samedi 12 avril 2014

Les yeux de l’espoir

Par
Le regard le plus expressif est généralement celui d’un enfant effrayé. Cependant, pour une fois, le regard d’un père reconnaissant l’est davantage. Hier, à Alicante, ces deux expressions se sont manifestées lors d’une scène émouvante. Nader Kullab était la vive expression du remerciement en arrivant à Alicante pour soigner son fils, Karim, atteint d’une maladie hépatique grave, grâce à l’association Dar Al Karama. L’enfant, qui n’a que quatre ans, était apeuré devant la présence des journalistes et photographes, mais il a fini par sourire avec un jouet dans les mains.
Les yeux de l’espoir
Arrivée à Alicante pour Nader Kullab et Karim (photo J. P. REINA)
Le père et le fils, en provenance de Gaza, vivront dans la Maison des Enfants Malades que l’association alicantine d’aide au peuple sahraoui met à leur disposition pour que Karim soit soigné dans un hôpital. D’après les rapports médicaux réalisés en Palestine, l’enfant aura sûrement besoin d’une greffe de foie. C’est pour cette raison que son père voyage avec lui dans l’espoir de pouvoir être donneur pour son fils.
L’association Dar Al Karama travaille dans l’aide humanitaire pour le peuple sahraoui depuis 2006. Outre l’envoi d’aide, un de ses aspects les plus remarquables est le transport des enfants malades en Espagne pour qu’ils soient soignés dans un système sanitaire plus développé qu’au Sahara Occidental ou dans des régions proches, comme celle de Karim en Palestine.
Pendant la matinée d’hier, le président de Dar Al Karama, Luis García, accompagné par le comité directeur et par Mohamed Embarek, délégué à Alicante du peuple sahraoui, ont rencontré les médias pour faire connaître le cas de Karim Kullab qui est exceptionnel étant donné la provenance du malade, mais similaire à celui des autres enfants sahraouis qui vivent à Alicante pour être soignés par le service sanitaire.
Le père sera le donneur
« Avec Karim, la Maison des Enfants Malades aura six malades. Il ira prochainement à l’hôpital Sant Joan où il sera examiné afin d’avoir un diagnostic. A ce moment-là, les médecins prendront une décision, mais tout semble indiquer qu’il aura besoin d’une greffe. Son père est venu pour essayer d’être le donneur et son courage nous impressionne, » a exprimé García, qui a ajouté que «  ce cas est exceptionnel. Lors d’un voyage aux camps de Tinduf au mois d’avril dernier, nous avons connu le cas de Karim et il méritait que nous l’aidions, comme nous l’aurions fait pour n’importe quel autre sahraoui. »
De son côté, Embarek a déclaré que « l’association Dar Al Karama travaille dur pour aider le peuple sahraoui et nous n’avons que des paroles de reconnaissance pour leur travail. Si seulement tout le monde pouvait un jour visiter un "Sahara libre" ».
Postérieurement, il a servi de traducteur d’arabe pour Nader Kullab, qui, visiblement ému, a affirmé que « c’est une chance énorme que mon fils puisse être soigné en Espagne. Je suis extrêmement reconnaissant. »
Toutes les informations sur la page Facebook consacrée à Karim

Photo
A la Maison des Enfants malades, Karim s'est fait une camarade

Source : La Verdad
Traduction : Michèle Rumeau, Madrid

Sionisme et « antisémitisme postcolonial » : une analyse essentielle inspirée d’Edward Saïd

Par
Sherine Soliman est membre du PIR. Son analyse a été publiée sur le site des Indigènes de la République le 10 janvier 2014
Tout français issu de l’immigration postcoloniale a de quoi se sentir intimement et racialement infériorisé par le sionisme qui poursuit son entreprise coloniale, et donc infériorisé par la politique française et ses discours soutenant cette idéologie. Dans l’imaginaire de millions de descendants de colonisés, la persistance du sionisme, de sa colonisation et de son racisme opératoire a des conséquences désastreuses qu’il serait temps de prendre en compte sérieusement dans toute discussion traitant du racisme en France.
Sionisme et « antisémitisme postcolonial » : une analyse essentielle inspirée d’Edward Saïd
Banderole accrochée sur les murs d'Al-Khalil par les colons israéliens négationnistes, l'avant-garde du projet sioniste en Palestine :
"La Palestine n'a jamais existé ! (et n'existera jamais)"
Dans son ouvrage La Question de Palestine [1], l’intellectuel Palestinien Edward W. Saïd, analyse précisément et historiquement les origines du sionisme, et interroge la légitimité, unanime en Occident, d’une idéologie coloniale ayant causé tant de ravages. Dans l’introduction, partant du « soubassement existentiel » dont dépend la situation du peuple palestinien, il demande :
« Nous étions sur le territoire appelé Palestine ; la spoliation et l’effacement dont nous avons été victimes et d’où ont résulté que presque un million des nôtres ont dû quitter la Palestine et que notre société est devenue non existante étaient-ils justifiés, fût-ce même pour sauver ce qu’il restait des Juifs d’Europe ayant survécu au nazisme? Quelle est la règle morale ou politique qui exige que nous abandonnions nos revendications pour notre existence nationale, notre terre, nos droits humains? Dans quel monde ne souffre-t-on aucune discussion quand on dit à un peuple entier qu’il est juridiquement absent, même si des armées sont levées contre lui, des campagnes menées contre son nom lui-même, l’histoire modifiée pour « prouver » sa non-existence ? »
Ces interrogations fondamentales et plus que légitimes posées par Edward Saïd il y a plus de trente ans ne semblent pas intéresser le moins du monde nos penseurs et politiques aujourd’hui, alors même que le calvaire des Palestiniens colonisés continue ; alors même que le compteur des colonisés (et des colonies) grimpe, et que le nombre de réfugiés explose. Pour la France, la Palestine – géographiquement et humainement – c’est loin ; et les Palestiniens sont donc bien loin des « hommes », en tout cas de ceux dont l’humanité mérite d’être défendue lorsqu’elle est bafouée, insultée et niée depuis tant d’années.
Mais cela s’explique, et de manière simple : c’est qu’il y a plus grave (apparemment).
En ce début d’année 2014, suivant un processus enclenché depuis bien longtemps, c’est une autre menace raciste – une terrible menace dit-on – qui canalise l’acharnement « humaniste » des associations antiracistes, des médias et des politiques ; car ici, en France, à mille lieues de cette marge infra-humaine dans laquelle on relègue les palestiniens, on sent se lever un diabolique fléau autrement plus néfaste pour l’humanité toute entière ; et un fléau que l’on sentait déjà, depuis un bon moment, pointer le bout de son nez sous la plume soumise de très nombreux journalistes : il s’agit de l’inévitable « antisémitisme postcolonial ». L’idée commence à s’imposer. Petit à petit, elle fait son nid médiatique. Ecoutez : « antisémitisme postcolonial ! » L’expression fait froid dans le dos de la France, elle réveille ses pires démons. Et on comprend tout de suite que les dangereux tenants de ce racisme sont facilement identifiables à ces termes (idéologiquement) bien choisis : s’agissant d’un antisémitisme « postcolonial », les coupables haineux seront à chercher du côté des « postcolonisés » ; du côté de celles et ceux issus des territoires (anciennement ?) colonisés et dont – osent-ils dire dans leurs délires victimaires – les souffrances exagérées n’auraient jamais été assez prises en compte (quelques siècles d’esclavage, les tragédies du colonialisme, les autres génocides, etc.). Chez ces gens là qui, décidément, ressassent trop le passé, la place prépondérante qu’occuperait le génocide des Juifs aurait ainsi fait naître une rancœur et un rejet bassement réactionnaires qui auraient muté en un cruel antisémitisme (ponctué d’antisémites clichés, d’antisémites théories du complot… et d’antisémites projets en tout genre).
L’antisémitisme postcolonial donc.
J’aimerais, dans cet article, peser le poids idéologique d’une telle expression, « antisémitisme postcolonial ». Autant vous dire tout de suite que je le trouve insupportable ; non pas qu’un tel racisme n’existerait pas ou serait dénué de tout sens – là n’est pas mon propos [2] – mais parce que sa fixation « postcoloniale » me paraît relever de la plus cynique ironie et de la plus consciente diversion (en plus de s’opposer subtilement au climat islamophobe grandissant).
Pour dire ma pensée, j’aimerais simplement mettre cette menace brandie d’un antisémitisme résurgent en regard d’un autre fléau qui ronge notre société et notre monde ; un fléau qui, paradoxalement, n’inquiète aucune de ces associations, aucun de ces médias ou de ces personnalités politiques; un fléau qui se veut pourtant, dans ses manifestations très concrètes hors de France, comptable d’un nombre de victimes – blessées, expulsées, réfugiées et parquées dans des camps, assassinées, torturées, bombardées, colonisées – beaucoup plus lourd et surtout beaucoup moins virtuel que celui que laisse présager cet épouvantail de l’« antisémitisme postcolonial ».
Ce fléau raciste, colonial et déshumanisant, c’est le sionisme.
Ce sionisme chéri de nos gouvernants pèse, depuis des décennies et des décennies, de tout son colonialisme absolument raciste sur un peuple qui n’est pas juif, mais arabe. Et il est clairement soutenu, sur ses plans idéologique et politique du moins (mais pas seulement), par d’innombrables Français et par de nombreux journalistes, penseurs et dirigeants.
Qu’est-ce qui rend ce racisme là – un racisme non pas postcolonial mais toujours véritablement colonial dans les faits – si acceptable aux yeux de nos dirigeants et penseurs ? [3]
D’aucun me diront que les victimes du sionisme sont en Palestine, et que ma comparaison n’est donc pas pertinente. Et moi je réponds que le champ de nuisance du sionisme ne se limite pas à la Palestine. Les Palestiniens sont évidemment, et de très loin, les plus directement touchés car quotidiennement colonisés, bombardés, torturés, asphyxiés. Les martyrs, là bas, sont innombrables et Dieu seul connaît l’ampleur des souffrances auxquelles cette population est confrontée chaque jour. C’est dans leur chair que les Palestiniens ressentent le sionisme. Mais cette idéologie, comme l’a montré Edward W. Saïd (voir extraits plus bas), procède de la plus raciste des visions du monde de l’Europe coloniale et s’inscrit très rationnellement dans cet imaginaire européen qui infériorisait les Arabes et les non-blancs. Et c’est en cela, précisément, que tout descendant de colonisés, qu’il soit noir, jaune ou arabe, a de quoi se sentir infériorisé par la persistance d’un tel racisme colonial s’opérant continuellement dans l’indifférence complice et bienveillante du monde.
Le sionisme déshumanise – de manière très concrète – des millions de Palestiniens en les privant de leurs droits humains les plus fondamentaux et inaliénables. Cela fait maintenant parti du paysage, cela fait partie « de la norme ». Mais qu’on se le dise bien : cette norme est raciste ; très concrètement coloniale et raciste.
Et j’en reviens donc à Edward W. Saïd, et à son ouvrage La Question de Palestine, plus précisément au chapitre intitulé « Le sionisme du point de vue de ses victimes ». Ce qui me semble crucial dans cet ouvrage et qui est brillamment mis en lumière dans ce chapitre détaillé et argumenté de dizaines de références et analyses capitales, c’est la double-dimension coloniale et raciste que le sionisme a directement hérité de son contexte européen d’émergence au 19ème siècle ; période des grands empires coloniaux européens. Aussi, ce n’est pas un simple essai que nous propose Saïd, c’est une puissante et irréfutable démonstration de ce qu’est le sionisme, ses origines, sa généalogie intellectuelle et culturelle, son contexte raciste de production, ses ressorts coloniaux et racialisants (les diverses théories scientifiques européennes sur l’inégalité des races ayant servi la justification du colonialisme sont d’ailleurs convoquées dans son argumentaire recontextualisant la formation et l’essor du sionisme). Cette idéologie qui ne trouve presque aucun adversaire dans notre paysage intellectuel et politique dominant, l’ouvrage de Saïd nous montre ainsi comment elle se fonde indéniablement sur une vision du monde raciste hiérarchisant les races et les cultures. Et cela, je pense qu’il est essentiel de le rappeler. Essentiel de rappeler qu’à l’heure où l’on déplore un « antisémitisme postcolonial », les décideurs politiques approuvent officiellement un racisme ostensiblement colonial.
Je laisse la parole à Edward W. Saïd évoquant ce qui s’apparente donc manifestement, dans le cas du développement du sionisme et de sa légitimation, à un pur racisme colonial (qui s’apparente, en l’état, à une arabophobie coloniale) :
« Depuis les toutes premières périodes de son évolution moderne et jusqu’à ce qu’il aboutisse à la création d’Israël, le sionisme plaisait à un public européen pour qui la classification des autochtones des terres étrangères en plusieurs classes inégales était canonique et « naturelle ». C’est pourquoi, par exemple, tous les Etats ou mouvements des territoires anciennement colonisés d’Afrique et d’Asie, sans exception, s’identifient à la lutte palestinienne, la comprennent et la soutiennent totalement. A maints égards (…) il y a une incontestable ressemblance entre l’expérience des Palestiniens arabes aux prises avec le sionisme et l’expérience de ces peuples noirs, jaunes ou bruns qui furent dépeints comme des êtres inférieurs ou des sous-hommes par les impérialistes du dix-neuvième siècle. Parce que, bien qu’il ait coïncidé avec une ère où l’antisémitisme était le plus virulent en Occident, le sionisme a aussi coïncidé avec une période sans précédent d’acquisition de territoires par l’Europe en Afrique et en Asie, et c’était en tant que partie de ce mouvement général d’acquisition et d’occupation que le sionisme, initialement, avait été lancé par Theodor Herzl. Durant les dernières décennies de la plus grande période d’expansion coloniale européenne, le sionisme fit aussi ses premiers et déterminants préparatifs pour obtenir ce qui est maintenant devenu un large territoire d’Asie. Et il est important de rappeler qu’en se joignant à l’enthousiasme général de l’Occident pour l’acquisition de territoires au-delà des mers, le sionisme ne s’est jamais présenté sans ambiguïté comme un mouvement de libération juif, mais plutôt comme un mouvement juif d’implantation coloniale en Orient. (…)
Ce ne sont pas là des commentaires historiques dépassés et oiseux car (…) ils expliquent et même déterminent beaucoup de ce qui se passe aujourd’hui au Moyen-Orient. Le fait qu’aucune partie notable de la population israélienne n’a jusqu’à présent été capable de faire face à la terrible injustice sociale et politique faite aux Palestiniens natifs indique combien sont ancrées les anormales (encore maintenant) perspectives impérialistes fondamentales du sionisme, sa conception du monde, sa conviction de l’infériorité de l’Autre. » [4]
Quelques pages plus loin, évoquant le projet de dépossession massive des Palestiniens et de sa justification dans l’esprit du fondateur du sionisme, Theodor Herzl :
« (…) Il est clair que dans la pensée de Herzl cela ne pouvait avoir lieu qu’à la condition qu’il y eût, au départ, une tendance de l’Europe à considérer les autochtones comme négligeables. C’est-à-dire que ces autochtones entraient déjà dans une grille de classification plus ou moins acceptable, qui faisait d’eux, sui generis, des êtres inférieurs aux hommes blancs ou occidentaux – et c’est cette grille culturelle de leur époque que les sionistes comme Herzl se sont appropriées, l’adaptant aux seuls besoins de nationalisme juif en développement. (…) »
« Finalement, qu’a ressenti la victime quand elle a vu les sionistes débarquer en Palestine ? Que pense-t-elle de ce qu’on dit du sionisme aujourd’hui ? Où et comment, à ses yeux, les pratiques qu’elle subit s’inscrivent-elles dans l’histoire du sionisme ? Ce sont là des questions qui n’ont jamais été posées ». [5]
Ces questions qui ont directement trait au racisme, peu de journalistes, de politiques ou d’intellectuels se les posent en France trente-cinq ans plus tard. Elles ne grattent pas non plus la conscience de la Garde des Sceaux Christiane Taubira qui ne se lasse pourtant pas de citer Fanon (la blague !) et Césaire à toute occasion.
Ce qu’on observe en revanche, c’est que le combat antiraciste pour lequel se mobilisent tant d’associations, de penseurs et de politiques a incontestablement ses chantiers prioritaires. Et comme en témoigne l’infériorisation des Arabes qu’opère activement le sionisme depuis plus d’un demi-siècle – ces priorités ne se calculent pas sur la base concrète des victimes d’un racisme. Dommage pour les Arabes. Et pas seulement pour ceux de Palestine dont la tragédie est activement tolérée par les gouvernants français de droite comme de gauche. Mais aussi – dans le même mouvement et de manière moins violente – pour les Arabes ou Noirs de France, pour ces Musulmans, pour tous ces descendants de populations colonisées qui n’en finissent pas d’êtres concrètement discriminées, et qui le sont doublement par le sort qui est réservé à leurs semblables non-blancs toujours colonisés. Car ces populations sont bien – et c’est aussi pour cela que l’ouvrage de Saïd est important – historiquement concernées par ce colonialisme juif en ce qu’il puise ses ressorts idéologiques dans la vision du monde de l’Europe impériale du 19ème siècle.
Cela signifie 1) qu’une forme de colonialisme occidental continue de manière ostensiblement raciste ; et 2) que colonialisme européen, racisme et sionisme sont absolument indissociables. La résistance à l’un va donc inévitablement avec la résistance aux autres.
*
Et j’en reviens là au point central de mon propos : que tout français issu de l’immigration postcoloniale a de quoi se sentir intimement et racialement infériorisé par le sionisme qui poursuit son entreprise coloniale, et donc infériorisé par la politique française et ses discours soutenant cette idéologie. Dans l’imaginaire de millions de descendants de colonisés, la persistance du sionisme, de sa colonisation et de son racisme opératoire a des conséquences désastreuses qu’il serait temps de prendre en compte sérieusement dans toute discussion traitant du racisme en France.
Un exemple parmi tant d’autres : quand on voit un militaire israélien comme Arno Klarsfeld revendiquer haut et fort son sionisme et le droit d’Israël à coloniser des Arabes pour se voir ensuite attribuer, en France, un poste aussi symbolique que celui de « Directeur de l’Office de l’Immigration et de l’Intégration » : on peut mesurer combien reste opérante cette hiérarchie coloniale des peuples dont parle Saïd [6]. Quel poste un arabe français ayant pris publiquement les armes contre Israël pourrait-il espérer ?
Pourquoi est-ce que j’insiste là dessus, et pourquoi ai-je parlé de ce concert des discours dominants allant dans le sens d’un « antisémitisme postcolonial » ? Parce que cette soi-disant menace sonne à mes oreilles de fils d’immigré comme une grave mystification de plus jouant en défaveur des victimes concrètes et véritables du racisme ; c’est-à-dire du racisme en tant que système d’oppression émanant de structures de pouvoir. Et à cet égard, le constat est sans appel : à l’heure où le colonialisme raciste du sionisme continue de gagner du terrain (les colonies poussent comme des champignons) avec l’assentiment général de nos gouvernants ; à l’heure où ce racisme colonial occidental n’en finit pas de faire des ravages CONCRETS chez des millions et millions d’Arabes colonisés – et dans l’esprit de millions d’indigènes de France qui ne supportent plus de voir le racisme occidental s’acharner sur les leurs – on nous matraque cette menace d’un antisémitisme postcolonial qui gangrènerait nos quartiers.
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Dans ce pays de France, ce n’est un secret pour personne, bien des gens qui ne sont pas humoristes revendiquent leur attachement, si ce n’est leur « amour [7]», pour Israël et le sionisme. Il y a d’ailleurs des situations qui sont plus parlantes que des déclarations. Je pense notamment au Président de la République François Hollande qui, s’adressant auCRIF(une assemblée acquise à la cause de l’apartheid), s’est permis de faire plus ou moins directement allusion, sous couvert « d’humour », à la sauvagerie des Algériens. Apparemment, il est de bon ton pour le président d’une ancienne puissance coloniale de renvoyer les Arabes à ces clichés qui ont justifié les si humanistes missions civilisatrices, les méthodes de répression qui allaient avec – la torture entre autres- et l’extermination que l’on connaît. Les sionistes duCRIFont apprécié la boutade. Les médias en ont parlé discrètement quelques jours, et après une petite pirouette rhétorique de l’Elysée, l’affaire était close.
Le constat est affligeant mais s’impose de lui même : le racisme colonial passe décidément comme une lettre à la poste dans le pays des droits de l’Homme. Pourquoi ? Car le racisme, encore une fois, n’a de poids véritable que s’il est institutionnalisé. Et ce n’est pas l’antisémitisme postcolonial qui l’est, c’est le racisme colonial – et avec lui le sionisme colonial qui lui est consubstantiel – comme cet exemple le montre bien.
Nous voyons les nôtres continuer d’être les victimes du colonialisme ; nous voyons le gouvernement français se faire l’éternel complice de ce colonialisme et de son racisme inhérent à l’encontre des nôtres : et on nous renvoie en pleine face, comme en guise d’avertissement, la résurgence d’un antisémitisme réactionnaire qui menacerait « la santé mentale » de notre société. Cet éternel deux-poids deux-mesures en dit long sur le racisme de notre société. Et Saïd, en 1979, l’avait déjà parfaitement identifié :
« Toute personne bien intentionnée peut donc à la fois s’opposer au racisme sud-africain ou américain et soutenir la discrimination raciale pratiquée par le sionisme (…) ». [8]
Voilà où nous en sommes toujours. Et voilà pourquoi il nous faut plus que jamais refuser cette normalisation du sionisme qui poursuit sa très raciste entreprise coloniale à l’encontre des Arabes palestiniens. Le refuser aussi car son soutien institutionnel de plus en plus décomplexé en France continue d’inférioriser – par sa reprise du racisme colonial en jeu – les populations issues de l’immigration postcoloniale.
Refuser le sionisme. Et répéter à ceux qui l’oublient ce qu’il signifie pour ses victimes, ce qu’il est et d’où il vient :
« Il faut répéter que ce qui dans le sionisme visait les objectifs sans doute justifiés de la tradition juive – préserver le peuple de l’exclusion et de l’antisémitisme et rétablir son identité nationale – correspondait aussi à ces aspects de la culture dominante (où, organiquement, le sionisme avait sa place) qui rendaient possible pour les Européens le fait de juger inférieurs, négligeables et sans importance les non-Européens. Pour l’Arabe palestinien, c’est donc la collaboration qui a compté. (…) L’Arabe a fait les frais non d’un sionisme bienveillant – qui était réservé aux Juifs – mais d’une culture essentiellement puissante et discriminante dont le sionisme a été l’agent en Palestine. » [9]
L’Arabe continue, encore et encore, de faire les frais de ce racisme colonial. Pendant que les discours dominants en France continuent, encore et encore, de le tolérer et de le soutenir. Et de nous rabâcher cette menace d’un antisémitisme postcolonial.
Pour qui nous prend-on ?
[1] Edward W. Saïd, « La Question de Palestine » (The Question of Palestine, 1979 Vintage Books éditions, New York). Réédité en 2010 chez Actes Sud pour la traduction française. Les extraits cités sont tirés de cette version.
[2] Il y aurait toutefois beaucoup à dire sur ce prétendu racisme postcolonial, de même que sur le racisme anti-blanc dont on parle beaucoup. A ce sujet, d’excellentes contributions sont apportées par Sadri Khiari. Par exemple : « Construire une organisation politique autonome anticolonialiste » : consultable ici : http://indigenes-republique.fr/construire-une-organisation-politique-autonome-anticolonialiste/.
Lire aussi, du même auteur son texte : « Réponse à Philippe Corcuff concernant le communiqué des Indigènes de la république » : http://indigenes-republique.fr/reponse-a-philippe-corcuff-concernant-le-communique-des-indigenes-de-la-republique-sur-le-meurtre-dhalimi/.
[3] « La plus importante réussite du sionisme fut d’obtenir la légitimation internationale pour ses propres réalisations, faisant ainsi apparaître comme négligeable le prix de ces réalisations pour les Palestiniens, » (même si, encore une fois, ce prix se compte en millions de victimes, colonisées, massacrées, torturées et déshumanisées, NDLR). Edward W. Saïd, La Question de Palestine, p140.
[4] Edward W. Saïd, opus cité : p 137 – 138.
[5] Edward W. Saïd, opus cité : p 140 – 142.
[6] Et la nomination d’Arno Klarsfeld au Conseil d’Etat ne viendra pas me contredire.
[7] Je pense bien sûr au « chant d’amour pour Israël et ses dirigeants » qu’a dit vouloir chanter Hollande, lors de son dîner avec Netanyahu le 17 novembre dernier, à Jérusalem. Cette déclaration a été filmée, et est très facilement accessible sur internet.
[8] Edward W. Saïd, opus cité, p.127.
[9] Edward W. Saïd, opus cité p.141.

L’autorité palestinienne, l’âme damnée d’Israël

samedi 12 avril 2014 - 06h:34
Vacy Vlazna
La première ligne de la résistance pacifique palestinienne en Cisjordanie ne se situe pas à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne (AP), de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et du Conseil national palestinien (CNP), mais dans les nombreux villages, tels que Bill’in, Nil’ilin, Nabi Saleh, Kufr Kaddum, Al Maasara, Hizma, Al Walaja, Bab Al Shams, Burin ou Budrus, que l’AP est censée représenter et protéger.
Dans ces villages, des héros et héroïnes ont lutté avec courage et volonté au nom de la justice et de la liberté contre les vapeurs toxiques des projectiles lacrymogènes israéliens à grande vitesse, les balles réelles israéliennes, les balles d’acier israéliennes enrobées de caoutchouc, la skunk israélienne et son odeur tenace, les grenades assourdissantes israéliennes, les arrestations et la torture dans les prisons israéliennes, se concluant malheureusement par la mort ou des mutilations pour de nombreuses personnes.
Étant donné que des villageois palestiniens mettent chaque semaine leur vie en danger directement sur la ligne de front, face à face avec les forces d’occupation israéliennes (FOI) et les milices coloniales extrémistes, comment expliquer la stagnation des progrès vers une souveraineté palestinienne totale ?
Hormis l’évidente supériorité de la puissance israélienne, étayée par l’influence des États-Unis, de l’Union européenne, du Royaume-Uni, du Canada, de l’Australie et d’une ONU impuissante, il existe une force interne corrompue et antagoniste aux aspirations nationales palestiniennes sur la planète Ramallah.
Encerclée par quatre camps de réfugiés pauvres, Ramallah, regorgeant de maisons, d’appartements de luxe, de nouveaux bâtiments gouvernementaux et de missions diplomatiques étrangères, semble être préparée à remplacer Jérusalem-Est comme future capitale. L’ancien ministre de l’AP en charge du « portefeuille de Jérusalem », Hatem Abdel Kader, a déclaré : « Je dois être honnête avec vous et vous dire que nous avons perdu la bataille pour Jérusalem... L’une des raisons de cet échec est que le gouvernement palestinien ne s’intéresse pas vraiment à Jérusalem ».
À Ramallah, les membres de l’AP, du CNP et de l’OLP profitent des hôtels 5 étoiles, des restaurants gastronomiques et des boîtes de nuit... Il leur arrive aussi parfois, comme l’ont illustré les documentaires « 5 caméras brisées » et « Budrus », de faire de brèves apparitions en toute sécurité lors de manifestations dans les villages, attirés uniquement par la présence des caméras.
Au sein de l’AP, la force antagoniste aux droits politiques palestiniens est la conception machiavélique d’Israël qui a vu le jour à Oslo en 1993 grâce à la sage-femme palestinienne, Yasser Arafat, qui avait sournoisement accepté les résolutions 242 et 338.
« Quand l’OLP a accepté la résolution 242 après l’avoir combattue depuis sa publication en 1967, elle a en réalité complètement abandonné la cause palestinienne » (Anis Fawzi Qasim).
Yasser Arafat avait été fortement mis en garde, bien avant cela, par le célèbre avocat de droit international Francis Boyle et le chef de la délégation palestinienne, le Dr Haider Abdul Shaffi, contre le sabotage inextricable de l’indépendance palestinienne contenu dans les accords qui omettaient ouvertement les questions clés des frontières, des réfugiés et de Jérusalem.
Pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour faire le rapprochement entre les bantoustans et la division de la Cisjordanie et de Gaza en zones A, B et C qui a entraîné 21 ans de destruction de l’unité palestinienne, fléau d’Israël.
Les Accords d’Oslo sont la preuve qu’Israël avait tiré les leçons de l’unité populaire massive de la première Intifada. Ainsi, la mise en place de l’AP et des 50 000 membres de ses forces de sécurité (FSAP), armés, entraînés et financés par les États-Unis et Israël ont permis de garantir l’existence d’un partenaire docile et d’une force de police de proximité chargée de saper l’unité palestinienne et de maîtriser la résistance à l’occupation israélienne. Tout bénéfice pour Israël.
Depuis les Accords d’Oslo, les Palestiniens ont été condamnés non seulement à affronter la violence israélienne, mais aussi les attaques des forces de sécurité de l’AP au nom de la protection d’Israël et de l’occupation. Ils ont été condamnés à subir les balles réelles et en acier enrobé de caoutchouc de l’AP, les arrestations arbitraires, la torture dans les prisons de l’AP, et une fin tragique pour certains avec des morts insensées, comme celle d’Amjad Falah Odeh, 38 ans, ou des mutilations, comme Ibrahim Abdul Razaq Shkukani, 22 ans, au camp de réfugiés d’Askar en 2013.
Comme Israël, l’AP présente à la communauté internationale une image de hasbara (propagande pro-israélienne) qui normalise la violence de son propre État et son impunité. En 2013, le rapport adressé aux donateurs du Comité ad hoc de liaison pour l’assistance aux territoires occupés (AHLC) par l’AP est un hymne joyeux et plein d’autosatisfaction à la gloire d’un État de droit fictif.
« Les efforts du 13e gouvernement [l’AP] ont abouti à une amélioration significative de l’ordre public, à la promotion de l’État de droit, à la protection des droits et libertés, à une sécurité accrue et à des services de police et de sécurité de grande qualité. La transparence et la responsabilité administratives et financières ont été considérablement améliorées, et des relations plus étroites existent désormais entre le secteur de la sécurité et la société civile. »
Pourtant, le rapport annuel 2013 d’Amnesty International sur l’Autorité palestinienne est chargé d’échos funèbres de violations des droits de l’Homme :
« En Cisjordanie, les forces de sécurité de l’AP ont arrêté et détenu arbitrairement des centaines de personnes, y compris des membres du Fatah, sans aucune forme de procès pour la plupart. Des centaines de partisans du Hamas ont été placés en détention pendant une durée pouvant atteindre deux jours, lorsque le président Abbas a rendu visite à l’ONU en Septembre... L’AP et le Hamas ont tous deux restreint arbitrairement les droits ayant trait à la liberté d’expression, de réunion et d’association. Leurs forces de sécurité ont utilisé une force excessive contre les manifestants ».
Les FSAP se composent notamment des forces de sécurité nationales et préventives, des services de renseignements civils (Moukhabarat) et militaires (Istikhbarat), de la police et de l’unité d’élite de la Garde présidentielle. Sans oublier les anciens escadrons de la mort à Gaza, mis en place en 1994 par un voyou du Fatah, Mohammed Dahlan, qui sera plus tard promu au poste de ministre (ce qui ressemble à une promotion par Israël des tueurs des forces d’occupation).
Depuis 2007, le Fatah recrute uniquement au sein de la Garde présidentielle et les forces nationales de sécurité sont minutieusement passées en revue par les États-Unis, le Shin Bet, les services de renseignements jordaniens et de l’AP et sont formés respectivement à Jéricho et en Jordanie. Le commandant en chef des FSAP est le président. Il s’agissait auparavant de Yasser Arafat, et aujourd’hui du chef non élu du gouvernement illégitime et exclusivement composé de membres du Fatah, Mahmoud Abbas.
Étouffant les citoyens palestiniens dans une « culture de la peur » en réprimant la dissidence et les rêves de liberté, les FASP comptent 65 000 membres au total (y compris le personnel rémunéré inactif à Gaza) avec environ 1 membre pour 50 civils en Cisjordanie sur une superficie de 5 640 km². À titre de comparaison, ce taux est de 1 membre pour 187 civils pour une superficie de plus de 7,6 millions de km² en Australie.
En apparence, l’AP semble disposer d’un large soutien, mais un sondage réalisé en 2012 a révélé que 71 % des Palestiniens ont peur de critiquer le gouvernement en raison de l’intimidation, de la peur de l’arrestation et de la perte de leur travail en raison du népotisme qui caractérise le système d’emploi de l’AP. Selon un rapport de l’International Crisis Group (ICG), un résident laïque de Ramallah déclare : « peu nombreux sont ceux qui respectent les forces de sécurité palestiniennes, mais bon nombre les craignent vraiment » et « les forces de sécurité contribuent directement à la fragmentation du tissu social palestinien et sapent la démocratie... Elles agissent généralement comme si elles étaient au dessus de la loi. Au cours des trois dernières années, notre société a régressé. Il n’y a pas de progrès ».
Même dans les zones contrôlées par l’AP, les FSAP ne sont autorisées à intervenir qu’entre 6 heures et minuit, laissant les militaires israéliens libres de terroriser les Palestiniens avec leurs raids nocturnes sur les maisons. Ils prennent leurs ordres opérationnels auprès du coordinateur militaire israélien dans les gouvernorats. Dans la matinée du 27 février 2014, 200 troupes israéliennes ont organisé un raid dans Bir Zeit et bombardé la maison de Mouataz Washaha, âgé de 24 ans, avant de l’assassiner.
Des témoignages indiquent que les FSAP, d’ordinaire visibles, avaient étrangement disparu, ce qui suggère qu’elles avaient préalablement été informées de l’opération contre Mouataz et reçu l’ordre de garder leurs distances. En outre, les FSAP ont probablement fourni des informations sur Mouataz aux services israéliens de renseignement. Des forces de sécurité dédiées à la protection du peuple auraient averti Mouataz. Ceci pose donc la question de leur complicité dans le meurtre de ce dernier, puisqu’elles ne l’ont pas prévenu afin de le sauver.
Il est donc logique que les Palestiniens craignent les FSAP en raison de leurs violations des lois palestiniennes locales et du droit international ainsi que de leur conspiration bien plus sinistre et leur parfaite coordination avec les services de renseignement israéliens et militaires :
« Du point de vue d’Israël, la coordination a atteint des niveaux presque sans précédent grâce à la lutte contre l’ennemi commun, à savoir le Hamas. À quelques exceptions près [...], le service des renseignements généraux (Shin Bet) fournit des listes de militants recherchés à ses homologues palestiniens qui les arrêtent ensuite. Les Forces de défense d’Israël (FDI) et les responsables des services de renseignement israéliens considèrent à cet égard que « la coordination n’a jamais été aussi importante », et qu’elle est « meilleure à tous les égards » (ICG).
Dans ce rapport accablant, une étude intitulée « Politique de détention » menée en 2012 par l’Organisation Arabe des Droits de l’Homme (OADH) du Royaume-Uni auprès d’un échantillon, a révélé qu’en réponse à la question : « Avez-vous déjà été détenu par les forces d’occupation ? » 98 % des participants ont répondu « oui ». 59,7 % des participants précisent que les tribunaux israéliens les ont accusés sur la base d’informations fournies par les agences de sécurité de l’AP, tandis que 99,7 % pensent que leur détention a été réalisée en coordination avec les forces d’occupation ».
Hana Shalabi, l’héroïne de Jénine ayant fait la grève de la faim durant 43 jours et qui a été exilée de force à Gaza pour avoir protesté contre les détentions administratives illégales perpétrées par les forces israéliennes, aurait été, selon un article de Lina Alsaafin, trahie par l’AP : « Dans le cas de Hana Shalabi, une interview menée par cette auteur auprès de sa famille et publiée dans al-Akhbar English a révélé que le dossier de sécurité de Hana a été constitué par l’AP et remis à l’armée israélienne. Cette dernière a dit à sa famille, qui exigeait de connaître le motif de son arrestation, de s’adresser à l’AP pour obtenir des réponses. Ceci correspond à un modèle de coordination entre les forces de sécurité de l’AP et l’armée israélienne ».
Lorsque les Palestiniens de Cisjordanie ont manifesté contre les crimes de guerre horribles perpétrés contre leurs frères et sœurs de Gaza lors de l’opération « plomb durci » en 2008-2009, la coordination de l’AP avec Israël représentait la quintessence de la trahison, comme le démontre la pièce de Nathan Thrall, « Our Man in Palestine » :
« La réputation des forces de sécurité palestiniennes a notamment été entachée pendant la guerre israélienne de Gaza, qui a commencé en décembre 2008. En Cisjordanie, des agents de l’AP en civil et en uniforme ont encerclé des mosquées, empêché de jeunes hommes de s’approcher des points de contrôle israéliens, arrêté des manifestants scandant des slogans du Hamas, et dispersé des manifestants à coups de matraque, de spray au poivre et de gaz lacrymogène. La confiance entre les forces israéliennes et palestiniennes était si grande, déclare Keith Dayton, qu’« une bonne partie de l’armée israélienne est partie à Gaza ».
Barak Ben-Zur, ancien leader de la lutte contre le terrorisme au sein des services de renseignement militaires israéliens et assistant spécial du directeur du Shin Bet, m’a dit : « dans les villes arabes israéliennes, il y a plus de protestations contre la guerre qu’en Cisjordanie » grâce au « calme le plus total maintenu par les services de sécurité palestiniens ». Le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a ensuite déclaré : « Mahmoud Abbas lui-même nous a appelé et nous a demandé et contraints à poursuivre la campagne militaire et à renverser le Hamas ».
Ceci contribue à confirmer que, dans le langage de l’AP, l’expression « État de droit » implique de sévères restrictions des libertés d’expression, de la presse, de réunion et d’association grâce à des arrestations et détentions arbitraires, à l’intimidation des journalistes et au recours à des forces excessives. Le rapport de l’OADH au Royaume-Uni indique qu’« il est intéressant de noter que les détentions et les convocations effectuées par les agences de sécurité de l’AP dépassent celles des Israéliens ».
Autre fait préoccupant, la vantardise de l’AP auprès de l’ONU quant au renforcement infrastructurel de l’« État de droit ».
« Afin de faire évoluer les infrastructures liées à la sécurité, le gouvernement a finalisé la construction du centre de redressement et de réadaptation de Jéricho et affecté des terrains à la construction de trois centres supplémentaires à Dura, Jénine et Qalqilya. Un complexe national palestinien de formation à la sécurité a été construit à Nawei’ma (Jéricho) ».
Cependant, le gouvernement refuse régulièrement à la Croix-Rouge internationale l’accès à ses centres de détention à propos desquels des ONG de défense des droits de l’Homme signalent régulièrement que les prisonniers politiques sont détenus sans motif d’inculpation ou au mépris des ordonnances de mise en liberté de la Haute Cour palestinienne, subissent torture, menaces, privation de sommeil et traitements dégradants, sont passés à tabac, ont les yeux bandés, sont enchaînés, maintenus en isolement carcéral, manquent de soins médicaux et d’hygiène adaptés et se voient refuser l’accès aux avocats et aux visites de leurs familles.
Le recours à ces méthodes qui suivent à la lettre le modèle israélien n’est pas le fruit du hasard. Le personnel des FSAP est formé et supervisé par Israël, l’équipe du coordinateur de la sécurité des États-Unis (USSC) et la CIA. Des centaines de millions de dollars américains ont été investis dans les équipements, les infrastructures et le renforcement des capacités dans le cadre des stratégies et méthodes d’oppression des civils palestiniens, en particulier ceux ayant des liens avec le Hamas. Nathan Thrall écrit que « le chef des forces nationales de sécurité palestiniennes a dit aux Israéliens : « nous avons un ennemi commun », et que le chef du service de renseignement militaire palestinien a déclaré : « Nous nous occupons des institutions du Hamas conformément à vos instructions ».
En ciblant le Hamas, l’AP, avide de pouvoir et engraissée par les dollars américains, était et demeure, sur ordre de son bailleur de fonds, un instrument d’aide à la stratégie sioniste « diviser pour mieux régner », qui constitue le baiser de la mort pour l’unité palestinienne.
Le diplomate péruvien Alvaro de Soto, ancien ambassadeur de l’ONU au sein du Quartet, écrit dans un « rapport de fin de mission » confidentiel que la violence entre le Hamas et le Fatah aurait pu être évitée si les États-Unis ne s’étaient pas fermement opposés à la réconciliation palestinienne. « Les États-Unis », écrit-il, « ont clairement encouragé la confrontation entre le Fatah et le Hamas » (Nathan Thrall).
L’AP ne se contente pas de viser les représentants officiels et les combattants du Hamas, elle imite le châtiment collectif imposé aux Gazaouis par Israël. En novembre 2013, le Centre palestinien pour les droits de l’Homme (PCHR) a demandé à l’AP de fournir d’urgence des médicaments aux patients atteints de leucémie qui risquaient « de graves complications ou la mort » parce qu’ils étaient « privés de traitement depuis décembre 2011 » et que celui-ci ne pouvait être obtenu que par le ministère de la Santé à Ramallah.
Le Hamas, lui aussi, doit assumer la responsabilité pour sa contribution à la perfidie de la désunion politique. Amnesty International précise que « les arrestations et détentions arbitraires effectuées à la fois par l’AP en Cisjordanie et la véritable administration du Hamas dans la bande de Gaza ont continué, en particulier à l’encontre de leurs adversaires politiques respectifs. Dans les deux zones, les forces de sécurité ont torturé ou maltraité les détenus en toute impunité... L’AP comme le Hamas ont arbitrairement restreint les droits relatifs à la liberté d’expression, de réunion et d’association, et leurs forces de sécurité ont utilisé une force excessive contre les manifestants ».
Pour comprendre la marque de Caïn apposée à l’AP, lisez l’analyse satirique de la corruption révolutionnaire rédigée par George Orwell, « La Ferme des animaux ». Les animaux de la ferme, menés par les cochons Boule de neige et Napoléon, et inspirés par le commandement « tous les animaux sont égaux » renversent l’agriculteur... Un nouveau régime tyrannique basé sur le principe « tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres » émerge sous le commandement de Napoléon qui exile Boule de neige. Les cochons se pavanent désormais sur leurs pattes arrière, portent des fouets, maintiennent l’ordre à la ferme à l’aide de chiens d’attaque sanguinaires et concluent des alliances avec les agriculteurs voisins. Les animaux ne peuvent plus faire la distinction entre les cochons et les humains.
En effet, Israël dispose d’une armée de 65 000 collaborateurs palestiniens (en plus des bureaucrates, représentants et diplomates de l’AP) qui ont du sang palestinien sur les mains, et peut anéantir à moindre frais la résistance et les droits palestiniens grâce à des donateurs occidentaux. Pendant ce temps, les colonies dévorent inlassablement les précieuses terres palestiniennes et l’AP participe indirectement à la construction de cette expansion brique par brique.
En fin de compte, une question se pose : que se serait-il passé s’il n’y avait pas eu les Accords d’Oslo et l’AP qui a privé les Palestiniens de 20 ans de liberté potentielle et participé à l’imposture des négociations de paix et au calvaire de milliers de vies sacrées ?
La Palestine serait peut-être un État souverain depuis 15 ans, le petit Ahmad Abu Nahl serait en ce moment pris en charge par un hôpital Gazaoui de première classe pour son hypertrophie du cœur, les petits Hala Abu Shbeikha et Omar Jihad Mashharawi feraient toujours la joie de leurs parents, les enfants de Itemad Ismail Abu Mo’ammar pourraient toujours voir le sourire de leur mère, Shadi Mohammad Shahin n’aurait jamais été torturé à mort alors qu’il était placé en garde à vue par l’AP, Ziad Awad Salayma aurait fêté son 17e anniversaire, Mustafa Tamimi aurait récolté les olives en famille en novembre dernier, et le vieux Saher Milat serait en train de partager un narguilé aromatique avec ses amis.
« Dans le cas de l’État de Palestine, la loi a, dans le meilleur des cas, été évincée et, dans le pire, été transgressée de la manière la plus flagrante. Les droits de l’Homme du peuple palestinien ont été systématiquement violés. Les droits humanitaires du peuple palestinien en tant qu’individus protégés continuent d’être bafoués. Les droits garantis par la Charte sont perpétuellement niés, en particulier le droit à l’autodétermination ». Déclaration palestinienne au Conseil de sécurité des Nations Unies le 19/02/2014, parlant d’Israël (?)
* Le Dr Vacy Vlazna est Coordinatrice de Justice des Affaires Palestiniennes. Elle était une conseillère en droits de l’homme pour le mouvement GAM (pour un Aceh libre) lors des négociations de paix pour Aceh à Helsinki en février 2005 avant de démissionner par principe. Vacy était aussi coordinatrice du lobby de justice pour le Timor-Oriental et a également travaillé au Timor-Oriental avec l’UNAMET (Intervention des Nations unies au Timor-Oriental) et l’UNTAET (Administration de transition des Nations unies au Timor-Oriental) de 1999 à 2001. Elle a fait don de cet article à PalestineChronicle.com.
20 mars 2014 - The Palestine Chronicle - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.palestinechronicle.com/p...
Traduction : Info-Palestine.eu - Claire L.

Netanyahu coincé entre le marteau et l’enclume

Sous la pression des États-Unis, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit aussi faire face à l'aile la plus radicale de sa coalition qui menace de quitter le gouvernement.
Négociateurs israéliens et palestiniens ont poursuivi cette semaine, sous la houlette de l'émissaire américain Martin Indyk, les discussions tripartites pour tenter de sauver le processus de paix. Parmi les points de discorde figure la libération d'un dernier contingent de détenus palestiniens. Une source palestinienne proche des négociations a réaffirmé hier que la délégation palestinienne insistait sur les libérations prévues pour discuter d'une prolongation des pourparlers. Le ministre israélien de l'Économie, Naftali Bennett, chef du parti nationaliste religieux Foyer juif, a réagi en agitant la menace de se retirer de la coalition gouvernementale en cas d'accord prévoyant la libération de détenus arabes israéliens.
En cas de départ des 12 députés du Foyer juif, il manquerait à M. Netanyahu 4 sièges pour avoir la majorité au Parlement qui compte 120 députés. Il lui faudrait alors élargir ses alliances ou, en cas d'échec, convoquer des législatives. Des responsables du Likoud (droite nationaliste), le parti de M. Netanyahu, ont dénoncé la stratégie de M. Bennett. Ils ont souligné que c'est sur son insistance que M. Netanyahu a accepté en juillet les libérations de prisonniers, plutôt qu'un gel de la colonisation, catégoriquement rejeté par le Foyer juif. Mais M. Netanyahu est surtout menacé par l'aile la plus radicale de son propre parti. Le vice-ministre des Affaires étrangères, Zeev Elkin, un faucon, a prévenu qu'un arrêt de la colonisation et la libération de prisonniers « pourraient bouleverser le système politique et conduire Israël vers de nouvelles élections ».
Le meilleur moyen pour M. Netanyahu de rester au pouvoir, en cas de défection du Foyer juif, serait de s'allier le Parti travailliste (centre gauche), principale force de l'opposition.
Les regrets de Paris
D'autre part, le Quai d'Orsay a indiqué hier que la France « regrette » la décision d'Israël de geler le transfert des taxes perçues pour le compte de l'Autorité palestinienne. « La France encourage les deux parties à rester pleinement engagées dans le dialogue et à tout mettre en œuvre pour préserver et mener à terme ce processus, une occasion historique pour les Israéliens et les Palestiniens d'aboutir à un accord de paix. Il faut saisir cette chance », a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal.
En outre, une source diplomatique européenne a relevé hier qu'Israël a détruit cette semaine plusieurs abris financés par l'Union européenne dans un secteur sensible de la Cisjordanie occupée, près de Jérusalem. « Le 9 avril, trois structures résidentielles ont été démolies à Jabal al-Baba », près de la colonie israélienne de Maalé Adoumim, a déclaré un porte-parole de la délégation de l'UE dans les territoires palestiniens. Ces abris de tôle, construits pour accueillir des Palestiniens privés d'habitations au moment de sérieuses intempéries en début d'année, avaient été « financés partiellement par des États membres de l'UE » via son service d'aide humanitaire ECHO, a précisé le porte-parole. Un diplomate d'un pays membre de l'UE a précisé que ces abris avaient été financés par la France et ECHO. De son côté enfin, l'armée israélienne a annoncé avoir saisi une école talmudique située dans une colonie de Cisjordanie réputée pour être un bastion de la droite radicale, après plusieurs heurts entre des colons extrémistes et les forces de sécurité. L'armée a également bloqué l'entrée de la colonie et installé des barrages filtrants. Quelque 15 colons y ont été arrêtés ces derniers jours.
http://www.lorientlejour.com

La France regrette la décision israélienne de geler le versement des droits et taxes perçus pour le compte de l'Autorité palestinienne

PARIS, 11 avril (Xinhua) -- La France regrette la décision israélienne de geler le versement des droits et taxes perçus pour le compte de l'Autorité palestinienne, a indiqué vendredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères et du Développement international, Romain Nadal lors d'un point de presse.
La décision d'Israël fait peser un "risque majeur" sur la stabilité politique, économique et sociale des Territoires palestiniens, a expliqué Romain Nadal.
Israël a décidé jeudi de geler le transfert des taxes aux Palestiniens, dans le cadre d'une série de nouvelles sanctions en représailles à leurs demandes d'adhésion à 15 traités et conventions internationaux.
La France apporte un soutien constant aux efforts déployés par le secrétaire d'État américain pour relancer le processus de paix. Elle est vivement préoccupée par les difficultés que connaissent les négociations entre Israéliens et Palestiniens, a rappelé le porte-parole du Quai d'Orsay.
Les parties doivent respecter leurs engagements et s'abstenir de toute initiative unilatérale susceptible de rompre la confiance nécessaire à la poursuite des négociations, a dit Romain Nadal.
La France encourage les deux parties à rester pleinement engagées dans le dialogue et à tout mettre en œuvre pour préserver et mener à terme ce processus.
Il n'y a pas d'autre voie pour les Israéliens et les Palestiniens que de négocier, que de discuter autour d'une table pour parvenir à un accord de paix. La France fait passer ce même message aux Israéliens comme aux Palestiniens, a poursuivi le porte-parole du Quai d'Orsay.
Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s'est entretenu le 9 avril avec Mme Fadwa Barghouti de la situation de son époux. Il l'avait également reçue en mars 2013.
Mme Fadwa Barghouti est l'épouse du dirigeant du Fatah Marouane Barghouti, emprisonné par Israël depuis 2002.

Des soldats israéliens volent plusieurs milliers de dollars et des bijoux d’une maison palestinienne

Al-Khalil – CPI
Des soldats de l’occupation sioniste ont volé une grande somme d’argent et des bijoux d’une maison palestinienne, dans le village Ethna, du sous-département d’Al-Khalil, au sud de la Cisjordanie.
Des sources palestiniennes ont informé l’agence Quds Press qu’une force de l’armée de l’occupation sioniste a donné l’assaut à la maison de Jaber Al-Timizi. Elle a obligé les membres de la maison à la quitter, afin d’inspecter la maison. Après le départ des soldats, Al-Timizi a découvert la disparition de la somme d’argent et des bijoux.
Les sources soulignent qu’Al-Timizi a porté plainte, en confirmant que les soldats avaient pris une somme d’argent et des chèques de 150 mille shekels, quelque 43 mille dollars au total, et deux cents grammes de bijoux.

L’avancée technologique iranienne inquiète les sionistes

Palestine – CPI
Un rapport du centre israélien des recherches nationales de la ville de Tel Ar-Rabi (Tel-Aviv) a tiré la sonnette d’alarme de la montée en puissance de l’Iran dans les domaines de l’Internet et de l’espace électronique. C’est une nouvelle menace à laquelle "Israël" et le monde occidental doivent faire face, selon le centre, a rapporté le site d’information Walla.
Le directeur de la « guerre électronique » du centre a mis en garde contre les capacités iraniennes dans le domaine de l’Internet. L’année 2013 a été témoin de la capacité de l’Iran qui est devenu un joueur international, le plus actif dans ce domaine.
Le rapport israélien insiste sur le fait que les nouvelles données iraniennes imposent à Tel-Aviv et à toutes les capitales occidentales de bien travailler afin d’arriver à contrecarrer l’avancée iranienne et afin de construire un « dôme d’acier numérique » protégeant "Israël" du danger iranien.

Les sionistes croient au déclin des Etats-Unis

Palestine – CPI
Le professeur Ibrahim Ben Tsvi est un expert israélien en affaires américaines. Les relations américano-saoudiennes sont témoins de la continuation de l’échec du président américain, dit-il. En fait, la Maison blanche n’a pas réussi à mettre en place une alliance assez forte, au Moyen-Orient, afin de contrecarrer l’Iran.
Obama n’a pas réussi à rassurer la capitale saoudienne sur l’amélioration de la position stratégique de l’Iran et sur le fait que l’Iran est sur le point de devenir une puissance nucléaire menaçante. Tout cela signifie la continuation du déclin de l’époque américaine, dit-il tout en se posant la question sur l’effet de ce déclin sur les grands acteurs de la région du Moyen-Orient, l’Arabie Saoudite et l’Egypte en tête, a rapporté la dixième chaîne israélienne.

L’AP convoque et arrête 4 du Hamas

Ramallah-CPI
Les forces de sécurité de l'Autorité ont arrêté trois partisans du mouvement de la résistance islamique "Hamas" et ont convoqué un quatrième de la Cisjordanie occupé, pendant qu’elles ont pris d’assaut le camp de Fara perquisitionné à Tubas et se sont affrontés avec les résidents.
Le mouvement Hamas a déclaré dans un communiqué que le service des renseignements généraux à Ramallah a arrêté le jeune homme Ghanem Al-Alkam du village Safa après les raids de son lieu de travail dans Beitunia, un ancien prisonnier politique à plusieurs reprises au cours de laquelle il a été gravement torturé et a été transporté à l'hôpital.
Le même dispositif a arrêté le prisonnier libéré Rafik Moupharjah après avoir été convoqué pour un entretien, et après un mois de sa libération des prisons israéliennes.
Le «sécurité préventive» a arrêté le prisonnier libéré de Raafat Rabii de Mazraa west, et a convoqué l’étudiant à l'université moderne Ahmad Nouh Harish de Bitounia pour une entrevue le samedi, qui est un prisonnier des geôles israéliennes éditeur et ancien prisonnier politique.
A Hébron, la déclaration a montré que les organes du pouvoir ont refusé de libérer sous caution le prisonnier politique chez la sécurité préventif Hamad Al- Zeer d'Hébron, il est à noter que Zeer est engagé dans une grève de la faim il ya 11 jours, il a été dépensé dans les prisons israéliennes 6 ans.
Les forces de sécurité ont pris d'assaut le camp de réfugiés Fara à l'ouest de Tubas avec des dizaines de voitures, des affrontements ont éclaté entre l’AP et les gens qui se sont opposé à l'assaut d'un certain nombre de maisons et ont arrêté un certain nombre de jeunes gens sans être en mesure de connaître leurs identités .

Gaza : 9 Palestiniens blessés, dont 5 ambulanciers et un journaliste par des tirs de l’occupation

Gaza-CPI
Neuf palestiniens ont été blessés vendredi après-midi, dont cinq ambulanciers et un journaliste par les forces d'occupation et des cas de suffocation par gaz lacrymogène tiré par les forces israéliennes dans le nord de la bande de Gaza .
Des sources locales ont déclaré que des dizaines de Palestiniens ont défilé vendredi après-midi dans une manifestation vers la clôture de séparation de l’est du cimetière des martyrs à l'est de la ville de Jabaliya dans le nord de la bande de Gaza, afin de condamner l'imposition de la zone de séparation, et l'arrivée à la clôture des troupes israéliennes ont tiré en l'air et ils ont tiré des grenades lacrymogènes.
L'agence des nouvelles Quds Press a transmis selon Dr Ashraf Al Qudra, le porte-parole pour le ministère palestinien de la Santé à Gaza, en disant que les blessés en raison de l'affectation des citoyens dans le nord de la bande de Gaza sont cinq travailleurs médicaux étouffés par des grenades lacrymogène, et un journaliste qui a le pied cassé, où il a été bombardé directement par une cartouche de gaz lacrymogène ainsi que trois autres citoyens, ajoutant que les neuf blessés ont été transportés à l'hôpital Kamal Adwan dans la ville de Beit Lahiya.

La division n’empêche pas le travail national

Dr Youssef Razqa

La réunion des ministres des Affaires étrangères  de la Ligue arabe au Caire a pris fin. Les participants ont écouté l’exposé de Mahmoud Abbas. Ils ont pris des décisions dont les plus importantes sont : La décision d’encourager le président de l’Autorité, que le responsable de la crise est Netanyahu, tout en remerciant les efforts de John Kerry. La deuxième décision était l’invitation des gouvernements arabes  de rester fidèles à leurs engagements et de fournir 100 millions de dollars par mois qui seront une garantie pour l’occupation, et les remplacer par l’argent des donateurs et transférer les impôts en cas d’arrêt. La troisième décision est l’encouragement d’Abbas dans la continuation des négociations, la demande auprès de l’Amérique pour continuer son rôle d’entremetteur et de surveillant, sans allusions directes aux négociations avec une possibilité d’accepter une prolongation après qu’Israël aura libéré le 4e groupe de prisonniers.
Ce qui importe Abbas et l’AP dans ces décisions c’est la fidélité envers la décision financière car c’est le cœur de ce dont a besoin l’AP (des leaders arabes). C’est un engagement arabe qui a été décidé lors de l’avant dernier  sommet du Koweit. Malgré cela, l’AP s’est plaint à maintes reprises car les leaders arabes n’ont pas tenu leur engagement. Le Qatar est certainement le seul [pays] qui a tenu son engagement en payant sa part.
Les décisions de la Ligue lors du sommet de la veille n’ont pas apporté de nouvelles mesures. Ils se sont contentés de rappeler l’engagement des pays membres (un simple rappel à l’ordre). La ligue n’a proposé aucun support de travail qui rendrait cet engagement obligatoire. Ici, j’aimerais rappeler les décisions arabes qui ont promis des centaines de millions afin de reconstruire Gaza suite aux guerres de 2008 et 2012, pas un seul centime n’est parvenu [aux palestiniens]  mis à part les dons du Qatar pour Gaza et l’AP, ces dons étaient hors des décisions du sommet. C’est pourquoi, la question qui tracasse l’AP et intrigue tous les palestiniens est : cet argent va-t-il [leur] parvenir un jour ?Et qu’est ce qui assurera leur arrivée ? Car cet argent est ce qui donne à l’AP le pouvoir de survie, et donne au peuple et à l’AP le pouvoir de résister face à Netanyahou.
 Je ne suis pas d’accord avec Abbas concernant les négociations, mais je ne suis pas en désaccord sur la nécessité de percevoir un coup de pouce arabe qui aiderait le peuple palestinien à résister. Il ne faut pas non plus qu’Abbas se taise sur le blocus de Gaza, car la levée du blocus est une force pour la résistance du peuple et c’est un vaste domaine pour l’administration des dossiers nationaux jusqu’à ce que la division prenne fin et que l’unité reprenne du service.
Abbas a montré les dossiers de négociations aux leaders des pays arabes, parmi ces pays il y en a qui sont en désaccord avec Abbas, c’est le cas des Emirats et de l’Egypte. Mais le désaccord n’empêche pas Abbas de se réunir avec eux et de leur exposer les détails des négociations. Pourquoi ne fait-il pas la même chose avec le Hamas, le Jihad [Islamique] et les autres factions ? Pourquoi ne se réunit-il pas avec eux et leur montre le détail des négociations, et leur expose sa vision future d’après cette crise et écoute leurs propositions ?
Le cercle du travail national s’agrandit comme les réunions communes malgré la division et la divergence des membres concernant les projets politiques. Le travail solitaire, les décisions solitaires rétrécissent le cercle de travail national et handicape la réconciliation et la complicité. En fin de compte, les décisions solitaires n’apportent aucun bienfait ni pour celui qui le prend ni pour la patrie Nous avons besoin d’une complicité nationale, surtout dans les affaires  politiques qui sont la base de toutes les affaires  

L’occupation réprime des manifestants à Qaryout

Naplouse-CPI
Les forces d'occupation sioniste ont réprimé cet après-midi sur des centaines de fidèles qui ont effectué la prière du vendredi sur leurs terres confisqués, dans la région du village d'Abarh au sud de la ville de Qaryout, au sud-ouest de la ville de Naplouse dans le nord de la Cisjordanie.
Les témoins ont transmis au journaliste du «Centre d'information palestinien » : "Les forces d'occupation après la fin de la prière, ont jeté sur les citoyens palestiniens des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes alors qu'ils partaient ouvrir la rue de la ville qui a été fermée par les forces d'occupation après la confiscation des terres environnantes, ce qui est dans la ville qui est relié à la ville de Ramallah " .
Les témoins ont ajouté que « sans prévenir, les forces d'occupation israéliennes ont commencé a tirer vers les citoyens avec des gaz lacrymogènes et des bombes assourdissantes, et elles ont signalé des dizaines de cas de suffocation dans leurs rangs, comme les agressions, en battant, une partie des citoyens qui se sont mis devant les patrouilles sioniste, et elles ont fini par l’arrestation d’une partie des citoyens. »
Des centaines de citoyens ont effectué la  prière du vendredi sur leurs terres confisqués, dans la zone de Abarh, où l’Imam a souligné "la nécessité de rester attaché à la terre, qui est l'une des constantes que nous ne devrons pas à mépriser mais plutôt la défendre. "
Les autorités d'occupation ont annoncé il y a quelques jours le régime de la confiscation de milliers d'hectares au sud de la ville Qaryout  pour les transformer en un jardin du patrimoine pour les colons sionistes, qui sont pour la plupart situés dans le territoire de la commune qui se trouvent dans le village d’Qaryout et le village voisin de Jalud.

L’occupation attaque le camp de réfugiés d'Aida

Ramallah-CPI
L'armée sioniste d'occupation a pris d’assaut vendredi soir 11 avril, le camp de réfugiés d'Aida, au nord de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie occupée, sous des tirs de gaz lacrymogène vers les citoyens.
 Des sources locales ont expliqué que des affrontements ont éclaté dans le camp après l'assaut, alors que les forces d'occupation ont inondé les maisons du camp avec des gaz lacrymogènes, ce qui a blessé et asphyxié de nombreux citoyens.
Il y avait des rumeurs persistantes sur l'enlèvement d'un citoyen du camp par l'occupation, après avoir été grièvement blessé

L'occupation prétend avoir peur des opérations de revanche des colons en Cisjordanie

Jérusalem occupée – CPI
Des milieux militaires israéliens en Cisjordanie occupée ont exprimé leur peur de la tentative des colons d'effectuer une opération stratégique du "Prix à payer" contre des objectifs palestiniens, en particulier dans la région du sud de Naplouse, où la colonie "Yitzhar" se trouve.
Il est à noter que l'armée israélienne a récemment contrôlé l'école d'extrême "Youest est encore vivant".
La dixième chaîne israélienne a prévu dans un programme hebdomadaire diffusé le vendredi que l'un des scénarios probables est que les colons mettent le feu à une mosquée ou d'ouvrir le feu sur les fidèles comme le massacre d'Hébron en 1994.
La chaîne a déclaré qu'une telle opération causera un changement dramatique dans la position du monde envers Israël et les colonies en Cisjordanie et conduira à l'effondrement de l'image de l'Etat hébreu dans le monde entier.
De son côté, l'analyste des affaires palestiniennes, Avi Zakharouv, a prévu la continuation des attaques des colons dans la ville de Naplouse, soulignant que l'armée israélienne a perdu le contrôle sur les colons en Cisjordanie.

Jénine : deux citoyens blessés par les balles de l'occupation

Jénine-CPI
Deux civils ont été blessés vendredi soir (11.4), par les balles de l'occupation sioniste, près du poste de contrôle de Jalama au nord de Jénine, et ils ont été transportés à l'hôpital public pour y être soignés.
Des sources locales ont déclaré que les forces israéliennes ont tiré sur deux jeunes Gelamna Mohammed Abdullah et Abu Ghali Abdullah Akram, lorsqu’ils se sont approchés du point de contrôle de Jalama sans risque sur la force militaire. Ils ont été blessés et leur état est stable.
Les sources ont souligné que la zone entourant le point de contrôle de Jalama est tendue depuis trois jours et les forces d'occupation tentent d'imposer un fait accompli pour empêcher d'approcher de la barrière .

Campagne pour empêcher Livni d'entrer en Grande-Bretagne le mois prochain

Londres – CPI
Le journal "Al-Quds Al-Arabi" a cité du journal "Jewish Chronicle" publié vendredi à Londres que des militants anti-Israël ont appelé un certain nombre de députés britanniques à faire pression sur la ministre de l'Intérieur, Theresa May, dans une tentative d'empêcher Livni d'entrer dans les territoires britanniques.
Les militants souhaitent que les députés puissent convaincre la ministre May de publier un ordre d'interdire Livni d'entrer dans les territoires britanniques.
Le journal a souligné que Livni va visiter la Grande-Bretagne le 15 Mai prochain, en répondant à l'invitation d'une organisation juive de bienfaisance.
Le journal a attribué au porte-parole du ministère britannique de l'intérieur, en disant : "Nous ne pouvons pas commenter des cas individuels et nous ne discuterons pas si les députés ont contacté le ministre May".
Il est prévu que les organisateurs de la campagne de solidarité avec Palestine et le groupe de l'action palestinienne à Londres organisent une manifestation dans le centre de Londres le jour de la visite de Livni pour exprimer le refus de la visite

L’Entité sioniste obtient un contrat d'armement américain d’un montant de 2 milliards de dollars

Jérusalem - CPI
Le journal sioniste Yediot Aharonot a révélé que le ministre de la Guerre sioniste, Moshe Yaalon, a reçu un soutien de son gouvernement de 2 milliards de dollars pour l'achat de matériel militaire sous l’approbation du ministère américain de la Défense, le Pentagone.
Il a souligné que l'accord comprend un type particulier d'avions « V - 22 Osprey à rotors basculants » qui combine la capacité de décoller et d'atterrir verticalement comme un hélicoptère et vole à grande vitesse.
Selon Yediot Aharonot, l'entité sioniste sera le premier importateur de la région pour ce type d'avion.

Des soldats israéliens portent des tee-shirts avec des slogans menaçant les habitants de Naplouse

Naplouse-CPI
Des soldats de l'occupation sioniste ont porté des tee-shirts sur lesquels il est écrit "chaque mère arabe doit savoir que le sort de ses enfants est entre nos mains – Naplouse nous arrivons", selon le journal local sioniste Yediot Aharonot dans son édition de vendredi.
L’un des officiers et deux soldats ont été licenciés - selon le journal - pour avoir portés ces tee-shirts, tandis qu’une force d’armée a perquisitionné le lieu de l'impression de ces tee-shirts pour savoir la quantité qui a été imprimée et la confisquer.
Le journal a ajouté que les soldats qui portaient ces tee-shirts se préparaient à entrer en service dans la ville de Naplouse.
Il apparaît sur ​​ces tee-shirts avec l'expression mentionnée un soldat masqué portant son fusil dans une main et l'autre main tenant le minaret d’une mosquée appartenant à un village arabe.

Bethléem: L'occupation blesse et enlève un jeune homme du camp d'Aida

Bethléem – CPI
Des témoins oculaires ont déclaré à notre correspondant que les soldats israéliens ont ouvert le feu d'une courte distance sur le jeune homme Hamza Mohamed Batah (20 ans) et lui ont touché avec une balle réelle au pied et une autre à la tête, où son état de santé a été décrit comme très grave.
Des témoins oculaires ont déclaré que l'occupant israélien a empêché les habitants du camp et le Croissant rouge d'atteindre le jeune pour lui ont fourni le médicament, où les soldats israéliens ont attaqué l'épouse du député Mohamed Khatib, avant avoir enlevé le jeune et emmené vers une direction inconnue.
Les forces armées occupantes ont déjà pris d'assaut le camp d'Aida au milieu du lancement des bombes du gaz lacrymogène intensivement, le vendredi soir, ce qui a causé de violents affrontements entre les jeunes hommes et les forces armées occupantes qui ont occupé les toits des maisons et ont intensivement lancé les bombes du gaz sur les citoyens palestiniens.

Des dizaines de blessés dans plusieurs affrontements à Ramallah et à "el-Bireh"

Ramallah – CPI
Des dizaines de palestiniens ont été blessés vendredi (11/4) par des balles en caoutchouc et plusieurs autres ont été victimes de suffocation, après le déclenchement de violents affrontements dans plusieurs régions de Ramallah et el-Bireh.
Notre correspondant a rapporté que des affrontements ont éclaté dans la vieille ville de Beitunia près de la prison d'Ofer, au sud de la partie occupée de Ramallah, où l'occupation a utilisé des balles réelles, des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour réprimer les manifestants, blessant un certain nombre d'entre eux. Certains ont été transportés à l'hôpital.
Dans le village de Nabi Saleh, les forces israéliennes ont arrêté deux jeunes filles après la fin de la marche hebdomadaire, tandis que l’occupation a prétendu qu’elles ont jeté des pierres sur les forces d'occupation.
Les forces armées de l'occupation ont réprimé la marche effectuée après la prière du vendredi par des lancements violent de gaz lacrymogène en direction des manifestants.
D'autre part, des manifestants en colère ont mis le feu à la tour militaire de l’armée occupante sur le point de contrôle d'Atara au nord de la ville de Bir Zeit.
Les témoins oculaires ont expliqué que des dizaines de jeunes hommes sont arrivés dans la région et ont ramassé les pneus puis les ont brulés sous la tour de l'armée israélienne, ce qui a nécessité l'intervention des forces d'occupation pour éteindre le feu puis l'éclatement de conflits dans la région conduisant à la prise d’assaut des patrouilles occupation de la ville de Bir Zeit, mais aucune blessure ou dommage n’a été signalé.
Les forces armées de l'occupation ont aussi réprimé la marche hebdomadaire de Bil'in et ont lancé des gaz lacrymogènes causant la suffocation de dizaines de personnes.
Le soir, des affrontements ont éclaté dans la ville de Silwad à l'est de Ramallah où les forces israéliennes ont réprimé une manifestation de dizaines de personnes qui protestaient contre les décisions de l'occupation de confisquer des centaines de dunums de terres de la ville afin de construire une station d'épuration de la raffinerie pour la colonie d’Ofra , au sud de la ville.

L’occupation prend d’assaut Jénine et les colons menacent les agriculteurs à Hébron

Jénine – CPI
Les forces d'occupation sionistes ont pris d'assaut, tôt le matin du samedi (12/4), le quartier est de la ville de Jénine, au nord de la Cisjordanie occupée, le quartier Marah et Marah Saad et ont lancé des opérations de ratissage tirant des bombes assourdissantes.
Des sources de sécurité ont déclaré à notre correspondant que les forces israéliennes ont pris d'assaut la région de Suetat et les soldats se sont déployés massivement dans le voisinage de la colonie évacuée de Kadim. Ils ont ensuite commencé à effectuer des travaux de contrôle dans la zone.
Les forces occupantes ont installé un poste de contrôle de surprise samedi matin sur la route de Jénine - Yaabod, et ont procédé à arrêter les véhicules et vérifier les identités des citoyens.
D'autre part, les colons sionistes ont menacé samedi matin (12/4) d’effectuer des visites à des agriculteurs palestiniens dans deux régions, au sud d’Hébron, en Cisjordanie occupée.
Des témoins ont déclaré à notre correspondant que des dizaines de colons sionistes - dont certains étaient armés d'armes légères - ont fait irruption dans les terres agricoles dans la région de la ville de Khirbet Jmaren à Sourif et la région de Marii à la ville de Halhoul au nord d'Hébron.
Des témoins ont déclaré que les colons ont commencé à crier, à terroriser les agriculteurs et à les menacer prétendant que cette terre est à eux et qu’ils la reprendront plus tard.
Il est à noter que de grands groupes de colons se promènent le samedi dans les montagnes de la Cisjordanie, attaquent les citoyens et expulsent. Ils n’osaient pas à faire cela avant l’arrivée de l’AP.