lundi 19 octobre 2009

La cassure entre la Turquie et Israël sert la Palestine

dimanche 18 octobre 2009 - 21h:51

Mel Frykberg
IPS



Le refroidissement des relations de la Turquie avec Israël va de pair avec leur amélioration avec le monde arabe et musulman ; cette évolution devrait avoir un impact positif sur la politique palestinienne.

(JPG)
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan

« Les Turcs semblent opérer un changement de politique majeur dans la région alors qu’ils voient l’Est comme une possible alternative à leurs relations avec l’Ouest, particulièrement au vu de leurs difficultés à rejoindre l’Union européenne, » dit le Dr Samir Awad de l’université de Birzeit, près de Ramallah.

« Les relations de plus en plus tendues de la Turquie avec Israël et sa sympathie grandissante pour la cause palestinienne pourraient avoir une forte influence sur les Européens, les Américains et les pays arabes, » dit Awad à IPS.

« La Turquie, pays musulman laïc, entretient des liens forts avec le monde musulman et arabe. Dans le même temps, elle a des liens étroits avec les Etats-Unis, qui la considèrent comme un allié régional et stratégique. Elle est aussi quelque peu respectée par l’Occident pour sa laïcité et sa démocratie, bien que non sans faille. »

Les relations turco-israéliennes se sont brusquement détériorées quand la Turquie a exclu Israël d’une manœuvre militaire qui était prévue avec les autres membres de l’OTAN (organisation du traité de l’Atlantique Nord). Cela a provoqué la consternation dans les cercles diplomatiques et gouvernementaux israéliens qui considèrent la Turquie comme l’allié musulman d’Israël le plus puissant dans la région.

Aggravant encore les choses pour Israël, la Syrie a annoncé mardi qu’elle allait mener des manœuvres militaires plus importantes encore avec la Turquie. Un exercice militaire commun entre les deux pays a déjà eu lieu cette année.

Le bombardement intensif de Gaza par Israël au début de l’année a marqué un tournant. Le gouvernement turc a dû répondre à son opinion publique, écoeurée par l’agression militaire d’Israël sur le territoire côtier. Même l’armée turque qui a entretenu par le passé des liens étroits avec l’armée israélienne n’a pu ignorer l’agression.

La dernière évolution, avec un gouvernement de droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu qui amplifie la judaïsation de Jérusalem-Est, porte atteinte au culte musulman à la mosquée Al-Aqsa et poursuit les constructions dans les colonies, n’a fait que cimenter la position de la Turquie.

Anat Lapidot-Firilla, de l’université hébraïque de Jérusalem, soutient dans le quotidien israélien Ha’aretz que la Turquie se verrait bien le chef de file du monde musulman sunnite.

La Turquie « assume un lourd héritage de ses ancêtres de l’Empire ottoman, une mission qui implique de promouvoir la paix et la stabilité régionales autant que la prospérité économique, » dit Lapidot-Firilla.

La Turquie a entretenu des liens solides avec les politiques et les militaires israéliens, et la dégradation de leurs relations vient s’ajouter à un élan international qui monte à l’encontre d’Israël en raison de sa politique contre les Palestiniens et du massacre dans la bande de Gaza.

« Les Turcs pourraient faire pression sur les Israéliens pour réduire leur violence à l’égard des Palestiniens, car Israël tient à ses relations stratégiques avec la Turquie. Les Palestiniens ne peuvent qu’en tirer avantage », dit Awad à IPS.

« La Turquie pourrait également exercer une influence sur les Américains pour qu’ils pèsent sur leur allié israélien » dit Awad. Les Etats-Unis voient dans la Turquie un rempart contre ce qu’ils considèrent comme un croissant de l’extrémisme avec l’Iran, l’Iraq, la Syrie, le Hezbollah et le Hamas.

« Il est également possible que les Turcs incitent les dirigeants du monde arabe à donner plus et autrement que du bout des lèvres à la cause palestinienne. Les Turcs se sont fait un exemple moral en agissant par l’action diplomatique contre Israël, une action qui représente plus que l’Egypte et la Jordanie, qui ont un traité de paix avec Israël, n’ont jamais fait », ajoute Awad.

La Turquie se propose de défendre un certain nombre de résolutions en faveur des Palestiniens dans des forums régionaux et internationaux. Notamment au Conseil de sécurité des Nations unies, à l’Assemblée générale des Nations unies, au Conseil des Droits de l’homme à Genève.

La Turquie a également participé à une récente rencontre de l’Organisation des pays islamiques et à une session de la Ligue arabe où, inévitablement, Israël était à l’ordre du jour.

« Alors que la Turquie a déjà, dans le passé, soutenu des résolutions propalestiniennes dans ces assemblées, je pense qu’elle fera entendre sa voix plus fort à l’avenir et qu’elle fera pression plus fermement, » dit Awad.

Enfin, les Turcs peuvent encore aider à peser sur les discussions futures pour l’union palestinienne au Caire, alors que le Hamas et le Fatah semblent incapables de franchir le pas d’eux-mêmes.


* Mel Frykberg est journaliste australien de Sydney, il est basé au Moyen-Orient. Il a travaillé au Moyen-Orient pendant des années, notamment au Caire, à Jérusalem, à Beyrouth, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, ainsi que dans d’autres pays de la région. Et en Afrique.

Ramallah, le 14 octobre 2009 - IPS - traduction : JPP

Les Palestiniens fustigent un Abbas incompétent

dimanche 18 octobre 2009 - 06h:43

Christoph Schult - Spiegel Online



Le président palestinien Mahmoud Abbas se torpille lui-même vis-à-vis de ses partisans en balançant sans cesse entre Israël et les Etats-Unis. Même dans son camp, il est de moins en moins soutenu et on discute déjà d’un successeur possible. Quelqu’un qui pourrait paver la route de la réconciliation entre le Fatah d’Abbas et le Hamas radical.

(JPG)
Abbas voit sa popularité dégringoler...

Laila al-Bukhari a une poignée de main molle. On a du mal à croire que ces mains ont un jour attaché des ceintures d’explosifs à des kamikazes palestiniens.

Laila Al-Bukhari, 32 ans, a été libérée il y a quelques jours, après sept ans et quatre mois passés dans une prison israélienne. Tandis qu’elle parle, elle ne cesse de balayer la pièce du regard, comme si elle voulait s’assurer qu’elle n’est plus dans une petite cellule de la prison de Damun, au sud de Haifa. Elle se trouve bien dans le grand séjour de sa maison parentale, ancienne résidence du gouverneur britannique dans la ville palestinienne de Naplouse, dans les montagnes de Cisjordanie.

La jeune femme porte un pantalon et un T-shirt, ses cheveux auburn sont coiffés en queue de cheval et ses pieds nus chaussés de sandales à semelles compensées. Membre du mouvement séculier du Fatah, elle n’est pas dévote.

Au mur il y a des photos du fondateur du Fatah, Yasser Arafat, et de Mahmoud Abbas, président de l’autorité palestinienne autonome. Dehors, des drapeaux jaunes du Fatah flottent au vent et une affiche montre Abbas proclamant une journée nationale de commémoration des prisonniers palestiniens en Israël.

Toutefois ce n’est pas à son propre parti qu’elle doit sa libération, mais bien aux islamistes du Hamas qui contrôle la bande de Gaza. Le Hamas avait obtenu la libération de 20 détenues palestiniennes d’Israël en échange d’une vidéo montrant le soldat israélien capturé Gilad Shalit. Laila al-Bukhari ne le reconnaît qu’à contrecoeur, mais « oui, le Hamas a agi dans l’intérêt de la nation tout entière quand il a capturé Shalit ».

Dans la ville de Hébron, à 65 km au sud, Heba al-Nacheh pénètre dans le séjour modestement meublé de sa famille. Elle porte une robe en jean qui lui arrive aux chevilles et son visage est encadré par un foulard blanc. Difficile de dire si sa poignée de main est aussi molle que celle de Laila al-Bukhari puisque la religion de Heba al-Nacheh lui interdit de serrer la main à des hommes étrangers.

Elle a 19 ans et est membre du Hamas. En 2006 elle a été arrêtée et accusée d’avoir planifié une attaque à l’arme blanche contre un soldat israélien. Elle dit aujourd’hui avoir été accusée à tort. Selon elle, elle se serait trompée de file à un poste de contrôle de l’armée et aurait été arrêtée uniquement parce qu’elle y était la seule femme à porter foulard.

« L’islam est la solution »

La paix avec Israël ? Jamais, dit Heba al-Nacheh. « La Palestine s’étend de la Méditerranée au Jourdain. Nous n’accepterons jamais une solution à deux états. Ceci est notre pays ». Sur le mur est écrit : « l’Islam est la solution ».

Mais il n’y a pas de photo du dirigeant du Fatah Mahmoud Abbas au mur. Que pense-t-elle de lui ? Elle secoue la tête pour indiquer qu’elle préfère ne rien dire. Son grand-père, Abu Haitham, répond à sa place : « C’est une honte quand des gens trahissent leur propre peuple en exécutant les ordres d’étrangers ».

En ce moment, le Président Abbas semble être télécommandé. Après avoir refusé pendant des semaines de rencontrer l’intransigeant premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, il a finalement accepté, à la demande de Washington, d’assister à un sommet-spectacle embarrassant, pour sauver la mise à Obama. Ensuite on a appris que l’autorité palestinienne d’Abbas, cédant à nouveau à la pression états-unienne, avait voté contre la saisine du rapport Goldstone sur la guerre de Gaza par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Le rapport accuse Israël de crimes de guerre pendant l’opération Plomb Durci en début d’année dans la bande de Gaza.

Dans tous les camps politiques, on demande la démission d’Abbas. Le Hamas a menacé de se retirer des pourparlers de réconciliation avec le Fatah au Caire. « Nous ne pouvons pas nous réunir avec ces criminels » a lancé le dirigeant du Hamas Mahmoud al-Sarah, exigeant que l’Egypte reporte les pourparlers à décembre. Jusque dans les rangs du Fatah on a entendu des appels à la démission d’Abbas. « Le préjudice subi par le président Abbas est très important » a déclaré à Spiegel-Online Nabil Shaath, ancien premier ministre et membre actuel du Comité central du Fatah. Shaath, responsable des pourparlers avec le Hamas, qualifie de « lourde faute » le report du débat sur le rapport Goldstone.

Abbas a été contraint de s’expliquer sur sa politique vis-à-vis du rapport Goldstone. Lors d’un discours dans la ville cisjordanienne de Jénine, il a annoncé la création d’un comité spécial chargé d’enquêter sur les raisons du report du vote sur le rapport de l’ONU.

Une volte-face de dernière minute

C’est avec une colère mêlée de stupéfaction que les Palestiniens assistent à une étonnante autodestruction. Dans la cinquième année de sa présidence, Abbas achoppe et bâcle son chemin dans la jungle diplomatique, comme s’il venait à peine de débuter sur la scène internationale.

Et pourtant, l’intronisation du président Obama avait semblé de bon augure pour les Palestiniens. Dans son discours du Caire en juin dernier, Obama avait promis rien moins qu’une ère nouvelle pour les relations entre Washington et le monde arabe, puis il avait tancé les Israéliens en exigeant qu’ils imposent un gel complet de la construction de colonies juives dans le territoire palestinien, y compris Jérusalem-Est.

C’était le début du tangage diplomatique d’Abbas. Il fit du gel des colonies la condition préalable aux négociations, alors qu’il avait parlé sans moratoire avec le prédécesseur de Netanyahou, Ehud Olmert. Quand Netanyahou se prononça du bout des lèvres pour l’idée d’un état palestinien, le refus d’Abbas de négocier sembla de l’entêtement. Les Américains laissèrent tomber leur demande de gel total des colonies, et Abbas se retrouva soudainement isolé. Il fit volte-face en dernière minute et accepta de rencontrer Netanyahou.

Seul sur la mauvaise piste

Il semble que le numéro un palestinien avait perdu sa boussole intérieure. Au lieu de se concentrer sur l’objectif d’établir un Etat pour son peuple de la manière la plus efficace possible, Abbas s’oriente selon le système de navigation erroné des Américains. Entre-temps, Washington s’est déjà déporté de sa route initiale, puisque Israël lui bloquait le chemin. « L’intégrité d’Abbas est gravement affectée » dit Mahdi Abdul Hadi. Juriste de formation, Hadi a fondé l’organisation Passia il y a 20 ans pour promouvoir le dialogue entre différents groupes palestiniens. La situation a rarement été aussi sombre, dit-il. « Nous assistons à une grave crise de gouvernance ».

Hadi, qui n’est pas un ami du Hamas, privilégie la négociation et s’oppose aux attentats-suicides, mais il fait montre de respect envers les islamistes. Même s’ils ont des divisions internes tout autant que le Fatah, dit Hadi, le Hamas parle au monde extérieur d’une seule voix. Notant que le Hamas est mieux organisé, Hadi décrit la dernière session de pourparlers de réconciliation au Caire il y a quelques mois, quand les islamistes sont arrivés avec des PC et des imprimantes portables. « Ils s’étaient extrêmement bien préparés ».

Les excès au Mont du Temple à Jérusalem ont également bénéficié au Hamas. Israël avait autorisé quelques colons fanatiques à pénétrer sur le Mont du Temple, que les musulmans révèrent et appellent Haram el-Sharif. En différents lieux dans la vieille ville de Jérusalem et à proximité, des dévots musulmans engagèrent des batailles de rue avec la police israélienne. Le chef du Mouvement islamique en Israël, le Cheikh Raed Salah, a appelé à « libérer » la mosquée al-Aqsa des juifs. Comme il l’avait fait lors de la première intifada à la fin des années ’80, le Hamas tente de se placer à la tête du mouvement. Certains parlent déjà de troisième intifada.

« Le Hamas souffre »

Pour cette raison, l’expert politique Abdul Hadi croit que la pression sur la rue palestinienne est à présent tellement forte que Fatah et Hamas seront bien obligés de s’entendre. « Nous vivons maintenant un réveil national » dit-il. La politique israélienne d’oppression instaure de bonnes conditions pour une réconciliation nationale palestinienne » explique Hadi. En outre, ajoute-t-il, le Hamas lui aussi aurait intérêt à un gouvernement d’unité pour vaincre son isolement international. « Le Hamas souffre à cause de la situation à Gaza » dit le négociateur du Fatah Nabil Shaath.. « Le Hamas a besoin d’une solution ».

Il y a deux ans, des Palestiniens détenus en Israël lançaient une initiative de réconciliation. Aujourd’hui ce sont les femmes palestiniennes libérées il y a deux semaines qui plaident pour la réconciliation. « Cette discorde doit cesser » dit Laila al-Bukhari, partisane du Fatah. La partisane du Hamas, Heba al-Nacheh, dit qu’avant leur libération la porte-parole des prisonnières les avait instamment priées « d’appeler à l’unité de notre peuple, une fois à l’extérieur ».

Heba al-Nacheh ajoute que quelques dirigeants du Hamas poursuivent aussi “de sales politiques”. Les discours d’Abbas et du chef du bureau politique du Hamas Khaled Mechaal confirment cette opinion. Au lieu de promouvoir la réconciliation, les deux dirigeants s’entre-attaquent. « Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que prenne fin ce coup d’Etat à Gaza » a menacé Abbas. « Le Fatah mérite de meilleurs dirigeants » dit Mechaal.

C’est pourquoi beaucoup des ex-prisonnières sont sceptiques quant à une réconciliation avec les dirigeants actuels. Il y a aussi des politiciens du Hamas qui profitent de l’occupation, dit Heba al-Nacheh. Ironiquement, elle préfère un homme du Fatah pour remplacer Abbas à la présidence : c’est Marouane Barghouti, dirigeant de la deuxième intifada et qui purge actuellement cinq peines de prison à perpétuité en Israël. « Il est le meilleur homme pour ce poste » dit Heba al-Nacheh « certainement meilleur que celui que nous avons maintenant ».

De nouvelles élections sont prévues début 2010. Suite aux querelles internes des dernières semaines, même les partisans d’Abbas mettent en question sa candidature. « Marouane Barghouti est le plus qualifié pour réconcilier les deux camps » dit Laila al-Bukhari. Mais tout comme sa propre libération, celle de Barghouti dépend de l’habilité à négocier du Hamas. Barghouti est en tête de la liste de prisonniers que les islamistes veulent échanger contre le soldat israélien Shalit.

Mais c’est peut-être bien la seule combinaison qui pourrait surmonter le schisme palestinien : un homme du Fatah comme président, libéré grâce au Hamas.

15 octobre 2009 - Spiegel Online International - Vous pouvez consulter cet article ici :
http://www.spiegel.de/international...
Traduction de l’anglais : Marie Meert

Gaza se reconstruit avec de la boue

dimanche 18 octobre 2009 - 06h:41

Eva Bartlett - The Electronic Intifada,


La technique des briques de boue, qui va au-delà des simples fours d’argile principalement utilisés dans la bande de Gaza pour la construction de maisons, répond potentiellement à certains des besoins des grands chantiers de Gaza.

(JPG)
Le nouveau poste de police en construction avec de la boue
(Eva Bartlett/IPS)


Par un chaud matin d’été, des travailleurs posent des rangées de briques fabriquées avec de la boue pour construire le poste de police de Sheikh Zayed, dans le nord de la bande de Gaza.

« Nous avons commencé le chantier le 20 juin » dit Mohammed al-Sheikh Eid, ingénieur consultant du ministère de l’Intérieur de Gaza. « Comme c’est la première fois que nous faisons une construction de cette importance avec des briques de boue, nous ne savons pas combien de temps il faudra pour le terminer. Peut-être encore deux mois, environ. »

Il est convaincu cependant qu’ils auront fini avant que n’arrivent les pluies d’hiver.

Depuis la fin de la guerre à Gaza, un certain nombre de maisons ont été construites en utilisant de la boue, pour faire des maisons simples, carrées, de deux ou trois pièces. Le nouveau poste de police de Sheikh Zayed est l’un des projets les plus importants et les plus ambitieux.

Un ensemble complexe de chambres voûtées profondes, aux murs épais, apparaît globalement beaucoup plus artistique que l’ancien commissariat carré, en ciment, qui fut bombardé durant les assauts. Une fois terminé, le commissariat fera 550 mètres carré et comprendra sept bureaux de 3,5 m sur 3,5 m et huit chambres de 8 m sur 3 avec le toit voûté.

Contrairement aux nouvelles maisons toutes simples faites en briques de boue à Gaza, avec une finition intérieure montrant une terre craquelée et un revêtement extérieur, rugueux, moucheté de paille, le poste de police est dans sa conception la réplique des élégants immeubles palestiniens traditionnels en pierres ou en briques : des alignements parfaits de briques dessinent les fenêtres et les entrées aux arcs gracieux ; avec des dômes étonnamment réguliers qui recouvrent des pièces et des couloirs voûtés. Le commissariat, d’un seul étage, avec ses multiples terrasses en dômes, semble reprendre l’architecture des maisons palestiniennes de la région de Naplouse à Jérusalem.

Le site, en bordure de la route côtière qui dessert Beit Lahiya, est ouvert et spacieux, il contraste avec, en arrière plan, des immeubles d’habitation en bloc de ciment, construits bien avant le siège israélien de Gaza, quand on pouvait trouver du ciment.

L’ingénieur et conducteur de travaux, Sameh al-Khalout explique le processus de la construction artisanale et à petite échelle.

« Il faut entre une et deux semaines pour que les briques de boue sèchent et soit moulées, » dit-il, en désignant les rangées de briques en train de sécher au soleil. « Chaque brique revient environ à un shekel » (un quart de dollar - 18 centimes d’euro).

Al-Khlaout précise que l’argile est amenée depuis un endroit proche de Beit Lahiya, et la paille est fournie par des agriculteurs locaux. « Nous allons mettre du plâtre sur le toit, pour l’étanchéité et pour le protéger de la pluie. »

Le bois est utilisé uniquement pour le coffrage des voûtes et des fenêtres jusqu’à ce que le mortier d’argile soit durci. Le bois est ensuite enlevé et utilisé ailleurs de la même façon.

En dehors du bois qui sert au coffrage, les matériaux de constructions conventionnels qui sont excessivement coûteux ne sont pas utilisés.

Le ciment de contrebande qui arrive par les tunnels entre l’Egypte et Gaza est jusqu’à dix fois le prix d’avant le siège. Une tonne de ciment coûte 3 400 shekels (850 $ - 617 €), à comparer aux 350 shekels qu’elle coûtait avant juin 2007.

Selon Husam Toubil, du Programme de développement des Nations unies, Gaza a besoin de 50 000 tonnes de ciment pour reconstruire les maisons démolies et de 41 000 tonnes pour les bâtiments publics.

Et pour Al-Khalout, les problèmes vont bien au-delà du manque de disponibilité des matériaux. « Pour la plupart de nos ouvriers, c’est la première expérience d’une construction avec des briques de boue. »

« Maintenant que nous avons à faire venir l’argile, la paille et le gravier, couler le ciment de boue, fabriquer les briques puis construire le poste de police, nous avons besoin de plus d’ouvriers qu’avant quand nous utilisions du ciment. »

Dans une bande de Gaza bouclée où le chômage approche les 50% et la pauvreté est arrivée à 90% - d’après un récent rapport du CNUCED (Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement) -, les ouvriers vont venir braver la chaleur pour gagner 40 shekels par jour (7 €).

Depuis que le siège de Gaza s’est resserré en juin 2007, très peu de matériaux de construction ont pu entrer dans la bande de Gaza, selon le rapport de l’OCHA (Office pour la coordination des affaires humanitaires). Alors que 7 400 camions entraient chaque mois, de janvier à mai 2007, avant les attaques et le siège.

D’après les informations du Relief Web des Nations unies, 3 900 camions de matériaux sont entrés dans Gaza de janvier à mai 2007. Pour la même période en 2009, 6 camions ont été autorisés à entrer. Ils ont apporté des matériaux pour les projets pour l’eau, qui en avaient grandement besoin et dont l’achèvement est attendu depuis longtemps.

Les autorités israéliennes disent que l’interdiction sur les matériaux de construction vise à empêcher le Hamas de se servir des matériaux à « double usage » pour ses activités militaires.

Pourtant, les organismes, les écoles et les centres de santé que ne dirige pas le Hamas sont confrontés aux mêmes restrictions globales sur l’importation du ciment, du gravier, du bois, des tuiles, des tuyaux, de la peinture, du verre et des barres de fer, note le rapport d’OCHA.

La technique des briques de boue, qui va au-delà des simples fours d’argile principalement utilisés dans la bande de Gaza pour la construction de maisons, répond potentiellement à certains des besoins des grands chantiers de Gaza.

A l’est de Gaza ville, dans le district d’al-Shejayia, les ingénieurs ont relevé le défi de construire des bâtiments en briques d’argiles à plusieurs étages : une école de trois étages pour 600 enfants malades est en construction, en utilisant un mélange de briques de boue et de décombres de maisons et immeubles détruits durant les attaques israéliennes.

Selon un article du Guardian, l’ingénieur Maher al-Batroukh et les ingénieurs de l’université ont expérimenté l’argile pour créer des briques solides. Une fois terminée, l’école aura à peu près deux fois la taille du poste de police de Sheikh Zayed, avec les mêmes plafonds en forme de dôme et le même revêtement de plâtre.

Constatant le succès des essais de construction avec l’argile, le ministre Hamas des Travaux publics reprend la même alternative avec des briques de boue, pour des projets de construction de maisons à multiples étages et de reconstruction d’édifices publics démolis.

Si certains trouvent le moyen de contourner l’interdiction israélienne pour pratiquement tout ce qui est nécessaire pour reconstruire Gaza, le siège en cours contre la bande de Gaza continue de frapper la vie quotidienne à tel point que le dernier rapport des Nations unies note que les frontières fermées et les retards dans les autorisations pour les marchandises sont « dévastateurs pour les moyens de subsistance » et provoquent une régression graduelle du développement.

Le rapport OCHA cite en outre les préjudices causés à l’enseignement, notamment le surpeuplement du fait des écoles détruites ou endommagées, et du manque de matériel d’éducation dont l’entrée est interdite ou retardée.

Dans une déclaration d’août 2009, Maxwell Gaylard, coordinateur humanitaire des Nations unies pour les Territoires palestiniens occupés, note que « la dégradation de la qualité de l’eau et le manque d’eau et de bâtiments sanitaires dans la bande de Gaza constituent un déni grave et durable de la dignité humaine dans la bande de Gaza. »

Gaylard, comme l’Association des agences internationales pour le développement (AIDA), note que le refus d’Israël de laisser entrer les équipements et les fournitures nécessaires à la construction, à l’entretien et à l’exploitation de l’eau et des sanitaires depuis juin 2007 a conduit à une « détérioration graduelle de ces services essentiels ».

Evoquant plus loin les destructions causées par les attaques israéliennes, la déclaration indique que les services sanitaires et d’eau dans la bande de Gaza sont à la « limite de l’effondrement », notant que les rares fournitures autorisées étaient « loin d’être suffisantes pour rétablir un fonctionnement normal de l’eau et du système sanitaire. »

Environ 60% de la population n’ont pas un accès permanent à l’eau, note la déclaration. Environ 10 000 personnes dans Gaza n’ont absolument aucun accès à un réseau d’eau. Tout cela, ajouté aux 50 à 80 millions de litres d’eaux usées non traitées, ou partiellement, qui se déversent quotidiennement depuis janvier 2008, ne fait qu’aggraver la crise de l’eau et du sanitaire.

Même si certaines personnes débrouillardes réussissent à construire des maisons en dépit de l’interdiction sur le ciment, ces différents rapports soulignent que les problèmes multiples engendrés par le siège permanent et les attaques israéliennes contre Gaza sont trop nombreux pour être solutionnés seulement par l’improvisation et la boue.

Le Centre palestinien pour les droits humains (PCHR) indique que 60 postes de police ont été détruits ou endommagés durant l’agression israélienne de l’hiver 2008/2009 sur Gaza.

Selon le rapport de l’OCHA d’août 2009, plus de 6 400 maisons ont été détruites ou sérieusement endommagées, et plus de 52 000 ont subi des dommages mineurs sous les bombardements israéliens de cet hiver.

Le rapport OCHA note que le siège conduit par Israël et qui se poursuit sur la bande de Gaza a empêché la reconstruction ou la réparation de 13 900 maisons, dont environ 2 700 qui ont été endommagées ou détruites dans des opérations militaires israéliennes antérieures, et la construction de 3 000 unités de logements prévues pour remplacer les maisons inhabitables dans les camps de réfugiés surpeuplés.

Plus de 20 000 Palestiniens sont encore des déplacés dans la bande de Gaza, avec environ 100 familles qui vivent toujours dans des tentes de dépannage fournies par des agences d’aides.

Le PCHR rapporte également que 215 usines et 700 entreprises privées, 17 universités ou collèges, 15 hôpitaux et 43 centres de santé, ainsi que 58 mosquées, ont été détruits ou endommagés durant les agressions. Et selon les Nations unies, ce sont 298 écoles qui ont été détruites ou endommagées.

Toutes et tous, attendent la reconstruction, tout comme l’économie anéantie de la bande de Gaza.

Sheikh Zayed, bande de Gaza, le 13 octobre 2009 - The Electronic Intifada - IPS - traduction : JPP

La Ligue Arabe: des associations américaines financent les colonisations

18/10/2009 La Ligue Arabe (LA) a accusé certaines associations américaines de financer les colonisations à Jérusalem-est occupée, demandant au président américain de les stopper.
" nous demandons à l'administration américaine de stopper la collecte des fonds et des dons qui sont destiné aux colons et aux colonies israéliennes parce qu'ils contribuent à financer des actions hostile, illégales et entravent l'accès à un accord de paix", a déclaré Mohammad Sobhi, l'assistant du secrétaire général de la LA pour la Palestine et les territoires arabes occupés, lors d'un point de presse avec des journalistes.

Selon Sobhi, la Ligue puise ses informations d'un rapport rédigé par le département de la Palestine et des territoires arabes occupés intitulé:" Des associations américaines exemptes d'impôts financent les colonisations et la confiscation des terres des habitants arabes de Jérusalem AlQuds et de ses vieux quartiers dans la ville sainte".
Le rapport cite à la tête de ces associations, celle dirigée par le millionnaire américain juif Erving Moscovitch, en plus des fonds récoltés par des donateurs américains et qui parviennent par le biais d'associations de colons extrémistes, dont la plus célèbre " Atirat Cohanem".

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=107431&language=fr

Israël en guerre pour sauver son image

Leila Mazboudi

18/10/2009 L'entité sioniste craint surtout pour son image. Gravement entachée par le rapport Goldstone qui l'accuse de crimes de guerre et contre l'humanité, elle part en guerre contre ses séquelles. Rassuré que le veto américain entravera son adoption au sein du Conseil de sécurité, ou sa transmission à la Cour pénale internationale.

Pour cette fin, le mot d'ordre est lancé: " Délégitimer toute partie qui tente d'ôter sa légitimité à Israël", selon les termes du Premier ministre Benjamin Netanyahou lequel consacrera la réunion de son cabinet de ce dimanche pour discuter les effets néfastes de ce rapport et les divers moyens dont il faut user pour le contrer. Il s'agit même pour le gouvernement israélien d'empêcher que le Conseil de sécurité ne soit saisi.
Netanyahou qui a déjà donné ses prescriptions aux parties concernées exige "de veiller à répondre à toute démarche contre Israël et d'assurer qu'Israël n'acceptera nullement de faire l'objet de critiques sans riposter".

Un mécanisme spécial formé de plusieurs représentants des différents ministères israéliens sera mis en place pour mettre au point un plan pour contrer le rapport sur les différentes scènes internationales, a révélé la radio israélienne.
Tsipi Livni, ministre des affaires étrangères israéliennes lors de l'offensive contre la Bande de Gaza s'est également impliquée dans la campagne. Usant de la même rhétorique de délégitimation de celle de Netanyahou, elle a violemment critiqué le Conseil des droits de l'homme, estimant qu'il s'est toujours montré hostile à Israël, et accusant le rapport de s'être basé sur des considérations politiques et non objectives. Elle s'est également adressé aux pays de l'Union européenne leur demandant d'amender leurs lois, à l'instar de l'Espagne, eu vue d'interdire toute poursuite judiciaire contre des Israéliens, politiques ou militaires.

Le rapport Goldstone a accusé l'entité sioniste d'avoir commis des crimes de guerre et contre l'humanité lors de son offensive "Plomb durci" contre la bande de Gaza. Il l'accuse aussi d'avoir procédé à des destructions injustifiées de l'infrastructure de la Bande et d'avoir pris des civils comme boucliers humains.
25 pays, dont la Russie et la Chine ont approuvé le rapport; six pays ont voté contre, dont les États-Unis, tandis que 11 pays se sont abstenus de voter dont la France et la Grande Bretagne.

Malgré son importance, il risque d'avoir le même sort que les précédents documents qui ont accusé Israël. Vu que les décisions de sanctions, ou du saisissement de la Cour Pénal internationale reviennent au Conseil de sécurité.
Là-même où l'entité sioniste détient à sa disposition un veto américain qui lui est fidèle presque sans faille. Consacrant indéniablement son impunité inébranlable.

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=107453&language=fr

Israël interdit l’entrée de caravanes à Gaza et l'Egypte bloque un convoi d'aide humanitaire

Gaza - 18-10-2009
Par Saed Bannoura
Les autorités israéliennes ont interdit l’entrée de caravanes données par le Croissant rouge turc pour abriter quelques habitants de la Bande de Gaza qui ont perdu leurs maisons dans les bombardements israéliens, pendant la guerre d’Israël contre Gaza.

Le quotidien britannique The Independant a rapporté samedi qu’en février dernier, le Croissant rouge turc avait obtenu un permis d’Israël de transférer des caravanes pour 488 habitants, sur les 20.000 qui ont perdu leurs maisons. Il ajoute que la plupart des habitants de la Bande de Gaza qui ont perdu leurs maisons à cause des bombardements israéliens vivent maintenant dans des hébergements temporaires surpeuplés ou chez des membres de leurs familles, alors que d’autres vivent sous des tentes dans les ruines de leurs maisons.
Au moins 22.000 maisons ont été partiellement ou totalement détruites pendant la guerre. Plus de 1.600 Palestiniens ont été tués, et environ 5.000 blessés.

Un convoi d’aide humanitaire toujours coincés en Egypte
IMEMC

Un convoi d’aide humanitaire envoyée par différents groupes de plusieurs parties d’Europe est toujours coincé dans le port égyptien de Bour Sa’id, les autorités égyptiennes ne l’autorisant pas à entrer en Egypte pour continuer sur le terminal de Rafah.
Des dizaines d’activistes de France, Belgique, Allemagne et Grande-Bretagne sont arrivés en Egypte il y a quelques jours pour prendre part au convoi « Miles of Smiles ».
Les organisateurs rencontrent les autorités égyptiennes pour s’assurer que l’aide parvienne à Gaza.
Jamal Al-Nunu, représentant de la Société arabo-allemande, a dit que les organisateurs ont été surpris lorsque les autorités égyptiennes leur ont dit qu’ils pourraient faire route de Bour Sa’id au port d’Al-Arish au lieu du port de Rafah.
Al-Nunu a dit que les militants considéraient cette décision comme un chantage ou une condition irréaliste posée par les autorités égyptiennes pour empêcher l’aide d’atteindre Gaza.
Il a ajouté que l’aide humanitaire est chargée sur 60 camions et que tout déplacer de Bour Sa’id à Al-Arish demanderait des semaines.
Les camions transportent des centaines de fauteuils électriques et des minibus pour transporter les étudiants handicapés.
Le convoi d’aide a été organisé par une fondation britannique appelée «Partners for Peace and Development », en coopération avec le Comité International pour briser le siège, dirigé par l’ancien Premier ministre libanais, le docteur Salim Al-Huss.
Source : IMEMC

Tromperie, bourrage de crâne et bobards

Israel - 18-10-2009
Par Gilad Atzmon
Moins d’une semaine après l’annulation d’un exercice aérien militaire conjoint avec Israël, la chaîne de télévision turque d’Etat, TRT1, a diffusé « Ayrılık » (Séparation), une nouvelle série télévisée qui donne une vision réaliste de l’opération militaire génocidaire d’Israël contre la bande de Gaza, au mois de janvier.







Caricature de Benjamin Netanyahu sur Al-Ahram : "Par la tromperie, la guerre tu feras" (devise du Mossad).






Les Israéliens ne sont pas contents. « La diffusion de cette série est un cas grave d’incitation à la haine sponsorisée par un gouvernement… », a déclaré ce matin le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman. « Une série télévisée telle celle-là, qui ne présente pas le moindre rapport avec la réalité, présente les soldats de l’armée israélienne sous les traits d’assassins d’enfants innocents… »
Je me demande s’il ne faudrait pas rappeler à Lieberman, qui est, comme par hasard, un partisan enthousiaste de l’épuration ethnique et un raciste judéo-suprématiste assumé, que la réalité sur le terrain, en janvier, avait « suffisamment à voir » pour pouvoir constituer une enquête pour crime de guerre et crime contre l’humanité. L’opération a causé plus de 1 400 morts. Elle a laissé derrière elle aussi des milliers de blessés, en majorité des enfants, des femmes et des vieillards. Cependant, pour une fois, Lieberman a su lire la carte : la série de la télévision turque dépeint bien, en effet, les soldats israéliens sous les traits d’assassins d’enfants, de femmes et de vieillards, car c’est exactement ce que sont les soldats israéliens, et c’est exactement ce qu’incarne Israël, politiquement, symboliquement, idéologiquement et dans la pratique.
Bien que Lieberman tente de rassurer ses partisans israéliens, et même s’il y parviendra sans doute, ses chances de faire monter les pressions contre la télévision et le gouvernement turcs sont très limitées. A l’heure qu’il est, tout le monde sait bien qu’Israël n’est pas autre chose que l’installation d’un Etat réservé aux seuls juifs sur une terre volée : la Palestine.
Comme de juste, nous passons beaucoup de temps à écrire et à analyser le conflit israélo-palestinien. Les faits, sur le terrain, sont pourtant très simples. Le sionisme est une idéologie qui est inspirée par le pillage de la Palestine. Israël a mis en pratique le vol de la Palestine et des Palestiniens. Nous parlons ici d’un projet de revivification nationale qui est en train de se réaliser au détriment d’un autre peuple. C’est un projet criminel, inspiré de manière inhérente par la Bible et un projet amoral et cleptomane de « retour au pays ». C’est une combinaison létale de certaines interprétations mortifères de l’Ancien Testament alliée à un présent amoral. La seule question que l’on doive poser aujourd’hui est de savoir comment les sionistes ont-ils réussi à s’en tirer à si bon compte ? Comment peuvent-ils continuer à s’en tirer sans dommage en dépit de leurs pillages, de leurs bombardements au phosphore blanc et de leur accumulation d’armes nucléaires ?
La réponse à cette question est la suivante : ils ont pu le faire par la tromperie, et grâce à leurs mensonges.
Voici de cela quelques semaines, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu agita devant l’Assemblée de l’Onu les protocoles de la Conférence de Wannsee, suggérant qu’il détenait la « preuve de l’extermination des juifs européens par les nazis ». Avec son art consommé de la comédie, il a exigé l’empathie des nations : « S’agit-il là de mensonges ? », s’est-il écrié.
Gros problème : bien que les documents qu’il a exhibés devant l’assemblée fussent authentiques, il ne faisait, en réalité, que réciter le couplet sioniste habituel. Le protocole de Wannsee fait allusion, d’une manière très générale, à la déportation de l’ensemble de la population juive d’Allemagne et des territoires occupés par l’Allemagne, vers l’Est. Bien que document évoque une « solution finale », la véritable « solution » qu’il ait jamais préconisée diffère du tout au tout de l’interprétation communément mise en avant par la narration sioniste de la Shoa. Le protocole de Wannsee a trait, fondamentalement, à un plan sinistre visant à faire périr d’épuisement les juifs déportés, contraints à des travaux forcés, notamment sur le réseau routier.
Autant le document de Wannsee est accablant, autant sa pertinence dans l’historique de l’holocauste est extrêmement limitée, ce « plan de Wannsee » ne s’étant jamais concrétisé dans un quelconque réel programme opérationnel. Il n’a, de fait, rien à voir avec l’historicité de l’extermination de juifs, connue sous le nom de Shoah. Il ne planifie en rien de quelconques camps de concentration, ni de quelconques chambres à gaz. En tant que document juridique, il ne proue rien d’autre que les inclinations générales des nazis. En tant que document historique, il ne « démontre » en rien la Shoa et l’extermination des juifs ; il ne fait qu’affirmer que le régime nazi s’était juré de faire de l’idée d’une Allemagne Judenreine (libre de juifs) une réalité. Toutefois, c’est là un fait bien établi et largement reconnu, même par la plupart, sinon la totalité, des révisionnistes de l’Holocauste. Autant Netanyahu voulait insister à redonner à l’Holocauste un supplément de crédibilité, autant il n’a rien fait d’autre qu’agiter un bout de papier relativement insignifiant devant les nations du monde. Inutile de préciser qu’il a réussi son coup. Toutefois, bien plus crucial est le fait que le Protocole de Wansee définit un programme qui ne diffère pas considérablement du projet de Lieberman, mortel pour les Palestiniens.
En réalité, c’est l’Etat juif qui assassine en masse des Palestiniens et réduit à la famine ceux qui survivent. De plus, il est très intéressant aussi de réfléchir aux questions suivantes : comment se fait-il que le leader de l’Etat juif soit là, devant les nations du monde entier, en train de raconter ses bobards, en pleine lumière, tant au nom d’Israël qu’à celui du peuple juif ? Que pouvons-nous déduire du fait qu’un dirigeant israélien tente d’embobiner la totalité de l’Assemblée de l’Onu ? Comment se fait-il qu’un Premier ministre israélien réussisse à détourner avec une telle facilité l’attention de ses propres crimes contre l’humanité, qui sont consigné, pour l’instant, dans un document historique relativement insignifiant ? Bref : comment peut-il s’en tirer à si bon compte ?
La réponse est sans doute tout ce qu’il y a de trivial. Comme dans le cas du leitmotiv du Mossad, ils mènent leur guerre au moyen de la tromperie. C’est l’ensemble du projet de renaissance juive qui est fondé sur un paquet de mensonges. L’ensemble du récit du « retour au pays » des juifs n’est rien d’autre qu’un crime collectif perpétré en plein jour et fondé sur une fausse argumentation et sur des mensonges, là encore. Initialement, les sionistes trompaient leurs coreligionnaires juifs. Mais au fil du temps, ils ont étendu leur tactique. Durant très longtemps, ils nous ont embobinés, tous autant que nous sommes. Les Israéliens et les sionistes sont nés dans le mensonge et ils vivent à travers un mensonge ; ils ont donc tendance à croire qu’ils peuvent s’en tirer à bon compte avec leurs mensonges et leurs tromperies. Il faut reconnaître la réalité, aussi triste soit-elle : les dirigeants mondiaux marchent. Comme nous le savons, aucun dirigeant du monde n’a mis en cause les bobards de Netanyahu à l’Onu. Plus dérangeant est le fait qu’aucun historien ou aucun intellectuel ne s’est donné la peine de faire observer au Premier ministre israélien que le Protocole de Wannsee décrit avant toute chose sa propre politique, qu’il applique chez lui.
Très rares sont les dirigeants du monde à avoir le courage de s’opposer à l’opération de bourrage de crâne des sionistes. Récemment, nous avons vu le courage de l’Iranien Mahmud Ahmadinejad, du Vénézuélien Hugo Chavez et du Premier ministre turc Tayyip Erdoğan. Cela ne fait pas lourd, face aux atrocités colossales qu’a perpétrées l’Etat juif. Mais c’est mieux que rien.
La bonne nouvelle, c’est que l’Humanisme et l’Humanité ne sont pas exactement les qualités dont disposeraient, aujourd’hui, les hommes politiques ou ceux qu’il est convenu d’appeler les « leaders mondiaux ». En réalité, c’est nous, qui les détenons. Nous, les membres de l’espèce humaine, nous les gens, qui sont les témoins du mal en train d’émerger. La Véritable Humanité et l’Humanisme découlent de la gentillesse et d’une aspiration à l’éthique et à la sincérité. Dans la plupart des cas, ce sont en réalité les artistes et les gens ordinaires qui font de l’Humanisme un message vivant. Nos interventionnistes élus, pour quelque raison, insistent à nous entraîner dans toujours plus de guerres sionistes au nom de l’Holocauste, de la démocratie et de la libération.
De manière on ne peut plus tragique, nos dirigeants occidentaux sont encore réduits au silence, ou au minimum « fascinés » par les bobards sionistes. Mais cela ne devrait plus être pour nous une préoccupation majeure. La félonie des idéologies (de gauche, de droite et du centre), des hommes politiques et des institutions de l’Occident est un fait établi. Le fait qu’ils soient les victimes des mensonges sionistes n’est apparemment qu’un symptôme parmi de bien trop nombreux symptômes. Non seulement la vérité vaincra ; de fait, elle est déjà en train de l’emporter. L’identification du bourrage de crâne sioniste est en train de se généraliser. Tandis que le nuage brumeux de la brutalité sioniste est en train de s’étendre, nous sommes tous en train de développer une aspiration croissante à un minimum de rayons de vérité et de grâce. Nous commençons à comprendre qu’ils font leurs guerres au moyen de la tromperie. Ils peuvent encore remporter quelques victoires à la Pyrrhus supplémentaires, mais une chose est sûre : ils sont en train de perdre la guerre.

Plusieurs commandants du Corps des gardiens sont tombés en martyre dans un attentat suicide

Téhéran.Irna. 18 Octobre 2009.

Politique. Iran.

Plusieurs commandants du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGR) sont tombés en martyre dans un attentat suicide dans le sud-est du pays.

Une vingtaine de personnes, dont plusieurs hauts commandants des Gardiens de la révolution, ont été tuées dimanche dans un attentat suicide perpétré dans une ville du sud-est de l'Iran frontalière du Pakistan.

Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier de ces dernières années contre le corps d'élite des Gardiens de la révolution.

Quelques 20 personnes ont été tuées, dont des chefs de tribus de la province du Sistan-Balouchistan dans cet attentat qui aurait également fait une quarantaine de blessés.

Cet attentat terroriste s'est produit à 08H00 (04H30 GMT) dans la ville de Pishin, à la frontière avec le Pakistan, alors que les commandants des Gardiens de la révolution participaient à une réunion avec les chefs de tribus de la province du Sistan-Balouchistan.

Dans cette action terroriste, le général Nour-Ali Shoushtari, l'adjoint du commandant de l'armée de terre des Gardiens de la révolution, le général Mohammad-Zadeh, commandant des Gardiens de la révolution pour le Sistan-Balouchistan, le commandant des Gardiens pour la ville d'Iranshahr (sud-est), et le commandant de l'unité Amir-al Momenin sont morts en martyr.

Un homme portant des explosifs sur lui les a fait exploser lors d'une réunion des chefs de tribus de la province avec les commandants des Gardiens de la révolution.

"Aucun groupe n'a revendiqué l'attentat", a déclaré l'adjoint du chef de la justice de la province du Sistan-Balouchistan.

Dans un communiqué, le corps des gardiens de la révolution a déclaré que "l'oppression mondiale a provoqué les éléments à sa solde pour commettre cet attentat ».

http://www2.irna.ir/fr/news/view/line-96/0910185301141513.htm

Le Yeni Şafak incite les citoyens turcs à suivre la série /Ayrilik/ comme expression d'appui au peuple palestinien

18 Oct 2009

Ankara / Parallèlement aux exigences israéliennes de sa suspension, le journal turc Yeni Şafak a incité les citoyens turcs à suivre, en expression d'appui au peuple palestinien, la série télévisée /Ayrilik/ (séparation), diffusée par l'établissement officiel de la radio et de la télévision TRT.

20091018-163612.jpg

La série démasque les pratiques inhumaines de l'armée israélienne dans les territoires palestiniens occupés, précisément à Gaza. Elle présente des soldats israéliens ouvrant le feu sur un groupe d'enfants et de femmes palestiniens dont des détenus en faisant plusieurs tués, un soldat tirant sur une petite fille palestinienne, le dos au mur et un sourire sur les lèvres révélant qu'elle souriait avant de rencontre la mort, et un autre tirant sur un nourrisson à l'un des barrages.

L'une des scènes marquantes de la série est le lent tracé d'une balle sioniste pourchassant un enfant et l'atteignant en fin de parcours dans le dos.

Le producteur de la série, Selçuk Cobanoglu, a affirmé que la série jouit en effet d'une forte popularité.

Gh.H.

http://www.sana.sy/fra/55/2009/10/18/250509.htm

Le Caire accuse le Hamas de mettre la réconciliation en péril

19/10/2009
Le mouvement islamiste diffère sa réponse à l'accord proposé par l'Égypte.
L'Égypte, qui tente depuis des mois d'aboutir à un accord interpalestinien, a exprimé sa colère contre les islamistes du Hamas, estimant que leurs « tergiversations » mettent en péril une « réconciliation historique » avec le Fateh du président Mahmoud Abbas. « L'Égypte a été surprise par les tergiversations du gouvernement du Hamas qui a affirmé qu'il ne pouvait pas venir au Caire à la date prévue » pour conclure cet accord, a déclaré au journal gouvernemental al-Ahram d'hier une source officielle, anonyme mais « autorisée ». Plus tard, le porte-parole du ministère des AE a déclaré que l'Égypte « n'est pas prête à attendre indéfiniment ».
La signature de l'accord interpalestinien devait initialement avoir lieu le 26 octobre au Caire. Mais le Hamas a demandé d'en repousser la date en accusant M. Abbas d'avoir accepté, sous pression américaine et israélienne, le report le 2 octobre d'un vote au Conseil des droits de l'homme de l'ONU sur le rapport Goldstone. Aux termes d'un compromis proposé par l'Égypte, le Fateh et le Hamas étaient censés entériner séparément cet accord avant le 15 octobre à minuit (le 20 octobre pour les autres factions palestiniennes). Le Fateh a remis jeudi aux médiateurs égyptiens le texte signé, mais le Hamas a demandé un délai « pour plus de consultations internes ». Le projet suggère la tenue d'élections législatives et présidentielle mi-2010. Il stipule la restructuration des forces de sécurité palestiniennes sous la supervision des Égyptiens et la libération des personnes détenues par les deux groupes en Cisjordanie et à Gaza.
Le mouvement islamiste a annoncé hier avoir différé la visite prévue le jour même au Caire de sa délégation chargée de rencontrer le principal médiateur égyptien, le chef des renseignements Omar Souleimane, en invoquant son absence de la capitale égyptienne. Ce dernier est toutefois rentré hier en Égypte, à l'issue d'une tournée en Europe où il a accompagné le président Hosni Moubarak.
L'officiel égyptien s'exprimant dans al-Ahram a accusé le Hamas d'avoir « attisé une atmosphère d'extrême tension dans les territoires palestiniens » et de « manquer de bonne volonté ». Les divergences invoquées avec le Fateh concernant le rapport Goldstone « valent-elles que le Hamas sacrifie une réconciliation historique ? » s'interroge-t-il. Cet officiel récuse également toute révision des grandes lignes de l'accord interpalestinien. « L'Égypte a demandé au Fateh et au Hamas de signer le document de réconciliation tel quel et sans aucune modification car son contenu était déjà agréé », a-t-il dit. « L'Égypte est un pays qui a beaucoup de poids » et les responsables du Hamas « ne peuvent pas traiter avec elle comme s'ils traitaient avec une autre faction palestinienne », prévient-il aussi.
Un dirigeant du Hamas à Damas, M. Mohammad Nasr, a justifié hier la position de son mouvement, affirmant que la dernière version du document égyptien n'est pas la même que celle acceptée en septembre. « Quelques paragraphes ont été omis et d'autres ont été ajoutés », a dit M. Nasr à la chaîne qatarie al-Jazira. Washington a pour sa part indiqué mardi que cette réconciliation ne pouvait se faire au détriment des principes du quartette international pour le Proche-Orient (États-Unis, Union européenne, Russie et ONU), plaçant de facto une limite aux revendications du Hamas. Ces principes prévoient la reconnaissance du droit à l'existence d'Israël, le respect des accords passés et le renoncement à la violence.

Rapport Goldstone ; Des Israéliens approuvent

publié le dimanche 18 octobre 2009

Serge Dumont
Des voix, certes peu nombreuses, réussissent à faire entendre leur différence

« Le rapport de la commission Goldstone ne devrait pas être rejeté a priori. » A l’instar de l’ex-ministre et ex-député Yossi Beilin, plusieurs personnalités israéliennes appellent les dirigeants de l’Etat hébreu à « faire preuve de plus de discernement » dans leur condamnation radicale de l’enquête menée au nom du Conseil des droits de l’homme.

Certes, ces voix ne sont pas nombreuses. Pourtant, les ex-ministres Yossi Sarid et Shulamit Aloni, quelques professeurs d’université et intellectuels réussissent à faire entendre leur différence. A ce jeu-là, Shulamit Aloni se montre d’ailleurs la plus incisive. « En évoquant des crimes de guerre envers la population civile palestinienne, Richard Gold stone a confirmé ce que beaucoup d’Israéliens savent de longue date sans oser se l’avouer », lance-t-elle.

Outre les grandes organisations israéliennes de défense des droits humains, les dix députés arabes à la Knesset estiment que le rapport Goldstone « est un document de première importance ». « Il marque une étape cruciale pour l’affirmation des droits de l’homme », proclame le député Ahmed Tibi.

Actuel ministre de la Sécurité sociale, Yitzhak Herzog (travailliste) n’approuve pas le rapport Gold stone, mais ne le condamne pas a priori. Il a en tout cas été le seul membre du gouvernement à exiger que son pays participe à l’enquête au lieu de la boycotter. « Si nous avions agi différemment, nous ne nous serions sans doute pas retrouvés en position aussi délicate sur la scène internationale », lâche-t-il.

Incompréhension

Des propos que confortent ceux de David Bouskila, le maire de Sderot (la ville la plus touchée par les roquettes du Hamas). « Lorsque Richard Goldstone enquêtait dans la région, je lui ai demandé pourquoi il ne venait pas visiter ma ville au lieu de se cantonner à la bande de Gaza. Il m’a répondu qu’il le ferait volontiers mais que le gouvernement israélien lui interdisait l’accès à la zone », raconte-t-il. « Je ne comprends pas l’attitude de nos dirigeants. »

Israël, les Etats coloniaux et le racisme

publié le dimanche 18 octobre 2009

Michel Warschawski,
Un Etat colonial est, de par sa nature et son comportement, raciste. Le racisme sioniste est le racisme occidental banal envers ce qui n’est pas européen.

Le 14 mai 1948, le Conseil du peuple juif se réunissait au Musée de Tel Aviv, et approuvait une proclamation déclarant la création de l’Etat d’Israël.

On ne peut aborder, ni tenter d’analyser le sionisme et ce qu’il a engendré, l’Etat d’Israël, en éludant le cœur de leur essence : le colonialisme. Indépendamment de ses motivations (règlement du problème juif en Europe de l’Est, fin XIXè siècle et début XXè), le sionisme est un mouvement colonialiste qui a créé un Etat colonialiste. Effectivement, Israël est l’un des plus récents Etats coloniaux existant encore au XXIè siècle. Le sionisme est colonialiste dans ses objectifs et dans ses moyens : un projet occidental visant à « civiliser » une partie de l’Orient non civilisé, à lui apporter modernité, progrès et, bien plus tard, démocratie.

Le sionisme est un colonialisme d’une nature particulière, différent des projets coloniaux d’Afrique du Nord et d’Afrique sub-saharienne, mais identique à celui d’Australie et d’Amérique du Nord, il s’agit d’une entreprise coloniale de peuplement. En tant que tel, il vise à remplacer (et non pas essentiellement à exploiter) la population indigène par de nouveaux colons à travers une expulsion graduelle.

Israël est un Etat colonial non seulement dans son origine mais aussi dans son modus operandi. Sa législation et ses pratiques sont structurées dans l’objectif de construire, d’imposer et de renforcer son caractère juif. « Judaïsation » et « Etat juif » ne sont pas des concepts culturels mais un projet démographique ; ils visent à désarabiser la Palestine et à réduire dans toute la mesure du possible le nombre de non juifs dans l’Etat juif. « Libération de la Terre, » « Labeur juif » et « Produits juifs » furent les principaux slogans de l’entreprise sioniste en Palestine, et tous reflètent la tentative globale de rayer la nature arabe de la Palestine.

La politique de judaïsation s’est poursuivie longtemps après la création de l’Etat d’Israël et marque les pratiques colonialistes d’aujourd’hui. La discrimination structurelle de la minorité palestinienne qui a réussi à se maintenir dans les frontières de l’Etat juif et la poursuite de la politique d’expropriations des terres témoignent de ce qu’il n’y a eu aucune « normalisation » d’Israël, et que sa nature coloniale agressive est partie intégrante de son essence même. Etre un Etat juif implique d’être en guerre de façon permanente avec tout ce qui est démographiquement non juif en Israël. Il s’agit d’une guerre ethnique permanente.

Le racisme sioniste est un produit dérivé indispensable du caractère colonial d’Israël. Le racisme n’est pas nécessairement une philosophie « raciale », qui suppose une supériorité d’une communauté humaine sur une autre, comme ce fut le cas du racisme nazi. Le racisme moderne est souvent une attitude d’ « ignorance de l’autre ». « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre, » « Le pays était vide » furent les principaux slogans du sionisme au départ. Il est typique, on peut même dire banal, de l’attitude colonialiste de voir dans l’indigène rien de plus qu’un problème environnemental, comme peuvent l’être les moustiques, les marécages ou la rocaille ; quelque chose qui doit être éliminé afin de permettre à la civilisation de se développer. Les Arabes de Palestine sont transparents en tant que communauté humaine et, dans ce sens, le sionisme est un racisme du refus d’une humanité à la communauté indigène. Le racisme sioniste est le racisme occidental banal envers ce qui n’est pas européen.

La résolution de l’Assemblée générale des Nations unies en 1975, qui a défini le sionisme comme une forme de racisme, n’a fait que pointer une vérité élémentaire : un Etat colonial est, de par sa nature et son comportement, raciste.

Le rôle d’une résolution politique ne devrait pas être de définir les réalités, mais de décider des actions à mettre en oeuvre. Cela devrait rester la tâche de spécialistes scientifiques et d’un débat scientifique permanent et jamais clos, pas d’un vote. Le colonialisme est du racisme, qu’une majorité d’Etats l’acceptent ou non. La preuve que le vote était une erreur fut apportée seize années plus tard, en 1991, quand la même Assemblée générale des Nations unies a renversé son vote et décidé que le colonialisme sioniste n’était pas raciste ! Un tel comportement est un retour fantastique au Moyen Age, où une Assemblée de cardinaux pouvait décider, par vote, si les juifs avaient une âme ou si la terre était un carré plat.

De toute évidence, aucun de ces votes ne pouvaient changer la réalité. Le rôle des institutions politiques est de décider des actions qui doivent être engagées, pas de légiférer sur la nature de la réalité.

Idéalement, l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité des Nations unies devraient présenter à l’adoption une résolution basée sur la campagne internationale pour le BDS - boycott, désinvestissement, sanctions - et sanctionner l’Etat d’Israël pour ses innombrables violations du droit international et des résolutions des Nations unies.

La nécessité d’imposer des sanctions à l’Etat d’Israël est triple : un, rendre justice au peuple palestinien qui a fait, sous la pression de la communauté internationale, de nombreux compromis douloureux, pour obtenir plus d’oppression, plus de dénis et plus d’humiliations ; deux, c’est une question d’hygiène internationale, car si nous voulons vivre dans un monde régi par le droit, Israël ne doit pas être traité en toute impunité et ses crimes doivent être punis ; et trois, pour le bien même de la société israélienne.

Le 6 octobre 2009.

publié par Tout est à nous

http://www.npa2009.org/content/isra...

La honte pour Olmert à Chicago

Publié le 18-10-2009


Ehud Olmert, invité à intervenir à l’université de Chicago jeudi dernier, a dû regretter le voyage : son discours à été ponctué d’interpellations de la salle où plusieurs dizaines d’étudiants l’ont pris à partie, le traitant de criminel, énonçant la liste des victimes des bombardements sur Gaza.

Ceci malgré un filtrage très "blindé", exigé par Olmert à l’entrée de la salle (qui en dit long sur sa popularité) : "obligation de se présenter une heure avant le début de la séance, de présenter une pièce d’identité, interdiction des appareils photo, caméras, interdiction d’arborer le moindre signe, interdiction de sortir de la salle une fois qu’on y est entré".

Les jeunes américains de diverses associations ont bel et bien pris la parole publiquement à tour de rôle, pendant toute la séance, pour clamer leur indignation. On les voit dans le vidéo ci-dessous traiter Olmert de criminel de guerre, lui crier "Shame on you ! " (honte à vous), "Libérez la Palestine !", "La justice passera !", conspuer le président de l’université de Chicago en ces termes : "Honte à vous qui invitez dans notre université un criminel qui a bombardé des universités !", et répondre à ceux qui demandent qu’"on laisse Olmert s’exprimer" : "C’est devant un tribunal international qu’il devrait s’exprimer !"