vendredi 10 juillet 2009

Ligue arabe : la relance du processus de paix est impossible avec la poursuite de la colonisation


Téhéran.Irna. 9 Juillet 2009.

International.

La relance du processus de paix est impossible avec la poursuite de la colonisation dans les territoires occupés palestiniens, c'est ce qu'a souligné, le secrétaire général de la Ligue arabe.

Amr Moussa a soutenu la résolution du conflit palestinien ainsi que l'instauration de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient, tout en indiquant que la poursuite de la colonisation avait rendu impossible la relance des pourparlers de paix.


Il a affirmé que le régime sioniste devait arrêter, totalement, la colonisation dans les territoires palestiniens pour réunir les conditions nécessaires à la relance du processus de paix.


Les ministres arabes réunis au Caire en juin dernier avaient indiqué qu'avant une normalisation des liens avec le régime israélien, ce dernier devrait "geler définitivement les activités de colonisation y compris à Jérusalem-est".


L'Union Européenne a affirmé dans un communiqué récent que les colonies "étranglent l'économie palestinienne" et maintiennent les Palestiniens dans un état de dépendance vis-à-vis des pays donateurs.


irna.ir

Territoire palestinien occupé : Appel au démantèlement du mur de séparation


Maxwell Gaylard, Coordonnateur humanitaire des Nations Unies dans le territoire palestinien occupé.

8 juillet 2009 – A la veille du cinquième anniversaire de l'avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) qui avait établi que la construction par Israël d'un mur dans le territoire palestinien occupé était contraire au droit international, le bureau du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme en Cisjordanie, a appelé ce mercredi au démantèlement de ce mur.

Le Bureau qui constate que « la situation ne s'est pas améliorée » dans le territoire occupé, appelle également le gouvernement israélien à verser des réparations aux populations qui ont souffert de la construction du mur. Il l'appelle aussi à mettre fin aux restrictions de mouvement actuellement en vigueur « afin que les résidents palestiniens puissent exercer leurs droits à la liberté de mouvement, au travail, à l'éducation et à la santé ».

« Il est encore temps de changer la situation », a déclaré le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies pour le territoire palestinien occupé, Maxwell Gaylard, lors de son intervention sur le sujet, indique un communiqué publié ce mercredi.

Au nom des agences humanitaires, M. Gaylard a appelé Israël à « geler la construction du mur en Cisjordanie, à la lumière de l'avis consultatif sur le mur et de l'impact humanitaire ».

De son côté, l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) indique que sa commissaire général, Karen AbuZayd, a récemment accueilli un groupe de plus de 70 jeunes de Gaza, de retour d'un voyage touristique en Pologne, destiné à aider les enfants particulièrement affectés par le récent conflit à Gaza.

un.org

News Tracker: autres dépêches sur la question

Le mur construit par Israël illégal, prononce le Tribunal de l'ONU

Le président libanais sollicite une pression britannique sur Israël pour accepter l'initiative de paix arabe



BEYROUTH, 8 juillet (Xinhua) --Le président libanais Michel Sleimane a espéré mardi que la Grande Bretagne pourrait mettre la pression sur Israël afin que ce dernier accepte l'initiative de paix arabe, selon l'Agence de presse officielle nationale NNA.

"La solution commence avec l'engagement à appliquer l'initiative de paix arabe approuvée au cours du sommet arabe de 2002 de Beyrouth et adoptée plus tard lors d'un sommet arabe à Doha", a indiqué Sleimane pendant sa rencontre avec une délégation britannique accompagnée par l'ambassadeur de Grande-Brétagne à Beyrouth Francis Guy.
Sleimane a mis l'accent sur le fait "qu'il n'y a pas de solution à la crise au Moyen-Orient tant qu'Israël ne donne pas aux Palestiniens leurs droits, principalement le droit de retour sur leurs terres".
Il a indiqué que "la constitution libanaise, la situation politique et infrastructurelle ne peuvent pas permettre aux 400. 000 Palestiniens de s'installer au Liban avec un style de vie honorable, à un moment où les jeunes Libanais immigrent vers d'autres pays à la recherche de meilleures conditions de vie".
Selon l'agence onusienne des secours et des travaux pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), le Liban, un pays arabe de plus de 4 millions d'habitants, accueille entre 350.000 et 400.000 réfugiés palestiniens, dont la plupart vivent dans douze camps de réfugiés.
L'initiative de paix arabe appelle à un retrait total israélien des territoires conquis en 1967 et à une solution à la question des réfugiés palestiniens pour une paix totale avec le monde arabe.
Source : XINHUA
Libnanews

Barak menace le Liban : Nous n’avons pas achevé tous nos objectifs, les jours du conflit ne sont pas terminés


Beyrouth, le 9 juillet – Dans une déclaration faite à l’adresse des 121 israéliens décédés durant le conflit de juillet 2006 contre le Liban, le ministre de la défense israélien Ehud Barak a accusé le Hezbollah de continuer à s’armer, estimant que les jours du conflit ne sont pas terminés.

Ehud Barak a également poursuivi accusant le gouvernement libanais d’avoir accordé au Hezbollah une légitimité dans ses actions futures contre l’état hébreu.

Pour rappel, le conflit avait débuté suite à la capture par le Hezbollah de 2 soldats israéliens d’une patrouille le long de la ligne bleu, ligne de démarcation entre les 2 pays depuis 1948 et avait fait plus de 1200 morts et plus de 4000 blessés cotés libanais. Les autorités libanaises ainsi que de nombreux pays avaient dénoncé l’usage disproportionné de la force par les forces militaires israéliennes.

Libnanews

Presse: accord sur les colonies entre "Israël" et les Etats-Unis


08/07/2009 "Israël" et les Etats-Unis seraient parvenus à un arrangement aux termes duquel l'entité sioniste pourra achever la construction en cours de 2.500 logements dans les colonies de Cisjordanie occupée, c'est ce qu'a indiqué, ce mercredi, le quotidien Maariv.

Cet accord aurait été conclu lors d'une rencontre lundi à Londres entre le ministre israélien de la Guerre Ehud Barak et l'émissaire spécial américain pour le Proche-Orient George Mitchell, affirme Maariv sans dévoiler ses sources.


Barak et Mitchell auraient également convenu que les constructions dans les colonies seraient totalement arrêtées uniquement dans le cadre de négociations
régionales qui incluraient certains pays arabes.

Interrogé par l'AFP, Mark Regev, porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu s'est contenté d'indiquer que "les contacts continuent pour parvenir
à un arrangement. Le reste n'est que spéculation".

almanar.com

Un nouveau projet colonial viole les terres palestiniennes



08/07/2009 Le ministre sioniste de l'intérieur, Eli Yishaï, et le ministre d'habitat, Ariel Atias, ont présenté un projet colonial pour construire deux grands villages pour les extrémistes juifs, sur les terres palestiniennes, dans la région du triangle al-Jalil.

Les deux ministres qui représentent les chefs du parti "Shass", ont insisté sur la nécéssité de trouver des solutions qui garantissent la vie des sionistes, notamment après les appels internationaux au gel de la colonisation.

Eli Yishai a prétendu que les arabes qui habitent dans la ville d'Al Nassera entrent dans la ville de "Nitsiret Ailit" (une ville juive construite sur les terres agricoles des habitants palestiniens, de la ville d'Al-Nassera").

Selon ce plan, ces deux villages seront construits à Nitsiret Ailit et dans la ville d'Ara.

CPI

Lieberman réitere le refus israélien de tout retrait du Golan


08/07/2009 Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a réitéré, ce mercredi, le refus israélien de tout retrait du Golan syrien.

"En ce qui nous concerne, nous sommes prêts à ouvrir des négociations directes sans conditions préalables et sans nous engager à un retrait du Golan".

Il a également estimé à la radio militaire israélienne que la Syrie ne souhaitait pas la paix avec l'entité sioniste.

Selon lui, "la Syrie est l'élément le plus négatif sur la scène internationale".

"La Syrie est le premier pays à avoir félicité l'Iran pour l'élection présidentielle. Elle continue à entretenir des relations avec la Corée du nord et à infiltrer des armes au sud du Liban pour le Hezbollah", ainsi qu'en Irak
pour des groupes qu'il a qualifiés de "terroristes", a-t-il ajouté.

La Syrie et Israël ont lancé en mai 2008 des négociations indirectes de paix par l'entremise de la Turquie. Ces pourparlers ont été suspendus en décembre après la guerre israélienne contre la bande de Gaza.

Ils buttent principalement sur la question du plateau du Golan, dont la Syrie réclame la restitution intégrale. Israël s'y refuse après avoir occupé ce territoire en 1967.

almanar.com

ONU: le mur de séparation a un impact majeur sur les Palestiniens


archives

08/07/2009 La barrière de sécurité séparant l'entité sionistte de la Cisjordanie a des conséquences humanitaires dramatiques sur la vie quotidienne des Palestiniens, c'est ce qu'a affirmé mercredi le Bureau de coordination des
affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

Le bureau des Nations unies présentait un état de la situation en Cisjordanie à l'occasion du cinquième anniversaire de l'avis de la Cour internationale de Justice (CIJ), principal organe judiciaire onusien, qui a jugé ce mur illégal et en a réclamé le démantèlement.

"La barrière est l'une des mesures employées pour restreindre les mouvements et la vie des Palestiniens", a déclaré un responsable d'Ocha dans une conférence de presse.

"La barrière fait partie d'un régime général de fermeture (...) qui affecte les mouvements des Palestiniens, restreint leur espace, et ajoute à la fragmentation de la Cisjordanie", a-t-il ajouté.

Il a affirmé qu'"elle a eu un impact humanitaire dramatique sur les Palestiniens" depuis le début de sa construction, en 2002.

Présentée par "Israël" comme une soi-disant"clôture antiterroriste", la barrière, qui doit s'étendre à terme sur plus de 700 km, est qualifiée de "mur de l'apartheid" par les Palestiniens.

Dans son avis rendu le 9 juillet 2004, la CIJ avait jugé que "la
construction par Israël, puissance occupante, du mur en territoire palestinien
occupé, notamment dans et autour de l'est de Jérusalem occupée est contraire à la loi internationale."

Selon Ocha, la barrière aura lorsqu'elle sera entièrement construite une longueur de 709 km, dont 85% seront établis en Cisjordanie même et seulement
15% sur la ligne verte, la ligne de démarcation de 1949 entre la Cisjordanie et "Israël".

A ce jour, 60% du tracé final de cette barrière a été construit, selon l'agence onusienne, qui précise que celle-ci empiètera une fois achevée sur 9,5% de la Cisjordanie.

almanar.com

Peres impose ses diktats chez Moubarak au mépris des droits arabes,sans réaction

Leila Mazboudi

08/07/2009
Depuis la guerre de Gaza, le président israélien Shimon Peres ne rate aucune occasion ou tribune, pour défendre la cause sioniste, et imposer les diktats israéliens, au mépris des droits arabes.
La dernière occasion a eu lieu mardi, lors d'une conférence de presse à Sharm el-Cheikh. " Israël sera un état juif, et la Palestine un état arabe, la question est tranchée" a-t-il lancé au nez du président égyptien Hosni Moubarak.

Au mépris des positions arabes qui refusent la judaïcité d'Israël, vu qu'elle exclut catégoriquement le retour des réfugiés palestiniens vers les territoires de 1948, (un droit stipulé par des résolutions onusiennes) et menacent ceux qui sont restés sur la terre de leurs aïeux d'un nouveau transfert.
Signalant que la seule solution est celle des deux états, " avec le peuple palestinien d'un côté, le peuple israélien de l'autre", il n'a eu de réponse de la part du dirigeant égyptien : " lorsque nous serons autour de la table des négociations, les choses seront plus claires" lui s'est contenté de dire le raïs égyptien.

Une scène aussi défiante avait eu lieu au Kazakhstan, la semaine dernière, lors d'un forum inter religieux. En présence du cheikh d'al-Azhar, Mohammad Sayed Tantaoui, du ministre égyptien du lègue, et d'autres responsables jordanien et saoudien, Peres était au rendez-vous, évoquant pour thème central la régression arabe perçue à l'encontre d'Israël, leur rappelant que ce sont les Arabes qui ont changé de positions, abandonnant leur refus de négocier avec Israël, optant pour une solution qui accepte l'état d'Israël, fustigeant "le terrorisme islamiste", et condamnant les mouvements de résistance et l'Iran. Là non plus, aucun des responsables arabes présents n'a eu de mot pour lui répondre. Seule la délégation iranienne avait boycotté la séance avant même que le dirigeant sioniste ne prenne la parole.
Cette séance rappelle un autre forum, celui économique de Davos en février dernier, auquel Peres avait tenu à participer pour défendre les alibis israéliens dans leur guerre contre la Bande de Gaza. C'est le Premier ministre turc Recep Tayeb Erdogan qui lui a tenu tête à Peres, lui évoquant les crimes que son armée a commis alors que le secrétaire général de la ligue arabe Amro Moussa n'a soufflé mot.

Cette impuisance officielle arabe a été le thème central de l'éditorial du quotidien libanais arabophone, signé par Talal Salmane, qui dénonce ce qu'il considère être la capitulation du " régime arabe" au principe qu'il ne détient plus le droit de décider son avenir, au point d'en arriver à ne plus vouloir défendre ses causes.
Fort heuresement, face à Perez l'israélien s'est dressé Ahmadinejad l'Iranien, qui ne manque aucune occasion ou tribune internationale pour condamner l'entité sioniste et défendre les droits arabes usurpés , à leurs tête la cause palestinienne.
almanar.com

Une vie en ruines

jeudi 9 juillet 2009 - 07h:06

Peter Beaumont - The Guardian



Au lendemain des trois semaines de la sanglante guerre israélienne contre le Hamas en janvier, Peter Beaumont a séjourné à Gaza pour rencontrer les Palestiniens ravagés par la mort de leurs familles et la destruction de leur voisinage.

Six mois plus tard, il les retrouve toujours dans l’attente de pouvoir reconstruire à la fois leurs maisons et leurs vies.

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Shifa Salman dans les ruines de sa maison familiale, détruite par l’incursion israélienne dans la Bande de Gaza en janvier 2009. Photographe : Antonio Olmos

La puissance de l’explosion qui a détruit la maison de Shifa Salman dans le nord de Gaza, district de Jabal al-Rayas, a plié étage sur étage comme une simple pâtisserie. Elle a poussé les piliers à travers le béton, reconfigurant la maison en dôme hérissé. L’aileron d’une des bombes israéliennes responsables se trouve toujours au sommet des ruines, inoffensif comme un vieux jouet d’enfant. Ces jours-ci, pigeons et moineaux nichent dans l’espace en forme de grotte creusé par la détonation à l’intérieur des ruines, où sont stockés des matelas et des sacs de farine, ces derniers estampillés aux initiales du Programme Alimentaire Mondial. Des jeunes coqs lustrés, agressifs, patrouillent sur le terrain et se précipitent vers les intrus.

Six mois après la guerre d’Israël contre Gaza, Shifa, une étudiante de 20 ans, dort avec sa famille derrière la maison écroulée. A travers les décombres, un sentier de terre battue mène à une rangée de petits abris délabrés ouverts aux quatre vents et couverts de toiles à sac. Ils sont identiques aux enclos à bétail qui les jouxtent.

De plus près, je puis voir que les charpentes ont été construites à partir d’assemblages de sections de bois et de métal dépareillées. Les quelques cloisons existantes sont fabriquées à partir de vieilles palettes et de branches tressées en claies rudimentaires. Ou plus grossièrement, plantées dans le sol pour faire des brise-vent sommaires.

La famille de Shifa est bédouine. Jusqu’à récemment, ils exploitaient cette terre proche de la barrière, dans une zone naguère utilisée pour lancer des missiles contre les communautés juives de l’autre côté. C’était une des rares zones de Gaza destinées à la production agricole sur un territoire urbain très peuplé, abritant 1,4 million de personnes. A cause des missiles, ce voisinage de fermes et de petites manufactures a été traité par une politique de la terre brûlée.

A l’intérieur de la minuscule « enceinte » au sol sale de Shifa, un foyer a été creusé dans la terre et empli de brindilles. Par-dessus se trouve la casserole noircie dans laquelle Shifa et sa mère préparent des ragoûts de molokhiya [corète potagère] - des légumes ressemblant à des épinards - avec du poulet, de l’ail et des oignons. « Voilà ma cuisine », dit timidement Shifa, en anglais. Un panneau brisé est posé sur deux bidons pour servir de table. Dans un pot à confiture, il y a un pilon et un unique couteau bien aiguisé.

Je suis venu dans cette maison pour la première fois en janvier, juste après la guerre d’Israël contre Gaza, rendant visite à la famille de Shifa presque chaque jour. La famille dormait dans les ruines pour être à l’abri de la pluie, entourée des corps puants de leurs moutons tués pendant l’assaut. Shifa se plaignait que les enfants plus jeunes restent éveillés la nuit à cause du bruit des meutes de chiens fouillant les charognes à l’extérieur.

Shifa, une jeune femme jolie et menue aux sourcils foncés, marche le long d’une rue où les maisons en ruines du voisinage s’alignent de chaque côté, comme des tombes de pierres entassées dans un désert. Il est 7 heures du matin et elle va prendre le bus pour se rendre à l’université. Elle porte une abaya noire, le voile couvrant de la tête aux chevilles qui est l’uniforme de l’université, et une pile de livres. Livres et voile sont été offerts par la faculté après que la famille de Shifa eut perdu presque tout ce qu’elle possédait. « Il y avait une usine ici » dit Shifa en montrant une structure effondrée en métal peint. Je me souviens de la dernière fois où j’ai vu cette construction. Un troupeau de vaches abattues gisait dans le champ au-dehors.

« Ma vie était si bien quand nous avions une maison. Maintenant, c’est horrible ». Elle écrase subrepticement une larme. “Cette rue était toujours pleine de voitures” explique Shifa. “C’était facile d’aller à l’université. Maintenant je dois marcher une demie-heure avant d’avoir un bus. Il y avait des maisons ici, mais après l’attaque des F-16, tout le monde a fui. Après, les tanks ont attaqué. Seuls quelques-uns d’entre nous sont restés ».

Tellement peu, en fait, j’ai vite appris leurs noms. Il y a la famille de Khader, qui a construit un abri compliqué avec des murs de toile, au sommet des ruines d’une de leurs maisons, une structure qui, au fil des mois, s’est agrandie de nouvelles pièces. Un jour j’ai trouvé les hommes de la famille rampant dans un trou sombre au-dessous de la maison pour y retirer des tommettes de ce qui était naguère leur rez-de-chaussée, afin de les vendre pour de la nourriture, dérangeant un nid grouillant de souriceaux roses nouveaux-nés.

Il y a le propriétaire de la crèmerie, Mohammed al-Fayoun, dont le bétail a été tué. Il a réinstallé son commerce en bas du virage et a tordu des chevrons de son toit métallique, où il est assis chaque jour sur une chaise en plastique. Il se plaint que ses clients sont encore trop effrayés pour venir le voir si près de la frontière avec Israël.

Alors que pères et oncles travaillent la terre, Shifa représente la nouvelle génération - la première de sa famille à fréquenter l’université. Elle dit qu’elle veut devenir professeur de géographie et aujourd’hui elle passe un examen. « J’avais un téléviseur dans ma chambre » dit-elle en passant devant la maison de Nabil Nasser Hassan, naguère son voisin, dont la maison est à présent entourée d’une barrière de tôle ondulée pour dissuader les pillards à la recherche de tuyaux et de câblage à recycler. « Au début, les gens venaient nous donner des tissus et des couvertures. Mais pendant longtemps, personne n’est venu nous voir. Personne ne nous a parlé de reconstruire notre maison. J’ai peur de vivre là où nous vivons. Tout le monde a peur dans la famille, en particulier ma sœur Safa, quand elle entend les jets [israéliens] ».

La marche quotidienne de Shifa, à 7 heures du matin, pour rejoindre l’Université Islamique n’est pas la seule marque du changement dans sa vie. Avant la destruction par les bombes, les tanks et les bulldozers, dit Shifa, elle veillait après le coucher du soleil, lisant ses livres dans sa propre chambre décorée de posters d’animaux. Maintenant, quand la nuit tombe, elle doit cesser d’étudier. « Je passais des soirées entières à travailler. Je suis bonne » dit-elle avec confiance. “Mais maintenant je me bats. Et je sais que si je puis réussir, je pourrai donner une vie meilleure à ma famille”.

L’opération israélienne Plomb Durci a été lancée le 27 décembre 2008. Le 18 janvier, quand elle s’est terminée, avec les déclarations de cessez-le-feu unilatéraux d’Israël et du Hamas - qui gouverne Gaza - plus de 1.300 Palestiniens avaient été tués, beaucoup d’entre eux étant des civils. Ils avaient péri sous une pluie de bombes, de balles, de missiles et d’artillerie, y compris des munitions au phosphore blanc.

Alors qu’Israël soulignait que la guerre était destinée à faire cesser le lancement de missiles artisanaux à partir de la Bande de Gaza, ses cibles suggéraient des objectifs plus vastes, notamment le démantèlement d’institutions palestiniennes. Postes de police, ministères, écoles et hôpitaux ont été touchés. Des orangeraies et des tunnels en plastique pour la culture des fraises et des légumes ont été détruits. Et des milliers de maisons ont été endommagées.

A mon retour, j’écume Gaza en quête de preuves que les choses se sont améliorées pendant les mois après la guerre. Mais les maisons et autres constructions détruites pendant le conflit demeurent, comme des monuments évidés et poussiéreux à la violence. A certains endroits, des propriétaires ont essayé de réparer les constructions avec un adobe de boue et de paille cuit au soleil. Mais ce sont des solutions très provisoires.

Dans le bureau du Dr Ibrahim Radwan, chargé par le Hamas d’enregistrer les dégâts causés par les trois semaines de guerre, je note les chiffres qui décrivent ce qui est arrivé. Quelque 3.800 maisons et commerces gravement endommagés d’une manière ou d’une autre - même s’il admet que cela inclut des dommages datant de précédentes attaques israéliennes. En outre, 80 bâtiments gouvernementaux ont été touchés. Radwan a ses propres catégories pour décrire les degrés de destruction, mais après une semaine passée dans tout Gaza, les dommages sont conformes à ses propres catégories. Les grands murs métalliques des ateliers sur Salahadeen Road, où ont eu lieu les combats les plus violents, laissent filtrer la lumière par des centaines de perforations de balles, d’autres murs sont troués des éclats de missiles tirés depuis des drones, des pâtés d’immeubles touchés par le feu de l’artillerie montrent des trous noircis. Et dans tout le nord de la Bande de Gaza se dressent les bizarres igloos des maisons aplaties par les bombes.

Il y a eu des changements que je puis noter pendant les six mois de l’après-guerre. Les cadavres des animaux morts ont été enlevés, les ruines ont été explorées pour retirer les restes humains. Elles sont débarrassées de l’odeur de décomposition qui se mêlait à l’odeur acide des explosifs et du phosphore répandu. Basculés et broyés par les bulldozers militaires, les vestiges enchevêtrés d’une orangeraie devant laquelle je passais chaque jour ont disparu, reconvertis en bois de chauffage.

Et sans béton ni acier, aluminium ni verre, sans tuiles pour les toits ni bardages pour les escaliers et les salles de bain - tout étant interdit d’entrée à Gaza par le blocus économique d’Israël qui est maintenu - aucune reconstruction n’a commencé. Pour ceux qui ont le plus souffert, la guerre continue.

Un jour je suis tombé par hasard sur le père de Shifa au marché aux puces de Gaza City, dans le district de Yarmouk. Il me dit qu’il vient tous les quinze jours pour voir les échoppes vendant des choses cassées ou superflues, dans l’espoir de trouver quelque chose qui pourrait alléger leurs conditions de vie. Il me montre le contenu de son sac de plastique blanc : deux joints de plastique pour connecter des canalisations d’eau. Achetés dans l’espoir qu’il pourra un jour s’en servir.

Ce ne sont pas seulement les symptômes physiques qui persistent comme un rappel de ce qui s’est passé à Gaza. La famille de Sana al-Ar vit dans un cinquième étage clair mais chichement meublé d’un immeuble de Shujaiya. Au mur il y a des photographies des jeunes frères de Sana, 16 ans, Rakan et Ibrahim, et de son père Mohammed, tous tués pendant l’attaque israélienne. Il manque les photos de sa sœur de 18 ans, Fida, et de l’épouse de son frère, Iman, qui ont également péri. Dans une pièce décorée de rideaux dorés et de coussins de sol, Malak, le plus jeune enfant survivant, joue sur le tapis, dans un T-shirt portant le slogan imprimé "Daddy’s Little Tiger". Mais Daddy est parti.

Le 3 janvier, les tanks israéliens attaquaient la zone où vivent Sana et sa famille. Leur maison, comme celle de Shifa, se trouvait près de la frontière, pas loin d’une jolie mosquée à la coupole dorée et d’un cimetière. La famille de Shifa Salman a réussi à fuir. Mais celle de Sana - me dit sa mère - a été soufflée en « morceaux de chair ». C’est à la grand-mère de Sana de raconter l’histoire, pendant que la jeune fille et sa mère écoutent. Elle raconte comment une roquette a touché la maison, blessant Fida d’un éclat. Elle a rapidement perdu tout son sang. Le père a dit à la famille de fuir dans leur carriole à âne, mais un deuxième missile a explosé, le blessant mortellement, lui aussi. J’écoute la grand-mère de Sana décrire comment dans la fumée de l’explosion la mère en larmes a trouvé son fils Ibrahim « avec une moitié de visage en moins ». La famille a rassemblé ce qu’elle a pu de ses morts dans une couverture et les a emportés dans une maison voisine, où ils ont été piégés, assis avec les corps, pendant cinq jours.

J’avais entendu parler de Sana en janvier, par le Dr Fadel Abu Hein, au Centre communautaire de formation et de gestion de crise. Fadel envoyait des équipes de travailleurs sociaux et de thérapeutes pour animer des ateliers destinés aux enfants les plus gravement affectés, travaillant même avec eux assis sur des couvertures au milieu des décombres. Comme nous parlions des types de traumatismes subis par les enfants pendant le conflit, il mentionna une fille qui avait vu mourir la plus grande partie de sa famille et qui avait passé des jours enfermée avec leurs corps. Je l’ai rencontrée le lendemain au domicile d’un oncle avec qui elle vivait. Et j’ai essayé de parler à Sana. Mais assise sur un lit dans une pièce froide et nue du rez-de-chaussée, elle était restée repliée derrière le mur de son chagrin, ne réussissant à dire que quelques mots. A sa place, les autres membres de la famille qui peuplaient la pièce ont répondu à mes questions. La seule chose que j’avais apprise est qu’elle aimait peindre, alors je lui avais acheté du matériel, puisque le sien était perdu.

Assise dans son nouvel appartement, Sana apporte le seul dessin qu’elle dit avoir fait depuis la mort de ses frères - au fusain gris-anthracite sur un fond ombré de bleu, avec le nom des garçons. Le lendemain, j’apprends par Nahid Hanrarah, le travailleur social qui a été le plus proche de Sana, qu’elle a fait d’autres peintures, des peintures de sa famille baignant dans le sang.

« Peindre leurs noms est un progrès » dit Nahid. Il ajoute que Sana a beaucoup avancé, mais quand je lui pose des questions, elle répond en phrases hachées. « Les choses ne vont pas tellement mieux. Tout est encore ... Je sens que les choses sont séparées. La colère et la tristesse. Celui qui pourrait nous rendre heureuses [le père de Sana] est celui que nous avons perdu ».

Il y a de longues pauses quand Sana détourne les yeux. « Les gens ont essayé de m’aider. Il y a eu des gens à l’école ... ». Sana évoque son irritation contre ceux de ses amis qui insistent pour essayer de lui parler de ce qui est arrivé le 3 janvier et les jours suivants. « Je sens que je ne peux pas me concentrer à l’école comme avant » explique Sana. « Je la hais parce que les gens à l’école continuent à demander comment ma famille est morte. Ils pensent que si je parle, cela m’aidera. C’est pour cela que je suis allée voir Nahid. Parce que cela me bouleverse tellement. Je ne veux pas en parler ». Sana a aussi peur d’aller seule aux toilettes et elle souffre de cauchemars. J’apprends par Nahid que Sana était suicidaire quand elle lui a été envoyée. « Elle ne voulait pas vivre. Elle n’avait pas d’espoir » explique-t-il calmement.

Ce n’est pas seulement à l’école que Sana a été confrontée à ce qui est arrivé. A la maison aussi, elle devait vivre avec le rappel permanent de sa perte, le chagrin de sa mère, Laila étant même encore plus démoralisant.

« Je pense, suggère Nahid, que Sana est la seule dans la famille proche qui comprend réellement ce qui leur est arrivé, et qui peut aider la famille. Sa mère ne peut rien faire, vraiment. Donc la responsabilité est tombée sur Sana. Sana grandit [en tant que personne] par la connaissance de toutes les choses qu’elle a traversées, ce qui l’aide à l’emporter. Mais c’est un processus qui est loin d’être achevé. Ils étaient une famille de neuf et ils ne sont plus que quatre ».

Il y a des moments où on perçoit un écho de ce que cette famille a dû être un jour. Avant que les soldats israéliens ne viennent. Avant la guerre. Malak rampe jusqu’au genou de sa mère avec sa poupée et pousse des cris aigus : « Mords-la ! Mords-la ! » Tout à coup je me rends compte que Sana sourit à sa mère. C’est la première fois en cinq visites à cette famille que je la vois sourire. Et ce faisant, elle laisse transparaître brièvement une autre fille.

Et Sana sourit à nouveau la fois d’après. Nous parlons de choses ordinaires - autres que l’horreur qui lui est arrivée ; à propos des films qu’elle aime voir - Bollywood et films d’action, les X-men - à propos de son nouvel ordinateur et de la connection Internet qu’elle attend avec impatience : « Auparavant, nous n’avions pas d’ordinateur, je l’ai depuis deux semaines ». Ensuite, la douleur est à nouveau dans la pièce. « La première chose que je ferai c’est d’y mettre des photos de mon père et de ma sœur et de mes frères ». Elle paraît triste, mais non intouchable. Je demande à Sana si elle ira à la plage pendant les vacances, mais c’est sa mère qui répond : « On avait l’habitude d’aller à la mer, tous ensemble. Nous n’y allons plus... ». Il y a des fantômes dans la pièce et Laila ne peut les ignorer. Et comme Laila ne peut les ignorer, Sana aussi est forcée de les contempler et de réfléchir le chagrin de sa mère.

Laila dit qu’il ne lui reste plus rien, et je lui rappelle Sana et Malak. Elle lève les yeux sur les photos. « Rakan était le plus beau » soupire-t-elle, tandis que Sana se met à pleurer doucement. « Il n’avait que quatre ans et demi. C’était un vrai petit coquin. Les gens disaient à son père : ce garçon deviendra quelqu’un. Quand sa sœur est allée le soulever, je ne l’ai pas reconnu. Il était en morceaux ».

Dans le bureau du Dr Fadel, décoré de photos de combattants palestiniens morts, il tente de dire ce qui a changé et ce qui n’a pas changé. Certains ont commencé à reconstruire leur vie, tandis que d’autres, vivant sous tente, ou réfugiés, ou vivant - comme la famille de Shifa - au milieu des ruines, restent largement dans les conditions où ils étaient à la fin de la guerre. « Le principal obstacle que nous rencontrons est chez les gens dont les problèmes ne sont pas terminés - qui vivent dans une atmosphère de guerre qui se poursuit. Rien ne se passe pour les maisons détruites parce que nous vivons dans un état permanent de siège économique. Donc il y a des gens qui vivent encore toujours sous tente, ou dans les décombres ».

Un jour dans son bureau, je suis confronté à la démonstration des progrès de ceux qui souffrent des dommages du conflit. Au mur, il y a des dessins réalisés par des enfants traumatisés, des images de l’avant et de l’après dont le véritable sujet montre les effets de l’exposition à la violence, et de la remédiation possible.

Les images « avant » montrent des soldats avec des fusils, des tanks et des jets, des images de destruction et de mort. Les images « après » montrent l’arsenal ordinaire de l’enfance, cerfs-volants, images de famille et d’amis, de fleurs, produites après un long travail avec les travailleurs sociaux du Centre. Je crois à tort qu’elles proviennent du conflit récent. On m’avise qu’elles datent d’avant la guerre - décrivant l’expérience des incursions militaires israéliennes et des frappes aériennes. Quand je demande à voir des dessins d’après la guerre de janvier, on m’amène devant une autre série d’esquisses qui dépeignent uniquement des combats. En les examinant, je me souviens d’un autre dessin que j’ai vu quelques jours plus tôt à Khan Younès, dans le sud de Gaza, dans la chambre à coucher d’un enfant.

J’avais rencontré Rewa’a Omer, âgée de 30 ans, à l’hôpital Nasser, debout entre les lits de ses deux enfants, sa fille Ola et son fils Yahya. C’était quelques jours après le cessez-le-feu et Rewa’a tenait un morceau de vêtement ensanglanté. Une heure avant environ, Ola, 10 ans, et Yahya, 9 ans, se tenaient près des portes de leur école avec un groupe d’autres enfants de l’école primaire, attendant une voiture qui les ramènerait à la maison. Pendant qu’ils bavardaient, un drone israélien avait tiré des missiles sur un combattant du Hamas passant à moto à trois mètres des enfants. L’explosion avait envoyé un éclat dans les jambes des enfants et un autre dans l’œil de Yahya.

Jusqu’à ce que je voie le poster dans la chambre d’Ola, je pense qu’elle s’est mieux rétablie que son frère. Il montre le visage souriant d’un bébé. Mais quelqu’un a dessiné des traînées de sang coulant du nez et de la bouche et ajouté de petites coupures écarlates. Rewa’a me dit que c’est Ola qui a défiguré le dessin. Je note aussi qu’elle a ajouté des cernes autour des yeux du bébé, si bien que la peau apparaît jaune. Je pense au visage de son frère tel qu’il a dû être sur son lit d’hôpital, contusionné sous les pansements et coloré par un produit iodé.

La famille de Rewa’a provient de ce qui passe pour la classe moyenne à Gaza. Son mari était un capitaine de police de l’Autorité Nationale Palestinienne avant la prise en main de tout le pouvoir exécutif par le Hamas en 2007, au terme de la période la plus violente des luttes internes entre Fatah et Hamas. A présent il ne travaille pas mais reçoit toujours son salaire. Eduquée, Rewa’a parle un excellent anglais. La famille me demande une copie de la photographie que j’ai prise le jour où les enfants ont été blessés, et Rewa’a me montre une image sauvée sur son téléphone cellulaire, que lui a donnée un voisin, et qui montre son fils emporté dans les bras de quelqu’un, la tête pendante et ensanglantée. « C’était à la télévision. Et je n’étais pas là pour les protéger ».

Il reste encore des marques sur les jambes de sa fille, des contusions sombres. « C’est mon fils qui a été le plus gravement blessé » dit-elle. « Il est toujours gêné de porter des shorts à cause des cicatrices. Il y avait un éclat d’obus dans son œil et nous l’ignorions. Il a dû aller en Egypte pour être opéré. Physiquement ils sont rétablis » ajoute Rewa’a « mais émotionnellement ma fille est plus ravagée que mon fils. Cette première fois où elle a vue saigner son frère est restée gravée en elle. Je pense que ce sera toujours en elle. Elle parle de ce qui est arrivé et ses résultats scolaires ont souffert. Il a fallu un mois et demi avant qu’elle puisse retourner à l’école ».

Rewa’a dit qu’Ola a toujours peur d’aller jusqu’à l’arrêt du bus et que « les enfants se disputent tout le temps à présent. Je m’inquiète tout le temps pour eux, en attendant qu’ils rentrent de l’école ».

Ola veut raconter ce qui lui est arrivé. « La voiture était en retard. Il y a eu un bruit et je me suis réveillée et tout était noir. Des choses étaient cassées et il y avait du sang. Alors les gens sont venus secourir mon frère. Quelqu’un m’a pris la main. J’ai dit ‘Mon frère ! Mon frère !’”Je demande à Ola ce qu’elle aimerait le plus. Elle n’a pas besoin de réfléchir : « Je voudrais vivre dans un endroit sûr ».

Yahya veut parler de l’Egypte, où il est allé se faire extraire l’éclat d’obus de son oeil. « Je suis allé au zoo et j’ai vu les pyramides ! ».

« Je sens qu’il n’y a plus aucun endroit sûr à Gaza » ajoute Rewa’a. « Auparavant je pensais que ... vous savez, nous sommes des gens ordinaires. Cela [la violence] n’a rien à voir avec moi ».

A ma visite suivante, nous grimpons sur le toit plat de leur immeuble. Des cerfs-volants décolorés sont emmêlés dans leurs ficelles contre la balustrade. Rewa’a semble oppressée par ce qui s’est passé. « Je voudrais qu’ils aient une enfance normale. Je n’ai pas grandi à Gaza, j’ai grandi en Arabie Saoudite. Je suis revenue à Gaza à 16 ans. J’ai eu une belle enfance. Je voudrais la même chose pour eux. Pas ceci ... A chaque retour des vacances d’été, je voudrais qu’ils aient quelque chose à faire. Des loisirs qui les aideraient à grandir. Mais il n’y a rien de tel ici”. Je lui rappelle quelque chose que Yahya m’a dit quand je lui ai demandé ce qu’il voudrait faire plus tard. Il a répondu qu’il voulait être un combattant. « C’est ce que Yahya dit. Mais c’est juste une idée dans sa tête”.

Au moment de partir, je demande à Rewa’a si elle a l’espoir que les choses puissent changer à Gaza. Elle semble triste. « Rien ne change jamais. On ne reconstruit pas. Tout devient pire. Ici, rien ne change en bien”.

* Peter Beaumont est responsable du service étranger à l’Observer et est l’auteur de “The Secret Life of War : Journeys Through Modern Conflict” (éditeur Harvill Secker).

5 juillet 2009 - The Guardian - The Observer - Vous pouvez consulter cet article ici :
http://www.guardian.co.uk/world/200...
Traduction de l’anglais : Marie Meert

5ème anniversaire de la décision de la Cour internationale de Justice sur le mur d’Israël

jeudi 9 juillet 2009 - 16h:05

BADIL



Les boycotts, désinvestissements et sanctions contre Israël doivent se poursuivre jusqu’à ce que le mur soit démoli et que ses victimes aient obtenu réparation.

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Le mur à Bethléhem (photo 136è mission civile CCIPPP)

Ce 9 juillet 2009 marque le cinquième anniversaire de l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de Justice sur la légalité du mur de 724 kilomètres qu’Israël continue de construire à travers la Cisjordanie.

La décision de la CIJ était claire et sans ambiguïté : la construction du mur est illégale ; Israël doit immédiatement y mettre fin, démanteler les sections déjà construites et restituer les propriétés confisquées ; et les Palestiniens spoliés par la construction doivent être indemnisés. La Cour déclare en outre que tous les Etats ont l’obligation de ne reconnaître aucune situation illégale résultant de sa construction et de n’accorder aucune aide, ni prêter assistance, à la situation créée par une telle construction.

La décision de la CIJ devrait avoir été une victoire pour les forces qui exigent le respect et l’application du droit international. Au lieu de cela, elle est devenue un symbole du non respect par Israël de ce droit international et de la carence de la communauté internationale à tenir Israël pour responsable de ses crimes ; malgré les conséquences désastreuses d’une telle impunité sur la vie des Palestiniens qui continuent d’être expulsés de leur patrie.

Le mur a créé de façon nette six ghettos à travers les territoires palestiniens occupés, comprenant 98 enclaves et 312 810 Palestiniens qui sont entourés de fils de fer barbelés, de murs et de miradors. Il y a au moins 14 364 personnes qui ont été transférées depuis les 145 localités que traverse le mur, avec quelque 90 000 Palestiniens menacés directement de transfert si la construction du mur va à son terme.

A défaut de recours à un mécanisme compétent non partisan pour mettre en application la décision de la CIJ, les Palestiniens n’ont guère d’options pour défendre leurs droits et résister à leur transfert. Alors que les manifestations populaires se poursuivent chaque semaine dans certains villages comme Bil’in, Ni’lin et Ma’sara dont les terres continuent d’être volées, les Palestiniens ont manqué jusqu’ici des forces d’appui suffisantes pour résister à la puissance militaire israélienne et à l’impunité qui l’accompagne, impunité qui est assurée à Israël par la communauté internationale.

Dans ce contexte, rien ne peut remplacer l’indispensable promotion du combat d’une société civile internationale, large, pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions contre Israël, auxquels appelle la société civile palestinienne depuis 2005 (Voir notamment le site des Missions civiles). Une telle campagne a l’autorité et la force morales de faire contrepoids aux forces qui soutiennent l’apartheid israélien. Ceux qui paient leurs impôts à des gouvernements qui soutiennent Israël, ceux qui se servent des produits israéliens, soit pour les revendre, soit pour les consommer, et ceux qui s’engagent dans des forums universitaires, culturels et sportifs qui normalisent le régime d’occupation israélien, son colonialisme et son apartheid, tous ont entre leurs mains la force d’arrêter la machine qui fait que l’apartheid israélien est politiquement viable, et profitable matériellement.

9 juillet 2009 - BADIL (Centre de documentation sur les droits de citoyenneté des Palestiniens et sur les droits des réfugiés palestiniens) - Bethléhem occupée. - BADIL - traduction : JPP

Pour une fois les « Yes Men » disent « Non »

jeudi 9 juillet 2009 - 07h:20

Andy Bichlbaum & Mike Bonanno



Protestant contre la politique israélienne, les « Yes Men » ont retiré leur nouveau film, très applaudi, du Festival du film de Jérusalem où il devait être présenté. Ils nous ont communiqué les raisons de leur décision.

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"The Yes Men"

Chers amis du festival,

Nous avons le regret de dire que nous avons pris la difficile décision de retirer notre film, « The Yes Men Fix the World, » du Festival de cinéma de Jérusalem, en solidarité avec la Campagne pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions [BDS].

Cette décision n’est pas chose facile, car nous nous rendons compte que le festival est opposée à la politique de l’État d’Israël, et nous ne voulons pas pénaliser les progressistes qui déplorent la violence étatique commise en leur nom.

Cette décision n’est pas facile à prendre, car nous nous sentons une forte affinité avec de nombreuses personnes en Israël, partageant avec eux nos racines juives, ainsi que le traumatisme de l’Holocauste, dans lequel nos deux grands-pères sont morts. Andy a vécu à Jérusalem pendant un an il y a longtemps ; il peut encore se débrouiller en hébreu, et il y compte plusieurs amis. Et Mike a toujours voulu garder un lien avec les racines de sa culture.

Mais en dépit de tous ces sentiments, nous ne pouvons pas abandonner notre mission en tant que militants. Dans les années 1980, il y a eu un appel émis par la population de l’Afrique du Sud et destiné aux artistes et à d’autres pour boycotter ce régime, et cela à contribué à en finir avec l’Apartheid.

Aujourd’hui, il y a un appel clair au boycott venant de la société civile palestinienne. Y obéir est notre seul espoir, en tant que cinéastes et militants, à aider à faire pression sur le gouvernement israélien afin qu’il respecte le droit international.

C’est un acte douloureux. Mais il est encore plus pénible d’entendre la politique israélienne décrite comme « fasciste » - pas seulement par des gens mal informés et des faibles d’esprit, et pas seulement par d’habituels abrutis antisémites, mais aussi par des militants juifs bien informés informés en Israël. Ils savent de quoi ils parlent, et il est douloureux de penser qu’ils pourraient bien avoir raison.

Etant certains que vous êtes au courant et que vous le déplorez, le gouvernement israélien a récemment autorisé la construction de nouvelles unités dans un avant-poste illégal en Cisjordanie - illégal au regard même de la loi israélienne. Ce lundi, neuf Palestiniens ont été blessés alors que les autorités israéliennes démolissaient leur maison à Jérusalem-Est.

Mardi, la marine israélienne a capturé un navire livrant des médicaments, des jouets et d’autres produits humanitaires destinés à Gaza, et arrêté plus d’une vingtaine de militants pacifistes étrangers, dont un Prix Nobel de la Paix. Pendant ce temps, une commission des Nations Unies dans la bande de Gaza enquête sur de bien pires abus commis au début de cette année.

Quelles que soient les mots appliqués à de telles actions, notre film ne doit pas contribuer à donner une aura de normalité dans un Etat qui prend ce genre de décisions. Pour nous, c’est la ligne à ne pas franchir.

Il ya certainement une autre façon de faire les choses en Israël-Palestine, et c’est ce pour quoi nous devons lutter, même avec la faiblesse de nos moyens. Quant à notre film, il y a une autre façon pour qu’il soit vu en Israël ... et en Palestine, afin que les gens qui ont le plus besoin de Comic Relief, et qui n’auraient de toute façon jamais pu voir le film au Festival de Jérusalem, pourront le visionner également. Dans les prochains mois, nous ferons en sorte que cela soit possible.

Quant à ceux qui veulent voir notre film, « Savlanut » et « Sabir » (patience) ! Et pour les autres d’entre nous, un peu moins de patience, s’il vous plaît.

* Andy and Mike - The Yes Men

www.theyesmen.org

En juin l’armée d’occupation a kidnappé 380 Palestiniens

jeudi 9 juillet 2009 - 07h:19

Generaldelegation Palästinas



En juin, l’armée d’occupation israélienne a enlevé plus de 380 Palestiniens en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est.

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Arbitraire, brutalité, racisme, et impunité totale...Voici ce qui caractérise les troupes israéliennes d’occupation en Palestine.

Ce dernier mois a connu une nette intensification des agressions israéliennes contre la population palestinienne, en particulier contre les pêcheurs de la Bande de Gaza. 16 pêcheurs y ont été arrêtés arbitrairement, déclarait le Ministère des Prisonniers dans son communiqué mensuel.

Pour la première fois des soldats d’occupation ont appréhendé un enfant de 4 ans à Jérusalem-Est, sous le motif qu’il aurait jeté des pierres sur une voiture de police. En tout 31 habitants de Jérusalem ont été arrêtés, dont 3 enfants de moins de 12 ans.

Pendant la même période, les soldats ont appréhendé 3 femmes au poste de contrôle Atara, au nord de Ramallah. Pendant l’arrestation, Nahed Farhat a été tabassée par les soldats et traînée au sol.

Au cours de leurs raids et de leurs arrestations dans des maisons d’habitation palestiniennes, les soldats d’occupation ont régulièrement fait usage de violence, détruit du mobilier et saisi des documents privés.

8 juillet 2009 - Cet article peut être consulté à :
http://www.palaestina.org/news/nach...
Traduction de l’allemand : Marie Meert

Les Palestiniens n’ont pas de chef, dit un proche de Netanyahu


10/07/2009

PROCHE-ORIENT
Le chef du gouvernement israélien, Benjamin Netanyahu, s'est déjà dit prêt à rencontrer sans délai le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, dont le Fateh s'est replié en Cisjordanie après avoir été chassé de la bande de Gaza par le Hamas en 2007.
Mais dans un entretien au quotidien Haaretz à paraître aujourd'hui, son conseiller à la Sécurité nationale, Uzi Arad, exprime des doutes sur l'existence d'un partenaire fiable en vue de pourparlers de paix. « Je ne vois pas de direction palestinienne (...), mais une constellation désordonnée de forces et de factions », déclare Uzi Arad, considéré comme un des conseillers les plus radicaux de Benjamin Netanyahu. Interrogé sur les propos d'Uzi Arad, Nabil Abou Roudaynah, porte-parole de Mahmoud Abbas, a estimé qu'il s'agissait d'un nouvel obstacle israélien à la paix.

Parallèlement, le ministre des Finances, Youval Steinitz, a estimé hier que le Premier ministre israélien a « bien manœuvré » en acceptant un État palestinien et placé les Palestiniens dans la position de ceux « qui disent non » à des négociations.
« Les Palestiniens refusent en effet de reconnaître un État au peuple juif et qu'Israël est l'État du peuple juif », a ajouté ce proche du Premier ministre. M. Netanyahu, sous la pression des États-Unis, a accepté pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir l'idée de la création d'un État palestinien lors d'un discours prononcé à la mi-juin.
Mais le Premier ministre l'a assorti de plusieurs conditions en soulignant que cet État devait être démilitarisé et ne pourrait pas nouer des alliances militaires, et qu'Israël en conserverait le contrôle de l'espace aérien.
De plus, M. Netanyahu a exigé des Palestiniens qu'ils reconnaissent Israël comme État juif, autrement dit qu'ils renoncent officiellement au droit au retour des réfugiés.
Par ailleurs, le père du Premier ministre, Benzion Netanyahu, interviewé par la deuxième chaîne de télévision privée, a déclaré que son fils ne soutenait en fait pas l'idée d'un État palestinien.
l'orient le jour

Israël répond aux critiques de l’UE sur les colonies juives

publié le jeudi 9 juillet 2009

NouvelObs et Reuters
La Commission européenne a affirmé que les colonies juives dans les territoires occupés paralysent l’économie palestinienne aux dépens des contribuables européens.

Israël a protesté mardi 7 juillet contre une déclaration de la Commission européenne affirmant que les colonies juives dans les territoires occupés paralysent l’économie palestinienne aux dépens des contribuables européens. Le ministère israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a annoncé qu’il avait convoqué l’ambassadeur de l’UE, Ramiro Cibrian Uzal, pour lui signifier qu’Israël rejette avec force la déclaration de la Commission. Les dirigeants occidentaux, et notamment le président américain Barack Obama, ont exhorté Israël à arrêter les constructions dans les colonies de Cisjordanie occupée pour faciliter une relance des discussions de paix israélo-palestinienne.

202 millions d’euros

Le chargé d’affaires de l’UE à Jérusalem, Roy Dickinson, a affirmé qu’aux yeux de l’Union, les colonies juives construites en Cisjordanie sont illégales. Il a ajouté que les colonies et les mesures prises par l’armée israélienne dans les territoires qu’elle a capturés lors de la Guerre des Six Jours, en 1967, étranglent l’économie palestinienne et rendent les Palestiniens plus dépendants de l’aide extérieure. Or ce sont les contribuables européens qui paient la plus grande partie du prix de cette dépendance, peut-on lire dans le communiqué de la Commission. Quelque trois millions de Palestiniens et un demi million de colons juifs résident en Cisjordanie. Dans son communiqué, la Commission européenne souligne que son aide a totalisé cette année 202 millions d’euros.

(Nouvelobs.com avec Reuters)

http://tempsreel.nouvelobs.com/actu...

Israël persiste et signe

publié le jeudi 9 juillet 2009

el Watan
Lorsqu’il s’agit de rechercher un règlement où il est question d’un partage de territoires et de populations imbriqués, Israël ne fait que faire preuve de haine raciale et d’agressivité...à l’heure où des rapports d’organisations internationales viennent rappeler les crimes de guerre israéliens à Gaza.

Les jours se suivent et se ressemblent. L’adage s’applique ici à Israël et son insistance à mener une politique très peu susceptible de réaliser la paix, voire elle ne fait que compliquer davantage la donne. Ceci d’autant plus que c’est l’aspect humain, c’est-à-dire le plus concret lorsqu’il s’agit de rechercher un règlement où il est question d’un partage de territoires et de populations imbriqués. Or sur ce plan, Israël ne fait que faire preuve de haine raciale et d’agressivité. La dernière vient du ministre israélien de l’Habitat dans une déclaration citée vendredi par le journal Jerusalem Post. « Je pense que juifs et Arabes devraient s’abstenir de cohabiter », a affirmé, jeudi soir à Tel-Aviv, Ariel Attias, devant l’Association des juristes israéliens. Les arguments qu’il avance doivent choquer toute personne éprise de paix ou des principes élémentaires des droits de l’Homme. « Les Arabes n’ont pas où vivre et achètent donc des appartements dans des quartiers à caractère juif, ce qui provoque d’inéluctables frictions », a souligné le ministre du parti religieux orthodoxe sépharade, Shass.

Evidemment, il fait clairement référence à la communauté arabe d’Israël, que le gouvernement d’extrême droite au pouvoir tente de mettre dehors par tous les moyens créant un nouvel exode, après ceux de 1948 et 1967. Il a ainsi regretté « l’essor d’une population qui n’aime pas l’Etat d’Israël ». Israël compte 1,2 million de citoyens arabes sur une population totale de 7,3 millions.

La riposte d’Ahmed Tibi, député arabe israélien, met en exergue la volonté d’épuration ethnique que développe un ministre dont les dires devraient engager tout son gouvernement. D’autant plus qu’il n’est pas le seul à faire ce même genre de professions de foi faites de haine. Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères, est le champion en la matière et Ariel Attias vient faire chœur. « Ce ministre (Attias), dont le gouvernement ferait mieux de répartir plus justement les ressources, frise l’incitation au racisme lorsqu’il présente les citoyens arabes comme une menace venue de l’étranger », a fait valoir Tibi. Tout ceci n’aide guère à un règlement dont plaide la cause de la communauté internationale.

Le genre de déclarations haineuses israéliennes intervient en plus à l’heure où des rapports d’organisations internationales viennent rappeler les crimes de guerre israéliens à Gaza dont les conséquences d’ailleurs durent. A titre d’exemple, Amnesty International a publié jeudi un rapport accablant sur l’offensive israélienne à Gaza menée en décembre-janvier, accusant Israël d’avoir « violé les lois humanitaires internationales » en s’attaquant à des civils. L’organisation de défense des droits de l’homme, basée à Londres, demande à la communauté internationale de « soutenir sans réserve » la mission du Conseil des droits de l’homme de l’Onu, chargée d’enquêter sur l’opération, mission qu’Israël boycotte.

Ce rapport de 117 pages constitue la première étude approfondie sur cette guerre. On ne peut le taxer de manque d’objectivité puisqu’il critique le Hamas aussi, mais à un degré beaucoup plus moindre. Si le rapport accuse en l’armée israélienne de s’être servie de civils, y compris d’enfants, comme « boucliers humains », il nie que le Hamas ou d’autres groupes armés palestiniens se soient servis de la population de cette manière « contrairement aux affirmations israéliennes ». Il les accuse cependant d’avoir « installé des positions militaires près d’habitations », mettant ainsi en péril la vie des civils.

Clotilde Reiss, Salah Hamouri : deux poids deux mesures

publié le jeudi 9 juillet 2009

JC Lefort
"La France va-t-elle continuer à dire : « Libération pour Clotilde ! », « Libération pour Gilad ! » Et dire aussi dans le même temps : « Salah Hamouri doit rester en prison car même s’il n’a rien fait, il aurait pu le faire et de toute façon il est Palestinien ! » ?"

Clotilde Reiss, âgée de 23 ans, a été arrêtée en Iran le 1er juillet au motif d’espionnage. De toute évidence, il s’agit d’une grossière manœuvre et d’une provocation des autorités de ce pays dont il est peu de dire qu’elles ne sont guère crédibles en matière de droits de l’homme.

Aussitôt, et à juste titre, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, puis le Président Nicolas Sarkozy, sont montés au créneau et ont exigé sa libération immédiate.

Quelques jours avant, le 26 juin exactement, à l’occasion du troisième « anniversaire » de la détention du caporal Gilad Shalit, prisonnier de guerre, le même Bernard Kouchner publiait une déclaration officielle toute aussi nette :

« Nous ne cesserons de le répéter : la libération immédiate et inconditionnelle de Gilad est une priorité pour la France. »

Libérations immédiates et sans conditions de Clotilde Reiss et de Gilad Shalit, telles sont les exigences de la France.

S’il est en prison, c’est qu’il devait et doit l’être

Et pendant ce temps-là, un jeune franco-palestinien, qui ne portait pas l’uniforme d’une armée d’occupation, est, tout comme Clotilde Reiss, l’objet d’un emprisonnement totalement illégal. Il s’agit de Salah Hamouri, qui a été jugé par un tribunal militaire israélien d’occupation installé en Cisjordanie, un tribunal illégitime en son principe, sur la base d’un dossier vide bien que préparé par les services spéciaux israéliens.

Salah Hamouri, lui, est laissé dans l’ombre. Pour lui, ainsi que le demande son Comité national de soutien, pas la moindre exigence de libération formulée par les autorités françaises. Pour lui : silence ! Pour lui : sentence ! Pour lui : prison ! Pour lui : rien !

Et pourquoi ? Tout « simplement » parce que l’Elysée, tout comme le Quai d’Orsay, estiment qu’Israël est un Etat de droit et donc que, s’il est en prison, c’est qu’il devait et doit l’être.

Circulez, il n’y a rien à voir ! On doit fermer les yeux sur l’attitude de cet Etat quand il occupe, et il occupe et colonise, des territoires qui ne lui appartiennent pas. On n’est pas dans le territoire israélien, là. On est dans une partie de la Palestine historique occupée depuis des années et des années par l’Etat d’Israël qui, de ce fait, est condamné régulièrement par les instances internationales.

Une audience pour sa libération le 28 juillet

Salah Hamouri n’a pas tué quelqu’un ni dans ces Territoires ni à Tel-Aviv, par exemple, pas plus qu’à Jérusalem-Est occupée. Il n’a rien volé. Rien fait d’autre que de passer, de nuit en voiture, devant le domicile d’un rabbin extrémiste notoire. C’est tout. Et pour cela il a écopé de sept ans de prison par un tribunal militaire d’occupation. Il a aujourd’hui 24 ans.

Cela fait quatre ans qu’il est en prison. Quatre ans sans que la France ne lève le petit doigt pour lui. Il est né du mauvais côté du mur -c’est le cas de le dire- et il présente un défaut majeur : il est français mais aussi palestinien. Et tout Palestinien, s’il n’est pas terroriste, est considéré comme potentiellement terroriste. De même ne dit-on pas que si tous les Arabes ne sont pas des terroristes, tous les terroristes sont des Arabes ?

C’est ainsi que le fait d’être passé devant le domicile dudit rabbin a conduit les militaires à considérer qu’il avait l’intention de le tuer. Il ne l’a pas fait -ce rabbin est bien en vie et son parti Shas participe au gouvernement d’extrême droite de Netanyahu- mais il aurait pu le faire. C’est gros, non ? Eh bien la France ne demande pourtant pas sa libération.

J’ai accompagné sa mère, Denise Hamouri, à l’Elysée, où un conseiller du Président -pas le Président qui était occupé- l’a reçue. Même son de cloche.

Mais un véritable « os » se présente devant eux : outre la mobilisation qui entraîne des milliers de citoyens et d’élus, il se trouve que la loi, israélienne cette fois, stipule qu’aux deux tiers de sa peine exécutée, tout prisonnier politique palestinien peut « bénéficier » d’une remise de peine (une libération anticipée).

Peu en bénéficient en vérité car « terroriste tu es, terroriste tu resteras ».

Pour Salah Hamouri l’audience est fixée le 28 juillet. Il peut recouvrer la liberté au terme de la loi israélienne cette fois. Pour cela, il faut bien sûr une forte exigence de la France.

La France va-t-elle continuer à dire : « Libération pour Clotilde ! », « Libération pour Gilad ! » Et dire aussi dans le même temps :

« Salah Hamouri doit rester en prison car même s’il n’a rien fait, il aurait pu le faire et de toute façon il est Palestinien ! »

Le « deux poids, deux mesures » n’est pas la justice. C’est la haine érigée en loi. C’est la loi du Talion qui est le contraire du droit.

Et puis, au-delà de Salah, c’est aussi la cohésion nationale qu’on met à mal. Car c’est toujours du même côté que ça tombe. Tandis qu’« il pleut toujours où c’est mouillé ! »

Jean Claude Lefort, député honoraire, est coordonateur du Comité national de soutien à Salah Hamouri