vendredi 5 février 2010

La Syrie doit faire une croix sur les hauteurs du Golan (Lieberman)

Avigdor Lieberman
Avigdor Lieberman
18:44 04/02/2010
© RIA Novosti. Anton Denisov
TEL AVIV, 4 février - RIA Novosti
La Syrie doit renoncer à ses prétentions territoriales sut les hauteurs du Golan, a annoncé jeudi lors d'un forum d'affaires à Tel Aviv le chef de la diplomatie israélienne et leader du parti ultranationaliste Israël Beiteinou, Avigdor Lieberman.
"Ceux qui estiment qu'en cas de concessions territoriales, la Syrie ne fera plus partie de +l'axe du mal+ se trompent. Les Syriens doivent comprendre qu'ils devront renoncer à leurs prétentions sur les hauteurs du Golan", a annoncé M.Liberman cité par la radio israélienne Galei Tsahal.
Les propos du chef de la diplomatie israélienne font suite à des accusations de Damas.
Le président syrien Bachar Al-Assad a accusé mercredi Israël de ne pas vouloir la paix dans la région et de vouloir déclencher une nouvelle guerre. Le chef de la diplomatie du pays Walid Mouallem a quand à lui mis en garde mardi Tel Aviv contre toute attaque contre Damas.
M. Lieberman a en outre prévenu que si la Syrie provoquait un conflit armé avec Israël, le président Al-Assad perdrait le pouvoir. "Notre message doit être clair à Assad: la prochaine guerre non seulement tu la perdras mais tu perdras aussi le pouvoir toi et ta famille", selon le ministre israélien.
Pour sa part, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a fait preuve de retenue face aux accusations de Damas et s'est dit prêt à se remettre à la table des négociations avec la Syrie sans préalable.
Les négociations de paix entre la Syrie et Israël sur les hauteurs de Golan, annexées par Israël après la guerre contre la Syrie de 1967, ont été interrompues en 2000. Relancées en 2008 sous la médiation de la Turquie, elles ont de nouveau été suspendues après le début de l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza.
Dernièrement, les autorités syriennes ont moult fois évoqué leur intention de poursuivre les négociations avec Israël à condition qu'elles aboutissent à la libération complète du Golan.
http://fr.rian.ru/world/20100204/185994731.html
 

En signe du défi du blocus israélien, pose de la pierre de base pour l'édification de la première école à Gaza après l'agression israélienne

04 Fév 2010
Gaza/ Défiant le blocus et les pratiques israéliennes visant l'enseignement en Palestine occupée, le ministère de l'Education et de l'Enseignement au gouvernement palestinien limogé a posé la pierre de base pour l'édification de l'Ecole /Ghazi al-Chawa/ à Beit Hanout, au nord de la bande, la première après la dernière agression contre Gaza.

Le vice-premier ministre, ministre de l'Economie audit gouvernement, M. Zyad al-Zaza, a déclaré que l'édification de l'école intervient à l'ombre du blocus imposé par Israël contre le peuple palestinien, pour montrer la volonté de la résistance et du défi auprès des fils du peuple palestinien et leur souci de résister à l'occupation par la science. Il a ajouté que la prochaine étape englobera les maisons détruites par l'occupation israélienne lors de son dernière agression contre la bande.

M. Mohamad Azqoul, ministre palestinien de l'Education et de l'Enseignement, a pour sa part précisé que la construction de l'école est le premier pas et que le ministère procèdera à l'édification de plusieurs écoles, partant de sa foi en le rôle de l'enseignement en tant que moyen faisable pour faire face à l'occupation.
Raghda Bittar
http://www.sana.sy/fra/55/2010/02/04/270890.htm 

Nasrallah: Israël est la cause principale des problèmes et de l'instabilité dans la région

05 Fév 2010
Damas /  Sayed Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah libanais, a indiqué qu'Israël est la cause de tous les problèmes et de l'instabilité dans la région. "Ces problèmes sont causés par les guerres destructrices israéliennes".
Dans une allocution rapportée aujourd'hui par la chaîne satellitaire libanaise al-Manar, Sayed Nasrallah a appelé les peuples de la région à se fortifier de patience, de culture, de connaissance et des sciences pour faire face à Israël et les forces qui tentent de dominer "nos pays, nos peuples, nos capacités et nos potentialités".
"Les médias américains œuvrent à susciter le désaccord et la divergence dans la région pour détourner les regards de ses peuples vers un autre ennemi fictif inexistant dans la réalité à la place d'Israël", a-t-il ajouté.
Il a, en outre, invité les Libanais à être plus attentifs et vigilants des dangers que renferme la discorde confessionnelle que certains tentent de l'éveiller parmi eux et à faire échouer ces tentatives à travers la sagesse.  
A. Chatta & T. Slimani 
http://www.sana.sy/fra/55/2010/02/05/271062.htm 

La Turquie saisit sa chance historique

Turquie - 04-02-2010
Par Ramzy Baroud
Ramzy Baroud [site : http://www.ramzybaroud.net ] est chroniqueur dans plusieurs journaux dans le monde entier, il est le rédacteur en chef du site PalestineChronicle.com. Son dernier livre, My Father Was a Freedom Fighter: Gaza's Untold Story, vient d’être édité par Pluto Press, à Londres]. 
L’avis que le militant vétéran des droits de l’homme israélien Uri Avnery a formulé sur le récent clash diplomatique et politique israélo-turc, selon lequel « la relation entre la Turquie et Israël reviendra probablement à la normale, à défaut de retrouver son caractère naguère chaleureux », semblait marqué au coin du bon sens et de l’optimisme. A mon avis, toutefois, cette estimation est également erronée. Pour dire les choses simplement : il n’y aura pas de retour en arrière.


















Pour les Palestiniens assiégés dans la bande de Gaza, Erdoğan est en passe de faire partie de la famille. C’est un héros populaire. Disons-le carrément : un nouveau Nasser… (ndt)

Dans un article récent intitulé « Israël doit se faire à l’idée que la Turquie a changé » [Israel Must Get Used to the New Turkey], M. Suat Kiniklioğlu, vice-président chargé des affaires extérieures du Parti de la Justice et du Développement (AKP) au pouvoir en Turquie, a écrit :
« Israël semble aspirer à l’âge d’or des années 1990, qui furent le résultat d’une situation extrêmement conjoncturelle au Moyen-Orient. Ces jours appartiennent au passé et il est peu vraisemblable qu’ils reviennent un jour, même si le Parti de la Justice et du Développement (AKP) était appelé à ne plus gouverner en Turquie ».
Cette dernière évaluation est sans doute beaucoup plus réaliste.
L’on aurait tendance à partager la lecture optimiste qu’Avnery fait des événements, si la récente brouille avait été causée simplement par deux ou trois incidents isolés, comme, par exemple, le rude échange d’invectives en public au sujet de Gaza entre le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan et le président israélien Shimon Peres lors du Sommet Economique Mondial, en janvier 2009 ou la récente humiliation préméditée de M. Oğuz Çelikkol, ambassadeur de Turquie en Israël, par le vice-ministre des Affaires étrangères israélien Danny Ayalon.
Toutefois, ces incidents sont loin d’être isolés ; ils reflètent un glissement manifeste et probablement irréversible dans la politique turque à l’égard d’Israël, des Etats-Unis et du Moyen-Orient pris dans sa globalité.
Des décennies durant, la Turquie a été déchirée entre ses liens historiques avec les pays arabes et musulmans, d’un côté, et une tendance irrésistible à l’occidentalisation, de l’autre. Cette deuxième tendance semblait avoir une importance bien plus décisive dans la formation de la nouvelle identité turque dans sa manifestation et dans son apparence tant individuelle que collective (notamment en matière de politique étrangère).
Mais même durant ces tergiversations, la Turquie a continué à acquérir de l’importance en tant qu’acteur politique et économique incontournable. La Turquie est aussi devenue une nation adulte, dotée d’un sens indéniable de sa souveraineté et d’un sentiment croissant de fierté et de capacité audacieuse à s’affirmer en tant que puissance régionale.
Durant les années 1970, au cours desquelles l’ « Islam politique » connaissait une ascension dans l’ensemble de la région du Moyen-Orient, la Turquie se remettait en question, et diverses personnalités et groupes politiques commencèrent à s’atteler à l’idée de porter l’Islam politique à un niveau encore jamais connu, entièrement nouveau.
Ce fut le Dr Necmettin Erbakan, Premier ministre de Turquie en 1996 et 1997, qui commença à remettre en cause la notion convenue d’une Turquie-membre de seconde classe de l’Otan, en dépit de ses efforts désespérés pour s’identifier à tous les oripeaux de l’Occident.
A la fin des années 1980, le parti Refah (parti du Bien-Être) d’Erbakan fit l’effet d’une tornade, pour la Turquie. Ce parti n’avait guère tendance à s’excuser de ses racines et de son attitude islamiques. Son accession au pouvoir, à l’issue des élections législatives de 1995, ne manqua pas de susciter des inquiétudes, la Turquie « résolument pro-occidentale » déviait, en effet, du script extrêmement rigide qui avait fait que ce pays avait été définitivement barré de tout rôle régional possible, en raison de son attitude de « laquais de l’Otan ». Selon Salama A. Salama, qui a utilisé cette formule dans un récent article d’Al-Ahram Weekly, la Turquie n’est plus ce fameux « laquais ». Et selon M. Kiniklioğlu, c’est là quelque chose à quoi « Israël doit se faire ».
L’époque d’Erbakan a beau être révolue depuis longtemps, le legs de cet homme a inscrit dans la conscience nationale turque quelque chose qui ne l’a jamais quitté. Il a repoussé la frontière, il a osé défendre une politique pro-palestinienne, il a défié les diktats occidentaux, et il a même prôné un repositionnement économique de son pays, en créant le cartel D-8 des ‘Developing Eight' (huit puissances émergentes), qui réunissait les pays arabes et musulmans dotés du poids politique le plus important.
Lorsqu’Erbakan fut contraint à quitter le pouvoir, à la suite d’un coup d’état militaire « postmoderniste », cela fut perçu comme la fin d’une expérimentation politique éphémère, qui se résuma au fait que même une forme bénigne d’Islam politique ne saurait être tolérée en Turquie ; l’armée s’était avérée, une fois de plus, toute-puissante.
Mais, depuis lors, les choses ont changé du tout au tout. L’AKP a remporté les élections en 2002 et son leadership était composé d’hommes politiques avisés et dotés de principes, qui visaient le changement, et même un véritable tournant géopolitique dans le positionnement politique de leur pays au Moyen-Orient.
L’AKP commença alors à diriger une Turquie déterminée, qui n’a jamais recherché l’acquiescement de l’Europe, ni une quelconque validation américaine. En rejetant l’utilisation du territoire turc en guise de piste de décollage pour les frappes américaines contre l’Irak en 2003, la Turquie acquit une voix – une forte et intelligible voix, devons-nous préciser – jouissant d’une large représentativité démocratique et d’un soutien populaire croissant.
Cette tendance s’est poursuivie, ces dernières années. La Turquie a osé traduire sa puissance et son expertise politique en action, sans remettre, toutefois, en cause les équilibres politiques et militaires dont l’édification avait nécessité des années. Ainsi, tout en continuant à honorer ses accords militaires précédents avec Israël, elle a pratiqué aussi plusieurs ouvertures politiques (couronnées de succès) en direction de la Syrie et de l’Iran. Et, souhaitant d’être perçue comme un facteur d’unité, en des temps de désunion musulmane et arabe, elle a refusé de s’inscrire dans les camps bricolés de manière expédiente pour séparer les « modérés » des « extrémistes ». En lieu et place, la Turquie a maintenu de bonnes relations avec tous ses voisins, ainsi qu’avec ses alliés arabes.
A partir de 2007, les Etats-Unis ont commencé à percevoir l’émergence de la Turquie Nouvelle. La visite du président Barack Obama dans ce pays, peu après son accession au pouvoir, fut un des nombreux signes indiquant que l’Occident était en train de prendre en compte le statut « particulier » de la Turquie. On ne saurait abuser, menacer, ni même intimider la Turquie. Même Israël, qui défie depuis si longtemps toutes les normes de la diplomatie, est en train de prendre conscience, en ce moment-même, de ses limites, grâce au Président turc Abdullah Gül. A la suite de l’insulte belliqueuse d’Israël à l’encontre de l’ambassadeur de Turquie, celui-ci a en effet déclaré : « S’il n’y a pas d’excuses formelles de la part d’Israël, nous allons demander à Çelikkol de prendre le premier avion pour rentrer à Ankara ». Israël s’est excusé. Bien platement.
Il a fallu bien des années à la Turquie pour parvenir à un tel niveau de confiance, et le pays n’est certainement pas enclin à rester plus longtemps le « valet » de quiconque. Mieux : la position turque, unie et constante, de soutien à Gaza, et son franc-parler contre les menaces pesant sur le Liban, l’Iran et la Syrie montre clairement que les vieux jours des « relations chaleureuses » sont très loin derrière nous.
La Turquie trouvera toujours une audience très réceptive chez les Arabes et chez les musulmans dans le monde entier, car ceux-ci aspirent désespérément à un leadership puissant et habile à défendre et à faire connaître leurs causes.
Et, tout naturellement, pour les Palestiniens assiégés dans la bande de Gaza, Erdoğan est en passe de devenir un membre de la famille, un héros populaire, un nouveau Gamal Abel Nasser (qui fut le président de l’Egypte de 1954 à 1970).
Ce sentiment, toute la population du Moyen-Orient le partage…

© 2010 Ramzy Baroud http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13377&type=analyse

On avait pourtant bien compris que le peuple palestinien n'existait pas‏ ?!

Palestine - 04-02-2010
Par Nadine Acoury 
N'ayant pas réussi à judaïser la Galilée, le Golan et le Neguev, ni à attirer des colons juifs pour les incruster dans ces régions habitées depuis des millénaires par leurs populations d'origine, Netanyahou recourt à la colonisation militaire par l'installation des soldats de l'armée d'occupation.
De quoi s'agit-il ?




















Protestation des Palestiniens du Neguev contre les ordres d'expulsion des villages "non reconnus" (al jazeera - archives)


C'est une stratégie précédemment utilisée par l'ennemi en Cisjordanie et à Gaza, et qui consiste à faire cadeau d'un lopin de terre, dans le cas présent d'un quart de dunum, soit 250 m², à tout soldat des forces d'occupation, à condition qu'il y emménage et s'y établisse définitivement.

Après le nettoyage ethnique, l'occupation militaire, les dizaines d'inventions juridiques déguisant les expropriations des Palestiniens sous couvert de "biens des absents", "intérêt général", "biens publics" et "villages non reconnus", l'ennemi sioniste poursuit l'occupation et le nettoyage ethnique, qui n'a pas aboutit en plus de 62 ans à vider la Palestine de sa population au profit de l'Etat national juif.

Il est quand même surprenant que cette stratégie doive être encore mise en oeuvre, alors qu'à la base de l'installation des sionistes en Palestine, outre le mandat exclusif sur cette terre qui leur avait été octroyé par le Créateur, on nous avait bien expliqué qu'il y avait "une terre sans peuple" faite pour accueillir le "peuple sans terre", seul susceptible de faire fleurir le désert et d'apporter la civilisation dans ces contrées barbares et ... dépeuplées.

Alors, le peuple palestinien, existerait-il ?

Lire l'article objet de ce billet d'humeur, sur Aljazeera.

Israël-Palestine : une guerre d'images et de mots

Palestine - 04-02-2010
Par Julie Lévesque
Julie Lévesque est journaliste et chercheure au Centre de recherche sur la Mondialisation. Cet article s’inspire de l’exposition « Drame humain à Gaza » qui se tient jusqu’au 28 février 2010 et commémore le premier anniversaire de l’offensive israélienne »Plomb durci » contre Gaza (27 décembre 2008-19 janvier 2009) Cette exposition mise sur pied par l’organisme Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) a pour but de sensibiliser les gens au difficile quotidien des Gazaouis durant cette période. Le Cinéma du Parc à Montréal présente également le film Rachel, qui raconte l’histoire d’une jeune activiste étatsunienne écrasée par un bulldozer israélien en 2003. Si ces deux projets artistiques suscitent de nombreuses réflexions sur le conflit israélo-palestinien, ils font surgir bien des questions sur sa couverture médiatique dans les médias occidentaux et plus particulièrement dans les médias canadiens. Toutes les photos qui accompagnent cet article proviennent de l’exposition.
La diabolisation des musulmans et du monde arabe en général nourrit l’indifférence envers le sort des Palestiniens, plus particulièrement, des Gazaouis. Cette tendance est de plus en plus présente dans les médias occidentaux, qui répètent consciemment ou non la propagande véhiculée par Israël et les États-Unis. En ce qui a trait au conflit israélo-palestinien, les médias canadiens servent de porte-voix à la propagande israélienne en occultant certains sujets qui permettraient de mieux comprendre le conflit, en employant des termes péjoratifs et en prenant davantage position en faveur d’Israël.

















La soi-disant « guerre contre le terrorisme » qui, à mesure qu’elle se radicalise, se transforme en un racisme politiquement correct envers le monde arabe et les musulmans, est devenue un écran de fumée opaque, voué à écarter la cause même du terrorisme : la politique étrangère des États-Unis et leur inflexible soutien à la politique étrangère d’Israël, « la seule démocratie au Moyen-Orient ».
« Israël n’est pas une démocratie. C’est un État profondément raciste et terriblement discriminatoire. En réalité il s’agit d’un État colonialiste qui essaie d’élargir son territoire », estime Daniel Saykaly, de l’organisation des droits de la personne Palestiniens et Juifs Unis (PAJU).
Depuis les attaques du 11 septembre, le non respect des droits humains et civiques, bref de tous les droits, se justifie par le combat contre le terrorisme, ce monstre tentaculaire qui ne connaît aucune frontière, l’ennemi idéal pour quiconque a des visées impérialistes, et contre lequel Israël mènerait depuis sa naissance une lutte apparemment sans fin pour sa survie.
Or, si cette guerre s’attaque à une conséquence, « le terrorisme », elle évite à tout prix de même mentionner sa cause. La politique étrangère étatsunienne est largement responsable du « terrorisme » au Moyen-Orient sur plusieurs plans. D’abord par la création et/ou le financement de mouvements terroristes ou radicaux, ensuite par ses interventions militaires illégales menant à des insurrections – que l’on pourrait qualifier de « légitime défense », mais que l’on appelle « terrorisme », dans le but très peu subtil de discréditer « l’ennemi » dès le départ – et finalement par son soutien indéfectible à Israël.
De la même manière, la politique étrangère israélienne, qui fait fi du droit international et des résolutions de l’ONU depuis déjà plus de 60 ans (33 résolutions non respectées au total), suscite énormément de colère chez ses voisins, principalement chez les Palestiniens. Doit-on s’attendre à ce qu’il n’y ait aucune résistance parmi les opprimés? Si le pays veut vraiment en finir avec le terrorisme, il devrait d’abord respecter le droit international et les résolutions de l’ONU. Mais Israël veut-il vraiment mettre un terme au terrorisme ?

Le Hamas et le rôle historique d'Israël
Le « mouvement terroriste » Al-Qaïda, c’est un fait connu et confirmé par Zbignew Brzezinski (*), est une création des États-Unis qui visait au départ à lutter par procuration contre les Soviétiques dans les années 1980.
Ce qui est moins connu toutefois c’est que le soi-disant « mouvement terroriste » du Hamas, a été autrefois appuyé en sous-main par Israël.
« Par la tromperie tu mèneras la guerre. » Tel est le motif du Mossad, le service du renseignement israélien. Dans le livre de Claire Hoy « Mossad : un agent des services secrets israéliens parle », un livre longtemps interdit sur le territoire des États-Unis, Victor Ostrovsky raconte que le Mossad a en quelque sorte créé le Hamas dans le but de discréditer l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et faire prendre le pouvoir à des « fanatiques », afin de justifier une intervention militaire pour prendre le contrôle du territoire. Cette information est corroborée, entre autres, par un responsable du gouvernement étatsunien dans l’article suivant :
« [Israel Sharon] veut détruire et discréditer l’Autorité palestinienne afin de s’assurer que les Palestiniens se retrouvent sans leadership crédible. Le chaos et l’anarchie en Cisjordanie fourniraient à Israël la justification dont il a besoin pour expulser les populations indigènes et rendre le territoire gouvernable.
Il s’agit d’une politique israélienne de longue date. Elle a débuté dans les années 1970, alors qu’Israël a aidé à faire des musulmans les plus fanatiques et les plus intolérants les rivaux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). L’organisation terroriste du Hamas est principalement une création israélienne. Un article d’UPI l’an dernier citait un responsable du gouvernement étatsunien : « Une certaine partie de l’establishment israélien d’extrême-droite croyait que le Hamas et d’autres groupes, s’ils prenaient le contrôle, refuseraient de participer au processus de paix et torpilleraient tout accord mis en place.
» (George Szamuely, Israel's Hamas : Hamas is largely an Israeli Creation, Global Research, 27 janvier 2006. C’est l’auteure qui souligne)
Si l’on regarde la propagande israélienne, elle semble confirmer ces dires. En plus de nier l’autorité du Hamas, élu démocratiquement dans la Bande de Gaza, l’État hébreu dénigre constamment l’Autorité palestinienne, quelle qu’elle soit, en l’accusant de n’être pas un véritable « partenaire pour la paix » et d’être responsable du terrorisme, comme on peut le constater sur le site du ministère israélien des Affaires étrangères :
« Pourquoi Arafat n'est-il pas un partenaire pour la paix ? Au début du processus de paix entre Israël et les Palestiniens, en 1993, Yasser Arafat s'est explicitement engagé à renoncer au terrorisme et à s'en tenir au principe que le conflit ne peut être résolu que par la voie des négociations. Dix ans plus tard, plus de 1.100 Israéliens ont été assassinés dans des actes de terrorisme (dont plus de 900 depuis septembre 2000). Arafat est directement responsable de ce terrorisme et des graves dommages que la violence a causé au processus de paix. » (Ministère israélien des Affaires étrangères, Israël- le Conflit et la Paix- Réponses à des questions souvent posées, 5 novembre 2003. C’est l’auteure qui souligne)
La colonisation des territoires occupés constitue un autre sujet où la réalité est inversée, où l’agresseur se pose en victime. En se retirant, Israël a fait un sacrifice, mais « l’organisation terroriste islamiste du Hamas s’[est] empar[ée] du pouvoir à Gaza » :
« En l’absence d’un partenaire sérieux et désireux de renouveler le processus de paix, Israël prit unilatéralement la décision de se retirer de la bande de Gaza en 2005, déracinant des milliers de familles israéliennes qui vivaient dans cette région. Avec le départ de Gaza du dernier habitant juif et du dernier soldat de Tsahal, Israël espérait que cette concession considérable fournirait aux Palestiniens l’occasion de poser pacifiquement les fondations d’un État qui assurerait un avenir meilleur aux deux peuples. Mais une fois de plus, Israël ne fut pas payé de retour pour ce douloureux sacrifice. L’organisation terroriste islamiste du Hamas s’empara du pouvoir à Gaza et assaillit les villes et localités du sud d’Israël à l’aide de roquettes et de mortiers, contraignant Israël à lancer une opération militaire de grande envergure à Gaza en décembre 2008 qui parvint à réduire les attaques du Hamas. » (Ambassade d’Israël en France, Israël, le conflit et la paix : foire aux questions sur le conflit israélo-palestinien. Le processus de paix israélo-palestinien, décembre 2009. C’est l’auteure qui souligne)
Cette propagande se retrouve presque mot pour mot dans la plupart des médias dominants. Cela n’est pas un problème en soi. Le problème réside d’une part dans l’absence quasi-totale de remises en question de cette technique de persuasion et de critiques à l’endroit d’Israël, d’autre part dans la fabrication d’une réalité basée sur la propagande israélienne.
Si l’on se fie à Radio-Canada, les racines du Hamas sont exclusivement palestiniennes et le groupe est l’unique responsable des échecs du processus de paix. Cet « historique » du Hamas, loin d’être impartial, n’est qu’un calque de la propagande de l’État hébreu :
« Fondé par le cheikh Ahmed Yassine dans la foulée de l'Intifada de 1987, le Hamas constitue maintenant la deuxième force politique des territoires palestiniens mais aussi leur principal mouvement islamique. Le Hamas, qui se pose en farouche opposant du processus de paix amorcé par les accords d'Oslo, en 1993, semble chaque fois saisir l'occasion de le faire dérailler lorsqu'un signe d'espoir se manifeste. Aux yeux de ses partisans, qui rejettent toute solution diplomatique, seule la guerre sainte peut résoudre le problème israélo-palestinien. Son objectif à court terme est de forcer l'armée israélienne à se retirer complètement des territoires palestiniens. » (Radio-Canada, La spirale de la haine (*). C’est l’auteure qui souligne)
Dans une chronique de La Presse, on réduit le conflit à sa plus simple expression : « une armée moderne » contre « une bande de fanatiques aspirant au martyre ». Farouche défense d’Israël et diabolisation de « l’ennemi » :
«Le Hamas, emporté par son idéologie suicidaire, et encouragé par ses parrains iraniens, poursuit au grand jour sa lutte d'arrière-garde contre l'existence même de l'État hébreu. Loin d'être le fait d'une minorité de Gazaouis égarés, les tirs de roquettes qui ont déclenché la riposte israélienne sont le fait du gouvernement du Hamas, qui exerce un contrôle absolu sur cette malheureuse bande de terre.
[…] Au contraire, ses hommes se sont empressés de détruire, dans une rage aveugle ou par calcul (la politique du pire étant toujours la stratégie première des organisations terroristes), les serres et les vergers abandonnés par les colons juifs. Ces 3000 acres de terres cultivées et irriguées sont aujourd'hui des champs vagues. Et le Hamas, au lieu d'importer des vivres, a préféré approvisionner son stock d'armements clandestins par des souterrains: depuis son retrait de Gaza, Israël a reçu quelque 6000 missiles!
Certes, les forces en présence sont incomparables, entre une armée moderne et une bande de fanatiques aspirant au martyre. Mais le Hamas, tout comme le Hezbollah en 2006, jouit d'un avantage stratégique indiscutable: comme la vie humaine ne compte pas, il installe ses armements dans des domiciles, des écoles, des quartiers densément peuplés. Toute riposte militaire aboutit inévitablement à d'atroces bavures. Quelle puissante arme de propagande, que ces photos déchirantes d'enfants massacrés... avec la complicité meurtrière de ceux-là mêmes qui auraient dû les protéger! »(Lysianne Gagnon, Une riposte démesurée?, Cyberpresse, 10 janvier 2009. C’est l’auteure qui souligne)
Ces extraits suffisent à démontrer que cette tactique malicieuse consistant à créer son propre ennemi pour atteindre des objectifs cachés est si efficace, que les médias semblent n’y voir que du feu. Ou peut-être que ce silence n’est qu’une soumission à l’intimidation, ce complément essentiel à cet art de la guerre psychologique, qui fait pleuvoir des accusations « d’antisémitisme » dès lors que fuse une critique envers Israël?
Dans un texte de janvier 2007, « Une philosophie de rêve pour les paranoïaques : "Tuez des Arabes, criez à l’antisémitisme !" », Norman Finkelstein écrit ceci :
« Une des thèses centrales de mon livre Beyond Chutzpah [Au-delà du culot monstre], c’est que, dès lors qu’Israël est confronté à une débâcle dans ses relations publiques, ses apologues sonnent l’alarme afin d’avertir qu’une énième forme de « nouvel antisémitisme » vient de nous arriver. »

Un conflit inexplicable ?
Si l’on demande pourquoi certains se portent à la défense d’Israël, un pays qui ne respecte pas les droits humains et le droit international, il semble de bon ton de dire qu’il s’agit un sujet complexe, comme le démontre cet extrait d’une conférence de Barack Obama au lendemain de son discours à la nation.
Une jeune fille demande au président :
« Hier soir dans votre discours à la nation, vous avez dit que les États-Unis appuient les droits humains. Alors pourquoi n’avons-nous pas condamné Israël et l’Égypte pour avoir violé les droits humains des Palestiniens vivant dans les territoires occupés et pourquoi nous continuons à les appuyer avec l’argent de nos impôts? »
La réponse tantôt malhabile, tantôt langue de bois du président sur ce sujet tabou :
« Laissez-moi parler du Moyen-Orient en général. Écoutez [...] Le Moyen-Orient est clairement un problème (sic) qui a pestiféré la région depuis des siècles. Et c’est une question qui soulève bien des passions [...] Voici ma vision des choses : Israël est l’un de nos plus grands alliés [...], c’est une démocratie vivante qui partage des liens avec nous de diverses façons... Cela est crucial pour nous et je ne vais jamais hésiter à assurer la sécurité d’Israël et à aider les Israéliens à se sécuriser eux-mêmes dans une région très hostile. Donc je n’ai pas d’excuses à faire à ce niveau là.
Il est également vrai que nous devons prêter attention à la détresse des Palestiniens, car ce n’est pas bon pour notre sécurité ni pour celle d’Israël si des millions d’individus se sentent désespérés, qu’ils n’ont pas la chance de s’éduquer ou de trouver du travail ou autre. Maintenant c’est une longue histoire et je n’ai pas le temps de passer en revue toutes les doléances des deux parties. Ce que j’ai dit et ce que nous avons fait depuis que je suis entré en poste, c’est que nous travaillons à la solution des deux États dans laquelle Israël et les Palestiniens peuvent cohabiter en paix et en sécurité. Pour y parvenir, les deux côtés devront faire des compromis.
La première étape serait que les Palestiniens renoncent sans équivoque à la violence et reconnaissent Israël et Israël doit reconnaître les doléances légitimes et les intérêts des Palestiniens. Nous savons à quoi une solution pourrait ressembler dans la région, mais voici le problème auquel nous sommes confrontés : Et en Israël et dans les territoires palestiniens, la politique est difficile. Il y a des divisions [...] Le président Abbas de l’Autorité palestinienne, qui, je crois, désire véritablement la paix, doit faire face au Hamas, une organisation qui n’a pas reconnu Israël et n’a pas renoncé à la violence, donc nous essayons de renforcer les capacités de chaque partie à s’assoir à la table et à entamer des négociations sérieuses.
Et lorsque nous parlons de cette question, il est important que nous n’utilisions pas de langage provocateur ou qui, d’une certaine manière décourage les négociations. Nous devons reconnaître que les Palestiniens et les Israéliens ont des aspirations légitimes et elles peuvent être mieux servies si les États-Unis les aident à se comprendre plutôt qu’à se diaboliser.
» (C’est l’auteure qui souligne)
Donc la question des droits humains des Palestiniens se réduit pour M. Obama à une question de sécurité pour Israël et les États-Unis. En plus de ne pas répondre adéquatement à la question, le président fait l’apologie d’Israël, « une démocratie vivante », et diabolise les Palestiniens, qui, si l’on en croit son discours, sont sans exceptions des personnes violentes, qui devront, d’abord et avant tout renoncer à cette violence pour régler le conflit.
Toutefois, habile communicateur qu’il est, il nous enjoint à faire ce qu’il dit et non pas ce qu’il fait : ne pas utiliser de « langage provocateur » et aider les deux peuples « à se comprendre plutôt qu’à se diaboliser. »
Par ailleurs, une oreille avertie aura décelé une erreur factuelle dans ce discours creux, prônant la solution des deux États, un plan de partage qui date de1947 : le Hamas a offert de reconnaître Israël de facto en 2004 si ce dernier respectait la résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU, soit le « retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés ».
Mais le message le plus important dans ce propos passe inaperçu pour plusieurs : le Moyen-Orient « en général » est une région en conflit depuis des siècles, la politique y est difficile et le conflit israélo-palestinien est une longue histoire. Trop longue pour en parler. Cette idée qui s’est greffée dans les esprits n’est qu’une des nombreuses tactiques pour ne pas évoquer les faits et qui offrirait un tout autre portrait de la seule « démocratie vivante » de la région.
La complexité que l’on confère à cet état de guerre serait-elle nourrie par l’interprétation erronée et fragmentaire qu’en font les médias ? C’est ce que croit Rachad Antonius, professeur au Département de sociologie de l’UQAM :
« Les rôles d'agresseur et de victime sont souvent renversés. Les Palestiniens sont présentés comme étant la source principale de la violence dans la région et les Israéliens comme étant les seuls à vouloir faire la paix. En outre, la couverture médiatique se concentre, pour l'essentiel, sur les déclarations des dirigeants politiques, israéliens ou palestiniens, plutôt que sur les rapports de domination qui sont au cœur du conflit et qui se vivent au quotidien. »
« En 2005, les médias ont présenté l'évacuation de 9000 colons juifs du territoire occupé de la bande de Gaza comme un geste courageux du gouvernement israélien en faveur de la paix. Mais ils ont oublié de souligner l'implantation, durant la même année, de 12.000 nouveaux colons juifs en Cisjordanie occupée. » (Claude Gauvreau, Les médias et le monde arabe : des représentations fondées sur la distorsion, Journal L'UQAM, vol. XXXIII, no 9, 22 janvier 2007)
La perpétuité des stéréotypes et la fausse conception de la situation au Moyen-Orient s’expliquent également par les diverses pressions que subissent les médias pour entretenir cette vision :
« Au niveau des stéréotypes, le processus semble assez clair : les causes de la colère arabe sont occultées, cette colère apparaît alors comme injustifiée et irrationnelle, renforçant ainsi l’un des stéréotypes orientalistes.
Si cette vision se perpétue, en dépit des événements qui la contredisent, c’est en partie à cause des pressions diverses qui s’exercent pour qu’elle soit maintenue. La remettre en question entraîne inévitablement des accusations d’ignorance, d’incompétence intellectuelle et souvent même d’antisémitisme. Des pressions sont exercées quotidiennement, et sans répit, sur les journalistes et chroniqueurs qui apportent des points de vue qui tiennent compte du droit international, ce qui les met en position critique face à Israël, tant dans les médias écrits qu’électroniques.
» (Rachad Antonius, Les représentations médiatiques des Arabes et des musulmans au Québec, L’annuaire du Québec, 2007)
Ainsi cette rhétorique de « conflit complexe » relève plutôt de la guerre psychologique, laquelle laisse des traces indélébiles dans la couverture médiatique de cette rivalité. Les médias occidentaux, ceux du Canada inclusivement, contribuent à « complexifier » le conflit en offrant une couverture biaisée et fragmentaire et en perpétuant des mythes. Ils prennent ainsi part à cette guerre d’images et de perceptions. Surtout en faveur d’Israël.
« Les médias présentent toujours ce conflit hors-contexte, » a déploré Grace Batchoun de CJPMO. « Ils devraient le voir comme un conflit entre les pouvoirs militaires au Moyen-Orient. Et s’agit-il d’un conflit ou d’un massacre? » Au lendemain du tremblement de terre en Haïti, Mme Batchoun comparait cet événement à l’opération « Plomb durci » : « On ne peut pas éviter un tremblement de terre, mais on aurait pu empêcher la tragédie à Gaza. Et comment pourra-t-on reconstruire Gaza? Encore aujourd’hui y on empêche l’entrée de matériaux... »

La guerre psychologique dans les journaux canadiens
Dans une analyse quantitative et comparative intitulée La Palestine, l'Israel et les nouvelles manquantes: ce que les canadiens ne retrouvent pas dans leurs journaux quotidiens, le Conseil national des relations canado-arabes conclut que les médias canadiens sont biaisés :
• Les deux journaux canadiens à distribution nationale, le Globe and Mail et le National Post:
a. Ignorent largement (seulement 3 à 4% des nouvelles rapportées par le Globe and Mail) ou totalement (0% des nouvelles rapportées par le National Post), les nouvelles sur la région ayant trait aux sujets tels que les droits humains (51 articles au total), la colonisation de territoires occupés ainsi que les restrictions sur le mouvement (30 articles au total), sujets fondamentaux dans la compréhension de l'impasse entre Israéliens et Palestiniens.
b. Rapportent les nouvelles sur la violence armée conduite par les israéliens moins fréquemment que les nouvelles sur la violence armée conduite par les militants palestiniens :
• i. Globe and Mail: 15% (de 20 articles) vs. 27% (de 11 articles)
• ii. National Post: 0% (de 20 articles) vs. 9% (de 11 articles)
[…]NCCAR s'inquiète des lacunes de la couverture médiatique au Canada. L'absence d'une couverture complète et balancée par les journaux canadiens à distribution nationale a un impact négatif sur la capacité des lecteurs canadiens de prendre des positions informées sur le conflit Israélo-palestiniens et sur le rôle que le Canada devrait assumer face à ce sujet important qui concerne non seulement les pays de la région, mais le monde entier. (C’est l’auteure qui souligne)
D’un point de vue médiatique, le conflit israélo-palestinien est un parfait exemple de l’importance de la guerre psychologique.
Le maître de la propagande nazie, Joseph Goebbels, disait ceci :
« À force de répétitions et à l’aide d’une bonne connaissance du psychisme des personnes concernées, il devrait être tout à fait possible de prouver qu’un carré est en fait un cercle. Car après tout, que sont « cercle » et « carré »? De simples mots. Et les mots peuvent être façonnés jusqu’à rendre méconnaissables les idées qu’ils véhiculent. » (Joseph Goebbels, cité dans Normand Baillargeon, Petit cours d’autodéfense intellectuelle, Lux Éditeur, 2005)
Ce que certains appellent le « monopole israélien de la victimisation » est une composante essentielle de la guerre psychologique que livre Tel Aviv. Dans ce conflit interminable, les qualificatifs « victime » et « agresseur » ont perdu leur sens.
Avec la concentration des médias, ces derniers deviennent davantage des médias de propagande que des médias d’informations. Et la propagande fonctionne davantage s’il y a de la censure :
« Une analyse des éditoriaux des grands journaux francophones du Québec montre par exemple que la notion de «politique de prise de contrôle » du territoire palestinien, une réalité très tangible pour qui suit un tant soit peu les événements au Proche-Orient, est complètement absente des éditoriaux. De même la condition de victimes des Palestiniens est absente des prises de position éditoriales.
Le Québec se démarque cependant du reste du Canada sur ce point, et les médias écrits francophones ont eu tendance à montrer plus de compréhension pour les questions du Proche-Orient que leurs contreparties dans le reste du Canada. L’importance des questions internationales pour les communautés arabes et musulmanes est double. Par ailleurs, les représentations médiatiques dominantes renforcent le sentiment, chez les Arabes et les musulmans, que leurs opinions ne comptent pas vraiment. Mais ce sentiment est tempéré par l’existence de médias alternatifs et d’un mouvement social solidaire qui fait contrepoids au discours dominant.
» (Rachad Antonius op. cit.)

L’opération « Plomb durci » : une offensive criminelle
En septembre 2009, la Mission d'établissement des faits sur le conflit à Gaza, communément appelée Rapport Goldstone, (1) a sévèrement critiqué Israël pour son opération militaire à Gaza en 2008-2009 qui, selon B’Tselem, a coûté la vie à 13 Israéliens et à 1315 Palestiniens, dont 65 % de civils, parmi eux, plus de 400 enfants :
« Nous sommes arrivés à la conclusion, sur la base des faits que nous avons réunis, qu'il y a de solides preuves établissant que de nombreuses violations graves du droit international, à la fois du droit humanitaire et des droits de l'homme, ont été commises par Israël lors des opérations militaires à Gaza […] La mission a conclu que des agissements pouvant constituer des crimes de guerre et peut-être, dans une certaine mesure, des crimes contre l'humanité, ont été commis par les forces de défense israéliennes », (Centre d’actualités de l’ONU, Gaza : L'ONU a des preuves de crimes de guerre commis par les deux côtés, 15 septembre 2009)
Le rapport a par ailleurs a jugé que les tirs de roquettes en provenance de Gaza « constituaient également de graves crimes de guerre et peut-être des crimes contre l'humanité » (Ibid) Mais la condamnation d’Israël par le rapport Goldstone a-t-elle transformé nos esprits bienpensants? Pas si l’on se fie à cet article où se marient les mythes, la désinformation et la mémoire sélective :
« Le rapport Goldstone, on s'en doute, a été prestement entériné par cette assemblée dominée par des pays arabes et musulmans et leurs alliés populistes d'Amérique du Sud. (44 pays-membres se sont abstenus et 18 ont voté contre, dont le Canada).
Même unanimité sans surprise au sein du soi-disant Conseil des droits humains de l'ONU, qui avait commandité la mission Goldstone pour faire « la vérité » sur l'offensive à Gaza. Ce conseil, créature de pays qui piétinent chaque jour les droits les plus élémentaires (Soudan, Chine, Cuba, Égypte, Pakistan, Arabie Saoudite, Libye, etc.) s'est distingué en s'attaquant systématiquement à la seule démocratie du Moyen-Orient, passant sous silence les innombrables abus commis ailleurs sur la planète. C'est pourquoi le gouvernement israélien a refusé de collaborer à l'enquête.
Dans un rapport de 574 pages, la commission Goldstone consacre quelques lignes au Hamas et fait porter l'essentiel du blâme sur Israël, en ignorant les 7000 roquettes lancées sur Israël, et en se contentant de prêter foi sans autre vérification aux déclarations du Hamas, qui nie avoir disséminé ses caches d'armes parmi la population civile (!).
»(Lysianne Gagnon, Au-delà des belles paroles, Cyberpresse, 1er janvier 2010. C’est l’auteure qui souligne)

Renverser la vapeur
Daniel Saykaly estime que l’on doit dénoncer la désinformation dans les médias et la « complicité aveugle » du gouvernement canadien avec Israël. Le gouvernement de Stephen Harper a cautionné l’offensive israélienne « Plomb durci » et prive de subventions des organismes qui se portent à la défense des Palestiniens, comme l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA - United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East.)
« Aucun peuple ne peut permettre d’être assujetti à l’injustice », s’indigne M. Saykaly, qui invite aussi les citoyens à lutter contre cette oppression par le boycott. « Boycottez les produits israéliens. C’est ce dont Israël a le plus peur. Il suffit de taper « boycott Israël » sur Internet et vous trouverez des sites où sont nommés des produits à boycotter. Il faut faire une guerre de pression. »
Sans surprise, le boycott, comme la critique de l’État hébreu, est toutefois vu par certains comme de l’antisémitisme. En effet, dans un rapport du Parlement britannique de septembre 2006 intitulé « Report of the All-Party Parliamentary Inquiry Into Antisemitism », il est « [jugé] antisémite, pour des syndicats étudiants, de prôner un boycott des produits israéliens, car cela aurait pour effet de « limiter la disponibilité d’aliments cachère sur les campus ».

Cependant, à l’instar du jeune garçon qui criait inutilement au loup, l’utilisation à outrance de cette tactique d’intimidation consistant à qualifier d’antisémite quiconque ose critiquer Israël la rend de moins en moins efficace. Et s’il existe une nouvelle forme de racisme, des plus insidieuses, elle vise davantage les communautés arabes et musulmanes que les juifs, comme le démontre l’instauration du profilage racial dans les aéroports depuis l’attentat raté de Noël, une mesure qui s’inspire d’Israël. Mesure que l’on a réussi à faire accepter sans trop de réprobations et ce grâce au dogme haineux véhiculé souvent à demi-mot et parfois en termes clairs dans les médias : « Tous les musulmans ne sont pas terroristes, mais tous les terroristes sont musulmans ».

Il ne faut pas sous-estimer le pouvoir de la parole. Pour les défenseurs des droits des Palestiniens, si la lutte se mène sur plusieurs fronts, elle commence par la lutte contre les préjugés et les idées reçues, contre cette image déshumanisée des Palestiniens, des personnes d’origine arabe et de confession musulmane.


(*) Liens inactifs (note ISM)
(1) - Rapport de mission (résumé en français)
- Conclusions et recommandations (en français)  http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13375&type=analyse&lesujet=Sionisme

Tribunal Russell sur la Palestine

jeudi 4 février 2010 - 09h:52
Sébastien Boussais - Afrique/Asie
Un an après la guerre destructrice à Gaza, alors qu’il n’a jamais respecté les condamnations des Nations unies depuis soixante ans, Israël pourrait bien rapidement rendre des comptes grâce à cette instance qui verra le jour en mars.
Le 16 décembre dernier, a eu lieu à Bruxelles la journée d’introduction à la première session du tribunal Russell sur la Palestine. Il a été lancé à l’initiative de Leila Shahid, déléguée générale de Palestine auprès de l’Union européenne, Nurit Peled, prix Sakharov 2001 et militante de la paix, et Ken Coates, politicien britannique et président de la fondation Bertrand- Russell pour la paix. Il se réfère notamment à la décision rendue le 24 juillet 2004 (1) par l’Assemblée générale des Nations unies, condamnant une nouvelle fois l’État hébreu pour l’occupation des territoires « demandant à Israël, la puissance occupante, de respecter ses obligations mentionnées dans le texte » et « appelant les États membres des Nations unies à se conformer à leurs obligations pareillement ».
À un tournant de l’Histoire
Le tribunal pour la Palestine a été fondé sur le modèle du tribunal Russell pour la guerre du Viet-Nâm dirigé par Jean-Paul Sartre. À l’époque (1966), son fondateur, lord Russell, le formulait de la sorte : une instance « chargée d’expertiser et de juger la situation politique, diplomatique et humanitaire » issue de la guerre menée par les États-Unis contre les Vietnamiens. Il s’ouvrira officiellement le 1 er mars 2010 en Espagne, à Barcelone, la ville où l’idée symbolique d’une union des pays méditerranéens avait vu le jour en 1995.
Son comité d’organisation est prestigieux : Stéphane Hessel ancien ambassadeur français et corédacteur de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1948, Pierre Galand ancien sénateur belge, François Maspero, écrivain et ex-éditeur français, et Marcel Francis Kahn ancien participant au tribunal Russell pour le Viet-Nâm. La liste des parrains ne l’est pas moins : l’ancien secrétaire égyptien des Nations unies Boutros Boutros-Ghali, l’ancien président algérien Ahmed Ben Bella, l’ex-vice-présidente du Parlement européen Luisa Morgantini, le réalisateur Costa-Gavras, l’ancien footballeur Éric Cantona, le pacifiste Michel Warschawski, la professeure Judith Butler, l’historien Ilan Pappé, ou encore le sociologue Jean Ziegler, pour ne citer qu’eux (2) .
Des réunions de préparation sont chargées de recenser tous les arguments qui permettront au droit de prendre sa juste place dans les relations entre Israéliens et Palestiniens et à la justice d’être rendue. Le tribunal Russell sur la Palestine n’est donc nullement un acte de militants illuminés, mais un travail d’avocats et de juristes. Son but est bien de faire respecter le droit international, non d’avoir un parti pris pavlovien contre l’État hébreu. Rappelons qu’une centaine de résolutions des Nations unies n’ont jamais été respectées par Israël depuis plus de soixante ans.
L’initiative intervient à un tournant de l’actualité et de l’Histoire pour l’établissement de cette instance. Car après le rapport Winograd en 2006 condamnant Israël pour sa guerre meurtrière menée au Liban, après le rapport Goldstone (3) établissant de possibles poursuites pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à la suite de l’opération « Plomb durci » menée par Israël à Gaza en 2008-2009, la sensibilisation de l’opinion internationale rend possible un tribunal Russell pour la Palestine. « Israël a été trop loin », a déclaré, lors de cette réunion inaugurale à Bruxelles, l’ambassadeur Stéphane Hessel, de retour de Gaza avec sa femme. Ajoutant : « Israël doit être jugé pour ce qu’il a fait subir aux Palestiniens au nom du droit. » Leila Shahid considère aussi que c’est le moment pour agir : «  Je suis optimiste pour plusieurs raisons. D’abord le rapport Goldstone, mais aussi le mandat d’arrêt lancé contre Tsipi Livni, premier ministre l’année dernière, qui lui a fait vivre quelques moments désagréables en décembre, lors de son voyage au Royaume-Uni où elle a dû se cacher pour ne pas être arrêtée. Je crois aussi que la décision rendue dès 2004 par la Cour pénale internationale contre l’illégalité du mur (4) prend tout son sens aujourd’hui. Saluons aussi la Suède qui, en tant que pays dirigeant l’Union européenne les six derniers mois, a résisté et fait adopter par le Conseil européen des Affaires étrangères un avis très critique à l’égard d’Israël (5). Il s’agit plus que jamais d’être avec le droit, rien de plus. Mais rien de moins. »
Pourquoi une telle initiative depuis la Belgique ? Parce que ce pays dispose d’une compétence universelle et peut ainsi juger des responsables gouvernementaux pour crimes de tous ordres hors du territoire. Comme au Royaume-Uni par exemple. Ce qui explique les désagréments de l’ancienne premier ministre Tsipi Livni (6). Leila Shahid a salué l’acte : « C’est la preuve aujourd’hui que les gens agissent dorénavant en citoyens et plus seulement au nom de l’État. »
Soutien indéfectible des États-Unis
Quels arguments le futur tribunal pourra-t-il invoquer pour justifier des crimes commis par Israël ? Lors de la réunion préparatoire à Bruxelles, Marcel Francis Kahn est revenu sur la démesure de l’opération israélienne à Gaza, mais aussi sur l’illégalité des armes employées, un argument de droit fort : « Israël disposait d’un surplus de bombes à fragmentation datant du Viet-Nâm et qui ont été données aux Israéliens qui les ont utilisées lors de la guerre au Liban . » Autre argument consistant : la multiplication des avis légaux contre la politique israélienne et, donc, contre les soutiens sans faille à Israël : « Le rapport Goldstone, l’avis de la Cour de justice de La Haye ont condamné Israël. Seuls les États-Unis soutiennent indéfectiblement Israël. Des ambiguïtés persistent en France (7) mais, finalement, l’avortement de la visite du ministre Bernard Kouchner à qui on a refusé l’entrée est la preuve que la France se plie à la volonté d’Israël », explique Marcel Francis Kahn. Ajoutant : « Contrairement au tribunal Russell du Viet-Nâm, celui sur la Palestine ne se construit pas sur rien. ».

(1) Résolution ES-10/15 AG Nations unies.
(2) Liste complète sur le site du tribunal ci-dessous.
(3) Près de 10 000 documents, 1 200 photos et vidéos, rapports, livres ont été étudiés et visionnés par la mission indépendante condamnant Israël lors de l’opération à Gaza en décembre 2008. L’Assemblée générale des Nations unies a approuvé ce rapport, considéré comme équilibré car condamnant fermement le lancement des roquettes par des militants du Hamas sur Israël, en particulier sur Sderot.
(4) Avis du 9 juillet 2004 de la Cour de justice de La Haye.
(5) Conclusions du conseil des ministres des Affaires étrangères des vingt-sept pays membres de l’Union européenne. Ils réaffirmaient clairement que Jérusalem devait être la capitale d’Israël et de l’État palestinien, que la colonisation des Territoires et de Jérusalem-Est restait illégale au regard du droit international, et rejetaient le blocus sur Gaza, entre autres.
(6) Auprès de laquelle David Miliband, le ministre des Affaires étrangères britannique, avait dû s’excuser, prouvant parfois la difficulté diplomatique de certains pays à exprimer leur bonne volonté à l’égard du droit...
(7) Par exemple, lors du conseil des ministres des Affaires étrangères cité en (5), l’ambassadeur de France en Israël émettait des « réserves importantes » sur le texte choisi.
Plus d’informations sur le Tribunal Russel : http://www.russelltribunalonpalesti...

Parrains

Ce Comité de parrainage est placé sous le patronage de :
-  Ken Coates Chairman of the Bertrand Russell Peace Foundation, UK
-  Nurit Peled Sakharov Prize for Freedom of Thought 2001, Israel
-  Leila Shahid General Delegate of Palestine to the European Union, Belgium and Luxembourg, Palestine
Membres du Comité de Parrainage :
-  Gilbert Achcar Professor, UK
-  Boutros Boutros-Ghali Former Secretary General of the United Nations, Egypt
-  Madam Nguyên Thi Bình Former Vice -President, Vietnam
-  Ahmed Ben Bella First President, Algeria
-  Djamel Bourras, Sportsman, France
-  Milan Ku-can Former President, Slovenia
-  Andreas Van Agt Former Prime Minister, Netherlands
-  Tariq Ali Writer, UK
-  Henri Alleg Journalist, France
-  Martin Almada Lawyer, Writer, Right Livelihood Award 2002, Paraguay
-  Kader Asmal Professor, Former Minister, MP, South Africa
-  Raymond Aubrac (and Lucie Aubrac †) Former Members of the French Resistance, France
-  Etienne Balibar Professor Emeritus, France
-  Anna Balletbò President of Fundació Internacional Olof Palme, Spain
-  Russell Banks Writer, USA
-  Mohammed Bedjaoui Former President of the International Court of Justice (The Hague), Former Minister of Foreign Affairs, Algeria
-  Tony Benn, Peace activist, UK
-  Amar Bentoumi President Emeritus of the International Association of Democratic Lawyers, Algeria
-  John Berger Writer, UK
-  Karl Blecha Former Minister of Interior of Austria, Austria
-  Howard Brenton Writer, UK
-  Carmel Budiardjo Right Livelihood Award 1995, UK
-  Judith Butler Professor, USA
-  Eric Cantona, Acteur/Producteur, France
-  Franco Cavalli Former President of International Union Against Cancer, Switzerland
-  Monique Chemillier-Gendreau Professor Emeritus, France
-  Noam Chomsky Professor MIT, USA
-  Vicenzo Consolo Writer, Italy
-  Jonathan Cook Writer, Journalist, UK
-  Georges Corm Writer, Former Minister of Finance, Lebanon
-  Mairead Corrigan Maguire Nobel Peace Prize 1976, Northern Ireland
-  Raymond Deane, Composer and author, Ireland
-  John Dugard Former Special Rapporteur of UN on Palestine, South Africa
-  Roxanne Dunbar-Ortiz, writer, USA
-  Salim El Hoss, former Prime Minister, Lebanon
-  Miguel Angel Estrella Pianist, Former Ambassador to UNESCO, Argentina
-  Irene Fernandez Right Livelihood Award 2005, Malaysia
-  Norman Finkelstein Writer, USA
-  Cees Flinterman Director of the Netherlands Institute of Human Rights, Netherlands
-  Eduardo Galeano Writer, Uruguay
-  Johan Galtung Founder and co-director of Transcend, Right Livelihood Award 1987, Norway
-  Costa Gavras, Realisateur, France
-  Susan George, Writer, France
-  Geraud de Geouffre de la Pradelle Professor Emeritus, France
-  Neve Gordon Political Scientist, Israel
-  Juan Goytisolo Writer, Spain
-  Trevor Griffiths Writer, UK
-  Juan Guzman Tapia Judge, Chile
-  Gisele Halimi Lawyer, Former Ambassador to UNESCO, France
-  Denis Halliday, Ex UN, Ireland
-  Jeff Halper Coordinator of ICAHD, Israel
-  Mohammed Harbi Historian, Algeria
-  Eric Hazan Writer, France
-  Stephane Hessel French Ambassador, France
-  François Houtart Professor Emeritus, Belgium
-  Nouri Abdel Razzaql Hussein, Secretary General of Afro-Asian Peoples Solidarity Organisation, Egypt
-  Sonallah Ibrahim Elorfally writer, Egypt
-  Albert Jacquard Professor, France
-  Hina Jilani Lawyer and human rights activist, Pakistan
-  Alain Joxe Director of Studies at the EHESS, France
-  Hatim Kanaaneh Author, Palestine
-  Ghada Karmi Professor and author, Palestine
-  Ronnie Kasrils Former Minister, writer and activist, South Africa
-  Assaf Kfoury Professor, USA
-  Naomi Klein Writer, USA
-  Erwin Lanc Former Minister of Foreign Affairs of Austria, Austria
-  Felicia Langer Lawyer, Writer, Right Livelihood Award 1990, Germany
-  Paul Laverty Screenwriter, UK
-  Mike Leigh, Filmmaker, UK
-  Ken Loach Filmmaker, UK
-  Alice Mahon, Former Member of Parliament, UK
-  José Antonio Martín Pallín Magistrado Emérito Sala II, Tribunal Supremo, Spain
-  Nur Masalha Director of the centre for Religion and History, Palestine
-  François Maspero Writer, France
-  Gustave Massiah Chairman of CRID, France
-  Avi Mograbi Filmmaker, Israel
-  Luisa Morgantini, Activist, Italy
-  Peter Mullan Filmmaker and actor, UK
-  Karma Nabulsi Academic and author, Palestine
-  Radhia Nasraoui Human Rights Lawyer, Tunisia
-  Susie Orbach Professor, UK
-  Willibald Pahr Former Minister of Foreign Affairs of Austria, Austria
-  Ilan Pappe Professor, Israel
-  Simone Paris de Bollardière Movement for Non-violence Alternative, France
-  Tamar Pelleg-Sryck Human Rights Lawyer, Israel
-  Adolfo Péres Esquivel Nobel Peace Prize 1980, Argentina
-  Arthur Pestana "Pepetela" Writer, Angola
-  Jeremy Pikser Writer, USA
-  John Pilger Journalist, author, film maker, Australia
-  Harold Pinter † Writer, Nobel Prize in Litterature 2005, UK
-  Majid Rahnema writer, former member of Unesco’s executive board, Iran
-  François Rigaux Professor Emeritus, Belgium
-  Jacqueline Rose Professor, UK
-  Eric Rouleau, Writer, Former Ambassador, France
-  François Roux Lawyer, France
-  Jean Salmon Professor Emeritus, ULB, Belgium
-  Elias Sanbar Writer, Palestine
-  José Saramago Nobel Prize Literature 1998, Portugal
-  Aharon Shabtai, Poet, Israel
-  Jitendra Sharma Lawyer, President of International Association of Democratic Lawyers, India
-  Cindy Sheehan Peace activist and author, USA
-  Raji Surani Vice-President Of the FIDHs, Palestine
-  Vandana Shiva Right Livelihood Award 1993, India
-  Sulak Sivaraksa Professor, Right Livelihood Award 1995, Thailand
-  Philippe Texier Magistrate and Member of the UN Human Rights Committee, France
-  Rt Hon E.W Thomas Supreme Court, New Zealand
-  Gerard Toulouse Physicist, France
-  Andy de la Tour Actor/Screenwriter, UK
-  Sir Brian Urquhart Former Undersecretary-General of the United Nations, UK
-  Puthan Veetil Rajagopal President of Ekta parishad, India
-  Heikelina Verrijn Stuart, Juriste et philosophe du droit, Pays-Bas
-  Itala Vivan Professor, Italy
-  Naomi Wallace Playwright/Screenwriter, USA
-  Michel Warschawski Activist, Israel
-  Francisco Whitaker Right Livelihood Award 2006, Brazil
-  Betty Williams Nobel Peace Prize 1976, Northern Ireland
-  Jody Williams Nobel Peace Prize 1997, USA
-  Jean Ziegler sociologist, Switzerland
-  Howard Zinn † Author, USA
Février 2010 - Afrique-Asie
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8113