samedi 22 août 2009

La police israélienne renonce à poursuivre des colons filmés battant des Palestiniens

22/08/2009

La police israélienne a renoncé, « faute de preuves », à poursuivre des colons israéliens qui avaient été arrêtés en juin 2008 après avoir été filmés en train de frapper des bergers palestiniens en Cisjordanie occupée, a-t-on appris hier de source policière. Quatre colons, dont un mineur, résidents de colonies près de Hébron, avaient été interpellés pour interrogatoire. L'incident avait été rendu public lorsque des images vidéo montrant des colons masqués frappant avec des gourdins des bergers palestiniens avaient été diffusées par la BBC.
l'orient le jour

Dans une colonie israélienne, des stages antiterroristes… pour touristes

22/08/2009

Le stage, offert par « Calibre 3 », une société israélienne spécialisée dans la lutte antiterroriste, a accueilli en un an plus d’un millier de visiteurs venus surtout des États-Unis, du Canada et d’Europe.                                       Baz Ratner/Reuters
Le stage, offert par « Calibre 3 », une société israélienne spécialisée dans la lutte antiterroriste, a accueilli en un an plus d’un millier de visiteurs venus surtout des États-Unis, du Canada et d’Europe. Baz Ratner/Reuters
PROCHE-ORIENT Reportage Une société israélienne spécialisée dans la lutte antiterroriste entraîne des enfants venus du Canada, des États-Unis ou d'Europe à « tuer des Arabes » dans une colonie près de Bethléem.

Sharon Gat, patron de l'entreprise Calibre 3, aide à se maintenir une petite fille qui lui arrive à hauteur de ceinturon. Ils tiennent un fusil presque aussi grand qu'elle. Ils ajustent le tir et ouvrent le feu sur une silhouette de soldat en carton. La fillette fait partie d'un groupe d'Israéliens, d'Européens et d'Américains venus suivre un stage de tir « antiterroriste » en Cisjordanie occupée. « Il est à mon avis important que chaque Juif sache utiliser une arme et se protéger, dit Gat, un réserviste israélien. Et je ne donnerai ni dans le mensonge ni dans l'hypocrisie - cela me rapporte aussi pas mal d'argent. »
La société de Gat organise en priorité des stages d'entraînement à la lutte antiterroriste et à l'autodéfense pour des firmes de sécurité privées et l'armée israélienne. Le cours de deux heures destiné aux touristes axé sur la sécurité est un ajout récent à son catalogue de ses prestations. Il ne fait pas l'unanimité parmi les Israéliens.

Au champ de tir de Calibre 3, situé dans la colonie de Gush Etzion, près de la ville palestinienne de Bethléem, des volontaires venus d'Israël, du Canada, des États-Unis et de Belgique forment un groupe de 15 clients âgés de 10 à 50 ans. Ils s'exercent avec toutes sortes d'armes, du simple pistolet au fusil de combat M-16.
James, un natif de l'Ohio qui refuse de voir publier son nom de famille, s'est inscrit au stage en rendant visite à des amis en Israël après un voyage d'affaires en Cisjordanie. « Le moment le plus choquant, c'est quand ils nous ont fait crier "terroriste" avant de nous mettre en position de tir », dit-il. James apprécie le cours et le juge sans risque, mais moralement discutable : « Cela peut inculquer aux enfants des convictions racistes. J'ai trouvé triste d'entendre des gamins exprimer un tel racisme. Cela réduit les chances de parvenir à un règlement pacifique de la crise (du Proche-Orient). »

De plus en plus de clients
Dans le groupe qui précédait le sien, James a dit avoir entendu des enfants se vanter auprès de leurs parents d'être capables d'« abattre des Arabes ».
Sharon Gat a inauguré le stage il y a un an et demi, ce qui a fait augmenter de 15 % les revenus de Calibre 3. Un millier de visiteurs sont venus le suivre l'an dernier et il s'attend à ce que leur nombre augmente en 2009. Ce cours, dit Gat, est une version simplifiée du premier mois d'entraînement destiné aux unités antiterroristes de l'armée. Le maître des lieux insiste sur l'essentiel avec sa classe : « Avec un terroriste, je ne veux pas jouer. Je veux le tuer. » Rivka, israélienne de 20 ans, vit à Toronto. Sa famille est venue célébrer la mémoire d'un parent tué dans l'un des avions précipités sur le World Trade Center de New York en 2001. « C'était un militaire et ses enfants sont ici aujourd'hui. C'est une chose qu'ils font pour leur père, en souvenir de lui. »
Pour Rivka, cela s'inscrit dans la réalité israélienne : « Ils grandissent dans ce pays. Ils grandissent avec des militaires tout autour d'eux. Ils entreront dans l'armée un jour, alors pourquoi ne pas acquérir une expérience positive ? »
Mais le stage ne tourne pas qu'autour des armes, il a aussi pour fonction d'enseigner les « valeurs sionistes », dit Gat. « Dans l'ensemble, les Juifs de l'étranger ne nous ressemblent pas. Ils apprennent à devenir médecins et avocats. Ils donnent l'impression de vouloir gagner de l'argent, mais pas d'être des caractères forts. J'ai pensé qu'il était bien de se tenir près de ceux qui ont livré toutes les guerres et combattu pour Israël. Cela rend fier d'être juif. »

Erika Solomon (Reuters)

Convergences, mais ...

publié le vendredi 21 août 2009

Chérif Ahmed
Le président Hosni Moubarak achève ce mercredi (19 août) une visite officielle aux Etats-Unis. Les discussions ont été axées sur le processus de paix au Proche-Orient.

La paix dans la région et le règlement du conflit israélo-palestinien ont été des questions-clefs de cette visite du président Hosni Moubarak aux Etats-Unis. L’arrivée au pouvoir du président Obama a totalement changé la donne en ce qui a trait à la politique américaine dans la région. Pour la première fois, les Américains ont pris une attitude ferme à l’égard d’Israël en demandant à l’Etat hébreu de geler la colonisation. Le Caire perçoit depuis quelques mois un rapprochement des idées avec Washington concernant le problème palestinien. Les responsables égyptiens souhaitent donc saisir la balle au bond et mettre à profit ces évolutions positives et le climat favorable à une reprise des négociations afin de ramener Israéliens et Palestiniens à la table des négociations.

Le président américain Barack Obama a récemment envoyé 4 des plus hauts responsables de son administration en Egypte et en Israël, à savoir George Mitchell, son envoyé spécial pour le Proche-Orient, Robert Gates, son secrétaire d’Etat à la Défense, James Jones, son conseiller national à la Sécurité et Dennis Ross, son conseiller spécial pour le Proche-Orient. L’objectif est de relancer le processus de paix au Moyen-Orient, une des priorités de l’administration Obama. Depuis le discours que le président Obama a prononcé le 4 juin dernier au Caire, dans lequel il a appelé à un gel total des colonies israéliennes en Cisjordanie, l’axe Tel-Aviv-Washington a commencé à grincer. Les observateurs à Washington affirment qu’une tension existe actuellement entre Israël et les Etats-Unis. Et que les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens constituent la principale pierre d’achoppement actuelle. « L’administration Obama est la seule à avoir insisté sur la nécessité d’un gel des colonies. Les administrations américaines précédentes considéraient que les colonies n’étaient que des obstacles devant le processus de paix. (…) Elles ont même utilisé le droit de veto à deux reprises contre des résolutions qui condamnent les colonies juives », note le porte-parole de la présidence de la République, Soliman Awad. Et d’expliquer que l’Egypte doit saisir cette opportunité pour tenter de relancer la paix.

Même son de cloche pour John Marechal, politologue spécialiste du Proche-Orient. Pour lui, l’appel au gel de la colonisation par le président Obama est un facteur qui doit être pris en considération dans la politique américaine. « On ne peut pas négliger ce changement important de la politique américaine sous l’administration Obama. Je pense que cela va mener à d’autres étapes en faveur de la cause palestinienne », explique-t-il. Et d’ajouter que c’est une occasion pour l’Egypte de renforcer la position des Palestiniens face aux Israéliens devant l’opinion publique américaine. C’est ce que le président Moubarak a tenté de faire tout au long de sa visite à Washington. Il existe pourtant quelques points de divergences notamment au sujet de la normalisation.

Sujet de discorde : la normalisation

L’administration souhaite en effet des efforts plus accrus des pays arabes dans le sens d’une normalisation avec Israël. A Washington, Moubarak a expliqué le point de vue des pays arabes et leurs difficultés à accepter la normalisation. « Le Caire a informé Washington de son refus des idées américaines sur la normalisation. Je ne pense pas que ces idées verront le jour », a déclaré à l’Hebdo Soliman Awad. Et d’ajouter : « Nous avons relevé que l’initiative de paix arabe prise en 2002 a établi des conditions claires à toute normalisation avec Israël. Elle doit intervenir après la paix et non pas avant ».

Toutefois, Obama attend des pays arabes des « gestes importants » pour la normalisation de leurs relations avec Israël. Washington souhaite que les dirigeants arabes se rendent à Jérusalem et que des dirigeants israéliens soient reçus dans des capitales arabes. Les responsables américains sont d’avis que les pays arabes doivent ouvrir des représentations d’intérêts en Israël et développer leurs relations commerciales avec l’Etat hébreu. Et le président Obama a envoyé des messages à plusieurs pays arabes, dont l’Egypte, dans lesquels il exige, en échange de l’arrêt des constructions de colonies, qu’ils soutiennent des mesures aptes à construire la confiance vis-à-vis d’Israël. Mais les pays arabes craignent qu’en normalisant avec Israël, ils aient gâché l’une des cartes maîtresses qu’ils possèdent pour faire pression sur lui. C’est ce que le président Moubarak a tenté d’expliquer aux responsables à Washington. « Il se pourrait que certains pays arabes prennent des mesures en faveur d’une normalisation avec Israël en guise de bonne volonté. Pourtant, nous pensons que c’est à Tel-Aviv de commencer par montrer sa bonne volonté », affirme à l’Hebdo Soliman Awad.

publié par al-Ahram hebdo en français

http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahra...

Raid des forces israéliennes au centre de la bande de Gaza

Ecrit par Leyla Jad
21/08/2009
GAZA – Les forces terrestres israéliennes ont pénétré jeudi matin au centre de la bande de Gaza. Un Palestinien a été blessé.
Les troupes israéliennes seraient entrées au moins un kilomètre au-delà de la frontière: il s’agit de l’incursion la plus profonde depuis le retrait d'Israël, après l’offensive de trois semaines de janvier dernier.

Des véhicules militaires israéliens auraient été accompagnés par des forces spéciales, attaquant la ville côtière de Deir Al-Balah depuis l’est, ouvrant le feu au hasard.

Des affrontements ont eu lieu avec les forces de résistance.

D’après l’agence palestinienne WAFA, un homme palestinien aurait été blessé par des tirs. Il a été hospitalisé à l’hôpital de la ville de Gaza. (PNN)

LE GOUVERNEMENT SUÉDOIS RÉSISTE AU CHANTAGE À L’ANTISÉMITISME

Publié le 21-08-2009


La bande au pouvoir en Israël a multiplié au cours des dernières 48 H les menaces à l’encontre du gouvernement suédois, exigeant de ce dernier qu’il condamne publiquement un reportage accusateur sur les pratiques israéliennes en matière de greffes d’organes. Cette affaire intervient alors que la Suède assure, depuis le 1er juillet et pour une durée de 6 mois, la présidence de l’Union européenne.

C’est un journal israélien, le Haaretz, qui a donné un retentissement international et mondial à l’affaire, en rapportant, en langue anglaise, plusieurs extraits du reportage du journaliste suédois Donald Boström, publié lundi, en langue suédoise, par l’Aftonbladet, premier quotidien suédois (420.000 exemplaires vendus chaque jour, dans un pays de 9 millions d’habitants seulement).

(cliquer ci-après pour accéder à l’original, en suédois : http://www.aftonbladet.se/kultur/article5652583.ab)

Dans cet article, Donald Boström cite les parents de plusieurs jeunes Palestiniens tués par l’armée israélienne, qui accusent les autorités israéliennes d’avoir mutilé le corps des défunts, et plus précisément encore d’en avoir prélevé un ou plusieurs organes utilisables en transplantation : cœur-poumons, reins, foie …

Une photo du cadavre recousu d’un jeune homme, présenté comme étant celui de Bilal Ahmed Ghanan, tué à l’âge de 19 ans par l’armée israélienne en 1992 à Gaza, dont le corps n’avait été restitué à ses proches par « Tsahal » que cinq jours après sa mort, est jointe au reportage de Donald Boström. Les parents d’un jeune prénommé Raed , de Jénine, portent des accusations similaires, sans mention, dans son cas, de la date à laquelle les prélèvements arbitraires d’organes auraient eu lieu.

Donald Boström cite également, dans le même article, une affaire d’actualité, brûlante, à savoir la récente arrestation, aux Etats-Unis, d’un rabbin israélo-américain nommé Izhak Levy Rosenbaum. Ce dernier est officiellement accusé de trafic d’organes entre Israël et les Etats-Unis : en l’occurrence, de trouver, pour des malades en demande de greffe de rein, un donneur vivant immunologiquement compatible avec le receveur potentiel, théoriquement « volontaire » pour effectuer le don, contre rémunération. Dans une conversation enregistrée à son insu par la police américaine, Rosenbaum a cité le chiffre de 10.000 dollars comme « frais d’acquisition » du rein destiné à la greffe, et de 160.000 dollars pour la réalisation complète de l’opération chirurgicale. « C’est cher, mais il y a beaucoup de pattes à graisser », aurait-il déclaré à un agent du FBI se faisant passer pour un client potentiel. Selon ce qui a été publié dans les médias américains, le trafic dont est accusé Rosenbaum concerne des donneurs vivants (et présumés le rester après le prélèvement d’un de leurs deux reins, ou d’une partie de leur foie), pas des organes d’origine cadavérique.

Sitôt l’article de Boström connu en Israël, via le Haaretz, des officiels israéliens se sont déchaînés, sur le thème de l’antisémitisme comme on peut l’imaginer, accusant Boström d’avoir commis une nouvelle version du « Protocole des Sages de Sion ». Le fasciste Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères, a été l’un des premiers à hurler.

Il a été rapidement suivi, mercredi, par l’ambassadrice de Suède en Israël, Mme Bonnier, qui a publiquement condamné l’article de Boström, et déclaré « il y a des limites à la liberté d’expression ».

Des journaux israéliens, eux, ont gardé leur sang-froid. Haaretz, mais aussi le Jerusalem Post, ont eu la correction de donner la parole à Boström pour qu’il puisse se défendre des accusations d’antisémitisme portées contre lui. « Je ne suis évidemment pas antisémite, et mon article ne l’est pas non plus. Ce n’est pas moi qui accuse l’armée israélienne d’avoir laissé procéder à des prélèvements arbitraires d’organes, ce sont des familles palestiniennes. Je crois que l’affaire est suffisamment grave pour qu’une enquête sérieuse soit diligentée, dont les conclusions permettront, soit de tordre définitivement le cou à l’accusation si elle s’avère infondée, ou d’engager les indispensables poursuites dans le cas contraire », déclare Boström dans le Jerusalem Post.

(Rappelons que c’est le caractère arbitraire des éventuels prélèvements qui est en cause ici, pas les prélèvements en eux-mêmes. Il est par exemple arrivé, dans un passé récent, que les parents d’un enfant palestinien, assassiné par l’armée israélienne, donnent néanmoins leur consentement au prélèvement des organes de leur enfant, afin que ceux-ci puissent bénéficier à des patients israéliens, juifs le cas échéant)

En Suède même, tandis que le principal concurrent de l’Aftonbladet tire à boulets rouges sur « l’antisémite Boström », sa propre hiérarchie rédactionnelle le défend. « Rien de ce qui a été publié n’est apparemment inexact. Nous n’avions aucune raison de ne pas publier ce papier », déclare le rédacteur en chef d’Aftonbladet.

Et jeudi, coup de théâtre : au grand dam de la direction israélienne, Stockholm fait savoir que la déclaration de son ambassadrice à Tel-Aviv n’engage que l’intéressée, pas le gouvernement suédois.

Lieberman et son compère Ehud Barak, ministre de la Défense, menacent désormais les autorités suédoises de boycott, à l’occasion, notamment, d’une visite déjà programmée du ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt en Israël, d’ici quelques jours. On en était là à la veille du week-end.

Il convient enfin de rappeler que la médecine israélienne n’est pas la seule, au niveau mondial, à défrayer la chronique, à intervalles réguliers, dans les eaux troubles du trafic d’organes destinés à la transplantation. Les autorités chinoises sont ainsi accusées de vendre des organes de condamnés à mort, prélevés immédiatement après le supplice, tandis que dans plusieurs pays pauvres (Inde, Turquie, Irak d’avant l’invasion américaine … ), des milliers de miséreux vendent chaque année un de leur reins pour une poignée de dollars. En toute illégalité, puisqu’aucun pays, malgré la marchandisation triomphante de notre planète, n’a encore officialisé un commerce aussi barbare. Un tel commerce existe pourtant bel et bien, avec la complicité obligatoire d’une chaîne de corrompus, incluant, par définition, des médecins préleveurs et transplanteurs.

Et il est notoire que des médecins israéliens sont partie prenante à ces trafics, même s’ils ont réussi jusqu’à présent à échapper à toute condamnation. Au demeurant, sous le fallacieux prétexte de « mettre fin à l’hypocrisie », et même « au nom de l’éthique », des parlementaires, ainsi que des médecins israéliens, lancent régulièrement un pseudo-débat en faveur d’une légalisation de la vente d’organes humains, avec projet de loi à la clé.

Exactement de la même manière qu’Israël avait été pionnier, non pas du recours à la torture, mais de la légalisation d’une pratique aussi dégradante.

CAPJPO-EuroPalestine