dimanche 15 novembre 2009

Rapport Goldstone : Il est presque aussi grave de dissimuler des crimes de guerre que de les commettre

publié le dimanche 15 novembre 2009

Dennis Kucinich
Début novembre, alors qu’une majorité de parlementaires américains s’apprêtaient à voter une résolution rejetant les conclusions du rapport Goldstone accusant de crimes de guerre le Hamas et Israël, le député de la gauche Démocrate Dennis Kucinich, candidat à la présidence en 2008, s’est élevé, seul ou presque contre ses collègues, pour dénoncer ce texte. « Il est presque aussi grave de dissimuler des crimes de guerre qu

« Il est presque aussi grave de dissimuler des crimes de guerre que de commettre des crimes de guerre, en prétendant que ces crimes de guerre n’ont jamais été commis et n’ont pas existé », avait-il alors averti l’assemblée. Cette déclaration lui a valu d’être interdit de parole le 9 novembre lors d’une réunion des donateurs du parti Démocrate en Floride. La résolution combattue par Kucinich a été adoptée par 344 voix contre 36. --- [1]

Dennis Kucinich, Intervention à la chambre des représentants, 3 novembre 2009

Aujourd’hui, nous passons de l’opération « Plomb Durci » à l’opération « Doute Insinué » [1]. Il est presque aussi grave de dissimuler des crimes de guerre que de commettre des crimes de guerre, en prétendant que ces crimes de guerre n’ont jamais été commis et n’ont pas existé.

Parce que derrière chacun de ces mensonges se trouve le déni de l’humanité, l’abaissement de la dignité humaine, l’anéantissement de l’esprit humain, le triomphe de la pensée orwellienne, cette prison éternelle qui est au cœur des ténèbres du totalitarisme.

La résolution dont nous sommes saisis aujourd’hui, qui rejette toutes les conclusions du rapport Goldstone pour déterminer la responsabilité de toutes les parties dans la perpétuation de crimes de guerre, y compris le Hamas et Israël, pourrait tout aussi bien s’appeler la résolution « La Nuit c’est le Jour, le Mal c’est le Bien ».

Car si ce vote du Congrès condamne un rapport qu’il n’a pas lu, concernant des événements qu’il a totalement ignorés, décrivant des violations du droit qu’il ne connaît pas, ce sera une honte pour cette grande institution.

Comment pouvons-nous espérer une quelconque paix au Proche-Orient si nous approuvons tacitement des violations du droit international et des droits de l’Homme, si nous détournons le regard, ou si nous fermons les yeux sur la douleur des gens dans chaque camp en vidant de son sens une enquête légitime ?

Comment pouvons-nous protéger le peuple d’Israël de ses menaces existentielles, si nous n’avons aucun souci de la protection des Palestiniens, de leur sécurité physique, de leur droit à la terre, leur droit à habiter, leur droit à l’eau, leur droit à la subsistance, leur droit à la liberté de mouvement, leur droit à la sécurité de l’emploi, à l’éducation et aux soins de santé ?

Nous n’aurons la paix que lorsque le sort des Palestiniens et des Israéliens sera examiné par cette Assemblée et que sera pris en considération de façon égalitaire la reconnaissance de ce principe affirmant que tous les habitants de cette planète ont le droit de survivre et de prospérer. Il est de notre responsabilité, de notre devoir, de chercher à ce qu’aucun individu, aucun groupe, aucun peuple, ne se voie refuser ce droit humain élémentaire.

[1] Kucinich est une personnalité atypique et par certains aspects provocante et donc marginale. Ce positionnement, lorsqu’il s’oppose à la doxa washingtonienne concernant le Proche-Orient, l’expose évidemment à l’accusation d’antisémitisme, que d’aucuns voudront sans doute qualifier de dissimulé, latent, ou inconscient. Pourtant, lorsque l’on écoute cet homme, on ne peut être que saisi par la force de ses arguments. Lorsqu’il s’exclame « comment pouvons-nous protéger le peuple d’Israël de ses menaces existentielles, si nous n’avons aucun souci de la protection des Palestiniens, de leur sécurité physique, de leur droit à la terre, leur droit à habiter, leur droit à l’eau, leur droit à la subsistance, leur droit à la liberté de mouvement, » il énonce une évidence, dont les conclusions logiques ont apparemment échappé aux parlementaires américains.

L’influence qu’ont su acquérir les lobbies sioniste et évangéliste sur la vie politique aux USA manifeste ainsi ses effets, selon nous. Pour une bonne part, les élus américains, quelles que soient leurs convictions profondes, hésitent à s’opposer à Israël, tant est forte la pression qui pourrait s’exercer sur eux. Affirmons-le haut et fort, il n’y a là nulle insinuation sur une éventuelle et détestable hypothèse de pouvoir occulte. Juste le constat amer d’une réalité institutionnelle et sociale dont les conséquences dépassent - et de loin - le simple cadre de la nation américaine. De la même façon, sur un tout autre plan, nous sommes persuadés que la proportionnelle en vigueur en Israël, par l’effet de levier qu’elle procure aux minorités extrémistes, est l’un des déterminants majeurs de l’échec des tentatives de paix.

Dans les deux cas, notre destin commun dépend de l’accomplissement, du progrès, de sociétés autres. Qu’en conclure ? Après tant d’années où le règne de la concurrence comptable et marchande a prétendu servir d’unique boussole, il est temps, semble-t-il, d’en revenir aux humanités, ce très nécessaire art du dialogue avec l’étrange et indispensable autrui, et à l’humanisme, qui en dessine l’incertain chemin. Contre Info.

publié par ContreInfo

http://contreinfo.info/article.php3...

titre modifié : CL, Afps

Quand le mur de Palestine "tombe"...

publié le dimanche 15 novembre 2009

Comité populaire Bi’lin
Alors qu’on célèbre le 20ième anniversaire de la chute du mur de Berlin, à Kalandia ausi...

Un groupe de Palestiniens des comités populaires et du Fatah abattent un pan du Mur à Jérusalem près de l’aéroport de Kalandia

Et appelle à un soulèvement populaire comme le 9 nov 1987 et une marche en masse vers Jérusalem le 9 décembre 2009 [1]

[1] voir en anglais :

A group of Palestinians from the popular committees and Fatah movement tore down a part of the Apartheid Wall separating occupied East Jerusaelm from the rest of the West Bank.

On Monday 9 November a hundred Palestinians waving Palestinain flags and wearing florecent jackets saying "WE ARE GOING TO JERUSALEM" took down a peice of the concrete wall near the Kalandia airport.

The fallowing leaflet was distributed by a group of Palestinians who tore down the Wall near Jerusalem :

On 9 November 1989 the world witnessed the moment of the demolition of the Berlin Wall. Similarly, at this moment, twenty years later, a group of Palestinians have demolished part of the Apartheid Wall around Jerusalem. Jerusalem, that bleeds every day... Jerusalem who’s children are homeless under the rain. These young boys and girls who were promised by the martyr president Yaser Arafat that they would raise the Palestinian flag on the churches and mosques of Jerusalem. Mosques and churches who’s sanctity is defiled while we passively wait for salvation unaware that the responsibility lies with each and every one of us.

Rebuilding popular resistance is essential for Jerusalem and Palestine.

In this event we are calling for a return to the achievements of the popular uprising that began on 9 December 1987. This year, on 9 December, we are calling on people to move en masse towards Jerusalem.

We are calling for the formation of a unified national leadership to lead a mass popular uprising of which all the Palestinian people, groups and political factions are a part of. This popular uprising will be pro-active and innovative with a strategy to mobilize international support for the justice of our cause, as a way out of the current political impasse. We will use this support to create international pressure to end the occupation, and establish an independent Palestinian state with Jerusalem as its capital, and to restore unity amongst our people, from the West Bank to Gaza.

For the release of our innocent martyrs, the freedom of our political prisoners, and a return to our unity.

For more details : Abdallah Abu Rahmah (Arabic) : +972599107069

Sasha Solanas (English and Russian) : +972549032981

Jonathan Pollak (Hebrew and English) : +972546327736

titre et intro, CL, Afps

La troisième Intifada est dans l’air

publié le dimanche 15 novembre 2009

Soufiane Ben Farhat
Hillary Clinton souffle le chaud et le froid. La secrétaire d’Etat américaine soutient le maximalisme israélien tout en s’ingéniant à rassurer ses alliés arabes. Une manière de ménager la chèvre et le chou. Bref rappel des faits.

En visite à Al Qods occupée samedi dernier, Hillary Clinton a mis de l’huile sur le feu. Elle a réclamé la relance du processus de paix tout en demandant au Président palestinien Mahmoud Abbas de ne plus subordonner celui-ci à l’arrêt de la colonisation israélienne. Sitôt dit, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a campé les saintes-nitouches. Il a accusé Abbas d’entraver la relance des pourparlers de paix à travers ses exigences. Les Palestiniens ont aussitôt riposté. Ils ont accusé les USA de jouer les briseurs de paix. Mme Clinton décide alors de prolonger son séjour au Proche-Orient. Elle joue les sapeurs pompiers cette fois. Elle a assuré que Washington n’acceptera pas la légitimité des colonies israéliennes en Cisjordanie et exige que leur construction soit arrêtée "pour toujours". C’est l’effet d’annonce au premier degré. Ses propos demeurent cependant sibyllins. "Notre politique sur la colonisation n’a pas changé", a-t-elle affirmé devant la presse. "Nous n’acceptons pas la légitimité des colonies. Mettre un terme à la colonisation actuelle et future est préférable", a-t-elle ajouté.

En vérité, Hillary Clinton traduit la volte-face américaine sur la question des colonies de peuplement juives. Le Président Obama en a fait montre lors du sommet à trois avec Abbas et Netanyahu en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, en septembre, à New York. Auparavant, le chef de l’exécutif américain considérait ouvertement les colonies de peuplement juives comme un obstacle majeur et exigeait leur gel. A New York cependant, et face au refus de Netanyahu de céder sur les colonies, Obama s’est contenté d’inciter Israël à la "retenue".

La retenue, c’est ce que les Occidentaux demandent à Israël depuis son irruption brutale dans le vécu proche-oriental en 1948. Sans conviction et du bout des lèvres bien évidemment. En politique, cela signifie : moi je me protège et toi tu fais ce que tu veux. Un feu-vert tacite en somme. A bien y voir, une séquence tragique de l’histoire tragique du Proche-Orient semble en passe de se réitérer.

Israël s’obstine à refuser les quatre exigences essentielles des Palestiniens : l’Etat indépendant, le démantèlement des colonies de peuplement juives en Cisjordanie, le traitement équitable du droit au retour des réfugiés et le statut d’Al Qods comme capitale du futur Etat palestinien. Israël louvoie et bénéficie des complicités américaine et occidentale. Les dirigeants palestiniens sont mis à mal. Ils perdent leur leadership sur une population traumatisée et radicalisée, en désespoir de cause, par la chape de plomb de l’occupation israélienne sans espoir de solution. Une Intifada éclate.

Jusqu’ici, deux Intifada ont eu lieu. La troisième est dans l’air. Alors tous les états-majors politiques, occidentaux en prime, sonnent le rappel de ce bon vieux processus de paix. Lequel, est-il besoin de le rappeler, est demeuré lettre morte depuis l’assassinat du premier ministre israélien Itzhak Rabin par un extrémiste juif en 1995.

Et entre-temps, aussi étrange que cela puisse paraître, l’étau se resserre autour d’Israël. En faisant cavalier seul, Israël a le don de se mettre à dos tous les protagonistes régionaux. C’est qu’il excelle dans la posture anachronique consistant à se faire des ennemis tout près et chercher des alliés très loin. Anesthésié par le triomphe illusoire du solipsiste de bas aloi, Israël n’a plus la capacité de voir les ferments de sa perte dans ses propres entrailles. Son occupation du Liban, 22 années durant, s’est soldée par une cuisante défaite face aux combattants du Hezbollah libanais l’été 2006. Des combattants nés sous l’occupation israélienne proprement dite. De même en envahissant la bande de Gaza, y semant la terreur et la mort à tous vents l’hiver dernier, Israël s’est cru en passe d’en finir avec la Hamas. Il n’en fut rien.

Aujourd’hui ou demain, Dieu sait quel levain aura pétri les Palestiniens occupés de Gaza et de Cisjordanie pour sonner l’irréversible glas de l’occupation israélienne. Israël a déjà perdu la bataille de l’opinion. Il n’y a guère de meilleur préalable pour perdre définitivement la bataille de l’occupation. Lourdement avertis au Vietnam, en Irak, en Afghanistan ou ailleurs, les Américains devraient le signifier à leur chouchou israélien. Plutôt que de cajoler dans le sens du poil de la bête.

La leçon de Jérusalem

publié le samedi 14 novembre 2009

Anas Fawzy
Pourquoi l’Etat d’Israël s’attaque-t-il de plus en plus fréquemment à la liberté du culte musulman à Jérusalem ?

C’est qu’un seuil vient d’être franchi : depuis l’agression de Gaza, Israël poursuit désormais ouvertement une politique d’expansion territoriale ayant pour objectif l’expulsion totale des Palestiniens avec, provisoirement, le confinement du peuple palestinien dans des zones territorialement limitées, sous le contrôle total des forces armées israéliennes et dans un asservissement économique dont le seul parallèle récent ne peut être trouvé que dans les bantoustans du régime raciste d’Afrique du Sud.

Affirmer cela n’est aucunement une déclaration haineuse à l’égard des juifs, mais la constatation d’un état de fait dont la confirmation vient de la bouche même des autorités israéliennes lorsqu’elles déclarent tranquillement que le « peuple juif » a besoin d’espace pour faire face à la « croissance naturelle » de sa population. Israël s’attaque désormais à l’identité palestinienne elle-même à travers ce qui fait le fondement de la vie de tout musulman : l’islam. Pour révoltante que soit cette stratégie, elle n’en possède pas moins sa logique : en ôtant aux populations palestiniennes leur identité, Israël nie leur existence et les repousse dans une sorte de sous-humanité.

Lorsque l’on regarde une carte de Palestine, on ne peut pas manquer d’être frappé de la lente unification territoriale israélienne aux dépens des Palestiniens. Qui peut affirmer aujourd’hui qu’avec le contrôle des eaux du Jourdain, Israël ne va pas soudain « découvrir » que l’unification territoriale totale de la Palestine passe par la « rationalisation » des enclaves palestiniennes et une seconde émigration forcée vers d’autres territoires ? C’est aux Etats voisins que, tôt ou tard, la question palestinienne sera posée. Israël proclame son acceptation d’une solution pacifique, mais la rend concrètement impraticable : l’extraordinaire morcellement territorial et la réduction lente mais inexorable des surfaces enlèvent toute réalité pratique à cette solution. Les zones palestiniennes ressemblent de plus en plus aux réserves indiennes en Amérique du Nord : selon les besoins, les frontières sont redessinées.

Tout ceci est sinistre mais connu, ce qui reste obscur c’est la solution. Il faut admettre une fois pour toutes qu’Israël a besoin de la guerre et du fantasme terroriste, pas les peuples de la région et encore moins les Palestiniens. Tout ce qui va dans le sens de la paix est une arme dirigée contre Israël, et tout ce qui va dans le sens de la guerre et de la violence est une arme qui lui est fournie.

Les Palestiniens sont supposés maintenant posséder un Etat : aux yeux des populations palestiniennes elles-mêmes, cela a-t-il un sens ? Du côté palestinien, les errements du Fatah ont facilité la création de deux entités palestiniennes qui ne se parlent que du bout des lèvres et sous la pression permanente de l’Egypte qui a la lucidité de comprendre qu’une Palestine à deux vitesses est la mort de l’Etat palestinien. Un peuple n’existe que s’il poursuit une grande idée commune : quelle est cette idée ? L’idée d’un Etat ne suffit pas : c’est un outil politique et non une grande idée qui concentre les énergies comme le sont l’identité ou la liberté ou la paix.

La première clé de la question palestinienne est en réalité le droit à une vie normale, c’est-à-dire le développement : la division actuelle des Palestiniens empêche toute idée d’un grand plan international de développement de la Palestine. Aucun financier n’accepte l’incompétence et la corruption, aucun financier n’accepte les gesticulations héroïques de certaines organisations dont l’impact négatif sur les opinions publiques de pays pourtant souvent favorables est un immense désastre. Le développement a besoin de stabilité, de confiance et de constance. Il a aussi besoin de nombreux amis. La tragédie actuelle vient non seulement des criminelles agressions israéliennes, mais aussi de l’attitude des dirigeants palestiniens plus préoccupés d’occuper le pouvoir que de gérer un pays. Les dirigeants palestiniens sont incapables de soutenir leur droit par des faits : lorsque des milices servent de forces de l’ordre, il n’y a ni droit ni ordre. Il ne s’agit pas de faire porter au peuple palestinien la responsabilité de ce qui lui arrive, mais de questionner avec force la capacité de ses dirigeants actuels de ne plus être des chefs de bande, mais de devenir des chefs d’Etat. C’est ce que le reste du monde attend.

La seconde clé de la question palestinienne est d’accepter comme une donnée de fait qu’il y a un problème intérieur et extérieur, et que dans les deux cas, des ponts doivent être jetés. C’est ce qu’a compris l’Egypte, l’un des très rares pays arabes à entretenir des relations diplomatiques avec Israël. Prenons un exemple concret. Nous assistons tous les jours à des violences à Jérusalem : où est la voix des pays arabes pour y imposer une force internationale, ce à quoi l’opinion publique internationale et l’Europe sont prêtes ? En cas de guerre, les négociations ne peuvent se passer qu’entre Etats, comment en refusant de reconnaître Israël les Etats arabes comptent-ils faire entendre leur voix ? L’Arabie saoudite a fait des propositions dans le sens de la reconnaissance, en les assortissant de conditions pour sortir de cette impasse. Si Israël les a repoussées sans même les examiner sérieusement, c’est que ce qu’il perd en devenant un Etat reconnu par ses voisins est supérieur à ce qu’il gagne en restant un Etat hors la loi dans la région. Israël ne veut, en aucun cas, d’un dialogue avec les pays arabes : il compte sur la supposée faiblesse de ces Etats pour grignoter tranquillement des territoires nouveaux, le temps lui semble jouer en sa faveur. On comprend la difficulté qu’auraient les Etats arabes à reconnaître Israël, il faut cependant, à tout prix, et en se bouchant le nez s’il le faut, que les pays arabes ouvrent un pont.

Le seul moyen pour les Etats arabes de peser sur l’avenir de la région c’est de s’inscrire dans un cercle de plus en plus large d’amitiés et de confiance à défaut d’avoir les moyens militaires d’une autre politique.

Nous devons nous convaincre que si c’est le droit le plus absolu des musulmans de Palestine — et d’ailleurs — d’aller prier dans leurs lieux saints, ce droit ne peut pas être exercé si on n’a pas la force de le faire respecter.

Telle est la leçon que nous fait entendre Jérusalem. L’histoire de la ville sainte est très tourmentée, mais ce qui la caractérise principalement c’est que les périodes de calme et de tolérance les plus longues sont celles qui se situent sous la domination musulmane. Il est extraordinaire que cette vérité ne soit pas plus largement connue et ne nourrisse pas la réflexion sur le sort de Jérusalem à l’échelle internationale. Cette longue période de tolérance ne serait-elle pas le fait de la sagesse de nos ancêtres qui montraient manifestement plus de goût pour la vie que pour le martyre ?

publié par al Ahram hebdo en français

http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahra...

Ils ont la tête découverte... Mais à l'intérieur ça pue!

Publié le 14-11-2009


Une lycéenne de Garges en visite à l’assemblée nationale, avec son établissement scolaire, a eu le malheur de garder son voile sur la tête : stupeur et cris d’orfraies sur les bancs de la droite ! Cachez ce sein que je ne saurais voir ! Les députés se sont dits "troublés". Ils ont une identité nationale très fragile, les pauvres.

Article du Parisien de ce jour :

La lycéenne voilée affole les députés

La visite de lycéens du Val-d’Oise au Palais-Bourbon jeudi a causé un tollé parmi les élus de droite, choqués par la présence d’une élève avec un voile.

Une simple sortie scolaire au Palais-Bourbon jeudi se retrouve aujourd’hui au coeur d’une polémique nationale. En fin d’après-midi, ce jour-là, deux classes des lycées Jean-Jacques-Rousseau de Sarcelles et Arthur-Rimbaud de Garges-lès-Gonesse assistent au débat parlementaire sur le vote du budget, et notamment la partie relative à l’immigration.

Parmi eux se trouve une lycéenne voilée de l’établissement de Garges. « Elle était au premier rang, nous l’avons pris pour une provocation, assure Philippe Goujon, député-maire (UMP) du XVe arrondissement de Paris. Son voile était très ostentatoire, c’était une attitude troublante. »

« Garder le silence et avoir la tête découverte »

Sa présence crée l’émoi chez les élus de droite. « Nous nous trouvons dans le haut lieu de la démocratie, des règles doivent être respectées, comme celles de garder le silence et d’avoir la tête découverte », invective au perchoir François Rochebloine, député (NC), aussitôt applaudi par le banc de son groupe. Il réclame alors l’application de l’article 8 du règlement intérieur. Cette mesure, au départ écrite pour les chapeaux des hommes, impose au public de l’Assemblée d’être découvert. Et l’UMP profite de cette brèche. « Il faut interdire le port du voile dans l’hémicycle », martelait hier le député Goujon. D’ordinaire, les visiteuses voilées sont toujours acceptées sans heurts.

Cette fois, la jeune femme avait même demandé l’autorisation de garder son long voile blanc qui ne lui couvrait pas le visage. « Le débat sur le port du voile dans l’Assemblée est légitime, mais que des députés UMP stigmatisent une jeune fille comme cela, c’est scandaleux ! » s’insurge François Pupponi, le député-maire (PS) de Sarcelles, qui avait accueilli un peu plus tôt dans l’après-midi ces élèves de sa circonscription.

Du côté des jeunes, l’incompréhension domine. « Une députée UMP a pris la jeune fille en photo avec son portable, rapporte un témoin présent dans l’hémicycle. Les élèves l’ont pris comme une provocation. » Denis Cordier, le proviseur de l’établissement, défend ses lycéens tout en évitant d’évoquer le voile. « D’après mes informations, ils ont été exemplaires, affirme-t-il. Il n’y aurait rien eu si tout cela s’était passé un autre jour dans un autre contexte. »

Cet épisode arrive dans un contexte tendu. En plein débat sur le port de la burqa, actuellement discuté en commission, les députés UMP lancent, avec cet épisode, un nouveau pavé dans la mare. "

Marie Poussel avec J.M.

http://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/la-lyceenne-voilee-affole-les-deputes-14-11-2009-710943.php

CAPJPO-EuroPalestine

Israel: pas le moral?

Publié le 14-11-2009


"Nous perdons notre légitimité", se plaint Sever Plocker dans un article du quotidien israélien Yedioth Aharonot, intitulé "Une épine au flanc du monde", concernant la cote dramatiquement basse d’Israël dans l’ensemble du monde, malgré les effets de manche et l’agitation redoublés.

"J’ai été invité à faire à l’université d’Oxford une conférence sur l’économie et la société israéliennes Dès lors qu’il s’agit d’une intervention courte et d’un forum respectable, j’ai accepté avec plaisir. L’invitation remonte à environ six mois. Mais, maintenant que mon voyage approche, je m’inquiète et j’hésite.

Mon entourage m’avertit : N’y va pas. Des éléments hostiles provoqueront des troubles, des clameurs et des interférences. L’atmosphère dans les universités britanniques est anti-israélienne à un degré sans précédent. Israël est perçu comme une épine au flanc du monde civilisé.

Un professeur israélien qui a quitté sans éclat une prestigieuse université britannique m’a confié : « Ma vie professionnelle et sociale était intolérable ici. Des collègues m’évitaient comme si j’étais un lépreux. Je n’étais pas invité aux réunions, qui étaient transférées des locaux universitaires vers des résidences privées, afin de me tenir à l’écart. Le fait que j’exprime ouvertement des opinions de gauche n’y remédiait en rien. Mon opposition à l’occupation et mon approbation sur un retour aux frontières de 1967 ne faisaient aucune différence. En pratique, je suis devenu ostracisé ».

« Aujourd’hui, vous ne recevez bon accueil du monde universitaire britannique et européen que si vous rejetez l’existence même de cette créature colonialiste et impérialiste qui commet méthodiquement des crimes de guerre, connue sous le nom d’Israël », disait-il. « De nos jours, condamner Bibi et Barak ne suffit pas ; pour être accepté par les milieux académiques hors d’Israël, il faut condamner la Déclaration Balfour ».

Le radicalisme universitaire britannique met en lumière la détérioration accélérée du statut et de l’image d’Israël. Nous sommes au milieu d’une descente en chute libre sur le front des affaires étrangères. La paix froide avec trois états musulmans – Egypte, Jordanie et Turquie – a viré à la guerre froide. Les Israéliens sont indésirables dans ces états et dans beaucoup d’autres, où auparavant on leur faisait fête.

Entre temps, Israël a échoué dans ses efforts pour isoler l’Iran d’Ahmadinejad et pour le disqualifier comme membre de la communauté internationale. Jubilation d’Ahmadinejad.

Le dialogue intime qui dans le passé caractérisait la relation entre le président américain et le premier ministre israélien est paralysé. La voie du dialogue est bloquée. L’Inde et la Chine, les deux puissances émergentes, ont voté en faveur de l’adoption du Rapport Goldstone à la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies. Ce qui, depuis, reste gravé au front d’Israël comme un signe de malédiction.

Des gouvernements amis, comme la France et la Grande Bretagne, se mettent à nous tourner le dos en flattant les sentiments locaux. Le statut de membre de l’OCDE, qui dans le passé était largement un acquit, est de nouveau tenu à distance – non pas du fait de quelque désaccord technique mais à cause d’une opposition croissante à Israël. Coïncidence ou non, d’importants investisseurs étrangers se retirent d’Israël.

Est-ce que tout le monde nous déteste ? C’est possible, mais le fait est que jusqu’à il y a six mois, Israël bénéficiait d’un extraordinaire élan dans les affaires extérieures, aussi bien pour ce qui concerne ses liens avec l’étranger que dans l’opinion publique globale. Ce qui met en évidence une origine de la détérioration que nous constatons : le nouveau gouvernement à Jérusalem.

Certes, il s’agit d’un gouvernement élu par le peuple et il reflète les préférences des électeurs, qui voulaient une coalition incluant le Likoud, Shas et Yisrael Beiteinu. C’est dans ce cadre que Netanyahu a nommé Lieberman comme ministre des affaires étrangères, qu’il n’a pas accepté de rotation gouvernementale avec Kadima, qu’il a été incapable d’organiser une réunion de travail avec le président de l’Autorité palestinienne et qu’il a laissé se répandre un message d’indifférence à l’égard du processus de paix.

Pire que cela, cependant, le Netanyahu de 2009 ne comprend pas le monde et il échoue principalement à percevoir les changements qui s’effectuent au sein des partis conservateurs proches de sa position politique. Ce sont eux qui sont maintenant la source d’âpres critiques contre le gouvernement israélien – le gouvernement de Netanyahu.

La présente vague anti-israélienne est particulièrement dangereuse dès lors qu’elle n’est pas limitée aux médias et aux groupes gauchistes traditionnellement étiquetés « haïsseurs d’Israël ». Cette vague monte, s’amplifie, entraînant la jeunesse et reflétant la manière de voir d’une classe moyenne bien établie et d’élites influentes.

L’image d’Israël est à son point le plus bas. Israël est isolé, indésirable et perçu comme mauvais. Le monde nous fait comprendre que, si nous poursuivons sur la même voie méprisable, nous perdrons notre légitimité.

Et pourtant, ce sont des inepties qui nous préoccupent. "

Source : http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3798761,00.html

(Traduit par Anne-Marie PERRIN pour CAPJPO-EuroPalestine)

CAPJPO-EuroPalestine