dimanche 14 novembre 2010

ISRAËL : Une barrière à la frontière pour stopper les demandeurs d’asile

TEL AVIV, 12 novembre 2010 (IRIN) -

Israël construit une barrière de 60 kilomètres dans le sud du pays, le long de sa frontière avec l’Egypte, afin de barrer physiquement la route aux demandeurs d’asile africains, dans un contexte de montée d’intolérance envers des personnes couramment appelées « travailleurs illégaux ».
La barrière sera construite sur deux sites où la plupart des passages ont été constatés – la bande de Gaza et près d’Eilat. Le projet, estimé à 1,35 milliard de dollars, devrait s’achever fin 2013.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a été cité en juillet déclarant que « le flot de travailleurs illégaux venant d’Afrique et s’infiltrant » en Israël était « une menace concrète au caractère juif et démocratique du pays ».
La chaîne d’information locale Ynet a récemment rapporté que M. Netanyahu envisageait de payer des pays africains disposés à reprendre des demandeurs d’asile venant d’Israël.
Les services israéliens de l’immigration estiment que 10 000 demandeurs d’asile ont traversé la frontière jusqu’à présent cette année, portant le nombre total dans le pays à 30 000. Cela représente une très forte hausse en comparaison avec l’estimation de 1 100 personnes ayant traversé la frontière en 2006, et ce malgré les dangers du voyage, notamment les gardes-frontières égyptiens qui tirent à vue.
Il y a une hostilité populaire grandissante envers les demandeurs d’asile. Ils sont accusés d’attitude antisociale et d’être coupables de délits, même si selon le site web Migrants Rights, il n’y a pas de preuves le confirmant. Les organisations civiles s’élevant contre leur présence sont particulièrement actives à Eilat, à Arad dans le Negev au sud, et à Tel Aviv.
Dans les quartiers décrépis du sud de Tel Aviv, des rabbins ont déclaré une ‘halach’ (règle religieuse traditionnelle) interdisant la location d’appartements à des personnes non juives.
« Protection temporaire »
Israël a signé la Convention de Genève de 1951, mais seules 190 personnes ont obtenu le statut de réfugié en tant que ‘personne individuelle’ durant les 59 dernières années, bien que des milliers d’autres bénéficient d’une ‘protection de groupe’ – des personnes venant du Darfour, des Ivoiriens et d’autres.
Lire aussi
Durcissement des mesures envers les « infiltrés »
Environ 85 pour cent des demandeurs d’asile viennent de deux pays en proie à des troubles, l’Erythrée et le Soudan, et pourtant Israël « refuse d’examiner leur demande d’asile, sachant qu’ils constituent des populations de réfugiés reconnus », selon l’Association pour les Droits Civils en Israël (ACRI).
« A la place, ils reçoivent ‘une protection temporaire’ collective – un statut instable sans aucun véritable droit – qui les protège de l’expulsion, et refuse de conduire des examens individuels de demandes d’asile, ce qui permettrait de reconnaître les demandeurs d’asile comme des réfugiés ».
En février, l’ACRI a émis un avertissement sévère au sujet des possibles conséquences du projet de loi de Prévention contre l’infiltration d’Israël proposé par le ministère de la Défense. Le projet de loi permet aux garde-frontières d’expulser immédiatement des « infiltrés » citoyens d’un pays ennemi, ce qui inclut le Soudan, avant qu’ils puissent demander asile. Il permet de lourdes peines d’emprisonnement pour les ‘infiltrés’, et pourrait criminaliser le travail des ONG qui les aident.
« Israël va échapper à toutes ses obligations basées sur la Convention des Nations Unies relative aux réfugiés, une convention qu’Israël a initiée et à la rédaction de laquelle elle a participé en 1951, en tant que leçon de l’Holocauste ».
Le gouvernement a répondu que le projet de loi était une mesure de sécurité nécessaire pour se protéger contre « l’infiltration terroriste ».
http://www.irinnews.org/fr/ReportFrench.aspx?ReportID=91076
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Infiltrations sionistes à l’ONU : Un Israélien a la tête du comité anti terrorisme un autre comme conseiller juridique

13 Novembre 2010 
Alors même que l’ONU n’a jamais été capable de définir précisément ce qu’est le «Terrorisme», son Conseil de Sécurité a crée après les attaques du 11 Septembre 2001 aux US un Comité Anti Terrorisme. Actuellement le sous directeur de son directoire exécutif est un Israélien, le Dr Howard Stoffer, un conseiller juridique de ce Comité du CSONU, le Dr Sharia, est aussi Israélien. Autrement dit le CSONU incorpore des représentants d’un état terroriste à des postes clés de son Comité Anti Terrorisme ?!
Infiltrations Sionistes A L’ONU : Un Israélien A La Tête Du Comité Anti Terrorisme Un Autre Comme Conseiller Juridique
L’ONU n’a jamais pu définir précisément ce qu’était le « Terrorisme » chaque pays membre ayant souvent une définition toute personnelle de celui-ci. Certains comme les USA et Israël considèrent comme du «Terrorisme » toute résistance armée à une occupation coloniale dont les deux pays sont le fer de lance.
L’ONU n’a jamais pu non plus simplement envisager qu’un état puisse être qualifié d’entité terroriste.
Pourtant toute une série de résolutions du CSONU portent sur la définition d’actes de terrorisme et sous la pression des Américano Sionistes l’ONU tend de plus en plus à intégrer dans cette définition des luttes armées inscrites comme légitimes dans la Charte même des Nations Unies puisque les peuples ont le droit de se défendre et défendre leur territoire y compris par la force.
Le mois dernier alors même qu’une vague d’hystérie politico médiatique était orchestrée en Europe et aux USA, le CSONU a invité Israël a participé à la création d’un centre régional de « guerre contre le terrorisme.»
Le centre dont la zone d’opération se concentre sur l’Ouest de l’Afrique emploiera des experts professionnels dont des Israéliens qui vont enseigner aux Africains différentes techniques anti terroristes.
Quand on connaît les méthodes utilisées par Israël pour lutter contre ce que les Sionistes appellent le «terrorisme » du Hamas du Hezbollah et de tous ceux qui résistent à leur hégémonie au Moyen Orient, on est en droit de s’inquiéter pour la stabilité d’une région du continent Africain déjà en proie à des guerres et autres conflits larvés (Soudan, Somalie etc…). Les US et le Canada devraient également participer à ce projet.
Récemment le Dr Howard Stoffer sous directeur du directorat exécutif du Comité Anti Terrorisme du CS de l’ONU ainsi qu’un autre israélien, le Dr David Sharia, qui sert comme conseiller juridique auprès du Comité Anti terrorisme du CS ont rendu visite à leurs donneurs d’ordre au ministère des affaires étrangères israélien. Nul doute qu’ils ont transmis les dernières informations accessibles à ce Comité Anti Terrorisme Onusien.
Le mandat de ce Comité Anti Terrorisme c’est de vérifier que les états appliquent la Résolution 1373 du CSONU adoptée après les attaques du 11 Septembre 2001 à New York aux USA. Cette résolution définit un certains nombre d’actions à entreprendre par les états, notamment celles qualifiées de préventives, pour lutter contre le terrorisme.
Le Comité a déjà œuvré à la mise sur pied de projets visant le contrôle des frontières et de la sécurité dans les aéroports en Afrique et en Amérique Latine et a pu bénéficier pour celà du soutien israélien autrement dit l’entité sioniste ayant infiltré ce Comité peut dispatcher ses agents de sécurité/espions sous couverts d’activités onusiennes et orienter les actions de ce Comité vers la surveillance et répression contre ses ennemis et leurs alliés.
Si Shoffer n’est pas très bavard sur ses fonctions il n’en va pas de même de Sharia.
Selon Sharia ce sont surtout les états africains réputés faibles qui ont besoin de l’aide du Comité Anti Terrorisme de l’ONU ses états étant des paradis en matière de blanchiment d’argent et de commerce illégal d’armes auxquels sont liés toujours selon ses dires des Sud Américains et des Européens.
Sharia évite bien entendu de mentionner les Israéliens devenus experts en matière de blanchiment d’argent et surtout de trafic d’armes en Afrique, une expertise connue et reconnue par tous ceux qui se sont penchés sur le trafic illégal d’armes en Afrique mais aussi sur d’autres continents. C’est ainsi que l’armée israélienne recycle non seulement ces ex militaires gradés ou non mais aussi ces surplus d’armes considérées comme désuètes dans un pays qui bénéficie gratuitement d’une pléthore d’armes US high tech * les plus modernes.
Sharia est le premier israélien à servir comme conseiller juridique du Conseil de Sécurité de l’ONU. Dans le cadre de ses fonctions il visite donc différents pays et rédige des rapports. Carte blanche donc de la part du CS de l’ONU à cet Israélien pour espionner librement dans différents états et ensuite faire son « rapport d’expertise » auprès de son ministère de tutelle, le ministère des affaires étrangères israélien.
Mais aussi Sharia et son équipe contrôlent les différentes manières dont ces états s’occupent de la lutte contre le financement du terrorisme, des contrôles aux frontières et de leur façon de limiter les déplacements des supposés « terroristes ». Sharia et son équipe organisent ensuite une réunion avec les responsables de l’anti terrorisme dans ces pays et leur offrent un ensemble de mesures à prendre pour gérer ces problèmes autrement dit leur dictent ce qu’ils doivent faire.
L’entité sioniste a donc réussi en s’infiltrant dans ces instances onusiennes à faire la promotion de SON approche du « Terrorisme » et de ses méthodes pour lutter contre en plus de bénéficier d’informations que les meilleurs réseaux d’espionnage ne pourraient obtenir.
Sharia a lui-même directement imposé ses vues en matière de « Terrorisme » dans ces instances onusiennes. Pour lui chaque région fait face à des défis uniques pour combattre le terrorisme.
Sharia considère que l’Europe est confrontée aux collectes de fonds transfrontaliers pour des activités qu’il considère comme « terroristes » (exemple : financement des mouvements de résistance palestiniens - Hamas- Libanais - Hezbollah etc…) et d’actions éventuelles de ce qu’il nomme des « terroristes intérieurs ».
Pour lui « En Afrique les problèmes sont plus liés au fait d’empêcher les mouvements des terroristes et aux poursuites judiciaires à leur encontre. » Ainsi en Juin dernier des agents israéliens ont participé à un projet de contrôle de la frontière du Kenya dans le cadre de ces efforts onusiens pour aider les états africains à lutter contre le terrorisme.
En Asie du Sud Est, selon Sharia, là ou les pays ont développé des équipements de haute technologie ce sont les mouvements d’argent via les téléphones portables de Singapore aux Philippines qui sont difficiles à surveiller d’où pour lui l’importance de développer la surveillance des données téléphoniques cellulaires.
On peut comprendre dés lors pourquoi l’industrie High Tech israélienne s’est précipitée pour créer des logiciels d’espionnage des systèmes de télécoms et mis au point des méthodes d’infiltration très performantes de ces systèmes notamment par exemple pour contrôler totalement les télécoms libanaises. Dans ce domaine d’ailleurs Israël ne se contente pas d’espionner mais a développé des techniques permettant de trafiquer les données téléphoniques ainsi captées pour servir ensuite de « preuves » comme c’est le cas dans l’affaire de l’assassinat de Rafiq Hariri en 2005, preuves qui serviront au TSL -lui aussi complètement sous la coupe américano sioniste - à accuser prochainement des membres du Hezbollah de cet assassinat.
Pour Sharia en Amérique Latine il y a un lien indéniable entre le trafic de drogue et les « organisations terroristes ». Il accuse notamment le Hezbollah, mouvement de résistance libanais, de financer une partie de ses activités grâce au trafic de drogue dans cette région.
D'où l’importance pour les Israéliens d’avoir infiltré ce Comité Anti Terrorisme du CS ONU afin de détourner les moyens mis à sa disposition pour mener clandestinement leur propre guerre contre leurs ennemis jurés le Hamas le Hezbollah et l’Iran.
Cela fait 5 ans que Sharia travaille au sein du CS de l’ONU. Auparavant il travaillait pour le bureau du procureur général d’Israël. Il a représenté l’état israélien contre le Mouvement Islamique et ce qu’il nomme des « terroristes ». Il a été membre d’un comité inter ministériel supervisant les relations entre la police le Shin Bet (sécurité intérieure israélienne) et le procureur général et a conçu une loi israélienne contre le financement du « terrorisme » tel que défini par Israël (toute résistance armée ou non violente à l’occupation coloniale sioniste est considéré comme du « terrorisme »).
Concernant les relations ONU Israël Sharia affirme que :
« Le ministère des affaires étrangères a pris conscience que la coopération avec l’ONU devait être renforcée. Cela s’applique à la guerre contre le terrorisme mais c’est aussi vrai en matière de développement d’infrastructures, dans le domaine agricole, et de l’eau. Cet engagement à coopérer s’est matérialisé avant le rapport Goldstone et la publication de ce rapport a peut être accentué la prise de conscience qu’il est impossible d’ignorer des processus qui sont importants pour Israël et que malgré toutes les critiques émises par Israël contre l’ONU il est important de coopérer ».
On notera que Sharia ne parle pas de coopération d’Israël avec l’ONU pour appliquer les nombreuses résolutions prises par le Conseil de Sécurité concernant le conflit israélo palestinien, l’organe même de l’ONU qui emploie Sharia.
Ces dernières années Israël a décidé de s’impliquer directement dans les instances onusiennes plutôt que de compter entièrement sur les US et leur véto au CSONU. D’où ces opérations d’infiltrations des institutions onusiennes visant à occuper des postes clés qui permettent aux Israéliens de circuler librement alors que leurs passeports israéliens limitent leur déplacements dans un grand nombre de pays, d’espionner en toute liberté et surtout d’avoir accès à des dossiers sensibles comme c’est le cas dans le cadre des activités de ce Comité Anti Terrorisme du CSONU.
Cela leur permet également d’influencer directement les politiques onusiennes notamment quant à la définition du « Terrorisme » afin de manipuler cette organisation pour éliminer leurs ennemis afin de satisfaire leurs propres intérêts hégémoniques coloniaux au Moyen Orient.
*Les Etats Unis ont décidé de stocker pour 400 milliards de $ d’équipements militaires dits « d’urgence » en Israël.
Parmi ces équipements des « Smart Bombs » Bunker Buster pour pénétrer des installations souterraines. Ceci en plus des 1.2 mille milliards de $ d’équipements fournis à Israël pour la période allant jusqu’en 2012.
Les US stockent des équipements militaires en Israël en vertu d’une clause spéciale incluse dans une loi d’aide militaire US à leurs alliés. Selon cette clause, les équipements militaires peuvent être utilisés par les US partout dans les pays servant de lieu de stockage mais aussi en cas d’urgence par l’armée de ces pays.
Par conséquent Israël peut en cas « d’urgence » utiliser ces stocks d’armement américains ce que l’armée israélienne a fait par exemple avec la permission des US pendant la guerre contre le Liban en 2006.
Le type d’équipements militaires ainsi stockés sur le territoire de l’entité sioniste fait régulièrement l’objet d’une discussion entre l’armée israélienne et le commandement de l’armée US en Europe. Ce sujet a été abordé lors de la visite la semaine dernière au Pentagone à Washington du chef de la logistique et des technologies de l’armée israélienne, le Maj Gl Dan Biton.
Les accords passés entre les deux armées incluent aussi les conditions d’utilisation par l’armée israélienne de ces équipements militaires stockés « pour l’armée US ».
Dans ces 400 milliards d’équipements militaires mis à la disposition gratuitement d’ Israël par les US figurent des armes sophistiquées de précision pour selon les dires du chef d’état major israélien, Gabi Ashkénazi, frapper par voie aérienne des cibles urbaines dans les prochaines guerres en évitant les pertes civiles.
Pendant l’Opération Plomb Durci contre la Bande de Gaza Décembre 2008 - Janvier 2009, 81 %¨des missiles et bombes lancées sur la Bande de Gaza par voie aérienne et par des tirs d’artillerie au sol étaient des armes dites de précision.
Le nombre de victimes civiles palestiniennes tuées, blessées dont certaines handicapées à vie (1400 morts palestiniens des centaines de blessés dont certains brûlés vifs au phosphore blanc) parlent de lui-même quant à la supposée précision de ces armes hypersophistiquées utilisées en zone urbaine densément peuplée pour, comme l’affirme cyniquement Ashkenazi, éviter les pertes civiles. 
Myriam Abraham
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Le lent génocide de Gaza

9 novembre 2010
Dans le témoignage que nous vous livrons ici, un Palestinien de 49 ans (*) résidant au nord-est de Gaza porte un regard lucide et amer sur les privations de toutes sortes endurées par son peuple, ainsi que sur la nature des aides parvenues à Gaza. Sa critique de la prolifération de programmes d’aide financés par des fonds étatiques, et par des ONG qui n’ont de « non gouvernemental » que le nom, nous indique que ce qui soulage notre mauvaise conscience peut aussi se révéler inadéquat, voire blessant.
Question : Pressé par les États-Unis, après le massacre en mer qui a coûté la vie à 9 citoyens turcs en mai 2010, Israël a annoncé qu’il allait laisser entrer nombre de produits à Gaza. Comment cela s’est-il traduit dans les faits ?
Réponse : Le passage commercial de Kerem Shalom, par où les Israéliens autorisent les camions à entrer à Gaza, n’est ouvert que de manière épisodique. Ils l’ouvrent un jour ; ils le referment d’autres jours. Et quand ils l’ouvrent, ils ne laissent passer qu’un nombre limité de camions par jour. Du fait de ces restrictions continues, les quantités que les camions peuvent transporter sont insuffisantes [1]. Sur certains produits de base il y a pénurie, ce qui fait flamber les prix. Les gens sans revenu n’ont pas de quoi les payer. Les matériaux pour la reconstruction, comme le ciment, sont toujours interdits.
Question : Comment réagissez-vous à ces restrictions ?
Réponse : Nous attendons tout le temps qu’ils ouvrent les frontières, mais cela n’arrive jamais. Sans aucune liberté de mouvement, nous ne pouvons rien faire. Notre enfermement n’a pas commencé en 2007, comme il est dit couramment. Nous n’avons jamais connu la liberté. Nous [les Palestiniens ordinaires qui n’ont pas accès aux permis VIP - ndr] vivons emprisonnés, à des degrés divers, non seulement à Gaza mais aussi en Cisjordanie. L’enfermement s’est accentué considérablement depuis 2000. Il s’est aggravé en 2005 quand les colons sont partis de Gaza. Il est devenu total en 2007, après la tentative de coup d’État par les forces du Fatah fidèles à Mahmoud Abbas [ce coup d’État raté devait renverser les autorités du Hamas - ndr).
Notre liberté de parole a toujours été très limitée. À Gaza - mais aussi en Cisjordanie - critiquer les autorités, peut conduire en prison. Aujourd’hui, où les autorités du Hamas sont assiégées et sous la menace des drones de l’armée israélienne, cela n’arrange pas les choses ; celui qui critique leur politique peut se voir interpellé par les agents de sécurité, soupçonné de travailler pour les gens qui collaborent avec l’ennemi.
Question : À Gaza, comme en Cisjordanie sous l’Autorité Palestinienne de Ramallah, les gens ne parlent pas librement ?
Réponse : C’était déjà ainsi du temps de Yasser Arafat. La situation serait sans doute moins étouffante aujourd’hui pour les Palestiniens s’ils ne vivaient pas sous une double menace. La menace d’Israël et la menace des éléments qui s’associent à l’ennemi pour revenir au pouvoir. Mais si nous comprenons que les autorités du Hamas doivent assurer la sécurité, je crois que cela ne doit pas se faire en bâillonnant toute critique.
La propagande des Autorités de Ramallah est très active. Récemment, elles ont accusé le Hamas de pourchasser des membres du Fatah à Gaza ; elles ont présenté l’arrestation d’un homme, au nom totalement inconnu à Gaza, comme étant celle d’un chef du Fatah. Ce n’est pas la première fois que l’arrestation d’un trafiquant d’armes ou de drogue est présentée comme une affaire politique.
Question : Toutes ces restrictions doivent être terriblement frustrantes ?
Réponse : Il y a ici mille occasions d’être frustrés. Elles viennent parfois de ceux qui veulent nous aider. D’ONG qui prolifèrent et lancent des programmes contre-productifs et qui heurtent nos traditions, qui abusent de notre faiblesse, qui nous maintiennent dans une situation d’infériorité. Je m’interroge sur la valeur de nombre de projets dont l’objectif à long terme semble être de nous façonner à une certaine idéologie. Il y a de quoi se poser des questions sur des organismes humanitaires dont l’activité se concentre sur des projets qui permettent de pénétrer les foyers, partant, de mener un travail de fond sur chaque individu. Je pense que cela échappe au contrôle du Hamas.
Question : Une ONG peut s’installer sans autres ? Quelle ONG chercherait en particulier, à vous « façonner » ?
Réponse : Après l’agression israélienne de 2008-2009, c’était un tel désastre ! De nombreuses ONG se sont ruées sur Gaza.
Au départ les agences arrivent en apportant des médicaments, de la nourriture ; puis leur aide se transforme en programmes pour encadrer et orienter psychologiquement et culturellement les jeunes et les femmes. Il ya des groupes dont les membres, sous couvert d’aide humanitaire, semblent faire du renseignement [2].
L’activité d’une ONG comme Mercy Corps [3] par exemple, s’est beaucoup développée depuis la Nakba de 2009. Cette ONG avait commencé à s’implanter en 2005, l’année ou Israël a retiré ses colons de Gaza. Mais depuis 2009, elle s’est installée de manière plus massive, d’abord en apportant de la nourriture et des médicaments.
Des grosses ONG d’aide médicale financent, dans des hôtels, des séminaires qui sont perçus comme de la simple distraction.
Il y a une tendance à nous considérer comme des « sous développés ». On ne prend pas en compte le fait que les gens ici sont bien formés, bien éduqués. Nous n’avons pas besoin d’experts, d’expatriés ; nous sommes capables de gérer des projets utiles pour notre peuple si on nous donne les moyens matériels de les réaliser. On a vu passer assez d’experts envoyés par les États, l’ONU, etc, et sans résultat.
C’est quand il y a des massacres, des centaines de corps déchiquetés, que les humanitaires de ces ONG seraient attendus et utiles [4]. Nous pouvons fort heureusement compter sur le dévouement et le courage de notre personnel médical.
Question : Qu’en est-il de la qualité de l’eau maintenant ?
Réponse : L’eau contaminée demeure notre grande préoccupation. Elle est toujours imbuvable, et nous devons malgré tout la boire. Les gens qui n’ont pas les moyens d’acheter une eau potable, sont de plus en plus effrayés de devoir boire et cuisiner avec cette eau. Une eau saumâtre, très salée.
Question : Les convois et flottilles qui, depuis 2008, cherchent à aider la population de Gaza vous aident-elles dans ce contexte cauchemardesque à garder le moral et un peu d’espoir ?
Réponse : Le soutien extérieur est très important. L’action de ces gens qui se mobilisent pour Gaza signale à Israël que nous ne sommes pas seuls et qu’il devra tôt ou tard rendre des comptes. Israël fait tout pour torpiller l’aide matérielle. L’argent engagé est à chaque fois perdu. J’aimerais dire aux gens qui veulent venir ici, de venir sans rien apporter. Il y a eu des stocks de médicaments et de nourriture bloqués sur la route, qui ont du être jetés car ils étaient avariés. Au lieu de nous apporter des choses inutiles, les gens peuvent apporter de l’argent, le donner à des municipalités. Cela peut servir à financer des projets utiles à toute la collectivité. Notamment pour rendre l’eau potable.
Silvia Cattori
[2] Le 5 octobre 2008, le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a déclaré devant la presse israélienne : « Officiellement, nous n’avons aucun contact avec le Hamas mais officieusement, il y a des organisations internationales qui entrent dans la bande de Gaza, en particulier des ONG françaises qui nous donnent des informations. »
[3] Mercy Corps dépend des financements fournis par des gouvernements, comme l’USAID et d’autres fondations liées à la CIA ainsi qu’a des donateurs liés au lobby pro-israélien. Rares sont les ONG qui sont encore réellement « non gouvernementales ». Le financement de la plupart d’entre elles est devenu étatique, ce qui permet aux gouvernements d’agir et orienter l’action des ONG.
[4] Cela corrobore ce qui s’est passé en 2009. Durant les trois semaines de bombardements qui ont fait de nombreuses victimes, les organisations d’aide et les journalistes sont restés sur la frontière. Seul deux médecins européens se sont rendus tout de suite à Gaza : le Dr norvégien Mads Gilbert et le chirurgien Gilbert Erik Fosse. Voir la vidéo où le Dr Mads Gilbert scandalisé s’écriait : « Je demande où est cette grande organisation d’aide qui doit intervenir en cas de désastre ? Nous sommes deux docteurs et nous devons opérer …c’est le pire désastre fait par des hommes…les gens meurent faute de matériel médical, c’est un désastre complet ».
« Nous pataugeons dans le sang. L’Enfer ! Nous pataugeons dans la mort, le sang, les amputés. Beaucoup d’enfants. Une femme enceinte. Je n’ai jamais rien vécu d’aussi horrible. On entend les tanks maintenant. Dites-le, transmettez-le, criez-le. FAITES QUELQUE CHOSE ! FAITES DAVANTAGE ! Nous vivons dans le livre de l’histoire maintenant, nous tous ! » s’écriait le Docteur Mads Gilbert avec désespoir et incrédulité ; voir :

Jérusalem: 3000 nouveaux logements en 2011

13 novembre 2010
Agence France-Presse
Jérusalem
Quelque 3000 nouveaux appartements seront mis en vente en 2011 dans quatre quartiers juifs de Jérusalem, dont deux dans la partie orientale annexée en 1967, a indiqué le journal israélien Kol Ha'ir.
Selon l'hebdomadaire paru en fin de semaine, l'ingénieur de la ville de Jérusalem nommé par la municipalité, Shlomo Eshkol, a affirmé que ces logements seraient disponibles en 2011 dans les quartiers d'Arnona et de Ramat Rachel (ouest), ainsi que dans ceux de Givat Hamatos et de Har Homa (est).
M. Eshkol, qui n'a pas donné d'autres précisions sur ce projet, s'exprimait devant une soixantaine d'entrepreneurs israéliens de la construction, en présence du maire israélien de Jérusalem, Nir Barkat.
Toujours de même source, M. Eshkol a fait état d'un plan à long terme prévoyant la construction de 50 000 logements à Jérusalem durant la prochaine décennie afin que la ville compte d'ici là un million d'habitants.
La population actuelle de la Ville sainte s'élève à près de 800 000 habitants, dont quelque 330 000 juifs vivant dans l'ouest de la ville, et 200 000 autres dans l'est aux côtés de 270 000 Palestiniens.
Israël considère l'ensemble de la ville comme sa capitale «indivisible et éternelle», alors que les Palestiniens veulent installer à l'est la capitale de l'État auquels ils aspirent.
L'annexion par Israël de la partie orientale n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.
La poursuite de la colonisation juive à Jérusalem-est en en Cisjordanie, est l'une des principales pierres d'achoppement dans les négociations de paix israélo-palestiniennes.
Lancées le 2 septembre à Washington, elles sont interrompues depuis l'expiration le 26 septembre d'un moratoire israélien sur les nouvelles constructions dans les colonies. Les Palestiniens réclament pour les reprendre un nouveau moratoire, auquel se refuse le gouvernement israélien.
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Les É-U offriraient des incitatifs à Israël pour un moratoire sur les colonies

13 novembre 2010
Ian Deitch
Associated Press
Jérusalem
Les États-Unis ont offert à Israël un ensemble d'incitatifs pour réinstaurer un moratoire sur la construction en Cisjordanie dans une tentative pour revigorer les négociations de paix embourbées avec les Palestiniens, ont indiqué des sources diplomatiques, samedi.
Ces sources ont précisé que l'entente stipule qu'Israël imposera un moratoire sur la construction d'habitations pendant 90 jours en Cisjordanie. Le moratoire ne s'appliquerait pas à Jérusalem-Est. Les États-Unis ne demanderont pas à Israël de prolonger le moratoire lorsqu'il arrivera à échéance.
Les pourparlers entre Israéliens et Palestiniens - parrainés par les Américains - ont repris en septembre après une pause de près de deux années, mais ont rapidement frappé un mur à propos de la question de l'expansion des colonies.
Les Palestiniens ont déclaré qu'ils ne retourneraient pas à la table des négociations avant qu'Israël ne cesse la construction d'habitations en Cisjordanie et à Jérusalem-Est - deux territoires revendiqués pour un futur État palestinien.
Israël insiste de son côté que la question des colonies deviendra caduque lorsque les frontières finales seront tracées.
Des diplomates ont indiqué samedi soir que l'ensemble d'incitatifs inclut l'engagement américain de combattre les résolutions internationales défavorables à Israël.
En plus, les diplomates ont soutenu que l'administration américaine demandera au Congrès de fournir 20 chasseurs supplémentaires furtifs à Israël.
Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a rencontré la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton et d'autres responsables américains, la semaine dernière. Le chef d'État a tenu une rencontre de son cabinet samedi soir pour informer ces ministres du contenu de ces réunions.
Il n'est pas clair si les incitatifs américains seront suffisants pour les Palestiniens, car ils n'impliquent pas le gel des constructions à Jérusalem-Est, la capitale de leur futur État.
L'État juif s'est attiré les critiques américaines et européennes la semaine dernière après avoir annoncé de nouvelles constructions dans les quartiers juifs de Jérusalem-Est tandis que le premier ministre rencontrait des responsables américains.
M. Nétanyahou a émis une déclaration à ce moment-là, défendant les plans et affirmant que «Jérusalem n'est pas une colonie. C'est la capitale de l'État d'Israël».
Les Palestiniens ont déclaré que les constructions à cet endroit nuisaient aux négociations. Ils ont ajouté que si les discussions échouaient, ils envisageraient de passer outre Israël et demander la reconnaissance d'un État palestinien aux Nations unies.
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Les démolitions reprennent à Silwan

Jérusalem - 13-11-2010

Par Wadi Hilweh Information Center 
Le Centre d’information Wadi Hilweh a appris que la municipalité de Jérusalem a donné son feu vert pour démolir plusieurs maisons à Jérusalem Est après les fêtes de l’Eid. Les maisons de Khalil Abbasi et Mohammed Ashour el-Razem, de Silwan, et Ayman Abu Ramila, de Beit Hanina, sont parmi les propriétés visées.














Les bulldozers de la municipalité de Jérusalem démolissent une grange sur la propriété d’un habitant de Silwan, Mohammed Siyan, dans le quartier Abbasiya
L’avocat Sami Irsheid a affirmé au Centre que la municipalité a récemment repris sa politique de démolition de basse-cours et d’enclos pour les animaux dans différents secteurs de Jérusalem Est, dont les villages d’el-Thuri, Silwan et Issawiya. Depuis, la police a élargi la mesure pour y inclure les démolitions de commerces, ce qui laisse prévoir la prochaine phase : la démolition de maisons.
Selon certains observateurs, si la municipalité commence par démolir des abris pour animaux, c’est pour « tâter le terrain » des réactions de la communauté locale et internationale vis-à-vis de telles pratiques, et l’administration ne poursuivra avec les démolitions de maisons qu’une fois assurée qu’il n’y aura pas de retour de bâton diplomatique.

La Grèce détient le "convoi Espoir" sur la demande de l’entité sioniste pour tenter d’empêcher le départ d’un nouveau navire humanitaire (vidéo)

Libye - 14-11-2010

Par Road to Hope 
Des sources du convoi Européen "Road to Hope" ont déclaré que les autorités grecques détiennent actuellement plusieurs membres du convoi, dont l’activiste humanitaire, Ken O’Keefe, un Américain qui a renoncé à sa citoyenneté et est devenu un citoyen irlandais, en contestation aux massacres sionistes contre Gaza et le silence de son pays envers ces crimes affreux.
La source estime que les autorités sionistes ont mis la pression sur la Grèce pour les détenir comme des otages, et les empêcher de voyager de nouveau vers la Bande de Gaza à travers le port d'El Arish, en Egypte, en transportant des aides humanitaires aux habitants de la Bande assiégés depuis 4 ans consécutifs.
L’activiste Anna O'Leary a rapporté qu’une militante qui a été enlevée par la Grèce a dit dans une lettre qu’elle a réussi à envoyer au site d’un réseau social à travers le "Facebook", où elle a raconté l'histoire de leur enlèvement par le capitaine grec, en disant : « Le commandant de bord a arrêté dix d'entre eux sous la menace d'arme au poing en les incarcérant dans une petite cabine, et en les empêchant de dormir ou de prendre une douche, ni même d'utiliser leurs téléphones et l'Internet durant plus de 48 heures.
« Tout ce que nous voulons des autorités grecques est de nous permettre de continuer notre voyage vers la Libye, où l'on peut rejoindre le reste du convoi "Espoir", et transporter une aide humanitaire aux habitants de Gaza », a-t-elle ajouté.
L’Agence "Qods Press" a rapporté selon d'autres activistes humanitaires que le commandant de bord avait agi d’une façon folle avant de les transporter du port de Tobrouk, et prendre son voyage, tout en soulignant que cela a conduit à des dégâts, et que ce capitaine n'avait chargé qu’un seul véhicule de leur convoi.
Les activistes ont indiqué que le capitaine du navire a prétendu devant les autorités navales, à Malte et en Grèce, qu’il avait peur qu’on l’oblige de naviguer vers Gaza par la force, et qu'il craignait pour son navire d’une attaque sioniste, comme ce qui s'est passé à bord du navire Mavi Marmara, pour cela il a décidé de retourner vers la Grèce, malgré que le différend avec les activistes était la demande de plus d'argent pour les transporter vers El-Arish.
Les militants humanitaires ont diffusé un film vidéo dans leurs sites d’internet à travers le monde que leurs collègues ont réussi de filmer, et qui montre l’évènement de ce kidnapping par la force, malgré les cris et hurlement des activistes et membres du convoi enlevés ainsi que les douaniers et agents Libyens qui étaient à bord pour organiser le transport de ces aides humanitaires.
Article du Centre Palestinien d'Information, 13.11.2010
Article paru sur Irritate the state, le 12.11.2010
Le Strofades IV a accosté en Grèce aujourd’hui vendredi 12 novembre et les militants humanitaires sont maintenant accusés par le capitaine du ferry d’être des « terroristes » qui ont détourné le bateau. Vendredi soir, les militants étaient toujours détenus à bord, sans charge.
Ci-dessous leur message le plus récent :
« Nous avons été kidnappés dans le port libyen de Derna par le capitaine et l’équipage du Strofades IV. Le capitaine et l’équipage ont maintenant quitté le bateau et les autorités grecques nous détiennent en otage à bord du ferry.
10 d’entre nous sont détenus à la pointe des fusils d’une unité de police spéciale grecque, dans une petite pièce de 2,5m x 2,5. Ils nous ont dit que si nous bougions, ils nous tiraient dessus. Nous avons demandé à dormir, à nous laver, à téléphoner, à utiliser internet, et à avoir une aide consulaire – tout nous a été refusé. Au cours des dernières 48h, nous avons eu un verre de coca et un sandwich. Pas d’autre accès à l’eau qu’à celle des toilettes. Nous devons demander la permission pour faire quoi que ce soit, y compris pour aller aux toilettes. Nous n’avons aucun statut. Nous ne connaissons pas la nature des accusations sous lesquelles nous sommes détenus et nous nous sentons extrêmement vulnérables. Nous vous demandons, s’il vous plaît, de faire pression sur le gouvernement grec et exiger la fin de ce cauchemar. Nous voulons que les autorités grecques nous relâchent et permettent que nous revenions en sécurité en Libye, où nous pourrons rejoindre les autres membres du convoi Road to Hope et acheminer l’aide humanitaire à la Palestine.
»
Un message de Tauqir “Tox” Sharif dit :
« AU SECOURS ! J’ai été arrêté avec 9 autres membres du convoi sur le bateau. Nous avons besoin de l’aide de vous tous. S’il vous plaît, prenez contact avec les médias et dites-leur que les autorités grecques essaient de nous accuser d’avoir occupé illégalement le ferry, alors que nous avons été kidnappés. Les autorités grecques nous traitent très mal. On nous tient en otage. »
Les organisateurs demandent que les gens appellent et écrivent à leur ambassade grecque locale et exigent la libération immédiate des militants humanitaires, et qu’ils soient autorisés à repartir en Libye pour y retrouver le reste du convoi et continuer leur mission.
Ken O'Keefe explique la situation, le 13.11.2010 à 13h 

Les jeunes de Beit Ommar, nouvelles cibles des forces israéliennes

Beit Ommar - 14-11-2010

Par Brynn Ruba 
La punition collective a trouvé une nouvelle cible à Beit Ommar. 13 jeunes, de 15 à 28 ans, ont été arrêtés au cours du mois dernier pour avoir participé à des manifestations pacifiques. Certains ont été arrêtés pendant les manifestations, d’autres au cours de raids nocturnes violents. Dans ce cas-là, les soldats israéliens brisent les fenêtres, cassent les meubles et obligent les familles à attendre, dehors, pendant qu’ils enlèvent leurs enfants et vandalisent leurs biens.
















Hesham Abu-Maria participe aux manifestations hebdomadaires de Beit Ommar avec ses trois jeunes enfants. Lorsqu’on lui demande s’il est inquiet qu’ils soient arrêtés, Hesham explique : « Personne ne souhaite que ses enfants participent aux manifestations parce que nous sommes inquiets pour eux, mais vous ne pouvez pas les empêcher de venir. C’est aussi leur lutte. »
Hesham a de bonnes raisons d’être inquiet. Son fils de 20 ans, Jihad Abu-Maria, a été arrêté le mois dernier pendant une manifestation. Il a été saisi par les forces spéciales israéliennes qui s’étaient fait passer pour des jeunes palestiniens et qui jetaient des pierres et incitaient les Palestiniens à la violence. Jihad a été attaqué par trois soldats israéliens en civil. Ils l’ont attrapé au cou et l’ont jeté au sol avant de le frapper à coup de crosse de fusils.

L’incident s’est produit juste huit mois après que Jihad ait été libéré après une peine de 30 mois de prison, là aussi à cause de son activisme. Il a maintenant fait un autre mois de prison sans inculpation. Son procès est retardé indéfiniment, il n’y a donc aucune perspective qu’il soit libéré rapidement.
L’armée israélienne arrête généralement les jeunes sur des accusations de jets de pierres. Ils sont ensuite jugés par un tribunal israélien et condamnés, souvent sans avoir accès ni à leurs familles ni à un conseil juridique. Et les conditions de leur captivité sont notoirement inhumaines.
Rashid A., 15 ans, un autre habitant de Beit Ommar, a été arrêté en mai dernier et emprisonné pendant un mois. Il était détenu dans une cellule de 4m x 4 avec dix autres prisonniers, tous des adultes. Pendant l’interrogatoire, il a été giflé et privé de nourriture et de sommeil. Il n’a pu ni voir ni parler à sa famille pendant toute la durée de son incarcération, malgré son jeune âge. Il a pu avoir un contact avec un avocat pendant son procès, et il a été libéré avec une amende de 500 shekels.

Rashid a deux frères aînés en prison. Son frère Issa a été arrêté à 20 ans, et condamné à 40 mois de prisons, et son frère Zaid a été récemment arrêté, et condamné à 5 mois de prison.
Mais Rashid continue à participer aux manifestations du samedi. Quand on lui demande s’il a peur d’être arrêté, il explique que c’est son devoir de protester. « Chaque fois, mes parents essaient de m’empêcher d’y aller. Ils sont contre. Mais c’est une action patriotique envers mon pays. Ca m’est égal d’être arrêté. »
Younes Arar, chef du Comité national de résistance au mur d’apartheid et aux colonies, pense que l’armée israélienne manipule les manifestations. « Ils essaient de nous pousser à la violence – pour contredire nos manifestations non violentes et saper nos objectifs. »
Malgré les craintes constantes d’arrestations et d’emprisonnement des jeunes, personne n’est découragé. Younes exprime le sentiment de la communauté. « Nous avons peur, mais nous sommes aussi fiers. Nous attendons beaucoup de nos enfants et de l’avenir. »
Traduction : MR pour ISM  

Arafat ne peut qu’avoir été tué par Israël, histoire de Carine A

12/11/2010  
Mort ou tué : les spéculations sur le décès du chef emblématique des Palestiniens, Yasser Arafat, vont toujours bon train. Quoiqu’elles penchent pour certifier son assassinat, elles manquent hélas de preuves, pour absence d’enquête.
Pourtant, une simple révision des dernières années de la vie de ce leader permet de conclure, sans nul doute qu’Israël avait tout intérêt à vouloir l’éliminer.
D'où le motif du crime .
Depuis les négociations de Camp David, en l’an 2000 (année du retrait israélien humiliant du Liban, grâce aux coups de la résistance), qui l’on réuni ainsi que le président américain Bill Clinton et le Premier ministre israélien Ehud Barak, Arafat  n’affichait désormais plus le profil du dirigeant domptable, prêt à se plier aux exigences israéliennes.  Qui ne se souvient de ces images symboliques illustrant Clinton et Barak en train de s’entraider pour le faire entrer par la force au bâtiment de la rencontre, alors qu’il se défendait tant qu’il le pouvait. En vain..
Il semblait dès lors que ce Arafat qui avait conclu les accords d’Oslo, reconnaissant le droit d’Israël à l’existence sur la Palestine usurpée d 1948, n’était plus disposé à aucune concession. Du moins, à Camp David, il refusa de céder : Pas question pour lui de renoncer au droit de retour des Palestiniens dans les territoires de 1948, pas question non plus de ne pas restituer la totalité des territoires de 1967 ( Cisjordanie et Bande de Gaza compris) , pas question non plus de renoncer à l’est de Jérusalem AlQuds, promu comme capitale de son futur état.
Arafat affichait un attachement sans faille aux résolutions onusiennes 242 et 198, alors qu’Israël voulait le contraindre à y renoncer. En vain..
Dès son retour à Ramallah, Il a suffit qu’Ariel Sharon effectue sa visite provocatrice à l’esplanade des mosquées pour que la deuxième intifada soit déclenchée. Là aussi,  Arafat afficha un comportement  contraire aux attentes israéliennes. Refusant de faire ce qu’il avait fait durant la première intifada des années 80, durant laquelle il avait réprimé les forces de la résistance.
Jusqu’à sa mort, Arafat a laissé faire les différentes factions de la résistance palestinienne. Celles qu’il a fondées, les Brigades d’AlAqsa, et les autres aussi, dont celles du Hamas, du Jihad islamique, du FPLP… Plus encore : il a cherché à se doter des armes de la part de l’Iran.
Selon les aveux de l’un de ses proches, le général Choubaki qui était son assistant financier, c’est bien Arafat qui avait commandé aux Iraniens le bateau Carin A, transportant 50 tonnes d’armes chargé à Bandar Abbas mais intercepté en janvier 2002 par les autorités de l’occupation israélienne en mer rouge.
Arafat opérait un tournant, en direction du camp de la résistance et de la persévérance.
Malgré des pressions monstres, dont le blocus de la Moukataa ( son fief à Ramallah), Arafat fit preuve d’intransigeance sans faille, faisant la sourde oreille aux  demandes le sommant de réprimer la résistance et les résistants.
Ainsi, il refusa de céder la responsabilité des forces de sécurité à Mahmoud Abbas, qu’il avait été contraint de désigner comme Premier ministre, après avoir été également contraint de créer ce poste. Abbas affichait dès le début de l’Intifada des positions hostiles au recours à la résistance contre Israël. Impuissant face à l’obstination d’Arafat, il finit par démissionner.
Preuve supplémentaire qu’il a été tué : c’est ce même Abbas avec qui il prit ses distances ses derniers jours qui lui succéda après son assassinat. Celui-là même qui dans les paroles prétend être dans sa lignée, alors que dans les faits, il a pris une toute autre voie. 
Alors que persiste la version d’un empoisonnement via ses médicaments, des questions s’imposent sur la partie qui a exécuté l’ordre de mort. A l'instar des autres crimes politiques dans la région, jamais élucidé, elle ne doit pas être loin.
Des soupçons planent sur des proches très proches d’Arafat, qui  du jour au lendemain, sont devenus très proches d’Abbas.  

Libermann: Pas de paix avec la Syrie avec ElAssad au pouvoir

12/11/2010  
Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Libermann a déclaré qu’il était impossible de parvenir à un accord de paix avec la Syrie tant que le Président Bachar el Assad est au pouvoir.  
Selon le président du parti d’extrême droite « Israël Beitenou » qui effectuait une tournée aux hauteurs du plateau du Golan syrien occupé, « Seul un loufoque politique peut considérer que la Syrie est un partenaire pour la paix, surtout sous le mandat de l’administration actuelle ».  
Il a ajouté : « Il faut être clair, les hauteurs du Golan faisaient toujours partie d’Israël », refusant par tout gel partiel des constructions coloniales en Cisjordanie. ailleurs
« Je ne pense pas que n’importe quel gouvernement israélien acceptera d’arrêter les constructions dans les quartiers d’Al Qods. Quant au parti Israël Beitenou, nous n’allons pas accepter un gel partiel même pour trois mois, deux mois, voire pour un seul jour ! Pour nous, ce test a expiré ».
Lors de sa visite à la colonie Ketsrine au Golan, dont les habitants dépassent les 7200 colons, Libermann a appelé à doubler le nombre d’Israéliens qui y vivent. il est question de plus de 20.000 Israéliens invités à s'installer dans les colonies. 
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Un complot américano-israélien pour annuler la 7ème clause sur la Palestine

13/11/2010   
79 organisations des droits de l’homme arabes et internationales ont mis au jour « un nouveau complot tramé par les Etats-Unis et Israël contre la cause palestinienne, un complot visant à annuler le 7ème clause des droits de l’homme aux Nations Unies sur les questions de l’occupation, de la résistance et du droit des Palestiniens à décider de leur sort.
Dans un communiqué conjoint, les organisations ont indiqué : « Depuis des semaines, les deux délégations américano-israéliennes ont adopté une nouvelle politique visant à camoufler les paragraphes parlant des questions précitées de l’agenda périodique du conseil des droits de l’homme ».  « La délégation américaine et ses amis ont exprimé leur soutien à la proposition israélienne d’annuler la septième clause liée aux territoires palestiniens occupés et aux territoires arabes occupés, en Cisjordanie, Al Qods, Gaza et le Golan », ont-ils révélé.
« Ceci complique les débats sur le plateau du Golan occupé, et limite au minimum le débat sur la cause palestinienne, à travers un rapport tous les quatre ans », ont ajouté les organisations des droits de l’homme.
Les délégations membres du conseil des droits de l‘homme ont appelé à faire face aux propositions américano-israéliennes et à mettre fin aux pressions exercées sur les autres délégations. 
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Colussus : la prison géante de Gaza

vendredi 12 novembre 2010 - 09h:11
Larbi Sadiki - Al Jazeera
La guerre, les sanctions et un siège psychologiquement traumatisant appliqués à 1,5 million d’êtres humains font de ceux-ci des « êtres maudits », dépouillés de presque tous les droits accordés aux sociétés humaines dans tous les coins du monde, écrit Larbi Sadiki.
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Gaza : une survie dépendant de l’ingéniosité et de l’improvisation - Photo : Getty
Gaza « la prison géante à ciel ouvert » n’est pas une expression de Hosni Mubarak, le président égyptien. Elle n’est pas plus une création de Khaled Meshaal du mouvement Hamas et encore moins de Mahmoud Abbas du Fatah. Elle appartient à David Cameron, le jeune et charismatique premier ministre britannique.
Depuis l’imposition du blocus de Gaza il y a presque quatre ans, aucun dirigeant européen n’avait exprimé avec autant de force et de façon aussi directe l’outrage moral que représentent ces sanctions. Ses paroles ont eu un large écho dans Gaza comme dans tout le monde arabe.
Grâce à ce qu’exprime Cameron, une misère indicible brise le silence quasi absolu de la société politique internationale, et ainsi se trouve mise en cause l’immoralité de l’indifférence et de l’inaction envers le blocus.
Avant d’espérer, de façon apparemment illusoire, un état palestinien, le besoin des Gazaouis est de retrouver dignité et humanité. Un regard à l’intérieur de la « grande prison » indique que le blocus a des effets à plusieurs niveaux, se faisant sentir au niveau de l’économie, de la politique, de la diplomatie et de la sécurité.
Pour la plupart des Arabes, il est facile d’expliquer pourquoi Israël impose un tel blocus déshumanisant, mais le rôle de l’Egypte dans ce blocus défie toute interprétation logique. La musique nous disant que le régime égyptien et d’autres états arabes sont assujettis aux accords internationaux ne convainc ni les Arabes ni les occidentaux.
Mais se conformer aux sanctions qui traumatisent, déshumanisent et isolent des frères Arabes, comme en Irak (avec des dizaines de milliers morts en conséquence) ou à Gaza serait donc acceptable au nom des bonnes règles de conduite sur la scène internationale.
La Palestine occupée : Homo Sacer
Il y a beaucoup de « prisons » qui constellent le vaste paysage politique du Moyen-Orient. Mais Gaza est incontestablement la plus pénible.
Cameron a déclaré devant le parlement britannique en juin 2010 que le monde ne peut pas « s’occuper du problème du processus de paix au Moyen-Orient tant qu’il y aura une prison géante à ciel ouvert à Gaza ». Israël doit prendre en compte la protestation morale de ses partisans et suivre leur conseil de cesser ce blocus.
Le blocus sur Gaza est un affront au monde civilisé. Point.
Les horreurs de l’holocauste nous enseignent ce à quoi aucun groupe humain ne devrait être soumis. L’holocauste appartient à toute l’humanité et a humilié toute l’humanité. Ce n’est pas la propriété exclusive d’Israël.
Le blocus imposé à Gaza est un outil psychologique puissant visant à extorquer des concessions aux Gazaouis et au mouvement Hamas.
À Gaza, les obligations imposées aux forces d’occupation par les Conventions de Genève ont été niées et invalidées d’innombrables fois, faisant de cette Quatrième Convention rien de plus que de l’encre sur du papier.
Dire si Israël est toujours une force de occupation [à Gaza] peut être une question aux controverses sans fin. Mais le fait demeure que les Gazaouis ne peuvent pas se déplacer, ni manger à leur faim, ni regarder la télévision, ni utiliser l’Internet, ni conduire des voitures, ni étudier, ni travailler, ni penser au futur, ni faire et élever des enfants, en résumé ne peuvent pas « vivre » au sens littéral, puisqu’Israël contrôle les accès aériens, maritimes et terrestres dans et hors de Gaza.
Sans la protection du droit international, Gaza est effectivement traitée presque comme un « Homo Sacer (1) » dans la communauté des groupes humains et dans la société internationale, de ses villes et de ses états. La guerre, les sanctions et un siège psychologiquement traumatisant appliqués à 1,5 million d’êtres humains font de ceux-ci des « êtres maudits », dépouillés de presque tous les droits accordés aux sociétés humaines dans presque tous les coins du monde.
Au cours des dernières années, les Gazaouis ont été soumis à un « régime [alimentaire] » collectif obligatoire assorti de bombardements. Ils ont été affamés, financièrement dépouillés, et Gaza à été obligée de faire machine arrière vers un état effroyable d’existence moins qu’humaine.
Les filles d’Obama à Gaza
Ce qui est déconcertant dans tout cela est que les sanctions maintenues par Israël et l’Egypte ne sont pas imposées par les Nations Unies et que personne dans le monde n’est tenu de les appliquer - sauf les organismes de secours des Nations Unies...
Pauvre Obama dont l’avènement au pouvoir a aiguisé l’appétit des « damnés de la terre », lui qui devait les libérer de la faim, de l’occupation, de l’autoritarisme et du déni de représentation.
Il est en panne de mots quand il s’agit de la bande de Gaza. Mais sa langue si ampoûlée s’en prend avec violence et éloquence quand il s’agit des roquettes du Hamas et d’autres factions palestiniennes contre la colonie de Sedorot. Il a eu raison d’apporter son soutien et sa sympathie aux habitants de Sedorot. Ismail Haniyeh, le premier ministre assiégé dans la bande de Gaza fait de même. Comme beaucoup d’autres dirigeants du Hamas, il ne voit pas l’utilité de cette stratégie. Tout comme des dirigeants et une partie du peuple israéliens se sont opposés au blocus et au bombardement de Gaza en décembre 2008 et janvier 2009.
« Si quelqu’un envoyait des roquettes sur ma maison où mes deux filles dorment la nuit, je ferais tout pour arrêter cela, et j’attends des Israéliens qu’ils fassent de même », avait dit aux Israéliens celui qui était encore candidat à la présidence en Juillet 2008.
Malia, Sasha et leur petit toutou de compagnie ne supporteraient pas le blocus de Gaza comme le font des centaines de milliers d’enfants - mais sans petits chiens - de Gaza dont les parents n’ont pas les moyens de les nourrir, et encore moins de leur acheter des animaux de compagnie.
Peut-être Obama a-t-il pensé, mais sans oser le dire : « Si quelqu’un privait d’électricité et de nourriture ma maison où mes deux filles dorment la nuit, je ferais tout pour arrêter cela, et j’attends des Palestiniens qu’ils fassent de même. »
Le conte des deux cités
La politique de gestion de l’espace urbain utilisée par Israël est brillante. C’est une autre méthode dans son éventail de moyens de faire la guerre aux Palestiniens. Ramallah est installée dans l’illusion que la normalité est de retour. Les signes extérieurs de cette normalité - la nourriture, une certaine liberté de circulation et d’accès à l’éducation, l’ordre public et les boîtes de nuit - abondent.
Le mérite en revient en partie à Keith Dayton, l’officier américain qui a transformé les milices indisciplinées du Fatah en un corps homogène pour un « Abbas-istan » en Cisjordanie. Il y a cependant toujours de la police contre la dissidence, de la corruption et du népotisme.
Contrairement à Ramallah et Bethléem où les niveau de vie paraissent satisfaisants, la bande de Gaza doit se débrouiller avec peu. Le blocus a été allégé et davantage de denrées alimentaires et autres marchandises se frayent quotidiennement un chemin vers le territoire assiégé. Toutefois, dans une très large mesure les biens essentiels pour la reconstruction sont toujours interdits. Le ciment et les métaux sont essentiels à la reconstruction de près de 20 000 maisons détruites ou endommagées durant les bombardements de 2009.
L’usage du coupon de rationnement est monnaie courante. Avec près de 40% de chômage, le blocus a transformé une grande partie de la population palestinienne en asssités, survivant grâce aux coupons alimentaires et aux rations octroyés par des organismes de bienfaisance et par le gouvernement. S’il n’y avait pas le Qatar, entre autres donateurs, l’administration locale ne serait pas payée.
Mais comme la crise de liquidité est récurrente, Haniyeh a réduit les salaires à 40 dollars par mois. Les tunnels servent toujours à la contrebande de grandes quantités d’argent mais ce n’est pas suffisant pour faire fonctionner un Etat.
Main de fer contre main de velours
C’est exactement la question au cœur du blocus : différencier le système politique palestinien entre les nantis d’Abbas-ville dont les moyens sont garantis, et les démunis de Gaza où la punition collective prétend imposer aux gens de repenser leur loyauté envers le mouvement Hamas et envers sa stratégie politique. Il s’agit d’un puissant moyen psychologique visant à imposer des concessions à Gaza et au Hamas.
Le temps est venu d’utiliser plus de « main de velours » à Gaza pour attirer les habitants de Gaza et le Hamas à la table des négociations, faisant abandonner à Israël et à l’Egypte leurs tactiques inhumaines. Le Hamas a besoin de renforcer ses compétences diplomatiques pour ouvrir la bande de Gaza. Les habitants de Gaza ont suffisamment subi humiliation et isolement.
La « carotte » qui est celle de la Cisjordanie n’a pas jusqu’à présent tenté Gaza. Au lieu de faire la queue pour les avantages d’une vie plus sûre à Ramallah et dans ses faubourgs, les habitants de Gaza ont affirmé leur résistance en creusant des tunnels, lesquels au cours des quatre dernières années ont coûté la vie à près de 300 travailleurs.
Le Hamas a voulu parvenir à l’autosuffisance en fruits et en légumes et il a en partie réussi. Un système de location des terres pour l’agriculture basé sur les muharrarat [anciennement mustawtanat ou colonies abandonnées par les Israéliens] a joué un rôle certain dans cette stratégie.
La libération de centaines de prisonniers palestiniens en même temps que Gilad Shalit, le soldat israélien capturé [par la résistance palestinienne en juillet 2006], serait peut être une étape dans l’usage de cette « main de velours » envers la bande de Gaza.
Jusqu’à quand ?
Il était réconfortant de voir des images des mineurs chiliens ramenés à la liberté et la compassion du monde pour 36 êtres humains pris au piège sous terre pendant plus de deux mois.
Il y a un demi-million de mineurs (âgés de 0 à 18 ans) et 1 million d’adultes piégés dans la bande de Gaza sous un état de siège inhumain, sans que celui-ci soit mandaté par les Nations Unies, mais le monde entier se contente de regarder. Pourquoi ? Eux aussi doivent être ramenés à la liberté et à la vie.
* Larbi Sadiki est un maître de conférences en politique au Moyen-Orient à l’Université d’Exeter. Il a écrit dArab Democratization : Elections without Democracy (Oxford University Press, 2009) et The Search for Arab Democracy : Discourses and Counter-Discourses (Columbia University Press, 2004), et prépare la publication Hamas and the Political Process (2011).
Note :
(1) Homo Sacer : statut du droit romain. Il s’agit d’une personne pouvant être exclue, et même tuée.
4 novembre 2010 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/indept...
Traduction : Abd Al-Rahim
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Une nouvelle Histoire ou un nouveau mirage ?

dimanche 14 novembre 2010 - 04h:01
Antoine Raffoul
Intifada Palestine
Une lecture récente d’un ancien article écrit par le défunt Edouard Said, auteur palestinien bien connu, écrivain et critique culturel, m’a révélé une exceptionnelle réunion à Paris pour y discuter les questions au coeur du conflit Palestine/Israël.
(JPG)
Edward Saïd
Les participants étaient les « nouveaux » historiens émergents en Israël (Ilan Pappe, Benni Morris, Itamar Rabinowitch et Zeev Sternhell) et leurs contre-parties de Palestine (Elie Sanbar, Nur Masalha et Saïd lui-même).
Dans son article, Edward Saïd notait que pendant les discussions informelles qui ont eu lieu, le côté israélien (à la rare exception du professeur Pappe) parlait du « besoin de détachement, de distance critique et de calme dans la réflexion », alors que le côté Palestinien était « beaucoup plus pressant, plus grave et même émotif dans son insistance sur le besoin d’une nouvelle histoire ».
L’article de Saïd traitait du sujet central de la réunion : la nécessité de considérer l’histoire du conflit palestinien/israélien du point de vue palestinien et de mettre en avant les événements qui ont conduit à la Nakba palestinienne de 1948. En dépit de la tentative par certains des historiens israéliens d’admettre que « une injustice’ a pu avoir été commise par les Israéliens en 1948, l’opinion de la plupart d’entre eux était que c’était « une conquête nécessaire ». Seul le professeur Pappe a parlé avec une puissante éloquence, exprimant, selon les mots de Saïd, « une adhésion au point de vue palestinien et... [fournissant] la plus iconoclaste et la plus brillante des interventions israéliennes. Oui, les Israéliens à Paris disaient vouloir la paix, mais, non, ils n’ont pas infligé la responsabilité de la Nakba de 1948 aux Israéliens.
A nouveau, écrit Edward Saïd, à l’exception du professeur Pappe, le reste des membres du groupe israélien ont montré « une profonde contradiction, touchant à la schizophrénie qui donne une idée de leur travail ». Ils ont semblé hésiter « une fois poussés dans leurs derniers retranchements par Pappe ou par les Palestiniens ».
La réunion de Paris a eu lieu au début du mois mai 1998. L’euphorie d’Oslo était toujours dans l’air et (retenez votre souffle) Benyamin Netanyahu profitait de son premier mandat comme premier ministre d’Israël (1996-1999). Sous son gouvernement, Israël contrôlait tous les territoires palestiniens occupés par la force en 1948, 1949 et 1967 (et pour ceux qui ont besoin d’un rappel, ce qui représente TOUTE la Palestine historique) ; il disposait de la puissance militaire la plus formidable dans la région ; il dictait toutes les règles de l’occupation sur une population civile occupée dans les Territoires Palestiniens sous Occupation [TPO] et il avait le temps et l’espace à sa disposition.
Allons sept années plus loin, en mai 2005, lorsque George W Bush prétendait mettre en place un autre processus de paix voué à l’échec (dans la foulée de son invasion criminelle de l’Irak et de l’Afghanistan) et que Sharon ouvrait son chemin au bulldozer dans les Territoires Palestiniens avec son mur de ségrégation. Le professeur Pappe a alors écrit un article dévastateur, perspicace, et intitulé : The Palestine Peace Process : Unlearned Lessons of History [Le processus de paix de la Palestine : Leçons non apprises de l’Histoire]. Cet article se faisait l’écho des échecs de tous les processus de paix précédents depuis Oslo, mais, de façon prémonitoire, de l’échec prévisible de tous les processus de paix qui ont été lancés depuis que son article a été écrit. Beaucoup de processus, semble-t-il, mais aucune paix.
Dans son article, le professeur Pappe, avec la vision d’un historien perspicace, avertissait que « à moins que les Etats-Unis ne commencent à prêter attention aux leçons de l’histoire [lire celle de 1948], cette nouvelle ronde d’entretiens de paix finira non seulement par un échec, mais les espoirs actuellement soulevés se transformeront à nouveau en désespoir, en fureur et en une vague renouvelée de violence et de dévastation ». Nous savons maintenant ce qu’il est advenu de Bush et de son processus de paix.
Déplaçons-nous rapidement jusqu’à aujoud’hui, en novembre 2010, (douze années et demi après la réunion de Paris), et nous avons à nouveau Benjamin Netanyahu comme premier ministre, l’occupation illégale des TPO continue toujours, avec bien plus de dévastation à travers toutes les terres de Palestine ; la machine militaire israélienne est tirée vers le haut avec plus d’arsenaux nucléaires et (retenez encore votre souffle) un nouveau processus de paix lancé par Barak Obama, le président des États-Unis avec le vent en poupe (à l’heure de son élection) et jouissant d’un appui public plus important que celui de n’importe quel président américain précédent. Mais à peine le processus de paix d’Obama avait-il été lancé que les sables mouvants du Moyen-Orient ont commencé à l’étouffer sans pitié.
À travers le paysage palestinien, et particulièrement à Jérusalem-est sous occupation, se produisent toujours plus de démolitions de maisons palestiniennes, plus de confiscation de fermes, d’oliveraies et de vols purs et simples de propriétés privées par les colons sionistes de droite sous la protection de la loi israélienne et de sa machine, tandis que la communauté internationale regarde et ne fait rien.
Qu’est-ce que tout cela démontre ?
Cela confirme ce que nous avons toujours pensé : que le projet sioniste d’occuper et de s’approprier toute la Palestine historique était, est et continue d’être l’objectif principal et unique des dirigeants sioniste en Israël. Pour que ceci se fasse et dans un effort pour paver la voie d’un tel poids-lourd colonial, les médias israéliens ont été mis en sommeil et le leadership militaire israélien s’est fait le seul pourvoyeur d’informations, fournissant ses versions aseptisées à un public israélien indifférent.
Depuis la réunion de Paris et depuis l’article prophétique du professeur Pappe, le seul rayon lumineux sortant d’Israël (et maintenant du Royaume-Uni) reste le ferme et courageux appel de ce même professeur pour un débat sur la Nakba de 1948. Les autres « nouveaux historiens » réunis à Paris, restent curieusement silencieux et étonnement évasifs sur cette question.
Il est clair pour le lecteur et pour l’observateur informé sur le conflit israélien/palestinien que rien ne sortira d’un futur processus prétendant établir une paix juste et durable en Palestine historique, à moins que la Nakba 1948, le retour des réfugiés palestiniens et la règle du droit international soient reconnus et servent de base au prochain processus de paix.
En conclusion, il est également évident que les dirigeants sionistes qui occupent la Knesset israélienne se sont à présent rendus compte que leur poids-lourd colonial manque de carburant. Aussi, afin de lui fournir plus de carburant colonialiste, ils ont sorti de leur chapeau « le serment raciste à la nation juive ». Son réservoir de secours a été rempli d’un appel à punir tout ceux qui commémorent la Nakba 1948.
Un nouveau mirage ou une nouvelle réalité ?
5 novembre 2010 - Intifada Palestine - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.intifada-palestine.com/2...
Traduction : Nazem
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Discours d’une mère israélienne devant le Parlement Européen

samedi 13 novembre 2010 - 06h:13
Nurit Peled-Elhanan 
Dr Nurit Peled-Elhanan est la maman de Smadar Elhanan, une fille de 13 ans tuée en septembre 1997 lors d’un attentant suicide à Jérusalem.
Nurit a prononcé le discours ci-après à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme, organisée en début du mois en cours (juillet 2010) à Strasbourg.
Je vous invite à bien écouter et à comprendre les paroles d’une mère endeuillée par la perte de sa fille, tombée victime d’une attaque terroriste brutale et aveugle. Ainsi, j’ose espérer que ses propos soient assimilés par tous ceux en quête de paix dans notre monde tant agité et divisé.
Pour des jours meilleurs, Professeur Avraham Oz, Université de Haïfa - Département de Littérature Hébraïque et Comparée.
FEMMES
Nurit Peled-Elhanan
Permettez-moi, tout d’abord, de vous remercier pour votre invitation à cette journée. C’est toujours un honneur et un plaisir d’être ici parmi vous, au sein du Parlement Européen.
Toutefois, je dois avouer qu’il aurait été plus judicieux si vous aviez invité une femme Palestinienne à ma place, car les femmes qui souffrent le plus dans mon pays sont les femmes Palestiniennes. C’est pourquoi je voudrais dédier mon discours à Miriam R’aban et son époux Kamal de Bet Lahiya dans la Bande de Gaza, dont les cinq petits enfants avaient été tués par des soldats israéliens alors qu’ils cueillaient des fraises dans la fraiseraie familiale. Evidemment, ce meurtre ne sera jamais jugé. Lorsque j’ai demandé aux organisateurs la raison pour laquelle une invitation n’a pas été adressée à une femme Palestinienne, on m’a répondu que cela risquerait de trop focaliser les discussions.
J’ignore ce qu’est la violence non localisée. Je sais par contre que le racisme et la discrimination, bien qu’ils soient des concepts théoriques et des phénomènes universels, ont toujours un impact local. La douleur, tout comme l’humiliation, l’abus sexuel, la torture, la mort et même les cicatrices sont tous locaux.
Cependant, il est quand même déplorable de constater que la violence qu’exercent le gouvernement israélien et son armée sur les femmes Palestiniennes se soit répandue à travers tout le globe. En fait, la violence, quelle soit de l’état ou de l’armée, collective ou individuelle est aujourd’hui le sort des femmes musulmanes, pas uniquement en Palestine, mais partout dans le monde ; dans chaque contrée où le monde occidental émancipé tend et impose son empreinte impérialiste. C’est une violence qui n’est presque jamais abordée et qui est passivement tolérée par la plupart des personnes en Europe et au Etats-Unis. Tout cela parce que le soi-disant monde libre craint la matrice musulmane.
La Grande France, par exemple, dont la devise est « Liberté, Egalité, Fraternité » a peur des petites filles voilées. De son côté, le Grand Israël craint la matrice Musulmane que ses ministres désignent comme une menace démographique.
La toute-puissante Amérique et la Grande Bretagne sont en train de corrompre, respectivement, leurs citoyens en leur transmettant une peur aveugle à l’égard des Musulmans. Ces derniers sont appelés de tous les noms d’oiseaux et décrits comme étant des ignobles, des primitifs, des sanguinaires en dehors du fait qu’ils soient anti-démocratie, chauvins et producteurs en masse de futurs terroristes. Pourtant, les individus qui détruisent le monde aujourd’hui ne sont pas Musulmans ; l’un d’entre eux est un fervent Chrétien, l’autre est Anglican et un troisième qui est juif non pratiquant.
Je n’ai jamais fait l’expérience des souffrances subies chaque jour et chaque heure par les femmes Palestiniennes, et j’ignore la nature de la violence qui transforme la vie d’une femme en un enfer permanent. Ces femmes souffrent le martyre à cause de la torture mentale et physique endurée au quotidien. Elles sont privées de leurs droits humains les plus fondamentaux et du droit de chacun à jouir d’une dignité et d’une intimité. En effet, à n’importe quel moment de la journée, comme de la nuit, leurs maisons sont prises d’assaut et ces femmes, sous la menace de l’arme, sont forcées de se dévêtir, laissées nues devant des étrangers et sous les yeux de leurs propres enfants. Ces femmes, dont les maisons sont démolies, sont privées de tous moyens d’existence et d’une vie familiale normale. Tout cela ne fait pas partie de mon expérience personnelle. Cependant, je suis victime de la violence à l’encontre des femmes dans la mesure où la violence contre les enfants n’est autre qu’une violence contre les mères.
En effet, je considère les femmes Palestiniennes, Irakiennes et Afghanes comme mes sœurs car nous sommes toutes à la merci des mêmes criminels sans scrupule qui se sont autoproclamés leaders du monde libre et émancipé. Hélas, c’est au nom de cette liberté et de cette émancipation qu’ils volent nos enfants.
En outre, un véritable conditionnement et un lavage de cerveau intense ont aveuglé les mères Israéliennes, Américaines, Italiennes et Britanniques. Elles ne peuvent plus réaliser que les seules sœurs et alliées qu’elles peuvent avoir dans ce monde sont les mères Musulmanes Palestiniennes, Irakiennes ou Afghanes, dont les enfants sont tués par les nôtres, ou bien, choisissent de se faire exploser et de voler en morceaux en emportant notre progéniture avec eux.
Elles ont donc perdu la faculté d’analyser puisque leur cerveau a été conditionné ou même infecté par des virus produits par les politiciens. Ces virus, bien que dissimulés sous plusieurs appellations glorieuses comme Démocratie, Patriotisme, Dieu ou Patrie, sont en réalité identiques. Ainsi, ils découlent d’idéologies fausses et erronées visant à enrichir les riches et à donner le pouvoir aux puissants.
C’est pourquoi, nous sommes toutes victimes d’une violence à la fois mentale, psychologique et culturelle qui nous transforme en un groupe homogène constitué de mères endeuillées ou potentiellement endeuillées.
Les mères occidentales, du fait de tous les enseignements qu’elles reçoivent, sont persuadées que leur matrice est un atout national alors que celle des Musulmanes n’est qu’une menace internationale. On leur a malheureusement enseigné de ne jamais s’écrier : « Je l’ai mis au monde, je l’ai allaité, il est à moi et je n’accepterais jamais qu’il fasse partie de ceux dont la vie est ne vaut pas un sou, puisque moins précieuse que le pétrole, et dont l’avenir ne vaut pas un morceau de terre ».
En fait, nous sommes toutes terrorisées par une éducation qui envenime nos esprits et qui nous pousse à croire que tout ce que nous pouvons faire est de prier pour que nos enfants retournent chez eux, ou bien de se montrer fières devant leurs corps sans vie.
Nous avons toutes été, faut-il le souligner, élevées de manière à supporter en silence toutes ces épreuves, à contenir notre peur et notre frustration, à soigner notre anxiété avec le Prozac, mais à ne jamais acclamer Mère Courage en public. Ne jamais être une véritable maman juive, italienne ou irlandaise.
Je suis une victime de la violence d’Etat. Mes droits naturels et civils en tant que mère ont été violés et continuent de l’être car j’appréhende le jour où mon fils, ses 18 ans fêtés, me sera arraché et sera emmené loin de moi pour servir de pion entre les mains des criminels appelés Sharon, Bush et Blair ainsi que leur clan des généraux assoiffés de sang, de pétrole et de terre. Eu égard au monde dans lequel je vis, à l’état dans lequel je vis, au régime auquel je suis soumise, je n’oserais sûrement pas proposer aux femmes Musulmanes des idées pour changer leurs vies. Je ne voudrais pas qu’elles se dévoilent la tête ou qu’elles adoptent une méthode différente pour élever leurs enfants. Je ne me permettrais pas de les conseiller vivement de bâtir et d’instaurer des Démocraties suivant le modèle occidental qui les méprise, elles et les leurs.
Je voudrais seulement leur demander humblement d’accepter d’être mes sœurs. Je voudrais leur avouer que je reste admirative devant leur persévérance et leur courage pour ne pas abandonner, pour continuer à avoir des enfants et surtout, pour préserver une vie familiale empreinte de dignité en dépit des conditions de vie absurdes imposées par mon monde.
Je voudrais également leur assurer que la même douleur qui nous déchire nous a unies car nous sommes toutes victimes de la même violence, même s’il faut reconnaître que leur souffrance surpasse la nôtre puisque ce sont elles que mon gouvernement et son armée, financés par mes impôts, maltraitent et malmènent.
Par ailleurs, je tiens à signaler que l’Islam en soi, comme le Judaïsme en soi et même le Christianisme, ne constituent aucune menace pour moi. Par contre, la véritable menace émane de l’impérialisme américain, de l’indifférence et de la coopération européenne, du racisme israélien et de son système d’occupation hostile. Et c’est le racisme, la propagande pédagogique et la xénophobie imprimée dans les esprits qui incitent et amènent les soldats israéliens, pour des « prétendus » motifs de sécurité à sommer les femmes Palestiniennes, sous la menace de l’arme, de se déshabiller sous les yeux de leurs enfants. C’est aussi l’extrême mépris et manque de respect et de considération qui conduisent les soldats américains à violer des femmes Irakiennes. Les même raisons autorisent les geôliers israéliens à enfermer des jeunes femmes dans des conditions des plus inhumaines et barbares, en l’absence d’un minimum d’hygiène.
Les femmes prisonnières sont privées d’électricité pendant l’hiver, d’eau ou de matelas propres. Pire encore, elles sont séparées de leurs bébés nourris au sein et de leurs petits enfants. Le supplice se poursuit pour ces femmes pour lesquelles le chemin de l’hôpital est barré, celui de l’éducation bloqué, leurs terres confisquées, leurs arbres déracinés, et travailler leurs terres et champs leur est désormais interdit.
J’essaie de me mettre à la place des femmes Palestiniennes, mais je peine à les comprendre ou à comprendre et à sentir leur douleur. J’ignore aussi combien j’aurais survécu à une telle humiliation et à un tel irrespect de la part du monde entier.
Par contre, ce dont je suis entièrement consciente est que la voix des mères à été très longtemps étouffée dans cette planète dévastée par la guerre. Comment peut-on ouïr et témoigner des pleurs des mères si elles ne sont pas invitées à des forums internationaux comme celui d’aujourd’hui ?
Même si tout ce que je possède n’est pas exhaustif, je demeure convaincue, sans jamais l’oublier, que ces femmes sont mes sœurs et que mon devoir envers elles consiste à pleurer pour elles, à me battre pour elles. Il faudrait se rappeler que ces femmes perdent leurs enfants dans des fraiseraies ou sur des routes crasseuses près des check-points. Sur le chemin de l’école, ils sont ciblés par les tirs de nos enfants qui ont été élevés suivant le concept leur dictant que l’amour et la compassion sont liés à la race et à la religion.
Devant toutes ces femmes et tous ces enfants trahis, je ne peux qu’apporter mon soutien tout en reprenant la question d’Anna Akhmatova (une autre femme ayant vécu sous un régime de violence contre les femmes et les enfants) : Pourquoi est-ce que ce filet de sang déchire le pétale de ta joue ?
4 juillet 2010 - JFJFP - Vous pouvez consulter cet article à :
http://jfjfp.com/?p=7720
Traduction de l’anglais : Niha
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