dimanche 28 février 2010

L’ONU réexamine le rapport Goldstone : Les Arabes isolent Israël

27/02/2010

Israël et l’Autorité palestinienne doivent mettre sur pied des enquêtes «indépendantes, crédibles et conformes aux critères internationaux» sur les «graves violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme», commises par l’Etat hébreu durant l’opération «Plomb Durci» mené entre le 27 décembre 2008 et le 18 janvier 2009 contre les palestiniens de Ghaza.
Telle est la résolution proposée par les pays arabes et adoptée par l’Assemblée générale (AG) de l’Onu, réunie en séance plénière à New York pour réexaminer les suites données au rapport de la commission Goldstone par 98  voix « pour » contre 7 « non ».  31 pays se sont abstenus de voter et 56 autres n’ont pas pris part au vote. Désormais, les deux parties ont cinq mois pour  s’exécuter et le  secrétaire général de l’Onu, M. Ban Ki- moon doit remettre un rapport de la mise en œuvre de ces exigences.
Précision de l’Assemblée : en l’absence d’enquête indépendante, des «mesures supplémentaires» pourraient être prises par des instances onusiennes, dont le Conseil de sécurité. La Suisse (dépositaire de la Convention de Genève relative à la protection des civils en temps de guerre) est « priée » d’organiser une conférence des parties contractantes à cette Convention, sur «les mesures à prendre pour faire respecter celle-ci dans les territoires occupés, y compris à El Qods-est».
La Chine et seize pays de l’Union européenne, dont la France et la Grande-Bretagne, ont voté pour  cette résolution qui enfonce Israël et ternit son image sur la scène internationale. Selon le représentant britannique, Mark Lyall Grant, «les enquêtes israéliennes n’étaient jusque-là pas suffisantes». Riyad Mansour, l’observateur permanent de la Palestine à l’Onu qui  a  exprimé sa gratitude pour «un vote écrasant contre l’impunité et pour l’établissement de responsabilités’ parle de «victoire pour les victimes du peuple palestinien et de victoire pour le droit humanitaire international’’.
Il a également exprimé sa gratitude pour «un vote écrasant contre l’impunité et pour l’établissement de responsabilités’’. Comme à leur habitude, les Etats-Unis ont appuyé Israël en votant contre l’adoption de la résolution. Leur  représentant Alejandro Wolff estime que «les questions soulevées par ce conflit devaient être résolues par des enquêtes nationales crédibles, or le rapport Goldstone présente de profondes lacunes».  L’Allemagne, l’Italie et la Russie se sont abstenues.   Coté israélien ; c’est  le même refrain. Dans son allocution devant les 136 membres présents de l’Assemblée, Mme Shalev, l’ambassadrice d’Israël à l’Onu a affirmé que son pays «menait et continuerait de mener des enquêtes indépendantes, crédibles et conformes aux critères internationaux», mais elle a reformulé «le droit d’Israël à l’auto-défense».
Lors de sa dernière réunion tenue le 5 novembre, l’AG avait demandé les mêmes enquêtes, donnant trois mois aux deux parties pour les mener à bien. Concernant les votes, sur un total de 176 pays, 144 Etats ont été pour l’adoption de la résolution contre 18, alors que 44 autres se sont abstenus de voter. M. Ban avait remis son rapport, le 5 février, disant «n’être pas en mesure de déterminer si Israël et les Palestiniens s’étaient conformés à l’exigence formulée par l’Assemblée». Le gouvernement israélien, qui n’a pas encore créé sa commission d’enquête, avait envoyé à M. Ban un rapport officiel disant ne pas avoir violé les lois de la guerre et contestait les accusations du rapport Goldstone. L’Autorité palestinienne, qui  lui avait remis au mois de janvier, un rapport préliminaire sur la façon dont elle prévoyait d’enquêter sur la guerre à Ghaza attend une sanction de l’Etat hébreu.
Rym Boukhalfa. 

Meurtre/Mabhouh: des policiers britanniques en Israël

27/02/2010

JERUSALEM - Deux policiers britanniques sont en Israël pour interroger des détenteurs de passeports britanniques dont les identités ont été utilisées pour l'assassinat d'un cadre du Hamas à Dubaï, a-t-on appris samedi auprès de l'ambassade à Tel-Aviv.
"Deux policiers britanniques sont arrivés il y a quelques jours pour interroger des détenteurs de passeports britanniques sur l'usage de faux passeports" portant leur identité dans cette affaire, a indiqué à l'AFP le porte-parole de l'ambassade, Rafi Shamir.
La police israélienne "a été avertie de leur venue", a-t-il ajouté, précisant que les enquêteurs appartiennent à un département de la police chargé du "crime organisé".
Les enquêteurs doivent commencer à interroger une dizaine de détenteurs de passeports du Royaume-Uni, résidents en Israël, selon cette source.
Mahmoud al-Mabhouh, considéré par Israël comme un maillon essentiel de la contrebande d'armes à destination de la bande de Gaza contrôlée par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a été retrouvé mort le 20 janvier dans un hôtel de Dubaï.
La police de la ville-Emirat accuse un commando du Mossad, le service de renseignement israélien, d'avoir perpétré cet assassinat.
Sur les 26 membres présumés du commando identifiés par la police, 12 sont porteurs de passeports britanniques. La police a précisé que tous les passeports étaient authentiques et que les suspects en ont fait une utilisation frauduleuse par usurpation d'identité.
Selon la presse israélienne, qui laisse entendre que le meurtre a été effectivement commis par le Mossad, le commando aurait usurpé l'identité d'au moins sept Israéliens détenteurs de nationalités étrangères.
Un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères a indiqué mercredi que le ministère "s'efforce d'entrer en contact avec tous les individus" dont l'identité aurait été usurpée et "de leur offrir une assistance consulaire".
Lundi, le chef de la diplomatie britannique, David Miliband, avait promis d'aller "jusqu'au fond des choses" dans l'enquête sur l'utilisation de passeports du Royaume-Uni et demandé la coopération d'Israël "au plus haut niveau".
Les responsables israéliens affirment quant à eux que rien ne prouve l'implication de leur service secret dans l'assassinat.
Le chef de la police de Dubaï a exhorté samedi le patron du Mossad, Méir Dagan, à reconnaître la responsabilité de son service dans le meurtre de Mabhouh.
"Méir Dagan, le chef (du Mossad), se doit d'admettre son crime (...) ou d'apporter un démenti catégorique à l'implication de son service. Mais son attitude actuelle témoigne de sa peur. Qu'il s'assume, en homme", a déclaré le général Dhahi Khalfan dans le quotidien Emarat Al-Youm, organe du gouvernement local de Dubaï.
"Ce qui est sûr jusqu'à présent, c'est que la plupart des meurtriers dont les noms ont été annoncés (...) se trouvent en Israël", a souligné le général Khalfan dans Al-Khaleej, un autre quotidien émirati. 

L'Unesco a exprimé "sa préoccupation" après la décision du régime israélien

Téhéran. Irna. 27 Février 2010
La directrice générale de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), Irina Bokova, a exprimé, vendredi 26 février, "sa préoccupation" après la décision du régime israélienne d'inclure deux lieux saints situés en Cisjordanie dans son patrimoine national.
Elle a aussi fait part de "sa préoccupation face à l'escalade de la tension qui en résultait dans la région".
Irina Bokova a affirmé s'être "associée à la déclaration de Robert Serry, coordonnateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, selon lequel ces sites avaient une signification historique et religieuse non seulement pour le judaïsme, mais aussi pour l'islam et la chrétienté".
Le secrétaire général de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), Ekmelessin Ihsanoglu, a appelé l’UNESCO à ouvrir une enquête sur la décision du régime israélien d’intégrer des sites islamiques sur la liste de son patrimoine national.
Ekmelessin Ihsanoglu a déclaré aux journalistes qu’il avait demandé à l’UNESCO et aux ambassadeurs des pays arabes et musulmans d’organiser une réunion pour débattre de cette pratique israélienne visant à inclure le Tombeau des patriarches et la Tombe de Rachel au nombre des sites de son patrimoine.
"Nous sommes en contact diplomatique, avec l’UNESCO en particulier, pour présenter un projet de loi afin de nous opposer à ces pratiques israéliennes ", a déclaré le secrétaire général de l’OCI.
Le premier ministre du régime israélien, Benyamin Nétanyahou, a déclenché une vague de protestations dans la communauté internationale en annonçant, dimanche, son projet d'inscrire au patrimoine du régime israélien le caveau des Patriarches, à Hébron, et le tombeau de Rachel, à Bethléem. 

Tous les terroristes sont musulmans, excepté les 99.9% qui ne le sont pas !

Samedi, 27 Février 2010
Chiffres à l’appui, un rapport d’Europol, le très sérieux office européen de police criminelle intergouvernemental, implanté à La Haye, l’assène de manière irréfutable : 99,6% des attentats terroristes perpétrés en Europe sont le fait de groupuscules non-musulmans !

Une photographie claire et nette du paysage séditieux européen, dénuée de tout trucage, qui met à mal la rhétorique islamophobe diffusée en boucle de part et d’autre du Vieux Continent, tuant le mythe du musulman, terroriste dans l’âme.

Dissipant les zones d’ombre qu’une vaste manipulation de l’opinion a instillées dans l’inconscient collectif européen, Europol attribue 84.8% des attentats à des groupes séparatistes qui n’ont aucun lien, ni de près, ni de loin, avec l’islam, évaluant, entre 2007 et 2009, à seulement 0.4% les attentats qui porteraient la marque de groupes islamistes radicaux.

Lancement de la campagne anti insertion des sites islamiques dans le patrimoine israélien

27 Fév 2010
Al-Khalil /Cisjordanie /  Le centre palestinien de des études de développement dans la ville d'al-Khalil, au sud de la Cisjordanie, a indiqué qu'il lancera une campagne internationale anti insertion des mosquées d'al-Ibrahim et celle de Bilal Ben Rabah à la liste du soi-disant patrimoine israélien.
Rapporté par l'agence palestinienne Wafa, un communiqué publié aujourd'hui par le centre souligne que cette campagne envisage la participation de /3000/ institutions civiles appuyant les droits du peuple palestinien dans le monde en vue de les inciter à faire face à cette décision israélienne.
Le communiqué indique que la campagne compte organiser des ateliers de travail et des rencontres en vue de faire valoir ces deux sites islamiques, appartenant au patrimoine culturel arabe et islamique.
Le centre a, en outre, appelé toutes les institutions palestiniennes, arabes et internationales à déployer tout effort pour affaiblir la position israélienne auprès des institutions internationales. 
 A. Chatta & T. Slimani 
http://www.sana.sy/fra/55/2010/02/27/275491.htm 

Hamas appelle le sommet arabe de Libye à soutenir la fermeté du peuple palestinien

27 Fév 2010
Damas /  Le mouvement de la résistance palestinienne /Hamas/ a appelé les deux nations, arabe et islamique à soutenir les Palestiniens à al-Khalil et à al-Qods pour affronter l'occupant et les colons israéliens et défendre la terre et les lieux sacrés.
Dans un communiqué publié à l'occasion du 16ème anniversaire du massacre de la mosquée al-Ibrahimi, le mouvement Hamas a demandé des dirigeants arabes et du prochain sommet arabe, prévu en Libye, de prendre des décisions et des positions fermes vis-à-vis du soutien de la fermeté du peuple palestinien et de sa résistance et d'agir sérieusement au auprès des instances internationales pour avorter les plans de l'occupant qui visent à confisquer les terre et à judaïser les lieux sacrés.
De même, le Hamas a avertit les autorités d'occupation israélienne de persister dans leurs plans colonialistes et de judaïsation des lieux saints et des terres palestiniens.
Le Front Démocratique pour la Libération de Palestine a, pour sa part, appelé toutes les forces et les factions palestiniennes à intensifier les efforts pour dépasser l'état de division interpalestinienne et recouvrer l'unité, et à s'attacher à l'option de résistance pour défendre les terres et les lieux saints face à l'occupant israélien et à ses plans colonialistes et de judaïsation, dont récemment le fait d'ajouter certains lieux saints au soi-disant " la liste du patrimoine juif.
N.S. / L.A. 
http://www.sana.sy/fra/55/2010/02/27/275396.htm 

Hamed appelle à la protection du peuple palestinien pour instaurer la sécurité dans la région

26 Fév 2010
Doha / Le 1er ministre qatari, cheikh Hamed Ben Jassim Ben Jabr al-Thani, a affirmé la nécessité de protéger le people palestinien et de renforcer sa sécurité et sa stabilité, tout en consacrant la sécurité et la paix dans l'ensemble de la région.
 Lors d'une allocution prononcée à l'ouverture de la /8ème/ conférence du "Club de Monaco" à Doha cheikh Hamed a appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités d'une façon objective dans le cadre d'une logique de justice et d'équité pour traiter mes dossiers d'une manière urgente et par le biais de du dialogue collectif.
Sur un autre plan, le centre des libéraux pour les études des prisonniers et des droits de l'homme en Cisjordanie a mis en garde contre la souffrance de /16/ prisonniers palestiniens malades dans les geôles israéliennes; atteints de cancer, appelant les organisations internationales dont l'OMS à œuvrer sérieusement pour les libérer d'urgence afin de recevoir les soins adéquats à cause de la politique de négligence et d'insouciance pratiquée par les autorités pénitentiaires à l'encontre des prisonniers malades.
Selon le même centre, au moins /1500/ patients dont certains délaissés dans l'hôpital de la prison se trouvent dans des prisons de l'occupant, dénonçant une politique systématique envers ces malades.
T. Slimani
http://www.sana.sy/fra/55/2010/02/26/275339.htm 

Appel juif à investir la mosquée d'al-Aqsa dimanche prochain

26 Fév 2010
Al-Qods occupée / Des organisations juives extrémistes ont appelé à investir la mosquée d'al-Aqsa dimanche et lundi prochains lors d'une célébration d'une fête religieuse juive.
Cet appel a été diffusé par un collectif d'organisations juives extrémistes et fanatiques sur Internet dans le cadre d'une campagne effrénée entreprise par des groupes de colons avec l'aide des forces de l'occupant israélien.
Citant l'organisation palestinienne des Waqfs et du patrimoine, la chaine al-Jazeera a rapporté que ladite organisation a mis en garde contre toute atteinte ou préjudice porté à la mosquée, tout en appelant les Palestiniens à se trouver à la mosquée pour la défendre.
Sur un autre plan, l'occupant persiste à inclure au moins /150/ sites palestiniens y compris la mosquée d'al-Aqsa et la basilique de la Nativité dans sa prétendue liste des sites religieux et archéologiques juifs.
La partie israélienne compte présenter prochainement cette liste à la commission du patrimoine universel de l'UNESCO.
T. Slimani 
 http://www.sana.sy/fra/55/2010/02/26/275337.htm

Al-Mouallem à son homologue suédois: Importance de faire pression sur Israël pour l'obliger à s'engager au processus de paix suivant la légalité internationale

27 Fév 2010

Damas /   M. Walid al-Mouallem, ministre des affaires étrangères, a discuté avec son homologue suédois, M. Carl Bildt, des relations bilatérales et syro-européennes, notamment la question de l'association syro-européenne.
Les deux parties s'étaient montrées d'accord sur la nécessité d'éliminer tous les obstacles obstruant la signature de l'accord d'association syro-européenne tout en conservant les intérêts des deux parties.
Le recevant aujourd'hui, et la délégation qui l'accompagne, M. al-Mouallem a également passé en revue avec M. Bildt les derniers développements au Moyen-Orient, et lui a exposé la position de la Syrie à leur égard, notamment à l'égard du processus de paix arrêté.
A ce sujet, M. al-Mouallem a réitéré la position de la Syrie plaidant pour l'instauration dans la région de la paix juste et globale, tout en faisant noter le non sérieux d'Israël à ce sujet, son maintien du blocus sur le peuple palestinien à Gaza et ses mesures visant à judaïser la ville d'al-Qods.
M. al-Mouallem a invité l'Europe à faire pression sur Israël pour l'obliger à s'engager au processus de paix, conformément aux résolutions internationales, et à mettre fin à son blocus imposé à Gaza.
Le chef de la diplomatie suédoise a de son côté, affirmé le souci de son pays, et de l'Union Européenne en générale, de soutenir tout effort aidant à reprendre les négociations de paix et à établir la stabilité au Moyen-Orient.
Gh.H.
http://www.sana.sy/fra/51/2010/02/27/275484.htm

Ahmadinejad:"L'Iran,la Syrie,Hamas et le Hezbollah sont prêts à toute situation"

27/02/2010 
De retour à Téhéran au terme de son séjour à Damas, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré que " l'Iran, la Syrie et la résistance en Palestine et au Liban s'apprêtent à confronter n'importe quelle situation et nous espérons que les ennemis des nations de la région changeront d'attitude vis-à-vis des peuples de la région. "
Et de noter : " Il faut que le régime sioniste cesse de menacer systématiquement le Liban, la Syrie et les responsables de ces deux pays et qu'il réhabilite entièrement les droits de la nation palestinienne", a souligné Ahmadinejad.
Cela dit, le président iranien a ajouté que  l'un des acquis de sa visite en Syrie était l'approfondissement des relations bilatérales entre Damas et Téhéran.
" Les relations irano-syriennes sont très vastes, privilégiées, embrassant différents domaines d'autant plus que les responsables des deux parties travaillent pour leur donner de l'impulsion ", a affirmé Mahmoud Ahmadinejad.
Il a souligné que l'Iran et la Syrie avaient, également, signé un accord sur la suppression des visas entre les deux pays, façon d'élargir la coopération bilatérale dans les domaines culturel et économique.
Il a tenu à présenter ses vœux  à toute la nation musulmane à l'occasion de l'anniversaire de la naissance du prophète de l'Islam - que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants -.

"Israël "très préoccupé par le sommet stratégique Assad-Ahmadenijad-Nasrallah

27/02/2010 
« C’est le sommet stratégique de l’année » !
C’est en ses termes que l’entité sioniste a qualifié le sommet qui a réuni à Damas, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad , le secrétaire général du Hezbollah Sayyed Hassan Nasrallah et  le président syrien Bachar el Assad, autour d'un dîner organisé par ce dernier, à l'occasion de la visite de son homologue en Syrie.
Un sommet auquel les trois hommes ont évoqué la situation locale et régionale ainsi que les menaces israéliennes contre la Syrie et le Liban.
Selon les observateurs israéliens « à partir de maintenant il n'est plus permis  à Israël, d’isoler quiconque» !
Avi Ischrov, un spécialiste dans les affaires arabes explique : "Ce qui m'inquiète et qui devrait nous préoccuper c’est le message que veut nous transmettre Ahmadinejad et que répète Hassan Nasrallah et Bachar al-Assad selon lequel ils nous préparent quelque chose, ainsi dans le cas où un combat éclate dans le Nord, tout le monde serait contre Israël, c’est pour quoi il faut regarder avec  une grande appréhension  la réunion Assad- Ahmadinejad –Nasrallah et Mechaal.
Pour Yoav Limor, un spécialiste dans la sécurité, la guerre est loin: "Je ne pense pas qu'il y aura une guerre. Selon les rapports de nos services de renseignement militaire pour l'année 2010 il y a peu de chances qu’une guerre se produise sauf dans le cas où le Hezbollah se procure d’armes qui puissent perturber l'équilibre de la terreur, aucun parti ne pourra remporter la victoire dans la prochaine guerre , certes  le front intérieur subira de grosses pertes, y compris Tel-Aviv et Gush Dan ».
Pour sa part le ministre de la guerre Ehud Barak a averti son  homologue américain de l’arrivée permanente d'armes entre les mains du  Hezbollah, notamment des missiles, tandis que le président Shimon Peres, a demandé au président syrien de déterminer sa position, soit avec l'Iran et contre « Israël, » soit signer un accord avec eux.
Le quotidien israélien "Maariv" a indiqué que la terreur s'est installée à Tel Aviv suite à la visite du Président iranien Mahmoud Ahmadinejad à la capitale syrienne.
Des sources politiques et diplomatiques israéliennes expliquent craindre cette visite "non pas pour les propos d'Ahmadinejad qui a menacé les autorités israéliennes", mais plutôt pour son engagement à rencontrer les responsables palestiniens à Damas.
 Selon ce quotidien, si « Israël » avait entrepris des négociations avec la Syrie, le Président iranien ne serait pas là-bas en ce moment.
Une source sécuritaire israélienne a rapporté au quotidien "Yedioth Ahronoth" que les autorités israéliennes ont été stupéfiées par la visite du secrétaire général du Hezbollah Hassane Nasrallah à Damas, pour rencontrer les Présidents Mahmoud Ahmadinejad et Bachar El-Assad. "Nous croyions que c'est le représentant de Nasrallah qui se rendra à Damas et non pas le chef de la Résistance lui-même", ont-elle communiqué.
Toujours selon le quotidien, citant une source haut placée de sécurité israélienne, « la réunion de Damas et les déclarations faites, impose le besoin de disponibilité et de préparation au plus haut niveau ».
 Bref, il a suffit une réunion entre les président syrien et iranien  et  Sayyed Nasrallah  pour que les nerfs d'Israël craquent!!

Les pêcheurs de Gaza sous le feu

samedi 27 février 2010 - 06h:26
IRIN
(JPG)
Sami al-Qouqa (à droite) a perdu sa main gauche lorsque son bateau de pêche a été attaqué par une canonnière israélienne le 12 mars 2007. Il discute avec ses amis pêcheurs dans le port de Gaza
GAZA, 25 février 2010 (IRIN) - 
Sami al-Qouqa, un ancien pêcheur de 30 ans qui habite le camp de réfugiés al-Shati, dans le nord de Gaza, a perdu sa main gauche quand son bateau de pêche a été attaqué par une canonnière israélienne le 12 mars 2007. L’incident a été documenté par le Centre palestinien pour les droits humains (PCHR).
« J’étais sur mon petit bateau de pêche en eaux palestiniennes quand deux navires de guerre israéliens se sont approchés. L’un des hommes a crié : ‘Partez ou on vous tue !’ J’ai d’abord refusé, et ils ont commencé à me tirer dessus. L’un d’eux a réussi à me toucher et j’ai été sérieusement blessé à l’avant-bras et la main gauches », a dit M. al-Qouqa à IRIN.
Il a été amené à l’hôpital al-Shifa, à Gaza, où des médecins ont amputé sa main. Depuis, il n’a pas retrouvé de travail et dépend de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) pour nourrir sa femme et ses deux fils.
Selon les pêcheurs de Gaza, les restrictions toujours plus strictes en matière de lieux de pêche, les attaques fréquentes par les canonnières israéliennes et le blocus économique en place depuis 2007 obligent un nombre croissant d’entre eux à cesser leurs activités.
« Maintenant, les Israéliens tirent tout le temps et sans aucune raison. La marine israélienne continue de confisquer des équipements de pêche et de déchirer les filets des pêcheurs. Nous voulons une solution, mais nous ne savons pas comment, quoi ou quand. Combien de temps encore devrons-nous supporter cette situation ? » a dit à IRIN Muhamed Subuh al-Hissi, un membre du syndicat des pêcheurs palestiniens à Gaza.
Il a dit qu’avant la guerre qui a opposé Israël et le Hamas pendant 23 jours, début 2009, les canonnières israéliennes n’ouvraient le feu que sur les pêcheurs qui s’aventuraient au-delà de la zone tampon de trois miles. Maintenant, ils tirent même sur les bateaux qui se trouvent clairement dans cette zone.
(JPG)
Les pêcheurs gazaouis prennent beaucoup de risques pour pas grand-chose
Les accords d’Oslo, une déclaration de principe signée en 1993 par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et Israël, autorisaient les pêcheurs de Gaza à s’aventurer jusqu’à 20 miles nautiques des côtes. Toutefois, depuis le début de la seconde Intifada, en 2000, la marine israélienne a imposé une limite de trois miles et l’a rigoureusement fait respecter depuis la guerre de l’an dernier. Elle affirme que cette mesure est nécessaire pour faire cesser l’introduction illégale d’armes dans la bande de Gaza.
Le point de vue israélien
« Les marines israéliens tirent sur les bateaux palestiniens qui sont soupçonnés de faire entrer illégalement des armes à Gaza et qui représentent donc une menace pour la sécurité d’Israël », a dit à IRIN Avikhay Adrii, un porte-parole de l’armée israélienne. « Certains groupes utilisent des bateaux de pêche palestiniens à des fins terroristes. La marine israélienne a la responsabilité de protéger les côtes d’Israël ».
Début février, le chef de la marine israélienne, le major général Eliezer Marom, a dit aux journalistes que des « organisations terroristes » palestiniennes « faisaient un usage cynique des pêcheurs de Gaza à des fins terroristes » suite à la découverte d’un troisième dispositif explosif caché dans un fût sur une plage israélienne. Il a ajouté que toute collaboration avec les groupes de militants palestiniens qui revendiquent la responsabilité du largage des fûts pourrait nuire à la subsistance des pêcheurs de Gaza.
« Des navires de sécurité ordinaires patrouillent la zone et leur permettent aux pêcheurs de Gaza de pêcher en toute tranquillité. Je leur demande de ne pas coopérer avec des organisations terroristes et de ne pas leur permettre d’utiliser leurs bateaux de pêche à des fins terroristes », a-t-il dit.
Le Centre palestinien pour les droits humains (PCHR) a dénombré 36 attaques de la marine israélienne visant des pêcheurs de Gaza entre le 20 janvier et le 2 décembre 2009 dans le cadre de la surveillance de la zone tampon.
Selon des témoins locaux, le dernier incident s’est produit le 22 février dernier. Des canonnières israéliennes auraient tiré sur des pêcheurs au large des côtes de Gaza, les obligeant à retourner sur le rivage. Une porte-parole de l’armée israélienne a nié qu’un tel incident se soit produit.
Diminution des prises, espoirs
(JPG)
Un pêcheur palestinien décharge le poisson au port de Gaza. Les pêcheurs disent attraper de moins en moins de poisson à cause des restrictions toujours plus strictes imposées par Israël
Selon PAL-Think, un groupe de réflexion palestinien dont le siège est à Gaza, il y avait environ 6 000 pêcheurs à Gaza il y a dix ans et ils attrapaient 3 000 tonnes de poisson par an. Aujourd’hui, il n’en reste plus que quelque 3 600, et la quantité de poissons qu’ils prennent est si ridicule que certains ont décidé d’ouvrir des fermes piscicoles sur la terre ferme.
Le blocus israélien empêche également l’exportation de poisson à l’extérieur de la bande de Gaza, ce qui met encore plus en péril la subsistance des pêcheurs.
« À cause des restrictions imposées par Israël sur bande de Gaza, les pêcheurs palestiniens n’ont pas accès à beaucoup d’endroits et ne peuvent capturer beaucoup de poissons... Tous les bateaux vont donc pêcher aux mêmes endroits et il n’y a plus de poisson à Gaza », a dit à IRIN le ministre de l’Agriculture du Hamas, M. Mohamed Ramadan Agha.
Il a appelé les organisations internationales à prendre des mesures sérieuses pour protéger le gagne-pain des pêcheurs palestiniens.
Pendant ce temps, M. al-Qouqa, l’ancien pêcheur, est découragé : « Ma vie est vraiment misérable parce que je ne peux plus pêcher avec une seule main. Je vais au port pour voir mes amis pêcheurs et discuter avec eux. Je suis incapable de rester à la maison à longueur de journée ».
25 février 2010 - IRIN
Photos : Suhair Karam/IRIN
Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.irinnews.org/fr/ReportFr...
 http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8252

BDS palestinien : Joignez-vous à la journée nationale contre Agrexco le 6 mars 2010 !

samedi 27 février 2010 - 07h:01
Appel BDS
Le comité national du BDS (BNC) apporte son plus fort soutien à la journée nationale contre Agrexco/Carmel le 6 mars 2010, lancée par la vaste coalition contre Agrexco française, et salue la coalition pour sa position de principe et sa solidarité très appréciée [1].
(JPG)
“Israël criminel, Agrexco complice, Frêche complice” - Un millier de manifestants ont participé à la mobilisation du 25 juin 2009 - Photo : Midi Libre
Carmel Agrexco (en bref : Agrexco) est le premier exportateur de produits agricoles d’Israël, l’Union Européenne étant un de ses principaux marchés. En plus de vendre 70% des produits agricoles produits dans les colonies israéliennes construites dans le territoire palestinien occupé, 50% des parts d’Agrexco appartiennent au ministère de l’agriculture israélien. De plus, Agrexco vend les produits des colonies de la vallée du Jourdain, où 7000 colons se sont emparés de 95% des terres et de 98% des ressources en eau, détruisant quasi complétement l’agriculture palestinienne dans la région.
Ceci fait d’Agrexco un des principaux outils de colonisation et d’apartheid d’Israël, et une société qui devrait être bannie de tous les marchés européens pour sa complicité dans la violation de la loi internationale, des droits palestiniens et de l’accord d’association EU-Israël. La cour européenne de justice a jugé que ces produits n’ont pas droit à un traitement douanier préférentiel selon l’accord d’association EU-Israël [2].
L’État d’Israël, un actionnaire majeur d’Agrexco, continue de mépriser la loi internationale, y compris la décision de la Cour Internationale de Justice de 2004 condamnant son mur colonial et les colonies comme contraires à la loi. De plus, Israël a rejeté sans ambages les recommandations et les conclusions de la mission d’enquête de l’ONU, exprimées dans le rapport Goldstone, qui décrivent la guerre d’agression contre Gaza comme constitutive de crimes de guerre et de crimes possibles contre l’humanité. Israël a continué son blocus suffocant de toute la bande de Gaza dans ce qui a été décrit par des experts et des analystes des droits humains comme un acte de génocide au ralenti.
Accueillir les produits d’Agrexco dans les commerces va contre les valeurs éthiques, celles des droits de l’homme et contre la loi internationale. Qui aurait accepté pendant les années 70, aux heures les plus sombres de l’apartheid sud-africain, en quelque circonstance que ce soit, de créer une filière pour les oranges Outspan, symbole de l’apartheid ? La colonisation israélienne, l’oppression et l’apartheid demandent qu’une pression politique similaire soit portée par la société civile internationale.
Le BNC approuve chaleureusement l’appel de la coalition française anti-Agrexco, qui est un appel pour le respect des droits humains et de la loi internationale et qui se base sur appel BDS de la société civile palestinienne. Le BNC vous encourage à rejoindre la journée nationale contre Agrexco du 6 mars 2010 et refuse l’établissement de toute compagnie israélienne complice des violations des droits de l’homme à Sète ou ailleurs [3]
Rejoignez notre action contre l’arrivée d’Agrexco dans le port de Sète ou organisez une action dans votre région !
Notes :
[1] La coalition française contre Agrexco, qui a organisé une conférence à Montpellier pour promouvoir l’opposition à la venue d’Agrexco à Sète comprend plus de 90 associations et 5 partis politiques nationaux (Alternatifs, Europe Ecologie, NPA ; Parti communiste, Parti de gauche).
[3] Pour des détails, voir : http://www.bdsfrance.org/
27 février 2010 - Vous pouvez consulter cet appel à :
http://bdsmovement.net/?q=node/650
Traduction : Jean-Pierre Bouché
 http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8255

Une interview de Joe Sacco

samedi 27 février 2010 - 06h:20
Laila El-Haddad 
Quand il est entré dans le monde de la bande dessinée, Joe Sacco a été considéré comme une lumière. Connu en tant que créateur de reportages de guerre en bandes dessinées, Sacco est l’auteur de livres primés comme Palestine et Safe Area Gorazde [Gorazde, zone sûre].
(JPG)
Lorsqu’il a pris connaissance de ces massacres, Sacco s’est demandé pourquoi il n’en avait jamais entendu parler avant [dessin Joe Sacco]
Son dernier travail, Footnotes in Gaza, est une recherche sur deux massacres peu connus et depuis longtemps oubliés, en 1956 dans le sud de la bande de Gaza, au cours desquels au moins 500 Palestiniens ont été tués. C’est un regard sans concession en arrière vers un passé non écrit, et à une étude sur la façon dont ce passé hante et forme le présent. Il inclut aussi le début des démolitions de maisons en masse en 2003 dans Rafah.
Sacco navigue parmi les lignes brouillées entre la mémoire, l’expérience et une interprétation visuelle crue, tout en peignant un portrait intime de la vie sous l’occupation et malgré l’occupation - une vie non seulement de répression et de colère mais aussi remplie d’humour et de capacité de résistance.
Laïla El Haddad : Ma mère a de peu échappé à la mort lors du massacre de 1956 dans Khan Younis. Pourtant il m’a fallu chercher pour trouver la moindre information ou trace de cet événement alors que je grandissais. Comment interprétez-vous cela ?
Joe Sacco : J’ai été curieux de la même chose. Ce qui m’y a conduit, c’est un document des Nations Unies mentionné dans les livres sur la guerre de Suez, disant que jusqu’à 275 [Palestiniens] ont été tués dans Khan Younis, puis quelques jours plus tard, environ 111 dans Rafah.
Ce dont accuse les Nations Unies, c’est de grandes tueries. Et c’était une surprise pour moi d’avoir lu si peu à leur sujet. J’ai clairement pensé que certaines des personnes qui ont survécu à cela doivent encore être vivantes. Pourquoi ne pas aller sur place et tenter de recueillir leur histoire ?
Le livre parle beaucoup de la nature inépuisable de ce conflit. Comme vous l’énoncez dans le livre, les titres écrits il y a 10 ans pourraient très bien être les titres d’aujourd’hui. Dans quelle mesure certains des thèmes du livre - exploitation, massacre, assujettissement, occupation, désillusion, survie - se répètent-ils jusqu’à ce jour ?
Je pense que vous retrouvez beaucoup de ces éléments. Les Palestiniens sont très désenchantés des autres régimes arabes. Ils sont las de leur propre gouvernement. Et je pense que vous voyez ces mêmes sentiments en 1956, au sujet de l’armée égyptienne ne voulant pas vraiment se battre, et même les Fedayeen arrivant finalement à la conclusion que les Egyptiens les exploitaient, ce qui est probablement le cas.
Et aujourd’hui, vous voyez que beaucoup de régimes arabes balancent des paroles en l’air pour la cause palestinienne, alors que d’autre part vous voyez ce que font que les Egyptiens à la frontière avec l’aide des ingénieurs de l’armée américaine ; il est évidemment clair dans leur esprit que le gouvernement égyptien a basculé du côté de ceux qui imposent le blocus. Evidemment oui, il y a certains thèmes qui se répétent.
Quelle est votre scène préférée ?
La fête Eid al-Adha. Cela m’a fait une pause dans mes dessins de soldats et de cadavres. Mais c’était également une expérience si étonnante à voir. J’ai un peu voulu placer le lecteur occidental en face de cela.
Je suis presque passé à côté - mais cela m’a vraiment donné envie de voir et j’ai voulu mettre le lecteur face à cela.
Je voulais montrer tous les participants et la beauté du moment : l’abattage et les enfants jouant dans le sang, la manière dont on découpe [la viande] et donne un tiers aux pauvres.
Pour moi, c’était vraiment une expérience étonnante de voir quelque chose de pareil, et de voir comment les gens s’accrochent à leurs traditions, s’accrochent à ce qui les fait se sentir des êtres humains en dépit de tout.
Vous citez un ministre israélien des affaires étrangères prédisant en 1949 ce qui arriverait aux réfugiés palestiniens, que « certains mourront mais beaucoup se transformeront en débris humains et exclus sociaux ».
Malheureusement cela semble avoir été, par certains côtés, une prévision exacte.
Regardez Gaza aujourd’hui. Je veux parler des bannis - c’est comme si elle était tombée en dehors de la carte. Séparée de tout. Aucune possibilité de sortir. Et laissons-la se dessécher et tomber dans la mer comme je pense que [Shimon] Peres [le président israélien] l’y a poussée.
Dans tout le livre, vous allez sans transition du passé au présent, des massacres aux démolitions de maisons, comme si pour les gens impliqués, ces événements existent dans le même lieu ou le même temps. Qu’avez-vous appris sur la façon dont le passé influence le présent dans ce cas-précis ?
Avec les Palestiniens, le passé est en quelque sorte englouti par le présent parce que tellement de choses se poursuivent aujourd’hui. Chaque génération de Palestiniens a quelque chose qui va simplement rester collé à sa poigne, semble-t-il.
Toutes ces expériences s’ajoutent. Elles ne sont pas transmises comme une histoire logique. Mais elles sont transmises par l’amertume des parents. Et je pense que chaque génération reprend à son compte l’amertume de la génération qui précède et elle a son propre sentiment d’amertume à transmettre à ses enfants - et vous savez que nous ne pouvons pas espérer plus d’une certaine manière. Je pense que nous nous comporterions tout exactement de la même manière.
Ce n’est pas quelque chose que vous pouvez juste oublier ou « mettre de côté ». Cela doit être connu, il faut en parler. L’histoire doit être écrite pas simplement par les vainqueurs, mais aussi par ceux qui en ont été les victimes.
On vous a posé cette question maintes et maintes fois dans le livre : pourquoi 1956 en particulier ?
Principalement parce que c’est un événement très important. Ce n’est pas pour diminuer la valeur de n’importe quoi [d’autre] qui s’est produit. Mais nous parlons de centaines de personnes. Nous parlons de gens tirés hors de leurs maisons, ou abattus dans leurs maisons ou alignés contre un mur ou dans les rues et fusillés. Je me suis juste demandé pourquoi ce n’était pas une histoire sur laquelle j’aurai pu lire.
Puis vous finissez attaché à l’idée de trouver l’histoire ; vous allez d’une sorte de justification dans votre propre tête sur pourquoi vous le faites, jusqu’à vous sentir comme après quelque chose de terrible ou une inondation.
Et alors d’une certaine manière vous devenez tout doucement impitoyable dans votre recherche et par certains côtés vous commencez à perdre la perception réelle... trouver le récit finit par semble éclipser l’histoire dans votre esprit.
Pourquoi cela ?
Je pense que j’ai écrit à ce sujet dans Christmas with Karadzic [Noël avec Karadzic]. Vous entrez dans ce mode d’être un journaliste, et donc c’est quelque chose qui entre profondément dans votre tête quand vous obtenez « le récit ». C’est votre manière de vous distancer.
Vous travaillez pour obtenir l’information précise et pour aligner les faits. C’est un peu être comme un chirurgien. Il est nécessaire de rester insensible sur la façon dont vous allez obtenir l’histoire, mais il y a une certaine déshumanisation. Voilà mon commentaire sur ce que je ressentais.
Beaucoup de parties du livre semblent [non-non sequitur] : une célébration grisante par des journalistes occidentaux apparemment détachés à Tel Aviv ; une fête d’Eid al-Adha ; le commencement de la guerre d’Irak ; les retards aux points de contrôle. De quoi s’agit-il ?
Je pense que toute l’idée de trouver l’histoire devrait être intéressante pour le lecteur, parce que je veux démystifier un peu cela et donner au lecteur l’impression qu’il voyage avec moi, essayant de découvrir ces faits. Je veux donner au lecteur la sensation de mes expériences. Mais au delà de cela, j’étais là-bas à un moment très particulier et, je pense, qui pemettait d’en tirer toute la substance.
Un extrait qui me reste à l’esprit était celui d’un homme en colère essayant de défendre sa maison de la démolition. La légende dit : « Pour les photographes sa maison est une image ; pour les militants, c’est une protection ; pour les internationaux, c’est une cause à défendre ; pour le conducteur du bulldozer, c’est un jour de travail. »
Oui, exactement. Il voit chacun un peu comme un vautour, chacun à sa manière, même moi. Et chacun peut se justifier. Je pourrais expliquer ma présence à cet endroit. Mais pour lui, cela signifie tellement plus, et pour lui, si je le place en premier dans l’histoire que j’écris, ce sera toujours sa maison qu’il verra démolie, c’est sa vie, son argent. Tout est investi là. Ses mémoires y sont inscrites.
Pensez-vous les résultats de l’opération « Cast lead » auraient été différents si cela s’était produit en 1956 ?
Je voudrais penser que oui. Mais je veux dire nous avons vu que ce qui s’est produit pendant « Cast Lead » et ce qu’est vous comprenez si aucun journaliste occidental important n’est là. Et cela révèle tout de suite quelque chose. Je veux dire que Gaza pour moi est une histoire réelle tandis que la plupart des journalistes sont basés ailleurs.
Je pense que suffisamment d’images ont été diffusées pour invalider la version israélienne des événements. Peut-être pas suffisamment, parce que je pense le courant dominant essaye ici essaye d’équilibrer... pour être soi-disant objectif.
Vous avez dit que vous ne croyez pas à l’objectivité telle qu’elle est pratiquée dans le journalisme américain. Pouvez-vous développer ?
La raison qui m’a amené à cette conclusion est que quand j’étais en école supérieure, ce que je voyais aux informations télévisées et ce que je lisais dans les journaux me donnaient l’impression que les Palestiniens étaient des terroristes.
Et plus tard j’ai commencé à comprendre pourquoi. Chaque fois que le mot « Palestinien » apparaissait aux nouvelles, c’était en rapport avec un bombardement ou un enlèvement ou quelque chose comme cela. Et c’est cela le journalisme objectif : juste rapporter ce qui se passe. « C’est un fait » et on s’arrête là. Ce qui signifiait que je n’ai pas du tout été instruit par les médias traditionnels américains sur ce qui se passait là (en Palestine].
Je ne savais rien au sujet des Palestiniens. Je ne savais pas du tout pourquoi ils se battaient ni ce qu’ils essayaient d’obtenir. Cela semble jamais n’avoir été expliqué dans les médias américains.
Je veux montrer les choses de mon point de vue parce que je pense il est en quelque sorte plus honnête d’être subjectif. Admettre vos préjugés ; admettez cela quand vous vous sentez mal à l’aise dans une certaine situation. Contentez-vous de l’admettre.
Et puis au delà de tout cela, je trouve qu’il très difficile d’être objectif quand pour moi il y a une situation limpide avec un peuple opprimé. Je ne suis pas sûr de ce que l’objectivité signifie dans une situation comme celle-là. Je serais plutôt honnête à propos de ce qui se passe.
Peut-être que les opprimés ne sont pas tous des anges, mais le fait devrait demeurer qu’ils sont opprimés.
Vos détracteurs disent que vos représentations du conflit palestinien sont pleines de déformation, de polarisation et d’hyperboles.
Ce que je préciserais c’est que je n’encense pas les Palestiniens. Je n’embellie pas leur colère, leur vitriol. Je n’embellie pas les actes qu’ils commettent, car cela n’aide pas leur cause. Je l’expose telle qu’elle est.
Mais ce qui est important pour moi est capter le contexte de la situation. Ce qui est important pour moi est de dire le point de vue palestinien parce qu’on ne le présente pas bien.
Peut-être voyons-nous des dirigeants palestiniens parlants à la télévision. Mais qu’en est-il des gens de la rue ? Que ressentent-ils ? Et c’est alors vous saisissez leur humour ; vous voyez leur humanité ; vous les voyez en colère et vous commencer à comprendre pourquoi.
Et j’estime que ce type de journalisme rend un service. C’est ce que j’essaye de faire passer. Je n’y pense pas vraiment comme quelque chose de biaisé, je pense que c’est honnête.
Je me mettrais plutôt dans les habits de quelqu’un qui est bombardé plutôt que du pilote - je sais que toute la gloire va aux pilotes, que c’est très exitant et tout cela, mais finalement ce n’est pas cela qui m’intéresse.
Mon intérêt va aux personnes qui sont blessées.
Qu’est-ce qui était le plus difficile dans l’écriture de ce livre ?
L’aspect le plus difficile était le temps qu’elle allait prendre. Lorsque je réalise que ce livre demandera un long et dur investissement, je me projette moi-même quelques années dans le futur et je me dis : « ais-je les moyens de faire ceci ? Est-ce que ce livre va conserver mon intérêt ? » La durée a été pénible mais le livre a semblé en valoir la peine.
Le meilleur retour ?
La récompense vient dans les ajustements et les débuts. Quand vous avez vraiment quelque chose au centre de votre esprit et que vous le dessinez d’un trait, je me sens que je suis vivant et que je respire. C’est cela la récompense - quand vous pouvez réellement éprouver cela.
J’espère pour le moins que ce qui a été fait a tiré de leurs profondeurs ces épisodes de sorte que les gens en prennent conscience, et que d’autres étudiants ou historiens s’y pencheront. Tel que va l’occident, ceci pourrait être la première tentative de mettre [ces massacres] au grand jour.
Il y a une section intitulée « mémoire et vérité essentielle ». Quelle est la vérité essentielle de ce conflit ?
En général, vous pouvez reprocher aux gens leur manque de mémoire, vous pouvez dire que tous les témoignages posent problème, et que les gens se placent dans des situations où ils n’étaient pas ou exagèrent ou autre chose, mais la vérité essentielle est que de nombreuses personnes ont été tuées, et c’est ce qui revient dans l’histoire de chacun et reste toujours à cette vérité essentielle.
Il vous a fallu six ans et demi pour terminer ce livre. Pourquoi une telle durée ?
Je dirais que les quatre dernières années se sont plutôt bien passées, juste à dessiner.
Compte tenu de ce qui s’est passé au cours des dernières années, vous êtes-vous senti frustré du fait que votre travail pouvait ne pas être pertinent ici et maintenant ?
Oui, j’ai ressenti un certain niveau de frustration mais ensuite j’ai cessé de penser à moi-même comme à quelqu’un qui va extraire quelque chose et contribuer à un changement immédiat. Pour ce que je ne pense de ce livre, retenez deux éléments : l’une est que quelque chose s’est passé en 1956, et l’autre est que quelque chose aussi s’est passé quand j’étais là-bas en 2003 : les démolitions de maisons.
Vous consacrez juste une petite part du livre à ces démolitions de maisons à Rafah, alors que le thème principal du livre est les massacres de 1956. Pourquoi ?
J’ai été témoin de ce qui s’est passé en 2003, et je pense qu’il est utile de s’en souvenir.
A ce moment-là tous les Palestiniens qui étaient là me demandaient : « Pourquoi vous vous souciez de ce qui s’est passé en 1956 ? Et que faites-vous de ce qui se passe maintenant ? »
Eh bien ces démolitions de maisons à Rafah ne se font plus maintenant et elles ont été supplantées par d’autres événements. Alors maintenant, devons-nous simplement oublier les gens qui ont vu leurs maisons démolies ?
L’autre chose importante est de montrer que les événements se poursuivent. Ce qui se passe est presque comme une autre injection dans le psychisme palestinienne - un autre traumatisme, fondamentalement. Ceci est le traumatisme de 2003. J’écris sur le traumatisme de 1956. Et au milieu des traumatismes d’aujourd’hui. Et je veux montrer cela.
Et c’est pourquoi je me réfère à un tas de choses qui se passaient au début des années 1950 quand il y a eu des attaques dans tous les sens, et aussi à ce qui s’est passé en 1967 et comment les gens mélangent tout cela.
Ils ne peuvent jamais regarder en arrière en 1948 et juste y penser. Il n’y a pas d’interruption.
Comment décider de la façon d’interpréter visuellement ces mémoires ainsi relayées et, le cas échéant, quels filtres utiliser ?
J’essaie de dessiner de belle façon. J’ai dû décider de jusqu’à quel point je voulais montrer la violence. Et mon idée était que je devais montrer les choses de façon simple, je voulais essayer de ne pas lui donner d’apparence spectaculaire ou quelque chose d’approchant. Bien sûr, j’applique un filtre sur cela, je suis en train de dessiner, et je crois que c’est clair, mais un réalisateur se contrôle et c’est plutôt de ce que je fais également.
Un de vos plus grands supporters est le cinéaste israélien Ari Folman (Valse avec Bashir ; Zone fermée), qui a dit que vous avez eu une influence énorme sur lui. Qui a été la source de votre inspiration ?
Du point de vue de l’écrit, je dirais Edward Said et Christopher Hitchens avec leur livre de « Blâmer les victimes » [Blaming the victims], ainsi que Noam Chomsky. Des écrivains comme eux ont contribué à m’éduquer sur ce qui se passait.
D’une certaine façon, je me sentais comme si j’avais été enfermé dans un cercle infernal quand je lisais leurs travaux parce que je n’avais jamais même simplement examiné certaines de ces faits. Tout était nouveau pour moi. Certains faits me frappaient comme un coup de poing dans le ventre surtout parce que je n’y avais jamais pensé de cette façon.
[Et mon inspiration] du point de vue de la caricature, je dirais Robert Crumb [un artiste et illustrateur américain].
Il a été dit que vous avez défini de nouvelles normes pour l’utilisation de la bande dessinée comme support documentaire. Quelles sont, selon vous, ses avantages et ses défauts ?
C’est beaucoup de travail. Sauf si vous perfectionnez votre style pour arriver à quelque chose de simple, vous ne pouvez pas vraiment parler de ce qui s’est passé hier. Je dois dire que je ne peux pas. L’avantage, c’est que c’est un support populaire très accessible que les gens peuvent ouvrir et s’y intéresser tout de suite. Combien de personnes s’intéresseraient à quelque chose qui a eu lieu en 1956 à Gaza si c’était en prose ?
[La bande dessinée] a une certaine force en ce qu’elle permet de remonter dans le temps et vous déposer à un endroit précis. Je peux vraiment emmener le lecteur directement à Rafah ou Khan Younis et je peux le faire dans les années 1950 ou le jour d’aujourd’hui. Il y a un lien immédiat avec la bande de Gaza lorsque vous ouvrez le livre.
Comment les personnes que vous interrogez réagissent-elles à votre manière de procéder ?
Lorsque je suis arrivé dans les territoires palestiniens, au début des années 1990, j’étais un peu intimidé. Mais ce que j’ai vite constaté, c’est que les Palestiniens avaient leur propre héros, le caricaturiste Naji al-Ali [assassiné à Londres le 22 juillet 1987 par des agents israéliens - N.d.T], qui a raconté leur histoire avec le dessin et il est vénéré (Sacco a rédigé l’introduction de « Un enfant en Palestine : Les caricatures de Naji al-Ali »). Il m’a en quelque sorte aidé.
[...]
(JPG)
* Laila El-Haddad est une journaliste, photographe et bloggueuse palestinienne qui passe son temps entre Gaza et les Etats-Unis. Elle tient le blog :
http://a-mother-from-gaza.blogspot.com
17 janvier 2010 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/focus/...
Traduction : Abd El Rahim
 http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8211

30 heures à Gaza

samedi 27 février 2010 - 06h:17
Mohamed Madi - The Electronic Intifada
Les attaques viennent par vagues, persistent pendant quelques jours avant que la pluie toxique de phosphore et de missiles ne s’estompe. Et comme pour la météo, le type d’engins utilisés pour l’attaque alimente les sujets de conversations : « C’était un Apache ... c’était un F-16. »
(JPG)
Des participants au convoi "Viva Palestina" brandissent des drapeaux palestiniens et turcs lors de la réception du convoi par les habitants de la bande de Gaza - Photo : AP
Un de mes premiers aperçus de la bande de Gaza a été un jeune homme sur une moto qui me jeta son kuffiyeh rouge. « Souviens-toi de moi ! » m’a-t-il crié, avant de disparaître dans une mer de drapeaux. Avec une certaine ironie, ce sont les membres du convoi d’aide humanitaire Viva Palestina qui ont fini par jouer le rôle de victimes de guerre lorsque nous avons finalement pu entrer dans la bande de Gaza le 6 Janvier. Nous n’étions pas encore remis d’un affrontement avec la police égyptienne qui avait fait 60 blessés la veille. Les milliers de personnes qui ont bravé le froid de la nuit pour nous accueillir ont prodigué le réconfortant idéal pour les têtes endommagées et les visages recousus.
Ce qui avait l’allure d’un essaim fait d’un bon millier de motos, chacune portant deux, parfois trois personnes, a roulé à côté de nous, se heurtant dans leur empressement à nous suivre alors que nous roulions de Rafah à Gaza.
Nous n’étions autorisés à rester que 30 heures dans la bande de Gaza, ce délai imposé par l’Egypte signifiant que nous pouvions seulement avoir un court aperçu du territoire assiégé. Avec ce temps limité, par exemple délivrer l’aide que nous avions apporté aux bonnes personnes est devenue la préoccupation dominante.
Ce n’était pas une petite affaire, car le convoi se composait de 148 véhicules remplis de médicaments, de vêtements, de groupes électrogènes, de purificateurs d’eau de pluie et de matériel médical comme des machines à dialyse. Quatre-vingts des véhicules étaient des ambulances destinées aux hôpitaux et aux cliniques de Gaza soumis au siège. Il y a là plus que toutes les aides qui n’apportent en général que de la camelote, comme l’a remarqué Moheeb Abu al-Qumboz, un gestionnaire à l’Université Islamique et bénévole pour aider à accueillir les délégations d’aide humanitaires.
« Une bonne évaluation des besoins doit être réalisée avant l’envoi de fournitures médicales comme des équipements ou des produits consommables », explique-t-il. « Si les machines ne correspondent pas au système existant ou si le personnel n’est pas formé à leur utilisation, alors ils ne sont pas d’une grande utilité. » Il a noté que, souvent, les agents des services de santé étaient trop gênés pour donner ces détails à leurs donateurs, de peur de les offenser ou de les décevoir.
Moheeb souligne également que si l’aide directe est la bienvenue, ce qui est vraiment nécessaire dans la bande de Gaza, ce sont des projets générateurs de revenus. Un des projets dans lesquels il est impliqué « Travail sans Frontières », fournit à distance des services comme la conception de sites internet et de la traduction, à partir de Gaza ou d’autres lieux en Palestine. Le travail est accompli par les nombreux diplômés hautement qualifiés qui vivent ici et leur fournit un lien vital avec le monde extérieur ainsi que des revenus.
Vous pouviez voir beaucoup de ces jeunes diplômés qui flânaient discrètement autour du convoi, désireux d’aider. Presque tous pratiquaient un bon anglais. Malgré les conditions, vous avez vraiment le sentiment que l’éducation est une priorité absolue. Peut-être que cela à quelque chose à voir avec le fait que, comme un étudiant me le disait avec tristesse : « le seul moyen de sortir de Gaza est sur un brancard ou avec une bourse d’études. »
Un autre étudiant, Abdul Moniem, me dit avec fierté que l’Université Islamique occupe le premier rang des universités de toute la Palestine et tient la 14e place dans le monde arabe. C’est une performance remarquable compte tenu des conditions dans lesquelles elle fonctionne. Les bâtiments des Sciences et de l’Ingénierie ont été détruits dans la dernière agression israélienne à grande large échelle contre Gaza, sous le prétexte que ces bâtiments serviraient d’ateliers d’armements.
« S’il n’y avait pas le blocus, ce serait le plus bel endroit », est le sentiment que j’ai entendu exprimer au moins 10 fois - et c’est tout à fait vrai. La temps à Gaza est clément, même en Janvier. Les côtes vierges qui longent la bande concurrencent les plus belles plages de la Méditerranée, et les gens qui vivent ici possèdent les si typiques générosité et chaleur humaine palestiniennes.
Mais la plage est gâchée par une vedette israélienne qui stationne menaçante à l’horizon. Plus haut sur la côte, les eaux sales s’écoulent sans relâche dans la mer - trop plein du système en rupture de traitement des eaux usées de Gaza - de sorte que même l’environnement en souffre. Les ballons de surveillance et le faible bourdonnement constant des drones [avions sans pilote] achèvent de compléter l’effet panoptique [sentiment d’être constamment surveillé sans savoir précisément par qui - N.d.T].
Et les bombardements se poursuivent. Alors que le convoi faisait la distribution de l’aide, on pouvait apercevoir les tirs d’artillerie. A Gaza, les gens parlent des frappes aériennes comme s’il s’agissait d’un phénomène météorologique. « Vous avez de bonnes semaines et de mauvaises semaines », me dit Moheeb, abordant le sujet d’un ton neutre. « Parfois, la situation est tranquille et parfois elle est tendue, comme en ce moment. » Les attaques viennent par vagues, persistent pendant quelques jours avant que la pluie toxique de phosphore et de missiles ne s’estompe. Et comme pour la météo, le type d’engins utilisés pour l’attaque alimente les sujets de conversation : « C’était un Apache ... c’était un F-16. »
Une autre caractéristique de cette météo tordue de Gaza, ce sont les lâchers de tracts. De retour à l’hôtel, quelqu’un m’en a remis un à traduire. Rédigé en arabe, il dit « L’IDF [armée israélienne], vous met en garde de ne pas vous approcher à moins de 300 mètres de la frontière israélienne. Tsahal prendra les mesures nécessaires contre ceux qui le font, ce qui inclut la possibilité d’ouvrir le feu. Vous aurez été avertis ! » Au verso se trouve une adresse électronique et un numéro de téléphone pour ceux qui veulent communiquer des informations [appel à la délation - N.d.T] sur le gouvernement du Hamas ou l’activité des tunnels.
Les tracts ont été largués par avion plus tôt le même jour, la femme qui m’en a donné une copie m’a dit qu’ils étaient tombés au milieu d’une fête pour les enfants.
L’avenue principale de la ville de Gaza porte le nom d’Omar al-Mukhtar, le dirigeant légendaire de la résistance libyenne qui s’est battu contre l’occupation italienne. Ici, les jeunes couples se promènent main dans la main sous les arbres et les lumières douces de la rue, des scènes qui pourraient facilement se situer à Amman ou à Damas.
Les boutiques et les marchés sont maintenant actifs, bien loin de la ville fantôme qu’était Gaza une année auparavant. J’ai demandé à propos de l’électronique grand public et des habits à paillettes brillantes exposés dans les vitrines des magasins, s’il n’était pas censé y avoir un état de siège ?
La réponse, ce sont les tunnels. Ils fournissent tout, depuis le ciment, qui est toujours interdit par Israël parce qu’il pourrait être utilisé pour construire des rampes de lancement de roquettes, jusqu’à la cannette de Coca-Cola qui est entrée avec mon sandwich de falafels. Même les motos qui nous ont accompagnés dans la ville ont été démontées, transportées sous terre, puis remontées de l’autre côté. Ce sont les tunnels de Gaza qui permettent une apparence de normalité.
Le carburant, explique Moheeb, pose maintenant moins de problèmes. Il est pompé dans les canalisations souterraines qui descendent à 80 mètres et il sort des robinets situés de l’autre côté. Vous pouvez obtenir du diesel égyptien et libyen, mais ce dernier risque moins d’endommager votre moteur. Au moment de l’attaque, en décembre 2008, l’essence était à 5 dollars le litre ; maintenant elle est à 75 cents à cause de la nouvelle technologie des tunnels.
Cependant, même s’il y a plus de marchandises sur le marché, leur prix est prohibitif pour les petits revenus.
Environ 50 000 personnes travaillent directement ou indirectement pour l’industrie des tunnels. C’est un des emplois les plus dangereux de Gaza, car les tunnels sont souvent la cible de bombardements israéliens et ils subissent maintenant l’obstruction égyptienne. Les propriétaires de magasins disent qu’ils se contenteront de creuser plus profondément.
Une des attractions les plus macabres de Gaza est l’hélicoptère russe de Yasser Arafat, criblé de balles. Bombardé en 2001, il ressemble maintenant à une pousse organique sortie du béton, ses pneus crevés fondus dans le sol, gisant dans un hangar à moitié détruit.
Vous pouvez vous asseoir dans le cockpit et faire semblant d’être pilote, ou jouer à l’homme d’État dans la cabine où vous pouvez pousser sur le bouton rouge du siège éjectable réservé à l’homme toujours appelé avec respect Al-raees, le dirigeant. Les épithètes réservés à l’actuel leader du Fatah, Mahmoud Abbas, ne sont pas aussi flatteurs. À Gaza ce dernier est largement considéré comme un traître qui a vendu les Gazaouis pour une poignée de dollars. Logé à la même enseigne qu’Abbas figure Hosni Moubarak et son régime, spécialement depuis la construction du « mur de la honte » commencée l’année dernière à la frontière entre l’Egypte et Gaza. Un jeune à moto résume le sentiment général en les appelant simplement « des chiens ». Le jugement est quasi unanime : « ils sont pires que les Israéliens », ce qui n’est pas une mince insulte dans la bouche des Gazaouis.
À l’intérieur de la Bande de Gaza, la marque du Hamas est partout. Le drapeau vert du Mouvement de résistance Islamique orne toutes les rues et les avenues principales, avec les affiches de Cheikh Ahmed Yassin et Abdel Aziz Rantissi. A chaque coin du centre ville, il y a un policier barbu ou un soldat avec un AK-47 à la main.
Dans un énorme hall de conférence de la rue Omar Al-Moukhtar, le Premier Ministre, Ismail Haniyeh, est venu accueillir le convoi et célébrer son arrivée. Il est accompagné d’agents de sécurité qui contiennent la foule déferlant vers lui pour le saluer. L’atmosphère ressemble à celle d’un concert de rock, avec George Galloway comme vedette principale.
Ils se sont embrassés comme des frères ; Galloway est probablement le seul député britannique qui accepte d’être vu dans la même pièce que le Premier ministre gazaoui. Ensuite, nous avons vu une troupe de spectacle du Hamas essayant d’exprimer la lutte armée par le biais de la danse. Qui dit que résistance ne rime pas avec divertissement ? Plus tard dans la soirée, j’ai rencontré Adnan Rashid, conférencier en histoire, qui a remis une somme de milliers de livres en espèces, collectée au Royaume-Uni. Mohamed Al-Akluk, directeur bénévole de la fondation caritative Zaytoun, est avec nous. Ensemble, nous visitons le quartier Zaytoun, dans la banlieue du sud de la Ville de Gaza, un des secteurs les plus touchés pendant la guerre de l’année dernière. C’est ici la que les Samouni ont perdu 49 membres de leur famille. Une partie de la délégation étasunienne leur rend visite, tandis que je pars avec Adnan, Mohamed et Moheeb distribuer l’argent, à présent converti en shekels.
Avec l’aide de Mohamed, nous visitons, ce soir-là, 18 familles parmi les plus pauvres du quartier. Toutes n’ont pas été réduites à la misère par l’attaque israélienne. Comme l’indique Mohamed, les survivants de la guerre qui ont perdu leurs maisons recevaient déjà de l’aide en priorité. Nous partons rencontrer ce soir-là des familles moins connues, mais tout aussi défavorisées ; nous descendons des rues sinueuses et montons dans des immeubles miteux pour faire une visite éclair de la tragédie.
La première maison où on nous emmène est celle d’Abu Muhammad Al-Lowh’s. La photo du bel adolescent sur le mur ne ressemble pas à l’homme paralysé, confiné dans un fauteuil roulant, que nous rencontrons. Pendant la première intifada, une roquette israélienne lui a endommagé le cerveau et il a besoin de soins 24 heures sur 24.
Après, nous voyons Raida Abdalaal, jeune Egyptienne divorcée avec trois enfants qui n’a aucune source de revenu. La somme qui lui est remise paiera trois mois de loyer pour l’appartement sordide où elle vit. Ensuite, il y a Jamal Baba, qui a une famille de 24 personnes à charge, mais qui ne peut pas travailler à cause d’une hernie discale. Samir Fathi Delloul, autre résidant de Zaytoun, vit dans une des maisons les plus délabrées du quartier ; pourtant , ses quatre fils étudient toujours à l’université. Il n’ a pas de pièce de séjour, et nous nous asseyons donc sur des lits grinçants qui ont été de toute évidence déblayés à la hâte. Nous n’avons pu passer que deux ou trois minutes dans chaque ménage, alors que partout on nous invitait avec insistance à rester pour le café ou le thé. Il était un peu plus de minuit quand nous avons terminé et que nous sommes partis vers l’hôtel. Brusquement, il y a eu un grand fracas, et la terre a tremblé ; ensuite un autre grand bruit. Sans un mot, Moheeb a fermé le moteur et les phares de la voiture et nous a dit d’éteindre nos portables.
Les explosions étaient proches, à environ 700 mètres, selon l’estimation de Moheeb. Presque immédiatement la radio a transmis des Informations sur l’attaque aérienne. Des avions de guerre israéliens avaient bombardé le secteur de Tal al-Islam à l’est de la Ville de Gaza. Adnan et moi étions mal à l’aise ce dont Moheeb et Mohamed s’amusaient. « Nous avons tous vu des bombes et des morceaux de corps éclatés, » a dit Moheeb calmement. "Rien ne nous effraye plus maintenant."
Vu le délai de 30 heures dont nous disposions, le convoi est sorti de Gaza presque aussitôt qu’il y est entré. En 30 heures vous commencez à peine à vous faire une idée de ce que la vie est vraiment dans la Bande. On ne capte que des aperçus parfois très forts, comme celui de l’employé de l’hôtel qui récupérait les restes de confiture du petit déjeuner pour le matin suivant. Ou les garçons jouant sur une pile de décombres dans Jabaliya, qui pouvaient bien avoir été leur maison.
En si peu de temps, vous vous faites cependant une bonne idée de ce que Gaza n’est pas. Ce n’est pas le trou détruit, délabré que certains imaginent. C’est un endroit qui s’efforce d’être normal, et bien que les attaques aériennes et les drones et le blocus rappellent quotidiennement la fragilité de la paix, il n’y a rien de fragile dans la volonté de survie de Gaza.
* Mohamed Madi, libyen d’origine, a grandi au Royaume-Uni. Peu après avoir obtenu un diplôme de philosophie, de politique et d’économie, il a été le rédacteur d’« Embox », magazine de la culture estudiantine à Londres, avant de partir travailler en Jordanie comme rédacteur free-lance.
Cet article a été initialement publié dans Jo Magazine et il est réédité avec sa permission.
11 février 2010 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction de l’anglais : Anne-Marie Goossens & Claude Zurbach
 http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8249

Judaïsation des lieux saints de l’Islam : Colère palestinienne

publié le samedi 27 février 2010
el Watan
 
La Palestine a appelé, jeudi, à la tenue d’une réunion urgente des ministres arabes des wafqs et des affaires religieuses en vue d’examiner la situation à El Qods, El Khalil et à Beït Lehem (Jérusalem, Hébron et Bethléem)
Comme pour mieux marquer la colère et aussi la résistance palestinienne, le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, a accompli hier la prière hebdomadaire à la mosquée du prophète Ibrahim à El Khalil (Cisjordanie) qu’Israël a décidé d’inclure à son prétendu « patrimoine archéologique ». M. Fayyad a participé à la prière du vendredi à El Khalil pour protester contre la décision du gouvernement israélien d’inclure les mosquées du prophète Ibrahim El Khalil et de Bilel Ben Rabeh au prétendu « patrimoine archéologique d’Israël », dans une tentative de judaïser les lieux saints musulmans. Des affrontements ont éclaté, jeudi, entre les forces d’occupation israéliennes et des Palestiniens qui manifestaient à El Khalil contre cette décision [1].
La Palestine a appelé, jeudi, à la tenue d’une réunion urgente des ministres arabes des wafqs et des affaires religieuses en vue d’examiner la situation à El Qods, El Khalil et à Beït Lehem et prendre les mesures qui s’imposent pour protéger les symboles religieux. Les Palestiniens affirment que ces violations contre les symboles religieux à El Qods témoignent du rejet, par Israël, des négociations et du processus de paix dans le but d’imposer sa position. De son côté, l’OCI (Organisation de la conférence islamique) demande aux institutions internationales d’intervenir auprès d’Israël pour qu’il arrête ce processus de judaïsation.
Le diplomate syrien, Bachar Jaâfari, parlant à la presse au nom des ambassadeurs des pays de l’OCI, a condamné la décision d’Israël, la qualifiant d’« agressive, provocatrice et irresponsable » et précisant que le groupe la considère « nulle et non avenue ». Le groupe appelle toutes les institutions compétentes — ONU, Conseil des droits de l’homme, Unesco et Quartette pour le Proche-Orient — ainsi que les pays dépositaires de la Convention de Genève, à « prendre les mesures urgentes et nécessaires pour contraindre Israël à revenir sur cette décision », a-t-il dit. Les pays de l’OCI appellent le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale et le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, à « assumer leurs responsabilités face à cette très sérieuse situation », a ajouté M. Jaâfari.
La ville d’El Khalil est le théâtre de tensions permanentes entre Palestiniens et Israéliens, en raison de la présence de quelque 600 colons au cœur de la cité, tandis que 6500 autres habitent l’implantation de Kyriat Arba, voisine. La décision israélienne a aussi été critiquée par la communauté internationale, les Etats-Unis mettant en garde, jeudi, contre des « actions provocatrices » qui menacent de mettre en péril le processus de paix israélo-palestinien.
[1] voir aussi Serge Dumont dans le Temps :

La décision de l’Etat hébreu* de s’approprier des lieux saints de Cisjordanie choque

La tension entre Israël et l’Autorité palestinienne s’accroît dangereusement en Cisjordanie. Depuis une semaine, des émeutes éclatent quotidiennement à Hébron, à Bethléem et à Naplouse. Des colons circulant sur les routes de Cisjordanie sont de nouveau visés par des jets de cocktails Molotov. Quant à Tsahal (l’armée israélienne), elle a considérablement renforcé son dispositif sur le terrain.
Le caveau des Patriarches
Tout a commencé le 20 février, lorsque Benyamin Netanyahou a annoncé que d’importants subsides seraient dégagés afin de réhabiliter une série de lieux saints juifs situés à l’intérieur d’Israël afin de les inscrire sur une nouvelle liste du patrimoine de son pays. Mais des journaux d’extrême droite associés à des députés nationalistes et au « Yesha » (le lobby des colons) ont lancé une campagne dénonçant le fait qu’aucun lieu saint juif de Cisjordanie ne figurait sur la liste « alors que la Bible en parle ». Dans la précipitation, le chef du gouvernement leur a donc promis que le caveau des Patriarches, situé à Hébron (un lieu saint partagé par des juifs et par des musulmans qui y pénètrent par des entrées différentes), ainsi que la tombe de la matriarche biblique Rachel (Bethléem) seraient inclus dans le programme. « Ce n’est qu’un début », a précisé le premier ministre israélien. « D’au­tres endroits de Judée-Samarie (ndlr : la Cisjordanie) ne seront pas oubliés non plus. »
La décision prise par le gouvernement de l’Etat hébreu a aussitôt provoqué un tollé à Ramallah, où des manifestations spontanées ont eu lieu dès dimanche. De passage à Bruxelles, le président de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, a estimé que « le fait accompli » d’Israël pourrait précipiter « une guerre de religion ».
L’indignation des Palestiniens est d’autant plus grande que le quartier de Bethléem où se trouve la tombe de Rachel a été annexé de fait par l’Etat hébreu. Quant au caveau des Patriarches, le plan israélien prévoit la construction d’une route le reliant à Kyriat Arba, la colonie la plus extrémiste de Cisjordanie, située à un kilomètre de distance. Une voie d’accès qui serait bien sûr réservée aux seuls pèlerins juifs.
Le risque d’embrasement est sérieux, car la rue palestinienne s’échauffe, le Hamas de la bande de Gaza appelle ses « frères de Cisjordanie » à un nouveau soulèvement populaire et le Djihad islamique menace de reprendre ses campagnes d’attentats suicides. Quant à la base du Fatah (le parti de Mahmoud Abbas), elle se prépare elle aussi à descendre dans la rue alors que ses dirigeants estiment « que la reprise du processus de paix n’est plus à l’ordre du jour ».
Une situation tendue qui explique sans doute pourquoi la se­crétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a qualifié la décision israélienne de « provocatrice ». Et pourquoi le président de l’Etat hébreu, Shimon Peres, ainsi que Benyamin Netanyahou tentent de calmer le jeu en évoquant un « malentendu ». Du côté de l’Unesco, sa directrice générale, Irina Bokova, a exprimé « sa préoccupation ». http://www.letemps.ch/Page/Uuid/e8e...
* De l’utilisation des mots :
le terme ’Etat hébreu’ utilisé fréquemment par les médias est pour le moins malencontreux. Il tend à accréditer l’idée -assénée par les autorités israéliennes depuis la création de l’Etat d’Israël- qu’Israël serait un Etat juif (pour les juifs) effaçant d’un mot la réalité historique, politique et humaine des 20 % de citoyens israéliens qui sont des Palestiniens ayant échappé aux massacres et à l’expulsion de 47- 48.
De même le titre de l’article source "Crainte d’une guerre de religion en Israël" est-il particulièrement inapproprié puisque c’est bien de la Palestine occupée qu’il s’agit.(C. Léostic, Afps)
notes : C. Léostic, Afps