jeudi 27 août 2009

Cadavres palestiniens pillés: poursuite judiciaires contre "Israël" en cours

26/08/2009 L'affaire scandaleuse du trafic d'organes palestiniens n'en est pas à ses termes. Dévoilée par le journal suédois Aftonbladet, qui s'est attiré ainsi que le gouvernement suédois les foudres israéliennes, ce sont dernièrement des organisations palestiniennes des droits de l'homme qui ont décidé d'agir.


Selon la chaîne de télévision "Al-Alam" ces organisations comptent lancer une campagne internationale pour mener des poursuites judiciaires contre l'entité sioniste afin de dévoiler le sort des cadavres des martyrs qu'elle a confisqués.

" Si Israël était innocent de ces accusations, il aurait dévoilé à la Croix rouge les cimetières où il a enterré les victimes palestiniennes, avec leur nombre, leurs noms et les informations qui se rapportent à eux", s'est indigné Salem Khalleh dans un entretien accordé à la chaîne de télévision.

Ajoutant que de nombreux cadavres se trouvent toujours dans les frigidaires israéliens.

À noter que l'article suédois signé Donald Bostrom établit le lien avec l'arrestation le mois dernier dans l'état américain du New Jersey d'un énorme réseau criminel, comprenant 5 rabbins, dont Izhak Rosenbaum, responsable d'un trafic d'organes dont les ramifications parviennent jusqu'en " Israël".
À noter que l'entité sioniste est le seul pays qui ne sanctionne pas le trafic illégal des organes.

almanar.com

Ascension du caractère juif d'Israël et déclin de l'arabité de la Palestine?

Palestine - 26-08-2009
Par Salman Abu Sitta
Suleiman Abu Sitta, président et fondateur de la Palestine Land Society (www.plands.org) Londres, 24/08/09
Tandis que les médias se préoccupent du gel ou de la poursuite de la construction des colonies et de la concurrence sur les postes du congrès de Fatah à Bethléem, se déroule sous nos yeux la plus importante et la plus dangereuse opération sioniste depuis la Nakba de 1948, et peut-être encore plus dangereuse que la Nakba: la disparition juridique et territoriale de l'existence effective de la Palestine.

Cette offensive ne suscite étrangement aucun intérêt ni dans le monde arabe, ni au sein de la direction palestinienne absorbée dans la répartition des charges honorifiques et dans la guerre contre son ennemi, le Hamas.

La direction sioniste en Israël est passée du stade de revendication du caractère juif de l'Etat au stade de sa mise en œuvre dans les faits de manière définitive. La Knesset a approuvé le 3 août 2009 en deuxième et en troisième lecture, le projet de vente des terres des réfugiés à des personnes physiques et morales exclusivement juives, de toutes nationalités. De ce fait, et aux termes de cette loi, le lien qui rattache le propriétaire palestinien à sa terre est rompu.

Depuis 1948 et jusqu'à ce jour, Israël n'avait encore jamais osé entreprendre légalement et publiquement une telle démarche.

En 1948-1949 Israël a été créé sur 20.255 mètres carrés, soit sur 78% du territoire de la Palestine qu'il avait occupé aux termes des accords d'armistice conclus avec quatre pays arabes* en 1949.

A l'époque, Israël avait inventé des stratagèmes juridiques sophistiqués pour exploiter ces terres sans en détenir la propriété légale, de crainte de soulever l'opprobre internationale et de se retrouver devant les tribunaux internationaux.

Or, seule une surface de 7% (soit 1.429.000 dunums**) d'Israël peut être considérée comme une terre juive selon les cadastres du mandat [britannique], tandis que les 93%, correspondant à 18.826.000 dunums, sont depuis des siècles, des terres palestiniennes appartenant aux habitants du pays, avec leurs ressources en eau et en minéraux, qu'elles soient sous le régime de la propriété privée, publique, ou communale, de la même façon que les terres syriennes sont syriennes et que les terres égyptiennes sont égyptiennes.

En 1948, croyant dissuader les réfugiés de revendiquer leur droit au retour, Israël a détruit les villages, brûlé les moissons et empoisonné les puits.

Au niveau politique, un mois après sa création, Israël a déclaré qu'il n'accepterait pas le retour des réfugiés car ceux-ci mettaient en péril sa sécurité. Mais la question la plus importante pour Israël était: comment exploiter les immenses terres et les précieuses propriétés palestiniennes qui se trouvaient dans 14 villes, sans déclencher une opposition internationale qui pourrait mener au retour des réfugiés et à leur réappropriation de leurs biens.

Les dix premières années de la création d'Israël ont été consacrées à la résolution de ce problème. En 1950, la Loi sur les biens des absents et des absents-présents (ou les Palestiniens qui étaient demeurés en Israël) a été promulguée. Cette loi soumet tous ces biens à l'autorité d'un "administrateur" ou "curateur" qui ne peut les vendre.

Toujours en 1950, [cinq mois après] une autre loi est promulguée: la Loi sur l'autorité de développement, qui permet de récupérer les biens précédemment placés sous l'autorité de l'"administrateur", de les exploiter, les louer et les vendre uniquement à des juifs.

Dès qu'il a appris que le comte Folke Bernadotte, mandataire international nommé par l'ONU, allait recommander dans son rapport final le retour des réfugiés, Ben Gourion a conclu un accord avec le Fonds national juif, une organisation internationale, lui transférant de manière formelle la propriété de 2,5 millions de dunums des terres des réfugiés, parmi les plus fertiles et les mieux placées sur la ligne de l'armistice.

Ce subterfuge lui permettait de prétendre que les terres n'appartenaient pas à l'Etat d'Israël, et que, par conséquent, Israël ne pouvait pas les rendre aux réfugiés. En réalité, le comte Folke Bernadotte a été assassiné [par les sionistes en septembre 1948], et la résolution 194 autorisant le retour des réfugiés, comme l'avait prévu Ben Gourion, a été votée.

Mais Israël a réussi à faire capoter les discussions de Lausanne de 1949-1950 qui devaient mettre en application la résolution 194. Ce qui permit à Israël de continuer à contrôler les terres des réfugiés.

Les problèmes juridiques sont finalement réglés en 1960 par la Loi sur l'administration des terres d'Israël (plus justement Loi de l'administration des terres par Israël) qui a regroupé toutes les terres palestiniennes confisquées par Israël avec les terres du Fonds national juif sous une même administration, chargée de répartir et de louer ces terres aux juifs, mais non de les vendre. Ce qui porte à 19 millions de dunums la surface totale détenue par le Fonds national juif.

La dernière loi promulguée ce mois-ci par la Knesset autorise l'administration des terres à vendre les terres qu'elle détient à ses locataires juifs actuels. Les habitants des kibboutz et des moshav, qui ont mis la main sur la plus grande partie des terres agricoles des réfugiés et qui n'ont pas réussi à les cultiver et de ce fait réintégré leurs occupations dans le commerce et la finance, pourront ainsi transformer ces terres en pôles industriels et touristiques.

Des négociations sont actuellement en cours entre le Fonds national juif et l'Administration israélienne des terres en vue d'échanges de terres, de sorte que l'Administration, qui a besoin des terres détenues par le Fonds au centre du pays pour construire des logements, les échange contre des terres appartenant aux réfugiés en Galilée et au Neguev qui pourront accueillir des nouveaux colons. Sans oublier, bien entendu, que ni le Fonds ni l'Administration ne disposent de la propriété juridique complète de ces terres.

Le plus dangereux, c'est que si le Fonds obtient les terres des réfugiés en question, il pourra, sur la base de ses statuts qui réservent le droit d'exploitation de ces terres aux seuls juifs, interdire aux citoyens palestiniens le droit d'exploiter leurs terres, en application du régime de discrimination raciale contre les non-juifs, alors que ces terres appartiennent à l'origine à des non-juifs. En conséquence de la promulgation de la loi et de l'échange qui en résultera, la complète propriété de 90.000 logements sera transférée à leurs locataires actuels.

Il est évident que la confiscation et la vente des terres palestiniennes constituent des violations claires du droit international, de la Convention de La Haye de 1907 qui qualifie de "pillage" une telle opération, de la quatrième convention de Genève (article 147) qui prohibe la confiscation collective des biens, et le statut du tribunal militaire de Nuremberg qui dénonce le pillage des biens publics ou privés dans un pays occupé [et le qualifie de crime de guerre].

Par ailleurs, les Nations Unies ont adopté des résolutions dans les années 1996, 1997 et 1998, parmi lesquelles la résolution 52/62 qui stipule que les réfugiés arabes de Palestine ont droit à leurs biens et aux revenus en provenant, et qui oblige Israël à conserver les terres des réfugiés, à les lister et à documenter les informations les concernant et qui réaffirme le droit des réfugiés à leurs biens et aux revenus en provenant depuis 1948.

Israël a atteint un nouveau sommet de mépris du droit international, et ses alliés américains et européens n'ont pas levé le petit doigt tandis que, il y a quinze jours, des habitants de Jérusalem étaient expulsés de leur maison sous les yeux de la communauté internationale qui s'est contentée de proférer quelques murmures de désapprobation.

Comment ne pas trouver étrange qu'Israël décide d'annexer la Cisjordanie sans susciter l'intérêt ou la protestation de quiconque, surtout qu'il ne s'agit plus là de confisquer des parcelles ici et là sur les sommets des collines pour y implanter des colonies.

Le juge du tribunal de Ramleh a décidé, selon Ha'aretz (02/08/2009), d'appliquer la Loi sur les biens des absents en Cisjordanie. Cela signifie qu'Israël va confisquer des terres palestiniennes s'il décide que leur propriétaire est absent.

Cette décision contrevient aux résolutions du Conseil de sécurité et à l'avis consultatif rendu par la Cour Internationale de Justice de La Haye, le 9 juillet 2004, qui affirme de manière catégorique que la Cisjordanie est une terre occupée et donc insusceptible d'être annexée ou confisquée.

Face à cela pas un seul mot de protestation ne s'est élevé ni du côté arabe ni du côté occidental!

Pire encore, Israël a déclaré dans le quotidien palestinien Al-Quds le 28/06/2009, son intention d'enregistrer dans le cadastre de l'Etat d'Israël 139.000 dunums situés au nord et à l'ouest de la mer morte sans provoquer une seule contestation!

Le futur Etat palestinien sera privé de ce fait de l'eau de la mer morte et de ses rivages et ressources minières ainsi que de ses frontières avec la Jordanie.

Et pendant ce temps, soit on n'est pas au courant de ce qui se passe, soit on sait quelque chose mais on se tait, soit on ouvre la bouche mais on ne fait rien.

On en arrive à la situation où toute la cause palestinienne se réduit à son peuple qui vit en exil et à sa terre qui était jadis sous contrôle israélien et qui se retrouve aujourd'hui morcelée en parcelles légalement détenues par des juifs venus d'autres pays.

Quoi qu'il en soit, le droit est imprescriptible et il suffit pour ceux qui le revendiquent de se lever et d'accomplir leur devoir.

Le premier cri d'alarme a été le fait de l'association Adalah, association de défense des droits des Palestiniens de 48, établie à Nazareth, qui a saisi le 22/06/2009, le procureur général de l'Etat hébreu, dans une lettre où elle protestait contre la vente des terres des réfugiés sur le fondement du droit international et israélien.

De son côté, l'association Ittijah de Haïfa a publié un communiqué pour dénoncer la distribution du butin de la guerre de 1948 aux juifs de toutes nationalités et exhorter la solidarité arabe et occidentale à barrer la route à ce pillage accompli au vu et au su du monde entier.

Mais beaucoup d'autres choses restent à faire qui n'ont pas été faites.

La Ligue arabe doit présenter un projet de résolution à la prochaine assemblée des Nations Unies appelant à l'arrêt et à l'annulation immédiates des ventes des terres des réfugiés, la dénonciation de ces opérations et l'envoi d'une commission sur place chargée de recueillir, documenter et enregistrer les faits sur cette question, évaluer les revenus provenant de l'exploitation des terres depuis 62 ans (tel que préconisé par le rapport présenté en 1964 par Frank Jarvis, expert foncier de la commission de conciliation) en vue d'émettre une résolution qui place ces terres sous contrôle international.

De son côté, la direction palestinienne, une fois qu'elle en aura terminé avec la distribution des charges honorifiques, doit prendre les mesures diplomatiques effectives qui s'imposent, à défaut de quoi dans quelques années elle ne trouvera plus une terre palestinienne sur laquelle établir un Etat ou une quelconque autorité.

Quant au peuple palestinien (11 millions de personnes dans les pays arabes et à l'étranger), et bien qu'il ait été jusqu'à présent spolié de son droit d'élire un conseil national qui le représente réellement, il ne renoncera pas à son droit à sa patrie. Et en l'absence de cette représentation nationale, il trouvera sans aucun doute de nouveaux types d'organisation pour le représenter et défendre ses droits, et pourra dénoncer le pillage systématique de ses fondements nationaux.

En tout état de cause, la seule chose prévisible à long terme est la disparition du sionisme et le retour de l'arabité de la Palestine.


NDT
* Egypte, Jordanie, Liban, Syrie
** un dunum = 1000 mètres carrés
Source : http://www.arabs48.com/
Traduction : NA

Un matin rempli de haine à Silwan, Jérusalem

Jérusalem - 26-08-2009
Par Meron Rappaport
Jeudi dernier, il y avait une vague de chaleur, mais le long de la voie pavée de pierres qui traverse le centre de Silwan - La Cité de David – c’était plus agréable.
Peut-être que la brise fraîche, ou les maisons en pierre rafraichissaient l'air, ou peut-être que c’était dû à la large vue sur les montagnes de Jérusalem. Nous étions trois : Ilan le directeur, Michel le caméraman, et moi, la personne interviewée.


Nous tournions un film qui étudie la discrimination institutionnelle manifeste à l’égard des résidents palestiniens de ce quartier de Jérusalem-Est.

Elle est accompagnée par une discrimination en faveur des colons juifs qui, pour leur part, ne cachent pas leur volonté de «judaïser» le quartier et d'effacer sa nature palestinienne.

Avant même de parvenir à positionner notre caméra, un groupe de filles religieuses s’est approché (on pourrait dire qu'elles étaient religieuses en raison de leurs jupes). Elles avaient de 8 à 10 ans, l’air suffisant et étaient de jolis moulins à paroles. L'une d'elles a ralenti à côté de nous.
"Filmez-moi", a-t’elle dit gentiment.
«Que voudrais-tu nous dire?, lui avons-nous demandé.
«Je tiens à dire que Jérusalem est une ville qui nous appartient, à nous, les juifs", a-t’elle dit en marchant - "c'est tout simplement une honte qu’il y ait des Arabes ici. Le Messie ne viendra que lorsque il n'y aura plus un seul Arabe ici".

Elle est partie. Les filles ont ricané et sont parties avec elle d’un pas nonchalant.


Deux minutes plus tard, un jeune homme costaud est arrivé, avec une arme et un talkie-walkie, sans identification sur ses vêtements. Avant même qu’il ouvre la bouche, je savais que c’était un gardien de sécurité, employé par la société de sécurité privée, dirigée par les colons, mais financée par le Ministère du Logement à hauteur de 40 millions de shekels par an.

Cette société de sécurité est depuis longtemps devenue une force de police privée qui fait la police dans tout le quartier et terrorise les résidents palestiniens sans raison légale.

Un comité mis en place par le Ministre du Logement a établi qu’il devait être mis un terme à cet arrangement et que la sécurité des habitants (juifs et arabes) devait être entre les mains des forces de police israéliennes, comme pour le reste des citoyens d'Israël.
Le gouvernement a adopté la recommandation de la commission en Juin 2006, mais a changé d'avis plus tard six mois. Les colons avaient fait pression pour que la police privée continuent d’opérer ici.

"Que faites-vous ici?», demanda le jeune homme.
«Que faites-vous ici?", lui ai-je demandé.
«Je suis un agent de sécurité», a-t’il répondu. «Dites-moi ce que vous faites ici".
«Nous sommes ici dans la rue", lui ai-je dit.
«Dites-moi ce que vous faites ici", dit-il en colère.
"Ce ne sont pas vos affaires", lui-ai-je dit.
"Comment t’appelles-tu?", m’a-t’il demandé.
«Et toi, comment-t’appelles-tu ?", lui ai-je demandé.
"Peu importe", répondit-il: «Je suis un gardien de sécurité».
"Donc, mon nom n’a pas d’importance
", répondis-je.

Le garde irrité a parlé dans son talkie-walkie.

Si nous avions été des Palestiniens, nous aurions disparu depuis bien longtemps. C’est le protocole non écrite. Mais nous étions des Israéliens, parlant hébreu et un problème.

Apparemment, le quartier général lui a expliqué qu'il ne pouvait rien faire, que c'était un lieu public. Le gardien s’est posté à côté de nous, avec son arme, et il ne nous a pas laissé seuls pendant notre séjour.


Nous avons changé de position. Deux-trois minutes plus tard, deux jeunes femmes se sont approchées. Elles avaient dix-sept ou dix-huit ans. Laïques, et apparemment, elles n’étaient pas d’ici.
L'une d'elles se tenait devant la caméra.
«Prenez ma photo", a-elle demandé.
"Voulez-vous être interviewée", lui avons-nous demandé.
"Oui", dit-elle.
Elle a dit qu’elle venait de Gan Yavné, pour visiter Jérusalem, la Cité de David.
"Pourquoi la Cité de David, en particulier ?", lui avons-nous demandé.
«Parce que c'est là où David était roi, c'est un endroit très important pour les Juifs. C'est tout simplement une honte qu’il y ait des Arabes ici. Mais bientôt, tous les Arabes mourront, si Dieu le veut, et Jérusalem ne sera qu’à nous».

Elle est partie.


Deux minutes se sont écoulées. Une famille orthodoxe s’est approchée.
Le mari, vêtu de noir, a demandé à Ilan le réalisateur: «Dites, est-ce des Arabes et des Juifs vivent dans ce quartier?"
"Oui, des Palestiniens et des Juifs", a répondu Ilan, «mais pour la majorité, ce sont des Palestiniens».

«C'est temporaire», a ajouté l'Orthodoxe en apaisant ses inquiétudes ; bientôt il ne restera pas d’Arabes ici.

J’ai regardé Ilan et Michael. À peine un quart d'heure s'était écoulé depuis notre arrivée, nous n'avions interrogé personne au sujet de leur attitude à l'égard des Arabes, du conflit israélo-palestinien ou de l'avenir de Jérusalem.

Nous étions juste là, au milieu de la rue. Comme des pylônes. La haine est arrivée à flots en notre direction, comme un fleuve vers l'océan. Librement, naturellement.
«Dis,», ai-je demandé à Ilan. «Allons-nous rencontrer quelqu'un qui viendra nous parler de quelque chose de positif, quelque chose d'humain, quelque chose de bon sur l'espèce humaine?"

"Oublie l’humanité", a répondu Ilan.

"Donnez-nous quelqu'un qui dira: "Que l’air est bon ici, à Jérusalem".

Silwan. N'oubliez pas le nom. Bientôt, il vous aidera à oublier Hébron.
Source : http://epalestine.blogspot.com/
Traduction : MG pour ISM

5ème jour de Ramadan à Gaza : Une balle dans la poitrine

Gaza - 26-08-2009
Par Eva Bartlett
Au 5e jour du Ramadan, j’ai rencontré un jeune homme qui a reçu une balle dans la poitrine. Il a beaucoup de difficulté à respirer, à parler et il a un tube dans la vessie, le liquide qui en sort est rouge.
Masoud (20 ans) est un ouvrier agricole qui travaillait sur des terres dans le nord-ouest de Gaza il y a deux jours, lorsque, vers 15h, des soldats israéliens ont tiré sur lui à la frontière.


Le jeune avec qui il travaillait à ce moment-là, Saïd (16 ans), a été tué sur le coup de plusieurs balles dans la poitrine. Les deux travaillaient sur une parcelle de légumes.

Sa grand-mère, assise dans sa chambre d'hôpital, parle de leur grande famille et de la nécessité de travailler comme ouvrier payé à la journée. Ce type de travail vous permet de gagner, au mieux, 30 shekels par jour. Certains des frères et des cousins de Mas'oud assis dans la chambre, sont également des ouvriers agricoles.

Il ya 16 enfants dans la famille, me disent-ils. Je comprends pourquoi Mas'oud doit travailler: une aussi grande famille et pas vraiment d'autres options pour obtenir un salaire dans la bande économiquement brisée qu’est Gaza, assiégée depuis 3 ans et victime de nombreuses invasions et d'attaques.

Je viens de lire hier le dernier rapport d’OCHA (Bureau de Coordination des affaires humanitaires), qui indique que 95% des industries de Gaza sont fermées en raison du siège.

Masoud n'est pas le premier ouvrier agricole que j’ai rencontré à avoir été blessé par balle par les gardes-frontières israéliens. Et Saïd n'est pas le premier martyr dans ces conditions. Les deux garçons se trouvaient au-delà de la "zone tampon" imposée par les Israéliens (donc, unilatéralement), mais cela ne semble pas avoir d'importance. Les autorités israéliennes, pour leur part, ont apparemment signalé avoir vu des silhouettes suspectes s’approcher de la clôture.

Mais nous savons tous que l'ensemble des Palestiniens de Gaza sont considérées comme «silhouettes suspectes», ainsi on n'a pas besoin de preuves concrètes de menace potentielle, n’est-ce pas? Juste tirer et oublier les familles comme celle de Saïd qui passera par le Ramadan avec un martyr, ou celle de Mas'oud qui a perdu une source de revenu, aura potentiellement de nouveaux frais médicaux, et un presque martyr.

Joyeux Ramadan aux agriculteurs et aux pêcheurs de Gaza; peut-être que le prochain Ramadan vous permettra de travailler sur des terres palestiniennes sans agressions israéliennes.
Source : http://ingaza.wordpress.com/2009/08/
Traduction : MG pour ISM

Pas d’avancée après la rencontre Netanyahu-Mitchell

27/08/2009

Benjamin Netanyahu espérait, en vain, que sa rencontre avec George Mitchell permettrait de mettre fin aux tensions israélo-US. Ben Gershom/Reuters
Benjamin Netanyahu espérait, en vain, que sa rencontre avec George Mitchell permettrait de mettre fin aux tensions israélo-US. Ben Gershom/Reuters
COLONISATION Les discussions entre de hauts responsables israéliens et américains pour relancer le processus de paix reprendront la semaine prochaine aux États-Unis.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a convenu hier à Londres avec l'émissaire américain George Mitchell de la nécessité de « négociations constructives » avec les Palestiniens, sans faire état de progrès sur le thème épineux de la colonisation. Les discussions entre de hauts responsables israéliens et américains pour relancer le processus de paix reprendront la semaine prochaine aux États-Unis, ont précisé MM. Netanyahu et Mitchell dans un communiqué commun publié à l'issue d'une rencontre de quatre heures dans la matinée. Ils ont appelé toutes les parties à « prendre les mesures pratiques permettant de faire progresser la paix ». L'entretien Netanyahu-Mitchell est intervenu à un moment de crispation entre les alliés américain et israélien. Washington, soutenu par les grands pays européens, voit dans le gel total de la colonisation le préalable à une reprise des négociations de paix, suspendues fin 2008. Écartelé entre les attentes de la communauté internationale et les exigences des composantes les plus intransigeantes de sa coalition gouvernementale de droite, M. Netanyahu cherche à s'accorder un peu de répit. Au cours d'un point de presse mardi, il avait insisté sur le fait que « la question des colonies est un problème, mais le principal problème est le refus (des Palestiniens) de reconnaître en Israël un État juif ».
Le Premier ministre israélien espérait que son entretien avec M. Mitchell permettrait de mettre un terme à la querelle avec Washington, et conduirait à une relance des pourparlers de paix « d'ici à la fin septembre ». Mais un haut responsable israélien avait prévenu que la rencontre déboucherait probablement sur « quelques progrès, mais pas de percée ».

Mardi, M. Netanyahu s'était entretenu à Downing Street avec son homologue britannique Gordon Brown, qui lui a réaffirmé que la colonisation était un « obstacle à une solution à deux États ». M. Brown s'est cependant félicité qu'existe « une volonté réelle de progresser ».
Le quotidien britannique The Guardian a rapporté hier qu'Israël serait en passe d'accepter un gel partiel de la colonisation, en échange de sanctions internationales renforcées contre l'Iran concernant son programme nucléaire.
Dans la soirée, le président français Nicolas Sarkozy s'est déclaré prêt à convoquer, en accord avec l'Égypte et l'Union européenne, un 2e sommet de l'Union pour la Méditerranée si Israël s'engage sur un « gel précis et complet de la colonisation et une relance de la négociation ». M. Netanyahu est arrivé hier après-midi à Berlin, deuxième étape d'une minitournée européenne où il doit s'entretenir aujourd'hui avec la chancelière Angela Merkel.
l'orient le jour

Netanyahu, sous pression, débarque en Europe

publié le mercredi 26 août 2009

AFP
Le Premier ministre israélien doit se rendre (cette) semaine à Londres et Berlin, au moment où il est soumis aux pressions des dirigeants occidentaux pour geler la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-est.

Le président de la République, Nicolas Sarkozy, « a souligné l’urgence d’une relance vigoureuse du processus de paix » au Proche-Orient lors d’un entretien téléphonique avec Benjamin Netanyahu, a annoncé dimanche (23 août) la présidence française.

« Le président de la République s’est entretenu au téléphone ce dimanche avec le Premier ministre israélien, à la veille du déplacement que M. Netanyahu doit effectuer à Londres et à Berlin », précise le communiqué de la présidence.

La présidence a précisé que les deux dirigeants ont évoqué en détail les modalités souhaitables de cette relance.

Benjamin Netanyahu doit se rendre à partir de lundi à Londres puis à Berlin, au moment où il est soumis aux pressions des dirigeants occidentaux pour geler la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-est afin de permettre la reprise des négociations de paix [1].

Il s’entretiendra mardi à Londres avec son homologue britannique Gordon Brown, puis le lendemain avec l’émissaire américain Georges Mitchell, avec lequel il tente depuis des semaines de trouver un compromis sur un moratoire pour la construction de logements dans les colonies israéliennes.

Le ton monte entre Israël et la Suède

Par ailleurs, les dirigeants israéliens ont exigé dimanche que le gouvernement à Stockholm condamne formellement un article de presse suédois jugé antisémite. L’affaire menace de se transformer en crise diplomatique entre Israël et la Suède qui assure la présidence européenne.

« Nous ne demandons pas des excuses du gouvernement suédois, nous voulons de sa part une condamnation » de l’article, a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu au cours du conseil des ministres hebdomadaire, selon une source officielle.

C’est un récent article du tabloïd suédois Aftonbladet, affirmant que l’armée israélienne aurait couvert un trafic d’organes prélevés sur des Palestiniens tués, qui a mis le feu aux poudres, suscitant un vif émoi en Israël.

Cette polémique tombecmal. Le chef de la diplomatie suédoise Carl Bildt, qui assure la présidence tournante de l’Union européenne, est attendu en visite officielle en Israël dans dix jours.

« Il n’est pas question d’annuler ou de reporter cette visite, mais il est évident que ce différend, s’il n’est pas réglé, jettera une ombre inquiétante sur les entretiens », a expliqué le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Ygal Palmor.

[1] voir dans le Monde du 26 août :

Obama et Nétanyahou seraient proches d’un accord sur la colonisation

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui doit rencontrer, mercredi 26 août, l’émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, à Londres, serait prêt à accéder à la demande de Barack Obama d’un gel de la colonisation en échange de l’adoption, par l’administration américaine, d’une ligne plus dure à l’encontre de l’Iran, selon des informations publiées par le quotidien britannique The Guardian.

Israël accepterait également, selon le quotidien, de revenir à la table des négociations avec les Palestiniens avant la fin du mois, un processus de discussions bloqué depuis longtemps. Les Etats-Unis, et avec eux le Royaume-Uni et la France, s’apprêtent à proposer au Conseil de sécurité des Nations unies de durcir les sanctions à l’égard de l’Iran, notamment en visant ses industries gazière et pétrolière, économiquement vitales pour le pays.

OBAMA ET BROWN OPTIMISTES

En théorie, les entretiens entre le chef du gouvernement israélien et son homologue britannique, mardi, ou l’envoyé spécial américain, mercredi, sont privés, de même que l’état d’avancement de l’accord, mais le Guardian souligne que les progrès sont si avancés que la France et la Russie ont déjà proposé aux Etats-unis d’accueillir une future conférence de paix sur leur territoire.

Barack Obama, qui avait souhaité pouvoir annoncer un accord de principe avant le début du ramadan, samedi, n’est pas parvenu à décider les protagonistes à temps, mais compte se rattraper en faisant solennellement l’annonce, entouré de M. Nétanyahou et du président palestinien Mahmoud Abbas, qu’un accord de paix interviendra dans les deux ans, un délai jugé irréaliste par de nombreux analystes, note le quotidien.

M. Obama espère d’ailleurs un accord global, incluant autant de pays arabes que possible, qui attendent le gel de la colonisation pour avancer dans la normalisation de leurs relations avec Israël. Un optimisme partagé mardi par Gordon Brown à l’issue de son entretien avec Benyamin Nétanyahou. Le moratoire de neuf à douze mois sur la colonisation auquel consentirait Israël ne concerne toutefois pas les deux mille quatre cents logements dont la construction a commencé ni la partie orientale de Jérusalem.

http://www.lemonde.fr/proche-orient...

BDS : UNE BANQUE BRITANNIQUE ARRÊTE D’INVESTIR DANS LES COLONIES JUIVES DE CISJORDANIE

Publié le 26-08-2009


La banque anglaise BlackRock s’est retirée des projets de Lev Leviev dans les colonies de Cisjordanie. Ce désinvestissement fait suite aux pressions de trois banques norvégiennes qui commercialisent les produits financiers de BlackRock . BlackRock était jusqu’à présent le deuxième plus le second plus gros actionnaire d’Africa-Israel, la firme du magnat israélien Lev Leviev, qui a fait sa fortune dans le commerce du diamant.

(par Erik Hagen, du site Norwatch ; traduction Carole Sandrel)

Quand l’ambassade anglaise à Tels Aviv a cherché de nouveaux locaux et s’est vue offrir la possibilité d’occuper un bâtiment propriété de la compagnie d’investissement Africa-Israel Investment, l’ambassadeur a reculé. Pour la bonne raison que cette compagnie est lourdement investie dans les colonies des territoires occupés de Cisjordanie. Le principal propriétaire de Africa-Israël Investment est un magnat israélien du diamant, Lev Leviev.

C’est maintenant la banque anglaise BlackRock qui marche sur les traces de l’ambassadeur.

Cette banque a été un temps le second plus important actionnaire de la compagnie israélienne. Africa Israel Investments est, entre autres choses impliquée dans la construction de la colonie Ma’aleh Adumim . Ces constructions de colonies dans les territoires palestiniens occupés entrent en parfait conflit avec la loi internationale.

C’est Norwatch qui au printemps dernier a révélé les investissement de BlackRock dans cette banque controversée et comment des investisseurs privés de Norvège pouvaient investir dans ce projet au moyen du fonds BlackRock Emerging Europe.

Les parts de ce fonds étaient commercialisées via la compagnie norvégienne d’assurance Storebrand, la banque norvégeo-suédoise Skandiabanken, et les fonds de pension Norwegian Danish-Danica. Mais après les pressions de ces trois banques, la banque anglaise vient d’annoncer son désinvestissement de la compagnie israélienne. Ce qui a dû intervenir entre juin et août, probablement même à la fin de cette semaine.

« Nous avons reçu confirmation de BlackRock qu’Africa-Israel Investment ne fait plus partie de leur porte-feuille » comme l’a confirmé Johnny Anderson attaché de presse de la Skandiabanken à Norwatch. La confirmation de ce désinvestissement a été adressée à Skandiabanken avant-hier, 18 août.

« La manière dont j’interprète l’e-mail que j’ai reçu, (c’est que) Africa-Israel ne se trouve plus dans aucun des fonds de BlackRock » a déclaré Anderson. L’e-mail de BlackRock à la Skandiabanken a été envoyé après que la banque suédo-norvégienne a approché BlackRock à propos de l’implication controversée d’Israël (dans les territoires occupés). C’est la première fois que Skandiabanken a contacté BlockBlock sur ce sujet. De même la banque Danica Pensjon a contacté BlackRock à la fin de la semaine dernière à ce propos, ce qu’a confirmé à Norwatch hier, Geir Wik, Directeur des ventes et du marketing de Danica Pensjon

Rencontre avec la BlackRock

C’est cependant Storebrand qui a été la première banque à initier cette action.

En avril et en mai, quelques semaines après que Norwatch a couvert l’affaire, ils ont rencontré BlackRock au sujet des investissements. « Nous avons souligné notre inquiétude au sujet d’Africa-Israel investment. Pour l’instant leur réponse a été satisfaisante » a écrit à Norwatch, la semaine dernière, Christine Torklep Meisingset, directrice de Sri Investments chez Storebrand Investments.

Le fait que Storebrand était satisfait de sa rencontre avec BlackRock dès avant l’été peut indiquer que la banque anglaise a promis un désengagement ou une mesure similaire.

« Tous les quarts d’heure nous faisons des vérifications sur les fonds extérieurs que Storebrand offre à ses clients, y compris sur le fonds BlackRock. Si un fonds est en contradiction avec notre ligne de conduite et notre éthique nous faisons ce que nous pouvons pour obliger le manager à changer de ligne. Nous lui demandons : a) de contacter la compagnie en question pour lui demander de modifier la composition de son portefeuille, ou b) se désinvestir de la compagnie concernée. Si nos demandes ne rencontrent pas de réponse, nous avons la capacité d’arrêter de proposer le fonds en question à notre clientèle ».

Dès la fin de la semaine dernière Torklep Meisingsert a expliqué qu’il ne savait pas si BlackRock avait soulevé les problèmes avec Africa-Israel Investments.

Banque silencieuse

BlackRock n’est pas très communicatif sur ses investissements. Norwatch a tenté à plusieurs reprises d’obtenir une réponse d’eux sur l’étendue de leurs investissements dans Africa-Israel Investments et leur a demandé si la banque avait été en communication avec le constructeur de la colonie controversée. Le dernier mail que nous avons reçu jeudi dernier venait de Karen Hazelwood, l’attaché de presse de BlackRock. « Nous ne commentons pas les avoirs ni les assurances privées. Je ne peux donc pas vous aider plus dans votre enquête » a déclaré Hazelewood. Cette réponse ambiguë rend très flou le point de savoir si BlackRock à ce stade est encore investi dans Africa-Israel.

On ne sait pas si BlackRock a laissé tomber l’investissement pour des raisons financières ou éthiques. Selon des informations obtenues par le site Electronic Intifada, BlackRock était, à la mi-juin, le deuxième plus important actionnaire d’Africa-Israel Investments.

Position qu’il avait obtenue après le rachat de Barclays Global Fund Advisors – qui était à l’époque le second plus gros actionnaire d’Africa-Israel Investments. Avant cela, BlackRock déjà était à lui tout seul le septième plus gros actionnaire

La prochaine fois, les Fonds de Pension ?

Le Norwegian Government Pension Fund a aussi investi dans Africa-Israel Investments, et il est lié à la firme Africa-Israel Properties. Cet investissement se monte à un total de 6,6 millions de couronnes norvégiennes (760.000euros). Selon les sommes indiquées par Electronic Intifada, le gouvernement norvégien est ainsi le cinquième plus important actionnaire de la compagnie.

Beaucoup d’organisations et de villages israéliens et palestiniens ont dans le courant de l’été écrit au ministre des Finances norvégiens, Kristin Halvorsen, pour lui demander que le gouvernement norvégien vende ses investissements dans les deux compagnies précitées

Le gouvernement n’a pas encore rendu sa décision.

CAPJPO-EuroPalestine

Le bluff

Palestine. Israël cherche à réduire les pressions internationales en faisant croire qu’il a fait une concession sur la question de la colonisation.

Colonisation. C’est le mot d’ordre autour duquel se déroule la bataille politique aujourd’hui entre Israéliens, d’un côté, Palestiniens et communauté internationale, de l’autre. Sous pression des pays occidentaux, de l’Autorité palestinienne et des Etats arabes pour geler les travaux de colonisation, Israël cherche à desserrer l’étau en faisant croire qu’il a fait des concessions, après avoir annoncé la semaine dernière être disposé à freiner temporairement la colonisation en Cisjordanie en gelant les appels d’offres à la construction de logements jusqu’au début 2010, ce qui n’empêcherait toutefois pas la poursuite des projets privés.

C’est pour convaincre les Européens du sérieux de sa démarche que le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a entamé lundi une tournée au Royaume-Uni et en Allemagne, où il doit rencontrer ce mercredi l’émissaire américain George Mitchell, avec lequel il tente, depuis des semaines, de trouver un compromis sur un moratoire pour la construction de logements dans les colonies israéliennes. L’envoyé spécial américain mène depuis plusieurs mois des pourparlers intensifs avec les dirigeants israéliens, alors que les deux pays, bien qu’alliés, sont en désaccord sur le dossier de la colonisation. L’Administration américaine exige un gel total de la colonisation pour favoriser une relance des négociations avec les Palestiniens. Les grands pays européens ont adopté la même position.

Or, selon l’organisation israélienne La Paix Maintenant, la colonisation israélienne ne ralentit pas en Cisjordanie : depuis le début de l’année, les travaux de construction ont commencé pour environ 600 nouveaux logements dans les localités juives implantées dans le territoire palestinien, selon un rapport publié dimanche par La Paix Maintenant. Et malgré les assurances données par Tel-Aviv la semaine dernière, selon lesquelles il a cessé de délivrer de nouveaux permis de construire pour les colonies de Cisjordanie, les permis déjà délivrés autorisent la construction de jusqu’à 40 000 nouveaux logements, rappelle l’organisation. D’autre part, un plan visant à créer un nouveau quartier de colonisation juive dans la partie orientale de Jérusalem annexée a récemment été soumis pour approbation à la municipalité de la Ville sainte, a indiqué dimanche le quotidien Haaretz. Ce projet, dont l’initiative revient à l’association Elad d’extrême droite, vouée à la judaïsation de Jérusalem, prévoit la construction de 104 logements ainsi que d’une synagogue, d’une piscine et d’un bain rituel juif au cœur du quartier de Ras Al-Amud, où vivent quelque 14 000 Palestiniens. Ce complexe devrait voir le jour sur des terrains où se trouvait le quartier général de la police israélienne qui a été transféré dans le secteur E-1 situé en Cisjordanie entre le nord de Jérusalem et l’implantation de Maalé Adoumim. Le quartier planifié a été appelé Maalé David et devrait être relié à celui de Maalé Zeitim dans le même secteur, où vivent actuellement 51 familles juives. « Ce plan de construction massive dans un secteur à forte densité de population palestinienne est extrêmement dangereux pour l’équilibre urbain », a déclaré Yariv Oppenheimer, responsable du mouvement La Paix Maintenant.

C’est pour cette raison que l’Autorité palestinienne a rejeté l’annonce faite par Israël la semaine dernière, la qualifiant de manœuvre. Les Palestiniens ont fait valoir que la colonisation se poursuivait sur le terrain, via des organismes privés ou relevant de municipalités (mais largement subventionnés par l’Etat). « Israël doit cesser toutes les activités de colonisation sans exception. Il ne fait que lancer des ballons d’essai et nous sommes habitués à ce genre de tromperies », a déclaré le négociateur palestinien Saëb Erakat. « Ces déclarations sont insuffisantes. Nous voulons que les Israéliens s’engagent à arrêter la construction et à suspendre les appels d’offres déjà lancés », a renchéri Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbass.

Accusations

Dans ces conditions, une reprise des négociations de paix ne semble pas possible, Palestiniens et Israéliens s’accusant d’entraves aux pourparlers. Ainsi, un responsable israélien a dit que les Palestiniens avaient repoussé des appels du président du Conseil Benyamin Netanyahu pour une reprise des discussions gelées depuis huit mois, en posant des conditions préalables. Le négociateur palestinien Saëb Erakat a démenti ces propos en assurant que les Palestiniens ne fixaient pas de nouvelles conditions, mais qu’en revanche, les Israéliens se dérobaient à leur obligation de stopper le développement des colonies en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est. « Nous ne posons aucune condition. L’arrêt des activités de colonisation et la reprise des négociations sur les statuts définitifs sont des obligations israéliennes et non des conditions palestiniennes », a dit Erakat.

L’impasse dans laquelle se trouve le problème des colonies juives reflète le différend le plus grave affectant les relations israélo-palestiniennes depuis dix ans. Jeudi, le président Obama a de nouveau cherché à débloquer la situation en demandant à l’Etat hébreu, aux Palestiniens et aux Etats arabes d’agir simultanément pour contribuer à relancer le processus de négociation. Il a lancé cet appel lors d’un entretien téléphonique avec le roi Abdallah de Jordanie. La proposition du chef de la Maison Blanche vise à surmonter le désaccord israélo-arabe sur le point de savoir qui doit prendre l’initiative des premiers gestes de conciliation pour remettre sur les rails le processus de paix qu’Obama s’est engagé à redynamiser.

Benyamin Netanyahu a pris ses fonctions au mois de mars en résistant aux pressions du principal allié d’Israël pour l’arrêt de la politique de colonisation et en évitant tout engagement en faveur d’une solution à deux Etats. Depuis, il a tenté de faire certains gestes envers Washington pour donner l’impression d’avoir changé sa politique. Netanyahu s’efforce de faire patienter Washington sans s’aliéner les « faucons » de son gouvernement de coalition. Il a interrompu ses vacances cette semaine pour convoquer un ministre de son parti, le Likoud, qui avait qualifié de « virus » les adversaires de gauche de la politique de colonisation juive. Le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, chef du parti ultra nationaliste Yisraël Beiteinu, a, quant à lui, affirmé cette semaine qu’Israël ne pourrait pas suspendre l’extension des colonies au-delà d’un certain temps.

Le président palestinien Mahmoud Abbass a suspendu les pourparlers de paix avec Israël en décembre dernier, en raison de l’offensive de Tsahal dans la bande de Gaza. Il a déclaré à diverses reprises que les négociations ne pourraient reprendre tant que les constructions de logements ne cessaient pas. Barack Obama a engagé les pays arabes à faire des ouvertures en direction d’Israël, mais ils insistent pour que l’Etat juif fasse le premier pas. Les dirigeants arabes se réclament d’une initiative de paix présentée en 2002 par la Ligue arabe et proposant de reconnaître Israël en échange de son retrait des territoires occupés en 1967, de la création d’un Etat palestinien et d’une solution « juste » pour les réfugiés palestiniens.

Hicham Mourad

alahram.org