dimanche 25 juillet 2010

Fallujah, c’est pire qu’Hiroshima »

samedi 24 juillet 2010 - 06h:59
Layla Anwar - ArabWomenBlues
Avant 2003 naissaient à Fallujah, 1050 bébés de sexe masculin pour 1000 bébés de sexe féminin. En 2005, il y a eu la naissance de seulement 350 garçons pour 1000 filles, ce qui signifie que les bébés de sexe masculin ne survivent pas, révèle le Dr. Chris Busby.
Je viens juste de regarder une rediffusion d’une émission d’Al-Jazeera préparée par Ahmad Mansour - une entrevue avec le professeur Chris Busby. Le professeur Chris Bubsy est un scientifique et le directeur de Green Audit, et secrétaire scientifique du comité européen sur les risques liés aux radiations [European Committee on Radiation Risks].
Le professeur Busby a produit beaucoup d’articles sur les radiations, l’uranium et la contamination dans des pays tels que le Liban, le Kosovo, Gaza et naturellement l’Irak.
Je vais me focaliser ici sur ses dernières découvertes qui étaient le sujet du programme diffusé sur Al-Jazeera.
Comme certains d’entre vous le savent, Fallujah est une ville interdite. Elle a été soumise à d’intenses bombardements en 2004, avec des bombes enrichies à l’uranium [DU] et au phosphore blanc, et depuis elle est devenue zone interdite - ce qui signifie que les autorités fantoches irakiennes et les forces d’invasion/d’occupation des États-Unis ne permettent à personne d’entreprendre une véritable étude dans Fallujah. Fondamentalement, Fallujah est sous état de siège.
Il est évident que les Américains et les Irakiens savent quelque chose et le cachent au public. Et c’est là qu’entre en scène le professeur Chris Busby. Il était et est toujours résolu à aller au fond de ce qui s’est passé dans Fallujah en 2004.
Étant un des premiers scientifiques dans son domaine, il s’est lancé dans une étude sur Fallujah dont les résultats préliminaires seront publiés dans 2 semaines - si tout se passe bien.
Le professeur Busby a rencontré beaucoup d’obstacles alors qu’il entreprenait ce projet. Ni lui ni personne de son équipe n’a été autorisé à entrer dans Fallujah pour y conduire des entretiens. Mais, dit-il, quand la porte principale se ferme, il faut trouver d’autres portes à ouvrir. Et c’est ce qu’il a fait. Il est parvenu à réunir une équipe d’Irakiens de Fallujah afin que ceux-ci mènent les enquêtes pour lui.
Le projet de recherche s’appuie sur 721 familles de Fallujah, ce qui représente 4500 participants - vivant aussi bien dans des zones à niveau élevé de rayonnement que dans des zones à bas niveau. Les résultats ont été comparés avec un groupe de contrôle - un échantillon du même nombre de familles vivant dans une zone non radioactive dans d’autres pays arabes. Pour les besoins de l’étude ont été choisis trois autres pays pour la comparaison : le Kowéit, l’Egypte et la Jordanie.
Avant d’aborder les résultats préliminaires, je dois noter ce qui suit :
-  les autorités irakiennes ont menacé tous les participants de cette enquête d’arrestation et de détention si elles coopéraient avec les « terroristes » qui les interviewaient. En d’autres termes, elles ont été menacées d’être sous le coup de la loi anti-terroriste.
-  Les forces des États-Unis ont interdit au Dr. Busby de recueillir n’importe quelle donnée, arguant du fait que Fallujah est une zone insurrectionnelle.
-  Les médecins de Fallujah ont décliné la demande de passer dans le programme télévisé d’Ahmad Mansour parce qu’ils avaient reçu plusieurs menaces de mort et craignaient pour leurs vies.
En d’autres mots, l’étude a été entreprise dans des conditions très difficiles et représentant un danger pour la vie [des participants]. Mais elle a néanmoins été menée à bien.
Comme le programme n’a pas été téléchargé sur Youtube, je ne peux pas donner de transcription mot-à-mot de l’émission. J’ai pris des notes rapides à la main et mémorisé le reste. Mais je ferai de mon mieux pour présenter tous les faits que j’ai appris aujourd’hui. Qu’est-ce donc que les Etats-Unis et leurs marionnettes irakiennes ne veulent pas que le public sache ? Et pourquoi ne permettent-ils aucune mesure des niveaux du radiation dans Fallujah, et pourquoi ont-ils même interdit à l’AIEA [nternational Atomic Energy Agency] d’entrer dans la ville ?
Que s’est-il exactement passé dans Fallujah ? Quels étaient les types de bombes utilisées ? Était-ce uniquement des bombes à l’uranium ou y avait-il encore quelque chose d’autre ?
1) Une chose qui est très impressionnante dans Fallujah est que les taux de cancer ont nettement augmenté dans un très court laps de temps, en fait depuis 2004. Voici des exemples fournis par le Dr. Busby :
-  le taux de leucémie d’enfant est de 40 fois plus élevé, depuis 2004, que pendant les années qui précédent. Et comparé à la Jordanie, par exemple, ce taux est de 38 fois plus élevé
-  le taux de cancer du sein est 10 fois supérieur à ce qu’il était avant 2004
-  le taux de cancer du système lymphatique est de 10 fois supérieur à ce qu’il était avant 2004.
2) Une autre particularité à Fallujah est l’élévation dramatique du taux de mortalité infantile. Comparé à 2 autres pays arabes comme le Kowéit et l’Egypte qui ne sont pas affectés par les radiations, voici les chiffres :
-  le taux de mortalité infantile pour Fallujah est 80 enfants en bas âge sur 1000 naissances (80 pour 1000), alors que pour le Kowéit ce taux est de 9 enfants en bas âge sur 1000, et pour l’Egypte de 19 enfants en bas âge sur 1000. (Donc le taux de mortalité infantile en Irak est 4 fois plus élevé qu’en Egypte et 9 fois plus élevé qu’au Kowéit.)
3) La troisième particularité à Fallujah est le nombre de déformations d’origine génétique qui a explosé après 2004. C’est un sujet que j’ai déjà traité dans le passé. Mais ce n’était pas une étude complète, et aujourd’hui j’ai appris autre chose. Les rayonnements produits par un agent qui a été employé par « les forces de libération » causent non seulement de très nombreux défauts d’origine génétique mais provoque également, et c’est très important, des changements structurels au niveau cellulaire.
Quelles en sont les conséquences ?
En raison du code génétique des enfants en bas âge de sexe masculin (manque de chromosome X), ceux-ci risquent plus de mourir à la naissance, et les enfants en bas âge de sexe féminin ont plus de chance de survivre à la naissance avec de fortes déformations. Et ici un autre exemple est fourni par le Dr. Busby : avant 2003 les taux de natalité dans Fallujah étaient comme suit : 1050 enfants de sexe masculin pour 1000 enfants de sexe féminin. En 2005, il y a eu la naissance de seulement 350 enfants de sexe masculin pour 1000 bébés de sexe féminin - ce qui signifie que les bébés de sexe masculin ne survivent pas.
Quant aux bébés de sexe féminin, et c’est là que se trouve le pire de la tragédie... les radiations provoquent des changements au niveau de l’ADN, ce qui signifie que ces même enfants de sexe féminin, s’ils survivent et s’ils se reproduisent plus tard, donneront naissance à des filles génétiquement déformées et à des bébés de sexe masculin morts-nés.
Les résultats mentionnés ci-dessus sont corrélés par d’autres études menées sur les enfants des enfants des survivants d’Hiroshima (en 2007) et qui prouvent que même la troisième génération affiche des malformations génétiques comprenant des maladies chroniques (cancer, coeur, etc...) à un taux 50 fois supérieur à la normale. À Chernobyl, d’autre part, les études sur des animaux de la même zone ont prouvé que les effets des rayonnements ont génétiquement modifié 22 générations. En somme les effets des rayonnements sont transmis de gène en gène et ont un effet cumulatif avec le temps (je n’entrerai ici pas dans le détail sur la façon dont cela se réalise. Vous pourrez lire plus d’explications à ce sujet une fois que le document du Dr. Busby sera édité).
Certaines des déformations infantiles sont si terribles qu’Al-Jazeera et la BBC - qui a produit un documentaire sur le même sujet - ont refusé de diffuser certaines images. Les exemples de malformations dont les photos sont en la possession d’Ahmad Mansour sont :
-  des enfants nés sans yeux
-  des enfants avec deux et trois têtes
-  des enfants nés sans orifices
-  des enfants nés avec des tumeurs malignes au cerveau et à la rétine de l’oeil
-  des enfants nés avec l’absence d’organes vitaux
-  des enfants nés avec des membres manquants ou en trop
-  des enfants nés sans parties génitales
-  des enfants nés avec de graves malformations cardiaques.
Etc ...
Sur ces mêmes aspects, les médecins de Fallujah ont été invités pour les besoins de l’étude à noter les taux de malformations à la naissance en l’espace d’un mois et de comparer les chiffres avec le mois qui a précédé. Voici les résultats : en l’espace d’un seul mois, les seules naissances avec malformations dans le mois courant ont augmenté de 3 par rapport au mois qui précède (le mois courant indiqué pour l’étude était février 2010).
L’uranium est introduit dans le sang par la digestion et la respiration. Les quantités extrêmement élevées d’uranium auxquelles les gens de Fallujah ont été soumis expliquent l’élévation vertigineuse des cancers des ganglions, des poumons, des seins et du système lymphatique chez les adultes.
Il y a 40 autres secteurs fortement irradiés en Irak, mais Fallujah est LE PIRE DE TOUS.
Rien qu’avec ces résultats préliminaires, le Dr. Busby et son équipe en ont conclu que par rapport à Hiroshima et à Nagazaki, Fallujah était pire. Et je cite de Dr. Busby : « La situation dans Fallujah est effrayante et affreuse, c’est encore plus dangereux et pire qu’à Hiroshima... »
J’ai noté que ce sont des résultats préliminaires. Pourquoi ais-je noté cela ?
Parce que le Dr. Busby a été harcelé. Il a vu se réduire ses fonds pour la recherches, et des portes se sont fermées sous sous nez. Il a été menacé (comme l’ont été d’autres scientifiques qui ont conduit des études semblables dans les années 90 en Irak), abandonné par la communauté scientifique, attaqué — en raison de la nature de son travail sur l’Irak. Les implications politiques sont énormes et dangereuses pour les Etats-Unis et leurs seconds couteaux. Cela montre bien que la preuve scientifique que des crimes de guerre ont été commis se trouve vraiment ici à portée de main ...
En conséquence, la vie du Dr. Busby a été rendue très difficile. La publication sur les travaux de recherche pour lesquels il a énormément travaillé, a été envoyée au Lancet afin d’être soumise au comité scientifique de la revue. Le Lancet a retourné le projet d’article, disant ne pas avoir le temps de l’étudier. Des laboratoires ayant coopéré dans le passé pour examiner des échantillons les ont cette fois-ci retournés après avoir découvert que ces échantillons venaient d’Irak. Seuls 2 laboratoires sont disposés à examiner les mêmes échantillons pour trouver l’agent exact utilisé dans Fallujah - mais ils sont prêts à le faire uniquement à un prix tout à fait exorbitant à cause de la nature sensible de l’étude. Mais en raison du manque d’argent, le Dr. Busby attend les fonds nécessaires pour faire analyser une vingtaine d’échantillons provenant de Falluja et qu’il conserve soigneusement .
Questionné par Ahmad Mansour sur ce qui l’incitait à persévérer, quand on considère tous les obstacles formidables qu’il a été obligé de surmonter, sa réponse a été :
« Toute ma vie, j’ai cherché la vérité, je suis un chasseur de la vérité dans une jungle de mensonges. J’ai également des enfants. Les enfants sont non seulement notre futur, ils sont les porteurs des générations futures. Depuis 50 ans nous avons souillé la planète (avec les radiations) et nous faisons supporter cet héritage à nos enfants et petits enfants. Nous avons l’obligation pour les gens de Fallujah de découvrir la vérité »
Interrogé sur la façon dont il peut poursuivre ses travaux sans financement et face à des portes se fermant devant lui, il a répondu :
« Je compte sur la bonne volonté de personnes ici et là qui envoient de petites sommes d’argent, et je suis également un fermement persuadé que si la porte principale se ferme, il faut en ouvrir d’autres. Quand il y a une volonté, il y a toujours un chemin. »
Chapeaux bas devant vous ! Professeur Busby...
J’incite toutes les personnes lisant ce courrier, toutes les personnes de conscience, je pousse tous les Irakiens (réagissez ! pour l’amour de Dieu !) et tous les Arabes pour prendre contact avec le Dr. Busby et faire une donation afin que les échantillons provenant de Fallujah puissent être examinés et que la vérité puisse être découverte. Et je finirai ce courrier avec une dernière citation de ce grand homme dévoué :
« La vérité a des ailes qui ne peuvent être coupées. »
Je dois m’arrêter ici. C’est déjà le matin et je n’ai pas encore dormi. J’ai voulu transmettre tout cela au monde... La question que je vais garder avec moi — si jamais je peux fermer l’oeil — est la même question que celle que j’ai toujours posée depuis 2003 : « Pourquoi ? Qu’est-ce que le peuple irakien, qu’est-ce que les enfants irakiens vous ont fait pour mériter tout cela ? »
PS : Paola Pisi, rédactrice d’Uruknet a trouvé la vidéo de l’émission sur Youtube ; elle vient juste d’y être installée. Je ne sais pas comment elle a procédé car j’avais recherché cette vidéo pendant des heures. Merci Paola. Voici une autre personne dévouée à la Vérité. Si quelqu’un pouvait la traduire entièrement en anglais, j’en serai très heureuse.
Juillet 2010 - ArabWomenBlues - Vous pouvez consulter cet article à :
http://arabwomanblues.blogspot.com/...
Traduction de l’anglais : Claude Zurbach
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Gaza : Tuer les abeilles

samedi 24 juillet 2010 - 13h:19
InGaza - IPS
Sa’id Hillis, âgé de 60 ans, s’occupe des abeilles depuis qu’il était petit garçon. Jusqu’à ce que l’agression israélienne de 2008-2009 ait tout bouleversé.
Sa’id possède 20 dunams de terres agricoles (un dunam représente 1000 mètres carrés) dans Sheyjayee, à l’est de la ville de Gaza et à environ 400 mètres de la frontière entre la bande de Gaza et Israël. Jusqu’à 2009, la ferme avait des centaines d’arbres et élevait plus de 10 000 poulets. « Tout a été détruit par les attaques israéliennes, » raconte Hillis.
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La guerre israélienne de 2008-2009 contre Gaza et longue de 23 jours a détruit plus de 35% des surfaces agricoles du territoire assiégé, selon l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Ceci comprend les surfaces d’élevage des poulets et des bovins, et les terres cultivées.
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Oxfam relève que les effets conjugués de la guerre israélienne contre Gaza et le maintien d’une zone-tampon rendent près de 46% des surfaces agricoles, inexploitables ou inaccessibles. Depuis que leurs moyens de subsistance tirées des terres ont disparu, la famille de Hillis qui est composée de 13 personnes, a survécu grâce au revenu que Ramzi, le fils aîné de Sa’id, tire de son taxi.
« Nous avions jusqu’à 250 ruches pour les abeilles, mais elles ont été écrasées au bulldozer par les Israéliens en 2004, » dit Ramzi Hillis, âgé de 29 ans, depuis sa maison située à un kilomètre de la frontière.
Marchant derrière la maison, Hillis montre les restes d’un patrimoine familial. « Après que les ruches aient été détruites il y a six ans, nous avons racheté des abeilles et avons développé l’activité. » Jusqu’à la guerre contre Gaza, ils avaient achetés au moins 80 ruches. « Quinze ruches sont mortes pendant le bombardement, » dit-il. « A cause de la fumée du phosphore. »
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Ruche par ruche, Hillis montre la colonie qui a survécu. « Chaque boîte devrait contenir au moins huit cadres, » dit-il. Les cadres sont des panneaux rectangulaires très légers sur lesquels les abeilles fixent leurs alvéoles de cire. Mais ils sont clairsemés et d’importance inégale. « Ces cadres sont peu chargés cette année, à cause des effets des bombardements. »
Les terres de la maison de Hillis, jusqu’à la ligne d’arbres du côté israélien de la frontière, sont une grande zone stérile malgré les courageuses tentatives des fermiers palestiniens de cultiver le blé sous les tirs presque quotidiens des soldats israéliens.
« Il y avait ainsi beaucoup d’arbres dans ce secteur, mais ils tous ont été rasés au bulldozer ou bombardés, » dit Hillis. « Les abeilles peuvent encore survivre, mais elles doivent travailler plus dur, aller toujours plus loin pour trouver leur nourriture. »
Selon Hillis, les abeilles doivent voler jusque six kilomètres dans leur recherche de fleurs.
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Après un hiver avec peu de ressources naturelles et avec des suppléments d’eau sucrée, la qualité du miel est pauvre, et il se vend pour environ 70 shekels (12 euros) le kilo.
« Le miel recueilli en septembre se vend jusqu’à 116 shekels le kilo, » dit Hillis, « parce que les abeilles passent l’été en cherchant au loin les fleurs sauvages et les arbres fruitiers. »
Hassan Zaneen, âgé de 16 ans, apprend le métier d’apiculteur avec son père Mohamed. La famille a une petite ferme avec des ruches, quelques moutons et chèvres et quelques oliviers dispersés ici et là.
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Hassan Zaneen prend des précautions pour montrer les ruches, mettant une combinaison intégrale et un masque couvrant le visage. Tenant la longue poignée d’un petit récipient, il allume l’herbe sèche qui s’y trouve puis disperse la fumée sur les ruches.
« Cela calme les abeilles, » explique-t-il, « les dissuadant de nous attaquer lorsque nous nous approchons de leurs ruches. »
L’adolescent retire un cadre après l’autre, recherchant l’abeille reine. Et finalement, il montre sa forme toute dorée au milieu des petits corps rayés des ouvrières.
« Elle vit plus longtemps que les autres, jusqu’à une année. Les ouvrières vivent environ un mois, » explique Zaneen. « Durant le printemps, elle pond environ 1500 oeufs chaque jour. »
Mohamed Zaneen explique que la durée de vie des abeilles est affectée par la pénurie de nourriture et les difficultés de leur survie.
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« Nous avions plus de 10 dunams de terres avec des oliviers. Les abeilles ont prospéré tant que ces arbres étaient là. Leur miel était fort [au goût] et d’excellente qualité. Nous avons gagné jusqu’à plus de 8000 dollars par an juste avec les ventes du miel, » dit-il.
« Mais maintenant nous n’avons plus que 18 arbres, et les plus âgés ont à peine quatre ans. Aussi les abeilles sont-elles nourries avec des suppléments d’eau sucrée et elles ne produisent du miel qu’une fois par an, et non pas deux fois comme elles le faisaient auparavant. »
Ils récoltent le miel en avril, mais même avant avril il y a un peu de miel à prélever. Zaneen creuse un peu dans un nid d’abeilles, mettant en évidence le miel couleur or foncé.
Le meilleur miel - Mohamed Zaneen et la plupart des habitants de Beit Hanoun sont d’accord là-dessus - vient habituellement de Beit Hanoun. Renommée pour ses citronniers et ses orangers, la région au nord de Gaza était un véritable asile pour les abeilles.
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Mahdi Zaneen, âgé de 19 ans, est de Beit Hanoun et vit à deux kilomètres de la frontière au nord.
« Notre famille a élevé des abeilles pendant plus de 30 ans, » dit-il. « Nous avons eu jusqu’à 500 ruches, mais elles ont été détruites au bulldozer en 2003 par l’armée israélienne. »
En 2010, la famille Zaneen a essayé de relancer son élevage d’abeilles. « Elles sont mortes, il n’y a aucune nourriture pour elles maintenant, » dit Zaneen, faisant des gestes vers un paysage vidé de ses arbres.
Abdel Latif Dabous s’est occupé d’abeilles pendant 10 ans. « Nous avons maintenant 21 ruches, mais avant la guerre israélienne contre Gaza nous en avions 75. La majorité sont mortes à cause des obus au phosphore et à cause de la violence des détonations dues aux bombardements.
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Ahmed Zohrob a appris le métier avec son père, et les pots de miel sont alignés derrière une vitre dans son magasin de Rafah. Alors qu’il est ingénieur électricien de profession, il préfère travailler avec le miel.
« Goûtez ceci, » dit-il, prenant un peu de miel. « Il est léger, avec un soupçon d’orange. En automne il sera plus foncé parce que les abeilles se seront régalées de fleurs tout l’été. »
Quelques apiculteurs, en raison de rendements limités, mélangent du sucre avec le miel. Un kilo de miel mélangé se vend pour approximativement 50 shekels le kilo, mais le miel pur se vend plus de deux fois plus.
Les pots sont remplis jusqu’au bord avec le nectar que Zohrob apprécie tant. « Il peut être utilisé pour traiter plus d’une centaine de maladies, » dit-il.
Mais bien que le miel soit de qualité, il ne quittera pas Gaza soumis au blocus depuis que le mouvement du Hamas a été élu en 2006, un blocus encore renforcé à la mi-2007 à un degré tel que très peu de choses peuvent entrer et que pratiquement rien ne sort.
19 juillet 2010 - InGaza - Vous pouvez consulter cet article à :
http://ingaza.wordpress.com/2010/07...
Traduction : Nazem
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Entretien avec Jeff Halper 2è partie

samedi 24 juillet 2010 - 06h:33
Matthieu Walleser
PNN
Jeff Halper est cofondateur et coordinateur du Comité israélien contre les démolitions de maisons (ICAHD). Il a participé comme personne-ressource (expert) à la 219è assemblée générale du Comité des études de l’Eglise presbytérienne au Moyen-Orient à Minneapolis (Minnesota - USA). PNN a pu s’entretenir à deux moments différents avec lui, au cours de la semaine, sur des sujets liés au conflit en Israël/Palestine. 
La 1ère partie ici 
Voici la seconde partie de l’entretien.
PNN : Dans l’introduction de votre livre, vous parlez un peu de la façon dont vous êtes venu à vous impliquer dans le conflit. Avez-vous toujours vu les choses comme vous les voyez maintenant ? (Note : Jeff Halper a écrit : Un Israélien en Palestine : résister à la dépossession, racheter Israël)
(JPG) Jeff Halper : Je suis un enfant des années 60 ici aux Etats (Unis). J’ai toujours été politique. Dans ces années-là, vous deviez presque être politique. J’étais dans le mouvement contre la guerre du Vietnam. J’étais au Mississippi. J’ai même été à Woodstock. J’ai toujours été très politique.
Aussi, quand je suis allé en Israël, je n’ai pas cessé d’être politique. J’allais juste vers un autre front de la révolution. Ce n’est pas une histoire de sioniste innocent qui est arrivée en Israël, j’ai été déçu et je suis devenu gauchiste. La première chose que j’ai faite fut de rejoindre le mouvement pacifiste israélien. De ce point de vue, je savais où j’allais, qu’il y avait une occupation, et j’étais au courant pour les Palestiniens. Pourtant, j’avais une attirance pour Israël, parce que je m’étais détourné des Etats. Je voulais vraiment quitter les Etats. Je n’avais nulle part où aller. Israël je pouvais y aller parce que je suis juif. Et j’aimais cette idée d’une sorte de développement d’une société juive, de langue hébraïque, des choses comme ça. J’étais donc attiré par cela. Mais encore une fois, j’ai toujours su qu’il y avait une occupation, et j’ai toujours été à gauche.
PNN : Dans les années 60, il y a eu une grande quantité de juifs à descendre vers le sud (pour lutter pour la justice sociale durant le mouvement américain pour les droits civiques).
JH : Oui, l’implication des juifs était plus importante que pour d’autres tant dans le mouvement pour les droits civiques que dans le mouvement anti-guerre. C’est pareil aujourd’hui, peut-être un peu moins. Il y a eu un article dans la New York Review of Books (de Peter Beinart, « L’Echec de l’establishment juif américain ») sur le fait que les juifs sont des libéraux, et (ça aussi) alors, les jeunes juifs avaient appris à être sionistes ou proisraéliens, à aller au Birthright, et tout ça. Mais il y a un conflit. Et quand il y a conflit, ils y vont avec leur libéralisme, pour la plupart. Ça donc été la même chose. Je pense qu’il y a un élément libéral dans le judaïsme, il ne peut pas avoir complètement disparu. Et c’est ce qui a conduit quelqu’un comme moi à aller en Israël, alors même que j’étais critique.
PNN : Vous parlez au début de votre livre de « la Boîte », vous cadrez la question comme dans une « Boîte », essayant d’y percer des trous pour changer les choses. A l’Assemblée générale des presbytériens, cette semaine, j’ai vu comme une reproduction de ce dont vous voulez parler dans votre livre. Pouvez-vous nous en parler un peu ?
JH : La plupart des gens n’ont pas de pensées critiques. Vous allez à l’école, mais l’école ne vous forme pas à penser de façon critique, elle vous forme à être un bon citoyen qui ne sait rien. Mais vous savez ce que vous devez savoir pour le marché du travail. A l’école, ils ne veulent pas vous former pour que vous deveniez un intellectuel. Et dans le système politique, tout vous amène à vous vous y conformez, fondamentalement. Et c’est ce que font les gens. Par conséquent, ils ne posent pas de questions. C’est ce que vous avez vu à cette réunion. Je ne sais pas combien il y a de délégués dans ce Comité 14 (le Comité des études de l’Eglise presbytérienne au Moyen-Orient dont c’est la 219è Assemblée générale). Ils sont à peu près 40. Il y en a peut-être 5 qui ont parlé. La plupart d’entre eux n’ont même pas posé de questions, tous ce qu’ils ont fait c’est de lever la main une fois et un certain moment. Et ils ont levé la main sur des résolutions qui s’opposaient diamétralement. Donc, c’est comme cela que sont les gens, ils pensent dans « la Boîte ». Et « la Boîte », c’est tout ce dont ils ont besoin. C’est confortable, vous n’avez pas à aller au-delà, vous vous casez dedans, tout le monde vous aime, vous n’avez pas à penser aux choses, et vous passez du bon temps. La recherche du bonheur, c’est la mode américaine. Aussi, il est très difficile de faire sortir les gens de la boîte.
PNN : Pour ne pas être tracassé.
JH : Pour ne pas être tracassé, pour ne pas poser de questions, ne pas être à même de critiquer, ni d’être critiqué. En Amérique, être populaire est si important que les gens s’accrochent pour ne pas sortir de la « Boîte ». Et ils ne le comprennent pas, et ils ne veulent pas sortir. C’est ce qui fait que c’est difficile, parce que la réalité n’est pas dans « la Boîte ». La réalité est beaucoup plus compliquée, elle est beaucoup plus nuancée. Tous ces slogans n’émanent que de l’ignorance. Et vous ne pouvez pas le faire dans un octet sonore. C’est le problème avec cette façon dont toute chose est structurée dans ces conflits, chacun a droit à une minute ou deux pour parler. Vous ne pouvez pas faire passer une opinion en une minute ou deux. C’est juste un ping-pong de slogans qui vont et qui viennent. Ça ne mène nulle part.
PNN : Pouvez-vous nous parler du mouvement populaire chez les Palestiniens ? Les manifestations à Bil’in, Ni’lin et ailleurs, et comment vous vous y impliquez ?
JH : Nous sommes partenaires avec les Palestiniens. Nous ne pouvons aller à l’encontre de leur lutte. C’est vrai, il nous arrive de lancer des initiatives notamment contre les démolitions de maisons, pour la reconstruction des maisons et pour résister à ces démolitions, mais nous le faisons toujours avec les Palestiniens. Nous travaillons toujours avec eux. Nous sommes leurs partenaires complémentaires. C’est leur combat. Je vais à Bil’in, je vais à Sheikh Jarrah et à Silwan, et ailleurs. Je préfère, en un sens, aller à des initiatives dans les Territoires palestiniens occupés qui sont lancées par les Palestiniens. C’est la solidarité. Il arrive que nous lancions des actions dans les Territoires occupés. Mais comme je vous le disais, c’est toujours en coordination avec les Palestiniens, dans en partenariat avec les Palestiniens. Nous nous considérons donc nous-mêmes comme des partenaires. C’est un combat commun. Les deux peuples vont continuer à vivre dans ce pays, ainsi la vision est une vision inclusive. Nous avons, les uns et les autres, un droit et un devoir de lutter ensemble.
En un sens, j’ai déjà ma libération. J’ai Israël. Les Palestiniens n’ont pas d’Etat, quelle qu’en soit la forme. D’une certaine manière, il y a cet élément asymétrique. C’est leur lutte pour la libération qui reste à gagner. Par exemple, notre organisation ne plaide pas pour une solution particulière, un Etat ou deux Etats ou quoi que ce soit, parce que nous disons que c’est la prérogative des Palestiniens. Et si à la fin, ils décident deux Etats, et je n’aime pas l’idée, ce ne sera pas ma décision. S’ils décident un Etat, alors je vais marcher avec cela. Autrement dit, leur libération est dans un sens leur libération. Leur autodétermination est leur autodétermination. Je ne peux anticiper sur ce qu’ils feront, je ne peux pas leur dire quoi faire, et par conséquent, je pense que l’idée de partenariat est très importante.
PNN : L’une des principales raisons de votre venue était d’intervenir sur Caterpillar et le désinvestissement...
JH : Et l’apartheid.
PNN : Et l’apartheid. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur ces points ?
JH : En un sens, c’est libellé, il s’agit d’une « Eglise américaine », l’Eglise presbytérienne des USA. Il s’agit donc d’un débat américain. A certains égards, il est important que l’Eglise soupèse la politique américaine. Oui, les Américains apportent un soutien économique, politique et militaire à Israël. C’est comme une protection qui isole Israël de toutes pressions. Et c’est pourquoi Israël peut être aussi agressif. Et les gens n’en sont pas vraiment conscients. Ils pensent que les Etats-Unis aident Israël militairement parce qu’Israël en a besoin, qu’il a besoin d’être défendu. Mais, en réalité, Israël est la quatrième plus grande puissance nucléaire au monde. Il est le troisième plus grand exportateur d’armes. Il pourrait très bien faire sans l’Amérique. Ce dont il a besoin de la part des Etats-Unis, c’est de l’accès à la technologie militaire. Il n’a pas vraiment besoin des trois milliards de dollars (par an - ndt). Les trois milliards sont très bons à prendre, mais il n’en a pas vraiment besoin.
PNN : En Israël, la technologie militaire n’est-elle pas une composante importante de l’économie ? Par exemple, les drones ?
JH : Oui, la technologie militaire. Les Etats-Unis achètent des drones à Israël, et pas l’inverse. Et les projets en commun. Le mur que les Etats-Unis construisent (sur leur frontière) avec le Mexique est construit à partir des systèmes Boeing et Elbit, ce dernier est un système israélien de surveillance. Vous savez, Israël est un partenaire à égalité, il n’est pas ce petit pays qui a besoin de chaque balle que lui envoient les Etats-Unis. Les Etats-Unis se servent aussi d’Israël pour tester leur armement. Par exemple, à Gaza, l’une des raisons de l’invasion de Gaza par Israël, je pense, était de tester les armes américaines sur le terrain. Les bombes à fragmentation, le phosphore blanc, et ce qu’on appelle les DIME (Dense Inert Metal Explosives) à base de tungstène. Certaines robotiques, différentes sortes de gaz et de pulvérisations pour réprimer les foules. Il y a beaucoup d’armement américain de testé par Israël, testé en réel à Gaza et aussi en Cisjordanie.
Il y a donc tout cela et je ne pense pas que les Américains comprennent vraiment la question militaire, à quel point elle n’a rien à voir avec la sécurité israélienne, qu’elle n’a rien à voir en réalité avec un soutien à Israël. Israël est utilisé par les Etats-Unis pour le développement des armements et pour les tester sur le terrain, et Israël se sert des Etats-Unis comme marché pour ses technologies militaires et pour avoir des projets communs. Et tout ceci relève d’un arrangement militaire qui, d’une certaine manière, contribue à l’occupation, mais c’est un cadeau à Israël. Ce ne sont pas les Etats-Unis qui défendent Israël en réalité. Israël aurait pu faire la paix il y a vingt ans, probablement quarante ans, s’il n’avait pas occupé la terre palestinienne, s’il avait traité avec les Palestiniens et s’il n’avait pas essayé de les exclure. Par conséquent, dans un sens, le militaire américain, c’est mauvais pour deux raisons. La première, c’est parce qu’il perpétue l’occupation, ce qui n’est bon ni pour Israël ni pour les intérêts américains au Moyen-Orient, et la seconde, il contribue au militarisme américain. Ce sont deux questions qui devraient inquiéter les Eglises. Ainsi ce j’ai fait, c’est essayer d’encadrer cette question en termes de responsabilité américaine, de valeurs américaines, de valeurs ecclésiastiques, plutôt que de mettre l’accent sur Israël lui-même. C’était là toute la portée de ce que je voulais dire.
PNN : Il a semblé que dans le Comité on s’inquiétait beaucoup à propos de la diabolisation d’Israël. Beaucoup de gens ne sont sans doute pas habitués à la presse israélienne et à la façon dont les Israéliens, dans de nombreux cas, condamnent ce que fait leur gouvernement. On ne trouve pas, par exemple, de telles critiques dans le New York Times.
JF : Tout d’abord, il existe un deux poids deux mesures bizarre. Ce que je veux dire, qui n’a jamais parlé d’avoir peur de diaboliser l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid ? Et qui n’a jamais parlé d’équilibre ? « Nous devons écouter le côté afrikaner. Nous ne pouvons pas écouter la voix de l’ANC (Congrès national africain) sans écouter aussi celle des Blancs. » Toute la dynamique ici est totalement différente de partout ailleurs. Vous pouvez critiquez l’Iran, vous pouvez sanctionner l’Iran. Vous pouvez imposer des changements de régime dans d’autres pays. Mais pas avec Israël. Il existe un double standard très bizarre ici. Et en plus de cela, ce que j’essaie de faire remarquer, c’est qu’Israël est un pays. Pas une religion, ce ne sont pas les juifs, ce n’est pas le voisin d’à côté qui est juif et avec qui vous faites du golfe. C’est un pays ! Et c’est un pays avec une importance géopolitique énorme dont la politique a un impact immense sur la qualité de vie aux Etats-Unis. Il n’existe aucune symétrie entre Israël et les Palestiniens. Les Palestiniens n’ont pas d’armée. Ils n’ont pas d’Etat. ET puis d’abord et avant tout, pourquoi critiquer une puissance nucléaire, c’est une puissance occupante, pourquoi cette diabolisation ? Et en second lieu, pourquoi être à l’écoute de la seule voix des Palestiniens, sans écouter les Israéliens, comme nous avons écouté celle de Nelson Mandela, pourquoi est-ce interdit ? Pourquoi ne peut-on entendre les voix palestiniennes, avec le sentiment d’être partial et vite, vite, vite ! il nous faut une voix israélienne ! C’est très étrange, c’est le seul mot qu’on peut dire, un concept et une dynamique étranges d’Israël, et qui dure.
Il y a différentes raisons à cela, mais vous ne pouvez pas faire cela s’agissant du monde, vous ne pouvez pas prendre une puissance nucléaire et dire qu’elle est au-delà de toute critique. C’est quelque chose de vraiment dangereux. Mais les gens ne pensent pas, ils ne pensent pas. Et elle est là ma déception ici avec les presbytériens. Ils ne pensent pas, ils ne posent pas de questions. Je suis venu ici comme personne-ressource (expert). J’ai été sollicité une minute sur deux jours. Et la discussion est restée superficielle, je pense qu’elle a été banalisée. Parmi toutes ces discussion de vie et de mort, si jamais il y a une pause, ils se mettent à parler des moments qui les ont le plus embarrassés. Ou de la prière, toutes ces prières. La prière c’est bien joli mais si elle est vaine, si elle n’est pas recalée par l’action, la justice, ou autre chose encore, elle passe à côté.
Je suppose que devez accorder aux presbytériens un certain crédit car au moins ils ont abordé certaines de ces questions. Je ne pense pas que le processus et les discussions qui furent les leurs aient été bons. Cela ne répond ni aux intérêts de l’Eglise ni aux questions en débat, aussi je suis très critique contre ce processus. Mais dans le même temps, nous avons fait quelques progrès. Caterpillar a été dénoncé, les désinvestissements sont toujours possibles, (et) la voix palestinienne a été entendue. Nous perdons sur la proposition à propos de l’apartheid, mais le mot a été utilisé, il y a eu une prise de conscience politique, et c’est un progrès par rapport à la dernière fois. La dernière fois, nous avions dû débattre pour savoir s’il y avait occupation ou non. C’est un processus, c’est vrai. Le problème à mon avis, c’est l’urgence, parce que c’est un problème urgent, que je ressens en tant qu’Israélien, et comme les Palestiniens le ressentent aussi, mais on ne le ressent pas ici. Ici, c’est un exercice et ils ont travaillé pour les deux années à venir, c’est pour cela que c’est banalisé. Mais néanmoins, il me faut leur accorder un certain crédit aux presbytériens, car ils ont quand même pris en quelque sorte le taureau par les cornes. Il n’y a pas eu de décisions comme je l’aurais voulu, mais nous avons fait des progrès.
PNN : En tant que militant vous-même, depuis longtemps maintenant, que conseilleriez-vous aux gens qui veulent s’impliquer ? Peut-être le conflit Israël/Palestine, ou autre chose ? Comment peuvent-ils aider à faire entendre la voix des opprimés ?
JH : C’est un gros problème, parce que le discours est toujours resté dans l’ancien style colonial. La voix des Blancs est toujours privilégiée par rapport à celle des gens de couleur. Les riches sont toujours privilégiés par rapport aux pauvres. L’Occident est toujours privilégié par rapport au reste du monde. Les pays forts militairement sont privilégiés par rapport aux pays faibles. C’est toujours comme ça. Le monde vit toujours dans un espace colonial. Et le discours est très colonial. Même le fait que ces délégués n’ont pas voulu parler de droit international ou des droits humains, ou des Nations-Unies. Tout cela c’est américain, américain, américain. Et par américain, ils veulent dirent blanc. Il suffit de regarder l’Eglise presbytérienne, à 90%, ce sont des blancs. La classe moyenne. C’est un discours très, très colonial, et c’est quelque chose contre lequel nous devons nous battre.
Je pense que dans le monde, et les Américains ne voient vraiment pas cela, les Etats-Unis sont devenus très isolés, parce que je pense que les peuples du monde, les peuples annexes, ceux en marge, les peuples en marge en Amérique latine, en Afrique, en Asie, en Europe de l’Est, se mettent en rogne. Vous avez la montée de ce que l’on appelle les pays du BRIC. Qui sont le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Et si vous y ajoutez la Turquie et l’Iran, et peut-être même le Mexique et l’Afrique du Sud, vous commencez par obtenir une nouvelle constellation dans le monde de peuples qui se foutent en rogne contre les Etats-Unis et l’Europe qui dominent toujours les principales sources de guerre aujourd’hui. La principale forme de guerre c’est ce qu’ils appellent les guerres pour les ressources. Les guerres qu’engagent l’Occident contre les pays pauvres où se trouvent les ressources qu’il veut. Que ce soit l’eau ou les minerais ou le bois, ou le pétrole. Et puis, dans le même temps, à travers le FMI et la Banque mondiale, et l’OMC et d’autres institutions qui oppriment ces peuples et ne les laissent pas profiter de leurs propres ressources, l’Occident ne leur donne pas un prix équitable pour leurs produits, ne leur donne pas le moyen de s’en sortir. Et je pense que c’est en train de changer. Dans les années à venir, les Etats-Unis ne vont pas être aussi privilégiés qu’ils le sont aujourd’hui. Mais ils ont toujours ce sentiment d’avoir le droit, en partie à cause de leur force militaire. Le Pentagone obtient près de mille milliards de dollars de financement chaque année. Les Etats-Unis investissent trente millions de dollars pour de nouveaux armements dans le monde chaque année. Dix milliards vont aux pays les moins développés. C’est cela qui donne aux Etats-Unis tout leur poids. Mais ils le perdent sur le plan économique, ils le perdent sur le plan culturel, ils le perdent en nombre de peuples qui aimaient les Etats-Unis. Cela fait partie du processus. Une partie de que j’essaie de faire, c’est d’aider les Américains à comprendre cela et à modifier leur politique, mais ils ne le peuvent pas, ils sont tellement isolés. Et aussi, ils sont tellement dans « la Boîte ».

Cette interview a été réalisée par Matthieu Walleser pour PNN

(JPG) Jeff Halper (né en 1946 à Hibbing dans le Minnesota) est un anthropologue, auteur, conférencier et militant politique américain.
Il est co-fondateur et coordinateur du Israeli Committee Against House Demolitions (ICAHD, Comité israélien contre les démolitions de maisons). En 1997, Halper co-fonda cette organisation pour d’opposer et résister à la politique israélienne de démolition systématique de maisons palestiennes dans les Territoires occupés et afin d’organiser les Israéliens, les Palestiniens et les volontaires internationaux pour la reconstruction. Il a créé un nouveau mode d’activité pacifique basée sur la non-violence et la désobéissance civile dans les Territoires occupés.
Halper a été nommé par l’organisation American Friends Service Committee pour le Prix Nobel de la paix 2006 en compagnie de l’intellectuel palestinien et activiste Ghassan Andoni, pour son travail afin de "libérer les Palestiniens et les Israéliens du carcan de la violence structurelle" et de "construire l’égalité entre ces peuples en reconnaissant et en célébrant leur humanité commune".
Halper est l’auteur de nombreux ouvrages sur le conflit israélo-palestinien. Il s’exprime et écrit fréquemment sur la politique israélienne, en se concentrant essentiellement sur des stratégies non-violentes afin de résoudre le conflit qui touche la région. Il est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le 4 mars 2009.
Source : Wikipédia
17 juillet 2010 - PNN - traduction : JPP
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La complaisance de l’"Independent" envers Tony Blair, "émissaire de la paix"

publié le samedi 24 juillet 2010
MediaLens

 
Le mois dernier, l’Independent réalisait une interview de Tony Blair, l’ancien premier ministre britannique et actuellement "émissaire de la Communauté internationale pour le Moyen Orient". (1)
Au sens littéral, le terme de "Communauté internationale" se rapporte à l’Assemblée Générale de l’ONU, ou peut-être à une majorité de ses membres. Mais en novlangue des médias, cela signifie les Etats-Unis, ses alliés et ses états clients. Comme le fait remarquer Noam Chomsky : "et donc, il est logiquement impossible aux Etats-Unis de défier la Communauté internationale". (2)
Quant au "processus de paix" qui serait facilité par l’"émissaire de la paix", Gideon Levy, chroniqueur pour le journal israélien Haaretz explique :
"Le bal masqué bat son plein : se grimant mutuellement, Obama et Netanyahu ont montré que même leur épaisse couche de fond de teint ne parvient plus à cacher les rides. Le vieux visage flétri et avachi du plus long processus de paix de l’histoire s’est vu offrir un délai supplémentaire surprenant et incompréhensible. Il ne débouche nulle part. (3)
Cette interview, explique-t-on aux lecteurs de l’Independent, est la première qu’accorde Blair après que la marine israélienne eut "bloqué" la flottille de la paix pour Gaza. Les questions sont posées par Donald Macintyre, correspondant du journal à Jérusalem depuis 2004 et, avant cela, son principal spécialiste de la politique pendant 8 ans. (4)
Macintyre s’intéresse en premier lieu à l’appel de Blair pour "un assouplissement du blocus ’contreproductif’ de Gaza" et une nouvelle "stratégie" qui "isolerait les extrémistes et aiderait la population, et non pas l’inverse".
Blair, nous dit le journaliste, "a insisté plusieurs fois sur le fait qu’il fallait qu’on comprenne le souci profond d’Israël pour la sécurité et que [le soldat israélien] Gilad Shalit, qui est détenu depuis près de quatre ans par les militants de Gaza, a une importance énorme pour la population israélienne. M. Blair a demandé à nouveau la libération du sergent Shalit".
La compréhension de Tony Blair pour le souci de sécurité d’Israël est manifeste, et scrupuleusement retranscrite dans l’article de Macintyre : "M. Blair dit que la captivité du Sgt Shalit et le fait que le ‘Hamas soit une entité hostile’ serait une ’situation très difficile pour n’importe quel pays’".
Macintyre cite l’affirmation de Blair qui dit que "le monde ne s’est pas assez intéressé au fait que ’les événements que nous voyons se dérouler sur les écrans de télévision sont perçus complètement différemment en Israël, et il faut qu’on comprenne que certains milieux poussent Netanyahu à plus de fermeté à l’égard de Gaza’".
Les "entrepreneurs de Gaza naguère prospères" que Blair a rencontrés à une conférence internationale à Bethlehem sur l’économie en Palestine sont, d’après Blair, "des victimes du Hamas, et non pas ses partisans".
Le ton général de l’interview de l’Independent est crédule et respectueux ; c’est le récapitulatif insipide et docile des pensées sincères et bien intentionnées d’un homme qui a sur les mains le sang d’un nombre considérable de victimes innocentes : hommes, femmes et enfants en Irak, en Afghanistan, dans l’ex-Yougoslavie et, justement, en Palestine.
"Un profond souci de sécurité"
Cette interview était l’occasion rêvée de voir un journaliste chevronné poser des questions dérangeantes, mais cela n’a pas été le cas. Au lieu de cela, Blair a pu faire étalage de ses soi-disant compétences pour la paix au Moyen-Orient.
Macintyre relaie sans broncher l’affirmation de Blair selon laquelle "il faut que le monde comprenne le profond souci de sécurité d’Israël".
Il est vrai que les responsables politiques israéliens parlent souvent de "menace existentielle". Mais comme le fait remarquer Chomsky, "la menace existentielle la plus immédiate et la plus importante c’est le refus d’Israël d’opter pour une solution diplomatique directe, et son adoption de la doctrine en Afrique du sud qui part du principe que la superpuissance dominante [les Etats-Unis] peut lui permettre de défier le monde entier." (5)
Cela fait des années que les responsables politiques israéliens prétendent – faussement, et avec la complicité des medias – qu’il n’y a "aucun partenaire pour la paix".
En fait, Israël rejette depuis des décennies un consensus international quasi-unanime d’une solution à deux états, avec, entre autres, toutes les garanties de sécurité qu’apporte la résolution 242 de l’ONU. En refusant pour "partenaire pour la paix" la quasi totalité de la planète, les Etats-Unis étant pratiquement la seule exception, Israël a constamment prouvé qu’il préférait "l’expansion plutôt que la sécurité et la diplomatie", ce qui a eu "des conséquences terribles" (6).
De plus, comme nous l’avons signalé dans un précédent article, au cours de ses offensives contre Gaza et contre le Liban, et ses menaces contre l’Iran, Israël a constamment cherché à tuer, mutiler et détruire afin d’inciter au terrorisme et d’écraser toute tentative de résister à l’expansion et aux visées stratégiques d’Israël dans la région. (7)
Cette realpolitik n’est évoquée nulle part dans l’interview de Blair.
Enfin, l’article ne fait aucune allusion au fait que l’occident, et en particulier les Etats-Unis, s’est toujours prestement rangé derrière Israël pour anéantir la vie et les aspirations des Palestiniens.
Macintyre répète allègrement l’appel de Blair pour une solution internationale qui "isolerait les extrémistes et aiderait la population, et non pas l’inverse". Mais qui sont les plus grands et les véritables extrémistes ici ? Que cela puisse être le gouvernement israélien, et leurs partisans actifs de Washington, de Londres et des autres capitales occidentales est jugé impensable.
Un journaliste "débordé" met en garde contre des "hypothèses erronées".
Nous avons écrit à Macintyre, le 4 juin :
"On ne voit pas très bien dans quelle mesure vous ayez tenu votre rôle de journaliste qui est de mettre les puissants face à leurs responsabilités, si vous l’avez fait.
Par exemple, vous écrivez :
"Gilad Shalit, qui est détenu depuis près de quatre ans par les militants de Gaza, a une importance énorme pour la population israélienne. M. Blair a demandé à nouveau la libération du sergent Shalit"
La veille de la capture de Shalit lors d’une opération de l’armée israélienne contre Gaza, les soldats israéliens sont entrés dans la ville de Gaza et ont kidnappé deux civils, les frères Muamar, les ont emmenés en Israël (en violation des Conventions de Genève), où ils ont disparu parmi la population carcérale israélienne. Etes-vous au courant de ces faits ? En avez-vous parlé à M. Blair ? Le rapt de deux civils est un crime bien plus grave que la capture de Shalit. Mais les médias, y compris vous et votre journal, lui ont accordé bien moins d’importance. Pourquoi donc ?
Et qu’en est-il des milliers de Palestiniens détenus sans chef d’accusation dans les prisons israéliennes, souvent pour de longues périodes ? Pourquoi ne pas avoir évoqué le sujet dans votre interview avec un haut responsable politique qui a une certaine part de responsabilité là-dedans ?
Tout cela a une "importance énorme" pour la population palestinienne, et, de fait, pour pratiquement toute la planète.
Vous avez également passé sous silence le soutien constant et massif sur le plan militaire, financier et diplomatique offert à Israël au cours de l’étranglement croissant de Gaza – les Etats-Unis, le Royaume Uni et ses alliés sont entièrement complices dans ce crime abominable. Mais cela ne soulève aucun commentaire de votre part ici.
Pourquoi donc ?
Cinq jours plus tard, toujours sans réponse de Macintyre, nous l’avons gentiment relancé. Ce n’était sans doute pas parce qu’il était incapable de répondre aux points que nous lui avions présentés, n’est-ce-pas, lui avons-nous dit. Cela a semblé le piquer au vif. En l’espace d’une heure ou deux, nous avons reçu le message suivant :
"En fait, votre mail est tellement truffé d’hypothèses erronées, sur le journalisme en général et sur le mien en particulier, qu’il est très difficile de savoir par où commencer. Mais puisque, conformément à la politique de Media Lens, je suppose que vous avez l’intention de publier ma réponse, et que je suis débordé, il va falloir que vous patientiez. Parce que vous avez raison, je ne suis pas incapable de répondre aux points que vous soulevez, bien que cela ne soit sans doute pas à votre goût. (8)
Nous lui avons répondu aussitôt, le remerciant et disant que nous attendions avec impatience la réponse promise. Près de trois semaines plus tard, nous attendions toujours et donc, nous lui avons à nouveau écrit :
"Je suis sûr que vous êtes particulièrement débordé mais j’apprécierais que vous répondiez sur les points évoqués initialement le 4 juin. Je serais également intéressé de savoir quels sont vos arguments concernant ces nombreuses "hypothèses erronées" que nous avons émises sur notre mail. Cela permettrait un débat public utile aussi bien pour les lecteurs de Media Lens que de ceux de l’Independent". (9)
Depuis, c’est silence radio. Plus de six semaines après notre envoi initial à Donald Macintyre de l’Independent, nous attendons toujours sa réponse. Peut-être que c’est vrai qu’il a trop de travail pour répondre. Ou peut-être bien qu’il préfère que son propre journalisme et ses opinions sur le journalisme ne soient pas débattus sur la place publique. Lui seul le sait. Mais le public mérite mieux. Notamment parce que le journalisme partial, à la botte des puissants, permet d’occulter les politiques violentes et oppressives de l’occident au Moyen-Orient.  [1]
[1] NB : les liens dans le texte sont en anglais
Notes :
(1) Donald Macintyre, ‘Tony Blair : Former PM urges Israel to ease Gaza blockade,’ Independent, June 4, 2010.
(2) Chomsky, ‘The Crimes of “Intcom”,’ Foreign Policy, September 2002.
(3) Levy, ‘An excellent meeting,’ Haaretz, July 8, 2010.
(4) Donald Macintyre, ‘Tony Blair : Former PM urges Israel to ease Gaza blockade,’ Independent, June 4, 2010.
(5) Noam Chomsky interviewed by Netta Ahituv, Ha-ir (“City”) Magazine (Tel Aviv edition), June 25, 2010.
(6) Noam Chomsky, ‘ “Exterminate all the brutes“ : Gaza 2009, 20 January, 2010.
version française : "Exterminez toutes les brutes" : Gaza 2009 http://www.legrandsoir.info/Extermi...
(7) Media Lens, ‘The BBC, Impartiality and the Hidden Logic of Massacre,’ 4 February, 2010.
(8) Email, June 9, 2010.
(9) Email, June 28, 2010.
“Peace Envoy” Blair Gets an Easy Ride in the Independent
Traduction et notes : http://blog.emceebeulogue.fr/
Media Lens est un observatoire des medias britannique (un peu comme Acrimed ici) dirigé par David Edwards et David Cromwell. Le premier livre de Media Lens s’intitule : "Guardians of Power : The Myth Of The Liberal Media" (Les gardiens du pouvoir : le mythe des médias de gauche").
publié par le Grand Soir

Libérez Vanunu !

publié le samedi 24 juillet 2010
Mairead Maguire

 
Lettre ouverte d’appel au peuple juif.
Chers amis, Je vous écris pour vous demander votre aide pour la libération d’un homme bon, un homme de paix et un homme de conscience.
Dans les Ecritures Jjuives , on insiste beaucoup sur la justice et la liberté et c’est pour cette raison et pour un homme que j’écris pour demander votre aide.
Il ne saura pas que je vous écris cet Appel, mais je le fais dans l’espoir que, avec votre aide, cela amènera sa liberté et non pas (et je dois prendre ce risque) faire que davantage de punition et de cruauté lui soient infligées.
Cependant, je pense que quand je vous raconterai son histoire, cela touchera votre coeur et que certains d’entre vous pourront l’aider à retrouver sa liberté.
En mai 2010, cet homme a été renvoyé en prison pour trois mois pour avoir violé les interdictions imposées pour sa libération et s’être exprimé dans des médias étrangers. Dimanche 11 juillet 2010, il a reçu sa première visite depuis sept semaines. Son frère, Meir, s’est vu accorder une visite de 30 minutes .Ils étaient séparés par une vitre et ils se parlèrent par téléphone. Il portait l’uniforme de la prison.
Il est détenu dans la partie la plus dure de la prison.Elle abrite les criminels les plus connus du pays, de célèbres assassins. Il est dans une cellule tout seul 24 heures par jour, pas de fenêtre mais une petite lucarne grillagée en haut d’un mur. Il a droit à une heure de promenade par jour dans une petite cour. Les gardes l’ont tout simplement jeté dans une cellule, la porte a été fermée et on l’a laissé souffrir là tout seul. Il n’a parlé à personne pendant sept semaines et cette visite (en dehors d’une courte visite de son avocat il y a 6 semaines) est la première conversation qu’il a eue pendant sept semaines. Sa nourriture est pauvre en qualité et en quantité, et ses lectures, deux livres qu’il avait sur lui. Bien entendu , il est au plus bas à cause de ces conditions dures, inhumaines et cruelles.
Son nom est Mordechai Vanunu, et il se trouve dans la cellule d’une prison israélienne. Mordechai connaît bien la prison. En 1986 Mordechai Vanunu annonça au monde qu’Israël avait un programme d’armes nucléaires et il a été condamné à 18 ans de prison pour cela. Il est celui qui a vendu la mèche et 24 ans plus tard il continue à être puni pour avoir essayé d’avertir les Israéliens et avoir protégé Israël et le monde d’un désastre nucléaire. Mordechai Vanunu a purgé l’intégralité de ses 18 ans (dont 11 ans en isolement) et , après l’avoir libéré, au lieu de l’autoriser à quitter Israël, le gouvernement met de grandes limites à sa liberté, en particulier l’interdiction de quitter Israël et d’entrer en contact avec la presse étrangère. C’est parce qu’il a soit disant transgressé ces interdictions que Mordechai a été renvoyé en prison pour 3 mois. Il lui reste 6 semaines à faire dans ces dures conditions, et même après sa libération, il devra toujours rester en Israël jusqu’en avril 2011, quand ces interdictions seront revues et probablement renouvelées, comme elles l’ont été chaque année depuis 6 ans. Certains disent que Vanunu ne sera jamais autorisé à quitter Israël, mais qu’il y mourra, si d’ici là les mauvais traitements ne lui ont pas fait perdre la raison.
Le Shaback continue de dire au gouvernement israélien qu’il est dangereux et ne doit pas être libéré, et le gouvernement et la justice israélienne lui obéissent et le gardent en prison. Vanunu n’est pas dangereux pour la sécurité d’Israël. Il ne connaît pas de secrets nucléaires. J’ai demandé à des Israéliens pourquoi , selon eux, Israël refuse de permettre à Vanunu de quitter le pays. Plusieurs raisons sont invoquées mais la réponse la plus courante est que le gouvernement d’Israël ne fait pas confiance à ses citoyens et retenir Vanunu pour toujours est un avertissement lancé aux citoyens de se tenir tranquilles.
Si cela est vrai, cette stratégie semble fonctionner. Au jour d’aujourd’hui, seuls quelques Juifs courageux ont élevé leurs voix contre la cruauté et l’injustice dont Mordechai est victime et demandé qu’il soit autorisé à quitter le pays.Mais je ne crois que Mordechai sera autorisé à quitter Israël et je pense qu’il mourra à Jérusalem. J’ai rencontré Mordechai à plusieurs reprises depuis qu’il a été libéré le 21 avril 2004. C’est un homme bon, un homme de paix, et il suit l’exemple de Gandhi. Au lieu de le punir, Israël devrait être fier de Mordechai Vanunu, et je pense que les générations futures d’Israéliens, en pensant à notre époque, se rendront compte que vivait parmi eux un grand visionnaire et pacifiste , non seulement pour Israël mais pour la famille humaine toute entière.
Il a beaucoup apprécié que je l’aie proposé plusieurs fois pour le Prix Nobel de la Paix, comme l’ont fait plusieurs personnes éminentes pendant ces derniers 24 années. Il est digne du Prix nobel car il vit et il agit comme Alfred Nobel qui abandonna son prix au profit de ceux qui agissaient pour la paix et le désarmement.
Cependant, c’est avec une profonde tristesse que je reconnais que, malgré des campagnes mondiales menées par de nombreuses personnes, y compris Amnesty International, et des courriers personnels que j’ai envoyés au Président Obama et à Shimon Pérès, Mordechai Vanunu subit toujours, 24 ans après, un emprisonnement et une punition cruelle par Israël. La plupart des leaders politiques et religieux et les instances internationales de notre époque gardent le silence devant la violation des droits de l’homme et de la liberté de parole dont Vanunu est victime, et ceci en contradiction avec de nombreuses lois internationales.
Cependant je garde espoir qu’il sera libéré et je place mon espoir dans ces Juifs qui liront cette histoire et qui se sentiront poussés à redresser un tort que subit toujours Mordechai Vanunu et qu’ils exigeront de leur gouvernement de lui rendre la liberté et de l’autoriser à quitter Israël.
Shalom
Mairead Maguire
Prix Nobel
traduction:Christian Raffaëlly pour l’Afps

Le drapeau palestinien peut flotter à Washington

publié le samedi 24 juillet 2010
Gilles Paris

 
La décision vient a été signifiée le 20 juillet au représentant de l’OLP à Washington : -la délégation palestinienne sur place dispose désormais du statut de “délégation générale” , comme c’est déjà le cas dans de nombreux pays européens (dont la France).
Chacun ayant remarqué que la Palestine n’existe pas (encore ?), c’est ce statut qui a été adopté pour permettre à l’organisation représentant les intérêts palestiniens officiellement reconnue comme telle (notamment par Israël en 1993) de disposer de moyens de défendre ses intérêts. Symboliquement, ce changement autorise la mission à faire flotter un drapeau palestinien devant ses bureaux.
Les Palestiniens demandaient depuis longtemps un “upgrade” dans leurs relations avec les Etats-Unis et c’est avec l’administration de Barack Obama qu’il est intervenu. Pour autant, la présence palestinienne reste assez fragile puisque la présidence américaine doit intervenir régulièrement depuis 1987 pour contrer une disposition législative adoptée par le Congrès américain interdisant à l’OLP de pouvoir être présente sur le territoire américain . Cette disposition avait été introduite dans un texte (voir un extrait ci-dessous) définissant l’OLP comme une organisation terroriste, après l’affaire du détournement de l’Achille Lauro et de l’assassinat d’un passager ressortissant américain et juif, Leon Klinghoffer.
En dépit de dizaines de visites effectuées à partir de 1993 à la Maison-Blanche par les responsables de la centrale palestinienne et de l’implication diplomatique de l’administration américaine aux côtés de l’OLP, ce texte est toujours en vigueur. Tout comme celui qui prône le transfert de Tel Aviv à Jérusalem de l’ambassade américaine et dont les présidents américains reportent l’application depuis son adoption en 1995.
publié sur le blog du Monde "Guerre ou Paix"

Bilan des manifestations anti-Mur de vendredi

Ecrit par PNN 
24/07/2010 
PNN – Comme chaque vendredi, des manifestations contre le mur de séparation israélien ont rassemblé militants palestiniens, israéliens et internationaux dans différentes localités de Cisjordanie.
Dans le village de Bil’in, au centre  de la Cisjordanie, une personne a été blessée et quatre autres arrêtées à l’issue de la manifestation qui a rassemblé près de 100 personnes. Parmi les villageois , l’ancienne députée européenne Louisa Morgantini était présente.
Bil’in est depuis 6 ans le théâtre de manifestations non-violentes organisées par les villageois que le Mur sépare de leurs terres. Malgré que la Cour Suprême israélienne ait ordonné l’an dernier à l’armée de changer l’itinéraire du Mur, l’armée a refusé de s’y conformer et persiste à attaquer les manifestations hebdomadaires.
Les troupes israéliennes ont réagi dès le moment où les manifestants ont atteint le Mur par l’usage de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes pour mettre fin à la marche. Un activiste israélien a été blessé à la tête par un tir de grenade lacrymogène, et quatre personnes, dont Morgantini, ont été mises en détention.
Les manifestants ont refusé de quitter les lieux avant que ne soient relâchées les quatre personnes.
Pas d’arrestations dans le village de Nil’in, également en Cisjordanie centrale, mais la même utilisation de gaz lacrymogènes par l’armée israélienne pour disperser la manifestation.
Les habitants de Nil’in étaient accompagnés d’activistes internationaux pour revendiquer le retrait du mur et la fin de l’occupation israélienne en Palestine. Leurs terres confisquées ont été placées quelques mois plus tôt sous un ordre militaire de l’armée israélienne, qui empêche les habitants de se rendre sur leurs terres.
Les villages de Wad Rahhal et Al Ma’ssara, près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie, ont également pris part au mouvement de résistance non-violente. Une sympathisante internationale a été légèrement blessée à  Al Ma’ssara par les coups de matraques des soldats israéliens, et un activiste israélien a été arrêté à Wad Rahhal.
Dans les deux localités, les troupes israéliennes a eu recours aux gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. A Al Ma’ssara, des grenades assourdissantes ont également été tirées.
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Deux Etats: la meilleure solution pour deux peuples

Ecrit par PNN
24/07/2010
Donn Bobb-  United Nations Radio – La vision du secrétaire-général de l’ONU Ban Ki-Moon est claire sur le conflit israélo-palestinien est claire: deux Etats sont nécessaires, aussi bien pour les Israéliens que pour les Palestiniens.
Ban Ki-Moon a prononcé son message au Séminaire International sur la Paix au Moyen-Orient, qui se déroulait à Lisbonne, au Portugal . Ce Séminaire mettait l’accent sur le rôle des femmes israéliennes et palestiniennes dans l’effort de paix et de sécurité au Moyen-Orient.
La solution a deux Etats est la position sur laquelle s’accorde la communauté internationale, ainsi que la majorité des Israéliens et des Palestiniens.
Une solution indispensable pour le caractère démocratique et l’identité d’Israël, ainsi que pour sa sécurité et sa légitimité dans la région. Et pour les Palestiniens, qui doivent parvenir à la liberté, à l’auto-détermination et à la fin de l’occupation.
Le temps presse, selon le Secrétaire-Général de l’ONU : une solution négociée doit être établie le plus rapidement possible, traitant également la question des réfugiés.
Pour cela, les leaders politiques des deux camps doivent surmonter leurs pressions politiques respectives et prendre des décisions cruciales.
Ban Ki-Moon a par ailleurs salué le rôle des nouveaux médias dans l’avancement du processus de paix, offrant de nouvelles opportunités d’atteindre un plus grand public, notamment les jeunes. 

La France élève le statut de la représentation palestinienne à Paris

25/07/2010
Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a décidé de relever le niveau de représentation diplomatique palestinienne en France de "Délégation générale" à "Mission de Palestine", a-t-on appris samedi auprès du Quai d'Orsay.
"Cette décision a été prise par Bernard Kouchner qui devrait l'annoncer officiellement prochainement", a-t-on précisé de même source, confirmant des informations de la presse palestinienne. Selon cette presse, la décision a été prise jeudi et l'Autorité palestinienne en a été informée.
À la différence d'un délégué général, le chef d'une Mission bénéficie en France du titre d'ambassadeur devant présenter ses lettres de créance au président de la République.
Cette décision française est surtout symbolique car dans les faits la représentation palestinienne en France bénéficie depuis longtemps d'un appui public et d'une protection policière, à l'instar des ambassades sensibles installées dans la capitale.
Le délégué général de Palestine en France, en voie de devenir chef de la Mission de Palestine, s'appelle Hael el-Fahoum et a pris ses fonctions il y a quelques semaines en remplacement de Mme Hind Khoury.
Vendredi, les États-Unis avaient annoncé qu'ils élevaient le statut de la représentation diplomatique palestinienne à Washington, qui n'avait aucun statut officiel, afin qu'elle puisse se présenter comme la "Délégation générale de l'Organisation de libération de la Palestine".
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Le Hamas rejette la proposition de l'ONU sur l'acheminement des aides par voies terrestres à Gaza

25/07/2010
Le Hamas a qualifié samedi "d'inacceptable" la recommandation faite la veille par l'ONU d'acheminer l'aide à la bande de Gaza par voies terrestres et non maritimes de crainte d'une nouvelle interception israélienne.
"L'appel de l'ONU aux organisations internationales en faveur de l'utilisation la route vers Gaza plutôt que la mer est inacceptable et illégal", a affirmé le porte-parole du Hamas Sami Abou Zahri.
Selon lui, la position de l'ONU est assimilable "à une collaboration avec l'occupant israélien".
"La plupart des habitants de la bande de Gaza ne peuvent toujours pas quitter ce territoire, c'est pourquoi cet appel constitue une contribution au blocus", a ajouté le porte-parole en appelant les organisations internationales à ignorer les recommandations des Nations Unies. Celles-ci préconisent d'acheminer l'aide apportée à Gaza via les routes terrestres existantes.
"Il existe des routes établies pour que l'aide entre par voie terrestre. C'est de cette manière que l'aide devrait être envoyée aux habitants de Gaza", a déclaré vendredi le porte-parole des Nations unies Martin Nesirky.
"Notre préférence était et reste que l'aide soit livrée par les routes établies, en particulier dans cette période sensible de dialogue indirects entre les Palestiniens et les Israéliens", a-t-il ajouté.
Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a prévenu vendredi qu'Israël intercepterait tout navire qui partirait du Liban pour se diriger vers la bande de Gaza.
Ces déclarations de M. Barak constituaient la dernière mise en garde en date d'Israël contre toute tentative de briser le blocus maritime imposé à la bande de Gaza.
L'État hébreu a fait face à une vague de critiques à travers le monde après le raid d'un commando de son armée contre une flottille internationale d'aide transportant des militants pro-palestiniens qui se dirigeait vers la bande de Gaza le 31 mai. Neuf passagers turcs avaient été tués par les soldats israéliens.
Sous les pressions internationales, Israël a ensuite assoupli son strict blocus terrestre de la bande de Gaza, en vigueur depuis la prise de contrôle du territoire palestinien par les islamistes du Hamas en juin 2007. 

Le régime israélien ne coopère pas avec le Conseil des Droits de l'Homme

Samedi, 24 Juillet 2010 21:38 
IRIB - "Israël ne coopère pas avec le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU." a déclaré le porte-parole du cabinet du régime sioniste. "Israël ne coopère pas avec le Conseil des Droits de l'Homme, car il est dirigé par des pays arabes, asiatiques et africains.", a-t-il justifié. A noter que le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU a mis, hier, au point une commission d'enquête, pour statuer sur le crime du régime sioniste, dans le massacre des militants pacifistes de la "Flotille de la liberté".  
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La Grande Bretagne critiquée pour ses tergiversations dans le procès judiciaire des criminels de guerre israéliens

Samedi, 24 Juillet 2010 15:47 
IRIB - Les organisations des Droits de l'Homme et pro-palestiniennes basées, en Grande Bretagne, reprochent à Londres ses tergiversations, dans l'émission de mandats d'arrêt contre les criminels de guerre israéliens. Dans une interview avec Al-Alam, la vice-Directrice d'"Amnesty International", en charge des politiques et des droits internationaux, Mme Widney Brown, a accusé le gouvernement britannique d'avoir facilité les déplacements à l'étranger des responsables du régime sioniste qui ont commis des crimes de guerre, dans le sillage de l'agression contre Gaza. La vice-directrice d'"Amnesty International" a, également, affirmé que le gouvernement britannique ne devait pas s'autoriser des atermoiements, dans le fonctionnement de la justice internationale, en ce qui concerne, aussi, des responsables américains et leur implication dans les cas de tortures et d'enlèvements forcés.  
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L'Afrique du sud demande la fin du blocus de Gaza

Samedi, 24 Juillet 2010 09:34 
IRNA - La cheffe de la diplomatie sud-africaine a demandé la levée du blocus de Gaza. Selon l'IRNA, Mme Maite Nkoana  Mashabane a critiqué, vendredi en marge de la réunion spéciale de l'ONU sur la paix au Moyen-Orient, le régime sioniste pour avoir bloqué la Bande de Gaza et l'a qualifié de violation totale et  flagrante  des droits de l'Homme. Mme Mashabane  a souligné que la paix ne serait établie au Moyen-Orient que  si le régime sioniste mettait fin au blocus de Gaza. Tout en qualifiant d'occupant le régime de Tel-Aviv,  Mme Mashabane a plaidé pour la poursuite des négociations entre les parties en lice  afin de créer une ambiance de confiance mutuelle.  
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