lundi 15 décembre 2014

La Palestine doit juger les crimes israéliens

Que vaut la « reconnaissance » comme Etat… d’un Etat qui n’assume pas ses fonctions, et spécialement sa fonction judiciaire ? Pourquoi la Justice palestinienne ne juge-t-elle pas les crimes israéliens ?
Ziad Abou Eïn, ministre palestinien chargé de la colonisation, est mort ce mercredi à la suite de heurts avec des soldats israéliens lors d’une manifestation de 300 personnes protestant contre la confiscation des terres palestiniennes.
La manifestation est partie en cortège vers le village palestinien de Turmus Ayya, près de Ramallah, en direction l’avant-poste illégal d’Adei Ad, établi par des colons israéliens, avec l’intention de planter des oliviers. Les marcheurs ont été arrêtés par des soldats israéliens, et Ziad Abou Eïn a été empoigné au col et à la gorge, avant d’être projeté à terre, et frappé. Les témoins décrivent des coups de poing et de crosse. Des images montrent une grenade lacrymogène explosant au pied du ministre, qui s’affaisse en se tenant la poitrine. Il a été emmené à l’hôpital, mais c’était trop tard, et il est décédé.
Mahmoud Abbas a dénoncé un « acte barbare », et a décrété trois jours de deuil, affirmant que toutes les options étaient « ouvertes ». Ban Ki-moon a demandé à Israël une « enquête rapide et transparente ». Bon… On comprend donc qu’il ne se passera rien, et qu’il s’agit juste d’effets oratoires pour calmer la colère de la rue palestinienne.
Je pose une question simple : pourquoi Abbas ne déclare-t-il pas qu’une enquête judiciaire va être ouverte, pour que la justice de l’Etat de Palestine enquête et juge les coupables ? Ca, au mois, ce serait clair. La Palestine a une organisation judiciaire complète, et elle doit engager des procès sérieux dans de telles circonstances ? C’est une prérogative d’Etat. Basiquement, un Palestinien a été tué en Palestine : l’affaire doit être confiée à la justice palestinienne qui doit enquêter. Pourquoi cette renonciation… alors qu’Israël juge et emprisonne les Palestiniens ?
Et nos braves parlementaires français qui votent des résolutions infantiles sur la « reconnaissance » de l’Etat de Palestine, ils pourraient encourager les Palestiniens rendent justice, ce serait un peu plus clair… Le problème est que les uns et les autres, il faut bien le constater, n’assument pas leurs discours. On se paie de mots avec une invocation mythique de « reconnaissance d’Etat», mais on refuse d’en exercer les prérogatives contre Israël.
Pourtant, qui a peur de l’Etat de droit ? Qui a peur de la justice ?
injustice_desmond-tutu

L'ONU appelle Israël à plus de retenue dans le maintien de l'ordre des manifestations palestiniennes

Les autorités israéliennes doivent prendre des mesures d'urgence pour mettre un terme aux violences et à la répression meurtrière visant les Palestiniens lors de manifestations dans les territoires occupés et procéder systématiquement à des enquêtes en cas d'incident, a déclaré vendredi le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein.
« La question de la réaction des forces de sécurité israéliennes aux manifestations a été mise en lumière par la mort du ministre palestinien Ziad Abu Ein après que des troupes israéliennes ont affronté des manifestants le 10 décembre », a regretté M. Zeid.
« Les incidents ayant conduit à la mort du ministre sont inquiétants et doivent faire l'objet d'une enquête approfondie », a déclaré le Haut-Commissaire. « Je présente mes plus sincères condoléances à la famille de Ziad Abu Ein, et au peuple de la Palestine. Mourir de cette façon alors qu'il participait à une manifestation pacifique contre des colonies de peuplement illégales, centrée autour de la plantation d'oliviers à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'homme est d'une ironie terrible et profondément tragique ».
M. Zeid a également mentionné le cas d'un enfant palestinien grièvement blessé à la tête par des tirs à balle réelle provenant des forces de sécurité israéliennes dans le camp de réfugiés de Jalazone en Cisjordanie, lors de manifestations déclenchées par la mort de Ziad Abu Ein.
« Le fait que cet enfant ait été blessé doit également donner lieu à une enquête », a déclaré le Haut-Commissaire, notant que les rapports sur l'utilisation excessive de la force par les forces de sécurité israéliennes attestent de la détérioration du phénomène. « Rien que cette année, au moins 50 Palestiniens ont trouvé la mort dans des incidents impliquant les forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie, notamment à Jérusalem-Est. C'est presque le double des 27 victimes palestiniennes constatées en 2013 dans des circonstances similaires ».
« Manifester pacifiquement est un droit de l'homme, et les forces de sécurité israéliennes doivent faire preuve de retenue dans leur maintien de l'ordre lors de ces évènements, conformément aux normes internationales», a conclu M. Zeid.

Le Parlement portugais appelle le gouvernement à reconnaître l'État palestinien

Le Parlement portugais a adopté vendredi une recommandation appelant le gouvernement à reconnaître l'État palestinien, avec les voix de la majorité et d'une partie de l'opposition.
La motion, déposée conjointement par la majorité de centre-droit au pouvoir et le Parti socialiste, principal parti d'opposition, propose de «reconnaître, en coordination avec l'Union européenne, l'État de Palestine comme un État indépendant et souverain».
L'exécutif doit «continuer à promouvoir le dialogue et la coexistence pacifique de deux États démocratiques, Israël et la Palestine», ont encore estimé les députés, ajoutant que «seules des négociations pourront garantir la sécurité et la paix dans cette région».
Le gouvernement portugais «choisira le moment le plus adapté» pour reconnaître l'État palestinien, a immédiatement réagi le ministre portugais des Affaires étrangères, Rui Machete, devant les députés.
«Le gouvernement portugais est sensible à l'appel du parlement et choisira le moment le plus adapté pour reconnaître l'État palestinien», afin «qu'Israéliens et Palestiniens cohabitent durablement et de façon pacifique», a ajouté M. Machete.
Le vote du Parlement portugais s'inscrit dans un mouvement global en Europe, au lendemain d'une initiative similaire du Sénat, deuxième chambre du Parlement français, et quelques jours après l'Assemblée nationale.
Mercredi, les députés irlandais avaient également adopté une motion demandant à leur gouvernement de reconnaître l'État palestinien, dans la foulée des Parlements britannique et espagnol.
Les tensions s'aggravent depuis l'été en Cisjordanie, mais aussi à Jérusalem-Est occupée et annexée. Dernières violences en date, un Palestinien a attaqué vendredi à l'acide et blessé une famille d'Israéliens avec quatre enfants avant d'être blessé par balle, près de Bethléem et d'un bloc de colonies israéliennes en Cisjordanie occupée.
La situation s'était tendue mercredi avec le décès de Ziad Abou Eïn, un haut dirigeant palestinien, mort à la suite de heurts avec les soldats israéliens au cours d'une manifestation contre la colonisation en Cisjordanie.

Netanyahu rejette le projet de résolution palestinien avant de rencontrer Kerry

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a sèchement rejeté lundi la décision palestinienne de déposer à l'ONU un projet controversé de résolution, quelques heures avant sa rencontre avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry à Rome.
Avant de s'envoler pour la capitale italienne, Netanyahu a rejeté tout ultimatum visant à obtenir, via une résolution des Nations unies, la fin de l'occupation israélienne dans un délai de deux ans, comme le prévoit le texte que la Jordanie devrait présenter mercredi à New York au nom des Palestiniens.
Netanyahu doit rencontrer en début d'après-midi M. Kerry à la résidence de l'ambassadeur américain à Rome.
Le secrétaire d'Etat américain multiplie actuellement les entretiens en Europe pour tenter de relancer le processus de négociations israélo-palestinien. Il a ainsi abordé le sujet dimanche soir avec son homologue russe.
Sergueï Lavrov a souligné la nécessité d'éviter que "la situation ne se détériore encore davantage", assurant chercher ce qui pouvait "être fait ensemble pour l'éviter".
L'annonce des Palestiniens est tombée dans la soirée via une déclaration de Wassel Abou Youssef, un des dirigeants de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP): "La direction palestinienne a décidé d'aller devant le Conseil de sécurité mercredi pour qu'il vote le projet (demandant) la fin de l'occupation" israélienne.
Cette initiative risque de se heurter au veto américain. Washington s'oppose à toute mesure unilatérale de la part des Palestiniens visant à obtenir de l'ONU la reconnaissance d'un Etat, jugeant qu'il doit être l'aboutissement de négociations.
"Ce n'est pas la façon dont, je pense, il nous faut appréhender une négociation très compliquée, en imposant une échéance de deux ans", a commenté à ce propos un responsable du Département d'Etat.

Netanyahu rejette tout retrait en Cisjordanie et à Jérusalem-est d’ici deux ans

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté catégoriquement dimanche l'idée d'un retrait de Cisjordanie et de Jérusalem-est d'ici deux ans, à la veille d'une rencontre à Rome avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry.
"Nous sommes confrontés à la possibilité d'une attaque diplomatique, autrement dit d'une tentative de nous imposer par des décisions de l'ONU un retrait aux lignes (frontières) de 1967 dans un délai de deux ans", a affirmé
Benjamin Netanyahu en conseil des ministres, selon un communiqué de ses services.
Un tel retour "amènerait les islamistes extrémistes dans les banlieues de  Tel Aviv et au coeur de Jérusalem", a prévenu le Premier ministre. "Nous ne le permettrons pas. Nous le rejetterons fermement et de façon responsable".
Les Palestiniens, soutenus par la Ligue arabe, veulent soumettre au Conseil de sécurité de l'ONU un texte réclamant d'ici à novembre 2016 un retrait israélien de "la totalité des territoires occupés depuis 1967".
Ce projet ayant toutes les chances de se heurter au veto américain, la France a lancé depuis plusieurs semaines des consultations avec Londres et Berlin, puis avec Washington et Amman, pour mettre au point un texte de consensus, en fixant peut-être une échéance pour la fin de ces négociations.
"Nous devons fixer un calendrier, car en l'absence de calendrier comment convaincre qu'il ne s'agira pas d'un énième processus sans perspectives réelles?", déclarait fin novembre le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, mentionnant un délai de deux ans.
Le texte de compromis appellerait à la reprise rapide des négociations israélo-palestiniennes, gelées depuis le printemps, sur la base d'une série de principes comme la coexistence pacifique d'Israël et d'un Etat palestinien.
Dans un deuxième temps, Paris envisage une conférence internationale pour encadrer et soutenir ces négociations, avec la participation des pays arabes.
Vendredi, le Parlement portugais a adopté une recommandation appelant le gouvernement de ce pays à reconnaître l'Etat palestinien. Une démarche similaire à celles récemment entreprises en France, en Irlande, en Grande-Bretagne et en Espagne.
Selon l'Autorité palestinienne, quelque 135 pays dans le monde reconnaissent l'Etat de Palestine, le dernier en date étant la Suède.

Assassinat d’Abou Eïn: l’ONU exige une enquête, 50 palestiniens tués en 2014

Le Haut-commissaire des Nations-Unies pour les Droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a demandé instamment vendredi aux autorités de l’occupation israéliennes de "prendre des mesures urgentes pour mettre un terme "aux incidents causant des "morts et des blessés" lors de manifestations dans les Territoires palestiniens occupés. 
Le Haut-commissaire a également demandé à Israël de mener une enquête sur "ces incidents", dans un communiqué publié à Genève.
Mercredi, en Cisjordanie occupée un haut responsable palestinien, Ziad Abou Eïn, a été succombé après avoir été battu par des soldats israéliens et inhalé de gaz lacrymogènes.
Abou Eïn faisait part à une manifestation pacifique contre la colonisation israélienne près d'un village de Cisjordanie occupée, les participants voulant planter des oliviers dans ce village constamment menacé par les colons.
Alors que le chef de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas a directement accusé les autorités israéliennes d’avoir commis ce crime, tournant en dérision les manœuvres médiatiques qu’elles vont déployer pour s’en disculper, des agences internationales semblent opter pour la version israélienne et prétendent "qu’Abou Zeid a été tué dans des heurts".
Sachant que nombreux participants à la manifestation ont assuré pour plusieurs télévisions arabes que ce sont les militaires israéliens qui les agressés sans qu’aucune action n’ait émané de leur part.  
Les incidents qui "sont survenus avant" le décès du responsable palestinien doivent faire l'objet d'une "enquête approfondie", soutient M. Zeid, qui a également présenté ses condoléances à "la famille de Ziad Abou Eïn et au peuple palestinien". 
M. Zeid a aussi évoqué le cas d'un adolescent palestinien, très grièvement blessé à la tête par un tir de l'armée israélienne le 10 décembre également, lors des manifestations dans le camp de réfugiés de Jelazoun, en Cisjordanie occupée. 
Ces affrontements avaient éclaté après la mort de Ziad Abou Eïn.
"Les blessures de cet enfant doivent également faire l'objet d'une enquête approfondie", a déclaré M. Zeid. 
50 tués palestiniens dans des manifestations
Durant la seule année 2014, indique le Haut-commissariat des droits de l'homme de l'ONU, il y a eu au moins 50 décès de Palestiniens lors d'incidents impliquant les forces de l'ordre israéliennes, en Cisjordanie et Jérusalem-Est occupées.
C'est presque le double du bilan de 2013, qui faisait état de 27 décès palestiniens dans les mêmes circonstances.
Un vendredi de manifestations
Les rassemblements et les manifestations des Palestiniens se sont multipliés au rythme de la persistance des autorités de l’occupation israélienne dans les projets de colonisation de la Cisjordanie et de l’est de Jérusalem al-Quds.
Ce vendredi encore, et toujours en Cisjordanie, une vingtaine de Palestiniens ont été blessés quand les soldats israéliens leur ont tiré à balles réelles dans les jambes près de Ramallah et Hébron al-Khalil après la prière du vendredi, ont rapporté les services de secours et de sécurité palestiniens.
La grande prière musulmane du vendredi a été suivie de heurts entre Palestiniens et soldats israéliens, ont indiqué les services de secours et de sécurité palestiniens.
Selon l’AFP, une centaine de Palestiniens ont manifesté devant la prison militaire d'Ofer, près de Ramallah. Les soldats israéliens ont tiré à balles réelles dans les jambes et blessé dix manifestants, ont dit les secours.
A Hébron al-Khalil, neuf personnes ont été blessées, l'un par balle réelle, les autres par balles en caoutchouc quand des jeunes ont affronté les soldats de l’occupation israélienne qui leur ont également tiré dans les jambes. Les images montrent des centaines de manifstants. 
Dans la bande de Gaza, des dizaines de milliers de manifestants ont participé à une marche dans la ville de Gaza à l'occasion du 27e anniversaire de la création du Hamas, le mouvement islamiste palestinien au pouvoir dans la bande de Gaza.
"Comme nous avons libéré Gaza, nous rééditerons la même expérience en Cisjordanie", a proclamé un haut dirigeant du Hamas Mahmoud al-Zahar lors d'un discours  prononcé à Khan Younes dans le sud de la bande de Gaza. 
Attaque à l'acide
Dans ce climat qui consacre la colonisation, un Palestinien a attaqué ce vendredi à l'acide des Israéliens, près de Bethléem et d'un bloc de colonies israéliennes en Cisjordanie occupée.
L’AFP a indiqué qu’il s’agissait d’un couple et de leur quatre enfants qui ont été légèrement blessés alors que le Palestinien a été blessé par balle. 
Le Palestinien a été identifié par des résidents de Nahalin, le village proche de Bethléem d'où il est originaire, sous le nom de Jamal Ghayyada. Ils le décrivent comme un homme d'une cinquantaine d'années emprisonné par le passé pour des raisons de sécurité et souffrant depuis sa sortie de prison de troubles psychologiques.

Répression à Jérusalem : multiplication des assignations à résidence des enfants

Othman, 15 ans, est assis en haut d'un escalier étroit sur le perron de la maison de sa famille, dans la Vieille Ville, à Jérusalem. Il ne sourit ou rit presque jamais, et il ne parle pas beaucoup. Il est en résidence surveillée depuis 11 mois, période pendant laquelle il n'a pu quitter la maison que de temps en temps avec sa mère ou son père. Récemment, il a eu l'autorisation d'aller à l'école accompagné par un parent. "Ça aide. Un peu," dit-il.
Othman a été arrêté à 14 ans, avec son frère Obaid qui avait alors 16 ans, le 25 novembre 2013. Des soldats israéliens ont surgi chez eux à l'aube et ont emmené les deux garçons au centre de détention Mascobiyya, où ils ont été interrogés. Obaid est toujours en détention ; les deux jeunes ne se sont pas vus depuis leur arrestation.
Le père des adolescents dit qu'il n'avait pas réalisé à quel point l'interrogatoire avait été traumatisant pour son plus jeune fils. "Il n'en a pas parlé au début, donc nous ne savions pas. Ce n'est que quelques mois plus tard que nous avons découvert que les enquêteurs avaient été physiquement violents, et l'avaient menacé de le violer. Il était seul, donc personne ne savait combien cela avait été dur."
Othman n'est pas le seul dans son cas. Selon le groupe de défense des droits des prisonniers palestiniens Addameer, une vague d'interrogatoires suivis d'assignations à résidence a été enregistrée au cours de l'été, tous impliquant des enfants de Jérusalem-Est et de la Vieille Ville. Entre juin et septembre 2014, au moins 16 enfants ont été assignés à résidence pour des périodes allant d'une à trois semaines. La plupart d'entre eux sont des adolescents, mais le plus jeune a seulement 12 ans.
Alors que la plupart des assignations durent un temps relativement court, certaines, comme celle d'Othman, dure plusieurs mois. Quand un enfant est en résidence surveillée, sa famille est soumise à deux visites quotidiennes des soldats israéliens, à n'importe quelle heure du jour, pour vérifier que l'enfant est bien à la maison. La situation peut avoir un impact grave sur la santé mentale de l'enfant.
"Plus l'assignation à résidence dure, plus l'impact psychologique est important," dit Hassan Faraj, un psychologue qui travaille avec l'ONG Médecins sans Frontières. "La famille est obligée de jouer en même temps le rôle de gardiens de prison et de parents. Cela engendre une situation très difficile." En plus, dit Faraj, "l'enfant et sa famille sont dans un état d'alerte permanent parce qu'ils ne savent pas quand la police va arriver chez eux."
Dans les cas documentés par DCI-Palestine, l'utilisation de l'assignation à résidence n'est pas reliée à l'exécution d'une peine quelconque : les enfants n'ont pas été officiellement inculpés d'une infraction. Ils sont remis en liberté à condition qu'ils acceptent de rester en résidence surveillée avant le procès. Cela a aussi des conséquences pour la scolarité d'un enfant. "Souvent, l'assignation à résidence conduit à un décrochage scolaire de l'enfant soit à cause du choc dû aux interrogatoires, soit en raison d'une perte de la concentration ou de forts sentiments d'anxiété liés à la période d'assignation à résidence," dit Faraj.
Le cas d'Othman est typique : les autorités israéliennes l'ont d'abord arrêté et l'ont interrogé sur des soupçons de jets de pierres, puis elles l'ont détenu pendant un mois avant qu'il soit traduit devant le tribunal. Là il a été libéré à condition qu'il reste en résidence surveillée pendant que d'autres accusations étaient portées contre lui.
Ces assignations à résidence sont survenues dans le contexte d'une répression intense des forces israéliennes contre les jeunes palestiniens àJérusalem-Est suite au meurtre de trois jeunes colons israéliens en juin, et le meurtre ultérieur de vengeance de Mohammad Abu Khdeir, jeune Palestinien de 16 ans. En septembre, Ha'aretz a rapporté que des centaines d'enfants de Jérusalem-Est avaient été arrêtés au cours des mois précédents, et nombre d'entre eux emprisonnés pendant de longues périodes sur des accusations mineures.
Les confrontations entre les résidents de Jérusalem-Est et les forces israéliennes ont encore augmenté pendant l'offensive militaire d'Israël sur la Bande de Gaza en juillet et août. L'attaque a tué plus de 2.000 Palestiniens, dont 480 enfants, selon les chiffres de DCI-Palestine.
Bien qu'un cessez-le-feu a été conclu le 26 août, l'atmosphère à Jérusalem-Est est restée tendue, exacerbée par une amplification de la présence et de la brutalité des forces israéliennes.
Les résidents de Jérusalem-Est accusent également les forces israéliennes de rechercher le conflit. Le 24 septembre 2014, l'école Aytam, dans la vieille ville, a été attaquée par des soldats israéliens, qui ont prétendu que les collégiens lançaient des pierres par les fenêtres de l'école : une accusation niée avec véhémence par le directeur de l'école, Munther al-Natsheh. "Les fenêtres par lesquelles les étudiants jetaient soi-disant des pierres, selon les policiers israéliens, sont en fait fermées par des moucharabiehs, au travers desquels vous ne pouvez rien jeter," dit-il. 
Al-Natsheh indique également que, dès réception d'un avertissement des forces israéliennes, les écoliers ont été déplacés de ces salles de classe pour empêcher tout affrontement potentiel. Trois garçons, de 5ème et 6ème, ont été blessés par des balles caoutchouc-acier dans l'attaque.
Ce type de violence, ainsi que des cas comme celui d'Othman, souligne un mépris institutionnalisé pour les droits des enfants au sein de l'armée israélienne, qui bafoue les normes internationales de la justice pour les mineurs. Le droit international exige que dans toutes les actions qui concernent les enfants, l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale. Les normes internationales de la justice pour les mineurs exigent également que les enfants ne soient privés de leur liberté qu'en dernier ressort et pour la période la plus courte possible.
En signant la Convention des Nations Unies sur les Droits de l'Enfant en 1991, Israël s'est astreint à mettre en œuvre ces normes internationalement reconnues. Même si l'assignation à résidence est préférable à la détention préventive selon le droit international, elle peut encore donner lieu à des violations du droit à l'éducation d'un enfant et être contre l'intérêt supérieur de l'enfant.
Les tactiques des forces israéliennes qui consistent à utiliser l'assignation à résidence prolongée pour restreindre les mouvements d'un enfant ont eu un impact direct sur les vies de garçons comme Othman, qui reste en résidence surveillée en attendant son procès. Interrogé sur ce que pourrait être l'issue de celui-ci, il reste silencieux.
Traduction : MR pour ISM

Cultiver sa terre à Gaza, près de la zone tampon

Témoignage de Rina Andolini, Khuza’a, Palestine Occupée.
On parle rarement des agriculteurs. Ils se fondent dans l'arrière-plan des terres au-delà des immeubles détruits des villes. La réalité, cependant, est qu'ils sont confrontés eux-mêmes à une bataille. Beaucoup de fermiers ont eu leurs maisons et leurs terres agricoles attaquées. Des terres agricoles attaquées... je veux dire, qui aurait jamais pensé que la terre pourrait être un ennemi qu'il faut frapper avec un missile ?
Eh bien, les attaques ont cessé, pour l'instant, bien que le bourdonnement des drones fasse vibrer le silence, parfois accompagnés par le sifflement des vents à haute vitesse que les F-16 amènent avec eux.
La situation des agriculteurs est claire et simple ; ils ont des terres et ont peur de s'en occuper. Qu'y a-t-il à craindre quand tout ce que vous voulez, c'est labourer, semer et bonifier votre terre pour procurer à votre famille nourriture, gîte et vêtements ? Comment peut-on accepter qu'une personne travaille dans la crainte de se faire tirer dessus, quand elle ne fait rien d'autre que cultiver sa terre ?
La clôture dans la zone tampon marque la frontière, nous devrions donc être en mesure de nous diriger vers elle sans craindre d'être blessés par balle, ou pire encore, bombardés, car l'armée israélienne parcourt la zone dans ses chars en permanence.
Hier, le 8 novembre, les fermiers sont allés sur leurs terres pour commencer à labourer avant les semailles. Ils utilisent un tracteur. Que s'est-il passé lorsqu'ils sont arrivés ? L'armée israélienne a tiré dans leur direction. Heureusement, personne n'a été blessé, mais la balle a crevé un pneu du tracteur. C'est dur pour ces fermiers de payer ce genre d'imprévus ; des risques liés au travail provoqués par des attaques israéliennes.
Alors ils ont appelé plusieurs militants internationaux ici à Gaza, pour dire, "Venez avec nous sur nos terre, nous voulons y aller avec le tracteur pour travailler, mais ils n'arrêtent pas de nous tirer dessus."
Bien sûr nous avons été d'accord pour aller aider et même ce matin, ils nous ont appelé deux fois pour s'assurer que nous venions. Ils ne voulaient pas commencer le travail sans notre présence.
Voilà leur situation, ils ne peuvent travailler sans crainte de se faire tirer dessus. C'est aussi simple que cela. Où au monde entendez-vous parler de tels crimes contre l'humanité et pour lesquels l'agresseur n'est pas puni ?
Cela se passe ici à Gaza, en Palestine, tout le temps. Les Israéliens attaquent, et ils continuent de s'en sortir. Le silence du monde tue et détruit ces gens.
J'ai rencontré un fermier, Rami Salim Kudeih, il a 33 ans, il est marié et père de cinq enfants. Le plus jeune est un bébé d'un mois, l'aîné a 9 ans.
Je lui ai demandé ce qu'il voulait cultiver sur sa terre, et il m'a dit, "du blé et des lentilles."
"C'est la saison pour ce travail, il faut que nous le fassions mais nous sommes constamment dans la crainte des attaques en provenance d'Israël. Ils ont tué des gens ici, auparavant, sur cette terre appelée Um Khamseen."
"Quand les Israéliens tirent, je suis en colère et triste. Une femme a été tuée dans un champ voisin, au cours de ces deux dernières années. Ma sœur a également été blessée alors qu'elle travaillait dans ces champs, elle a été blessée à la tête, maintenant, grâce à Dieu, elle va mieux, mais parfois, quand il fait froid, la douleur à la tête revient."
Le plus triste de tout cela, c'est que quand j'ai interrogé Rami sur ce que le monde pourrait faire, le monde à l'extérieur de la prison à ciel ouvert qu'estGaza, sa réponse m'a brisé le cœur. Elle montre qu'il a perdu tout espoir, qu'il vit avec la situation telle qu'elle est, sans aucune amélioration en vue.
"Ils [l'armée israélienne] tirent souvent, ils tirent dans notre direction, et alhamdulillah [Dieu soit loué], jusqu'à présent nous n'avons pas eu de morts... mais on ne sait jamais ce qui va arriver". "La seule solution, c'est que les internationaux nous accompagnent dans les champs pour que nous puissions travailler."
Je m'attendais à ce qu'il me réponde que les gens de par le monde devaient faire entendre leurs voix et faire pression sur leurs dirigeants pour mettre un terme à ces crimes contre l'humanité, mais en fait, il m'a fait une réponse qui montre sa résignation à la vie qu'ils subissent à Gaza. Une vie dans la peur constante d'être attaqué par Israël.
Ce n'est pas ainsi qu'ils devraient vivre, personne ne devrait vivre ainsi, mais c'est ainsi que vit la population de Gaza. Quand ferons-nous quelque chose pour laisser ces gens vivre la vie qu'ils ont le droit de vivre et qu'ils méritent ?
Ce matin, nous étions donc dans le champ, à environ 100 à 150 mètres de la clôture, c'était calme, même si nous avons vu deux chars israéliens circuler à proximité, puis se cacher.
Les agriculteurs ont réussi à faire leur travail en paix puis nous sommes partis.
Le problème est toutefois qu'ils ne devraient pas avoir besoin de la présence d'internationaux, ils devraient pouvoir aller sans problème sur leurs terres en toute sécurité.
Source : Palsolidarity
Traduction : MR pour ISM

La loi « anti-terrorisme » : Israël se surpasse ... une fois de plus

Le nouveau projet de loi de Netanyahou propose que les corps de présumés terroristes palestiniens ne soient pas remis à leur famille, mais déposés dans un lieu non divulgué.

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C’est l’Etat israélien, le terroriste. Sur cette photo, une parente pleure le jeune Imad Jawabreh, assassiné par l’armée d’occupation à Hébron, le 11 novembre 2014 - Photo : APA/Mamoun Wazwaz
Il y a tout de même un côté positif à l’approche israélienne actuelle des Palestiniens … c’est que les satiristes ne manqueront jamais d’inspiration. La dernière contribution d’Israël à l’absurdité dans le monde est une loi « anti-terrorisme » proposée par le parti Likoud du Premier Ministre Benjamin Netanyahou, qui vise les citoyens palestiniens en Israël et les habitants de Cisjordanie et de Jérusalem. Si le projet passe, il criminalisera le port du drapeau palestinien lors de manifestations. Il comprendra d’autres mesures.
Selon le sommaire du projet de loi sur le site web Ynetnews, ce sont les points suivants :
- Les personnes éliminées pendant leur tentative d’attaque « terroriste » ne recevront pas de funérailles (leurs corps seront inhumés en un lieu non connu).
- Les maisons des « terroristes » seront détruites dans les 24 heures [sic] suivant l’attaque.
- Les familles des « terroristes » perdront leur citoyenneté et seront déportées à Gaza si elles expriment un soutien aux actes de leurs proches.
Ynetnews note que du point de vue des auteurs de la loi, « un soutien ... aux terroristes … peut s’exprimer via les médias publics ou sociaux ».
Le Washington Post ajoute que les personnes « convaincues d’avoir lancé des cocktails Molotov ou des bombes incendiaires » risqueraient également la déportation à l’issue de leur peine de prison.
Il en va de même avec les restrictions habituelles aux déplacements entre Israël et la bande de Gaza – bien que cet arrangement potentiel augmenterait sans doute le caractère de « prison à ciel ouvert » du territoire.
Pour mettre un peu les choses en perspective, imaginez la République islamique d’Iran proposant une loi en vertu de laquelle les familles de citoyens qui jugés comme participants à un acte de terrorisme contre le régime verraient leur maison démolie. 
Si les membres de la famille allaient jusqu’à poster sur Facebook que les militaires iraniens ont tué un de leurs parents prétendument terroriste, ils seraient déportés vers un territoire où leurs propres chances d’être exterminés par ces mêmes militaires seraient considérablement accrues.
Dans ce cas, la communauté mondiale risque bien d’avoir deux ou trois choses à dire à propos d’une telle législation et elle attirerait sans doute l’attention sur le statut illégal es punitions collectives aux termes du droit international. Il se pourrait même que les autorités et les commentateurs profitent de l’occasion pour condamner la nature barbare de leurs ennemis iranien.
Dans le cas actuel, qui n’est pas de l’ordre de l’hypothèse, l’essentiel est de se souvenir que l’interprétation israélienne de ce qui constitue le « terrorisme » est plutôt flexible. Les Palestiniens tués alors qu’ils étaient ostensiblement impliqués dans des actes terroristes vont du pêcheur essayant d’attraper du poisson jusqu’aux agriculteurs essayant de cultiver leur terre, sans parler d’enfants essayant de jouer au foot ou de dormir dans des écoles primaires des Nations Unies...
« Prévention du terrorisme ? »
Comme l’a souligné le journaliste Patrick Strickland dans un article pour The Electronic Intifada, ce ne serait pas la première fois qu’Israël interdit le drapeau palestinien. Celui-ci a été interdit entre 1967 et la signature des Accords d’Oslo en 1993, même si – tout à fait dans l’esprit d’Oslo (supercherie et parodie) – les Palestiniens continuent par intermittence à être sanctionnés pour l’avoir déployé.
Ce n’est pas non plus la première expérience d’Israël en matière de lois anti-terrorisme. L’Ordonnance de Prévention du Terrorisme de 1948 – reproduite sur le site web du ministre israélien des Affaires étrangères – décrète qu’une « organisation terroriste » signifie un corps de personnes ayant recours dans ses activités à des actes de violence calculée pour causer la mort ou blesser une personne ou menaçant de recourir à de tels actes de violence ».
En d’autres termes, l’état d’Israël est un cas d’école pour sa définition ’maison’ d’une organisation terroriste. Évidemment, l’ordonnance n’est pas censée s’appliquer au terrorisme d’état israélien, au terrorisme des colons ni à aucune autre forme de violence ou de menace de violence juive sur Palestiniens, même « calculée pour causer la mort ou des blessures ».
Commodément, l’ordonnance proclame aussi : « Si le gouvernement [israélien], par avis dans la Gazette Officielle (le Journal officiel d’Israël) déclare qu’un corps particulier de personnes est une organisation terroriste, l’avis servira de preuve, dans toute procédure légale, que ce corps de personnes est bien une organisation terroriste, sauf à fournir la preuve du contraire ».
Bonne chance pour prouver le contraire !
Le fait est que le terrorisme israélien, les punitions collectives et l’oppression généralisée ne font qu’alimenter la résistance palestinienne, violente et non violente, et des activités comme le lancer symbolique de pierres sont reléguées en dernière catégorie. Cela semblerait indiquer qu’intensifier la routine via ce projet de loi anti-terrorisme ne ferait que juguler le « terrorisme « palestiniens tel que le conçoit Israël. L’effet serait plutôt d’attiser le conflit en cours – ce qui servirait alors de justification à de nouveaux abus israéliens, à d’autres refus de leurs droits, à plus d’expansion territoriale et à des donations gargantuesques de la part des États-Unis.
Après tout, qui a dit qu’il n’est pas profitable d’avoir des ennemis ?
Selon l’article sur Ynetnews, si la loi passe toute personne agitant le drapeau palestinien à des manifestations serait montrée du doigt comme possesseur d’un « drapeau ennemi ».
État d’urgence ?
Faut-il voir dans cette loi l’indice d’un état qui craint pour sa capacité à garder le contrôle sur le territoire qu’il a lui-même accaparé, et qui saisit donc n’importe quelle mesure biscornue, ou bien d’un état tellement convaincu de son omnipotence qu’il se voit capable de mettre en scène toutes les politiques perverses qu’il désire ? Comme l’une des caractéristiques du mode opératoire d’Israël est son manque de logique fondamental (apartheid = démocratie ; terrorisme mis en œuvre par Israël = auto-défense), les deux explications sont plausibles.
Strickland cite un courriel de l’universitaire Ilan Pappe, l’auteur du « Nettoyage ethnique de la Palestine », qui dit que jusqu’à récemment Israël « était mal à l’aise avec la contradiction entre racisme et démocratie » et qu’il « hésitait à légiférer sur un mode [ouvertement] raciste car il était possible, aux yeux de ses dirigeants, de pratiquer une apartheid d’état de facto tout en ayant des lois qui sont démocratiques dans la lettre mais discriminatoires dans leur esprit lorsqu’elles sont appliquées ».
Par hasard, une publicité d’Amazon pour le livre de Pappe est apparue sur le côté de mon écran alors que j’étais en train de parcourir dans le journal outrageusement d’extrême droite qu’est le Times of Israël, le commentaire du projet de loi. Le commentaire réclamait que « même ceux qui n’ont pas commis de délits classés comme terroristes, comme les lanceurs de pierres, les « incitateurs » et les participants masqués à des manifestations où on tirait des pétards ou des bombes incendiaires, se verront infliger des pénalités sévères ».
Peu importe que des masques sont un antidote assez efficace contre le gaz lacrymogène régulièrement tiré par Israël sur des enfants et d’autres innombrables Palestiniens. Merci à l’internet pour avoir horriblement déterminé mon orientation personnelle vis-à-vis de la question palestinienne – même si le Times of Israël me demanderait certainement d’en changer.
Le Times fait aussi remarquer que « s’il passe à la Knesset, le projet de loi agirait comme une sorte de législation d’urgence qui expirerait une fois la crise passée ». 
D’où l’utilité d’une éternelle « crise ». Mais la « crise » actuelle, si on fonde son jugement sur le manuscrit de Pappe et sur la réalité elle-même, c’est que les crimes d’Israël se poursuivent jusqu’à ce jour.
Un amendement de 1980 à l’Ordonnance israélienne sur la prévention du terrorisme stipule que : « Cette Ordonnance ne s’appliquera qu’en cette période d’ordonnance, pendant laquelle il existe un état d’urgence dans l’État (sic) ».
Si seulement le nettoyage ethnique de la Palestine était considéré comme un état d’urgence ...

Belen Fernandez est une analyste politique et journaliste indépendante américaine familière du terrain (Moyen-Orient, Amérique du Sud, Europe), auteure de « The Imperial Messenger : Thomas Friedman at Work » (Verso) et de « Coffee with Hezbollah »(Paperback). Elle est rédactrice au Jacobin Magazine et publie dans de nombreux médias.
http://www.middleeasteye.net/column...
Traduction : Info-Palestine.eu - AMM

Israël construit un musée sur l’emplacement d’un cimetière palestinien !

Israël a repris les fouilles dans un cimetière musulman à Jérusalem-Ouest dans le cadre du projet « Musée de la Tolérance » ! Un comité local a déclaré mardi que les autorités cherchaient à confisquer des terres palestiniennes dans la vallée du Jourdain et à Ramallah.

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Israël démolit des habitations palestiniennes dans le camp de réfugiés de Shuafat à Jérusalem sous occupation, le 3 novembre 2014 - Photo : Anadolu/Salih Zeki Fazlıoğlu
Le chef de la commission de conservation des cimetières musulmans, Mustafa Abu Zahra, a fait savoir que de grosses machines versaient du béton armé dans le cimetière de Mamilla en vue de la construction dudit musée. Et d’ajouter, que le musée en question constituait une grave atteinte au patrimoine musulman et à l’histoire de Jérusalem puisqu’il sera construit sur les vestiges de “nos martyrs, nos grands-parents et parents”. Selon Abu Zahra, le projet avait été lancé en 2001 par le Centre Simon Wiesenthal basé en Californie en coopération avec la municipalité de Jérusalem et d’autres ministères israéliens. À l’époque, 12 dunams (trois acres) de terre du cimetière avaient alors été confisqués.
En 2014, Israël a démoli plus de 543 habitations palestiniennes et déplacé au moins 1266 personnes, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). De son côté, le Comité israélien contre les démolitions de maisons estime le nombre d’habitations palestiniennes démolies par les autorités israéliennes depuis 1967 à environ 27 000 en Cisjordanie.
Les Palestiniens de Jérusalem sont victimes de discrimination dans tous les aspects de la vie, y compris le logement, l’emploi et les services, et bien qu’ils vivent sur le territoire annexé unilatéralement par Israël, ils n’ont pas droit à la citoyenneté, ils sont plutôt classés uniquement comme « résidents » dont le permis peut être révoqué s’il s’éloignent de la ville pour quelques années. Outre la démolition de biens palestiniens, les autorités israéliennes ont permis aux colons sionistes de prendre le contrôle des maisons palestiniennes, ainsi que des terres palestiniennes confisquées, et ont annoncé des plans pour construire des milliers de colonies strictement réservées aux colons israéliens.
Mercredi, les autorités israéliennes ont déclaré une vaste zone de terres privées palestiniennes dans la vallée du nord de la Jordanie zone militaire fermée en préparation à la confiscation de celle-ci, affirmait un officiel. Par ailleurs, le gouverneur du district de Tubas, Ribhi al-Khandaqji, a indiqué dans un communiqué que la terre était située dans le quartier d’Ein al-Sakut et mesurait environ 10 000 dunams (2500 acres).
La communiqué affirme que al-Khandaqji s’est rendu dans la zone en question accompagné des propriétaires fonciers, des fonctionnaires du ministère de l’Agriculture, et des organisations des droits de l’Homme, mais que les autorités israéliennes avaient déclaré le secteur zone militaire fermée, empêchant les tracteurs de labourer la terre.
Les forces israéliennes ont également donné des ordres pour confisquer 321,3 dunams (80 acres) de terres des villages de Beit Ur At-Tahta, Ein Arek et Beituniya à l’ouest de Ramallah. Le chef du conseil local de Beit Ur al-Fouqa, Rami Alawi, a déclaré que les autorités israéliennes avaient qualifié la confiscation des terres palestiniennes comme cruciale pour des « raisons de sécurité », une excuse « bidon » selon Alawi, accusant les Israéliens de « voler » une terre avec « des dizaines de milliers d’oliviers plantés ».
L’ordre de confiscation menace également de fermer une rue vitale créée par les Israéliens pour remplacer la route 433 et relier les villages de l’ouest de Ramallah et la ville. La route 433 avait été construite sur des milliers de dunams de terres de Ramallah, et les Palestiniens ont été interdits de l’utiliser à la suite de la Seconde Intifada. Un itinéraire alternatif avait alors été créé pour les relier à la ville de Ramallah. Alawi affirme que cette décision « ambiguë » va étendre le siège des villages qui sont déjà entourés par un camp militaire d’un côté et une colonie israélienne illégale de l’autre.
Les racines du conflit israélo-palestinien remontent à 1917, lorsque le gouvernement britannique avait appelé, dans la désormais célèbre « Déclaration Balfour », à « l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif ». Israël a occupé Jérusalem-Est et la Cisjordanie lors de la guerre de 1967 au Moyen-Orient. Plus tard, en 1980, Israël a annexé la ville sainte la déclarant capitale de l’État sioniste auto-proclamé – action jamais reconnue par la communauté internationale.
En Novembre 1988, les responsables palestiniens dirigés par Arafat annonçaient l’existence d’un État de Palestine à l’intérieur des frontières de 1967 et la croyance [de l’Autorité palestinienne] en “un règlement des différends internationaux et régionaux par des moyens pacifiques, conformément à la Charte et aux résolutions des Nations Unies”. Annoncé comme un « compromis historique », le geste avait laissé l’impression que les Palestiniens seraient d’accord pour accepter seulement 22% (devenus 17% après la vague de construction massive de colonies israéliennes) de la Palestine historique, en échange de la paix avec Israël !
Le mois dernier, au 26e anniversaire de la signature du traité, l’OLP déclarait dans un communiqué que, malgré le “compromis” de 1988, Israël avait échoué à être « un partenaire pour la paix », ajoutant que l’expansion de la colonisation israélienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza a estompé la perspective d’une solution à deux États. Israël a répondu en colonisant encore plus de terres et en renforçant son contrôle sur la Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, ainsi que sur la bande de Gaza. « La possibilité d’une solution à deux États est en train de disparaître rapidement », affirme le communiqué.
Selon l’OLP, entre 1989 et 2014, le nombre de colons israéliens sur le territoire palestinien est passé de 189 900 à près de 600 000. Les colonies sont implantées entre et autour des villes et villages palestiniens, rendant presque impossible un état [palestinien] contigu.
Tout au long des années1990 et 2000, les dirigeants palestiniens ont cherché à créer des institutions d’État malgré l’absence d’un État réel, conduisant à l’élaboration d’un dispositif de sécurité et une bureaucratie palestinienne sous une tutelle américaine.
Alors que les grandes villes palestiniennes se sont largement développées dans les 26 ans suivant « l’indépendance », la confiscation israélienne des terres dans les régions frontalières s’est poursuivie sans relâche. Selon un rapport de l’ONU publié la semaine dernière, l’Autorité palestinienne a perdu au moins 310 millions de dollars en douane et en taxe de vente en 2011 à la suite de l’importation en provenance ou à travers les territoires occupés par Israël. L’année dernière, la Banque mondiale a estimé que le contrôle israélien sur la zone C (61% de la Cisjordanie sous contrôle militaire israélien complet) coûtait à l’économie palestinienne autour de 3,4 milliards de dollars annuellement, ou plus d’un tiers du PIB de l’Autorité palestinienne.
La Palestine cherche à faire voter une résolution de l’ONU exigeant le retrait israélien
La Palestine tente de faire voter une résolution de l’ONU qui fixerait un calendrier pour mettre fin à l’occupation post-1967 en fin d’année, déclarait mardi le négociateur en chef Saeb Erakat. Les remarques de M. Erakat surviennent après que plusieurs parlements européens aient pressé leurs gouvernements de reconnaître pleinement un État palestinien, puisque les perspectives d’une reprise des pourparlers de paix avec Israël semblaient mornes. “Nous sommes au Conseil de sécurité de l’ONU maintenant, aujourd’hui. Nous poursuivons notre consultation. Nous voulons une résolution du Conseil de sécurité qui permettra de préserver la solution à deux États”, a déclaré M. Erakat aux journalistes étrangers présents près de la ville palestinienne de Bethléem.
« Nous voulons un calendrier précis pour mettre fin à l’occupation. De nombreux pays au Conseil de sécurité nous ont beaucoup aidé », a-t-il ajouté, se référant aux récents votes des députés britanniques, français et espagnols en faveur de la reconnaissance symbolique de la Palestine comme État. « Nous espérons atteindre cette résolution avant la fin du mois, avant Noël à vrai dire », a-t-il ajouté.
L’Autorité palestinienne s’est fixé le moi de Novembre 2016 comme date limite pour qu’Israël achève son retrait des territoires occupés lors de la guerre des Six Jours en 1967, et l’établissement d’une solution à deux États. Erekat a déclaré que les dirigeants palestiniens avaient discuté ce processus avec d’autres pays arabes.
Par ailleurs, les États-Unis ont réitéré leur opposition à ce qu’ils considèrent comme des mesures palestiniennes unilatérales qui contournent les pourparlers de paix avec Israël. Mais les négociations ne semblent pas reprendre, surtout après avoir échoué dans un tour de récriminations en Avril dernier malgré une supervision diplomatique concertée par le secrétaire d’État américain John Kerry. M. Erakat a exprimé le souhait de la Palestine de ne pas voir les États-Unis opposer leur veto à la résolution, mais que s’ils le faisaient, « le président de l’Autorité palestinienne (Mahmoud) Abbas signera immédiatement les 22 conventions » assurant l’adhésion de la Palestine à la Cour pénale internationale, à travers laquelle il a menacé de poursuivre Israël pour crimes de guerre.
Il est à noter que de nombreux militants pro-palestiniens plaident en faveur d’une solution à un seul État donnant les mêmes droits à tous les citoyens, affirmant que la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël ne serait pas durable. Et d’ajouter, que la solution à deux États, qui est la seule option envisagée par les acteurs internationaux, ne mettra pas fin à la discrimination existante, ni n’effacera les tensions économiques et militaires.
http://english.al-akhbar.com/conten...
Traduction de l’anglais : Ali Saad

Israël et l’Autorité de Ramallah agissent de concert pour empêcher une explosion en Cisjordanie et à Jérusalem

Israël a prétendu le 21 novembre avoir démantelé en Cisjordanie une cellule militaire affiliée au mouvement Hamas et qui prévoyait de lancer des attentats-suicide contre les soldats et colons israéliens.

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Un jeune manifestant se prépare à renvoyer une grenade de gaz lacrymogène, lors d’affrontements déclenchés par l’assassinat de deux Palestiniens par les troupes israéliennes d’occupation dans la ville d’al-Khalil, le 23 septembre 2014 - Photo : Reuters/Ammar Awad
Le communiqué affirmait que la cellule liée au Hamas comprenait 30 membres, dont certains avaient suivi un entraînement militaire à l’extérieur puis étaient revenus en Cisjordanie pour lancer des attaques contre Israël. Selon l’annonce, les attaques incluaient des tirs, des poses de bombes, la capture de ressortissants israéliens dans et hors Israël, des attentas à la voiture piégée et même une opération à l’intérieur du stade de football de Jérusalem.
Le Hamas n’a pas commenté les arrestations. Cependant, Al-Rishq d’Izzat, un membre de son bureau politique, a refusé de nier ou de confirmer l’existence de ces cellules. Il a déclaré à Al-Monitor : « La résistance a le vent en poupe et peut déclencher une mobilisation révolutionnaire si l’occasion se présente, dans la foulée de la victoire qu’elle a remportée dans la dernière guerre contre Gaza. »
Dans une entrevue avec Al-Monitor, Adnan Al-Damiri, le porte-parole des services de sécurité de l’Autorité palestinienne, a nié la capacité du Hamas à réaliser une opération significative en Cisjordanie puisque l’appareil de sécurité y impose un contrôle total afin d’empêcher toute opération armée.
Dans le même temps, Mahmoud Al-Zahar, membre du bureau politique du Hamas, semble être le dirigeant qui encourage le plus à mettre à feu la Cisjordanie. Pendant une cérémonie organisée le 27 novembre à Gaza par le Bloc Islamique, l’aile étudiante du Hamas, et suivie par Al-Monitor, Al-Zahar a indiqué que le Hamas a le devoir sacré de généraliser la résistance armée sur chaque pouce de la Cisjordanie, et que le mouvement pariait aujourd’hui sur cette résistance.
Le 18 novembre dernier, Al-Zahar a demandé à la direction de Hamas de se saborder si elle ne réussissait pas à transmettre l’expérience armée de la résistance à Gaza vers la Cisjordanie, invitant ceux qu’il a appelé les hommes libres de la Cisjordanie à suivre dans les pas de la résistance à Gaza.
Un responsable du Hamas en Cisjordanie a dit Al-Monitor, sous condition de l’anonymat, que « l’annonce faite par Israël de la découverte de cellules armées affiliées au mouvement a coïncidé avec une campagne sans précédent d’arrestations lancée par l’appareil de sécurité palestinien, qui a procédé à plus de 200 arrestations en novembre, en plus de la convocation pour interrogatoire de membres du Hamas. »
À la veille du 8 décembre, l’Autorité Palestinienne (AP) a multiplié les coups de filet contre des membres du Hamas dans plusieurs gouvernorats, kidnappant 11 personnes et en soumettant neuf autres à des interrogatoires alors qu’elle a déjà emprisonné un certain nombre d’étudiants.
Pendant un interview téléphonique avec Al-Monitor, le porte-parole du Hamas, Hossam Badran, a comparé « la campagne politique d’arrestations et la convocation [pour interrogatoire] de membres du Hamas en Cisjordanie par l’appareil de sécurité palestinien, aux arrestations systématiques commises par Israël dans sa campagne pour stopper la résistance en Cisjordanie. »
Le 28 novembre, le Hamas a annoncé que les services israéliens avaient kidnappé deux de ses chefs les plus importants, Hussein Abu Kweik et Fayez Warde, 3 jours auparavant dans Ramallah. Le Hamas a ensuite appelé à la poursuite de la mobilisation en Cisjordanie.
En même temps qu’était annoncé la découverte de cellules militaires du Hamas, Rishq a invité l’AP, dans un interview téléphonique avec Al-Monitor depuis Doha, « à relâcher sa poigne répressive sur la Cisjordanie, à arrêter la collaboration avec Israël et à laisser la résistance s’affronter à l’occupation face à face. Le choix de la résistance et son soutien seraient la réponse la plus forte à l’agression israélienne. »
Un article édité le 17 novembre par un journal affilié au Hamas à Gaza, a déclaré que la découverte de cellules de Hamas en Cisjordanie était le résultat des efforts conjoints entre Israël et les services de sécurité de l’AP afin de détruire le Hamas et d’assécher les ressources du mouvement. Ses cellules armées ont été démantelées alors qu’elles étaient encore dans la phase de préparation, avant qu’elles puissent passer à l’action. La faute en incombe au dépistage permanent mené par Israël et l’AP contre toutes les possibles opérations armées.
« Le Hamas n’a pas besoin d’indiquer des actions spécifiques à la résistance en Cisjordanie, puisque l’essentiel est que la confrontation se renforce. Les tentatives de stopper la résistance ne devraient pas être un obstacle pour la poursuite [de ces actions], » a déclaré à Al-Monitor Osama Hamdan,responsable du Hamas pour les relations extérieures.
« Pendant les dernières années, le Hamas a supporté à Gaza des circonstances plus dures que les actuelles en Cisjordanie. Il n’abandonnera pas mais continuera au contraire sur la voie de la résistance, » a dit Hamdan. « Les jours et les mois prochains prouveront que Hamas est profondément enraciné en Cisjordanie, encore plus qu’Israël et l’appareil de sécurité palestinien. »
En dépit de la découverte de cellules du Hamas, les attaques armées contre les cibles israéliennes n’ont pas cessé. Récemment, le 5 décembre, un autobus de colons a été incendié près de la colonie de Shilo au nord de Ramallah. Le même jour, plusieurs cocktails Molotov ont été jetés sur une tour militaire israélienne à l’entrée du camp de réfugiés d’Arroub dans Hébron [Al-Khalil].
Un officiel palestinien des services de sécurité en Cisjordanie a dit à Al-Monitor, sous couvert de l’anonymat, que la « découverte de cellules armées affiliées au Hamas signifie que le mouvement attend l’heure de mettre à feu à la Cisjordanie. Nous ne laisserons pas ceci se produire, que ce soit pour remplir un objectif commun avec Israël ou par la propre décision de l’AP. »
« La décision stratégique du Hamas de continuer à former des cellules armées en Cisjordanie, en dépit de leur récente découverte, signifie qu’il veut exporter la crise de Gaza vers la Cisjordanie. Le mouvement se rend bien compte que les opérations armées contre Israël pourraient mener à une invasion militaire israélienne de la Cisjordanie [qui y est pourtant déjà omniprésente... NdT], qui détruirait l’AP. Est-ce cela que le Hamas vise ? » ajoute ce responsable.
Al-Monitor a pris connaissance par des sources internes du Hamas d’un document d’évaluation ayant circulé parmi des cadres pendant les dernières semaines, concernant l’extension de la résistance armée en Cisjordanie. Ce document déclare que « indépendamment de l’exactitude ou non des rapports d’Israël au sujet de la découverte de cellules militaires affiliées au Hamas en Cisjordanie, peindre la situation ainsi pêrsuade l’opinion publique que la Cisjordanie s’est transformée en « un nid de frelons » et que le Hamas se prépare à lancer de nombreuses et fortes attaques armées, qui justifieraient alors une agression majeure de l’armée d’occupation sur la Cisjordanie. »
Selon ce même document, dont Al-Monitor a obtenu copie, la Cisjordanie a une importance stratégique et le plan israélien serait de contenir le Hamas en intensifiant sa présence dans les villes, frappant les militants et formant un réseau d’agents et de collaborateurs surveillant n’importe quel mouvement lié à la résistance.
Il semble donc que le Hamas cherche à élargir la confrontation avec l’occupant israélien en Cisjordanie. La prochaine période verra vraisemblablement d’autres affrontements qui pourraient alors impliquer des cellules du Hamas.
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Adnan Abu Amer est doyen de la Faculté des Arts et responsable de la Section Presse et Information à Al Oumma Open University Education, ainsi que Professeur spécialisé sur l’Histoire de la question palestinienne, la sécurité nationale, les sciences politiques et la civilisation islamique. Il a publié un certain nombre d’ouvrages et d’articles sur l’histoire contemporaine de la Palestine.
[->http://www.al-monitor.com/pulse/origi

Le Hamas marque son 27e anniversaire par un rassemblement de masse

Le Hamas a organisé dimanche une parade militaire massive dans la ville de Gaza, à l’occasion du 27e anniversaire de sa fondation.

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Malgré la pluie, les partisans du mouvement Hamas se sont réunis en très grand nombre - Photo : MEE/Mohammed Asad
À travers la ville de Gaza, des centaines d’hommes armés appartenant aux Brigades Izz-Din al-Qassam, l’aile militaire du Hamas, ont défilé dans les rues principales, portant des lance-roquettes de fabrication artisanale et déployant une multitude d’armes. Des milliers d’habitants ont également afflué pour manifester leur soutien.
Pour la première fois, les combattants d’al-Qassam sont apparus avec des drones fabriqués dans le territoire assiégé et que le groupe a utilisés pendant la guerre de 51 jours contre Israël cet été, pour saisir et diffuser des clips vidéo au-dessus des villes israéliennes. L’intégralité des Brigades al-Qassam, y compris la défense aérienne, la marine, les équipes de construction des tunnels et encore d’autres, ont pris part à la marche anniversaire.
Abu Obaida, le porte-parole d’al-Qassam, est apparu en public lors de l’événement et a remercié la République islamique d’Iran ainsi que la Turquie et le Qatar pour leur soutien jamais démenti à l’égard du Hamas. Il a également averti Israël que si la situation ne s’améliorait pas et si blocus n’était pas été levé - comme convenu dans le cessez-le feu de cet été - le Hamas riposterait.
« Cette explosion n’est pas dans l’intérêt d’Israël, » a-t-il dit.
Le Hamas n’acceptera rien de moins que la reconstruction complète de la bande de Gaza et « nous resterons avec vous [les habitants de Gaza] dans la bataille de la construction, » a-t-il ajouté, tout en soulignant que la volonté du Hamas de résister ne sera jamais prise en défaut.
Le Hamas a également affiché des portraits de Mohammed Deif, le fondateur de la branche militaire qui a été pris pour cible par l’armée israélienne pendant la guerre. On ne sait pas s’il a été tué, blessé ou s’il est sorti indemne de l’attentat israélien, tandis que sa femme et ses deux jeunes enfants sont morts dans l’explosion.
Les médias israéliens ont été rapide pour qualifier la parade de « propagande » et d’acte de « guerre psychologique ».
Pendant la guerre de cet été, le Hamas a tiré des centaines de missiles sur Israël et a réussi à atteindre des cibles plus au nord que jamais. Dans cette attaque, environ 2160 Palestiniens - la plupart des civils - ont été été tués et 11 000 blessés, selon les Nations Unies. Il ya eu [chiffres officiels] 70 tués du côté israélien, quatre étant des civils et le reste des soldats civils. Le journal israélienl Maarif a rapporté à ce propos la semaine dernière que 500 soldats israéliens avaient subi un handicap physique dans la guerre [ce qui signifie 500 tués et blessés - NdT].
« Le Hamas a été en mesure d’arrêter les ambitions de l’entreprise sioniste et de ce fait, celle-ci est aujourd’hui sur le point de s’effondrer et de disparaître », a déclaré Abou Obaida.
Au plus fort des combats cet été, le Hamas a laissé entendre qu’il avait capturé un soldat israélien, tandis qu’Israël a reconnu que le corps d’un autre soldat israélien avait été saisi pendant les combats.
Les deux côtés ont déjà procédé à des échanges de prisonniers, bien que les députés israéliens aient pris de multiples initiatives cette année pour empêcher de nouvelles libération de prisonniers palestiniens.
Cependant, Abu Obaida a souligné à la foule qu’une libération de prisonniers devrait bientôt se produire - et non à un moment dicté par les Israéliens.
« Les mains qui ont voté pour approuver la loi [interdisant les transferts de prisonniers] seront celles qui l’annuleront », a-t-il dit.
En 2006, le Hamas avait capturé le soldat israélien Gilad Shalit lors d’un raid transfrontalier et avait réussi à obtenir un échange de prisonniers en 2011, libérant ainsi 1027 prisonniers très majoritairement palestiniens.
Le Hamas, depuis sa création en 1978, a été étiqueté comme « organisation terroriste » par l’occupant israélien et la plupart de ses alliés occidentaux. Il a été fondé par son chef spirituel, le cheikh Ahmed Yassine, lui-même assassiné dans un raid aérien de l’armée israélienne ainsi que plusieurs autres dirigeants du Hamas en 2004.
Malgré tous ces meurtres, le mouvement a continué à renforcer son soutien populaire et en 2006 il a réussi à obtenir la majorité des voix dans les élections à Gaza - une évolution qui a provoqué une grave rupture avec la direction de l’organisation rivale du Fatah, basée à Ramallah.
Cependant, le mouvement qui voyait les Frères musulmans égyptiens comme son allié idéologique et stratégique, s’est retrouvé sur la défensive depuis que le président [dictateur] égyptien Abdel Fattah al-Sisi a lancé une vague de répression sur les partisans des Frères musulmans et d’autres groupes d’opposition.
Khalil Al-Haya, un dirigeant du Hamas et membre du Conseil législatif palestinien, a également parlé devant la foule.
« Ce déploiement de force que vous voyez n’est dirigé que vers l’ennemi sioniste », a-t-il dit, tout en soulignant que le Hamas aiderait à libérer non seulement Gaza, mais aussi la Cisjordanie et Jérusalem, la ville revendiquée par les deux parties comme la capitale qui leur revient.
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Mohammed Omer est un journaliste palestino-néerlandais renommé, basé à Gaza.
http://www.middleeasteye.net/news/h...
Traduction : Info-Palestine.eu - Naguib

Israël : 8 internautes palestiniens de Jérusalem-Est arrêtés

La police israélienne a annoncé lundi avoir arrêté la semaine passée huit Palestiniens de Jérusalem-Est soupçonnés de faire l'apologie d'attentats anti-israéliens, au cours d'une opération présentée comme sa plus importante du genre à ce jour.
Les suspects, actuellement en garde à vue, sont soupçonnés de s'être livrés à des "incitations à la haine, à la violence et au terrorisme" contre les juifs et les forces de l'ordre israéliennes, à travers des messages et des vidéos diffusés notamment sur leurs pages Facebook, a indiqué un porte-parole de la police à l'AFP.
Ces arrestations interviennent dans une période de tensions entre Palestiniens et Israéliens en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est.
La partie palestinienne de Jérusalem occupée et annexée par Israël a en particulier été le théâtre depuis l'été de plusieurs attentats anti-israéliens, qui ont culminé le 18 novembre avec une attaque dans une synagogue ayant fait cinq morts et dont les deux auteurs palestiniens ont été tués.
Les dirigeants israéliens, confrontés par exemple à l'accusation de vouloir autoriser les juifs à prier sur l'esplanade des Mosquées, n'ont cessé de dénoncer un climat de propagation de fausses informations et d'incitation à la violence.
L'opération conduite la semaine passée par la police israélienne est la "plus importante visant à réprimer ce genre d'incitations à la violence sur les réseaux sociaux et internet", a dit le porte-parole de la police.
L'un des suspects "s'est fait photographier armé d'un fusil d'assaut de type M-16", a-t-il dit.
"Ces messages et vidéos ont suscité de très nombreuses réactions de soutien sur Facebook", a-t-il ajouté.
La police va demander lundi à un tribunal de Jérusalem la prolongation de la garde à vue des suspects, a aussi indiqué le porte-parole.

Netanyahu rejette tout ultimatum palestinien à l'ONU

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté lundi tout ultimatum des Palestiniens, deux jours avant la date annoncée par ceux-ci pour soumettre à l'ONU un projet de résolution réclamant la fin d'ici deux ans de l'occupation israélienne.
"Nous n'accepterons pas les tentatives visant à nous imposer des mesures unilatérales dans un délai déterminé, alors que l'islamisme radical se propage dans le monde entier", a-t-il dit dans des propos diffusés par la radio militaire au moment où il s'envolait pour Rome afin d'y rencontrer le secrétaire d'Etat américain John Kerry.
L'offensive diplomatique palestinienne devait figurer au centre des entretiens de MM. Netanyahu et Kerry. La direction palestinienne a indiqué dimanche qu'elle entendait soumettre mercredi au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution demandant la fin de l'occupation israélienne d'ici à deux ans.
Le gouvernement israélien est catégoriquement opposé à de telles initiatives. La résolution du conflit doit selon lui résulter de la négociation directe entre Israéliens et Palestiniens, actuellement au point mort. Dimanche déjà, M. Netanyahu a rejeté catégoriquement l'idée d'un retrait de Cisjordanie et de Jérusalem-Est d'ici deux ans.

Occupation israélienne: projet de résolution soumis mercredi à l'ONU


Les Palestiniens soumettront mercredi au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution réclamant la fin d'ici deux ans de l'occupation israélienne, a annoncé un dirigeant palestinien dimanche. 
"La direction palestinienne a décidé d'aller devant le Conseil de sécurité mercredi pour qu'il vote le projet (demandant) la fin de l'occupation" israélienne, a déclaré à l'AFP Wassel Abou Youssef, un des dirigeants de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), au terme d'une réunion à Ramallah (Cisjordanie). 
Cette initiative risque de se heurter au veto américain.Washington s'oppose à toute mesure unilatérale de la part des Palestiniens visant à obtenir des Nations unies la reconnaissance d'un Etat, jugeant qu'il doit être l'aboutissement de négociations de paix.
Le ministère israélien des Affaires étrangères n'a pas souhaité commenter dans l'immédiat cette annonce, qui intervient alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit rencontrer lundi à Rome le secrétaire d'Etat américain John Kerry.
M. Kerry, qui a entamé dimanche une visite de trois jours en Europe, va multiplier les entretiens sur l'initiative de pays européens visant à relancer à l'ONU le processus de paix israélo-palestinien.
Il se rendra à Londres mardi pour rencontrer le chef des négociateurs palestiniens Saëb Erakat et le secrétaire général de la Ligue arabe, qui soutient le projet de résolution palestinien.
M. Netanyahu a rejeté catégoriquement dimanche l'idée d'un retrait de Cisjordanie et de Jérusalem-Est d'ici deux ans.
"Nous sommes confrontés à la possibilité d'une attaque diplomatique, autrement dit d'une tentative de nous imposer par des décisions de l'ONU un retrait aux lignes (frontières) de 1967 dans un délai de deux ans", a-t-il affirmé.
Un tel retour "amènerait les islamistes extrémistes dans les banlieues de Tel-Aviv et au coeur de Jérusalem", a-t-il estimé. "Nous le permettrons pas. Nous le rejetterons fermement et de façon responsable".
En cas d'échec du projet de résolution, l'Autorité palestinienne a annoncé qu'elle solliciterait son adhésion à diverses organisations internationales, dont la Cour pénale internationale (CPI), ce qui lui permettrait de demander des poursuites contre des responsables israéliens après les trois guerres meurtrières qui ont déchiré la bande de Gaza ces six dernières années.

Démonstration de force du Hamas à Gaza pour son 27e anniversaire

Le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui fêtait le 27e anniversaire de sa création, a organisé dimanche une parade militaire à Gaza, première démonstration de force depuis la guerre de l'été dernier.
En juillet et août, les forces israéliennes ont mené pendant cinquante jours dans l'enclave palestinienne l'opération "Bordure protectrice" afin de mettre fin aux tirs de roquettes sur l'Etat hébreu.
Plus de 2.100 Palestiniens, en majorité des civils, ont péri dans les affrontements.
Environ 2.000 combattants du Hamas et des véhicules portant des missiles et des lance-roquettes multiples ont paradé dans les rues de Gaza, tandis que les dirigeants du mouvement vouaient une nouvelle fois l'Etat d'Israël à la destruction.
On remarquait aussi un drone portant les couleurs du Hamas, posé sur un camion, tandis qu'un autre avion sans pilote, présenté comme palestinien, survolait le défilé.
"Cette illusion qu'on appelle Israël sera balayée. Elle sera balayée par les Brigades Kassam", a déclaré dans un discours Khalil al Hayya, l'un des hauts responsables du Hamas, en faisant référence à la branche armée du mouvement.
Abou Oubaïda, le porte-parole des Brigades Kassam, a jugé inévitable une nouvelle confrontation avec les Israéliens si les dizaines de milliers de bâtiments détruits ou endommagés par les bombardements de l'été ne sont pas rapidement reconstruits.
"Il faut à tout prix reconstruire tout ce qui a été détruit par la sauvage agression sioniste", a-t-il dit.
S'adressant à la foule rassemblée sous la pluie, il a remercié l'Iran pour son aide au Hamas en armes et en argent.
Le groupe islamiste a pris le contrôle de la bande de Gaza en juin 2007 en chassant les hommes du Fatah, le mouvement du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Les deux groupes ont signé un accord en avril dernier pour mettre fin à leur brouille mais ils ne se sont toujours pas entendus sur l'administration du territoire côtier.

Israël se dote d'un chef d'état-major à poigne avec le général Eisenkot

Le gouvernement israélien a officialisé dimanche la nomination au poste de chef d'état-major du général Gadi Eisenkot, considéré comme un homme à poigne partisan de la doctrine militaire employée lors de la guerre à Gaza.
"Le général Eisenkot est l'homme qu'il faut, à la bonne place et au bon moment", a affirmé dans un communiqué le Premier ministre Benjamin Netanyahu. "C'est un commandant expérimenté et il peut guider l'armée face aux grands défis auxquels nous sommes confrontés".
Gadi Eisenkot, 54 ans, succédera à la mi-février au général Benny Gantz, dont il était l'adjoint.
Après des débuts dans l'infanterie, cet homme d'origine marocaine a grimpé les échelons pour devenir secrétaire militaire du chef du gouvernement et ministre de la Défense Ehud Barak de 1999 à 2001. A cette occasion, il a participé à des négociations avec la Syrie, selon des médias israéliens.
Puis Gadi Eisenkot a notamment commandé la région militaire centre, qui comprend la Cisjordanie occupée, et la région nord, qui inclut les zones frontalières avec le Liban et la Syrie.
Durant cette période, il a adressé d'une "lettre personnelle" au Premier ministre Benjamin Netanyahu pour l'enjoindre de ne pas attaquer l'Iran, accusé de vouloir se doter de l'armé nucléaire, "tant qu'Israël n'a pas l'épée sous la gorge".
Il disait alors craindre une longue guerre contre la République islamique et le Hezbollah libanais, ainsi qu'une détérioration des relations avec les Etats-Unis, grand allié d'Israël.
Mais le général Eisenkot est également connu pour des positions beaucoup plus dures. 
Il est ainsi le premier responsable militaire à avoir publiquement défendu la doctrine de dissuasion dite de "Dahiya", du nom du quartier chiite de Beyrouth, bastion du Hezbollah systématiquement pilonné par l'aviation israélienne durant la guerre de l'été 2006. 
Peu après cette guerre, le général avait prévenu que ce qui "s'est passé à Dahiya arrivera dans chaque village à partir duquel on tirera vers Israël". 
"Nous allons réagir de façon disproportionnée et provoquer d'importants dégâts. De notre point de vue, il n'y a pas villages civils, ce sont des bases militaires", avait également affirmé le général Eisenkot.
En 2006, l'armée israélienne avait diffusé des tracts appelant la population civile à évacuer Dahiya. Cette même tactique a été utilisée lors des opérations militaires menées cet été dans la bande de Gaza, durant lesquelles plus de 2.000 Palestiniens sont morts, dont une majorité de civils.
Le nouveau chef d'état-major israélien est nommé dans un contexte de fortes tensions, avec les menaces d'un éventuel soulèvement populaire palestinien en Cisjordanie et à Jérusalem-est et de la présence de groupes jihadistes aux frontières du pays, sur le Golan syrien comme au Sinaï égyptien.
Le général Eisenkot va également devoir gérer le dossier de l'Iran, considéré par Israël comme son ennemi numéro un.
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vendredi 12 décembre 2014

Les Etats-Unis excluent des sanctions contre "Israël"

Les Etats-Unis ont démenti lundi tout projet de sanctions contre leur allié "Israël" en raison de sa politique de colonisation, après qu'un article de la presse israélienne eut mis en rage des parlementaires américains.
"Les informations de presse selon lesquelles nous pourrions envisager des sanctions contre Israël sont dénuées de tout fondement", a pris soin de déclarer devant la presse la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki.
Elle était interrogée sur un article du journal israélien Haaretz qui affirmait la semaine dernière que la Maison Blanche réfléchissait à une action contre l'allié israélien en raison de la poursuite de la colonisation dans les Territoires palestiniens.
La Maison Blanche et le département d'Etat n'avaient pas souhaité, en fin de semaine dernière, commenter cet article, qui ne mentionnait pas le terme de "sanction", mais évoquait des "mesures actives contre la colonisation", citant un haut responsable israélien.
"Nous imposons des sanctions à travers le monde pour toute une série de raisons. Nous ne sommes évidemment pas dans cette situation" à l'égard d' « Israël » qui reste "un partenaire important", a affirmé Mme Psaki.
Elle a toutefois répété que la colonisation était "illégitime" et "contraire aux intérêts d'Israël".
L'article de la presse israélienne avait provoqué l'ire d'élus du Congrès, comme le sénateur républicain Mark Kirk: "Non seulement l'administration exclut de nouvelles sanctions pour mettre fin à la menace que pose l'Iran, mais elle envisage apparemment des sanctions contre notre plus proche allié, Israël", avait-il fustigé dans un communiqué vendredi.