vendredi 18 juin 2010

Ban Ki-moon encouragé par l'annonce d'Israël de revoir sa politique sur Gaza

17 juin 2010 – Le Secrétaire général, Ban Ki-moon, s'est dit encouragé par la décision du gouvernement israélien de revoir sa politique sur Gaza, a fait savoir jeudi son porte-parole par communiqué de presse. Il espère que la décision d'Israël est « une véritable étape » vers la levée du blocus.
Ban Ki-moon a demandé au Coordonnateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, d'engager immédiatement des discussions avec les autorités israéliennes pour en savoir davantage sur cette décision et sur les mesures et les différentes phases de sa mise en œuvre.

L'ONU continue de prôner un changement de politique afin que l'aide humanitaire, les produits commerciaux et les personnes soient en mesure de passer la frontière pour que la « reconstruction puisse débuter ».

L'Organisation se tient prête à intensifier ses efforts « pour aider Gaza à se reconstruire », conclut le communiqué.

A plusieurs reprises, Ban Ki-moon avait souligné que le blocus de la Bande de Gaza « créait des souffrances inacceptables, affaiblissait les forces modérées et renforçait les extrémistes ».

Après l'arraisonnement par Israël le 31 mai dernier de six bateaux remplis d'aide humanitaire en route vers Gaza, la communauté humanitaire a intensifié son plaidoyer en faveur de la levée du blocus.

Depuis 2007, Israël a renforcé les restrictions à la frontière, ce qui a progressivement étouffé l'agriculture et la pêche et détruit tout le tissu économique de la Bande de Gaza, avait fait savoir l'Association des organisations internationales de développement (AIDA).

Plus de 60% des ménages sont maintenant dans une insécurité alimentaire qui menace la santé et le bien être des enfants, des femmes et des hommes, indique l'AIDA. Elle propose de renforcer le secteur agricole « qui offre une solution pratique aux problèmes humanitaires ».

Un rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) publié en mai dernier critiquait également les restrictions imposées par le gouvernement israélien sur les Territoires. Plus d'un an après l'opération militaire 'Plomb durci', menée par l'armée israélienne dans la Bande de Gaza, les trois-quarts des infrastructures détruites ou endommagées ne sont toujours pas reconstruites ou réhabilitées, indique le rapport.

Le PNUD estime que 82,5% des écoles sont encore en ruine, que 75% des terres cultivables restent inutilisables et que 60% des entreprises privées n'ont pas réussi à reprendre leurs activités.
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=22210&Cr=Gaza&Cr1= 

Communiqué de presse d’Al-Aqsa TV par satellite suite à l’interdiction de diffusion demandée par le gouvernement français

Gaza - 17-06-2010

Par Al Aqsa TV 

15 juin. En moins de 24 heures, le conseil d’EUTELSAT, premier opérateur européen de services fixes par satellite, a pris la décision de cesser de diffuser Al-Aqsa TV Gaza-ville. Noor Sat, qui héberge la chaîne, cessera la diffusion par satellite 48 heures après la date de cette décision. Nous, employés d’Al-Aqsa TV par satellite, considérons que cette décision n’a ni pertinence ni justification juridique, qu’elle n’est pas fondée sur le droit de la diffusion par satellite, les lois de la liberté publique et les lois du travail journalistique international. Nous estimons que la décision d’interrompre notre diffusion est une réponse aux désirs des Israéliens et des Américains de cacher la vérité et de réprimer les libertés publiques.


Devant un abus aussi flagrant, nous demandons au Conseil des Ministres arabes de l’Information de se réunir d’urgence et de prendre les mesures juridiques pour garantir la liberté journalistique des organes d’information arabes. Nous demandons aux organes médiatiques et aux organisations pour les droits de l’homme de reconsidérer la politique d’interférence occidentale sur la liberté de la presse arabe et les violations répétées de la souveraineté des médias arabes, dont Al-Aqsa TV. Nous ne serons pas une nouvelle victime.

Nous, à Al-Aqsa TV, tenons le gouvernement français pour responsable de l’adoption de cette résolution et de ses conséquences. En réponse, nous leur demandons de respecter et de se conformer au droit international et humanitaire qui garantit la liberté d’opinion et d’expression. Nous soulignons également à nos téléspectateurs et à ceux qui nous aiment que nous ne manquerons pas de vous transmettre notre message. Nous continuerons à dénoncer les pratiques de l’occupation, nous continuerons d’être la voix de la liberté et de nous centrer sur notre pays, la Palestine.

Le Hamas exige une levée totale du blocus israélien sur Gaza

17/06/2010  
Le Hamas a rejeté jeudi l'annonce par "Israël" d'un soi-disant assouplissement de son blocus du territoire palestinien, exigeant sa levée totale.
 "Nous rejetons la décision sioniste, qui constitue une tentative de contourner la décision internationale d'une levée complète du blocus de la bande de Gaza", a déclaré à l'AFP Ismaïl Radwane, un dirigeant du mouvement palestinien Hamas.
Il a dénoncé "une tentative d'atténuer la pression internationale afin de pouvoir continuer le siège de Gaza".
Le cabinet de sécurité israélien a décidé un assouplissement factice du blocus imposé à la bande de Gaza, en facilitant seulement et selon les Israéliens, l'entrée de "biens à usage civil" et de "matériaux pour des projets civils" dans l'enclave palestinienne, selon un communiqué du bureau du Premier ministre Benjamin Netenyahu.

Feltman : nous avons payé plus de 500 millions de dollars pour ternir l’image du Hizbullah

17/06/2010  
Certes , ce n’est pas une première que des millions de dollars soient dépensés pour nuire à la réputation et à l’image du Hezbollah et donc de la Résistance !
Mais quand c’est un haut responsable américain qui l’avoue voire s’en vante, la question cela mérite une pause !
Jeffrey Feltman, ex-ambassadeur des Etats-Unis au Liban et actuellement secrétaire d'Etat adjoint pour les Affaires du Proche-Orient a expliqué à la commission du Sénat chargée des affaires du  Proche-Orient et de l’Asie centrale son point de vue sur le Hezbollah et sa position au Liban ... Or le plus important dans ses propos c’est son témoignage  sur le rôle financier des Etats-Unis au Liban pour nuire à l’image du Hezbolah !
« Les États-Unis ont fourni de l'aide et du soutien au Liban afin de réduire l’attirance  de la jeunesse libanaise envers le  Hezbollah à la, et ce à travers l'USAID et le Partenariat moyen-oriental. Nous avons versé plus de 500 millions de dollars à cet effort, a déclaré Feltman !"  
Le député du bloc de la Résistance, sayed Nawaf Moussaoui a déclaré sur notre chaîne al-Manar : "Selon nos informations, il est possible de vérifier ce que  Feltman a dit à savoir que les États-Unis ont payé à la presse, à des partis, à des individus   plus de 500 millions de dollars via  l 'Agence américaine pour le développement et via le partenariat Moyen-Orient et l'argent est versé. Et donc tous les discours et les insultes sans compter les accusations exprimés contre le Hezbollah ont été financés de l'administration américaine. "
Moussawi a dénoncé  l’affaire au Parlement, en promettant qu’un tel scandale sera poursuivi et dénoncé devant toutes les commissions parlementaires jusqu’à ce que tous les dossiers liés à un tel scandale soient ouverts et traités par la  justice libanaise.

Des dirigeants occidentaux accourent au secours d’Israël : Aznar en tête!!

17/06/2010  
Pour faire face à la portée médiatique importante de l’attaque israélienne meurtrière contre la flottille de la Liberté, laquelle comptait des personnalités politiques, littéraires, académiques occidentales importantes, une contre-offensive semble se préparer, pour porter secours à l’entité sioniste, et surtout à son image, profondément ternie.
S’est chargé d’ouvrir la campagne, l’ancien Premier ministre espagnol José Maria Aznar, qui a lancé un appel au secours, pour porter assistance à  Israël, «  le plus proche allié de l’Occident dans une région perturbée »,  sur les pages du quotidien londonien Times. (Ce journal en perte de crédibilité qui avait publié de fausses informations  selon lesquelles l’Arabie Saoudite a donné son feu vert à Israël pour attaquer l’Iran, ce que les responsables saoudiens ont catégoriquement nié).
Pour cette fin, ce responsable espagnol appartenant au post-franquisme, met beaucoup du sien. Intitulant son article d’une dramatisation forcée«  Soutenez Israël, s’il tombe, l’Occident tombera !!».
Selon lui, la crise n’est en rien due au blocus israélien de la Bande de Gaza qui n’est selon ses propos « qu’un faux bruitage qui vise à détourner l’attention de ce qui se passe réellement ».  Avouant que la défense d’Israël n’est certes pas une mission facile et ne jouit pas d’une grande popularité , Aznar juge que l’occident devrait s’écarter des sentiments de courroux, en traitant d’Israël, et adopter une position rationnelle et pondérée pour prendre en considération plusieurs données.  
Parmi lesquelles, ce responsable espagnol,( impopulaire parmi les siens depuis qu’il a soutenu la guerre de Bush en Irak en 2003, contre l’opinion de 80% des espagnols), en cite le fait qu’Israël ait été créé par une décision onusienne, ce qui selon ses termes «  devrait exclure le moindre doute sur sa légitimité ». (33 états ont décidé de l’usurpation de la Palestine !!, ndlr) . « Que c’est un pays qui dispose d’institutions démocratiques bien ancrées et d’une société dynamique, ouverte et supérieure dans plusieurs domaines : culturel, scientifique et technologique ».  
Selon cet homme, soupçonné par le dirigeant vénézuélien Hugo Chavez d’avoir soutenu la tentative coup d’état organisée contre lui en 2002,  « les racines, l’histoire et les valeurs d’Israël sont occidentales », mais observe-t-il, cette entité «  présente une particularité singulière ; celle que c’est le seul pays occidental dont la légitimité et l’existence posent toujours des questions depuis sa fondation ».  
Dans une plaidoirie se lamentant sur le sort d’Israël, Aznar énumère que ce dernier a fait l’objet  d’offensives de la part de ses voisins, qui s’est par la suite poursuivie par les attentats suicides et enfin «  par la dernière guerre qui n’est autre que cette campagne pour délégitimer son existence dans les instances internationales et les milieux politiques ».
Se désolant que malgré les soixante deux années écoulées depuis la création de cette entité, cette dernière se trouve toujours « en posture de défense pour son existence, face aux missiles qui sont larguées contre elle du nord et du sud, et aux  menaces de la rayer de la carte,  venant de la part de l’Iran, qui tente de se doter de l’armement nucléaire ».  
Selon l’avis d’Aznar, accusé dans son pays d’avoir voulu manipuler les médias pour faire accuser l’Eta d’une attentat perpétré en 2004, l’instabilité au Proche Orient n’est pas liée à l’occupation israélienne des territoires arabes, et à son refus de reconnaître les droits légitimes du peuple palestinien ; mais elle est due à « la montée de l’extrémisme islamique qui prône l’éradication d’Israël comme devoir religieux, et en raison de l’Iran qui veut imposer sa suprématie dans la région ».
Et de conclure «  ces deux choses ne constituent pas seulement de menace  pour Israël, mais pour le monde occidental, voir pour le monde entier ».
Critiquant  le regard que portent les Occidentaux sur le Proche- Orient, il le qualifie d’obscur, et lui en veut particulièrement d’imputer à Israël la responsabilité des tragédies qui se passent ; reprochant à certains hommes politiques occidentaux « d’agir comme s’ils voulaient parvenir à une entente avec le monde islamique en sacrifiant l’existence d’Israël ».  
Estimant que le droit d’Israël d’exister dans des frontières  sures nécessite une clarté dans la vision stratégique, Aznar a souligné que  cette dernière fait de plus en plus défaut à l’Europe, ainsi qu’aux États-Unis  qui commencent à prendre le même chemin.  
Aznar semble surtout s’inquiéter d’un  repli de l’Europe de soutenir Israël, le qualifiant « d’impuissance et de défaillance ».  Et rappelant à cet égard l’initiative qu’il a lui-même lancée pour défendre Israël, baptisée  «  les amis d’Israël » et regroupant  un nombre de personnalités mondaines, politiques, économiques et intellectuelles,  à l’instar de David Trimble, de John Bolton, …
Aznar souligne que la mission de ces hommes n’est pas de défendre le gouvernement israélien et sa politique, mais surtout  de défendre Israël, son droit à l’existence et à se défendre.  
«  Israël fait partie intégrante du monde occidental, dont les racines puisent dans les traditions judéo-chrétiennes ; si la composante juive s’estompe de cette civilisation et Israël s’effondre, le sort de ce monde court à sa perte, car leur destin est inséparable », conclut finalement Aznar.
Lequel ne cherche même pas à réfléchir ses mots avant de les écrire, attribuant  une connotation de guerre de religions au conflit au Proche-Orient.
Juifs et Chrétiens contre Musulmans !!  

Réserves gazières et les missiles du Hezbollah: nouvelle équation d'équilibre

17/06/2010  
Le Hezbollah et ses missiles ont, une nouvelle fois, refait surface dans l'équation d'équilibre avec l'ennemi israélien, mais cette fois-ci sous un nouveau titre: la saisie par l'occupation des énormes réserves de gaz découvertes au large de la côte libanaise.    
L'entité sioniste n'a pas caché sa préoccupation du consensus libanais sur cette question, au moment où Tel Aviv insiste à nier les droits des Libanais dans ces champs découverts. 
Le quotidien israélien Haaretz a reflété la crainte israélienne du Hezbollah et de ses missiles en publiant, en titre, une image de Sayed Hassan Nasrallah souriant devant un champ gazier sous-marin. 
Pour leur part, plusieurs commentateurs israéliens ont sondé la position du Hezbollah sur cette question, affirmant qu'elle sera un nouveau titre pour la résistance, notamment à la lumière du consensus libanais sur la nécessité de faire face aux plans israéliens de s'accaparer de cette richesse. 
La télévision israélienne a rapporté dans ce contexte, les propos du président du conseil exécutif du Hezbollah Sayed Hachem Safiyeddine qui a affirmé que "ces richesses sont un droit du peuple libanais qui doit en profiter. Ceci confirme le besoin du Liban à la force contre Israël. Si au Liban, nous avons besoin des centaines et des milliers de missiles pour défendre notre souveraineté, dignité et nos eaux, nous aurons alors besoin d'armes, de force et de résistance supplémentaires pour défendre nos richesses".  
Notons que le potentiel économique de ce gisement est évalué à 30 milliards de dollars, et son extraction qui est une opération techniquement délicate, a besoin des dizaines d'années, soit 50 ans, selon les estimations israéliennes.
Pour l'expert israélien en droit international, Yoav Hreiss, "si le Liban veut commencer son action de forage il doit entamer un dialogue avec "Israël" via les Nations-Unies". 
Reste à dire, quelle sera la réponse libanaise face à l'intransigeance d'"Israël" qui ne cesse de qualifier d'"infondées" les requêtes libanaises"?  

Kidnappé par les Israéliens et abandonné par la Grande-Bretagne

jeudi 17 juin 2010 - 05h:45
Jamal Elshayyal - Al Jazeera
Jamal Elshayyal, collaborateur d’al Jazeera, fait ici le récit de l’assaut israélien sur la flottille d’aide humanitaire destinée à Gaza. 
Tout d’abord, je dois m’excuser d’avoir mis autant de temps pour mettre à jour mon blog. Les evènements de ces derniers jours ont été choquants, pour dire le moins, et je suis encore en train d’essayer d’assimiler tout ce qui est arrivé. C’était la semaine passée que je me trouvais sur le pont du Mavi Marmara et que j’aperçevais les navires de guerre israéliens encore à distance, alors qu’ils s’approchaient de la flottille d’aide humanitaire. J’avais peu idée à ce moment-là à quel point les évènements à venir allaient être mortels et sanglants.
Ce que je vais écrire ici, ce sont des faits, pas une opinion, ni une analyse. C’est toi, lecteur, qui jugeras.
Après avoir détecté les bateaux de guerre à distance (vers environ 11 heures du soir), les organisateurs ont appelé les passagers à mettre leur gilet de sauvetage et à rester à l’intérieur du bateau tandis qu’ils évaluaient la situation. Le navire de guerre transportant des hélicoptères est resté à distance pendant plusieurs heures.
A 2 heures du matin, les organisateurs ont informé qu’ils avaient dérouté le bateau, restant aussi loin que possible d’Israël et aussi loin qu’ils le pouvaient dans les eaux internationales. Ils voulaient surtout éviter d’être confrontés à l’armée israélienne, au moins durant la nuit. Juste après 4 heures, l’armée israélienne a attaqué le bateau, dans les eaux internationales. C’était une attaque sans qu’il y ait eu la moindre provocation. Des gaz lacymogènes ont été utilisés, des grenades assoudissantes ont été lancées, et des balles d’acier enrobées de caoutchouc ont été tirées, venant de toutes les directions.
Des dizaines de bateaux rapides transportant chacun de 15 à 20 soldats israéliens cagoulés, armés jusqu’aux dents, ont entouré le Mavi Marmara qui transportait près de 600 civils désarmés. A ce moment-là deux hélicoptères survolaient le navire. Des commandos à bord de ces hélicoptères se sont mis à tirer aussi.
Deux personnes, qui ne portaient aucune arme, ont été abattues juste à quelques mètres devant moi. Des dizaines de civils désarmés ont été blessés sous mes yeux.
Un soldat israélien, armé d’un pistolet-mitrailleur et d’un revolver, a été immobilisé par plusieurs passagers. Ils le désarmèrent. Ils n’ont pas utilisé ses armes mais les ont au contraire jetées par-dessus bord dans la mer.
Après un temps qui a duré une trentaine de minutes, les passagers à bord du bateau ont brandi un drapeau blanc. L’armée israélienne a continué à tirer à balles réelles. Les organisateurs ont fait une annonce par haut-parleur disant que le bateau se rendait. Mais l’armée israélienne a continué à tirer.
J’ai été la dernière personne à quitter le pont. Tous les passagers s’étaient réfugiés en dessous, dans les dortoirs. Il y avait un état de choc, de la colère, de la peur, le désordre.
Les médecins couraient dans toutes les directions, essayant de soigner les blessés ; il y avait du sang sur le sol, les larmes couraient sur le visage des gens ; des cris de douleur et d’angoisse étaient poussés de partout. La mort était présente.
Trois passagers gravement blessés étaient soignés à même le sol, dans la zone de réception du bateau. Leurs vêtements étaient imprégnés de sang. Des passagers regardaient, choqués, d’autres lisaient des versets du Coran pour tenter d’apaiser les blessés tandis que les médecins s’activaient désespérément pour les sauver.
Plusieurs annonces ont été faites par haut-parleur, en hébreu, en arabe et en anglais : « Ceci est un message pour l’armée israélienne, nous nous sommes rendus. Nous n’avons pas d’armes. Nous avons des personnes gravement blessées. S’il vous plait, venez les chercher. Nous ne ferons aucune violence. »
Il n’y avait pas de réponse.
Une des passagères, députée au parlement israélien, a écrit une pancarte en hébreu, disant excatement la même chose ; elle la brandissait en même temps qu’un drapeau blanc et s’est approchée des fenêtres derrière lesquelles se tenaient les soldats israéliens. Ils ont alors pointé leur viseurs à laser sur sa tête, lui ordonnant de s’en aller.
Un citoyen britannique essaya la même chose - portant cette fois un drapeau britannique et montrant la pancarte aux soldats derrière d’autres fenêtres. Ils répondirent de la même manière.
Trois heures plus tard, les trois blessés étaient morts. Les soldats israéliens qui avaient refusé que les blessés soient soignés ont réussi là où leurs collègues avaient précédemment échoué en leur tirant dessus.
Vers 8 heures du matin, les soldats israéliens ont envahi les dortoirs. Ils ont encagoulé les passagers. J’ai été jeté sur le sol, les mains liées derrière le dos. Je ne pouvais bouger d’un pouce.
Puis j’ai été emmené sur le pont où étaient les autres passagers, forcé de me mettre à genoux sous le soleil brûlant.
Un des passagers avait les mains attachées tellement serrées que ses doigts avaient toutes les couleurs. Lorsqu’il a demandé que ses liens soient relâchés, un soldat israélien les a au contraire serrés encore plus fort. Il a laissé alors échapper un cri qui m’a donné la chair de poule sur tout le corps.
J’ai demandé à aller aux toilettes. On m’en a empêché. Et le soldat israélien m’a dit que je n’avais qu’à uriner là où j’étais, sur mes vêtements. Trois ou quatre heures après, j’ai enfin pu y aller.
J’ai été alors renvoyé, avec tous les autres passagers, dans les dortoirs. La place avait été mise à sac, elle semblait comme après un tremblement de terre.
Je suis resté sur le bateau, assis, sans aucune nourriture ou boisson, sauf trois petites gorgées d’eau, pendant plus de 24 heures. Pendant ce temps les soldats israéliens avaient leurs armes pointées sur nous, le doigt sur la détente. Pendant plus de 24 heures...
J’ai ensuite été emmené hors du bateau à Ashdod où l’on m’a demandé de signer un ordre de déportation. D’après ce papier, j’étais entré illégalement en Israël et j’acceptais d’être déporté. J’ai dit à l’officier qu’en fait, je n’étais pas entré en Israël mais que l’armée israélienne m’avait kidnappé dans les eaux internationales et emmené en Israël contre ma volonté. Je ne pouvais donc pas signer ce document.
Mon passeport m’a alors été pris. Et on m’a dit que j’allais en prison.
Seulement à ce moment-là, mes mains ont été détachées ; j’avais passé plus de 24 heures avec les mains attachées dans le dos, sans rien à manger et quasiment rien à boire.
Une fois arrivé à la prison, j’ai été mis dans une cellule avec trois autres passagers. La cellule devait faire 2 mètres sur 3.
J’ai passé plus de 24 heures en prison. On ne m’a pas autorisé à passer même un seul coup de téléphone. Le consul britannique n’est pas venu me voir. Je n’ai vu aucun avocat.
Il n’y avait ni eau chaude ni douche.
Le seul repas était fait de pain congelé et de quelques pommes de terre.
La seule raison pour laquelle j’ai été relâché, c’était ue les prisonniers de nationalité turque refusèrent de partir tant que les prisonniers d’autres nationalités (ceux que leurs consuls n’ont pas visités et fait libérer) ne seraient pas également relâchés.
J’ai été emmené à l’aéroport Ben Gourion. Lorsque j’ai réclamé mon passeport, l’officier israélien m’a présenté un morceau de papier et m’a dit : « Félicitations, ceci est votre nouveau passeport. » J’ai répondu : « Vous devez plaisanter, vous avez mon passerport. » Ce à quoi il a répondu : « Tu me fais suer. »
Puis on m’a encore demandé de signer un ordre de déportation. A nouveau j’ai refusé.
J’ai été placé dans un avion à destination d’Istanbul.
Des soldats israéliens masqués et des commandos m’ont kidnappé dans les eaux internationales.
Des officiers israéliens en uniforme m’ont mis derrière les barreaux.
Le gouvernement britannique n’a pas levé un seul doigt pour m’aider, et depuis ces jours-là, je ni vu ni entendu un seul officiel britannique.
Le gouvernement israélien m’a volé mon passeport.
Le gouvernement israélien m’a volé mon ordinateur portable, deux caméras, 3 téléphones, 1 500 livres sterling et tout ce que j’avais.
Mon gouvernement, le gouvernement britannique, n’a même pas reconnu mon existence.
J’ai été kidnappé par Israël. J’ai été abandonné [forsaken] par mon pays.
6 juin 2009 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://blogs.aljazeera.net/middle-e...
Traduction : Nazem
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8938

Une erreur de communication ou une nécessité stratégique ?

jeudi 17 juin 2010 - 05h:44
Eve Spangler - Counterpunch
Le 31 mai, Israël a attaqué un convoi d’aide humanitaire en route pour Gaza dans les eaux internationales. Etait-ce un acte de légitime défense, une erreur de calcul idiote ou une (coûteuse) nécessité stratégique ?
L’attaque du convoi d’aide humanitaire
Israël bien sûr invoque la légitime défense : un prix Nobel, un ambassadeur américain à la retraite, un survivant de l’holocauste, un étudiant américain, etc... sont tous transformés en terroristes et un acte de guerre dans les eaux internationales devient un acte de légitime défense parfaitement légal. Seuls les partisans inconditionnels d’Israël croient à ce récit orwellien prévisible. Malheureusement le Congrès américain fait partie de ces partisans inconditionnels.
L’interrogation "Qu’est-ce qui leur a pris ?" résume l’attitude de beaucoup de commentateurs, comme Stephen Walt de Harvard, qui considère cette attaque comme une réaction à la fois inappropriée et disproportionnée.
On peut l’expliquer en partie par la propension des Israéliens à voir tous les événements à travers les lunettes de l’holocauste - une obsession qui déforme et limite la pensée de ses hommes politiques comme du peuple, ainsi qu’Avraham Burg l’a fait remarquer. Le discours sur l’holocauste est si omniprésent que même ceux qui le déplorent ne peuvent y échapper. Uri Avneri, par exemple, compare l’attaque du Mavi Marmara à l’attaque britannique de l’Exodus en 1947 afin de démontrer que l’agresseur "vit dans une bulle, dans une sorte de ghetto mental qui... nous empêche de voir une autre réalité, celle qui est perçue par le reste du monde".
De nombreux critiques israéliens, de leur côté, regrettent que les USA permettent ces égarements. Au lieu de contenir Israël et de l’amener à un comportement plus approprié, les USA lui fournissent des armes, de l’argent et une couverture diplomatique à l’ONU. Noam Chomsky a dit : "Israël pense qu’il peut commettre de tels crimes impunément parce que les USA les tolèrent et que l’Europe emboîte généralement le pas aux USA". Et de fait la vitesse avec laquelle les réserves timides d’Obama à propos de l’assaut ont été court-circuitées par l’approbation du Congrès, prouve que Chomsky a raison.
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Israël pense qu’il peut commettre de tels crimes impunément parce que les USA les tolèrent...
Malgré la complicité américaine, la question : "Qu’est-ce qui leur a pris ?" garde tout son sens car, du point de vue israélien, l’attaque a eu un prix plus élevé que prévu en termes d’impact sur l’opinion publique et n’a pas non plus réussi à faire taire, comme Israël l’avait espéré, les protestations contre la politique israélienne surtout en ce qui concerne le blocus de Gaza.
Toutefois, même si elle se révèle plus coûteuse et moins probante que prévu, une stratégie n’est pas nécessairement une erreur de calcul de la part de l’agresseur. Au contraire il y a toutes les raisons de supposer que l’attaque, soigneusement planifiée et préméditée, est en fait le résultat d’un calcul immoral mais loin d’être stupide des leaders israéliens dans l’intérêt supérieur de leur pays.
D’abord, l’Administration américaine fait réellement pression pour qu’Israël cesse la construction dans les colonies, allège le blocus de Gaza et accepte la création de deux Etats. La plupart des personnes qui souhaitent une juste solution au conflit du Moyen-Orient s’impatientent et doutent car les exigences d’Obama paraissent surtout rhétoriques. Cependant pour Netanyahu, l’Administration d’Obama représente une rupture dramatique avec la carte blanche (carte blanche en français dans le texte - NdT) que Bush lui donnait. Devant la menace que la paix se fasse, la nécessité de rapatrier au moins quelques colons symboliquement, et la perspective de perdre le contrôle d’une partie de la Cisjordanie, les Israéliens font ce qu’ils ont toujours fait : ils font tout leur possible pour provoquer la violence des Palestiniens. Si Netanyahu pouvait provoquer une autre Intifada, il pourrait retarder indéfiniment les concessions. Rappelez-vous comment Sharon est monté sur le Mont du Temple dans un moment stratégique similaire et a provoqué la seconde Intifada. Si les Palestiniens n’avaient pas une très grand discipline politique, l’attaque de la flottille de Gaza, comme le massacre de l’opération "Plomb durci" de l’année dernière, aurait pu aboutir au même résultat.
Deuxièmement, les Américains sont à nouveau dans une année électorale. Et l’Administration d’Obama semble désirer ouvrir le débat sur l’enjeu stratégique que constitue Israël pour les USA, ce qui est sûrement le débat qu’Israël craint le plus. Dans ces conditions, n’importe quel gouvernement israélien sait qu’il a intérêt à aider les Républicains à gagner les élections. A cet intérêt structurel, s’ajoute l’inclination naturelle : Netanyahu est proche de Richard Perle, son ancien conseiller aux Affaires é trangères et à travers Perle, de Paul Wolfowitz et Dick Cheney. De sorte que les sympathies personnelles et les visées politiques se sont combinées pour créer un contexte parfait pour l’attaque de la flottille. Si les Démocrates osaient la critiquer, ils prendraient l’énorme risque de voir les votes juifs aller aux Républicains ; s’ils ne la critiquaient pas, ils redonneraient par le fait même carte blanche à Israël comme Bush l’avait fait, même si c’est à contre-coeur.
Plus important encore, la nécessité qu’a Israël de faire taire les critiques a de profondes racines historiques, qui vont bien au-delà des événements actuels. Le but d’Israël a toujours été de "judaïser" la terre qu’il contrôle, un projet qui nécessite l’expulsion des Palestiniens et son corollaire, la répression de toute critique de cette politique. Une fois que le sionisme a eu rejeté la notion d’une patrie juive dans une Palestine multiraciale, en faveur d’un Etat exclusivement juif, le nettoyage ethnique est devenu une partie odieuse mais indispensable de son programme. Les événements actuels ne sont que le dernier chapitre d’une histoire qui a commencé quand les leaders du premier Congrès sioniste ont entendu de la bouche des émissaires envoyés en Palestine pour étudier la possibilité pour les juifs de s’y installer que "la mariée est belle mais qu’elle est mariée à un autre homme". A partir de ce jour jusqu’à aujourd’hui le but du sionisme a été de prendre le contrôle de la terre palestinienne en expulsant les Palestiniens qui y vivaient.
Les premiers colons sionistes ont espéré que les autorités coloniales britanniques se chargeraient du "transfert". Comme elles ne l’ont pas fait, les colons israéliens, avant et après la création de l’Etat d’Israël, ont pris les choses en main et ont perpétré la Nakba, la Catastrophe, pendant laquelle environ deux tiers de la population palestinienne ont été chassés et les trois quart des villages ont été détruits en même temps que se créait l’Etat d’Israël.
L’expulsion ne s’est pas arrêtée là. Elle a continué pendant les guerres suivantes, en instaurant des lois militaires pour contrôler les Palestiniens habitant à l’intérieur d’Israël, en occupant les terres palestiniennes en 1967, et en mettant en oeuvre des politiques pour détruire la société palestinienne en provoquant une émigration "volontaire" par la construction de colonies, de routes réservées aux seuls colons, d’un Mur de séparation, du contrôle stratégique des nappes d’eau et la plantation d’arbres par le Jewish National Fund sur les ruines des villages palestiniens pour qu’ils soient complètement effacés de l’histoire.
Aujourd’hui les citoyens israéliens d’origine palestinienne constituent 20% de la population d’Israël mais sont confinés sur 3% de sa surface. De même en Cisjordanie et dans Jérusalem-Est, un demi-million de colons israéliens augmentent leur contrôle sur la terre chaque jour, laissant un peu moins de 10% de la terre de la Palestine historique à un Etat palestinien éventuel. Dans ce contexte, la destruction acharnée des responsables des structures militantes de Gaza, y compris l’attaque du convoi d’aide humanitaire est simplement et logiquement l’étape suivante. Certains prédisent que les Palestiniens finiront comme les Indiens d’Amériques, parqués dans des réserves, loin de nos yeux et de nos préoccupations. D’autres prédisent que les réserves, ou bantoustans, seront maintenues aussi longtemps que les Arabes ont du pétrole et qu’une fois que les réserves de pétrole des Arabes seront épuisées, Israël procédera au "transfert" de tous les Palestiniens hors de Palestine.
Que l’une ou l’autre de ces prédictions se révèle exacte, il est clair que le nettoyage ethnique est au coeur du projet sioniste et que c’est donc une nécessité absolue pour l’Etat d’Israël d’empêcher (à n’importe quel prix) qu’il ne soit dénoncé. Il ne s’agit donc pas du tout d’une erreur de communication. Tant que les Américaine refusent de voir le lien entre sionisme et nettoyage ethnique, nous ne pouvons espérer que les opposants israéliens manifestent "un amour sans concession" à Israël, et nous ne pouvons pas jouer honnêtement le rôle de concilateur pour les 11 millions de gens qui vivent entre la rivière de Jourdain et la Méditerranée. Nous ne pouvons pas évaluer nos intérêts stratégiques nationaux, protéger l’intégrité de notre politique intérieure, ni actualiser nos valeurs les plus chères, tant que nous continuons à nier le nettoyage ethnique de la Palestine.
(JPG)
Eve Spangler est professeur de sociologie au Boston College et membre fondateur de l’organisation "Juifs pour une Paix Juste".
L’auteur doit quelques idées exprimées dans cet article au Docteur Elisabeth Sherman et à Toufic Haddad.
14 juin 2010 - Counterpunch - traduction : Dominique Muselet
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8939

BHL, Lévy, Lanzmann... Comment ils confisquent le débat sur Israël

publié le vendredi 18 juin 2010
Pierre Puchot

 
En France, débattre publiquement du conflit israélo-palestinien n’est pas donné à tout le monde. C’est le privilège d’un petit club, surreprésenté dans les médias où il multiplie les chroniques. Et lorsqu’un point de vue contradictoire se fait jour, la riposte ne tarde pas à s’organiser.
Fin mai, Régis Debray publie une lettre À un ami israélien , ouvrage dans lequel il met notamment en garde l’Etat hébreu contre l’« autisme » qui le guette, tant Israël paraît selon lui écartelé désormais entre « grands esprits universels et petits politiciens véreux, high-tech et basses besognes, films admirables et guerres détestables, démocratie et ségrégation ».
Mise en scène par l’hebdomadaire Le Point , qui publie les bonnes feuilles du livre, la sortie du livre le 19 mai épouse en partie les craintes de Régis Debray, qui redoutait que « Paris pardonne moins que Tel-Aviv » . C’est ainsi le titre « Gaza, Shoah, Juifs de France : la charge de Régis Debray contre Israël » qui s’affiche en Une de l’hebdomadaire. « Très peiné, j’ai envoyé à Giesbert ( le directeur du Point) un texte qu’il a élégamment publié, confie Régis Debray, avec lequel Mediapart a publié un entretien à l’occasion de la sortie de l’ouvrage. Je voyais déjà pointer à mon encontre l’accusation d’antisémitisme. Je ne me suis pas livré à une charge contre Israël, mais à une interpellation, au pas de charge je le reconnais, d’un ancien ambassadeur d’Israël à Paris (Elie Barnavi). Et le fond était tout de même de compréhension, de dialogue. »
À l’intérieur du Point , face à un sobre compte-rendu de lecture, un entretien avec Claude Lanzmann. « Il fallait trouver un "contre" commente Elisabeth Lévy, la journaliste auteur de l’entretien et contactée par Mediapart. J’avais pensé à Finkielkraut, et puis ça s’est fait avec Lanzmann. » Intitulé sans détour « Debray ne comprend rien à Israël » , l’entretien est une accumulation de réactions épidermiques contre Régis Debray, « à l’acmé de ses tics » , qui « multiplie les puérilités de chansonniers » , « qui n’aime pas particulièrement Israël » .
Le cinéaste conclut en invoquant la supposée « détestation d’Israël  » de Régis Debray. De son côté, Elisabeth Lévy ?"qui « n’approuve pas » le terme de "détestation " " choisit de prendre quelque liberté avec la déontologie et, se faisant à la fois juré et procureur, rédige dans la foulée de l’entretien un article pour l’hebdomadaire Marianne , nouveau réquisitoire contre l’ouvrage de son « ami » Régis Debray aussitôt republié dans Causeur.fr, site dont elle est elle-même rédactrice en chef.
« Mais où est le problème ? interroge-t-elle. L’entretien du Point, ce n’est pas mon point de vue, c’est celui de Lanzmann. Même si mes entretiens sont connotés, je vous l’accorde, c’est davantage une discussion. Après, l’article, je l’ai écrit dans Marianne, et avec l’accord de l’hebdomadaire, je l’ai republié sur Causeur. Vous cherchez vraiment midi à 14h. Ce livre a suscité en moi des réactions, et j’avais envie d’écrire dessus, notamment parce j’ai trouvé la partie qui concerne la France proprement délirante. » Outrée, la teneur de l’article d’Elisabeth Lévy laisse peu de place au débat, surtout quand il aborde la question de l’antisémitisme en France, et que la journaliste évoque « les centaines de milliers de personnes » qui, en 2003, « sous prétexte de s’opposer à la guerre en Irak, traçaient le signe d’égalité entre les croix gammées et l’étoile de David, Sharon et Hitler »...
« Je m’attendais à pire, l’accueil fut moins virulent que je ne le pensais, commente Régis Debray. Le Crif, Lanzmann, les radios communautaires ont accompli leur devoir : ce sont des fanatiques, qui rencontrent une culpabilité française, tout simplement. Leur prépondérance médiatique s’accorde à une sorte de repentance. Je trouve savoureux de voir Lanzmann, juif français plus israélien que les Israéliens, m’accuser de ne rien comprendre à Israël, dont un ancien ambassadeur en France, Elie Barnavi, me crédite d’avoir pigé l’essentiel. C’est symptomatique de l’hiatus entre l’extrémisme de la diaspora et le réalisme autochtone. »
Les « insoumis » qui « cognent »
« Dans son livre, Debray se plaint qu’en France, il n’y en ait que pour les juifs, souffle Elisabeth Lévy. Or en 2003, j’ai vu des manifestations à connotation antisémite dans mon pays. Si vous ne les avez pas vues, tant mieux pour vous. Et toutes ces manifestations où l’on commence par prier... Si vous ne voyez pas tout cela, eh bien, continuez à vivre dans votre joli monde, continuez à vous voiler la face, pendant que je reçois en permanence des messages antisémites de personnes qui ne se cachent même plus, qui ne prennent même plus de pseudo... »
Cette confusion organisée entre Israël, l’islam et l’antisémitisme coupe l’herbe sous le pied du contradicteur et trouve un écho plus que favorable dans d’autres rédactions : ainsi Elisabeth Lévy s’affiche-t-elle cette semaine en Une de l’hebdomadaire Valeurs actuelles , qui titre « Les insoumis, ces intellectuels qui résistent à la pensée unique » ...
Mais de quelle pensée unique s’agit-il ? Celle dénoncée par l’éditorialiste François d’Orcival (« de l’Institut » ), prompt pourfendeur de l’« unanimité politico-médiatique mondiale pour condamner Israël » dans l’affaire de la flottille Free Gaza (sur laquelle Mediapart a publié de nombreux articles), qui se lance dans le journalisme fiction ? reprenant au passage mot pour mot le schéma de communication de l’armée israélienne ? et justifie : « S’il y a neuf tués dans les quatre minutes de l’assaut, c’est qu’ils (les soldats israéliens) ont été provoqués. »
Et tant pis pour les rapports d’autopsie, qui montrent que les soldats israéliens ont parfois tiré à bout portant, et criblé de balles chacun des neuf militants turcs tués par l’assaut. Tant pis si l’on n’a jamais retrouvé la moindre arme dans aucun des bateaux de la flottille, en dehors du matériel nécessaire au fonctionnement de toute embarcation. L’important, c’est de dénoncer, ou plutôt de « cogner », pour paraphraser le portrait d’Elisabeth Lévy, « car les gens qui vous cognent dessus vous font exister » , glisse-t-elle dans Valeurs actuelles.
Alors, on « cogne », ou plutôt on martèle le même message, et l’on « victimise ». Quand Claude Lanzmann considère qu’« Israël est malheureusement tombé dans un piège affreux » , Elisabeth Lévy est « d’accord avec lui, même si la mort des neuf Turcs est regrettable » . Chroniqueur au Point , contributeur occasionnel à Marianne , Bernard-Henri Lévy évoque le 7 juin dans Libération (dont il est actionnaire) un assaut « stupide », car « il y avait d’autres façons d’opérer pour éviter que ne se referme ainsi, dans le sang, le piège tactique et médiatique tendu à Israël par les provocateurs de Free Gaza ».
« Franchement, réveillez-vous, cette flottille, c’est une opération politique instrumentalisée par la Turquie contre Israël, scande Elisabeth Lévy. S’il s’agissait vraiment d’une opération humanitaire, ils seraient passés par la route » , ajoute-t-elle, ignorant le fait que le blocus israélien s’impose à Gaza sur terre comme sur mer.
Des journalistes en quête d’outrance
BHL, Lanzmann, Finkielkraut ou Lévy accumulent les tribunes, chroniques et entretiens dans Libération , Le Monde , Le Point, L’Express , Valeurs actuelles , Marianne , Causeur.fr, France Culture... Comment une telle offensive médiatique peut-elle s’organiser  ? « D’abord, il y a quelque chose qui me gêne, c’est que tous les noms que vous me citez sont juifs », glisse Elisabeth Lévy. Mais encore ? « Je tiens à vous le faire remarquer, c’est tout, rétorque-t-elle. Après, il y a beaucoup moins de calculs dans tout ça que d’urgence, de bordel, de vie normale de la presse. J’ai lancé en même temps Lanzmann et Finkielkraut, mais je n’avais pas l’intention de faire les deux. Mais j’ai essayé aussi d’avoir Shlomo Sand, qui n’est pas sioniste. Et si on a fait Lanzmann, c’est aussi parce que Franz (Olivier Giesbert) le voulait. » « Cette omniprésence médiatique, ce n’est pas nouveau ! souffle Régis Debray. La très forte position médiatique des intellectuels pro-israéliens ne coïncide pas avec le sentiment du public. Cet hiatus existe et l’on ne peut rien contre. Bernard-Henri Lévy, par exemple, est un génie de la communication, doté de moyens matériels considérables : on ne peut rien contre. Ce sont de très bons publicitaires, ils argumentent peu et mal, ils enchaînent erreurs factuelles sur erreurs factuelles... Au reste Lanzmann ne me répond pas sur le fond, il me discrédite personnellement. Je demeure fataliste et considère que discuter avec l’un comme avec l’autre n’aurait aucun sens : non seulement je suis en position de faiblesse par rapport à leur situation sociale, mais ils ne sont pas accessibles à la réalité, à la nuance, à la complexité, à la contradiction, voire à l’autocritique. Edgar Morin en a souffert, il a même été accusé d’antisémitisme, ce qui ne manque pas de cocasserie. Me voilà donc résigné. »
À trente ans, la jeune chercheuse Elisabeth Marteu (spécialiste d’Israël, elle enseigne à Paris 1) n’a pas encore eu l’occasion de s’avouer résignée. Mais elle admet ressentir une certaine irritation à voir « toujours les mêmes têtes à la télé et dans les journaux, raconter n’importe quoi et se tromper dans les faits, c’est-à-dire donner de fausses informations au public. Nous en parlons d’ailleurs souvent entre collègues, sur le conflit israélopalestinien, c’est quelque chose qui nous pèse . Mais j’en veux davantage aux journalistes qu’aux personnes interrogées, car ce sont eux qui les invitent. »
Dans la tribune publiée par Libération du 7 juin, BHL estime notamment que le blocus de Gaza, « il ne faut pas se lasser de le rappeler, ne concerne que les armes et les matériaux pour en fabriquer  ». Selon tous les décomptes indépendants, d’Oxfam à la BBC en passant par le quotidien israélien Haaretz , le blocus de Gaza concerne pourtant plus de 4.000 produits, dont certains alimentaires...
« Le problème, c’est le système médiatique autour de ces personnes, qui laisse passer des énormités que l’on ne devrait pas pouvoir publier sans réponse, juge Alain Gresh, journaliste au Monde diplomatique spécialiste du Proche-Orient, et auteur du blog Nouvelles d’Orient. Alors que BHL profère des absurdités factuelles sur le blocus Gaza, Laurent Joffrin ne lui répond pas sur ce plan-là, factuel, comme si c’était inutile. C’est très problématique.  »
« Laurent Joffrin (directeur de la rédaction de Libération ) sait très bien qu’il y a des gens plus compétents que BHL pour parler de Gaza, poursuit la chercheuse Elisabeth Marteu. Mais est-ce qu’il ne le considère pas comme un bon client, qui va lui donner ce qu’il veut, c’est-à-dire un propos outré, qui va faire parler ? Dans son esprit, c’est plus vendeur qu’un chercheur du CNRS. Chez ces idéologues, c’est l’affectif qui intervient en premier, ils ont un rapport quasi viscéral à Israël qui s’impose dans leur lecture du conflit, et à partir de là, le débat n’est plus ouvert. Or les médias donnent peu de place à ceux qui ont une meilleure expertise qu’eux sur la situation, parce que nous sommes davantage proches du terrain. Et de fait, à cause de cela, des tendances de la société israélienne passent complètement inaperçues en France, comme la radicalisation des mouvements pacifistes israéliens, ou l’emprisonnement des militants des droits de l’homme et des Arabes israéliens. Le fait aussi que le discours en Israël sur la perspective d’un seul Etat fait un retour en force... En ce sens, la vision d’Israël proposée par ces idéologues est complètement à côté de la plaque. C’est une génération de "penseurs " qui n’est plus connectée aux réalités d’Israël et de la Palestine. »
La démocratie israélienne contre l’islamo-fascisme
C’est en partie du fait de cette rupture entre les « penseurs » et la réalité du conflit israélo-palestinien que, selon la chercheuse Elisabeth Marteu, le Hamas fait toujours figure de tabou en France. « Comment voulez-vous discuter avec le Hamas ? s’emporte Elisabeth Lévy. C’est une organisation terroriste qui veut et qui prône la destruction de l’Etat d’Israël. » « Et vous voudriez discuter avec eux ? » , ajoute-t-elle, enfouissant sous le tapis du « double discours » les déclarations de dirigeants du Hamas, comme Khaled Mechaal, prêts à reconnaître et/ou à conclure une trêve avec Israël... dans les frontières de 1967.
« Sur cette question du débat sur le dialogue avec le Hamas, il y a aussi le positionnement très particulier de l’Etat français qui joue, puisque la France est officiellement opposée à un dialogue avec le Hamas, juge Elisabeth Marteu. Et du coup, toute personne qui s’exprime dans le débat public va soutenir la même idée, pour rester dans le politiquement correct. » Un autre élément d’analyse se trouve dans la chute de la tribune de Bernard-Henri Lévy dans Libération . « Confusion d’une époque , écrit-il, où l’on combat les démocraties comme s’il s’agissait de dictatures ou d’Etats fascistes. C’est d’Israël qu’il est question dans ce tourbillon de haine et de folie, mais c’est aussi, que l’on y prenne garde, quelques-uns des acquis les plus précieux, à gauche notamment, du mouvement des idées depuis trente ans qui se voient mis en péril. »
En clair, en critiquant Israël, « que l’on y prenne garde » , c’est bien le lit de « l’islamo-fascisme » que l’on prépare, nous avertit Bernard-Henri Lévy. « On touche ici une nouvelle dimension de ce conflit, la question de l’islam, estime Alain Gresh. Dans les années 1980, pour la grande masse de l’opinion française, c’était un conflit occupant/ occupé. L’échec des accords d’Oslo et surtout le 11 septembre 2001 et ses suites ont installé l’idée qu’il s’agissait d’un conflit religieux, de civilisation, dans lequel il y aurait une vraie menace islamique, qui rejoint toute la rhétorique de la menace islamique en France, présente chez les intellectuels français, y compris des intellectuels de gauche. Ce contexte crée une ambiguïté, qui pèse sur la capacité actuelle à parler du Hamas. C’est une organisation qui n’a rien de sympathique, mais qui a gagné des élections que nous, Occidentaux, avons imposées aux Palestiniens. Ce tabou des discussions avec le Hamas est un non-sens : le problème n’est pas de dialoguer avec le Hamas sans condition, mais de discuter avec eux comme on l’a fait avec l’OLP. Au lieu de cela, nous sommes à la traîne du gouvernement israélien sur toutes les questions, un gouvernement israélien qui comprend bel et bien des composantes fascistes, bien plus réelles et opérantes que celles imaginées par Bernard-Henri Lévy. »
Une audience en perte de vitesse
En Israël, certains pacifistes voient l’année 2010 comme un tournant dans le conflit : les manifestations à Tel-Aviv et Jérusalem à l’occasion de la flottille sont parmi les plus importantes vues en Israël depuis 10 ans et l’échec de la rencontre de Camp David. Dans le même temps, en France, le raid meurtrier de Tsahal a suscité une large réprobation, qui a rendu moins audible le discours pro-israélien.
« Il faut noter, souligne Alain Gresh, que Bernard-Henri Lévy subit un discrédit depuis quelque temps, le flop de ses deux derniers livres en témoigne, malgré l’immense campagne médiatique qu’il est en capacité de susciter. Une minorité monopolise le débat, certes, mais il ne suffit plus que les médias reproduisent leurs propos pour qu’ils deviennent paroles d’évangile... »
« Depuis l’opération israélienne "Plomb durci ", je pense que leur audience a tendance à décroître, juge la chercheuse Elisabeth Marteu. Finkielkraut ou BHL se sont aussi exprimés sur d’autres sujets et ont perdu une partie de leur crédibilité, notamment sur toutes les questions d’identité nationale. Et puis, il y a la situation politique qui pèse, le fait qu’Israël puisse continuer à aller de plus en plus loin, en toute impunité malgré les pressions internationales".

Attaque israélienne contre la Flottille I : une association britannique poursuit Israël en justice

publié le jeudi 17 juin 2010
Ma’an news et Imemc

 
Alors qu’une deuxième flottille se prépare, et que selon l’ Agence France-Presse une association caritative britannique va déposer plainte en Grande Bretagne après le raid israélien meurtrier mené en mai contre un convoi d’aide pour Gaza, Israël vient de décider, sous pression, d’alléger le blocus de la bande de Gaza.
Selon Ma’an news, "Mary Nazzal-Batayneh, présidente du Fonds pour l’Aide légale à la Palestine (Palestine Legal Aid Fund -PLAF), a déclaré à l’AFP que son groupe représenterait ceux des passagers qui veulent « affirmer leurs droits par une action légale contre Israël ».
D’après l’AFP, Nazzal-Batayneh a annoncé que six avocats de réputation internationale avaient déjà rejoint l’équipe juridique qui "déposera plainte au tribunal au nom des centaines de militants illégalement kidnappés et emprisonnés, dont la plupart furent frappés et blessés, et dont presque tous les biens ont été confisqués ».
Une action juridique sera aussi entamée au nom des familles des 9 militants turcs tués lors du raid.
« Un procès doit se tenir en Grande Bretagne, basé sur le système britannique. Il pourrait être déplacé dans un autre lieu si nécessaire » a ajouté Nazzal-Batayneh sans plus de détails, toujours d’après l’AFP.
L’initiative britannique fait suite à l’information selon laquelle les militants français qui étaient dans la Flottille d’aide à Gaza vont déposer plainte contre Israël sur la base d’accusation de crimes de guerre lors du raid mené dans les eaux internationales. Ils vont remettre l’affaire à la Cour pénale internationale.
Dans le même temps, le militant pacifiste et artiste israélo-suédois, Dror Feiler, a déclaré samedi 16 juin qu’il allait déposer plainte contre Israël pour agression et emprisonnement injustifié" [1]. (...) [2]
Par ailleurs, selon Saed Bannoura sur Imemc, une deuxième flottille va partir à la mi-juillet :
"La Flottille de la Liberté II, transportant une cargaison humanitaire à la bande de Gaza assiégée partira vers Gaza au milieu de juillet 2010.
Toutes les préparatifs sont terminés et plusieurs navires sont maintenant prêts à prendre la mer d’Europe vers la bande de Gaza.
Mazin Kaheel, membre de la Campagne européenne contre le siège, a déclaré lors d’une conférence de presse au Parlement à Strasbourg, que les navires étaient prêts et que les militants espéraient partir dans la deuxième moitié de juillet.
Kaheel a ajouté que la deuxième flottille sera beaucoup plus importante que la première qui a été violemment attaquée par l’armée israélienne, faisant [une dizaine de morts et]des dizaines de blessés.
Quant à la décision israélienne de mener sa propre enquête interne sur l’attaque contre la Flottille de la Liberté, Kaheel l’a jugée inacceptable , ajoutant qu’“Israël doit comprendre qu’il lui faut payer un prix élevé, par le biais d’une commission d’enquête internationale”.
Il a déclaré que des poursuites en justice contre Israël pour cette attaque meurtrière allaient être menées dans plusieurs tribunaux au niveau international. Selon lui, la Flottille constituait une coalition internationale qui comprenait au moins 32 Etats, condition requise pour déposer plainte contre Israël devant la Cour pénale internationale."  [3]
traduction, intro, synthèse et ajout de note : C. Léostic, Afps

Israël se résout à alléger le blocus de Gaza

18/06/2010
Des travailleurs palestiniens inspectant des camions transportant 
des marchandises vers la bande de Gaza.                 Said Khatib/AFP
Des travailleurs palestiniens inspectant des camions transportant des marchandises vers la bande de Gaza. Said Khatib/AFP
Sous pression internationale, le gouvernement israélien a décidé de faciliter l'entrée des « biens à usage civil » dans la bande de Gaza, sous blocus depuis 2007. Une centaine de produits susceptibles d'être employés à des « fins militaires », comme les matériaux de construction, restent toutefois interdits.
Israël, sous pression internationale, s'est engagé hier à faciliter l'entrée des biens à usage civil dans la bande de Gaza, sous blocus depuis quatre ans, sans renoncer au contrôle de tout produit susceptible d'être employé à des « fins militaires ». Selon les médias israéliens, les nouvelles règles devraient prévoir l'établissement d'une « liste noire » de quelque 120 produits ou matériaux interdits, susceptibles d'utilisation à des « fins militaires », comme les matériaux de construction, dont les tuyaux, le ciment et le gravier, tandis que le reste serait libre d'entrée à Gaza. Une centaine de produits sont actuellement autorisés, contre 4 000 avant 2007, d'après l'organisation israélienne des droits de l'homme Gisha.
Les pressions de la communauté internationale sur Israël pour améliorer le sort des 1,5 million d'habitants du territoire palestinien se sont intensifiées après l'assaut meurtrier de la marine israélienne le 31 mai contre une flottille humanitaire internationale qui tentait de « briser » ce blocus.
L'Autorité palestinienne a jugé la décision israélienne insuffisante, exigeant la levée totale du blocus. Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a réclamé lui aussi la fin du blocus imposé à l'enclave pauvre et surpeuplée, dont plus de 80 % de la population dépend de l'aide étrangère. « Nous rejetons la décision sioniste, qui constitue une tentative de contourner la décision internationale d'une levée complète du blocus de la bande de Gaza », a déclaré Ismaïl Radwane, un dirigeant du Hamas. Il a qualifié ces mesures de « propagande médiatique ». Les Gazaouis ont davantage besoin de « ciment et de fer » que de « mayonnaise et de chips », a-t-il ironisé.
La Jordanie a demandé une levée totale du blocus, alors que l'envoyé spécial du quartette sur le Proche-Orient (États-Unis, Union européenne, Russie, ONU) Tony Blair s'est félicité de la décision, précisant que le quartette allait continuer ses discussions avec Israël pour « donner corps à ces principes » et examiner le rôle que pourraient jouer l'Autorité palestinienne et l'UE aux points de passage.
À Bruxelles, la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, a exprimé un « grand intérêt », tempéré par le fait qu'il s'agit d'une « décision de principe » dont elle a espéré l'application rapide. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, dont le pays assure la présidence de l'UE, s'est félicité de cette initiative grâce à laquelle « au lieu d'avoir une liste des biens autorisés, il y aura à l'inverse une liste » des produits interdits. « L'Union européenne va maintenant travailler pour avoir une présence européenne aux points de passage à Gaza afin de faciliter l'entrée des biens et des personnes, mais aussi assurer Israël qu'il n'y a pas de contrebande », a ajouté M. Moratinos.
De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a salué un « premier grand progrès », estimant toutefois qu'il ne serait pas « suffisant » s'il n'aboutissait pas à la fin du blocus et de la contrebande.
Pour leur part, les États-Unis ont salué la décision israélienne, espérant que la mise en œuvre de ce « principe » améliorera la situation dans le territoire. Ces changements devront intervenir en tenant compte « des besoins d'Israël en matière de sécurité », a déclaré Mark Toner, un porte-parole du département d'État.
Le chef de l'ONU Ban Ki-moon considère « encourageant » l'assouplissement du blocus mais souhaite toujours un changement fondamental de la position de l'État hébreu, a déclaré son porte-parole hier. M. Ban a appelé à plusieurs reprises à la levée du blocus, estimant qu'il causait des souffrances « inacceptables » à la population de Gaza. 

Israël effrayé par une flottille de femmes venue du Liban

18/06/2010
La presse israélienne s'est fait l'écho, hier, de l'embarras, et même de la peur des dirigeants politiques et militaires israéliens, à la perspective de l'arrivée dans ses eaux territoriales d'un navire venu du Liban. Aucune date n'a cependant été avancée pour le départ du navire, ce qui met sur leurs nerfs les militaires israéliens, qui savent qu'ils ont très peu de temps pour intervenir.
À Maghdouché, il se confirmait hier que des dizaines de Libanaises, chrétiennes et musulmanes, sont déterminées à rallier Gaza depuis le Liban à bord d'un bateau chargé d'aides médicales afin de briser le blocus, en dépit des avertissements israéliens. Les activistes partantes se sont réunies hier, dans la prière, dans ce sanctuaire marial bien connu, situé près de Saïda, pour demander la bénédiction de leur bateau, baptisé « Mariam ». C'est Mgr Élie Haddad, archevêque grec-catholique de Saïda, qui a présidé le temps de prière.
« Mariam commence à atteindre ses objectifs puisque des officiels israéliens ont exprimé leur crainte et ont envoyé des avertissements et des menaces avant de décider d'assouplir le blocus de Gaza », a déclaré la porte-parole du groupe, Rima Farah, qui n'a pas avancé de date pour le départ du navire. « Les participantes sont déterminées à avancer et nos seules armes sont notre foi en la Vierge Marie et en l'humanité », a-t-elle affirmé, insistant sur la non-affiliation de ces femmes au Hezbollah ni à une quelconque autre organisation.
Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a averti hier le Liban qu'il serait tenu pour responsable de tout départ de bateaux de ses ports à destination de la bande de Gaza. À Paris, le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Danny Ayalon, a aussi sévèrement mis en garde le Liban contre l'envoi de ce navire. Les activistes interceptées pourraient, cette fois, être jugées et incarcérées, et non pas expulsées, comme la première fois, ont averti des responsables israéliens.
Samar el-Hajj, l'organisatrice de l'expédition à laquelle doivent, selon elle, se joindre des militants européens et des journalistes, a dit que le navire était « désormais prêt ». « Nous n'avons pas peur », a-t-elle encore déclaré.

Amnesty appelle l'occupation à arrêter la démolition des maisons palestiniennes

[ 17/06/2010 - 10:37 ]
Londres – CPI

Amnesty a appelé les autorités de l'occupation israélienne à mettre fin aux opérations de démolition des maisons des Palestiniens, tout en considérant que ces pratiques obligent des milliers de Palestiniens de vivre sous la crainte quotidienne de les expulser.
Dans un rapport publié, le mercredi 16/6, sous le titre "Israël démolit les maisons des Palestiniens", Amnesty a dévoilé que les forces occupantes démolissent les maisons palestiniennes et d'autres bâtiments dans les territoires palestiniens occupés sous prétexte de la construction sans permis, en soulignant que plus de 600 Palestiniens dont la majorité sont des enfants ont perdu leurs maisons en 2009, et qui ont été démolies sur la base des ordres des autorités sionistes, selon les informations de l'ONU.
Elle a ajouté que l'entité sioniste a privé la majorité des palestiniens d'obtenir des autorisations de construction, en conséquence, ils ne trouvent d'autre choix que la construction sans permission, mais ils font cela alors qu'ils savent que les bulldozers militaires israéliens vont les démolir.

Un projet de décision au parlement européen pour condamner l'entité sioniste

[ 17/06/2010 - 11:18 ]

Strasbourg – CPI
L'agence "Qods Presse" a publié qu'un projet de décision est prévu d'être présenté, le jeudi 17/6, au parlement européen, à Strasbourg, pour condamner l'entité sioniste à cause de son attaque contre les solidaires internationaux qui accompagnaient la flottille "Liberté" dans les eaux internationales, sur son chemin vers la Bande de Gaza.
La décision appelle également à la fin du sévère blocus sioniste imposé contre la Bande de Gaza.
Cette décision approuvée par la majorité des membres du parlement européenne, appelle à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la formation d'un comité international pour enquêter sur ce crime, alors qu'elle va exprimer que l'Union Européenne est prête pour jouer un rôle de surveillance sur les passages de la Bande de Gaza.
Le parlement européen va appeler aussi le patron du commissariat et le haut représentant de la politique étrangère européenne à présenter, de façon urgente, un plan européen au Quartet international dans le but de mettre fin au sévère blocus sioniste imposé contre la Bande de Gaza.
Le projet de décision va demander également de réformer le rôle européen dans la région du Proche-Orient afin de jouer un rôle principal et actif.

Un résistant palestinien blessé dans un bombardement sioniste à Khan Younès

[ 17/06/2010 - 11:44 ]

Gaza – CPI
Le directeur des urgences et de secours au ministère de la santé, Dr. Mouawia Hassanein, a dit que les chars sionistes ont lancé plusieurs obus sur un groupe de résistants palestiniens dans le village d'Abassan, à l'est de Khan Younès, en blessant un résistant. 
Il a souligné que le résistant blessé a été transporté à l'hôpital gouvernemental de Nasser, à Khan Younès. 
Des sources sécuritaires palestiniennes avaient annoncé que l'artillerie sioniste a lancé trois obus sur des terres agricoles, à l'est de la ville de Khan Younès. 
Dans le même contexte, des forces spéciales sionistes soutenues par plusieurs blindés militaires ont envahi, jeudi matin, l'est de la ville de Rafah dans la Bande de Gaza, où elles ont rasé de grandes surfaces des terres agricoles avant de lancer une campagne de fouille dans cette région.

L'occupation prolonge la détention administrative de trois captifs Palestiniens

[ 17/06/2010 - 12:16 ]

Ramallah – CPI

Le centre d'al Ahrar pour les études des captifs et les droits de l'homme a dit que l'occupation a prolongé, pour la deuxième fois successive, la détention administrative du Dr. Soulaibi pour une durée de 6 mois.
Dans un communiqué publié, le mercredi 16/6, le centre a ajouté que Dr. Soulaibi avait été emprisonné dans la prison sioniste de Majdo, après son arrestation sur le pont d'al-Karama lors de son retour de la Mecque (Hadj), avant qu'il soit transporté à la prison d'Ofer, puis au centre d'enquête de Jalama.
Le centre a déclaré que l'occupation a transformé Dr. Soulaibi à la détention administrative après avoir échoué de le condamner ou de lui trouver des accusations, malgré que ce captif souffre de plusieurs maladies.
Le centre juridique a souligné également que les autorités de l'occupation ont renouvelé la détention administrative du président du conseil villageois de Rentis, le Cheikh Chaker Abou Salim, pour la 4eme fois successive.
L'occupation a prolongé pour la deuxième fois consécutive la détention administrative du captif Nael al-Barghouthi de la ville d'al Khalil, pour une durée de 6 mois.

Gaza : Une 2e flottille humanitaire se prépare pour un voyage en fin juillet

[ 17/06/2010 - 13:12 ]

agences
«Une deuxième flottille humanitaire se prépare pour voyager vers Gaza après que plusieurs organisations humanitaires ont décidé d’organiser un convoi à la fin du mois juillet prochain", a annoncé, mercredi, l'un des dirigeants du collectif  à Strasbourg.
«Cette deuxième flottille sera parfaitement similaire à celle arraisonnée par l’occupation israélienne le 31 mai dernier», a-t-il ajouté.
Le porte-parole de la Campagne européenne pour la levée du blocus contre Gaza (ECESG), Mazen Kahel, a souligné lors d'une conférence de presse au Parlement européen qu’il y a 6 bateaux qui sont déjà prêts pour quitter l'Europe, en espérant d’appareiller le mois prochain, en mi-juillet prochain.
Il a précisé aussi la participation d'autres organisations, comme le mouvement Free Gaza, l'ONG turque Insani Yardim Vakfi, des ONG grecques et suédoises, ainsi que le Comité international pour la levée du blocus contre Gaza et l'ECESG.
En présence du député européen travailliste britannique, Richard Howitt, et plusieurs autres promoteurs de cette initiative, dont certains avaient pris part à la première flottille, M. Kahel a déclaré : "Nous croyons que la 2ème deuxième flottille sera plus intéressante que la première".

Des extrémistes sionistes profanent un site islamique historique à Jaffa

[ 17/06/2010 - 13:33 ]

Le quotidien Jordanien Opinion – CPI

Le responsable des creusements a dit que les destructions causées par les extrémistes sionistes ont frappé la valeur du lieu, où ils ont coupé la clôture qui l'encadrait tout en démolissant le site complètement.

Tel Aviv : Les humanitaires de la Flottille ont-ils réalisé leur objectif ?

[ 17/06/2010 - 13:54 ]

agences

Le cabinet de sécurité sioniste a décidé, aujourd’hui jeudi 17/6, d'alléger le blocus imposé contre la Bande de Gaza depuis plus de 4 ans consécutifs, en réponse aux fortes pressions et colères internationales exigeant sa levée, notamment après l’assaut criminel des forces de la marine de l’armée occupante qui a tué 9 turcs et blessé des dizaines d'humanitaires de la flottille internationale de la liberté qui se dirigeait vers Gaza dans une tentative pour briser l’embargo sioniste.
Selon un communiqué du bureau du premier ministre sioniste, le gouvernement de l’occupation
a annoncé, aujourd’hui, qu’il a décidé de faciliter l'entrée des "biens à usage civil" et des "matériaux pour des projets civils" vers le secteur palestinien totalement assiégé.
De sa part, la radio publique israélienne a rapporté que cet allègement devrait permettre l'accès d'un plus grand nombre de marchandises, à Gaza, en indiquant que le blocus ne sera pas totalement levé, notamment le siège maritime.
«Le gouvernement sioniste a établi une "liste noire" de 120 produits et matériaux interdits, de crainte qu’ils soient exploités pour des fins militaires», ont souligné des sources hébreux.
Les sources ont précisé qu’"Israël" devrait également donner son feu vert, après des mois d'interdiction, à des projets de construction ou de réfection d'écoles et d'autres bâtiments publics concernant l'Agence onusienne UNRWA, afin d'aider les réfugiés palestiniens.
Notons que les humanitaires internationaux de la flottille liberté qui a été arraisonnée, le 31/5, après une attaque meurtrière qui a fait neuf morts et des dizaines de blessés, ont tenté de briser une fois pour toute l’embargo imposé illégalement par l’occupation israélienne en violation à la législation internationale et aux droits de l’homme.

Flottille : Les lobbys sionistes de l’USA critiquent la Turquie

[ 17/06/2010 - 11:34 ]
agences

Suite à de nombreuses pressions et colères internationales anti-israéliennes, après son assaut criminel ciblant les humanitaires de la flottille de la liberté dans les eaux internationales, en destination vers Gaza, certains élus du Congrès américain ont critiqué, hier soir, la Turquie en  avertissant des influences de cet incident sur les relations avec les Etats-Unis.
«La position de la Turquie dont 9 de ses ressortissants ont été massacrés sauvagement par l’armée israélienne, a été jugée anti-israélienne», ont souligné des sources et des médias pro-américains.
Les sources ont indiqué qu’au cours d’une conférence de presse, des républicains et des démocrates ont critiqué la Turquie pour avoir soutenu la flottille humanitaire qui s’opposait au blocus israélien en destination vers Gaza pour alléger les grandes souffrances et la tragédie des Gazaouis.
«Les lobbys sionistes au congrès américain ont critiqué également l'attitude de la Turquie face à la dernière résolution du Conseil de sécurité renforçant les sanctions contre l'Iran en raison de son programme nucléaire», ont souligné les sources.
De sa part, Eliot Engel, le représentant démocrate a qualifié les positions de la Turquie de "scandaleuses".
«Bien que la Turquie est membre de l'Otan, elle a cessé de se diriger vers l'Ouest», a affirmé le représentant démocrate.
De son côté, Mike Pence, le représentant républicain a critiqué la Turquie en disant : "Si la Turquie continue son rapprochement avec l'Iran et son hostilité accrue contre le gouvernement d'Israël, ça serait vraiment un coût".
En célébrant leur soutien aveugle à la sauvagerie et crimes contre l’humanité de l’occupation israélienne, les élus américains pro-israéliens ont indiqué, hier mercredi 16/6, que 126 membres avaient ratifié une lettre exigeant à Barack Obama de s'opposer à la condamnation internationale d'Israël pour son rôle dans l'arraisonnement des navires de la flottille liberté.
Montrant plus rigoureusement gêné par l’attitude de la Turquie au profit du peuple palestinien opprimé, le républicain de prévision sioniste, Mike Pence, s'est dit prêt à reconsidérer sa position par rapport à une résolution du Congrès désignant de génocide les massacres d'Arméniens commis par les forces ottomanes pendant la Première Guerre mondiale, en se montrant apte à soutenir ce texte.

Al-Assad : L'attaque contre la flottille "Liberté" va augmenter le risque d'une guerre

[ 17/06/2010 - 14:25 ]

Damas – CPI

  Le président syrien, Bachar al-Assad, a considéré que l'attaque des forces pirates de la marine sioniste contre la flottille "Liberté" qui transportait des aides humanitaires aux habitants de la Bande de Gaza,en fin mai dernier, en perpétrant un massacre contre les solidaires pacifistes, a mis fin aux occasions pour signer une paix dans la région du Proche-Orient, durant l'avenir prévisible.
Dans un entretien avec la chaîne "BBC" al-Assad a dit, le jeudi 17/6, que le gouvernement sioniste aime la fabrication des crises, alors qu'il ne veut pas la signature d'aucun accord de paix dans la région.
"L'attaque contre la flottille de la liberté qui a causé la mort de 9 solidaires turcs et la blessure des dizaines d'autres va avoir des conséquences désastreuses", a ajouté al-Assad.
Il a précisé que ce crime a augmenté le risque d'une guerre dans la région du Proche-Orient.
Finalement, le président syrien a affirmé que la région du Proche-Orient passe dans une étape de changement, en excluant la possibilité de signer un accord de paix avec l'actuel gouvernement sioniste d'extrême droite.

Al Khoudari appelle le monde à refuser la tromperie sioniste concernant l'allègement du blocus

[ 17/06/2010 - 14:15 ]

Gaza - CPI

Le député et chef du comité populaire anti-blocus, Djamel Al Khoudari a appelé le monde entier, notamment les dirigeants de la communauté internationale à refuser la tromperie de l’occupation israélienne qui tente par tous les moyens d'échapper aux pressions internationales, en prétendant un allègement honteux au blocus arbitraire. 
Dans une déclaration de presse, le leader palestinien a affirmé, aujourd’hui jeudi 17/6, que les palestiniens opprimés depuis longtemps n’acceptent de solutions que la levée immédiate, totale et durable de l’embargo sioniste injuste.
En attirant l’attention de l’opinion internationale et publique, Al Khoudari a souligné que l’occupation a ressenti qu’elle est vraiment devant une crise internationale qui l’oblige de rendre justice aux habitants de Gaza assiégés, c’est pourquoi elle veut sauver son état terroriste par un allègement inacceptable et bas, en permettant l’entrée de certains produits et privant les Gazaouis de leurs matières nécessaires pour survivre en toute dignité comme tous les habitants du monde.
«L’occupation essaye de fuir les pressions internationales qui exigent la levée immédiate du blocus, et éviter les conséquences de son crime contre les humanitaires de la flottille liberté, le 31/5 dernier», a ajouté al Khoudari.
Notons que le cabinet sioniste a annoncé, aujourd’hui, qu’il a décidé d’alléger le blocus arbitraire imposé depuis plus de 4 ans contre les habitants de la Bande de Gaza.