dimanche 7 août 2011

L`ONU déçue de l`autorisation par Israël de nouvelles constructions à Jérusalem-Est

6 août 2011 –
Le Secrétaire général de l`ONU, Ban Ki-moon, s`est déclaré samedi "profondément déçu" par la récente autorisation par le gouvernement d`Israël de nouvelles constructions à Jérusalem-Est et a répété que ces activités de colonisation, notamment à Jérusalem-Est, étaient contraires au droit international. "Il est préoccupé par les actions provocatrices sur le terrain", a souligné son porte-parole dans une déclaration. "Le Secrétaire général soutient les efforts actuels pour trouver un moyen de reprendre les pourparlers de paix" entre Israéliens et Palestiniens.
Pour Ban Ki-moon, "créer un environnement qui soit favorable aux avancées est crucial", a encore dit son porte-parole.
Le gouvernement israélien a autorisé la construction de plus de 900 logements à Jérusalem-Est.
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Le gaz qui pourrait déclencher une guerre

Moyen-Orient - 5 août 2011
Par Bilal al-Hassan
L'auteur est un écrivain palestinien. Première parution de l'article : Al Sharq Al Awsat, 1er août 2011
Suite à la découverte de gisements de gaz off-shore, une crise pour la démarcation maritime a soudain éclaté entre le Liban et Israël. Israël agit librement dans la détermination de son propre espace, tandis que le Liban pense que ce qu'Israël s'est fixé pour lui-même empiète sur une zone qui appartient au Liban. Le différend a très vite provoqué des tensions, et même avant les médias libanais, les médias occidentaux ont commencé à évoquer la possibilité d'une confrontation militaire entre les deux parties qui pourrait évoluer vers un état de guerre. Si la guerre éclate, elle se le limitera pas aux seuls Liban et Israël.
Le gaz qui pourrait déclencher une guerre
Israël a découvert le gaz à la fin de l'année 2009 grâce à une compagnie appelée Noble Energie, consortium US-Israël dont la maison-mère est aux Etats-Unis. Jusqu'à présent, deux champs ont été découverts. Le premier, en 2009, a été appelé Tamar, alors que le second, découvert en 2010, a reçu le nom de Léviathan. Israël a immédiatement entrepris des forages en mer pour extraire le gaz, et il est prévu de commencer la production du gaz du champ de Tamar en 2010, et celle de Léviathan en 2014 ou 2015.
La zone de production de gaz se situe entre trois pays : le Liban, Chypre et Israël et, dans ce cas, il faut décider de la délimitation des frontières des eaux à des fins d'exploitation économique exclusive par chaque pays. Il y a une alternative, à savoir que même si on parvenait à identifier des zones d'exploitation économique exclusives à chaque pays, le gaz serait exploité conjointement par les deux Etats.
La démarcation des frontières maritimes entre Israël et Chypre a eu lieu par le passé, mais elle n'a pas été faite entre Israël et le Liban en raison de l'absence de relations diplomatiques entre les deux pays. En tant que telle, cette question n'a pas été discutée dans le cadre des Commissions d'Armistice. Elle a fait l'objet de discussions, il y a peu de temps, lors d'une réunion militaire trilatérale (libanaise, israélienne, internationale) qui a eu lieu à Naqoura, le 7 mars 2011, où le Liban était représenté par le Major-Général Abdul Rahman Shiteley. Il a proposé une délimitation des frontières maritimes d'une manière similaire à la Ligne Bleue entre le Liban et Israël, qui a été dressée par l'ONU en juin 2000 (après qu'Israël ait été chassé du sud Liban par la résistance, ndt).
Le Major-Général Shiteley a demandé que le commandant des forces des Nations Unies (UNIFIL) transmette officiellement à l'ONU la requête du Liban de délimiter une frontière de sécurité selon les lignes de croisière, c'est-à-dire une "ligne bleue" navale, sans aucune négociation entre le Liban et Israël. Il est important de noter ici que les Nations Unies ont rejeté la demande du Liban d'aider à la délimitation de la frontière maritime avec Israël, refus qui a été annoncé par le Coordonnateur spécial de l'ONU au Liban, Michael Williams, en conclusion d'une session fermée du Conseil de Sécurité le 21 juillet 2011. Il a même refusé de parler de ce que le représentant du Liban, l'ambassadeur Nawaf Salam, avait abordé pendant la même réunion, où il avait affirmé qu'Israël "était en train d'installer, unilatéralement et illégalement, une balise à l'intérieur des eaux territoriales libanaises." Le secrétaire d'Etat US pour le Moyen Orient, l'ambassadeur Jeffrey Feltman, a dit qu'au sujet de ce conflit, son pays n'était ni avec le Liban, ni avec Israël.
En conséquence de cette situation, le Liban essaie maintenant de formuler une "loi sur la démarcation des frontières et le pétrole". Jibran Bassil, ministre de l'Energie, a dit que le Liban avait fixé ses frontières maritimes sur la base de la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer, qu'il a signée. Il a ajouté que, "Israël doit signer cet accord et s'y conformer avant de parler de droit international."
Le Liban a ensuite annoncé qu'au début 2012, il lancerait des adjudications pour des contrats de prospection du pétrole et du gaz, en particulier au sud de son domaine économique exclusif près d'Israël ou le chevauchant. Israël a immédiatement lancer une menace militaire, avec Uzi Landau, ministre israélien de l'Infrastructure, annonçant que "Israël est prêt à faire usage de la force pour protéger les champs gaziers qui ont été découverts en Méditerranée." Il a attiré l'attention du magazine américain Time, qui a prédit que "la découverte du gaz israélien (...) pourrait conduire à une guerre entre Israël et le Liban."
En réponse à ces menaces, le président libanais, Michel Suleiman, a déclaré : "Nous mettons Israël en garde contre toutes décisions unilatérales sur la question des frontières maritimes, et j'affirme que le Liban est prêt à défendre ses droits et ses richesses, par tous les moyens légitimes." Puis, le 26 juillet 2011, Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah, a signifié que "il déconseillait Israël d'étendre la main dans cette région ou d'entreprendre tout acte qui pourrait conduire au vol des ressources du Liban." Il a également dit, "Quand le gouvernement libanais considère qu'un secteur fait partie de ses eaux territoriales, la résistance agit comme si c'est une zone régionale libanaise." Dans une autre déclaration, Nasrallah a prévenu que "si des installations libanaises sont exposées aux bombardements israéliens, des installations israéliennes seront bombardées."
Cette nouvelle confrontation libano-israélienne sur la question des champs gaziers off-shore fait partie d'une confrontation plus large. Il y a un conflit d'intérêt et de frontières de longue date entre Israël et le Liban, sur la terre et sur l'eau, tandis qu'Israël occupe des parties du Liban malgré le prétendu retrait de 2000. Les troupes israéliennes occupent les Fermes de Shebaa et les hauteurs de Kafr Shuba, au sud du Liban, comme il occupe la partie occidentale du village de Ghajar. La partie orientale de Ghajar appartient à la Syrie et est située dans les Hauts du Golan, occupés depuis 1967. La question de la délimitation maritime se complique à la lumière de ce passif parce que tout changement dans la délimitation des frontières terrestres signifie un changement similaire dans les frontières maritimes, et d'où la confusion actuelle sur la localisation des champs gaziers découverts pour le Liban ou pour Israël.
Les prétentions israéliennes sur les eaux libanaises, en particulier les eaux du fleuve Litani, ont commencé avec l'établissement de l'Etat d'Israël et se poursuivent jusqu'à aujourd'hui. Nous nous souvenons du projet de 1952 proposé par l'envoyé spécial américain Eric Johnston de partager l'eau entre Israël, le Liban et la Syrie. Il a donné à Israël une part importante de l'eau tout en en privant le Liban, au motif que le Liban n'avait pas de projets de développement de l'agriculture. Bien que ce projet ait été rejeté à l'époque, Israël continue d'y faire référence en cherchant à contrôler les eaux du Litani. L'objectif de son invasion du Sud Liban en 1978 était d'atteindre cette rivière, c'est pourquoi l'opération avait été nommée "Opération Litani". A l'époque, Israël avait creusé un tunnel de 17km de long pour détourner l'eau du Litani vers Israël, et a toujours cherché à avoir le Litani comme frontière nord. D'où les tentatives répétées d'Israël pour occuper le sud Liban.
La question du gaz qui vient de surgir doit être envisagée selon la conception constante d'Israël au sujet de ses frontières avec le Liban : il veut conserver une partie importante de la terre et il veut aussi contrôler l'eau. Et il espère maintenant contrôler le gaz des eaux profondes. Lorsque ces trois éléments se rencontrent, la perspective d'une guerre devient permanente, et elle est maintenant plus probable que jamais. Et si la guerre éclate au Liban, elle ne restera pas un conflit confiné à l'intérieur des frontières libanaises, mais elle deviendra une guerre qui impliquera toute la région. Il faut donc que toutes les parties concernées en décryptent les signes avant-coureurs.
Traduction : MR pour ISM

Gaza : l’étau se resserre autour des agriculteurs

samedi 6 août 2011 - 19h:14
Etre à Gaza c’est rencontrer des familles et des histoires. Le récit de la famille Kdair en est un, et correspond au style de vie que mène les agriculteurs de la Bande de Gaza.
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Hate’em Kdair, à dr. sur la photo
Agé de 53 ans, Hate’em est agriculteur à Beit Lahia située au nord de la Bande de Gaza. Outre ses parents, Hate’em vit avec son épouse, ses quatre garçons et ses trois filles. Le père de famille n’avait que neuf ans lorsqu’il a été contraint de quitter l’école pour travailler la terre et ce, afin de venir en aide à son père qui faisait à l’époque face à des ennuis économiques.
Durant la période qui s’étale de 1991 à 2000 (date du déclenchement de l’Intifada), le commerce de Hate’em était prospère avec l’exportation de divers produits, dont des tomates, des pommes de terre et des fleurs à destination d’Israël et d’Europe. Cependant, souligne-t-il, depuis ce jour (l’an 2000), les choses ont changé et devant la fermeture des frontières et l’impossibilité de les franchir, l’exportation de ses produits a dû s’interrompre.
A l’époque, le revenu de Hate’em reposait principalement sur l’exportation de fraises et de fleurs, mais face à la politique de fermeture et d’étranglement, l’exportation de ces produits a connu une forte baisse. En effet, alors que Gaza produit annuellement environ 1500 tonnes de fraises et 60 millions fleurs [1], les autorités israéliennes ne donnaient son feu vert que pour une vente exceptionnelle de quantités limitées de ces deux produits, avec 398.8 tonnes pour les fraises et 6.6 millions tonnes pour les fleurs, soit 7.75% et 8.33% de la production de la Bande de Gaza en matière de fraises et de fleurs, respectivement.
Et ce n’est pas tout. Hate’em raconte que durant les incursions fréquentes des forces israéliennes, les chars avaient détruit les récoltes des agriculteurs qui, même en retravaillant les terres, les chars revenaient pour les raser. C’est pourquoi, pour rétablir son terrain, Hate’em a dû faire appel à ses économies accumulées durant les années fortunées. Hate’em cultive ses plantes à quelques mètres du mur qu’Israël a construit pour renfermer Gaza. Il va sans dire que durant les moments tendus, Hate’em et les autres agriculteurs risquaient leur vie en travaillant la terre puisque les forces israéliennes n’hésitaient pas à ouvrir le feu sur eux.
Ainsi, être incapable de travailler ne signifie qu’une seule chose : ne percevoir aucun revenu, et du moment qu’il n’est pas le propriétaire de la terre qu’il cultive mais seulement le locataire, ses dettes de location ne cessent de grimper. Toutefois, Hate’em ajoute que tous les agriculteurs qui louent des terrains étaient parvenus à un accord avec les propriétaires fonciers stipulant que les dettes ne seront payées que lorsqu’il y a moyen de le faire, autrement dit, il explique que les propriétaires comprennent qu’ils n’auront leurs parts qu’une fois l’agriculteur travaille, car ‘’Si nous ne travaillons pas, nous ne mangerons pas’’
Hate’em cite un exemple où les agriculteurs répondent aux commandes qu’émet des fois Israël pour lui livrer plusieurs tonnes de poivrons, tout en accordant le permis d’exportation y afférent. Ainsi, l’agriculteur met le tout dans les paquets et envoie sa cargaison aux frontières et là, il reçoit l’appel du chauffeur de camion qui l’informe que souvent, il attend pendant deux ou trois heures. Et après deux ou trois jours, les produits avariés doivent être mis au pilon ; un processus que les agriculteurs doivent payer.
Dans le passé, se rappelle Hate’em, l’entreprise qui assurait l’exportation des marchandises envoyait des camions réfrigérateurs qui permettait de préserver le contenu. Hate’em se rappelle également du temps où, grâce au point de passage de Beit Hanoun (Erez), ses produits arrivaient en Europe en l’espace d’une journée seulement. Aujourd’hui, en plus des deux ou trois jours que l’acheminement nécessite, Israël s’accorde une autre journée d’inspection à travers Karm Abu Salem (Kerem Shalom). Ce point de passage, bien qu’il manque de la capacité opérationnelle nécessaire pour répondre aux besoins fondamentaux de Gaza, est donc devenu le seul point commercial dans la Bande [2].
Et face à ces produits qui ne sont plus frais mais qui sont quand même envoyés en Europe, les agriculteurs en font toujours les frais et reçoivent les factures pour les coûts associés aux frais de transport vers l’Europe. En 2004, Hate’em a cessé de cultiver les fraises avec les fleurs. Il reconnait que certains agriculteurs qui ont continué leur travail n’ont fini par comprendre qu’en 2008. De ce fait, les agriculteurs ont perdu dans cette bataille, et la situation ne fait qu’empirer.
Aujourd’hui, les agriculteurs se sont tournés vers le marché local où ils vendent leurs articles à perte. D’après Hate’em, ses pairs réunissent des fois 10 kg de différentes récoltes pour les vendre avec un prix équivalant à la moitié des coûts de la production. Il conclut : « Imaginez l’ampleur des pertes que nous subissons...la vie qui nous est imposée est une longue tragédie ».
Quant à la minorité capable d’acheter les récoltes des agriculteurs, Hate’em explique qu’il s’agit des employés de l’Autorité Palestinienne qui ont la chance de dépenser quand ils perçoivent leurs salaires.
Assis à ses côtés, Ahmed Mahmoud Tobail, un agriculteur avec Hate’em et qui suivait son récit nous souligne que leur galère s’est accrue au moment où les bénévoles des Nations Unies ont cessé d’apporter leur soutien aux agriculteurs travaillant la terre. Il ajoute : « Engager une main-d’œuvre suscite des coûts élevés et je ne peux me permettre. Seules les personnes ayant des enfants peuvent continuer de travailler parce que leurs enfants peuvent les aider, moi, je n’en ai pas ».
Ahmed conclut : « Gaza est au bord du gouffre et ne survivra sûrement pas aux problèmes de l’agriculture. Un jour, les agriculteurs devront prendre la décision d’arrêter de travailler leur terre ».
Notes :
[1] PCHR, State of Gaza Border Crossings, 16 Octobre 2010 - 20 Février 2011
[2] Plus d’informations sur l’impact de Karm Abu Salem (Kerem Shalom) le seil passage commercial de ,la bande de Gaza dans un rapport PCHR : State of the Gaza Strip’s Border Crossings, 01 - 30 Juin 2011
http://www.pchrgaza.org/portal/en/i...
TRaduction de l’anglais : Niha
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Le dernier masque de démocratie tombe

samedi 6 août 2011 - 07h:35
Omar Barghouti, - Al Jazeera
La nouvelle loi israélienne bannissant le soutien aux mouvements de boycott va encore plus loin dans la limitation des droits des Palestiniens.
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Des étudiants participent à un rassemblement du boycott à l’université de Bir Zeit au nord de Ramallah [EPA]
« Tu devrais certainement retarder le lancement de ton livre à Jérusalem », avertissait un ami proche qui pensait à l’événement prévu pour le lancement de mon récent livre sur le mouvement, à direction palestinienne, de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) contre Israël. Il prévenait que ce serait peut-être trop risqué, vue la récente loi israélienne qui interdit le soutien au mouvement en pleine croissance de boycott. Mais jeudi dernier, dans la librairie-café bondée de Jérusalem Est, l’atmosphère engagée - et chargée des parfums du café italien - était quasiment jubilatoire, comme si elle déclarait un défi collectif à la dernière mesure draconienne d’Israël.
Beaucoup de controverses se sont élevées depuis que le parlement israélien a passé une loi qui criminalise effectivement le soutien à tout boycott contre Israël ou ses institutions, avec la menace de lourdes punitions, et, pire, sans nécessité de prouver la « culpabilité ». Des dizaines d’associations de la société civile italienne israélienne et de grands experts juridiques, dont beaucoup d’opposants au boycott, se sont résolument opposés à cette loi exceptionnellement autoritaire, avec des arguments divers, allant des plus fondés au plus carrément pragmatiques.
La perspective palestinienne
La perspective palestinienne est ce qui a manqué dans la plupart des débats, c’est certainement très significatif étant donné que cette loi a été entièrement motivée par la croissance spectaculaire, ces dernières années, du mouvement mondial de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) lancée en 2005 et menée par la plus vaste coalition de partis, de syndicats et d’ONG de la société civile palestinienne : le Comité national de boycott (BNC).
Tout en exprimant son inquiétude devant cette dernière tentative répressive d’Israël pour écraser la résistance pacifique palestinienne et son soutien par les Israéliens les plus conscients, un communiqué du BNC a exprimé sa confiance que cette loi va soutenir encore plus vite l’expansion du BDS dans les cercles libéraux du monde entier. Hind Awwad, coordinatrice du BNC, a réagi ainsi : « Cette nouvelle législation, qui viole le droit international, témoigne du succès de la croissance rapide du mouvement BDS mondial et de la compréhension, parmi les élites politiques en Israël, que l’État devient un paria du monde de la même manière que l’a été l’Afrique du Sud dans le passé ».
Eilat Maoz, coordinatrice de la Coalition des femmes pour la paix, une importante alliance féministe israélienne qui soutient le BDS, a été citée dans Maariv (en hébreu) disant : « Un gouvernement illégitime passe une loi illégitime pour protéger une occupation illégitime, tout en se plaignant de délégitimation. Nous allons continuer à boycotter, à protester, à manifester et à résister à l’occupation - et nous appelons tout le monde à en faire autant ».
La direction palestinienne du BDS s’est tenue du côté de ses partenaires israéliens en disant : « Nous sommes solidaires de tous les citoyens et organisations israéliennes motivées qui sont les premières cibles de cette loi, et qui peuvent être pénalisés voire emprisonnés pour avoir exercé leur droit fondamental à s’exprimer et agir de façon non-violente pour amener leur Etat à se conformer au droit international ».
Condamnation internationale
Amnesty International a condamné la nouvelle loi israélienne, déclarant qu’elle « va avoir pour effet de réduire la liberté d’expression ». Des membres du Parlement européen ont exprimé des inquiétudes similaires, tandis que l’UE elle-même, habituellement soumise aux intérêts américano-israéliens, a exprimé son alarme sur les effets de la loi sur les droits élémentaires. Jusqu’à un éditorial du New York Times qui l’a fermement critiqué comme non-démocratique. Tout ceci va encore aggraver le standing déjà bien bas d’Israël dans l’opinion publique internationale.
C’est comme si Israël avait poussé l’accélérateur pour creuser plus vite la tombe de sa propre politique d’occupation et d’apartheid.
En passant cette loi exceptionnellement draconienne, qui réprime ouvertement la liberté d’expression, Israël semble prêt à sacrifier un de ses tout derniers masques de démocratie pour écraser, d’une main de fer, le mouvement BDS. Ceci fournit une preuve irréfutable supplémentaire du degré de panique dans l’establishment israélien devant l’énorme expansion du mouvement avec son slogan simple mais incontestable, Liberté, Justice, Egalité. Ceci prouve aussi à nouveau la futilité de toutes les armes répugnantes de l’arsenal massif d’intimidation, de calomnies, de menaces et de brutalité d’Israël dans le combat contre le BDS, lequel, mouvement non-violent et moralement cohérent, a entraîné Israël sur un « champ de bataille » ou même ses effrayantes armes nucléaires semblent impuissantes.
Justification israélienne
La tentative de l’establishment israélien de justifier sa nouvelle loi répressive sous le thème de contrer un mouvement déterminé à le« délégitimer » et à mettre en question son existence même n’est pas parvenue à convaincre une part significative de l’opinion publique mondiale. La plupart des observateurs ne peuvent s’empêcher de demander : pourquoi le boycott antiapartheid en Afrique du sud n’était-il pas considéré comme une menace à l’existence de l’État ? Aussi, est-ce que la fin de la ségrégation dans les états du Sud des USA a délégitimé les Blancs ou mis fin à leur existence ? En réalité les seules choses que la justice et l’égalité délégitime sont l’injustice et l’inégalité.
De la même façon, le BDS vise à « délégitimer » l’occupation israélienne et ses politiques et structures coloniales. Et il semble que nombreux sont ceux, dans la société civile internationale, qui vont graduellement vers le soutien au mouvement et qui rapprochent Israël de son « moment sud-africain ».
Et à ceux qui peuvent dire que cette loi va corrompre la démocratie israélienne, on peut seulement demander si un État qui a des dizaines de lois discriminant contre ses citoyens « non juifs » sur la seule base de leur identité ethnique ou religieuse peut être qualifiée de démocratie. Un État impliqué dans une occupation, dans des déplacements de population forcés, dans un siège et dans un déni des droits élémentaires des réfugiés peut-il être considéré comme une démocratie ? Le grand historien israélien Ilan Pappe qualifie Israël de « démocratie Herrenvolk », une démocratie pour les seuls maîtres.
Finalement, l’affirmation par Israël que le BDS est dirigé contre les juifs est réfutée au mieux par Avraham Burg, ancien président de l’Agence Juive et président pendant de nombreuses années de la Knesset israélienne, dont la dernière législation ne fait que souligner son rôle pivot de toujours dans le maintien de l’oppression coloniale israélienne.
Burg dit : « Israël balaye toutes les critiques, tant justifiées qu’injustifiées, sous le même tapis d’antisémitisme. En vérité c’est nous qui mélangeons en permanence les critiques justes d’Israël avec l’antisémitisme. La raison est d’éviter à tout prix d’avoir à nous confronter à la situation est à prendre les décisions existentielles : l’occupation, les injustices, la discrimination, la persécution de la minorité non juive en notre sein. ... Il n’y a pas d’autre pays du monde occidental dont la communauté internationale ait voulu tolérer les actes de violence d’État pendant cinq décennies, autre qu’Israël. ... Et il ne reste pas d’autre colonialiste dans le monde, sinon « la seule démocratie du Moyen-Orient ». Le monde tolère encore tout ça, mais plus pour bien longtemps - ça finira bientôt ».
Si les militants palestiniens ont appris quelque chose de la lutte d’Afrique du Sud, c’est que le moment le plus sombre est celui qui précède l’aube. Ironiquement, cette nouvelle loi israélienne est peut-être le signe avant-coureur de ce plus sombre moment, sans masque ni faux-semblant, et puis nous verrons la lumière de liberté et de la justice.
* Omar Barghouti est un militant des droits humains, membre fondateur du mouvement de boycott mondial contre Israël à direction palestinienne, et auteur de « Boycott, désinvestissement, sanctions. (BDS) contre l’apartheid et l’occupation de la Palestine (eds. La Fabrique).
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3 août 2011 - Al JAzeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/indept...
Traduction : JPB - CCIPPP
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Rapport sur les violations israéliennes des droits humains

vendredi 5 août 2011 - 07h:11
PCHR du 28 juillet au 3 août 2011
Les Forces d’occupation israéliennes (FOI) poursuivent leurs agressions méthodiques contre les Palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).
Durant la semaine du 27 juillet au 3 août 2011 :
  • 2 Palestiniens ont été tués et un troisième blessé par les FOI dans le camp de réfugiés de Qalandya, au sud de Ramallah ;
  • un Palestinien a été blessé par les FOI dans la bande de Gaza ;
  • les avions israéliens ont bombardé un tunnel à la frontière égyptienne dans la bande de Gaza et un site d’entraînement dans le nord ;
  • les FOI ont continué d’utiliser la force contre les manifestations non violentes en Cisjordanie :
    • 3 Palestiniens, dont 2 mineurs, ont été blessés
    • 3 internationaux ont été arrêtés ;
  • les FOI ont conduit 44 incursions dans les communautés palestiniennes en Cisjordanie :
    • elles ont arrêté 21 Palestiniens, dont 6 mineurs et un membre du Conseil législatif palestinien ;
  • Israël a maintenu un siège total sur les TPO et l’isolement de la bande de Gaza du monde extérieur ;
  • les FOI ont poursuivi leurs activités de colonisation en Cisjordanie et les colons israéliens leurs attaques contre les Palestiniens et leurs biens.
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Le feu prend dans des oliviers alors que des soldats israéliens lancent des lacrymogènes sur une manifestation non violente contre le mur d’annexion à Bil’in, près de Ramallah.

Violations israéliennes recensées durant la semaine du 28 juillet au 3 août 2011

1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les Palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza
Jeudi 28 juillet
Minuit, les FOI entrent dans Silwan, au sud de la vieille ville de Jérusalem. Elles investissent le domicile de Ra’ed Siam et arrêtent son enfant de 14 ans, Hammouda.
1 h 15, incursion dans ‘Arraba, au sud-ouest de Jénine, où les FOI patrouillent dans les rues, et arrêtent Yousef Ghassan al-‘Aarda, 20 ans. Elles pénètrent aussi dans un certain nombre de maisons et arrêtent trois autres Palestiniens :
  • ‘Abdul Malek Mahmoud Abu Salah, 21 ans ;
  • Jawad Bassam Abu ‘Obaid, 19 ans, qui fut libéré un peu plus tard, et
  • Jihad Taheseen ‘Aardad, 18 ans, également libéré par la suite.
Les FOI convoquent aussi 5 Palestiniens au poste militaire de Salem, au nord-ouest de Jénine, pour le 4 août, à fin d’interrogatoire.
3 h 10, les FOI entrent dans ‘Allar, au nord de Tulkarem. Elles fouillent la maison de As’ad Ziad Shadid, 22 ans, et l’arrêtent.
9 h, incursion dans ‘Ein Yabroud, au nord-est de Ramallah.
16 h, des soldats accompagnés de colons investissent Janba, un village très au sud d’Hébron. Ils arrêtent ‘Eissa et Wa’el ‘Omar Jabarin, respectivement 16 ans et 14 ans. Un colon prétendait que les deux jeunes avaient attaqué son troupeau de bovins.
20 h, les FOI mènent une opération aéroportée sur la zone entre Masliya et Al-Jarba, villages au sud de Jénine. Les soldats ratissent le secteur pendant quelques temps et se retirent.
21 h 50, incursion dans Bir Zeit, au nord de Ramallah.
23 h 50, dans al-Zbaidat, au nord de Jéricho.
Vendredi 29 juillet
Une heure du matin, les FOI entrent dans ‘Anabta, à l’est de Tulkarem.
2 h, incursion dans Tammoun, au sud-est de Tubas. L’armée opère sur la maison de Khaled Hamad Abu Tous, membre du Conseil législatif palestinien, du groupe Changement et Réforme, affilié au Hamas. Il est arrêté. L’armée s’empare aussi d’un ordinateur et de certains documents.
2 h, dans ‘Aqaba, au nord-ouest de Tubas. L’armée fouille la maison de Mustafa Sa’id Abu ‘Erra, 60 ans, un ancien maire du village, et l’arrête.
5 h 30, dans Jéricho.
9 h, dans Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah, où l’armée ferme toutes les entrées pour empêcher les Palestiniens et les internationaux de tenir leur manifestation non violente contre la construction du mur d’annexion et la colonisation.
Les soldats de l’occupation arrêtent Muheeb Mohammed al-Barghouthi, photographe de presse du journal al-Hayat al-Jadeeda. Ils l’emmènent au check-point entre Nabi Saleh et Kufor ‘Ein. Là, les soldats se mettent à le tabasser, violemment, sur le côté de la route, pendant plus de 3 heures. Il est blessé à la tête et couvert d’ecchymoses. Les soldats israéliens démolissent aussi sa caméra après en avoir confisqué les cartes mémoires.
9 h 30, incursion dans Deir Dibwan, au nord-ouest de Ramallah.
11 h, dans Qibya, à l’ouest de Ramallah.
11 h 10, dans Beit ‘Aur al-Tahta, même secteur.
18 h 25, dans ‘Azzoun, à l’est de Qalqilya.
Samedi 30 juillet
Minuit et demi, les FOI entrent dans Nabi Elias, à l’est de Qalqilya, y patrouillent quelques temps avant de se retirer.
3 h, dans la ville de Jénine.
9 h, dans Deir Abu Da’if, à l’est de Jénine.
10 h 30, dans al-‘Araqa, à l’ouest de Jénine ; dans Kfiret et Zibda, au sud-ouest.
Au même moment, dans la bande de Gaza, les soldats israéliens postés dans des miradors à la frontière entre la bande de Gaza et Israël, au nord de Beit Lahia, ouvrent le feu sur des civils palestiniens qui ramassent de la paille à environ 400 mètres de la frontière.
Mousa Ibrahim Abu Dhail, 25 ans, de Bedouin Village, est atteint d’une balle dans la tête, mais il n’est que légèrement blessé.
15 h, incursion dans Silwan, au sud de la vieille ville de Jérusalem, où l’armée fouille le domicile de Mazen ‘Ouda, 23 ans, et l’arrête.
20 h, dans ‘Ein ‘Arik, à l’ouest de Ramallah.
20 h 30, dans Fassayel, au nord de Jéricho.
23 h 10, dans al-Zawia, à l’ouest de Salfit.
Dimanche 31 juillet
Une heure du matin, les FOI investissent Biedya, village au nord-ouest de Salfit, opèrent sur la maison de Hussein Ibrahim al-Dalu, 25 ans, qui est convoqué pour interrogatoire.
1 h 30, incursion dans ‘Anabta, à l’est de Tulkarem
2 h, dans Shyoukh, au nord-est d’Hébron.
2 h 30, dans Bal’a, au nord-est de Tulkarem.
3 h, dans Esktaba, en périphérie nord-est de Tulkarem, où l’armée fouille la maison d’‘Omar Mahmoud Sheikh Qassem, 20 ans, et l’arrête. Les soldats s’emparent aussi d’un disque dur d’ordinateur.
17 h, incursion dans Jayous, au nord-est de Qalqilya. Des enfants palestiniens se regroupent et jettent des pierres sur les véhicules de l’occupant. Aussitôt, l’armée lance des lacrymogènes et des bombes sonores sur les jeunes.
19 h 15, l’armée entre dans ‘Azzoun, à l’est de Qalqilya.
20 h, dans Kufol Hares, au nord de Salfit.
20 h 35, dans Hares, même secteur.
20 h 45, dans Rafat, à l’ouest de Salfit.
Lundi 1er août
2 h du matin. L’armée entre dans le camp de réfugiés de Qalandya, au sud de Ramallah. Les soldats encerclent deux maisons, celles des familles al-Khatib et Manasra, dans le secteur d’‘Antar, pour arrêter deux civils. Très vite, des jeunes Palestiniens se rassemblent et jettent des pierres sur les FOI. Aussitôt, celles-ci lancent des lacrymogènes et des bombes sonores, et ramènent des renforts. Au moins une quarantaine de soldats cagoulés arrivent sur les lieux et rejoignent le premier détachement. Ils investissent la maison de Mohammed Sa’id Zayed. Vers 2 h 30, un véhicule avec 5 civils palestiniens à bord arrive. Ces civils sont surpris de voir les FOI dans le secteur, ils descendent de voiture et tentent de fuir. Aussitôt, les soldats tirent dessus.
‘Ali Hassan Khalifa, 27 ans, est gravement blessé d’une balle dans le ventre. Les efforts pour le sauver restent vains. En outre, M’amoun Hassan ‘Awad, 24 ans, est blessé d’une balle dans l’épaule droite. Mo’tassem ‘Eissa ‘Edwan, 22 ans, sort de chez lui pour voir ce qu’il se passe, mais il est aussitôt abattu d’une balle dans la tête. Avant de se retirer, les FOI arrêtent 3 Palestiniens, dont deux mineurs :
  • Ayman Wajeeh al-Khatib, 25 ans ;
  • Anas Manasra, 16 ans, et
  • Sa’id Mohammed Zayed, 15 ans.
Au même moment, les FOI entraient dans Houssan, à l’ouest de Bethléhem pour opérer sur la maison de Mohammed Saleh al-Za’oul, 19 ans.
8 h, incursion dans al-‘Eissawiya, au nord-est de Jérusalem. L’armée investit le domicile de Waleed ‘Olayan.
22 h, dans Nabi Elias, à l’est de Qalqilya.
22 h 15, dans Jainsafout, même secteur.
22 h 20, toujours dans le même secteur, dans le village de Hijja, où l’armée pénètre dans un certain nombre de maisons et convoque Mahmoud Mohammed Da’as, 18 ans, pour interrogatoire.
2 août
Minuit cinquante-cinq, des avions militaires israéliens tirent un missile sur un tunnel à la frontière égyptienne, près du quartier d’al-Brazil, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Pas de victimes.
1 h 20, les FOI entrent dans Beit Ummar, au nord d’Hébron, opèrent sur 6 maisons de la ville, en utilisant des chiens, lançant des bombes sonores et des lacrymogènes. Elles agressent aussi de nombreux civils palestiniens. Durant l’opération, les FOI arrêtent 2 civils :
  • Mahmoud Haitham al-Slaibi, 21 ans, et
  • Mohammed Hassan ‘Aadi, 19 ans.
Les FOI convoquent aussi 4 Palestiniens pour interrogatoire. A la suite de cette opération, 6 Palestiniens souffrent d’ecchymoses. Nombre de maisons ont également été endommagées.
3 h 20, un hélicoptère de combat tire deux missiles sur un site des Brigades ‘Izziddin al-Qassam (la branche armée du Hamas), à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza. Pas de victimes, mais des civils palestiniens sont terrifiés.
2 - Usage d’une force démesurée contre les manifestations non violentes protestant contre la colonisation et la construction du mur d’annexion
Durant cette semaine, les FOI ont continué de se servir de la violence contre les manifestations pacifiques des Palestiniens, avec des militants internationaux et israéliens, en protestation de la construction du mur d’annexion et de la colonisation qui se poursuit en Cisjordanie.
Trois Palestiniens, dont 2 mineurs, ont été blessés, des dizaines de manifestants ont inhalé les lacrymogènes ou pris des coups par les soldats de l’occupation. Ceux-ci ont également arrêté 3 internationaux.
Bil’in, à l’ouest de Ramallah : vendredi 29 juillet, après la prière, des dizaines de Palestiniens, de militants internationaux et israéliens organisent la manifestation non violente hebdomadaire contre la construction du mur sur la terre du village. Les soldats postés près du mur tirent sur les manifestants à balles caoutchouc, et lancent des grenades lacrymogènes et assourdissantes. Nombre de manifestants souffrent de l’inhalation des lacrymogènes, d’autres réussissent à s’échapper par les oliveraies.
Ni’lin, à l’ouest de Ramallah : vendredi 29 juillet, après la prière, la manifestation hebdomadaire organisée par les Palestiniens et les internationaux s’avance vers le mur construit sur les terres du village. L’affrontement a lieu quand les soldats de l’occupation postés près du mur tirent sur les manifestants. Nombre d’entre eux inhalent les lacrymogènes.
Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah : vendredi 29 juillet, après la prière, Palestiniens, militants internationaux et israéliens se dirigent en manifestation non violente comme chaque semaine vers les terres que les Israéliens convoitent au profit des colons israéliens de la colonie Halmish. Lorsque la manifestation arrive sur ces terres, l’armée qui attend tire. De nombreux manifestants ne peuvent échapper aux lacrymogènes, et les FOI arrêtent 3 internationaux.
Kufor Qaddoum, au nord-est de Qalqilya : vendredi 29 juillet après la prière, les Palestiniens organisent une manifestation dans le village, pour protester contre la fermeture de l’entrée du village par l’occupant. Les soldats les empêchent d’arriver jusqu’à cette entrée en tirant sur eux. 3 manifestants, dont 2 mineurs, sont blessés :
  • Ibrahim As’ad ‘Ali, 45 ans, touché par une grenade lacrymogène au visage ;
  • Ja’far Bassam Abu Khaled, 16 ans, idem au pied gauche, et
  • Rani ‘Ali ‘Ali, 15 ans, au pied droit.
De plus, nombre de Palestiniens souffrent de l’inhalation des lacrymogènes.
3 - Maintien du bouclage des TPO
Israël maintient son bouclage des territoires palestiniens qu’il occupe. Les déplacements des Palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza sont toujours limités au bon vouloir de l’occupant.
Bande de Gaza
Mouvements des personnes et des biens aux postes frontière
Rafah International
Date  :
 :
Palestiniens
sortant
 :
 :
Palestiniens
entrant
 :
 :
Palestiniens refoulés
dans Gaza
27 juillet  : 725  : 910  : 8
28 juillet  : 552  : 878  : 14
29 juillet  : "  : "  : "
30 juillet  : 916  : 585  : "
31 juillet  : 630  : 651  : 16
1er août  : 683  : 347  : 10
2 août  : 625  : 294  : 6
Karm Abu Salem (Kerem Shalom)
Importations
Date  : Désignations  : Tonnes - Quantités - Litres
 :
27 juillet  : Denrées alimentaires  : 746
 :
 : Matériels agricoles  : 1333
 :
 : Marchandises diverses  : 1251
 : Réfrigérateurs  : 385
 : Machines à laver  : 47
 : Cartons de vêtements  : 1541
 : Cartons de chaussures  : 1591
 : Citernes à eau  : 256
 : Panneaux de verre 520
 :
 : Aide humanitaire  : 1211
 : Voitures pour l’UNRWA  : 7
 :  :
 : Gaz domestique  : 161,16
 :  :
28 juillet  : Denrées alimentaires  : 1038
 :  :
 : Matériels agricoles  : 1025
 :  :
 : Marchandises diverses  : 1291
 : Réfrigérateurs  : 241
 : Cartons de vêtements  : 1740
 : Cartons de chaussures  : 2319
 : Voitures  : 20
 : Citernes à eau  : 353
 : Bouteilles de gaz  : 128
 :  :
 : Aide humanitaire  : 559
 :  :
 : Gaz domestique  : 161
 :  :
31 juillet  : Denrées alimentaires  : 1371
 :  :
 : Matériels agricoles  : 429
 :  :
 : Marchandises diverses  : 1392
 : Cartons de vêtements  : 632
 : Cartons de chaussures  : 1942
 : Réfrigérateurs  : 87
 : Groupes électrogène  : 18
 :  :
 : Aide humanitaire  : 4998
 :  :
 : Gaz domestique  : 182,13
 :  :
1er août  : Denrées alimentaires  : 1228
 :  :
 : Matériels agricoles  : 632
 : Vaches  : 210
 : Petit bétail  : 132
 :  :
 : Marchandises diverses  : 1252
 : Réfrigérateurs  : 679
 : Machines à laver  : 240
 : Cartons de vêtements  : 1691
 : Cartons de chaussures  : 1972
 :  :
 : Aide humanitaire  : 2916
 :  :
 : Gaz domestique  : 138,45
 :  :
2 août  : Denrées alimentaires  : 1220
 :  :
 : Matériels agricoles  : 1356
 :  :
 : Marchandises diverses  : 1207
 : Cartons de vêtements  : 1506
 : Cartons de chaussures  : 137
 : Réfrigérateurs  : 260
 : Machines à laver  : 194
 : Conditionneurs d’air  : 549
 : Friteuses  : 1
 : Voitures  : 20
 : Pneus  : 396
 :  :
 : Aide humanitaire  : 4841
 :  :
 : Gaz domestique  : 179,83
 :  :
Mercredi 27 juillet : entrée de 320 tonnes de ciment et 116 tonnes de fers à béton pour l’UNRWA ;
300 tonnes de ciment pour le Service des eaux ;
ainsi que 117 tonnes de céréales et 1209 tonnes de nourritures animales.
Jendi 28 : 146 tonnes de fers à béton pour l’UNRWA ;
120 tonnes de ciment pour l’UNDP ;
et 40 tonnes de fers à béton pour l’ANERA ;
ainsi que 195 tonnes de céréales et 741 tonnes de nourritures animales.
Dimanche 31 : 580 tonnes de ciment, 199 tonnes de fers à béton et 3850 tonnes d’agrégats pour l‘UNRWA ;
118 tonnes de ciment pour l’UNDP ;
ainsi que 429 tonnes d’aliments pour le bétail
Lundi 1er août : 680 tonnes de ciment, 170 tonnes de fers à béton et 2310 tonnes d’agrégats pour l’UNRWA ;
54 tonnes de ciment pour l’UNDP ;
ainsi que 40 tonnes de céréales et 546 tonnes de nourritures animales.
Mardi 2 août : 280 tonnes de ciment, 46 tonnes de fers à béton, 16 tonnes de gypse et 3804 tonnes d’agrégats pour l’UNRWA ;
ainsi que 1287 tonnes de nourritures animales.
Beit Hanoun (Erez)
Population  : 27 juillet - 28 juillet - 29 juillet - 30 juillet - 31 juillet - 1er août - 2 août
Patients  : 28 31 3 0 31 38 32
Accompagnateurs  : 28 31 3 0 27 41 27
Palestiniens venant d’Israël  : 9 30 0 0 39 0 16
Diplomates  : 5 3 5 0 0 9 0
Presse  : 1 1 1 0 0 1 0
Internationaux  : 46 40 30 0 12 7 19
Gazaouis  : 2 13 0 0 1 0 2
Gens d’affaires  : 62 59 0 0 61 60 54
Réunions d’affaires  : 0 0 0 0 0 0 0
Entretiens sécurité  : 3 0 0 0 1 1 2
Personnalités  : 1 0 1 0 0 0 0
Ambulances vers Israël  : 2 3 1 0 4 2 0
Ambulances venant d’Israël  : 1 2 1 0 2 1 3

Cisjordanie
La Cisjordanie est toujours bouclée par Israël.
Jérusalem : la ville est toujours sous restrictions de déplacements des Palestiniens. Des milliers ne peuvent accéder à Jérusalem, de Cisjordanie et de la bande de Gaza. De nombreux check-points permanents sont posés autour et dans la ville. Les restrictions sont renforcées encore davantage les vendredis, jours de prières, empêchant d’entrer de nombreux Palestiniens qui veulent venir prier à la mosquée al-Aqsa, dans la vieille ville palestinienne.
Ramallah :
  • jeudi 28 juillet, 9 h 30, les FOI posent un check-point sur la route Beit Bitounia/Beit ‘Aur al-Fouqa, à l’ouest de Ramallah ;
    • 18 h 30, les FOI reprennent position sur le check-point d’‘Attara, au nord ;
  • vendredi 29 juillet, 8 h 30, pose d’un check-point à l’entrée de Nabi Saleh, au nord-ouest ;
    • 13 h, un autre à l’entrée d’al-Lubban al-Gharbi, même secteur, et
  • samedi 30 juillet, 10 h, autre check-point à l’entrée de Beit ‘Aur al-Fouqa, à l’ouest.
Qalqilya :
  • jeudi 28 juillet, 8 h 25, les FOI mettent un check-point à l’entrée de Qalqilya ;
    • 20 h 25, un autre au carrefour de Jeet, au nord-est ;
  • vendredi 29 juillet, 9 h, un à l’entrée de Qalqilya, et
  • dimanche 31 juillet, 13 h, un à l’entrée d’‘Azzoun, à l’est.
Jénine : vendredi 29 juillet, 22 h, les FOI posent un check-point au carrefour de Kfiret, au sud-ouest de la ville.
Tulkarem :
  • jeudi 28 juillet, 9 h, les Israéliens postés sur le check-point d’Ennab, à l’est de Tulkarem, renforcent les restrictions aux passages des Palestiniens ;
    • 22 h, elles posent un check-point au carrefour de Beit Leed, même secteur, et
  • vendredi 29 juillet, 18 h 30, à Ennab, même opération que la veille.
Jéricho :
  • jeudi 28 juillet, 10 h, les FOI montent un check-point à l’entrée de Jéricho, et
  • vendredi 29 juillet, un autre à l’entrée d’al-Jiftlek, au nord.
Harcèlement sur les check-points militaires
Vendredi 29 juillet, 9 h, les FOI interpellent et retiennent Mustafa ‘Abdul Qader Yamin, 38 ans, et son enfant de 10 ans, Qussai, du village de Jeet, au nord-est de Qalqilya. Yamin et son enfant se rendent sur les terres de la famille situées près des mobil-homes de la colonie Qidoumim, pour la cueillette des amandes. Les soldats israéliens les arrêtent, et les retiennent jusqu’à midi. Ils leur disent qu’il leur faut obtenir une autorisation s’ils veulent se rendre dans ce secteur.
4 - Colonisation et agressions des colons contre les Palestiniens et leurs biens
Israël poursuit la colonisation des TPO, en violation du droit international. Et les colons poursuivent leurs agressions contre les Palestiniens, propriétaires de ce territoire.
Vendredi 29 juillet, 7 h, une centaine de colons escortés de soldats des FOI venant de la colonie Karmi Tsur se dirigent vers des terres palestiniennes proches de Beit Ummar, au nord d’Hébron. Les colons ont pris des cartes avec eux. Ils saccagent certains arbres et procèdent à des rites religieux. Durant leur opération, qui se poursuit jusqu’à midi et demi, les soldats tirent en l’air pour empêcher toute prise de photos.
Recommandations à la communauté internationale
1 - Le PCHR demande aux Hautes Parties contractantes de la Quatrième Convention de Genève de remplir leurs obligations légales et morales stipulées à l’article 1er de la Convention et de s’assurer du respect par Israël de la Convention dans les Territoires palestiniens occupés. Le PCHR estime que la conspiration du silence à laquelle participe la communauté internationale a encouragé Israël à agir comme s’il était un Etat au-dessus des lois et encourage toujours Israël à poursuivre ses violations des droits humains et des droits humanitaires internationaux.
2 - Le PCHR demande aux Hautes Parties contractantes de la Quatrième Convention de Genève de convoquer une conférence afin de prendre des mesures efficaces pour s’assurer du respect par Israël de la Convention dans les Territoires palestiniens occupés et garantir la protection immédiate des civils palestiniens.
3 - Le PCHR demande aux Hautes Parties contractantes de la Quatrième Convention de Genève de se mettre en conformité avec leurs obligations légales détaillées à l’article 146 de la Convention, afin de rechercher et de poursuivre les responsables de ces graves violations, à savoir des crimes de guerres.
4 - Le PCHR demande l’application immédiate de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice qui a jugé illégale la construction du mur d’annexion à l’intérieur de la Cisjordanie.
5 - Le PCHR recommande aux organisations de la société civile internationale, dont les organisations pour la défense des droits de l’homme, les associations juridiques et les ONG, de participer au processus de poursuite contre les personnes accusées de violations graves du droit international, et d’inciter leur gouvernement à traduire ces personnes en justice.
6 - Le PCHR demande à l’Union européenne d’appliquer l’article 2 de l’Accord d’association Europe-Israël, lequel stipule que le respect des droits de l’homme par Israël est une condition préalable à la coopération économique entre les Etats membres de l’Union européenne et Israël. Le PCHR appelle, en outre, les Etats de l’Union européenne à interdire l’importation de produits provenant des colonies israéliennes illégales dans les Territoires palestiniens occupés.
7 - Le PCHR appelle la communauté internationale à reconnaître le plan de désengagement de Gaza mis en place en 2005 pour ce qu’il est, à savoir non pas une fin de l’occupation mais une composition de l’occupation et de la crise humanitaire dans la bande de Gaza.
8 - Reconnaissant le Comité international de la Croix-Rouge comme gardien de la Quatrième Convention de Genève, le PCHR appelle le CIRC à accroître ses effectifs et ses activités dans les Territoires palestiniens occupés, notamment pour faciliter les visites des familles aux Palestiniens enfermés dans les prisons israéliennes.
9 - Le PCHR apprécie les efforts de la société civile internationale, notamment des organisations pour la défense des droits de l’homme, des associations juridiques, des syndicats et des ONG, et les presse de remplir leur rôle en faisant pression sur leur gouvernement pour garantir le respect des droits de l’homme par Israël dans les Territoires palestiniens occupés et pour qu’il soit mis fin à ses agressions contre les civils palestiniens.
10 - Le PCHR appelle la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu’il lève les restrictions sévères imposées par le gouvernement israélien et ses forces d’occupation à l’accès des organisations internationales dans les Territoires palestiniens occupés.
11 - Le PCHR insiste sur le fait que tout règlement politique qui ne se baserait pas sur les droits de l’homme et le droit humanitaire internationaux ne pourrait conduire à une réponse pacifique et juste à la question palestinienne. Au lieu de cela, un tel règlement ne ferait qu’apporter de nouvelles souffrances et une plus grande instabilité dans la région. Tout accord de paix, ou processus de paix, doivent être basés sur le respect du droit international, dont les droits de l’homme et le droit humanitaire.
(JPG) Document public
Pour plus d’informations, merci de vous rendre sur le site du PCHR, ou de le contacter à son bureau à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org, ou par téléphone : (+972 (0)8 2824776 - 2825893).
Rapport hebdomadaire pour la période du 28 juillet au 3 août 2011 : PCHR
traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie : JPP
Lien 

Israël, Etat juif ? Doutes français

publié le jeudi 4 août 2011
Alain Gresh

 
"Depuis des années, le gouvernement israélien a fait la preuve qu’il ne voulait pas d’une paix fondée sur les principes du droit international et qu’il invente, à chaque étape, une condition nouvelle pour conclure la paix. La reconnaissance d’Israël comme Etat juif n’est que la dernière en date."
Lors d’une réunion à Bruxelles le 18 juillet, Alain Juppé déclarait :
« Je pense en particulier que la mention d’un “Etat juif” peut poser problème ; que je sache, aujourd’hui en Israël, il y a des Juifs mais il y a aussi des Arabes. Par ailleurs, pour la France et pour beaucoup d’Européens, nous avons une vision laïque des Etats qui ne se réfère pas à l’appartenance à une religion. Voilà une des difficultés, mais il y en a d’autres. Je pense qu’il y a encore, d’après ce que nous a dit Cathy Ashton, une marge de négociation possible. Je ne suis pas extrêmement optimiste sur les capacités d’arriver à un résultat mais il faut saisir toutes les chances pour éviter une impasse à l’Assemblée générale au mois de septembre prochain. »
Cette déclaration déclencha une levée de boucliers des cercles pro-israéliens, notamment du CRIF, qui dans un communiqué, s’étonnait des propos du ministre.
Deux jours plus tard, à Madrid, durant une conférence de presse, le ministre affirmait :
« La France a une position très claire qui rejoint évidemment celle de l’Espagne et de l’ensemble de nos partenaires européens : c’est qu’il n’y aura pas de solution au conflit du Proche-Orient sans reconnaissance de deux Etats-nations pour deux peuples. L’Etat-nation d’Israël pour le peuple juif, l’Etat-nation de Palestine pour le peuple palestinien. Il n’y a pas à sortir de là. A partir de là, que fera-t-on au mois de septembre à l’Assemblée générale des Nations unies : cela dépendra d’abord de la résolution, du texte que l’on aura discuté. »
Cette déclaration a été saluée en Israël, comme le rapporte le 27 juillet le site JPost.com, « J’lem greets French edict on Israel as Jewish state ».
En fait, les nuances des propos du ministre semblent avoir échappé aux commentateurs israéliens : il ne reconnaît pas Israël comme Etat juif, mais comme Etat-nation du peuple juif, ce qui a l’avantage, de son point de vue, de ne pas avaliser une définition religieuse de l’Etat.
Pourtant, la définition de M. Juppé pose deux problèmes.
La France est l’Etat-nation du peuple français, car tout citoyen né sur son territoire (pour aller vite) en fait partie ; cette définition ne se réfère à aucune définition ethnique ou religieuse des Français. Mais que penserait M. Juppé si l’on définissait la Serbie comme l’Etat-nation des Serbes ? Que deviennent les minorités croate, hongroise ou autres présentes sur son territoire ? Et l’Union européenne ne critique-t-elle pas les dérives actuelles en Hongrie visant à faire de ce pays un Etat-nation des seuls Hongrois ? Définir Israël comme l’Etat-nation du peuple juif revient, comme M. Juppé lui-même le faisait remarquer le 18 juillet, à oublier la minorité palestinienne, environ 20% de la population.
Mais un autre problème se pose également, qui concerne les juifs français (ou européens, ou citoyens d’autres pays qu’Israël). M. Juppé considère-t-il qu’Israël est l’Etat-nation des juifs français ? Dans un texte que j’ai évoqué ici, des centaines de juifs français mettaient en garde contre une telle acception (« L’Etat juif contre les juifs ») qui reviendrait à jeter la suspicion sur leur loyauté. Si une telle définition était acceptée, comment pourrions-nous combattre ceux qui identifient Israël (Etat juif) et ses actions dans les territoires occupés à tous les juifs, y compris français ?
Plus généralement, le ministre semble sous-estimer la question de la définition du terme « juif ». Dans une tribune publiée le 29 juillet dans le New York Times (« Israel’s Identity Crisis »), Yonatan Touval, un analyste israélien, soulignait l’incapacité des Israéliens à donner une définition claire du caractère juif de leur Etat.
Il faut aussi rappeler un point souvent méconnu : « Israël est la seule démocratie qui opère une distinction entre citoyenneté et nationalité : tous les titulaires de la citoyenneté (ezrahut) ont, en principe, des droits égaux, mais seuls certains, les Juifs, forment la nationalité (le’um). En 1970, Shlomo Agranat, président de la Cour suprême, a confirmé que l’on ne pouvait pas parler de “nationalité israélienne”, parce qu’il n’existait pas de nation israélienne séparée de la nation juive et qu’Israël n’était même pas l’Etat de ses citoyens juifs, mais celui des Juifs du monde. » (De quoi la Palestine est-elle le nom ?)
Une nuance qui avait échappé au prédécesseur de M. Juppé. Dans une tribune signée en commun dans Le Monde, Bernard Kouchner et Miguel Angel Moratinos (22 février 2010) écrivaient :
« Le temps est donc venu de donner des assurances aux parties sur le caractère irréversible du processus que l’Europe souhaite engager. Au peuple israélien, il faut l’assurance que sa sécurité et son identité juive seront garanties ; au peuple palestinien, il faut la certitude de recouvrer la dignité en gagnant le droit de vivre dans un Etat viable, démocratique et indépendant. » Jamais personne avant M. Kouchner n’avait évoqué l’existence d’un « peuple israélien ».
Une dernière remarque, au-delà du débat sémantique et politique. L’a priori de la position française (et de celle de l’Union européenne) est que les deux parties palestinienne et israélienne veulent la paix. Or, depuis des années, le gouvernement israélien a fait la preuve qu’il ne voulait pas d’une paix fondée sur les principes du droit international et qu’il invente, à chaque étape, une condition nouvelle pour conclure la paix. La reconnaissance d’Israël comme Etat juif n’est que la dernière en date.
publié sur le blog du Monde diplomatique le 1 août 2011

Tel-Aviv propose un marché de dupes

publié le vendredi 5 août 2011
Hassane Zerrouky - L’Humanité
 
Si les Palestiniens renoncent à demander «  unilatéralement  » l’adhésion d’un État de Palestine à l’ONU en septembre, Israël est prêt à négocier un accord de paix sur la base des propositions du président Barack Obama, a indiqué une source israélienne.
En mai dernier, l’hôte de la Maison-Blanche s’était prononcé pour un État palestinien basé sur les frontières de 1967 avec des échanges de territoires, provoquant alors la colère du gouvernement de Netanyahou  ! Bref. «  L’objectif ultime, c’est deux États pour deux peuples, Israël en tant qu’État du peuple juif, et l’État de Palestine, patrie du peuple palestinien  », a assuré le premier ministre israélien, cité par le Jerusalem Post de mardi. Il y a dix jours, s’exprimant sur la chaîne Al-Arabiya, Benyamin Netanyahou s’était déjà dit «  prêt à négocier la paix  » avec le président Mahmoud Abbas, assurant que «  tout est sur la table, mais il faut se rendre à la table  ».
Ce semblant de revirement, qui au fond s’apparente à un marché de dupes visant à torpiller l’admission de l’État palestinien à l’ONU, est dû au moins à trois éléments. Le premier, c’est l’appel de Marwan Barghouti à des manifestations de masse en septembre pour soutenir la demande d’adhésion palestinienne (voir l’Humanité du 24 juillet). Le deuxième tient au fait qu’Israël ne semble pas être parvenu à convaincre au moins trente pays pour rassembler «  une majorité morale  » afin de faire échouer la reconnaissance de l’État palestinien par l’ONU. Enfin, troisième élément, et non des moindres, «  l’intifada sociale  » de la jeunesse israélienne n’est sans doute pas étrangère au fait que Benyamin Netanyahou tente, à la faveur d’une reprise des négociations avec les Palestiniens, de freiner la chute de sa cote de popularité en Israël.

Israël: près de 250 000 manifestants pour la "justice sociale"

AFP | 06/08/2011
Près de 250.000 Israéliens manifestaient samedi soir à Tel-Aviv et dans d'autres villes du pays pour réclamer la "justice sociale", selon un bilan fourni par la police.
Ces manifestations, les plus importantes dans l'histoire d'Israël sur des sujets sociaux, sont considérées comme un test pour la suite de la contestation qui, commencée il y a trois semaine, continue à prendre de l'ampleur.
Les organisateurs du mouvement se sont félicité que les rassemblements ont dépassé le chiffre de 200.000 qu'ils avaient qualifié de "masse critique" et qu'ils espéraient atteindre pour contraindre le gouvernement de droite à céder sur ses revendications de "justice sociale".
Le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld a évalué à "plus 200.000 le nombre de manifestants à Tel-Aviv et à 30.000 ceux rassemblés à Jérusalem" pour la même cause, alors que des manifestanst continuaient d'affluer.
Lors d'une précédente manifestation, une semaine plus tôt, plus de 100.000 manifestants avaient défilé à Tel-Aviv et dans plusieurs autres villes israéliennes.
Arborant des drapeaux israéliens et quelques drapeaux rouges, les manifestants à Tel-Aviv scandaient "le peuple exige la justice sociale", "le peuple contre le gouvernement".
Ils déployaient des banderoles appelant notamment à la "solidarité" et une grande affiche avec l'inscription:""ici c'est l'Egypte" en référence au Printemps arabe et notamment au mouvement de contestation qui a renversé le président Hosni Moubarak.
Ils réclament de nombreuses mesures: construction massive de logements pour des locations à bas prix, hausse du salaire minimum, taxe sur les appartements inoccupés et école gratuite à tout âge. 

Le Liban va bientôt reconnaitre l'Etat palestinien

06/08/2011
Le quotidien An-Nahar a affirmé dans son édition du jour que le Liban « a décidé de reconnaître l’Etat de Palestine dans les prochains jours ». L’autorité palestinienne à indiqué il y a quelques semaines qu’elle allait demander la reconnaissance d’un Etat palestinien à l’Onu, suite à l’échec des négociations de paix avec Israël. D’après An-Nahar, le président de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, va visiter le Liban le 16 août. Il y restera deux jours et rendra visite au président Michel Sleiman, au président de la Chambre, Nabih Berri, et au Premier ministre Najib Mikati, a ajouté le quotidien.

Fayyadh accule les médecins à la grève ouverte

[ 05/08/2011 - 11:13 ]
Ramallah – CPI
Le syndicat des médecins palestiniens en Cisjordanie occupée a décidé de reprendre la grève ouverte du travail, à partir de dimanche prochain dans tous les hôpitaux, centres et départements du ministère palestinien de la Santé, après le rejet du gouvernement illégal de Salam Fayyad de signer l'accord conclu avec le syndicat.
Dans un communiqué publié le jeudi 4/8, et dont le CPI a obtenu une copie, le syndicat a déclaré que les médecins ont décidé le 19 du mois dernier de cesser la grève, après une intervention directe du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Le syndicat a accepté lors de ses négociations avec le gouvernement en Cisjordanie sur le minimum de l'augmentation des salaires des médecins, mais le gouvernement a dénoncé de nouveau aujourd'hui une partie très importante de l'accord, ce qui les a obligés à annoncer la grève ouverte du travail.
Le syndicat a ajouté que le renonciation du gouvernement de Salam Fayyad est un acte immoral et illégal et qu'il n'y a aucune justification financière, c'est à cause de l'agitation constante par le ministère de la Santé et son entourage, en effet, les médecins et tous les travailleurs dans ces secteurs sont vitaux et importants pour le peuple palestinien.
Le syndicat a annoncé une série d'activités qui seront lancées le dimanche prochain par la grève générale dans tous les départements et centres du ministère de la Santé dans la ville de Ramallah et de Naplouse, et l'arrêt des opérations programmées dans les hôpitaux ainsi que la fermeture des cliniques externes, excepté les cas d'urgence, tandis que le médecin de garde uniquement travaillera.
Le communiqué a appelé tous les médecins à se rendre mercredi prochain au siège du ministère de la Santé dans la ville de Ramallah, pour demander la destitution du ministre de la Santé, Fayyad Fathi Abou Maghli, confirmant que l'ère des promesses et des tergiversations est terminée et que celui qui se soucie de l'intérêt du pays doit mettre en œuvre leurss demandes sans tergiverser ou retarder.

Bardawil : Ni négociations ni Etat-croupion, la réconciliation incontournable

[ 05/08/2011 - 11:52 ]
Gaza – CPI
Le dirigeant du Hamas, Dr. Salah al-Bardawil, a confirmé la nécessité de mettre fin à la division et de réaliser la réconciliation nationale, pour le durcissement de la position palestinienne face à l'occupation sioniste, confirmant que le Hamas offre une grande souplesse en vue d'atteindre cet objectif.
Dans ses déclarations de presse publiées le jeudi 4/8, al-Bardawil a déclaré que les réunions prévues ce dimanche entre le Hamas et le Fatah au Caire, visent à chercher les moyens de mettre en œuvre l'accord de réconciliation sur le terrain, en disant : "Nous, au mouvement du Hamas, voulons achever la réconciliation et mettre fin à la division pour le durcissement de la position palestinienne face à l'occupation, nous offrons beaucoup de flexibilité afin d'atteindre cet objectif,  et nous ne soutenons pas l'équipe des négociations avec l'occupation ou le pari sur le projet d'un Etat de l'Assemblée générale des Nations Unies".
Sur les dossiers qui seront abordés dimanche prochain, al-Bardawil a confirmé qu'ils sont très importants et forment de réelles entrées pour mettre fin à la division et unir le rang palestinien. Il souligne que la position du Hamas envers le comité des forces nationales et islamiques vient dans le cadre de l'unification du rang palestinien sous un grand cadre représenté par l'OLP démocratiquement.
Il est à noter que l'accord de réconciliation signé début mai par le Hamas et le Fatah au Caire a subi un revers en raison d'une divergence entre les deux mouvements sur la formation du gouvernement et c'est un dossier qui ne sera pas discuté lors du dialogue prévu dimanche prochain.