mercredi 5 novembre 2014

Gaza : le mécanisme temporaire pour la reconstruction a démarré

Le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Robert Serry, a confirmé mardi que le mécanisme temporaire instauré pour la reconstruction de Gaza a commencé ses opérations, avec la priorité donnée aux matériaux de construction destinés à réparer les bâtiments endommagés lors du conflit de cet été.
« Dès lundi soir, quelque 700 bénéficiaires ont pu acheter des matériaux de construction indispensables pour entreprendre la réhabilitation de leurs maisons après le récent conflit dévastateur dans la bande de Gaza », a précisé le bureau de M. Serry dans un communiqué de presse.
Mi-septembre, Robert Serry avait annoncé que son bureau était parvenu à un accord tripartite entre Israël, l'Autorité palestinienne et l'ONU afin de permettre les travaux de reconstruction nécessaires dans la bande de Gaza. Cet accord offre des assurances par le biais d'une surveillance de l'ONU selon lesquelles les matériaux ne seront pas détournés de leurs destinations civiles.
« L'Organisation des Nations Unies continue de faire tous les efforts pour assurer le fonctionnement de ce mécanisme dans l'intérêt des Palestiniens à Gaza et à une échelle qui répondra aux besoins massifs de reconstruction de Gaza », souligne le communiqué de presse.
Le mécanisme est dirigé par le gouvernement palestinien, qui travaille avec le secteur privé de la bande de Gaza.
« Il est essentiel que la mise en œuvre du mécanisme soit maintenant accélérée afin qu'on puisse arriver, avant l'hiver, à 60.000 maisons ayant besoin de réparations nécessitant l'utilisation de ciment ou d'autres matériaux à double usage. L'ONU est déterminée à achever l'évaluation de ces 60.000 maisons », a encore dit le bureau de M. Serry. « Le Coordonnateur spécial continuera ses efforts dans les prochains jours avec les parties pour accélérer ce travail. »

Jérusalem-Est: des policiers israéliens pénètrent à l’esplanade des Mosquées

La police d’occupation a une nouvelle fois profané de sang froid l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'Islam, à l’Est de Jérusalem occupée. Les policiers israéliens sont entrés sur l’esplanade des mosquées sous prétexte de disperser des manifestants. Ils ont également interdits les fidèles d’y avoir accès.
Des heurts ont éclaté mercredi matin sur le site sensible. Les policiers ont tiré, près de la porte des Lions, des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes pour disperser la foule amassée, dans laquelle se trouvaient des dizaines d'enfants attendant de se rendre dans les écoles voisines.
Les policiers, déployés par centaines dans la Vieille ville survolée par les hélicoptères, ont ensuite entrepris de repousser la foule loin de l'esplanade des Mosquées, dont tous les accès ont été bloqués.
"Des dizaines de manifestants masqués ont lancé des pierres et des pétards vers les forces de l'ordre, selon la version de l’occupation.
Des extrémistes juifs avaient appelé à se rendre massivement mercredi matin sur l'esplanade des Mosquées pour signifier leur soutien à Yehuda Glick.
Cette figure de la droite extrémiste sioniste qui milite pour le droit des sionistes à prier sur l'esplanade des Mosquées a été grièvement blessée par balles le 29 octobre à Jérusalem. un ex-détenu palestinien a été tué le lendemain par les policiers israéliens, sous prétexte qu’il serait son tueur présumé.
Dans un climat de tensions exacerbées, la visite annoncée d’extrémistes sionistes sur l'esplanade des Mosquées ne pouvait être perçue par les musulmans que comme une provocation supplémentaire.

"Israël"/Liban: "le front nord sur le point d’exploser", selon Gantz

Le chef d'état major de l’armée israélienne, le général Benny Gantz a affirmé dimanche que le "front nord - terme utilisé pour désigner les frontières de l’entité sioniste avec le sud du Liban- est sur le point d'exploser ! "
"Les hostilités contre Israël n'ont cessé d'accroitre ces dernières années (…) Le cercle des menaces s'étend ", a ajouté Gantz lors d'une cérémonie consacrée à la nomination du nouveau commandant du front nord en « Israël ».
Gantz, largement critiqué pour la gestion catastrophique de l’agression israélienne en juillet contre Gaza a prétendu qu’" Israël traquera tous ses ennemis et est prêt à faire face à n'importe quel scénario".
La cérémonie a été une occasion pour entendre à nouveau le général Aviv Kouchavi, nouveau commandant en chef du front nord, dont les remarques ont révélé bien des failles de l'armée sioniste pendant la guerre contre Gaza.
Cet ex-responsable des renseignements israéliens a souligné que " de nouveaux extrémistes viennent de s'ajouter à la longue liste des ennemis d'Israël (ndlr : une prétention parfaitement infondée dans la mesure où les coopérations entre Israël et les takfiris aussi bien en Syrie qu'au Liban sont des faits avérés), ce qui met Tel-aviv devant des défis nombreux.
Le front nord en « Israël » est entre autres un front situé au coeur de la tempête", selon Kouchavi.
Kouchavi qui vient de succéder à Yaer Golan estime que la future confrontation avec le Hezbollah sera semblable à celle du Hamas contre "Israël". Et de prétendre "que le Hezbollah utilisera les civils comme bouclier humain"!
Cette allusion signifie évidemment qu'une confrontation tournera en massacre des civils par « Israël ».
Le régime sioniste a annoncé à plusieurs reprises qu'en cas de guerre contre le Hezbollah, il n'hésiterait pas à "raser le sud du Liban".
Kouchavi a en outre reconnu que les "rebelles anti-Assad en Syrie" n'ont jamais tiré contre "Israël". Pour l'ex-responsable des renseignements israéliens, le gros des attaques aux missiles effectuées contre le sol israélien venait des parties que contrôlent l'armée et le gouvernement syrien.

La nouvelle chef de l’UE espère qu’un Etat palestinien sera créé sous son mandat

La Haute représentante de l'Union Européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité Federica Mogherini se rendra en Palestine occupée par Israël, à Gaza et en Cisjordanie vendredi pour aider à relancer le processus dit de paix au Moyen-Orient au point mort, a annoncé son bureau lundi.
"La visite est un témoignage de la priorité donnée à la région par l'UE et de jouer un rôle dans la stabilisation, la reconstruction et la relance du processus de paix", a déclaré un porte-parole, qui qualifie de "question clé" le conflit au Moyen-Orient.
Entrée en fonction le 1e novembre et succédant à Catherine Ashton, Mogherini a donné une interview commune à 6 quotidiens européens dont le journal Le Monde, sur les questions à l'ordre du jour de l'UE.
"La question de la reconnaissance d’un Etat est une compétence des Etats membres… Mais je compte utiliser le potentiel politique de l’Union dans cette région", a-t-elle déclaré, selon la publication du Monde.
Puis, au sujet de sa visite dans la région, elle précise l'objet de son voyage. "Nous aurons une discussion au sein du Conseil sur notre stratégie pour la région. Le moment me semble venu de favoriser une approche concertée, incluant la question de la Palestine et des relations entre le monde arabe et Israël", indique-t-elle, soulignant la nécessité d'impliquer les pays arabes pour garantir la sécurité et "un accord plus global" pour résoudre le conflit israélo-palestinien.
Au sujet de la reconnaissance de l'Etat palestinien par le gouvernement de Suède la semaine dernière, l'Italienne, se dit "heureuse si, au terme de mon mandat, l'Etat palestinien existait", au delà de simples annonces sporadiques de reconnaissance, qui ne change rien de facto au statut de l'Autorité palestinienne.
"L’Union européenne a la meilleure capacité de compréhension de ces dossiers et la possibilité de les influencer, même si les Etats-Unis jouent naturellement un rôle et que nous entendons collaborer avec eux", conclue-t-elle, une proposition qui augure peut-être une meilleure collaboration entre les USA et l'UE sur le dossier israélo-palestinien, jusqu'ici rivaux et loin de s'accorder sur les relations à entretenir avec la région.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a également rencontré lundi à Washington le négociateur en chef palestinien Saeb Erekat, accompagné du chef des services de renseignements palestiniens Majid Faraj, afin de tenter de revenir à la table des négociations, laissées en suspens en avril, ont rapporté les médias israéliens lundi.
Cette dernière tentative - mais également dernier pas avant le dépôt final d'une demande de résolution de la partie palestinienne au Conseil de sécurité des Nations Unies a été initiée par Kerry, selon une source palestinienne anonyme au quotidien israélien Haaretz.
Or "il n'y a pas de plans actuels visant à introduire un plan de paix", a déclaré la porte-parole du département d'Etat Jen Psaki, rejetant les rumeurs sur des propositions mises sur la table lors de la réunion de Kerry avec Saeb Erakat à Washington.

Al-Quds au cœur de la Palestine et de la nation: Soutien à la résistance maqdisie palestinienne

N°14 – Novembre 2014
La résistance palestinienne se poursuit et s’accentue dans la ville occupée d’al-Quds. Les opérations menées par les martyrs Abdel Rahman Shaloudi, Mu’tazz Higazi et Ibrahim Akkari, en l’espace de dix jours, témoignent de la colère des Maqdissis et des Palestiniens en général, contre les mesures coloniales de plus en plus sévères imposées par l’occupant dans la ville occupée. Enfants, jeunes, femmes et hommes, tous les maqdissis participent à un soulèvement qui a débuté juste après l’assassinat de Mohamad Abu Khdayr, pendant le mois de Ramadan. Aucun quartier de la partie de la ville occupée en 1967, y compris la mosquée al-Aqsa, n’est à l’abri de ce soulèvement, et les médias sionistes le reconnaissent. Ils critiquent même leurs dirigeants politiques qui n’osent avouer que la colonie sioniste vit des moments difficiles, frappée au cœur de son projet de judaïsation et de nettoyage ethnico-religieux. Malgré le silence de la communauté internationale, y compris le monde arabo-musulman, les Palestiniens Maqdissis résistent et sont en train de briser le silence qui a longtemps enveloppé cette ville sainte et meurtrie par la colonisation. Les quelques déclarations internationales dénonçant les pratiques criminelles des sionistes ne sont là que pour revenir au « calme » colonial, et non pour soutenir les justes revendications des Palestiniens. Ne nous méprenons pas, l’occident impérialiste ne peut soutenir la lutte des peuples pour leur libération. Il veut juste maîtriser le cours des événements.

I - Al-Quds occupée : asphyxie et purification ethnico-religieuse

Sous le titre (« la situation présente dans al-Quds » toujours en mouvement pour entériner la souveraineté juive) le centre d’études Atlas (Gaza) a publié une courte étude dans laquelle il explique que cette phrase dite et répétée par les sionistes signifie en fait une progression de la judaïsation, en profitant au maximum du temps. Il n’y a jamais eu de « situation » stable, mais depuis 1967, la partie Est de la ville passe entre les mains des sionistes. Ceux-ci, de gauche ou de droite, s’accordent sur le projet final, la judaïsation de la ville, mais diffèrent entre eux sur le rythme à adopter (certains pensent que le gouvernement actuel va trop vite et risque de faire face à des résistances multiples) ou sur la manière de traiter les Palestiniens Maqdissis (la gauche voulant limiter la politique de ghettoïsation suivie par le gouvernement actuel). Mais qu’ils soient de gauche ou de droite, ou même extrémistes, tous les sionistes passés au pouvoir ont entrepris de judaïser la ville sainte, sans être inquiétés par la communauté internationale.  
Le gouvernement sioniste a annoncé début novembre son intention de construire 500 unités locatives dans la colonie Ramat Shlomo (Tal She’fat), située dans al-Quds. Selon dr. Hanna Issa, secrétaire du conseil islamo-chrétien pour le soutien à al-Quds et les lieux saints, cette décision témoigne de la folie qui a atteint le gouvernement de l’occupation.
Pendant plusieurs jours, les policiers et services municipaux de l’occupation ont procédé à des mesures punitives contre les échoppes et magasins tenus par les Palestiniens dans plusieurs endroits de la ville : des marchandises ont été abimées, des fleurs piétinées, des contraventions dressées. L’occupant veut démoraliser les Maqdissis, fiers d’avoir des résistants en leur sein. 
Les bulldozers de l’occupation ont démoli un immeuble dans Selwan, comprenant deux appartements, et abritant 11 personnes, sous le prétexte que le propriétaire n’a pas obtenu un permis de construire. Ils ont également démoli une maison à Jabal Zaytoun, appartenant à Hassan Hadra. Fin octobre, les autorités de l’occupation ont démoli une partie de la maison de la famille Sharif, dans le centre. 
Le journaliste sioniste de gauche Meron Rapoport a récemment écrit dans une revue anglaise que 100 ans de « fouilles » dans Selwan menées par les pseudo-scientifiques de l’entité coloniale n’ont pas pu prouvé la présence juive revendiquée par les sionistes dans la ville d’al-Quds. Il a considéré que les colons ont commencé à s’y installer pour des raisons purement politiques.

II – Al-Quds occupée : répression

Les campagnes d’arrestation  des Maqdissis se sont poursuivis tout au long du mois d’octobre et début novembre. Le 2 novembre, 22 Maqdissis ont été arrêtés, dont deux enfants et un ancien prisonnier libéré. Ahmad Abu Mas’ab, président du comité des parents des prisonniers a déclaré que les policiers et services de renseignements sionistes ont investi de nombreuses maisons dans Jabal Mukabber, al-Tour, Sour Baher et l’ancienne ville et arrêté 20 Palestiniens. L’ancien prisonnier libéré Mahmoud Jaber (19 ans) a été arrêté dans le camp de She’fat.
Les mesures répressives adoptées par l’occupant sioniste ressemblent de plus en plus à celles de l’OAS en Algérie, à la fin de l’occupation. Il entend légiférer la peine de prison de 20 ans pour toute personne accusée d’avoir lancé des pierres contre les soldats et colons. De plus, ce sont les familles des enfants « lanceurs de pierre » qui sont emprisonnées, et non seulement les enfants. C’est ce que les sionistes appellent « agir avec responsabilité ».
Un enfant de 12 ans, de la famille Ramadan, a été enlevé à Beit Hanina et retrouvé plusieurs heures plus tard dans la partie occidentale d’al-Quds occupée, évanoui. Il a été agressé et torturé. L’enfant a été transporté à l’hôpital (4 novembre).
Des drônes au-dessus d’al-Quds : pour contrôler la vie et les déplacements des Maqdissis, les sionistes ont posé des drônes au-dessus de plusieurs quartiers d’al-Quds : Beit Hanina, Selwan, Ras al-Amoud, She’fat et Jabal al-Mukabbar. Ces drônes permettent de filmer la vie des Maqdissis dans ses moindres détails.
Les tribunaux de l’occupation ont renouvelé l’arrestation de 15 enfants maqdissis, pour deux jours supplémentaires. Ces enfants ont été arrêtés et accusés d’avoir lancé des pierres contre l’occupant (4 novembre).

Suite aux opérations bénies de la résistance, les autorités de l’occupation ont empêché les familles de recevoir les condoléances des amis et des Palestiniens en général. Elles ont empêché la famille du martyr Abdel Rahman Shaloudi dans Selwan de tenir une tente pour les condoléances, comme elles ont empêché les maqdissis de participer aux cérémonies funèbres. Mais les Maqdissis, et notamment les jeunes, n’ont pas plié : au lieu des 45 personnes autorisées à suivre le convoi funèbre du martyr Mu’tazz Higazi, ce sont plusieurs centaines de jeunes qui y ont participé en prêtant serment de poursuivre le chemin de la résistance. La police sioniste a dû laisser faire avant de foncer sur les manifestants : les affrontements ont duré pendant plusieurs heures.

III - Al-Quds occupée : les lieux saints

Pour la première fois depuis son occupation par les sionistes, la mosquée al-Aqsa a été fermée par les colons officiels, devant les fidèles. Mesure extrême qui montre que les sionistes, non seulement ne respectent pas les religions et les pratiques religieuses des fidèles musulmans ou chrétiens, en Palestine, mais qu’ils ont commencé à appliquer la « souveraineté sioniste » sur un des plus prestigieux sites musulmans dans le monde. Mais cela a à peine secoué la conscience des musulmans.
Juste après la déclaration de Netanyahu concernant le statu quo qu’il entend préserver dans la mosquée al-Aqsa, c’est-à-dire poursuivre les incursions des groupes sionistes mais autoriser les musulmans à y entrer, un ministre de son gouvernement a affirmé que ce statu quo ne saurait tenir, car il faut détruire la mosquée al-Aqsa pour bâtir le temple juif à sa place, temple dont les sionistes ont inventé l’histoire afin de justifier leur présence en Palestine.
Les incursions et profanations de la mosquée al-Aqsa sont quotidiennes, que ce soit par les responsables politiques ou religieux sionistes. Les incursions sont majoritairement accompagnées par les hommes et femmes armées de l’occupation, sinon, elles ne pourraient se dérouler. C’est par la force des armes que l’entité sioniste et ses colons essaient d’imposer la judaïsation de la mosquée al-Aqsa, comme c’est par les armes que l’entité coloniale s’est installée dans le pays. Le 3 novembre, la ministre ajointe du transport a profané la mosquée, ce qui a donné lieu à la poursuite des musulmans qui s’y trouvaient et à des arrestations.
Au cours d’une seule semaine, au mois d’octobre, 1350 extrémistes juifs ont profané la mosquée al-Aqsa, et parmi eux, le maire sioniste de la ville occupée, Nir Barakat.
La police sioniste interdit au ministre palestinien chargé d’al-Quds, Adnane al-Husseini, d’entrer dans la mosquée al-Al-Aqsa et l’agresse, le 5 novembre. La police a également interdit à Hanine Zo’bi, Ibrahim Sarsou et Kamal al-Khatib, tous les trois responsables politiques des Palestiniens de 48, d’y entrer. Au même moment, des colons et des touristes (200) y sont entrés et ont profané la mosquée.

IV - Al-Quds occupée : résistance palestinienne

3 opérations bénies de la résistance en l’espace de dix jours ! Des Maqdissis résistants âgés entre 25 et 48 ans (Akkari, père de 5 enfants) ont défié l’ordre sioniste et exprimé par leurs actes la volonté de libération du peuple palestinien. Les fidayins palestiniens ont écrasé des colons et tiré sur le rabbin Glick, symbole de la profanation de la mosquée al-Aqsa. L’ensemble du peuple palestinien, par la voix de ses organisations, a salué ces opérations courageuses, et le président Mahmoud Abbas a même envoyé une lettre de condoléances à la famille de Mu’tazz Higazi. « Touchez pas à al-Quds » est le mot d’ordre qui rassemble ces opérations. Les Maqdissis ont longtemps patienté, ils ont attendu les gestes de la communauté internationale, ou des pays arabes et musulmans, ou même de l’Autorité palestinienne. Mais rien n’est arrivé, tout le monde s’est écrasé devant la puissance arrogante de l’entité coloniale, faisant des déclarations par là mais poursuivant par çi les relations et les contrats, sur le dos des Maqdissis et du peuple palestinien.
Les nombreuses déclarations de responsables de la résistance et de représentants religieux ou politiques du peuple palestinien témoignent de l’unanimité palestinienne soutenant toute forme de résistance, et notamment armée ou violente. De côté des sionistes, c’est la volonté de vengeance qui s’affirme, prenant le pas sur l’avis de quelques journalistes et écrivains libéraux, ou sur des personnalités politiques un peu moins aveugles que les colons extrémistes et Netanyahu. L’équipe de ce dernier accuse déjà le président Abbas d’être responsable de ces opérations, puisqu’il a refusé de se soumettre entièrement à Netanyahu, préférant l’arbitrage américain.
Quelques déclarations : le FDLP dit « bénir l’opération héroïque menée dans le quartier sheikh Jarrah dans la ville d’al-Quds, ayant entraîné le martyre de son exécutant et la mort et les blessures d’un nombre d’Israéliens.. Cette opération héroïque est la réponse naturelle et légitime aux crimes incessants de l’occupant israélien… »
Le FPLP a béni l’opération exécutée par Ibrahim Akkari, qui confirme que « les Maqdissis poursuivent leur voie pour défendre leur ville et notre dignité à tous ». 
Le mouvement du Jihad islamique a béni l’opération d’écrasement exécutée par un Maqdissi dans le quartier de Sheikh Jarrah… « cette opération est la riposte de notre peuple à l’agression contre la mosquée al-Aqsa et la profanation de son mihrab ». Il affirme que « la guerre se poursuit, et que l’ennemi est responsable de tout acte de profanation qu’il commet ». Quant au plus ancien  prisonnier maqdissi, libéré et éloigné vers la bande de Gaza en 2012, Fouad Razem (cadre du Mouvement du Jihad islamique), il a déclaré que les opérations menées dans al-Quds « nous ont donné notre dignité et notre fierté, car il ne peut y avoir ni fierté ni dignité lorsque la mosquée al-Aqsa est profanée. Il n’y a nulle autre voie, ou la soumission et la déchéance, ou la lutte et le martyre ». 
Le mouvement Hamas a revendiqué, pour sa part, la dernière opération (martyr Akkari) et a appelé à mener d’autres opérations pour faire cesser les agressions sionistes. Le porte-parole de Hamas, Sami Abu Zuhri, a appelé l’ensemble du peuple palestinien à protéger la mosquée al-Aqsa par tous les moyens dont il dispose.

Les opérations « violentes » contre les colons vont de pair avec un soulèvement de plus en plus général des Maqdissis, et notamment les jeunes, qui affrontent les services sécuritaires et leurs collaborateurs, tous les jours et dans presque tous les quartiers de la ville. Les arrestations opérées par l’occupant ne changent rien, ni les menaces (arrestations des parents et peine de 10 ans de prison pour les lanceurs de pierres). Les femmes maqdissies sont surtout présentes dans la mosquée al-Aqsa, où elles s’opposent vaillamment aux services sécuritaires, au risque de se faire agresser et insulter par les occupants. C’est l’intifada, disent les uns, alors que d’autres parlent de la répétition des événements de 1929, dans al-Quds, qui ont embrasé la ville et la Palestine, à l’époque de l’occupation britannique.
Au cours d’affrontements à Selwan, le 24 octobre, 4 policiers sionistes ont été légèrement blessés par les jets de pierre des Palestiniens.
Les « explosifs servant aux feux d’artifice » sont la nouvelle arme utilisée par les Maqdissis, pour riposter aux agressions des forces sionistes. Cette nouvelle « arme » vient après les pierres. Des milliers de projectiles ont été lancés contre les policiers de l’occupant depuis le mois de juillet dernier, blessant nombre d’entre eux, deux policiers ont même perdu l’ouïe. Cette « arme » serait intéressante, parce qu’elle ne passe pas par des tunnels ou les postes de contrôle de l’occupation, mais qu’elle se trouve bien exposée dans des magasins tenus par les colons et vendus aux Palestiniens. C’est pourquoi l’occupant est en train de réfléchir à la question : le ministre de l’intérieur de l’occupation a récemment proposé de cesser l’importation des explosifs servant aux feux d’artifice.
Les réfugiés dans les camps palestiniens, au Liban et en Syrie (Yarmouk) manifestent leur colère contre les attaques sionistes et soutiennent leurs frères Maqdissis qui défendent leur capitale. De nombreux responsables parmi les réfugiés ont souhaité être dans al-Quds et participer à la résistance.
Le Hamas et le Jihad islamique ont organisé début novembre une manifestation de soutien à al-Quds et al-Aqsa, dans la bande de Gaza.

V- Al-Quds occupée : les plus graves profanations de la mosquée al-Aqsa depuis 1967

Après l’occupation de la partie Est d’al-Quds au mois de juin 67, la mosquée al-Aqsa a été maintes fois profanée par les sionistes, d’abord les officiels de l’entité occupante, puis les colons. Si pendant plusieurs décennies, leurs rabbins avaient maintenu l’interdiction de se rendre à la mosquée al-Aqsa, c’est depuis quelques années que leurs pratiques ont changé, suivant l’évolution politique de l’entité.
Le 7 juin 1967, juste après l’occupation, le général Mordechaï Gour mène une incursion, suivie par ses soldats. Ils y brûlent les livres du Coran et interdisent les fidèles d’y prier. Ils confisquent les clefs de ses portes et plante le drapeau sioniste sur le dôme du Rocher. Les clefs confisquées furent rendues sauf celle de la porte al-Maghariba, afin de garder la possibilité des incursions futures. Le mur al-Bouraq fut pris et transformé en lieu de culte pour les juifs, et les musulmans furent interdits de l’approcher (sauf pour les musulmans mettant la kipa, comme Shalgoumi et d’autres sionistes).
21 août 1969 : le juif extrémiste Denis Douhan profane la mosquée et parvient à mettre le feu au mihrab de la mosquée, ayant l’intention de la détruire. Ce sont les fidèles qui sont parvenus à le feu de s’étendre dans toute la mosquée.
11 avril 1982 : Un soldat de l’occupation, Hary Goldman, investit la mosquée et tire des coups de feu, tuant deux Palestiniens et blessant plus de 60 personnes. Ce qui a provoqué la colère des Palestiniens qui ont vivement protesté.
24 septembre 1996 : alors que les excavations des sionistes près du mur al-Bouraq ont commencé, mettant en danger l’équilibre de la mosquée al-Aqsa, un tunnel est creusé sous le mur occidental. La découverte de ce tunnel a suscité la colère des Palestiniens qui se sont révoltés. Le bilan de la répression sioniste est le martyre de 62 Palestiniens, alors que 1600 autres furent blessés.
9 août 1998 : la police sioniste permet officiellement à des juifs extrémistes de pratiquer leurs cultes devant les portes de la mosquée. 28 septembre 2000 : le premier ministre sioniste Ariel Sharon profane la mosquée. Les fidèles protestent. C’est le début de l’intifada al-Aqsa. Les forces armées sionistes commettent un massacre le 29 du même mois.
30 juin 2004 : la police sioniste investit la mosquée et la profane, pour empêcher les fidèles de restaurer la clinique de la mosquée Marwani qui s’y trouve.
28 septembre 2005 : alors que le creusement des tunnels se poursuit, les autorités de l’occupation inaugurent une sorte de musée souterrain racontant les mythes sionistes concernant la Palestine.
6 juin 2007 : les autorités de l’occupation commencent à détruire la route menant à la porte al-Maghariba et deux pièces se trouvant dans la mosquée al-Aqsa.
13 septembre 2011 : un tunnel est à nouveau inauguré passant de Wadi Helwa dans Selwan en direction de la mosquée, sur 200 mètres environ. (d’après le quotidien assafir). 

VI - Al-Quds occupée : solidarité

 L’Union mondiale des ulémas musulmans a appelé à la mobilisation générale pour la protection de la mosquée al-Aqsa. Le communiqué a dénoncé les crimes de l’occupation sioniste et sa violation des lois et coutumes internationales en assassinant les maqdissis. 
14 députés du parlement jordanien ont réclamé des mesures fermes du pouvoir jordanien pour défendre la mosquée al-Aqsa, lui demandant d’activer les institutions internationales afin de dénoncer les crimes sionistes.
La ligue de la presse islamique, dont le siège est à Beirut, a lancé une campagne médiatique pour la défense de la mosquée al-Aqa : « al-Aqsa est à nous ! ».  Le but de la campagne est de conscientiser les musulmans sur le danger de la judaïsation de la mosquée.
Sayyid Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, a affirmé, la veille du jour de Ashura, que la mosquée d’al-Aqsa est en danger, qu’il est nécessaire que toute la nation musulmane se mobilise pour la sauver de la judaïsation qui la menace, car la mosquée al-Aqsa est de la responsabilité de tous les musulmans, et non seulement des Maqdissis ou des Palestiniens, ou même des Arabes. C’est aux musulmans et à leurs diverses institutions d’assumer la responsabilité et d’agir pour sauver al-Aqsa, la ville d’al-Quds et ses habitants, chrétiens et musulmans.
Les Palestiniens, arabes et musulmans, ainsi que leurs amis danois, ont organisé une marche au Danemark, le vendredi 31 octobre, en solidarité avec les Maqdissis, à l’appel de l’Union des associations pour la Palestine ».

Acre : Le programme de déplacement des Arabes continue, avec la famille Hathout comme dernière victime

Les autorités israéliennes d'occupation continuent de mener leur programme de déplacement des citoyens arabes de la ville d'Acre, où les sociétés immobilières gouvernementales ont pris pour cible les biens appartenant à des réfugiés palestiniens dans la vieille ville et les ont transformés en projets de colonies pour judaïser la ville, a rapporté lundi le site d'informations Arabs48.


03.11.2014 - L'expulsion de la famille Hathout de son logement dans la vieille ville d'Acre (photo Arabs48)
Depuis plusieurs mois maintenant, la ville d'Acre, en particulier la vieille ville, a vu l'émission d'ordres d'évacuation aux familles arabes qui vivent dans leurs maisons depuis des décennies, sous le prétexte qu'elles sont entrées par effraction dans ces maisons et qu'elles ont transformé leur aspect de l'intérieur pour modifier leur statut de demeures "abandonnées et désertées". Des ordres sont ensuite émis, exigeant que les familles arabes évacuent leurs maisons parce qu'elles appartiennent désormais à l'Etat.
Parmi les arguments mis en avant par les sociétés immobilières israéliennes, qui sont étayés par les décisions des tribunaux, pour justifier le programme adopté par les autorités pour évacuer et déplacer la population arabe du cœur de la vieille ville d'Acre, en plus de dissimuler les monuments historiques arabes qui s'y trouvent, on trouve également l'affirmation que de nombreux Arabes à Acre ne paient pas leurs loyers.
Dans le contexte de la mise en œuvre de ce programme, Arabs48 a rapporté que plusieurs travailleurs de la compagnie Amidar, sous la protection de nombreux policiers et gardes-frontières, ont évacué la famille Hathout de chez elle lundi, après une décision prise par la Cour de la Magistrature déclarant que la maison appartient maintenant à Amidar.
D'autres photos de l'expulsion de la famille sur le site Arabs48.
Traduction : MR pour ISM

L'hiver dans les prisons israéliennes, une autre forme de torture

Les prisonniers palestiniens se préparent à protester contre l'administration pénitentiaire israélienne au sujet de leurs besoins en vêtements et couvertures pour l'hiver, d'autant que d'après les prévisions, il sera très froid. Muhammad al-Masri, prisonnier dans la prison Megiddo, a dit au correspondant du Centre palestinien d'information (CPI) que l'administration pénitentiaire a averti les prisonniers qu'il leur était interdit de faire entrer, de l'extérieur, des vêtements d'hiver et des couvertures. Les prisonniers, très en colère, ont menacé d'intensifier leurs protestations.


Il a expliqué que l'administration pénitentiaire fait du chantage sur les prisonniers d'un côté, et du "business" de l'autre : elle a interdit l'entrée des vêtements et des couvertures, mais autorise que les prisonniers les achètent à la cantine de la prison.
Ofer surpeuplée et la crise hivernale
La situation dans les autres prisons n'est guère meilleure qu'à Meggido, mais c'est à Ofer qu'elle est pire en termes de capacités à faire face à l'hiver.
Les prisonniers ont dit à notre correspondant que leurs revendications de l'hiver dernier demeurent, et quand un nouveau prisonnier arrive, ce sont eux qui lui fournissent ce dont il a besoin jusqu'à ce qu'il arrive à l'obtenir par lui-même, mais cette année, la situation est différente.
Le prisonnier Ahmad a dit à notre correspondant : "Cette été, il y a eu beaucoup de rafles suite à l'opération à Al-Khalil, la guerre à Gaza et les répercussions des événements, ce qui a conduit à une augmentation énorme du nombre de prisonniers à la prison Ofer, et une surpopulation suffocante dans ses différentes sections." 
"Avec l'arrivée de l'hiver, et le refus persistant d'interdire l'entrée de ce dont ont besoin les prisonniers grâce à leurs familles et aux institutions concernées, la crise aura des effets terribles ; les prisonniers ne peuvent pas répondre aux besoins croissants de ce nombre croissant de prisonniers."
Les maladies prolifèrent et les geôliers les négligent
L'avocat pour les droits de l'homme Muhammad Kamnaji a souligné que selon les conventions internationales, l'Administration israélienne d'occupation (AIO) est tenue de procurer gratuitement aux prisonniers tout ce dont ils ont besoin.
Il a ajouté : "Les maladies hivernales se répandent dans les prisons à des niveaux élevés, et l'AIO est responsable de la manière dont elle se conforme aux normes internationales dans sa façon de traiter les prisonniers."
Il a poursuivi : "Beaucoup de maladies spécifiques à l'hiver, comme les maladies osseuses, les rhumatismes, l'arthrite, les douleurs dorsales, les problèmes pulmonaires, en particulier la grippe et les rhumes, les maux de gorge et le rhume banal, en plus des maladies de peau, se propagent et à cause des traitements inadéquats, elles deviennent chroniques."
Il a conclu qu'empêcher l'entrée de vêtements d'hiver et de couvertures est un crime.
Manifestation devant la prison Ofer, en solidarité avec les prisonniers palestiniens, 3 novembre 2014
Source : Palestine Info
Traduction : MR pour ISM

Les multiples entraves aux voyages alimentent la frustration des Gazaouis

Meral, 28 ans, est originaire de la bande de Gaza et a parcouru le monde avant de revenir dans sa ville natale à Gaza. Mais le voyage qu’elle a effectué la semaine dernière et dont elle a fait le récit à Al Monitor était si traumatisant qu’elle n’essaiera peut-être plus jamais de quitter la bande de Gaza.

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12 août 2014 — Dans l’espoir de passer en Égypte avec sa famille, un garçonnet palestinien attend dans les bras de sa mère au poste frontière de Rafah entre l’Égypte et le sud de la bande de Gaza - Photo : Reuters/Ibraheem Abu Mustafa
Meral, journaliste indépendante travaillant pour la presse internationale, était conviée à une conférence sur les médias dans la capitale libanaise, Beyrouth. La sortie de Gaza s’est avérée délicate, indique-t-elle. Les voyages hors de la bande de Gaza doivent être préparés des semaines à l’avance.
En temps normal, au poste frontière de Rafah (toujours contrôlé par le Hamas), deux jours sont réservés aux étudiants, et deux jours aux personnes souhaitant faire le Hajj ou la Oumra en Arabie saoudite.
Aucun jour n’est réservé aux voyages d’affaires ou de loisir, ceux-ci requièrent donc une planification méticuleuse en amont.
Meral savait qu’il lui fallait un visa pour entrer au Liban, mais lorsqu’on l’a informée qu’elle pouvait partir le 1er octobre, elle a accepté en espérant que le visa pour le Liban, dont elle avait fait la demande longtemps auparavant, arriverait pendant son attente au Caire. Si elle avait refusé la proposition du gouvernement gazaoui de partir le 1er octobre, elle n’aurait eu aucune certitude quant aux possibilités ultérieures de départ. Elle aurait pu attendre des semaines, et n’aurait certainement pas pu assister à la conférence sur le journalisme et les médias financée par Canal France International (CFI) et la Fondation Samir Kassir.
Le voyage a commencé le 1er octobre à 5 heures du matin. Meral s’est rendue au point frontière de Rafah bien avant son ouverture officielle à 7 h 30. Elle parvint à quitter le côté palestinien seulement à 10 heures du matin avec le premier bus et arriva du côté égyptien de la frontière. Lorsque son passeport fut enfin contrôlé, on lui demanda de patienter. Vers midi, on lui indiqua qu’elle n’était pas autorisée à entrer en Égypte. Sa sœur, Rania, qui souhaitait se rendre à l’ambassade américaine du Caire, fut autorisée à passer et à rester au Caire pendant 72 heures.
Meral décida de faire appel et a imploré les autorités égyptiennes, un représentant de l’ambassade palestinienne en Égypte et un représentant du Hamas d’intervenir, mais sans succès. Meral a finalement été autorisée à s’entretenir avec un officier égyptien qui s’est moqué de l’invitation envoyée par la fondation libanaise. Il a accepté de la laisser partir pour l’aéroport international du Caire dans le cadre de ce qu’on appelle « tarheel », qui signifie littéralement « déportation ».
Ayant entendu de nombreux récits de personnes coincées à l’aéroport pendant des jours, Meral a refusé cette offre et tenté une autre approche.
« Je suis mariée à un journaliste turc », a-t-elle indiqué à l’officier égyptien, espérant que cela lui permettrait d’entrer en Égypte. Elle lui a même présenté son passeport pour le prouver. Mais le fait de mentionner la Turquie n’était pas une bonne idée, puisque l’Égypte et la Turquie sont actuellement confrontées à des problèmes politiques. On lui a alors retiré l’autorisation de voyager avec un visa de transit et ordonné de retourner à Gaza.
Dans un nouveau plaidoyer, elle leur a donc indiqué que sa maison familiale, située à Beit Lahia au nord de Gaza, avait été détruite pendant la guerre le 2 août. Mais rien n’y faisait. Enfin, vers 17 heures, alors que le poste frontière s’apprêtait à fermer, on lui a indiqué qu’elle disposait de deux options : le « tarheel » ou le retour à Gaza. Consciente qu’elle n’avait pas d’autre choix pour pouvoir assister à la conférence à Beyrouth, elle accepta le « tarheel » à contrecœur.
Huit heures plus tard, à 3 heures du matin le 2 octobre, Meral et d’autres voyageurs dans le même cas ont été emmenés dans un sous-sol sans fenêtres de l’aéroport international du Caire. Elle avait emmené une carte SIM égyptienne et acheté du crédit téléphonique et 3G pour pouvoir communiquer avec le monde extérieur, et notamment avec Rania qui avait été autorisée à passer 72 heures au Caire.
À son arrivée, Meral a fait la connaissance d’une famille syrienne bloquée dans ce sous-sol depuis des mois. Ils lui ont donné l’une de leurs couvertures qui n’était pas très propre, a-t-elle confié. Il n’y avait ni dortoirs, ni douches, ni apports de nourriture réguliers. Il fallait soudoyer les gardes égyptiens pour qu’ils ramènent de la nourriture de la cafétéria.
Selon Meral, le moment le plus difficile a été lorsque des touristes en vacances à la station balnéaire de Charm el-Cheikh, à la pointe sud de la péninsule du Sinaï, ont été transférés dans la zone de transit via le sous-sol sans fenêtres. Elle se souvient du regard étonné que ces Européens bronzés ont posé sur eux en constatant leur détresse.
Trois jours plus tard, Meral réussit à obtenir le visa tant convoité pour le Liban ainsi qu’un billet d’avion valide, les deux documents requis pour accéder à la zone de transit conventionnelle de l’aéroport international du Caire. Vers 17 heures le 5 octobre, quatre jours après son départ de Gaza, Meral embarqua sur un vol pour Beyrouth après avoir été traitée « comme un chien », selon ses propres termes.
Meral déclare que, depuis la création du gouvernement d’unité nationale, la politique appliquée par les Égyptiens envers les Palestiniens est de plus en plus stricte, notamment pour ceux qui souhaitent se rendre dans les pays arabes. Les efforts visant à placer la garde présidentielle [la garde d’Abbas - NdT] et des Européens du côté palestinien de la frontière ont été retardés puisque les représentants du Hamas ont refusé d’en céder le pouvoir et le contrôle.
Meral, qui avait toujours déclaré qu’elle ne quitterait jamais définitivement Gaza, comprend désormais pourquoi autant de jeunes Palestiniens rejoignent des groupes radicaux ou risquent leur vie sur des bateaux pour entrer clandestinement en Europe.
Elle rappelle également l’importance pour les Palestiniens de disposer de leur propre aéroport afin de ne plus subir les pratiques discriminatoires de la police aux postes frontières. Aujourd’hui, elle envisage sérieusement de s’installer en Turquie et de rendre visite à sa famille dans la bande de Gaza une fois que les conditions de voyage se seront améliorées.
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Daoud Kuttab : journaliste palestinien né à Jérusalem, il a enseigné le journalisme à Princeton et dirige actuellement le Community Media Network, organisation dédiée au progrès du journalisme arabe indépendant . Il est producteur de documentaires et titulaire de nombreuses distinctions. Il est chroniqueur pour Palestine Pulse de Al-Monitor, The Jordan Times, The Jerusalem Post et The Daily Star (Liban).
http://www.al-monitor.com/pulse/ori...
Traduction : Info-Palestine.eu - Claire L.

Les veuves Palestiniennes perdent leurs droits

Ville de Gaza, Bande de Gaza – Agée de 24 ans, Wafaa menait une vie de couple heureuse et harmonieuse jusqu’à ce que la dernière guerre israélienne sur Gaza vienne lui arracher son époux.

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Une femme et une fille Palestiniennes déposent des fleurs sur les tombes des membres de la famille dans un cimetière de la ville de Gaza, le 28 juillet 2014, durant la fête d’Eid al-Fitr (Photo REUTERS/Finbarr O’Reilly)
Le drame est survenu lorsqu’un immeuble du quartier Sheikh Radwan au nord de la Ville de Gaza a été ciblé, transformant et l’immeuble et la jeune femme et son môme d’un an en décombres et destruction, livrés à eux-mêmes face à un avenir incertain, et un présent sans protection ni sécurité.
Wafa qui, pour des raisons de protection de sa vie privée, a demandé que son nom de famille ne soit pas dévoilé a confié à Al-Monitor : « La vie était belle et avait un tout autre charme avec mon époux Assim. Cela fait deux mois qu’il est mort mais je n’arrive pas à m’en remettre, je me sens encore triste et angoissée surtout que maintenant, je dois poursuivre le chemin toute seule, entourée de problèmes et soumise aux regards de toute la société. »
Pour rappel, la guerre israélienne sur Gaza a entrainé la mort de 2127 Palestiniens, dont 544 enfants et 302 femmes. Quant aux veuves, et même s’il n’y a pas de statistiques officielles, il faut dire que leur taux dans la Bande de Gaza a considérablement augmenté après la récente guerre.
D’après Amal Syam, Directrice Exécutive du Women’s Affairs Center « Les veuves sont confrontées à de nombreux problèmes, à commencer par le fait d’avoir perdu le soutien de famille et la source financière. Les femmes entrent en conflit avec leurs beaux-pères au sujet de l’héritage et de la pension mensuelle. Et ce n’est pas tout, les veuves sont parfois contraintes d’épouser leurs beaux-frères si elles veulent la protection et la sécurité. »
Et c’est justement le cas de Wafaa. La jeune femme explique que les problèmes qu’elle rencontre sont essentiellement liés à sa belle-famille qui exerce une pression sur elle en lui demandant de choisir entre épouser son beau-frère, vingt ans son aîné et déjà marié, et leur confier son fils et retourner vivre chez son père à elle. Elle a noté qu’en l’absence de solutions, elle se retrouve devant un dilemme ; perdre la garde de son fils ou épouser un homme contre son gré.
Elle explique que sa belle-famille justifie le choix du mariage avec le beau-frère par la protection et la sécurité qu’il va lui procurer, ainsi qu’à son fils. Mais pour elle, cette condition vise à mettre la main sur l’aide financière qu’elle reçoit d’une association caritative qui soutient les familles des martyrs. L’aide mensuelle est estimée à 900 shekels, soit $240.
Maram est âgée de 27 ans. Elle a perdu son mari durant la guerre israélienne sur Gaza de 2008. En souhaitant, elle aussi, garder son nom de famille anonyme, elle a raconté à Al-Monitor : « En perdant mon mari, j’ai également perdu le respect des gens. Ils ont commencé à me regarder de haut pour ensuite me priver de mes droits d’héritage et d’encaissement de l’argent alloué aux familles des martyrs. »
De son union avec son défunt mari, Maram a eu un seul enfant. Elle explique que l’OLP offre chaque mois la somme de 1000 shekels ($266) aux familles des hommes tués. Toutefois, sa belle-famille a décidé qu’elle n’avait pas le droit de toucher à cet argent, tout en lui donnant seulement $55 par mois.
Elle raconte qu’au bout d’une anné après la mort de son mari, un homme a demandé sa main au mariage. Sa belle-famille lui a clairement notifié que si elle acceptait de l’épouser, elle devra renoncer à ses droits à l’héritage et perdra par conséquent la garde de son enfant.
« C’est illégal, notamment aux yeux des tribunaux locaux. Cependant, lorsque j’ai pensé à avoir recours aux tribunaux, mon beau-père m’a menacée de me priver de la garde de mon enfant. Cela m’a tellement terrorisé que j’ai fini par abandonner l’idée d’entamer une action en justice et d’épouser un autre homme. Je me suis contentée du montant que ma belle-famille nous donne, mon fils et moi, même si de par la loi, je pourrais obtenir beaucoup plus, » se plaint Maram.
D’après le Bureau Central Palestinien des Statistiques [Palestinian Central Bureau of Statistics] pour l’année 2013, dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie, 56.9% de femmes âgées de plus de 15 ans étaient mariées, tandis que 33.2% ne l’ont jamais été et 5.8% sont devenues veuves. Cette dernière estimation n’inclut pas les nouvelles veuves de la récente guerre sur Gaza.
« Nous sommes tombés sur des cas où des veuves acceptent d’épouser leurs beaux-frères. Ces derniers commencent graduellement par les priver de leurs droits. Lorsque les nouveaux époux s’assurent que ces femmes ont perdu tous leurs droits, ils les répudient, » déclare Syam.
Pour sa part, Omar Nawfal, président de la Cour d’Appel de Gaza, a évoqué les litiges féroces opposant la veuve et son beau-père au sujet des biens et propriétés du défunt. « C’est une question controversée que nous rencontrons assez souvent en raison de l’augmentation du nombre des martyrs compte tenu des guerres qui s’abattent sur Gaza, » estime-t-il.
Il a par ailleurs informé Al-Monitor que la loi Palestinienne régit les droits de tous les héritiers, y compris la veuve qui a reçu des droits justes et équitables. Il a ajouté : « Cependant, la réticence des veuves à recourir aux tribunaux engendre la perte et l’abandon de leurs droits. »
Et de poursuivre : « La loi prévoit plusieurs droits pour les veuves. Le premier étant son droit de recevoir son muakhar, c’est-à-dire la dot différée mentionnée dans le contrat de mariage. La veuve a pleinement le droit de demander cette dot au père de son mari, mais la plupart des veuves connaissent mal leurs droits. De plus, la loi sur l’héritage précise que la veuve est en droit de recevoir le quart de l’héritage. En outre, la veuve est en droit de toucher, à vie, la moitié du salaire de son mari décédé ; néanmoins, elle perd ce droit lorsqu’elle épouse un autre homme. »
Syam et Nawfel sont d’accord sur l’absence d’une conscience culturelle qui encourage le recours aux tribunaux pour revendiquer ses droits. « Cette culture est peu commune et inhabituelle chez les veuves qui pensent que cela représente une exception à la règle et un éloignement des coutumes et traditions. Celles qui s’arment de courage et vont au tribunal réclamer leurs droits se comptent sur les doigts de la main, » ajoute-t-elle.
Elle estime que la loi palestinienne gère les droits des veuves en termes généraux mais certainement pas de manière spécifique. « La loi palestinienne ne parvient toujours pas à protéger les veuves de la violence et de l’expropriation de leurs droits. »
Et pendant que Maram rêve de diriger un centre spécialisé dans la défense des droits des veuves, notamment avec l’augmentation continue du nombre des veuves en raison du conflit israélo-palestinien, Wafaa ne souhaite qu’une seule chose : pouvoir élever son enfant sans être obligée d’épouser un autre homme sous le supposé prétexte de sécurité et de protection.
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Rasha Abou Jalal est écrivain et journaliste à Gaza, spécialisée dans les nouvelles politiques, les questions humanitaires et sociales liées à l’actualité.
http://www.al-monitor.com/pulse/ori...
Traduction : Info-Palestine.eu - Niha

Au-delà des apparences, la Palestine balaiera l’entité sioniste !

Sinistre date anniversaire que ce 2 novembre, où fut signée en 1917 la Déclaration Balfour par laquelle les autorités anglaises rendaient officiel leur soutien pour l’établissement d’un foyer juif en Palestine.

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Manifestation en Cisjordanie sous occupation
Date que certains considèrent comme le premier acte ayant permis la création de l’Etat israélien dont tout le monde peut constater : 1/ les dérives politiques, militaires et morales croissantes dans son abjecte occupation coloniale qui se poursuit à l’encontre de toutes les Résolution du Droit international ; 2/ le régime d’apartheid qu’essuie de plein fouet la population arabe du pays.
Il faut dire, au passage, que les Palestiniens ont rarement de quoi se réjouir, dans les dates anniversaires qui jalonnent leur histoire !
A l’aube de l’hiver, après les derniers massacres perpétrés il y a quelques semaines à peine par l’une des plus puissantes armées qui soit contre un peuple abandonné par l’ensemble des Nations, aucun média mainstream ne revient sur la situation dramatique des 1.800.000 habitants de Gaza dont le tiers du territoire a été détruit par plus de 50 jours de bombardements intensifs. Dont je rappelle le bilan :
2.200 morts dont une grande majorité de civils ;
20.000 blessés dont certains seront handicapés à vie ;
100.000 logements détruits ;
500.000 personnes sans toit…
Nos médias semblent vouloir coûte que coûte nous distraire avec d’autres faits, bien éloignés de ce terrible conflit qui voit l’un des Etats les plus méprisables du monde, s’attaquer avec des moyens toujours plus meurtriers, à une population exsangue, prise en otage de toutes parts.
Et pourtant…
Pourtant, loin des discours officiels auxquels plus personne ne croit et qui tourne en boucle autour d’une solution à deux États – sinistre farce que je dénonce personnellement depuis des années ! – quand vous rencontrez des Palestiniens ordinaires et que vous dialoguez avec eux, pas un n’imagine que l’État israélien puisse perdurer. Chacun vous dira que la situation est « provisoire » et que cet État qui les occupe, gangréné jusqu’à la moelle par sa funeste idéologie, disparaîtra dans les poubelles de l’Histoire. Les juifs qui le souhaitent resteront des citoyens comme les autres dans une Palestine historique réhabilitée, et ceux qui ne supporteront par la défaite rentreront dans leur pays qu’ils n’auraient jamais dû quitter !
Cela vient d’ailleurs de se passer, mais aucun média – tiens donc ! – ne paraît s’y arrêter : après l’enfer qui s’est abattu sur Gaza cet été, et la courageuse résistance qui a tenu l’armée israélienne en échec, des milliers de juifs ont quitté le territoire israélien pour s’en retourner dans leur pays d’origine. Pourquoi ? Tout simplement parce que la résistance gazaouie s’est défendue avec les armes, ce qui embarrasse tellement nos chancelleries ! Le rapport de forces est donc en train de changer. Et sans doute que bientôt – si ce n’est déjà le cas – n’importe quel endroit d’Israël pourra être atteint par les roquettes et missiles utilisés par cette exemplaire résistance. On comprend dès lors l’insistance avec laquelle le gouvernement israélien, et quelques derniers de ses misérables vassaux, s’étranglent à exiger une démilitarisation de la Bande de Gaza, sachant que ce petit lambeau de terre douloureusement laminé, sera toujours l’épine dans le pied de l’arrogance sioniste qui ne verra jamais aboutir son nauséabond projet.
Ces mêmes Palestiniens vous diront droit dans les yeux que les Français sont restés 130 ans en Algérie, et qu’ils ont donc le temps devant eux pour réduire le projet sioniste à néant. Après plus de 65 ans de dépossessions et de crimes plus sournois et vicieux les uns que les autres perpétrés à leur encontre ; après plus de 65 ans d’un Droit international qui les ignore et les voit suffoquer ; après plus de 65 ans de souffrances et d’humiliations quotidiennes que personne dans nos confortables villes occidentales ne peut imaginer, une telle détermination force le respect. Et invite au soutien actif tant les injustices y sont flagrantes. Aussi bien tout État que tout individu qui supporte de près ou de loin l’imposture sioniste foule des pieds le plus élémentaire principe démocratique. Et devra rendre des comptes.
Dès lors, tout citoyen qui en appelle à plus de justice dans le monde, peut participer activement là où il est, dans la campagne initiée par les organisations palestiniennes elles-mêmes, à savoir le BDS – Boycott, Désinvestissement, Sanctions – dont l’objectif est clairement de mettre l’économie israélienne à genoux. Puisqu’il est clair et évident que depuis des années les Palestiniens n’ont pas de partenaires israéliens pour la Paix, il s’agit de faire payer à ces derniers, le prix le plus fort ! Et chacun sait – ou devrait désormais savoir – qu’il n’y a que leurs intérêts qui font bouger les gouvernements.
Le message est donc sans la moindre ambiguïté. Plus aucun compromis n’est possible tant cet État mortifère perpétue sa politique criminelle à l’encontre d’une population privée de tout, écrasée dans d’inacceptables conditions et dans l’indifférence générale de nos gouvernements quand ceux-ci ne favorisent pas une collaboration avec l’occupant !
Il faut arrêter de parler d’un « processus de paix » inexistant ! Il faut arrêter de parler d’une solution « à deux États » rendue caduque par les objectifs non-avoués des dirigeants sionistes ! Il faut arrêter de multiplier « réunions et sommets » qui n’ont pour seuls résultats que d’asphyxier un peu plus la population palestinienne ! Il faut arrêter de reconstruire avec nos impôts ce que l’armée d’Israël se fait un plaisir de démolir sans passer à la caisse par la suite ! Il faut arrêter de relayer les mensonges de cette infréquentable extrême-droite au pouvoir en Israël et repris ici par quelques intellos pédants qui se succèdent sur nos plateaux-télé !… La coupe est plus que pleine et déborde en cascades.
Aujourd’hui, il faut commencer à penser l’après Israël. Et dans la foulée, l’après Autorité palestinienne, défaillante sur tous les points. Il convient donc de prendre la parole – parce qu’elle ne nous sera jamais donnée – à ceux qui la monopolisent depuis trop longtemps sur base de plans foireux. Afin de la rendre au peuple palestinien qui est le seul à même de pouvoir réorganiser son État après des siècles d’occupations diverses. Cela prendra du temps, cela sera difficile, cela aura un coût. Tant humain qu’économique. Mais c’est la seule issue pour échapper à une catastrophe plus grande encore, qui serait la disparition dans l’effondrement de toute la région dont on voit à travers ce qui se passe en Afghanistan, en Égypte, en Libye, en Irak et en Syrie, que cela peut arriver là où nos « experts & spécialistes de salons » n’avaient rien vu venir…

Daniel Vanhove est Observateur civil et membre du Mouvement Citoyen Palestine
Il a publié aux Ed. Marco Pietteur - coll. Oser Dire :
- Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos âmes - 2004
- La Démocratie mensonge - 2008
2 novembre 2014 - Transmis par l’auteur

La relation entre solution politique et résistance en Palestine

Après l’attaque contre Gaza et l’héroïque exploit de la Résistance palestinienne face à la campagne d’extermination israélienne, on aurait pu penser que cette leçon ferait comprendre aux Palestiniens qu’Israël vise leur existence même et que la querelle à propos de la Résistance et de la solution politique n’a pas lieu d’être.

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28 février 2014 - Des Palestiniens s’affrontent avec les forces israéliennes d’occupation à la suite d’une manifestation contre le vol de terres palestiniennes par Israël dans le village de Kufr Qaddum, près de la ville de Naplouse en Cisjordanie occupée - Photo : APA/Nedal Eshtayah
A voir de près, il nous semble que cette querelle est toujours d’actualité, non pas à cause de la valeur de l’une ou de l’autre des deux voies mais parce que le projet sioniste israélien n’inclut qu’une seule paix, la paix israélienne. Ceci signifie que l’État d’Israël n’accordera aucun droit politique, ni aucun droit de vivre ou de travailler pour ce qu’il appelle la récupération des terres ancestrales, faisant ainsi de la solution politique une question stérile.
De plus, le but d’Israël est d’annihiler la force de résistance du peuple palestinien face à son agresseur ; c’est ainsi que la nouvelle position de la délégation palestinienne à l’Assemblée Générale des Nations Unies durant la dernière semaine de septembre 2014, n’était plus au règlement politique mais à la revendication, conformément aux résolutions des Nations Unies et aux accords d’Oslo, de l’indépendance des terres palestiniennes occupées par Israël, pour la réalisation d’un État palestinien sur près d’un quart des terres palestiniennes avec pour capitale Jérusalem-Est.
Le règlement politique ou la Résistance ne sont pas des solutions de rechange mais désignent des situations chaotiques et des forces antagonistes dans l’arène palestinienne. Par conséquent, cette analyse vise à étudier la question dans le but de renforcer l’unité nationale palestinienne dont l’absence permet à Israël de fuir ses obligations suite à l’accord de cessez-le-feu, voire à fuir toutes ses obligations, ce qui revient à régler la question en sa faveur.
La relation entre la solution politique et la Résistance est passée par différentes phases, allant de la sacralité de la Résistance jusqu’à l’interdiction d’évoquer la solution politique, puis de l’interdiction de parler de la Résistance, en passant par la défaite et le retrait face au projet sioniste en Égypte sur le modèle des accords de Camp David.
Première phase : la Résistance en tant que choix unique de 1965 à 1982
La Résistance armée palestinienne est née début 1965. Cette entité politique et militaire palestinienne voyait le jour en remplacement de la formation d’Ahmed Choukairy qui avait ses liens avec la Ligue arabe. La création de la Résistance annonçait la prise en charge par l’Égypte de la question palestinienne, avec ses deux pendants politique et militaire.
Le Caire prenait alors des positions virulentes contre certains pays qui soutenaient Israël. L’action la plus notoire à cette époque fut de pousser la Ligue arabe à couper ses relations avec l’Allemagne de l’Ouest, en plus de pousser la réaction arabe vers la reconnaissance de la RDA en réponse à la reconnaissance de l’État d’Israël par l’Allemagne, sans oublier les mêmes tentatives égyptiennes au sein de l’Union africaine.
Le Caire voulait asseoir son hégémonie sur le monde arabe et faire pression sur Israël en claquant la porte au nez de plusieurs États occidentaux qui tentaient d’amener Gamal Abdal Nasser vers un règlement politique avec Israël.
D’un autre côté, Israël avait compris que l’apparition de la Résistance armée conduirait à une guerre armée contre l’Égypte et contre les pays d’où seront lancées les opérations de la Résistance. Sans aller plus loin dans l’analyse de la crise de la Résistance au Liban et en Jordanie, rappelons que le Caire était intervenu pour régler cette crise.
Il n’est pas impossible que l’idée et la planification stratégique israélo-étatsunienne de la guerre de 1967 aient germé au moment du lancement de la Résistance, de la même façon que lorsqu’Israël a décidé d’anéantir le Hezbollah quand ce dernier a réussi à l’expulser du Sud-Liban en mai 2000, en apparaissant comme un élément clé dans l’équation militaire. Quant à la crise syrienne de mars 2011 qui se poursuit encore aujourd’hui, elle est la plus grande manifestation de la politique israélienne contre le Hezbollah.
Pendant la période allant de 1965 à 1967, et plus exactement, jusqu’en 1982, il était normal que l’appel au règlement politique fut à exclure voire considéré comme une trahison, alors que tombaient en martyrs ceux qui refusaient la capitulation de la révolution palestinienne.
Il est certain que la retentissante défaite égyptienne de 1967 a définitivement éliminé le choix de la solution militaire face à la détérioration de la situation du monde arabe. Cette situation a alimenté les tensions palestiniennes, en mettant les nerfs à vif et en générant un tourbillon de complications au sein de la Résistance qui n’a pu s’imposer sur le devant de la scène qu’à l’occasion de son exploit lors de la bataille des 50 jours de Gaza, pendant les mois de juillet et d’août 2014.
Il est également certain que le plan israélo-étasunien pour renverser la Résistance était en cours lorsque l’Égypte fut amenée à l’accord de paix avec Israël et à son affaiblissement, avant l’anéantissement de l’Irak et la soumission de l’ensemble de la région, jusqu’à l’avènement de Daesh [État islamique] pour dévier le combat de son objectif premier, c’est à dire le projet sioniste et l’orienter vers une guerre pour la survie contre Daesh.
Deuxième phase : l’urgence de l’arrangement politique arabe et le recul de la Résistance de 1982 à 2002
A ce stade, Israël avait réussi à envahir Beyrouth et à expulser la Résistance vers la Tunisie, ce qui signifiait la fin de la Résistance armée sans aucune clarification de l’alternative politique arabe à la suite du sommet de Fès de 1982, initiée en 1981 par Fahd Ben Abdelaziz qui était devenu roi [d’Arabie saoudite] en juin 1982. Le plan de Fès est devenu alors la ligne de conduite arabe pour le règlement politique.
C’est dans ce climat ambigu que la première Intifada ou la révolution des pierres eut lieu, conduite par le Hamas né en 1987 ; cependant, le Conseil National Palestinien réuni à Alger le 15 Novembre 1988 avait choisi la solution politique dans le cadre du plan de partage de la Palestine, c’est à dire qu’il avait abandonné l’option militaire. Par la suite, la cause palestinienne est entrée dans la spirale des accords d’Oslo de 1993 et de ses entraves qui ont provoqué l’explosion de la seconde Intifada en 2000 avec la prise de pouvoir par Ariel Sharon pour l’anéantir jusqu’à ce qu’il soit paralysé par la maladie le 21 février 2006.
Ce soulèvement avait pour but la protestation contre la dissolution de la ligne politique mais aussi contre la sauvagerie israélienne et le retrait du monde arabe. On croyait alors que cette Intifada allait ranimer le choix militaire mais Yasser Arafat restait fidèle aux accords d’Oslo qui avaient mis fin à cette option.
Quant aux sommets arabes, ils continuaient à rappeler et à soutenir la Résistance en parallèle d’une résolution politique ou plan de paix en tant que choix stratégique.
Cela revenait à conserver les deux options en recourant à la résolution politique avec le retrait progressif de leur soutien à la Résistance jusqu’au sommet de Beyrouth en 2002 lorsque la Résistance fut rappelée pour la dernière fois dans les déclarations, avant l’adoption du plan de paix présenté par l’Arabie Saoudite qui l’a éliminée en pratique.
Dès 2001, le monde arabe a commencé à parler de terrorisme. Rappelons que la défiance commença à planer sur la Résistance très tôt, puisque Hosni Moubarak se hasarda à la considérer comme un terrorisme dès 1996 puis en 2003 avant l’occupation de l’Irak par les États-Unis d’Amérique.
Pendant cette phase, la première et la seconde Intifada eurent lieu mais l’action arabe avait vaincu avec son plan de paix qui s’était illustré par l’abandon d’Arafat assiégé dans son domicile à Ramallah.
Troisième phase : de 2005 à nos jours ; la lutte entre la ligne politique et la Résistance et la victoire de la ligne politique
C’est à cette période qu’Abou Mazen a remplacé Arafat qui avait tenté de trouver un équilibre entre la Résistance et la solution politique, et Abou Mazen a fait définitivement le choix du règlement politique contre la Résistance armée.
En réalité, il ne s’agissait pas d’un compromis face à deux possibilités mais d’une division entre deux camps qui sont allés jusqu’à écarteler la Palestine en se récusant mutuellement, déplaçant la lutte contre l’occupant vers un conflit inter-palestinien, Israël se maintenant toujours à l’arrière de la scène.
Le conflit semble donc fondamental entre le Fatah et le Hamas, le Fatah cherchant un pouvoir s’appuyant sur les accords d’Oslo, en coordination sur le plan sécuritaire avec Israël contre la Résistance. Ce conflit s’est aggravé lorsque le Hamas a remporté les élections législatives en janvier 2006 et a gagné la majorité des sièges du Conseil législatif.
Cette victoire a été le prélude à une longue hostilité après une prudente coexistence entre les défenseurs de la ligne politique et ceux de la Résistance. Le conflit a atteint son paroxysme lors de la prise de contrôle militaire de Gaza par le Hamas en juin 2007, conduisant au retrait du Fatah qui accusa le Hamas d’avoir fomenté un coup d’État contre l’Autorité nationale palestinienne. Suite à ces événements, le passage de Rafah fut verrouillé.
Cette division dans les rangs palestiniens illustre une division en factions politiques, conduisant d’une part à condamner le Hamas pour toute négociation avec Israël et à considérer les mêmes actions de la part de l’Autorité palestinienne comme une trahison. Bien sûr, toute négociation restera en faveur d’Israël tant que l’Autorité palestinienne n’aura aucun moyen de pression. Le Hamas a été jusqu’à accuser l’Autorité de collusion avec Israël dans le but de liquider la Résistance, c’est ce qui fut formellement soutenu lors de l’attaque israélienne contre Gaza du 30 décembre 2008 au 19 janvier 2009.
Cette scission entre le Fatah et le Hamas a conduit à un alignement régional derrière l’un ou l’autre camp. Ainsi, le Fatah s’est vu soutenir par l’Alliance libanaise du 14 mars, la Jordanie, l’Arabie Saoudite, le Koweït, le Bahreïn, les Émirats Arabes Unis, l’Égypte sous Moubarak, ensuite sous Al-Sisi et Israël. Alors que le Hamas s’est vu soutenir par le Qatar, l’Alliance libanaise du 8 mars, la Syrie, l’Iran et l’Égypte sous Mohamed Morsi.
Cet alignement s’est transformé en une lutte entre deux factions conduisant à l’échec de tous les efforts visant la réconciliation palestinienne. Nous avons pu observer la position générale arabe lors de la campagne génocidaire contre Gaza durant l’été 2014, pendant laquelle, le monde arabe s’occupait de ses tragédies internes ou encore se tenait en spectateur, certaines parties arabes étant même accusées de complicité avec Israël.
Mais ce qui était exigé des deux camps palestiniens était du domaine de l’impossible. En effet, l’Autorité palestinienne qui vit des aides étrangères tant qu’elle reste fidèle aux accords d’Oslo, lesquels sont opposés à la Résistance, cherche à imposer son pouvoir à Gaza et veut constituer la seule partie palestinienne face à l’Égypte et à Israël aux points frontaliers respectifs. De plus, elle veut rester seule maîtresse de la décision de paix ou de guerre en rejetant la Résistance qu’elle juge inefficace et à cause de ses liens avec l’Iran qui en font un point de croisement sur la ligne d’affrontement entre l’Iran et l’Arabie Saoudite et la ligne d’affrontement entre l’Autorité et Israël.
L’Autorité palestinienne s’est ainsi unie à Israël pour désarmer et liquider la Résistance, en rappelant que la victoire de la Résistance qui a rendu heureux tous les Palestiniens a eu pour prix à payer la destruction de Gaza. D’autre part, la victoire de la Résistance pourrait entraîner de nouvelles élections au profit du Hamas qui pourrait peut-être gagner la présidence de l’Autorité, du gouvernement et du parlement, ce qui ne sera jamais accepté par Israël, Washington et les détenant du pouvoir dans le camp arabe, surtout au vu de la relation sensible du Hamas avec Al-Sisi après la mise à l’écart des Frères Musulmans en Égypte.
A la lumière de ce qui a été exposé, il ressort que la reconstruction de Gaza ne peut se réaliser qu’avec la supervision par l’Autorité palestinienne du passage des matériaux de construction ou des transferts des fonds étrangers nécessaires à cette reconstruction. Rappelons qu’Israël avait ouvertement déclaré lors de sa campagne meurtrière contre Gaza qu’il ferait pression sur l’Autorité jusqu’à ce qu’elle élimine le Hamas du Gouvernement d’union nationale, profitant de quelques déclarations du président de l’Autorité qui qualifiait le Hamas d’organisation terroriste à la tête de Gaza suite à un coup d’État, et qui se doit de reconnaître la légitimité d’Abou Mazen.
Nature de la relation entre la ligne politique et la ligne de la Résistance sur un plan théorique et pratique
Dans le passé, les pays occupés ou colonisés disposaient d’une seule voix pour mener en même temps la Résistance et les négociations, la Résistance étant la meilleure carte du négociateur. En particulier en Algérie, au Vietnam et en Égypte lors de la signature du traité d’évacuation du canal de Suez.
Dans le conflit israélo-palestinien, les pays arabes ont abandonné la Résistance à cause de ses liens avec l’étranger d’une part et parce qu’elle les implique dans des guerres sans issues, d’autre part. De plus, ces pays croient que le négociateur palestinien sans soutien arabe et sans Résistance menaçant la sécurité israélienne est à la merci de l’occupant.
C’est la source de la scission entre la Résistance et le pouvoir politique aussi bien en Palestine qu’au Liban, d’autant plus que les armes de la Résistance sont utilisées pour renforcer le pouvoir politique du Hezbollah et du Hamas.
Pour le pouvoir politique au Liban, la Résistance n’est pas nécessaire, l’agression israélienne pouvant être évitée en remplaçant la Résistance par des garanties internationales. C’est pratiquement la même situation qui existe en Palestine. Il en résulte que la Résistance en Palestine s’est limitée au combat face aux attaques contre Gaza au lieu du combat contre l’occupation. Sans parler des problèmes liés à la situation avec l’Iran, la Syrie et l’Égypte.
La première question qui se pose est de savoir si la Résistance pourrait se transformer en une pièce maîtresse de la politique palestinienne lors des négociations avec Israël puisque la Résistance seule n’apporte rien aux Palestiniens et que la négociation sans élément de pression ne fait pas mieux.
La seconde question est de savoir si la fin de la Résistance qui constitue un poids politique gênant opposé au Fatah, et si l’élimination de ses armes permettraient à l’Autorité de répondre aux demandes palestiniennes par la voie des initiatives diplomatiques ?
Selon mon opinion, dans le cas d’Israël, au vu de ses alliances arabes et de ses pénétrations dans les rangs palestiniens, il est inévitable pour le monde arabe de revenir vers ses véritables intérêts, en soutenant les Palestiniens dans la voie politique mais aussi dans celle de la Résistance afin de rééquilibrer les rapports de forces et d’éviter à la Résistance palestinienne d’être prise en otage dans le conflit opposant l’Iran et l’Arabie Saoudite.
* Le D. Abdallah Al Achaal est ancien ambassadeur, et il enseigne aujourd’hui le droit international à l’Université américaine au Caire

Octobre 2014 - Al-Ahram - Traduction de l’arabe : Info-Palestine.eu - Fadma Nsumer

L'UE regrette qu'Israël reste sourd aux appels à cesser la colonisation

L'Union européenne a regretté mercredi qu'Israël fasse la sourde oreille face aux appels de la communauté internationale à cesser la colonisation, et sévèrement condamné la construction de nouveaux logements à Jérusalem-Est.
L'accord donné "à la construction de 500 nouvelles unités de logement dans le quartier de Ramat Shlomo à Jérusalem-Est risque de mettre en danger les efforts entrepris pour faire reprendre un processus diplomatique", a affirmé la nouvelle chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, dans un communiqué.
Cela "sape la perspective d'une solution basée sur deux Etats et fait fortement douter de l'engagement d'Israël en faveur d'une solution pacifique et négociée avec les Palestiniens", a-t-elle ajouté.
Mme Mogherini doit se rendre en Israël et dans les territoires palestiniens, notamment à Gaza, à partir de vendredi.
Lors de cette première visite officielle en dehors de l'UE, elle entend "souligner la priorité donnée à cette région par l'UE et sa volonté de jouer un rôle de stabilisation, de reconstruction et de faire revivre le processus de paix".
Mme Mogherini a accusé Israël de "rester sourd aux appels de l'UE, de ses Etats membres et de nombreux autres membres de la communauté internationale sur la question des colonies israéliennes". "J'appelle les autorités israéliennes à revenir sur leur décision et à mettre fin à leur politique de colonisation à Jérusalem-Est et en Cisjordanie".
Le ministère israélien de l'Intérieur a donné lundi son feu vert à la construction de 500 logements à Jérusalem-Est, après l'injonction faite le 27 octobre par le Premier ministre Benjamin Netanyahu d'accélérer des projets portant sur plus d'un millier de logements au total. "La communauté internationale, en commençant par l'UE, s'est engagée à apporter une aide pour la reconstruction de Gaza et à aider les parties à redémarrer un processus de paix, mais cette décision est un nouveau pas hautement préjudiciable", a regretté Mme Mogherini.

Incidents sur l'esplanade: Amman rappelle son ambassadeur en Israël

La Jordanie, liée à Israël par un traité de paix, a rappelé mercredi son ambassadeur en Israël pour protester contre les "violations israéliennes répétées" dans la ville sainte de Jérusalem, a annoncé l'agence officielle Petra.
Le Premier ministre jordanien Abdallah Nsour a demandé au chef de la diplomatie du royaume de "rappeler l'ambassadeur jordanien à Tel-Aviv pour protester contre l'escalade israélienne contre l'esplanade des Mosquées", a indiqué l'agence.
L'esplanade, qui surplombe la Vieille ville, est un site très sensible et mercredi, de violents incidents ont opposé Palestiniens et policiers israéliens.
Les Palestiniens dénoncent les visites de plus en plus fréquentes de juifs sur le site comme des provocations, tandis que la frange ultra-nationaliste et religieuse israélienne multiplient les appels à autoriser les juifs à prier sur l'esplanade, également sacrée dans le judaïsme.
La Jordanie a conservé la gestion de l'esplanade, troisième lieu saint de l'islam, au moment de l'annexion et de l'occupation de Jérusalem-Est en 1967.
Le roi jordanien Abdallah II a promis dimanche que son pays ferait tout pour protéger les lieux saints musulmans et chrétiens de Jérusalem.

Jérusalem-Est : heurts sur l'esplanade des Mosquées

Des heurts ont éclaté mercredi matin sur le site sensible de l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam à Jérusalem-Est, où les policiers israéliens sont entrés pour disperser des manifestants masqués, a indiqué la police.
"Des dizaines de manifestants masqués ont lancé des pierres et des pétards vers les forces de l'ordre, qui ont ensuite pénétré sur le mont du Temple (nom donné par les juifs à l'esplanade des Mosquées) et repoussé les manifestants vers l'intérieur de la mosquée", a dit la porte-parole de la police Luba Samri.
Les incidents se sont étendus à l'extérieur de l'esplanade des Mosquées, dans la Vieille ville de Jérusalem qui jouxte le lieu saint, a constaté une journaliste de l'AFP. Près de la porte des Lions, les policiers ont tiré des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes pour disperser la foule amassée, dans laquelle se trouvaient des dizaines d'enfants attendant de se rendre dans les écoles voisines.
Les policiers, déployés par centaines dans la Vieille ville survolée par les hélicoptères, ont ensuite entrepris de repousser la foule loin de l'esplanade des Mosquées, dont tous les accès ont été bloqués. Les raisons de ce nouvel accès de fièvre n'étaient pas clairement établies. Mais des extrémistes juifs avaient appelé à se rendre massivement mercredi matin sur l'esplanade des Mosquées pour signifier leur soutien à Yehuda Glick.
Cette figure de la droite ultranationaliste juive qui milite pour le droit des juifs à prier sur l'esplanade des Mosquées a été grièvement blessée par balles le 29 octobre à Jérusalem. Son agresseur présumé, un Palestinien, a été tué le lendemain par les policiers israéliens.
Dans un climat de tensions exacerbées, la visite annoncée d'activistes juifs sur l'esplanade des Mosquées ne pouvait être perçue par les musulmans que comme une provocation supplémentaire.

Israël menace de ramener le Liban à l'âge de pierre, après le discours de Nasrallah

Le ministre israélien des Transports, Yisrael Katz, a averti mercredi qu'Israël ramènera le Liban à l'âge de pierre si le Hezbollah attaque l'Etat hébreu.
"Dans le but de lever tout doute à ce sujet, (le chef du Hezbollah Hassan) Nasrallah, le lâche, devrait savoir ceci : cette option n'existe même pas pour nous !", a déclaré M. Katz sur sa page facebook, selon les médias israéliens. "Si un tel scénario a lieu, nous raserons le Liban ! Nous le ramènerons à l'âge de pierre et enterrerons Nasrallah sous les pierres", a-t-il ajouté, quelques heures après un discours du chef du parti chiite libanais.
Lors de son discours à l'occasion de la Achoura, le leader chiite a abordé la question israélienne, déclarant que "tout ce que les Israéliens disent ne vient pas de leur courage mais exprime leur faiblesse. Les Israéliens ont pensé que les évènements dans la région allaient affaiblir la résistance et l'occuper". Mais, a poursuivi Hassan Nasrallah, "tout ce que nous entendons depuis Gaza et jusqu'aujourd'hui ne nous fait pas peur, mais nous rassure plutôt et dévoile l'inquiétude de notre ennemi". "Il n'y a pas un endroit que les roquettes de la résistance ne puisse atteindre", a encore menacé le leader du parti chiite, ajoutant : "La guerre ne nous fait pas peur".

Amnesty accuse l'armée israélienne d'avoir "méprisé" les vies civiles à Gaza


L'armée israélienne a fait preuve d'un "mépris choquant" pour les vies civiles à Gaza lors des 50 jours de guerre qui ont ravagé le territoire palestinien en juillet et août, affirme mercredi Amnesty International.
Israël a rejeté les accusations de cette ONG, affirmant qu'elle ne fournissait "aucune preuve", ne tenait pas compte "des crimes de guerre perpétrés par le Hamas", le mouvement islamiste palestinien, et que son rapport était "un outil de propagande pour le Hamas et les autres groupes terroristes".
Mais cette organisation de défense des droits de l'Homme basée à Londres, y accuse "des groupes armés palestiniens d'avoir commis des crimes de guerre, en tirant des milliers de roquettes vers Israël, et tuant six civils dont un enfant".
Du 8 juillet au 26 août, plus de 2.100 Palestiniens, en majorité des civils, ont péri dans l'offensive israélienne contre Gaza et plus de 70 côté israélien, la plupart des soldats.
Dans son rapport intitulé "Des familles sous les ruines: attaques israéliennes contre des maisons vides", Amnesty fait état de huit attaques menées par l'armée contre des habitations "sans aucun avertissement" et dans lesquelles "au moins 104 civils dont 62 enfants" ont péri.
"Le rapport fait apparaître qu'à de nombreuses reprises les Israéliens ont utilisé des bombardements aériens pour raser des maisons, tuant parfois des familles entières", écrit Amnesty. Si dans certains cas de possibles cibles militaires étaient visées, "la dévastation occasionnée aux civils était clairement disproportionnée".
Amnesty accuse Israël d'avoir parfois "directement et délibérément ciblé des civils ou des bâtiments civils, ce qui pourrait constituer des crimes de guerre".
Pour Philipp Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty, les conclusions du rapport montrent que les forces israéliennes ont fait preuve d'un "mépris choquant pour les vies des civils palestiniens qui n'ont eu aucune chance de fuir" de l'enclave sous blocus israélien.
L'ONG explique, dans la présentation de son rapport, que les autorités israéliennes ne lui avaient pas permis d'accéder à Gaza, la forçant à "mener ses recherches de loin, avec pour seule aide deux travailleurs basés" dans l'enclave.
Amnesty appelle en outre les autorités israéliennes et palestiniennes à "permettre à la cour pénale internationale d'enquêter sur les crimes commis en Israël et dans les territoires palestiniens occupés".
L'ONG demande enfin à Israël de coopérer avec le comité des droits de l'Homme de l'ONU, qui a demandé à ce pays de mettre en place une enquête indépendante et impartiale sur la guerre à Gaza.
Les Affaires étrangères israéliennes ont dénoncé ce rapport en accusant Amnesty d'avoir ignoré "les crimes du Hamas, dont l'utilisation de boucliers humains" et les tirs de roquettes "depuis les écoles, les hôpitaux, les mosquées".