lundi 5 juillet 2010

BP vend son réseau français au groupe israélien Delek

publié le dimanche 4 juillet 2010.
22/06/2010
Le groupe israélien Delek a annoncé mardi le rachat des activités de distribution du géant pétrolier BP en France pour 180 millions d’euros. L’opération concerne 416 stations-service et les participations de BP dans trois dépôts de carburants. Les stations-service devraient conserver l’enseigne BP pendant plusieurs années dans le cadre d’un accord de licence. BP et Delek seront en outre liés par un contrat d’approvisionnement.
Le conglomérat israélien précise que la transaction, réalisée par l’intermédiaire de sa filiale Delek Europe, devrait être menée à bien au second semestre de cette année, sous réserve de l’obtention des autorisations nécessaires. Cette opération s’inscrit dans la tendance générale au désengagement des grandes compagnies pétrolières du segment de la distribution, qui ne génère que de faibles marges.
Parallèlement, BP, confrontée à la perspective de plusieurs dizaines de milliards d’euros d’indemnisations après la marée noire déclenchée par l’une de ses plates-formes dans le golfe du Mexique, envisage de céder pour 10 milliards d’euros d’actifs.
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2010/06/22/97002-20100622FILWWW00508-bp-vend-son-reseau-francais-delek.php
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Les enfants de Beit Ommar confrontés au harcèlement et à la détention

Beit Ommar - 04-07-2010
Par Palestine Solidarity Project 
Depuis la mi-juin, plus d’une dizaine de jeunes de Beit Ommar de moins de 18 ans ont été arrêtés, dont la plupart vivent près de la colonie israélienne illégale de Karmei Tsur. Dans un des cas, un gamin de 7 ans a reçu une convocation pour se présenter à la sécurité israélienne, dans la colonie d’Etzion, un incident que l’armée israélienne aurait qualifié de « erreur » et que la convocation était destinée à quelqu’un d’autre, plus âgé. Cette semaine, un jeune de 12 ans sera présenté devant un tribunal militaire après avoir été arrêté le mois dernier.

















Dans le cadre d’une campagne de harcèlement et d’intimidation, toutes ces arrestations se produisent en pleine nuit ; des commandos souvent masqués pénètrent en force dans les maisons, obligent les familles à sortir dans la rue, y compris les femmes et les jeunes enfants. Les parents sont souvent soumis au terrible choix de livrer leurs enfants ou risquer de voir les plus jeunes terrorisés pendant ces raids nocturnes. Les plus jeunes frères et sœurs de ces garçons souffrent souvent de symptômes de stress durables comme l’insomnie, l’énurésie et une anxiété extrême.
Yousef Abu Hashem, 18 ans, a été arrêté à un checkpoint volant dans le district nord de la Cisjordanie, où il travaillait. Il est le fils d’un membre du Comité National et de PSP, Ahmed Abu Hashem (Abu Maria). Son frère aîné, Tha’er, a ensuite été arrêté à son domicile jeudi matin tôt, ainsi que 3 autres jeunes du village. Ils ont 5 jeunes frères et sœurs et une nièce de 2 mois, qui étaient tous dans la maison au moment ou Tha’er a été arrêté.
‘Amar Abu Maria, 17 ans, neveu des leaders de la résistante populaire à Beit Ommar Mousa et Yousef Abu Maria, a été convoqué pour « enquête » à la base militaire d’Etzion il y a deux semaines. Après que les soldats de l’occupation soient venus chez lui plusieurs fois en pleine nuit à sa recherche et aient dit à sa mère que la prochaine fois, ils arriveraient « en tirant », son père l’a conduit à la base militaire où il s’est rendu. Il y est détenu depuis.
Pour tenter de répondre aux effets dévastateurs qu’ont ces arrestations sur la communauté, le conseil municipal de Beit Ommar, en coopération avec plusieurs ONG, dont le Centre Addameer pour les droits des prisonniers et Save the Children, organisent une série d’événements pour les familles des jeunes détenus pour leur donner des informations sur la manière dont les familles peuvent aider leurs enfants traumatisés et défendre leurs droits pendant qu’ils sont dans les prisons de l’occupation.

Les Palestiniens confiants dans la fin du siège

lundi 5 juillet 2010 - 06h:46
Saleh Al-Naami - Al Ahram Weekly
« La Méditerranée est le théâtre d’une réelle Intifada reliée par la mer qui continuera jusqu’à ce que le blocus s’effondre », rapporte Saleh Al-Naami.  
Gamal Al-Khodari, président du Comité Populaire d’Opposition au Siège de Gaza, a du mal à suivre avec tous les appels téléphoniques du monde entier qu’il reçoit à son bureau. « Vous ne pouvez imaginer l’élan de sympathie du monde entier envers la Bande de Gaza », dit-il à Al-Ahram Weekly. « Ceci se démontre dans les préparatifs faits par de nombreux militants pacifistes au niveau mondial pour lever le siège injuste de Gaza »
Al-Khodari a révélé qu’au moins dix caravanes maritimes internationales ont été organisées pour se diriger vers Gaza, ajoutant que l’annonce « trompeuse » d’Israël sur l’assouplissement du blocus a été rapidement dévoilée. Ce nouvel enthousiasme parmi les militants pacifistes est l’expression de leur volonté à faire face une fois de plus à Israël afin de lever le siège de Gaza.
« En plus de ces dix caravanes, il existe des contacts souterrains afin d’organiser plus de caravanes maritimes », ajouta Al-Khodari. « La Méditerranée est le théâtre d’une réelle Intifada reliée par la mer qui continuera jusqu’à ce que le blocus s’effondre. » Il y a deux bateaux qui devraient arriver du Liban, trois de plus d’autres pays arabes, trois autres de pays musulmans et enfin, deux d’Europe.
Al-Khodari estime que l’appel à mettre fin au siège exprimé lors de la réunion des dirigeants des pays du G20 au Canada est remarquable. Al-Khodari ajoute que des mécanismes spécifiques pour lever le blocus doivent être décidés et des sanctions devraient être imposées à Israël s’il ne se conforme pas à l’exigence mondiale croissante de la fin du blocus. Il a averti que l’affirmation d’Israël d’alléger le blocus « est de la simple publicité pour échapper aux demandes de levée du blocus ».
Observant les échanges commerciaux entre Gaza et Israël, Al-Khodari a expliqué qu’il était clair qu’aucun progrès n’avait été accompli en termes de conditions de vie dans la bande de Gaza. En fait, le taux des marchandises entrant à Gaza a chuté après l’annonce de l’assouplissement du blocus faite par Israël. Deux des quatre postes frontaliers commerciaux entre Gaza et Israël restent fermés, tandis qu’un autre a ouvert pour deux jours et le quatrième était partiellement ouvert pour une semaine.
Selon Al-Khodari, les faits sur le terrain démontrent que la prétention d’Israël de vouloir assouplir le blocus n’est rien d’autre que de la communication. Il appelle à une intensification des actions pour mettre fin au siège. Il ajoute qu’Israël continue d’empêcher l’entrée de 3 500 types de marchandises dans Gaza, y compris « le bétail, les matières premières pour l’industrie, toutes formes de matériaux de construction, les appareils électriques, les équipements et machines, les biens pour le traitement des eaux usées, les groupes électrogènes, ainsi que des centaines d’autres biens. »
John Ging, directeur de l’UNRWA (agence de l’ONU chargée des réfugiés palestiniens) a fait valoir que la fin du siège aiderait à assurer la sécurité et la paix dans la région. « Je réitère notre inquiétude face à la poursuite du siège à l’encontre de plus de 1.5 millions de palestiniens à Gaza, » a dit Ging lors d’une conférence de presse dimanche à Gaza. Il a expliqué que les aspirations des Palestiniens ne pourraient être remplis par l’aide mais plutôt par la levée du blocus.
Comme Khamis Sabri, propriétaire d’une librairie dans le quartier Al-Rimal à Gaza, le palestinien moyen à Gaza n’a, en effet, pas été affecté par la décision d’Israël d’alléger le blocus et d’autoriser le passage des « biens à usage civil ». « Il y a une semaine, Israël a annoncé dans une communiqué du bureau de Netanyahu qu’il autoriserait le papier mais pas une seule feuille de papier n’est entrée sur le territoire » se plaint Sabri. « Les gens comptent sur la contrebande passée par les tunnels. »
Quelques passants de la rue Omar Al-Mokhtar, qui traverse le centre de Gaza, ont exprimé leur scepticisme quant à la décision d’Israël. « Il est évident qu’au mieux Israël se concentrera sur l’autorisation des denrées alimentaires, qui s’accumulent déjà dans les magasins en raison des opérations de contrebande à travers les tunnels mais que personne ne peut acheter car trop chères » a déclaré Samir Abu Hadeeb, un enseignant.
« [Plus que la nourriture], nous cherchons la liberté de mouvement. » Abu Hadeeb estime que l’avenir de son frère a été détruit quand les autorités d’occupation l’ont empêché de poursuivre ses études dans l’une des universités de Cisjordanie et l’ont renvoyé à Gaza.
Ahmed Hammad a déclaré au journal Weekly que depuis deux ans sa fille souffre d’un trouble du système sanguin qui l’oblige à subir une greffe de moelle osseuse. Jusqu’à présent, Israël ne lui a permis de passer par le passage d’Erez.
Salah Al Bardawil, une figure importante du Hamas, a décrit l’annonce d’Israël d’un assouplissement du siège comme une tentative pour compenser les appels lancés par le mouvement international de solidarité pour la fin totale du blocus. « Cette décision démontre l’intention de Tel-Aviv de ‘gérer’ le siège et non le lever. » Al Bardawil a exigé que toutes les marchandises soient autorisées sans restrictions car c’est le droit du peuple palestinien de vivre comme tout autre peuple.
Al Bardawil a dit au journal Weekly que tous les biens et les personnes devraient avoir la liberté totale de mouvement, et que tous les passages frontaliers entre Gaza et le monde extérieur devraient être ouverts. Il a affirmé ce qu’Israël a admis : il est en train de punir le peuple palestinien pour ses choix politiques- à savoir l’élection du Hamas aux élections parlementaires de 2006. Il a déclaré que par cet assouplissement du blocus, Israël cherche à gagner une acceptation internationale pour continuer le siège.
Al Bardawil a appelé le monde à forcer Israël à mettre fin au siège, et il a exhorté les états arabes à cesser de conspirer contre le peuple palestinien en soutenant le blocus. Il a affirmé que ce genre de pression de la part des états arabes sur les Palestiniens ne pourraient aboutir à des résultats politiques, mais inciteraient les Palestiniens à insister sur leur choix démocratique lors des dernières élections.
Dans son édition du dimanche, le journal Yediot Aharonot a rapporté que lors de sa rencontre prévue à la Maison Blanche dans deux semaines avec le Premier Ministre Binyamin Netanyahu, le Président Obama émettraient plusieurs exigences non négociables. Il s’agit notamment de lever du siège sur Gaza, et d’accorder aux Palestiniens la liberté de voyager à l’extérieur de Gaza en passant par les frontières israéliennes. « Si quelqu’un croit que la levée du blocus économique imposé à Gaza satisfera les Américains, il se trompe » a déclaré une source sûre israélienne au commentateur principal du journal, Shimon Shiffer. « Les exigences d’Obama à Netanyahu seront beaucoup plus importantes. »
Le journal a ajouté qu’Obama estimait que les conditions de vie de plus de 1,5 millions de palestiniens à Gaza sont insupportables. Il a ajouté qu’Obama est d’autant plus contrarié par les restrictions de circulation des habitants de Gaza qui, selon lui, constitue une forme de punition collective.
Pourtant, il semble que les demandes d’Obama tombent dans les oreilles sourdes des Israéliens. Gabi Ashkenazi, chef du personnel de l’armée israélienne a déclaré qu’Israël ne lèverait pas le siège de Gaza et que l’armée comptait le renforcer. S’adressant à des lycéens dans le nord d’Israël, Ashkenazi a affirmé qu’aucune marchandise ne serait autorisée à passer sans examen approfondi et sans la permission d’Israël. « Israël a un droit intrinsèque d’empêcher le passage de matériel de combat à Gaza », a-t-il dit. « Celui qui veut apporter du matériel médical à Gaza doit passer par le port d’Ashdod pour inspection. A ce moment-là, Israël décidera de laisser passer ou non. »
Il est évident que la levée du siège sur Gaza requiert deux éléments. Premièrement, la patience de la part des Palestiniens - leurs souffrances qui continuent sous l’état de sièges et leurs refus des alternatives qu’Israël veut leur imposer (telle qu’une levée partielle du blocus). Deuxièmement, le mouvement international de solidarité doit poursuivre ses initiatives, dont fait partie l’envoi de plus de caravanes par les voies maritimes dans le but d’entrer sur le territoire et d casser le blocus.
Les Palestiniens envoient le message au reste du monde que l’obligation minimum des Droits de l’Homme exige la fin de l’état de siège. Quiconque traversant les rues des villes de Gaza ou les ruelles étroites de ses camps de réfugiés serait surpris de la confiance que les habitants ont dans le fait que le siège prendra fin.
(JPG)
1e juillet 2010 - Al Ahram Weekly - Vous pouvez consulter cet article à :
http://weekly.ahram.org.eg/2010/100... - Traduction de l’anglais : Rifya88
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Terreur nocturne à Silwan, Jérusalem

Jérusalem - 04-07-2010

Par Jesse Baron 
Cette allée est étroite et sombre. A des dizaines de mètres au-dessus de nous, on entend des coups de feu et des explosions. Un hélicoptère est en vol stationnaire au-dessus de nous, projetant des rayons de lumière sur les ruelles où la municipalité n'a jamais pensé à installer des lampadaires. Vingt militants sont collés aux murs et continuent à avancer.
La nuit tombe à nouveau sur Silwan. Il y a deux jours, des centaines de manifestants israéliens et palestiniens ont défilé ensemble dans les rues étroites du quartier, pour soutenir la population locale, face au projet de la municipalité de démolir 22 maisons. Mais ici, comme partout dans Jérusalem-Est, les événements ne s’arrêtent jamais, ne serait-ce un moment.
Au cours des semaines précédentes, les résidents de Silwan ont lancé de plus en plus d’appels à la solidarité aux militants de Sheikh Jarrah. Compte tenu du succès de notre campagne, de plus en plus de Palestiniens ont tenté de trouver un moyen pour une coopération judéo-arabe.
Au cours des récentes visites à Silwan, nous avons tous eu un sentiment d'urgence et de destin commun. Nous devons agir, et agir vite, avant que la catastrophe nous frappe, avant que le gouffre devienne trop large et trop profond à combler. Et nous devons agir ensemble, malgré tous les risques et malgré la méfiance qui s’est installée au fil des ans.
Et maintenant nous sommes ici, nous grimpons les ruelles étroites, aux côtés de la population locale. Il y a une heure, des dizaines de gardes de sécurité privée, escortés par des garde-frontières, sont entrés dans des maisons palestiniennes à côté de "Beit Hadvash" (maison du miel en hébreu ...) et de "Beit Yehonatan". Ici, les colons n’ont réussi qu’à s'emparer de deux maisons, mais cela est suffisant pour rendre la situation explosive.
Chaque nuit, les patrouilles de la police des frontières, des agents de sécurité privés, armés de fusils, des policiers en civil et les "Mistaarvim" (des soldats israéliens déguisés en Arabes) ont transformé l'endroit en zone de guerre.
Cette allée est étroite et sombre. A des dizaines de mètres au-dessus de nous, on entend des coups de feu et des explosions. Un hélicoptère est en vol stationnaire au-dessus de nous, projetant des rayons de lumière sur les ruelles où la municipalité n'a jamais pensé à installer des lampadaires. Vingt militants sont collés aux murs et continuent à avancer.
Tout d'un coup, c’est la fin de l'allée et nous débarquons dans un champ de bataille. La petite rue près de Beit Hadvash est jonchée de douilles de fusil, de grenades non explosées et des morceaux de voitures détruites. Des groupes de soldats se tiennent à l'entrée des maisons et sur les balcons, en tirant sur les maisons autour d'eux. Immédiatement, notre groupe se disperse dans des maisons différentes, avec des groupes d'habitants qui regardent avec désespoir ce qui se passe autour d'eux. Je cherche un ambulancier palestinien dans l'une des maisons.
Des soldats, cachés dans l'escalier, nous bloquent et tentent de nous empêcher de progresser.
Finalement, ils nous laissent passer et nous pouvons accéder aux blessés.
La maison de trois étages est remplie de gaz lacrymogène. Les fenêtres sont toutes cassées, leurs cadres jonchent le sol. Nous montons, étage par étage, et nous vérifions les appartements.
Dans la plupart d'entre eux, on trouve des familles entassées, des gens apeurés, des enfants, des femmes, et des blessés au sol. Dans le salon d'un appartement, une jeune fille est allongée une civière.
Elle attend depuis deux heures d'être évacuée car les soldats empêchent les ambulances d’approcher. Dans la pièce voisine, je vois quelques enfants assis devant l'ordinateur. C'est ce qui se passe ici. Des appartements, des familles, des vies qui se sont soudainement transformés en enfer. Mais certains de ceux qui vivent ici insistent et continuent à y vivre.
Les blessés sont descendus dans la rue, un par un, sur des brancards. De là, on doit encore courir sur quelques centaines de mètres dans les ruelles allées, vers les ambulances qui attendent.
A un moment «chaud», je me reste à la traine, craignant momentanément de courir entre les grenades de gaz et les balles en caoutchouc. Et rester seul ici ne serait pas bon. J'essaie de rester près du mur, mais ce n’est pas mieux. Deux grenades de gaz tombent à côté de moi.
Putain de merde, ils m’ont vu il y a une seconde, ils savaient que je tente d’évacuer les blessés. Ce n’est pas important. Heureusement, des locaux me tirent de cette ruelle. Au bout d’une heure, tout est terminé.
Les soldats se retirent à l’extérieur du quartier, laissant derrière eux la dévastation. Une canalisation qui fuit, des voitures écrasées par des jeeps militaires et des tirs, des fenêtres brisées et cinq blessés. Et des dizaines de familles qui vont devoir dormir à l’extérieur de leurs appartements remplis de gaz lacrymogène, ce soir encore.
Tout ça, parce que des colons se sont emparés d’une maison.
Alors que nous quittons le quartier, escortés par nos amis palestiniens, nous savons qu'il n'y a plus rien à faire, sauf ce qui a déjà été fait. Tout comme nous sommes restés à Sheikh Jarrah jusqu'à ce soir, nous serons à Silwan. Et nous reviendrons à chaque fois que notre présence sera nécessaire, jusqu'à ce que quelqu'un là-haut comprenne cette réalité évidente. Cette injustice, cette folie de la colonisation, en particulier au cœur de quartiers palestiniens, doit se terminer.
PS : C'est la première fois que les médias israéliens en parlent alors que des heurts existent depuis plus d'un mois.
Voir ci-dessous, la vidéo enregistrée début juin montrant des policiers et des gardes de sécurité privée tirer sur des Palestiniens.

Le désarroi de l’équipe de Ramallah

dimanche 4 juillet 2010 - 09h:05
M. Saâdoune - Le Quotidien d’Oran
Les Américains doivent en effet apporter une « preuve » qu’il existe un processus de paix au Proche-Orient au moment où ils préparent, petit à petit, une autre guerre dans la région.
A peine quelques heures après que Salam Fayyad, le Premier ministre palestinien, si apprécié des Occidentaux pour sa présumée modération, eut déclaré que les négociations indirectes avec Israël ne progressent pas et ne justifient pas le démarrage de pourparlers directs, qu’un conseiller de Barack Obama, Daniel Shapiro en l’occurrence, a décidé de lui infliger un démenti public.
Selon le conseiller du président américain, les discussions « ont fait des progrès et les failles ont été rétrécies ». L’écart entre les propos de Fayyad et ceux des Américains, qui s’apprêtent à réserver un grand accueil à Netanyahu, est si grand qu’il ne peut qu’ajouter à la perplexité des Palestiniens.
Bien entendu, les affirmations américaines sont destinées à montrer aux Palestiniens, ainsi que l’exige Israël, que l’heure des « négociations directes » est venue. En Palestine, et au-delà des éternels « négociateurs », personne ne saisit d’ailleurs l’importance de la nuance entre négocier « indirectement » et « directement ». Tout au plus a-t-on vu dans ces « discussions indirectes », bénies par la Ligue arabe, la très pâle forme de « résistance » que l’équipe de Ramallah a trouvée comme réponse à la politique terroriste d’Israël.
A l’évidence, Washington ne va pas tarder à siffler la fin de partie de « résistance » à Mahmoud Abbas et à le sommer de rencontrer « directement » les Israéliens. Les Américains doivent en effet apporter une « preuve » qu’il existe un processus de paix au Proche-Orient au moment où ils préparent, petit à petit, une autre guerre dans la région. L’annonce sur le ton de la dramatisation que l’Iran a installé un radar en Syrie participe de cette logique guerrière. Comme si la Syrie n’avait pas le droit d’installer un radar sur son territoire !
Les Etats arabes dits modérés, en plein embarras devant l’engagement turc pour la cause palestinienne, quémandent de Washington d’apporter cette preuve de l’existence d’un processus de paix qui leur sauverait la face. A défaut, laissent-ils entendre, ils pourraient encourager la proclamation unilatérale d’un Etat palestinien si des progrès ne sont pas constatés avant septembre. Bien entendu, cela relève du registre des intentions. Et quand un dirigeant arabe annonce qu’il pourrait saisir le Conseil de sécurité pour faire cette proclamation, on n’a même pas envie de sourire. Sauf que dans la logique perverse qui règne actuellement, ces vagues demandes arabes sont traduites comme il se doit par Washington.
Du moment qu’il est exclu d’exercer une quelconque pression sur Israël - le vice-président Joe Biden a justifié l’acte de guerre commis par Israël contre la flottille de la paix -, on décide de satisfaire les Arabes en pressant l’équipe de Ramallah.
Après les déclarations de Shapiro gommant les propos du brave Fayyad, Saeb Arekat, « le chef des négociateurs », est venu annoncer que l’Autorité palestinienne a demandé officiellement des éclaircissements auprès de l’administration américaine… En a-t-il vraiment besoin de ces éclaircissements ? C’est tellement alambiqué qu’on se demande si l’équipe de Ramallah ne participe pas, encore une fois, à une mystification.
4 juillet 2010 - Le Quotidien d’Oran - Editorial
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Israël démolit des dizaines de maisons dans la vallée du Jourdain

dimanche 4 juillet 2010 - 18h:00
Ma’an News
Les forces israéliennes d’occupation ont démoli des dizaines de maisons et d’infrastructures dans deux villages de la vallée du Jourdain ce jeudi, selon les reportages.  
Les soldats sont arrivés avec des bulldozers dans Khirbet Atuf et Khirbet Ar-Ras Al-Ahmar, dans la municipalité de Tubas, et ont détruit des maisons et des bergeries sous le prétexte que la région est une zones militaires fermée, a déclaré Abdallah Bisharat, un représentant du village.
Bisharat a affirmé que « ces terres sont enregistrées sous le nom de Palestiniens à qui elles appartiennent. Ce sont des terres agricoles et pastorales qui sont le principal moyen de subsistance de centaines de familles », ajoutant que les démolitions représentent « une vraie catastrophe » pour la population locale.
L’administration civile israélienne ne répond pas aux demandes de commentaires.
Le mois dernier, des colons ont établi un avant-poste illégal dans la région, suite à quoi les militaires [des troupes d’occupation] ont fait savoir aux habitants qu’ils ne seraient plus autorisés à prendre de l’eau potable d’un puits à proximité de l’avant-poste. « On nous a dit de chercher de l’eau dans les autres villages et de la stocker dans des réservoirs, » a expliqué Bisharat.
Les villages sont en « zone C », en vertu des découpages en zones mis en place dans le cadre des accords d’Oslo de 1994. Cette zone couvre 60% de la Cisjordanie, et est sous contrôle total civil et militaire des Israéliens.
Parlant des restrictions imposées par Israël, le directeur adjoint d’Amnesty International, Philip Luther a déclaré : « Les autorités israéliennes mettent les Palestiniens dans une situation impossible. Quel que soit le choix qu’ils font, ils se retrouveront des sans-abri. »
Luther a ajouté : « La démolition et les ordonnances d’expulsion ne reviennent pas seulement à détruire les maisons des gens. C’est également détruire leurs biens et leurs espoirs pour un avenir meilleur », selon un rapport publié le 16 Juin.
L’article 53 de la Quatrième Convention de Genève, dont Israël est signataire, interdit la destruction de biens par une puissance occupante, sauf s’il est justifié par des nécessités militaires.
Les villageois en appellent au président Mahmoud Abbas, au premier ministre Salam Fayyad et aux organisations internationales pour les aider à arrêter les démolitions.
1e juillet 2010 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/eng/ViewDet...
Traduction : Info-Palestine.net
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Le siège de Gaza : "intenable" ? Non, catastrophique !

publié le lundi 5 juillet 2010
Miko Peled

 
Etant moi même juif et israélien, ayant un père qui fut général dans l’armée israélienne et y ayant moi même servi, je dis ceci : nier ou justifier les actions israéliennes équivaut à nier ou défendre tous les crimes contre l’humanité
Il subsiste un doute dans l’esprit de gens sérieux quant à l’attaque israélienne contre la flottille de Free Gaza et les événements qui ont entraîné la mort de 9 des militants qui se trouvaient à bord. Ce n’est pas vraiment surprenant puisque le commandant de la marine israélienne, l’Amiral Eliezer Marom, affirme que la mission a pleinement réussi.
Selon lui, grâce à la retenue dont ont fait preuve les soldats israéliens, aucun civil innocent n’a été blessé, les soldats sont rentrés à leur base sains et saufs et "9 terroristes ont été tués." Aussi y a-t-il des gens -vous en connaissez peut-être - qui pensent que l’on devrait « lâcher un peu Israël ». Eh bien, je dis non !
Les gens qui étaient à bord de la Flottille de Free Gaza étaient des militants pacifistes courageux et si je n’en avais pas été empêché par mon travail, j’aurais été parmi eux sur cette flottille. Les affirmations selon lesquelles ils sont liés à des organisations terroristes ne valent pas un clou.
Ils avaient trois objectifs : amener à Gaza l’aide humanitaire dont elle a grandement besoin, provoquer et embarrasser Israël, et attirer l’attention du monde sur la crise humanitaire à Gaza. Neuf de ces militants ont donné leur vie pour parvenir à ce but.
Que des commandos israéliens armés aient attaqué la flottille dans des eaux internationales est un acte de piraterie. Les gens qui étaient à bord du vaisseau ont fait ce que tout officier de marine vous dirait avoir été leur devoir : ils ont défendu héroïquement leur navire et sa cargaison et, comme nous le savons, neuf d’entre eux ont laissé la vie dans cet action héroïque. Les commandos israéliens, paniqués, ont par lâcheté tiré sur une foule sans armes, tuant neuf personnes et transformant ainsi une opération ratée en une tragédie innommable.
Si j’avais pu me joindre à la Flottille de Free Gaza cela aurait été ma troisième tentative pour pénétrer dans la bande de Gaza assiégée où Israël emprisonne et affame lentement 1.4 million de civils dont 800 000 enfants.
Les Palestiniens n’ont jamais eu d’armée, de chars, d’avions, et pourtant ils sont soumis à un blocus et à des attaques constantes qui entraînent des victimes civiles innombrables, des maladies horribles et un malheur inexcusable.
Certains disent que les militants de la Flottille de Free Gaza voulaient provoquer Israël et qu’ils n’étaient pas de simples militants pacifiques innocents. Mais, le militantisme c’est fait pour provoquer. Un militant ne reste pas tranquillement assis à regarder le monde avancer autour de lui. Contrairement au mythe auquel beaucoup d’Américains blancs voudraient croire, quand Rosa Parks est montée dans un bus et s’est assise à une place réservée à des blancs, elle n’était pas qu’une Afro-américaine fatiguée. Elle était une militante en mission : elle était là pour provoquer un système qui avait ses racines dans le crime de ségrégation raciste systémique dont des parties de ce pays étaient coupables.
Quand quatre étudiants afro-américains organisèrent l’action de Greensboro en février1960, ils ne se sont pas assis pour déjeuner au comptoir réservé aux Blancs simplement parce qu’ils avaient faim. Si on se rappelle MLK Jr., Mahatma Gandhi ou Nelson Mandela, on voit clairement que le militantisme a pour but de provoquer, de révéler le mal, d’y attirer l’attention et puis de s’en débarrasser. Le blocus de Gaza est l’un de ces maux. Les gens qui étaient à bord de la flottille faisaient ce qui est juste.
On doit se demander ce qui est pire, commettre un crime ou le justifier ? Qui sont les plus mauvais ? Ceux qui ont commis l’holocauste juif, le génocide arménien ou l’asservissement et les massacres des Africains ? Ou ceux qui profitent, qui justifient ces horreurs ou nient qu’elles aient eu lieu ? Etant moi même juif et israélien, ayant un père qui fut général dans l’armée israélienne et y ayant moi même servi, je dis ceci : nier ou justifier les actions israéliennes équivaut à nier ou défendre tous les crimes contre l’humanité.
Malheureusement, tout ce qu’on entend dire en provenance des Etats-Unis, c’est que la situation à Gaza est « intenable ». On ne peut que se demander combien de sondages d’opinion ont été faits, combien de brillants experts en communication il a fallu pour produire cette expression vide de sens et réchauffée.
Je suis sûr qu’ils ont eu besoin de l’aval du Département d’Etat, de l’ambassade d’Israël et de l’ AIPAC avant que le Président prononce cet insupportable mot sans vie. La situation à Gaza n’est pas intenable, la situation à Gaza et dans toute la Palestine est catastrophique.
Miko Peled, écrivain et militant pacifiste israélien, vit à San Diego. Son père était le général Matti Peled.
publié par Palestine chronicle
traduction et choix de photo de focus (le 1 juin 2010 des enfants de Gaza jettent des fleurs à la mer en mémoire aux victimes du Mavi Marmara, assassinés par les commandos israéliens) : C. Léostic, Afps

Face aux colons israéliens de Cisjordanie, l’arme du boycott

publié le dimanche 4 juillet 2010

Benjamin Barthe

 
Quand les Cisjordaniens boudent les produits fabriqués dans les colonies juives de peuplement...
Dans les territoires palestiniens de Cisjordanie, le panier de la ménagère est au coeur d’une nouvelle controverse politique. Le Premier ministre, Salam Fayyad, a décidé d’interdire la vente et la consommation de produits fabriqués dans les colonies juives de peuplement, au grand dam de son homologue israélien, Benyamin Netanyahu, qui parle d’"incitation à la haine".
Pas fâché de contredire ses adversaires politiques, qui ne voient en lui qu’un technocrate timoré, Fayyad, ancien cadre du Fonds monétaire international, a ressuscité une loi votée en 2005, mais restée lettre morte, qui prohibe la commercialisation de marchandises confectionnées dans les zones industrielles de ces implantations illégales dans le droit international.
Les masques antirides de la société Ahava, les paquets de biscuits de la compagnie Abadi ou les Jacuzzi de l’entreprise Lipski sont désormais bannis des rayonnages palestiniens, tout comme les productions des quelque 250 entreprises israéliennes installées en zone occupée. "Purger notre marché de ces articles n’est pas une expression de haine, mais une affirmation du droit de notre peuple à vivre", martèle le chef du gouvernement.
Purger notre marché de ces articles est une affirmation du droit de notre peuple à vivre
En conséquence, les douanes palestiniennes multiplient les contrôles à l’entrée des grandes villes et les tournées d’inspection dans les magasins palestiniens. Quelque 10 tonnes de pastèques, provenant des moshavim de la vallée du Jourdain, sont passées il y a peu au pilon. Depuis le lancement de la campagne, en début d’année, près de 40 millions de shekels (8,5 millions d’euros) de marchandises prohibées ont été saisis.
Pour l’instant, leurs vendeurs n’écopent que d’une remontrance, mais, en cas de récidive, ils s’exposent à une amende qui peut atteindre 16 000 shekels (3500 euros) et une peine d’emprisonnement de deux à cinq ans. Cet arsenal répressif s’accompagne d’une campagne de sensibilisation, menée par des milliers de bénévoles qui font du porte-à-porte dans toute la Cisjordanie pour vanter les bienfaits du boycott. "Les colonies israéliennes sont à l’origine du blocage des négociations de paix, affirme Hassan Abou Libdeh, ministre palestinien de l’Economie. Il faut donc assécher les sources qui permettent aux colons de s’enrichir."
Surpris par cet accès d’insoumission, le gouvernement israélien s’est aussitôt cabré. Le toupet de Fayyad agace d’autant plus que l’homme, apprécié des chancelleries occidentales, est relativement intouchable. "Nous avons levé des check points [barrages routiers] et travaillons en permanence à l’avancement de l’économie palestinienne, plaide Netanyahu. En dépit de cela, les Palestiniens refusent la paix économique et prennent des mesures qui, en définitive, se retourneront contre eux."
Une approche partagée par les entrepreneurs israéliens, qui s’inquiètent surtout du second volet de l’offensive palestinienne, encore en gestation, destiné à proscrire l’embauche de Palestiniens dans les colonies juives. Une main-d’oeuvre évaluée à 20 000 personnes, qui font vivre, grâce à leur salaire, près de 150 000 autres Palestiniens. "Fayyad est-il vraiment prêt à virer ces ouvriers et à leur offrir un salaire de remplacement ?" interroge Dan Catarivas, responsable au patronat israélien. [1]
"Chiche !" répond l’entourage du Premier ministre. Un fonds de compensation de 150 millions de dollars est en préparation. Il devrait amortir l’impact de cette nouvelle mesure d’interdiction, censée entrer en application à la fin de l’année. La bataille non violente des colonies ne fait que commencer.
[1] voir aussi Michael BLUM de l’AFP relayée par Google :

Israël commence à s’inquiéter du boycott économique palestinien

MISHOR ADOUMIM — "Le boycott, c’est du terrorisme économique !", fulmine Avi Elkayam, un homme d’affaires israélien qui dirige l’association des industriels de Mishor Adoumim, une colonie juive de Cisjordanie.
Même s’il reconnaît que ce boycott "n’a qu’un impact minime" sur les affaires, M. Elkayam s’inquiète pour l’avenir.
Avec l’ambition de préparer l’avènement d’un Etat indépendant, l’Autorité palestinienne organise un boycottage des produits provenant des 120 implantations juives de Cisjordanie occupée, une décision qui a l’assentiment de la "rue palestinienne".
L’Autorité envisage aussi de sanctionner les Palestiniens qui continueraient d’aller travailler dans les colonies après le 1er janvier prochain, une mesure beaucoup moins populaire.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fustigé l’appel au boycott, jugeant que "malgré nos efforts pour développer une paix économique, les Palestiniens prennent des décisions qui vont à l’encontre avant tout de leurs intérêts".
Avec ses 300 industries, la zone industrielle de Mishor Adoumim fournit plus de 3.000 emplois aux Palestiniens de la région sur les 22.000 travaillant dans des entreprises israéliennes en Cisjordanie.
Avi Elkayam, 35 ans, dirige une société de confiserie avec un chiffre d’affaires d’un million de shekels (200.000 euros), dont 5% proviennent des Territoires palestiniens.
"Nous savons comment contourner ce boycottage, en changeant les étiquettes sur nos produits, par exemple", explique-t-il, assurant qu’aucune entreprise de Mishor Adoumim n’a fermé à cause de l’embargo palestinien.
Mais quand on évoque l’assèchement de la main d’oeuvre palestinienne, il s’emporte : "Depuis 20 ans, nous sommes ensemble ici, Palestiniens et Israéliens, pourquoi vouloir tenter de briser cette coexistence ?"
Une responsable de l’entreprise voisine, qui préfère garder l’anonymat, ne cache pas ses craintes.
Elle vend ses produits dans le monde entier, parfois avec des étiquettes affichant une autre provenance que celle de son usine de Cisjordanie afin de contourner les campagnes internationales de boycott. Les colonies sont considérées comme illégales par la communauté internationale.
Plus de 200 Palestiniens, en majorité de Jéricho, se rendent chaque matin dans cette usine.
"Nous dépendons de ces Palestiniens pour la fabrications de nos produits et ils dépendent de nous pour nourrir leurs familles", précise-t-elle.
Au supermarché Rami Lévy, dans la colonie du Gush Etzion, près de Bethléem, troisième magasin de cette chaîne installé en Cisjordanie, les clients palestiniens côtoient les Israéliens, en majorité des colons venus des implantations voisines.
Le directeur du supermarché, Ovadia Lévy, dont plus de la moitié des 110 employés sont des Palestiniens, est confiant : "Ils continueront d’acheter chez nous car les prix sont attractifs, il y a un plus grand choix de produits que chez eux", assure-t-il.
Il est convaincu que les premières victimes du boycottage seront les Palestiniens eux-mêmes.
"Ils ont besoin de nourrir leurs enfants, l’Autorité palestinienne ne leur offre aucune alternative", souligne-t-il.
C’est ce que pense Moussa Johar, un Palestinien de 55 ans, habitant d’un village voisin, qui déclare : "Personne ne va me dire comment je vais gagner ma vie".
"Nous ne faisons pas de politique, nous voulons continuer à pouvoir ramener de l’argent à la maison et ce n’est pas l’Autorité palestinienne qui va me nourrir", argue cet ouvrier du BTP.

Alors qu’Israël assassine et mutile, la presse s’offusque des propos prétendument « indignes » d’Helen Thomas

publié le dimanche 4 juillet 2010
Alison Weir

 
Chaque fois qu’Israël commet de nouvelles atrocités, les médias détournent aussitôt l’attention de l’opinion publique du lieu du crime.
La presse fait en ce moment de gros titres sur les propos prétendument « antisémites » de Mme Helen Thomas, la doyenne des correspondants de presse de la Maison-Blanche. Tout au travers des États-Unis, les experts clament leur indignation suite à sa déclaration impromptue de 25 secondes à un homme qui lui a braqué une caméra en pleine figure.
Helen Thomas a présenté des excuses publiques pour ses paroles, mais cela n’a pas suffi à apaiser l’indignation de ses puissants ennemis et elle a dû prendre sa retraite, après une longue et brillante carrière.
Avant d’examiner ses propos et leur éventuelle pertinence, jetons un regard sur d’autres évènements récents concernant Israël.
Le 31 mai, des commandos israéliens ont tué au moins neuf militants humanitaires non armés qui tentaient d’apporter de l’aide à Gaza.
Selon les témoins oculaires et des preuves médico-légales, la plupart de ces militants humanitaires ont été tués à bout portant. Parmi eux un jeune citoyen américain de 19 ans, tué de quatre balles dans la tête et une dans la poitrine, tirées à une distance de 45 centimètres.
Israël a immédiatement emprisonné les témoins directs et les centaines d’autres passagers, leur a confisqué caméras, ordinateurs portables, et autres effets personnels, et les a empêchés de parler à la presse durant plusieurs jours. Parmi les personnes incarcérées, il y avait des vétérans américains décorés, et un ancien ambassadeur de 80 ans qui avait été, sous l’administration Reagan, directeur adjoint de la Task Force pour la Lutte contre le Terrorisme.
Quand finalement ils ont été relâchés et qu’ils ont pu raconter ce qui leur était arrivé, beaucoup ont décrit les scènes d’horreur des commandos israéliens visant de leur tirs les humanitaires en pleine tête, de blessés au ventre, de gens en train de saigner à mort, alors même que les humanitaires agitaient des drapeaux blanc et appelaient à l’aide.
Les passagers - y compris ceux qui se trouvaient à bord des navires où, de l’avis des médias US, il n’y eut « aucune violence » - ont également dit avoir été battus brutalement, à maintes reprises, par les forces israéliennes.
Paul Larudee, un accordeur de pianos de 64 ans originaire de Californie, a décrit comment des centaines de commandos israéliens avaient pris d’assaut son navire. Comme il refusait de coopérer avec eux, les soldats l’ont roué de coups, d’abord sur le navire, puis à terre, après qu’il ait été jeté en prison. Finalement, il a été transporté par ambulance vers un hôpital israélien. Mais il a été laissé sans soin ce qui fait dire à Paul Larudee qu’il y a été transféré uniquement parce qu’Israël ne voulait pas que la presse le voie avec son œil tuméfié, ses articulations déboîtées, ses mâchoires meurtries et son corps couvert d’ecchymoses.
Le vétéran des Marines, Ken O’Keefe [1], a parlé des mêmes violences pendant sa détention par les Israéliens. Dans son cas, le public a pu voir son visage ensanglanté, meurtri, dans des clips vidéo et sur des photos, mais seulement sur Internet car les grands médias étas-uniens n’ont pas couvert sa conférence de presse et se sont gardés de publier les photos de ses blessures.
D’autres photos tout aussi affreuses, à la disposition du public états-unien montraient Emily Henochowicz, une étudiante américaine de 21 ans dont l’œil venait d’être crevé par les forces israéliennes. On lui a depuis retiré le globe oculaire et posé trois plaques métalliques sur le visage ; sa mâchoire est fermée par un fil.
Henochowicz, n’était pas sur la flottille ; elle participait à une manifestation non violente contre l’assaut israélien quand un soldat israélien lui a lancé une grenade lacrymogène en pleine figure.
Un citoyen suédois, qui était avec Henochowicz, témoigne : « Ils ont bien vu que nous étions des internationaux et ils nous regardaient vraiment comme s’ils cherchaient à nous viser. Ils ont tiré sur nous, à un rythme accéléré, plusieurs grenades lacrymogènes. Deux grenades sont tombés de chaque côté d’Emily, et une troisième l’a frappée en pleine figure ».
Henochowicz n’est pas la première personne à avoir été frappée par de telles grenades lacrymogènes.
Un Palestinien âgé de trente ans, Basem Ibrahim Abu Rahmeh, a été tué par un soldat israélien qui lui a lancé à bout portant une de ces grenades alors qu’il participait à une manifestation contre la confiscation de terres agricoles palestiniennes par les Israéliens. Une vidéo des faits est disponible sur You Tube ; les médias états-uniens ont également fait le choix de ne pas diffuser cette information.
Un Californien, Tristan Anderson, a été touché à la tête par une grenade similaire alors qu’il prenait des photos dans une autre manifestation. Une partie du cerveau d’Anderson a dû lui être enlevée, et il est resté « quasi inconscient » pendant 6 à 7 mois. Il est maintenant dans un fauteuil roulant ; il ne peut presque pas bouger son bras et sa jambe gauche, il est aveugle d’un œil, et ses fonctions mentales sont très altérées. Des photos de l’agression dont il a été victime sont également disponibles sur Internet.
Depuis 2006, les forces israéliennes ont coupé la bande de Gaza du reste du monde, emprisonnant ainsi un million et demi d’hommes, de femmes et d’enfants, en les privant de denrées alimentaires, de médicaments, de matériaux de construction, comme l’ont indiqué des organisations telles qu’ Amnesty International, Oxfam, et Christian Aid, qui ont déclaré qu’Israël utilise la nourriture et les médicaments comme une arme.
L’une des innombrables victimes de ce siège illégal est Taysir Al Burai, 5 ans. Taysir souffre d’un trouble neurologique aigu et a besoin de soins 24 h sur 24. Selon The Guardian de Londres, il pourrait guérir si Israël lui permettait de sortir de Gaza mais, à ce jour, les demandes répétées de ses parents ont toutes été refusées.
Une autre victime est Mohammad Khader, 7 mois, dont l’œdème au cerveau nécessitait un traitement spécialisé impossible à donner dans les hôpitaux de Gaza démunis par le siège israélien. Les demandes de ses parents, complètement désemparés, pour l’obtention d’une autorisation de se rendre à l’étranger, ont également toutes été refusées. Leur petit enfant est mort, il y a quelques jours.
De tels récits, il y en en a beaucoup d’autres…
La déclaration prétendument « indigne » d’Helen Thomas
Pourtant, la rage qui se déverse dans les médias états-uniens n’est pas dirigée contre ce qui vient d’être dit. On assassine des êtres humains d’une balle dans la tête, on leur massacre les yeux et une partie de leurs fonctions cérébrales, on frappe des personnes âgées, on provoque la souffrance et la mort de petits enfants et de nourrissons, on jette au désespoir leurs parents, mais rien de tout cela ne suscite la moindre colère. En réalité, tout cela est considéré comme trop insignifiant pour mériter d’être signalé.
Par contre, les médias étalent leur indignation au sujet des propos « anti-israéliens » tenus par la vieille dame de 89 ans, Helen Thomas.
Au cours de la vie d’Helen Thomas, Israël a procédé au nettoyage ethnique de plus d’un million de personnes, il les a remplacées par des colons venus du monde entier, il a perpétré des dizaines de massacres, torturé des milliers de personnes, tué et mutilé un nombre incalculable d’enfants, estropié des gens, commis des outrages sur des femmes, des personnes âgées, des déficients et des infirmes.
Il a assassiné des gens dans le monde entier, envahi de nombreux pays, espionné les États-Unis, tué et blessé 200 militaires états-uniens, et emprisonné et torturé des États-Uniens. Tout cela alors qu’il a reçu plus d’argent des États-Unis qu’aucun autre pays dans le monde.
Pendant des années, bien avant de tenir ses propos, Helen Thomas a été la cible de ces haineux partisans états-uniens d’Israël ; la blogosphère sioniste regorge de calomnies nauséabondes à propos de son « look » ; et son ascendance libanaise est régulièrement soulignée par les médias, bien qu’elle soit née et qu’elle ait été élevée dans le Kentucky.
Une des raisons de cette animosité féroce à son égard est le fait qu’Helen Thomas est l’une des rares journalistes de la grande presse à contester les mensonges répandus par les néocons ; mensonges qui ont entraîné les États-Unis dans des guerres, semé massivement la mort, la destruction et la tragédie, et qui continuent à alimenter des politiques de violence et de cruauté.
Alors que ces mêmes groupes et individus qui avaient poussé les États-Unis à attaquer l’Irak ont, ces dernières années, multiplié leurs efforts pour qu’ils détruisent de la même manière les Iraniens au prétexte que l’Iran pourrait développer l’arme nucléaire, les questions qu’Helen Thomas posait à Obama visaient à obtenir qu’il reconnaisse qu’Israël possédait déjà l’arme nucléaire. Alors que le reste de la presse conspirait pour ignorer ce fait, et bien d’autres, Helen Thomas s’attachait à le souligner.
Sans surprise, ce sont les nombreuses personnes complices de ces manipulations, comme l’ancien porte-parole de Bush, Ari Fleisher, qui ont mené la charge contre elle.
Il convient de regarder la vidéo et le contexte dans lequel Thomas a tenu ses propos prétendument « antisémites ».
Un homme, tenant visiblement sa caméra droit sur son visage, lui demande de prononcer quelques mots sur Israël. Elle dit, « Dites-leur [aux juifs israéliens] de foutre le camp de la Palestine. Rappelez-vous, ce peuple est occupé. Et c’est sa terre... ». Ici, il l’interrompt et lui demande où ils devraient aller. Helen Thomas répond : « Qu’ils rentrent chez eux, en Allemagne, en Pologne, en Amérique, et partout ailleurs ».
Bien que Thomas ait présenté depuis ses excuses, et partant de l’idée que beaucoup d’Israéliens ont le droit de vivre là où ils sont, il n’en demeure pas moins que les colons israéliens, viennent effectivement d’ailleurs. En réalité, ils occupent illégalement la terre palestinienne - un fait reconnu même par le département d’État des États-Unis - et le droit international exige qu’ils partent.
Comme si Hitler était toujours au pouvoir et prêt à bondir, de nombreux commentateurs ont exprimé tout particulièrement leur colère parce qu’Helen Thomas a inclus l’Allemagne et la Pologne parmi les endroits où les colons israéliens devraient retourner.
Pourtant, le fait heureux est que la Deuxième Guerre mondiale et l’holocauste nazi ont pris fin il y a plus d’un demi-siècle. Dans la Pologne d’aujourd’hui, il y a un renouveau juif dynamique avec une Menorah haute de dix pieds éclairée dans le centre de Varsovie durant la fête de Hanoukah, et l’Allemagne est devenue, selon le New York Times, « un pays où les juifs veulent vivre ». En réalité, ces dernières années, les juifs ont préféré immigrer en Allemagne plutôt qu’en Israël.
Quant à l’appel d’Helen Thomas à ce que les colons retournent aux États-Unis (cette destination a été omise dans bien des articles), il est loin d’être scandaleux étant donné que de nombreux colons de Cisjordanie viennent effectivement des États-Unis.
Dans l’ensemble, la couverture de l’incident s’est largement écartée de la pratique journalistique normale qui veut que, dans un différend, l’on cite également les deux côtés. En effet, ceux qui soutiennent Helen Thomas sont complètement ignorés, même si la page de You Tube montrant la vidéo infâme contient de nombreux commentaires qui lui apportent un soutien. En revanche, les détracteurs d’Helen Thomas - presque tous des sionistes - sont omniprésents et se gardent en général de révéler les conflits d’intérêts, fréquents chez ceux qui se sont exprimés.
Par exemple, Howard Kurtz du Washington Post, cite Jeffrey Goldberg, sans mentionner que Goldberg est un citoyen israélien qui a servi comme geôlier dans une prison israélienne qui a maintenu en détention, sans inculpation, des centaines de Palestiniens, dont certains ont été tués de sang-froid par le commandant de la prison.
Les grands groupes de presse ne semblent pas non plus avoir enquêté sur les rapports révélant que l’homme qui a pris Helen Thomas en vidéo, le rabbin David Nesenoff, a fait une autre vidéo, très offensante, qui le montre lui en compagnie d’un autre homme personnifiant un prêtre catholique bouffon, avec des immigrants mexicains.
De même, des bulletins d’informations qui nous apprennent qu’un lycée a annulé son invitation à Helen Thomas en qualité de conférencière pour une cérémonie de remise de diplômes, ont omis de dire à leurs lecteurs que de nombreux parents d’élèves de ce lycée, et de nombreux lycéens, avaient exprimé le souhait qu’Helen Thomas vienne donner sa conférence ; alors même que ce groupe passé sous silence représentait une majorité dans l’école. Les gens de ce groupe ont créé une page Facebook, « Helen Thomas aurait dû être notre conférencière » dans laquelle ils notent :
« Le but de notre groupe est de protester, sereinement mais fermement, contre le fait qu’une petite minorité ait eu le pouvoir d’imposer sa volonté à un groupe plus large en se lançant, ou en menaçant de se lancer, dans un discours perturbateur. Notre groupe affirme sa croyance dans un débat raisonnable et son sentiment que, ici, une nette minorité a pu l’emporter sur une grande majorité en dénaturant les questions et le débat. »
Le remplaçant d’Helen Thomas à la prochaine cérémonie de remise de diplômes sera Bob Schiefer, de CBS, qui a des liens familiaux étroits avec George W. Bush, et qui a rarement – voire jamais – contesté les mensonges d’une administration qui a précipité la nation dans la guerre et qui l’y maintient encore.
En ce qui concerne ses articles sur la question israélo-palestinienne, l’observatoire des médias Fairness and Accurate In Reporting (FAIR) a publié une alerte en 2006 contestant "la couverture superficielle et dédaigneuse d’événements complexes et tragiques" fournie par Schiefer.
On ne sait pas qui prendra le siège du premier rang qui était celui d’Helen Thomas lors des briefings de la Maison-Blanche. Vu l’état actuel de la presse, il est probable que les partisans d’Israël poussent en ce moment un ouf de soulagement.
publié par israel-palestinenews.org le 9 juin 2010 et en français par Mondialisation

Mille prisonniers contre le soldat Shalit, quoi pour Salah Hamouri ?

publié le lundi 5 juillet 2010

Sanâa Hasnaoui

 
OPINION : Deux prisonniers ; Un soldat, Français sous uniforme israélien, détenu depuis 4 ans à Gaza par la résistance palestinienne, pour qui M. Sarkozy se dépense sans compter. Un étudiant, français et palestinien, accusé par les autorités d’occupation de son pays - la Palestine- d’un délit d’ intention, dans les geôles israéliennes depuis 5 ans et dont la famille n’est toujours pas reçue par le Président de son autre pays - la France.
Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou vient d’annoncer qu’il serait prêt à échanger mille prisonniers palestiniens contre la libération de Guilad Shalit, soldat franco-israélien de 25 ans enlevé en 2006 lors de l’opération militaire dans la bande de Gaza.
L’histoire de Guilad Shalit n’est pas sans rappeler celle d’un autre jeune français Salah Hamouri d’origine palestinienne, détenu dans une prison israélienne à Guilboa depuis 2005.
Un soir en novembre 2005 à Jérusalem, Salah Hamouri passe devant la maison de Ovadia Yossef ancien grand rabbin, leader spirituel du parti religieux ultra-orthodoxe Shass. Quelques instants plus tard, alors qu’il se fait contrôler, comme des milliers de Palestiniens qui rentrent chez eux au check-point de Qalqilia, il est arrêté puis emprisonné. Sa famille apprend sa détention une semaine plus tard à la télévision.
Le tribunal militaire l’accuse d’avoir eu « l’intention » de participer à un complot visant le rabbin. Sur le conseil de son avocat, Salah Hamouri « accepte » de plaider coupable pour faire passer sa peine de quinze à sept ans. Un chantage bien difficile.
Des comités de soutien tentent d’alerter l’Etat français sur la détention arbitraire de ce jeune.
La France agit un peu tardivement, une demande de clémence émanant du chef de cabinet du président de la République, Cédric Goubet, est présentée au gouvernement israélien. La réponse est immédiate :
« Israël est un Etat de droit il est impossible d’intervenir dans le processus judiciaire en cours. »
Le seul Français détenu dans le monde pour des motifs politiques
Il faut savoir que Salah Hamouri ne dispose que de la nationalité française. En Israël et en Cisjordanie, il circulait avec une carte verte de résident de la ville de Jérusalem-Est.
Selon Jean-Claude Lefort, pésident de France Palestine solidarité (AFPS), Salah serait donc le seul Français dans le monde a être détenu pour des raisons politiques.
La dernière libération en date est celle de Clotilde Reiss. L’Iran avait accepté alors de négocier avec la France. Il semblerait que l’Etat israélien soit moins conciliant envers ce prisonnier français.
La mère de Salah, Denise Guidoux-Hamouri, a rencontré cette semaine le conseiller diplomatique du président de la République, Jean-Daniel Levitte. Il a stipulé que la France poursuivrait son action pour libérer Salah Hamouri.
Jean-Claude Lefort, président de l’AFPS, espère que la famille de Salah Hamouri sera reçu par le président de la république comme l’a été la famille de Guilad Shalit. Ainsi Salah Hamouri, du fond, de sa prison qu’il nomme dorénavant le « cimetière à numéro » gardera espoir.
publié par Rue89
Intro : C. Léostic, Afps

Ce qui guide la politique d’Israël

publié le lundi 5 juillet 2010
Ilan Pappé
En 2010, Israël reste, à bien des égards, un État prussien colonisateur. C’est-à-dire un État combinant, à tous les niveaux de la vie, des politiques colonialistes et un haut niveau de militarisation.
Historien israélien dissident, désormais expatrié en Grande-Bretagne, Ilan Pappé se distingue par ses analyses claires et lucides des ressorts internes du conflit. En un récent article publié dans le Herald Scotland, il explique le lavage de cerveau auquel est soumis tout citoyen israélien. Et éclaire les motivations biaisées et fallacieuses sous-tendant l’attaque de la flottille. Traduction :
L’aspect le plus déroutant de l’affaire de la flottille de Gaza a très certainement été la défense indignée et moralisatrice du gouvernement et du peuple israélien.
Les modalités de cette réponse sont peu relayées par la presse britannique, mais il s’agit aussi bien de communications officielles, célébrant l’héroïsme des commandos ayant pris d’assaut le navire, que de manifestations d’écoliers en soutien inconditionnel au gouvernement et contre une prétendue nouvelle vague d’antisémitisme.
En tant que natif d’Israël, passé avec enthousiasme par tout son processus de socialisation et d’endoctrinement pendant un quart de siècle, je ne connais que trop bien cette réaction.
Comprendre l’origine de cette attitude furieusement protectrice est une clé essentielle pour appréhender correctement l’obstacle principal à la paix en Israël et en Palestine. On ne peut mieux définir cette barrière que comme la perception officielle et populaire qu’ont les juifs Israéliens de la réalité politique et culturelle qui les entoure.
Un certain nombre de facteurs expliquent ce phénomène, mais trois d’entre eux sont particulièrement remarquables, et interconnectés. Ils forment l’infrastructure mentale individuelle sur laquelle la vie en Israël de tout juif sioniste est basée, et dont il est presque impossible de s’écarter - ce dont, personnellement, je n’ai que trop fait l’expérience.
La première hypothèse, et la plus importante, est la suivante : ce qui était historiquement la Palestine est d’après un irréfutable droit sacré la propriété politique, culturelle et religieuse du peuple juif représenté par le mouvement sioniste, puis plus tard par l’Etat d’Israël.
La plupart des Israéliens, les hommes politiques comme les citoyens, comprennent que ce droit ne peut être pleinement appliqué. Mais bien que les gouvernements successifs aient été assez pragmatiques pour accepter la nécessité d’entamer des négociations de paix et celle d’une sorte de compromis territorial, ce rêve n’a pas été abandonné. Et - ce qui est encore plus important - la conception et la représentation de toute politique réaliste est ainsi considérée comme un acte de générosité internationale ultime et sans précédent.
Toutes les insatisfactions palestiniennes ou - dans le cas qui nous intéresse - internationales, exprimées devant les propositions mises en avant par Israël depuis 1948, ont donc été considérées comme insultantes et ingrates face à la politique accommodante et éclairée de la « seule démocratie du Moyen-Orient ». Maintenant, imaginez que ce mécontentement se traduise par une lutte réelle et parfois violente, et vous commencez à comprendre les mécanismes de cette fureur vertueuse. Lorsque nous étions écoliers, pendant le service militaire et plus tard en tant que citoyens israéliens adultes, la seule explication donnée aux réactions arabes ou palestiniennes était que notre comportement civilisé s’opposait à la barbarie et aux antagonismes de la pire espèce.
Selon le discours dominant, il y aurait deux forces malveillantes à l’œuvre contre Israël. La première consisterait en l’ancien et habituel mouvement antisémite du monde au sens large, un virus infectieux touchant soi-disant tous ceux qui entrent en contact avec les Juifs. Selon ce discours, les Juifs modernes et civilisés ont été rejetés par les Palestiniens simplement parce qu’ils étaient juifs, et non par exemple parce qu’ils ont volé leur terre et leur eau jusqu’en 1948, expulsé la moitié de la population Palestinienne en 1948, imposé une occupation violente de la Cisjordanie et, dernièrement, un siège inhumain de la bande de Gaza. Cela explique également pourquoi l’action militaire est considérée comme la seule réaction possible : une fois les Palestiniens vus comme cherchant inéluctablement à détruire Israël, suivant en cela une pulsion atavique, la seule manière possible d’y faire face repose sur la force militaire.
La seconde force est également un phénomène qui, selon eux, n’a rien de neuf : une civilisation islamique chercherait à détruire les Juifs en tant que foi et nation. Le courant dominant chez les orientalistes israéliens, appuyés par de nouveaux universitaires conservateurs aux États-Unis, a contribué à définir cette phobie comme étant une vérité scientifique. Ces peurs, pour être immuables, doivent évidemment constamment être nourries et manipulées.
De là découle la seconde caractéristique permettant une meilleure compréhension de la société juive israélienne : Israël est dans une position de déni. Même en 2010, avec tous les moyens de communication et d’information alternatifs et internationaux, la plupart des Juifs israéliens sont toujours alimentés quotidiennement par des médias qui leur cachent la réalité de l’occupation, de la stagnation ou de la discrimination. C’est notamment valable en ce qui concerne le nettoyage ethnique commis par Israël en 1948, qui a transformé la moitié de la population palestinienne en réfugiés, a détruit la moitié de ses villes et villages, et a vu les Israéliens s’arroger 80 % de son pays. Il est douloureusement clair que, même avant que les murs et clôtures de l’apartheid n’aient été construits autour des territoires occupés, l’Israélien moyen n’était pas au courant. Et qu’il ne s’intéressait pas aux 40 années de violations systématiques des droits civils et humains de millions de personnes, réalisées sous le contrôle direct et indirect de son État.
Les Israéliens n’ont pas non plus eu accès à des comptes rendus honnêtes sur la souffrance des habitants de la bande de Gaza pendant les quatre dernières années. Et, sur le même schéma, les informations distillées sur la flottille correspondent à l’image d’un État attaqué par les forces combinées de l’antisémitisme séculaire et du nouvel islamisme judéocide fanatique, forces débarquant pour détruire Israël. (Après tout, pourquoi auraient-ils envoyé l’élite des meilleurs commandos du monde pour faire face à des militants des droits de l’homme sans défense ?)
Quand j’étais jeune historien en Israël dans les années 1980, c’est d’abord ce déni qui a attiré mon attention. En tant que chercheur débutant, j’avais décidé d’étudier les événements de 1948, et ce que j’ai alors trouvé dans les archives m’a permis de mettre un pied hors du sionisme. Doutant de l’explication officielle du gouvernement à propos de son agression du Liban en 1982 et de son comportement pendant la première Intifada en 1987, j’ai commencé à réaliser l’ampleur de la manipulation. Je ne pouvais plus souscrire à une idéologie déshumanisant les Palestiniens autochtones et favorisant des politiques de dépossession et de destruction.
Le prix de ma dissidence intellectuelle a fini par tomber : la condamnation et l’excommunication. En 2007, j’ai quitté Israël et mon travail à l’Université d’Haïfa pour un poste d’enseignant au Royaume-Uni, où les points de vue qui seraient au mieux considérés en Israël comme de la folie, au pire comme une trahison pure et simple, sont partagés par presque toutes les personnes honorables du pays, qu’elles aient ou non une connexion directe à Israël et à la Palestine. Ce chapitre de ma vie - trop compliqué à décrire ici - constitue la base de mon prochain livre, Out Of the Frame, qui sera publié cet automne. Brièvement, il s’agit de l’évolution d’un sioniste israélien tout ce qu’il y a de plus banal et ordinaire, évolution menée grâce à la découverte de sources d’information alternatives, à des relations étroites avec plusieurs Palestiniens et à des études post-universitaires à l’étranger, en Grande-Bretagne. Ma quête d’une véritable histoire des événements au Moyen-Orient m’a obligé à démilitariser mon esprit.
Même aujourd’hui, en 2010, Israël reste, à bien des égards, un État prussien colonisateur. C’est-à-dire un État combinant, à tous les niveaux de la vie, des politiques colonialistes et un haut niveau de militarisation. il s’agit là de la troisième caractéristique de l’État juif, à appréhender pour comprendre la réaction israélienne. Elle se manifeste par la domination de l’armée sur l’ensemble de la vie politique, culturelle et économique d’Israël. Le ministre de la Défense, Ehud Barak, a ainsi été le commandant de Benjamin Netanyahu, le Premier ministre, dans une unité militaire semblable à celle qui a agressé la flottille. Un contexte qui explique grandement la réponse sioniste de l’État à ce qu’eux, et tous les officiers de commando, ont perçu comme l’ennemi le plus redoutable et le plus dangereux qui soit.
Il faut probablement être né en Israël, comme je le suis, et être passé par tout le processus de socialisation et d’éducation - y compris le service militaire - , pour saisir la puissance de cette mentalité militariste et ses conséquences désastreuses. Et il faut un tel passé pour saisir pourquoi les fondements de l’approche de la communauté internationale au Moyen-Orient sont totalement et désastreusement inadaptés à la situation.
La réaction internationale se base sur l’hypothèse que des concessions palestiniennes croissantes et un dialogue continu avec l’élite politique israélienne pourraient faire émerger une nouvelle réalité sur le terrain. Selon le discours officiel en Occident, une solution très raisonnable et réalisable - la solution des deux États - est à portée de la main pour peu que toutes les parties fournissent un ultime effort. Un tel optimisme est malheureusement erroné.
La seule version de cette solution [des deux États] qui soit acceptable pour Israël ne saurait l’être pour l’Autorité palestinienne « apprivoisée » à Ramallah, non plus que pour le Hamas « péremptoire » à Gaza. Comprendre : l’offre d’emprisonner les Palestiniens dans des enclaves apatrides pour peu qu’ils mettent fin à leur lutte. Ainsi, avant même de discuter d’une solution alternative - un État démocratique commun, ce que je soutiens moi-même - ou d’explorer l’idée plus plausible de l’établissement de deux États, il faut transformer en profondeur la mentalité officielle et populaire en Israël. Cette mentalité est le principal obstacle à une réconciliation pacifique dans le terrain morcelé d’Israël et de la Palestine.
Comment peut-on la faire évoluer ? C’est là le plus grand défi que doivent relever les militants en Palestine et en Israël, les Palestiniens et leurs partisans à l’étranger, et toute personne dans le monde se souciant de la paix au Moyen-Orient. Ce qu’il faut, en premier lieu, c’est la reconnaissance que l’analyse présentée ici est valable et acceptable. Alors seulement, on pourra commencer à faire des conjectures. Il est présomptueux de s’attendre à ce que les gens revisitent une histoire de plus de 60 ans afin de mieux comprendre pourquoi l’agenda international actuel concernant Israël et la Palestine repose sur des bases erronées et préjudiciables. Mais on peut certainement s’attendre à ce que les politiciens, les décideurs géopolitiques et les journalistes réévaluent ce qui a été appelé par euphémisme le « processus de paix » depuis 1948. Il faut également leur rappeler ce qui s’est réellement passé.
Depuis 1948, les Palestiniens luttent contre le nettoyage ethnique de la Palestine. Cette année-là, ils ont perdu 80 % de leur patrie et la moitié d’entre eux ont été expulsés. En 1967, ils ont perdu les 20 % restants. Ils ont été fragmentés géographiquement, et traumatisés comme personne ne l’a été au cours de la seconde moitié du 20e siècle. Et n’eut été la fermeté de leur mouvement national, cette fragmentation eut pu permettre à Israël de faire main basse sur l’ensemble de la Palestine historique, poussant les Palestiniens vers l’oubli.
Transformer un état d’esprit est un long processus d’éducation et de conscientisation. Contre toute attente, certains groupes alternatifs au sein d’Israël avancent sur cette longue et sinueuse route vers le salut. En attendant, il faut mettre un terme à ces politiques israéliennes qui sont symbolisées par le blocus de Gaza. Elles ne cesseront pas plus à cause des faibles condamnations internationales que nous avons entendues la semaine dernière qu’en raison du mouvement à l’intérieur d’Israël, trop faible pour provoquer un changement dans un avenir proche. Et le danger ne réside pas seulement dans la destruction continue des Palestiniens, mais aussi dans la constante surenchère israélienne qui pourrait conduire à une guerre régionale, avec des conséquences désastreuses pour la stabilité de l’ensemble du monde. Par le passé, le monde libre a fait face à ce type de situations explosives en prenant des mesures fermes, comme les sanctions contre l’Afrique du Sud et la Serbie. Seules des pressions sérieuses et durables des gouvernements occidentaux sur Israël feront là-bas passer ce message que le chantage militaire et la politique d’oppression ne peuvent être moralement et politiquement acceptables pour le monde auquel Israël veut appartenir.
La continuité dans la diplomatie des négociations et des « pourparlers de paix » permet aux Israéliens de poursuivre sans cesse la même stratégie ; et plus cela perdure, plus il sera difficile de réparer les dégâts. Le moment est venu de s’unir avec les mondes arabe et musulman, en offrant à Israël une possibilité de rentrer dans la norme et de se faire accepter, en contrepartie d’un abandon inconditionnel des idéologies et pratiques passées.
Le retrait de l’armée de la vie des Palestiniens opprimés en Cisjordanie, la levée du blocus de Gaza et l’abolition de la législation raciste et discriminatoire contre les Palestiniens en Israël seraient de premiers pas fort bien venus vers la paix.
Il est également essentiel de discuter sérieusement et sans préjugés ethniques d’un retour des réfugiés palestiniens, selon des modalités respectant leur droit fondamental au rapatriement et les chances de réconciliation en Israël et en Palestine. Toute politique allant dans ce sens doit être approuvée, accueillie et mise en œuvre par la communauté internationale et les populations vivant entre le Jourdain et la mer Méditerranée.
Alors, les seules flottilles qui se rendront à Gaza seront celles des touristes et des pèlerins.  [1]
[1] Notes [1] Ainsi qu’il l’explique dans un entretien donné à Il Manifesto, où il revient sur les raisons de son départ. Le Grand Soir a traduit cet entretien. [2] Ilan Pappé revient sur l’épuration ethnique pratiquée depuis 1948 dans cet entretien.
publié par le Herald Scotland le 6 juin 2010 http://www.heraldscotland.com/comme...
et en français par Article XI http://www.article11.info/spip/spip... ,
relayé par Info Palestine le 16 juin 2010

Assad : Washington incapable de gérer le processus de paix

05/07/2010
Le président syrien Bachar el-Assad a jugé que les États-Unis étaient trop « faibles » pour réussir un processus de paix au Proche-Orient et plaidé pour une zone sans armes nucléaires dans cette région, dans une interview publiée hier par le quotidien argentin Clarin.
« Notre expérience avec les États-Unis est que ceux-ci ne sont pas capables de gérer un processus de paix du début à la fin », a déclaré M. Assad. « Le poids politique essentiel de certains pays du Nord, comme l'Europe ou les États-Unis, a changé » et il s'est déplacé vers « d'autres pays, du sud du monde, comme la Turquie et le Brésil », a estimé le président syrien.
À propos de la problématique nucléaire en général, il a expliqué que la position de la Syrie était de « transformer le Moyen-Orient en zone sans armes nucléaires ». Si l'on déclenche une course à l'armement nucléaire dans cette région, « on ne pourra pas la contrôler », a-t-il averti. « Les choses vont aller jusqu'à la limite, c'est là le danger. Et si Israël continue à être un pays nucléaire dans le sens militaire, cette course va commencer un jour. »

Netanyahu et Obama vont tenter demain de renouer un dialogue difficile

05/07/2010
Le gouvernement israélien décide d'étendre les compétences de la commission chargée d'enquêter sur le raid contre la flottille turque.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu espère donner une image plus sereine de ses relations avec le président Barack Obama demain à la Maison-Blanche, après le sérieux coup de froid du précédent sommet en mars. Sur le fond, en revanche, les analystes ne s'attendent à aucune percée dans la mesure où les deux dirigeants ne disposent aujourd'hui que d'une marge de manœuvre limitée, chacun pour des raisons de politique intérieure.
Au menu des discussions figureront les négociations de paix entre Israël et les Palestiniens et l'échéance du gel provisoire de la construction dans les colonies juives de Cisjordanie qui expire en septembre.
Parmi les autres dossiers : la levée partielle du blocus israélien de la bande de Gaza et le nucléaire iranien.
Sous pression internationale, Israël a fini par alléger son embargo à la suite du raid contre une flottille humanitaire pour Gaza qui a fait 9 morts parmi les passagers d'un ferry turc le 31 mai. L'opération a provoqué une grave crise avec Ankara, un autre allié stratégique de Washington.
Selon un porte-parole du département d'État, Philip Crowley, les États-Unis s'attendent à ce que M. Netanyahu présente au président Obama « un rapport préliminaire de l'enquête israélienne sur la tragédie de la flottille ». Le gouvernement israélien a décidé hier d'étendre les compétences de la « commission publique indépendante » chargée d'enquêter sur l'incident.
À propos du processus de paix, M. Netanyahu va insister auprès de Barack Obama sur la nécessité de passer des discussions indirectes à des « négociations directes ». Les Palestiniens ont suspendu le dialogue direct en décembre 2008 après l'offensive israélienne contre Gaza. Depuis début mai, des discussions ont repris via le médiateur américain George Mitchell, mais elles n'ont débouché sur rien pour le moment, même si Washington a fait état de « progrès ».
Un haut responsable palestinien a affirmé hier à l'AFP « n'être au courant ni n'avoir été informé d'aucun progrès ». « Ils (les Américains) s'efforcent de créer un climat positif pour contribuer à faire de la visite de Netanyahu un succès », a-t-il estimé sous le couvert de l'anonymat.
Lors de leur dernière entrevue à Washington, M. Netanyahu avait eu droit en mars à un accueil glacial à la Maison-Blanche après l'annonce par Israël de la construction de 1 600 logements dans un quartier de colonisation de Jérusalem-Est annexée. Cette fois, l'atmosphère devrait être plus chaleureuse. « Le plus important pour les États-Unis, ce sont les apparences. Fondamentalement, c'est une administration qui veut faire bonne figure et montrer qu'elle parvient à quelque chose », explique le spécialiste du Proche-Orient Barry Rubin.

L'occupation discute l'interdiction de tout renouvelement à la décision de gel des colonies

[ 04/07/2010 - 11:35 ]

Al-Qods occupée - CPI
 Le comité ministériel sioniste des affaires législatives discute, aujourd'hui dimanche 4/7, un projet de loi qui exige le transfert à la Knesset de toute décision de gèle concernant les constructions ou élargissements des colonies sionistes afin qu’elle soit approuvée, c'est-à-dire, le retrait de ce pouvoir du gouvernement de Benjamin Netanyahu.
La radio de l'occupation a dit, aujourd’hui dimanche, que ce projet de loi vient sur la base de la demande des membres du Likoud et du bloc de l'union nationale à la Knesset sioniste.
Il a ajouté que cette loi vise à interdire au  gouvernement sioniste de prolonger la décision de gel des colonies en Cisjordanie occupée qui va finir au mois de septembre prochain. Notons que les constructions des colonies sont continuelles en Cisjordanie malgré cette décision.

Al-Zahhar nie l'existence de nouvelles propositions concernant l'opération d'échange des prisonniers

[ 04/07/2010 - 10:30 ]

Gaza/al-Nassera – CPI
Le membre du bureau politique du mouvement du Hamas, Dr. Mahmoud al-Zahhar, a démenti l'existence de nouvelles propositions sérieuses autour de l'opération d'échange des prisonniers qui  a été paralysée par les sionistes depuis plus de 5 mois, tout en portant l'occupation israélienne responsable de la perte du temps dans cette opération et de son échec.
Lors d'un programme en direct sur la chaîne d'al-Jazeera, al-Zahhar a annoncé, le samedi soir 3/7, que le mouvement du Hamas est prêt pour reprendre les négociations sur l'opération d'échange, en la considérant d'une question humaine au premier lieu en disant : "Nos mains sont ouvertes pour réaliser cette opération, car notre mission sacrée est de libérer nos captifs".
Il a affirmé que la recherche d'un nouveau médiateur est inutile parce que l'occupation a changé les règles et les conditions d'échange, en soulignant que c'est l'entité sioniste qui a demandé l'existence d'un médiateur allemand et non le Hamas.
De son côté, la haute commission nationale des captifs a annoncé, l'organisation, ce matin dimanche 4/7, un sit-in de solidarité avec les familles des captifs devant la maison du Dr. Mahmoud al-Zahhar, pour lui donner une lettre dans laquelle on demande au Hamas de s'attacher à ses positions concernant l'opération d'échange des prisonniers avec l'occupation.
La commission a déclaré que ce pas vient dans le cadre de la réponse aux mouvements et actions de la famille du soldat sioniste capturé par la résistance palestinienne dans la Bande de Gaza, Gilad Chalit, qui dirige une marche massive vers la maison du premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahu, pour presser sur lui et travailler pour libérer son fils.
D'autre part, le gouvernement sioniste avait affirmé que le médiateur allemand est le seul côté qui est habilité à négocier autour de l'opération d'échange des prisonniers avec le mouvement du Hamas.
Des masses médias hébreux ont rapporté du bureau de Netanyahu son affirmation que le médiateur allemand poursuit son travail.