lundi 14 septembre 2009

Flambée de violences à la frontière palestino-libanaise

12/09/2009
Des roquettes ont été tirées vendredi du sud du Liban sur le nord de la Palestine occupée, suscitant une riposte immédiate de l'entité sioniste qui a bombardé un village libanais.
Les deux roquettes avaient été tirées à partir du village de Qlailé, situé à 15 kilomètres de la frontière, a indiqué un responsable des services de sécurité. Ces tirs n'ont pas été revendiqués.

Côté israélien, l'armée a fait état de la chute de plusieurs roquettes tirées à partir du Liban, et confirmé y avoir riposté.
"Plusieurs roquettes tirées depuis le Liban ont explosé cet après-midi sur le secteur ouest de la Galilée sans faire de blessé", a déclaré un porte-parole. "Nos forces ont riposté, notre artillerie tirant de 12 à 15 obus contre le Liban".
"Nous considérons cet incident comme très grave et estimons que le gouvernement et l'armée libanais ont pour responsabilité d'empêcher de telles attaques", a-t-il ajouté.
"Des débris d'au moins une roquette Katioucha ont été découverts dans le secteur de Naharyah et du kibboutz Guesher Aziv (ouest de la Galilée)", a précisé une source policière israélienne.

En représailles, plusieurs obus israéliens se sont abattus sur le village et environs de Qlailé, où l'armée et la Force de l'ONU au Liban (Finul) ont retrouvé deux plateformes en bois de lancement de roquettes, selon un responsable de la sécurité.

En fin d'après-midi, la route côtière du sud-Liban était vide, à l'exception de patrouilles de la Finul, selon un correspondant de l'AFP sur place qui a constaté un retour au calme.

La Finul a confirmé dans un communiqué le tir d'"au moins deux roquettes à partir de la région de Qlailé", ainsi que la riposte israélienne, sans faire état de victimes des deux côtés de la frontière.
Elle a précisé avoir ouvert une enquête et appelé les deux parties "à un maximum de retenue, à respecter la cessation des hostilités et à éviter de prendre des mesures qui pourraient mener à davantage d'escalade".

Les tirs sur Israël surviennent en pleine crise gouvernementale au Liban, où le chef de la majorité parlementaire Saad Hariri a renoncé à former un gouvernement d'union.
"Cet incident vise à provoquer une tension et à entraîner le Liban dans une situation de crise", a affirmé le Premier ministre libanais sortant Fouad Siniora, parlant d'"une atteinte contre la souveraineté du Liban".

A New York, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a condamné le tir de roquettes et appelé les parties à la retenue. Les Etats-Unis ont également "condamné fermement" ces tirs.

En janvier et en février derniers, plusieurs roquettes tirées à partir du Liban se sont abattues sur le nord de la Palestine occupée, faisant un blessé.
Le Hezbollah, contre lequel l'entité sioniste a mené une guerre en 2006 après la capture par le mouvement de deux soldats israéliens qui sont morts, avait nié toute implication.
almanar.com

A Jérusalem-Est, des Palestiniens désespérés

dimanche 13 septembre 2009 - 20h:02

Karim Lebhour - La Croix


L’expulsion de deux familles palestiniennes de leur maison, cet été, a ravivé les craintes des Palestiniens de voir les colonies israéliennes cerner petit à petit la partie arabe de Jérusalem.

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Christopher Gunness, porte-parole de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, montre une photo appartenant aux familles Ghawi et Hanoun, expulsées de leurs maisons à Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est .
(Photo Gharabli/AFP).


L’adresse de la famille Hanoun se résume désormais à quelques chaises en plastique et des matelas entassés sur un bout de trottoir que des décorations de Ramadan ne parviennent pas à égayer. Depuis le 2 août, cette famille palestinienne campe sur ce carré de bitume, juste en face de la maison d’où elle a été expulsée manu militari par la police israélienne dans le quartier de Cheikh Jarrah, au cœur de Jérusalem-Est.

Un écriteau portant le chiffre « 43 » indique le nombre de nuits passées sur le trottoir. De l’autre côté de la rue, Maher Hanoun, le père de famille, peut voir les colons, des religieux juifs, qui vont et viennent dans la maison qui était la sienne.

« Je suis né dans cette maison et mes enfants aussi. Elle a été donnée à mes parents par les Nations unies en 1956. Comment les Israéliens peuvent-ils dire que c’est à eux ? », s’indigne-t-il. « Les colons progressent maison par maison. L’année dernière, ils ont pris celle des Al-Kurd et maintenant la nôtre, renchérit Rami, son fils. Bientôt, tout le quartier sera à eux. »

L’expulsion des deux familles Hanoun et Ghawi, au cœur de l’été, marque le dernier épisode d’une bataille judiciaire débutée en 1972 entre les habitants de ce quartier et Nachlat Shimon, une association de colons juifs qui se dit propriétaire du terrain. La Cour suprême israélienne a finalement donné raison aux colons et ordonné l’expulsion des maisons palestiniennes. Vingt-cinq autres maisons palestiniennes sont menacées du même sort.

"Les Israéliens veulent vider Cheikh Jarrah"

À terme, Nachlat Shimon ambitionne de construire 200 logements pour des familles juives. Une décision « profondément regrettable », a jugé la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, au moment où l’administration Obama tente de négocier un gel de la colonisation israélienne. « Ce sont des cas particuliers qui ne relèvent pas d’une politique gouvernementale, assure Ygal Palmor, porte-parole du ministère israélien des affaires étrangères. Il s’agit d’une dispute juridique entre des individus et une association sur une propriété. C’est au tribunal de trancher. »

Pour les Palestiniens au contraire, ces expulsions s’inscrivent dans une longue liste de projets immobiliers israéliens destinés à effacer leur présence dans ce quartier de Cheikh Jarrah, l’un des plus prestigieux de Jérusalem-Est, et empêcher la possibilité d’une capitale palestinienne à Jérusalem-Est. Le bureau de la Coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) a recensé 540 logements juifs en projet à Cheikh Jarrah.

« Les Israéliens veulent vider Cheikh Jarrah de ses habitants palestiniens pour les remplacer par des Juifs. S’ils prétendent que c’est leur terre, alors nous aussi devons reprendre toutes les terres que nous avons perdues à Jérusalem-Ouest en 1948, ce que la loi israélienne ne nous permet pas de faire », tempête Adnan Husseini, le gouverneur palestinien de Jérusalem. Un titre purement honorifique. À Jérusalem-Est, l’Autorité palestinienne n’a aucun droit ni aucune souveraineté.

En vertu des accords d’Oslo, Israël y interdit en effet toute activité officielle palestinienne et la police intervient régulièrement pour empêcher des activités jugées trop politiques. Dernier événement en date : un banquet de Ramadan auquel devait participer vendredi le premier ministre palestinien, Salam Fayyad, interdit sur ordre du ministre israélien de la sécurité intérieure.

"Jérusalem-Est est un cas à part"

Le statut de Jérusalem-Est est l’une des questions les plus sensibles du conflit israélo-palestinien. Conquise en 1967 par Israël, la partie orientale de la ville a depuis été annexée par l’État hébreu qui, en 1980, a proclamé Jérusalem comme sa capitale « une et indivisible ».

« Jérusalem-Est est un cas à part, reconnaît Ygal Palmor. C’est une partie de la ville de Jérusalem qui est sous souveraineté israélienne. La Cisjordanie n’a jamais été annexée et son statut reste à négocier. Ce n’est pas le cas de Jérusalem. » Conséquence, malgré les récriminations de l’Europe et des États-Unis, le rythme des constructions israéliennes à Jérusalem-Est se poursuit à un rythme soutenu. Près de 200 000 Israéliens vivent dans des implantations à Jérusalem-Est, presque autant que les 270 000 Palestiniens.

Porte-parole d’une organisation de colons, Daniel Louria ne fait pas mystère de son intention de « judaïser » Jérusalem-Est. Son organisation, Ataret Cohanim, rachète par divers moyens le plus possible de propriétés arabes. « Notre objectif est très simple, c’est celui du peuple juif depuis près de deux mille ans, le retour des Juifs dans leur patrie. Jérusalem est le cœur et l’âme de notre peuple. Nous continuerons de faire tout ce qui est nécessaire pour ramener une vie juive à cet endroit. » Au risque de mettre le feu aux poudres.

Vendredi 11 septembre, des incidents ont éclaté à Silwan, près de la Vieille Ville, après qu’un colon a ouvert le feu sur deux Palestiniens. Dans ce quartier, la municipalité veut raser 88 maisons palestiniennes pour construire un espace vert, rattaché au parc archéologique déjà existant de la cité de David. « Les colons et la municipalité travaillent de concert, jure Hatem Abdel-Qader, un notable palestinien de Jérusalem. L’objectif est de relier entre elles toutes les colonies autour de Jérusalem-Est. Les Palestiniens de la ville seront alors enfermés dans des enclaves de plus en plus réduites. » Jusqu’à ce qu’il ne reste plus grand-chose à négocier.

Jérusalem - La Croix - 13/09/2009 18:26

Pourquoi nous soutenons l’appel au boycott

dimanche 13 septembre 2009 - 07h:32

Ken Loach, Rebecca O’Brien et Paul Laverty - The Electronic Intifada


Lorsque nous avons décidé de retirer notre film Looking for Eric du festival international de Melbourne en apprenant que le festival était en partie sponsorisé par l’État israélien, nous avons écrit au directeur, Richard Moore, pour lui exposer nos raisons.

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Ken Loach

Malheureusement, celui-ci a déformé notre position et a recommencé la semaine dernière dans Comment is freedans le Guardian en disant « permettre que la politique personnelle d’un cinéaste l’amène à bannir un festival... est contraire à ce que représentent les festivals » et en prétendant que « les exigences de Loach sont inacceptables ».

Trois cinéastes (un réalisateur, une productrice et un scénariste) ont pris la décision de boycotter le festival, non pas dans quelque bulle abstraite et privée, mais après une longue discussion en réponse à un appel au boycott culturel émanant d’un collectif de la société civile palestinienne ; ce collectif rassemble des écrivains, des cinéastes, des travailleurs culturels, des groupes de défense des droits humains, des journalistes, des syndicalistes, des groupes de femmes et des organisations d’étudiants.

Moore devrait savoir à ce stade que la campagne palestinienne pour le boycott universitaire et culturel d’Israël (PACBI) a été lancée à Ramallah en avril 2004 et que ses objectifs, ses raisons et ses composantes peuvent être consultés facilement sur Internet. La PACBI fait partie d’un mouvement international beaucoup plus vaste en faveur du boycott, du désinvestissement et des sanctions (BDS) contre l’État israélien.

Pourquoi soutenons-nous ce mouvement international en expansion ? Pendant les 60 dernières années, Israël, avec l’appui des États-Unis, a témoigné d’un mépris total pour les centaines de résolutions des Nations unies, la Convention de Genève et le droit international. Il est apparu comme un état violent et brutal ainsi que l’ont montré à l’évidence les récents massacres de Gaza ; il a montré qu’il était même disposé à pousser son défi du droit international en utilisant des armes au phosphore.

Israël continue à se moquer de l’opinion mondiale ; l’exemple le plus évident de son intransigeance est sa détermination à continuer la construction du mur à travers les territoires palestiniens en dépit de la décision prise en 2004 par le tribunal international.

Et que fait la communauté internationale ? Rien, si ce n’est se plaindre. Que font les USA ? Ils continuent à faire connaître leur « grave préoccupation » tout en subventionnant l’État d’Israël à raison de quelque 3 milliards de dollars par an. Entre-temps « sur le terrain » - bon titre pour un film - les colons israéliens continuent à s’emparer des maisons et des terres palestiniennes rendant impossible le rêve d’un État palestinien viable. Vivre une vie normale, et jouir de droits humains fondamentaux est devenu un rêve illusoire pour la plupart des Palestiniens.

Devant l’échec du droit international et l’impunité de l’État d’Israël, les citoyens ordinaires n’ont d’autre choix que de faire de leur mieux pour combler cette lacune. Desmond Tutu a dit « la fin de l’apartheid est un des couronnements du siècle écoulé, mais nous n’y serions pas arrivés sans l’aide de la communauté internationale, en particulier celle du mouvement de désinvestissement des années 80. Durant les six derniers mois, un mouvement similaire a pris forme, visant cette fois à mettre fin à l’occupation israélienne ».

Lors d’un récent événement BDS dans la ville cisjordanienne de Ramallah, l’écrivaine Naomi Klein a frappé juste quand elle a dit qu’il n’y a pas de comparaison exacte entre Israël et l’Afrique du Sud. Elle a dit « la question n’est pas de savoir « si Israël est comme l’Afrique du Sud ? La question est « les actions d’Israël répondent-elles à la définition internationale de ce qu’est l’apartheid ? » Et si vous examinez la teneur de l’apartheid qui inclut les transferts de population, les multiples niveaux de droit, la ségrégation officielle de l’État, vous constaterez qu’effectivement, la situation correspond à cette définition - ce qui n’équivaut pas à dire qu’Israël est l’Afrique du Sud. Il n’y a pas deux États les mêmes. Ce n’est pas la question, c’est une confusion ».

Peu après l’invasion de Gaza, nous avons parlé avec le responsable d’une organisation de défense des droits humains travaillant sur place ; il nous a dit que les Israéliens refusaient de laisser passer des produits chimiques en quantité suffisante pour traiter convenablement l’approvisionnement en eau des civils ; ceci est un exemple évident d’une punition collective vindicative infligée à la moitié de la population.

Récemment, Neve Gordon, professeur juif de Sciences politiques dans une université israélienne a dit : « un État d’apartheid, est la manière la plus juste de caractériser Israël aujourd’hui ». Il s’ensuit que, lui aussi, appuie la campagne internationale de désinvestissement et de boycott. Nous avons l’obligation de prendre conseil auprès de ceux qui vivent à l’intérieur des territoires occupés.

Nous encourageons également d’autres cinéastes et acteurs invités dans les festivals à vérifier si ceux-ci bénéficient du patronage d’Israël avant d’y participer, et si tel est le cas, de respecter le boycott. Ce ne sont pas les cinéastes israéliens qui sont visés. C’est la participation de l’État israélien. La contribution est proportionnellement minime à un mouvement en expansion, mais l’exemple de l’Afrique du sud devrait nous encourager.

Ken Loach est un des cinéastes les plus célèbres du monde. Il a dirigé des films qui ont fait date pour la télévision pendant les années 60, comme Cathy Come Home ainsi qu’ une série de documentaires. Il a dirigé Kes, un des films britanniques les plus connus, dans les années 60 et, ces dernières années : Land And Freedom, Sweet Sixteen, My Name is Joe, The Wind That Shakes The Barley (lauréat de la Palme D’Or à Cannes).

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Rebecca O’Brien

* Rebecca O’Brien est productrice de films indépendante depuis 20 ans.
Elle a produit neuf longs métrages, ainsi que de courts métrages avec Ken Loach, notamment Land And Freedom, Sweet Sixteen, My Name Is Joe, et The Wind that Shakes the Barley.

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Paul Laverty

* Paul Laverty, ancien juriste spécialisé dans les droits humains, est devenu scénariste.
Ken Loach et lui travaillent maintenant sur leur douzième projet commun.

7 septembre 2009 - The Electronic Intifada - Cet article peut être consulté ici :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction de l’anglais : Anne-Marie Goossens

Rapport juridique : des organisations américaines financent les colonies sionistes à al-Qods

[ 13/09/2009 - 12:26 ]
Al-Qods occupée – CPI

Le centre d'al-Qods des droits sociaux et économiques a publié, le samedi 12/9, un rapport sur le rôle des organisations et personnalités américaines dans la construction des colonies sionistes en Cisjordanie occupée, notamment dans la vieille ville d'al-Qods.

Le centre a appelé la direction américaine à confirmer la vérité de ses déclarations concernant la colonisation et travailler pour arrêter les projets coloniaux sionistes effectués par des personnalités et organisations américaines dans les territoires palestiniens.

Le rapport a déclaré que ces organisations et personnalités américaines financent la construction des colonies illégales en Cisjordanie occupée et que leurs sommes d'argents sont utiliser pour confisquer les maisons des habitants palestiniens à al-Qods occupée.

Le rapport a dit également que plusieurs organisations sionistes dont "C&M" qui appartiennent à un homme d'affaire américain juif, participent au financement de toutes les activités coloniales sionistes dans la partie est de la ville occupée d'al-Qods, dans un pas flagrant et clair qui s'oppose aux lois américaines.

Il a souligné que le projet financé par "C&M" est la construction d'un quartier colonial qui comporte 132 nouvelles unités coloniales, au centre de Ras al Amoud, avant plusieurs années.

Le rapport a déclaré que la participation des américains au financement des colonies sionistes représente une opposition directe aux politiques des Etats-Unis, ainsi qu'un dépassement aux lois américaines.

Les soldats israéliens maltraitent un chauffeur palestinien et lui cause une hémorragie interne

[ 13/09/2009 - 23:44 ]
Ramallah – CPI

En Cisjordanie, un Palestinien moyen ne sait pas d’où viennent les coups qu’il reçoit. Il y a les services sécuritaires de l’autorité palestinienne. Il y a aussi les occupants israéliens. Les deux forces poursuivent le Palestinien moyen, surtout s’il se montre sympathisant de la résistance palestinienne.

Le Centre Palestinien des droits de l’homme a donné les détails d’une de ces agressions menées contre tous les Palestiniens. Il s’agit d’une maltraitance pratiquée contre le Palestinien Mohammed Mahmoud Daïs Daïs, 27 ans, originaire du village Yatta, au sud du département d’Al-Khalil. Une maltraitance qui lui a causé une hémorragie interne, des déchirures au niveau des colonnes et des bleus partout dans le corps.

En effet, à cinq heures du matin du dimanche 6 septembre 2009, Daïs et cinq autres personnes, porteurs d’une permission de travail dans les usines israéliennes, ont accompli leur prière de l’aube, dans leur village de Twani, au sud-est de la ville de Yatta. Puis il a pris sa voiture pour transporter les cinq ouvriers à la zone frontalière de Janba, pour aller travailler dans les fabriques israéliennes.

Mais avant que la voiture ne démarre, un véhicule militaire israélien type Hummer vient lui faire barrage. Les soldats israéliens tirent le chauffeur et le jettent par terre pour le frapper par tout, durement et pour un bon moment.

Les soldats le frappent avec leurs mains et leurs pieds, ainsi qu’avec les crosses de leurs fusils. Il perd connaissance. Ils l’aspergent l’eau froide pour le réveiller et reprendre leur charge. Les passagers restent bloqués à l’intérieur de la voiture, sous la menace de l’arme israélienne. Ils ne seront libérés qu’une heure plus tard. Les soldats obligent cependant le chauffeur anéanti à reprendre sa voiture et à la conduire jusqu’au barrage militaire de Lassifer.

Accompagné d’un soldat et d’un officier et suivi par un véhicule militaire, il est obligé de conduire sa voiture. Mais quelques mètres plus tard, il perd encore une fois connaissance, étant durement frappé. L’officier l’écarte pour prendre sa place et conduire la voiture audit barrage.

Sur le barrage, ils le réveillent pour le frapper de nouveau. Les mains liées, le citoyen continue à recevoir leurs coups, sous un soleil frappant. A 8h15, par hasard, une patrouille de la police arrive et entend ses cris.

L’officier de police discute avec les soldats et reçoit la victime. Il contacte son père et lui conseille de venir récupérer son fils en danger de mort.

Le père y va avec une ambulance du Croissant Rouge. Il reçoit son fils ; mais les soldats refusent de lui fournir une quelconque raison pour leur crime. L’officier lui conseille de prendre son fils et de partir vite. C’est à 9h17 que la voiture du Croissant Rouge quitte le barrage, pour l’amener à l’hôpital public d’Al-Khalil. Il arrive à l’hôpital dans un état très grave.

La victime explique que l’officier de la force militaire, lui-même, l’a jeté par terre. Il a mis son pied sur son cou et a pressé, menaçant : « Avant que je te tue, j’ai déjà tué quatre personnes à Gaza ! », et continuant à le frapper surtout dans le ventre.

Ce vendredi, manifestation : libérez Mohammad Khatib !

Canada - 14-08-2009
Par Tadamon
Israël détient toujours le militant palestinien Mohammad Khatib du village de Bil'in en Cisjordanie.
Mohammad Khatib, ainsi que plus d'une vingtaine d'autres Palestiniens de Bil'in, ont été arrêtés récemment lors d'incursions nocturnes menées par l'armée israélienne contre ce village agricole qui a attiré l'attention internationale grâce à ses manifestations hebdomadaires contre le mur d'apartheid israélien. Bil'in est devenu un symbole de la résistance populaire face à l'occupation militaire israélienne.


Mohammad Khatib fait maintenant partie d'environ 8,000 prisonnièr(e)s palestinien(ne)s présentement détenu(e)s par les autorités israéliennes. Selon un rapport récent de Amnistie internationale, plusieurs prisonnièr(e)s palestinien(ne)s « subissent de la négligence médicale, sont régulièrement battu(e)s, sont torturé(e)s et fouillé(e)s à nu par les autorités des prisons israéliennes ». La population carcérale palestinienne inclut plus de 400 enfants et plus de 100 femmes.

Aujourd'hui, le nombre d.enfants palestiniens, dont des jeunes du village de Bil'in, qui sont arrêtés et détenus par les forces israéliennes ne cesse d'augmenter. Selon Defense for Children International en Palestine : «Chaque année, des centaines d'enfants palestiniens sont arrêtés, interrogés, abusés et emprisonnés par les autorités militaires israéliennes. Dans certains cas, les abus vont jusqu.à la torture ».

Israël vise les militants palestiniens de la base à Bil'in pour museler un mouvement de résistance populaire qui reçoit de plus en plus d'attention internationale et qui inspire d.autres communautés palestiniennes de Cisjordanie à utiliser des stratégies de résistance populaire similaires.
Ainsi, au cour de l'année dernière, d'autres villages palestiniens ont
décidé eux aussi d'organiser des manifestations hebdomadaires contre le mur d'apartheid israélien.

En juin 2009, Mohammad Khatib a fait une tournée au Canada pour les audiences préliminaires d'un procès historique intenté par Bil'in contre deux compagnies établies au Québec, Green Park International et Green Mount International, toutes deux impliquées dans la construction de colonies israéliennes sur les terres du village palestiniens de Bil'in.

Présentement, Mohammad Khatib, père de deux fils et deux filles, est toujours gardé en détention par les autorités israéliennes, même si aucunes accusations n'ont été portées contre lui ou les autres Palestiniens arrêtés, incluant les enfants.

L'incursion de lundi soir était une parmi tant d'autres que les forces israéliennes ont effectuées à Bil'in depuis juin 2009, le début des incursions coïncidant avec le commencement des procédures légales au Canada.

Nous vous invitons à participer à une manifestation au centre-ville de Montréal ce vendredi, pour exprimer votre solidarité avec Mohammad Khatib, le village de Bil'in et le mouvement palestinien contre l'apartheid israélien et l'occupation.

vendredi 14 août à 12h00
devant la librairie Indigo
au coin de Ste-Catherine & McGill college
(métro McGill)
Montréal, Canada

14/08/2006: Victoire de la résistance, on n'oublie pas

Liban - 14-08-2009
Par Nadine Acoury
Il y a trois ans, le 14 aout 2006, les USA-Israël sont acculés à décréter le cessez-le-feu qu'ils avaient retardé pendant 33 jours, croyant arriver à leurs fins : désarmer la résistance et mettre le Hezbollah à genoux. A 8h30 du matin, malgré les massacres perpétrés la veille par l'armée sioniste à Rouaiss (34 bombes en moins de 2 minutes, destruction de 8 immeubles contenant 240 logements, 30 victimes civiles) et le matin même à l'aube à Brital et Jammalyie (22 victimes), des centaines de milliers de familles s'élancent sur les routes défoncées de la Bekaa et du Liban sud pour rentrer chez elles, fières et la tête haute d'avoir flanqué la raclée du siècle à la fameuse armée "invincible" israélienne.

Aujourd’hui, trois ans plus tard, les puissances coloniales et occidentales du monde entier, continuent à s'activer jour et nuit avec leurs alliés arabes et libanais (14 mars et Forces libanaises), pour défaire le verdict de l'histoire et désarmer la résistance libanaise.

Un comité de l'ONU accuse Israël de violations des droits de l'homme

USA - 14-08-2009
Par ONU
De graves violations des droits de l'homme sont commises par Israël dans les territoires palestiniens occupés, affirme un rapport du Comité spécial de l'ONU chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes.

A l'issue d'une mission de dix jours dans trois pays du Moyen-Orient (Egypte, Jordanie et Syrie), le Comité spécial a exprimé vendredi « sa préoccupation particulière pour le nombre croissant de cas de violence par des colons juifs contre la population palestinienne en Cisjordanie en présence de l'armée et de la police israélienne ».

Les trois membres de la délégation ont noté également les pressions sur les défenseurs des droits de l'homme, israéliens et palestiniens, qui travaillent pour alléger les souffrances dans les territoires occupés.

Le Comité spécial, qui est composé de trois Etats membres (Sri Lanka, Malaisie et Sénégal), souligne également «les violations récurrentes des droits économiques et culturels, en particulier le droit à l'éducation et à la santé, les restrictions supplémentaires aux déplacements, les attaques et les destructions de terrains agricoles et de vergers palestiniens».

Le rapport rappelle que depuis sa création en 1968 par l'Assemblée générale de l'ONU le Comité spécial s'est vu refuser toute coopération de la part du gouvernement israélien ou un accès aux territoires palestiniens occupés.

Lors de sa mission de dix jours, la délégation du Comité spécial a enregistré les témoignages de témoins et d'organisations non gouvernementales sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés et au Golan occupé. La délégation a rencontré les ministres des affaires étrangères en Egypte, en Jordanie et en Syrie et d'autres responsables gouvernementaux.

Tel Aviv la coloniale

Israel - 14-08-2009
Par Jews sans Frontières
L’idée bizarre la plus en vogue sur Tel-Aviv est qu’elle est innocente. Ce n’est pas une terre occupée (elle aurait été construite sur des dunes). Elle n’a rien à voir avec le fanatisme qui meut la violence de l’occupation. Elle est laïque, jeune, hédoniste, mondiale et diverse. Peut-être est-elle un brin trop matérialiste. Mais lorsque l’alternative est la spiritualité d’un Baruch Goldstein, même le matérialisme le plus crasse semble merveilleusement bénin.

















Le Musée de l’Irgoun rassemble une collection instructive sur l’organisation terroriste, ses moyens, ses stratégies et ses résultats. Le bâtiment en lui-même est une déclaration sans ambigüité : un Israël moderne, entrepreneurial, en vitre et acier, s’élève de l’enveloppe creuse d’une maison arabe, à l’endroit où était installé le quartier Manshiyeh.


Une lettre ouverte (1) adressée au Toronto International Film Festival (TIFF) par Jane Fonda, Ken Loach et Naomi Klein, entre autres, dit :


« En 2009, TIFF a annoncé que le festival allait inaugurer son nouveau programme, City to City, avec un « pleins feux » sur Tel-Aviv. Selon les notes de programmation écrites par Cameron Bailey, co-directeur du Festival et programmateur du volet City to City : « Les dix films dans l’édition 2009 du volet City to City témoignent des courants complexes qui se croisent à Tel-Aviv aujourd'hui. Alors qu’elle fête son centenaire en 2009, Tel Aviv est une ville jeune et dynamique qui, comme Toronto, célèbre sa diversité. »

L'accent mis sur la “diversité“ en Ville à Ville est vide de sens, étant donné l'absence de cinéastes palestiniens dans le programme. En plus, ce que cette description ne révèle pas, c'est que Tel-Aviv est construite sur des villages palestiniens détruits, et que la ville de Jaffa, qui était au cœur de la vie culturelle palestinienne jusqu’en 1948, a été annexée à Tel-Aviv après l'exil en masse de la population palestinienne. Ce programme occulte la souffrance de milliers d'anciens résidents et leurs descendants de la région Tel Aviv/ Jaffa, qui vivent aujourd'hui dans des camps de réfugiés dans les territoires occupés, ou vivent dispersés dans d'autres pays, dont le Canada. La présentation sélective de la façade moderne et sophistiquée de Tel-Aviv, sans égard au passé et aux réalités de l'occupation israélienne des territoires palestiniens de Cisjordanie et de Gaza, ce serait comme si on glorifiait la beauté et la vie élégante chez les communautés exclusivement blanches au Cap ou à Johannesburg pendant l'apartheid, sans reconnaître les cantons noirs de Khayelitsha et de Soweto. »


Voilà qui fait mouche, mais il y a plus. La réputation internationale de Tel-Aviv est fondée sur les mythes qu’elle raconte elle-même sur sa propre identité et son histoire. Tel-Aviv est l’antithèse des colonies, de Jérusalem la dingue, des fanatiques d’Hébron, c’est un oasis de raison et de tolérance. Meir Wieselthier, poète israélien, exprimant l’éthique “anti-guerre” de Tel-Aviv, a dit une fois qu’il ne prendrait les armes que si une armée étrangère était sur le point de traverser le Yarkon (une rivière au nord de Tel-Aviv).

L’idée bizarre la plus en vogue sur Tel-Aviv est qu’elle est innocente. Ce n’est pas une terre occupée (elle aurait été construite sur des dunes). Elle n’a rien à voir avec le fanatisme qui meut la violence de l’occupation. Elle est laïque, jeune, hédoniste, mondiale et diverse. Peut-être est-elle un brin trop matérialiste. Mais lorsque l’alternative est la spiritualité d’un Baruch Goldstein, même le matérialisme le plus crasse semble merveilleusement bénin.

C’est une bonne fable aux traits séduisants. Mais elle est fausse. Prenons d’abord la question de la diversité. Bien que 20% des citoyens israéliens soient palestiniens, ils ne représentent que 4,2% des habitants de Tel-Aviv. Pour une grande ville, c’est un manque de diversité impressionnant. De plus, la grande majorité de ces Palestiniens vivent dans quelques quartiers séparés au fin fond de Jaffa, principalement à Ajame. A l’exclusion de ces quartiers marginalisés et pauvres aux confins de la ville, il n’y a pratiquement aucun arabe à Tel-Aviv. Ce seul fait constitue sans aucun doute un « miracle démographique ». Ce pourcentage d’Arabes inférieur à la marge d’erreur de cette métropole méditerranéenne « diverse » et grouillante est plus bas qu’à Paris, Genève, Londres ou Brooklyn.

Cette « diversité » fait de Tel-Aviv un exemple rare de nettoyage ethnique réussi. Jusqu’à sa destruction, Jaffa était un centre urbain important de la Méditerranée arabe. Aujourd’hui, elle abrite moins d’1% de Palestiniens à la citoyenneté israélienne, elle est une communauté marginale et isolée.

Jaffa a été conquise par les organisations paramilitaires juives en 1948 et plus de 60.000 de ses habitants ont été obligés de partir à cause des bombardements. Ils ont été littéralement « jetés à la mer » et la plupart d’entre eux ont accosté à Gaza. Les conquérants ont alors détruit au bulldozer 75% de la ville. Seuls les quartiers Ajame et Jebaliah ont été épargnés, avec moins de 4.000 Palestiniens autorisés à y rester, des quartiers laissés à l’abandon, transformés par la municipalité en décharges publiques et qui sont devenus des zones de crimes et de trafic de drogues. De plus, les maisons ont été confisquées et les Palestiniens sont devenus les locataires de l’agence immobilière de l’Etat, Amidar, qui a négligé les propriétés et a même refusé de laisser les habitants procéder aux réparations sur leurs propres deniers. Le dernier tour de vis de cette histoire cruelle est arrivé avec le nouveau millénaire. Alors que Tel-Aviv jouissait d’un boom immobilier spéculatif, Ajame a commencé à intéresser le secteur immobilier. L’obstacle était bien sûr de comment se débarrasser des locataires. La solution ingénieuse d’Amidar fut d’imposer des amendes aux locataires pour avoir amélioré leur habitat, et de leur proposer ensuite d’oublier ces amendes en échange de leur évacuation. (Lire, de Jonathan Cook : Le "projet de rénovation" de Jaffa vise l'expulsion des Palestiniens).

Une autre partie de la ville, la Vieille Ville, qui a subi un nettoyage ethnique total, et où la plupart des espaces urbains ont été détruits, à la seule exception du Mur extérieur et de quelques sites chrétiens, a été transformée en attraction touristique et de vie nocturne. Les noms originaux arabes des rues ont été effacés, et la municipalité de Tel-Aviv est heureuse de vous informer que « les ruelles de l’Ancienne Jaffa sont nommées selon les signes du Zodiaque et qu’on peut y trouver des galeries d’art et des magasins juifs, des ateliers de bijoutiers et d’art d’artistes de renom. »

Vous chercherez en vain dans cette plaquette touristique la moindre mention au passé de Jaffa et à sa disparition. La visite de Napoléon est le seul événement historique qui vaille la peine d’être signalé aux touristes ; la trace du pas fugace d’un Blanc célèbre est plus importante que toute l’histoire locale. Pas plus qu’est mentionné que le séjour de Napoléon comprend aussi trente heures de boucherie et de viols de la population civile locale suivies du massacre de 4.500 prisonniers de guerre. Cela ne fait apparemment pas partie de l’histoire, puisque ce n’est pas arrivé à des Juifs européens.

Les galeries d’art, propriétés des Palestiniens dépossédés, ont été distribuées par l’Etat à des artistes israéliens. Il suffisait de remplir une demande pour en avoir une. C’est ainsi que se sont installés les intellectuels et les bobos (2) de Tel-Aviv, complices du nettoyage ethnique de la Palestine et parties prenantes solides de la préservation de l’Etat juif.

Tôt ou tard, quelqu’un fera la liste des ces phares moraux, dont la plupart sont membres du « camp de la paix », qui ont accepté ces cadeaux. Mais je voudrais mentionner ici un nom célèbre qui en est emblème.

Dan Ben-Amotz fut un bobo de la première génération et auteur (il était membre de l’unité d’élite Palmach en 1948) qui a personnifié de nombreuses façons l’identité laïque branchée de Tel-Aviv et a même joué un rôle important dans sa fabrication. C’était un bel homme, une célébrité, qui est allé à Hollywood, est devenu l’ami de Marlon Brando, a tourné dans des films israéliens, dont l’un des plus critiques jamais tournés en Israël sur le sionisme (A hole in the Moon, d’Uri Zohar), il a écrit de longs romans sur ses exploits sexuels, fut un pionnier de la vie nocturne de Tel-Aviv, a étudié l’argot et les grossièretés hébreux, fut « anti-guerre » avant que ce soit à la mode, a ridiculisé les Shibboleth(jargons)(3) d’Israël au nom de la liberté d’expression et a incarné le « faites l’amour, pas la guerre ». Le nationalisme et le fanatisme religieux étaient aussi éloignés de son mode de pensée que la noix de coco de l’alimentation Inuit. La tenue favorite de sa première femme, chrétienne, était la galabieh arabe. En plus d’être une personnalité incontournable de Tel-Aviv et un symbole de son courant anarchiste et individualiste, Ben-Amotz a pris également part à la création du mythe de Tel-Aviv. En 1980, il a coécrit une pièce qui célébrait l’établissement de la première « Ville hébreu ». Yosef Rachelski, critique culturel israélien, a dit de lui qu’il était l’une des deux icones culturelles à l’influence la plus forte dans l’Israël des années 60, l’autre étant Moshe Dayan.

Ben-Amotz vivait dans une maison arabe dans la Vieille Ville de Jaffa, surplombant la Méditerranée ; il était aussi propriétaire d’une propriété commerciale de grande valeur dans le secteur que les conquérants avaient détruit. Après sa mort, un scandale a éclaté, avec des rumeurs sur ses mœurs sexuelles, pas toujours consensuelles. Mais il n’y a jamais eu de scandales sur ses transactions immobilières, apparemment pas toujours consensuelles elles non plus. Le profit insolent et inconséquent qu’il a tiré de l’ordre raciste qu’il tournait en dérision est le symbole de la relation laïque et jouisseuse de Tel-Aviv au système d’apartheid d’Israël.

Comme l’architecte Sharon Rotbard, auteur d’un livre magistral qui fouille l’histoire cachée de Tel-Aviv, et dont vous aurez une idée dans l’extrait que je pille ici sans vergogne, l’affirme :

« Tel-Aviv n’est pas née du sable. Elle est née de Jaffa. Pourtant, son attitude vis-à-vis de Jaffa rappelle celle de l’attitude chrétienne vis-à-vis du Judaïsme, y compris les éléments violents et contradictoires de naissance et de matricide, de continuité et de séparation, d’héritage et d’appropriation, d’effacement et de masque, de culpabilité et de disculpation. Dès que le premier quartier juif de Neve Tzedel est né du sein de la « Fiancée de la Mer », dans les années 80 du 19ème siècle, Tel-Aviv n’a jamais cessé de fuir Jaffa et de la persécuter. La guerre de [création de la] « ville blanche » pour conquérir l’espace symbolique et historique de la métropole, est la guerre de Tel-Aviv contre Jaffa et sa fille biologique et belle-fille... pour créer cette Tel-Aviv de rues et d’épiciers et inventer la normalité d’une maison, d’une cours et d’une cage d’escalier, Tel-Aviv a éradiqué tout un espace [urbain]. Elle a conquis Jaffa et ses filles, les a vidées de ses habitants, a éradiqué ses quartiers, ses villages, ses routes et ses paysages, a détruit lieux, maisons, rues, monuments publics… Ce faisant, Tel-Aviv a effacé la mémoire de Jaffa. La guerre ne s’est pas terminée avec la conquête de 1948 et l’exil des habitants. Il continue jusqu’à aujourd’hui. Bien que Jaffa soit une ville morte, Tel-Aviv continue à torturer son cadavre… Dès sa création comme ville séparée de Jaffa, et dans sa construction culturelle, ethnique et maintenant historique de « ville blanche », Tel-Aviv s’est constituée en opposition à Jaffa, comme une séparation de Jaffa, comme une négation dialectique de Jaffa. Pour Jaffa, cette relation dialectique n’a pas été moins catastrophique. Alors que Tel-Aviv se construisait, elle a aussi détruit et effacé Jaffa, la façonnant comme sa propre négation – une ville de la nuit, négligée, criminelle, sale, abandonnée, et noire. » (4).


Enfin, il y a la question des dates et des origines. Où commencer ? Que choisir comme année zéro ? Que cela signifie-t-il, par exemple, de raconter l’histoire des Américains à partir de 1492 ? Que signifie la date de 1909 comme « début » de Tel Aviv ? De quoi exactement 1909 est-elle l’année de naissance ? Est-ce le point de départ de l’habitat urbain qui est aujourd’hui Tel-Aviv/Yafo ? Non, parce que Jaffa a toujours été là, et parce que Jaffa a été absorbée par Tel-Aviv/Yafo, l’histoire de l’urbanisme dans ce secteur ne commence pas en 1909. Est-ce la célébration de l’habitat juif ? Non. En laissant de côté la question du pourquoi la cité moderne “diverse” devrait être célébrée sur la base d’une seule identité ethnique, des Juifs ont toujours habité à Jaffa. Etait-ce alors la première colonie juive organisée dans le secteur ? Non. Neve Tzedek a été créée en 1887 par les Palestiniens juifs de Jaffa. Kerem Hateimanim a été créée en 1905. Les Juifs de Jaffa et du Yémen ont créé des quartiers juifs près de Jaffa parce que Jaffa était surpeuplée. Ces banlieues juives de Jaffa ont été incorporées plus tard à Tel-Aviv et on les a laissées devenir des taudis en punition symbolique de leur proximité coupable à Jaffa, tant d’un point de vue géographique que culturel. Pendant la même période, les Musulmans ont créé une grande banlieue essentiellement musulmane au nord de Jaffa, Manshiyeh, qui a complètement été rasée en 1947 (il n’en reste aujourd’hui qu’une mosquée, près d’un parking appelé « Les conquérants »).

1909 est une date arbitraire, choisie, selon Sharon Rotbard, principalement à cause de l’existence commode d’une photo commémorative de l’attribution de terres pour la création du quartier Ahuzat-Bait.

Ce qui distingue ce quartier, non seulement de Jaffa et des villages palestiniens mais aussi des vieux quartiers juifs, est qu’il a été créé par des Juifs européens blancs. C’est sur la base de cette distinction que l’histoire de Tel-Aviv a été écrite et transformée en un mythe de la ville créée sur des dunes, séparée des indigènes, et donc paradoxalement pure et innocente de l’histoire sanglante de l’apartheid. Les principes de ségrégation qui conduiront au régime d’apartheid deviennent ainsi le fondement d’une affirmation d’innocence relative à cet apartheid. Tel-Aviv est innocente parce que c’est une ville européenne pure !

Les évènements célébrant la naissance de Tel-Aviv en 1909 ne sont pas seulement un hommage inopportun à la capitale financière de l’Etat d’apartheid. Elles ne sont pas seulement une tentative de blanchir le massacre de Gaza. Elles sont aussi l’occasion de légitimer la colonisation par la commémoration de l’arrivée des Européens blancs en Orient.

En célébrant Tel-Aviv, en affirmant en particulier le droit de séparer la ville du conflit, et en confirmant ainsi son image d’innocence et de « diversité », les curateurs européens peuvent rendre hommage au colonialisme et justifier son rôle dans leurs propres sociétés.


(1)
- Lettre ouverte au festival international du film de Toronto, 2.9.2009.
- La lettre ouverte en anglais, avec la liste des signataires.

(2) Bobo : contraction de bourgeois-bohème

(3) Shibboleth : mot hébreu qui désigne une phrase ou un mot ne pouvant être utilisé – ou prononcé – correctement que par les membres d'un groupe. Par extension, il se réfère parfois à un jargon spécialisé. Dans tous les cas il révèle l'appartenance d'une personne à un groupe. Autrement dit, un shibbolethreprésente un signe de reconnaissance verbal. (dictionnaire en ligne Babylon)

(4) « White City, Black City », paru en 2005, en hébreu, p. 126.


Note ISM :

La Mairie de Paris, jamais en reste dès qu’il s’agit de montrer son indéfectible attachement à l’entité sioniste criminelle, s’apprête elle aussi à « célébrer le Centenaire de Tel Aviv, du 4 novembre au 6 décembre 2009 ». Elle apporte son soutien, entre autres, à une exposition qui aura lieu à la Cité Internationale des Arts, du 13 octobre au 17 novembre, intitulée :
« La Ville blanche, le mouvement moderne à Tel-Aviv » dans le cadre de la saison « 100% Tel-Aviv » autour du centenaire de la création de la ville.
Nous aurons certainement l’occasion de revenir sur cette « célébration » du colonialisme, du nettoyage ethnique, de l’apartheid et du crime de guerre impuni.
Traduction : MR pour ISM

Des rabbins dans un rassemblement en l’honneur de la journée de Ghods à Berlin

Téhéran.Irna. 12 septembre 2009.

Quelques rabbins et en particulier Aaron Cohen, ont participé à un rassemblement organisé en l’honneur de la journée mondiale de Ghods afin de clamer leur opposition au sionisme.

Au cours de ce rassemblement quatre rabbins anti-sioniste venus de Grande-Bretagne et de Belgique ont rejoint des centenaires de membres de la communauté musulmane berlinoise pour témoigner leur solidarité profonde avec le peuple opprimé de Palestine.

Le rabbin Cohen au cours d’une allocution s’adressant à la foule présente a déclaré que sa présence à l’occasion de ce rassemblement témoigne de son soutien aux Palestiniens dans leur lutte contre les crimes du régime sioniste .

Le rabbin Cohen a exprimé son espoir que la présence de Rabbins dans ce rassemblement en l’honneur de la Journée mondiale de Ghods puisse alléger la souffrance des palestiniens et calmer leur douleur.

Le rabbin Cohen a rappelé que le Juif véritable est contre le sionisme précisant que tous les Juifs ne sont pas sionistes.

Le rabbin Aaron Cohen sous les applaudissements des participants à majorité de jeunes musulmans arabes, turcs et iraniens a précisé que le sionisme ne représente pas le peuple juif.

Qualifiant le sionisme d’illégitime, il a poursuivi que le sionisme est la cause essentielle de la plupart des conflits au Moyen-Orient au cours des soixante dernières années.

L'occupation israélienne cerne la ville occupée d'al-Qods de différentes sortes de ceintures, affirme Taha

13 Sept 2009

Al-Qods occupée / Le président de l'union des écrivains palestiniens, M. al-Moutawakkel Taha, a affirmé que jamais dans son histoire la ville occupée d'al-Qods n'avait été cernée d'aussi grand nombre de ceintures qui commencent par les barbelés pour passer par les colons et finir par le mur de ciment.

"La ceinture le plus dur encore, est concrétisée par les formules diplomatiques et la complicité internationale qui permettaient à l'occupant d'isoler al-Qods, d'en disposer et de la soumettre à un blocus serré", a critiqué M. Taha, ajoutant que cette ceinture diplomatique sépare al-Qods de son environnement et qu'elle a des dimensions économiques, sociales et psychologiques de forte gravité "or elle disloque les Palestiniens et les transforme en groupes humains faciles à dominer et à contrôler", poursuit-il.

M. Taha a également averti que l'occupant est en course contre la montre pour établir sur le terrain des faits et données avant tout règlement éventuel, faisant noter que des quartiers arabes d'al-Qods avait disparu ou en danger de disparition ou de judaïsation et que les forces d'occupation travaillaient effectivement à la construction d'une cité talmudique au-dessous d'al-Aqsa.

M. Taha a déploré que les Palestiniens ne pouvaient parvenir à al-Qods, capitale de la culture arabe 2009, ni y organiser une activité culturelle dans le cadre de cette festivité en raison des pratiques de l'occupant et du blocus qu'il impose à la ville sainte en tentative de la judaïser entièrement.
Gh.H.

sana.sy

Valse diplomatique pour ressusciter le processus de paix au Proche-Orient

14/09/2009

Un hélicoptère de l’armée de l’air israélienne à la recherche des débris d’un F-16 qui s’est écrasé accidentellement hier près de la ville de Hébron, en Cisjordanie. Nayef Hashlamoun/Reuters
Un hélicoptère de l’armée de l’air israélienne à la recherche des débris d’un F-16 qui s’est écrasé accidentellement hier près de la ville de Hébron, en Cisjordanie. Nayef Hashlamoun/Reuters
PROCHE-ORIENT Au Caire, Moubarak presse Netanyahu de stopper la colonisation.

Les efforts diplomatiques se multiplient pour ressusciter le processus de paix au Proche-Orient, avec une nouvelle navette de l'envoyé spécial américain George Mitchell dans la région et une visite-éclair du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au Caire.
L'intensification des contacts diplomatiques survient à une semaine de l'ouverture de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.
M. Mitchell s'est entretenu hier à Jérusalem avec le président israélien Shimon Peres et le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman. Il devait voir le ministre de la Défense Ehud Barak en soirée. Aujourd'hui, il rencontrera le Premier ministre Benjamin Netanyahu avant de discuter demain avec le président palestinien Mahmoud Abbas.
À l'issue de son entrevue avec le président Peres, M. Mitchell a indiqué que les États-Unis et Israël « partageaient le même sentiment d'urgence » pour relancer les négociations de paix d'ici à la fin du mois.
Également dimanche, M. Netanyahu a discuté avec le président égyptien Hosni Moubarak au Caire, pour la seconde fois depuis son entrée en fonctions en mars dernier. M. Moubarak a pressé le Premier ministre israélien d'arrêter la colonisation et a souligné les « conséquences dangereuses » d'une poursuite de la « judaïsation de Jérusalem », a rapporté son porte-parole à l'issue de la rencontre entre les deux dirigeants au Caire. Il a souligné la « sensibilité » de la question de Jérusalem - dont la partie orientale a été annexée par Israël en 1967 - pour le monde arabo-musulman. M. Moubarak a encore jugé « inopportun » de négocier sur des « frontières provisoires » pour un futur État palestinien au lieu de frontières définitives. M. Netanyahu a quitté la présidence égyptienne sans faire de déclaration à la presse. Il a rejoint Israël dans la soirée après cette visite de quelques heures au Caire, où il a rencontré M. Moubarak pour un iftar, le repas de rupture du jeûne de ramadan, auquel participait également le chef des services de renseignements égyptiens, Omar Souleimane.
« Nous avons progressé sur certains points. Sur d'autres, il y a encore du travail à faire. J'espère qu'on pourra réduire les divergences pour relancer les négociations. Nous ne sommes pas de ceux qui posent des obstacles », avait commenté M. Netanyahu au début du Conseil des ministres, avant de se rendre en Égypte.
Tous ces entretiens doivent porter en particulier sur un gel de la colonisation israélienne, réclamé par les Palestiniens, les pays arabes ainsi que par les États-Unis et les Européens. Les négociations de paix sont au point mort depuis décembre 2008.
« Le président Abbas va redire (à M. Mitchell) que les États-Unis doivent agir en vue d'un arrêt total de la colonisation », a déclaré samedi à l'AFP le chef de la délégation palestinienne Saëb Erakat.
Mais tout en se disant prêt à donner un coup de frein - limité - à la colonisation, le gouvernement de droite au pouvoir en Israël a déjà annoncé la mise en chantier ou la poursuite de la construction de 3 000 logements dans des implantations de Cisjordanie occupée. Par ailleurs, M. Netanyahu n'envisage qu'un arrêt de six mois de la colonisation et il ne veut rien entendre d'un ralentissement de la construction à Jérusalem-Est (annexée après sa conquête en juin 1967).
Un accord sur cette question cruciale ouvrirait la voie à une rencontre tripartite -souhaitée par Israël - entre MM. Netanyahu, Abbas et le président Barack Obama à New York dans dix jours, en marge de l'AG de l'ONU.
Citant des sources palestiniennes et européennes non identifiées, le Haaretz affirme qu'Israéliens et Palestiniens pourraient reprendre leurs négociations en octobre avec l'idée d'instaurer officiellement un État palestinien dans deux ans. Ils discuteraient en premier lieu du tracé de la future frontière entre les deux États. L'État palestinien serait reconnu par l'ONU avant la conclusion des pourparlers, assure le journal.
L'orient le jour

Acheter de "Made in Israel", c'est encourager les crimes de guerre: la preuve par Amora

Publié le 13-09-2009


La journaliste palestinienne en exil Kawther Salam dénonce, sur son site, la récente nomination du criminel de guerre Ygal Sharon, bourreau pendant des années de la population d’Hébron, comme PDG d’une compagnie israélienne aspirant à la respectabilité, la société AMORA spécialisée dans la vente de café.

AMORA (sans rapport avec la moutarde de Dijon du même nom) commercialise du café (espresso, cappuccino, de la marque ‘Marrone Rosso’ ..) dans ses propres bars, en Israël, aux Etats-Unis et bientôt en Europe, sur le modèle des « coffee bars » type Starbucks.

Mais comme des pans entiers de l’économie israélienne, AMORA n’a rien trouvé de mieux que de recycler une des figures les plus honnies de l’occupation, le colonel de réserve Ygal Sharon.

Kawther Salam, qui a longtemps eu à connaître de ses méfaits, témoigne : (son article, en anglais, est disponible à l’adressehttp://www.kawther.info/wpr/2009/09/12/from-war-criminal-in-israel-to-coffee-salesman)

"Je connais personnellement Sharon : il a été le pire des criminels de guerre des Forces de Défense d’Israël qui ont servi dans les territoires occupés.

Je me souviens de tous les crimes qu’il a commis et couverts dans ma ville natale d’Hébron –j’ai au demeurant été directement une de ses victimes, c’est sous son commandement qu’une de mes deux mains a été brisée. J’ai le nom de tous les enfants qui ont été tirés comme des lapins, assassinés et emprisonnés sous son commandement. J’ai aussi connaissance de tous les ordres qu’il a donnés pour piller les biens des Palestiniens ; on nous voit même, tous les deux, dans le documentaire « Hébron, ville sans pitié », dans lequel je dénonce les crimes scandaleux de ses soldats, qui ont forcé les Palestiniens d’Hébron à boire leur urine dans des bouteilles en plastique.

Yigal Sharon a aussi aidé et encouragé l’anarchie criminelle des squatters juifs présents à Hébron : il a comploté avec eux afin de faire muter le chef de la police israélienne à l’époque, Ish "Bono", un policier d’origine yéménite, qui avait tenté de faire appliquer un minimum de légalité, et de résister à la sauvagerie de l’armée et des colons.

J’ai écrit à la société AROMA pour l’informer, si nécessaire, sur le « états de service » de son nouveau PDG, et j’ai envoyé copie de mon courrier à la Commission Européenne. N’ayant pas reçu de réponse, Kawther Salman en appelle à toutes les associations se réclamant de la défense des droits de l’homme, pour qu’elles l’aident à engager des poursuites justifiées contre cet individu".

(L’article de Kawther, en anglais, est disponible à l’adresse http://www.kawther.info/wpr/2009/09/12/from-war-criminal-in-israel-to-coffee-salesman)

CAPJPO-EuroPalestine