dimanche 28 juin 2009

Des universitaires palestiniens et des factions palestiniennes saluent le discours de Mishaal

Palestine - 27-06-2009
Par Palestine Info
Le professeur en science politique palestinien, le docteur Abdul Sattar Qassem, a dit jeudi que le discours de Khalid Mishaal, le chef du bureau politique du Hamas, reflétait la conviction du Mouvement Islamique qu’un nouvel équilibre des pouvoirs dans la région avait été créé.

Dans un entretien avec le Centre Palestinien d’Information jeudi, Qassem a souligné que le discours de Mishaal indiquait « qu’un nouvel équilibre des pouvoirs était né dans la région en faveur de la résistance qui serait petit à petit reconnue. »

« Bien sûr, il y a des leaders arabes, en plus de ceux de l’AP à Ramallah, qui ont continué à se compromettre selon l’ancienne échelle, alors que la perception de Mishaal était basée sur le fait que l’entité sioniste et les USA n’étaient plus capables de défaire la résistance, » a souligné Qassem.

Qassem a aussi battu en brêche toutes les rumeurs qui ont été diffusées par les détracteurs du Hamas selon lesquelles le Mouvement avait abandonné l’option de la résistance : « Tous ceux qui doutent des positions du Hamas sur l’option de la résistance ont été évidemment embarrassés et muselés par le discours de Mishaal, en particulier lorsqu’il a parlé du soldat israélien capturé Gilad Shalit, et qu’il n’a pas écarté la possibilité de capturer d’autres soldats israéliens à l’avenir. »

« Nous avons vu les guerriers du Hamas mener les factions de la résistance palestinienne en défendant la Bande de Gaza contre l’invasion israélienne, en janvier dernier, en plus du fait que toutes les tentatives d’écarter le Mouvement de l’arène politique palestinienne ont été vains. »

Pour sa part, le docteur Mukhaimar Abu Saa’da, professeur en science politique l’Université al-Azhar, à Gaza ville, reprend les remarques de Qassem, ajoutant que le discours de Mishaal prouvait la souplesse politique du Hamas sans abandonner les constantes nationales et les droits légaux du peuple palestinien.

Abu Saa’da a aussi salué la volonté de Mishaal de faire réussir la réconciliation nationale, bien qu’il ait conditionné cette réconciliation à la fin des arrestations politiques contre les partisans du Hamas en Cisjordanie.

Cependant, Abu Saa’da pense que les USA ne suivront pas l’appel de Mishall de retirer l’officier US Keith Dayton de Cisjordanie parce que « Dayton est en train de faire un boulot très important pour lequel il a été mandaté. »

Un autre professeur en science politique dans la Bande de Gaza, le docteurAdnan Abu Amer, a souligné que les dirigeants politiques les plus importants du Hamas avaient réussi à affirmer les positions inaliénables du Hamas d’adhésion aux droits légaux et aux constantes nationales du peuple palestinien, en dépit des offres « successives » faites au Mouvement par les USA, Israël et les pays arabes.

« Dans son discours, Mishaal a voulu envoyer un message clair à ceux qui ont affirmé que le Hamas faisait des compromis sur ses positions, que leurs spéculations sont fausses, et que le mouvement va fermement de l’avant dans la bonne direction, en dépit de la souplesse politique qu’il montre quand cela est nécessaire, » a souligné Abu Amer, ajoutant que le discours de Mishaal reflète « une maturité politique 20 ans après la naissance du mouvement. »


Les factions palestiniennes saluent le discours de Mishaal
Palestine Info

Les factions de la résistance palestiniennes ont salué jeudi le discours du Khalid Mishaal, chef du bureau politique du Hamas, et ont dit que son discours stratégique combinait politique et résistance.

Ghazi Hussein, chef du bureau politique de la faction Sa'aeka (1), a dit dans un entretien au Centre Palestinien d’Information que le discours de Mishaal présentait une nouvelle stratégie dans laquelle le Hamas et les autres pouvaient jouer un rôle constructif pour la préservation des constantes nationales du peuple palestinien.

Il a dit que le discours de Mishaal incarnait la position de la résistance palestinienne et du peuple palestinien, et que le changement que le Président US Obama avait demandé lors de son discours du Caire il y a quelques semaines devait se traduire sur le terrain, sous la forme de véritables actions et d’initiatives sérieuses qui restitueront les droits légaux du peuple palestinien.

« Le discours reflète bien sûr la souplesse du Hamas en prenant des initiatives politiques véritables et équitables, » a ajouté Hussein. Il appuie l’appel du Hamas à l’administration US de contrôler et de limiter l’influence du lobby juif qui soutient aveuglément l’entité sioniste.

Il a aussi salué l’accent mis par Mishaal sur le droit au retour des réfugiés palestiniens dans leur patrie comme un droit individuel de chaque réfugié palestinien, soulignant que « il n’y aura jamais ni paix ni stabilité dans la région sans le retour des réfugiés dans leur patrie. »

Pour sa part, Anwar Raja, directeur du département information au FPLP-CG(Front Populaire de Libération de la Palestine – Commandement Général), a repris les remarques d’Hussein, soulignant que le discours de Mishaal montrait la bonne direction.

« Mishaal a été précis, transparent et clair lorsqu’il a dit que les Palestiniens ne pouvait pas simplement se fier aux paroles de l’administration US, mais qu’il fallait des actions sérieuses sur le terrain qui restitueraient les droits légaux usurpés du peuple palestinien, » a souligné Raja dans un entretien avec leCPI.

Raja a déclaré que dans le discours de Mishaal, le message le plus clair était celui destiné aux dirigeants arabes, leur disant implicitement qu’ils devaient abandonné la politique de concessions, et que personne n’avait le droit de soumettre la cause palestinienne à des marchandages.

L’officiel du FPLP-CG s’est aussi rallié à la position de Mishaal que la réconciliation nationale ne pouvait se réaliser tant que les forces de sécurité de l’AP en Cisjordanie continueraient leur campagne frénétique d’arrestations contre les partisans du Hamas.

(1) al-sa'aeka (qui signifie "frappé par la foudre") est un petit groupe rattaché au Fatah qui a été peu actif ces dernières années (ndt).
Source : Palestine Info
Traduction : MR pour ISM

En une nuit, les moyens d’existence d’un Palestinien détruits par les colons israéliens

Beit Ommar - 27-06-2009
Par Palestine Solidarity Project
Le 22 juin, aux premières heures, les colons de la colonie Bat ‘Ain ont mis le feu et ont coupé plus de 125 pieds de vigne et d’arbres appartenant à Hamad Soleiby.
Les soldats israéliens ont dit qu’ils avaient vu un feu dans les champs pendant la nuit et qu’ils y étaient allés pour l’éteindre, bien qu’ils n’aient rien fait pour collecter les preuves : des bidons d’essences et des allumettes étaient toujours là le matin suivant, lorsque les activistes de PSP ont accompagné la famille du fermier pour constater les dommages.






















Pied de vigne scié par les vandales sionistes qui exècrent la terre avec la même force que les Palestiniens l'aiment et la respectent (Photo PSP)



Une semaine auparavant, les militants israéliens de la solidarité avaient filmé les colons de Bat ‘Ain qui leur disaient : “Vous devriez revenir voir la semaine prochaine”, et qu’ils mettraient le feu à tout le secteur. Ce qui n’a pas été brûlé a été systématiquement coupé à la scie électrique. Les 125 arbres représentaient une grosse proportion des revenus d’Hamad. En une nuit, les colons ont pratiquement détruit toutes les ressources de la famille.

Lundi, quand les militants ont rejoint le frère d’Hamad pour témoigner de la destruction, les soldats et la police israélienne sont arrivés en force, avec trois jeeps et un transporteur de troupes plein de soldats. Le frère d’Hamad, Abu Jabber, s’est approché du commandant, lui demandant de venir constater par lui-même ce qu’avaient fait les colons. Au lieu de cela, les soldats ont informé le groupe que c’était une zone militaire fermée, et tous ont dû quitter les lieux, sauf Abu Jabber et un militant israélien. Abu Jabber et le militant israélien, qui fait partie de l’organisation commune Ta’ayush ("Vivre ensemble", en arabe), ont été escortés jusqu’au poste de police à l’intérieur de la colonie pour porter plainte.

Cependant, si l’on considère ce qui s’est passé la semaine dernière, lorsque les colons ont été autorisés à pénétrer dans le secteur en toute impunité pendant que les militants internationaux et israéliens étaient agressés et arrêtés, il y a peu de raison de penser que les soldats et la police israélienne, basés à l’intérieur de la colonie, feront grand chose pour protéger les droits des Palestiniens et leur terre.

Pendant la nuit également, et de façon ironique, alors que les colons pénétraient librement sur les terres palestiniennes et détruisaient de grands pans de zones agricoles sans aucune intervention de l’armée ou de la police israélienne, les soldats israéliens envahissaient plusieurs maisons à Suffa et arrêtaient 8 personnes, ainsi qu’une personne à Beit Ommar, sans aucune raison connue.

Source : PSP
Traduction : MR pour ISM

Montreal : Bil’in continue sa lutte contre les colonies israéliennes à la cour du Québec

Canada - 28-06-2009

Par Tadamon!
La poursuite judiciaire du village de Bil’in contre deux compagnies basées au Québec impliquées dans la construction de colonies israéliennes sur des territoires palestiniens continue. Après une semaine d’audiences à la Cour supérieure du Québec, la poursuite de Bil’in est maintenant en train d’être examinée par l’honorable juge Louis-Paul Cullen. Une réponse de celui-ci est prévue dans les mois à venir.




















Mohamed Khatib de Bil’in, Palestine. (Photo: Valerian Mazataud)


Le cas de Bil’in a été pleinement argumenté, l’illégalité des colonies israéliennes selon le droit international et canadien a été clairement exposée,” souligne Mark Arnold l’avocat canadien du village de Bil’in.

Le juge a été impartial et équilibré pendant les audiences et nous sommes confiants que la justice est de notre côté,” explique Mark Arnold à l’extérieur du Palais de justice de Montréal.

Si le village de Bil’in remporte son procès, un important précédent juridique sera créé, ce qui rendra les compagnies responsables internationalement pour leur participation à des crimes de guerre.

Green Park International et Green Mount International, deux compagnies enregistrées au Québec, construisent des colonies israéliennes illégales sur des territoires palestiniens au mépris du droit international, ce qui est considéré comme un crime de guerre selon la quatrième Convention de Genève et selon la Loi canadienne des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre.

La Cour supérieure du Québec ne s’était encore jamais rendue là, car si elle permet au procès d’aller de l’avant cela va créer un important précédent judiciaire sur la responsabilité des compagnies en ce qui a trait à la violation du droit international,” explique Emily Schaeffer, l’avocate israélienne représentant le village de Bil’in. ”Nous croyons que d’accepter d’entendre la cause à la Cour supérieure du Québec est la seule décision juste à prendre.”

Le procès de Bil’in se tient dans le cadre de manifestations populaires organisées par le village sur une base hebdomadaire, depuis plus de quatre ans, contre la construction du mur d’apartheid israélien et de colonies israéliennes sur les territoires de Bil’in en cours actuellement.

Jusqu’à maintenant, l’armée israélienne a assassiné dix-huit Palestiniens pendant des manifestations populaires contre le mur, tuant des manifestants pacifiques, ce qui a été largement sous-médiatisé en occident.

Bil’in attend impatiemment la décision du juge, espérant que la décision soit positive,” explique Abdullah Abu Rahme du Comité populaire de Bil’in contre le mur et les colonies, qui assistait aux audiences du procès à Montréal. “Les efforts de Bil’in pour arrêter toute construction de colonies israéliennes sur nos territoires vont se poursuivre. Nous allons continuer à refuser l’occupation israélienne en continuant nos manifestations hebdomadaires contre le mur d’apartheid à Bil’in, jusqu’à ce nous obtenions la reconnaissance de nos droits en tant que peuple palestinien.
Source : Tadamon!

Pas de travail dans le camp de Nahr al-Bared

Liban - 27-06-2009

Par Ray Smith
Ray Smith est un militant du collectif vidéo anarchiste a-films. Ce témoignage est paru sur Electronic Lebanon le 11 juin 2009.

Mohammad et Mahmoud sont assis, désœuvrés, à la lisière du camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared, au nord Liban. Alors que Mahmoud fredonne les chansons qui passent sur son téléphone portable, Mohammed s’en sert pour jouer. Mohammed me regarde et explique, « Nous passons nos journées à ne rien faire. Nous nous levons et nous allons nous asseoir au café pendant quelques heures. Ensuite, nous rentrons chez nous pour prier. Nous nous retrouvons à nouveau et nous repartons au café. Là, nous restons assis jusqu’au soir. Chaque journée se passe de la même manière. »




















Nahr al-Bared deux ans après sa destruction par l'armée libanaise. (photo Ray Smith)


Les deux jeunes gens ne sont pas les seuls réfugiés sans emploi à Nahr al-Bared. Jadis le camp de réfugiés palestiniens le plus prospère du Liban, les résidents de Nahr el-Bared ont lutté pour reconstruire leurs vies depuis que le camp a été détruit il y a deux ans pendant les combats entre l’armée libanaise et Fatah al-Islam, un petit groupe militant islamique qui s’était infiltré dans le camp.

Selon une étude de 2007 de l’Institut FAFO basé en Norvège, avant la guerre, 63% de la population active de Nahr al-Bared travaillait à l’intérieur du camp. Cependant, une enquête de novembre 2008, conduite par l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (UNWRA), estime que le taux actuel de chômage des 10.000 réfugiés est de 40%. Ce chiffre se base sur des déclarations de personnes interrogées, et ne reflète pas le grand nombre de résidents qui n’ont que des emplois temporaires ou à temps partiel. Beaucoup des résidents du camp travaillent comme journaliers. Beaucoup d’entre eux ne travaillent que quelques heures par semaine, et sont parfois sans travail pendant des semaines.

Nahr al-Bared fut un marché très actif entre la ville du Nord Liban, Tripoli, et la frontière syrienne. Dans l’enquête de l’UNRWA, les trois-quarts des anciens commerçants disent que leurs lieux de travail ont été totalement détruits. De plus, un rapport préparé par le SME Working Group établit que 1.512 micro, petites ou moyennes entreprises du camp de Nahr al-Bared ont été endommagées ou détruites après le conflit. Pendant et après la guerre – lorsque le camp était sous le seul contrôle de l’armée libanaise – des machines, des outils et des stocks de marchandises ont été pillés. De plus, les commerces ont été incendiés ou détruits d’une autre manière. En octobre 2007, l’économie de Nahr al-Bared était matériellement éliminée.

Le père de Mohammad, Ziyad, est lui aussi au chômage. Il a passé une grande partie de sa vie à travailler à la construction d’un pipeline entre le Caucase et le Golfe Persique. L’été dernier, il a travaillé quelques temps pour une compagnie libanaise, dans le district voisin d’al-Koura. « Lorsque le travail a ralenti, j’ai été le premier à être licencié. Parce que je suis palestinien et que j’étais employé illégalement, c’était facile de me virer, » explique-t-il. Depuis lors, il a essayé de gagner quelque argent en pêchant et en vendant du café, de la citronnade et du thé dans son café à peine visible près des logements provisoires du camp, appelés « les casernes de fer ».

Ziyad a tout le temps d’aller pêcher. Tous les matins, entre 5h et 7h, il va sur la côte et tente sa chance pendant quelques heures. « Ca dépend du vent, » dit-il. « Avant-hier, j’ai pris beaucoup de poissons, j’ai pu en vendre pour 14.000 LBP (livres libanaises) (6,7€). Hier, je suis revenu les mains vides. » Si le vent est favorable, il y repart en fin d’après-midi.

Le camp de Nahr al-Bared est situé le long de la côte libanaise. Lors du déblaiement du camp, les camions ont créé une bande de gravats de 10m le long de la côte. Lorsque Ziyad pêche, il y a sous les pieds les décombres de l’ancien camp – des jouets cassés, une chaussure, des appareils ménagers, des briques et des pierres pulvérisées.

La famille de Ziyad vit dans les casernes de fer. Ils mangent du poisson presque tous les jours parce qu’ils ont rarement de quoi acheter de la viande. A mi-journée, Ziyad a décidé de rouvrir son café improvisé. Il me montre une boîte de bouteilles de citronnade vides et me dit : « Regarde, cette boîte contient 24 bouteilles. Je les vends 250 LBP (0,12€). Si je les vends toutes, je gagne 1.000 LPB (0,48€). A la fin de la journée, le café ne me rapporte pas plus de quelques dollars. »

Mohammad, un jeune boucher, est dans une situation similaire, quoiqu’un peu meilleure. Il a investi 5.000$ (3.600€) dans son commerce et il est maintenant lourdement endetté. Il vend de la viande, des sandwichs, des amuse-gueules et des plats populaires. Un client reçoit son sandwich et lui tend 1.000 LBP (0,48€). Mohammad se tourne et me dit : « A Tripoli, le même sandwich se vend 3.000 LBP (1,44€). Sur 1.000 LBP, je ne gagne rien. En fait, ce gars récupère ses 1.000 LBP en quelques jours, lorsque je lui achète des légumes. »

Près de la rue principale du camp, Salim répare une semelle de chaussure et reçoit 1.000 LBP du client. Salim dit : « La situation économique à Nahr al-Bared est comme ça : si tu écris ton nom sur un billet de 1.000 LPB, il fait le tour du camp et à la fin de la semaine, un client te le ramène. »

Le circuit économique presque totalement fermé est causé par le siège total du camp par l’armée libanaise. Dans l’enquête 2008 de l’UNRWA, les propriétaires de commerces du camp déclaraient qu’avant la guerre, environ la moitié de leurs clients étaient libanais. Le président du Comité des commerçants de Nahr al-Bared, Abu Ali, se plaint : « Le camp est une zone militaire fermée. Nos voisins libanais ont l’interdiction d’entrer. Dans ces conditions, comment l’économie du camp peut-elle s’améliorer ? ». Les producteurs de café El-Saadi et d’autres compagnies ont ouvert des petites succursales à l’extérieur des checkpoints de l’armée libanaise, à Abdi et le long de l’autoroute. Un employé de l’UNRWA, qui a souhaité garder l’anonymat, exprime le dilemme : « Aider les propriétaires à ouvrir des succursales en dehors du camp est très problématique et impopulaire. D’un autre côté, ils n’ont pratiquement aucune chance de survivre à l’intérieur des limites du camp. »

Un des commerces désespérés à l’intérieur du camp appartient à Ahmad, un jeune homme qui vit dans les casernes de fer. Après avoir travaillé comme journalier pendant des mois, il a ouvert un petit café Internet à la mi-mai. Quelques jours après, il a fermé les portes parce qu’il n’a pratiquement eu aucun client, ni rentrée d’argent. Il a vendu les ordinateurs et à la place, il a acheté un billard et un presse-agrumes pour faire des jus frais. Néanmoins, il passe le plus clair de sa journée assis sur une chaise de plastique, devant sa boutique.

Mahmoud, le fils de Ziyad, a subi le même sort. L’automne dernier, il a ouvert un café Internet dans un abri métallique derrière les casernes. Depuis lors, il a vendu les ordinateurs et fermé le café internet. « Je n’ai gagné que quelques dollars, même si les ordinateurs étaient toujours utilisés. A long terme, ça ne valait pas le coup, » dit-il. Maintenant, il travaille à nouveau à Beyrouth. Tous les matins, il quitte le camp entre 5h et 6h, et rentre chez lui le soir, entre 19h et 21h. Habituellement, il ne voit ses deux fils que lorsqu’ils dorment et la moitié de ce qu’il gagne passe dans les transports et la nourriture.

Il semble qu’il y ait trop de café, de magasins de sandwich, de vêtements, de petites épiceries à Nah al-Bared. Ils se battent pour quelques clients et pour quelques sous qui ne valent pas la peine qu’ils se donnent. En conséquence, ces petits commerces sont souvent de très courte durée. Le pouvoir d’achat des clients est bas et, à cause du siège, les aides à l’investissement sont rares. Abu Ali dit qu’un autre facteur est que « le succès économique de Nahr el-Bared était en partie basé sur l’économie de la dette. Les clients libanais pouvaient payer par mensualités. Jusqu’à maintenant, beaucoup de personnes de la région d’Akkar n’ont pas remboursé leurs dettes aux propriétaires des commerces du camp. De plus, pendant la guerre, on a perdu non seulement beaucoup du capital, mais aussi les registres de dettes. »

La misère économique actuelle à Nahr al-Bared pousse l’ancien propriétaire de plusieurs magasins de vêtements à se poser des questions sur les raisons de la destruction du camp. Abu Ali compare avec les affrontements de l’automne dernier entre les Alawis de Jabal Mohsen et les Sunnites de Bab at-Tabbaneh à Tripoli. Il s’exclame : « L’armée a positionné les soldats et les chars ici, mais n’a pas isolé le secteur. Ils peuvent donc auss. bieni laisser Nahr al-Bared ouvert ! Nous demandons que les autorités israéliennes lèvent immédiatement le siège du camp ! »

De retour aux casernes de fer, Ziyad a commencé à vendre des jus d’orange et de carotte frais dans son café. Il vend un grand verre de jus 500 LBP (0,2€). A Tripoli, cela coûterait au moins le double. Ziyad hausse les épaules et, dans un sourire amer, dit : « Je peux à peine gagner ma vie ici, mais c’est quand même mieux que rien. »

Note de l'auteur : Il n’est fait mention que des prénoms des personnes interviewées pour protéger l’identité de ceux qui vivent sous le contrôle strict de l’armée libanaise dans le camp de réfugiés de Nahr al-Bared.

Avec des cerf-volants

Gaza - 27-06-2009
Avec des cerf-volants, les jeunes palestiniens réclament leur terre et leurs droits
Par ISM Gaza
Le 25 juin, les militants d’ISM-Bande de Gaza ont participé à un événement-protestation organisé par l’Initiative Locale de Beit Hanoun, à côté de la “zone-tampon” que les forces israéliennes d’occupation essaient d’imposer tout le long de la Ligne Verte.

Parmi les décombres de leurs maisons récemment démolies, avec d’autres enfants qui observaient depuis leurs maisons pleines d’impact de balles, les enfants de Beit Hanoun ont lancé leurs cerf-volants, défiant le siège et la zone-tampon et réclamant leur terre et leurs droits. Les forces israéliennes d’occupation ont également participé à l’événement avec leurs ballons militaires !

Communiqué de Presse de l’Initiative Locale de Beit Hanoun, le mardi 23 juin 2009 (traduit par ISM-Bande de Gaza) :

“L’initiative Locale de Beit Hanoun lance son activité pour les enfants :Laissez-moi jouer librement à Beit Hanoun.

Le mardi 23 juin, le groupe Initiative Locale de Beit Hanoun a organisé une compétition de cerf-volants, avec la participation des enfants de Beit Hanoun. Six organisations de Beit Hanoun ont participé à l’événement : Family Development Centre, Izbet Beit Hanoun Development and Progress centre, Adham Charity centre, Jerusalem Centre for health and society, Taghreed Association for Culture & Development, et the Promising Generation group.

Quatre enfants de chaque organisme ont été choisi pour porter de grands cerf-volants très colorés, certains aux couleurs du drapeau national palestinien, alors que d’autres portaient les slogans : “Les enfants de Palestine ont droit à la vie, au jeu”, “Nous refusons l’occupation”, “Nous voulons vivre comme les autres enfants du monde”, “Non à l’occupation israélienne”.

L’activité “Laissez-moi jouer librement” a été lancée par une marche qui a commencé au centre de la ville, jusqu’à la zone-tampon de Beit Hanoun, près de Sderot. Là, les enfants ont lâché leurs cerf-volants dans l’air.

Les enfants handicapés physiques et ceux avec des besoins spéciaux ont également participé à l’activité. Ils ont joué et lâché leurs cerf-volants dans l’air.

Palestine... nous resterons ici en dépit de tous les dommages et en dépit du siège.

Le coordinateur de l’Initiative Locale de Beit Hanoun, Saber Al-Zaaneen, a assuré que les activités et les événements continueraient dans la zone-tampon en dépit de la politique des forces d’occupation, qui visent à un déplacement forcé des familles et des fermiers de leurs lieux de résidence. Il a appelé la communauté internationale à se tenir aux côtés du peuple palestinien contre l’occupation et le néocolonialisme.

Pour sa part, le coordinateur de la ligue pour les activités et les événements à l’Initiative Locale de Beit Hanoun a affirmé que l’association travaillerait pendant toute l’été, en organisant et en lançant des activités pour les enfants.

A la fin de la journée d’activité, l’Initiative et ses compagnons travailleurs de la solidarité ont distribué des cadeaux modestes aux enfants qui avaient gagné la compétition “Laissez-moi jouer librement’.

Beit Hanoun Local Initiative
Media Committee- Beit Hanoun, GS-Palestine

Un Palestinien et une militante israélienne blessés

Beit Ommar - 27-06-2009
Un Palestinien et une militante israélienne blessés, deux Palestiniens arrêtés ainsi que vingt-quatre militants de la solidarité ce matin au nord d’Hébron
Par ISM
Ce matin, 7h30, trois familles palestiniennes de Beit Ummar, accompagnées de 10 militants internationaux de la solidarité et 35 israéliens, sont allées travailler sur leurs terres, situées à Saffa. Alors que le groupe allait sur les lieux, 50 soldats et policiers des frontières les ont empêchés de continuer.

Avant même d’arriver sur la terre, les forces israéliennes ont arrêté 10 militants internationaux et israéliens, sous prétexte que Saffa était une zone militaire fermée (1). L’armée était très agressive contre le groupe et a fait usage de violence.

Après avoir repoussé le groupe, les policiers des frontières ont arrêté 9 autres militants.

Yousef Abu Maria, de Palestine Solidarity Project, a eu la jambe cassée à coup de crosse de fusil. Les soldats israéliens ont essayé de l’arrêter, mais les activistes ont négocié avec les soldats pour qu’ils soient relâchés et qu’il puisse se rendre à l’hôpital dans une ambulance du Croissant Rouge. Il est actuellement dans un hôpital, à Hébron.

Une militante israélienne du groupe Tayyoush a également été blessée et a été transportée dans un hôpital israélien pour soigner une fracture de la main.

Alors que deux taxis quittaient le secteur avec d’autres militants, les forces israéliennes les ont stoppé et ont arrêté 5 militants de plus, ainsi que les deux chauffeurs de taxi palestiniens de Palestine 48.

Tous les arrêtés ont été emmenés dans la prison de la colonie illégale de Gush Etzion.

Les militants sont membres de Palestine Solidarity Project, Tayyoush,Anarchists Against the Wall, et the International Solidarity Movement. Ils accompagnent régulièrement les fermiers palestiniens pour témoigner et tenter de dissuader la violence des forces israéliennes contre les fermiers qui cultivent leurs terres.

Le samedi 8 juin, 8 militants israéliens ont été arrêtés alors qu’ils accompagnaient les fermiers palestiniens.

(1) Les forces israéliennes d’occupation ont déclaré le secteur de Safa « zone militaire fermée » en violation directe de la décision de la Cour suprême israélienne. Celle-ci a statué que les zones militaires fermées ne pouvaient pas être déclarées sur des terres agricoles palestiniennes, sur des zones qui séparent les fermiers palestiniens, ou pour des périodes prolongées. Cependant, les forces d’occupation ont déclaré la terre de Saffa « zone militaire fermée » de nombreuses fois depuis le 2 avril 2009.

Source : Palsolidarity
Traduction : MR pour ISM

Retour à la case départ

dimanche 28 juin 2009 - 04h:40

Saleh Al-Naami - Al Ahram/weekly



L’obsession d’Israël avec les armes nucléaires démontre combien est éphémère le projet sioniste.

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Une enquête démolit les mythes sur lesquels se fonde le sionisme et qui soulignent les liens spirituels, historiques et religieux entre les juifs et cette terre.


Le chef du Mossad d’Israël, Meir Dagan, comptait sur une petite équipe accompagnée de ses proches collaborateurs attendant dans la pièce qui donne sur le bureau du ministère de la Défense, du Premier ministre Binyamin Netanyahu, d’avoir la permission d’entrer. Cette scène se répétait chaque jeudi à midi, mais depuis peu, les rencontres sont entre Netanyahu et Dagan et s’accélèrent, jusqu’à trois fois la semaine, selon des médias israéliens. Une des causes de ce calendrier agité est que Dagan a en charge la coordination de la politique israélienne sur la question nucléaire iranienne, et on attende de lui qu’il présente des évaluations des réponses israéliennes au programme nucléaire iranien. Mais l’accumulation de réunions reflète aussi à quel point Israël prend au sérieux les efforts de l’Iran pour le nucléaire, un fait que Netanyahu a exprimé dans son récent discours à l’université de Bar-Ilan, où il a déclaré que la menace nucléaire iranienne était actuellement la principale menace à laquelle était confrontée Israël.

Malgré l’apparente satisfaction d’intellectuels et de professionnels des médias israéliens face aux manifestations qui ont fait suite aux élections présidentielles en Iran, les décideurs israéliens ont mis en garde de leurs possibles conséquences, et les stratèges israéliens se sont accordés pour affirmer que l’élection de Mir-Hussein Mousavi comme président de l’Iran, constituerait une menace bien plus sérieuse pour Israël que le régime de Mahmoud Ahmadinejad. L’accession de Mousavi, arguent-ils, conduirait à faire tomber la pression montante internationale qui pèse sur l’Iran pour l’arrêt de son programme nucléaire. Le Maariv, le second quotidien d’Israël, a cité des officiels du ministère de la Défense déclarant qu’il serait difficile pour Israël de justifier une attaque sur les installations nucléaires iraniennes si Mousavi était président de l’Iran, même si les décideurs d’Israël conviennent que Mousavi ne serait pas différent d’Ahmadinejad s’agissant de l’intérêt pour le programme nucléaire iranien.

Dans une large mesure, ce qui soucie Israël à propos du programme nucléaire iranien, c’est la crainte qu’en a l’opinion israélienne elle-même. De nombreux israéliens lient le maintien de leur présence en Israël aux développements du programme nucléaire iranien, et la réponse furieuse du gouvernement de Netanyahu au sondage d’opinions publié par la presse israélienne à la fin du mois dernier est compréhensible - environ un quart des Israéliens disent qu’ils quitteront le pays si l’Iran réussit dans le développement de l’arme nucléaire. Cette enquête démolit les mythes sur lesquels se fonde le sionisme et qui soulignent les liens spirituels, historiques et religieux entre les juifs et cette terre. Maintenant, nombreux sont ceux en Israël qui soulèvent des questions difficiles sur ces mythes, et un quart d’entre eux disent qu’ils abandonneront le pays si un Etat voisin développe l’arme nucléaire.

Comme le suggèrent les sondages de l’opinion publique israélienne, le nombre de ceux voulant fuir Israël grandirait si l’Iran développait aujourd’hui l’arme nucléaire. Et ces sondages confirment également les craintes exprimées par le ministre de la Défense israélien, le général Ephraim Sneh, qui disait il y a deux ans qu’Israël imploserait si l’Iran développait l’arme nucléaire, car la plupart des juifs quitteraient simplement Israël. Ces sondages expliquent aussi pourquoi Israël voit en tout Etat arabe ou islamique voisin qui développerait l’arme nucléaire une menace existentielle.

Naturellement, il existe aussi d’autres raisons à la terreur des Israéliens face à l’éventualité que l’Iran, ou d’autres pays islamiques ou arabes dans la région acquièrent l’arme nucléaire. Les décideurs à Tel-Aviv voudraient taire ces raisons pour ne pas inciter ces pays à rejoindre les puissances nucléaires. Pourtant, selon des remarques d’experts de la sécurité israélienne exprimées devant la commission des Affaires étrangères et de la Sécurité de la Knesset, il y a une toute une liste de motifs à inquiétude qu’Israël essaie de cacher à propos de la possibilité que l’Iran ou tout autre pays arabe dans le région développent des capacités nucléaires, même s’ils sont jugés comme des pays modérés. Ces raisons sont notamment les suivantes :

D’abord, si un Etat arabe ou islamique proche géographiquement d’Israël développe des capacités nucléaires, cela va réduire de beaucoup la capacité d’Israël à combattre la résistance palestinienne. Israël devra alors prendre en considération la possibilité d’une confrontation dans laquelle l’usage de l’arme nucléaire sera une menace. Ces craintes ont été exprimées dans un rapport soumis par les renseignements militaires israéliens au gouvernement il y a un an. Netanyahu, par exemple, a estimé qu’Israël n’aurait pas été aussi sûr de lui pour sa dernière guerre contre la bande de Gaza et n’aurait pas lancé de telles opérations de massacres et de destructions à grande échelle si les Arabes avaient possédé l’arme nucléaire. En tant que tel, les décideurs en Israël estiment qu’un développement de l’arme nucléaire arabe ou iranien donnerait à la résistance palestinienne une plus grande marge de souplesse et une portée stratégique effective. Cela aurait pour effet d’accroître la menace à la sécurité israélienne tandis que Tel-Aviv resterait dans l’incapacité de répondre de façon ferme.

Deuxièmement, le stratège israélien Shalom Gutman est d’avis que l’Iran et les Arabes, s’ils développaient l’arme nucléaire, remettraient en cause le rôle d’Israël dans la région, rôle qui profite à l’Occident. Israël a toujours prétendu que l’Occident, et spécialement les Etats-Unis, ne lui faisait pas une faveur en le soutenant avec des armes pour lui faire jouer le rôle de « gendarme » qui punit les « hors-la-loi » de la région. Ce rôle a été reconnu par l’ancien Premier ministre israélien, Ariel Sharon, qui, il y a plusieurs années, déclarait sur le réseau américain de CNN, « Vous, les Américains, vous ne nous faites pas une faveur en nous offrant votre aide, pour qu’Israël joue le rôle d’avion-cargo américain permanent dans la région du Moyen-Orient. » Il est certain que si l’Iran ou des Arabes possédaient l’arme nucléaire, Israël perdrait ce rôle, pendant que les armes du « gendarme » deviendraient obsolètes et n’effrayeraient plus personne, au point que ce serait Israël qui aurait plus besoin de l’Occident que l’inverse. L’ancien ministre de la Défense, Shaul Mofaz, a averti que la réussite des Arabes dans l’acquisition du nucléaire leur permettrait de développer des relations avec l’Occident sur des bases différentes de celles qui gouvernent actuellement les relations de l’Occident avec les Arabes.

Troisièmement, un développement arabe de l’arme nucléaire ferait perdre de sa portée à l’arsenal conventionnel d’Israël dans des confrontations militaires futures. Ce serait aussi dommageable pour de nombreuses institutions israéliennes de sécurité dont les réussites sont devenues légendaires, en particulier le Mossad, actuellement chargé de saper les tentatives arabes de développement de l’arme nucléaire. Cette mission est basée sur le principe de Menachem Begin établi à la suite du bombardement en 1981 du réacteur nucléaire iraquien, et selon lequel Israël est dans l’obligation d’empêcher, par tous moyens, des « Etats ennemis » de disposer de l’arme nucléaire, y compris en attaquant des installations soupçonnées d’intégrer des plans futurs pour développer l’arme nucléaire.

En plus, Israël serait économiquement mis à l’épreuve par la nécessité d’affecter un budget important à la construction d’abris et d’installations pour répondre aux effets d’une guerre où l’arme nucléaire serait utilisée. Malgré le coût de construction exorbitant de tels abris, le gouvernement israélien y serait contraint pour rassurer ses habitants et les convaincre de rester. Il sait à quel point l’opinion serait terrifiée si des Arabes et des musulmans possédaient l’arme nucléaire et que cela pourrait entraîner un exode massif hors d’Israël.

Et enfin, une grande partie de l’élite d’Israël estime que le développement de l’arme nucléaire mettrait un terme, pour de bon, au plus important pilier du projet sioniste, l’immigration juive en Palestine. Si on sait qu’un large pourcentage de juifs vivant en Palestine veut partir, il est quasiment certain que l’immigration juive vers la Palestine cesserait.

Tout cela montre à quel point est fragile l’entité sioniste, en dépit de sa supériorité militaire et technique et de ses victoires sur les armées arabes. Rien de tout cela n’empêche Israël de sentir qu’il peut revenir à la case départ, à tout moment. Le changement de la nature du conflit dépend largement de la capacité des Arabes à développer l’arme nucléaire. Même ceux qui croient à un règlement politique avec Israël doivent réaliser que, sans un changement significatif dans l’équilibre des forces stratégiques, Israël ne sera jamais convaincu de modifier ses positions actuelles pour un règlement du conflit.

25 June - 1er juillet 2009 - Issue No. 953 - Al-Ahram weekly - Photo : AP/E. Morenatti - traduction : JPP

Israël recourt toujours à la torture contre les Palestiniens

dimanche 28 juin 2009 - 04h:36

Mel Frykberg
The Electronic Intifada



« L’enchaînement est utilisé sans raisons valables et hors de propos, et consiste notamment à infliger des douleurs et de la souffrance, à punir, à intimider et à soutirer illégalement des informations et des aveux, en violation du droit national, des décisions de la Haute Cour de Justice et du droit international, »

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« La torture et les mauvais traitements contre les Palestiniens tant par les soldats israéliens lors des arrestations que par les agents qui interrogent sont monnaie courante. (photo AP)


Dans un rapport, le Comité public contre la torture en Israël a accusé les forces de sécurité israéliennes de mettre aux fers les prisonniers palestiniens d’une manière douloureuse et dangereuse, ce qui correspond à une forme de torture.

Le rapport, L’enchaînement, une forme de torture et de maltraitance, qui se fonde sur les témoignages de plus de 500 prisonniers, a été réalisé en prévision de la Journée internationale des Nations Unies de soutien aux victimes de la torture, le vendredi 26 juin.

Il fait suite à un précédent rapport publié en mai par le Comité des Nations Unies contre la torture qui critiquait la maltraitance continue des prisonniers palestiniens par Israël.

Le rapport des Nations Unies a condamné le refus d’Israël d’autoriser l’accès à un centre de détention secret connu uniquement sous le nom de Centre 1391.

Le rapport du Comité public contre la torture en Israël (PCATI) stipule que différentes agences de sécurité d’Israël, surtout l’armée israélienne et les Services généraux de sécurité (GSS), connus aussi sous le nom de Agence israélienne de sécurité (ISA), enchaînent les prisonniers palestiniens en violation des normes internationales admises.

La mise aux fers n’est pas pratiquée dans l’optique de limiter les tentatives d’évasion, ou d’empêcher un prisonnier de s’échapper ou de représenter un danger, dit le PCATI.

(JPG)« L’enchaînement est utilisé sans raisons valables et hors de propos, et consiste notamment à infliger des douleurs et de la souffrance, à punir, à intimider et à soutirer illégalement des informations et des aveux, en violation du droit national, des décisions de la Haute Cour de Justice et du droit international, » indique le rapport.

Certains de ces prisonniers mis aux fers ont subi des dommages définitifs à leurs membres - et des organisations de défense des droits de l’homme affirment que l’enchaînement n’est que l’une des formes habituelles de torture infligées aux prisonniers palestiniens.

L’organisation israélienne de défense des droits de l’homme, B’Tselem, dans son rapport de 2007, Interdiction absolue, torture et maltraitance sur les prisonniers palestiniens posait cette question, « L’Etat d’Israël respecte-t-il l’interdiction absolue de la torture et de mauvais traitements ? La réponse à cette question semble être non ».

« Au cours des dernières années, Israël a reconnu officiellement plusieurs fois que dans des cas de « bombe amorcée » [ticking-bomb,... risque de bombe - ndt], les interrogateurs de l’ISA ont employé des méthodes « exceptionnelles » d’interrogatoire, incluant des « pressions physiques ».

Le PCATI et d’autres organisations de défense des droits ont saisi avec succès la Haute Cour de Justice israélienne en 1999, demandant que certaines formes d’abus physiques soient proscrites. Cela incluait l’enchaînement abusif, les passages à tabac et les trépidations, recouvrir la tête des prisonniers avec des capuchons, les enduire d’excréments, leur faire subir des variations extrêmes de température, les attacher sur des chaises en des positions douloureuses, entre autres méthodes.

Une exception était faite en cas de « bombe amorcée », tel qu’avec des kamikazes potentiels. « Le problème, cependant, c’est que les interrogateurs se sont donné beaucoup de marge de manœuvre pour interpréter ce qui constitue un cas de "bombe amorcée", » dit Yohav Loef, de l’organisation PCATI.

« Les tribunaux tendent à accepter l’interprétation des interrogateurs et leur façon d’appliquer l’exception permettant l’usage de la force, plus que celle des détenus palestiniens, » dit Loef à IPS.

Wassam Ahmed, de l’organisation des droits humains Al-Haq est d’accord avec Loef. « La torture et les mauvais traitements contre les Palestiniens tant par les soldats israéliens lors des arrestations que par les agents qui interrogent sont monnaie courante. »

« En fait, les tribunaux israéliens ont entériné les mauvais traitements sur ces détenus en laissant une telle marge à l’interprétation du concept de "bombe amorcée". C’est l’exception qui est devenue la règle, » dit Ahmed à IPS.

« Toutes les investigations sur les abus de traitements allégués par des prisonniers sont effectuées par les services de sécurité eux-mêmes, même pas une enquête indépendante, » ajoute-t-il.

Avant la saisine de la Cour par le PCATI en 1999, la Commission Landau de 1987 avait été désignée pour examiner les méthodes d’interrogatoire de l’ISA. La commission a rédigé un rapport en deux parties plusieurs mois plus tard, mais seule la première partie a été rendue publique. « De toute évidence, ils avaient des choses à cacher. Le bilan tiré du rapport était que différentes méthodes de ‘pressions physiques’ étaient autorisées, » indique Loef à IPS.

Pendant ce temps, au début du mois de mai, le Comité des Nations Unies contre la torture a fait des auditions à Genève pour réexaminer si Israël se conformait à la Convention contre la torture (CAT). Dix experts indépendants de la Commission ont déclaré crédibles les rapports des organisations israéliennes selon lesquels les détenus palestiniens étaient systématiquement torturés en dépit de l’interdiction par la Cour suprême israélienne en 1999.

(JPG)Le Comité a également critiqué le refus d’Israël de laisser la Croix-Rouge accéder au Centre 1391 tenu secret, surnommé le « Guantanamo Bay secret » d’Israël.

Le Centre 1391, un bunker presque entièrement souterrain à quelque cent kilomètres au nord de Jérusalem, sert à l’interrogatoire des musulmans non palestiniens et des prisonniers arabes des pays voisins.

De hauts responsables du Hezbollah, qui avaient été enlevés durant les années 80 au Liban par l’armée israélienne, ont été détenus dans ce centre pendant des années, de même que des prisonniers libanais de la guerre israélienne de 2006 au Liban.

Les méthodes d’interrogatoire pratiquées par l’armée israélienne au 1391 seraient de loin plus dures que celles utilisées par l’ISA dans ses centres de détention pour les Palestiniens.

L’installation fut incidemment découverte en 2002 par l’organisation israélienne des droits de l’homme Hamoked, alors qu’elle essayait de retrouver deux prisonniers palestiniens disparus de Cisjordanie et dont les familles avaient signalé la disparition. En raison de la surpopulation des installations pénitentiaires où les Palestiniens sont normalement détenus, les deux Palestiniens avaient été envoyés au Centre 1391.

Il était resté secret jusqu’en 2002 parce que les familles des Arabes des pays alentours n’ont pas les mêmes moyens pour retrouver les membres de leur famille que les Palestiniens peuvent le faire avec la Croix-Rouge, pour retrouver les leurs dans les autres centres.

Israël a refusé de donner le lieu exact du Centre 1391, et il a nié devant le Comité des Nations Unies que des prisonniers y seraient détenus.

Inter Press Service - 26 juin 2009, Ramallah, Cisjordanie occupée - The Electronic Intifada

La Palestine dans tous ses états

publié le samedi 27 juin 2009

Cristianne Rodrigues
A l’IMA, les poignantes créations de l’art contemporain palestinien

L’Institut du monde arabe vient d’inaugurer une exposition consacrée à l’art contemporain de la Palestine.

Dès qu’on y accède, on est surpris par la vidéo d’un défilé de mode de mannequins hommes au ventre nu -une métaphore des « checkpoints », points de contrôles où les soldats israéliens fouillent les Palestiniens pour vérifier s’ils cachent des armes ou des explosifs.

Ensuite, on est confronté à la vie quotidienne des camps de réfugiés, aux souvenirs, aux chagrins, aux rêves et aux cauchemars d’un peuple dépeint par une vingtaine d’artistes de la photographie, de la vidéo, de la peinture, de la sculpture et de l’installation.

Leurs œuvres portent souvent sur les notions d’exil, d’identité, et reflètent l’expérience palestinienne des soixante dernières années avec une émotion à fleur de peau, dans toute sa tragédie et sa force. Je n’ai pu que partir en silence.

► Palestine : la création dans tous ses états à l’Institut du monde arabe, 1, rue des Fossés-Saint-Bernard, Paris Ve - du mar. au ven. 10h-18h, sam. et dim. 10h-19h - 6,50€/8,50€ - jusqu’au 22 novembre.

LA NÉCESSITÉ DU BOYCOTT CULTUREL

Publié le 27-06-2009


Ilan Pappe, historien israélien qui s’est expatrié en Angleterre, souligne les progrès enregistrés dans la prise de conscience de l’opinion publique britannique concernant l’injustice subie par les Palestiniens, et salue le boycott culturel d’Israël qui prend de l’ampleur.

"La nécessité d’un boycott culturel

S’il y a quelque chose de nouveau dans l’interminable et triste histoire de la Palestine, c’est le changement clair dans l’opinion publique au Royaume-Uni. Je me souviens être venu dans ces îles en 1980, quand le fait de soutenir la cause palestinienne était confiné à la gauche, et au sein de celle-ci à un secteur et à un courant idéologique très particuliers. Le traumatisme subséquent à l’Holocauste, le complexe de culpabilité, des intérêts militaires et économiques, ainsi que la rengaine d’Israël comme unique démocratie au Moyen-Orient, tout ceci contribuait à assurer l’immunité de l’Etat d’Israël. Très rares, semble-t-il, étaient ceux que troublait un Etat qui avait dépossédé la moitié de la population native de Palestine, qui avait démoli la moitié de leurs villes et villages, qui pratiquait, par un système d’apartheid, la discrimination contre la minorité d’entre eux vivant à l’intérieur de ses frontières et qui parcellisait en enclaves deux millions et demi de Palestiniens par une occupation militaire rude et oppressive.

Presque trente ans plus tard, il semble que tous ces filtres et opacités aient disparu. L’ampleur du nettoyage ethnique de 1948 est bien connu ; la souffrance des gens dans les territoires occupés est gravée dans les esprits et décrite même par le président des Etats-Unis comme insupportable et inhumaine. De même, la destruction et l’évacuation de la zone du Grand Jérusalem est consignée quotidiennement et la nature raciste des politiques menées en Israël envers les Palestiniens fait fréquemment l’objet de blâmes et de condamnations.

Aujourd’hui, en 2009, la réalité est décrite par les Nations Unies comme « une catastrophe humaine ». Les secteurs conscients et intègres de la société britannique savent bien qui a causé et produit cette catastrophe. Ce fait n’est plus relié à des circonstances floues ou au « conflit » - il est vu clairement comme le résultat de la politique israélienne au fil des ans. Interrogé sur sa réaction à ce qu’il avait vu dans les territoires occupés, l’archevêque Desmond Tutu a noté tristement que c’était pire que l’apartheid. Lui sait de quoi il s’agit.

Comme dans le cas de l’Afrique du Sud, les personnes honnêtes, en tant qu’individus ou comme membres d’associations, expriment l’indignation que leur inspirent l’oppression continue, la colonisation, le nettoyage ethnique et la famine en Palestine. Ils cherchent des voies pour faire connaître leurs protestations et quelques-uns espèrent même convaincre leur gouvernement de changer sa traditionnelle politique d’indifférence et d’inaction face à la destruction ininterrompue de la Palestine et des Palestiniens. Beaucoup sont Juifs, alors que ces atrocités sont commises en leur nom, selon la logique de l’idéologie sioniste, et un certain nombre d’entre eux sont d’anciens militants de luttes civiques menées dans ce pays pour des causes semblables tout à travers le monde. Ils ne sont plus confinés à un seul parti politique et ils viennent de tous les parcours de vie.

Jusqu’ici, le gouvernement britannique n’a pas bougé. Il était tout aussi passif quand le mouvement anti-apartheid de ce pays lui demandait d’infliger des sanctions à l’Afrique du Sud. Il a fallu plusieurs décennies pour que l’activisme de la base atteigne le sommet politique. Il faut plus de temps encore dans le cas de la Palestine : culpabilité sur l’Holocauste ; récits historiques déformés ; fausses représentations contemporaines d’Israël comme une démocratie cherchant la paix et des Palestiniens comme d’éternels terroristes islamiques – autant d’obstacles au courant d’impulsion populaire. Pourtant celui-ci commence à trouver sa voie et à affirmer sa présence, en dépit de la sempiternelle accusation d’antisémitisme contre toute demande de ce type et malgré la diabolisation de l’Islam et des Arabes. Le troisième secteur, ce maillon important entre les citoyens et les offices gouvernementaux, nous a montré le chemin. Un syndicat après l’autre, un groupe professionnel après l’autre, ont tous envoyé récemment un message clair : trop c’est trop. Ceci au nom de l’honnêteté, de la morale humaine et de l’engagement civique fondamental à ne pas rester les bras croisés face aux atrocités du type de celles qu’Israël a commises et continue à commettre contre le peuple palestinien.

Au cours des huit dernières années, la politique criminelle d’Israël s’est intensifiée et les militants palestiniens ont cherché de nouveaux moyens de s’y opposer. Ils ont tout tenté : lutte armée, guérilla, terrorisme et diplomatie ; rien n’a marché. Pour autant, ils ne renoncent pas et proposent maintenant une stratégie non violente – celle du boycott, des sanctions et du désinvestissement. Ils souhaitent ainsi persuader les gouvernements occidentaux non seulement de les sauver eux-mêmes, mais, paradoxalement, de sauver aussi les Juifs en Israël d’une catastrophe et d’un bain de sang imminents. Cette stratégie a suscité l’appel au boycott culturel d’Israël. La demande émane de toutes les parties de la vie Palestinienne : de la société civile sous occupation et des Palestiniens en Israël. Elle a le soutien des réfugiés palestiniens et elle est conduite par des membres des communautés palestiniennes en exil. Elle est venue au bon moment et a fourni aux individus et aux associations du Royaume Uni un chemin pour exprimer leur dégoût devant la politique israélienne et en même temps une avenue pour prendre part à la pression générale exercée sur le gouvernement afin qu’il cesse d’assurer l’immunité à ceux qui jouissent de l’impunité sur le terrain.

Il est stupéfiant que ce basculement de l’opinion publique n’ait jusqu’ici pas d’impact politique. Mais, une fois encore, rappelons-nous le parcours tortueux que la campagne anti-apartheid a dû suivre avant qu’elle devienne une politique. Il vaut aussi la peine de se rappeler qu’à Dublin, deux femmes courageuses, qui trimaient comme caissières dans un supermarché local, ont été celles qui ont initié un immense mouvement de changement en refusant de vendre des produits sud-africains. Vingt-neuf ans plus tard, la Grande-Bretagne s’est jointe à d’autres en imposant des sanctions contre l’apartheid. Ainsi, tandis que les gouvernements hésitent pour des motifs cyniques, par peur d’être accusés d’antisémitisme ou peut-être du fait d’inhibitions islamophobes, des citoyens et des militants font tout ce qu’ils peuvent, symboliquement et concrètement, pour informer, protester et revendiquer. Ils mènent une campagne plus organisée, celle du boycott culturel, ou bien ils peuvent rejoindre leurs syndicats dans une politique coordonnée de pressions. Ils peuvent aussi se servir de leur nom ou de leur réputation pour signifier à nous tous que les gens honnêtes de ce monde ne peuvent soutenir ce qu’Israël fait et ce qu’il promeut. Ils ignorent si leur action entraînera un changement immédiat ou s’ils auront la chance de voir un changement de leur vivant. Mais sur le registre personnel où serait consigné ce qu’ils sont et ce qu’ils ont accompli dans leur vie, et au regard sévère de l’appréciation historique, ils seraient comptés parmi tous ceux qui ne sont pas demeurés indifferents quand l’inhumanité faisait rage sous couvert de démocratie, dans leur propre pays ou ailleurs.

D’un autre côté, des citoyens de ce pays, en particulier parmi les plus notoires, qui souvent par ignorance ou pour des raisons plus sinistres, continuent à diffuser la fable d’Israël comme une société occidentale cultivée ou comme « la seule démocratie au Moyen-Orient » ne sont pas seulement dans l’erreur factuelle. Ils assurent l’immunité à l’une des pires atrocités de notre époque. Certains nous demandent d’abstraire la culture de nos actions politiques. Une telle approche de la culture et de l’université comme entités séparées de l’armée, de l’occupation et des destructions est d’une morale corrompue et d’une logique indigente. Un jour peut-être, l’indignation venue d’en-bas, y compris en Israël même, générera une nouvelle politique – l’actuelle administration américaine en montre déjà les premiers signes. Mais l’histoire n’a pas considéré avec bienveillance ces cinéastes qui ont collaboré avec le sénateur américain Joseph McCarthy dans les années cinquante ou qui ont soutenu l’apartheid. Son attitude serait identique à l’égard de ceux qui restent maintenant silencieux au sujet de la Palestine.

Un bon exemple en a été révélé le mois dernier à Edimbourg. Le réalisateur Ken Loach a mené campagne contre les relations officielles et financières que le festival cinématographique de la ville entretenait avec l’ambassade israélienne. Une telle prise de position était conçue pour faire passer le message que cette ambassade ne représente pas seulement les cinéastes d’Israël mais aussi ses généraux qui ont massacré le peuple de Gaza, ses bourreaux qui torturent des Palestiniens dans les geôles, ses juges qui ont envoyé 10.000 Palestiniens – des enfants pour la moitié d’entre eux – en prison sans jugement, ses maires racistes que veulent expulser des Arabes de leurs villes, ses architectes qui construisent des murs et des clôtures pour y enfermer les gens et les empêcher d’atteindre leurs champs, leurs écoles, les cinémas ou les bureaux, et ses politiciens qui élaborent de nouveau des plans pour compléter le nettoyage ethnique de la Palestine qu’ils ont commencé en 1948. Ken Loach avait senti que seul un appel au boycott du festival dans son ensemble amènerait ses directeurs à un sens et à des perspectives de moralité. Il avait raison ; c’est ce qui s’est produit, parce que la position était si franche et l’action si simple et intègre.

Rien de surprenant à ce qu’une voix adverse se soit manifestée. Il s’agit d’une lutte qui s’engage et ne sera pas gagnée aisément. Tandis que j’écris ces mots, nous commémorons le 42ème anniversaire de l’occupation israélienne – la plus longue et l’une des plus cruelles de l’époque moderne. Mais le temps a aussi apporté la lucidité requise pour de telles décisions. Voilà pourquoi l’action de Ken a été immédiatement efficace ; la prochaine fois, cela ne sera même pas nécessaire. L’un de ses critiques a tenté de faire valoir le fait que des Israéliens aiment les films de Ken, de sorte qu’il s’agissait d’une forme d’ingratitude. Je peux assurer à ce critique que ceux d’entre nous qui en Israël regardent les films de Ken sont aussi ceux qui saluent son courage. Et, contre ce point de vue, nous nous n’y voyons pas un acte assimilable à un appel à la destruction d’Israël mais plutôt la seule voie pour sauver les Juifs et les Arabes qui y vivent. Il est de toute façon difficile de prendre une telle critique au sérieux quand elle s’accompagne de la description des Palestiniens comme une entité terroriste et d’Israël comme une démocratie analogue à la Grande Bretagne. La plupart d’entre nous au Royaume- Uni avons largement pris nos distances par rapport à ces sottises propagandistes et nous sommes prêts au changement. Nous attendons maintenant que le gouvernement de ces îles donne suite."

Ilan Pappe

Source : The Electronic Intifada, 23 June 2009

Ilan Pappe est directeur du Département d’Histoire à l’université d’Exeter.

(Traduit de l’anglais par Anne-Marie PERRIN pour CAPJPO-EuroPalestine)

CAPJPO-EuroPalestine