vendredi 23 octobre 2009

Une nouvelle brèche dans le mur israélien d’impunité

jeudi 22 octobre 2009 - 06h:45

Hasan Abu Nimah - The Electronic Intifada


Le rapport Goldstone représente une nouvelle faille importante dans le mur de l’impunité israélienne, qui s’étiole lentement mais sûrement. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’Israël ne soit placé face aux conséquences de ses crimes, écrit Hasan Abu Nimah.

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Les efforts déployer par Israël pour salir la réputation du juge Richard Goldstone ont échoué à enterrer l’enquête des Nations Unies que celui-ci a dirigée - Photo : Jean-Marc Ferre/UN

Le rapport Goldstone sur les crimes de guerre commis par Israël dans Gaza l’hiver dernier a finalement réussi à passer son premier obstacle important de procédure lorsque Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies à Genève [CDH] a adopté le 16 Octobre une résolution qui l’approuvait.

La résolution appelle « toutes les parties concernées, y compris les organisations des Nations Unies » à mettre en œuvre les recommandations du rapport - qui vont jusqu’à menacer les dirigeants israéliens de passer devant les tribunaux internationaux - et va transmettre le rapport à l’Assemblée générale des Nations Unies pour qu’elle se prononce plus avant.

Les États-Unis ont rejeté la résolution comme étant biaisée car elle ne faisait que critiquer Israël - et pas les groupes armés palestiniens qui sont également accusés dans le rapport Goldstone d’avoir commis des crimes de guerre à cause des tirs de roquettes vers Israël et qui ont tué trois civils israéliens.

Les États-Unis n’ont pas non plus apprécié le fait que la résolution du CDH inclut des questions non liées à Gaza, à savoir l’expansion agressive d’Israël des colonies israéliennes dans Jérusalem occupée et le reste de la Cisjordanie, la construction du mur [d’Apartheid] en Cisjordanie, les ingérences dans les lieux saints, et les tentatives visant à modifier les caractéristiques démographiques de Jérusalem.

Mais cette orientation était tout à fait appropriée car le Hamas, contrairement à Israël, a coopéré pleinement avec les travaux préparatoires au rapport Goldstone, et le Hamas a même déclaré qu’il allait mener des enquêtes sur les actions palestiniennes, comme le demande le rapport.

On peut être sceptique sur la crédibilité de ces enquêtes, mais Israël n’est même pas allé jusque là. Par conséquent, la résolution condamne à juste titre « la non-coopération de la puissance occupante, Israël, avec la mission d’enquête internationale et indépendante », dirigée par Goldstone.

La résolution a été tout à fait équilibrée en ce sens qu’elle replace les questions dans leur véritable contexte : Israël est la « puissance occupante » et les Palestiniens sont le peuple occupé. Ils ne sont pas égaux.

Bien qu’Israël ait refusé de coopérer avec les auteurs du rapport, il est néanmoins préoccupé du fait que ce rapport documente en détail ses crimes de guerre et ses crimes flagrants contre l’humanité. Les efforts d’Israël pour dénigrer la réputation du juge Richard Goldstone - juriste disposant de références inattaquables dans la justice internationale, et juif sioniste sud-africain - n’ont pas réussi à enterrer le rapport.

Depuis sa création Israël a réussi à échapper à toutes les obligations imposées par le droit international et pour l’essentiel de ses six dernières décennies, cet Etat a bénéficié de la protection américaine qui lui a permis d’agir en toute impunité comme un hors la loi.

La saga du rapport Goldstone ne fait pas exception. Au début du mois d’octobre,une très forte pression américaine et israélienne assortie de menaces contre Mahmoud Abbas et son Autorité palestinienne [AP] de Ramallah a fait en sorte que ce dernier retire le soutien [de l’AP] à un projet de résolution approuvant le rapport des Nations Unies. Cela aurait dû avoir pour effet de l’enterrer. Mais une puissante protestation dans l’opinion publique palestinienne face à ce qui était perçu comme une claire trahison d’Abbas, a imposé un changement de cap.

Pour les Palestiniens, habitués depuis longtemps à la duplicité des arrangements de l’AP avec Israël, l’affaire Goldstone, c’était trop. Comment Abbas - qui est censé défendre les Palestiniens - pouvait-il lancer une bouée de sauvetage aux auteurs du massacre de Gaza et leur offrir une échappatoire face à leur responsabilité ? Ni Abbas, ni ses bailleurs de fonds internationaux et israéliens n’ont été en mesure d’ignorer la rébellion populaire grandissante contre l’Autorité palestinienne, ainsi que les appels croissants pour le limogeage d’Abbas et même pour son procès pour avoir trahi son propre peuple.

Après quelques semaines de justifications confuses et contradictoires, Abbas a ordonné à son représentant à Genève de soutenir la résolution, conduisant à son adoption par le Conseil des Droits de l’Homme [CDH] la semaine dernière.

La décision d’Abbas de revenir à Genève et de demander une session spéciale du CDH a été accueillie avec une certaine compréhension par ceux qui l’avaient poussé dans ce gâchis. Tant les Israéliens que les Américains semblent avoir réalisé que sa volte-face à Genève ne servait qu’à réparer les dégâts. L’effort désespéré d’Abbas pour sauver son existence politique est aussi dans l’intérêt de ceux qui le manipulent et qui ont encore besoin de lui.

Tout en autorisant cette retraite tactique d’Abbas, les Israéliens et les Américains ont cette fois redirigé leur pression vers les autres membres du CDH dans l’espoir qu’ils ne votent pas [le rapport]. Certains ont cédé à cette pression, pour s’attirer les bonnes grâces des Etats-Unis et d’Israël, mais la résolution en faveur du rapport a cependant été adoptée par 25 voix contre 6, avec 11 abstentions.

Les États-Unis ont pris la tête du vote opposé, conformément à son habituelle politique de protection d’Israël contre les condamnations internationales. En faisant en sorte que d’autres votent de la même façon, Washington de fait encourage et récompense l’agression israélienne et ses crimes, et détruit toute chance de redevenir crédible dans la région.

Le bref moment d’espoir suscité par l’élection du président Barack Obama a été irrémédiablement perdu car il est clair que la superpuissance américaine se laisse apparemment toujours manipuler par un petit Etat voyou [« rogue state »] plutôt que d’utiliser son pouvoir et son autorité pour empêcher Israël de massacrer les Arabes en Palestine et ailleurs, de voler leurs terres, d’occuper leur territoire, de provoquer une escalade dans la course régionale aux armes de destruction massive, et de menacer ses voisins proches et éloignés.

Israël a longtemps dupé une grande partie du monde, en prétendant être la seule démocratie de style occidental dans la région, entourée d’Arabes sauvages et agressifs et de Palestiniens terroristes qui veulent sa destruction. Un mélange d’hypocrisie occidentale, de peur, de tendances racistes dissimulées, d’ignorance et de complaisance ont trop longtemps mis Israël à l’abri de devoir payer le prix de ses actes.

La condamnation dans la résolution du CDH, des restrictions imposées par Israël aux Palestiniens « sur la base de l’origine nationale, la religion, le sexe, l’âge ou d’autres motifs discriminatoires » comme étant « une violation grave des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels du peuple palestinien », est une reconnaissance internationale bienvenue de la nature raciste de la politique israélienne.

Il est peut-être trop tôt pour espérer que le rapport Goldstone mène directement les dirigeants israéliens à devant les tribunaux internationaux, car il y a encore trop de possibilités pour Israël et ses bailleurs de fonds de bloquer une telle action. Mais le rapport Goldstone représente une nouvelle faille importante dans le mur de l’impunité israélienne qui s’étiole lentement mais sûrement. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’Israël ne soit placé face aux conséquences de ses crimes, et tous ceux qui veulent la paix et la justice devront y travailler avec une vigueur renouvelée.

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* Hasan Abu Nimah est l’ancien représentant permanent de la Jordanie auprès des Nations unies.

2& octobre 2009 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction : Claude Zurbach

Des Français plus que jamais contre l'impunité d'Israël

22/10/2009
Contrairement à la position officielle française, qui s'est abstenu de voter en faveur du rapport Goldstone au Comité des Droits de l'Homme des Nations Unies, plusieurs associations françaises des droits de l'homme ont exigé de mettre fin à l'impunité dont bénéficie l'entité sioniste depuis sa création en 1948, a rapporté le site en ligne de la chaîne de télévision qatarie AlJazira.

Celles-ci appréhendent surtout que les recommandations du rapport onusien qui accuse Israël de crime de guerre et contre l'humanité durant l'offensive Plomb durci contre la bande de Gaza ne soit avorté. Soupçonnant des entraves pour son accession à la Cour Pénale internationale.
Selon Miche Murzier, qui est chef du département d'Israël et des territoires palestiniens dans la branche française d'Amnesty internationale, mettre fin à cette impunité est désormais indispensable "pour réhabiliter le système juridique et éthique internationale". "Celui-ci étant "accusé à raison de suivre une politique de deux poids et deux mesures au Moyen Orient", explique-t-il.

Le porte-parole d'une autre association française, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples ( MRAP) Mouloud Ounite a quant à lui insisté sur la nécessité de mettre fin à ce traitement dont bénéficie Israël, pour que ses dirigeants ne répètent pas leurs crimes contre les Palestiniens. S'étonnant de la position de la France qui s'est abstenu de voter en faveur du rapport lors du vote au sein du Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies, il a assuré que son association s'attelle à empêcher que le rapport Goldstone ne soit enterré.

Pour Maître Maurice Buttin, qui est président du Comité de vigilance pour une paix réelle au Proche Orient, les organisations non gouvernementales devraient faire pression sur les gouvernements occidentaux pour l'empêcher de " jeter le rapport dans la poubelle". Estimant que "la position du président Nicolas Sarkozy n'honore pas la France qui est le pays des Droits de l'homme", il a soupçonné les États-Unis et certains pays occidentaux d'œuvrer par manœuvres diplomatiques pour entraver l'accès du rapport à la Cour pénal internationale.

Le parti des Verts français a lui également dénoncé l'impunité d'Israël, affirmant participer jusqu'au bout à la bataille juridique contre l'enterrement du rapport. Leur porte parole en a appelé "l’opinion publique à se battre pour que le gouvernement israélien soit enfin jugé pour sa politique et sa pratique permanente de non-respect des droits de l’homme en Palestine".

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=108082&language=fr

Opération européenne Miles of Smiles

France - 23-10-2009

Le Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens aux portes de Gaza aux commandes d’un convoi humanitaire de 100 minibus
Par Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens
"Miles of Smiles" pour les enfants de Gaza, c’est parti ! C’est vendredi 16 octobre que le convoi humanitaire en direction d e la bande de Gaza a pris le départ. L’objectif de l’opération ? Acheminer une centaine de minibus contenant du matériel scolaire et médical, des médicaments, des fauteuils roulants auprès des populations gazaouies et celles des territoires occupés. Les enfants seront les principaux bénéficiaires du convoi. Plus d’un mois après la rentrée scolaire, les associations organisatrices de l’opération ont bon espoir d’apporter un peu plus de confort à des populations démunies dont les plus jeunes ont beaucoup de mal à poursuivre leur scolarité dans des préfabriqués de fortune.

Le convoi humanitaire de l’opération "Miles of Smiles" pour les enfants de Gaza bloqué à Port Saïd

La première étape du périple a amené le convoi à Port Saïd, en Egypte, et devrait ouvrir les portes du passage frontalier de Rafah. Les associations européennes devraient ainsi atteindre au but en pénétrant la bande Gaza. A l’heure actuelle, soit 5 jours après son départ, le convoi reste toujours bloqué aux portes de Gaza en l’attente du laisser passer des autorités en place. Les différentes associations et les divers participants de l’opération sont d’ores et déjà préparés à un éventuel sit-in qui pourrait durer plusieurs semaines.

« Nous sommes prêts à attendre le temps qu’il faudra pour acheminer notre convoi humanitaire jusqu’à la destination initialement prévue : les populations de la bande de Gaza et des territoires occupés sont dans un besoin criant de produits de première nécessité. Les minibus que nous avons affrétés contiennent du matériel médical, des médicaments, des outils de mobilité pour les personnes les plus fragilisées mais aussi du matériel scolaire pour les enfants qui poursuivent leur apprentissage dans des conditions extrêmement déplorables. Plus qu’une aide humanitaire nous souhaitons apporter un peu d’espoir et de sourires sur le visage de ces populations en souffrance. Tous les participants sont très motivés et poursuivrons l’opération jusqu’à son terme », explique Malik Sebihi, Président du CBSP.

Une fédération d’associations européennes pour une opération d’envergure internationale

A l’origine du convoi, le Comité International pour la Levée du Siège de Gaza, les Partenaires pour la Paix et le Développement des Palestiniens et le Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens. Le financement de l’opération, qui s’élève à deux millions de dollars, soit plus d’un million quatre cent mille euros, a été pris en charge par un certain nombre de sponsors dont le CBSPqui aura fourni 20 minibus sur les 100 véhicules affrétés.

Contribuer à la reconstruction de la société civile, apporter une aide matérielle aux jeunes pour leur permettre d’avoir accès à l’éducation, fournir des médicaments aux personnes les plus fragilisées sont quelques-uns des objectifs poursuivis par cette opération humanitaire.

Enterrés à Wadi Araba, quinze ans de paix défunte

Jordanie - 23-10-2009
Par Muna Awwad
The Star (Jordan), Volume 20, Issue 43, 19 – 25 October 2009
Quinze ans après la signature du Traité de Paix Wadi Araba entre la Jordanie et Israël, ce traité n’a rien à nous montrer sinon l’erreur de penser que la paix avec un Etat comme Israël, qui s’arqueboute à sa mentalité de châtelain et à ses volontés expansionnistes, pourrait engranger des résultats positifs. Le 26 octobre 1994, la Jordanie fut le deuxième pays, après l’Egypte, à normaliser ses relations avec Israël avec la signature du traité de paix entre les deux pays, après un état de guerre qui existait entre eux depuis 1948.

La signature d’un accord avec Israël n’a pas beaucoup plu au peuple et à la société civile jordaniens, qui avaient tous une bonne expérience de ce qu’était Israël. Une série de revendications et d’activités d’opposition ont lieu en Jordanie depuis 1994 et aujourd’hui, 15 ans plus tard, alors que la date anniversaire de l’événement historique approche, la futilité de ce mirage de paix devient plus évidente pour tous les Jordaniens, et même pour ses supporters de la première heure.

Sa Majesté le Roi Abdullah II semblait très pessimiste lorsqu’il a été interviewé par le journal israélien Ha’aretz, le mardi 6 octobre ; répondant à une question sur la joie que serait la célébration du 15ème anniversaire du traité, Sa Majesté a répondu : « Pas aussi heureux que lorsque le traité de paix a été signé ; notre relation s’est refroidie… Aujourd’hui, pour un Jordanien, aller en Israël est pratiquement impossible, nous n’avons qu’environ 150.000 Israéliens qui viennent nous rendre visite chaque année et la plupart d’entre eux sont des Arabes israéliens (les Palestiniens vivant en Israël, ndt.), le commerce est presque inexistant ; le 15ème anniversaire nous rappelle que lorsqu’existe un engagement à respecter les droits de l’autre, lorsqu’une direction a le courage de prendre des décisions difficiles dans l’intérêt du peuple, on ne parvient pas à la paix. »

Bien que le Parlement ait ratifié, à l’époque, le traité, aujourd’hui de nombreuses voix s’élèvent pour demander son annulation.

Le Député Khalil Atiyeh a dit : « Seul Israël a bénéficié de ce traité, la Jordanie n’a été respectée à aucun moment ; et cela est dû au manque d’engagement d’Israël envers le traité de paix, pendant ces 15 dernières années. Israël a pollué nos eaux, incendié nos terres agricoles, évacué la notion d’une patrie de substitution et beaucoup d’autres violations qui font que l’image d’Israël en Jordanie est même pire qu’avant. Nous espérons que la déclaration du Roi encouragera le gouvernement à mettre fin à toutes formes de normalisation avec cet ennemi. »

Le militant et analyste islamique Ali Abul Sukkar pense lui aussi qu’il est logique que la direction jordanienne en arrive là. Il a déclaré : « La nature de l’attitude israélienne, toujours arrogante vis-à-vis des autres, doit avoir des conséquences sur la relation avec la Jordanie, en particulier le fait qu’Israël refuse de s’engager sur de nombreux articles mentionnés dans le traité. Il faut mettre fin à ce traité, comme le traité jordano-britannique, qui est mort avant d’avoir achevé sa 10ème année, pour libérer la décision officielle jordanienne de son engagement envers un tel traité. »

Cependant, beaucoup d’autres pensent que la position officielle est loin d’être la réponse adéquate aux violations continues d’Israël.

L’écrivain et militant Hisham Bustani pense que l’affaire est trop complexe pour être simplement exprimée dans des déclarations. Il a dit au Star : « Israël et la Jordanie sont organiquement liés par trois chaines incassables : le Traité, l’alliance stratégique au projet US dans la région arabe, et leurs natures en tant qu’Etats fonctionnels. Les relations jordano-israéliennes continueront comme avant, au niveau économique, et surtout au niveau sécuritaire. Nous savons qu’une ‘coopération’ sécuritaire haute existe entre la Jordanie et Israël, qui inclut également les USA. »

D’un autre côté, la déclaration officielle a donné de l’espoir à ceux, nombreux, qui attendent une telle démarche. Badi Rafay’a, militant anti-normalisation de pointe, a dit : « Si cette déclaration a pour but pratique d’évaluer la relation avec Israël, et si elle n’est pas une simple position provisoire, ce serait un succès historique qui mériterait notre plein appui. »

Abul Sakkar a expliqué au Star comment l’accord de paix jordano-israélien fut une malédiction pour l’Etat jordanien, son peuple et sa vie. « Ce traité fut une insulte à la Jordanie et à son peuple à différents niveaux, en particulier en terme d’isolement de la Jordanie dans ses dimensions arabes et islamiques, et a fait de la Jordanie, selon certains pays, un passage pour l’ennemi sioniste, sa politique et ses produits ; cela a eu un effet négatif sur l’économie jordanienne aussi, lorsque certains pays ont hésité à recevoir des produits jordaniens, craignant qu’ils comprennent des produits d’origine israélienne. »

De plus, Rafaya’a souligne que « le traité a contribué à aggraver les libertés publiques en Jordanie ; la population ne voulait pas de cette relation, et en conséquence, le gouvernement a restreint la liberté d’expression. »

Dans un autre ordre d’idée, la démarche de la Jordanie d’ouvrir des relations diplomatiques avec Israël a eu, pour elle, plus d’inconvénients que de bénéfices.

« En signant le traité, nous avons reconnu le droit illégitime d’Israël à occuper la terre arabe et la création illégitime de son Etat par la destruction, le meurtre et l’expulsion de la population arabe indigène, et nous avons reconnu toutes les mesures prises pour renforcer et enraciner cet Etat illégitime, » dit Bustani.

Selon les analystes, la poursuite des violations israéliennes à Jérusalem, qui ont atteint récemment un niveau encore plus haut, a exaspéré tous les Jordaniens. Abul Sakkar dit : « La Jordanie a l’autorité officielle sur Al-Haram Al-Sharif et sur les autres sites religieux de Jérusalem, selon ce traité ; comment décrire les fouilles et les attaques d’Israël sur le site, sinon comme un mépris total envers la Jordanie ? »

Le chercheur Abdullah Hammoudeh commente : « Le creusement de tunnels sous la Mosquée Al-Aqsa, la destruction des maisons et le vol des biens sont tous une insulte envers la souveraineté jordanienne. »

Au niveau économique, les bénéfices initiaux que le traité a apportés ont régressé et tout est redevenu comme il y a 15 ans.

« Selon le traité, la Jordanie doit jouer en faveur d’Israël : le traité de paix stipule non seulement la fin du boycott économique jordanien des produits israéliens, mais demande également que la Jordanie coopère à mettre fin aux boycotts économiques de tiers dirigés contre Israël (c’est-à-dire les pays arabes qui n’ont pas normalisé leurs relations avec Israël, et les pays et groupes non arabes qui boycottent Israël pour des questions éthiques), transformant la Jordanie en un ‘facilitateur’ et un ‘médiateur’ de l’économie israélienne. Le traité de ‘paix’ parle dans beaucoup de ces articles d’établir un ‘cadre régional de partenariat’ et un ‘cadre de coopération économique régionale plus large’, dans lequel Israël sera évidemment le ‘leader’, » explique Bustani au Star.

Dans un autre contexte, Abul Sukkar suggère que le traité n’a pas sauvegardé les droits territoriaux jordaniens. « Non seulement ce traité n’a pas garanti des frontières jordaniennes sûres, mais il l’a laissée sous la menace d’une patrie de substitution et il a aussi ignoré la terre jordanienne occupée par Israël ; Um al-Rishrash était une terre jordanienne officiellement occupée en 1949 ; elle n’a pas été ni restituée ni libérée, et le traité l’a complètement ignorée, » dit Abul Sakkar.

Dans ce contexte, Bustani dit que le traité de « paix » a également détruit la souveraineté jordanienne sur sa propre terre ; Al-Ghamr et Al-Baquoora, territoires jordaniens « libérés » de l’occupation israélienne par le traité, sont régis par les clauses suivantes : la terre est louée aux Israéliens pendant 25 ans renouvelables par accord des deux parties ; si l’une des parties n’agrée plus ces conditions, la terre n’est pas rendue à la Jordanie mais elle fait l’objet de nouvelles négociations ! Les Israéliens sont autorisés à y entrer et à en sortir sans passeport ni aucune sorte de papier d’identité, les Israéliens sont autorisés à aller sur ces terres en armes, le traité se réfère aux Israéliens comme aux « propriétaires de la terre », etc. En bref, Baquoora et Ghamr sont des zones sous souveraineté israélienne, et elles n’ont pas été restituées.

Abdullah Hammoudeh souligne l’erreur historique faite en signant ce traité, comme il le dit au Star : « Par cet accord, nous avons donné à Israël un droit légitime pour ses crimes et nous avons approuvé l’histoire juive de la Palestine, ce qui a servi le peuple juif, d’un point de vue historique. » Hammoudeh parle aussi des expressions et termes utilisés dans le traité et leur dangerosité.

Dans ce contexte, Bustani déclare : « Sur la question des réfugiés, le traité de paix définit le problème des réfugiés comme une question « humanitaire », lui retirant toute sa perspective politique. Il y fait également référence comme étant le résultat du « conflit » dans la région, oblitérant la responsabilité directe d’Israël. Le traité non seulement ne mentionne pas le droit au retour des Palestiniens dans leurs maisons et sur leurs terres, mais il mentionne « l’installation » des Palestiniens comme un but ! »

Au niveau populaire, de nombreuses tentatives ont été faites pour améliorer l’image d’Israël aux yeux du peuple jordanien ; mais Israël est toujours, pour la plupart des Jordaniens et des Arabes, la pire expérience historique et le premier Etat à être décrit comme l’ennemi ; l’ambassade israélienne à Amman est considérée comme tabou tandis que l’ambassadeur israélien est boycotté, ignoré et malvenu lorsqu’il séjourne à Amman.

« La population refuse la normalisation avec Israël. La paix n’est une valeur que si elle représente réellement la justice, et la justice requiert la décolonisation de la Palestine et la fin du projet colonial sioniste dans la région arabe, » ditBustani.

Hattar a affirmé au Star que ces 15 années ont été un gâchis, et qu’elles n’étaient pas nécessaires pour découvrir toutes les réalités mentionnées. « Le traité n’avait pas besoin d’être expérimenté, les 15 années ont fait la preuve que l’idéologie de l’ennemi demeure inchangée, qu’on fasse la paix ou non ; ils veulent que la Jordanie soit un passage pour la normalisation avec la région, » dit-il.

Avec l’impasse actuelle dans laquelle est plongée la région après avoir réalisé qu’Israël n’est pas intéressé par la paix avec les Palestiniens, une paix basée sur la justice et sur les résolutions de l’ONU, la question est de savoir ce que la Jordanie peut faire pour se libérer de ce traité importun.

Bustani suggère que « la Jordanie doit redessiner ses relations stratégiques ; elle devrait explorer des alliances différentes, mondiales et régionales, avec des pays comme la Russie, la Chine, la Syrie et l’Iran ; elle devrait explorer les énormes possibilités qui existent avec les démocraties montantes d’Amérique Latine comme le Venezuela et le Brésil ; elle devrait se libérer de ses obligations sécuritaires envers Israël en annulant ce traité. » « Annuler un traité ne signifie pas la guerre, mais la préservation des intérêts du peuple et le maintien d’une position où les choses peuvent être modifiées pour un avenir meilleur, » conclut-il.

Se réapproprier le vocabulaire : en identité et en pensée, nous ne sommes pas des Arabes israéliens, nous sommes des Palestiniens

Palestine - 23-10-2009
Par Khalil Nekhleh
Le professeur Khalil Nakhleh, chercheur et écrivain indépendant, Ramallah, Palestine, a écrit cette réflexion dans le cadre de l’initiative : La Première Guerre des Mots – Palestine Think Tank et Tlaxcala déclarent la guerre à la désinformation.
Ceux qui restent de la population indigène palestinienne en Israël après le nettoyage ethnique de 1947/1948 devraient être désignés comme « les Palestiniens en Israël » ou « la minorité palestinienne en Israël », et non comme « les Arabes israéliens » ou « les Arabes 48 ».






















Je suis personnellement l’un de ces rescapés de mon peuple palestinien indigène qui vivait en Palestine (près de 900.000 personnes) et qui ont subi un « nettoyage ethnique » pour la préparation de la création de l’Etat juif d’apartheid d’Israël en 1947/1948. Seuls 160.000 d’entre nous sont restés dans ce qui fut connu ensuite sous le nom d’ « Israël ».

J’étais, et je suis, un Palestinien, qui a eu la chance de pouvoir rester sur la terre de la Palestine historique, c’est-à-dire la Palestine sous le Mandat britannique, et qui est devenu un des membres d’une minorité croissante et très dynamique de près de 1,3 millions de Palestiniens, et qui vit maintenant dans l’Etat israélien d’apartheid.

Le label « Arabes israéliens » a été inventé et nous a été imposé par nos ennemis, à savoir l’Etat israélien raciste d’apartheid. Beaucoup d’Etats arabes ont choisi de mépriser notre existence, ou ont totalement ignoré notre statut, comme le monde occidental qui a soutenu le sionisme et facilité et reconnu la création de l’Etat israélien raciste d’apartheid, et qui persiste à justifier son existence.

Nous étions Palestiniens avant le nettoyage ethnique de 1947/1948 et nous continuons d’être Palestiniens depuis, et nous en sommes fiers. Notre identité et notre destinée collectives sont reliées au reste du peuple palestinien dans les secteurs palestiniens occupés par Israël en 1967 et au reste des Palestiniens dispersés, comme réfugiés. Nous faisons partie des près de 11 millions de Palestiniens dans le monde entier qui aspirent à la liberté et à la justice.

En « signe de solidarité », nous attendons de vous que vous nous appeliez «les Palestiniens d’Israël ». Il nous faut purger notre et votre vocabulaire du terme « Arabes israéliens », le concept de nos occupants et de nos oppresseurs, qui cherchent à modeler notre réalité à leur propre image.

La réunion des bureaux de boycottages d'Israël: Le boycottage est un moyen légitime d'autodéfense

22 Oct 2009


Damas / Les officiers de liaison des bureaux régionaux du boycottage d'Israël ont insisté sur l'importance du boycottage arabe et islamique d'Israël le considérant comme un moyen légitime et légal d'autodéfense.

"Le boycottage d'Israël ne se contredise pas avec les dispositions de la loi internationale et représente par contre un élément de pression pour obliger Israël à se soumettre aux résolutions de la légalité internationale et à rendre les droits aux ayants- droit, et un facteur puissant pour l'instauration de la paix juste et globale au Moyen-Orient", affirment les officiers de liaison des bureaux régionaux du boycottage d'Israël dans leur communiqué publié au terme des travaux de leur 83ème session aujourd'hui à Damas.

Le communiqué appelle à de strictes vérifications des pays d'origine et des sociétés fabriquant des marchandises entrant aux marchés arabes afin d'empêcher l'insertion dans ces marchés des marchandises de fabrication israélienne.

Il invite aussi les pays étrangers à interdire l'importation des marchandises des colonies établies sur les territoires arabes occupés, à considérer leur importation comme contravention à la loi internationale et aux résolutions internationales ad hoc, et à sécher les ressources de la colonisation.

Le communiqué réitère le droit de la Syrie à récupérer son Golan occupé jusqu'à la ligne du 4 juin 1967 conformément aux résolutions de la légalité internationale et les fondements du processus de paix, affirme que la paix juste et globale reste une option stratégique qui ne s'établit que par le retrait israélien total des territoires arabes occupés, le retour des réfugiés palestiniens à leurs foyers, la levée du blocus sur le peuple palestinien, la démolition du mur de séparation raciale et l'établissement de l'Etat palestinien indépendant avec al-Qods pour capitale.

Les participants à cette session ont salué la fermeté du peuple palestinien et sa lutte contre les agissements israéliens, contre le blocus inique sur Gaza et contre les mesures de judaïsation d'al-Qods, invitant les factions palestiniennes à l'unité nationale.

La conférence a d'autre part salué les efforts de réconciliation nationale entre toutes les composantes de la société somalienne, à l'intérieur et à l'extérieur de la Somalie, proclamé l'appui au Soudan, à l'unité, à la souveraineté et à l'indépendance de l'Irak et le refus de toute ingérence dans les affaires intérieures de ce pays.

La conférence a condamné les menaces et les provocations israéliennes contre le Liban, insistant sur la nécessité de la récupération par ce pays des Hameaux de Chahaa.

La conférence qui a commencé ses travaux mardi, a discuté d'un nombre de questions visant à développer les dispositions du boycottage d'Israël et d'autre se rapportant à la situation des sociétés de différentes nationalités, touchées par les dispositions de boycottage.
Gh.H.

http://www.sana.sy/fra/51/2009/10/22/251504.htm

Al-Assad indique lors d'un diner en l'honneur de la présidente finnoise : La paix dans la région demeure lointaine à cause du refus d'Israël d'admettr

23 Oct 2009

Damas / Le président Bachar al-Assad et son épouse ont offert ce soir à Damas un diner en l'honneur de la présidente finnoise, Mme /Tarija Hanonen/ et de son époux, Dr /Penty Arajavi/, en présence des membres des deux délégations officielles et des hauts responsables de l'Etat.
Lors d'un toast, le président al-Assad a souligné les relations amicales entre les deux pays amis et l'importance de les promouvoir afin de les hisser au niveau escompté par le biais de l'élargissement des perspectives de coopération dans les différents domaines, l'échange des expertises en profitant des expériences finlandaises.
Le président a aussi affirmé que n'importe quelle crise dans n'importe quelle région du monde menace la sécurité et la stabilité mondiales, constitue un défi à tous les pays, la chose que tout le monde devait l'affronter avec des efforts unifiés, ajoutant que la paix dans la région du Moyen-Orient demeure loin à cause du refus d'Israël des évidences du processus de paix, tout en signalant la question d'armement qui ne peut être isolée dans la région de la sécurité et de la stabilité.
"La politique de neutralité prônée par la Finlande dans les missions des NU pour le maintien de la sécurité et de la paix dans plusieurs régions de par le monde y compris le Golan occupé, rendra ce pays un acteur crédible pour le soutien de la paix mondiale, en particulier la paix au Moyen-Orient, ce qui rend le travail possible avec toutes les parties concernées et efficaces pour réaliser la paix escomptée", a-t-il expliqué.
Prenant la parole, Mme Hanonen a exprimé sa joie de visiter la Syrie, le pays frère dont les Finlandais sont fascinés par son histoire ancestrale et sa culture riche.
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"Le dialogue culturel et religieux qui est né et développé dans la région depuis des milliers d'années a donné ses fruits mûrs, soulignant que la différence est riche et renforce la tolérance et le centre finlandais à Damas crée cette dynamique de coopération culturelle entre les deux pays", a-t-elle poursuivi.
Les relations entre les deux pays ne souffrent d'aucune fausse note, ce qui constitue un point de départ très important pour élargir les domaines de coopération bilatérale, surtout dans les domaines de l'énergie et de l'environnement, soulignant que les efforts déployés par la Finlande au sein de l'UE afin de consolider les relations avec la Syrie, tout en exprimant son espoir de voir l'UE prendre une décision à l'égard de la signature de l'accord de partenariat entre la Syrie et l'UE prochainement.
"La Syrie assume un rôle vital et positif dans le processus de paix au Moyen-Orient, car il existe actuellement des opportunités de recherche d'un règlement durable au conflit du Moyen-Orient en se prenant compte les intérêts de chaque pays dans la région et que tous les pays doivent les exploiter. L'établissement d'un Etat palestinien est une partie importante du, processus de paix", a-t-elle conclu.
T. Slimani

La télévision publique turque censure une série qui a offensé Israël

La chaîne de télévision publique turque (TRT) a coupé certains passages d'une série dont la diffusion a provoqué une crise diplomatique entre la Turquie et Israël, a indiqué hier son producteur au journal turc Milliyet. « Chaque diffuseur a ses propres règles de supervision... Nous ne voyons pas d'objections à cela », a déclaré Selçuk Cobanoglu. Parmi les scènes coupées pour le deuxième épisode de la série, diffusé mardi soir sur la première chaîne de la TRT, figurent des images où des civils palestiniens aux yeux bandés sont exécutés par des soldats israéliens, a-t-il dit. Il a rejeté les accusations selon lesquelles la série incitait à la haine contre Israël.

Goldstone met au défi Washington de prouver la partialité de son rapport

Le juge sud-africain Richard Goldstone a mis hier les États-Unis au défi de prouver que son rapport accusant Israël de crimes de guerre lors de son offensive contre Gaza l'hiver dernier était partial. « L'administration Obama (...) a jugé qu'il y avait des manquements dans le rapport (...) mais je dois encore entendre de cette administration quels sont les manquements qu'elle a identifiés. Je serais heureux de lui répondre », a déclaré M. Goldstone dans une interview à la chaîne satellitaire al-Jazira. Le juge a estimé que « la grande majorité de ceux qui ont critiqué le rapport ne l'ont même pas lu », en voulant pour preuve « le fait que les critiques ne sont pas dirigées contre la substance même du rapport ».

Israël va devoir rétablir l'accès des Palestiniens à une route en Cisjordanie

La Cour suprême d'Israël a ordonné hier à l'armée israélienne de permettre aux Palestiniens d'utiliser une route de Cisjordanie qui leur avait été interdite d'accès, a-t-on appris de source judiciaire. Dans son arrêt, la plus haute instance juridique israélienne ordonne à l'armée de permettre aux Palestiniens de circuler sur un axe routier d'une quinzaine de kilomètres situé au sud-ouest de la ville d'Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, selon cette source.

Discrète visite de l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU en Cisjordanie

23/10/2009
L'ambassadrice des États-Unis à l'ONU, Susan Rice, a effectué hier une discrète visite en Cisjordanie, où elle a rencontré à huis clos de hauts dirigeants palestiniens, a constaté un journaliste de l'AFP.
Mme Rice s'est entretenue à Ramallah avec le Premier ministre palestinien Salam Fayyad et un des chefs de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Abed Rabbo. Aucun communiqué n'a été publié à l'issue de la rencontre.
Mercredi, la diplomate américaine, en visite depuis lundi, avait exhorté les membres de l'ONU à cesser les « attaques au vitriol » contre Israël et à les remplacer par « la reconnaissance de la légitimité d'Israël et son droit à exister en paix et en sécurité ». Mme Rice a participé à Jérusalem à une conférence internationale organisée par le président israélien Shimon Peres.

Sabri Ghraïeb joue les irréductibles face à la colonisation en Cisjordanie

23/10/2009

La maison de Sabri Ghraïeb est encerclée d’un mur de béton et d’un grillage doté de capteurs électriques.    Ahmad Gharabli/AFP
La maison de Sabri Ghraïeb est encerclée d’un mur de béton et d’un grillage doté de capteurs électriques. Ahmad Gharabli/AFP
La maison d'Abou Samir, autrefois à l'écart du village palestinien de Beit Ijza, est devenue une minuscule enclave au milieu de Givon Hahadasha.
Sabri Mohammad Ghraïeb est un irréductible Palestinien : depuis 25 ans, il résiste dans sa maison encerclée par une colonie israélienne en Cisjordanie occupée. « Mon histoire, c'est celle des Mille et une nuits. Elle est sans fin, mais en plus triste », raconte ce Palestinien de 73 ans. « Cela fait 25 ans que ça dure, que l'on souffre de cette occupation, que l'on se bat contre elle. Mais ils n'ont pas réussi à me faire partir, ma famille et moi », dit-il.

C'est avec amertume qu'Abou Samir (son surnom) observe, de son porche, le résultat de son entêtement : sa maison, autrefois à l'écart du village palestinien de Beit Ijza, est devenue une minuscule enclave au milieu de la colonie de Givon Hahadasha. Encerclée d'un mur de béton et d'un grillage doté de capteurs électriques, la maison est reliée à Beit Ijza par un minicorridor. Elle est surveillée par des caméras. Une lourde barrière électrique, que l'armée israélienne peut activer à distance, en contrôle l'accès.

De l'autre côté, se déploie Givon Hahadasha, qui fait partie de la « banlieue » juive de Jérusalem, dont le but, selon les Palestiniens, est de rendre irréversible l'annexion de la partie orientale de la Ville sainte, occupée par Israël en juin 1967. La communauté internationale réclame l'arrêt de la colonisation, qu'elle juge illégale. Établie à partir de 1981, Givon Hahadasha offre un accès rapide à Jérusalem, un coût de la vie moindre et des loyers abordables. Ici, vivent quelque 300 familles israéliennes dans des maisons blanches aux tuiles rouges, bien ordonnées, séparées des zones sous contrôle palestinien par une barrière de sécurité, « clôture antiterroriste » pour les Israéliens, « mur de l'apartheid » pour les Palestiniens.
Abou Samir affirme que la colonie a été implantée sur ses terres et que sa ferme, avec ses dix hectares, était l'une des plus belles du village. Il cultivait vigne, blé et oliviers. « Les juifs avaient des terres plus loin, mais ils ont grappillé la mienne petit à petit », peste-t-il. « Nous sommes dans notre droit à 100 % », rétorque Schmulik Lederer, le responsable de Givon Hahadasha. Le conseil régional de Binyamin, qui gère les colonies de la région, explique qu'une association juive a acheté des terres dans le coin dès 1887. « De nombreuses colonies ont été installées sur des terres privées », souvent grâce à une loi datant de l'Empire ottoman selon laquelle un lopin non exploité peut être réquisitionné par l'État, souligne Hagit Ofran, de l'association israélienne anticolonisation La Paix maintenant.
« Ils ont tout fait pour que je quitte ma maison », raconte Abou Samir. « Ils m'ont menacé, battu, emprisonné, et même offert de la racheter. J'ai refusé. Alors ils ont fini par me mettre en prison dans ma propre maison, au beau milieu de leur satanée colonie. » « Mais je ne veux pas la quitter », ajoute-t-il. « Si je partais, je mourrai immédiatement. Je serai comme le poisson hors de l'eau. »
Venu lui rendre récemment visite, le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a estimé que son histoire « résume le combat de notre peuple, sa détermination à rester sur sa terre et à vivre dans la dignité ». La Cour suprême israélienne a finalement tranché en faveur d'Abou Samir, explique son avocat, Hassan Darwish, en constatant que sa maison était dûment enregistrée au cadastre israélien depuis 1979. En revanche, la justice israélienne l'avait déjà dépossédé d'une partie de ses terres avant qu'il ne soit coupé du reste de son domaine par la barrière de sécurité construite à partir de 2004.

Djallal MALTI (AFP)

http://www.lorientlejour.com/category/International/article/635442/Sabri_Ghraieb_joue_les_irreductibles_face_a_la_colonisation_en_Cisjordanie.html

Colonisation en Cisjordanie ; La Cour d’appel du Québec interpellée

publié le jeudi 22 octobre 2009

Radio Canada
La Cour d’appel du Québec entend depuis mardi une requête de Palestiniens du village de Bil’in, dans les territoires occupés par Israël en Cisjordanie, pour voir si la justice canadienne a l’obligation de se pencher sur leur bataille.

Les Palestiniens souhaitent poursuivre deux entreprises canadiennes pour avoir construit des maisons sur des terres qu’ils revendiquent. Les habitants du village de Bil’in soutiennent que leurs terres leur ont été volées par Israël, qui y installe des colons juifs.

Comme deux sociétés enregistrées au Québec, Green Mount International Inc. et Green Park International Inc, construisent des logements pour des colons israéliens, les Palestiniens ont demandé, en juillet 2008, l’autorisation de poursuivre les entreprises devant la justice canadienne.

Quelque 40 000 personnes vivent sur des terres revendiquées par Bil’in et par d’autres villages voisins. L’une des avocates du village, Emily Schaffer, soutenait alors que les deux entreprises québécoises ont construit 16 immeubles, sur un total évalué à 42, sur les lieux contestés, où environ 1000 familles vivraient, et ont donc été complices d’un acte illégal.

Chaque vendredi depuis cinq ans, des manifestants du village vont défier les soldats israéliens devant la clôture et les barbelés qui les séparent des terres qu’ils revendiquent.

En septembre dernier, la Cour supérieure du Québec a rejeté cette demande. Le juge Louis-Paul Cullen avait alors conclu que les plaignants faisaient du magasinage de juridiction, et estimait que la cause devrait plutôt être présentée en Israël.

Le juge Cullen a constaté que les Palestiniens n’ont pas présenté leurs arguments de droit international devant les tribunaux israéliens, ce qui, à ses yeux, invalide leur prétention d’avoir épuisé tous leurs recours en Israël.

La Cour supérieure a également estimé que les Palestiniens n’ont apporté aucune preuve de leur possession des terres en question. Il ajoute qu’ils auraient eu besoin de l’appui du ministère fédéral de la Justice pour invoquer l’application des conventions internationales en sol canadien.

Le juge Cullen a par ailleurs rappelé que, contrairement aux États-Unis, les tribunaux civils canadiens n’ont pas juridiction sur des litiges présentés par des étrangers au sujet d’événements intervenus à l’étranger.

Mais les Palestiniens ont décidé d’en appeler devant la Cour d’appel du Québec.

Le litige oppose une compagnie canadienne et un village palestinien. Pourquoi un tribunal israélien serait mieux placé qu’un tribunal canadien ?

— Michael Sfard, avocat de Bil’in

La Cour d’appel du Québec ne tranchera pas le fond du litige et cherchera à déterminer si les constructions israéliennes sont illégales ou non, mais plutôt de voir si la justice canadienne a l’obligation de se pencher sur cette bataille du conflit israélo-palestinien.

Une poursuite en vertu de la loi sur les crimes de guerre

La poursuite déposée par ce village de Cisjordanie invoque entre autres la Loi sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre, adoptée par le Canada en 2000. Elle s’appuie aussi sur la Convention de Genève, la Charte québécoise des droits et libertés et le Code civil du Québec. [1]

[1]

La Loi canadienne sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre en bref

Le Canada a adopté cette loi le 24 juin 2000, « la première loi exhaustive du monde à prévoir l’exécution des obligations d’un pays envers la Cour pénale internationale », selon le gouvernement.

Elle apporte plusieurs changements judiciaires majeurs, comme le précise le ministère de la Justice. Cette loi :

* « permet de poursuivre toute personne présente au Canada pour toute infraction mentionnée dans la Loi, sans égard à l’endroit où cette infraction a été commise ; * codifie les infractions que sont le génocide, les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et le manquement aux responsabilités des commandants militaires et supérieurs civils ; * crée de nouvelles infractions afin de protéger l’administration de la justice à la CPI, y compris la sécurité des juges et des témoins ; * reconnaît la nécessité d’offrir réparation aux victimes et comporte un mécanisme à cette fin, au bénéfice des victimes d’infractions (les règlements permettant la mise en oeuvre de ces dispositions n’ont pas encore été pris). »

Notons que cette loi a permis une première condamnation en mai dernier : celle de Désiré Munyaneza, reconnu coupable de sept chefs d’accusation de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide en 1994 au Rwanda.

Palestine ; Rivalités

publié le jeudi 22 octobre 2009

al-Ahram
L’approche des élections palestiniennes exacerbe les rivalités entre l’Autorité palestinienne et le Hamas en dépit des efforts de l’Egypte pour obtenir un accord de réconciliation interpalestinien. A l’évidence, les deux camps s’éloignent de plus en plus l’un de l’autre.

Lors d’allocutions télévisées la semaine dernière, Khaled Mechaal, chef du bureau politique du Hamas, a remis en cause la « légitimité » du président Mahmoud Abbass, tandis que ce dernier a accusé le Hamas d’exploiter « l’affaire Goldstone » pour différer la réconciliation. Le Hamas reproche au président palestinien d’avoir accepté le report, sous pression américaine et israélienne, du vote du Conseil des droits de l’homme de l’Onu sur le rapport Goldstone qui accuse Israël de « crimes de guerre » pendant son offensive à Gaza de décembre 2008 à janvier 2009. La déchirure interpalestinienne remonte à juin 2007, lorsque le Hamas a chassé de la bande de Gaza le Fatah, parti loyal à l’Autorité palestinienne qui ne contrôle plus que la Cisjordanie.

Les deux adversaires ont toutefois pris soin de ne pas claquer définitivement la porte à un accord de réconciliation interpalestinien, déjà retardé à plusieurs reprises. Le Fatah s’est rangé à un compromis de l’Egypte, qui propose aux deux parties de signer séparément un document de réconciliation afin de préserver un semblant d’unité palestinienne. Dans un premier temps, les frères ennemis devaient se retrouver à la fin du mois d’octobre au Caire pour signer en grande pompe l’accord de réconciliation nationale, élaboré sous l’égide de l’Egypte. Mais le Hamas a réclamé le report de la signature, arguant que le président Abbass avait perdu toute crédibilité à la suite de l’affaire Goldstone.

En filigrane se dessine l’enjeu crucial des élections présidentielles et législatives, censées se tenir au plus tard le 25 janvier. Si celles-ci ne sont pas convoquées, le Fatah comme le Hamas vont perdre leur légitimité, ce qui risque de déclencher une rivalité encore plus féroce entre ces deux adversaires. De fait, ni le Fatah ni le Hamas ne sont parvenus à obtenir la moindre des avancées qu’ils escomptaient sur le terrain à l’approche des élections. Le président Abbass est affaibli par le cafouillage Goldstone et les négociations sont au point mort entre l’Autorité palestinienne et Israël. Quant au Hamas, il règne sur un territoire en état de siège, dont la population est isolée et appauvrie par le blocus israélien. Pour l’heure, les deux factions pourraient s’accorder sur un report des élections à la mi-2010, comme le proposent les médiateurs égyptiens. Mais au cas où le Hamas ne signerait pas l’accord de réconciliation, le Fatah a prévenu qu’il demandera au président Abbass d’appeler à des élections dès le 25 janvier prochain, comme le prévoit la Loi fondamentale palestinienne.

Les voix qui font tomber les murs

publié le jeudi 22 octobre 2009

Dominique Eddé
Célébrant la mémoire de Hrant Dink, Arménien de Turquie, cet article de Dominique Eddé rend hommage aux figures d’une résistance sans complaisance comme l’Indienne Arundhati Roy, l’Israélienne Amira Hass et le Libano-palestnien Samir Kassir.

Il y a plus de deux ans, le 19 janvier 2007, le journaliste arménien de Turquie Hrant Dink était abattu de deux balles dans le dos. Cela se passait en plein cœur d’Istanbul, devant Agos, journal bilingue arméno-turc, dont il était le fondateur et le rédacteur en chef. Cet homme, âgé de 53 ans, payait le prix d’avoir lutté sans relâche pour le rapprochement de la Turquie et de l’Arménie, pour l’instauration d’un climat de confiance susceptible de faire reculer la surdité et la haine. Le jour de son enterrement, plus de 100 000 personnes descendirent spontanément dans la rue. La ville, noire de monde, signifiait aux commanditaires de son assassinat que Dink survivait à sa disparition. L’avenir leur donna raison. Peu après, la Fondation internationale Hrant Dink voyait le jour. Ses membres, turcs et arméniens réunis, en firent le laboratoire dont il rêvait. Un espace affranchi de la tutelle nationaliste, d’un côté, de l’exploitation de la question arménienne par tel ou tel Parlement étranger, de l’autre.

Le 19 janvier suivant, Arundhati Roy inaugurait une série de conférences annuelles à sa mémoire. Remarquable de clarté et d’ouverture sur le monde, son intervention donna une dimension universelle aux débats et travaux sur le génocide. En tant qu’Indienne, elle y dénonçait notamment le massacre de la communauté musulmane, en 2002, à Gujarat. « L’assassinat de Dink, disait-elle, au lieu d’intimer le silence, a créé un grand bruit ». En effet, en décembre 2008, un groupe d’intellectuels turcs, proches ou membres de la fondation, initiaient une campagne historique. Pour la première fois, des dizaines de milliers de signataires demandaient « pardon » aux Arméniens (özür, en turc, venant de ezer en arabe). Jugée insuffisante par de nombreux Arméniens de la diaspora et intolérable par de nombreux Turcs nationalistes, la campagne n’en fut pas moins décisive. Un tabou avait été pris d’assaut. Le mur se lézardait. La parole se libérait. Le 15 septembre dernier, — date de naissance de Hrant Dink — la fondation a franchi un nouveau cap, avec l’attribution d’un prix annuel qui vient d’être décerné à une grande figure de la résistance en Israël : Amira Hass. S’il est une personnalité exemplaire en termes de courage et de cohérence, dans le combat en faveur des droits des Palestiniens, c’est bien elle. Née à Jérusalem en 1956, cette fille de militants communistes, survivants des camps de concentration, vit depuis plus de quinze ans en territoires occupés. A Gaza, d’abord. Et depuis 1997, à Ramallah. Journaliste à Haaretz, elle a non seulement appris l’arabe et décidé de rendre compte du quotidien de la machine d’occupation et de répression israélienne, mais elle a veillé simultanément à ne tomber dans aucun des pièges que pouvait générer son choix. Son irréductible opposition au pouvoir colonial et à la politique d’apartheid de son pays va de pair avec une incorruptible capacité critique envers tous les abus de pouvoir ; ni l’Autorité palestinienne, ni le Hamas ne sont épargnés, chaque fois nécessaire. Quand les membres de la fondation lui proposèrent le prix, sa première réaction fut de dire : « Ne me prêtez pas plus de courage que je n’en ai. Je ne suis pas héroïque. Je fais mon travail sans être inquiétée ni menacée par les autorités. Ma vie n’est pas en danger contrairement à d’autres, ailleurs. Le problème c’est que j’écris pour des gens (les Israéliens) qui ne veulent pas me lire ». Héroïque ou pas, il y a chez cette femme une double aptitude à la solitude et à la solidarité qui est tout simplement exceptionnelle.

Publié en hébreu en 1997, son livre Boire la mer à Gaza est une contribution majeure et tristement prémonitoire. Traduit en plusieurs langues, l’ouvrage n’a pas encore été traduit en arabe. Pourquoi ? Un record de rigueur, assorti d’empathie, mais dénué de sentimentalisme. Le contenu ? Un document d’une valeur inestimable sur les rouages de l’appareil de guerre et de domination israéliens et sur l’étendue de la destruction et du traumatisme qui s’en suivent. « En 1992, raconte Amira Hass, un enfant palestinien refusait de croire que j’étais israélienne ». Pourquoi ? « Parce qu’elle n’a pas un fusil », avait-il répondu. Dix ans plus tard, un autre enfant d’une autre ville utilisait les mêmes mots « impossible ». Pourquoi ? « Parce qu’elle n’a pas un tank », avait-il dit. Nul n’est mieux placé qu’Amira Hass pour donner à voir l’effet croissant de terreur et de dévastation que fabrique le pouvoir israélien, tant sur le terrain que dans les têtes.

Comment ne pas imaginer ce qu’il doit en coûter à cette femme d’être confrontée, jour après jour, à un tel montant de violence, tout en étant si souvent perçue comme « traître » par les uns et « étrangère » ou « juive » par les autres ? Elle ne souscrirait sans doute pas à mon propos. Elle le corrigeait aussitôt, elle dirait « Non, non, ce n’est pas comme ça, je suis une privilégiée ». Ce sens de la rigueur et de l’exactitude — qualités rarissimes par les temps qui courent — vient d’être salué par un jury composé d’Arméniens et de Turcs. J’ai souhaité profiter de ma présence en Turquie lors de l’événement pour faire voyager l’information et pour appeler de mes vœux le jour où nous rendrons hommage à notre tour, nous les Arabes, à cette forme de résistance sans calculs et sans complaisance. Je souhaitais aussi, en évoquant Hrant Dink, saluer la mémoire de celui qui paya, comme lui, de sa vie, le prix d’avoir eu deux identités, d’avoir été un passeur : l’historien et journaliste Samir Kassir. Un Arménien, une Indienne, une Israélienne, un Libano-palestinien … Plus nous tendrons l’oreille, plus elle sera longue liste des voix qui font tomber les murs.

C’est en tenant le double cap de la résistance et de l’ouverture, — à l’abri de toute corruption, y compris celle des slogans périmés qui figent la langue et la pensée — qu’elles font et feront bouger les lignes, ces voix dissidentes. Il y a six ans, jour pour jour, disparaissait celui qui incarnait, avec génie, ce langage-là, cette manière d’allier la fermeté à l’invention : Edward Saïd. Lui, qui avait fait sienne la formule de Mandela — « Frappez l’imagination du monde » —, lui, dont la voix optait d’un bout du monde à l’autre, il n’a pas fini de nous aider à comprendre ceci : on ne fait tomber les murs ni en courbant l’échine, ni en dressant d’autres.

publié par al-Ahram hebdo en français

http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahra...

Israel voudrait bien une bonne guerre pour gagner en popularité

Publié le 23-10-2009


Réponse de William Schabas à Netanyahou qui veut combattre la "déligitimation de l’Etat d’Israël" en "changeant les lois de la guerre".

Netanyahou a demandé, mardi, à ses ministres de chercher des moyens de lancer une initiative internationale pour changer les lois de la guerre afin de lutter contre le fléau des temps modernes qu’est le terrorisme.

"C’est une chose de proclamer que (les lois de la guerre) devraient changer, mais ça ne vous donne pas le droit de les violer tant qu’elles n’ont pas changé", déclare William Schabas.

Le président de l’Institut international d’Investigation criminelle (IIIC), William Schabas, a averti Binyamin Netanyahou, jeudi matin, que ses aspirations à changer les lois de la guerre constituent "presque un aveu" d’Israël, rapporte le Jerusalem Post dans son édition de jeudi. "Depuis la publication du rapport Goldstone, le mois dernier, l’Etat hébreu a été accusé officiellement par un organe de l’ONU - le Conseil des droits de l’Homme - d’avoir violé le droit international en commettant des crimes de guerre, pendant l’opération Plomb durci, en janvier dernier", souligne le journal.

Professeur de renom et auteur de 32 ouvrages sur les droits de l’Homme, William Schabas a également prédit qu’il y avait très peu de chances que le monde soutienne l’initiative du Premier ministre. Selon lui, il est même irréaliste de dire que la Convention de Genève n’est pas un outil suffisamment efficace contre la menace terroriste.

"Quand Israël a attaqué des civils au cours de l’opération Plomb durci, cela a enfreint des lois d’une morale très ancienne. On ne peut pas changer ces règles en définissant l’ennemi comme cruel et vicieux", a t-il dit. Et d’ajouter : "Si vous enfreignez ces lois, vous vous comportez comme les terroristes que vous combattez."

Lors d’une réunion, mardi, au Conseil de sécurité de l’ONU consacrée au rapport Goldstone et ses implications, Netanyahou a expliqué que le défi d’Israël consiste aujourd’hui à "contrer l’effort continu de déligitimation de l’Etat d’Israël". "Le combat le plus important que nous devons mener est celui de l’opinion publique, fondamentale dans nos pays démocratiques. Nous devons continuer à combattre le mensonge que répand le rapport Goldstone", a t-il affirmé.

CAPJPO-EuroPalestine

http://www.europalestine.com/spip.php?article4450