jeudi 3 septembre 2009

Les journalistes de la Cisjordanie, entre le marteau d’Abbas et l’enclume de l’occupant

[ 03/09/2009 - 00:05 ]
Gaza – CPI

Une campagne féroce est menée par les milices d’Abbas contre les journalistes et contre tous les médias, partout dans les départements de la Cisjordanie. Elle est la suite de celles pratiquées tout au long des mois précédents.

Et sur l’autre bord, les occupants israéliens n’épargne rien pour casser la plume libre, en enlevant les journalistes. Tous ces agissements ont pour but de dissimuler les réalités du terrain du peuple palestinien.

Etant entre le marteau d’Abbas et l’enclume de l’occupation israélienne, les journalistes vivent une situation mitigée.

Il y a ceux qui ne cessent leur défi pour informer le public, même si ce défi les amène vers les cellules d’Abbas et les cellules de l’occupation israélienne.

Malheureusement, il y a ces journalistes qui ne font que ce qui sera au goût de l’autorité.

Un journaliste renommé de Cisjordanie dit : « Je crois que l’état dans lequel vit les médias palestiniens en Cisjordanie est sans précédent. Il y a une pression très forte. On est poursuivi pour un oui et pour un non, à un point tel que le journaliste doute de toute personne s’approchant de son bureau ».

Il n’y a aucune raison pour que la presse soit à ce point muselé, ajoute-t-il. La liberté reste vitale pour les médias. Celui qui se veut transparent doit les traiter avec cette logique.

Les occupants israéliens et le journalisme

Le Groupe du journaliste palestinien, dans un rapport, dit que la liberté de la presse en Cisjordanie a encore rétrogradé la semaine dernière. En effet, les forces israéliennes d'occupation ont arrêté trois journalistes, dans les villes de Naplouse et Jénine. Les milices d’Abbas ont mis la main sur deux d’entre eux, en plus de trois autres détenus depuis plusieurs mois.

Le rapport précise que les forces israéliennes d'occupation ont interpellé, le matin du samedi 29 août 2009, la journaliste du quotidien Palestine aujourd’hui Ghofran Zamel. Elles ont investi sa maison d’une façon des plus sauvages, dans le camp de Aïne Bethéem Al-Maa. Les yeux bandés, elle a été conduite à un centre d’interrogation.

Le même jour au soir, les forces israéliennes d'occupation ont donné un raid à la maison du journaliste Mohammed Fathi, dans la ville de Naplouse. Elles l’ont conduit au camp de Hawara, au sud de la ville.

Et à l’aube du lundi 31 août, les Israéliens sont entrés par la force dans la maison du journaliste Sari Sammour. Ils l’ont pris, après avoir dévasté sa maison et lancé plusieurs bombes assourdissantes.

Avec ces trois nouvelles arrestations, le nombre de journalistes détenus par les occupants israéliens est alors monté à dix.

L’autorité et le journaliste

Le rapport ajoute que les arrestations des journalistes par l’autorité sont plus dures à avaler. Cette autorité a arrêté Tareq Abou Zayd, l’envoyé de la chaîne satellite Al-Aqsa, dans la ville de Jénine. Il n’a été relâché par les occupants israéliens que depuis quelques mois.

Puis les services de renseignements militaires de l’autorité ont interpellé, dans la ville de Tulkarem, le dimanche 30 août, le journaliste Mohammed Achttoui, directeur de la même chaîne, en Cisjordanie. Ce n’est pas sa première arrestation, bien qu’il souffre de plusieurs maladies.

Ainsi, cinq journalistes sont enfermés dans les prisons de l’autorité palestinienne.

Cette autorité a essayé d’arrêter le journaliste Khalil Mabrouk, dans le quartier d’Al-Maajen, de la ville de Naplouse, mais il ne se trouvait pas chez lui.

Comment faire ?

Les journalistes sont visés par l’autorité palestinienne d’Abbas, comment peuvent-ils donc travailler ? Qui va mettre sous la lumière du jour les crimes israéliens pratiqués contre les Palestiniens ?

La peur règne sur la Cisjordanie. Tout journaliste se voit limité à traiter certains sujets et à s’éloigner d’autres pour s’éviter des problèmes. Il pourra perdre sa vie, s’il va trop loin !

Les agressions israéliennes contre les Palestiniens sont en augmentation conséquente : arrestations, vols de terrains et de maisons. Mais les médias palestiniens ne traitent plus de telles affaires comme il faut. Ils parlent d’autres choses pour ne pas être dérangés dans leur vie.

Quand la liberté d’opinion sera-t-elle assurée au service de la libération de la patrie ? Une question qui cherche toujours une réponse adéquate !

L’histoire de Khaled

mercredi 2 septembre 2009 - 06h:26

Noor El Swairki
The Palestine Telegraph


La pénurie de médicaments pour les traitements rénaux rend cette peur encore plus présente dans la vie de ceux qui souffrent d’insuffisance rénale.

(JPG)Des visages tristes, pas d’yeux qui pétillent et des sourires fatigués, voilà ce qui vous accueille d’abord quand vous entrez au service du rein de l’hôpital Al Shifa à Gaza. Face à un tel spectacle de tristesse et de chagrin, le personnel hospitalier est envahi d’un sentiment de culpabilité pour être en bonne santé. Il ne suffit pas de vous inquiéter à propos des tourments et des douleurs liés à l’insuffisance rénale ; il ne suffit pas de vous demander si vous marchez sans éprouver de douleur ou des maux de tête ou des vertiges. Ceux qui, comme Khaled, souffrent d’une insuffisance rénale, vivent dans la tristesse, le chagrin et la douleur qui accompagnent la maladie, et sont confrontés à des maux de tête fréquents et à des températures élevées.

Il y a un an, Khaled est devenu l’un des 350 malades des reins de la bande de Gaza. Il n’a que 22 ans, il a une épouse et une petite fille. Son épouse, vêtue de noir, est assise à côté de lui, lisant le Coran pendant qu’il subit une séance de lavage des reins. La question qui m’a hanté l’esprit pendant et après la visite, était de savoir si son costume noir était symbolique de leur vie, une sorte d’expression de la vie après la maladie de son époux.

En plus de l’insuffisance rénale, Khaled souffre aussi d’ostéoporose. Imaginez le à seulement 22 ans, avec une jeune épouse et une petite enfant, et incapable de travailler ou de se tenir debout pendant un long moment. Pour ceux qui ont des enfants, cela signifie ne pas pouvoir courir avec votre petit pour jouer ; ne pas pouvoir le pousser, ou la pousser, à la balançoire, sur le terrain de jeux ; ou ne pas pouvoir l’accompagner à l’école pour la rentrée des classes.

Khaled dit qu’il a reçu un choc d’abord quand on lui a diagnostiqué la maladie. « J’ai été choqué, je me demandais, pourquoi moi ? ». A sa première séance de dialyse, Khaled a eu l’impression que la douleur était insupportable. « Je me suis habitué maintenant à cette impression et je suis soutenu par la certitude qu’après chaque séance, ma vie sera prolongée d’un peu plus. » Quiconque dans sa situation doit craindre de mourir. Comme je l’ai appris cependant, ce n’est pas la mort en soi que l’on craint, mais ce qui pourrait arriver à ceux qui restent après vous. « Je crains la mort parce que je ne sais pas ce qu’il adviendra de ma femme et de ma fille. Je ne veux pas les laisser ; je les aime. » La pénurie de médicaments pour les traitements rénaux rend cette peur encore plus présente dans la vie de ceux qui souffrent d’insuffisance rénale. Même si leur vie est en suspens, elle est sous contrôle d’Israël comme un enfant assis avec une télécommande devant un jeu vidéo X-Box.

(JPG)Pour les malades des reins comme Khaled, ce n’est pas seulement le manque de médicament qui trouble leur esprit déjà encombré. C’est aussi l’incapacité de subvenir aux besoins de ceux qu’ils aiment. Khaled fut encore plus troublé par ce que les médecins lui ont dit, après le diagnostic. « Les docteurs m’ont conseillé de rester chez moi, de ne pas travailler et d’éviter toute activité qui pourrait m’épuiser. Ceci me rendait incapable de soutenir ma petite famille. Même si je cherchais du travail, je n’en trouverai pas à cause de la faiblesse que me cause la maladie. De plus, aucun employeur n’accepterait mes absences pour les séances de lavage des reins deux fois par semaine. »

Khaled travaillait avant de tomber malade. Devant son incapacité de travailler aujourd’hui, les siens doivent compter sur le beau-père et la générosité de la population de Gaza. Sans l’amour, sans le soutien et la générosité des Gazaouis, Khaled et sa famille ne pourraient survivre. Quand on pense à la façon dont la communauté se rassemble pour aider, cela parait vraiment étonnant au vu des conditions extrêmes auxquelles la majorité est confrontée en raison du siège de Gaza qui se poursuit. Chômage endémique, ravitaillement limité en produits alimentaires et prix scandaleux des marchandises, tout cela n’a pas affecté le sens de la communauté ni rompu les liens qui rattachent tous les Gazaouis entre eux. Les gens sont toujours capables de tendre la main et d’aider ceux qui sont dans le grand besoin.

Pour Khaled, et les autres comme lui qui souffrent d’insuffisance rénale, le sentiment de fatigue ne disparaîtra jamais. Le traumatisme mental associé au fait de ne pas savoir si on se réveillera l’instant d’après avec un rein qui fonctionne met durement à l’épreuve les jeunes comme les vieux. Beaucoup sont décédés à la frontière ou à l’hôpital depuis le début du siège. Khaled sera-t-il le prochain martyr du siège ?


L’auteur est journaliste et écrivain pour The Palestine Telegrah.

Gaza, 31 août 2009. The Palestine Telegraph - Photos de Eman Jomaa - traduction : JPP

La nouvelle génération de Bi’lin

mercredi 2 septembre 2009 - 06h:46

Jody McIntyre
The Electronic Intifada


Chaque vendredi, les habitants palestiniens du village cisjordanien de Bi’lin marchent en direction du mur d’apartheid israélien qui a volé plus de la moitié de leurs terres. Mais aujourd’hui nous étions mercredi, et c’était au tour des enfants de manifester.

(JPG)
Octobre 2006 - Un jeune palestinien de Bilin participe à une manifestation pour protester contre l’arrestation par l’armée israélienne d’un caméraman du village - Photo : Oren Ziv/ActiveStills

C’était une belle matinée, le moment rêvé pour ajouter une nouvelle pierre à la résistance non-violente de Bi’lin. Alors que l’armée israélienne kidnappe leurs pères, leurs frères et leurs cousins, la résistance reste vivante dans la génération à venir.

Lorsque j’ai demandé à Iyad Burnat, qui fait partie du Comité Populaire de Bi’lin, qui nous mènerait aujourd’hui dans la direction du mur, il m’a répondu : « Nos enfants sont forts ! Et après tout, qui manifestera lorsque nous serons tous en prison ? » Je peux dire qu’il plaisantait seulement à moitié.

Nous nous sommes réunis comme d’habitude au centre du village, un cadre habituel mais avec une foule inhabituelle. Cela doit être la première manifestation à laquelle je participais où l’âge moyen était d’un seul chiffre. Leurs slogans étaient limpides et écrits sur la banderole qu’ils avaient confectionnée eux-mêmes et qu’ils brandissaient fièrement : « Nous voulons dormir ! »

Ces deux derniers mois, les habitants de Bi’lin ont été constamment les victimes de raids nocturnes de l’armée israélienne, dans une évidente tentative d’écraser la résistance non-violente que le village a si fièrement maintenue depuis maintenant cinq ans. Bien évidemment, comme c’est souvent le cas dans les actes d’injustice et de punition collective, ce sont les enfants qui en souffrent le plus.

Mais les enfants de Bi’lin refusent de souffrir en silence. Ils ont la résistance dans leur sang et leurs âmes depuis qu’ils sont nés. Et ils savent bien pour quoi se bat leur peuple : la liberté.

Tandis que nous marchions sur la voie historique conduisant du village vers le mur, j’ai vu des enfants s’écarter de la manifestation, ne voulant pas poursuivre plus loin. Cela est compréhensible ; même les plus courageux des enfants seraient intimidés à la vue des soldats préparant leurs armes.

Ils ont vu mourir des proches, et des amis arrêtés et maintenus en prison pendant six mois. Ils ne veulent pas être les prochains martyrs, si noble soit leur cause.

Il était étrange d’arriver au mur en étant si peu nombreux par rapport aux habituelles manifestations hebdomadaires, le sol puant encore des eaux d’égout dont ils nous ont aspergés le vendredi précédent. Pour les enfants, je suppose que c’était un rappel de la frustration inimaginable qu’il y a à vivre sous occupation.

Mais pour Nashmi, âgé de 15 ans, l’attente avant de pouvoir manifester a été trop longue. C’était au-dessus de ses forces de devoir patienter pour s’approcher [du mur] alors qu’il en a parfaitement le droit. Samedi après-midi, Nashmi était en train de longer le mur tout en jouant avec des amis quand il a été agressé puis enlevé par des militaires. « Arrêté », comme le disent les forces d’occupation, mais « kidnappé » est un terme plus appropriée. Les soldats étaient assis à proximité sous un olivier, attendant de tendre une embuscade à des adolescents.

Grâce à ce souvenir encore frais dans leur esprit, les slogans étaient passionnés : « Libérez ! Libérez Nashmi ! »

La porte nous séparant du mur étant ouverte, deux jeunes garçons courageux ont commencé à s’approcher avec prudence, l’un d’entre eux (à ce moment-là, un portrait tout craché de son père) avec un haut-parleur à la main, criant fièrement. Mais les armes brandies en face d’eux les ont empêchés de continuer.

Mais malgré les gestes de menace, il n’y a pas eu de coups de feu. Au lieu de cela, les soldats israéliens ont physiquement forcé les enfants à reculer derrière la porte, refermant ensuite ce laid symbole de l’oppression. Une large porte jaune qui sépare les Palestiniens de leur terre et leur liberté.

Sur le chemin du retour de la manifestation, nous avons été face à un nouveau défi : combien d’enfants pourraient en même temps s’asseoir sur mon fauteuil roulant ? Un moment, nous étions cinq, riant et agitant des drapeaux palestiniens, en tendant deux doigts en l’air en signe de paix .

Après la manifestation, les enfants ont profité d’une journée spéciale de divertissement et de jeux dans un centre communautaire voisin. C’était plutôt un rappel visible et fort de quelque chose que beaucoup oublient : ce sont des enfants comme les autres qui vivent dans la réalité inimaginable de l’occupation et de l’apartheid.

* Jody McIntyre est un journaliste du Royaume-Uni et qui vit actuellement dans le village occupé de Bi’lin. Jody souffre de paralysie et se déplace en fauteuil roulant. Il écrit un blog pour intitulé « Life on Wheels » [vivre sur des roues], qui peut être consulté à http://www.ctrlaltshift.co.uk. Il peut être contacté à [jody.mcintyre@ gmail.com].

26 août 2009 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction : Info-Palestine.net

Proche-Orient : Ghajar et son étrange destin israélo-libanais


L'entrée du village de Ghajar, situé au Sud-Liban et au Nord d'Israël (Baz Ratner/Reuters)

Depuis quelques semaines, la question des colonies israéliennes en Cisjordanie est sur toutes les lèvres. La visite de l'émissaire américain pour le Moyen-Orient,George Mitchell, y a bien entendu largement contribué. Cependant, d'autres questions ont été évoquées -et notamment celles des fermes de Cheba'a et du village de Ghajar, deux petits territoires situés dans le Golan, et intéressants à plus d'un titre.

Israël a évoqué, en juillet dernier, la possibilité de reconsidérer les frontières de 1949 avec le Liban -et donc de réactiver la commission sur le tracé des frontières, qui s'était réunie périodiquement entre 1949 et 1967.

Durant cette période, deux représentants de chacun des pays se réunissaient plusieurs fois par mois afin de préciser le tracé de la frontière, à l'issue du premier conflit israélo-arabe, en 1948.

La frontière israélo-libanaise, qui autrefois séparait les mandats français et britannique, est alors progressivement tracée. Or, en 1967, la guerre des 6 jours met un terme à ces réunions et bouleverse la donne. En premier lieu pour les habitants de Ghajar.

Pour bien comprendre le problème, il faut répondre à ces trois questions :

1Que s'est-il passé à Ghajar entre 1920 et 2006 ?

Ghajar est un petit village (2 000 âmes), situé à l'extrême-nord du plateau du Golan, à quelques kilomètres à l'ouest des fermes de Cheba'a et d'une rivière (peu connue mais néanmoins géographiquement fondamentale), le Wadi el-'Assal, dans la vallée du Hasbani.

Les habitants sont Alaouites, de la même minorité que la famille Assad, à la tête de la Syrie depuis 1970. Jusqu'ici, pas de problèmes. Ces quelques Alaouites vivent entourés de chi'ites (majoritaires au Sud-Liban), de sunnites (majoritaires à Cheba'a) et de Druzes -qui peuplent le village de Majdal Chems, dans le Golan.

Or, situation incroyable : le village de Ghajar est coupé en deux. Le Nord, libanais, est occupé par l'Armée israélienne et le Sud, israélien, fait partie intégrante du Golan, annexé en 1981. Le problème est que les habitants se considèrent Syriens.

Au XIXe siècle, sous l'Empire ottoman, les frontières -autres qu'administratives- n'existent pas. On soupçonne Ghajar d'être artificiellement libanais sous la »Sublime Porte » mais, entre 1920 et 1923 -alors que Français et Britanniques s'arrachent les frontières de leurs futures zones mandataires- le village est placé en Syrie (tout comme les fermes de Cheba'a), à quelques mètres de la frontière libano-syrienne.

Israël annexe Ghajar et les fermes de Cheba'a par erreur en 1981

Et le village, prospère, commence à s'étendre… vers le nord. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'en 1967. Israël envahit Ghajar (et par la même occasion, les fermes de Cheba'a, par erreur) et l'annexe en 1981, avec le reste du Golan en prime.

Or, entre 1920 et 1981, Ghajar s'est développé vers le nord, au Liban, et se trouve alors coupé en deux ! Le problème est rapidement résolu puisqu'en 1982, Israël envahit le Sud-Liban et donc la partie nord de Ghajar.

En mai 2000, après le retrait israélien du Sud-Liban, Miklos Pinther -le cartographe des Nations unies alors en charge de tracer la ligne bleue séparant Israël du Liban- se voit donc obligé de tracer la frontière libano-golanaise au milieu du village, le coupant selon sa rue principale.

Le nord de Ghajar, libanais, est libéré de l'Armée israélienne tandis que le sud se trouve sous administration de l'Etat hébreu. La « ligne bleue » scinde le village en deux, séparant des familles entières. Les habitants du nord de Ghajar disposent des nationalités libanaise et israélienne. Ceux du sud étant uniquement israéliens.

La circulation des habitants entre les deux zones est assez artisanale mais il semblerait qu'une partie des Ghajaris profitent allègrement de la situation, ne payant pas d'impôts tout en étant ravitaillés en électricité gratuitement.

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Le retrait de Ghajar est-il à l'ordre du jour israélien ?

Le 12 juillet 2006, Israël pénètre à nouveau en territoire libanais et Tsahal et envahit la partie nord du village. 33 jours plus tard, l'Armée israélienne fait marche arrière et quitte le Liban -sauf la partie nord de Ghajar, officiellement située au nord de la ligne bleue et donc au Liban.

Un futur retrait s'inscrit donc dans le cadre de la résolution 1701 -qui appelle Israël à quitter tous les territoires libanais occupés. Or, le problème est un véritable casse-tête puisque, rappelle Milos Strugar, le conseiller supérieur des Forces intérimaires des Nations unies au Liban (Finul), il résume :

« Les habitants de Ghajar sont originaires de Syrie, ils ont la citoyenneté israélienne et vivent sur la frontière libanaise. C'est compliqué. »

À plusieurs reprises, entre 2007 et juillet 2009, le gouvernement israélien évoque la question d'un retrait de Ghajar-Nord, ayant reçu l'assurance du gouvernement libanais et de la Finul que la ville serait prise en charge (à l'intérieur par la Finul, à l'extérieur par les forces armées libanaises).

Les Alouites se considèrent syriens

Or, si le village se trouve officiellement sur les cartes libanaises, rappelons que les habitants -Alaouites- se considèrent syriens : si le village s'est étendu vers le nord, c'est tout simplement parce que géographiquement, il n'y avait pas d'autres solutions.

Mais, à aucun moment durant le siècle dernier, les Ghajaris ne se sont considérés libanais. Exemple éloquent : peu après 1967, les villageois de Ghajar adresse une pétition officielle au gouverneur israélien du Golan, lui demandant explicitement d'intégrer Ghajar au Golan -et donc d'être sous occupation israélienne.

Ghajar est alors reconnu comme un village syrien du Golan. Pragmatiques, les Ghajaris acceptent d'être sous administration israélienne, en attente d'être « restitués » à la Syrie.

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Que sont devenus les habitants de Ghajar ?

Justement, qu'en pensent les Ghajaris ? A vrai dire, ils ne voient pas d'un très bon œil le retrait israélien de la partie nord du village, redoutant des représailles de la part du Hezbollah -en souvenir de 1981, où les Ghajaris ont réclamé la nationalité israélienne, probablement encore par pragmatisme.

Souleiman Mouhammad Abou Hassan el-Khatib, le maire du village a expliqué : « Nous ne voulons pas devenir des réfugiés au Liban et nous faire massacrer par le Hezbollah. »

En réalité, il est assez peu probable que le Hezbollah puisse avoir cette attitude, et cela pour deux raisons :

  • Le retrait israélien de mai 2000 : alors qu'une large frange de soldats de l'Armée du Sud-Liban (ALS) -milice supplétive constituée (à la fin) d'une majorité de chi'ites et de très nombreux chrétiens- fuit vers l'État hébreu, de nombreux miliciens restent au Sud-Liban, sans avoir à subir de représailles de la part du Hezbollah, bien au contraire.

    La plupart seront jugés et condamnés mais à des peines clémentes. D'autres seront acquittés : l'ALS étant devenue une véritable passoire, de nombreux miliciens en ont profité pour transmettre des renseignements au Hezbollah et ainsi passer de « l'autre côté ».

  • Le rôle quelque peu ambigu de Ghajar : par sa situation stratégique et géographique assez originale, le village est un lieu de trafics en tout genre, à commencer par la drogue. Entre 25 et 40 kilogrammes de haschich (100 000 dollars) transiteraient chaque jour par la frontière israélo-libanaise et notamment par Ghajar.

    Ainsi, après les événements de juillet 2006, de nombreux Israéliens se sont mobilisés contre la consommation de drogue dans l'État hébreu, après avoir pris conscience que leurs comportements quelque peu fâcheux contribuaient à entretenir la guérilla du Hezbollah -et les pluies de roquettes qui régulièrement tombent au nord d'Israël.

Or, ce trafic est en grande partie géré par le Hezbollah, qui finalement se satisfait de la situation dans cette moitié de village aux deux nationalités. Hassan Nasrallah, d'habitude particulièrement prolixe, n'évoque que très rarement le « problème » Ghajar, préférant appeler à la libération des fermes de Cheba'a, soutenu par la Syrie.

Un plan de retrait des troupes israéliennes se prépare

La milice chi'ite a donc renvoyé la question de Ghajar aux calendes grecques et à la responsabilité exclusive du gouvernement libanais -qu'Israël songe à renforcer en évoquant la question du retrait. Quant à la Syrie, qui pourtant devrait se sentir concernée, elle évite également de trop aborder le sujet ne souhaitant pas ouvrir un nouveau front indirect à cet endroit.

De plus, la situation est gênante puisque les Ghajaris ont accepté la nationalité israélienne en 1981 (alors que la plupart des fermiers libanais de Cheba'a l'avaient refusée).

Ces dernières semaines -en écho à la visite de George Mitchell-, le départ des troupes israéliennes semble donc se préciser d'autant que la semaine dernière,Benyamin Netanyahu a appelé Avigdor Lieberman à préparer un plan de retrait de Ghajar et, murmure-t-on, des fermes de Cheba'a.

La grande question est de savoir si Israël est symboliquement prêt à se retirer de deux territoires qui, finalement, n'apportent rien sinon des ennuis.

Photo : l'entrée du village de Ghajar, situé au Sud-Liban et au Nord d'Israël (Baz Ratner/Reuters)

Grève générale des Arabes israéliens

Par JPOST.FR

02.09.09
Le secteur israélo-arabe se mobilisera pour une journée de grève générale le 1er octobre, date anniversaire des émeutes d'octobre 2000 au cours desquelles treize Arabes israéliens avaient été tués, a indiqué le Comité supérieur arabe de surveillance.

Le président du Hadash (parti communiste israélien) et député Mohammad Barakei.
PHOTO: KNESSET , JPOST

Cette décision a été prise en raison de "la poursuite de la discrimination de l'Etat contre ses citoyens arabes", a justifié le Comité. Ces dernières années, aucune grève n'avait été organisée en commémoration du 1er octobre.

Le président du Hadash (parti communiste israélien) et député Mohammad Barakei, a indiqué que ces derniers temps, la discrimination était en hausse. Selon lui, un phénomène inéluctable au vu des actions et des déclarations faites par les principaux ministres.

De plus, suite aux déclarations des éducateurs arabes en colère, le ministre de l'Education s'est voulu conciliant lors d'une tournée dans des écoles du nord mardi. Gideon Saar avait annoncé son intention de supprimer le mot "Nakba" des manuels scolaires arabes et d'introduire des cours de culture et d'histoire juive.

"Je n'ai pas l'intention de 'judaïser' qui que ce soit et personne ne m'a jamais entendu dire que j'imposerai l'hymne national dans les écoles arabes", a expliqué Saar aux élèves d'un lycée de Shfaram, où il s'est rendu avec le Premier ministre Binyamin Netanyahou. "Cela dit, je n'ai pas l'intention de reculer dans mon intention de démarrer un nouveau programme 'patrimoine et culture israélienne' dans les classes allant du CM1 à la 3e. Les élèves étudieront le calendrier hébraïque, le drapeau du pays et l'hymne national."

Le ministre a également promis de multiplier les efforts pour promouvoir l'éducation chez les Musulmans, les Druzes, les Circassiens et les Bédouins, soit 40% des effectifs des écoles du pays.

L'occupation enlève 9 palestiniens dont un leader du Hamas en Cisjordanie

02/09/2009 Les forces d'occupation israéliennes ont arrêté, le mardi 1 septembre, neuf palestiniens, dont un leader du Hamas à al-Khalil, lors d'incursions dans plusieurs régions de la Cisjordanie occupée.

Selon des témoins, les soldats d'occupation ont pris d'assaut le village d'al-Khalil, et encerclé la maison du leader du Hamas, Azzam Hassouna, 52 ans, avant de l'enlever et de l'emmener vers une direction inconnue.


L'armée d'occupation a prétendu avoir arrêté 9 palestiniens recherchés en Cisjordanie occupée.


CPI

Des Juifs ultra-orthodoxes blessent un chauffeur de taxi palestinien

02/09/2009

Un groupe d'ultra-orthodoxes juifs a attaqué à Jérusalem-ouest un chauffeur de taxi palestinien et saccagé son véhicule. "L'agression s'est déroulée dans la nuit de mercredi dans le quartier de Méa Shéarim, d'où la police s'était retirée après les violents incidents des derniers jours", a déclaré un porte-parole de la police.


Un ultra-orthodoxe qui a été témoin de la scène a affirmé à la radio qu'il s'agissait d'une "véritable tentative de lynchage" et que le "chauffeur de taxi aurait pu être tué s'il n'avait pas pris la fuite avec l'arrivé d'une ambulance sur les lieux".
Selon différents témoignages, les agresseurs, des jeunes armés de haches, ont totalement détruit le véhicule.

almanar.com

Les pêcheurs de Gaza souffrent quotidiennement dans l’indifférence générale

Gaza - 02-09-2009
Par Ayman T. Quader
Tous les jours, aux informations, j'entends parler de la souffrance des pêcheurs de Gaza - l'un a été tué, d'autres ont été blessés, et les Israéliens tirent encore sur d'autres. Et je tenais à apporter des précisions sur leur souffrance.
Je me suis rendu au principal port de Gaza. Pendant que j'étais là, j'ai réalisé à quel point la mer et les pêcheurs étaient tristes. Les bateaux sont bloqués au port et les pêcheurs regardent désespérément la mer.



















Les pêcheurs palestiniens ont été constamment harcelés et attaqués par les Israéliens alors qu’ils tentent de gagner leur vie. En outre, ils ont l’interdiction de pêcher au-delà d’une certaine distance du rivage. La distance qui leur est autorisée n’est que de 4.5 km. Malheureusement, lorsqu’ils atteignent cette distance, ils se retrouvent sous les tirs des Israéliens.

Environ 3000 pêcheurs sont au chômage maintenant et vivent une véritable tragédie. La tragédie a commencé avec le blocus total qu’Israël a imposé à la bande de Gaza. Les pêcheurs ont l’interdition de naviguer dans des zones plus profondes et plus poissonneuses, et ils ont été profondément touchés par ces restrictions imposées par la force de la marine israélienne. En effet, ils ont maintenant très peu d’entrées d’argent afin de nourrir leurs familles.

Ismael Kalilo est un pêcheur de Gaza, âgé de 65 ans, qui a passé 50 ans de sa vie sur mer, et vit maintenant dans le camp de la plage. "Je suis totalement content d'être un pêcheur de Gaza, mais je suis complètement exténué par les conditions qui nous sont imposées».

Le vieux pêcheur est aussi père d’un enfant de 8 ans. Je lui ai demandé comment il prenait soin des personnes à sa charge, et comment il les nourrissait: «Personne ne peut plus supporter la situation imposée aux pêcheurs. Il faut aller à la mer et voir à quel point ils souffrent. Nous pêchions pacifiquement avant l’imposition du siège à Gaza, puisque cela nous suffisait pour gagner notre vie. Nous sommes devenus incapables d'assurer nos besoins de base.

Je l’ai interrogé sur sa propre expérience avec les forces de la marine israélienne. Il a respiré profondément, et a montré du doigt son fils avant de nous raconter l'histoire. Ahmed a 24 ans, et est aussi un pêcheur.

«J'étais avec mon bateau il y a un an sur la côte Sudania, au nord de la bande de Gaza", raconte-t’il. «Et à 22h, sans aucun avertissement, le navire israélien a commencé à tirer des missiles sur mon bateau, ou plus exactement sur mon filet. Ils m'ont ordonné de repartir, sans mon filet. J'ai essayé de sauver mon grand filet, qui coûte environ 2000 $, mais ce fut en vain. Alors j’ai été obligé, après être resté en mer de 7h du matin à 22h, de rentrer à la maison, et ils ont pris le filet - y compris avec ce que j'avais pêché. Cela a même augmenté notre tragédie, puisqu’ils ont pris le filet dont nous dépendons tous pour la pêche. "

«Nous traversons une période difficile, et nous souffrons», a déclaré Ismael, alors qu’il m’emmenait voir les balles toujours dans les bateaux, puisque les pêcheurs sont incapables de les faire réparer. «Le siège nous asphyxie depuis près de 3 ans."

Ismael a terminé son entrevue avec moi, en exhortant tous ceux qui se disent humains, qui disent se tenir aux côtés des Palestiniens, de la population assiégée à Gaza, et de prendre leurs responsabilités pour mettre fin à cette souffrance quotidienne.
Traduction : MG pour ISM

La « collecte d’organes » israélienne : une nouvelle « diffamation sanglante » ?

Israel - 02-09-2009
Par Alison Weir
La semaine dernière, le quotidien suédois le plus largement diffusé a publié un article renfermant une information choc : des témoignages et des preuves circonstanciées indiquant que des Israéliens ont pu collecter des organes vitaux sur des prisonniers palestiniens sans leur consentement, depuis de nombreuses années.
Mais il y a pire : certaines des informations dont il est fait état dans cet article suggèrent que dans certains cas, des Palestiniens pourraient avoir été capturés précisément à cette fin macabre.


Dans l’article, « Nos enfants ont été pillés de leurs organes », le journaliste chevronné Donald Boström écrit que les Palestiniens « nourrissent de forts soupçons contre Israël, qui aurait capturé des hommes jeunes afin de s’en servir de réserves à organes pour ce pays – c’est là une accusation extrêmement grave, qui pose suffisamment de points d’interrogation pour que la Cour Internationale de Justice diligente une enquête sur d’éventuels crimes de guerre » [1].

Une armée de responsables gouvernementaux israéliens et d’apologistes d’Israël sont immédiatement montés sur leurs grands chevaux, qualifiant tant Boström (le journaliste) que le rédacteur en chef de son journal d’ « antisémites ». Le ministre israélien des Affaires étrangères aurait été « ébahi » par la lecture de cet article, qu’il a qualifié de « pamphlet démoniaque de diffamation sanglante ». Un responsable israélien l’a, quant à lui, qualifié de « pornographie haineuse ».

La revue (juive américaine, ndt) Commentary a écrit que ce reportage n’était « que la partie émergée de l’iceberg de la haine anti-israélienne stipendiée et sponsorisée en Europe ». Beaucoup de commentateurs ont fait le lien entre l’article et les « diffamations sanglantes » moyenâgeuses (ces récits largement réfutés selon lesquels les juifs tuaient des gens afin d’utiliser leur sang dans certains de leurs rituels religieux). Il n’est pas jusqu’à certains auteurs pro-palestiniens qui ne se soient joints à la meute des critiques, exprimant leur scepticisme.

Le fait est, toutefois, que des preuves étayées de trafics et de vols d’organes tant publics que privés, ainsi que des allégations de méfaits encore pires, ont fait l’objet de reportages largement diffusés, depuis des années. Dans un tel contexte, les accusations venues de Suède sont bien plus plausibles qu’en son absence ; elles laissent entendre qu’une enquête pourrait fort bien révéler des informations fracassantes.

Nous citons ci-après quelques exemples d’informations précédentes relatives à cette question.


La première transplantation cardiaque réalisée en Israël

La toute première transplantation cardiaque – historique – réalisée en Israël a consisté à implanter un cœur prélevé sur un patient encore en vie, sans avoir recueilli le consentement (ni d’ailleurs seulement consulté) ses proches.

C’est ainsi qu’en décembre 1968, un homme du nom d’Avraham Sadegat (le New York Times le nomme erronément A. Savgat) [2] est décédé deux mois après une attaque cérébrale, bien qu’il ait été indiqué à ses proches qu’il « allait bien ».

Après avoir, dans un premier temps, refusé de remettre son corps, l’hôpital israélien où cet homme avait été soigné finit par rendre sa dépouille à ses proches. Ceux-ci découvrirent alors qu’il avait la partie supérieure du corps entourée de bandages : chose étrange, pensèrent-ils immédiatement, pour quelqu’un décédé des suites d’une attaque cérébrale…

Ils décidèrent de défaire les bandages. Ils découvrirent alors que la cavité pulmonaire de leur proche avait été bourrée de bandages, et qu’il n’avait plus de cœur.

Sur ces entrefaites, la transplantation cardiaque israélienne, qui occupait toutes unes des journaux, avait été réalisée. Après avoir encaissé le choc, l’épouse et le frère du défunt commencèrent à faire le rapport entre les deux événements, et ils exigèrent des explications.

Au début, l’hôpital a nié que le cœur de M. Sadegat ait été utilisé dans la sensationnelle transplantation cardiaque. Mais la famille a suscité une tempête médiatique, et elle a porté plainte, en fin de compte, contre trois ministres. Enfin, après plusieurs semaines, et après que la famille eut signé un document par lequel elle s’engageait à retirer sa plainte, l’hôpital avoua que c’était bien le cœur de M. Sadegat qui avait été utilisé pour la transplantation.

L’hôpital expliqua qu’il s’était prévalu de la loi israélienne, qui permettait à ce que des organes soient prélevés y compris en l’absence de consentement de la famille [3]. (La Convention des Nations Unies contre le crime transnational organisé inclut l’extraction d’organes dans sa définition de l’exploitation d’êtres humains).

Les soupçons que l’enlèvement du cœur de M. Sedagat ait pu être à l’origine de son décès n’ont fait l’objet d’aucune investigation.


Déclaration du directeur de la médecine légiste au sujet d’organes manquants

Un article publié en 1990 par le Washington Report on Middle East Affairs, intitulé « Autopsies et exécutions », sous la plume de Mary Barrett, fait état de massacres grotesques de jeunes Palestiniens. Il comporte une interview du Dr Hatem Abu Ghazaléh, ancien responsable de la Santé pour la Cisjordanie sous administration jordanienne, et directeur de la médecine légale et des autopsies.

Mary Barrett l’interroge au sujet « de l’anxiété largement répandue au sujet de vols d’organes, qui s’est emparée de Gaza et de la Cisjordanie depuis le début de l’Intifada, en décembre 1987 ».

Voici la réponse du Dr Hatem Abu Ghazaléh :

« Des indications existent que, pour une raison ou une autre, des organes, en particuliers des yeux et des reins, ont été prélevés sur les corps [des jeunes Palestiniens victimes de « Tsahal », ndt] durant la première année, ou un peu plus, de l’Intifada. Les informations à ce sujet étaient tellement nombreuses, et fournies par des personnes tellement crédibles, qu’il est impossible que rien de tel ne se soit passé. Si quelqu’un est abattu d’une balle dans la tête et qu’on ramène son corps chez lui dans un sac en plastique, sans plus aucun organe interne, les gens vont se poser des questions, non ? » [4]


La mystérieuse mort d’un Ecossais

En 1998, un Ecossais, M. Alistair Sinclair, mourait dans des circonstances plus que bizarres, tandis qu’il était en garde à vue à l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv.

Sa famille fut informée de son décès et, d’après un article publié dans J Weekly, « … elle a déclaré qu’il avait fallu à ses membres trois semaines pour réunir les 4 900 dollars nécessaires pour faire rapatrier le corps de M. Sinclair par avion. Le frère d’Alistair a dit que les Israéliens proposaient avec insistance une autre option : enterrer M. Sinclair dans un cimetière chrétien en Israël, pour un coût d’environ 1 300 dollars ».

Mais la famille réussit à réunir l’argent et à rapatrier le corps, après quoi elle demanda qu’il fût autopsié à la Faculté de Médecine de Glasgow. Il s’avéra que le cœur, ainsi qu’un petit os du cou de M. Sinclair manquaient. C’est alors que l’Ambassade de Grande-Bretagne à Tel Aviv porta plainte contre l’Etat d’Israël.

Voici ce qu’écrit le J Weekly :

« Un cœur ayant prétendument appartenu à M. Sinclair fut rapatrié en Grande-Bretagne (suite à cette plainte), gratuitement. James Sinclair voulut que l’Institut Médico-légal israélien prenne financièrement en charge un test à l’ADN afin de confirmer que ce cœur était effectivement celui de son frère. Mais le directeur dudit Institut, le Pr Yehuda Hiss refusa, invoquant le prix, à ses yeux prohibitif, estimé à 1 500 dollars par certaines sources. »

En dépit de requêtes répétées de l’Ambassade britannique de rapports des pathologistes et de la police israéliens, les autorités israéliennes refusèrent de transmettre tout document de ce type [5, 6, 7].


Des responsables du gouvernement israélien soulèvent la question

Le journaliste palestinien Khalid Amayréh écrit, dans un article publié dans CCUN :

« En janvier 2002, un ministre israélien a admis tacitement que des organes prélevés sur les corps de victimes palestiniennes ont pu être transplantés sur des patients juifs, à l’insu de leur famille. »

« Le ministre (israélien) Nessim Dahan a déclaré, répondant à une question d’un député arabe à la Knesseth, qu’il n’était pas en mesure de démentir ni de confirmer que des organes eussent été prélevés sur des jeunes et des enfants palestiniens tués par l’armée israélienne, à des fins de transplantation ou de recherche scientifique.

« Je ne suis pas en mesure de démentir formellement que quelque chose dans le genre ait pu avoir lieu
».

M. Amayréh écrit ensuite que le député à la Knesseth qui avait posé cette question a déclaré « avoir reçu des preuves crédibles démontrant que des médecins de l’institut médico-légal d’Abu Kabir avaient prélevé des organes vitaux tels que le cœur, les reins et le foie, sur les corps de jeunes et d’enfants palestiniens tués par l’armée israélienne dans la bande de Gaza et en Cisjordanie » [8].


Un pathologiste-en-chef israélien licencié pour vol d’organes humains

Durant plusieurs années circulèrent des allégations selon lesquelles le pathologiste le plus en vue d’Israël volait des organes humains. En 2001, la radio nationale israélienne révélait ceci :

« … les parents du soldat Ze’ev Buzgallo, tué dans un accident, lors d’exercices militaires sur les Hauteurs du Golan, sont en train de faire signer une pétition destinée à la Haute Cour de Justice, afin de réclamer la suspension immédiate du Dr Yehuda Hiss et que des charges criminelles soient portées à son encontre. Hiss est le directeur de l’Institut médico-légal d’Abu Kabir. D’après les parents [de Ze’ev Buzgallo], le corps de leur fils a été utilisé pour des expériences médicales sans leur consentement. Or, ces expérimentations avaient été autorisées par le Dr Hiss. » [9]


En 2002, toujours la radio nationale israélienne :

« La révélation de la présence d’organes humains stockés illégalement à l’Institut médico-légal d’Abu Kabir a amené le député à la Knesseth Anat Maor, président de la Commission des Sciences, à exiger la suspension immédiate du directeur, le Professeur Yehuda Hiss. »

La mort d’Alistair Sinclair avait déjà alerté les autorités quant à la malfaisance de Hiss en 1998. Toutefois, rien n’avait été fait, pendant des années. La revue The Forward a écrit, à ce sujet :

« En 2001, une enquête diligentée par le ministère israélien de la Santé a démontré que Hiss était impliqué depuis des années dans le prélèvement d’organes tels que des jambes, des ovaires et des testicules, sans autorisation des proches, lors d’autopsies, et qu’il vendait ces organes à des écoles de médecine, où ils servaient dans le cadre des enseignements. Il avait été nommé pathologiste en chef en 1988. Hiss n’avait jamais été accusé d’un quelconque crime. Mais en 2004, il avait dû renoncer à diriger la morgue nationale, à la suite d’années de plaintes à son encontre. » [10]


Récolte de reins dans des populations indigentes

D’après The Economist, un racket de reins a été florissant en Afrique du Sud, entre 2001 et 2003. « Les donateurs étaient recrutés au Brésil, en Israël et en Roumanie, avec des offres allant de 5 000) 20 000 dollars : visite de Durban et don de rein tout compris… Les 109 receveurs, presque tous Israéliens, payèrent chacun jusqu’à 120 000 dollars leur « séjour transplantation » ; ils prétendirent qu’ils étaient parents des donneurs et qu’il n’y avait eu aucun transfert financier. » [11]

En 2004, une commission parlementaire brésilienne indiquait qu’ « au minimum trente Brésiliens avaient vendu leurs reins à un réseau international de trafic d’organes humains, pour des transplantations réalisées en Afrique du Sud, Israël fournissant l’essentiel du financement. »

D’après une dépêche de l’Inter Press Service (IPS) : « Les receveurs étaient principalement des Israéliens. Ceux-ci perçoivent des remboursements de la sécurité sociale israélienne allant de 70 000 à 80 000 dollars pour des procédures médicales vitales effectuées à l’étranger. »

L’agence IPS poursuit :

Les [« donneurs »] brésiliens étaient recrutés dans les quartiers les plus déshérités du Brésil, on les payait 10 000 dollars pour un rein, mais, « tandis que l’ « approvisionnement » s’accroissait, ces paiements diminuaient, jusqu’à tomber aussi bas que les 3 000 dollars. » Ce trafic avait été organisé par un officier de police israélien à la retraite, qui a indiqué « ne pas avoir pensé qu’il commettait un délit, étant donné que la transaction elle-même était considérée légale par le gouvernement de son pays, Israël ».

L’ambassade d’Israël [au Brésil, ndt] a publié un communiqué niant toute participation du gouvernement israélien à un trafic illégal d’organes humains, tout en indiquant que les citoyens israéliens, dans certains cas d’urgence, peuvent subir une transplantation d’organe à l’étranger « de manière légale et conformément aux normes internationales en vigueur », avec le soutien financier de leur assurance médicale.

Toutefois, l’agence IPS rapporte que le président de la commission avait qualifié la position israélienne d’ « anti-éthique », à dire le moins, ajoutant qu’un trafic ne peut voir le jour sur une échelle étendue que dès lors qu’existe une source importante de financement, telle que le système de santé israélien. Il a poursuivi, affirmant que les ressources fournies par le système de santé israélien avaient été « un facteur déterminant » dans l’entrée en fonctionnement de ce réseau [de trafic d’organes] [12].


Quand le chef d’un hôpital de Tel Aviv fait la promo du trafic d’organes…

A nouveau, l’agence IPS rapporte ce qui suit :

« Nancy Scheper-Hughes, qui dirige le projet Organs Watch [de lutte contre le trafic d’organes humains, ndt] à l’université d’Etat de la Californie (Berkeley), a attesté devant la commission législative du Pernambouc qu’un trafic international d’organes humains avait commencé douze ans auparavant, qui avait été mis sur pied par Zacki Shapira, ancien directeur d’un hôpital de Tel Aviv.

« Shapira a effectué plus de trois-cents transplantations rénales, accompagnant, dans certains cas, ses patients à l’étranger, par exemple, en Turquie. Les receveurs sont des gens très aisés, ou disposant d’une très bonne assurance santé, et les « donneurs » sont des gens extrêmement pauvres d’Europe orientale, des Philippines et d’autres pays en voie de développement, a indiqué Mme Schper-Hugues, spécialiste d’anthropologie médicale. »


Israël poursuit des trafiquants d’organes

En 2007, le quotidien israélien Ha’aretz indiquait que deux hommes avaient avoué « avoir œuvré à persuader des Arabes de Galilée et du centre d’Israël, qui étaient handicapés mentaux ou souffraient de graves pathologies mentales, de se faire prélever un rein contre paiement », après quoi, ces deux hommes refusaient de payer les « donneurs ».

L’article rapportait que ces deux hommes faisaient partie d’un cercle criminel comportant un chirurgien israélien. D’après l’acte de mise en examen, ce chirurgien vendait les reins qu’il récoltait entre 125 000 et 135 000 dollars [13].

Déjà, un peu auparavant, la même année, un autre quotidien israélien, The Jerusalem Post, avait écrit que dix membres d’un cercle de contrebandes d’organes israélien visant des Ukrainiens avaient été arrêtés [14].

Dans le cadre d’une autre affaire, toujours en 2007, le Jerusalem Post faisait savoir que « le professeur Zaki Shapira, un des chirurgiens israéliens en vue dans le domaine des transplantations, avait été arrêté en Turquie, sur des suspicions d’implication dans un cercle de trafic d’organes. D’après l’article, les transplantations étaient arrangées en Turquie, et elles avaient lieu dans des cliniques privées d’Istanbul. »


Le trafic israélien d’organe serait-il arrivé aux Etats-Unis ?

En juillet de cette année (2009, ndt), il n’est pas jusqu’aux médias américains qui n’eussent fait état de l’arrestation récente d’un certain Levy Yitzhak Rosenbaum, originaire de Brooklyn, par des policiers fédéraux, dans une grande rafle anti-corruption effectuée dans l’Etat du New Jersey, qui visait des maires, des hauts fonctionnaires et un certain nombre de rabbins éminents. Boström [le journaliste suédois, ndt] ouvre son article sur cet incident.

D’après la plainte du procureur fédéral, Rosenbaum, qui entretient des relations étroites avec Israël, a déclaré être impliqué dans la vente illégale de reins depuis dix ans. Un avocat général des Etats-Unis a expliqué : « Son business consistant à inciter des personnes vulnérables à renoncer à un de leurs reins pour 10 000 dollars, alors que le même rein serait vendu à hauteur de 160 000 dollars ». [15]

Il s’agit sans doute là de la première mention d’un trafic d’organes international avec des ramifications aux Etats-Unis.

L’anthropologue et expert du commerce d’organes humains de l’Université de Californie Nancy Scheper-Hughes, qui avait informé le FBI sur le cas de Rosenbaum, voici sept ans de cela, dit qu’elle a eu vent d’informations selon lesquelles il aurait menacé des « donateurs » en leur braquant le canon de son revolver sur la tempe, afin de s’assurer qu’ils donneraient effectivement suite à leur accord de « faire don » d’un de leurs organes [16].


La pénurie de donneurs en Israël

Israël se distingue par un nombre extraordinairement faible de donneurs d’organes volontaires. D’après le site ouèbe Ynet (du quotidien israélien Yediot Ahronot), « le pourcentage d’organes faisant l’objet d’un don chez les juifs est plus faible que tous ceux enregistrés dans les autres groupes ethniques… Dans les pays occidentaux, près de 30 % de la population est porteur d’une carte de donateur. En Israël, en revanche, 4 % seulement de la population possède de telles cartes. [17].

« D’après les statistiques du site ouèbe du ministère israélien de la Santé, en 2001, 88 Israéliens sont morts dans l’attente d’une transplantation en raison du manque d’organes disponibles. La même année, 180 Israéliens furent (pourtant) en état de mort cérébrale, et leurs organes auraient pu être utilisés à des fins de transplantation. Mais les proches de seulement 80 d’entre eux ont consenti au don de leurs organes. »

D’après Ynet toujours, ce faible pourcentage de donateurs est dû à des « raisons religieuses ». En 2006, l’on assista à un tollé, un hôpital israélien connu pour sa stricte observance des lois juives ayant procédé à une transplantation utilisant un donneur israélien. La semaine d’avant, « un incident similaire s’était produit, mais le patient n’étant pas juif, cela était passé inaperçu. » [18, 19].

L’article suédois indique qu’ « Israël est sans cesse exposé à des tirs à boulets rouges en raison de son absence d’éthique en matière d’organes humains et de transplantations. La France fait partie des pays qui ont cessé toute collaboration dans ce domaine avec Israël, dans les années 1990. Le quotidien Jerusalem Post écrit que « l’on s’attend à ce que les autres pays européens suivent très bientôt l’exemple de la France ».

« La moitié des reins ayant été transplantés sur des Israéliens depuis le début des années 2000 ont été achetés illégalement en Turquie, en Europe orientale ou en Amérique latine. Les autorités sanitaires israéliennes sont parfaitement au courant de ce business, mais elles ne font strictement rien pour y mettre un terme. Lors d’une conférence consacrée à ce sujet en 2003, il a été démontré qu’Israël est le seul pays occidental (sic !) dont la profession médicale ne condamne pas le trafic illégal d’organes humains. Ce pays n’adopte aucune mesure juridique contre les médecins prenant part à ce business illégal – au contraire, les chefs de service des plus grands hôpitaux israéliens sont impliqués dans l’immense majorité des transplantations extrajudiciaires, indique le quotidien suédois Dagens Nyeheter du 5 décembre 2003 ».

Afin de combler ce déficit en organes, l’ex-Premier ministre israélien Ehud Olmert, qui était à l’époque ministre de la Santé, avait organisé une grande campagne d’incitation aux dons, en été 1992, mais même si le nombre des donneurs avait connu une croissance impressionnante, les besoins continuaient à outrepasser grandement le nombre d’organes disponibles.


Augmentation des disparitions de Palestiniens

Boström, qui avait décrit tout cela dans son livre Inshallah publié en 2001 [20], écrit, dans son récent article retentissant :

« Alors que cette campagne incitative se déroulait, de jeunes hommes commencèrent à disparaître, dans des villages de Cisjordanie et de la bande de Gaza. Cinq jours après leur disparition, des soldats israéliens les ramenaient dans leur famille, sans vie et le corps ouvert du pubis au menton.

« Parler de ces corps, cela terrorisait les habitants des territoires (palestiniens) occupés. Des rumeurs circulaient d’une augmentation dramatique des disparitions de jeunes hommes, auxquelles faisaient suite des enterrements nocturnes de corps autopsiés. »

« A l’époque, j’étais dans la région ; je travaillais à un livre. A plusieurs occasions, j’ai été approché par des personnels de l’Onu, préoccupés par ce qu’il se passait. Les personnes qui m’ont contacté m’ont dit que des vols d’organes avaient lieu, c’était une certitude, mais qu’eux-mêmes étaient dissuadés de faire quoi que ce fût à ce sujet. Chargé d’une mission par une radio, j’ai alors voyagé partout, interviewant un grand nombre de familles palestiniennes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et rencontrant des parents qui m’ont expliqué que leurs enfants avaient subi l’exérèse de leurs organes avant d’être tués. »

Il décrit le cas de Bilal Ahmad Ghanan, âgé de dix-neuf ans, abattu par l’armée israélienne qui investissait son village.

« La première balle l’atteignit à la poitrine. D’après les villageois témoins de la scène, on lui a ensuite tiré une balle dans chaque jambe. Deux soldats israéliens ont alors dévalé en courant une pente, depuis un atelier de charpentier, tirant une balle dans l’estomac de Bilal. Enfin, ils l’ont tiré par les pieds, jusqu’en haut d’un escalier de vingt marches conduisant à l’atelier… Les soldats israéliens ont ensuite chargé Bilal, grièvement blessé, dans une jeep, et ils l’ont emmené à l’extérieur du village, où un hélicoptère de l’armée de l’air attendait. Le garçon fut emmené par cet hélicoptère vers une destination que sa famille ignorait. »

Cinq jours après, on le ramena, « mort et enveloppé dans un drap d’hôpital, de couleur verte ». Boström rapport que tandis que le corps était descendu dans la tombe, sa poitrine se découvrit, et les témoins virent qu’il avait été grossièrement recousu de l’estomac à la tête. Boström écrit que ce n’était pas la première fois que des gens voyaient une telle chose.

« Les familles de Cisjordanie et de Gaza (que j’ai interviewées) avaient la quasi-certitude de savoir précisément ce qu’il s’était passé : « Nos enfants sont utilisés comme des donneurs d’organes non-volontaires », m’ont ainsi dit des proches de Khaled, originaires de Naplouse, ainsi que la mère de Raed, de Jénine, et les oncles de Mahmoud et de Nafes, de Gaza, qui, tous, avaient disparu un certain nombre de jours, pour n’être ramenés chez eux que nuitamment, morts et autopsiés ».


Pourquoi des autopsies ?

Boströme relate les questions lancinantes que se posaient les familles :

« Pourquoi gardent-ils les corps jusqu’à des cinq jours avant de nous laisser les enterrer ? Qu’est-il arrivé à ces corps, durant tout ce temps ? Pourquoi procèdent-ils à des autopsies, contre notre volonté, dès lors que la cause du décès est évidente ? Pourquoi rendent-ils les corps uniquement de nuit ? Pourquoi le font-ils avec une escorte militaire ? Pourquoi toute la zone est-elle interdite, durant l’enterrement ? Pourquoi coupent-ils l’électricité ?»

La réponse d’Israël consistait à dire que tous les Palestiniens tués étaient autopsiés ; question de routine. Toutefois, Boström fait observer que sur les 133 Palestiniens tués cette année-là, « seuls » 69 d’entre eux avaient fait l’objet d’une telle autopsie.

Il poursuit :

« Ce que nous savons c’est qu’Israël a un grand besoin d’organes et qu’il y a un vaste commerce illégal d’organes qui fonctionne depuis fort longtemps aujourd’hui, que les autorités israéliennes sont au courant et que les médecins occupant des fonctions de gestion dans les grands hôpitaux israéliens y participent, ainsi que des fonctionnaires, à divers niveaux. Nous savons aussi que des jeunes hommes palestiniens ont disparu, que leurs corps ont été restitués à leur famille au bout de cinq jours, de nuit, dans des conditions draconiennes de secret, grossièrement recousus après avoir été ouverts du pubis au menton.

« Il est plus que temps de faire la lumière sur ce business macabre, de braquer les projos sur ce qu’il est en train de se passer et sur ce qu’il s’est passé dans les territoires (palestiniens) occupés par Israël depuis le début de l’Intifada » [21].


Sommes-nous en présence de la « diffamation sanglante » édition 2009 ?

Lorsqu’on passe en revue les réactions à l’article de Boström, l’on est frappé par la multitude d’accusations selon lesquelles cet article serait une nouvelle version de la vieille « diffamation sanglante » antisémite. Ceci étant, il est intéressant d’examiner un ouvrage publié en 2007 par un éminent expert dès histoire médiévale juive, et ce qu’il lui est advenu…

L’auteur est Ariel Toaff, professeur à l’université Bar-Ilan (et rabbin). Il est le fils d’un ancien grand rabbin de Rome, un chef religieux si célèbre qu’un journaliste israélien a écrit que le père de Toaff « est à la juiverie italienne ce que la Tour Eiffel est à Paris ». Ariel Toaff est lui-même considéré comme « un des plus grands spécialistes de son domaine » [22-23].

En février 2007, les médias israéliens et les médias italiens débordaient (mais la plupart des médias américains ont peu ou prou négligé cette polémique) d’informations selon lesquelles le Professeur Toaff avait écrit un ouvrage intitulé « Pasque di Sangue » [Pâque Sanglante] [24] renfermant des preuves qu’il y a bien «une base factuelle à certaines des diffamations sanglantes contre les juifs, au Moyen Age ».

En se fondant sur trente-cinq années de recherches, Toaff était parvenu à la conclusion qu’il y a bel et bien eu quelques cas réels [de crimes rituels juifs, ndt], et possiblement un nombre non négligeable de ces incidents.

Dans une interview accordée à un quotidien italien (l’ouvrage avait été publié en Italie), Toaff dit :

« Mes recherches montrent qu’au Moyen Age, un groupe de juifs fondamentalistes ne respectait pas l’interdit biblique et utilisait du sang à des fins thérapeutiques. Il ne s’agit que d’un petit groupe particulier de juifs, qui appartenaient à des communautés qui avaient souffert des persécutions les plus graves durant les Croisades. De ce traumatisme est né une passion pour la revanche, qui, dans certains cas, a conduit à des rétorsions telles que l’assassinat rituel d’enfants chrétiens » [25, 26].

Le Professeur Toaff fut immédiatement attaqué de toutes parts, il fut notamment l’objet de pressions orchestrées par le président de l’Anti-Defamation League Abe Foxman. Mais il tint bon sur ses positions et sur les résultats de ses trente-cinq années de recherches, annonçant :

« Je ne renoncerai pas à ma dévotion à la vérité et aux libertés académiques, même si le monde entier me crucifiait… Personne ne doit avoir peur de dire la vérité. »

Peu après, toutefois, sous des pressions publiques et privées incessantes, Toaff se parjurait, retirait son livre de la vente et promettait de donner tous les bénéfices qu’il en avait retirés (le livre s’était vendu comme des petits pains) à l’Anti-Defamation League de Foxman. Un an plus tard, il en publiait une « version révisée » [27].

L’expérience que traverse Donald Boström semble une redite de ce que le Professeur Toaff a subi : calomnies, vitupérations et diffamation. Boström a reçu des menaces de mort ; sans doute une expérience vécue par le Professeur Toaff, lui aussi.

Si Israël est innocent de ces accusations de pillage d’organes, ou si sa culpabilité est considérablement moindre que ce que suggèrent Boström et d’autres auteurs, il devrait accueillir avec soulagement des enquêtes honnêtes qui l’exonéreraient certainement de tout méfait. Mais ce à quoi nous assistons, c’est le contraire : le gouvernement israélien et ses thuriféraires s’activent à étouffer dans l’œuf tout débat et à écraser ceux dont ils considèrent manifestement menaçantes tant les questions que les déductions.

Au lieu de se plier aux demandes d’enquête, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu exige du gouvernement suédois qu’il rejette son engagement à respecter la liberté de la presse et condamne cet article. Le bureau de presse israélien, apparemment en représailles et afin d’empêcher toute enquête supplémentaire, refuse d’accorder des cartes de presse aux reporters des journaux qu’il estime « offensants ».

Exactement comme dans les précédents des ravages perpétrés à Jénine, de l’attaque délibérée contre le navire de guerre américain USS Liberty, du massacre de Gaza, de l’écrasement de la militante pacifiste américaine Rachel Corrie sous les roues d’un bulldozer, des tortures infligées à des citoyens américains et d’une multitude d’autres occurrences, Israël se sert de ses ressources considérables et mondiales afin de faire obstacle à l’investigation.

Même avec beaucoup de bonne volonté, il est difficile d’en conclure qu’il n’a rien à cacher.


Notes de lecture :

[1] Il en existe deux traductions ; cet article utilise la traduction en anglais de cet article (ci-dessous) :
http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=8390&lg=en
L’article original, en suédois, paru dans Aftonbladet : http://www.aftonbladet.se/kultur/article5652583.ab

[2] New York Times, 3 février 1969, p. 8, colonne 6 (53 mots)

[3] http://www.haaretz.com/hasen/spages/1046041.html
40 years after Israel's first transplant, donor's family says his heart was stolen By Dana Weiler-Polak, Haaretz Correspondent, Dec. 14, 2008

[4] http://www.wrmea.com/backissues/0490/9004021.htm
Washington Report on Middle East Affairs, April 1990, Page 21, The Intifada: Autopsies and Executions.

[5] http://www.jweekly.com/article/full/9384/bizarre-death-of-scottish-tourist-involves-suicide-missing-heart/
October 30, 1998,Bizarre death of Scottish tourist involves suicide, missing heart by NETTY C. GROSS, Jerusalem Post Service.

[6] http://www.forward.com/articles/112915/
The Forward, Illicit Body-Part Sales Present Widespread Problem, By Rebecca Dube, Aug. 26, 2009.

[7] http://www.mail-archive.com/ctrl@listserv.aol.com/msg114437.html
Masons, Muslims, Templars, Jews, Henry and Dolly.

[8] http://ccun.org/Opinion%20Editorials/2009/August/20%20o/Israeli%20Murdering%20of%20Palestinians%20for%20their%20Organs%20By%20Khalid%20Amayreh.htm>
Al-Jazeerah: Cross-Cultural Understanding, Khalid Amayreh, August 20, 2009

[9] http://www.israelnationalnews.com/News/Flash.aspx/12699

[10] http://www.forward.com/articles/112915/
Forward, Illicit Body-Part Sales Present Widespread Problem, By Rebecca Dube, August 26, 2009.

[11] http://www.economist.com/world/international/displaystory.cfm?story_id=12380981
The Economist, Organ transplants: The gap between supply and demand, Oct. 9, 2008

[12] http://ipsnews.net/news.asp?idnews=22524
BRAZIL: Poor Sell Organs to Trans-Atlantic Trafficking Ring
By Mario Osava, IPS, Feb. 23, 2004

[13] http://www.haaretz.com/hasen/spages/935092.html
Haaretz, Two Haifa men sentenced to jail for organ trafficking, By Fadi Eyadat, Dec. 18, 2007

[14] http://www.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1184766040398&pagename=JPost%2FJPArticle%2FShowFull
Police uncover illegal organ trade ring
By REBECCA ANNA STOIL, July 23, 2007.

[15] http://www.thestar.com/news/world/article/671687
Sting rocks U.S. transplant industry, David Porter, Carla K. Johnson, ASSOCIATED PRESS, july 25, 2009.

[16] http://www.haaretz.com/hasen/spages/1102799.html
U.S. Professor: I told FBI about kidney trafficking 7 years ago
By Natasha Mozgovaya, Haaretz Correspondent, August, 3, 2009.

[17] http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3388529,00.html
A mitzvah called organ donation, Efrat Shapira-Rosenberg, 10.6.07.

[18] http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3265889,00.html
Orthodox in uproar over organ donation incident, Neta Sela, 06.22.06

[19] http://www.israelshamir.net/English/Body_Snatchers.htm
The Return of the Body Snatchers, By Israel Shamir

L’écrivain israélien Israel Shamir rapporte que, voici de cela quelques années… « un rabbin shabad en vue, Yitzhak Ginzburgh http://www.israelshamir.net/English/blood.htm , a accordé sa permission à un juif de prélever le foie d’un non-juif, même sans sa permission. Il a dit : « Un juif est en droit d’extraire le foie d’un goy s’il en a besoin, car la vie d’un juif a plus de valeur que celle d’un goy, de la même manière que la vie d’un goy a plus de valeur que celle d’un animal. »

[20] http://www.bokus.com/b/9789170370939.html

[21] http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=8390&lg=en

[22] http://www.haaretz.com/hasen/spages/829381.html
Ha’aretz. The Wayward Son, by Adi Schwartz, March 1, 2007.

[23] http://www.haaretz.com/hasen/spages/824152.html
Ha’aaretz, Bar-Ilan to order professor to explain research behind blood libel book By Ofri Ilani, Haaretz Service and The Associated Press, Feb 11, 2007.

[24] http://www.bloodpassover.com/toafftableofcontents.htm

[25] http://haaretz.com/hasen/spages/824152.html
Haaretz, Bar Ilan to order professor to explain research behind blood libel book, by Ofri Hani, Feb. 11, 2007.

[26] De précédents ouvrages contenant des informations sur le judaïsme médiéval et le judaïsme contemporain, dont certaines sont d’un intérêt tout particulier pour le débat autour des prélèvements d’organes, ainsi que sur l’étouffement largement répandu de telles informations, ont été publiés il y a de cela quelques années, également par un universitaire israélien, Israel Shahak, au sujet duquel Noam Chomsky a pu écrire : « Shahak est un chercheur hors de pair, il a une profondeur de vues et une culture remarquables. Son œuvre est étayée et pénétrante, c’est une contribution d’une très grande valeur ». De cet auteur, nous encourageons nos lecteurs à lire dans leur intégralité les ouvrages suivants : “Jewish History, Jewish Religion, The Weight of Three Thousand Years” et Jewish Fundamentalism in Israel” (coécrit avec le Professeur Norton Mezvinsky).

[27] http://www.haaretz.com/hasen/spages/957357.html
Ha’aretz, 'Historian recants theory that Jews killed Christian child in ritual murder,' By Adi Schwartz, Feb 24, 2008.
Traduction : Marcel Charbonnier

Les Émirats arabes procèdent au "transfert" des Palestiniens

Moyen Orient - 02-09-2009
Par Leila Mazboudi
Avant que le transfert israélien des Palestiniens autochtones des territoires de 1948 ne soit décrété, ce sont les pays arabes qui commencent à "transférer" les Palestiniens qui résident dans leur territoire.

Le ton a été donné par les Émirats arabes unis qui a procédé à l'expulsion de milliers de Palestiniens. Avec pour seule explication, des raisons sécuritaires, ou une décision des autorités suprêmes.

Un Palestinien résident dans cette principauté et s'exprimant pour "al-Watan" a établi un lien entre ces dispositions et les mesures qui devraient découler de la solution finale du conflit arabo- israélien, à laquelle s'attelle l'administration américaine actuelle qui exclut le retour des réfugiés et suggère leur implantation dans les pays où ils résident.

D'autres explications pourraient être invoquées, vu que les Palestiniens de la Cisjordanie soumise à l'Autorité en sont exclus.

Seuls sont concernés par l'expulsion les Palestiniens originaires de la Bande de Gaza, ceux qui détiennent un passeport jordanien temporaire, ou des documents égyptiens (sachant aussi que cette décision avait été précédée par une autre similaire touchant des Libanais d'une seule confession musulmane !)

Ils sont sommés de mettre fin à leurs travaux et de quitter les pays dans un délai maximum d'une semaine. Leurs cartes de séjour sont annulées, ce qui leur ferme l'accès à tous les pays arabes du Golf, même aux Terres saintes. L'empreinte de leurs yeux est prélevée puis généralisée dans tous les ministères de l'intérieur de ces Etats, pour empêcher leur éventuel retour.

La décision est appliquée de façon arbitraire et n'exclut même pas ceux qui vivent aux Émirats depuis plus de 40 ans et ont présenté des demandes de naturalisation.

Ironie du sort, aucun pays arabe n'a proposé de les accueillir. Seule un pays islamique lointain s'y est osé : la Malaisie !

Serait-ce pour dépêcher les Palestiniens, une fois de plus, le plus loin possible de la Palestine.

La pax americana et la crétinerie des Arabes

Palestine - 02-09-2009
Par Abdel Bari Atwane
Le président américain prépare une nouvelle initiative de paix pour régler le conflit arabo-israélien qui sera présentée à la prochaine réunion de l'assemblée générale des Nations Unies prévue pour fin septembre.
Le sénateur George Mitchell, véritable artisan de cette initiative, préfère travailler dans le secret le plus absolu et loin des médias, mais les bruits qui courent laissent entendre que cette initiative se concentre sur l'initiative de paix arabe affectée de certaines modifications essentielles telles que l'annulation du droit au retour et l'introduction d'une formule "nébuleuse" faisant de Jérusalem la capitale des deux Etats, en fait en introduisant quelques retouches à la situation actuelle.


L'application de cette initiative se fera probablement à l'inverse du planning de l'initiative arabe, de sorte qu'elle commence par la normalisation préalablement au retrait israélien des territoires arabes occupés, conformément aux conditions posées par Netanyahu. Ce qui peut expliquer les intenses pressions américaines exercées sur les Etats arabes, surtout dans le Golfe et au Maghreb, en vue de produire des "premiers pas" de normalisation, tels que l'ouverture de bureaux de représentation commerciale et l'autorisation de circulation en toute liberté dans l'espace aérien pour les avions de la compagnie aérienne israélienne El Al, en contrepartie du gel de la construction des colonies en Cisjordanie, mais pas à Jérusalem.

Ces pressions de l'administration Obama pourraient donner des résultats dans les prochaines semaines, et il ne serait pas étonnant que l'on assiste à des rencontres, des réunions et des échanges de sourires entre des responsables et des leaders arabes et Netanyahu en marge des réunions de l'assemblée générale des Nations Unies, histoire de rompre la glace, et que ces gesticulations soient suivies de démarches diplomatiques effectives.

Du côté palestinien, les préparatifs vont bon train, avec des soins et une minutie exceptionnels, conformément aux directives américaines et européennes et avec la bénédiction israélienne indirecte, de manière que la société palestinienne soit parfaitement et entièrement disposée à intégrer la nouvelle initiative.

Ces préparatifs peuvent être résumés dans les points suivants :

1) Le président de l'autorité de Ramallah, Mahmoud Abbas, a réuni le congrès du Fatah, et procédé à l'"élection" d'un nouveau comité exécutif qui comprend quatre des anciens responsables de la sécurité et dont ont été exclus, d'une manière ou d'une autre, la plupart des membres de l'ancienne garde opposée au processus d'Oslo ; il faut reconnaître cependant que certains des nouveaux membres du comité jouissent d'une bonne réputation et sont considérés comme des personnalités indépendantes et dévouées à la cause nationale.

2) Monsieur Abbas a bien réussi à convoquer le conseil national palestinien en une réunion extraordinaire "en présence des présents" pour compléter la légitimité du comité exécutif de l'OLP et l'élection de six nouveaux membres, parmi lesquels deux personnes responsables des négociations: Ahmad Qorei (Abou Ala') et Saeb Erekat. On peut en conclure qu'ils seront appelés à négocier prochainement sur la base de la nouvelle initiative de paix, non en tant que représentants de Fatah, mais au nom de l'OLP, seul représentant légitime du peuple palestinien.

3) Salam Fayad, le premier ministre palestinien, a révélé qu'il préparait un nouveau projet pour l'infrastructure de l'Etat palestinien qui sera prêt dans deux ans. Ce projet se compose de deux volets : le premier sécuritaire avec la mise sur pied des forces de sécurité palestiniennes sur la base des critères américains et sous la supervision du général Dayton, et les bénédictions israélienne, jordanienne, égyptienne et palestinienne. Le deuxième économique visant à améliorer le quotidien de la population de la Cisjordanie afin de lui faire oublier l'intifada et l'éloigner définitivement de la résistance considérée comme un facteur d'instabilité et de souffrance.

L'entourage du président Mahmoud Abbas a réussi, sur instructions de Tony Blair "envoyé de la paix" européen, à réduire la cause palestinienne à la "Cisjordanie", à l'amputer de son essence qui est la "cause des réfugiés" et à en faire une question purement économique gouvernée par les conditions de vie des habitants de la Cisjordanie. Et c'est bien là sa plus dangereuse réussite.

Aujourd'hui, au lieu de comparer la situation actuelle du peuple palestinien avec celle qui prévalait lors de la première ou de la deuxième intifada, ou celle qui existait en 1965 lorsque la première balle de la résistance a été tirée et que la Cisjordanie et Gaza étaient arabes, on oppose la dégradation des moyens de subsistance et de la sécurité à Gaza sous la domination de Hamas à la prospérité de la Cisjordanie sous le règne de l'autorité. A Gaza, la situation économique est détériorée en raison du blocus asphyxiant que tout le monde a décidé d'oublier, et la sécurité est maîtrisée sous la poigne de fer de la police du Hamas, qui s'est illustrée par l'attaque sanguinaire et sans précédent contre la mosquée Ibn Taymiyah à Rafah pour en "extraire" le mouvement Ansar Jund Allah, et par l'interdiction de toute opération de résistance et de lancement de missiles.

Quant à la prospérité économique de la Cisjordanie, elle est surtout redevable à l'afflux dans les poches de l'autorité de milliards de dollars en provenance des Etats-Unis, de l'Europe et des pays arabes, la générosité de ces derniers résultant plus des injonctions américaines que du devoir moral de solidarité.

Mais il faut se rappeler que cette prospérité correspond à la mise en oeuvre à la lettre du plan Netanyahu et du précédent plan de "paix économique" de Tony Blair. Une paix qui signifie dans la pratique l'oubli, même temporaire, des fondamentaux de la cause palestinienne.

La question à laquelle personne ne veut répondre c'est comment cet Etat palestinien qu'on nous promet, va-t-il pouvoir exister en présence de 249 colonies israéliennes où vivent un demi-million de colons, sans oublier les 600 checkpoints israéliens supposés assurer la sécurité ?

Les subtilités byzantines du discours actuel ne portent pas sur la légalité des colonies, mais plutôt sur leur croissance naturelle, sur l'admissibilité légale totale ou partielle de cette croissance et sur la contrepartie que les Arabes devront payer en termes de "normalisation".

On constate que le chantage israélien a remarquablement réussi à dicter ses conditions, et pas seulement au plan de l'évacuation du droit au retour, de la "dilution" de la question de Jérusalem occupée, mais aussi par le lien créé entre le moindre "gel provisoire" des colonies (considéré comme une énorme concession) et l'imposition d'un blocus maritime, aérien et terrestre total contre l'Iran.

De la même façon que la conférence pour la paix de Madrid avait servi en 1991 à frapper, détruire et isoler l'Irak, on veut rattacher aujourd'hui la nouvelle initiative de paix américaine à la question du nucléaire iranien et donc procéder au démantèlement des installation iraniennes par voie militaire ou par voie de sanctions, en échange de promesses, de simples promesses, d'une solution américaine à la question palestinienne et conformément à une formule qui ne fâche ni Israël ni les régimes arabes « modérés ».

Remarquez qu'au lieu de mettre en parallèle un réacteur israélien qui a produit à ce jour 300 têtes nucléaires et un réacteur iranien encore en gestation, on a établi un rapport entre le réacteur iranien et une liste d'abdications arabes sur les fondamentaux palestiniens en contrepartie de promesses de solution, qui viennent s'ajouter aux nombreuses promesses qu'on nous a fait dans le passé et qui ont disparu les unes après les autres après avoir servi les objectifs américains.

Mais le grand problème aujourd'hui c'est la faiblesse du front du refus arabe, la détérioration du camp du refus palestinien, la préoccupation syrienne par l'ouverture sur l'Amérique et la réception de ses envoyés dans le but de l'amadouer, et la concentration des efforts sur la constitution du gouvernement libanais comme si c'était la priorité des priorités au niveau régional, tandis que le Hamas est empêtré dans le "piège" de Gaza, la subsistance alimentaire d'un million et demi de Palestiniens et les ouvertures sur l'Occident pour régler le dossier de Gilad Salit.

A notre grande désolation, Hamas ne porte plus aujourd'hui la bannière de la résistance avec la force qu'on attendait du mouvement islamique jihadiste. Ajoutons qu'il existe en son sein un courant qui lui porte préjudice par les efforts qu'il déploie en vue de gagner la reconnaissance de l'Occident, en tissant des contacts et, bien plus, en participant à des conférences à Genève en présence d'Israéliens, dans le but de convaincre le monde que Hamas est un mouvement réaliste et modéré avec lequel on peut travailler et qui mérite de rester au pouvoir.

La cause palestinienne telle que nous la connaissons se trouve actuellement sous le scalpel du chirurgien "esthétique" américain, pour une opération qui va lui refaire la face, le produit sera ensuite commercialisé par des experts en communication arabes et surtout palestiniens et vendu à tous ceux qui croient à la paix économique, à la sécurité et à la prospérité de la Cisjordanie.


Photo ci-dessus : rencontre entre le Vice Premier Minister israélien Silvan Shalom et le Ministre palestinien de l'Economie Bassem Khoury à Jérusalem aujourd'hui 2 septembre (photos JINI pour Haaretz).
Traduction : Nadine Acoury