vendredi 11 septembre 2009

Israël et la collecte d’organes: diffamation, légende ou crime de guerre ?

Nation Arabe :: Jeudi, 10 septembre 2009 :: Alison Weir ::
Israël et la collecte d’organes: diffamation, légende ou crime de guerre ?

La semaine dernière, le quotidien suédois le plus largement diffusé a publié un article contenant des informations choc : des témoignages et des preuves circonstanciées indiquant que des Israéliens ont pu collecter des organes vitaux sur des prisonniers palestiniens sans leur consentement, depuis de nombreuses années. Mais il y a pire : certaines des informations dont il est fait état dans cet article suggèrent que dans certains cas, des Palestiniens pourraient avoir été capturés précisément à cette fin macabre.

Dans l’article, « On pille les organes de nos fils » le journaliste chevronné Donald Boström écrit que «les Palestiniens soupçonnent aussi fortement Israël de capturer des jeunes hommes qui lui serviraient à leur corps défendant de réserves d’organes avant d’être tués. Une accusation très grave, avec suffisamment de points d’interrogations pour motiver la Cour pénale internationale (CPI) à ouvrir une enquête sur d’éventuels crimes de guerre.» .

Une armée de responsables gouvernementaux et de thuriféraires d’Israël sont immédiatement montés sur leurs grands chevaux, qualifiant tant Boström (le journaliste) et les responsables de la rédaction du journal d’ « antisémites ». Le ministre israélien des Affaires étrangères s’est dit « atterré » par la lecture de cet article, qu’il a qualifié d’« archétype de diabolisation (sous-entendu des juifs) par l’accusation diffamatoire de crimes rituels» [“a demonizing piece of blood libel”]. Un responsable israélien l’a, quant à lui, qualifié de « pornographie de la haine ».

La revue Commentary a écrit que ce reportage n’était « que la partie émergée de l’iceberg de la haine anti-israélienne stipendiée et sponsorisée en Europe ». Beaucoup de commentateurs ont fait le lien entre l’article et les « diffamations sanglantes » médiévales (ces récits largement réfutés selon lesquels les juifs tuaient des gens afin d’utiliser leur sang dans certains de leurs rituels religieux). Certains auteurs pro-palestiniens se sont joints à la cohorte des critiques, exprimant leur scepticisme.

Le fait est, toutefois, que des preuves étayées de trafics et de vols d’organes tant publics que privés, ainsi que des allégations de méfaits encore pires, ont fait l’objet de reportages largement diffusés, depuis des années. Dans un tel contexte, les accusations venues de Suède sont bien plus plausibles qu’en l’ absence de tels faits; elles laissent entendre qu’une enquête pourrait fort bien révéler des informations fracassantes.

Nous donnons quelques exemples d’informations parues antérieurement sur cette question.

La première transplantation cardiaque réalisée en Israël

La toute première transplantation cardiaque – historique – réalisée en Israël a consisté à implanter un cœur prélevé sur un patient encore en vie, sans avoir recueilli le consentement (ni d’ailleurs seulement consulté) ses proches.

C’est ainsi qu’en décembre 1968, un homme du nom d’Avraham Sadegat (le New York Times le nomme erronément A. Savgat) [2] est décédé deux mois après une attaque cérébrale, bien qu’il ait été indiqué à ses proches qu’il « allait bien ».

Après avoir, dans un premier temps, refusé de remettre son corps, l’hôpital israélien où cet homme avait été soigné finit par rendre sa dépouille à ses proches. Ceux-ci découvrirent alors qu’il avait la partie supérieure du corps entourée de bandages : chose étrange, pensèrent-ils immédiatement, pour quelqu’un décédé des suites d’une attaque cérébrale…

Ils décidèrent de défaire les bandages. Ils découvrirent alors que la cavité pulmonaire de leur proche avait été bourrée de bandages, et qu’il n’avait plus de cœur.

Sur ces entrefaites, la transplantation cardiaque israélienne, qui occupait toutes unes des journaux, avait été réalisée. Après avoir encaissé le choc, l’épouse et le frère du défunt commencèrent à faire le rapport entre les deux événements, et ils exigèrent des explications.

Au début, l’hôpital a nié que le cœur de M. Sadegat ait été utilisé dans la sensationnelle transplantation cardiaque. Mais la famille a suscité une tempête médiatique, et elle a porté plainte, en fin de compte, contre trois ministres. Enfin, après plusieurs semaines, et après que la famille eut signé un document par lequel elle s’engageait à retirer sa plainte, l’hôpital avoua que c’était bien le cœur de M. Sadegat qui avait été utilisé pour la transplantation.

L’hôpital expliqua qu’il s’était prévalu de la loi israélienne, qui permettait que des organes soient prélevés y compris sans consentement de la famille [3]. (La Convention des Nations Unies contre le crime transnational organisé inclut l’extraction d’organes dans sa définition de l’exploitation d’êtres humains).

Les soupçons que l’enlèvement du cœur de M. Sedagat ait pu être à l’origine de son décès n’ont fait l’objet d’aucune investigation.

Déclaration du directeur de la médecine légale au sujet de disparitions d’organes

Un article publié en 1990 par le Washington Report on Middle East Affairs, intitulé « Autopsies et exécutions », sous la plume de Mary Barrett, fait état de tueries monstrueuses de jeunes Palestiniens. Il comporte une interview du Dr Hatem Abu Ghazaleh, ancien responsable de la Santé pour la Cisjordanie sous administration jordanienne [avant 1967, NdE], et directeur de la médecine légale et des autopsies.

Mary Barrett l’interroge au sujet « de l’angoisse largement répandue au sujet de vols d’organes, qui s’est emparée de Gaza et de la Cisjordanie depuis le début de l’Intifada, en décembre 1987 ».

Voici la réponse du Dr Hatem Abu Ghazaleh :

« Des indications existent que, pour une raison ou une autre, des organes, en particuliers des yeux et des reins, ont été prélevés sur les corps [des jeunes Palestiniens victimes de « Tsahal », NdT] durant la première année, ou année et demie, de l’Intifada. Les informations à ce sujet étaient tellement nombreuses, et fournies par des personnes tellement crédibles, qu’il est impossible que rien de tel ne se soit passé. Si quelqu’un est abattu d’une balle dans la tête et qu’on ramène son corps chez lui dans un sac en plastique, sans plus aucun organe interne, les gens vont se poser des questions, non ? » [4]

La mort mystérieuse d’un Ecossais

En 1998, un Ecossais, M. Alistair Sinclair, mourait dans des circonstances plus que bizarres, tandis qu’il était en garde à vue à l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv.

Sa famille fut informée de son décès et, d’après un article publié dans J Weekly, « … elle a déclaré qu’elle avait trois semaines pour réunir les 4 900 dollars nécessaires pour faire rapatrier le corps de M. Sinclair par avion. Le frère d’Alistair a dit que les Israéliens proposaient avec insistance une autre option : enterrer M. Sinclair dans un cimetière chrétien en Israël, pour un coût d’environ 1 300 dollars ».

Mais la famille réussit à réunir l’argent et à rapatrier le corps, après quoi elle demanda qu’il fût autopsié à la Faculté de Médecine de Glasgow. Il s’avéra que le cœur, ainsi qu’un petit os du cou de M. Sinclair manquaient. C’est alors que l’Ambassade de Grande-Bretagne à Tel Aviv porta plainte contre l’Etat d’Israël.

Le J Weekly écrit :

« Un cœur ayant prétendument appartenu à M. Sinclair fut rapatrié en Grande-Bretagne (suite à cette plainte), gratuitement. James Sinclair voulut que l’Institut Médico-légal israélien prenne financièrement en charge un test à l’ADN afin de confirmer que ce cœur était effectivement celui de son frère. Mais le directeur dudit Institut, le Pr Yehuda Hiss refusa, invoquant le prix, à ses yeux prohibitif, estimé à 1 500 dollars par certaines sources. »

En dépit de requêtes répétées de l’Ambassade britannique pour obtenir les rapports des pathologistes et de la police israéliens, les autorités israéliennes refusèrent de transmettre tout document de ce type [5, 6, 7].

Des responsables du gouvernement israélien soulèvent la question

Le journaliste palestinien Khalid Amayreh écrit, dans un article publié le 20 août 2009 :

« En janvier 2002, un ministre du cabinet israélien a implicitement reconnu que des organes extraits de corps de victimes palestiniennes avaient été utilisés pour des greffes sur des patients juifs à l’insu des familles des victimes palestiniennes.
Le ministre, Nessim Dahan, a déclaré en réponse à une question d’un membre arabe de la Knesset, qu’il ne pouvait ni démentir ni confirmer que des organes de jeunes gens et d’enfants palestiniens tués par l’armée israélienne avaient été extraits pour des transplantations ou pour des recherches scientifiques.
« Je ne pourrais pas affirmer avec certitude que ce genre de choses ne s’est pas produit. » »

M. Amayreh poursuit que que le député à la Knesset qui avait posé cette question a déclaré « avoir reçu des preuves crédibles démontrant que des médecins de l’institut médico-légal d’Abu Kabir avaient prélevé des organes vitaux tels que le cœur, les reins et le foie, sur les corps de jeunes et d’enfants palestiniens tués par l’armée israélienne dans la bande de Gaza et en Cisjordanie » [8].

Un pathologiste en chef israélien licencié pour vol d’organes

Durant plusieurs années circulèrent des allégations selon lesquelles le pathologiste le plus en vue d’Israël volait des organes humains. En 2001, la radio nationale israélienne révélait ceci :

« … les parents du soldat Ze’ev Buzgallo, tué dans un accident, lors d’exercices militaires sur les Hauteurs du Golan, sont en train de faire une requête à la Cour suprême, afin de réclamer la suspension immédiate du Dr Yehuda Hiss et que des poursuites criminelles soient engagées contre lui. Hiss est le directeur de l’Institut médico-légal d’Abou Kabir. D’après les parents [de Ze’ev Buzgallo], le corps de leur fils a été utilisé pour des expériences médicales sans leur consentement. Or, ces expérimentations avaient été autorisées par le Dr Hiss. » [9]

En 2002, la même source rapportait :

« La révélation de la présence d’organes humains stockés illégalement à l’Institut médico-légal d’Abou Kabir a amené le député à la Knesset Anat Maor, président de la Commission des Sciences, à exiger la suspension immédiate du directeur, le Professeur Yehuda Hiss. »

La mort d’Alistair Sinclair avait déjà alerté les autorités quant à la malfaisance de Hiss en 1998. Toutefois, rien n’avait été fait, pendant des années. Le journal The Forward a écrit, à ce sujet :

« En 2001, une enquête diligentée par le ministère israélien de la Santé a démontré que Hiss était impliqué depuis des années dans le prélèvement d’organes tels que des jambes, des ovaires et des testicules, sans autorisation des proches, lors d’autopsies, et qu’il vendait ces organes à des écoles de médecine, où ils servaient dans le cadre des enseignements. Il avait été nommé pathologiste en chef en 1988. Hiss n’avait jamais été poursuivi pour un quelconque crime. Mais en 2004, il avait dû renoncer à diriger la morgue nationale, à la suite d’années de plaintes à son encontre. » [10]

Collecte de reins de pauvres

D’après The Economist, un racket de reins a été florissant en Afrique du Sud, entre 2001 et 2003. « Les donneurs étaient recrutés au Brésil, en Israël et en Roumanie, se voyant offrir de 5 000 à 20 000 dollars pour se rendre à Durban et céder un rein… Les 109 receveurs, presque tous Israéliens, payèrent chacun jusqu’à 120 000 dollars leur « séjour transplantation » ; ils prétendirent qu’ils étaient parents des donneurs et qu’il n’y avait eu aucune transaction financière. » [11]

En 2004, une commission parlementaire brésilienne indiquait qu’ « au minimum trente Brésiliens avaient vendu leurs reins à un réseau international de trafic d’organes, pour des transplantations réalisées en Afrique du Sud, Israël fournissant l’essentiel du financement. »

D’après une dépêche d’Inter Press Service (IPS) : « Les receveurs étaient principalement des Israéliens. Ceux-ci perçoivent des remboursements des caisses d’assurance-maladie israéliennes allant de 70 000 à 80 000 dollars pour des procédures médicales vitales effectuées à l’étranger. »

L’agence IPS poursuit :

Les Brésiliens étaient recrutés dans les quartiers les plus déshérités du Brésil, on les payait 10 000 dollars pour un rein, mais, « comme l’ ‘l’offre’ augmentait, ces paiements diminuaient, jusqu’à tomber aussi bas que les 3 000 dollars. » Ce trafic avait été organisé par un officier de police israélien à la retraite, qui a indiqué « ne pas avoir pensé qu’il commettait un délit, étant donné que la transaction elle-même était considérée légale par le gouvernement de son pays, Israël ».

L’ambassade d’Israël [au Brésil, NdT] a publié un communiqué niant toute participation du gouvernement israélien à un trafic illégal d’organes humains, tout en indiquant que les citoyens israéliens, dans certains cas d’urgence, peuvent subir une transplantation d’organe à l’étranger « de manière légale et conformément aux normes internationales en vigueur », avec le soutien financier de leur assurance médicale.

Toutefois, l’agence IPS rapporte que le président de la commission brésilienne avait qualifié la position israélienne « pour le moins d’ « anti-éthique ajoutant qu’un trafic ne peut voir le jour sur une échelle étendue que s’il existe une source importante de financement, telle que le système de santé israélien. » Il a ajouté que les ressources fournies par le système de santé israélien avaient été « un facteur déterminant » dans le fonctionnement de ce réseau [de trafic d’organes] [12].

Le chef d’un hôpital de Tel Aviv fait la promo du trafic d’organes…

A nouveau, l’agence IPS rapporte ce qui suit :

« Nancy Scheper-Hughes, qui dirige le projet Organs Watch [de lutte contre le trafic d’organes humains, NdT] à l’université d’Etat de Californie (Berkeley), a attesté devant la commission législative du Pernambouc qu’un trafic international d’organes humains avait commencé il y a environ douze ans, mis sur pied par Zacki Shapira, ancien directeur d’un hôpital de Tel Aviv.

« Shapira a effectué plus de trois cents greffes de reins, accompagnant, dans certains cas, ses patients à l’étranger, par exemple, en Turquie. Les receveurs sont des gens très aisés, ou disposant d’une très bonne assurance santé, et les « donneurs » sont des gens extrêmement pauvres d’Europe orientale, des Philippines et d’autres pays en voie de développement, a indiqué Mme Schper-Hugues, spécialiste d’anthropologie médicale. »

Israël poursuit des trafiquants d’organes

En 2007, le quotidien israélien Ha’aretz indiquait que deux hommes avaient avoué « avoir œuvré à persuader des Arabes de Galilée et du centre d’Israël, qui étaient handicapés mentaux ou souffraient de graves pathologies mentales, de se faire prélever un rein contre paiement », après quoi, ces deux hommes refusaient de payer les « donneurs ».

L’article rapportait que ces deux hommes faisaient partie d’un réseau criminel comportant un chirurgien israélien. D’après l’acte de mise en examen, ce chirurgien vendait les reins qu’il collectait entre 125 000 et 135 000 dollars [13].

Déjà, un peu auparavant, la même année, un autre quotidien israélien, le Jerusalem Post, avait écrit que dix membres d’un réseau de contrebande d’organes israélien visant des Ukrainiens avaient été arrêtés [14].

Dans le cadre d’une autre affaire, toujours en 2007, le Jerusalem Post faisait savoir que « le professeur Zaki Shapira, un des chirurgiens israéliens en vue dans le domaine des transplantations, a été arrêté jeudi en Turquie, soupçonné d’implication dans un cercle de trafic d’organes. D’après l’article, les transplantations étaient organisées en Turquie et avaient lieu dans des cliniques privées d’Istanbul. »

Zaki Shapira, ancien chef de l’unité de transplantation au Centre Médical Rabin de Petah Tikva, près de Tel Aviv, a été arrêté au milieu d’un échange de coups de feu dans une clinique privée d’Istanbul en mai 2007, après que quatre hommes armés avaient attaqué l’établissement pour exiger d’être remboursés. Après l’incident, la police a mené une enquête et a découvert qu’un tribunal avait ordonné la fermeture de la clinique plus d’un mois auparavant car on y effectuait des greffes illégales d’organes. La clinique avait reçu de nombreux avertissements. Au moment de l’incident, quatre patients étaient en attente d’une greffe.

Le trafic israélien d’organes touche-t-il les USA ?

En juillet de cette année [2009, NdT], même les médias usaméricains ont fait état de l’arrestation récente d’un certain Levy Yitzhak Rosenbaum, originaire de Brooklyn, par des policiers fédéraux, dans une grande rafle anti-corruption effectuée dans l’État du New Jersey, qui visait des maires, des hauts fonctionnaires et un certain nombre de rabbins éminents. Boström [le journaliste suédois, NdT] ouvre son article sur cet incident.

D’après la plainte du procureur fédéral, Rosenbaum, qui entretient des relations étroites avec Israël, a déclaré être impliqué dans la vente illégale de reins depuis dix ans. Un procureur US a expliqué : « Son business consistant à inciter des personnes vulnérables à céder un rein pour 10 000 dollars, et à revendre le même rein à hauteur de 160 000 dollars ». [15]

Il s’agit sans doute là de la première mention d’un trafic d’organes international ayant des ramifications aux USA.

L’anthropologue et experte du commerce d’organes de l’Université de Californie Nancy Scheper-Hughes, qui avait informé le FBI sur le cas de Rosenbaum, il y a sept ans, dit qu’elle a eu vent d’informations selon lesquelles il aurait menacé des « donneurs » en leur braquant le canon de son revolver sur la tempe, afin de s’assurer qu’ils respecteraient effectivement leur accord de « faire don » d’un de leurs organes [16].

La pénurie de donneurs en Israël

Israël se distingue par un nombre extraordinairement faible de donneurs d’organes volontaires. D’après le site ouèbe Ynet (du quotidien israélien Yediot Ahronot), « le pourcentage d’organes faisant l’objet d’un don chez les juifs est plus faible que tous ceux enregistrés dans les autres groupes ethniques… Dans les pays occidentaux, près de 30 % de la population est porteur d’une carte de donneur. En Israël, en revanche, 4 % seulement de la population possède de telles cartes. [17].

« D’après les statistiques du site ouèbe du ministère israélien de la Santé, en 2001, 88 Israéliens sont morts dans l’attente d’une transplantation en raison du manque d’organes disponibles. La même année, 180 Israéliens furent (pourtant) en état de mort cérébrale, et leurs organes auraient pu être utilisés à des fins de transplantation. Mais les proches de seulement 80 d’entre eux ont consenti au don de leurs organes. »

D’après Ynet toujours, ce faible pourcentage de donneurs est dû à des « raisons religieuses ». En 2006, l’on assista à un tollé, un hôpital israélien connu pour sa stricte observance des lois juives ayant procédé à une transplantation utilisant un donneur israélien. La semaine précédente, « un incident similaire s’était produit, mais le patient n’étant pas juif, cela était passé inaperçu. » [18, 19].

L’article suédois indique qu’ « Israël est sans cesse exposé à des tirs à boulets rouges en raison de son absence d’éthique en matière d’organes humains et de transplantations. La France fait partie des pays qui ont cessé toute collaboration dans ce domaine avec Israël, dans les années 1990. Le quotidien Jerusalem Post écrit que « l’on s’attend à ce que les autres pays européens suivent très bientôt l’exemple de la France ».

« La moitié des reins ayant été transplantés sur des Israéliens depuis le début des années 2000 ont été achetés illégalement en Turquie, en Europe orientale ou en Amérique latine. Les autorités sanitaires israéliennes sont parfaitement au courant de ce business, mais elles ne font strictement rien pour y mettre un terme. Lors d’une conférence consacrée à ce sujet en 2003, il a été démontré qu’Israël est le seul pays occidental dont la profession médicale ne condamne pas le trafic illégal d’organes humains. Ce pays n’adopte aucune mesure juridique contre les médecins prenant part à ce business illégal – au contraire, les chefs de service des plus grands hôpitaux israéliens sont impliqués dans l’immense majorité des transplantations extrajudiciaires, indique le quotidien suédois Dagens Nyeheter du 5 décembre 2003 ».

Afin de combler ce déficit en organes, l’ex-Premier ministre israélien Ehud Olmert, qui était à l’époque ministre de la Santé, avait organisé une grande campagne d’incitation aux dons, en été 1992, mais même si le nombre des donneurs avait connu une croissance impressionnante, les besoins continuaient à outrepasser grandement le nombre d’organes disponibles.

Augmentation des disparitions de Palestiniens

Boström, qui avait décrit tout cela dans son livre Inshallah publié en 2001 [20], écrit, dans son récent article retentissant :

«Pendant cette campagne, de jeunes hommes palestiniens ont commencé à disparaître dans les villages de Cisjordanie et de Gaza. Des soldats israéliens les ramenaient morts au bout de 5 jours, le corps ouvert.

Parler de ces corps charcutés terrorisait la population des territoires occupés. Il y avait des rumeurs d’une augmentation spectaculaire du taux de disparition de jeunes hommes, avec des enterrements nocturnes de corps autopsiés.

J’étais dans la région à l’époque, je travaillais sur un livre. À plusieurs reprises, j’ai été contacté par le personnel de l’ONU préoccupé par l’évolution de la situation. Les personnes qui me contactaient disaient que des vols d’organes avaient certainement lieu, mais qu’ils étaient empêchés d’agir contre cela.

Ayant trouvé un réseau de diffusion pour le reportage, je me suis alors déplacé dans le secteur pour interroger un grand nombre de familles palestiniennes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza : j’ai rencontré des parents qui ont raconté comment les organes de leur fils avaient été prélevés, avant d’être tués.»

Il décrit le cas de Bilal Ahmad Ghanem, âgé de dix-neuf ans, abattu par l’armée israélienne qui investissait son village.

«Le premier coup l’a frappé à la poitrine. Selon des villageois qui ont été témoins de l’incident, il a été touché par une balle dans chaque jambe. Deux soldats sont alors descendus en courant de l’atelier de menuiserie et ont tiré à nouveau sur Bilal dans le ventre.

Puis, ils l’ont attrapé par les pieds et l’ont traîné sur les vingt marches en pierre de l’escalier de l’atelier. (…) Les discussions se sont terminées avec le chargement de Bilal grièvement blessé dans une jeep par les soldats israéliens qui l’ont emmené à la sortie du village, où un hélicoptère de l’armée les attendait. Le garçon a été transporté vers une destination inconnue de sa famille. Cinq jours plus tard, il est revenu mort, enveloppé dans un drap vert d’hôpital. »

Boström rapporte que tandis que le corps était descendu dans la tombe, sa poitrine se découvrit, et les témoins virent qu’il avait été grossièrement recousu de l’estomac à la tête. Boström écrit que ce n’était pas la première fois que des gens voyaient une telle chose.

«Les familles en Cisjordanie et à Gaza étaient sûres de ce qui était arrivé à leurs fils : «Nos fils sont utilisés comme donneurs d’organes involontaires», m’a dit un proche de Khaled de Naplouse, de même que la mère de Raed de Jénine et les oncles de Mahmoud et Nafes dans la bande de Gaza, qui ont tous disparu pendant un certain nombre de jours avant de revenir de nuit, morts et autopsiés.».

Pourquoi des autopsies ?

Boströme relate les questions lancinantes que se posaient les familles :

« Pourquoi sinon garder les corps pendant au moins cinq jours avant de nous laisser les enterrer? Qu’est-il arrivé aux corps pendant cette période? Pourquoi effectuent-ils une autopsie, contre notre volonté, lorsque la cause du décès est évidente? Pourquoi les corps sont-ils rendus de nuit? Pourquoi avec une escorte militaire? Pourquoi la zone est-elle bouclée pendant l’enterrement? Pourquoi l’électricité est-elle coupée?»

La réponse d’Israël consistait à dire que tous les Palestiniens tués étaient autopsiés ; question de routine. Toutefois, Boström fait observer que sur les 133 Palestiniens tués cette année-là, seuls 69 d’entre eux avaient fait l’objet d’une telle autopsie.

Il poursuit :

«Nous savons qu’Israël a un grand besoin d’organes, qu’il existe un vaste commerce illégal d’organes, qui a lieu depuis de nombreuses années maintenant, que les autorités sont conscientes de cela et que les médecins à des postes de direction dans les grands hôpitaux y participent, ainsi que des fonctionnaires à différents niveaux.

Nous savons aussi que des jeunes hommes palestiniens ont disparu, qu’ils ont été ramenés au bout de cinq jours, de nuit, dans un secret absolu, recousus après avoir été ouverts du menton à l’abdomen, charcutés et recousus.

Il est temps d’apporter de la clarté sur ce commerce macabre, de faire la lumière sur ce qui se passe et ce qui s’est passé dans les territoires occupés par Israël depuis le début de l’Intifada.» [21].

Sommes-nous en présence d’une version actualisée de l’accusation diffamatoire de crimes rituels ?

Lorsqu’on passe en revue les réactions à l’article de Boström, l’on est frappé par la multitude d’accusations selon lesquelles cet article serait une nouvelle version de la vieille « diffamation sanglante » antisémite. Ceci étant, il est intéressant d’examiner un ouvrage publié en 2007 par un éminent expert dès histoire médiévale juive, et ce qu’il lui est advenu…

L’auteur est Ariel Toaff, professeur à l’université Bar-Ilan (et rabbin). Il est le fils d’un ancien grand rabbin de Rome, un chef religieux si célèbre qu’un journaliste israélien a écrit que le père de Toaff « est à la communauté juive italienne ce que la Tour Eiffel est à Paris ». Ariel Toaff est lui-même considéré comme « un des plus grands spécialistes de son domaine » [22-23].

En février 2007, les médias israéliens et les médias italiens débordaient (mais la plupart des médias usaméricains ont peu ou prou négligé cette polémique) d’informations selon lesquelles le Professeur Toaff avait écrit un ouvrage intitulé « Pasque di Sangue » [Pâque Sanglante] [24] renfermant des preuves qu’il y a bien « une base factuelle à certaines des diffamations sanglantes contre les juifs, au Moyen Âge ».

En se fondant sur trente-cinq années de recherches, Toaff était parvenu à la conclusion qu’il y a bel et bien eu quelques cas réels [de crimes rituels juifs, NdT], et peut-être un grand nombre de tels incidents.

Dans une interview accordée à un quotidien italien (l’ouvrage avait été publié en Italie), Toaff dit :

« Mes recherches montrent qu’au Moyen Âge, un groupe de juifs fondamentalistes ne respectait pas l’interdit biblique et utilisait du sang à des fins thérapeutiques. Il ne s’agit que d’un petit groupe particulier de juifs, qui appartenaient à des communautés qui avaient souffert des persécutions les plus graves durant les Croisades. De ce traumatisme est né une soif de revanche, qui, dans certains cas, a conduit à des rétorsions telles que l’assassinat rituel d’enfants chrétiens » [25, 26].

Le Professeur Toaff fut immédiatement attaqué de toutes parts, il fut notamment l’objet de pressions orchestrées par le président de l’Anti-Defamation League Abe Foxman. Mais il tint bon sur ses positions et sur les résultats de ses trente-cinq années de recherches, annonçant :

« Je ne renoncerai pas à ma dévotion à la vérité et aux libertés académiques, même si le monde entier me crucifiait… Personne ne doit avoir peur de dire la vérité. »

Peu après, toutefois, sous des pressions publiques et privées incessantes, Toaff se parjurait, retirait son livre de la vente et promettait de donner tous les bénéfices qu’il en avait retirés (le livre s’était vendu comme des petits pains) à l’Anti-Defamation League de Foxman. Un an plus tard, il en publiait une « version révisée » [27].

L’expérience que traverse Donald Boström semble une redite de ce que le Professeur Toaff a subi : calomnies, vitupérations et diffamation. Boström a reçu des menaces de mort ; sans doute une expérience vécue par le Professeur Toaff, lui aussi.

Si Israël est innocent de ces accusations de pillage d’organes, ou si sa culpabilité est considérablement moindre que ce que suggèrent Boström et d’autres auteurs, il devrait accueillir avec soulagement des enquêtes honnêtes qui l’exonéreraient certainement de tout méfait. Mais ce à quoi nous assistons, c’est le contraire : le gouvernement israélien et ses thuriféraires s’activent à étouffer dans l’œuf tout débat et à écraser ceux dont ils considèrent manifestement menaçantes tant les questions que les déductions.

Au lieu de se plier aux demandes d’enquête, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu exige du gouvernement suédois qu’il rejette son engagement à respecter la liberté de la presse et condamne cet article. Le bureau de presse israélien, apparemment en représailles et afin d’empêcher toute enquête supplémentaire, refuse d’accorder des accréditations de presse aux reporters du journal (Afftonbladet) qu’il estime « offensant».

Exactement comme dans les précédents des ravages perpétrés à Jénine, de l’attaque délibérée contre le navire de guerre USS Liberty, du massacre de Gaza, de l’écrasement de la militante pacifiste américaine Rachel Corrie sous les chenilles d’un bulldozer, des tortures infligées à des citoyens US et d’une multitude d’autres exemples, Israël se sert de ses ressources considérables et planétaires afin de faire obstacle à toute enquête.

Il est difficile d’en conclure qu’il n’a rien à cacher.

Notes :

[1] Il en existe deux traductions en anglais ; cet article utilise celle-ci: Lien. L’article original, en suédois, paru dans Aftonbladet : Lien

[2] New York Times, 3 février 1969, p. 8, colonne 6 (53 mots)

[3] 40 years after Israel’s first transplant, donor’s family says his heart was stolen By Dana Weiler-Polak, Haaretz Correspondent, Dec. 14, 2008

[4] Washington Report on Middle East Affairs, April 1990, Page 21, The Intifada: Autopsies and Executions.

[5] Bizarre death of Scottish tourist involves suicide, missing heart by NETTY C. GROSS, Jerusalem Post Service, October 30, 1998,

[6] The Forward, Illicit Body-Part Sales Present Widespread Problem, By Rebecca Dube, Aug. 26, 2009.

[7] Masons, Muslims, Templars, Jews, Henry and Dolly.

[8] Al-Jazeerah: Cross-Cultural Understanding, Khalid Amayreh, August 20, 2009

[9] www.israelnationalnews.com

[10] Forward, Illicit Body-Part Sales Present Widespread Problem, By Rebecca Dube, August 26, 2009.

[11] The Economist, Organ transplants: The gap between supply and demand, Oct. 9, 2008

[12] BRAZIL: Poor Sell Organs to Trans-Atlantic Trafficking Ring By Mario Osava, IPS, Feb. 23, 2004

[13] Haaretz, Two Haifa men sentenced to jail for organ trafficking, By Fadi Eyadat, Dec. 18, 2007

[14] Police uncover illegal organ trade ring By REBECCA ANNA STOIL, July 23, 2007.

[15] Sting rocks U.S. transplant industry, David Porter, Carla K. Johnson, ASSOCIATED PRESS, july 25, 2009.

[16] U.S. Professor: I told FBI about kidney trafficking 7 years ago By Natasha Mozgovaya, Haaretz Correspondent, August, 3, 2009.

[17] A mitzvah called organ donation, Efrat Shapira-Rosenberg, 10.6.07.

[18] Orthodox in uproar over organ donation incident, Neta Sela, 06.22.06

[19] The Return of the Body Snatchers, By Israel Shamir. L’écrivain israélien Israel Shamir rapporte que, voici de cela quelques années… « un rabbin chabad en vue, Yitzhak Ginzburgh, a accordé sa permission à un juif de prélever le foie d’un non-juif, même sans sa permission. Il a dit : « Un juif est en droit d’extraire le foie d’un goy s’il en a besoin, car la vie d’un juif a plus de valeur que celle d’un goy, de la même manière que la vie d’un goy a plus de valeur que celle d’un animal. »

[20] www.bokus.com

[21] www.tlaxcala.es

[22] Ha’aretz. The Wayward Son, by Adi Schwartz, March 1, 2007.

[23] Ha’aaretz, Bar-Ilan to order professor to explain research behind blood libel book By Ofri Ilani, Haaretz Service and The Associated Press, Feb 11, 2007.

[24] www.bloodpassover.com

[25] Haaretz, Bar Ilan to order professor to explain research behind blood libel book, by Ofri Hani, Feb. 11, 2007.

[26] De précédents ouvrages contenant des informations sur le judaïsme médiéval et le judaïsme contemporain, dont certaines sont d’un intérêt tout particulier pour le débat autour des prélèvements d’organes, ainsi que sur l’étouffement largement répandu de telles informations, ont été publiés il y a de cela quelques années, également par un universitaire israélien, Israel Shahak, au sujet duquel Noam Chomsky a pu écrire : « Shahak est un chercheur hors pair, il a une profondeur de vues et une culture remarquables. Son œuvre est étayée et pénétrante, c’est une contribution d’une très grande valeur ». De cet auteur, nous encourageons nos lecteurs à lire dans leur intégralité les ouvrages suivants : Jewish History, Jewish Religion, The Weight of Three Thousand Years”et Jewish Fundamentalism in Israel , coécrit avec le Professeur Norton Mezvinsky.

[27] Ha’aretz, ‘Historian recants theory that Jews killed Christian child in ritual murder,’ By Adi Schwartz, Feb 24, 2008.

Pour les liens vers les articles cités en note, voir Tlaxcala.

Source : CounterPunch

Traduit par Marcel Charbonnier. Édité par Fausto Giudice pour Tlaxcala.

Photo: Le journaliste Donald Boström

Déplorable réaction des Etats-Unis face aux provocations de Netanyahu

jeudi 10 septembre 2009 - 06h:30

Abdel Bari Atwan


Le premier ministre israélien Binyamin Netanyahu a l’intention d’annoncer de nouveaux projets pour la construction de milliers d’unités d’habitations dans les colonies israéliennes existantes en Cisjordanie occupée de façon à les imposer comme fait accompli avant de trouver un accord avec le gouvernement des États-Unis sur un gel temporaire des activités de colonisation.

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La colonie de Maaleh Adumim, parfait symbole du nettoyage ethnique en Palestine au profit de la population juive exogène et au détriment de la population palestinienne native - Photo AP

Netanyahu n’a cessé de temporiser tout au long des derniers mois afin de gagner plus de temps pour mettre en application ses projets, de sorte que n’importe quel accord sur un gel des activités de colonisation soit vidé de tout contenu et dépourvu de la moindre valeur. La tactique qu’il a appliquée dans ses négociations et réunions avec des responsables des Etats-Unis durant les trois derniers mois, s’appuyait sur une argumentation bizantine sur la nature et les limites du gel et sur la question de savoir s’il serait limité à la Cisjordanie ou étendu à la Jérusalem occupée et à ses colonies, si le calendrier serait de trois, six, ou neuf mois et quel serait le prix payé en retour par Washington et les gouvernements arabes.

Ces tergiversations ont atteint leurs buts jusqu’ici, c’est-à-dire un plein succès pour Netanyahu en le dispensant de prendre quoi que ce soit comme engagement devant le gouvernement des États-Unis et devant l’Union européenne, pour se conformer à leurs demandes de stopper les activités de colonisation. Et il va maintenant plus loin en adoptant de nouveaux projets de colonisation dont la réalisation sera accélérée afin de les imposer comme fait accompli sous le prétexte que les maisons en construction devraient être terminées et exclues de n’importe quel gel.

Le Président Barack Obama espérait conclure un accord avec les Israéliens sur une temporisation de l’extension coloniale, afin que soit facilitée son projet - devant l’Assemblée générale de l’ONU qui entame ses travaux à la fin de ce mois - consistant à lancer un processus de paix basé sur les nouvelles vues des Etats-Unis et à organiser des réunions entre les officiels arabes et israéliens, en particulier la presque-certaine réunion tripartite où devraient se retrouver Mahmud Abbas et Netanyahu sous le patronage d’Obama et avec sa participation.

Nous nous attendions à une réaction forte du gouvernement des États-Unis face à ces projets provocateurs de Netanyahu, et proportionnelle à la mesure de l’insulte infligée à la crédibilité des Etats-Unis dans les mondes arabes et islamiques. Mais nos espérances ont été déçues lorsque Robert Gibbs, le porte-parole de la Maison Blanche, a simplement exprimé « son regret » pour ces projets de colonisation qui « sont en contradictoire avec un plan de paix viable. »

Les activités israéliennes de colonisation représentent un plus grand danger pour les intérêts des Etats-Unis et la stabilité internationale que le programme nucléaire iranien, Washington menaçant d’imposer un blocus étouffant à Téhéran parce qu’il poursuit ce programme. En plus de miner le processus de paix dans lequel le monde occidental a investi beaucoup d’argent et d’efforts au cours des 20 dernières années, l’expansion des colonies est un défi à la communauté internationale et une claque pour l’actuel gouvernement des Etats-Unis.

Netanyahu va continuer à louvoyer, à gagner le temps et à tromper ses alliés américains et européens tant qu’il restera assuré de l’appui du Congrès américain, de l’influence du lobby juif et de l’absence d’une quelconque intention d’imposer des sanctions économique à son gouvernement pour qu’il mettre un terme à ses tergiversations et provocations.

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6 septembre 2009 - Abdel Bari Atwan - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.bariatwan.com/index.asp?...
Traduction de l’anglais : Claude Zurbach

Tsahal a effectué des manœuvres militaires pour une guerre globale régionale

10/09/2009 Selon la dixième chaîne de télévision israélienne, l’armée d’occupation israélienne a terminé mercredi soir, des manœuvres militaires à grande échelle au nord de la Palestine occupée, près de la frontière avec le Liban.

Le ministre de la Guerre israélien Ehud Barak et le Chef d'état-major Gabi Ashkenazi, ont supervisé les exercices pratiques.
Le scénario imaginé est celui d’une guerre globale contre le Hezbollah, la Syrie et le Hamas. Mais pas contre l'Iran!

A noter que le secrétaire général du Hezbollah Sayyed Hassan Nasrallah avait placé que les menaces et les manoeuvres israéliennes dans le cadre de la guerre psychologique contre les Libanais et pouvaient ne pas signifier l'éclatement des hostilités contre le Liban.

almanar.com

Netanyahu s’est bien rendu en secret quelques heures à Moscou




Le cabinet du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a reconnu que celui-ci s’était rendu secrètement à Moscou en début de semaine. Dans un premier temps, son attaché militaire avait expliqué la disparition du Premier ministre pendant une dizaine d’heure en laissant entendre qu’il avait participé à une réunion particulièrement longue au siège du Mossad.
La presse israélienne a précisé que le Premier ministre avait utilisé un avion privé de la compagnie Merhav, propriété de son ami Yossi Maiman, ex-chef du Mossad en Amérique latine [1].

Le Réseau Voltaire avait été informé de ce voyage éclair avant qu’il ne soit rendu public.
Selon nos sources, ce déplacement serait lié à l’affaire du cargo Artic Sea. Celui-ci aurait été utilisé pour une opération du Mossad. Moscou, qui n’aurait jamais perdu le cargo de vue, aurait feint de demander l’aide de l’OTAN pour contraindre les Occidentaux à abattre leurs cartes et à dévoiler s’ils étaient ou non impliqués dans l’opération. `
Toujours selon nos sources, les informations erronées selon lesquelles le cargo transportait des armes à direction de l’Iran, dans le cadre d’un trafic mafieux organisé à l’insu des autorités russes, seraient une intoxication disséminée par la partie israélienne pour masquer ses activités.
Cependant la nature exacte de ces activités ne nous a pas été précisée.

L’Artic Sea est un navire armé par une société finlandaise et battant pavillon maltais. Son propriétaire et son équipage son russes. Il effectuait officiellement un transport de bois entre Finlande et l’Algérie. Il a été pris d’assaut par un commando armé, usurpant des uniformes suédois, le 24 juillet au large de la Suède. les autorités maritimes auraient perdu tout contact avec lui après le 20 juillet. Le 14 août, la Russie déclara qu’il avait été détourné et mobilisa des moyens militaires considérables pour retrouver ses ressortissants (et la cargaison). Elle sollicita l’aide de l’OTAN dans sa recherche. Elle déclara avoir localisé le navire le 17 août au large du Cap vert. Elle en reprit le contrôle, rapatria l’équipage avec interdiction de contact avec la presse et plaça les membres du commando au secret.

volairenet.org

Les citoyens arabes d’Israël appellent à une grève générale

Palestine 48 - 10-09-2009
Par Jonathan Cook
Le climat politique de plus en plus rude en Israël, sous le gouvernement d’Extrême-Droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a incité les dirigeants des 1,3 millions de citoyens arabes du pays à appeler à la première grève générale depuis plusieurs années.
La grève d’une journée devrait avoir lieu le 1er Octobre, une date lourde de symboles car c’est le jour anniversaire d'une autre grève générale en 2000, au début de la deuxième Intifada, où 13 manifestants arabes avaient été tués par la police israélienne.


Les dirigeants arabes ont déclaré que cela répondait à une série de ce qu’ils ont appelé des mesures gouvernementales «racistes» qui fait passer la minorité arabe, soit un cinquième de la population, comme des ennemis de l'Etat.

"Ces derniers mois, il y a eu une situation semblable de politique raciste au sein du Parlement et une plus grande apologie de la violence à l'égard des citoyens arabes par la police et les tribunaux, déclare Jafar Farah, le leader de Mossawa, un groupe de défense des Arabes en Israël. "Cette attitude se propage jusque dans les rues."

Les affrontements entre la minorité arabe du pays et la coalition de M. Netanyahou, formée au printemps, sont apparus presque immédiatement suite à un ensemble de mesures législatives controversées.

Les projets de loi proposés ont interdit la commémoration de la Nakba, ou Catastrophe, le mot utilisé par les Palestiniens pour leur dépossession de 1948, exigé des citoyens qu’ils jurent fidélité à Israël en tant qu’Etat sioniste, et interdit les revendications politiques pour mettre fin à l'état d'Israël en tant qu’Etat juif. Suite à un tollé très large, les projets de loi ont été soit édulcorés soit abandonnés.

Mais les tensions qui couvaient ont à nouveau explosé à la fin du mois dernier, lorsque le ministre de l'éducation, Gideon Saar, a présenté les réformes de l’enseignement pour marquer le début de la nouvelle année scolaire.

Il confirmait son intention de supprimer le terme "Nakba" des manuels scolaires en arabe et annonçait son intention de lancer des cours sur le patrimoine juif et le sionisme. Il a également dit qu'il lierait les futurs budgets des écoles à leur capacité à convaincre les élèves d'effectuer leur service militaire ou national.

Les citoyens arabes sont généralement exemptés de service militaire, bien que les responsables aient récemment essayé d’encourager le service national civil à sa place.

Mohammed Barakeh, un membre arabe du Parlement, a dénoncé le lien entre les budgets et le service national, en disant que M. Saar «devait comprendre qu'il est le ministre de l'Education, et non celui de la Défense".

Le système d'enseignement arabe séparé a besoin de milliers de salles de classe et est massivement sous-financé – il est dépensé jusqu'à neuf fois plus d’argent pour un élève juif que pour un élève arabe, selon des études. Une étude publiée le mois dernier par l'Université hébraïque de Jérusalem, a montré que les écoles juives recevaient cinq fois plus d’argent que les écoles arabes pour les classes d'éducation spéciale.

M. Netanyahu, qui accompagnait M. Saar lors d’une tournée des écoles la semaine dernière, semble donner son approbation aux réformes proposées: "Nous préconisons l'éducation qui insiste sur les valeurs, le sionisme et l'amour de la terre».

M. Barakeh a aussi accusé les ministres du gouvernement de rivaliser entre eux pour promouvoir des mesures hostiles à l’égard de la minorité arabe. "Celui qui cherche la gloire la trouve grâce aux idées racistes à l’égard des Arabes : les ministres de l'infrastructure, de l'éducation, des transports, tous».

M. Barakeh faisait allusion à une série de propositions récentes.

Avigdor Lieberman, le ministre des Affaires Etrangères et leader du parti d'Extrême Droite, Yisrael Beiteinu, a annoncé le mois dernier que la formation du service diplomatique ne serait ouverte qu’aux candidats ayant accompli leur service national.

Sur les 980 employés du Ministère des Affaires Etrangères, seuls 15 sont Arabes, une tendance qui reflète l’ensemble du secteur de la fonction publique selon Sikkuy, une organisation des droits des Arabes prônant la coexistence.

Le ministre du Logement, Ariel Atias, a demandé une séparation communale entre les citoyens juifs et arabes et a créé une campagne pour rendre la Galilée, où vivent la plupart des citoyens arabes, «plus juive».

Le ministre de l'Intérieur, Eli Yishai, a approuvé une vague de démolitions de maisons, dont la plus controversée a eu lieu dans la ville arabe d'Oum al Fahm dans le Wadi Ara, où un quartier de commerces a été rasé deux fois au bulldozer ces dernières semaines.

Le ministre des Transports, Israël Katz, a insisté sur le fait que les panneaux routiers indiquant les localités ne soient qu’en hébreu, effaçant ainsi les noms arabes des communautés telles que Jérusalem, Jaffa et de Nazareth.

Les députés arabes ont fait l’objet d’attaques verbales répétées de la part des membres du gouvernement. Le mois dernier, le ministre des infrastructures,Uzi Landau, a refusé de rencontrer Taleb al Sana, le chef du parti de la Liste Arabe Unie, pour des affaires parlementaires, en justifiant sa décision en disant les députés arabes "s’efforçaient constamment, ici et d'ailleurs, de délégitimer Israël en tant qu’État juif ».

Peu de temps après, M. Al Sana et son collègue Ahmed Tibi, le vice-président du parlement, ont assisté au congrès du Fatah à Bethléem, ce qui a incité M. Lieberman à déclarer: «Notre principal problème, ce n'est pas les Palestiniens, mais Ahmed Tibi et ses semblables - ils sont plus dangereux que le Hamas et le Jihad [islamique] ensemble».

M. Tibi a répondu: «Quand Lieberman, le ministre des Affaires étrangères, affirme que, les Israéliens ordinaires comprennent qu'il voudrais que je sois tué comme un terroriste, c’est l'incitation la plus dangereuse."

Le sondage annuel de l’Index de Démocratie Israélienne, publié le mois dernier, a montré que 53% des Juifs israéliens soutenaient les initiatives pour encourager les citoyens arabes à partir.

M. Farah a déclaré que la date de grève avait été choisie pour coïncider avec l'anniversaire de la mort de 13 citoyens arabes en Octobre 2000 pour mettre en évidence aussi bien l'absence de poursuites contre l'un des policiers impliqués et que l'apologie officielle et continuelle de la violence contre les citoyens arabes par la police et les citoyens juifs.

27 citoyens arabes ont été tués par la police dans des circonstances inexpliquées, depuis les morts d’octobre, a déclaré M. Farah, avec une seule condamnation.

La semaine dernière, Shahar Mizrahi, un policier en civil, a reçu une peine de 15 mois de prison pour avoir tiré à bout portant dans la tête de Mahmoud Ghanaim. Le juge a qualifié l’acte de Mizrahi d’"irréfléchi".

Cette semaine, dans une autre affaire controversée, Shaï Dromi, propriétaire d'un ranch dand le Néguev, a été condamné à six mois de service communautaire pour avoir tué un intrus bédouin, Khaled Al Atrash, alors que celui-ci s'enfuyait.

M. Farah a déclaré que la façon dont étaient considérés les citoyens arabes par le gouvernement avait été illustré par un commentaire du ministre de la Sécurité publique, Yitzhak Aharonovitch, en Juin. Lors d'une inspection d’agents de police qui travaillent clandestinement comme toxicomanes, le ministre a félicité l’un d’entre eux parce qu’il ressemblait à un «vrai sale Arabe»
Traduction : MG pour ISM

Un tribunal israélien ordonne à l’Etat de démolir des maisons palestiniennes

Israel - 10-09-2009
Par Saed Bannoura
En réponse à une plainte déposée par un groupe de colons israéliens, la Haute Cour israélienne a statué mercredi que le gouvernement israélien devait démolir deux maisons palestiniennes dans les villages d'Al-Sawaya et de Yatma.

Le plaignant israélien, un groupe connu sous le nom de 'Regavim’ dont la mission est de «préserver les terres de la nation", a soutenu que l'armée israélienne, qui exécute les ordres de démolition, fait une distinction entre les Israéliens et les Palestiniens lors de la mise en application des ordres.

Personne au tribunal n’a mentionné le fait que les territoires palestiniens étaient sous occupation militaire israélienne, et sont donc soumis à un ensemble de normes et de droits différent que les colons israéliens qui occupent illégalement les terres palestiniennes.

L'armée israélienne exécute des centaines d'ordres de démolition contre les Palestiniens chaque année, et seule 1 à 2 démolitions de colonies israéliennes sont effectuées chaque année. Mais le groupe israélien 'Regavim’ a affirmé que les structures israéliennes étaient visées de façon injuste et disproportionnée, et que l'armée devrait plutôt faire appliquer les ordres de démolition contre les Palestiniens.

Depuis qu'Israël a occupé la Cisjordanie et la bande de Gaza, les Forces d'Occupation Sionistes ont délivré, de façon extraordinaire, que très peu de permis de construire aux Palestiniens vivant en Cisjordanie et à Gaza. Au lieu de cela, les troupes israéliennes ont facilité l’installation de centaines de milliers de civils israéliens dans des cités nouvellement construites, connues sous le nom de colonies, construites illégalement sur des terres palestiniennes saisies.

Les colons israéliens qui s’installent sur les terres palestiniennes sont autorisés à construire sans permis de construire, et une fois qu'ils ont construits une certaine partie de l'infrastructure, le gouvernement israélien est tenu par sa propre loi de reconnaître la colonie et la construction des infrastructures - routes, électricité, canalisations – et de soutenir l'existence de la colonie et son expansion. Il y a actuellement plus de 300 colonies israéliennes construites de cette façon sur les terres palestiniennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Le juge de la Cour suprême, Hanan Melcer, qui travaillait comme avocat des colonies israéliennes, avant de devenir juge à la Cour Suprême, a remis en cause les priorités du gouvernement, en disant qu'elles «manquaient de directives claires et méthodiques en ce qui concerne dans quel cas agir ou non, afin de prouver qu'aucune distinction n'était faite entre les communautés. "

Le juge a omis de noter que, parce que les Palestiniens vivent sous occupation, et sont donc une population protégée, ils devraient être soumis à un ensemble différent de normes que les Israéliens qui construisent des colonies sur des terres volées aux Palestiniens.
Traduction : MG pour ISM

MARCHE INTERNATIONALE SUR GAZA, 27 décembre 2009 / 3 janvier 2010 - Coordination France

France - 10-09-2009
Par Coalition Internationale pour mettre fin au siège de Gaza
Si nous nous joignons au peuple de Gaza dans cette marche pour la liberté et que des millions d’autres dans le monde voient cette manifestation via internet, nous pourrons mettre fin au siège sans qu’une goutte de sang soit versée.
Si le monde entier nous regarde, Israël ne peut pas nous stopper.


Objectifs et principes :

Amnesty International a dénoncé le blocus de Gaza comme "une forme de punition collective de toute la population de Gaza, une violation flagrante des obligations d'Israël de la 4ème convention de Genève".

Human Right Watch a qualifié le Blocus de "une violation grave du droit international".

L'ancien Président Jimmy Carter a déclaré que les habitants de Gaza sont traités "comme des animaux" et a appelé "à mettre fin au siège de Gaza" qui maintient 1,5 millions de personnes dans une extrême pauvreté.

Sara Roy, de l'université de Harvard, spécialiste mondiale de la bande de GAZA a déclaré que la conséquence du siège est indéniablement le maintien d'une grande souffrance générée en grande partie par Israël, avec la complicité de la communauté internationale, notamment les Etats-Unis et l'Union Européenne.

Le droit international est clair. La conscience de l'humanité est choquée. Pourtant le siège de Gaza se poursuit. La population de Gaza a exhorté la communauté internationale à aller au-delà des simples condamnations verbales.

Il est temps pour nous d'agir.

LA MARCHE POUR LA LIBERTE

Pour marquer l'anniversaire de la sanglante agression israélienne contre la bande de Gaza, la coalition internationale organise une marche internationale pour mettre fin au blocus illégal et inhumain de Gaza rassemblant des citoyens venant du monde entier.

La marche s'inspire du soulèvement populaire non-violent palestinien, de l'Intifada et de la lutte de résistance contre l'annexion des terres palestiniennes, notamment par le mur d'annexion et d'apartheid.

Elle s'inspire également du mouvement des volontaires internationaux qui participent à la résistance et aux mouvements de désobéissance civile palestiniennes, en participant aux récoltes avec les agriculteurs, en se joignant aux équipages des navires qui ont participé à briser en partie le blocus par voie de mer et aux convois terrestres pour apporter une aide humanitaire à la population de la bande de Gaza.

La marche s'inspire de celles organisées par le Mahatma Gandhi et par le mouvement des noirs américains qui se battaient pour l'égalité des droits et contre le racisme.

Gandhi appelait son mouvement Satyagraha – Soutenir la vérité. Nous soutenons que le siège israélien de la bande de Gaza est illégal et inhumain.

Face aux Etats qui refusent d'envoyer des forces de protection pour le peuple palestinien et de contraindre Israël à respecter le droit international, nous devons nous interposer concrètement et physiquement, de façon non-violente entre les forces d'occupation israélienne et le peuple palestinien en vue d'arrêter le blocus, les massacres, la colonisation et d'imposer une paix juste.

Cette action s'inscrit dans toutes celles déjà entreprises pour exiger la fin de l'occupation, dénoncer l'enferment du peuple palestinien et le déni des ses droits les plus élémentaires. En exigeant l'ouverture des frontières et la libre circulation des biens et des personnes, cette marche s'inscrit également et se veut complémentaire à la campagne non-violente de "Boycott, Désinvestissement, Sanction" lancé par la société civile palestinienne pour isoler le régime d'apartheid israélien.

Nous ne prenons pas partie dans la politique intérieure palestinienne. Nous sommes du côté du droit international, des droits humains fondamentaux et du libre choix des peuples à choisir leur destin. Pour ces raisons, nous soutenons également le droit au retour des milliers de réfugiés palestiniens qui, pour la plus part, sont maintenus dans des conditions précaires à Gaza, en Cisjordanie et ailleurs.

Cette marche sera un maillon important dans la chaine de résistance contre les violations flagrantes d'Israël du droit international.

Le siège est illégal. Le mur est illégal. Les démolitions de maisons sont illégales. Les barrages routiers et les points de contrôles armés sont illégaux, les détentions et les tortures sont illégales, la colonisation est illégale…

La vérité est que si le droit international était respecté, l'occupation n’existerait pas.

La manifestation ne peut réussir que si nous éveillons la conscience de l’humanité.

Si nous nous joignons au peuple de Gaza dans cette marche pour la liberté et que des millions d’autres dans le monde voient cette manifestation via internet, nous pourrons mettre fin au siège sans qu’une goutte de sang soit versée.
Si le monde entier nous regarde, Israël ne peut pas nous stopper.

Joignez-vous à nous !

Contact pour la coordination française de la marche :

06.82.72.47.70.
06.83.29.52.65.

aziboabebe@hotmail.com
julio_diallo@hotmail.fr


Partage du butin de guerre : Saisies, confiscations et ventes des biens palestiniens par Israël (suite et fin)

Palestine - 10-09-2009
Par Salman Abu Sitta
Une confrontation de ces graves violations du droit et du droit à la propriété peuvent tomber dans deux catégories : (1) la loi israélienne et (2) le droit international. Faire appel au droit israélien est d'une valeur limitée, car ce droit est délibérément conçu pour saisir, confisquer, utiliser et vendre les biens palestiniens seulement aux Juifs.
La loi elle-même ne peut être contestée, seule son application et son interprétation peuvent l’être. Cependant, le droit international traite les violations des droits de l'homme, du droit humanitaire, des crimes de guerre et des traités par des Etats voyous.


63. Adalah, le Centre juridique pour les Droits de la Minorité Arabe en Israël, a fait plusieurs présentations devant les nombreux gouvernements israéliens au sujet de ces violations. (37)
Le 19 Mai 2009, dans un lettre (38) adressée au procureur général d’Israël, Adalah a contesté l'intention de l'ILA de vendre les droits de propriété des Biens des Absents sur les bases suivantes :
1. La vente de ces propriétés est illégale au regard du droit israélien et constitue l’expropriation finale du droit à la propriété de leurs biens des réfugiés palestiniens. Ces propriétés sont sous la responsabilité temporaire du Gardien des Biens des Absents.
2. La vente contredit la Loi Fondamentale: Terres d'Israël 1960, article 1, qui interdit le transfert de la propriété des biens qu'elle définit comme "Terres d'Israël", "soit par la vente, soit d’une autre façon".
3. L'objectif particulier de la Loi sur les Biens des Absents », selon la décision de la Cour Suprême était de « préserver les biens des absents, de crainte qu'ils soient abandonnés à qui voudrait s’en saisir » (39)
4. Si la vente a lieu, les nouveaux propriétaires pourront agir librement avec les biens des absents acquis. Cela rend sans valeur l'article 29 de la Loi sur les Biens des Absents qui permet au Gardien de "rendre" les biens conservés. (40)


64. En outre, dans une lettre adressée au Procureur général d'Israël, Adalah a contesté l’accord d’échange de terres entre le FNJ et l’ILA sur les bases suivantes : (41)
1. L'application des règles du FNJ à d'autres terres détenues par Israël prolongera les règles discriminatoires du FNJ de l'usage exclusif de l’ensemble des terres par des Juifs, discriminant ainsi la population non juive.
2. Cette application des règles du FNJ est contraire au principe d'égalité selon la décision de la Cour Suprême. (42)

65. Comme la plupart des terres qui seront remises au FNJ sont situées dans le district de Beer-Sheba (Néguev), la population palestinienne de la région a protesté contre cette action qui les transformera encore une fois en sans-abri depuis 1948.
Le Conseil régional pour les villages non reconnus du Naqab (RCUV) a fait une déclaration publique contre la confiscation de leurs terres sous couvert d’un échange de terres entre le FNJ et l’ILA. (43)

66. Le problème est bien plus important que cela. Israël a qualifié l'ensemble du district de Beer Sheba de « mewat terra nullius », terre désolée, où personne ne vit ou n’est propriétaire de terrains ; si des gens y vivent, ce sont des nomades non pertinents. Israël prétend que ni les Ottomans, ni le Mandat Britannique ne reconnaissaient la possession de terres à Beer Sheba. Ceci est faux historiquement, matériellement et légalement.

67. Dès 1596, les Ottomans reconnaissaient le droit à la propriété et percevaient des taxes sur les cultures à Beer Sheba. (44) Juste avant la Première Guerre mondiale, les Ottomans avaient défini 5 millions de dunums de terrains privés comme en témoigne le rapport du Comité spécial de l’armée en date du 4 Mai 1891. (45)

68. La correspondance turco-égyptienne au sujet de l'accord de 1906, définissant la ligne administrative entre la Palestine et l'Egypte, contient des documents prouvant la possession de terres par des Palestiniens des deux côtés de la ligne. (46)

69. Le Mandat Britannique reconnaissait également la possession des terres à Beer Sheba. (47) De plus, le Règlement foncier de 1940 du Mandat Britannique interdisait aux Juifs d’acheter des terres à Beer-Sheba (Zone A).
Dans ses cartes officielles, le Mandat Britannique n’incluait pas non plus Beer Sheba dans les zones désignées comme "Terres domaniales d'Etat".

70. Le Mandat Britannique reconnaissait non seulement les possessions palestiniennes à Beer Sheba, mais il refusait également, lorsqu'il était sollicité, d'enregistrer des propriétés juives contraires au Règlement foncier de 1940. (48)
Dans les années 40, les rapports bimensuels du commissaire de district de Beer Sheba montrent un soutien matériel du gouvernement aux agriculteurs de Beer-Sheba pour qu’ils cultivent leurs terres et il leur imposait des taxes. (49)
Des photographies aériennes de la Royal Air Force datant de 1945-1946 montrent de vastes zones de culture. Ainsi, l'affirmation selon laquelle ces terres sont mewat est totalement sans fondement.


Restitution à travers le Droit International

71. Le droit international est très clair sur la question des biens des Palestiniens, qu’ils appartiennent aux réfugiés ou non. La Résolution 194(50) stipule le retour des réfugiés dans leurs biens et une indemnisation pour les dommages et les pertes.
Plus précisément, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté plusieurs résolutions intitulées: «Biens des réfugiés de Palestine et leurs revenus" (51) pour la protection de leurs biens.
Chacune de ces résolutions : "Réaffirme que les réfugiés arabes de Palestine ont droit à leurs biens et aux revenus en provenant, conformément aux principes de la justice et de l'équité ". Ceci est également basé sur le principe de l'inviolabilité de la propriété privée qui n'est pas diminuée par une occupation, un changement de souveraineté ou un passage du temps.


72. Comme Adalah le notait dans sa lettre au Procureur Général d'Israël(52), la vente des biens des absents constituerait, en pratique, l'expropriation finale de ces biens à leurs propriétaires, et le droit à la propriété serait transféré aux acheteurs, des citoyens (juifs) de l'État et d'autres Juifs vivant hors d'Israël.
Une telle action est contraire à l'article 147 de la Quatrième Convention de Genève, qui stipule que "l'appropriation à grande échelle" de biens dans des territoires occupés constitue une «infraction grave» à la Convention de Genève.

73. En outre, l’article 46 de Convention de La Haye concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre de 1907(53) stipule la nécessité de respecter le droit de la propriété privée et interdit explicitement la confiscation de celle-ci: «L'honneur et les droits de la famille, la vie des individus et la propriété privée, ainsi que les convictions religieuses et l'exercice des cultes, doivent être respectés. La propriété privée ne peut pas être confisquée

74. La décision rendue dans l'affaire n° 10 du Tribunal Militaire américain de Nuremberg, Etats-Unis contre Alfried Krupp et al. a été la première à aborder la confiscation des biens après la fin des combats de la Seconde Guerre mondiale. Le tribunal a statué, entre autres, que cette confiscation constituait une violation de l'article 46 de la Convention de La Haye, qui, comme noté ci-dessus, interdit la confiscation des propriétés privés.

75. Un avis juridique sur cette question indiquait (54) :
En Juin 1948, l’accent d’Israël sur la conquête comme critère légal pour la confiscation de propriétés était bien ancrée dans la doctrine obsolète de butin de guerre, dans laquelle la conquête seule suffit à justifier la saisie de biens. Cette politique enfreint la Convention de La Haye et tombe probablement sous la définition de «pillage» utilisé à Nuremberg.

76. Comme le notait Kraetzmer (55), ni l'occupation israélienne des terres palestiniennes en 1948, ni sa Loi Fondamentale mentionnée ci-dessus, signifie qu'Israël, même s’il déclare sa souveraineté sur la région proscrite, possède un titre de propriété sur ces terres ou les détient de façon légale.

77. Surtout, le nettoyage ethnique très répandu qu’Israël a commis en 1948, et par la suite sous des formes diverses, est un crime contre l'humanité, selon l'Article 7(d) du Statut de Rome de la Cour Internationale de Justice du 17 Juillet 1998.
En commettant environ 70 massacres (56) contre les Palestiniens en 1948, il a commis un génocide selon l'Article 6(a) du Statut de Rome. En outre, Israël a commis plusieurs crimes de guerre tels que définis par l'art. 8(a), notamment les paragraphes (i), (ii), (iii), (iv), (vii) (viii) du Statut de Rome.
L’Article 8(b) (xiii) définit "la destruction ou la saisie des biens de l’ennemie", en d'autres termes, le pillage, comme un crime de guerre. Il est clair que tous ces actes et leurs conséquences sont illégaux et appellent à des sanctions internationales

78. Les juristes internationaux, W.T. et S.V. Mallison, ont analysé les revendications israéliennes en Cisjordanie et à Gaza après l'occupation de 1967. Ils ont réfuté toutes ces allégations en vertu du droit international (57) bien avant que l'avis consultatif de la CIJ soit donné. (Voir paragraphe 55)
Ils confirment que les Conventions de Genève s'appliquent et montrent que les colonies israéliennes sont illégales, ainsi que l’expulsion de la population existante ou le transfert de la population de l'occupant dans les territoires occupés.

79. Mallison démontre l'irrecevabilité de l'expropriation des terres, en particulier à Jérusalem, conformément à la résolution du Conseil de sécurité 252 du 21 Mai 1968 après avoir rappelé les résolutions 2253 et 2254 de l’Assemblée Générale, au sujet de la nullité de «toutes les mesures et actions législatives et administratives prises par Israël». (58)


Recommandations

80. Il est recommandé que tous les États membres concernés des Nations Unies proposent à l'Assemblée Générale des Nations Unies d’adopter des résolutions dans lesquelles l'Assemblée générale :
(1) déclare que toute saisie, transfert et/ou vente des biens mobiliers et immobiliers palestiniens à toute entité juive depuis le 29 Novembre 1947 est nulle et non avenue.
(2) Réaffirme le caractère sacré des droits à la propriété des citoyens ou des réfugiés palestiniens.
(3) Réaffirme le droit des réfugiés à recevoir un revenu équitable de leur propriété à la valeur marchande actuelle.
(4) Demande au Secrétaire général d'envoyer une mission d'enquête pour :
(a) inspecter, classer, enregistrer et documenter les biens mobiliers et immobiliers palestiniens, que ces biens soient privés, communs ou publics ou pour un usage commun, par le passé ou attribuées dans l'avenir, des terres de pâturage ou pour le bénéfice de la population palestinienne ou pour l'utilisation des ressources naturelles dans ou au-dessus du sol ou de la surface de l'eau.
(b) consigner et retrouver la vente, l’arrangement, l'affectation, la location ou l’utilisation de l'usufruit des biens palestiniens décrits au paragraphe (a) à toute partie depuis le 29 Novembre 1947 et d'inverser cette vente, arrangement ou affectation.
(c) rendre accessible la documentation ci-dessus à l'autorité désignée dans l'OLP.
(d) faire une déclaration publique mondiale que toute vente, achat, arrangement, affectation, location ou l'utilisation de l'usufruit des biens palestiniens du paragraphe (a) ci-dessus, autres qu’avec le consentement écrit des propriétaires légaux (d’origine) obtenu de bonne foi et de plein gré, y compris leurs droits aux terrains publics ou leurs droits communs à tout espace territorial, est nulle et non avenue.
(5) Prie tous les États membres, où existent des enregistrements des biens palestiniens, où sont enregistrés des ventes/achats, où résident des acheteurs ou vendeurs, ou où sont accumulés ou échangés des bénéfices provenant de toute transaction se rapportant à des biens palestiniens, de :
(a) d'annuler ces transactions, ventes ou bénéfices, et d'inverser leurs effets,
(b) les traiter ainsi que leurs conséquences comme illégales,
(c) confisquer toutes les valeurs matérielles et non matérielles provenant de celles-ci et
(d) mettre tous les bénéfices ou les fonds collectés pour mener à bien ces opérations sur un compte géré par l’UNCCP au nom des Palestiniens.
(6) charger l’UNCCP de renouveler ses efforts, avec l'aide des pays membres, pour mettre en œuvre la restitution de tous les biens palestiniens, et leur restitution à leurs propriétaires d'origine et/ou à leurs héritiers.


NOTES

1 Fischbach, Michael R. Records of Dispossession: Palestinian Refugee Property and the Arab Israeli Conflict, New York: Columbia University Press, 2003 , p. 15.

2 Ibid, pp. 15-16.

3 Ibid, p. 17; Ben Gourion, qui était bien au courant de la situation, notait dans son journal de guerre, (10 Février 1948, voler les Arabes, 1 Mai, pillage complet du Wadi Nisnas, à Haïfa, 17 Juin, pillage de Jérusalem, 15 Juillet, la terrible question du pillage et du viol... etc,
Voir David Ben Gurion, “Journal de Guerre, 1947-1949”, (traduction arabe), Institut des Etudes Palestiniennes, 1993.
Selon les termes de l'écrivain juif Moshe Simlansky, «Les gens (Juifs) ont été pris d’une frénésie de pillage; des individus, groupes, hommes, femmes et enfants. Ils sont tombés comme des vautours sur le butin: des portes, des fenêtres, des vêtements, des tuiles ... "; Voir Tom Segev, "Les Premiers Israéliens - 1949 ", (traduction arabe), Institut des Etudes Palestiniennes, Beyrouth, 1986, p. 88.
Mais le pire s’est produit à Lydda et Ramla où les 60.000 habitants ont été expulsés par les armes. L'IDF a chargé 1800 camions rien qu’à Lydda(Segev p. 85). "Un officier a emmené son 5e bataillon à Al-Ramla pour y effectuer des pillages" - (Ben Gourion, Journal de Guerre, 15 Juillet). Ben Gourion s’est rendu dans les deux villes conquises où le butin lui a été montré. Il a noté dans son journal le 20 Juillet, j'ai vu une richesse fabuleuse, nous devons la sauver avant qu'il ne soit trop tard". La concurrence entre les organisations gouvernementales, les pillards individuels pour les possessions des Palestiniens expulsés était forte. On dit que des hauts dirigeants du Mapai ont reçu "90% des biens abandonnés", (Segev, p. 98).

4 Fischbach, note 1, p. 17.

5 UN Doc A/648, 1948.

6 Fischbach, note 1, p. 19.

7 Fischbach, note 1, p. 21.

8 Jiriys, Sabri, Palestine Year book of International Law (PYIL), Vol. II, 1985 pp. 18-36. (Définition des Absents). La Loi sur les Biens des Absents 5710/1950 (4 Lois d’Israel) déclare dans l’Article 1 (b) que l'"absent" signifie :
(1) Toute personne qui, à un moment donné dans la période comprise entre le 29 novembre 1947 et le jour où une déclaration a été publiée en vertu de l'article (9) (d) de l'ordonnance relative à l'administration et à la justice de 1948 disant que l'état d'urgence proclamé par le conseil d'Etat provisoire le 19 mai 1948 a cessé d'exister, était légalement propriétaire d'un bien quelconque se trouvant sur le territoire d'Israël ou bénéficiait ou le détenait que ce soit directement ou par l'intermédiaire d'une autre personne, et qui, à un moment donné pendant la période précitée,
(i) était ressortissant ou citoyen libanais, égyptien, syrien, saoudien, transjordanien, irakien ou yéménite, ou
(ii) se trouvait dans l'un de ces pays ou dans une partie de la Palestine située hors du territoire d'Israel ou
(iii) était citoyen palestinien et avait quitté son domicile habituel en Palestine pour se rendre :
(a) en un lieu situé hors de la Palestine avant le 1er septembre 1948, ou
(b) en un lieu situé en Palestine et occupé à l'époque par des forces qui tentaient d'empêcher l'établissement de l'Etat d'Israël ou qui le combattaient après sa création ;

9 Don Peretz, Israel and the Palestine Arabs, Washington: Middle East Institute, 1958, p. 152.

10 Fischbach, note 1, pp. 24-25.

11 Fischbach, note 1, p. 26

12 Jiryis, PYIL note 8, p. 23. Voir également George E. Bisharat, Land, Law and Legitimacy in Israel and the Occupied Territories, The American University Law Review, Vol. 43, pp.467-591, 1994.

13 Jiryis, Ibid, p. 25.

14 Des détails ont été compilés par Adalah www.adalah.org/eng/pressreleases/pr.php?file=09_06_22.

15 Jonathan Cook, “Disappearing Palestine: Israel’s Experiments in Human Despair”, London, Zed Books, 2008, footnote 60, p. 255-256.

16 Walter Lehn et Uri Davis, Le Fonds National Juif, London et New York : Kegan Paul font International, 1988, p. 131.

17 Abu Hussein, Hussein and McKay, Fiona, Access Denied: Palestinian Land Rights in Israel, London: Zed Books, 2003, p.72.

18 Pour plus de détails sur cette “vente” des terres des réfugiés, voir le rapport : http://www.plands.org/JNF%20Report1.pdf;

19 La première aide américaine à Israël de 100 millions de dollars a été accordée sous forme de prêt via l’Export-Import Bank. Pour l'histoire de l'aide américaine à Israël, voir: Jeremy M. Sharpe, US Foreign Aid to Israel, Washington: Congressional Research: The Library of Congress, Janvier 5, 2006.

20 Cela a déclenché la confiscation des terres mentionnées dans le tableau 3 et la carte 2 ordonnée par le ministre des Finances.

21 La preuve de cela est citée par Fischbach, p. 65: Granott, la Réforme Agraire, pp. 108, 111; Lehn et Davis, le Fonds National Juif, p. 132; FO 371/82257, Tel-Aviv au Foreign Office, 14 Novembre 1950; Yediot Aharonot, le 31 août 1999 dans : David Blougrund, le Fonds National Juif, Etude Politique No. 49, Washington et Jérusalem: Institut des Hautes Etudes Stratégiques et Politiques, 2001, p. 7.

22 Lehn and Davis, op. cit, note 16, p. 108.

23 Jiriys, Palestine Year book of International Law (PYIL), p. 34.

24 Cette vente d'un petit bout de terre palestinienne démontre la fausseté de l'argument d'Israël selon lequel la totalité des terres et des biens palestiniens ne valent pas plus de 300 millions de dollars si des compensations étaient versées

25 Off the Map: Land and Housing Rights in Israel’s Unrecognized Bedouin Villages, HRW report, Vol. 20, No. 5 (E), Mars 2008.

26 Raja Shehadeh, Droit des Occupants: Israël et la Cisjordanie, Washington: Institut des Etudes Palestiniennes, 1985.

27 Voir http://ochaonline.un.org/; http://www.arij.org/; http://www.btselem.org/English/index.asp

28 La Cour a conclu que les zones occupées par Israël en 1967 sont des territoires occupés en vertu du droit international, Paragraphe 78. La Cour a statué que le Règlement de La Haye de 1907, ainsi que la 4e Convention de Genève s'appliquent aux territoires occupés. Contrairement à la position de longue date d'Israël, la Cour a répondu que les conventions sur les droits de l’homme s'appliquent aussi bien en temps de paix qu’en temps de conflits armés. Ces instruments de défense des droits humains sont les suivants: le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (CCPR), le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (CESCR) et la Convention relative aux droits de l'enfant (CRC). (D’après le commentaire de Susan M. Akram et John Quigley).
Voir le texte intégral de l'avis consultatif: Conséquences juridiques de la Construction d’un Mur dans les Territoires Palestiniens Occupés, 2004, la CIJ Rep (9 Juillet 2004), disponible sur: http://www.icj-cij.org/docket/files/131/1676.pdf

29 Haaretz, 2 Août 2009, “Judge: Israeli Law applies in disputed West Bank Territory”.

30 Pour plus de détails, voir : www.arij.org/editor/case_studies/view.php?recordID=2006 .

31 Jerusalem Post, 24 Juin 2009, Le tribunal met en attente l’échange de terres entre le FNJ et l’ILA. La transaction concerne le transfert d'environ de 70.000 donums de terres du centre de l’Etat au FNJ, ce qui conduit à "accorder la propriété pleine et permanente de 290.000 logements à des personnes qui les louent actuellement».

32 Werczberger, Elia and Borukbov, Eliyaha, .L’Israel Land Authority (ILA): Relique ou Nécéssité?, Politique d’Utilisation de la Terre 16 (1999), 129-138, p. 133.

33 Akiva Eldar, Réforme de la Terre et Loi Mofaz, Haaretz, 3 août 2009.

34 Le député travailliste Pines-Paz a commenté: "C'est la continuation de la violence politique du gouvernement et de la coalition de [Netanyahou]". Il ne défendait pas les droits des réfugiés. Il faisait allusion à «l'utilisation cynique du pouvoir» pour gagner des partisans.

35 Prenons le cas d'Abdul Latif Kanafani, dont la maison familiale située au 15, rue Al Burj à Haïfa a été mise en vente. Voir Aljazeera.net, 22 Juin 2009, «Palestinian plots up for grabs”. Au moins 282 maisons ont été vendues depuis deux ans et demi, a déclaré Adalah, un centre juridique palestinien. En 2009 Mai, un bloc d'un demi-hectare à Jaffa a été vendue à un groupe juif.

36 Le notoire Avigdor Lieberman, le ministre des Affaires étrangères et Ariel Atias, le ministre du Logement, ont exprimé des déclarations extrêmement racistes à cet effet.
Voir, par exemple, Jonathan Cook, serment de fidélité pour décourager les Arabes, 8 Juin 2009, www.jkcook.net/Articles2/0396.htm.

37 Voir le site internet d’Adalah : www.adalah.org.

38 Voir l’Appendixe 1. Voir également la déclaration d’Adalah en date du 22 Juin 2009,

39 Ibid, Para 11.

40 Ibid, Para 18.

41 Adalah, 9 Juillet 2009, voir Appendixe 2.

42 Ibid, Paragraphes 5, 6.

43 Haaretz, 7 Juillet 2009, Les Bédouins critiquent l’échange de terres proposé entre le FNJ et l'administration de l’Etat.

44 Voir : WD Hutteroth, Kamal Abdulfattah, Géographie historique de la Palestine, la Transjordanie et la Syrie du sud à la fin du 16ème siècle, Erlangen: Erlanger Geographisctie Arbeiten, 1977.

45 Archives Turques, document IMMS 122/S229.

46 Voir la correspondance entre le gouvernement égyptien dirigé par les Britanniques et Londres et Constantinople pendant plusieurs mois, sur les droits des tribus, de la propriété et de la réaction, la force des forces turques en Palestine, le pouvoir d’intervention du sultan, le rôle de la flotte britannique dans la région. Pour plus de détails, voir Patricia Toy (ed.), Palestine Boundaries, 1833-1947, Cambridge: Archive Editions, 1989, Vol.1, pp. 548-630.

47 Public Records Office CO 733/2/21698/folio 77, 29 Mars 1921; McDonnell, Law Reports of Palestine, 1920-1923, p. 458.
En Mars 1921, Churchill a rencontré les principaux cheikhs de Beer Sheba, le Cheikh Hussein Abu Sitta et le cheikh Freih Abu Middain, Il les a assurés que leur propriété foncière et le droit d’usage seraient respectés. Entrevue enregistrée avec le cheikh Abou Sitta, Juillet 1969, Amman.

48 Political Diaries of the Arab World – Palestine and Jordan, 1945-1946, Vol. 8, Archive Editions, Reading, UK, 2001, p. 228.

49 Ibid, Vol. 9, p. 472, paras 162, 163.

50 A/RES/194 III du 11 décembre 1948. Paragraphe 11 déclare :
Décide qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou endommagé lorsque, en vertu des principes du droit international ou en équité, cette perte ou ce dommage doit être réparé par les Gouvernements ou autorités responsables ;
Donne pour instructions à la Commission de conciliation de faciliter le rapatriement, la réinstallation et le relèvement économique et social des réfugiés, ainsi que le paiement des indemnités, et de se tenir en liaison étroite avec le Directeur de l’Aide des Nations unies aux réfugiés de Palestine, et, par l’intermédiaire de celui-ci, avec les organes et institutions appropriés de l’Organisation des Nations unies ;

51 Voir par exemple, A/RES 51/129 du 13 Décembre 1996, A/RES/52/62 du 10 Décembre 1997, A/RES 53/51/ du 3 Décembre 1998.

52 Voir note 38.

53 Convention (IV) concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre et son Annexe: Règlement concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre. La Haye le 18 Octobre, 1907. http://www.icrc.org/dih.nsf/FULL/195.

54 Michael Kagan, “Destructive Ambiguity – Enemy Nationals and the Legal Enabling of Ethnic Conflict in the Middle East,” Columbia Human Rights Law Review, Vol. 38, no. 2 (Winter 2007): 295. Kagan is a law professor at the University of Tel Aviv.

55 David Kraetzmer, Le Statut juridique des Arabes en Israel, Jerusalem: L’Institut pour les Etudes Arabes-Israéliennes, 2ème Edition, 2002, (en Arabe), p. 62.

56 Voir par exemple, Ilan Pappe, le Nettoyage Ethnique de la Palestine, Oxford: One World Publications, 2006; Abdul Jawad, Saleh, Massacres Sionistes : La Création du Problème des Réfugiés palestiniens pendant la Guerre de 1948, Conférence Heidelberg, pp. 59 – 127.

57 Mallison, W.T et S.V., The Palestine Problem in International Law and World Order, Essex, UK: Longman, 1986, pp. 244-275.

58 Ibid, p. 221-224.
Traduction : MG pour ISM