu est très faible de prendre une décision pour lancer une guerre ou réaliser une paix, malgré son racisme et extrémisme.

Dans une déclaration parvenue de l'intérieur de sa prison, dont le centre palestinien d'information a reçu une copie, Mouchtahi a dit que le travail Palestinien dirige la décision de l'entité sioniste, tout en affirmant que les sionistes sont faibles pour lancer une nouvelle guerre contre la Bande de Gaza, après avoir examiné sa force et leur échec contre la résistance.

Il a ajouté que les israéliens sont très faibles également pour signer un accord de paix avec les Palestiniens, car l'actuelle situation sert la stratégie basée sur la sécurité qui est aux mains des Palestiniens.

Il s'est interrogé : "pourquoi les sionistes présentent-ils des abandons, s'ils obtiennent les services de la sécurité de l'autorité Palestinienne sans aucun prix politique?"

On note que le captif Mouchtahi, l'un des habitants de la Bande de Gaza est emprisonné depuis les années de 80, et qu'il a été condamné à la perpétuité 4 fois, plus 20 ans supplémentaires.

Ekrima Sabri interdit la fixation des réfugiés ou d'échanger les territoires palestiniens

[ 18/07/2009 - 20:29 ]
Ramallah – CPI

L'orateur de la moquée sainte d'al Aqsa, Cheikh Ekrima Sabri, a publié une Fatwa qui interdit tout accord pour fixer les réfugiés à l'extérieur de la Palestine ou d'échanger les territoires palestiniens, en considérant cela de choses refusées par la région de l'Islam.

Dans sa Fatwa publiée, ce samedi 18/7, par l'agence "Qods Presse", le Cheikh Ekrima Sabri a dit que l'idée de l'autre patrie aux réfugiés Palestiniens représente un renoncement ainsi qu'un abandon aux territoires sacrés de la Palestine, et que l'échange des terres représente une autre sorte d'abandon, tout en déclarant que ces mesures sont interdites selon l'Islam.

Il a ajouté que les patries ne sont pas sujets de négociations avec l'ennemi occupant.

Les camps d’été du Hamas, un élément qui compte dans le conflit palestino-sioniste

[ 19/07/2009 - 02:57 ]
Palestine occupée – CPI

Le mouvement de la résistance islamique Hamas organise des camps d’été, dans la partie orientale de la ville d'Al-Quds comme dans d’autres villes palestiniennes.

Ces camps se veulent être un pont reliant les jeunes Palestiniens à leur culture islamique. Il se peut qu’ils n’aient pas d’effets immédiats, les participants étant encore des enfants. C’est à l’avenir qu’ils monteront leur efficacité et leur influence sur le conflit israélo-palestinien.

C’est ainsi que les autorités de l’occupation israélienne expriment leur appréhension face à ces camps organisés par les factions palestiniennes dont surtout le mouvement du Hamas ou des associations affiliées, partout en Palestine.

Les Israéliens disent que ces camps appellent à la violence, à la haine contre "Israël". Ils disent que ces camps renomment les « terroristes » palestiniens en martyrs et en héros. C’est avec ces mots que quelques membres du conseil municipal israélien de la ville d'Al-Quds ont incité les autorités de l’occupation israélienne à lutter contre ce phénomène.

Israël Hiyom, journal hébreu d’extrême droite, a parlé dans son numéro du 7 juillet 2009 d’une augmentation considérable des efforts donnés par la mairie de la ville pour lutter contre les camps d’été du Hamas. Il a aussi dit que les budgets d’écoles arabes et hébraïques ont été multipliés, pour faire face à cette "inondation"

Le journal hébreu n’a pas pu dissimuler la déception de la municipalité israélienne de voir une majorité de familles palestiniennes envoyer leurs enfants dans ces camps.

Le martyre

Assez souvent, l’Entité sioniste envoie une unité spéciale de renseignements envahir ces camps, sous prétexte qu’ils entraînent les enfants à se servir d’armes, dont des bombes. Ils leur apprennent à aimer le martyre et à haïr "Israël", prétendent-ils.

Souvent, ces unités ravagent les camps pour faire peur aux enfants !

Le site internet du Centre israélien d’informations sur le terrorisme a dévoilé que les camps du Hamas et du Djihad Islamique connaissent une popularité grandissante. Des centaines de camps sont organisés par le Hamas chaque été.

Pas moins de dix mille enfants et adolescents participent aux activités des camps organisés par le Djihad Islamique chaque été.

Le Centre souligne que les camps organisés par les factions palestiniennes dans les villes et les villages connaissent un aspect islamique. Cependant, ceux organisés par l’autorité palestinienne en Cisjordanie se concentrent sur les activités artistiques dont surtout la musique.

Les camps des factions se concentrent sur le sport, l’informatique, les activités culturelles. Pour cette raison, les familles envoient leurs enfants dans ces camps afin qu’ils apprennent de nouveaux savoirs et savoir-faire.

Les camps des factions se concentrent sur l’apprentissage du Saint Coran. Ismaël Haniyeh, premier ministre palestinien, dans une volonté d’encourager ces activités, a annoncé, il y a peu de temps, que les meilleurs sept jeunes dans l’apprentissage du Saint Coran iront à la Mecque pour accomplir la Omra.

Fayyad fait marche arrière sur l’interdiction d’Al-Jazeera mais envisage toujours des poursuites

Cisjordanie - 18-07-2009
Par Maan News
Le Premier Ministre Salam Fayyad a suspendu sa décision de fermer les bureaux cisjordaniens du réseau satellitaire Al-Jazeera, mais envisage toujours de le poursuivre en justice, a rapporté la chaîne ce matin.

En sa qualité de vice-ministre de l’information, Fayyad avait ordonné la fermeture du bureau, le 15 juillet, le lendemain de la diffusion d’allégations contre le président Mahmoud Abbas.

Dans l’édition du 14 juillet de “Derrière l’information”, émission d’interviews d’Al-Jazeera, Farouk al-Qadumi, responsable de haut rang de l’OLP et du Fatah actuellement à Amman, Jordanie, avait accusé Abbas et son conseiller Muhammad Dahlan d’avoir participé à ce qu’il a appelé un complot pour assassiner l’ancien leader palestinien Yasser Arafat. Arafat est mort de causes inconnues à Paris le 11 novembre 2004.

Selon la chaîne, samedi, Fayyad projète toujours de poursuivre Al-Jazeera, fondant sa décision sur une loi de 1995 sur la Presse et les Publications (loi n° 9), des règlementations de licence de télévision de 2004, et les “hauts intérêts du peuple palestinien." Le premier ministre a chargé le procureur général Ahmed Al-Mughni de poursuivre Al-Jazeera pour « incitation et informations mensongères », selon une déclaration précédente.

Une pléthore d’organisations juridiques palestiniennes et internationales ont condamné les deux décisions, les qualifiant de tentatives évidentes de bâillonner les critiques.

Le Centre Palestinien pour les Droits de l’Homme et le Forum des Médias palestiniens ont exhorté Fayyad de revenir rapidement sur sa décision, alors que la Fédération Internationale des Journalistes et Human Rights Watch disant que la démarche était la preuve que l’Autorité Palestinienne ne respectait pas la libre expression.

Au début de cette semaine, Fayyad assurait, dans une déclaration à Ma’an, que l’Autorité Palestinienne respectait la liberté de la presse et le reportage objectif, mais qu’il devait néanmoins protéger l’intérêt national palestinien et mettre un frein à l’incitation et à l’instabilité.
Source : Maan News
Traduction : MR pour ISM

Des moments plus agréables à Gaza : la mer

Gaza - 18-07-2009
Par Eva Bartlett
Quelques scènes du bord de mer à Gaza, en dépit des nombreux secteurs où l’eau est contaminée – polluée par les déversements d’égouts dans la mer, pas d’autre choix pour gérer les eaux usées, à cause du siège et des attaques israéliennes contre les stations d’épuration.























Je suis allée une fois sur la côte nord avec des amis d’Ezbet Abed Rabbo. Je ne les avais pas vus vraiment heureux depuis avant la guerre contre Gaza. Pendant les attaques, la mère de mes amis a été tuée dans la rue, alors qu’elle allait acheter du pain.

Chaque fois que j’ai vu ces amis depuis, ils étaient dévastés par un chagrin qui s’était peu estompé au cours des six derniers mois.

Une journée de plage pour la famille – fils et filles et leurs enfants, ainsi que le père âgé et seul – tous ensemble dans un environnement vide des souvenirs des meurtres et du traumatisme.

Lors de ma deuxième journée de plage, j’y suis allée avec des amis, tous des collègues durement touchés par la situation à Gaza. La plupart du temps lorsque je les vois, ils se plaignent d’étouffer, ils voudraient voir d’autres pays, poursuivre leurs études à l’extérieur de Gaza.

Aujourd’hui, au lieu de l’autobus loué qui amène les familles de mes amis à la plage, nous avons pris deux voitures, mis la musique à tue-tête et passé l’après-midi à se baigner et à jouer au volley-ball.

Ça nous a fait du bien, la mer était splendide et nous avons essayé, pendant un moment, d’oublier la réalité : que Gaza est toujours sous siège et que rien n’a changé, ni ne changera, tant que le siège se poursuivra et que les frontières seront fermées.
Source : In Gaza
Traduction : MR pour ISM