lundi 14 juillet 2014

Les appels au cessez-le-feu à Gaza ignorés

Les activistes palestiniens ont repris lundi les tirs de roquettes sur Tel Aviv, après 24 heures d'accalmie pour la capitale économique d'Israël, et les bombardements se sont poursuivis sur la bande de Gaza malgré les appels de plus en plus pressants à la négociation d'une trêve.
L'armée israélienne a annoncé avoir abattu un drone tiré de la bande de Gaza, au septième jour d'une offensive israélienne qui a fait, selon les autorités médicales palestiniennes, 169 morts, dont 138 civils.
C'est la première fois qu'est signalée l'utilisation d'un avion sans pilote par les mouvements palestiniens du territoire côtier.
Les débris du drone, qui a été intercepté par un missile Patriot, sont tombés près d'Ashdod, ville portuaire israélienne située à 25 km de la bande de Gaza, a dit l'armée qui s'employait à déterminer s'il emportait des explosifs.
La branche armée du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, a dit avoir envoyé plusieurs drones chargés de "missions spéciales" loin à l'intérieur du territoire israélien.
"Le Hamas cherche l'exploit à n'importe quel prix", a déclaré le ministre israélien de la défense, Moshe Yaalon. "Nous allons continuer à frapper le Hamas et les autres organisations terroristes, jusqu'à ce que la sécurité des Israéliens soit assurée."
Avions et navires israéliens ont de leur côté ouvert le feu sur plusieurs dizaines d'objectifs situés dans l'enclave palestinienne.
Selon l'armée israélienne, une vingtaine de roquettes ont visé le territoire israélien, faisant un blessé léger dans la ville d'Ashdod, où une maison a été endommagée.

REPORT DE L'ESCALADE ANNONCÉE
A Tel Aviv, les sirènes d'alerte ont de nouveau retenti et le système de défense "Dôme de fer" est entré en action. Les autorités israéliennes n'ont pas fait été de victimes ou de dégâts dans la ville.
On ne notait pas d'escalade notable des attaques israéliennes dans le nord de la bande de Gaza, où Israël avait menacé dimanche d'intensifier ses frappes contre les sites de lancement de roquettes à Beit Lahiya et avait appelé des milliers d'habitants à quitter les lieux.
Selon l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), un quart des 70.000 habitants de la ville ont obtempéré pour échapper aux bombardements.
Interrogé sur le report des raids annoncés, un membre de l'état-major a déclaré sans plus de précision que la situation était en cours d'évaluation.
La radio militaire parle, elle, de "signes clairs" montrant que les mouvements armés cherchent l'apaisement, sans toutefois citer de sources.
Par la voix du secrétaire d'Etat John Kerry, les Etats-Unis ont à nouveau proposé dimanche leur médiation, tout comme la France et l'Allemagne, dont le ministre des Affaires étrangères était attendu lundi dans la région.
L'Union européenne a dit être en contact avec "toutes les parties dans la région" afin d'obtenir une cessation des hostilités.
Ni Washington ni les Européens ne sont toutefois prêts à négocier avec le Hamas, qu'ils considèrent comme un mouvement terroriste, et, en l'absence d'intermédiaires locaux, leurs efforts semblent avoir peu de chances d'aboutir.

OUVERTURES
En 2012, la précédente offensive israélienne dans la bande de Gaza s'était achevée après une médiation de l'Egypte, alors gouvernée par les Frères musulmans.
Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a téléphoné à l'actuel président égyptien, Abdel Fattah al Sissi, pour lui signifier que son pays était à ses yeux l'interlocuteur le plus crédible auprès des deux camps.
Mais, depuis l'éviction des Frères musulmans il y a un an, Le Caire est à couteaux tirés avec le Hamas, soupçonné de collusion avec les groupes armés du Sinaï.
L'organisation palestinienne évoque toutefois des ouvertures américaines relayées par le Qatar ou par Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne. La Turquie a également proposé d'intervenir, selon la presse israélienne.
John Kerry s'est entretenu dimanche avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, mais les services de ce dernier ont refusé de révéler la nature de leur conversation. "Il n'est pas question de considérer telle ou telle proposition", a assuré un membre du gouvernement ayant requis l'anonymat.
L'Etat hébreu, a-t-il poursuivi, va pour le moment poursuivre son offensive "pour ramener le calme en infligeant des dégâts significatifs au Hamas et aux autres organisations terroristes de la bande de Gaza".
"Netanyahu a commencé cette guerre folle, c'est à lui d'y mettre fin", a affirmé Izzat al Rechik, membre du Hamas, sur l'antenne d'Al Arabiya.
En Israël, trois personnes - un homme de 29 ans et deux mineurs de 17 ans - ont avoué avoir brûlé vif début juillet un jeune Palestinien de 16 ans pour venger le meurtre de trois Israéliens au moins de juin.
Ces deux affaires ont contribué à exacerber les tensions qui ont abouti au déclenchement mardi dernier des hostilités, les plus meurtrières dans la bande de Gaza depuis novembre 2012, lorsque 180 Palestiniens et six Israéliens avaient péri.

(Avec Maayan Lubell et Dan Williams à Jérusalem, Michael Georgy au Caire et Amena Bakr à Doha, Jean-Philippe Lefief, Eric Faye et Simon Carraud pour le service français)

Israël et le Hamas excluent toute trêve, mais la diplomatie s'active

Jérusalem (AFP) - Israël et le Hamas ont exclu toute trêve dans l'immédiat, au 7e jour de bombardements sur la bande de Gaza, mais la diplomatie internationale s'active pour arracher un cessez-le-feu.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry est attendu mardi au Caire pour évoquer le dossier, tandis que ses homologues allemand et italien ont été dépêchés au Proche-Orient.
De hauts responsables de mouvement islamiste palestinien ont énuméré les conditions devant être acceptées par Israël avant tout arrêt des hostilités. En attendant, "personne ne peut dire quand la violence stoppera", a déclaré à l'AFP Mouchir al-Masri, un député et porte-parole du Hamas à Gaza.
"Tout cessez-le-feu doit se fonder sur les conditions que nous avons mises en avant. Rien de moins ne sera accepté", a-t-il insisté.
Le Hamas exige l'arrêt des bombardements, la fin du blocus de Gaza en place depuis 2006, l'ouverture du poste-frontalier de Rafah avec l'Egypte et la libération des prisonniers arrêtés de nouveau après avoir été relâchés dans le cadre de l'accord d'échange du soldat israélien Gilad Shalit en 2011.
Israël ne semble pas non plus prêt à la conciliation. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis de frapper "avec de plus en plus d'intensité" et accuse le Hamas d'utiliser "la population comme un bouclier humain".
Les déclarations va-t-en-guerre des deux camps interviennent malgré l'accélération du ballet diplomatique.
M. Kerry s'est dit à nouveau prêt dimanche à faciliter une cessation des hostilités. Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier était lundi à Amman, avant une visite mardi à Jérusalem et à Ramallah, le siège de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie. Son homologue italienne Federica Mogherini était attendue mercredi.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a estimé que "trop de civils palestiniens" avaient été tués et a redouté qu'une éventuelle offensive terrestre israélienne ne vienne alourdir ce bilan.
La Ligue arabe, dont les ministres des Affaires étrangères doivent se réunir lundi soir au Caire, a exhorté la communauté internationale à protéger Gaza, faisant écho à une demande dimanche du président Mahmoud Abbas de "placer officiellement l'Etat de Palestine sous le régime de protection internationale de l'ONU".
- Drones du Hamas -
Sur le terrain, les hostilités n'ont pas cessé. Pour la première fois depuis le début de l'opération à Gaza, un Palestinien de 20 ans a été tué en Cisjordanie dans des heurts avec l'armée lors d'une manifestation lundi matin au sud de Hébron.
Israël a aussi poursuivi sa campagne de répression en Cisjordanie occupée, en arrêtant 23 Palestiniens dans la nuit, dont 11 députés du Hamas.
La spirale de violences actuelles a été enclenchée après l'enlèvement et le meurtre de trois étudiants israéliens près de Hébron en juin, attribués par Israël au Hamas, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem, pour lequel trois suspects extrémistes juifs doivent être inculpés dans les prochains jours.
A Gaza, de nouvelles frappes ont touché des bases des brigades Ezzedine al-Qassam, la branche militaire du Hamas, et le Hamas continuait de lancer des volées de roquettes vers Israël.
Pour la première fois, l'armée israélienne a aussi abattu un véhicule aérien sans pilote (UAV) au-dessus d'Ashdod, à 30 km au nord de Gaza.
Les brigades al-Qassam ont affirmé dans un communiqué avoir envoyé en Israël plusieurs de ces drones fabriqués à Gaza, et que certains avaient même survolé le ministère israélien de la Défense à Tel-Aviv.
Alors que les plus de 800 roquettes ayant atteint le territoire israélien en une semaine n'ont pas fait de mort, les frappes israéliennes ont tué lundi sept Palestiniens, portant le bilan à au moins 177 morts et 1.280 blessés dans la bande de Gaza, selon les secours palestiniens.
"Tout indique, c'est dramatique, que les femmes et les enfants représentent une large part des victimes des frappes aériennes. A l'heure actuelle, plus du quart des décès sont des enfants", a déploré à Gaza le patron de l'agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA), Pierre Krahenbuhl.
Mais si l'armée poursuit ostensiblement ses préparatifs pour une opération terrestre de grande envergure, les médias israéliens ont indiqué qu'une réunion du cabinet de sécurité s'était achevée tard dimanche sans que la question soit tranchée.
"Les résistants (palestiniens) en rêvent, que l'ennemi décident d'une invasion terrestre ! Gaza sera leur cimetière si Dieu le veut", a promis le Hamas.
Lundi, beaucoup de familles du nord de l'enclave, parties dimanche à la hâte après avoir reçu l'ordre de l'armée israélienne d'évacuer leur domicile, sont retournées chez elles, les unes pour chercher des effets personnels, les autres dans l'espoir que l'accalmie se prolonge, selon des journalistes de l'AFP.
Selon l'UNWRA, quelque 17.000 personnes ont trouvé refuge dans les écoles qu'elle gère sur place.
Mais l'accueil y est difficile. "Il y a très peu d'eau, de nourriture et les enfants n'ont rien à faire. On dort à même le sol", a raconté Rehab, une réfugiée de 27 ans.

Israël ne cherche qu’à gagner du temps !

Israël ne cherche qu’à gagner du temps !
1. À votre avis, M. Kandil, jusqu’où Israël pourrait pousser son agression sur Gaza ?
Je pense qu’Israël est dans le pétrin, car il est incapable de payer la facture de la paix qui légitimerait sa pérennité, comme il est incapable de payer celle d’une guerre qui lui permettrait de revenir au « temps des initiatives ». C’est pourquoi, il mène cette dernière agression contre Gaza pour détruire tout ce qu’il pourrait atteindre comme armes, dirigeants, combattants et infrastructures, considérant que ce seront autant de bénéfices pour la prochaine étape du conflit.
Gagner du temps me semble être « sa seule stratégie du moment » face à une nouvelle carte de la région qui se dessine sans qu’il n’en soit le facteur décisif. C’est d’ailleurs ce qui explique son début de reculade devant la création d’un état kurde qu’il avait commencé par encourager [1], le climat international et régional étant dominé par les mises en garde contre les dangers d’une partition de l’Irak.
2. D’autres guerres avec Israël seraient donc en perspectives ?
Ce que je peux assurer c’est qu’au cas où Israël déciderait de s’engager dans une guerre ouverte, ou totale, elle trouvera une Résistance prête à aller jusqu’au bout et qui n’a plus l’intention de laisser les portes ouvertes aux « ajustements » qu’il ne cesse d’exiger jour après jour […]
3. Vous dites qu’Israël n’a pas de stratégie bien définie et qu’il ne cherche qu’à gagner du temps. Pour quoi faire ?
Je crois que tout ce que notre région a vécu depuis la guerre d’Israël contre le Liban, en Juillet 2006, est la conséquence du rapport dit de « Baker-Hamilton » remis au président George W. Bush le 6 décembre 2006 [2][3].
En effet, il y a huit ans, le Liban était à la veille d’une guerre mémorable qui a établi une nouvelle équation régionale suite à « l’érosion de la force de dissuasion israélienne ». En conséquence de quoi était née une nouvelle approche américaine présentée dans ce fameux rapport signé et supervisé par deux piliers des deux partis Démocrate et Républicain, des responsables successifs des Services de renseignement et des Affaires étrangères, ainsi que des conseillers de la Sécurité nationale…
En bref, ce rapport appelait les États-Unis à tout faire pour résoudre le conflit israélo-palestinien et reconnaissait implicitement :
  • la défaite du projet américain en Irak et en Afghanistan,
  • l’échec du rôle régional dévolu à Israël,
  • l’émergence de puissances régionales avec lesquelles il faudrait s’entendre pour sauver la mise des États-Unis en Irak et stabiliser la région.
Ceci, sur la base du retrait américain d’Afghanistan et d’Irak avec :
  • acceptation d’un partenariat américano-russe pour gérer la stabilisation de la région,
  • reconnaissance du rôle central de l’Iran, État nucléaire, en Afghanistan, en Irak et dans les Pays du Golfe,
  • reconnaissance du rôle influent de la Syrie sur les Pays du Levant.
Mais le plus important de ce rapport était d’amener Israël à appliquer les résolutions des Nations Unies relatives au conflit arabo-israélien, dont :
  • un État palestinien sur les territoires occupés en 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale,
  • une juste solution au problème des réfugiés sur la base de la « Résolution194 » garantissant droit au retour et indemnisation,
  • la restitution du Golan occupé à la Syrie jusqu’à la ligne du 4Juin,
  • la restitution des fermes libanaises de Chebaa.
Depuis Décembre 2006 nous vivons les conséquences du dénigrement de ce rapport de Baker-Hamilton à travers toute une série de guerres par procuration et de conflits censés saigner l’axe de la Résistance. Nul n’ignore l’étendue de la coopération entre Israël et les Pays du Golfe, notamment l’Arabie saoudite et le Qatar, pour contrecarrer les recommandations de ce rapport stratégique pour les États-Unis, ou leur trouver des alternatives, et donc ignorer la feuille de route préconisée pour assurer la stabilité souhaitée dans la région.
Ces manigances ont évolué d’étape en étape. Il y eut, pour commencer, le pari sur les élections iraniennes de 2008 avec le projet de renverser le président Ahmadinejad pour ramener au pouvoir Mohammad Khatami, moyennant la promesse de consentir à un « Empire iranien et à son dossier nucléaire », contre l’abandon de la cause palestinienne. À l’époque, Martin Indyk avait parlé de « renverser l’Iran en Palestine ».
Ce pari ayant échoué, la première guerre contre Gaza eut lieu, toujours sous le même slogan d’Indyk : « renverser l’Iran en Palestine » ! L’échec d’Israël ayant été consacré, la reprise d’une voie pacifique s’est réduite à obliger l’Autorité palestinienne à plus d’obéissance. D’où, en 2010, le projet d’Hillary Clinton pour une paix israélo-palestinienne « partielle » faite de concessions israéliennes minimales.
Mais l’extrémisme israélien s’est chargé d’anéantir le projet de Mme Clinton, le plan d’Israël étant que la paix devait aboutir à une « alliance arabo-israélienne face à l’Iran ». En d’autres termes, les sionistes ont préféré miser sur cette alliance au lieu d’accepter le faible coût qu’aurait représenté le démantèlement de 10% des colonies israéliennes en Cisjordanie pour garantir la continuité territoriale entre les parties du mini-Etat palestinien résiduel.
4. Israël pourrait-il continuer à gagner du temps pour lancer d’autres guerres d’usure sans s’épuiser lui-même ?
Étant donné la défaite d’Israël dans sa guerre contre le Liban en Juillet 2006, nous pensons qu’il n’est plus question de guerres ouvertes israélienne ou américaine. Mais le déni des nouvelles réalités sur le terrain suppose de combler le vide stratégique suite au retrait américain d’Irak et d’Afghanistan. Par conséquent, depuis Décembre 2006, c’est-à-dire depuis huit années, Israël cherche à éviter de payer la facture du rapport Baker-Hamilton en créant toutes sortes de problèmes dans le but de paralyser l’axe de la Résistance formé par l’Iran, la Syrie, le Hezbollah et aussi le Hamas.
Opportunément, l’explosion du prétendu « printemps arabe », certes né de la colère populaire contre ses gouvernants, a été l’occasion pour les États-Unis, la Turquie et le Qatar, de mettre en pratique leur hypothèse de confier le pouvoir régional aux Frères Musulmans, avec l’idée que l’ « Empire ottoman » hériterait du pouvoir en Tunisie et en Égypte, à la seule condition de faire tomber la Syrie.
La guerre « universelle » contre la Syrie eut donc lieu, mais la voici qui se solde par un échec, alors que la stratégie du chaos a créé un environnement propice au terrorisme et à son enracinement, et que le califat de « Daech» risque de diviser l’Irak et d’autres entités de la région…
Chemin faisant, le Hamas s’est égaré en imaginant que son identité partagée avec les Frères Musulmans primait sur son appartenance à la Résistance palestinienne. Mais suite à l’échec de ces derniers en Égypte et aux victoires syriennes, il a révisé ses comptes. Les néo-ottomans étant vaincus et le « Front du refus » s’approchant de la victoire, le Hamas ne peut retrouver sa place qu’en regagnant les tranchées de la Résistance à l’occupant israélien.
Israël a donc échoué malgré ses tentatives répétées visant à saper la Résistance. Peu importe les prises de position de quelques dirigeants politiques du Hamas. Peu importe leurs désaccords avec le Fatah. Ce qui compte, c’est que les Brigades Al-Qassam [Branche armée du Hamas] sont à l’œuvre et totalement engagées dans le combat contre l’agression israélienne sur Gaza.
Israël a parié sur la défaite de la Syrie, et sur la défaite du Hezbollah en Syrie, en soutenant diverses organisations affiliées à Al-Qaïda par ses raids aériens [4] sur Jamraya [Centre de recherches scientifiques au nord-ouest de Damas] dans l’espoir qu’ils gagnent la guerre à Al-Qusayr [Mai 2013], et par d’autres raids sur Janta pour qu’ils l’emportent à Yabroud, puis par des raids sur Al-Qunaitra pour assurer une ceinture de sécurité aux dits opposants syriens complices.
Mais tous ces plans successifs ont échoué l’un après l’autre. Israël est aujourd’hui anxieux, car incapable d’aller à la guerre et incapable de l’attendre. Ceci alors que le monde entier assiste à la cristallisation de deux camps, l’un représentant les forces montantes avec la Russie, la Chine, le Brésil et les autres pays du BRICS, l’autre étant dirigé par Washington battu en Ukraine et en Syrie et qui se prépare à une autre défaite au Yémen et en Irak…
Israël est donc face à une nouvelle équation basée sur l’anticipation de ce qui pourrait résulter du retrait américain d’Afghanistan à la fin de l’année, maintenant que l’Irak est devenu l’allié de la Syrie et de l’Iran, qu’une entente de l’Occident avec l’Iran se profile à l’horizon, que des signes avant-coureurs de la victoire syrienne se vérifient, et qu’une opposition au projet d’un État kurde par partition de l’Irak est quasi unanime malgré son soutien déclaré. Il sait pertinemment que les conditions d’une nouvelle guerre seront différentes de la Guerre de 1973, comme l’a prédit un rapport du Shabak [Service de sécurité intérieure israélien] en 2010…
Une nouvelle guerre qu’Israël ne gagnera pas face à la Résistance qui s’est préparée à toutes les éventualités, alors qu’il souffre du même déficit structurel qui a causé ses précédentes défaites. Tout ce qu’il a réussi par cette nouvelle agression sur Gaza est de rediriger la boussole vers « la cause première », celle de la lutte contre l’occupation et la colonisation de la Palestine.
5. Et que pensez-vous de la nomination de M. Staffan de Mistura comme successeur de Lakhdar al-Barhimi  [5]?
À chaque étape de la guerre contre la Syrie, un émissaire est chargé d’une mission précise. Kofi Annan a fini par se désolidariser par une démission historique. Lakhdar al- dont l’unique mission était de mener les pourparlers politiques, a tenu tant qu’il a pu. Nous voici rendus à l’étape de M. De Mistura sélectionné, sans doute, pour ses aptitudes techniques et diplomatiques.
Techniquement, c’est l’homme qui a supervisé la première opération de largage d’aides alimentaires de l’ONU [Chad - 1973] puis a été directeur adjoint du Programme alimentaire mondial [2009-2010]. Diplomatiquement, il a occupé de nombreuses fonctions aux Nations unies [6], en particulier comme représentant spécial de l’ONU pour l’Afghanistan [2010-2011], pour l’Irak [2007-2009] et pour le Liban [2001-2004].
Par conséquent, sa nomination laisse présager l’existence d’une nouvelle carte pour la région s’étendant de l’Afghanistan au Liban où, pendant des années, il a géré le conflit entre le Hezbollah, Israël et l’État libanais. Autrement dit, il possède les clefs du conflit israélo-arabe. Il ne maîtrise sans doute pas suffisamment le dossier syrien, ce qu’il pourra compenser par ses nombreuses relations avec des personnalités régionales qui se précipiteront, comme il se doit, pour le mettre au courant des moindres détails.
6. À votre avis, quelle serait la mission de De Mistura ?
Préparer la table des négociations en vue de la nouvelle carte régionale. En tant que médiateur de l’ONU dans le conflit syrien, il pourra passer de la Syrie, vers l’Irak, l’Afghanistan et le Liban. Et je crois qu’il aura pour principal associé le président égyptien Al-Sissi.
7. Pensez-vous que cette nouvelle carte régionale passe par la partition de l’Irak ?
Non je ne le pense absolument pas.
8. Pourtant, beaucoup affirment le contraire, et prédisent sa partition en trois états : sunnite, chiite et kurde. Certains parlent en plus d’un « état daechien » !
Fondamentalement, l’idée de la partition ne concerne pas uniquement l’Irak et repose sur la thèse de Bernard Lewis, le célèbre historien américan [7], laquelle thèse a été discutée sous les auspices de l’OTAN à Franckfort en Novembre 2012. La question était : « Faut-il conserver les frontières dessinées par Sykes-Picot, ou bien devons-nous les redessiner en fonction de la démographie régionale ? », c’est-à-dire en fonction des populations sunnite, chiite, kurde, alaouite etc…
Il se trouve que cette partition est, en principe, plus aisée en Irak qu’ailleurs. Si elle devait avoir lieu, la deuxième étape passerait par la partition de la Turquie du fait de la création d’un État kurde à l’Est de ses territoires, et non de l’Iran qui est à 90 % composé d’une même couleur confessionnelle. Ce qui explique le recul immédiat des dirigeants turcs qui ont commencé à comprendre qu’ils paieront cher leur agression sur la Syrie, notamment contre Kessab et Alep.
De leur côté, les Saoudiens ont fini par réaliser qu’ils risquaient gros en voyant les Houthis aux portes de Sanaa, ce qui les menace de la création d’un état chiite sur la côte Est, pétrolifère, de leur royaume.
C’est pourquoi, je pense que la décision sera autre que la partition et que c’est pour cette raison que quatre déclarations sont venues dire : NON à un État kurde en Irak ! Il s’agit de Ban ki Moon [8], du président Al-Sissi [9], et du communiqué commun aux États-Unis et à la Russie par la voix du numéro deux de la sécurité nationale à la Maison blanche, Tony Blinken, qui a déclaré que « l’unité de l’Irak est le but qu’il faut défendre ». Et quand on dit cela, on signifie : NON à la partition de l’Irak !
Nasser Kandil
11/07/2014
Sources : Synthèse de deux interventions :
Vidéo Al-Mayadeen, M. N. Kandil est interrogé par Mme Diya Chams
http://www.youtube.com/watch?v=jaY6mbwJuTg
Article de la rédaction d’Al-Binaa
http://al-binaa.com/albinaa/?article=9240 
Transcription et traduction par Mouna Alno-Nakhal 
Notes :
[1]Le PM israélien se prononce en faveur d’un Kurdistan indépendant
http://www.985fm.ca/international/nouvelles/le-pm-israelien-se-prononce-en-faveur-d-un-kurdist-328159.html 
[2] Rapport Baker-Hamilton 2006 / PDF
http://online.wsj.com/public/resources/documents/WSJ-iraq_study_group.pdf 
[3] Rapport baker-Hamilton / Wikipedia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Rapport_du_groupe_d%27%C3%A9tude_sur_l%27Irak 
[4]VIDEO. Raid israélien en Syrie : au moins 42 soldats tués, bilan incertain
http://www.leparisien.fr/international/raid-israelien-en-syrie-au-moins-15-morts-06-05-2013-2783221.php 
[5] Staffan de Mistura succédera à Brahimi comme médiateur
http://www.lapresse.ca/international/dossiers/crise-dans-le-monde-arabe/syrie/201407/09/01-4782537-staffan-de-mistura-succedera-a-brahimi-comme-mediateur.php 
[6] Staffan de Mistura / Wikipedia
http://en.wikipedia.org/wiki/Staffan_de_Mistura 
[7] Bernard Lewis / Wikipedia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Lewis 
[8] L’Irak doit avoir un Etat unique, selon Ban Ki-moon
http://www.aa.com.tr/fr/news/346350–lirak-doit-avoir-un-etat-unique-selon-ban-ki-moon 
[9] Egypte: pour Sissi, un référendum au Kurdistan irakien serait une « catastrophe »
http://www.lexpressiondz.com/linformation_en_continue/198097-egypte-pour-sissi-un-referendum-au-kurdistan-irakien-serait-une-quot-catastrophe-quot.html

Monsieur Nasser Kandil est libanais, ancien député, Directeur de TopNews-nasser-kandil, et Rédacteur en chef du quotidien libanais Al-Binaa
http://reseauinternational.net

1 Mort Israélien pour 277 Morts Paléstiniens (Video)

Si vous êtes facilement irritable, ou si vous ne supportez pas la connerie, ne regardez pas cette vidéo jusqu’au bout ! Ou alors, éloignez tout ce qui est cassable autour de vous… Je n’ai jamais eu autant envie de distribuer des baffes…

Gaza : L’Egypte d’Al Sissi aux abonnés absents

Depuis le début des massacres de Gaza par l’armée israélienne, il y a comme un gros trou dans le tableau habituel du conflit israélo-palestinien. L’Egypte brille par son absence. C’en est fini du double jeu égyptien auquel nous étions habitués, qui consistait à protester officiellement contre Israël tout en donnant, sinon son feu vert, du moins l’assurance de ne rien faire. Al-Sissi, lui, ne moufte pas. Avec Al-Sissi, pas d’hypocrisie avec de fausses protestations. L’Egypte tourne le dos au passé et regarde vers un avenir radieux tracé par son nouveau pharaon sous l’égide de l’Arabie Saoudite, et avec les conseils avisés de ce grand humaniste et grand serviteur de la démocratie qu’est Tony Blair.
Justement, à l’occasion d’une rencontre entre Sissi et son nouveau conseiller économique, Tony Blair, le président égyptien s’est enfin fendu d’une déclaration. Et quelle déclaration ! Même Hilary Clinton et John Kerry, n’auraient pas osé en sortir une comme celle-là. Après le blabla diplomatique appelant à arrêter la violence, M. Sissi, cynique, regrette « l’intransigeance » des deux parties…
De quelle intransigeance parle-t-il ? Celle de ceux qui ont planifié et exécutent froidement des attaques contre des civils ? Ou celle de ceux qui ont décidé de riposter à une attaque méthodique et préméditée contre leur population ? Il est vrai que les différents groupes de défense de Gaza pourraient décider de se laisser bombarder jusqu’à ce que l’agresseur se lasse ou qu’il estime que sa soif de vengeance a été convenablement assouvie. Le Hamas pourrait aussi dire à Israël pour calmer son courroux apparemment légitime aux yeux de Sissi : « ok, nous renonçons à nous réconcilier avec le Fatah, nous acceptons la division de la Palestine en deux ». Al-Sissi et les autres demandent en fait aux palestiniens de baisser leur froc, pas moins.
A l’évidence, Al Sissi n’incarne pas la fin de la malédiction de l’Egypte, mais sa continuation en plus grave. Après un dictateur atlantiste jusqu’au bout des ongles comme Moubarak, suivi de l’engeance des frères musulmans, mis en place et contrôlés par les mêmes puissances, Sissi aurait pu paraître un moindre mal. Force est de constater qu’il n’en est rien. Pire. Avec lui, le loup entre officiellement dans la bergerie. Avec Tony Blair dans la place, le même Tony Blair sans lequel l’invasion de l’Irak n’eût pas été possible, autant dire que Sissi est en règne surveillé, et de très près. Sa politique ne peut plus être égyptienne, mais globale, entrant dans des calculs régionaux dont les principaux paramètres seront définis à Londres, Washington, Tel-Aviv et, accessoirement à Ryad.
Avec l’Histoire qui est un éternel recommencement, nous pouvons presque prédire l’avenir du nouveau président égyptien. Ce sera dans quelques années un autre Saddam Hussein. Avec le nombre effarant de condamnés à mort qu’il a désormais dans son palmarès, il ne peut plus reculer. Il entre (poussé par qui ?) dans un cycle de répression permanente, sachant qu’à la première révolution réussie, vraie ou provoquée, il balancera au bout d’une corde. C’est la meilleure manière de fabriquer un dictateur docile. C’est également un des meilleurs moyens de garder l’Egypte sous contrôle, cette Egypte qui a toujours été un joyau pour les empires.

Israël utiliserait le DIME, une arme particulièrement effroyable

EXCLUSIF. Selon un chirurgien norvégien venu aider ses confrères à Gaza, l’armée israélienne lance des bombes DIME. Les blessures provoquées sont quasiment incurables et conduisent généralement à l’amputation. Nous l’avons constaté à l’hôpital al-Chifa de Gaza.
Gaza (Territoires palestiniens), envoyé spécial.
L’aviation israélienne pilonne sans relâche la bande de Gaza depuis bientôt une semaine. Le bilan s’alourdit de jour en jour. Dimanche, à la mi-journée, 166 Palestiniens avaient été tués dont plus de la moitié serait des civils, selon l’Office de coordination des Nations unies pour les affaires humanitaires (OCHA). Un déluge de feu sans précédent.
Comme si cela ne suffisait pas, Israël utiliserait à nouveau – comme cela a été le cas au Liban Sud en 2006 et à Gaza lors de l’offensive menée fin 2008 début 2009 – une arme redoutable, baptisée DIME pour Dense Inert Metal Explosive. C’est ce qu’a affirmé ce dimanche une équipe de chirurgiens qui travaillent et opèrent sans relâche à l’hôpital al-Chifa de Gaza city. Parmi eux, un praticien norvégien, professeur à Oslo, Erik Fosse, arrivé vendredi. « Nous opérons jour et nuit, souligne-t-il. Beaucoup de bombardements sur les maisons ont lieu durant la nuit. Nous avons beaucoup de familles qui arrivent ici, avec des blessés beaucoup touchés par des éclats ou parce qu’ils ont été ensevelis sous les décombres. Nous avons également des patients qui présentent des blessures dues à l’utilisation d’armes anti-personnels. Nous en avons vu touchés par des armes conventionnelles, qui présentaient des lésions provenant d’éclats. C’est ce que l’on voit dans toutes les guerres. Il faut souligner qu’à Gaza les gens sont très affaiblis par sept ans de blocus et quand ils sont blessés les effets sont plus graves. Mais il y aussi, comme en 2008/2009, des patients touchés par les bombes DIME qui sont tirées par des drones. Ils transportent ces petites bombes qui ont un effet spécial sur les victimes. »
Devant le lit d’un blessé lors d’une attaque visant semble-t-il le chef de la police de Gaza lui aussi gravement blessé – alors que 18 autres personnes ont trouvé la mort à la sortie d’une mosquée et 15 ont été blessées, samedi soir -, le professeur Fosse montre les brûlures caractéristiques de cette arme qui marquent le corps. « En général, les membres inférieurs sont touchés, ce qui est le cas ici », insiste-t-il en soulevant le drap. L’homme a perdu la jambe droite et se trouve entre la vie et la mort. Son visage est en partie brûlé. Il respire difficilement.
« Nous vivons une énorme catastrophe humanitaire. Une catastrophe qui n’est pas naturelle mais créée par des hommes. »
Mis au point au début des années 2000 par les laboratoires de l’US Air Force, le DIME est une munition à base d’une enveloppe en fibres de carbone contenant un explosif mélangé à un alliage de métaux lourds et de poudre de tungstène avec du cobalt, du nickel ou du fer. Les blessures provoquées sont quasiment incurables et conduisent généralement à l’amputation. Le DIME provoque des dommages très importants sur la matière vivante et les tissus mous (le derme, les muscles et les os). Une arme particulièrement utilisée lors des guerres asymétriques officiellement pour éviter les dommages collatéraux. Une arme qui n’est pas interdite mais dont les effets sont atroces. Samedi soir, à Gaza, on a malheureusement vérifié qu’entre la théorie d’une « bombe propre » (quel oxymore) et la pratique il y a un gouffre qui s’appelle la mort de civils.
Erik Fosse sait de quoi il parle. Lors de l’offensive « Plomb durci » en 2008/2009, il était déjà venu, avec d’autres médecins étrangers, prêter main forte à ses collègues palestiniens à qui il tient à rendre hommage pour le dévouement sans faille. A l’époque, il avait courageusement dénoncé l’utilisation du DIME. « Peu de gens survivent, rappelle-t-il. Cet homme devait être un peu éloigné du point d’impact, c’est ce qui l’a sauvé. Mais si un enfant est touché par ce type de bombe, vous pouvez être sûr qu’il a été visé. J’ai vu personnellement deux enfants ces derniers jours touchés de cette manière. » Et Erik Fosse de lancer un cri d’alarme : « Nous vivons une énorme catastrophe humanitaire. Une catastrophe qui n’est pas naturelle mais créée par des hommes. »

L'armée israélienne abat un drone de Gaza sur sa côte méridionale

JERUSALEM, 14 juillet (Xinhua) -- Un drone, apparemment piégé, est entré lundi matin en territoire aérien d'Israël depuis Gaza, avant d'être abattu par l'armée israélienne, ont déclaré des responsables israéliens et des médias locaux.
Hamas TV a publié un communiqué affirmant que la branche armée de l'organisation islamiste a lancé "plusieurs drones pour effectuer des missions spéciales dans Israël".
La chaîne de télévision israélienne Channel 2 a fait savoir que le drone transportait apparemment des explosifs. C'est la première fois que le Hamas utilise une telle arme depuis le lancement de l'offensive israélienne à Gaza il y a sept jours.
Un porte-parole militaire israélien a confié à Xinhua que lundi matin, un drone a été repéré par la force aérienne d'Israël sur la ligne côtière d'Ashdod, ville dans le sud du pays. Cela a déclenché une alerte rouge dans le secteur.
Un missile sol-air Patriot de fabrication américaine a intercepté le drone et l'a détruit en vol, a affirmé le porte-parole, ajoutant que la marine israélienne cherche le reste de l'appareil en mer.
La police israélienne a déclaré qu'aucun blessure ni dommage n'a été rapporté.
Le tir de roquettes s'est poursuivi dans la nuit de dimanche à lundi. Douze d'entre elles ont frappé le sud d'Israël depuis minuit tandis que sept autres ont été interceptées par le système anti-missile israélien Dôme de fer.
A Gaza, le bilan a grimpé à au moins 172 morts, selon les équipes de secours locales, dont de nombreux civils. Par ailleurs, environ 1.230 personnes ont été blessées. Aucun Israélien n'a été tué au cours de l'offensive militaire, mais plusieurs ont été blessées, dont un adolescent de 16 ans grièvement blessé dimanche par des éclats de roquette. 

Pluie de bombes sur Gaza : Un Palestinien témoigne

Le témoignage de ce père de famille palestinien résidant au nord-est de Gaza a été recueilli par Silvia Cattori le 11 juillet 2014. Nous préservons son anonymat pour des raisons évidentes de sécurité.
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13 juillet 2014 - Plus de 160 Palestiniens, hommes, femmes et enfants, ont été assassinés par l’État sioniste depuis le début de l’offensive sur Gaza - Photo : EPA
SC : Que se passe-t-il dans votre quartier, vous sentez-vous menacés ?
Réponse : Les Israéliens viennent de détruire la maison d’un Palestinien qu’ils détiennent en prison. C’est malheureusement leur manière de faire. Notre maison n’a pas été bombardée jusqu’ici, mais le danger est toujours présent. Les Israéliens sont en train de bombarder tout ce qu’ils avaient déjà bombardé pendant la guerre de 2008-2009 et celle de 2012, c’est-à-dire tout ce qui avait été reconstruit.
SC : Ici, les gens me demandent : pourquoi le Hamas lance-t-il des roquettes qui ne font aucun mal à Israël et lui donnent le prétexte de vous massacrer ?
Réponse : Je comprends que certains puissent se poser cette question. Mais, premièrement, ce n’est pas le Hamas qui attaque les Israéliens ; il réagit contre les actions des Israéliens. Deuxièmement, aujourd’hui le Hamas – et les Palestiniens de la bande de Gaza – considèrent qu’ils n’ont plus rien à perdre. Ils sont bouclés par l’Égypte et par Israël. Ils ne peuvent aller nulle part, ils sont dans une prison. Les choses ont beaucoup changé depuis votre venue à Gaza en 2012. Plus de marchandises, plus de travail. L’arrivée de Sissi au pouvoir en Egypte a été le début du siège total de Gaza.
SC : Mais vous étiez déjà assiégés avant l’arrivée de Sissi au pouvoir …
Réponse : Avant, les tunnels permettaient de briser le siège. Sissi a bouclé tous les tunnels qui restaient. Il n’y a ainsi plus aucune chance de trouver du travail à Gaza. En Cisjordanie, depuis les accords passés avec le Hamas en 2012 lors de l’échange du soldat Shalit, Israël a remis en prison 80% des prisonniers palestiniens qu’ils avaient libérés. Ici à Gaza ils seront, ou bien assassinés, ou bien repris si l’armée israélienne pénètre à Gaza. Ce sont les Israéliens qui ont commencé cette guerre et le Hamas n’avait pas d’autre choix que de riposter. Maintenant, avec ses roquettes, j’espère que c’est lui qui tient la décision d’arrêter ou non. J’espère qu’il garde ce pouvoir et qu’il obtienne ce qu’il veut, c’est-à-dire notre liberté, notre dignité.
SC : Vous n’êtes pas membre du Hamas. Quand vous dites « le Hamas n’a plus rien à perdre », vous considérez que c’est toute la population de Gaza qui ressent les choses comme cela ?
Réponse : Ce n’est pas toute la population mais c’est en tous cas plus de la moitié. Dans mon cas j’ai un travail, mais je suis étranglé par ce siège. Je vois mon frère, ma sœur, mon cousin qui sont tous étranglés par ce blocus. Ma femme ne peut pas rendre visite à sa famille en Jordanie. On ne fait pas partie du Hamas, mais on est tous en train de souffrir.
SC : Pour vous ces roquettes sont importantes même si vous devez en payer le prix ?
Réponse : Nous avons déjà payé le prix. A chaque guerre nous avons dû payer le prix, mais toujours en espérant qu’un jour on arrivera à obtenir quelque chose.
SC : Il y a eu une union entre le Fatah et le Hamas. Comment considérez-vous cette union depuis Gaza alors que le Fatah collabore avec Israël pour affaiblir le Hamas en Cisjordanie ?
Réponse : Je crois que le Hamas était « obligé » de faire cette réconciliation et d’entrer dans ce projet de Gouvernement d’union nationale parce que, vu la situation dans le Golfe et en Egypte, presque toutes ses sources de financement sont maintenant asséchées.
Malheureusement, jusqu’ici, ces accords ne sont pas appliqués : le premier ministre est basé en Cisjordanie et jusqu’à présent il n’a pas visité la bande de Gaza. En plus il y a maintenant une crise entre le premier ministre du Gouvernement d’union et le Hamas en ce qui concerne le salaire des employés du Hamas. Toutes les banques de Gaza ont été fermées par le Hamas jusqu’à ce que ses employés touchent leur salaire, et le ministre [à Ramallah] ne va pas transférer le moindre shekel avant une « révision de leurs dossiers pour voir s’ils méritent leur poste ».
Cette réconciliation était un piège pour le Hamas. Il pensait régler la question des salaires de ses employés. Résultat, il n’a rien obtenu, ni le gouvernement ni les salaires. La situation est extrêmement grave. Les banques fermées depuis 5 à 6 jours, cela signifie des millions de shekels immobilisés ; les marchands ne peuvent ni payer ni recevoir leurs marchandises, l’ensemble des employés n’ont pas touché leur salaire – aussi bien ceux du Fatah que ceux du Hamas. Et on entre dans une guerre dont personne ne sait comment elle va finir.
SC : A Gaza, face à cette nouvelle agression les gens du Fatah et du Hamas sont-ils unis ?
Réponse : La seule chose positive dans cette situation est que les militants sont unis. Les lancements de roquettes sont apparemment coordonnés.
SC : Les bombardements de l’armée israélienne sont-ils ciblés ou aveugles ?
Réponse : Plus de la moitié des frappes sont des frappes aveugles. Beaucoup de maisons où il n’y avait aucun militant ont été bombardées, tuant et blessant beaucoup de gens, tous civils. Et entre le soi-disant « avertissement » et la frappe, les habitants n’ont généralement pas le temps de se sauver. Les Israéliens ne veulent pas seulement détruire le Hamas. Ils veulent nous détruire sur le plan économique et humain. Mais leurs bombardements ont plutôt l’effet d’unir la population autour de la résistance et du Hamas. Les gens se disent : au moins, on ne se laisse pas humilier sans réagir. Et tout le monde sait que Mahmoud Abbas ne réagira pas comme un Palestinien, mais comme un diplomate qui veut seulement sauvegarder ses privilèges et qui n’a jamais rien obtenu pour les Palestiniens.
SC : Et les enfants, comment vivent-ils tout cela ?
Réponse : Ils sont très choqués. Beaucoup ont recommencé à faire pipi au lit. Ils sont terrorisés par le bruit des bombardements.
13 juillet 2014 - Arrêt sur Info - Vous pouvez consulter cet article à :
http://arretsurinfo.ch/pluie-de-bom...

À ce jour, Israël a assassiné 166 Palestiniens, hommes, femmes et enfants

Al-Qassam Website
Deux citoyens palestiniens sont morts dimanche de blessures qu’ils ont subies lors de précédentes frappes aériennes israéliennes sur Gaza, ce qui porte à ce jour le nombre total de victimes palestiniennes à 166.
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Pour Israël, État fondamentalement raciste, la vie d’un enfant Palestinien n’a guère de valeur...
Le porte-parole du ministère de la santé Ashraf al-Qudra a identifié les victimes comme étant Hussein Abd al-Qader Muheissen, âgé de 19 ans, et Haithem Achraf Zu’reb, âgé de 21 ans.
Selon une enquête menée par des journalistes du Palestinian Information Center [PIC] dans la bande de Gaza, au moins 166 citoyens ont été tués à ce jour alors que plus de 1120 autres ont subi des blessures graves. Des dizaines de maisons de civils ont été réduites à néant par les raids israéliens menés sans discrimination.
Le bilan des morts et le nombre de Palestiniens blessés ont été considérablement à la hausse depuis que les forces d’occupation israéliennes (FOI) ont lancé une violente campagne militaire contre la bande de Gaza au cours des sept derniers jours.
Les raids ont coûté la vie à des dizaines d’enfants de Gaza, dont certains ont été identifiés par l’équipe du PIC comme suit : Muhammad Malaka, 1 an et demi ; Muhammad Khalaf al-Nawasra, 4 ans ; Abdulah Ramadan Abu Ghazal, 5 ans ; Siraj Iyad Abd al-Al, 8 ans ; Bassem Salem Kawara’a, 10 ans ; Meriam Atiya al-Arja, 11 ans : Muhammad Arif, 13 ans ; et Moussa Habib, 16 ans.
Le PIC a documenté à chaque instant les raids israéliens sur la bande de Gaza, notamment la série de frappes aériennes ciblant sur une base quotidienne les maisons des civils palestiniens.

Dix mosquées bombardées au cours des frappes aériennes israéliennes sur Gaza
Al-Qassam Website - 14 juillet 2014
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Les avions de guerre israéliens ont bombardé la mosquée Farouk dans le camp de Nuseirat dans la bande de Gaza, avant la prière de l’aube samedi, ce qui a conduit à sa destruction complète en plus des dommages importants aux maisons voisines.
Il y a quelques jours, quatre Palestiniens ont été tués et cinq autres ont été blessés dans un raid aérien israélien sur la mosquée du martyr Anwar Aziz à Jabaliya.
Selon le ministère des Awqaf, au moins 10 mosquées ont été directement bombardées au cours des cinq derniers jours, y compris deux mosquées de Khan Younis, et deux mosquées dans le nord de la bande de Gaza.
Le vendredi, l’aviation israélienne a ciblé les zones environnantes de la mosquée Dar al-Salam, ce qui a conduit à la mort d’un citoyen et aux blessures de huit autres alors qu’ils étaient sur le chemin du retour après avoir effectué la prière du Tarawih (soir).
Trois autres Palestiniens, dont un homme âgé, ont été tués alors qu’ils se dirigeaient vers la mosquée Rahman pour accomplir la prière du Magrib (soir).
À ce propos le Dr Hassan Sif, sous-secrétaire du Ministère Awqaf, a déclaré que le fait de cibler les mosquées avec les avions de guerre exposait le caractère haineux et barbare d’Israël.
Tout le monde peut constater aujourd’hui les fondements évidemment racistes du terrorisme israélien, dans l’usage au grand jour de jets, canons et tirs d’artillerie contre les civils de Gaza, a-t-il poursuivit
« La haine israélienne a abouti aux attaques contre les cimetières, mosquées et les lieux de culte, notamment la mosquée al-Farouq à Nusairat, et d’Anwar Aziz dans la province du nord. »
Il a déclaré aussi que le bombardement des lieux de culte est une violation flagrante des lois et des conventions internationales. Il a attribué à l’occupation israélienne l’entière responsabilité des crimes qu’elle a commis, appelant à une protection urgente pour les peuple palestinien et ses lieux de culte.
Des dizaines de mosquées ont été totalement ou partiellement détruites pendant les guerres israéliennes contre la bande de Gaza en 2008 et 2012.
14 juillet 2014 - Al Qassam Website - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.qassam.ps/news-8631-Gaza...
Traduction : Info-Palestine.eu

Gaza laissé à l’abandon... Le Hamas envisage de former un gouvernement d’urgence

Un haut responsable du Hamas a déclaré samedi que le groupe envisageait de former son propre gouvernement à Gaza, dirigé par les factions palestiniennes. Il a exprimé sa frustration vis-à-vis du gouvernement d’unité nouvellement formé.
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Dans le camp de réfugiés de Jabalya ce vendredi, des partisans du Hamas manifestent contre le meurtre d’un adolescent palestinien et contre les attaques israéliennes sur la bande de Gaza - Photo : AFP
Le Hamas a commencé à consulter les factions nationalistes et islamistes dans la bande de Gaza, alors qu’il explore la possibilité de former un nouveau gouvernement. Le gouvernement d’union a « « échoué » à remplir un vide politique dans la bande de Gaza, a déclaré à l’agence Ma’an Ahmad Youssef, un haut responsable du Hamas.
« Nous parlons d’une direction représentant toutes les factions pour empêcher le chaos et résoudre la crise des salaires pour les fonctionnaires de la bande de Gaza », a-t-il dit, cité par Ma’an. « Il y a un vide politique dans la bande de Gaza qui crée une atmosphère de chaos et d’insécurité, tenant compte du fait que le gouvernement de consensus national n’a pas pris même une seule initiative pour mettre fin à un désaccord politique. »
Yousef a également accusé Rami Hamdallah, le Premier ministre du gouvernement d’unité, d’être responsable de l’augmentation des tirs de roquettes à partir de Gaza sur Israël au cours des dernières semaines.
« [Hamdallah] a la possibilité de donner des ordres aux services de sécurité pour qu’ils interviennent. Le Hamas n’est plus en charge de la bande de Gaza et il n’est donc pas responsable de la protection des frontières, » di-il encore à Ma’an.
Yousef dit que les forces de sécurité palestiniennes ont [dans le passé] tenté d’empêcher les tirs de roquettes à partir de Gaza, mais sans succès.
« L’agression israélienne motive une réplique, et on ne peut pas demander à ces gens d’arrêter », a déclaré Yousef.
Les membres du nouveau gouvernement d’unité ont officiellement prêté serment le 2 juin, après sept ans d’administrations palestiniennes distinctes en Cisjordanie et à Gaza.
Depuis la formation du gouvernement, il y a eu au moins deux problème importants qui ont aggravé les tensions autour de l’accord d’unité : l’un portant sur les salaires impayés des employés du gouvernement du Hamas à qui un déblocages des salaires a été promis au début du mois de juin, mais qui n’ont pas encore été payé et l’autre sur la coordination de la sécurité avec Israël que l’ex-président palestinien Mahmoud Abbas a récemment décrite comme « sacrée ».
« A Gaza, il y a des ministères sans budgets ainsi que des ministres et les employés qui ne reçoivent pas de salaire », a déclaré Yousef Ma’an. « D’un point de vue moral et national, tout le monde doit travailler pour mettre fin à cette situation. »
Le cabinet israélien a rejeté le gouvernement d’unité, dès sa formation, en disant qu’il ne mènerait pas de négociations de paix avec la coalition Fatah-Hamas, et a exhorté la communauté internationale à ne pas reconnaître le gouvernement palestinien. ***
« J’appelle tous les éléments responsables au sein de la communauté internationale à ne pas se presser de reconnaître le gouvernement palestinien dont fait partie le Hamas », a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devant son cabinet au début de juin, en disant qu’une telle mesure « renforcerait le terrorisme ».
Les tensions ont fortement augmenté dans la région depuis le 12 juin, à peine 10 jours après que le gouvernement palestinien a été formé, quand trois adolescents israéliens ont disparu dans le sud de la Cisjordanie. Leur disparition a déclenché une vaste opération de recherche et de kidnappings en Cisjordanie au cours de laquelle les forces d’occupation ont enlevé des centaines de Palestiniens et assassinés six d’entre eux.
Netanyahu a déclaré que le Hamas était responsable de la mort des trois adolescents, mais n’a pas fourni publiquement la moindre preuve pour étayer son accusation.
Depuis la semaine dernière, et depuis que des affrontements de rue secouent Jérusalem à la suite de l’enlèvement et l’assassinat d’un adolescent palestinien, tué dans un acte de vengeance pour le meurtre des trois adolescents israéliens, les échanges de roquettes entre les forces israéliennes et les combattants de la résistance à Gaza ont notoirement augmenté.
Le vendredi, des consultations étaient en cours entre l’Égypte et le Hamas dans le but d’arrêter l’escalade de la violence israélienne sur Gaza.
Une source au sein du Hamas a déclaré que le renseignement égyptien avait effectivement négocié un possible cessez-le, même si aucune déclaration officielle n’a été faite à ce sujet.
Sami Abu Zuhri, porte-parole du Hamas, a rapporté que le Hamas a assuré l’Egypte qu’il ne tenait pas à accroître la tension et qu’il a fait porter la responsabilité de l’escalade actuelle à Israël.
Netanyahu avait déjà menacé de répondre « avec force » aux tirs de roquettes depuis la bande de Gaza, en disant que soit Gazaouis arrêtaient ces attaques, soit ses troupes au sol avanceraient.
5 juillet 2014 - Middle East Eye - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.middleeasteye.net/news/r...
Traduction : Info-Palestine.eu

Les Palestiniens affrontent les forces israéliennes en Cisjordanie occupée, un martyr ce matin près d'Al-Khalil/Hébron

Par
14.07.2014 - Des affrontements violents ont éclaté un peu partout en Cisjordanie occupée, vendredi soir 11 et samedi 12 juillet matin, entre des troupes israéliennes et des jeunes Palestiniens qui protestaient contre l'offensive militaire en cours contre la Bande de Gaza.
Les Palestiniens affrontent les forces israéliennes en Cisjordanie occupée, un martyr ce matin près d'Al-Khalil/Hébron
Samedi matin, à Ramallah, au centre de la Cisjordanie , les protestataires palestiniens ont utilisé des blocs de pierre pour bloquer la route qui mène à la base militaire israélienne située près de la ville de Sinjel, au nord. Ils ont ensuite affronté les forces militaires israéliennes qui les ont aspergés de gaz lacrymogènes, de balles caoutchouc acier et de grenades assourdissantes. Les jeunes ont riposté avec des pierres et des feux d'artifices.
Toujours samedi, des dizaines de jeunes Palestiniens en colère ont attaqué un poste militaire à Ta-al-Asour, dans le village de Kafr Malik situé au nord de Ramallah. Les manifestants ont jeté plusieurs cocktails Molotov et des feux d'artifices sur le poste, finissant par l'enflammer. Les troupes israéliennes ont du sortir de leur bunkers et tandis que certains s'occupaient à éteindre l'incendie, les autres tiraient des grenades de gaz lacrymogènes et des balles caoutchouc acier sur les protestataires.
Vendredi soir, des centaines de jeunes Palestiniens ont manifesté à proximité du checkpoint de Qalandiya qui se trouve entre Jérusalem et Ramallah. Pendant la manifestation, les jeunes ont tiré plusieurs cocktails Molotov sur un des miradors israéliens entourant le checkpoint jusqu'à l'embraser. Un reporter de Ma'an présent sur les lieux a rapporté que les soldats israéliens ont attaqué les manifestants avec des tirs à balles réelles et des tirs de grenades de gaz lacrymogènes et de balles caoutchouc acier afin de tenter de les disperser et de les faire reculer, mais les garçons voulaient en découdre avec les troupes israéliennes. Il a confirmé que plusieurs d'entre eux ont été blessés par des balles caoutchouc acier et des balles réelles.
Au sud de la Cisjordanie occupée, et plus précisément dans le camp de réfugiés de al-Arrub situé au nord de Hébron, 4 jeunes Palestiniens ont été blessés par des balles caoutchouc acier lors de heurts avec les troupes israéliennes, dans la nuit de vendredi à samedi. Une jeune femme s'est également blessée au visage en heurtant violemment en mur en cherchant à fuir.
Des centaines de manifestants se sont également rassemblés dans le camp d'al-Fawwar et à Hébron, après la prière de fin de soirée. Des personnes du camp ont raconté qu'après la prière, des fidèles sortant des trois principales mosquées du camp se sont rassemblés pour marcher en protestation contre les attaques militaires israéliennes en cours sur la Bande de Gaza. Après la marche, des dizaines de jeunes en colère ont attaqué les troupes militaires israéliennes stationnées devant l'entrée principale du camp avec des jets de pierres et de bouteilles vides. Les soldats ont répondu avec des tirs de balles caoutchouc acier et de gaz lacrymogènes dont l'inhalation a blessé plusieurs des jeunes. A Hébron, de nombreux fidèles ont participé à une manifestation, après avoir assisté aux prières de fin de soirée à la Mosquée d'al-Hussein située en centre ville. Ils ont chanté des slogans appelant à la vengeance de Gaza et blâmant les pays arabes et la communauté internationale pour leur silence envers Israël et son offensive sur Gaza.
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Préparation de la manifestation à Kufr Kaddum (Photo ISM)

Des affrontements avec les troupes israéliennes ont aussi eu lieu à Beit Ummar, au nord d'Hébron. Un porte parole du Comité local contre les colonies israéliennes et le mur de séparation, Muhammad Ayyad Awad, a indiqué que des jeunes ont jeté ds pierres sur des soldats dans le quartier d'Asida ; et que les soldats ont fait usage de de balles caoutchouc acier et de gaz lacrymogènes. Un jeune-homme a été blessé par une balle caoutchouc acier et plusieurs autres ont souffert de l'inhalation des gaz lacrymogènes.
A Bethléem, un jeune Palestinien a été touché par un tir de balle réelle lors de heurts qui ont opposé ds protestataires palestiniens aux troupes israéliennes, à proximité de la Tombe de Rachel située près de l'entrée nord de la ville, selon le Directeur du service ambulancier du Croissant Rouge palestinien.
Vendredi soir, à Jérusalem Est, dans les villages de Anata, Abu Dis et Shufat, des jeunes Palestiniens ont attaqué les troupes israéliennes avec des jets de pierres, de bouteilles vides et de cocktails Molotov. Des témoins ont raconté que les soldats ne pouvaient sortir de leurs véhicules à cause de la pluie de bouteilles vides et de pierres qui s'abattait sur eux. Hani Halabiya, porte parole des Comités de résistance populaire de Jérusalem Est, a indiqué à Ma'an que plusieurs jeunes ont été blessés par des balles caoutchouc acier, tandis que d'autres ont souffert de l'inhalation des gaz lacrymogènes. Un porte parole du Fatah au camp de réfugiés de Shufat, Thaer al-Fasfous, a rapporté que les affrontements ont éclaté à côté du checkpoint militaire situé à l'entré principale du camp.
A Qalqilya, au nord de la Cisjordanie occupé, des dizaines de fidèles se sont rassemblés pour manifester après les prières de fin de soirée. Des témoins ont raconté que les fidèles ont marché en direction d'un checkpoint situé au nord de Qalqilya où ils se sont heurtés aux troupes israéliennes qui les ont arrosés avec des tirs de balles caoutchouc acier et de grenades de gaz lacrymogènes.
Vendredi, une centaine de personnes se sont rassemblées pour la manifestation hebdomadaire à Kufr Qaddum. Alors que certains des jeunes présents commençaient à lancer des pierres, l'un d'entre eux s'est soudain écroulé en se tenant la jambe. Selon l'activiste d'ISM présent, on pouvait nettement distinguer une blessure d'entrée et de sortie. Un manifestant lui a déclaré que les forces israéliennes, stationnées en haut de la colline d'où provenaient les tirs, utilisent des fusils 22 long rifle, qui sont interdits depuis 2001 selon la loi israélienne. Quelques minutes plus tard, un second jeune est tombé à terre avec une blessure similaire. La scène s'est répétée à trois autres reprises, et ce sont 5 jeunes qui ont été emmenés à l'hôpital de Rafidia. Un autre manifestant a noté que les militaires ne se sont pas comportés comme à l'accoutumée en ne faisant pas usage de gaz lacrymogènes et de balles caoutchouc acier. Ils ont uniquement tiré à balles réelles. Et le fait que de nombreux enfants soient présents parmi la foule ne les en a pas dissuadés.
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Tirs à balles réelles sur les manifestants (photo ISM)

Tôt ce lundi 14 juillet, des soldats israéliens ont tiré sur un jeune Palestinien et l'ont tué, dans le village de Samu près d'Hébron, selon des sources locales. Munir Ahmad Badarin, 22 ans, a reçu plusieurs projectiles dans l'abdomen et à la cuisse lors d'affrontements avec les forces israéliennes. Il est mort des suites de ses blessures à l'hôpital public de Yatta. L'assassinat de Badarin est le premier en Cisjordanie occupée depuis le début de l'attaque israélienne en cours sur Gaza.
Sources : Ma'an News et ISM Palestine / Equipe de Naplouse.
Traduction : CR pour ISM

Les tueries sionistes se poursuivent

Par
Incapable d'atteindre la résistance et les fusées de la résistance, Israël massacre la population civile. Un nouveau massacre a été perpétré samedi soir 12 juillet : l'occupant a ciblé une maison pendant la sortie des fidèles d'une mosquée, dans le quartier at-Tuffah, à l'Est de Gaza, tuant 18 Palestiniens et blessant 42 Palestiniens. Juste après, une autre maison a été ciblée. Les blessures et les corps déchiquetés témoignent de la volonté de tuer et de l'utilisation de nouvelles armes que la population à Gaza devrait expérimenter pour l'industrie d'armement dans le monde.
Les tueries sionistes se poursuivent
Les corps des 8 membres de la famille Kaware, dont 6 enfants, assassinés par les terroristes israéliens à Gaza le mardi 8 juillet à 15h
Les martyrs appartiennent tous à la famille al-Batch.
والشهداء هم:
1. ناهض نعيم البطش (41 عامًا)
2. بهاء ماجد البطش (28 عامًا)
3. قصي عصام البطش (12 عامًا)
4. عزيزة يوسف البطش (59 عامًا)
5. محمد عصام البطش (17 عامًا)
6. احمد نعمان البطش (27 عامًا)
7. يحيى علاء البطش (18 عامًا)
8. جلال ماجد البطش (26 عاما)
9. محمود ماجد البطش (22 عاما)
10. مروه ماجد البطش (25 عاما)
11. ماجد صبحي البطش
12. خالد ماجد البطش (20 عاما)
13. ابراهيم ماجد البطش (18 عاما)
14. منار ماجد البطش (13 عاما)
15. امال حسن البطش (49 عاما)
16. انس علاء البطش (10 اعوام)
17. قصي علاء البطش
18. زكريا علاء البطش (20 عاما)
Articles sur Samanews.com, en arabe, ici et ici.
Des journalistes véreux écrivant dans les quotidiens et hebdomadaires français travestissent la vérité et prétendent que l'aviation sioniste cible les résistants. Peu de résistants sont tombés, et les victimes sont pour la plupart des civils. Ces journalistes reprennent la propagande sioniste et mêlant parfois le vrai au faux pour paraître "objectifs", et travaillent consciemment pour le compte de l'entité coloniale.
Israël ne peut vaincre la résistance, c'est pourquoi il tue les civils palestiniens, sciemment, croyant pouvoir faire fléchir la résistance et arrêter le tir des fusées sur ses colonies. Israël n'a pas de "banque de cibles", il tue à l'aveuglette juste pour commettre des massacres, poursuivant ce qu'il a commencé en 1947-48.

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Les tombes de la famille Al-Batch, leurs funérailles et les survivants effondrés de chagrin

L'entité coloniale veut la reddition de la résistance, soutenue par les puissances impérialistes et des régimes arabes qui leur sont liés. Elle s'appuie sur sa puissance aérienne mais ne peut affronter sur le terrain le peuple palestinien à Gaza. Elle a fui l'affrontement avec la population palestinienne en Cisjordanie et dans les territoires occupés en 48 pour tuer à Gaza.
Le soutien à la résistance palestinienne doit s'élargir : notamment en dénonçant les crimes et les massacres, en expliquant la nature coloniale et terroriste de l'Etat sioniste, en investissant l'espace médiatique et faire taire ou au moins isoler les médias occidentaux à la solde des colonisateurs.
La bataille médiatique est importante au moment où des voix essaient de susciter le trouble quant à la nature de la résistance et la justesse de ses revendications : pas de trêve avant la fin de l'agression sioniste, avant la fin du blocus sur Gaza et avant la libération de tous les prisonniers qui furent libérés en 2011 et arrêtés à nouveau par l'Etat colonial.
La résistance palestinienne défend la Palestine, le peuple palestinien et la dignité des peuples arabes et de tous les êtres libres de ce monde.

Appel urgent de la société civile de Gaza : Agissez maintenant

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13.07.2014 - Nous, les Palestiniens pris au piège dans la bande de Gaza assiégée et ensanglantée, en appelons aux personnes de conscience tout autour du monde, pour agir, protester, et intensifier la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre Israël jusqu'à ce qu'il stoppe son attaque meurtrière et soit jugé pour ses actes.
Appel urgent de la société civile de Gaza : Agissez maintenant
Avec le monde regardant ailleurs une fois de plus, nous avons dans les quatre derniers jours été confronté à massacres sur massacres. Au moment où vous lisez ceci plus de 120 Palestiniens sont déjà morts, dont 25 enfants. Plus de 1 000 sont blessés, parmi lesquels tant avec des blessures si horribles que leur vie en sera abimée à jamais – plus des deux tiers des blessés sont des femmes et des enfants. Nous savons d'ors et déjà que beaucoup ne survivront pas au prochain jour. Qui parmi nous sera le prochain mort, alors que nous sommes allongés sur nos lits cette nuit, tenus éveillés par le bruit du carnage ? Serons nous la prochaine photo, cadavre méconnaissable, œuvre de la haute expertise d'Israël en machines de destruction, chairs broyées, membres arrachés ?
Nous en appelons à l'arrêt définitif de ces crimes et de l'oppression que nous subissons. Nous appelons à :
- un embargo sur les armes à destination d'Israël, sanction qui couperait l'approvisionnement en armes et aides militaires depuis l'Europe et les Etats-Unis, approvisionnement dont Israël dépend pour commettre de tels crimes de guerre,
- la suspension des tous les traités commerciaux et accords bilatéraux avec Israël, tels que l'accord d'association UE-Israël,
- Boycott, désinvestissement et sanctions, comme l'a demandé l'écrasante majorité de la société civile palestinienne en 2005.
Sans mesures de pression et d'isolement, le régime d'Israël a prouvé tant et plus qu'il continuera les massacres tels que nous les voyons autour de nous à l'instant, qu'il poursuivra les décennies de nettoyage ethnique systématique, d'occupation militaires et de politique d'apartheid.
Nous écrivons ceci dans la nuit de samedi, à nouveau bouclés dans nos maison alors que les bombes nous tombent dessus dans Gaza. Qui sait quand l'attaque en cours va stopper ? Tous ceux d'entre nous qui ont plus de 7 ans d'âge gardent en permanence gravées dans l'esprit les rivières de sang qui ont coulé dans les rues de Gaza quand, pendant plus de 3 semaines en 2009, plus de 1400 Palestiniens ont été tués, dont 330 enfants. Du phosphore blanc et d'autres armes chimiques ont été utilisées sur des zones civiles et ont contaminé notre terre, avec pour conséquence une augmentation du nombre de cancer. Plus récemment 180 personnes ont été tué dans une attaque d'une semaine en Novembre 2012.
Cette fois-ci, combien mourront ? 200, 500, 5000 ? Nous demandons : combien de nos vies doivent être balayées avant que le monde ne réagissent ? Quelle quantité de sang est nécessaire ? Avant le démarrage des bombardements israéliens, un membre de la Knesset, Aylet Shaked, du parti d'extrême droite Maison Juive, a appelé au génocide de peuple palestinien. « Ils devront disparaitre, comme le devront les maisons dans lesquelles ils élèvent les serpents », a-t-elle dit, « sinon d'autres petits serpents y seront élevés ». A ce moment, rien ne limite la nature meurtrière de l'Etat d'Israël, puisque nous, une population avec tant d'enfants, nous sommes tous simplement des serpents à leurs yeux.
Comme l'a dit Omar Ghraib à Gaza, « c'était à briser le coeur de voir les photos des petits garçons et des fillettes sauvagement tués. Et aussi comment cette vielle femme a été tuée dans le bombardement de sa maison alors qu'elle rompait le jeune à la prière du soir. Elle est morte tenant encore la cuillère à la main, une image qui mettra beaucoup de temps à s'effacer de ma tête ».
Des maisons entières ont été visées et des famille entières ont été tuées. Mardi, tôt le matin, toute la famille Al-Hajj a été balayée – le père Mahmoud, la mère Bassema et cinq enfants. Pas d'avertissement, une famille visée et retirée de la vie. Mardi soir, pareil, pas d'avertissement, 5 nouveaux morts, parmi lesquels quatre de la famille Ghannam, dont une femme et un enfant de 7 ans.
Dans la matinée de mardi la famille Kkaware a reçu un appel téléphonique leur disant que leur maison de deux étages allait être bombardée. La famille commençait à partir quand une réserve d'eau a été touchée, mais ils sont retournés avec des riverains, qui sont tous venus pour rester dans la maison avec eux, des gens de tout le voisinage. Les avions israéliens ont lancé leurs bombes sur un bâtiment dont le toit était rempli de gens, sachant très bien que c'étaient des civils. Sept personnes ont été tuées sur le coup, dont cinq enfants de moins de 13 ans. Vingt-cinq autres ont été blessés, et le jeune Seraj Abed al-Aaal de 8 ans a succombé à ses blessure plus tard dans la nuit. La famille essayait sans doute d'en appeler à l'humanité du régime israélien, pensant qu'ils ne bombarderaient pas un toit où une foule est rassemblée. Mais en voyant des familles déchiquetées autour de nous, nous comprenons clairement que les actions des Israéliens n'ont rien à voir avec l'humanité.
Parmi d'autres cibles touchées, on compte un véhicule clairement identifié comme média, tuant le journaliste indépendant Hamed Shehab et blessant 8 autres personnes, un coup sur un véhicule de secours du Croissant Rouge, et des attaques sur des hôpitaux, nécessitant des évacuations et causant davantage de blessures..
Ce dernier épisode de la barbarie israélienne est bien ancré dans le contexte du blocus inhumain imposé depuis 7 ans, qui a coupé les principales routes de survie par les marchandises et personnes entrant et sortant de Gaza, avec pour conséquence une pénurie sévère de produits médicaux et de nourriture, dont tous les hôpitaux et cliniques rendent compte actuellement. Le ciment pour la reconstruction des milliers de maisons détruites par les attaques israéliennes a été interdit d'importation, et de nombreuses personnes malades et blessées ont été et sont toujours empêchées de se rendre à l'étranger pour les traitement médicaux urgent, résultant en la mort de plus de 600 malades.
Au fur et à mesure que davantage d'information parviennent, que les leaders israéliens promettent de passer à une nouvelle étape dans la brutalité, nous savons que plus d'horreur est encore à venir. Nous vous appelons à vous dresser pour la justice et l'humanité, à manifester et à soutenir les hommes, les femmes et les enfants courageusement enracinés dans Gaza, et qui voient venir l'horreur la plus sombre. Nous exigeons une action internationale :
- la rupture des liens diplomatiques avec Israël,
- la mise en examen pour crimes de guerre,
- une protection internationale immédiate pour les civils de Gaza.
Nous vous appelons à rejoindre la campagne internationale de Boycott, Désinvestissement et Sanctions, qui prend de l'ampleur, pour rendre comptable de ses gestes cet état voyou qui se montre une fois de plus si violent, et pourtant impuni. Rejoignez tous ceux, dans la masse s'élargit, engagés pour faire advenir le temps où les Palestiniens n'auront plus à grandir au milieu de ces meurtres et destructions continuels, perpétrés par le régime israélien. Où nous pourrons nous déplacer librement, quand le siège sera levé, l'occupation terminée et que justice sera finalement rendue aux réfugiés palestiniens de par le monde.
Agissez maintenant, avant qu'il ne soit trop tard !
Signatures :
Palestinian General Federation of Trade Unions (Fédération générale des syndicats palestiniens)
University Teachers’ Association in Palestine (Association des professeurs d'université de Palestine)
Palestinian Non-Governmental Organizations Network (Umbrella for 133 orgs) (Réseau des ONG palestiniennes (PINGO – 133 organisations membres))
General Union of Palestinian Women (Syndicat général des femmes palestiniennes)
Medical Democratic Assembly (Assemblée médicale démocratique)
General Union of Palestine Workers (Syndicat général des Travailleurs de Palestine)
General Union for Health Services Workers (Syndicat général des Travailleurs de la Santé)
General Union for Public Services Workers (Syndicat général des Travailleurs des services publics)
General Union for Petrochemical and Gas Workers (Syndicat général des Travailleurs de la pétrochimie et du gaz)
General Union for Agricultural Workers (Syndicat général des Travailleurs de l'Agriculture)
Union of Women’s Work Committees (Syndicat des comités du travail des femmes)
Pal-Cinema (Palestine Cinema Forum) (Forum Cinéma Palestine)
Youth Herak Movement (Mouvement de jeunesse Herak)
Union of Women’s Struggle Committees (Syndicat des comités de luttes des Femmes)
Union of Synergies—Women Unit (Syndicat des synergies - femmes)
Union of Palestinian Women Committees (Syndicat des comités des femmes palestiniennes)
Women’s Studies Society (Société des études féministes)
Working Woman’s Society (Société des femmes travailleuses)
Press House (Maison de la Presse)
Palestinian Students’ Campaign for the Academic Boycott of Israël (Campagne des étudiants pour le boycott universitaire d’Israël)
Gaza BDS Working Group (Groupe de travail BDS - Gaza)
One Democratic State Group (Groupe "Un état unique démocratique")
Traduction de l'anglais : SK
http://www.ism-france.org 

AL-Quds au cœur de la Palestine et de la nation : Soutien à la résistance maqdisie palestinienne N°10 – Juillet 2014

Par
La révolte des jeunes Maqdisis, suite à l’enlèvement et l’exécution de sang-froid de l’adolescent Mohammad Abu Khdayr (15 ou 16 ans) risque de s’étendre et d’embraser non seulement tous les quartiers encore arabes de la ville occupée d’al-Quds, mais également les villes et bourgs demeurés arabes dans les territoires palestiniens occupés en 1948. A partir du quartier de She’fat, auquel appartient le martyr Abu Khdayr, la révolte s’est étendue vers les autres quartiers, malgré la féroce répression de l’armée et de la police de l’occupation. Des centaines de jeunes arrêtés et des centaines de blessés par toutes sortes de balles n’ont pas mis fin à la révolte, qui se déclenche tous les soirs après la rupture du jeûne dans plusieurs quartiers : She’fat, at-Tour, Selwan, la vieille ville, ‘Issawiya, Sawana, ‘Anata, Beit Hanina, ‘Izariya…
AL-Quds au cœur de la Palestine et de la nation : Soutien à la résistance maqdisie palestinienne
N°10 – Juillet 2014
Détournement par les Palestiniens de Gaza de deux nuages monstrueux provoqués par des bombardements des terroristes sionistes ivres de sang (Ibrahim Awad)
Si le martyre du jeune Abu Khdayr a déclenché la révolte des jeunes Maqdisis, il faudrait l’expliquer par des dizaines d’années de pratiques colonialistes dans la ville d’al-Quds : terreur exercée par les colons, confiscation ou destruction des maisons, arrestations, expulsions, colonisation accrue, dépeçage non seulement de la ville mais des quartiers et destructions de la vie sociale et familiale palestinienne, judaïsation de l’enseignement dans les écoles maqdisies. Pendant toutes ces dernières années, les enfants maqdisis furent la cible de choix de la terreur de l’entité coloniale : arrêtés et brutalisés lorsqu’ils ne sont pas tués, ils sont emprisonnés dans des conditions épouvantables et torturés, avant d’être relâchés pour être placés sous « résidence surveillée ». C’est contre leur humiliation quotidienne et l’humiliation de leurs parents et de leur peuple que les jeunes se sont emparés des cocktails Molotov et des pierres, ainsi que des fusées d’artifice, pour les lancer contre les soldats et affirmer qu’ils veulent « libérer la Palestine ».
Les scènes nocturnes de la révolte ont suscité la peur, non seulement des sionistes, mais également d’une classe politique palestinienne qui craint pour ses privilèges et son statut accordés par les accords d’Oslo. Cette classe politique, secondée par les intellectuels à sa solde, est déjà en mouvement pour stopper la révolte des jeunes, sous les divers prétextes : « le moment n’est pas mûr », « nous porterons plainte devant les Nations-Unies », « il faut rester civilisé » quand elle n’accuse pas tout simplement les jeunes maqdisis d’être des « voyous » pour n’avoir pas attendu ses directives.
I - Al-Quds occupée : asphyxie et purification ethnico-religieuse
Le quartier Rabat al-Kurd (Hawsh Shihabi) dans la vieille ville d’al-Quds, est menacé par la judaïsation. Ce quartier se situe à proximité de la mosquée al-Aqsa. Les colons extrémistes tentent de s’y infiltrer, soit en creusant des tunnels qui passent sous le quartier soit en y établissant des points de colonisation. L’un des habitants maqdisis du quartier, Khodr Shihabi explique : le quartier connu par le nom de Hayy Shihabi est l’un des sept « ribat » construits tout au long des siècles passés, il est même le troisième, afin de servir les fidèles qui passent par la ville d’al-Quds. Il a affirmé que les sionistes essaient de s’en emparer à cause de sa proximité du dôme du Rocher et parce qu’il comprend une place appelée « place Samawiya » où se trouve une extension du mur al-Bouraq, que les sionistes considèrent comme faisant partie de leur prétendu temple. La famille s’est adressée au tribunal central d’al-Quds et a arrêté la fin des travaux « de rénovation » menés par la municipalité de l’occupation, car le site appartient à la famille.
L’occupant déclare qu’il lui faut des mois pour réparer les dégâts occasionnés par les jeunes à la ligne du tram de l’occupation, à She’fat et Beit Hanina, lors de leur révolte. Ce tram non seulement divise les localités palestiniennes puisqu’il passe en plein milieu, mais il est spécialement conçu pour relier les colonies entre elles.
L’occupant a installé un radar militaire au poste militaire aérien de Qalandia, au nord d’al-Quds, pour protéger la colonie Modi’in contre la résistance.
De nouvelles unités de logement sont prévues dans les colonies Pesgat Zeev et Jabal Abu Ghnaym (Har Homa).
Les colons agressent les Maqdisis : des dizaines de Maqdisis ont été agressés et insultés dans la rue Yafa, dans la partie occidentale d’al-Quds. Les colons ont essayé de kidnapper des jeunes à Beit Hanina. Un chauffeur de taxi maqdisi a été violemment tabassé par les colons à Selwan. Le jeune Zayn Sayouri (18 ans) de Ras al-Amud a été violemment attaqué alors qu’il entrait dans un supermarché.
L’occupant ordonne le 24 juin la fermeture d’une autre antenne de « l’institution d’al-Quds pour le développement » située rue Salaheddine dans la ville occupée d’al-Quds. L’avocat Khaled Zabarqa, directeur de l’institution a déclaré que l’occupant veut interdire tout soutien social à la population maqdisie et briser sa résilience.
L’occupant poursuit son projet de construire le parc colonial sur les pentes de Jabal al-Masharef, malgré les protestations légales des habitants d’al-Tour et de Issawiya. La construction de ce parc vise à empêcher toute extension démographique de ces deux quartiers qui sont déjà surpeuplés. C’est ce qu’a d’ailleurs affirmé le porte-parole d’un parti sioniste de gauche (Meretez).
L’occupant a renouvelé l’interdiction d’entrer dans la ville d’al-Quds au sheikh Raed Salah, pendant 6 mois, le 26 juin. Pour sa part, Sheikh Raed Salah a déclaré que cette condamnation se situe dans le cadre d’une campagne visant à interdire le mouvement islamique, ajoutant qu’à présent, il lui est interdit d’entrer dans la mosquée al-Aqsa, dans la ville d’al-Quds, en Cisjordanie et interdit de voyager.
II – Al-Quds occupée : répression
Exécution et immolation par le feu du jeune Mohammad Abu Khdayr par des colons établis dans al-Quds le 2 juillet. Des affrontements entre les forces armées de l’occupation et les jeunes maqdisis dans plusieurs quartiers se soldent par l’arrestation de 200 jeunes environ. Les services médicaux de la ville ont déclaré que 207 citoyens ont été blessés par la violence de l’occupation.
Le cousin du martyr Mohammad Abu Khdayr, Tareq, a été violemment battu par les forces armées de l’occupation, avant de l’arrêter. Ayant un passeport américain, le consulat a réclamé sa libération. Mais Tareq a été placé en détention à domicile, pour 15 jours. Aucune enquête n’a été ouverte pour découvrir les policiers qui l’ont roué de coups. Mais la soi-disant enquête de l’occupant pour l’exécution de Mohammad Abu Khdayr a ciblé les colons qui en seraient responsables. Trois d’entre eux auraient été relâchés, les autres traduits devant des psychiatres, en vue de les relâcher.
Les colons on essayé d’enlever des jeunes dans le quartier de Sheikh Jarrah.
Les tribunaux de l’occupation ont renouvelé la détention de 14 Maqdisis arrêtés le 3 juillet.
Le 8 juillet, l’occupant arrête 4 jeunes près des murailles de Bab Sahira, dans la vieille ville. 3 autres ont été arrêtés à Beit Safafa au sud d’al-Quds.
L’occupant annonce avoir arrêté la nuit du mardi au mercredi 8-9 juillet 42 jeunes Maqdisis.
Dimanche 13 juillet, les policiers de l’occupation expulsent les fidèles de la mosquée al-Aqsa. Ils les ont agressés et ont tiré des balles en leur direction pour les faire sortir. Les forces sionistes préparent ainsi l’entrée massive de colons dans la mosquée. Dès l’aube, la mosquée est encerclée par les barrages placés même dans les ruelles de la vieille ville qui y mènent.
III - Al-Quds occupée : les lieux saints
Au cours de la première semaine du mois de Ramadan, les autorités de l’occupation ont fermé à deux reprises les accès à la mosquée al-Aqsa, et ont autorisé des dizaines de colons à la profaner. Elles ont également interdit aux fidèles d’y prier le premier vendredi du mois, sauf à quelques centaines de fidèles. Les autres, plusieurs centaines, n’ont pu accomplir la prière du vendredi que dans les rues adjacentes à la mosquée. Les forces armées de l’occupation ont mené une incursion dans la mosquée immédiatement après la fin de la prière du vendredi et y ont lancé des bombes sonores, pendant que ses snipers montaient sur les toits pour « surveiller » les fidèles.
Le deuxième vendredi du mois de Ramadan, les sionistes ont interdit aux fidèles de prier dans la mosquée al-Aqsa. Seulement une dizaine de milliers de fidèles ont pu entrer, alors que normalement, c’est plusieurs centaines de milliers de fidèles qui se dirigent vers la mosquée les jours de vendredi du mois de Ramadan.
Les mesures restrictives de l’occupation empêchent les fidèles d’accéder à la mosquée et d’accomplir les prières des Tarawih. Le premier vendredi du mois de Ramadan cependant, 40 cars ont réussi à amener les Palestiniens de 48 pour y accomplir ces prières, portant le nombre des fidèles à 20.000.
Plusieurs associations s’activent pendant le mois de Ramadan pour présenter le repas d’al-Iftar à la population maqdisie dans la mosquée al-Aqsa.
L’occupant interdit aux étudiantes d’entrer à la mosquée pour suivre les cours organisés par « Masateb al-‘Ilm ». Elles ont riposté et une jeune (22 ans) de Sheikh Jarrah a été arrêtée, au moment où l’occupant autorisait des dizaines de colons à y entrer et à la profaner.
L’institution « ‘Amarat al-Aqsa » a publié les derniers chiffres relatifs aux colons ayant profané la mosquée au mois de juin : 2134 colons. L’augmentation du nombre des colons va de pair avec la diminution du nombre des fidèles musulmans pouvant entrer dans la mosquée. L’institution d’al-Aqsa considère que l’occupant cherche à consacrer une présence physique permanente des colons à l’intérieur de la mosquée, en vue d’imposer son partage dans le temps et l’espace, avant de la détruire pour construire « le temple ».
IV - Al-Quds occupée : résistance palestinienne
L’invasion militaire de la région d’al-Khalil et d’autres villes et villages palestiniens de la Cisjordanie et la férocité de l’occupation contre la population maqdisie ont incité la résistance militaire basée à Gaza à envoyer des « messages » à l’occupant pour qu’il mette fin à la vague de répression et de destruction qu’il mène. Mais ce dernier avait pris prétexte de la disparition des trois colons pour lancer son offensive pour détruire la résistance. Il a lancé son agression contre Gaza, qui résiste et riposte : des centaines de fusées lancées par la résistance ont touché les abords d’al-Quds, les colonies situées entre Tel Aviv et al-Quds et al-Khalil, sans mentionner toutes les fusées lancées sur les colonies situées près de la bande de Gaza. L’occupant a été surpris par la force de frappe de la résistance, et poursuit ses attaques : plusieurs dizaines de martyrs sont tombés, la plupart étant des civils, des familles entières sont décimées, montrant une fois de plus que l’occupant tue le maximum de gens parce qu’il n’arrive pas à toucher les résistants.
Pour le deuxième vendredi du mois de Ramadan, les Maqdisis qui ont été interdits de prier dans la mosquée al-Aqsa se sont révoltés et ont tenu tête aux policiers de l’occupation. Des affrontements ont eu lieu entre les jeunes et les occupants, dans plusieurs quartiers de la ville, et des témoins ont assuré que les policiers prenaient la fuite pour éviter la colère des Maqdisis.
Tout au long de l’agression sioniste contre les Palestiniens de la bande de Gaza, les Maqdisis n’ont cessé leur mouvement de révolte : les jeunes ont cassé les caméras de surveillance dans des quartiers de la vieille ville (le chemin de Bab Hatta), ils ont affronté le poste militaire situé à Qalandia, séparant al-Quds de la ville de Ramallah, ils ont affronté l’occupant à Selwan et al-Issawiya, et à Abus Dis, le jeune Adam Urayqat a été touché par balle avant d’être arrêté. A chaque fusée envoyée par la résistance à Gaza sur al-Quds et ses environs, la population se massait sur les toits des maisons pour saluer les résistants.
Avant même le mois de Ramadan et l’agression criminelle contre Gaza, les étudiants de la mosquée al-Aqsa ont chassé un groupe de 35 colons qui ont profané la mosquée, le 26 juin. Ils ont riposté à l’entrée de 60 colons (juifs et touristes) le premier jour de Ramadan, le 30 juin.
V- Al-Quds occupée : « Masâteb al-‘Ilm » dans la mosquée al-Aqsa
Depuis plusieurs années, les associations palestiniennes musulmanes agissant pour la défense de la mosquée al-Aqsa ont mis en place ce qui est désigné par « Masâteb al-‘ilm », soit des cours dispensés à l’intérieur même de la mosquée par plusieurs maîtres et sheikhs, sous la forme de cercles d’études, bien que le terme « masâteb al-‘Ilm » désignât historiquement des endroits aménagés à l’intérieur de la mosquée pour accueillir enseignants et étudiants. Il s’agit d’abord de renouer avec le statut même de la mosquée al-Aqsa et plusieurs autres mosquées centrales dans le monde musulman où la mosquée fut un lieu d’enseignement autant qu’un lieu de recueillement et de prière, mais aussi d’assurer une présence quasi-permanente des fidèles dans la mosquée pour empêcher sa profanation par les juifs extrémistes.
Depuis que quelques rabbins extrémistes ont donné l’autorisation aux juifs de mener des pratiques talmudiques dans ce qu’ils considèrent « le mont du temple », pas un jour ne passe sans que la mosquée al-Aqsa ne soit profanée, que ce soit par des membres d’organes sécuritaires de l’entité sioniste, des députés ou des personnalités politiques ou alors des groupes de colons. Les « Masâteb al-‘Ilm » furent une des réponses à la recrudescence des actes profanateurs.
La mosquée al-Aqsa est historiquement un lieu de savoir, comme l’attestent la venue de milliers de savants musulmans, pour y enseigner ou assister à des cours dispensés par d’autres savants et la présence de nombreux « masâteb », les plus connus étant « Mastabat al-Sanawbar » ou « Mastabat Abu Bakr as-Siddîq », « Mastabat Sabra wa Shatila » et « Mastabat al-Ghazâli »,  fondée en l’honneur du savant Al-Ghazali qui rédigea son fameux « Ihy’a Ulum ad-Dîn » dans une des pièces de la mosquée. Initié en 2010, les « Masâteb al-‘Ilm » ont accueilli au départ près de 30 étudiants, mais ce chiffre va augmenter jusqu’à atteindre 600 étudiants et étudiantes par jour en 2013, répartis en divers cercles d’étude, qui comprennent des cours des sciences religieuses et de langue arabe. Les étudiants choisissent leurs cours et y assistent, plusieurs fois par semaine.
Cette présence quasi-permanente des étudiants à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa a gêné les plans de l’occupant, qui souhaitait s’emparer d’une mosquée abandonnée par les fidèles. C’est alors qu’il a lancé, depuis 2013, une vague de répression contre les étudiants dans la mosquée, sous le prétexte qu’ils empêchaient les juifs de la profaner comme bon leur semble, puisque les étudiants ont réussi à maintes reprises à les en chasser. Non seulement les enseignants furent interdits d’entrer dans la mosquée, mais les étudiants furent poursuivis, leurs cartes d’identité confisqués et ils furent souvent emprisonnés, rien que pour avoir assisté à ces cercles d’études. Le nombre d’étudiants et d’étudiantes arrêtés a dépassé plusieurs centaines, au cours des derniers mois. De plus, la police vole ou détruit les chaises installées par les organisateurs de ces cercles d’étude. Les « Masâteb al-‘Ilm » sont un des moyens mis en œuvre par les Palestiniens pour résister à l’occupation.
Lors de l’interrogatoire des étudiants arrêtés (des centaines au cours des derniers mois), les services de renseignements de l’occupation essaient de rassembler les informations non seulement sur les étudiants, mais sur leurs milieux familiaux, leurs quartiers, leurs voisins, ayant trouvé une nouvelle source d’espionnage et d’infiltration dans le milieu maqdisi. Les avocats des étudiants et étudiantes arrêtés ont dénoncé les pratiques de l’occupant et mis en garde les Maqdisis arrêtés de founir des renseignements à l’occupant.
VI - Al-Quds occupée : solidarité
Un communiqué de solidarité avec la résistance à Gaza, rédigé par la campagne ALI (contre l’Islamophobie en France) souligne le lien entre l’islamophobie, la colonisation sioniste de la Palestine et les agressions contre la mosquée al-Aqsa et rappelle que les sionistes veulent détourner les musulmans du soutien à al-Quds.
Un journaliste palestinien écrit : « Où sont vos millions de dollars pour soutenir la ville et la population d’al-Quds ? » après avoir décrit les travaux de judaïsation menés par l’occupation grâce aux millions récoltés par les sionistes. La population maqdisie est menacée d’expulsion et la mosquée al-Aqsa et les lieux saints, chrétiens et musulmans, sont menacés par la judaïsation. La défense de l’arabité d’al-Quds, et le maintien de sa civilisation, poursuit-il, ne se réalisent pas par les slogans et les déclarations, ni par les communiqués de dénonciation.
Ce bulletin ne mentionnera plus la pseudo-solidarité des organismes étatiques (Ligue arabe, conseil des pays musulmans, Unesco et consorts), qui ne font en fait que perpétuer l’occupation et se donnent bonne figure auprès des peuples arabes et musulmans. Ils ont leur propre média, qu’ils diffusent leurs communiqués trompeurs.
Par contre, envoyez-moi toute information sur vos initiatives de solidarité avec la ville d’al-Quds, sa population et ses lieux saints. Elles figureront dans le bulletin.