mercredi 15 juin 2011

La Municipalité prévoit la construction de 7900 unités d'habitation pour les colons.

15/06/2011 
Jérusalem – PNN – L'association israélienne de défense des Droits de l'Homme Ir Amim, a annoncée dans un communiqué de presse que la municipalité de Jérusalem réfléchie à la construction de 7900 nouveaux logement à Jérusalem-Est.
Selon ce communiqué, le projet a été proposé par ''The Israeli Sub-Committee to Advance Settlements'' (Sous-comité israélien de développement des colonies). Ir Amim explique que ces nouvelles habitations de colons seraient ajoutée aux 4400 unités d'habitation déjà existantes à Jérusalem-Est.
Le Premier Ministre israélien Benyamin Netanyahu  a demander à la municipalité de Jérusalem de former ce sous-comité afin de faire baisser les prix de l'immobilier et d'accélérer la construction de colonies à Jérusalem-Est.
Ir Amim a expliqué que pour faire baisser les prix, le projet prévoit l'implantation de 940 habitations à Har Homa, et 942 a Gilo, deux colonies localisées entre Bethlehem et Jérusalem. 1500 autres sont aussi prévues à Ramat Rahil.
Dans la partie Nord de Jérusalem, le projet concerne 625 logements, à Besgat Zaiv, en plus des 1600 de Chufat, colonie qui a été condamnée par l'administration américaine l'année dernière.
Il y a actuellement un demi-million d'israéliens en Cisjordanie, dont Jérusalem-Est. Toutes les colonies israéliennes sont illégales au regard du Droit international. En septembre 2010, Washington a tenté de relancer les négociations de paix entre palestiniens et israéliens. Elles ont échouées deux semaines plus tard, quand Israël refusa un gel de la colonisation de la Cisjordanie à Jérusalem-Est. 
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La campagne d’arrestation contre les leaders politiques continue

Qalqilia - 15 juin 2011
Par Maan News
Publié le 14 juin 2011
Qalqiliya—Un responsable du Fatah à Qalqiliya, Muhammad Walwil, ainsi que son frère ont été appréhendés à leur domicile mardi matin avant l’aube, il s’agit du cinquième leader politique palestinien à être arrêté depuis le début du mois de mai.
La campagne d’arrestation contre les leaders politiques continue
L’arrestation a été précédée par un raid et une perquisition du domicile, dont les membres de la famille rapportent qu’ils ont eu lieu à 3h du matin, provoquant la condamnation immédiate des responsables du Fatah.
Un porte-parole de l’armée israélienne a confirmé que deux personnes ont été arrêtées, mais a indiqué qu’il ne pouvait pas encore expliquer pourquoi.
A Qalqiliya, le Fatah a publié un communiqué après les détentions, appelant les organismes de Défense des Droits de l’Homme à intervenir.
L’arrestation continue des leaders palestiniens « montre qu’Israël ne veut pas la paix dans la région », déclare le Fatah.
Walwil est le deuxième leader du Fatah à être détenu par les forces israéliennes depuis un mois et demie, et la cinquième figure politique après trois responsables du Hamas qui ont été arrêtés ces dernières semaines.
Le 5 mai, un leader du Fatah et promoteur de l’unité nationale, Hussam Khader, a été arrêté par les forces israéliennes pour des raisons inconnues, et a été placé en détention administrative pour une durée attendue de 6 mois. Un tribunal décidera de cette durée, dimanche, bien que Kadher ne soit pas inculpé.
Adnan Abu Tabanah, un leader du Hamas, était une des trois personnes détenues à Hébron par les forces israéliennes le 12 mai dans la matinée, une semaine après que Issa Khairy Aj-Ja’bari, un responsable du Hamas, ait été appréhendé à son domicile dans le quartier de Namra à Hébron. Le 3 mai, un membre du Conseil Législatif Palestinien, Ali Romanin, était arrêté à son domicile au Nord de Jéricho.
Source : Maan News
Traduction : BL pour ISM

Dix habitations détruites dans la vallée de Jéricho

Jéricho - 15 juin 2011
Par Maan News
Publié le 14 juin 2011
Jéricho—Mardi matin des habitants ont déclaré que les maisons de 10 familles bédouines de la vallée du Jourdain ont été démolies, et des compteurs électriques ont été confisqués, aboutissant à la naissance de dizaines de sans abris.
Dix habitations détruites dans la vallée de Jéricho
Le hameau bédouin de Fasayil, au nord de Jéricho, a été envahi à 6h du matin par 14 jeeps militaires escortant 2 bulldozers, a déclaré un habitant de Wahid Ali à Ma’an.
Pendant que la plupart du matériel étaient tout simplement écrasées et ensevelies, Ali a noté que les soldats ont confisqué des compteurs électriques après les avoir déconnectés du réseau électrique.
« J’ai vécu ici pendant 4 ans avec ma femme et mes 4 enfants. Les bulldozers israéliens ont tout détruit. Ils ont même confisqué des câbles et des compteurs électriques laissant la zone complètement déconnectée », a déclaré Imad Mousa, un autre habitant.
Le chef du Conseil local de Fasayil, Ibrahim Ubayyat, a déclaré que les habitants ont été prévenus par les autorités israéliennes de ne pas construire leurs maisons dans la région, qui est classée Zone C selon les Accords d’Oslo. Mais les villageois qui cultivent les champs fertiles de la vallée du Jourdain rapportent qu’ils n’ont nulle part où aller s’ils veulent conserver leur moyen de gagner leur vie.
Ubayyat a déclaré qu’il avait contacté l’ICRC « pour essayer de soulager la souffrance des gens », en ajoutant qu’ils espéraient reconstruire les tentes dans la région.
Le coordinateur de la Campagne d’Aide de la Vallée du Jourdain, Fathi Khudeirat, a déclaré qu’en forçant les fermiers palestiniens à quitter la région, on leurs bloquait l’accès aux régions les plus fertiles de Cisjordanie . « La vallée est la principale source de production agricole, les responsables palestiniens surveillent de près ce domaine », a-t-il dit.
Les propriétaires des hangars démolis mardi, ont rapporté qu’ils planifiaient de continuer à travailler dans la région et cherchaient à se réinstaller avec leurs familles.
Les propriétaires identifiés sont Sami Moussa Ali, Khadir Yasin Irsheid, Hussein Yasin Irsheid, Abed Yasin Irsheid, Ali Hussein Zayid, Najih Ali Zayid, Kayid Atallah Ratib, Talib Mousas, Khalid Abdullah Ghazal et son frère Issa.
Aucun représentant de l’Administration Civile, qui décide et fait exécuter les démolitions en Cisjordanie , n’a put être contacté par téléphone pour commenter la situation.
Fasayil est le dernier village d’une série de communautés de la vallée du Jourdain à être visé par les démolitions effectuées par les forces israéliennes. En mars des tentes ont été démolies près de Tubas ainsi que des maisons dans la même région qui a été visée par des démolitions en avril, puis plus tard dans le mois des habitations de bergers ont aussi été détruites dans le nord de la vallée.
Un rapport publié en mai par un groupe israélien de défense des Doits de l’Homme, B’tselem, a accusé Israël de dominer injustement les terres, les ressources hydriques ainsi que les sites touristiques de la vallée, ce qu’il décrit comme un prélude à une annexion de facto de ces territoires.
« Israël a institué un régime qui exploite massivement les ressources de la vallée du Jourdain et du nord de la Mer Morte, encore plus que n’importe où en Cisjordanie , démontrant leur intention : annexer de facto la région en faveur de l’état d’Israël », a déclaré B’Tselem dans un communiqué.
Source : Maan News
Traduction : BL pour ISM

Les forces israéliennes démolissent 5 puits au sud d’Hébron

Hébron - 15 juin 2011
Par Maan News
Publié le 14 juin 2011
Hébron—Les forces israéliennes ont démoli 5 puits au sud de la Cisjordanie dans la ville d’Hébron mardi matin, visant un quartier au sud de la ville.
Les forces israéliennes démolissent 5 puits au sud d’Hébron
Les puits appartenaient à la famille Al-Jamal, le frère du propriétaire de Ma’an, Samir Abdul-Hamid.
Samir a déclaré, les soldats et les équipes de l’Administration Civile Israélienne sont arrivés sur la propriété tôt, attaquant les membres de la famille qui essayaient d’empêcher les démolitions puis ils ont utilisé des gaz lacrymogènes pour les faire sortir de la zone.
Cinq puits ont été détruits et remplis, « sous prétexte qu’ils aient été construits sans permis », a ajouté Samir.
Un porte-parole de l’armée israélienne a déclaré que la police des frontières, pour sécuriser la zone, avait utilisé « des mécanismes de dispersion d’émeutes », mais ni les responsables de l’unité, ni ceux de l’Administration Civile n’ont put être joint pour commenter les faits.
Le 30 mai, 8 puits près de Jénin ont été démolis sur ordre de l’Administration Civile, qui a déclaré que les puits avaient été construits sans permis.
Un porte-parole de l’Administration Civile Israélienne a déclaré que les puits n’ont pas été approuvés par la Commission Mixte sur l’Eau, un organisme créé lors des Accords d’Oslo. Selon la Société Universitaire Palestinienne sur l’Etude des Affaires Internationales, les partenaires israéliens du comité « posent constamment leurs vetos contre les projets d’irrigation palestiniens, ce qui entrave tout développement.
« En raison de la gestion défectueuse dans le secteur de l’eau, il n’y a pas de pompes permettant le traitement des eaux usées qui permettraient à la population d’avoir suffisamment d’eau pour l’agriculture », a noté le porte-parole, alors que les chercheurs déclarent que les tentatives de constructions d’installations traitant l’eau ont toutes été bloquées.
Source : Maan News
Traduction : BL pour ISM

Raed Salah : Israël se prépare à finaliser le nettoyage ethnique des Palestiniens

Palestine - 15 juin 2011
Dans un entretien exclusif avec le Middle East Monitor, le chef du mouvement islamique en Israël, Sheikh Raed Saah, a mis en garde : "Les Israéliens posent les bases d'un climat général "adéquat" pour la dernière étape du nettoyage des Palestiniens, qui a débuté en 1948 et qui n'a pas cessé depuis."
Salah, que les Palestiniens considèrent comme le gardien de la Mosquée Al-Aqsa, dit : "Jérusalem souffre de l'occupation israélienne continue et elle subit le programme de judaïsation d'Israël. Les lieux saints islamiques et chrétiens, les mosquées, les églises et les cimetières, font l'objet d'attaques incessantes."
"Je suis convaincu que les révolutions arabes redéfiniront la cause palestinienne, bien que certains aient essayé de distordre cette définition en affirmant que la question de la Palestine ne concernait que les Palestiniens. Les révolutions ont confirmé que la cause de la Palestine est une cause pour le monde arabe et islamique tout entier et une cause pour tous ceux qui chérissent la liberté et l'humanitarisme."
Raed Salah : Israël se prépare à finaliser le nettoyage ethnique des Palestiniens
Entretien
MEMO : Pouvez-vous décrire la situation actuelle à Jérusalem ? Que se passe-t-il pour les Palestiniens qui y vivent, pour la Mosquée Al-Aqsa et les autres sanctuaires islamiques ?
Sheikh Raed Salah : Jérusalem souffre de l'occupation israélienne continue et elle subit le programme de judaïsation d'Israël. Les lieux saints islamiques et chrétiens, les mosquées, les églises et les cimetières, font l'objet d'attaques incessantes.
La Mosquée Al-Aqsa en particulier est confrontée aux exactions de l'occupation, aux creusements et aux démolitions. Il existe une très sérieuse possibilité que les autorités de l'occupation israélienne réalisent leurs rêves fous annoncés explicitement : c'est très simple, ils veulent détruire la Mosquée Al-Aqsa et construire un temple à sa place.
Les souffrances des citoyens palestiniens sous occupation israélienne à Jérusalem sont énormes : restrictions pour gagner leurs vies, obstacles pour les empêcher de construire sur leur propre terre, confiscations de la terre palestinienne par la municipalité de Jérusalem sous contrôle israélien dans des circonstances inacceptables.
Ils vivent sous la menace que leurs cartes d'identité soient confisquées et qu'ils soient expulsés de leur lieu de naissance. C'est exactement ce qui est arrivé récemment à Mohammed Abu Tair, membre élu au Conseil législatif, une menace qui pèse sur tous les autres membres du Conseil élus pour représenter la population de Jérusalem, et c'est arrivé également à l'ancien ministre Khaled Abu Arafa.
Les Jérusalémites sentent que toutes leurs institutions sont menacées, les organismes sociaux, de santé, d'enseignement, de littérature, malgré les impôts levés par la municipalité et qu'ils doivent payer. Ces soi-disant taxes ne sont qu'un moyen pour confisquer la terre et les maisons des citoyens sous le prétexte de l'évasion fiscale.
MEMO : Quelles sont les conditions de vie des Palestiniens dans les territoires palestiniens occupés par Israël en 1948 ? Pouvez-vous décrire les défis socio-économiques, juridiques et politiques auxquels ils sont confrontés étant donné la législation israélienne et les restrictions qui leurs sont imposées ?
RS : Personnellement, je suis convaincu que la réalité des territoires de 1948 peut être résumée en trois projets que l'establishment israélien applique contre la communauté palestinienne de 1948.
1. Des tentatives de l'establishment israélien pour séparer les citoyens palestiniens de leurs liens palestiniens, arabes et islamiques.
2. Des tentatives de l'establishment israélien pour démanteler la société palestinienne, de manière à ce qu'elle devienne un ensemble d'individus, et rien d'autre.
3. Les Israéliens posent les bases d'un climat général "adéquat" pour la dernière étape du nettoyage des Palestiniens, qui a débuté en 1948 et qui n'a pas cessé depuis. D'abord les individus sont expulsés, puis par groupes ; après, cela peut devenir plus grave.
Tout ce que l'establishment israélien met en pratique contre la société palestinienne, depuis la discrimination juridique et la persécution religieuse jusqu'à la confiscation quotidienne et l'érosion des droits, fait partie des trois projets notés ci-dessus.
Je veux mentionner ici que l'establishment israélien donne à toutes ses décisions et ses pratiques une couverture légale, de manière à ce que tout semble légal, comme la confiscation de la terre appartenant aux Palestiniens et la destruction de leurs maisons. L'establishment israélien a ratifié de nombreuses lois pour masquer tous les aspects de ces injustices, auxquelles il se réfère pour détruire les maisons et même des villages entiers dans le désert du Néguev.
Le dernier exemple en est la loi qui autorise les autorités à retirer la citoyenneté. En violation de toutes les normes internationales, les Israéliens ont adopté une loi qui les autorisent à retirer leur citoyenneté aux Palestiniens et à les expulser de leurs maisons, et tout ceci est parfaitement "légal" en Israël.
MEMO : Que pensez-vous des négociations ? Les négociateurs israéliens et l'Autorité Palestinienne discutent de la possibilité d'un "échange de population" avec un "échange de terre" pour l'établissement d'un Etat palestinien : qu'en pensez-vous et qu'en pense la population sur le terrain ?
RS : Je peux confirmer que tous les mouvements politiques dans les territoires palestiniens, y compris les masses, refusent d'accepter de tels échanges. Ils les considèrent, et moi aussi, comme un plan pour expulser les Palestiniens de leur terre et poursuivre ce qui a débuté pendant la Nakba sur la terre de 1948.
MEMO : Etes-vous en contact avec des membres de l'équipe de négociation de l'OLP ? D'après vous, que serait une solution juste au conflit ?
RS : J'ai des relations avec le Haut-Comité de suivi, l'Autorité palestinienne et la société palestinienne en général, avec toutes ses institutions et toutes ses factions. Au sujet de la seconde partie de votre question, je pense que la question elle-même est injuste pour le peuple palestinien. On ne cesse de nous demander notre opinion sur la solution, mais en même temps, l'occupation israélienne continue de judaïser Jérusalem et la Cisjordanie . En d'autres termes, c'est à nous qu'on pose la question, alors que la réalité de la situation rend la réponse dénuée de sens. En conséquence, je dis que lorsqu'il y aura une véritable chance pour l'établissement d'un Etat palestinien, je répondrai à cette question.
MEMO : Le Mouvement islamique en Palestine (1948) est composé depuis des années de deux factions, et vous êtes le chef du mouvement du nord. Les deux mouvements se sont unis récemment en Israël. Pourquoi maintenant ? Qu'est-ce qui a provoqué cette union ? Et quel impact pensez-vous qu'elle aura sur les Palestiniens en Israël ?
RS : Le mouvement islamique s'est scindé en 1996, et on a vu l'émergence de deux écoles de pensée. Aujourd'hui, toutefois, les deux groupes se dirigent vers l'unification de l'action et du mouvement islamiques. Les Palestiniens à l'intérieur d'Israël ont accueilli cette unification avec joie car ils pensent que cela leur donnera du pouvoir, pas seulement au mouvement islamique.
Le mouvement islamique dans les territoires palestiniens de 48 a été créé dans les années 1970 et est passé par trois stades :
1. Le stade de la création, qui s'est terminé avec une campagne d'arrestation par les autorités israéliennes contre les membres du mouvement en 1978.
2. Après les arrestations, et au milieu des années 1980, des institutions locales ont été fondées et la structure organisationnelle incluait tous les membres du mouvement. Ce stade a pris fin avec le départ de certains des membres qui ont décidé de participer aux élections à la Knesset israélienne et ont fait partie du processus politique israélien.
3. La troisième étape a vu l'expansion du travail islamique basé sur l'éducation. Le mouvement a développé des projets éducatifs et de soutien qui correspondaient à notre compréhension de notre religion.
Pendant cette période, le mouvement a amplifié sa lutte populaire et approfondi sa participation aux activités palestiniennes internes ; il a mis en œuvre de nombreux projets qui ont eu un impact sur la vie des gens ordinaires parce qu'ils comprenaient et répondaient à leurs nombreuses préoccupations. Le mouvement a ainsi commencé à établir un réseau d'organisations et de service pour aider les Musulmans et les non-Musulmans à l'intérieur d'Israël : les comités de la zakat (l'aumône, ndt) par exemple, les comités de réforme et autres institutions sociales comme l’Institution Sanad pour la mère et l'enfant, et beaucoup d'autres.
Depuis les années 1990, le mouvement islamique s'est focalisé sur les préoccupations au sujet de Jérusalem et de la Mosquée Al-Aqsa. Nous avons réalisé l'ampleur de la conspiration contre Jérusalem, sa population et Al-Aqsa, et le mouvement islamique a décidé de créer la Fondation Aqsa, qui est très populaire car elle est l’œil qui observe de près ce que fait l'establishment israélien contre nos lieux saints et la Mosquée Al-Aqsa, et elle diffuse des alertes sur les crimes ignobles de l'occupation israélienne.
MEMO : Les soulèvements arabes ont attiré l'attention de la communauté internationale et des médias internationaux, ces derniers mois au cours desquels des dictateurs et des régimes ont été renversés. Quel est votre évaluation sur les révolutions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ? En particulier,pensez-vous que le changement de régime en Egypte aura un impact sur la Palestine?
RS : Je suis convaincu que les révolutions arabes redéfiniront la cause palestinienne, bien que certains aient essayé de distordre cette définition en affirmant que la question de la Palestine ne concernait que les Palestiniens. Les révolutions ont confirmé que la cause de la Palestine est une cause pour le monde arabe et islamique tout entier et une cause pour tous ceux qui chérissent la liberté et l'humanitarisme. Cela veut dire que les autorités d'occupation israélienne savent qu'aujourd'hui, elles ne combattent pas seulement le peuple palestinien mais aussi l'ensemble du monde arabe, islamique et humanitaire, tant qu'elles continuent à nier le droit du peuple palestinien à établir un Etat palestinien avec Jérusalem comme capitale.
MEMO : La campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) a commencé à faire des vagues, dans la communauté internationale, avec des célébrités, des parlementaires et des militants soutenant la campagne. Que pensez-vous du mouvement BDS et des activistes internationaux qui viennent en Palestine pour aider à mettre fin à l'occupation ?
RS : Aujourd'hui, les Palestiniens savent que les Nations-Unies ont reconnu l'Etat d'Israël sous condition, à savoir que les réfugiés palestiniens seraient autorisés à revenir sur leur terre. Cependant, il est clair que l'establishment israélien refuse le droit au retour, ce qui signifie qu'il n'a pas rempli les conditions pour sa reconnaissance par les Nations-Unies.
Par conséquent, l'opinion publique en Palestine dit tout-à-fait franchement qu'Israël a fait de lui-même une entité invalide, dans tous les sens du terme. Les Palestiniens se demandent pourquoi Israël se sent le droit d'exiger qu'ils reconnaissent son existence alors qu'en même temps, l'Etat sioniste refuse de reconnaître la Palestine. Pourquoi la reconnaissance est-elle à sens unique ?
Il est donc naturel pour les Palestiniens de soutenir la campagne BDS car il est évident que l'entité israélienne est une fausse réalité qui ne doit pas être reconnue par les autres.
MEMO : Quelle est la signification de votre participation à la Flottille de la Liberté ?
RS : Pour moi, participer à la Flottille de la Liberté signifie faire partie d'une initiative mondiale dans laquelle des gens du monde entier, de tous les continents et de toutes les religions, se réunissent pour affirmer qu'il est temps de lever le siège de Gaza, qu'il est temps que Gaza vive dans la liberté et l'indépendance et qu'elle jouisse d'une pleine souveraineté sur sa mer, sa terre et son ciel, comme étape vers l'établissement d'un Etat palestinien avec Jérusalem comme capitale.
En même temps, la participation à la Flottille de la Liberté représente pour nous, Palestiniens des territoires occupés en 1948 connus comme "Israël", un retour à nos racines dont certains ont essayé de nous séparer. Nous renouvelons nos canaux de communication entre nous-mêmes et nos liens palestiniens, arabes, islamiques et humanitaires.
Traduction : MR pour ISM

Eilat : cible directe des missiles du Hezbollah

15-06-2011
Le quotidien israélien Yediot Aharonot a révélé dans son dernier numèro citant des  sources de renseignement occidentaux que la ville d'Eilat ne sera pas à l'abri de la menace des missiles "Scud" dans la prochaine guerre, indiquant que dans lors de la première guerre du Golfe en 1991, Eilat a servi de refuge pour les Israéliens qui ont fui le centre, cible à l’époque des missiles irakiens.    
Selon le journal, les sources de renseignements occidentaux affirment que le Hezbollah a déployé des missiles en direction  de sites sensibles situées à l'interieur d' Israël, y compris  vers le réacteur nucléaire de Dimona.  
Une des sources de renseignement estime que certains de ces missiles ont été dirigés vers Eilat.  
Des sources israéliennes expertes ,  ont estimé que le fait de diriger des missiles vers la ville dite "de relaxation" fait partie de la guerre psychologique et médiatique, c’est un message aux Israéliens que «la ville-refuge », n'est plus en sécurité. Surtout que le Secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a déclaré dans un discours qu'il n'y a pas de zone en Israël qui ne sera pas épargné par les missiles du Hezbollah.  
Selon Yediot Ahronot plus de 4 000 missiles de longue portée ont été pointés vers le centre et sont déployés en Syrie et au Liban.  
Elle a ajouté que la Syrie et le Hezbollah sont aujourd'hui en mesure de lancer des dizaines de missiles dans chaque salve.
 Le journal conclut que selon des  études militaires sur le rythme des armes au  front nord  en l’an 2012, équivaut à plus de 5 000 missiles dirigés contre Tel Aviv.

Netanyahu veut réunir 30 pays à l'ONU contre l'État palestinien

15/06/2011 
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué vouloir réunir "une majorité morale" d'au moins trente pays hostiles à la reconnaissance par l'ONU d'un Etat palestinien dans les frontières de juin 1967, ont indiqué mercredi les médias israéliens. "D'ici septembre, nous voulons oeuvrer à réunir de 30 à 50 pays qui diront +non+ à la reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien par l'Assemblée générale de l'ONU (...) Il s'agira d'une majorité morale", a affirmé M. Netanyahu mardi soir, selon les médias israéliens, lors d'une rencontre avec le président du Parlement européen Jerzy Buzek. Si les Palestiniens obtiennent la reconnaissance de leur Etat par l'ONU, "ils auront ensuite des difficultés à accepter par la voie de la négociation les compromis indispensables" pour conclure un accord de paix avec Israël, a encore dit M. Netanyahu. "Il faut dire la vérité. La paix ne signifie pas qu'Israël renonce à des parties de sa terre, mais que les Palestiniens renoncent à leur volonté de détruire Israël", a-t-il encore dit de mêmes sources. "Six chefs de gouvernement israéliens ont accepté la solution de deux Etats, mais il n'a pas été possible de conclure un accord de paix parce que les Palestiniens n'étaient pas prêts à formuler les mots suivants: +j'accepte un Etat juif+", a encore dit M. Netanyahu. Interrogé par l'AFP, un haut responsable israélien ayant requis l'anonymat a confirmé qu'"Israël est victime des majorités automatiques à l'Assemblée générale de l'ONU, et multiplie donc les efforts pour qu'une majorité morale de pays démocratiques s'oppose aux démarches unilatérales en vue de la reconnaissance d'un Etat palestinien". Les dirigeants palestiniens comptent demander l'adhésion d'un Etat palestinien sur les lignes de 1967 à l'ONU lors de la session annuelle de l'Assemblée générale, faute de perspective de négociation avec Israël.  

Ashton compte se rendre en Israël pour relancer le processus de paix

15/06/2011
La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, compte se rendre cette semaine en Israël et dans les territoires palestiniens dans le cadre des efforts de relance du processus de paix, a-t-on appris mercredi de sources diplomatiques.
"Le principe de cette visite est acquis, les détails sont en train d'être parachevés", a indiqué une de ces sources.
Selon elle, la visite en Israël et dans les territoires palestiniens est programmée pour jeudi. Une autre source diplomatique a indiqué qu'elle pourrait intervenir plutôt vendredi et samedi car Mme Ashton envisage auparavant d'entamer sa tournée dans la région par un déplacement en Egypte, voire aussi en Tunisie.
Les étapes et dates du déplacement devraient être précisées dans la journée, selon cette dernière source.
La visite, si elle se confirme, interviendra quelques jours après l'envoi par Mme Ashton d'une lettre au ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à son homologue américaine, Hillary Clinton, et au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, dans laquelle elle plaide pour un "geste fort" du Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU) avant l'été.
Elle y estime que le Quartette devrait "consolider" sa position sur le processus de paix depuis que le président américain Barack Obama s'est rapproché des positions européennes, notamment sur la question des frontières d'un futur Etat palestinien.
Dans son discours du 19 mai, M. Obama s'était rallié à l'idée d'un Etat palestinien basé sur les lignes de 1967, avec des échanges négociés, ce que rejette Israël.
"Il est essentiel que nous fassions un geste avant l'été", juge Mme Ashton dans sa lettre obtenue par l'AFP, afin "d'adopter une déclaration consolidant ces éléments et fournissant ainsi aux parties un cadre de référence" pour une solution négociée.
Dans cette lettre, Mme Ashton estime aussi que "ce n'est pas le moment pour des actions unilatérales". Les dirigeants palestiniens comptent demander l'adhésion d'un Etat palestinien sur les lignes de 1967 à l'ONU lors de la session annuelle de l'Assemblée générale, faute de perspective de négociation avec Israël.
"L'objectif est d'avoir une réunion du Quartette rapidement, début juillet au plus tard à Washington" qui fixerait les paramètres d'une reprise des pourparlers directs, dans l'espoir ensuite d'amener les deux parties à se réunir, a indiqué à l'AFP l'une des sources diplomatiques.
Toutefois, "la marge de manoeuvre de Mme Ashton est limitée", a-t-elle admis.
"Les Etats-Unis pourraient accepter cette réunion du Quartette au moins comme pis-aller mais, pour l'heure, Benjamin Netanyahu ne veut pas d'une relance des pourparlers et est en campagne pour réunir le maximum de pays hostiles à la reconnaissance d'un Etat palestinien" à l'ONU dans les lignes de juin 1967, a estimé ce diplomate.
L'objectif du déplacement dans la région de la haute représentante de l'Union européenne aux Affaires étrangères est aussi d'éviter un déchirement en septembre entre pays européens sur la question d'une reconnaissance d'un Etat palestinien.
"Il y a un vrai risque de divisions entre Européens" si on doit en arriver là, juge l'une des sources diplomatiques. L'Allemagne par exemple y est opposée. La France ne l'exclut pas et l'Espagne y est favorable. 

Le plan de la déstabilisation de la Syrie (Thierry Meyssan)

15 Juin 2011 08:00 
IRIB- Les opérations conduites contre la Libye et la Syrie mobilisent les mêmes acteurs et les mêmes stratégies. Mais leurs résultats sont très différents, car ces Etats ne sont pas comparables. Thierry Meyssan analyse ce demi-échec des forces coloniales et contre-révolutionaires et pronostique un nouveau retournement de balancier dans le monde arabe :
«La tentative de renversement du gouvernement syrien ressemble, par bien des points, à ce qui a été entrepris, en Libye, cependant, les résultats sont forts différents, en raison de particularités sociales et politiques. Le projet de casser, simultanément, ces deux États, avait été énoncé, le 6 mai 2002, par John Bolton, alors qu’il était sous-secrétaire d’État de l’administration Bush, sa mise en œuvre, par l’administration Obama, 9 ans plus tard, dans le contexte du réveil arabe, ne va pas sans problèmes.
Comme en Libye, le plan de départ visait à susciter un coup d’État militaire, mais il s’est vite avéré impossible, faute de trouver les officiers nécessaires. Selon nos informations, un plan identique avait, également, été envisagé pour le Liban. En Libye, le complot avait été éventé et le colonel Kadhafi avait fait arrêter le colonel Abdallah Gehani. Dans tous les cas, le plan originel a été revu, dans le contexte inattendu du «printemps arabe».
L’idée principale était, alors, de provoquer des troubles, dans une zone très délimitée, et d’y proclamer un émirat, qui puisse servir de base au démantèlement du pays. Le choix du district de Daraa s’explique, parce qu’il est frontalier de la Jordanie et du Golan occupé par Israël. Il aurait été, ainsi, possible d’approvisionner les sécessionnistes.
Un incident a été créé, artificiellement, en demandant à des lycéens de se livrer à des provocations. Il a fonctionné au-delà de toutes espérances, compte tenu de la brutalité et de la bêtise du gouverneur et du chef de la police locale. Lorsque des manifestations ont débuté, des francs-tireurs ont été placés sur les toits, pour tuer au hasard, à la fois, dans la foule et parmi les forces de l’ordre ; un scénario identique à celui utilisé, à Benghazi, pour susciter la révolte.
D’autres affrontements ont été planifiés, chaque fois, dans des districts frontaliers, pour garantir une base arrière, d’abord, à la frontière du Nord du Liban, puis, à celle de la Turquie.
Les combats ont été menés par des unités de petite taille, composés, souvent, d’une quarantaine d’hommes, mêlant des individus recrutés sur place et un encadrement de mercenaires étrangers issus des réseaux du prince saoudien Bandar bin Sultan. Bandar, lui-même, est venu, en Jordanie, où il a supervisé le début des opérations en relation avec des officiers de la CIA et du Mossad.
Mais la Syrie n’est pas la Libye et le résultat y a été inverse. En effet, alors que la Libye est un État créé par les puissances coloniales, en mariant, de force, la Tripolitaine, la Cyrénaïque et le Fezzam, la Syrie est une nation historique qui a été réduite à sa plus simple expression par ces mêmes puissances coloniales. La Libye est, donc, spontanément en proie à des forces centrifuges, tandis qu’au contraire, la Syrie attire des forces centripètes qui espèrent reconstituer la Grande Syrie (laquelle comprend la Jordanie, la Palestine occupée, le Liban, Chypre, et une partie de l’Irak). La population de l’actuelle Syrie ne peut que s’opposer aux projets de partition.
Par ailleurs, on peut comparer l’autorité du colonel Kadhafi et celle d’Hafez el- Assad (le père de Bachar). Ils sont arrivés au pouvoir, dans la même période, et ont usé de leur intelligence et de la brutalité, pour s’imposer. Au contraire, Bachar el-Assad n’a pas pris le pouvoir, et n’envisageait pas, non plus, d’en hériter. Il a accepté cette charge, à la mort de son père, parce que son frère était décédé et que, seule, sa légitimité familiale, pouvait prévenir une guerre de succession entre les généraux de son père. Si l’armée est venue le chercher, à Londres, où il exerçait, paisiblement, la profession d'ophtalmologue, c’est son peuple qui l’a adoubé. Il est, incontestablement, le leader politique le plus populaire du Proche-Orient. Jusqu’il y a deux mois, il était, aussi, le seul qui se déplaçait sans escorte, et ne rechignait pas aux bains de foule.
L’opération militaire de déstabilisation de la Syrie et la campagne de propagande qui l’a accompagnée ont été organisées par une coalition d’États, sous coordination US, exactement, comme l’OTAN coordonne des États membres ou non-membres de l’Alliance, pour bombarder et stigmatiser la Libye. Comme indiqué plus haut, les mercenaires ont été fournis par le prince Bandar bin Sultan, qui a du coup été contraint d’entreprendre une tournée internationale, jusqu’au Pakistan et en Malaisie, pour grossir son armée personnelle déployée de Manama à Tripoli. On peut citer, aussi, à titre d’exemple, l’installation d’un centre de télécommunication ad hoc, dans les locaux du ministère libanais des Télécoms.
Loin de dresser la population contre le «régime», ce bain de sang a provoqué un sursaut national autour du président Bachar el-Assad. Les Syriens, conscients qu’on cherche à les faire basculer dans la guerre civile, ont fait bloc. La totalité des manifestation anti-gouvernementales a réuni entre 150.000 et 200.000 personnes, sur une population de 22 millions d’habitants. Au contraire, les manifestations pro-gouvernementales ont rassemblé des foules comme le pays n’en avait jamais connues.
Les autorités ont réagi aux événements avec sang-froid. Le président a, enfin, engagé les réformes qu’il souhaitait entreprendre, depuis longtemps, et que la majorité de la population freinait, de peur qu’elles n’occidentalisent la société. Le parti Baas a accepté le multipartisme, pour ne pas sombrer dans l’archaïsme. L’armée n’a pas réprimé les manifestants —contrairement à ce que prétendent les médias occidentaux et saoudiens— mais à combattu les groupes armés. Malheureusement, ses officiers supérieurs ayant été formés en URSS n’ont pas fait preuve de ménagement pour les civils pris entre deux feux.
La stratégie occidentalo-saoudienne a, alors, évolué. Washington, se rendant compte que l’action militaire ne parviendrait pas à plonger, à court terme, le pays dans le chaos, il a été décidé d’agir sur la société, à moyen terme. L’idée est que la politique du gouvernement al-Assad était en train de créer une classe moyenne (seule garantie effective de démocratie) et qu’il est possible de retourner cette classe moyenne contre lui. Pour cela, il faut provoquer un effondrement économique du pays.
Or, la principale ressource de la Syrie est son pétrole, même si sa production n’est pas comparable en volume à celle de ses riches voisins. Pour le commercialiser, il a besoin de disposer d’assets, dans les banques occidentales, qui servent de garanties, durant les transactions. Il suffit de geler ces avoirs, pour tuer le pays. Il convient, donc, de noircir l’image de la Syrie, pour faire admettre aux populations occidentales des «sanctions contre le régime».
En principe, le gel d’avoirs nécessite une résolution du Conseil de sécurité des Nations-Unies, mais celle-ci est improbable. La Chine, qui a, déjà, été contrainte de renoncer à son droit de veto, lors de l’attaque de la Libye, sous peine de perdre son accès au pétrole saoudien, ne pourrait, probablement, pas s’y opposer. Mais la Russie pourrait le faire, faute de quoi, en perdant sa base navale en Méditerranée, elle verrait sa flotte de la mer Noire étouffer derrière les Dardanelles. Pour l’intimider, le Pentagone a déployé le croiseur "USS Monterrey", en mer Noire, histoire de montrer que, de toute manière, les ambitions navales russes sont irréalistes.
Quoi qu’il en soit, l’administration Obama peut ressusciter le "Syrian Accountablity Act" de 2003, pour geler les avoirs syriens, sans attendre une résolution de l’ONU et sans requérir un vote du Congrès. L’histoire récente a montré, notamment, à propos de Cuba et de l’Iran, que Washington peut, aisément, convaincre ses alliés européens de s’aligner sur les sanctions qu’il prend unilatéralement.
C’est pourquoi, aujourd’hui, le vrai enjeu se déplace du champ de bataille vers les médias. L’opinion publique occidentale prend d’autant plus facilement des vessies pour des lanternes qu’elle ne connaît pas grand-chose de la Syrie et qu’elle croit à la magie des nouvelles technologies.
En premier lieu, la campagne de propagande focalise l’attention du public sur les crimes imputés au «régime», pour éviter toute question, à propos de cette nouvelle opposition. Ces groupes armés n’ont, en effet, rien de commun avec les intellectuels contestataires qui rédigèrent la "Déclaration de Damas". Ils viennent des milieux extrémistes sunnites. Ces fanatiques récusent le pluralisme religieux du Levant et rêvent d’un État qui leur ressemble. Ils ne combattent pas le Président Bachar el-Assad, parce qu’ils le trouvent trop autoritaire, mais parce qu’il est alaouite, c’est-à-dire, à leurs yeux, hérétique.
Dès lors, la propagande anti-Bachar est basée sur une inversion de la réalité.
À titre d’exemple divertissant, on retiendra la cas du blog «Gay Girl in Damascus», créé, en février 2011. Ce site internet édité en anglais par la jeune Amina est devenu une source pour beaucoup de médias atlantistes. L’auteure y décrivait la difficulté, pour une jeune lesbienne, de vivre sous la dictature de Bachar et la terrible répression de la révolution en cours. Femme et gay, elle jouissait de la sympathie protectrice des internautes occidentaux qui se mobilisèrent, lorsqu’on annonça son arrestation, par les services secrets du «régime».
Toutefois, il s’avéra qu’Amina n’existait pas. Piégé par son adresse IP, un «étudiant» états-unien de 40 ans, Tom McMaster, était le véritable auteur de cette mascarade. Ce propagandiste, censé préparer un doctorat, en Écosse, était présent, lors du congrès de l’opposition pro-occidentale, en Turquie, qui appela à une intervention de l’OTAN. Et il n’y était évidemment pas en qualité d’étudiant.
Le plus surprenant, dans l’histoire, n’est pas la naïveté des internautes qui ont cru aux mensonges de la pseudo-Amina, mais la mobilisation des défenseurs des libertés, pour défendre ceux qui les combattent.
Le principe d’inversion est appliqué à grande échelle. On se souvient des rapports des Nations-Unies sur la crise humanitaire, en Libye : des dizaines de milliers de travailleurs immigrés fuyant le pays pour échapper aux violences. Les médias atlantistes en avaient conclu que le «régime» de Kadhafi doit être renversé et qu’il faut soutenir les insurgés de Benghazi. Or, ce n’est pas le gouvernement de Tripoli qui était responsable de ce drame, mais les soi-disant révolutionnaires de Cyrénaïque qui faisaient la chasse aux Noirs. Animés, par une idéologie raciste, ils les accusaient d’être tous au service du colonel Kadhafi et en lynchaient, quand ils en attrapaient un.
En Syrie, les images des groupes armés postés sur les toits qui tirent, au hasard, à la fois dans la foule et sur les forces de l’ordre, sont diffusées, par les télévisions nationales. Mais ces mêmes images sont reprises, par les chaînes occidentales et saoudiennes, pour attribuer ces crimes au gouvernement de Damas.
En définitive, le plan de déstabilisation de la Syrie fonctionne imparfaitement. Il a convaincu l’opinion publique occidentale que ce pays est une terrible dictature, mais il a soudé l’immense majorité de la population derrière son gouvernement. Finalement, cela pourrait devenir dangereux, pour les concepteurs du plan, notamment, pour Tel-Aviv. Nous venons d’assister, en janvier-février 2011, à une vague révolutionnaire, dans le monde arabe, suivie, en avril-mai, d’une vague contre-révolutionnaire. Le balancier n’a pas terminé son mouvement.  
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Le rapport de l'"UNRWA", à l'occasion du 5ème anniversaire du blocus de Gaza

15 Juin 2011 04:03 
IRIB - La situation humanitaire, à Gaza, reste toujours critique. L'Agence de travaux et de secours des refugiés de Palestine (UNRWA) l'affirme, dans son communiqué, publié, à l'occasion du 5ème anniversaire du blocus de la région. Pas moins de 45,2 % des Palestiniens sont sans travail, dans la bande de Gaza, estime l'Agence de l'ONU, pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA), indique le rapport. Il s'agit d'une baisse marquée, comparativement au taux de chômage de 42 %, observé, au premier semestre 2010. La politique du gouvernement israélien a, en outre, un effet dévastateur sur la croissance des salaires. Selon l'"UNRWA", les salaires ont chuté de 34,5%, en termes réels, entre le premier semestre de 2006 et le second semestre de 2010. «Ce sont des tendances dérangeantes», affirme le porte-parole de l'"UNRWA", Chris Gunness, «et les réfugiés, qui représentent les deux tiers de la population de 1,5 million d'âmes, sont les plus durement touchés pour la période couverte par le rapport». Selon l'"UNRWA", le secteur privé est le plus durement touché par l'embargo israélien. Les emplois publics ont, cependant, augmenté d'environ 20 % avec le gouvernement du Hamas. «Si le but de la politique de blocus était d'affaiblir l'administration du Hamas, les chiffres de l'emploi public indiquent que cela a échoué», indique M. Gunness. L'embargo israélien, sur la bande de Gaza, a été décrété par le gouvernement d'Ehud Olmert, durant l'été 2006, après la victoire du Hamas aux élections législatives. Avec son embargo, Israël cherchait, essentiellement, à étouffer le gouvernement du Hamas, et à l'empêcher de s'armer. Les centaines de roquettes lancées sur le territoire israélien, par la suite, ont démontré que cette politique n'avait pas atteint le but recherché. Israël a, d'ailleurs, lancé, par la suite, l'opération "Plomb durci", qui s'est soldée par plusieurs centaines de morts, en décembre 2008 et janvier 2009, et a complètement détruit une bonne partie de l'enclave palestinienne. Les restrictions au commerce imposées par le régime israélien ont, aussi, été adoptées par le gouvernement égyptien, de manière à ce que la bande de Gaza soit soumise à un véritable blocus. Avec la chute du régime de Moubarak, les Gazaouis ont, maintenant, l'espoir de se libérer de l'embargo et de voir, finalement, l'ouverture permanente du passage de Rafah, d'autant plus que les mouvements Fatah et Hamas ont signé un accord de réconciliation nationale et entendent former un gouvernement d'Union nationale, ce qui déplaît aussi bien à Israël qu'aux Etats-Unis. Quoi qu'il en soit, Gaza, porte-étendard de la lutte contre le régime sioniste, où l'Intifada est née, en 1987, exige, encore et toujours, la réalisation des idéaux de la nation palestinienne, dont et surtout, la libération de la noble Qods. Le monde souhaite, en ce 5ème anniversaire de l'embargo israélien, la levée du blocus de Gaza et la fin des douleurs et souffrances du peuple palestinien.  
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Israël détruit des mosquées et des puits d'eau, en Cisjordanie

15 Juin 2011 07:30 
IRIB- L'armée du régime sioniste détruira, bientôt, la mosquée du village d'al-Massara, en Cisjordanie. D'après le rapport du centre d'information de la Palestine, les militaires israéliens ont annoncé, mardi, aux habitants du village se trouvant dans le Sud de Bethléem, en Cisjordanie, que la mosquée "Ibrahim Khalil-ollah" sera détruite, dans deux semaines, prétextant qu'elle a été construite sans permis de construction. Israël cherche, en effet, à confisquer les terres de ce village, pour construire des colonies de peuplement sioniste. Les forces israéliennes ont, aussi, détruit 5 puits d'eau, dans la région d'al-Haraiq, dans le Sud d'al-Khalil, en Cisjordanie, encore, sous prétexte de l'absence de permis de creusage. Le régime israélien contrôle 85% des ressources en eau de la Cisjordanie et vend, très peu et très cher, l'eau dont ont besoin les Palestiniens.  
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Israël: des Palestiniens, rassemblés en secteur syrien du Golan

15 Juin 2011 10:07 
IRIB- Des petits groupes de Palestiniens se sont rassemblés, mercredi matin, dans le secteur du Golan contrôlé par la Syrie, en face de Majdal Chams, le chef-lieu druze de la partie du plateau occupée par Israël, a-t-on appris de source sécuritaire israélienne. "Des groupes comptant plusieurs dizaines de Palestiniens se sont rassemblés, ce matin, en face de Majdal Chams, et se contentent d'être là, sans manifester", a précisé cette source. Lors de rassemblements, le 15 mai et le 5 juin, les forces de sécurité israéliennes avaient ouvert le feu contre des manifestants palestiniens qui tentaient de franchir la ligne de cessez-le-feu, dans le Golan, faisant, au total, 27 morts.  
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Manifestation samedi à Marseille pour soutenir la flotille pour Gaza

mercredi 15 juin 2011
Les pressions israéliennes sur les différents gouvernements compliquent la situation de la flotille pour Gaza qui a du mal à trouver des ports autorisant les bateaux à partir à destination de Gaza. Ainsi le gouvernement français refuse actuellement de laisser partir du port de Marseille le bateau français pour Gaza.
On ne sait pas encore d’où, ni à quelle date les 20 passagers de ce bateau prendront la mer, mais une mobilisation est organisée ce samedi 18 juin à Marseille pour dire NON aux pressions et aux intimidations. Gaza n’appartient pas à Israël et le gouvernement français n’est pas obligé d’obéir à tous ses ordres !
Un rendez-vous est donné à Marseille au Vieux Port ce samedi 18 juin à 14h par les associations qui appellent :
- à soutenir le bateau français et la flottille internationale, et annoncent prendre le large fin juin
- à demander à notre gouvernement la protection du bateau français et de la flottille de la liberté
- à exiger la levée immédiate et sans conditions du blocus de la bande de Gaza
Nous soulignons pour notre part, que loin d’être terminée, la crise humanitaire est aigüe dans la bande de Gaza, notamment en matière de médicaments. Et l’ouverture (aléatoire) du terminal de Rafah ne permet aux Gazaouis ni de profiter de leur port, ni d’avoir le contrôle de leurs frontières, ni de se rendre à Jérusalem Est, ni de communiquer avec leurs frères de Cisjordanie. Et encore moins d’éviter de se faire bombarder par l’armée israélienne !
Lire ci-dessous l’appel de Gaza pour la Flotille (traduit par le site ISM) :
Gaza - 13 juin 2011
Appel en faveur de la Flottille de la Liberté II depuis Gaza assiégée, en Palestine occupée
12 juin 2011 - Nous, Palestiniens de la Bande de Gaza assiégée, disons aujourd’hui, cinq ans après le début du bouclage de Gaza : assez d’inaction, assez de discussions, assez d’attente - le siège de la Bande de Gaza doit prendre fin. Peu après les élections démocratiques de 2006, supervisées par des personnalités et des organes de la communauté internationale, des nations qui apportaient leur soutien aux organismes caritatifs et culturels à Gaza ont retiré leur aide. A la mi-2007, nos frontières, contrôlées par Israël et par l’Egypte, ont été totalement fermées, enfermant les Palestiniens et empêchant les importations et les exportations de traverser nos frontières.

Le port de Gaza (photo Mohammed Omer)
Du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009, Israël a lancé un massacre tout azimuth sur Gaza, tuant plus de 1500 Palestiniens, dont la grande majorité étaient des civils et parmi eux plus de 430 enfants, et détruisant des milliers de maisons, de commerces, d’usines et de bâtiments, dont des universités, des écoles, des hôpitaux et des centres de soins, et ravageant nos systèmes d’eau et d’assainissement.
Deux ans et demi après la fin des attaques d’Israël, presque aucune maison et très peu d’immeubles ont été reconstruits, notre système d’assainissement et d’égout est plus inopérant que jamais, les déchets continuent d’être déversés dans notre mer - par manque d’usines de retraitement adéquates - polluant notre eaux et les poissons le long de la côte où les pêcheurs sont obligés de pêcher parce qu’il leur est interdit de travailler dans les 20 miles nautiques de mer accordés aux Palestiniens selon l’accord d’Oslo - contaminant notre eau potable et nos aliments.
Les soldats israéliens continuent de tirer sur nos fermiers, le long de notre frontière, et les empêchent de travailler leur terre, de la cultiver et d’y faire des récoltes, nous refusant une ressource riche en produits et en vitamines. Les carences nutritionnelles et la malnutrition continuent d’augmenter, affectant la croissance de nos enfants et leur capacité à faire des études. Notre économie est en faillite par manque d’usines qui fonctionnent et d’électricité. Nos étudiants ont peu ou pas de perspectives de sortie pour faire leurs études à l’étranger, même lorsqu’ils obtiennent des places et des bourses, à cause du contrôle israélien du passage d’Erez et du contrôle égyptien du passage de Rafah, qui est plus souvent fermé qu’ouvert. Nos malades souffrent du manque de médicaments, de fournitures et d’équipements médicaux.
En 2005, plus de 170 organisations palestiniennes ont appelé au Boycott, au Désinvestissement et aux Sanctions pour faire pression sur Israël jusqu’à ce qu’il se conforme au droit international. Depuis 2005, des Palestiniens se rassemblent toutes les semaines dans des villages de Cisjordanie occupée et à Jérusalem Est occupée pour protester contre la politique d’occupation d’Israël.
Les initiatives civiles créatives comme les bateaux de Free Gaza, qui ont forcé le siège cinq fois, la Marche de la Liberté pour Gaza, la Flottille de la Liberté pour Gaza, et les nombreux convois terrestres ne doivent jamais arrêter leurs tentatives de briser le siège, ils mettent en lumière l’inhumanité qui consiste à maintenir 1,5 million de Gazaouis dans une prison à ciel ouvert.
Le 2 décembre 2010, 22 organismes internationaux, dont Amnesty, Oxfam, Save the Children, Christian Aid et Medical Aid for Palestiniens ont publié le rapport "Des espoirs réduits à néant - prolongement du blocus de Gaza" et ont appelé à une action internationale pour obliger Israël à lever inconditionnellement le blocus, disant que les Palestiniens de Gaza sous siège israélien continuent de vivre dans les mêmes conditions désastreuses. Human Rights Watch a publié un rapport complet, "Séparés et Inégaux" qui dénonce la politique israélienne comme étant de l’apartheid, en écho à des sentiments similaires par des activistes anti-apartheid sud-africains.
L’ouverture du passage de Rafah annoncée récemment doit encore être mise en vigueur. Même lorsqu’elle sera effective, elle signifiera peu de chose pour ce qui concerne les importations et les exportations de marchandises entrant et sortant de Gaza, et elle n’améliorera pas la détresse des pêcheurs et des fermiers, ni les taux de chômage et de pauvreté fabriqués de Gaza.
Nous demandons que les citoyens du monde s’opposent à ce blocus meurtrier et médiéval. Le fait que les Nations Unies et ses nombreux organismes n’aient pas condamné de tels crimes montre leur complicité. Seule la société civile est à même de mobiliser et d’exiger l’application du droit international pour mettre fin à l’impunité d’Israël. L’intervention de la société civile a été efficace, à la fin des années 1980, contre le régime d’apartheid d’Afrique du Sud. Nelson Mandela et l’archevêque Desmond Tutu ont non seulement décrit le contrôle oppressif et violent des Palestiniens par Israël comme de l’apartheid, mais ils se sont également joint à cet appel d’une nouvelle intervention de la société civile mondiale.
Nous appelons les organisations de la société civile du monde entier à intensifier les campagnes de sanctions anti-Israël pour l’obliger à mettre fin à son agression. Nous appelons les nations et les citoyens du monde qui participent à la Flottille de la Liberté 2 à maintenir leur projet de venir à Gaza, où les Palestiniens seront heureux de les accueillir. Les initiatives de la société civile des Flottilles de la Liberté prennent position pour la justice et la solidarité avec les Palestiniens assiégés quand vos gouvernements ne le font pas.
Nous appelons les initiatives des flottilles à croitre et à continuer à prendre la mer jusqu’à ce que le siège sur Gaza sont entièrement levé et que les Palestiniens de Gaza jouissent des droits humains fondamentaux et la liberté de circulation, comme tous les autres citoyens du monde.
Signé par :
University Teachers’ Association Palestinian Nongovernmental Organizations Network Al-Aqsa University Palestine Red Crescent Society in Gaza General Union of Youth Entities Arab Cultural Forum General Union for Health Services Workers General Union for Public Services Workers General Union for Petrochemical and Gas Workers General Union for Agricultural Workers Union of Women’s Work Committees Union of Synergies—Women Unit Union of Palestinian Women Committees Women’s Studies Society Working Woman’s Society Palestinian Students’ Campaign for the Academic Boycott of Israël One Democratic State Group Palestinian Youth against Apartheid Association of Al-Quds Bank for Culture and Info Palestine Sailing Federation Palestinian Association for Fishing and Maritime Palestinian Women Committees Progressive Students Union Medical Relief Society The General Society for Rehabilitation Afaq Jadeeda Cultural Centre for Women and Children Deir Al-Balah Cultural Centre for Women and Children Maghazi Cultural Centre for Children Al-Sahel Centre for Women and Youth Ghassan Kanfani Kindergartens Rachel Corrie Centre, Rafah Rafah Olympia City Sisters Al Awda Centre, Rafah Al Awda Hospital, Jabaliya Camp Ajyal Association, GazaGeneral Union of Palestinian Syndicates Al Karmel Centre, Nuseirat Local Initiative, Beit Hanoun Union of Health Work Committees Red Crescent Society Gaza Strip Beit Lahiya Cultural Centre Al Awda Centre, Rafah Al-Quds Bank for Culture and Information Society Women section -union of Palestinian workers syndicate Middle East Childrens’ Alliance -Gaza Local Initiative -Beit Hanoun
Source : Canadian boat to Gaza
Traduction : MR pour ISM
CAPJPO-EuroPalestine
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Un ministre allemand visite Gaza et félicite la réconciliation

[ 15/06/2011 - 11:49 ]
Gaza – CPI
Le ministre allemand du Développement, Derek Nebel, a considéré que l'accord de réconciliation entre le mouvement du Hamas et celui du Fatah, qui a été annoncé le mois dernier au Caire représente un pas très important, et peut jouer un rôle considérable dans une solution à deux Etats, précisant qu'il faut réaliser l'accord de réconciliation.
Le ministre allemand a déclaré dans une conférence de presse qui a eu lieu dans le siège de l'UNRWA à l'ouest de la ville de Gaza, qu'il est évident qu'il n'y aura pas de développement sans une solution politique, soulignant la nécessité d"un cessez-le-feu et la levée du blocus" imposé injustement contre la Bande de Gaza.
Il a appelé l'entité sioniste à lever le blocus imposé contre Gaza complètement pour commencer le processus de reconstruction et aller de l'avant.
D'autre part, le responsable allemand a annoncé que son pays s'est engagé à fournir 50 millions d'euros pour un projet de drainage sanitaire à l'est du camp d'al-Bureidj dans le centre de la Bande, et trois millions d'euros pour l'UNRWA afin de construire des écoles dans le secteur, déclarant que sa visite à la Bande de Gaza vise à constater les projets qui seront mis en œuvre en partenariat entre les Palestiniens et l'Allemagne.
Il a souligné qu'il avait vu lors de sa visite à Gaza la station d'épuration des eaux usées dans la région du Cheikh Ajline à l'ouest de la ville de Gaza, pour laquelle son pays a promis de fournir 20 millions de dollars pour la remettre en état.
Le ministre allemand est arrivé mardi matin à la Bande de Gaza à travers le passage de Beit Hanoun, il a visité le siège de l'organisation palestinienne pour les réfugiés dans l'avenue d'al-Nasr à Gaza-ville et la station d'eau dans l'ouest du quartier du Cheikh Ajline à l'ouest de Gaza. Il a également rencontré le commissaire général de l'UNRWA, Filipio Grande.

Al-Racheq : la continuation du dossier des détenus politiques nuit à la réconciliation

[ 15/06/2011 - 11:26 ]
Le Caire – CPI
Le membre du bureau politique du mouvement du Hamas, Ezzat al-Racheq, a confirmé que son mouvement possède la volonté et la détermination pour compléter la réalisation de l'accord de réconciliation, confirmant que le dossier des détenus politiques en Cisjordanie doit être terminé parce que sa continuation aura un impact négatif sur la réconciliation.
Dans une déclaration de presse dont le CPI a obtenu une copie, al-Racheq a déclaré, avant la réunion prévue aujourd'hui mardi 14/6, entre le mouvement du Hamas et celui du Fatah pour mettre en œuvre l'accord de réconciliation, que la réunion d'aujourd'hui abordera le dossier des détenus politiques en Cisjordanie pour y mettre fin, selon qui a été déjà convenu, parce que la continuation de ce dossier nuira à la réconciliation.
Al-Racheq a dénoncé les attaques des services de sécurité fidèles à Abbas contre la députée, Mouna Mansour, et les familles des détenus politiques lors de leur participation à un sit-in à Naplouse pour demander la libération de leurs fils kidnappés, considérant que celui qui se tient derrière cela veut bloquer la réconciliation.
A propos de la formation du gouvernement, Ezzat al-Racheq a ajouté : "Nous souhaitons la réalisation de ce dossier sans défis et que le premier ministre et les membres de son cabinet prochain seront nommés avec consensus et plein consentement entre les deux parties".
"La décision du Comité central du Fatah de choisir Salam Fayyad pour le poste du Premier ministre ne nous concerne pas, et aucun côté ne peut imposer ses choix sur l'autre côté et il ne peut pas lier le sort de la réconciliation au fait de nommer l'un ou l'autre pour ce poste, notre peuple est plus grand que tous ces noms", a-t-il poursuivi.

Ayalon a visité secrètement l'Egypte il y a deux semaines, rencontrant Tantawi et al-Arabi

[ 15/06/2011 - 12:24 ]
Al-Nassera – CPI
Le journal hébreu "Maariv" a révélé une visite secrète effectuée par le vice-ministre sioniste des Affaires étrangères, Danny Ayalon, en Egypte il y a deux semaines, au cours de laquelle il a rencontré de hauts responsables politiques et militaires dans l'actuel gouvernement.
Le journal a déclaré dans son édition de mardi 14/6, qu'Ayalon a effectué une série de réunions non annoncées dans la capitale égyptienne, le Caire, avec le chef du Conseil suprême des forces armées égyptiennes, Mohamed Hussein Tantawi, et le ministre égyptien des Affaires étrangères, Nabil al-Arabi, discutant avec eux d'un certain nombre de questions qui soulèvent les préoccupations de l'entité sioniste. La plus importante est la possibilité de l'annulation du traité de paix bilatéral et les conséquences probables, l'accord de réconciliation palestinienne, et la question de l'ouverture du passage de Rafah sur une base permanente.
Selon le journal, on a enregistré la visite de nombreux responsables politiques et sécuritaires sionistes en Egypte depuis la chute du régime de Hosni Moubarak, dans le but de maintenir un haut niveau de coordination de sécurité entre les deux parties.

Libye: le président sud-africain Jacob Zuma fustige l'OTAN

14 juin 2011
Agence France-Presse
Johannesburg
L'OTAN outrepasse la résolution du conseil de sécurité en Libye censée protéger les civils pour obtenir un changement de régime et commettre des assassinats politiques, a affirmé mardi le président sud-africain Jacob Zuma.
«Nous nous sommes fortement exprimés contre le dévoiement des bonnes intentions exprimées dans la résolution 1973, qui était coparrainée par la Ligue arabe et des pays africains au sein du Conseil. Nous croyons fermement que cette résolution est détournée pour obtenir un changement de régime, pour des assassinats politiques et pour une occupation militaire étrangère», a déclaré M. Zuma dans un discours au parlement.
Fin mai Jacob Zuma, mandaté par l'Union africaine (UA), s'était rendu à Tripoli pour rencontrer Mouammar Kadhafi et tenter une médiation, mais avait échoué.
Depuis Tripoli il avait estimé que les raids de l'OTAN en cours sapaient la médiation africaine en faveur de la paix en Libye affirmant par ailleurs que le dirigeant libyen en avait accepté la feuille de route.
«Toutes les parties doivent respecter les droits de l'homme et se conformer au droit humanitaire international», a martelé mardi le président sud-africain.
Tout en ayant voté la résolution imposant une zone d'exclusion aérienne, l'Afrique du Sud a régulièrement condamné les bombardements aériens en Libye, tout en condamnant également les attaques contre des civils perpétrées par le régime du colonel Kadhafi.

Quand l’agresseur est un lâche...

mercredi 15 juin 2011 - 05h:32
Andrew Levine - Counterpunch
Israël et la solution à deux Etats
(JPG)
La bande de gaza est la plus grande prison à ciel ouvert dans le monde. L’occupant israélien a su imposer un véritable univers concentrationnaire aux propriétaires historiques de la Palestine - Photo : Associated Press
Des membres éminents du parti du Likoud de Benjamin Netanyahu, dont certains sont ministres dans son gouvernement, font partie du Comité pour la terre d’Israël (Land of Israel Caucus) une formation politique qui s’oppose à ce qu’Israël rende les territoires occupés depuis 1967.
C’est la plus grande formation de la Knesset. Pour sauver les apparences Netanyahu n’en est pas membre ; en effet cela fait partie de la fonction des premiers ministres israéliens de faire semblant de préconiser la "solution de deux états". Mais qui peut douter de ce que Netanyahu souhaite vraiment ? Et d’ailleurs qui peut douter que l’option du Grand Israël est celle qui a, et a toujours eu, la faveur des politiciens israéliens de tous bords ?
Les liens entre le bras principal du lobby israélien aux USA, le Comité des affaires publiques israélo-américaines (AIPAC), et la droite israélienne sont étroits. Et l’influence de l’AIPAC sur le Congrès et la Maison Blanche sont légendaires. Mais les opinions de l’AIPAC ne reflètent pas l’opinion publique étasunienne. Cela vient des chrétiens évangéliques réactionnaires qui en font partie, car en fait si la plupart des Juifs étasuniens, comme la plupart des Etasuniens soutiennent Israël, leur soutien est tiède et leur soutien pour un "Grand Israël" encore plus. Contrairement à ce que croit notre classe politique et à ce que nos médias voudraient nous faire croire, l’AIPAC est sans doute un tigre de papier. Mais à moins que quelqu’un en position de le faire -comme par exemple un président étasunien qui aurait des cojones- ne les mette au pied du mur, ils peuvent être aussi puissants qu’ils en ont l’air. Netanyahu s’est rendu compte avant même Mitch McConnell et John Boehner que notre président n’en a pas.
Mais les temps changent et pas seulement parce que l’éternel conflit israélo-palestinien est devenu un problème pour les machinations militaires et diplomatiques de l’empire. Le printemps arabe modifie des paramètres qui étaient restés stables pendant des dizaines d’année d’un manière qu’il est encore difficile d’appréhender mais qui a peu de chance de renforcer le statu quo. De sorte que, au moment même où Israël fait preuve d’une intransigeance plus grande que jamais, il serait en fait absolument nécessaire que ce pays fasse preuve de souplesse stratégique - s’il veut obtenir un "compromis historique" qui réponde aux ambitions territoriales sionistes.
C’est la raison pour laquelle on entend de plus en plus aux USA des appels à un nouveau départ des relations israélo-étasuniennes -et pas moins dans la communauté juive étasunienne qu’ailleurs. La main mise de l’AIPAC sur la classe politique étasunienne est toujours aussi forte mais il devient de plus en plus clair qu’il ne représente que la minorité de la minorité.
A l’évidence que de plus en plus de gens sont conscients qu’il faut repenser les présupposés sionistes s’ajoute le fait que beaucoup de partisans d’Israël sont de plus en plus préoccupés par le mépris d’Israël envers le droit international et par l’injustice sans fin de son régime d’occupation. Des nouvelles des flagrants délits israéliens ne pénètrent le brouillard médiatique étasunien que de temps en temps, notamment pendant les guerres d’Israël -qui dernièrement ont été menées non pas contre de vraies armées ni même contre des milices organisées mais, comme à Gaza en 2008, contre des populations civiles. Ces derniers jours, ce sont les manifestants désarmés du plateau du Golan qui ont été attaqués frontalement par l’armée israélienne en dehors des frontières reconnues internationalement. Dans de pareilles circonstances il est difficile de faire semblant de ne rien savoir malgré les efforts dans ce sens des médias défaillantes* comme NPR, le New York Times et les majorettes du parti démocrate le soir sur MSNBC. Les démocrates libéraux du Congrès sont encore pires ; par exemple, Anthony Weiner, qui est (ou était) un des plus remarquables du lot ! Comme c’est ironique qu’il se retrouve aujourd’hui mis à l’index pour des actions perpétrées pendant son adolescence plutôt que pour ce qu’il a réellement fait de honteux !
L’état d’Israël était supposé être "une lumière parmi les nations". Quelques défenseurs d’Israël croient qu’il l’est toujours. Mais tout le monde n’est pas capable du niveau de déni et d’autopersuasion nécessaires pour se maintenir dans cette illusion, surtout quand les faits matériels prouvent le contraire.
Toutefois le soutien étasunien pour Israël demeure fort parce que beaucoup d’aspects de la religion civile des USA concourent à le maintenir. Un en particulier doit être mentionné : c’est le rôle que joue l’Holocauste dans la vie des Etasuniens en général (et pas seulement des Juifs étasuniens). Entre autres choses, l’Holocauste -ou plutôt la manière dont il est décrit dans la religion civile- sert d’étalon en regard duquel les crimes américains passés et présents (même l’esclavage et l’annihilation des peuples indigènes et de leur culture) font pâle figure et peuvent donc être pardonnés.
[Le nom en lui-même est révélateur : "holocauste" est le terme biblique pour "sacrifice par le feu". Il suggère que le meurtre des Juifs par les Nazis de 1942 à 1945 était le mal absolu et qu’il n’a donc pas d’explication historique. Cette interprétation n’est d’aucune utilité mais elle est si répandue qu’elle est devenue incontournable.]
L’Holocauste est crucial pour comprendre comment Israël a été créé et pourquoi il a bénéficié de tant de complaisance -surtout de la part des américains du nord, des Européens et de Allemands. Mais cela ne donne pas le droit à Israël de faire tout ce qu’il veut au Moyen Orient. Même si les peuples pouvaient accumuler une sorte de "capital moral" qu’ils pourraient transmettre aux générations futures, ce ne serait pas le cas. Le problème n’est pas seulement que seule une minorité d’Israéliens d’aujourd’hui ont des liens directs avec l’Holocauste, soit par expérience personnelle soit parce qu’ils sont des enfants de rescapés. Le problème est que lorsque le génocide a eu lieu il n’y avait pas d’état d’Israël - et personne en dehors des cercles sionistes "révisionnistes" n’a jamais défendu l’idée, absurde en elle-même, qu’un futur état juif en Palestine représenterait un jour d’une manière ou d’une autre les victimes de l’holocauste.
Et pourtant l’idée que l’Holocauste justifie l’usurpation des territoires palestiniens par les colons juifs s’est répandue dans notre culture politique -grâce en partie aux efforts des institutions sionistes laïques et religieuses et à l’empressement de tous - excepté les autorités religieuse les plus orthodoxes - à accepter l’idée que l’établissement d’un état juif en Palestine est l’accomplissement de 2000 ans d’histoire et d’espoirs juifs. En fait, ce que "l’année prochaine à Jérusalem" a signifié pendant la presque totalité de ces 2000 années n’était pas qu’il y aurait un état juif -l’idée même d’état est une invention moderne- mais que le Messie viendrait. Les derniers mots du Seder de Pâques exprimaient une conviction théologique, et non une conviction politique.
* * *
Même si le soutien à Israël perdure, la croyance qu’Israël est sur la "bonne voie" comme disent les sondages, a diminué. On craint de plus en plus que l’intransigeance d’Israël et le soutien que les USA lui accordent, ne mettent le caractère "juif et démocratique" d’Israël en danger.
Les Sionistes n’ont jamais exprimé clairement des vues anti-démocratiques mais, pour presque tous les Sionistes, le principal est qu’Israël soit juif, pas que ce soit une démocratie. Il y a eu des intellectuels en Palestine dans les premiers temps de la colonisation juive qui étaient des exceptions remarquables -comme Achad Ha’am (Asher Ginsberg), Judah Magnes et Martin Buber. Cependant ce courant minoritaire s’est tari à la création de l’état d’Israël.
Toutefois on trouve encore des traces de Sionisme humaniste, centré sur la culture plus que sur la politique, dans des groupes de gauches marginaux en Israël et dans des cercles de gauche et libéraux des communautés juives dans la diaspora. Paradoxalement, avec la droite au pouvoir en Israël et la capitulation de l’administration d’Obama, comme celle de ses prédécesseurs, devant l’AIPAC, l’intérêt pour la démocratie -et pour des relations respectueuses et de bon voisinage avec les Palestiniens- connaît une légère recrudescence. Il ne faut pas exagérer le phénomène mais il faut quand même dire qu’il y a des groupes sionistes organisés qui défient l’AIPAC et d’autres piliers du lobby israélien : J-Street est le plus connu et le plus représentatif d’entre eux. Pour ces groupes, il est capital qu’Israël soit (ou demeure) un état aussi (ou presque aussi) démocratique que juif.
C’est un sentiment honorable en comparaison du point de vue des représentants (autoproclamés) traditionnels des Juifs américains. Mais peut-il vraiment y avoir deux états dans le territoire de la Palestine qui était sous mandat britannique -un juif et un palestinien, et l’état juif peut-il au moins être (ou rester) démocratique ?
* * *
Cela fait quelque temps maintenant qu’il y a plus de Juifs israéliens qui quittent Israël que de Juifs de la diaspora qui viennent habiter en Israël ; ironiquement l’Allemagne est leur destination favorite. Mais même si le vieil esprit pionnier a fait long feu et même si le moral des Sionistes est bas (en dehors des cercles de religieux fanatiques), il n’y a aucune chance que les Israéliens qui parlent Hébreu renoncent à l’idée d’un état juif. C’est la raison pour laquelle, un état laïque et démocratique qui intègrerait tous les habitants actuels de la Palestine du Mandat sur une base égalitaire est irréalisable dans un futur proche. Il n’existe pas de courant significatif d’opinion en Israël qui envisagerait de renoncer au "caractère juif" de l’état. Et il n’existe pas non plus de force extérieure qui soit le moins du monde capable ni désireuse de promouvoir cette possibilité : surtout avec la propension d’Israël à considérer toute menace réelle ou imaginaire comme des défis "existentiels" qu’il faut résoudre par la guerre ; et pas tant qu’Israël est armé jusqu’aux dents et en possession de deux à quatre cents armes nucléaires.
Il est aussi significatif que l’opinion mondiale soit depuis longtemps en faveur de la "solution" de deux états et qu’un accord ait presque été conclu sur ses grandes lignes au sommet de Taba dans les dernières semaines de l’administration de Clinton. Cela fait plusieurs dizaines d’années aussi que les principaux pays arabes, les USA et même Israël ont donné leur accord de principe à cette solution.
Cependant la solution de deux états ne peut être mise en oeuvre que si les USA font à Israël une proposition qu’il ne peut refuser. Quand on voit avec quelle rapidité Obama envoie partout ses escadrons d’attaque (pas seulement les Navy Seals mais toute une panoplie de forces d’opérations) et quand on voit qu’il est aussi déterminé qu’un chef de gang a sauver la face et à manifester son pouvoir, on pourrait croire que gérer le style parrain de la maffia de Netanyahu serait dans ses cordes. Mais hélas, le despote est un lâche.
Ce n’est pas de chance : ce serait beaucoup mieux - dans le sens de plus humain et plus sympathique- que ce soit J-Street que l’AIPAC qui obtienne ce qu’il veut. Et tant qu’il n’y a pas d’alternative réalisable sur le plan politique à une prolongation indéfinie du statu quo, qui peut apporter la contradiction à ceux qui sont en faveur d’un état juif et démocratique ?
* * *
Qui, à part les intransigeants des visions politiques bien construites, peut croire qu’un état puisse être à la fois juif et politique ? Il ne s’agit pas seulement de supprimer la séparation entre l’autorité religieuse et politique -entre la "synagogue" et l’état. Israël a ses théocrates ; tous les états qui ont des religions entachées de religiosité issue d’Abraham en ont. Mais ceux qui veulent qu’Israël soit (ou demeure) à la fois juif et démocratique ne veulent pas d’une théocratie. Beaucoup, sans doute le plus grand nombre, de Juifs israéliens ne sont même pas juifs au sens religieux du terme. Et les fondateurs d’Israël ne l’étaient certainement pas. Pour eux "Juif" désigne une ethnie pas une religion. Ils veulent un état juif pour des raisons ethniques et non religieuses.
Il est reconnu que les groupes ethniques et nationaux sont des "communautés imaginaires". L’ethnie juive ne fait pas exception. Cela a toujours posé problème aux Sionistes laïques. Depuis le début ils ont toujours trouvé difficile et parfois même impossible d’imaginer l’ethnie juive sans se référer à la religion partagée par les communautés juives à travers les siècles. Aucun des autres supports habituels n’existe : il n’y a pas de langue commune, pas de terre commune (s’il y en avait une on n’aurait pas besoin du Sionisme) et il devient de plus en plus clair que la revendication d’une descendance commune est problématique. On peut donc penser que l’ethnie juive est plus imaginaire encore que les autres.
Il n’y a probablement pas beaucoup de membres du Comité pour la terre d’Israël qui iraient jusqu’à admettre qu’ils veulent un régime ethnique et les Sionistes plus "modérés" ont toujours trouvé cette idée horrible ; c’est encore plus vrai de la gauche sioniste. Ce qu’ils ont toujours voulu c’est qu’Israël soit un état juif dans le sens où le Danemark est un état danois par exemple - pas un état de, par et pour des personnes de l’ethnie danoise (quoi que ça puisse être) mais un état dans lequel une vaste majorité de citoyens sont des Danois ethniques. Ils voyaient Israël comme le Danemark du Moyen Orient.
A notre époque de capitalisme néo-libéral et de mobilité de la main d’oeuvre, cette sorte d’état est devenue problématique partout, même au Danemark, mais en plus le modèle ne pouvait absolument pas être appliqué dans la Palestine du Mandat où il y avait déjà une population autochtone et où ce sont les Juifs qu’il a fallu importer.
Parce qu’on pouvait importer des Juifs -d’Europe centrale et d’Europe de l’est et ensuite des pays historiquement musulmans et de l’ancienne Union Soviétique - le problème a été ignoré pendant des dizaines d’années. Mais on ne peut pas l’occulter indéfiniment parce que tous les Juifs qui veulent vivre en Israël y vivent déjà et parce que se profile ce que les Sionistes appellent une "bombe démographique". Le taux des naissances juives n’est absolument pas suffisant pour maintenir la majorité juive dans la Palestine du Mandat. Le taux de natalité des Arabes est en revanche très élevé ; assez élevé pour que même un Israël qui se serait retranché derrière les frontières d’avant 1967 se trouve en danger de perdre sa majorité juive. Il y en a donc qui affirment que la seule solution possible pour qu’Israël reste juif, est de donner aux Arabes un état séparé (mais loin d’être égal en surface) sur une partie (22%) du territoire de la Palestine du Mandat -dans lequel beaucoup ou la plupart des Arabes israéliens iraient volontairement ou seraient déportés pas la force.
Le calcul est donc simple : les ambitions sionistes territoriales doivent être en partie abandonnées. La seule autre solution au dilemme du Sionisme serait d’étendre et d’approfondir le régime d’Apartheid qui existe déjà dans les territoires occupés -en renonçant à la prétention d’être à la fois un état juif et un état démocratique.
Maintenant, si "démocratie" signifie bien comme le nom l’indique que "le demos règne" (le peuple et non les élites) alors Israël comme beaucoup d’états de la terre a renoncé depuis longtemps à cette aspiration, sans parler de la réalité. C’est pourquoi la "démocratie" en pratique signifie souvent seulement la compétition aux élections et la protection libérale des droits politiques.
Les conceptions modernes de la démocratie, même des plus fragiles, ont coexisté avec la vision issue de la révolution américaine (bien qu’avortée là-bas largement à cause de l’esclavage) et pleinement articulée dans la révolution française, selon laquelle un état est composé de ses citoyens - et non d’une ethnie ou d’un groupe religieux particuliers. Donc la démocratie implique l’égalité des droits des citoyens. Même pour ceux qui considèrent que des élections libres suffisent pour considérer un régime comme démocratique, il est nécessaire que les groupes religieux et ethniques n’aient pas d’importance politique. Des élections compétitives, bien sûr ; mais sur un arrière-plan de droits politiques égaux !
C’est pourquoi la démocratie du Herrenvolk, une démocratie seulement à l’usage du groupe ethnique dominant, n’est pas une vraie démocratie, même pour les interprétations actuelles de la démocratie les moins exigeantes. Il y en a qui disent que la démocratie israélienne a toujours été une démocratie du Herrenvolk ; d’autres qu’il menace d’en devenir une. Donc soit Israël n’a jamais été juif et démocratique, soit il ne peut le rester indéfiniment -à moins de rallier le consensus international en faveur de la solution de deux états.
Alors applaudissons deux fois -pas trois !- la solution de deux états que J-Street et ceux qui pensent comme lui promeuvent. Un état vraiment démocratique sur toute la Palestine serait mieux bien sûr. Mais le monde étant ce qu’il est (et il le sera sans doute encore pour des générations) il n’y a malheureusement pas moyen d’y parvenir. C’est pourquoi, même s’il faut prendre en considération les inconvénients de la solution de deux états, il faut surtout faire en sorte que le mieux ne devienne pas l’ennemi du bien. Les Palestiniens ont assez souffert.
Notes :
* En Anglais lamestream : jeu de mot sur mainstream médias, médias dominants.
* Andrew Levine est un membre éminent de the Institute for Policy Studies. Ses derniers livres sont : THE AMERICAN IDEOLOGY (Routledge) et POLITICAL KEY WORDS (Blackwell) et il a écrit beaucoup d’autres livres et articles sur la philosophie politique. Il a enseigné la philosophie à The University of Wisconsin-Madison et a été professeur en recherche philosophique à The University of Maryland-College Park.
10 juin 2011 - CounterPunch - Pour consulter l’original :
http://www.counterpunch.org/levine0...
Traduction : Dominique Muselet
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