mercredi 12 mai 2010

Achetez des produits palestiniens

10/05/2010

Supposons qu’un groupe palestinien réussisse à fonder une nouvelle colonie sur des terres abandonnées par les réfugiés de la guerre de 1967, dans la Vallée du Jourdain. Qu’est-ce que vous, patriote israélien moyen, diriez d’un entrepreneur israélien qui a accepté de la construire, ou d’ouvriers juifs juchés sur des échafaudages palestiniens ? À quelle levée de boucliers de la droite israélienne contre ces traîtres nous assisterions ! N’ayez crainte, nos forces ne laisseraient jamais les non-circoncis changer ne serait-ce qu’une vis en territoire occupé sous contrôle israélien absolu (environ 60% de la Cisjordanie). Ce scénario où des Juifs construisent des maisons pour les Palestiniens n’a été imaginé que pour alimenter la discussion —spécifiquement sur les protestations israéliennes contre l’interdiction de travailler dans les colonies récemment imposée aux Arabes par l’Autorité Palestinienne.
Il faut une bonne dose de toupet pour menacer les Palestiniens de s’en prendre à leur économie s’ils refusent de continuer à construire des colonies israéliennes sur leurs propres terres. Nous seuls avons le droit de menacer un jour sur trois de boycotter les pays qui osent nous critiquer. Après tout, c’est bien connu, nous avons le monopole du patriotisme. Vous vous rappelez le traitement que les milices clandestines Etzel et Lehi infligeaient aux jeunes Juives qui couchaient avec les soldats britanniques ?
"Acheter israélien" —avec le mot "israélien" souligné— est important : [c’est pourquoi] beaucoup d’Israéliens, dont moi-même, et de partisans de la paix partout dans le monde boycottent les produits fabriqués dans les colonies. Mais si les ouvriers d’usine palestiniens osent quitter leur emploi de la zone industrielle de Barkan en Cisjordanie, le président de l’Association des Fabricants, Shraga Brosh, dit qu’il s’assurera que le gouvernement ferme le port de Haïfa aux marchandises palestiniennes.
Le monde entier, nos amis américains en tête, insiste sur le fait que renforcer les colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est n’est en aucun cas conciliable avec la solution "deux états pour deux peuples". Comment peut-on espérer que les dirigeants palestiniens restent les bras croisés pendant que 25 000 ouvriers palestiniens ratifient l’occupation en travaillant pour elle à la sueur de leur propre front ? Tout comme le Protocole de Paris (accord économique entre Israël et l’AP) n’oblige pas Israël à employer des travailleurs palestiniens à Kfar Sava, il n’interdit pas non plus aux Palestiniens d’imposer des restrictions aux Arabes qui travaillent à Ariel.
L’émoi que suscite la campagne économique de l’AP contre les colonies indique, plus que toute autre chose, à quel point la conscience israélienne est imprégnée de colonialisme. Les protestations contre la perte des coupeurs de bois et des creuseurs de puits qui menace montre combien il est difficile de se défaire du fonctionnement maître-serviteur qui a pris racine ces 43 dernières années. L’écart entre l’économie d’Israël et celle des territoires occupés, les restrictions sécuritaires d’entrée en Israël et de mouvement dans les territoires ainsi que la discrimination en faveur des marchandises israéliennes ont obligé la main-d’œuvre cisjordanienne à s’embaucher dans les colonies. Les colons sont également devenus dépendants de cette relation asymétrique entre les autochtones et eux : pourquoi installeraient-ils des travailleurs chinois sur leur sainte terre s’ils peuvent avoir à bon marché des ouvriers palestiniens qui rentrent chez eux à la fin de la journée.
Si le gouvernement d’Israël était réellement décidé à partager les terres, il suivrait l’exemple de l’AP et se couperait des colons. En plus de geler la construction dans les colonies, il pourrait annuler les avantages spéciaux dont bénéficient les zones industrielles dans les territoires, qui attirent les entrepreneurs cupides. Au lieu d’encourager la colonisation au-delà de la Ligne Verte, le gouvernement israélien promulguerait des lois permettant d’offrir des compensations aux colons qui veulent se réinstaller en Israël. Au lieu de se dédouaner et de prétendre jouer les bons samaritains en disant qu’il offre un moyen de subsistance à des milliers d’ouvriers dans l’indigence, que le gouvernement ouvre le marché israélien à davantage de produits et de travailleurs des territoires.
En même temps, qu’adviendra-t-il des travailleurs que l’Autorité Palestinienne obligera à quitter les chantiers, les champs et les usines que les colons ont établis sur les terres des Palestiniens ? Qui nourrira les dizaines de milliers de familles dont le soutien va perdre son emploi ? Le ministre de l’économie palestinien, Hassan Abu Libdeh, a promis qu’avant l’entrée en vigueur des réglementations de boycott, le gouvernement de Salam Fayyad aidera ceux qui travaillent dans les colonies à trouver un emploi au sein de l’AP. Le boycott des produits des colonies, dit-il, a déjà augmenté la consommation de produits fabriqués par les usines palestiniennes ainsi que la demande de main-d’œuvre locale.
Le divorce économique des Palestiniens d’avec les colonies juives est une étape importante vers le divorce d’avec les pratiques de l’occupation israélienne.
Achetez palestinien.

Le temps qu’il reste... pas beaucoup, pour Israël

Cette année, le Festival du Film Palestinien à Londres a ouvert avec la dernière œuvre d’Elia Suleiman, Le Temps qu’il reste (105min), une monumentale réflexion poétique sur la Palestine depuis 1948.
11 mai 2010
Le dernier film de Suleiman me fait penser au livre de Ramzy Baroud, Mon père était un combattant de la liberté [1]. Chacune des deux œuvres retrace une exploration personnelle et dévastatrice de la désespérance. Toutes deux sont saturées d’échecs et de trahisons à répétition. Baroud et Suleiman sont assez courageux pour critiquer leur ‘récit collectif’, mais ils pimentent leur histoire avec un esprit, un espoir et un humour stupéfiants. Ils vous font rire juste au moment où vous alliez fondre en larmes.
(Voici la bande-annonce de The Time That Remains :
http://www.youtube.com/watch ?v=ZmUPHXAC3Lk)
Comme Baroud, Suleiman juxtapose le voyage palestinien du paradis vers l’enfer à l’imaginaire sioniste du retour de ‘l’enfer’ vers ‘l’Eden’. Les images terribles de dépossessions et tortures en Palestine s’intercalent avec des scènes où l’arrogance, le pillage et le sadisme israéliens s’en donnent à cœur joie. Ce mouvement croisé des deux peuples est essentiel pour comprendre le conflit. Autant l’expulsion de Palestine est concrètement et profondément ancrée dans la conscience de chaque Palestinien, autant le ‘retour chez soi’ de l’imaginaire juif, le voyage de ‘l’enfer hostile de la diaspora’ vers ‘l’Eden sioniste’, s’est révélé hasardeux, voire impitoyable, pour les juifs.
Il est manifeste que les Israéliens n’ont jamais réussi à faire de la terre sainte leur ‘patrie’. Ils sont étrangers à sa nature, ils ont empoisonné le sol et pollué les rivières, ils ont ravagé le paysage avec des murs de béton gigantesques et de monstrueuses colonies, mais pire encore, ils ont éradiqué la civilisation palestinienne, ou du moins ont tenté de le faire. En fait, cette façon unique qu’ont les Israéliens d’être ‘séparés’ est le point de départ du film de Suleiman.
Avec Suleiman lui-même, assis, silencieux, à l’arrière d’un taxi flambant neuf, nous voyons un chauffeur israélien qui se prépare pour un périple. Par son système de communication radio, il prévient sa station, « n’essayez pas de me contacter, je pars pour une longue course.. ». Dès les premières secondes du voyage, un orage éclate, avec des éclairs, du tonnerre et une pluie battante. Notre chauffeur israélien est totalement désorienté, il n’y voit plus, il ne sait plus où il est, il n’a plus d’essence. Il ne tarde pas à arrêter la voiture et se rend compte alors que la radio est morte. Il perd son sang froid, « Mais qu’est-ce que je fous là, moi ? Où je suis, là ? Mais pourquoi je suis venu là, d’abord ? ». Le chauffeur israélien est bloqué au milieu de la nuit et de nulle part. Il est isolé, sans radio ni essence, sur une terre inconnue qui était supposée être sa terre promise. Il est isolé mais il n’est pas seul. Il a un passager palestinien silencieux, assis confortablement à l’arrière et qui le regarde.
L’allégorie est assez évidente. Les sionistes voulaient tellement croire que leur projet de ‘retour chez soi’ était un voyage de ‘l’enfer de la diaspora’ vers un ‘abri garanti’, qu’ils sont devenus prisonniers de leur aspiration immorale et fatale. Gorgés de pouvoir, surchargés d’armement étazunien, ils conduisent un Hummer tout neuf, traversant dans l’obscurité un terrain étranger et hostile, ils ne savent pas où ils vont, ils n’ont presque plus d’essence et ils ne savent pas pourquoi ils font ça. Toutefois, une chose est certaine, ils ont un passager palestinien silencieux, assis confortablement à l’arrière. Ce dernier, comme nous tous, les observe dans leur déchéance.
Suleiman offre une lecture critique de la société palestinienne. Il touche certains des sujets les plus douloureux, il examine les collabo, il affronte la lâcheté, il aborde les pulsions maniaco-dépressives qui font partie de la culture arabe, et pourtant, malgré tout cela, il y a de l’espoir en lui. Aussi miraculeux que cela puisse paraître, la Palestine semble triompher.
(Voici une scène de son film précédent Divine Intervention :
http://www.youtube.com/watch ?v=_5izvci8XUk)
Dans la chronique filmée de Suleiman, nous suivons le reportage d’une armée criminelle, organisée, qui combat la résistance éparse des civils. Nous voyons les soldats des FID [2] piller, terroriser et torturer la population civile, nous voyons les fiers habitants devenir une minorité vaincue sur leur propre terre, des enfants palestiniens chanter des chants sionistes à l’école devant un ministre israélien ravi. Puis, on nous montre les soldats des FID tirant sur ces enfants quand, devenus adolescents indomptables, ils lancent des pierres. Ensuite Suleiman nous emmène au cœur de l’actuelle Ramallah, où nous voyons des Palestiniens vivre plus ou moins dignement, en célébrant d’une manière ou d’une autre leur culture arabe.
Toujours à Ramallah, nous assistons à une scène qui donne à réfléchir parce qu’elle éclaire sous un jour différent le rapport de force entre Israéliens et Palestiniens. Alors qu’un tank Merkava envahit la totalité de l’écran, nous remarquons un jeune Palestinien qui sort de chez lui pour aller vider la poubelle. Le tank israélien s’arrête. Son canon suit la tête du jeune homme tandis que celui-ci marche vers le container à ordures. C’est une image pénible à regarder. Mais, alors qu’il retourne chez lui, le jeune Palestinien reçoit l’appel d’un ami sur son téléphone portable. Le jeune reste alors dans la rue, bavardant joyeusement avec son pote. Pendant tout ce temps, le canon du Merkava suit le moindre de ses déplacements, ressemblant de plus en plus à la parodie du pouvoir israélien. A aucun moment le jeune Palestinien ne prête la moindre attention au canon de gros calibre qui reste pointé sur sa tête, où qu’elle soit. Le pouvoir de dissuasion israélien ne semble plus intéresser que les historiens.
Le message de Suleiman est clair. Pour perpétuer le projet national juif, Israël pourrait bien devoir assigner un tank à chaque Palestinien. Mais il va plus loin. Tandis que le jeune Palestinien est debout et dehors, profitant librement du soleil méditerranéen, quatre soldats israéliens, probablement du même âge, sont enfermés dans un tank Merkava. Les Israéliens sont coincés par une impitoyable et néanmoins futile idéologie qui ne mène nulle part. Ils sont assujettis à un jeune homme qui ne prend pas la peine de leur jeter ne serait-ce qu’un coup d’œil. Les soldats israéliens sont privés de la lumière du jour. Ils voient la vie à travers leur périscope militaire. Le tank Merkava peut-être interprété comme une métaphore de la mentalité israélienne de ghetto. Cependant, en ce qui concerne Israël, le Merkava n’est pas qu’une métaphore, ce n’est pas seulement du symbolisme, c’est la réalité vraie de l’état juif et de l’être juif politique. Les Israéliens s’enferment eux-mêmes derrière des murs de séparation ou dans des tanks et des bunkers.
Alors que dans son film précédent, la victoire nécessitait une Intervention divine, dans celui-ci, le brouillard se dissipe. Les Palestiniens semblent gagner simplement parce que les Israéliens sont condamnés à perdre. Les Israéliens sont victimes de leur propre brutalité implacable. Plus ils sont sinistres, plus ils sont tourmentés par la peur qu’ils s’infligent eux-mêmes. La paranoïa israélienne est une affaire de projection. Ils pensent, « si d’autres sont aussi brutaux que nous, nous allons vraiment au devant de graves ennuis ».
Symboliquement, Suleiman est de Nazareth, ce qui peut rappeler à certains d’entre nous qu’un autre, de cette même ville, a fait, il y a juste 2000 ans, une critique très semblable du tribalisme juif. Israël est effectivement enfermé dans le même cercle vicieux que ses ancêtres imaginaires. Plus il devient barbare, plus il est terrorisé par sa propre sauvagerie. Jésus avait vu ça. Aime ton prochain était sa solution. Tends l’autre joue, affirmait-il. L’impossibilité pour Israël de comprendre que la compassion est la solution, voilà le sens de la tragédie juive. Nous avons affaire à la chronique en temps réel d’un désastre imminent. Par ailleurs, dans sa description de l’histoire récente de la Palestine, c’est la clémence des Palestiniens que Suleiman met au grand jour.
Suleiman pourrait bien être le dernier maître du symbolisme poétique au cinéma. Il réussit à propager le message le plus subversif par la musique et le silence. Il transmet les idées philosophiques les plus profondes à travers la moindre chorégraphie. Bien que le cinéma soit un art principalement visuel, dans le travail de Suleiman l’oreille a une importance prépondérante. La musique, les bruits et les rythmes montrent ce qui « est invisible pour les yeux ». Le son est le lien avec le passé. C’est l’oreille qui transcende pour nous le royaume de l’universel. C’est l’ouïe plus que la vue, qui nous met en relation avec notre passé, notre présent et notre futur.
Gilad Atzmon
Le 5 mai 2010.

« Seules de vraies pressions peuvent faire bouger Israël »

publié le mardi 11 mai 2010.
Deux militantes israéliennes des droits de l’homme sont à Bruxelles. Pour elles, l’économie israélienne profite de l’occupation et seules de vraies pressions pourraient faire bouger Israël.
Deux Israéliennes différentes. Qui se sont écartées du « consensus » qui règne dans leur pays. Dont elles critiquent sévèrement la politique dans le contentieux israélo-palestinien. Esti Micenmacher et Angela Godfrey-Goldstein étaient à Bruxelles ces derniers jours pour participer à diverses conférences, pour appuyer, aussi, l’action en cours contre la continuation du financement de la colonisation des territoires occupés par la filiale israélienne de la banque Dexia. Rencontre avec deux militantes motivées.
« Je suis membre de l’ONG ‘Who Profits’ (1), explique Esti Micenmacher. Nous recensons les firmes israéliennes ou autres qui profitent de l’occupation israélienne des territoires palestiniens. Nous avons répertorié quelque mille firmes dans notre base de données. Cette ONG a été créée il y a cinq ans par une coalition de onze associations israélo-palestiniennes féministes. Au début, nous nous étions concentrées sur les productions des colonies juives, ce qui ne représente finalement que peu d’enjeu financier. En revanche, on s’est aperçu qu’il existait une grande implication de l’économie israélienne dans les territoires occupés. »
Une implication à dimensions multiples. « Beaucoup de secteurs sont concernés : la construction, les infrastructures, les services (banques, téléphone, etc.), les subventions aux zones industrielles. Nous avons aussi identifié les terrains d’exploitation économique de la main-d’œuvre palestinienne – ainsi, les ouvriers palestiniens, faute de travail, sont amenés à bâtir les colonies, et participent ainsi à leur propre dépossession ! –, l’exploitation des ressources naturelles, d’ailleurs également contraire au droit international (eau, carrières diverses, dépôts de déchets, etc.), sans oublier que les accords dits de Paris (1995) après le processus de paix entamé à Oslo en 1993 ont rendu l’économie palestinienne captive de l’économie israélienne. »
Ce n’est d’ailleurs pas tout, selon notre interlocutrice. « Dans la recherche de ‘qui profite de l’occupation’, il faut aussi citer le paramètre ‘contrôle de la population occupée’, qui génère pas mal de fruits économiques en Israël : les check-points ont été souvent privatisés et confiés à des sociétés de gardes armés, tout comme la sécurité des colonies ; le long du mur de séparation, les autorités ont installé des appareils de détection sophistiqués ; elles sont de même très fières d’un nouvel appareil appelé ‘Elle-voit-elle-tire’ déployé sur la barrière autour de Gaza et qui permet à un opérateur travaillant à Tel-Aviv d’abattre des cibles en appuyant sur un bouton… L’économie israélienne est ainsi très présente dans ces territoires occupés et les vingt familles qui contrôlent 50 % de la bourse israélienne en profitent donc. »
Une campagne de boycott controversée
Esti Micenmacher et Angela Godfrey-Goldstein font partie de la très petite minorité d’Israéliens qui appuient la campagne mondiale menées par des organisations palestiniennes ou sympathisantes sous la dénomination BDS (boycott, désinvestissement, sanctions). Même la gauche radicale israélienne n’est pas unie sur ce thème. « Pourtant, sans pressions réelles de la communauté internationale, il n’y aura pas de progrès, estime Esti Micenmacher, éditrice de son état. Le fait qu’Israël a été accepté ce lundi 10 mai au sein de l’OCDE n’est pas un bon signal : c’est comme si le monde assurait ce pays d’une impunité totale, renonçait aux pressions. »
Pour sa part, Angela Godfrey-Goldstein travaille à plein-temps depuis six ans pour le Comité israélien contre la démolition de maisons (2), qui travaille non seulement sur le terrain mais tente en même temps un travail d’explication dans la communauté internationale, notamment à travers la campagne BDS susmentionnée.
« Les décideurs européens savent très bien de quoi il retourne, confie-t-elle. Ils disposent de bons rapports, comme celui des consuls généraux de Jérusalem. Malgré quoi, ils choisissent d’aborder les questions sensibles avec Israël avec une extrême prudence, comme s’ils n’avaient que des carottes à montrer et aucun bâton. Ils se rassurent en disant que les Américains, avec Obama, feront bouger les choses. Mais c’est inexact. Seules les vraies pressions fonctionnent. »
Angela Godfrey-Goldstein ne cache pas l’ombre qui plane au-dessus des ONG israéliennes comme celle qui l’emploie : « Une prochaine loi veut s’en prendre aux ONG qui travaillent sur les droits de l’homme en s’attaquant aux subventions qui les font vivre. Cette loi rencontre un certain succès dans l’opinion israélienne soumise à un lavage de cerveau qui la convainc par exemple qu’Israël ‘n’a pas le choix’, ‘est entouré d’ennemis pour toujours’. Cette atmosphère ressemble à une forme de maccarthysme et est en réalité destinée à faire pression sur les donateurs, les Etats ou groupements d’Etats. Nous faisons face à ces difficultés qui mettent en lumière la vanité du slogan ‘Israël est la seule démocratie au Proche-Orient’. Dans cette ‘démocratie’, par exemple, une décision de la Cour suprême de détourner ‘le mur de sécurité’ à certains endroits en territoires occupés dans un sens favorable aux Palestiniens lésés n’est tout simplement pas appliquée sur le terrain. »
(1)www.whoprofits.org (en anglais, hébreu et arabe)
(2)www.icadh.org (idem)
LOOS,BAUDOUIN (Le Soir.be)

PO: la division des Palestiniens, principal obstacle au règlement (sénateur russe)

17:58 11/05/2010
DAMAS, 11 mai - RIA Novosti
L'absence d'unité palestinienne constitue le principal obstacle au règlement du conflit au Proche-Orient, estime le président de la Commission des affaires internationales du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), Mikhaïl Marguelov.
"Le principal problème entravant les négociations directes et indirectes [palestino-israéliennes] consiste dans le fait que les Palestiniens n'arrivent pas à faire front commun", a-t-il déclaré mardi aux journalistes au terme du sommet russo-syrien de Damas.
A titre d'exemple, le sénateur à cité la Cisjordanie et la bande de Gaza qui sont, selon lui, "deux camps différents du même mouvement palestinien".
"Ce facteur sape la position des Palestiniens et celle du monde arabe dans son ensemble", a-t-il ajouté.
Samedi dernier, les responsables de l'Autorité palestinienne ont pris la décision de reprendre les négociations indirectes avec Israël interrompues il y a 18 mois suite à l'opération armée "Plomb durci" lancée par Tsahal dans la bande de Gaza. Pour la première fois en 16 ans de processus de paix, le dialogue se déroulera par l'intermédiaire d'un médiateur américain, l'émissaire de la Maison-Blanche au Proche- Orient George Mitchell.
Les négociations, qui dureront quatre mois, prendront la forme d'un échange de lettres entre le leader palestinien Mahmoud Abbas et le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Les lettres seront communiquées aux parties par M.Mitchell et porteront sur la délimitation des frontières entre les deux Etats et les problèmes sécuritaires.
http://fr.rian.ru/world/20100511/186665882.html

Medvedev et Assad rencontrent le chef du Hamas

18:45 11/05/2010
DAMAS, 11 mai - RIA Novosti
Les présidents russe et syrien Dmitri Medvedev et Bachar Assad ont rencontré mardi le chef du bureau politique de l'organisation islamiste palestinienne Hamas, Khaled Mechaal, en exil à Damas.
Lors de l'entretien, le leader russe a souligné la nécessité de rétablir au plus vite l'unité du peuple palestinien et d'amener ses principaux mouvements, le Fatah et le Hamas, à conjuguer leurs efforts sur la base de la plate-forme formulée par l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), organisation faîtière de la résistance palestinienne.
http://fr.rian.ru/world/20100511/186666964.html

Le danger nucléaire israélien

Edition du 12 mai 2010
L’ingénieur atomiste israélien, Mordechai Vanunu, a tout dit sur le programme et l’arsenal nucléaires israéliens. Peu avant d’être enlevé dans une capitale occidentale et envoyé en prison, ce chercheur a donné tous les détails, faisant en sorte qu’il ne soit pas possible de démentir quoi que ce soit. En particulier la centrale nucléaire de Dimona construite en 1965 dans le désert du Néguev. Il a même révélé les soutiens occidentaux qui ont permis à Israël de maîtriser la technologie et de disposer des matériaux et installations pour se lancer dans une telle opération. Ce qu’a confirmé le président israélien Shimon Peres, lui-même considéré comme le père du programme nucléaire israélien. Sans dévoiler l’arsenal nucléaire considérable, selon les spécialistes qui l’évaluent à trois cents ogives nucléaires. Que faut-il de plus pour ne plus ignorer cette évidence et appeler les choses par leur nom, et, au bout du compte, crédibiliser un discours qui en a vraiment besoin ?
En plein débat sur la renégociation du TNP (Traité de non-prolifération nucléaire), et même l’espoir — il est tout de même permis d’en avoir — d’un monde sans armes nucléaires, Israël fait savoir qu’il va poursuivre sa politique « d’ambiguïté » sur le nucléaire avec le soutien des Etats-Unis. Une formule selon laquelle il n’est plus possible de nier une évidence, sauf qu’il ne faut pas en parler, et encore plus tenter de soumettre les installations israéliennes aux fameuses inspections de l’ONU. Parce qu’Israël n’est pas signataire du TNP et cela ne lui confère aucune obligation. C’est la déclaration faite hier par le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, ajoutant que sur ce sujet « il y a une entente totale avec les Etats-Unis ».
Et pourtant, rappelle t-on, en avril, le président américain Barack Obama a dit souhaiter qu’Israël rejoigne le TNP. Il est vrai que dans le même temps, les pays arabes se prononcent pour un Proche-Orient sans armes nucléaires. L’allusion est claire. Elle ne souffre aucune ambiguité, devrait-on dire pour rester dans le style, sauf que le sens n’est pas le même. Dans de telles conditions, et surtout le fait que le Proche-Orient, quoi qu’on dise, soit une zone de conflits, il devient difficile d’ignorer le fait nucléaire israélien, d’autant plus qu’Israël se prévaut du soutien américain en ce qui concerne cette politique d’ambiguité, bien que ce concept ne signifie absolument rien.
Il ne permet en aucun cas de répondre aux critères connus, lesquels, dans le cas israélien, ne traduisent pas seulement de la simple suspicion, ses dirigeants toutes tendances confondues, ne se privant pas de lever le voile sur cette ambiguité et rendre l’exercice de style bien inutile, même si cela devrait incommoder des gouvernements occidentaux, refusant certainement d’assumer leur propre rôle dans l’émergence de la puissance nucléaire israélienne. Et, au-delà, la création d’un danger, contredisant du coup tous leurs discours. L’exercice de style devient inutile.
Par Mohammed Larbi
http://www.elwatan.com/Le-danger-nucleaire-israelien

Le PNUD recommande l’édification d’un Etat palestinien

Edition du 12 mai 2010
Les Palestiniens demeurent dans une situation de dépendance alimentaire », a affirmé le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) dans son rapport rendu avant-hier.« Les Palestiniens, bien qu’ils reçoivent suffisamment de nourriture pour survivre, restent dans une situation de dépendance parce qu’ils ne sont pas en mesure de gagner assez d’argent pour se nourrir eux-mêmes », a souligné le rapport. Pour le PNUD, un développement soutenu « est impossible tant que les Palestiniens n’ont pas de contrôle sur leur économie et leur environnement, notamment en matière de commerce, de ressources en eau et de frontières ».  Selon le document, l’éducation et le système de santé sont des domaines où les Palestiniens « ont fait des progrès ».
Cependant, l’économie s’est affaiblie en raison d’un contrôle rigoureux par les Israéliens. « Les Palestiniens n’exercent pas leur autorité sur leur espace aérien, leurs eaux territoriales, les ressources naturelles, les instruments macro-économiques qui leur permettraient d’être autonomes économiquement », a fait savoir le rapport du PNUD.  Il a souligné, par ailleurs, que la fragmentation géographique du territoire occupé palestinien a affaibli l’autorité centrale et les institutions de l’Autorité palestinienne et intensifié les divisions entre Palestiniens. Le rapport du PNUD a préconisé « la mise en place d’une stratégie d’édification d’un Etat à même de promouvoir la réconciliation politique entre Palestiniens, l’intégration économique et la cohésion sociale ».
Par R. I.
http://www.elwatan.com/Le-PNUD-recommande-l-edification-d

Assad et Medvedev: Le blocage du processus de paix est dû à la colonisation

11/05/2010  
Les président russe Dmitri Medvedev et syrien Bachar al-Assad ont exprimé, ce mardi, leur engagement à déployer des efforts pour parvenir à la paix au Proche-Orient, et imputé à la politique de colonisation israélienne la responsabilité du blocage du processus de paix.  
Dans un communiqué commun publié à l'occasion d'une visite de deux jours en Syrie de M. Medvedev, les deux dirigeants ont "exprimé leur profonde inquiétude concernant la tension dangereuse au Proche-Orient, d'abord et surtout due à la poursuite de l'occupation israélienne" des territoires palestiniens.  
Ils ont également "condamné les activités de colonisation israélienne, de même que les mesures unilatérales prises notamment à l'Est de Jérusalem".  
La Russie et la Syrie ont également indiqué, dans leur communiqué, leur intention de déployer des efforts en vue pour parvenir à une solution au conflit israélo-arabe. Elles ont en outre demandé à "Israël" de se retirer du plateau syrien du Golan ainsi que "tous les territoires occupés en juin 1967", tout en appelant à la création d'un Etat palestinien indépendant.  
S'agissant du nucléaire iranien, les deux hommes ont plaidé en faveur d'une "solution pacifique et diplomatique", réitérant leur appel pour un Proche-Orient dénucléarisé et pressant "Israël" de se joindre au Traité de non-prolifération (TNP).

MEDVEDEV APPELLE WASHINGTON A JOUER UN ROLE PLUS ACTIF

Par ailleurs, lors d'une conférence de presse au côté de son homologue syrien Bachar Al-Assad, Medvedev a affirmé que la situation au Proche-Orient était "très, très mauvaise" et appelé les Etats-Unis à jouer un rôle "plus actif".  
 "Le processus de paix au Proche-Orient s'est détérioré", et "il est temps de faire quelque chose", a-t-il souligné.  
"Une situation qui s'enflammerait davantage risque de provoquer une explosion et une catastrophe" dans la région, a averti le président russe.  
Selon Medvedev, "il n'y a pas suffisamment de volonté" de toutes parts de trouver une solution. "Cette volonté doit être stimulée", a-t-il poursuivi ajoutant que c'est un rôle que la Russie pouvait assumer.   

"Israël" expulse un troisième Palestinien en moins d'un mois vers Gaza

11/05/2010  
Les autorités d'occupation israéliennes ont expulsé lundi un Palestinien vers la bande de Gaza, le troisième à être envoyé vers cette enclave en moins d'un mois, c'est ce qu'a affirmé l'association Waed de soutien aux détenus et aux ex-détenus palestiniens.  
"Les forces occupantes sionistes ont expulsé Hani Achtiwi, de la ville occupée de Beer Sabe' (Beersheva), vers le point de passage de Beit Hanoun et la bande de Gaza", a affirmé l'association dans un communiqué. Beer Sabe' est une ville située dans le sud des territoires occupés en 1948.  
Les autorités d'occupation israéliennes avaient expulsé le 28 avril vers Gaza un Palestinien de 19 ans résidant en Cisjordanie occupée et qui n'avait pas mis les pieds dans l'enclave palestinienne depuis plus de dix ans.  
La semaine précédente, l'occupation avait expulsé un détenu palestinien originaire de Tulkarem (Cisjordanie), Ahmad Sabah, 40 ans, vers la bande de Gaza.   
Les organisations de défense des droits de l'Homme, ont affirmé que de nouvelles ordonnances de l'armée d'occupation israélienne serviront à déporter ou arrêter des milliers de Palestiniens de Cisjordanie. 

Hariri: la résistance peut posséder des Scud et tout ce qui protège le pays

11/05/2010  
Le Premier ministre libanais Saad Hariri a assuré être en faveur de l'armement de la Résistance afin de faire face aux attaques Israéliennes et  défendre la souveraineté du Liban.
Selon des sources très proches de Hariri, ce dernier a affirmé qu’il soutenait le fait que la Résistance au Liban, possède toutes les armes  capables de défendre les frontières et la souveraineté du Liban, y compris des missiles Scud, afin de s’opposer à toute tentative israélienne d'attaquer le Liban. «Je ne suis pas en désaccord avec le Hezbollah pour ce qui est de la résistance,  mais je suis en désaccord avec lui sur certaines questions intérieures ! », a-t-il précisé.
Averti que les Etats-Unis ont été alarmés par les déclarations concernant les missiles Scud, Harir a répondu : « Je n’accorde aucun intérêt à quiconque se fâche ou se réjouit à l’extérieur;  je me préoccupe avant tout de l'intérêt de mon pays ».
Dans ce contexte, le quotidien libanais As-Safir a indiqué que le premier ministre libanais se rendra à la fin du mois à Washington pour rencontrer le président américain Barak Obama et 10 hauts-responsables dont la secrétaire d'État aux affaires étrangères Hillary Clinton et le secrétaire de la guerre Robert Gates.
 "Il doit également prononcer un discours au Conseil de sécurité" de l'ONU, présidé par le Liban durant le mois de mai, a-t-il ajouté. Le Liban ayant été élu membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2010-2011.

"Israël" n'est pas en mesure de contrer les missiles balistiques iraniens

11/05/2010  
Le quotidien israélien, "Jerusalem Post", a évoqué, dans un rapport, l'inefficacité du système balistique du régime sioniste face aux missiles iraniens.
Le rapport s'est notamment basé sur le témoignage du professeur de l'Université de Tel-Aviv et expert des questions militaires, Reuven Pedatzur qui a critiqué la conférence, qui s'est tenue la semaine dernière à Tel-Aviv,  sur la défense balistique d'"Israël".    
Pedatzur a qualifié de "fausses allégations", les propos des intervenants et des organisateurs de cette conférence, sur les capacités de défense balistique du régime sioniste.
Pour cet expert, le système de défense balistique "Arrow", mis en place pour contrer les missiles balistiques de l'Iran, est inefficace. 
Il en est de même, pour le commandant des forces de l’armée de l’air israélienne, Doron Ghabish, qui a également déclaré, la semaine dernière, que « les systèmes de défense aériens de l'armée israélienne sont incapables de fournir une protection adéquate  contre des  missiles sol-sol que possède la Syrie, l'Iran et le Hezbollah ».

Le prix du courage : la Bar Mitzvah de Goldstone et le livre de Finkelstein

mercredi 12 mai 2010 - 02h:32
Ramzy Baroud
Finkelstein produit une recherche détaillée et sans fautes qui met en lumière la propagande répugnante qui a précédé et qui a suivi le massacre de Gaza, écrit Ramzy Baroud.
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Janvier 2008 : Norman Finkelstein s’est rendu au Liban où il a, entre autres, rencontré des responsables de la résistance libanaise (Hezbollah). Il est ici dans le camp palestinien de Chatila.
Dans son rapport sur Gaza, publié à la fin de l’année dernière, l’éminent juriste sud-africain, Richard Goldstone, a accusé Israël et le Hamas d’avoir commis des crimes de guerre. Son rapport montre bien qu’Israël est une puissance occupante détenant un arsenal extrêmement sophistiqué (à preuve le nombre de victimes palestiniennes) tandis que le Hamas est une faction assiégée, occupée, en situation d’autodéfense. Bien que Goldstone ait dû se rendre compte du genre d’hystérie que son rapport provoquerait, il n’a pas permis que son affiliation idéologique ou ethnique s’interposent dans ses convictions morales.
Malgré une certaine appréhension initiale - étant donné que Goldstone se déclare sioniste et qu’il a des liens avec Israël - beaucoup de partisans de la justice et de la paix ont été rassurés par le passé de cet homme. Il a été juge à la Cour constitutionnelle d’Afrique du Sud et procureur de la Cour pénale internationale pour l’ancienne Yougoslavie et le Rwanda.
En avril 2009, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies (UNHRC) a chargé Goldstone d’une mission d’enquête sur les crimes de guerre commis par Israël lors de la guerre dévastatrice menée contre Gaza du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009. Goldstone a insisté pour que son mandat inclue également les violations qui auraient été commises par les Palestiniens. Il a finalement été invité à rédiger son propre mandat, preuve de la confiance que lui faisait l’UNHRC.
Le rapport a été publié en septembre 2009 et contient des recommandations parmi les plus vigoureuses, sobres et claires jamais faites par une mission des Nations unies depuis qu’Israël a commencé sa campagne permanente de massacres et de violations de la souveraineté territoriale et de la dignité humaine du peuple palestinien et de ses voisins arabes.
C’est la nature des recommandations du rapport qui a choqué Israël et ses partisans. Il y est demandé instamment à la communauté internationale « d’entreprendre une enquête criminelle dans les tribunaux nationaux.... devant lesquels ceux qui auraient perpétré (les crimes de guerre) devraient être traduits et poursuivis conformément aux normes de justice internationalement reconnues ». Mais qui plus est, ce qui a mis en colère les Israéliens et les sionistes est le fait que Goldstone est censé être « l’un d’eux ». Il n’est pas facile de le tourner en dérision parce qu’il serait « un juif animé de la haine de soi », ni de l’ accuser d’antisémitisme, accusation bateau à l’encontre de quiconque ose critiquer la conduite criminelle d’Israël.
Je m’intéresse personnellement à Goldstone pour trois raisons. D’abord, Gaza est toujours dans la douloureuse situation que le juge Goldstone a si bien décrite dans son rapport. Rien n’a été fait depuis pour soulager la douleur des victimes, ni pour répondre à son appel à la justice.
Deuxièmement, il y a une « controverse » au sujet de la participation de cet homme à la cérémonie de Bar Mitzvah de son petit-fils en Afrique du Sud. Il a maintenant été forcé de négocier sa participation à cette cérémonie de passage avec un groupe de dirigeants juifs sud-africains. Le rabbin chef d’Afrique du Sud, Warren Goldstein, a accusé Goldstone d’être un menteur dont le rapport « délégitime Israël ». Le Conseil sud-africain des députés juifs a accusé Goldstone de « trahison ».
Il incombe de rappeler au rabbin Goldstein que c’est uniquement l’assassinat barbare de milliers de civils innocents qui « délégitime » Israël. Quant à la « trahison », Goldstone « trahit » effectivement toute affiliation tribale aveugle, affiliation qui semble l’emporter, pour le conseil des députés juifs, sur la cause de la justice, de l’équité, de l’égalité et de la paix inscrite dans toutes les grandes religions et philosophies du monde en dépit du judaïsme.
Ceci m’amène à la troisième raison qui m’a obligé à revenir à cette question : le dernier livre de Norman Finkelstein This Time We Went Too Far : Truth and Consequences of the Gaza Invasion. Norman Finkelstein (JPG) Finkelstein n’est pas un écrivain ordinaire. Ses lecteurs savent très bien que peu d’écrivains réunissent autant de qualités solides : recherche académique irréfutable, moralité inflexible, style lucide et refus de déshumaniser le sujet et la victime.
This Time We Went Too Far servira dans les milieux universitaires et dans celui des défenseurs des droits humains - tout comme le rapport Goldstone dans le domaine juridique - à inculper catégoriquement Israël pour la brutalité de sa conduite à Gaza. En outre, ce livre fera honte à jamais à ceux qui ont permis que leurs titres, l’argent, le prestige et, à nouveau, une affiliation tribale aveugle les rendent incapables de voir les actes inhumains indicibles qui ont été perpétrés et qui continuent de l’être à Gaza et dans le reste de la Palestine. Il est à regretter que cette cruauté continue à sévir, tout comme les diatribes émanant des défenseurs d’Israël. Finkelstein n’est pas épargné par les attaques ignobles des amis inconditionnels d’Israël, et Goldstone finira aussi probablement par s’y habituer.
Finkelstein place son livre dans les contextes historiques appropriés : événements ayant conduit à la guerre israélienne contre le Liban durant l’été de 2006, événements qui se sont produits pendant et après cette guerre qui a tué et blessé des milliers de victimes et détruit une grande partie de l’infrastructure civile. Les similarités sont trop évidentes, mais Finkelstein les rend beaucoup plus claires en évaluant avec patience les deux événements. En outre, il revient à la guerre et à l’invasion du Liban par Israël en 1982, dont il révèle en grande partie le comportement bizarre, mais prévisible.
Finkelstein produit une recherche détaillée et sans fautes qui met en lumière la propagande répugnante qui a précédé et qui a suivi le massacre de Gaza. Bien qu’il fasse allusion plusieurs fois au début du livre à la mission Goldstone et à son rapport , il consacre la plus grande partie de l’épilogue audit rapport et à ses nombreuses conséquences. Ses révélations et son analyse sont encourageantes en ce qu’elles suggèrent qu’en fait les choses changent. Israël, État voyou de par des normes raisonnables, ne retrouvera jamais son ancien statut fictif de phare du progrès et de la démocratie. Aucune quantité de mensonges, d’intimidations ou de chantages, ne pourra faire passer les crimes de guerre d’Israël pour de l’auto défense, ni salir ceux qui le critiquent en les accusant d’antisémitisme. Le livre présente des arguments très convaincants à l’appui de cette assertion.
« Les temps changent » a écrit Finkelstein. C’est vrai et ce succès des plus impressionnants a été possible grâce à des gens comme Jimmy Carter, John Mearsheimer, Stephen Walt, Richard Goldstone, Richard Falk, John Dugard, et Finkelstein lui-même ainsi que les innombrables écrivains, journalistes et blogueurs qui ont travaillé sans relâche pour documenter la vérité.
Mais c’est aussi le courage des Palestiniens de Gaza et d’ailleurs qui nous a permis de prendre de telles positions. Nos efforts sont bien modestes comparés à leur courage, leur résilience et leurs sacrifices.



Ajout de la Rédaction : Présentation de son livre par Norman Finkelstein

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* Ramzy Baroud (http://www.ramzybaroud.net) est chroniqueur syndiqué international, et rédacteur en chef de PalestineChronicle.com. Son dernier livre est : Mon père était un combattant de la liberté : l’histoire indicible de Gaza (Pluto Press, Londres), actuellement disponible sur Amazon.com
6 mai 2010 - Transmis par l’auteur
Traduction : Anne-Marie Goossens
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8680

Un nuage (de corruption) au-dessus de Jérusalem

mercredi 12 mai 2010 - 03h:13
Uri Avnery
"Holyland", c’est le nom d’un nouveau scandale de corruption financière et immobilière, impliquant de nombreux responsables israéliens. Pendant ce temps, l’annexion et la purification ethnique rampante de Jérusalem Est se poursuit ...
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A Jérusalem-Est, l’Etat d’Israël fait régulièrement détruire des maisons appartenant à des Palestiniens, invoquant un "défaut de permis de construire". Photo Nov. 2009.
TOUT LE MONDE a le droit de changer d’avis. Même Danny Tirzeh.
Le colonel Tirzeh était responsable de projet pour le mur qui “enveloppe” Jérusalem - celui qui sépare la ville de la Cisjordanie pour en faire la Capitale Unifiée d’Israël pour Toute l’Éternité.
Et maintenant, tout d’un coup, Tirzeh apparait comme le principal opposant au mur dont il a lui-même établi le projet. Il veut le déplacer, de façon à laisser les terres du village d’al-Walaja du côté “israélien”.
Le colonel a cessé d’agir pour le compte de l’armée israélienne et représente maintenant des entrepreneurs privés qui veulent construire 14 unités d’habitation pour 45.000 âmes juives. Tout cela, naturellement pour le plus grand bien du sionisme, du peuple juif, de la capitale éternelle d’Israël et pour beaucoup de dizaines de millions de shekels.
LE COLONEL TIRZEH n’est pas n’importe qui. C’est un symbole.
Pendant des années, j’avais l’habitude de le rencontrer dans les couloirs de la Cour Suprême. Il faisait presque partie des meubles : le témoin vedette, l’expert et l’âme de vingtaines d’audiences relatives au mur de séparation et d’annexion.
Il connait tout. Chaque kilomètre du mur et de la barrière. Chaque colline, chaque pierre. Il transporte toujours un grand paquet de cartes qu’il étale devant les juges, expliquant sérieusement pourquoi le mur doit passer ici et pas là, pourquoi la sécurité de l’État impose que les villages palestiniens soient séparés de leurs terres, pourquoi en laissant une oliveraie aux mains de ses propriétaires on ferait courir un danger mortel aux soldats israéliens.
En général, les juges se laissent persuader. Après tout, c’est lui l’expert. C’est l’homme qui sait. Comment pourraient-ils prendre sur eux la responsabilité de modifier le tracé du mur, si cela devait conduire à ce que des Juifs soient tués.
Il y a des exceptions. Au village de Bil’in, la Cour fut convaincue que la clôture pouvait être déplacée de quelques centaines de mètres sans entraîner l’effondrement de la sécurité de l’État et sans que des monceaux de cadavres juifs ne recouvrent le paysage.
Donc, la Cour Suprême a admis l’argumentation des villageois et décidé de déplacer la clôture et - plus rien. La clôture est restée où elle était. Le gouvernement et l’armée ont simplement ignoré la décision de la Cour.
C’est en vain que le président de la Cour Suprême les a avertis que ses décisions “ne sont pas des recommandations”. Comme des dizaines d’autres décisions de justice concernant les colons, celle-ci, aussi, est enterrée.
Le cas de Bil’in est particulièrement remarquable, et pas seulement parce que des protestataires - Palestiniens, Israéliens et autres - y ont été tués et blessés. Il est remarquable parce que la raison qui cherche à se cacher derrière la clôture est tellement évidente.
Ce n’est pas le sionisme. Ce n’est ni la sécurité ni la défense contre les terroristes. Ce ne sont pas les rêves de générations. Ce n’est pas la vision de Théodore Hertzl dont on célèbre le 150ème anniversaire de la naissance.
Tout simplement de l’argent. Des quantités d’argent.
La zone qui s’étend entre la clôture actuelle et le tracé alternatif a été affectée à la colonie orthodoxe Modi’in-Illit. De grandes sociétés doivent y bâtir de nombreuses centaines d’unités d’habitation, une affaire qui vaut beaucoup de millions.
Partout les surfaces volées aux Palestiniens sont transformées immédiatement en propriétés immobiliaires. Ils passent par des voies mystérieuses entre les griffes de trafiquants de terres. Les trafiquants construisent alors de grands ensembles d’habitation et vendent les “unités d’habitation” pour une fortune.
COMMENT EST-CE réalisé ? L’opinion publique reçoit maintenant une leçon sous la forme de l’affaire “Holyland” (Terre Sainte), une leçon sous forme de feuilleton à épisodes - chaque jour de nouveaux détails sont révélés et de nouveaux suspects apparaissent.
Sur le site d’un ancien et modeste hôtel de ce nom, un énorme projet immobilier a jailli - un alignement d’immeubles d’habitation et un gratte-ciel. Ce monstre affreux domine le paysage - mais la partie du projet que l’on peut voir de loin ne représente qu’une fraction de l’ensemble. Les autres parties ont déjà reçu la bénédiction de toutes les autorités municipales et gouvernementales concernées.
Comment cela s’est-il fait ? L’enquête se poursuit encore. Presque chaque jour, de nouveaux suspects sont arrêtés. Presque toute personne impliquée d’une façon quelconque dans l’autorisation du projet, jusqu’au niveau le plus élevé, est suspecte - des ministres, des hauts fonctionnaires du gouvernement, l’ancien maire, des membres du conseil municipal. Actuellement, les enquêteurs essaient de retrouver la trace de l’argent de la corruption dans le monde entier.
Holyland est situé à Jérusalem Ouest (là où se situait avant 1948 le quartier arabe de Katamon).
La question qui vient naturellement à l’esprit : si les choses se font de cette façon dans la partie ouest de la ville, que se passe-t-il à l’est ? Si ces politiciens et ces fonctionnaires osent voler et toucher des pots-de-vin à Jérusalem Ouest - que se permettent-t-ils à Jérusalem Est, dont les habitants n’ont aucune représentation ni dans la municipalité ni dans le gouvernement ?
QUELQUES minutes de voiture seulement séparent Holyland du village de al-Walaja.
On pourrait écrire des volumes sur ce petit village qui a pendant plus de 60 ans a été l’objet d’exactions.
En bref : le village d’origine fut occupé et annexé à Israël lors de la guerre de 1948. Les habitants furent expulsés et fondèrent un nouveau village sur la partie de leurs terres qui restaient de l’autre côté de la Ligne Verte. Le nouveau village fut occupé pendant la guerre de 1967 et annexé à Jérusalem qui fut elle-même annexée à Israël. Selon la loi israélienne, les maisons sont illégales. Les habitants vivent dans leurs propres maison sur leur propre terre, mais sont officiellement considérés comme des résidents illégaux susceptibles d’être expulsés d’un moment à l’autre.
Maintenant, les trafiquants de terres sont en train de lorgner cette savoureuse portion de terre, qui vaut beaucoup d’argent pour des projets de construction. Ils suivent le schéma sioniste éprouvé. En tout premier lieu, le nom arabe de l’endroit est remplacé par un nom purement hébreu, de préférence emprunté à la Bible. Tout à fait comme le Jebel-Abu-Ghneil voisin est devenu Har Homa, avant que l’horrible projet immobilier monstrueux n’y fut érigé, c’est ainsi que al-Walaja est devenu maintenant Giv’at Yael. Il est clair qu’un endroit appelé Colline de Yaël doit appartenir au peuple juif, et c’est un devoir sacré que d’y construire une nouvelle colonie.
Alors, où est le problème s’il faut pour cela déplacer le mur ? On peut toujours trouver un officier complaisant de l’armée pour justifier cela par des raisons de sécurité.
CELA FAIT DES ANNÉES que je demande que cet aspect de l’entreprise de colonisation soit examiné de plus près.
Le débat public a toujours porté sur des idéaux nobles. La promesse divine opposée à la vision humaine. Le Grand Israël opposé à la solution à deux États. Les valeurs du sionisme opposées à la valeur de la paix. Le fascisme contre l’humanisme.
Et quelqu’un se félicitait du profit qu’il en retirait.
Les colonies se développent rapidement en permanence. Dans l’ensemble de la Cisjordanie et à Jérusalem Est, les colonies jaillissent comme des champignons vénéneux, empoisonnant les projets de paix. En la matière, il n’y a jamais eu de différence entre Golda Meir et Menachem Begin, Ehoud Barak et Ariel Sharon, Shimon Péres et Benjamin Nétanyahou.
Parmi les colons, on trouve un noyau dur de zélotes idéologiques. Mais beaucoup des constructeurs sont simplement des hommes d’affaires avisés, dont le seul dieu est Mammon. Ils n’ont pas de peine à se lier d’amitié avec les dirigeants du Likoud et les chefs du parti travailliste, sans parler de la masse de Kadima.
Les colonies massives de Jérusalem Est - celles qui existent déjà et celles qui sont encore en projet - se développent suivant les mêmes modalités que le monstre de la colline de Holyland, et il leur faut les mêmes permis délivrés par les mêmes autorités municipales et gouvernementales. Jérusalem, après tout, a été unifiée. Par conséquent les mêmes nuages sombres planent sur eux.
Ce qu’il faut, c’est une commission d’enquête judiciaire pour examiner tous les permis accordés à Jérusalem au cours des années récentes, certainement depuis le début du mandat d’Ehud Olmert comme maire. Olmert s’est battu comme un tigre pour la création de Bar Homa et les autres grandes colonies de Jérusalem Est. Tout cela au nom du sionisme et de l’autorité juive sur la Ville Sainte. C’est maintenant le suspect N° 1.
Tout doit faire l’objet d’enquêtes depuis le début. Et tout nouveau projet doit être bloqué jusqu’à ce que son titre de propriété ait été authentifié de façon indubitable.
CES CHOSES sont suffisamment graves en elles-mêmes, et elles sont encore plus sérieuses lors qu’elles sont au centre du conflit israélo-palestinien et de la crise entre Israël et les États-Unis.
Pour le profit des projets immobiliers israéliens à Jérusalem Est, le gouvernement Nétanyahou est en train de mettre en danger notre lien vital avec les États-Unis. Le maire d’extrême droite déclare qu’il n’a rien à foutre des ordres du gouvernement et qu’il va continuer à construire partout, quoique puisse dire ou ne pas dire Nétanyahou. Les Palestiniens, de façon compréhensible, refusent de négocier avec le gouvernement israélien tant que des activités de construction se poursuivent à Jérusalem Est.
Allons-nous mettre en danger l’avenir d’Israël pour des générations, simplement pour que des trafiquants de terres puissent amasser davantage de millions ?
Est-ce que parce que les patriotes qui se partagent Jérusalem Est comprennent des personnalités élues ou des fonctionnaires qui attendent de généreux pots-de-vin de la part des constructeurs ?
Y a-t-il un lien entre la corruption rampante dont l’affaire Holyland n’est que la partie émergée de l’iceberg et des décisions nationales historiques ?
Bref, permettrons-nous que l’avenir de la terre sainte soit sacrifié sur l’autel impie des profits de la corruption ?
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* Uri Avnery est un écrivain et journaliste israélien militant de Gush Shalom (le Bloc de la Paix).
1° mai 2010 - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.lepost.fr/groupe/la-paix...
Traduction : LG pour France Palestine Solidarité-38
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8693

Violence des colons - rapport mars/avril

A. Jaradat & A. Macchi
AIC
Dans la dernière semaine de Mars, des centaines de colons, dont certains étaient armés, se sont rendus dans la Vieille Ville d’Hébron...
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Colons juifs lançant des pierres aux journalistes et aux Palestiniens, à Hébron, en Cisjordanie - Photo : AFP/Hazem Bader
Hébron et Cisjordanie Sud-Ouest
-  Dans la dernière semaine de Mars, des centaines de colons, dont certains étaient armés, se sont rendus dans la Vieille Ville d’Hébron et ont organisé des marches pendant les célébrations de la fête juive de Pessah, qui a eu lieu à cette époque. Les Palestiniens qui passaient par là ont été attaqués à coups de pierres par les colons. Les magasins du secteur ont également été ciblés. Ces marches et ces agressions ont eu lieu sous le regard des soldats israéliens placés là pour garder les colons.
En outre, les soldats ont empêché les Palestiniens de se déplacer librement dans la vieille ville jusqu’à ce que les colons aient terminé leur manifestation. En plus de ces attaques, au cours de cette semaine, les Palestiniens n’étaient pas autorisés à entrer et à prier dans la mosquée Ibrahimi, presque tous les jours. Le 1er avril, des milliers de colons de la Cisjordanie et Israël se sont rassemblés près de la Mosquée Ibrahimi pour une grande fête et ont lancé des slogans contre les Arabes avec les haut-parleurs. Ils se réjouissaient apportant leur soutien à l’annonce du Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou d’ inclure la Mosquée Ibrahimi et d’autres lieux saints en Cisjordanie dans la liste du patrimoine national juif. Les marches de colons ont continué durant la première semaine d’avril.
-  Le 8 avril, à midi, un colon s’est précipité sur Bara ’al-Sharabatee, une fillette palestinienne de 7 ans , sur la route principale près de la colonie de Kiryat Arba, À l’est de la ville. L’enfant a été emmenée à l’hôpital Al-Ahlee, dans un état considéré comme peu inquiétant. L’agression lui a causé des blessures au visage.
-  Le 13 avril, des colons se sont rendus dans la région de Beit Ummar, au nord d’Hébron, et ont tiré en l’air et menacé d’un agriculteur, Ahmad Abu Hashem, pour qu’il ne retourne pas dans son champ près de la colonie. Un groupe de vingt étudiants se sont rassemblés pour protester contre les agressions des colons contre les fermiers palestiniens, et ont été dispersés par des soldats israéliens.
-  Le 17 avril, dans la soirée, deux jeunes Palestiniens ont été hospitalisés dans Hébron après avoir été battus par plusieurs colons. Des sources locales ont rapporté à l’AIC que Mohammed Abd-al-Raouf Al-mohtaseb, 19 ans, et Rushdi Al-Muhtaseb, 18 ans, ont été attaqués par des colons alors qu’ils marchaient ensemble en face de leurs maisons, à proximité de la Mosquée Ibrahimi. Les soldats qui se tenaient au point de contrôle n’ont rien fait pour arrêter les colons.
-  Le 21 avril, des colons de Kfar Etzion, au nord du district d’Hébron, ont ouvert les tuyaux des eaux usées sur les terres agricoles près de la colonie. Soixante-dix dunums de terres ont été inondés par les eaux usées. La terre appartient à la famille Sabarna du village de Beit Ummar, au sud de la colonie. Le terrain a été planté avec des vignes. Une délégation formée par le maire du village Nasree Sabarna, des représentants du Ministère palestinien de l’Agriculture, du Groupe de solidarité avec la Palestine du village et de la section locale du Comité national ont examiné les lieux et recueillis des renseignements sur l’agression. Le maire a soulevé cette question avec la partie israélienne et a présenté une plainte contre les colons au poste de police de Kfar Etzion.
-  Le 22 avril, un officier de l’armée et des soldats israéliens est venu trouver les agriculteurs de la ville de Yatta (dans les collines d’Hébron, au sud) et leur a ordonné de retirer leurs tentes sur les sites appelés Shi’b El-Botom et Ma’een, à l’est de la ville. Les soldats leur ont dit qu’ils n’étaient pas autorisés à y vivre. Cependant, très proche de cette zone il y a de nombreuses colonies et des avant-postes, y compris Iva Hal, Mitsa Yaeer et Susiya. Le lieu a été pris la cible d’attaques de colons dans les derniers mois, qui tentent de confisquer cette terre pour agrandir les colonies. La municipalité de Yatta a dénoncé ces agressions auprès des autorités palestiniennes et israéliennes ainsi qu’auprès des autres organisations internationales qui opèrent dans le secteur, y compris un groupe italien de contributions volontaires, et à une organisation religieuse fondée sur les droits de l’homme appelé Saint Eve.
-  Le 28 avril, des colons Tzur Karmei , au nord d’Hébron, située entre les villes de Ummarr Beit et Halhoul, ont endommagé et déraciné environ 100 arbres sur 6 hectares de terres, près de la clôture de la colonie. Les arbres appartenaient aux frères Mosa et Issa Younis Arar de Beit Ummar. En raison de l’emplacement de la terre près de la barrière de la colonie, l’armée israélienne q déclaré le secteur "zone militaire fermée" il y a 7 ans. Les propriétaires ont besoin d’un permis pour se rendre dans leurs champs et y travailler. Les colons ont essayé de confisquer les terres, en dépit du fait que la Cour suprême israélienne a autorisé les propriétaires à les cultiver sans aucune permission. Cependant, l’armée a à ce jour pas permis la mise en ½uvre de cette décision.
Naplouse et le nord de la Cisjordanie
-  Le 15 Mars, un groupe de colons a repris une partie des terrains situés dans le ville de Ya’bod, Au sud-est de Jénine dans le nord de la Cisjordanie. Le site est appelé Khirbet Al-Mukahhal. Les témoins ont rapporté que "des dizaines de colons ont atteint le site, construit les clôtures, installé des réservoirs d’eau et planté des drapeaux israéliens". L’armée israélienne a empêché les agriculteurs palestiniens de travailler leurs terres et les ont contraints à quitter la zone. Selon certaines sources, il semble que les colons veulent établir un nouvel avant-poste sur le site.
-  Le 18 Mars, des colons de Aleh, à l’est du village de Qaryout dans le district de Naplouse, 25 oliviers ont été déracinés sur le site appelé Botausha, à l’ouest du village. Le maire du village, Abd Al-Nasser Al-Qaryoutee, a indiqué que "c’est la deuxième fois depuis la semaine dernière que des arbres sont détruits par des colons dégâts dans ce secteur." Les arbres appartenaient à Mohammed Jaber, Ahmed Jabber, Abd Al Aziz Al- Merdawee et Yasser Hassan.
-  Le 23 Mars, des colons de plusieurs colonies situées autour le village Sinjel, au nord de Ramallah, ont attaqué les agriculteurs du village à proximité de la route principale et les ont empêchés d’atteindre les champs près de la colonie de Gev’at Haronei. Le maire du village, Imad Masalmeh, a déclaré qu’environ 50 colons, la plupart des jeunes, venus de sept colonies voisines, en particulier de Ma’aleh Leonat et Givat Haronei. Ils ont lapidé les agriculteurs qui sont venus travailler les terres appartenant à deux petits villages près de Sinjel, appelé Al-Baten et Al-Jamelah. Les soldats se sont rendus sur le le site plus tard : au lieu d’arrêter les attaques de colons, ils ont ordonné aux paysans de quitter les lieux pour "leur sécurité". Le maire a ajouté qu’une autre attaque de colons s’était produite dans les jours précédents sur les sites appelé Al-Rommaneh et Al -Moghabat.
-  Le 1er avril, Samar Saif Radwan, une femme de 21 ans, est décédée après avoir été poursuivie par un colon, sur la route principale dans le village de Alliban, à l’ouest de Ramallah. La femme a été emmenée par l’armée israélienne dans un hôpital en Israël, mais elle y est morte après plusieurs heures. Ce cas a étété l’objet d’une enquête par les parties palestinienne et israélienne officielles.
-  Le 1er avril, des colons de la colonie Alon Morei, à l’est de Naplouse, ont déposé des mobil-home, et les ont installés sur un terrain dans l’est du village de El Dair-Hatab. En outre, ils ont installé des réservoirs d’eau et des tentes au même endroit. Le maire du village, Abed El-Alkareem Husain, a indiqué que les colons ont mis en place des caravanes, des tentes et des réservoirs d’eau de 500 mètres à l’est de son village. Sur ce site, se trouve une source d’eau importante, la source Al-Kabeera. Deux mille cinq cents habitants vivent dans le village : ils dépendent de cette eau pour l’agriculture et de la vie quotidienne. Par conséquent, si les colons s’en emparent, cela signifie que des dizaines de familles vont perdre une ressource fondamentale pour l’agriculture et, par conséquence, leur plus importante source de revenus. Le maire a ajouté qu’il semble que les colons veulent établir un nouvel avant-poste sur le site . Il a informé l’Autorité Palestinienne de l’agression des nouveaux colons. Il est important de mentionner que certains colons de cette colonie avaient attaqué le maire lui-même sur ses terres.
-  Le 7 avril, dans l’après-midi, des dizaines de colons de l’avant-poste de Racheal, situé à proximité de village Yatma dans le sud de Naplouse, ont lancé des pierres sur plusieurs voitures palestiniennes. Les colons rassemblés sur la route principale à proximité du village ont lapidé les voitures, brisant des vitres. Selon Ghassan Doghlas, un fonctionnaire en charge du dossier des colonies en Cisjordanie, personne n’a été blessé.
-  Le 8 avril, avant l’aube, le matin, environ six mille colons entrés dans le village de Kufol Hares, à l’est du district de Salfeet, en affirmant qu’il s’agit d’un lieu saint pour les Juifs. Les troupes israéliennes ont escorté les colons jusqu’à un lieu que les fidèles juifs appellent le tombeau de Yehoshua Ben-Nun. L’endroit est situé à l’intérieur du village et des colons viennent y prier de temps en temps. Des dizaines de soldats qui sont venus pour protéger les colons installés des postes de contrôle à tous les carrefours,ont pris position sur les toits des civils, imposé un couvre-feu sur le village et l’ont déclaré "zone militaire fermée" jusqu’à ce que les colons aient terminé leurs célébrations, en fin d’après-midi. Les colons ont lancé des pierres sur des maisons du village, brisant les vitres de la maison appartenant à Rami Mahmmod Obaid.
-  Le 10 avril, trois colons de la colonie de Shilo, au nord de Ramallah, ont jeté une pièce métallique sur la voiture de Khaled Mansour, alors qu’il roulait sur la route principale près de la colonie. Il a déclaré que « tandis que je conduisais sur la route, après avoir atteint la jonction près de la colonie, j’ai vu des voitures des colons avec trois colons. Ils ont rapidement stoppé près de ma voiture et a jeté un morceau de fer qui a brisé le pare-brise de ma voiture. Ils ont pris ensuite rapidement la route de la colonie."
-  Les 12-13 avril, des colons ont se sont rendus sur la Tombe de Joseph , de 22 heures à 6h du matin. Les soldats israéliens ont monté la garde sur la secteur pour la durée de la visite, bloquant les routes et les menaçant résidents. Des affrontements (jets de pierres) ont éclaté entre les colons et des enfants du camp de réfugiés de Balata à proximité.
-  Le 13 avril, environ 20 colons-dont certains étaient armés, sont entrés dans le village de Al-Hamam, au nord du district de Tulkarem. Selon des sources locales, les colons sont arrivés de la colonie Doan située à 2 kilomètres du village. Les colons ont organisé une marche à l’intérieur du village et lancé des pierres sur les maisons. Le résident Mohammed Ma’ali a signalé que « les colons sont arrivés à midi, a proximité de l’école, et les gens ont eu très peur pour leurs enfants. Le directeur a ordonné aux élèves de rester dans l’école jusqu’à l’après-midi pour empêcher les colons de les attaquer. Ce n’est pas la première fois que les colons entrent dans mon village. Habituellement ils entrent ici et dans le village situé entre Doman et les établissements Halamish". "Les habitants du village sont environ 100 personnes, la plupart des agriculteurs et des bergers. À cause des attaques des colons et des agressions, les bergers peuvent à peine se déplacer pour nourrir leurs bêtes dans les montagnes autour des colonies".
-  Le 14 avril, tôt le matin, des colons de la colonie de Yitzhar, au sud du district, ont brûlé deux voitures et en ont endommagé une autre, dans le village de Hawwara. En outre, les colons ont arraché plus de 300 oliviers. Les colons ont fait des graffitis injurieux , avec des étoiles de David et des slogans racistes contre les Palestiniens sur les murs du village, y compris sur la mosquée. Quand les habitants les ont découverts, ils ont jeté des pierres, les colons se sont enfuis avec deux voitures. Selon des témoins, une dizaine de colons armés ont été impliqués dans l’action. Les voitures appartient Ziad Abd Allah Deeb, une Subaru, la seconde à Sameer Zaher Ibrahim, une Peugeot, et la troisième à Moneer Ibrahim Zaher.
-  Le 15 avril, dans le milieu de la nuit, des dizaines de colons de la colonie de Kedumim, à l’est du district de Qalqilya, sont entrés dans le village de Jensafout et incendié deux voitures. La première appartient à Mohammed Mahmmoud Basher, uncamion Mercedes , et la seconde appartient à Ayyash Abd-Allah Hasan, une Peugeot 504. Les deux ont été totalement brûlées. Les colons ont également peint des slogans contre les Arabes, leur ordonnant de quitter la terre. Un des slogans racistes écrit : "c’est le prix pour gel de la colonisation". Lorsque les résidents ont appris ce qui se passait, ils se sont réunis et sse sont rassemblés pour faire face aux colons. Cependant, l’armée israélienne est arrivée et a simplement demandé aux colons de partir, sans arrêter personne ou faire quelque chose. Les sapeurs-pompiers venus de la ville voisine de Qalqilya et éteint le feu dans les voitures.
-  Le 17 avril, sept colons armés de Bracha, à l’est de Naplouse, ont fait irruption dans la maison appartenant à Ibrahim Adel Rouges du village de Boreen , à l’est du district. La maison est en construction et les colons se sont emparés de certains matériaux comme le ciment, les briques et les conduites d’eau.
-  Le 19 avril, des centaines de colons accompagnés par des soldats armés ont bloqué la route Wadi Al-Haramiya route Naplouse et Ramallah, au sud de la colonie de Shilo. D’après les témoins, les colons ont lapidé des voitures palestiniennes, "à l’occasion" du Israël Memorial Day.
-  Le 19 avril, des colons de la colonie Ari’el ont jeté des pierres sur des voitures palestiniennes, à la jonction de Kifl Haris dans Salfit. Le directeur de l’éole de Yasuf école, Muhammad Abdul Hadi a signalé qu’un groupe de colons a lapidé sa voiture alors qu’il roulait la route AS-Aber Samera, en direction de Yasuf.
-  Le 20 avril, des colons de l’avant-poste de Yovel, à l’ouest du village de Qaryout, au sud du district de Naplouse, ont déraciné 250 oliviers. Les arbres avaient été plantés trois semaines auparavant, à l’occasion Jour de la Terre, sur le site appelé Al-Marah.
-  Le 28 avril, environ 20 colons-dont certains étaient armés, se sont rendus sur un puits appartenant au village de Madama dans le district de Naplouse. Ils sont restés auprès du puits et empêché les résidents d’y avoir accès. Le conseil municipal du village a publié un communiqué de presse sur l’événement et a dit que les colons faisaient souvent ces incursions. Le puits est la ressource en eau disponible pour le village et les colons veulent s’en emparer. Le puits est nommé Alsha’ra.
-  Le 29 avril, des sources locales dans Kufor Kadoom village, à l’est de Qalqilya, ont indiqué qu’un groupe de colons de l’avant-poste de Givat Gil’ad a déraciné 30 oliviers appartenant à Salej Yousef. Le champ qui a été visé est situé au sud du village près de la route principale reliant Naplouse et Qalqilya. Dans le même endroit où les colons ont établi l’avant-poste, ils ont brûlé 5 dunams de terres plantées d’oliviers le mois précédent. Le secteur a été fermé par l’armée et les agriculteurs ont besoin d’un permis pour entrer et travailler.
-  Le 29 avril, l’après-midi, environ 2000 colons originaires de nombreuses colonies de peuplement en Cisjordanie se sont rendus en autobus et camions aux abords du village de Al-Rawabee, au nord de Ramallah. Ils ont organisé une visite des collines, puis sont repartis au bout de cinq heures. Selon des sources palestiniennes, les colons sont arrivés dans cette région plusieurs fois et disent souvent aux résidents locaux qu’ils souhaitent établir un avant-poste là-bas.
-  Le 29 avril, des dizaines de colons de la colonie de Yitzhar, au sud de Naplouse, ont incendié trois dounams de terres appartenant à des agriculteurs de Hawwar village. Les colons ont aussi endommagé des arbres dans la cour de l’école. L’événement a eu lieu à midi.
-  Le 30 avril, des colons de l’avant-poste Hifat Gilad de la colonie illégale Qedumin ont déraciné 30 oliviers dans les champs du village de Kafr Qaddum. Les arbres appartenaient à Saleh Shtewi et ses frères, dans une zone qui avait été déclarée "zone militaire fermée", empêchant les agriculteurs de travailler leurs champs.
Rapport Mars-Avril 2010 (par Ahmad Jaradat et Anna Macchi)
Centre d’information alternative - AIC, Israël
Traduit de l’anglais par LG-Afps
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8684

OCDE : La récompense

publié le mercredi 12 mai 2010
K. Selim

Dans les multiples bantoustans de la Cisjordanie et à Ghaza encerclée, tout le monde constate que l’intention clairement affichée d’Israël de poursuivre la colonisation a été récompensée par son entrée triomphale à l’OCDE
Israël « tente d’embarrasser ou de défier les Etats-Unis ». C’est tout ce qu’un conseiller de Mahmoud Abbas a trouvé à dire après l’annonce ostentatoire du gouvernement israélien qu’il allait continuer l’extension des colonies et l’épuration ethnique à Jérusalem Est, comme il l’a fait depuis 43 ans.
En réalité, l’administration ne se sent ni embarrassée ni défiée. On ne peut en dire autant de l’Autorité palestinienne et de la Ligue arabe qui ont accepté d’engager des « pourparlers indirects » avec Israël sur la base d’assurances présumées fournies par l’administration américaine. Il faut dire qu’il n’y a que les trop brillants diplomates de la Ligue et les éternels négociateurs de l’Autorité palestinienne qui ont fait mine d’y croire. La Ligue arabe, qui a octroyé son onction - en substitution à celle des Palestiniens qui y sont plus que réservés - à l’Autorité palestinienne, fera sans doute quelques déclarations sirupeuses pour rien.
En dépit de quelques effets de manche de Mme Hillary Clinton destinés à donner le change, on sait que l’administration américaine ne peut prendre aucune mesure contre Israël. Le système américain est si bien dominé par le lobby sioniste que la seule marge d’action laissée à l’administration Obama se limite à… soutenir Israël.
La Ligue et Mahmoud Abbas peuvent s’aveugler s’ils le veulent, mais dans les multiples bantoustans de la Cisjordanie et à Ghaza encerclée, tout le monde constate que l’intention clairement affichée d’Israël de poursuivre la colonisation a été récompensée par son entrée triomphale à l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique). Personne, pas même la Turquie, n’a osé faire obstacle à l’invitation d’Israël à entrer dans l’organisation. Ce n’est pas spéculer que d’affirmer que cette unanimité n’a été atteinte que par le biais de pressions fortes exercées par les Etats-Unis et les pays occidentaux.
L’ampleur de la duplicité occidentale n’a d’égale que la crédulité - c’est un euphémisme pour ne pas utiliser des expressions plus crues qui expriment mieux la réalité - de la diplomatie arabe.
Le site de l’OCDE nous le rappelle : l’organisation regroupe les « gouvernements attachés aux principes de la démocratie et de l’économie de marché en vue de soutenir une croissance économique durable, développer l’emploi, élever le niveau de vie…. ». La fiction d’Israël, « seule démocratie au Moyen-Orient » fait rire jaune, mais l’OCDE - donc Obama et la plupart des dirigeants occidentaux - continue à la défendre imperturbablement.
Pour les droits de l’homme, il n’est pas besoin de trop s’étendre. Si l’on prend le pur aspect de la « liberté économique », celle que l’OCDE aurait tendance à mettre en avant, les actes froids de dévastation des moyens de vie des Palestiniens par l’Etat israélien lui en donnent une singulière image. L’adhésion d’Israël à l’OCDE est une récompense octroyée à Israël pour ses « grandes œuvres » contre les Palestiniens. C’est le message « indirect » et sans surprise que l’Occident adresse au monde arabe.
Seuls les naïfs diplomates de la Ligue ne l’entendent pas et plaignent Obama pour les crasses qui lui sont faites par Netanyahu. Le ridicule ne tue pas… Hélas, vraiment hélas !
publié par le Quotidien d’Oran
titre modifié : C. Léostic, Afps

Censure levée sur l’arrestation de deux militants palestiniens d’Israël

publié le mercredi 12 mai 2010
Serge Dumont

 
Ameer Makhoul et Omar Sayid sont soupçonnés par Israël d’espionner au profit du Hezbollah. La minorité arabe dénonce une « campagne discriminatoire » [1]
Pourquoi le leader arabe israélien Ameer Makhoul ainsi que le militant nationaliste arabe Omar Sayid ont-ils été arrêtés ? Ces derniers jours, il était inutile de poser la question aux responsables de l’Etat hébreu car toute allusion à cette mystérieuse affaire était interdite par la censure. Jusqu’à lundi, les journalistes israéliens ne pouvaient pas l’évoquer publiquement et ceux qui s’y risquaient se contentaient d’allusions alambiquées qui n’apprenaient pas grand-chose.
Ce que la justice israélienne et le Shabak (la Sûreté générale) ont voulu cacher à l’opinion publique de leur pays est pourtant simple : jeudi dernier, une vingtaine de policiers, dont 16 agents du Shabak, ont perquisitionné aux domiciles d’Ameer Makhoul avant de l’interpeller sous les yeux de ses proches. Une semaine auparavant, Omar Sayid avait également été arrêté alors qu’il tentait se rendre en Jordanie avec sa famille.
Les appartements ont été entièrement retournés et de nombreux documents emportés. Parmi ceux-ci, une partie des archives d’Itijah, une importante et influente ONG arabe israélienne dont Ameer Makhoul est le responsable. Chez Omar Sayid, ce sont des papiers relatifs au parti Balad qui ont été saisis. Cette formation politique n’avait pu se présenter aux dernières élections législatives parce que son leader de l’époque avait été accusé d’espionner au profit du Hezbollah.
Ameer Makhoul et Omar Sayid sont également soupçonnés d’avoir entretenu des contacts avec l’organisation chiite libanaise. Ce qui explique pourquoi leur mandat d’arrêt est régulièrement prolongé au cours d’une procédure à huis clos et pourquoi ils sont gardés au secret.
« Campagne discriminatoire »
Avant même d’être confirmée par la justice sous la pression des médias israéliens, l’arrestation des deux militants s’était répandue comme une traînée de poudre au sein de la communauté arabe israélienne (20% de la population de l’Etat hébreu). Car au-delà de son influence locale, le dirigeant d’Itijah est un écrivain réputé et un membre du Comité de suivi, une structure qui représente les Arabes israéliens face aux autorités de l’Etat hébreu. Voilà pourquoi la quinzaine de journaux et périodiques arabes d’Israël, mais également les représentant de cette communauté à la Knesset, les ONG ainsi que les élus locaux, se sont mobilisés pour sa libération ainsi que pour celle d’Omar Sayid.
A l’appel de l’ensemble des organisations arabes israéliennes, plusieurs milliers de membres de cette communauté ont manifesté lundi à Haïfa [2]pour dénoncer la « campagne discriminatoire » qui les viserait. « Il ne se passe pas un mois sans que l’on accuse les Arabes israéliens de faire partie d’une cinquième colonne étrangère et de se livrer à l’espionnage, affirme l’ex-député Issam Makhoul, le frère du principal suspect. Vous verrez que cette affaire se dégonflera dans quelques semaines comme ce fut le cas avec la plupart des précédentes dans lesquelles des Arabes israéliens étaient impliqués. Mais en attendant, les responsables de ce pays et surtout le Shabak auront exacerbé la méfiance et le sentiment de racisme anti-arabe régnant dans ce pays depuis sa création. »
publié par le temps
titre modifié et ajout de notes : C. Léostic, Afps